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ISBN: 978-1-83759-068-1
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1. Introduction 5
3. Éléments clés des Lignes directrices 2006 du GIEC guidant le choix des niveaux 9
5. Exigences de l’ETF 18
Chili : une collaboration pour une précision accrue de l’inventaire forestier national (IFN).............................................. 29
Colombie : passage à une méthode de niveau 2 pour l’estimation des émissions
de méthane provenant du bétail ..................................................................................................................................................... 32
Afrique du Sud : élaboration et publication de facteurs d’émission de niveau supérieur
pour les combustibles liquides ........................................................................................................................................................ 35
8. Recommandations 37
9. Conclusions 40
Acronymes 41
Références bibliographiques 42
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Résumé analytique
Toute stratégie de réponse aux changements climatiques doit nécessairement
s’appuyer sur un inventaire des gaz à effet de serre (GES) fiable. C’est ce qui explique
que tous les pays, y compris les pays les moins avancés (PMA), devront présenter
un inventaire de GES tous les deux ans, et ce en vertu du Cadre de transparence
renforcé (ETF) de l’Accord de Paris1. Établir un inventaire de GES de qualité peut
opportunément offrir des avantages qui vont bien au-delà du simple respect des
obligations internationales de rapportage. Les pays pourront ainsi identifier leurs
sources et puits de GES principaux, ce qui permettra aux décideurs politiques de
cibler des mesures d’atténuation efficaces et, au fil du temps, de vérifier l’efficacité des
politiques mises en œuvre. La mise en place des systèmes de collecte des données
d’inventaire requises éclaire la politique climatique ; elle peut également soutenir un
éventail plus large d’actions politiques nationales et internationales.
Préparer un inventaire de GES fiable réclame du temps et des relative des sources ou puits. Le but est d’établir un inventaire
ressources. Les GES sont en effet émis ou séquestrés dans systématique, qui ne surestime ni ne sous-estime les émissions
tous les secteurs économiques : énergie, transport, industrie, et les absorptions, et qui quantifie et élimine les biais4 identifiés,
agriculture, utilisation des terres, changement d’affectation quel que soit le niveau choisi.
des terres et de la forêt, et déchets. Durant les trois dernières
décennies, le Groupe d’experts intergouvernemental sur L’Accord de Paris reconnaît qu’en matière d’inventaire, les
l’évolution du climat (GIEC) a élaboré une série de lignes pays partent de situations différentes. En matière d’évaluations
directrices pour aider tous les pays à établir des inventaires des émissions et des absorptions de GES, L’ETF propose
nationaux des GES qui soient transparents, exacts, exhaustifs, un choix entre trois niveaux. Pour les PMA et autres pays en
cohérents et comparables. développement qui le requièrent en raison de leurs capacités,
il offre également une certaine souplesse dans la portée, la
Les directives les plus récentes adoptées au niveau international fréquence et le niveau de finesse des rapports et du processus
par les Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les d’examen.
changements climatiques (CCNUCC) pour une utilisation dans
le cadre de l’ETF sont les Lignes directrices 2006 du GIEC pour D’instinct, les spécialistes des inventaires peuvent préférer
les inventaires nationaux de GES (Lignes directrices 2006 du les méthodes des niveaux plus élevés, en pensant qu’elles
GIEC). Elles sont conçues pour être utilisables par tous les pays, sont forcément meilleures, ou ils peuvent suivre des
quelles que soient leurs circonstances nationales. Les pays recommandations formulées en interne ou lors d’examens
peuvent choisir parmi plusieurs niveaux lors de la préparation de internationaux de la CCNUCC. En pratique, le temps et les
leur inventaire : soit l’approche de base, par défaut (niveau 1), ressources sont limités : il est donc nécessaire de prioriser les
soit les niveaux supérieurs (2 et 3). Généralement, le passage à ressources disponibles. Le présent guide pratique cherche à
un niveau supérieur améliore la précision2 et réduit l’incertitude,3 éclairer les décideurs et les chargés d’inventaires des PMA et
mais avec un coût et une complexité accrus. Des arbres de des pays en développement pour qu’ils soient en mesure de
décision vont guider les pays dans le choix de la méthode la plus se référer aux diverses directives et décisions énoncées par le
adaptée à leurs circonstances nationales et à l’importance GIEC et la CCNUCC qui correspondent dans leur cas.
1 Les PMA et les Petits États insulaires en développement (PEID) peuvent soumettre leurs informations à leur discrétion.
2 La précision est une mesure relative de l’exactitude d’une estimation des émissions ou des absorptions. Les estimations devraient être exactes en ce sens qu’elles
ne se situent pas systématiquement au-delà ou en deçà des émissions réelles, pour autant que l’on puisse en juger
3 L’incertitude se réfère aux erreurs aléatoires et quantifie la méconnaissance de la valeur réelle d’une variable qui peut être décrite comme une fonction de densité
de probabilité caractérisant la gamme et la vraisemblance des valeurs possibles.
4 Le biais est une erreur systématique de la méthode d’observation et d’estimation. Lorsqu’il est identifié, le biais devra être quantifié et éliminé.
2 Encourager des inventaires plus précis de gaz à effet de serre à l’aide de méthodes de niveau supérieur
Il vise aussi à aider les praticiens à établir des inventaires de
GES exacts, adaptés au contexte national.5 Des études de cas Ayant passé en revue les directives internationales
réalisées en Afrique du Sud, au Chili et en Colombie montrent et les exigences en matière de rapportage, et ayant
le parcours de ces pays et met en lumière les décisions qui recueilli l’opinion des pays en développement, nous
les ont amenés à passer à un niveau supérieur pour améliorer formulons plusieurs recommandations pour les
l’exactitude de leurs inventaires. PMA et les pays en développement qui s’efforcent
d’établir et d’améliorer leurs inventaires de GES. Les
voici résumées :
?
à des niveaux supérieurs, comme le font les
Offre-t-elle un potentiel d’atténuation ou est-elle
Lignes directrices 2006 du GIEC et les décisions
incluse dans notre contribution déterminée au
de la CCNUCC
niveau national ?
? Les données requises pour passer à un niveau P N’oubliez personne : créez des opportunités de
communication et de collaboration efficaces entre
supérieur sont-elles disponibles ou potentiellement
toutes les parties prenantes concernées dans
disponibles ? Disposons-nous des compétences
votre pays
techniques pour appliquer la méthodologie ?
? Les données sont-elles représentatives et de qualité P Priorisez la liste des catégories candidates au
passage à un niveau supérieur
suffisante pour appliquer la méthode à toute de la
série chronologique et à l’ensemble du pays ?
P Lorsque vous considérez la possibilité de passer
?
à un niveau de rapportage supérieur, gardez
Quel serait le coût du passage à un niveau
toujours à l’esprit les principes de transparence,
supérieur ? Quels sont les coûts d’opportunité
d’exactitude, de cohérence, d’exhaustivité et de
(investissement dans une catégorie plutôt
comparabilité (TACCC) du GIEC
qu’une autre) ?
? Y a-t-il des catégories particulièrement attractives P Siunevous ne pouvez pas appliquer immédiatement
méthode recommandée, indiquez-le dans votre
pour les bailleurs, organismes, partenariats ou
plan d’amélioration de l’inventaire de GES
fondations nationaux ou internationaux ? Une de ces
entités a-t-elle proposé de soutenir un tel projet de
façon bilatérale ou multilatérale ? P Participez aux processus internationaux de
rapportage et d’examen des rapports
5 Les circonstances nationales englobent tous les facteurs intervenant dans l’établissement d’une estimation des GES, notamment et sans s’y limiter : les
capacités techniques de l’équipe d’inventaire ; la disponibilité des données ; la disponibilité de ressources supplémentaires pour pallier les manques de capacités
techniques ou de données, la qualité des estimations de niveau inférieur qui reste à améliorer.
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Quelle est l’importance de cette démarche ? Tous les pays L’évaluation systématique de l’état du système d’inventaire de
devraient recenser activement leurs ressources et préparer GES d’un pays et l’identification des possibilités de passer à
leur inventaire de GES en vue du premier rapport biennal sur des méthodes de niveau supérieur qui mèneront à une plus
la transparence (BTR), prévu pour le 31 décembre 2024 (les grande compréhension contribuent à informer les décideurs
PMA et les petits États insulaires en développement peuvent, politiques nationaux et permettent aux pays d’utiliser au mieux
eux, soumettre ces informations à leur discrétion). Les PMA des ressources limitées. Tout aussi important, cela facilite
et autres pays en développement s’interrogent souvent : l’élaboration d’un plan d’amélioration de l’inventaire afin de
quelles sont nos obligations dans le cadre de l’Accord de mieux faire connaître les limites des capacités d’un pays et
Paris ? Quelle méthode devrions-nous utiliser pour estimer les les besoins correspondants. Engager une telle action de
émissions de GES par les sources et les absorptions par les façon transparente envoie un signal fort à la communauté
puits ? Disposons-nous des ressources voulues pour mettre internationale des bailleurs. Cela met en lumière les besoins
en œuvre la méthode recommandée ? Que pouvons-nous faire des PMA et des autres pays en développement pour la création
à ce stade pour notre première soumission de BTR ? Qu’est-ce et l’amélioration de leurs inventaires de GES, et permet de
qui pourra – ou devra – attendre les soumissions futures ? mobiliser des appuis en faveur de futures améliorations.
Des délégués attendent la prochaine session des négociations © María Fernanda Alcobé
4 Encourager des inventaires plus précis de gaz à effet de serre à l’aide de méthodes de niveau supérieur
1 Introduction
Les inventaires de gaz à effet de serre (GES) constituent le socle des politiques
climatiques nationales et internationales. Ils offrent en effet une visibilité précieuse
sur les émissions de GES et les absorptions au niveau national ou infranational pour
une année donnée ainsi que sur les tendances des émissions au fil du temps. Un
inventaire de GES de grande qualité, fondé sur les principes TACCC de transparence,
d’exactitude, d’exhaustivité, de cohérence et de comparabilité, peut, au sein d’un
unique rapport : mettre en évidence les principales sources de GES d’un pays ;
quantifier l’incertitude de ces estimations ; présenter des informations permettant
de vérifier si les politiques climatiques produisent les résultats attendus. D’autre
part, l’existence d’un inventaire de GES est souvent une condition préalable à la
participation aux marchés du carbone. Ces inventaires regroupent également des
informations permettant d’appuyer la réalisation d’autres objectifs de développement.
Une fois agrégés, les résultats des inventaires de GES de l’ensemble des pays
permettent de savoir si la communauté internationale est sur la bonne voie pour
atteindre son objectif climatique. C’est la raison pour laquelle la préparation d’un
inventaire biennal des GES est une exigence essentielle pour tous les pays ayant
ratifié l’Accord de Paris.
D’ici décembre 2024, les pays (dénommés « Parties » dans de technologies, ainsi que du soutien au renforcement des
la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements capacités fourni et mobilisé. Les pays en développement sont
climatiques (CCNUCC)) sont tenus de commencer à présenter pour leur part encouragés à rendre compte du soutien dont
un rapport biennal sur la transparence (BTR). Les Pays ils ont besoin et dont ils ont bénéficié. Tous les pays sont
les moins avancés (PMA) et des petits États insulaires en encouragés à produire un rapport sur l’adaptation.
développement (PEID) pourront le faire à leur discrétion. Ce
BTR doit inclure un inventaire de GES et des informations qui Depuis plus de vingt ans, les Parties sont tenues de
démontrent les progrès du pays en termes de mise en œuvre communiquer périodiquement leurs informations climatiques,
ainsi que la réalisation de sa contribution déterminée au niveau avec notamment un inventaire de GES. Le niveau d’exigence
national (CDN). Les pays développés doivent également rendre et le rythme imposé diffèrent pour les pays développés et les
compte du financement, du développement et du transfert pays en développement. En vertu de l’accord de Paris, entré
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en vigueur en 2016, toutes les Parties suivent un ensemble de Les Lignes directrices 2006 du GIEC fournissent plusieurs
lignes directrices commun : il s’agit des « Modalités, procédures méthodes – réparties en trois niveaux – pour estimer les
et lignes directrices du cadre de transparence pour l’action et le émissions de GES par les sources et les absorptions par les
soutien visé à l’article 13 de l’Accord de Paris » (MPG). Pour les puits, la précision allant croissant avec les niveaux. Cependant,
PMA et autres pays en développement, les exigences en matière plus la précision est grande, plus le coût est élevé. Les
de rapportage des inventaires de GES au titre du Cadre de données requises pour les méthodes de niveau 2 et 3 sont en
transparence renforcé (ETF) de l’Accord de Paris représentent effet de plus en plus détaillées et mettent souvent en jeu une
une nouvelle marche à franchir par rapport aux modalités résolution spatiale et temporelle plus fine.
existantes – qui se sont déjà révélées difficiles à atteindre.
Ce guide présente les lignes directrices existantes du GIEC
Heureusement, le Groupe d’experts intergouvernemental pour la préparation des inventaires nationaux de GES.
sur l’évolution du climat (GIEC) prépare, depuis le milieu des Celles-ci sont mises en œuvre conformément aux exigences
années 1990, un ensemble cohérent de lignes directrices. de l’ETF. On examinera en particulier leur pertinence pour les
Celles-ci fournissent des méthodologies fiables afin d’estimer PMA et autres pays en développement. Ce guide est conçu
les émissions de GES par les sources et leur absorption par les pour fournir des indications pratiques ainsi que des conseils
puits. Les Lignes directrices 2006 du GIEC pour les inventaires aux pays qui débutent leur tout premier inventaire de GES ou
nationaux de gaz à effet de serre (Lignes directrices 2006 du encore à ceux qui sont plus expérimentés, et ce afin de les
GIEC) sont les dernières à avoir été adoptées par les Parties aider à établir des inventaires de grande qualité qui reflètent
dans le cadre de la CCNUCC. Elles guident et aident les pays à précisément la situation nationale.
répondre aux questions institutionnelles clés telles que : quelles
méthodes utiliser ? De quelles données avons-nous besoin La tendance naturelle pour les chargés d’inventaire, qui
et comment les recueillir ? Comment estimer l’incertitude et disposent souvent d’une grande expertise technique, est
améliorer la précision de notre inventaire ? Ces lignes directrices d’opter immédiatement pour les méthodes de niveau
ne se contentent pas d’indiquer aux pays comment estimer leurs supérieur dans toutes les catégories afin d’accroître la
GES : elles fournissent également des indications précieuses précision. Ils recherchent la perfection, mais elle n’est pas
sur les éléments clés nécessaires pour créer les systèmes qui atteignable. Ce guide cherche à aborder cette question, en
alimenteront la préparation des inventaires de GES et pour évaluant les avantages et les inconvénients de l’utilisation des
conduire à l’amélioration de ces systèmes au fil du temps. divers niveaux, et à exposer les bonnes pratiques lors des
décisions de passage à un niveau supérieur. Si le parcours
Les Lignes directrices 2006 du GIEC ne proposent pas de chaque pays dans la préparation d’un inventaire est
une méthode unique ou une approche standard à suivre unique et déterminé par ses circonstances nationales, on
par tous. Elles proposent plutôt un ensemble de bonnes peut s’inspirer de l’expérience d’autres pays. À travers trois
pratiques à mettre en œuvre pour la réalisation d’un inventaire études de cas, le Chili, la Colombie et l’Afrique du Sud offrent
national des GES. De par leur intégration au sein des MPG, un aperçu de leurs expériences et de leurs motivations lors
ces lignes directrices sont devenues les bonnes pratiques du passage à des méthodes de plus haut niveau. Ce guide
internationalement reconnues pour les inventaires de GES se conclut sur des recommandations essentielles et des
dans le cadre de l’Accord de Paris. La notion de bonnes conseils pratiques qui aideront les PMA et autres pays en
pratiques va varier d’un pays à l’autre, car la préparation d’un développement, quel que soit leur niveau d’avancement dans
inventaire de GES de qualité tient compte des circonstances ce domaine, à établir des inventaires de GES de qualité,
nationales et de l’importance des puits et des sources évalués. adaptés à leur situation nationale.
6 Encourager des inventaires plus précis de gaz à effet de serre à l’aide de méthodes de niveau supérieur
2 Qu’est-ce qu’un
inventaire de GES ?
Un inventaire de GES est un document listant les émissions de GES anthropiques
totales, réparties par catégorie, par secteur et par source, ainsi que les absorptions par
les puits, et ce à l’intérieur des frontières nationales durant une période donnée.
6 Les Lignes directrices 2006 du GIEC ne comprennent que quatre secteurs, regroupant l’agriculture et l’UTCATF en un seul secteur « Agriculture, foresterie et
autres affectations des terres » (AFAT). Les Parties à la CCNUCC ont choisi, au terme de décisions successives, de scinder les rapports d’AFAT en deux secteurs.
Les méthodes contenues dans les Lignes directrices 2006 du GIEC s’appliquent toujours, même lorsque le rapportage est scindé.
www.iied.org 7
Figure 1. Cycle d’inventaire type des GES
?
(s’il y en a un)
Connaissons-nous les catégories de GES les
Soumission du plus importantes pour notre pays ?
Identifier les catégories
?
rapport/examen
externe les plus importantes Quels niveaux méthodologiques sont les plus
pour votre pays
(catégories clés) adaptés pour ces catégories ?
Effectuer une
analyse de
Assurance qualité/
Contrôle qualité
? Les données requises pour suivre les bonnes
pratiques à ce niveau sont-elles disponibles
l’incertitude Gestion des données ou accessibles ?
Choisir les méthodes
les plus adaptées
?
présentant les systèmes, Recueillir les
données A-t-on recommandé à mon pays, lors d’examens
les méthodes, les plans
internes ou externes, de passer à un niveau
supérieur pour une ou plusieurs catégories ?
Adapté de : Lignes directrices 2006 du GIEC, Vol 1, chapitre 1
Les membres du G77/Chine se rassemblent en marge des consultations informelles sur les questions méthodologiques dans le cadre de l’Accord
de Paris © IISD
8 Encourager des inventaires plus précis de gaz à effet de serre à l’aide de méthodes de niveau supérieur
3 Éléments clés des
Lignes directrices
2006 du GIEC guidant
le choix des niveaux
Les Lignes directrices 2006 du GIEC sont la principale
référence lors de la préparation d’un inventaire de GES
conforme aux bonnes pratiques. Les rédacteurs d’inventaires
ne se contenteront pas de les consulter en une seule lecture :
lors de la préparation de leurs inventaires successifs, avec des
circonstances nationales changeantes, ils les consulteront très
souvent. Les Parties à l’Accord de Paris ont adopté les Lignes
directrices 2006 du GIEC tout en notant que les pays peuvent
également s’appuyer sur la Révision 2019 de ces Lignes
Nous allons les examiner tour à tour ci-dessous, toutefois, dans
la pratique, comme pour tout ce qui touche aux inventaires de
GES, ces éléments sont fortement liés les uns aux autres. Les
pays devraient donc les aborder de manière globale, plutôt que
séquentielle, afin d’améliorer leurs inventaires au fil du temps.
Ce ne sont pas les seuls éléments des Lignes directrices
2006 du GIEC à prendre en compte lors de la sélection des
niveaux. Nous examinerons dans un deuxième temps les
questions d’assurance qualité/contrôle qualité (AQ/CQ) dans
directrices lors de la préparation des soumissions dans le cadre le rapportage et la documentation.
de l’ETF.7
7 La Révision 2019 a été publiée pour fournir les dernières données, des informations et des méthodes complémentaires. Celles-ci ont été actualisées pour les
sources et les puits de GES qui étaient insuffisamment couverts par les Lignes directrices de 2006, ou pour lesquels de nouvelles technologies ou processus sont
apparus depuis la précédente publication. Les Parties peuvent utiliser les Lignes directrices révisées, mais elles n’y sont pas obligées.
www.iied.org 9
émissions absolues nationales.8 L’Approche 2 tient compte étapes durant la préparation d’un inventaire consiste à
de l’incertitude des estimations, de sorte que les catégories évaluer l’importance relative de chaque catégorie dans le pays
clés sont celles dont le cumul représente 90 % des émissions (cf. Questions clés, figure 1). L’application de la méthode de
absolues nationales – classées par ordre décroissant selon niveau 1 est une bonne façon de procéder à cette évaluation.
leur contribution à l’incertitude.
Même si un pays décide immédiatement d’opter pour un
niveau plus élevé, les résultats de la méthode de niveau 1
constituent une bonne base de vérification de la validité des
résultats obtenus par une méthode de niveau supérieur. Il faut
néanmoins garder à l’esprit que les méthodes de niveau 1
Les pays devraient évaluer les catégories clés tant s’appuient sur des « circonstances par défaut » qui ne sont
quantitativement que qualitativement. Le tableau 4.2 pas forcément représentatives de la situation dans chaque
du Volume 1, du chapitre 4, des Lignes directrices pays. Si les résultats de l’application de méthodes de niveau
2006 du GIEC présente une feuille de calcul afin supérieur ne concordent pas avec ceux de la méthode de
d’identifier quantitativement les catégories clés. Pour niveau 1, cela n’indique pas forcément qu’il y a un problème.
les utilisateurs du logiciel d’inventaire du GIEC, Les pays devraient cependant comprendre ce qui cause
l’analyse des catégories clés sera également générée de telles divergences. L’inverse est également vrai. Si les
par le logiciel (cf. encadré 2). résultats obtenus avec le niveau 2 ne sont pas très différents
des résultats du niveau 1, cela ne signifie pas pour autant
À télécharger sur https://tinyurl.com/mt9bc2zn que l’effort pour passer au niveau supérieur était une perte
(en anglais). de temps et de ressources. Si la méthode de niveau 2 a
été appliquée correctement, cela montre simplement que,
dans ce cas, la méthode de niveau 1 était raisonnablement
représentative des circonstances nationales.
Au-delà de l’identification quantitative des catégories
clés, effectuer une identification qualitative fait également
partie des bonnes pratiques. On s’intéresse alors à d’autres Figure 2. Niveaux méthodologiques de calcul des
facteurs non quantitatifs pour déterminer si une catégorie est émissions ou absorptions de GES
essentielle. L’évaluation qualitative peut, par exemple, noter
que les émissions d’une source sont encore faibles, mais
qu’elles augmentent rapidement. Une telle catégorie peut
alors réclamer plus d’attention et l’application d’un niveau Précision accrue
Données complémentaires
méthodologique plus élevé. On peut aussi se demander si les Incertitude réduite Niveau 3
estimations des émissions ou absorptions d’une catégorie Besoin accru de ressources
varient en raison des activités d’atténuation. Même lorsque
celles-ci ne sont pas identifiées par l’analyse quantitative,
les pays devraient considérer comme clés les catégories qui Niveau 2
ciblent les mesures d’atténuation. En effet, pour évaluer la
réussite des politiques et des mesures ou encore les progrès
accomplis dans la réalisation d’un objectif, il faut s’assurer
que l’inventaire de GES démontre l’impact des mesures
Niveau 1
d’atténuation (cf. encadré 1).
Les Lignes directrices 2006 du GIEC prévoient plusieurs Choix méthodologique dans les Lignes directrices 2006 du GIEC
niveaux (méthodes ou approches) pour estimer, pour
chaque catégorie, les émissions de GES par source ou les
absorptions par puits. La méthode par défaut (niveau 1)
et a été conçue pour utiliser des données d’activité (DA) Les méthodes de niveau 2 s’appuient parfois sur des calculs
facilement accessibles : par exemple, les origines d’émissions similaires à ceux du niveau 1, mais en se basant sur des
et d’absorptions telles que la quantité de combustible données spécifiques au pays. Sinon, elles adoptent une
consommée ou la superficie de forêt brûlée. Le niveau 1 fait approche différente pour l’estimation des émissions et des
appel à des facteurs d’émission (FE) par défaut afin que tout absorptions de GES, en se basant sur une méthodologie et
pays, où qu’il se trouve, puisse établir une estimation à l’aide des données différentes.
des DA de base. Les méthodes de niveau 1 représentent une
bonne base de départ pour les pays, car elles fournissent Les méthodes de niveau 3 sont généralement les plus
un aperçu des quantités d’émissions et d’absorptions pour complexes : elles nécessitent des DA et des FE plus fins ou
chaque catégorie. Rappelez-vous que l’une des premières détaillés ou des mesures directes. Les modèles élaborés pour
8 Les émissions totales absolues nationales sont la somme des émissions nettes ou des absorptions nettes pour toutes les catégories de sources et de puits dans
un inventaire de GES.
10 Encourager des inventaires plus précis de gaz à effet de serre à l’aide de méthodes de niveau supérieur
refléter des systèmes plus complexes, tels que le carbone catégorie et, souvent séparément, pour chaque GES émis
du sol, seraient également considérés comme des méthodes dans la catégorie. L’utilisation de ces arbres de décision
de niveau 3, de même que toute autre méthode spécifique est vitale pour qu’un pays puisse déterminer les méthodes
à un pays – sous réserve que le modèle soit fiable et adéquates pour chaque catégorie ou gaz en fonction de
qu’il applique les principes TACCC. En règle générale, le son importance relative et des données disponibles pour
passage des méthodes de niveau 1 à celles de niveau 3 estimer les émissions. Les pays devraient utiliser ces arbres
réduit l’incertitude et accroît l’exactitude, mais les exigences de décision pour examiner chaque catégorie concernée
en matière de données, et souvent les coûts, augmentent et procéder à une évaluation initiale du niveau à mettre en
également (cf. figure 2). œuvre, en se fiant aux bonnes pratiques (cf. figure 3). On
gardera à l’esprit que cette évaluation initiale peut être revue
Les Lignes directrices 2006 du GIEC fournissent des arbres au fur et à mesure de l’élaboration de l’inventaire.
de décision pour choisir la méthode adéquate dans chaque
Figure 3. Arbre de décision : évaluation initiale pour décider d’un passage à un niveau supérieur
Oui
Encadré 1.
? Si oui, est-ce une catégorie clé ?
Leurs témoignages
www.iied.org 11
Encadré 1. Utilisation de méthodes de niveau supérieur pour les catégories incluses
dans les contributions déterminées au niveau national
En ce qui concerne les catégories incluses dans les CDN, il est souhaitable d’utiliser des méthodes de niveau supérieur
pour estimer les émissions ou absorptions de GES. L’utilisation de niveaux supérieurs permet de s’assurer que les pays
estiment les réductions d’émissions de GES – ou l’amélioration de leurs absorptions – avec la plus grande précision. Si
un pays s’appuie sur l’inventaire comme principal indicateur en matière de suivi des progrès, il peut s’avérer nécessaire de
choisir des niveaux supérieurs.
Par exemple, supposons que le pays X estime ses émissions fugitives de méthane, issues de la production pétrolière, en
multipliant sa production totale de pétrole par un facteur d’émission (FE) par défaut. Ce facteur est un coefficient standard
d’émission ou d’absorption de gaz (allant de 1,5 x 10 -6 à 3,6 x 10 -3 gigagrammes par 103 mètres cubes), par unité pour
l’activité considérée. Il est fourni par les Lignes directrices du GIEC de 2006.
Pour atteindre son objectif, le pays décide d’entreprendre un vaste effort de détection et de réparation des fuites dans
tout ce secteur, notamment au niveau des puits de production. Ce programme va réduire la quantité d’émissions fugitives
de méthane par unité d’activité, ce qui entraînera une baisse du FE par rapport au niveau de référence. De ce fait, si
l’inventaire national des GES continue d’utiliser les FE de niveau 1 par défaut pour évaluer son méthane, l’impact des
mesures d’atténuation ne sera pas pris en compte dans les estimations des émissions.
12 Encourager des inventaires plus précis de gaz à effet de serre à l’aide de méthodes de niveau supérieur
Figure 4. Principes fondamentaux pour un inventaire de GES de qualité
?
l’inventaire en question, de œuvre pour éliminer les biais dans les
comprendre comment celui-ci a été estimations des inventaires. Pourrais-je préparer un inventaire de
établi et de s’assurer qu’il répond GES complet si je passe à un niveau
aux bonnes pratiques requises pour supérieur ?
les inventaires nationaux des Exhaustivité : des estimations sont
?
émissions de GES. communiquées pour toutes les catégories
pertinentes de sources, de puits et de type de Dispose-t-on des données voulues
gaz. Comme les présentes lignes directrices le pour préparer une estimation selon une
Cohérence : les estimations pour recommandent, les estimations nationales de série chronologique cohérente après
les différentes années d’inventaire, GES sont ventilées par zones géographiques. le passage au niveau supérieur ? Ou
les gaz et les catégories sont Lorsque des éléments font défaut, leur
bien pourra-t-on utiliser des techniques
organisées de telle sorte que les absence doit être clairement documentée et
différences de résultat entre les accompagnée d’une justification de l’exclusion. acceptées pour garantir la continuité
années et les catégories reflètent les des séries chronologiques ?
différences réelles dans les
?
émissions. Dans la mesure du Comparabilité : l’inventaire national des gaz
Ai-je documenté de façon transparente
possible, les tendances annuelles à effet de serre est communiqué de manière à
devraient être calculées chaque pouvoir le comparer aux inventaires de GES les méthodes, les DA et FE utilisés ?
année selon la même méthode et d’autres pays. Cette comparabilité devrait se Si je suis amené à utiliser des données
avec les mêmes sources de refléter dans le choix adéquat des catégories confidentielles pour passer à un niveau
données. Elles devraient refléter les clés et dans l’utilisation des directives et des supérieur, est-ce que mon rapport
fluctuations annuelles réelles des tableaux pour l’établissement de rapports,
fait preuve de transparence dans la
émissions ou absorptions et ne pas ainsi que dans l’utilisation de la classification
être sujettes à des changements et de la définition des catégories d’émissions méthodologie employée pour estimer
résultant de différences de méthode. et d’absorptions. les GES ?
Les Lignes directrices 2006 du GIEC décrivent deux À télécharger sur https://tinyurl.com/pkxz8tp5.
approches pour quantifier l’incertitude. L’Approche 1 met en
œuvre une équation de propagation des erreurs ; l’Approche 2
utilise une analyse Monte-Carlo pour estimer les incertitudes
des catégories individuelles, des émissions nationales
totales (avec/sans UTCATF) et de la tendance. Le penchant
naturel pour un spécialiste des inventaires serait d’utiliser
immédiatement l’Approche 2. Cependant, comme dans tous
les aspects de la préparation des inventaires, le but est de
suivre une amélioration continue. L’Approche 1 peut également
fournir de bons résultats, ce qui permet de concentrer les
ressources sur la mise en œuvre de niveaux supérieurs pour les
catégories clés.
www.iied.org 13
4 Prise en compte des
circonstances nationales
Comme on l’a noté précédemment, les Lignes directrices
2006 du GIEC ne sont pas une norme. Il s’agit davantage d’un
ensemble de bonnes pratiques conçu pour que tous les pays
puissent établir un inventaire de GES en tenant compte de leur
situation nationale particulière, mais en respectant les principes
TACCC. Ils peuvent ensuite améliorer leur inventaire initial en
fonction de leurs priorités et de leur situation nationale.
Dans le chapitre précédent, nous avons présenté les lignes
directrices du GIEC de 2006 qui éclairent la décision de
passer à un niveau supérieur. Dans ce chapitre, nous nous
intéressons aux circonstances nationales clés qui influent sur
les choix méthodologiques, notamment la disponibilité des
ressources et des capacités techniques.
Le manque de capacités des PMA CCNUCC et de l’Accord de Paris pour les aider à s’acquitter
dans la préparation des inventaires de leurs obligations de déclaration au titre de l’ETF. Une
enquête nationale a étudié les problèmes, les contraintes,
de GES les enseignements tirés et les besoins en matière de
renforcement des capacités (dans le cadre de la préparation
Le Groupe consultatif d’experts (GCE) fournit une assistance des communications nationales (CN) et des rapports
technique aux pays en développement dans le cadre de la biennaux actualisés – rapports sur la transparence au titre de
14 Encourager des inventaires plus précis de gaz à effet de serre à l’aide de méthodes de niveau supérieur
la CCNUCC). Le Groupe a observé que 43 % des PMA et L’inventaire de GES n’est pas un simple exposé narratif.
des PEID ont indiqué que l’inventaire national des GES était Il s’agit en fait d’une compilation regroupant parfois des
la thématique la plus difficile lors de l’élaboration de leurs milliers d’estimations ponctuelles réparties sur plus de
rapports climatiques (GCE 2022). cent catégories, couvrant des décennies. Une étude plus
approfondie des difficultés rencontrées par les PMA et les
PEID en matière d’inventaires de GES indique que 83 % des
problèmes seraient liés aux données, à l’information ainsi
qu’aux méthodologies et aux outils. Disposer de données
Pour en savoir plus sur le GCE et les ressources pertinentes, de qualité, ainsi que de la capacité technique à
qu’il propose, notamment pour les inventaires de GES, manipuler celles-ci pour estimer les émissions ou absorptions
voir https://unfccc.int/CGE. de GES est essentiel si l’on veut passer à des niveaux
supérieurs en s’appuyant sur des méthodologies scientifiques
robustes et acceptées.
www.iied.org 15
3. La gestion des données : les données disponibles les méthodes de niveau supérieur ou utiliser le logiciel
ne le sont pas toujours sous un format exploitable. Par d’inventaire du GIEC (cf. encadré 2).
exemple, un pays peut connaître la valeur en dollars
ou un pourcentage des biens vendus, mais pas leur 5. Les problèmes institutionnels : de nombreux PMA
quantité absolue. Certains PMA évoquent l’absence ont indiqué éprouver des difficultés à mettre en place
d’un système de gestion des données ou de dispositifs des procédures et formations pérennes d’organismes
gouvernementaux pour favoriser la collecte, la compilation nationaux pour compiler, préparer et soumettre le rapport
et la rétention des données – en raison d’un manque du pays. L’Accord de Paris réclame la soumission d’un
d’outils, de logiciels et de matériel. L’absence d’un système inventaire de GES tous les deux ans. Cela peut compliquer
de gestion pérenne, aggravée par la préparation des les défis en matière de dispositifs institutionnels ; il peut
inventaires par des experts extérieurs, au cas par cas, aussi s’agir d’une opportunité. La mise en place d’une
affecte la continuité des estimations des GES. équipe définie, fonctionnant selon des procédures
établies et bénéficiant d’une communication régulière
4. Les problèmes méthodologiques : l’absence de et d’un soutien financier prévisible, produira un système
FE déterminés au niveau national constituait l’écueil d’inventaire robuste et durable.
méthodologique principal. Les facteurs par défaut des
Lignes directrices 2006 du GIEC ne sont spécifiques Le rapport de l’IIED a identifié les principaux besoins des
aux circonstances nationales. Les PMA ont indiqué PMA en matière de capacités : définir ou améliorer les DA et
que l’absence de FE spécifiques à leur pays, pour les les FE ; renforcer les dispositifs institutionnels ; accroître les
différentes catégories, bloquait l’accès aux méthodes ressources humaines et l’accès à la technologie ; accéder
de niveau supérieur, augmentant l’incertitude de leurs à des financements ou à une assistance pour soutenir les
inventaires. Les pays ont également fait état d’un manque améliorations nécessaires.
de compétences techniques internes pour appliquer
Les délégués se réunissent lors du forum pilote informel du Groupe consultatif d’experts (GCE). Ils engagent un échange axé sur la mise en œuvre
dans le domaine de la réponse aux besoins d’assistance technique requise pour la transition vers le cadre de transparence renforcé © IISD.
16 Encourager des inventaires plus précis de gaz à effet de serre à l’aide de méthodes de niveau supérieur
En 2018, les Parties ont demandé au Fonds pour Figure 6. Principales considérations pour passer à un
l’environnement mondial (FEM) d’examiner les options niveau supérieur
possibles en matière d’appui à la préparation des rapports,
notamment la possibilité de demander un financement pour
plusieurs rapports dans le cadre d’une demande (décision Est-ce une
18/CMA.1, paragr. 9). Si cette demande est acceptée, cela catégorie clé ?
renforcerait la stabilité et la pérennité du rapportage des pays. Les dispositifs Cette catégorie
institutionnels offre-t-elle un
nécessaires sont-ils potentiel d’atténuation
circonstances nationales
du pays ?
Le passage
De par leur nature, la préparation des inventaires de GES Les fonds
à niveau supérieur
nécessaires
– et en particulier la décision de passer à des méthodes de sont-ils disponibles
serait-il préjudiciable
à l’amélioration d’une
niveau supérieur pour améliorer leur exactitude – dépend ou accessibles ?
autre catégorie
fondamentalement de la situation nationale du pays. La importante ?
figure 6 récapitule les principaux facteurs que les PMA et les
L’expertise Les données
autres pays en développement devraient examiner en vue de technique pour requises (DA, FE, etc.)
cette prise de décision. La réponse à ces questions dépendra mettre en œuvre la sont-elles disponibles
méthode de niveau pour passer à
chaque fois de leur situation spécifique. supérieur est-elle un niveau
accessible ? supérieur ?
www.iied.org 17
5 Exigences de l’ETF
Les Lignes directrices 2006 du GIEC n’imposent rien aux
pays. Elles fournissent plutôt un ensemble de bonnes pratiques
pour la préparation des inventaires nationaux des GES dans le
respect des principes TACCC. Les pays qui ont ratifié l’Accord
de Paris sont néanmoins tenus de se conformer aux décisions
adoptées en vertu de cet accord. Deux décisions principales
s’appliquent à l’élaboration des inventaires de GES, aux autres
questions liées à la transparence et à l’examen des questions
entourant le passage à des niveaux supérieurs. Il s’agit de
nouvelles exigences de l’ETF constituait un plus grand obstacle
pour les pays en développement, en particulier les PMA et
les PEID. À ce titre, les MPG comportent des dispositions
de flexibilité destinées aux pays en développement dont
les capacités insuffisantes les empêchent de satisfaire aux
exigences. Elles proposent d’autres moyens de se conformer
aux obligations de rapportage en reformulant dans certains
cas un doit en devrait. On remarque également que les MPG
offrent aux PMA et à d’autres pays en développement
la décision 18/CMA.1 (MPG) et de la décision 5/CMA.3 plus de souplesse pour les catégories clés : ce sont celles
(Directives pour l’application des MPG). qui contribuent à 85 % (au lieu de 95 %) des émissions
nationales totales (à l’exclusion du secteur UTCATF). Cela
réduit le nombre de catégories clés à traiter et aide ces pays
Décision 18/CMA.1 : éléments à à rationaliser l’emploi de ressources limitées. Ces dispositions
inclure dans le rapport et flexibilité en faveur d’une plus grande flexibilité s’ajoutent aux options qui
s’offrent à tous les pays pour choisir la méthode au niveau le
pour les pays en développement qui plus approprié dans les Lignes directrices 2006 du GIEC pour
18 Encourager des inventaires plus précis de gaz à effet de serre à l’aide de méthodes de niveau supérieur
Le saviez-vous ?
Il existe une distinction entre les exigences de type doit et devrait dans les décisions de l’ETF.
Les exigences de type « doit » sont de la plus haute importance ; les Parties qui ne les respectent pas recevront une
recommandation inscrite dans le rapport d’examen qui suit la soumission de leur rapport.
Les dispositions de type « devrait » indiquent un encouragement. Dans un petit nombre de cas, les décisions indiquent
quelque chose que les Parties peuvent faire. Un peut indique en général qu’une Partie a le choix en la matière et, selon le
contexte, peut signifier un encouragement ou pas.
Lorsque les ressources sont limitées, les pays devraient d’abord se concentrer sur les exigences de type doit.
Pour plus d’informations sur la conduite et les résultats du processus d’examen des soumissions de BTR, consulter la
section VII des MPG disponible sur https://unfccc.int/documents/193408.
Tableau 1. Exigences de haut niveau des MPG pour les inventaires de GES
Doivent soumettre le premier BTR avant le Les PMA et PEID peuvent soumettre leurs
31 décembre 2024. communications à leur discrétion.
Doivent être communiqués pour chaque secteur Le logiciel d’inventaire du GIEC peut aider à opérer
défini par la CCNUCC : énergie, procédés industriels cette distinction (cf. encadré 2).
et utilisation des produits, agriculture, UTCATF et
déchets. Les Lignes directrices 2006 du GIEC font
référence au secteur de l’AFAT. Les pays doivent utiliser
les méthodes prescrites par ces MPG, mais déclarer
séparément à la CCNUCC les émissions/absorptions
des secteurs de l’agriculture et de l’UTCATF.
Doivent identifier les catégories clés. Les pays en développement bénéficiant de flexibilité
peuvent utiliser différentes mesures pour définir une
catégorie clé.
Doivent quantifier les incertitudes et faire une Les pays en développement bénéficiant de flexibilité
évaluation qualitative. peuvent n’effectuer qu’une évaluation qualitative pour
leurs catégories clés et ils sont encouragés à fournir
une évaluation quantitative pour toutes les catégories.
Doivent communiquer sur le dioxyde de carbone, le Les pays en développement bénéficiant de flexibilité ne
méthane, le protoxyde d’azote, les hydrofluorocarbures, sont tenus d’inclure les gaz fluorés que si ces derniers
les hydrocarbures perfluorés, l’hexafluorure de soufre et sont couverts dans leur CDN, dans le cadre d’une
le trifluorure d’azote. activité relevant de l’article 6, ou ont été précédemment
déclarés dans leur inventaire.
Doivent déclarer les émissions/absorptions de GES à Les pays en développement bénéficiant de flexibilité
partir de 1990. doivent couvrir au minimum l’année ou période de
référence de leur CDN et chaque année à partir de
2020.
Doivent déclarer les émissions/absorptions de GES Les pays en développement bénéficiant de flexibilité
jusqu’à deux ans avant la présentation (soit 2022 pour la peuvent présenter un rapport allant jusqu’en 2021 pour
présentation de 2024). leur soumission de 2024.
www.iied.org 19
Décision 5/CMA.3 : comment
préparer votre rapport
Gardez à l’esprit qu’aucune publication, aucun
guide ou document – y compris le présent guide Si les MPG indiquent les éléments que les pays doivent
pratique – ne peut remplacer les décisions publiées communiquer, la décision 5/CMA.3 indique comment
par les Parties. Toujours se référer aux décisions procéder. Cette décision inclut trois annexes contenant le
pertinentes lors de la planification et du rapportage de tableau de rapport commun (TRC) et les formats à suivre.
l’inventaire de GES inclus dans votre BTR. Le TRC permet aux pays de communiquer leurs données
d’inventaire de GES ; associé au document d’inventaire
Pour consulter les exigences en matière de MPG, se national (NID), qui précise les informations communiquées,
reporter à la décision 18/CMA.1, disponible sur ces deux documents constituent le rapport d’inventaire
https://unfccc.int/documents/193408. national. Le TRC regroupe un ensemble de 60 tableaux
décrivant les DA, les émissions et les autres données que
les pays doivent déclarer par secteur (énergie, procédés
industriels et utilisation des produits, agriculture, UTCATF et
Le logiciel d’inventaire 2006 du GIEC a été développé par l’Unité d’appui technique de l’Équipe spéciale du GIEC
chargée du programme d’inventaires nationaux des gaz à effet de serre. Il permet aux pays de préparer leur inventaire
de GES en suivant les méthodes énoncées dans les Lignes directrices 2006 du GIEC. La dernière version du logiciel
contient toutes les méthodes disponibles dans les Lignes directrices (niveaux 1, 2 et 3), ainsi que celles du « Supplément
2013 aux Lignes directrices 2006 du GIEC pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre : terres humides »
(supplément pour les zones humides), qui permet aux utilisateurs de calculer les émissions de GES par les sources et
les absorptions par les puits au niveau des catégories, des secteurs et des pays pour l’année la plus récente et la série
chronologique.
L’utilisation du logiciel d’inventaire du GIEC peut aider à résoudre bon nombre des principaux problèmes que les PMA
ont identifiés dans leurs derniers BUR et CN au titre de la CCNUCC : le manque de capacités pour utiliser les méthodes
préconisées par le GIEC et les problèmes de gestion des données. Les calculs sont réalisés par le logiciel, ce qui
minimise les risques d’erreur ; les données sont conservées dans une base de données, ce qui permet aux pays de
s’appuyer sur leur précédent inventaire de GES plutôt que de repartir de zéro à chaque rapport.
Le logiciel d’inventaire du GIEC comprend les FE par défaut et les paramètres décrits dans les Lignes directrices 2006 du
GIEC et le Supplément sur les zones humides. Les FE par défaut ne sont généralement pas disponibles pour les niveaux 2
et 3 : les pays qui choisissent de passer à des niveaux supérieurs doivent donc saisir leurs propres paramètres nationaux
et veiller à ce que les DA pertinentes soient disponibles pour chacun de leurs FE. Quel que soit le niveau appliqué, il
incombe au pays de réunir les DA pertinentes.
Le logiciel prépare également une analyse des catégories clés et une analyse des incertitudes. Pour les pays qui débutent,
la préparation d’estimations de niveau 1 à l’aide du logiciel d’inventaire du GIEC fournira les informations nécessaires à la
production d’une analyse initiale des catégories clés. Cela peut aider à hiérarchiser les catégories auxquelles appliquer les
niveaux supérieurs. Toutefois, les catégorisations diffèrent légèrement de celles utilisées par la CCNUCC, en particulier
pour le secteur AFAT.
Dans la décision 5/CMA.3, les Parties ont demandé que la CCNUCC et le GIEC collaborent afin de rendre le logiciel
d’inventaire du GIEC interopérable avec l’outil de rapportage électronique de la CCNUCC qu’elles utiliseront pour
soumettre officiellement la partie GES de leur BTR. À la mi-2023, ces travaux sont en cours. Une fois achevés, les Parties
qui utiliseront le logiciel d’inventaire du GIEC pour estimer leurs émissions ou absorptions de GES pourront exporter
toutes les informations nécessaires pour remplir les tableaux de communication dans un fichier (au format Json) qui sera
téléchargeable directement dans l’outil de communication de la CCNUCC, afin de finaliser l’inventaire officiel des GES de
leur BTR.
20 Encourager des inventaires plus précis de gaz à effet de serre à l’aide de méthodes de niveau supérieur
déchets). Il inclut aussi que des informations transversales établir leur NID ; elle note que les Parties peuvent utiliser la
sur les émissions totales, les tendances, les catégories clés, Révision 2019 des Lignes directrices 2006 pour estimer leurs
l’actualisation des calculs, les méthodes et les FE utilisés, émissions et absorptions de GES.
entre autres. Un autre tableau permet aux pays d’expliquer les
dispositions de flexibilité qu’ils ont utilisées et le calendrier
qu’ils se sont fixé pour remédier aux contraintes de capacité Passer à une méthode du GIEC de
qui ont conduit à leur recours.
niveau supérieur
Quelle que soit la méthode (niveau 1, 2 ou 3) utilisée par les
Parties pour estimer leurs émissions et absorptions, elles Nous avons examiné les bonnes pratiques recommandées
doivent communiquer les résultats dans le TRC, et fournir par les Lignes directrices 2006 du GIEC pour la préparation
davantage d’informations sur les méthodes et les données des inventaires de GES, ainsi que les divers niveaux proposés
utilisées dans leur NID. Généralement, les informations pour les estimations des émissions et absorptions de GES
saisies dans les cellules du TRC restent les mêmes, quel par catégorie. Cette approche permet à tous les pays, quelle
que soit le niveau. Dans un petit nombre de cas, les pays que soit leur situation nationale, de dresser un inventaire de
utilisant les niveaux supérieurs seront appelés à fournir des GES. La dernière question est donc de savoir ce que les pays
informations complémentaires. sont tenus de déclarer dans le cadre de l’ETF.
La décision 5/CMA.3 charge également le secrétariat Dans le tableau 1, nous avons présenté les exigences de
de la CNUCC d’élaborer des outils électroniques de haut niveau en matière de déclaration dans le cadre de l’ETF.
communication de ces informations et le prie de faciliter Le tableau 2 met en lumière les dispositions applicables à
l’interopérabilité entre cet outil et le logiciel d’inventaire du prendre en compte lors de la décision de passage à un niveau
GIEC (cf. encadré 2). Cette décision fournit également des supérieur et leurs implications concrètes. Ces dispositions
indications que les pays sont encouragés à utiliser pour sont énoncées dans les MPG et dans la décision 5/CMA.3.
Paragr. 20 Les pays parties doivent utiliser les Lignes Toutes les Parties sont tenues d’appliquer les méthodologies
(Annexe, directrices 2006 du GIEC ainsi que les énoncées dans les Lignes directrices 2006 du GIEC et
MPG) versions ou révisions ultérieures des lignes peuvent choisir d’utiliser la Révision de 2019. L’utilisation du
directrices du GIEC convenues par la verbe pouvoir indique qu’il ne s’agit pas d’une obligation. Le
Conférence des Parties agissant comme renvoi vers les Lignes directrices 2006 du GIEC englobe les
réunion des Parties à l’Accord de Paris directives sur les niveaux, la collecte de données, l’estimation de
(CMA). l’incertitude, l’analyse des catégories clés, l’AQ/CQ, ainsi que le
rapportage et la documentation.
Les Parties sont encouragées à appliquer
le Supplément 2013 aux Lignes directrices
2006 du GIEC pour les inventaires nationaux
de gaz à effet de serre : les zones humides.
Paragr. 21 Les Parties devraient s’efforcer d’utiliser un Les pays identifient la méthode recommandée en appliquant
(Annexe, niveau et une méthode recommandés pour l’arbre de décision (cf. figure 3) pour chaque catégorie et, le
MPG) les catégories clés conformément aux Lignes cas échéant, chaque gaz. Pour les catégories clés, l’arbre de
directrices 2006 du GIEC. décision pointera le plus souvent vers une méthode de niveau 2.
Devraient s’efforcer est un terme moins contraignant que
Paragr. 23 Faute de ressources, une Partie peut ne doivent, mais plus fort que devraient.
(Annexe, pas être en mesure d’adopter une méthode
MPG) de niveau supérieur pour une catégorie clé Les MPG reconnaissent et autorisent des exceptions lorsqu’un
donnée. Dans ce cas, la Partie peut opter pays ne peut utiliser le niveau recommandé. Dans ce cas, le
pour une approche de niveau 1 et elle doit pays concerné doit alors consigner dans son NID les raisons
alors indiquer clairement pourquoi son choix pour lesquelles il n’a pas pu mettre en œuvre la méthode
méthodologique n’est pas celui indiqué par recommandée, surtout lorsque cela est dû à un manque de
l’arbre de décision du GIEC.. ressources. L’équipe d’examen chargée d’évaluer l’inventaire en
tiendra compte.
www.iied.org 21
Référence Disposition Éléments à prendre en compte
Paragr. 23 Pour ses futures améliorations, la Partie La préparation d’un plan d’amélioration de l’inventaire de GES
(Annexe, devrait prioriser toutes les catégories clés (dans le cadre des activités d’AQ/CQ) documentant la portée
MPG) pour lesquelles la méthode des bonnes et la chronologie des améliorations prévues est un bon moyen
pratiques élaborée dans les lignes directrices d’assurer leur suivi. Les catégories où un niveau supérieur est
du GIEC n’a pas pu être utilisée. recommandé, mais pour lequel le pays ne dispose pas des
capacités de mise en œuvre correspondantes, ont intérêt à être
consignées dans le rapport en tant que besoin de renforcement
des capacités identifié (cf. paragr. 162 des MPG dans ce tableau).
Paragr. 24 Toutes les Parties sont encouragées à Notant qu’en général, le passage à un niveau supérieur réduit
(Annexe, utiliser des facteurs d’émission et des l’incertitude et accroît l’exactitude, les MPG encouragent les
MPG) données d’activité spécifiques au pays Parties à déterminer que des DA complètes en relation aux FE
et à ses régions si ces informations sont sont disponibles. Les PMA ou autres groupes de pays dans des
disponibles – ou à proposer des plans pour circonstances similaires pourraient, en collaboration, chercher à
les élaborer. élaborer et à utiliser des FE spécifiques à chaque pays et élaborer
ensemble des FE régionaux applicables à plusieurs pays.
Paragr. 26 Pour assurer la continuité chronologique de Avant d’opter pour une méthode de niveau supérieur, il est
(Annexe, ses rapports, chaque Partie devrait utiliser important de s’assurer de la disponibilité des données requises
MPG) les mêmes méthodes et maintenir constante pour appliquer la méthode à l’ensemble de la série chronologique.
l’approche de ses données d’activité et des Pour les PMA et les autres pays en développement, cela signifie
facteurs d’émission correspondants. soit de remonter jusqu’à 1990, soit d’appliquer une certaine
flexibilité, au moins pour l’année de référence/la période du CDN,
puis chaque année à partir de 2020.
Paragr. 27 Les Parties devraient utiliser des données de Si la Partie ne peut pas appliquer la même méthode à l’ensemble
(Annexe, substitution, d’extrapolation et d’interpolation de ses séries chronologiques, elle devrait appliquer les
MPG) ou encore les techniques de chevauchement techniques de « raccordement d’indices » des Lignes directrices
indiquées dans les Lignes directrices 2006 du GIEC de 2006 (voir Volume 1, chapitre 5). Si cela n’est pas
du GIEC pour estimer des valeurs d’émission possible, il peut néanmoins être utile de recueillir des données
manquantes (résultant de l’absence de pour passer au niveau supérieur : ceci permet au pays de vérifier
données d’activité, de facteurs d’émission le bien-fondé de leur méthode actuelle.
ou d’autres informations qui permettraient
d’obtenir une série chronologique cohérente). Certains pays notent également qu’ils peuvent utiliser un niveau
supérieur pour une région ou une sous-catégorie de population,
mais pas au niveau national. Cela peut être acceptable, mais
dans ces cas, ces pays doivent alors démontrer de façon
transparente dans leur NID qu’il n’y a pas de double comptage
ou d’omission des DA.
22 Encourager des inventaires plus précis de gaz à effet de serre à l’aide de méthodes de niveau supérieur
Référence Disposition Éléments à prendre en compte
Paragr. 39 Chaque Partie doit communiquer les Comme l’acronyme ETF l’indique, la transparence est vitale.
(Annexe, méthodes utilisées […] ainsi que les
MPG) descriptions, hypothèses, références et Les pays doivent décrire clairement la méthode qu’ils ont choisie
sources d’information utilisées pour les dans leur NID (niveau choisi, méthode spécifique au pays), la
facteurs d’émission et les données d’activité façon dont ils l’ont appliquée et, le cas échéant, les raisons pour
rapportées dans son inventaire de GES. lesquelles ils ne sont pas en mesure d’appliquer la méthode
recommandée.
Ils doivent également inclure des informations sur les FE, les
DA et les hypothèses appliquées pour ces méthodes. Les
équipes d’examen apprécient qu’on leur communique les
données utilisées pour les calculs dans le NID, mais ce n’est
pas toujours raisonnable au vu de la quantité de données ou de
leur confidentialité. Lorsque cela n’est pas possible, il convient
d’inclure des références renvoyant vers les sources de données.
Paragr. Les Parties doivent fournir une description Le présent guide se focalise sur l’inventaire de GES et
74 et 75 de chaque méthodologie ou méthode de l’utilisation de méthodes de niveau supérieur permettant de
(Annexe, comptabilisation utilisée. Les informations dresser un inventaire plus précis des GES. Le choix d’un niveau
MPG) ci-dessus doivent mentionner, selon les supérieur peut être motivé par la possibilité de mieux suivre les
règles applicables aux CDN des Parties progrès vers les CDN. Si l’inventaire de GES est utilisé pour
aux termes de l’article 4 : …(b) les lignes suivre ces progrès, on s’attend alors à ce que les informations
directrices du GIEC utilisées… d) si cela présentées dans l’inventaire se recoupent avec la section
s’applique aux CDN du pays, toutes les traitant de l’utilisation de ces informations dans le cadre du suivi
hypothèses, méthodes et approches des progrès.
utilisées, par secteur, par catégorie ou par
activité, conformément aux lignes directrices
du GIEC.
www.iied.org 23
Référence Disposition Éléments à prendre en compte
Paragr. 2 On encourage les Parties à établir leur Les pays ne sont pas tenus de suivre les indications fournies
et Annexes rapport biennal sur la transparence (BTR) pour le BTR ou le NID figurant aux Annexes IV et V, mais cela
IV et V (5/ et leur inventaire national conformément pourrait s’avérer utile.
CMA.3) aux directives figurant respectivement aux
Annexes IV et V. Ces indications fournissent des cadres permettant de
structurer le document d’inventaire (et le BTR), de promouvoir la
transparence des informations et de faciliter les mises à jour lors
des communications ultérieures.
Paragr. Une Partie doit faite l’objet d’un examen dans Pour le premier BTR, une équipe d’examen se rendra dans le
158-159 – le pays lors : …(a) du premier rapport biennal pays pour examiner le rapport, y compris l’inventaire de GES,
75 (Annexe, sur la transparence. afin d’en vérifier la conformité avec les MPG. Les PMA et les
MPG) autres pays en développement peuvent choisir d’appliquer la
Les pays en développement parties qui ont flexibilité et de faire l’objet d’un examen centralisé, auquel cas
besoin de flexibilité compte tenu de leurs une équipe se réunira à distance (souvent à Bonn) et procédera
capacités ont la possibilité de choisir de se à l’examen.
soumettre à un examen centralisé plutôt qu’à
un examen dans le pays – cette dernière Les examens dans les pays offrent aux Parties une bonne
option étant toutefois encouragée. occasion de travailler en tête-à-tête avec des experts
internationaux chevronnés en matière d’inventaires, de mieux
comprendre la pertinence des méthodes appliquées et d’évaluer
les possibilités de passer à des niveaux supérieurs. Les examens
dans les pays ont également tendance à mobiliser l’attention des
décideurs du pays hôte. Ils sensibilisent à l’importance d’obtenir
des données sur les GES fiables, qui peuvent à leur tour attirer
des investissements en vue d’améliorations futures.
Paragr. 162 Pour les examens internes, centralisés Un principe clé inscrit au paragraphe 3 des MPG est
(Annexe, et sur dossier : … (d) L’équipe d’experts l’importance de faciliter l’amélioration des rapports et la
MPG) chargée de l’examen technique doit transparence au fil du temps. Le rapport d’examen technique
communiquer à la Partie concernée un produit par les experts est l’une des pierres angulaires de ce
Annexe VI, projet de liste de domaines se prêtant à des processus. Une section dédiée de ce rapport est consacrée à
section II.E améliorations, qui constitue un ensemble la communication des besoins de renforcement des capacités,
(5/CMA.3) de recommandations préliminaires (pour identifiés à la suite de discussions approfondies entre l’équipe
les dispositions obligatoires [doivent]) d’examen et le pays.
et de préconisations (encouragements)
préliminaires (pour les dispositions C’est une excellente occasion pour les PMA et autres pays
facultatives [peuvent ou devraient]) et, dans en développement de formuler leurs besoins en matière de
le cas des pays en développement parties renforcement des capacités. Par exemple, si la fermentation
qui ont besoin d’une certaine flexibilité entérique des bovins est une catégorie clé, mais que le pays
compte tenu de leurs capacités, les besoins n’a pas été en mesure d’appliquer la méthode recommandée
en matière de renforcement des capacités (de niveau 2), celui-ci peut en faire part à la communauté
qui ont été définis en concertation avec la internationale au travers de la section II.E du rapport d’examen
Partie concernée, à la fin de la semaine où technique final.
est effectué l’examen technique.
24 Encourager des inventaires plus précis de gaz à effet de serre à l’aide de méthodes de niveau supérieur
Référence Disposition Éléments à prendre en compte
Paragr. Les experts techniques doivent être Cette disposition permet d’obtenir un angle de vue un peu
172–173 nommés au fichier d’experts de la CCNUCC différent pour éclairer la réflexion d’un pays sur le choix du
(annexe, par les parties et, le cas échéant, par les passage à des niveaux supérieurs. L’ETF va requérir un nombre
MPG) organisations intergouvernementales. important d’experts chevronnés pour appuyer le processus
d’examen des BTR d’autres pays, y compris les inventaires de
Les experts techniques doivent achever le GES. Le fait d’être inscrit sur la liste d’experts et d’avoir réussi
programme de formation visé au paragraphe l’examen d’entrée offre aux experts des PMA et des pays en
12(c) de la décision 18/CMA.1 avant développement une formidable occasion de partager leurs
d’intégrer une équipe technique d’examen. connaissances et leur point de vue. Ils peuvent apprendre ce
que font les autres et, en conséquence, améliorer leurs propres
connaissances. En examinant des problèmes analogues
(par exemple, l’élaboration des FE nationaux spécifiques ou
la création de séries chronologiques cohérentes lors d’un
passage à un niveau supérieur), d’autres pays ont peut-être
déjà trouvé des solutions. Les experts peuvent acquérir ces
connaissances et les appliquer à leur pays. De plus, les experts
participant aux examens centralisés feront équipe avec d’autres
experts internationaux, ce qui offrira une multitude d’occasions
d’échanger des points de vue et des idées, renforçant ainsi les
capacités de leurs experts nationaux.
Consultations informelles portant sur les actions et le soutien au titre des Modalités, procédures et lignes directrices du cadre de transparence. © IISD
www.iied.org 25
6 Assurance qualité,
contrôle qualité,
rapportage et documentation
Les délégués se rassemblent lors des dernières étapes de la plénière de clôture du SBSTA. © IISD
26 Encourager des inventaires plus précis de gaz à effet de serre à l’aide de méthodes de niveau supérieur
pays devraient procéder à des vérifications plus détaillées et la documentation, décrivant les informations considérées
dans les catégories clés, en particulier lorsqu’ils utilisent comme de bonnes pratiques à inclure dans un document
des méthodes de niveau supérieur et ils sont également d’inventaire. En règle générale, quel que soit le niveau, les
encouragés à procéder à un premier balayage de leur pays doivent fournir des informations sur les méthodes, les
inventaire par les pairs. Cette série de contrôles et d’examens DA, les FE et les hypothèses utilisées pour la préparation
par les pairs – qui inclut les rapports d’examen établis par les des inventaires, en incluant le cas échéant les références à
équipes d’experts techniques – identifie des recommandations des documents externes. L’utilisation de niveaux plus élevés
pour les améliorations futures. entraîne souvent des exigences supplémentaires pour
documenter la méthode suivie pour l’estimation des émissions
et absorptions, des DA utilisées et les méthodes de calcul des
FE spécifiques à chaque pays ou région. Il est également de
bonne pratique de vérifier les estimations produites à l’aide de
Le volume 1, chaiptre 6 des Lignes directrices méthodes de niveau 3, notamment à l’aide de modélisations.
2006 du GIEC décrit les éléments d’un plan d’AQ/CQ Toutes les informations n’ont pas à être incluses dans le NID,
et contient une liste des vérifications génériques/ car les pays peuvent utiliser des renvois vers des études
par catégorie qui peuvent s’appliquer. Il est important externes ; le cas échéant, les pays devraient au moins résumer
de préparer un plan d’AQ/CQ qui soit pratique. Un ces études dans leur NID.
plan plus court, avec des vérifications clés, peut être
préférable à une longue « liste de cases à cocher »
qui n’aura pas de réelle utilité. Comme toujours en
matière de préparation des inventaires, les pays peuvent
améliorer leur AQ/CQ au fil du temps.
www.iied.org 27
7 Passage à un
niveau supérieur :
études de cas au Chili, en
Colombie et en Afrique du Sud
De façon plus concrète, il est particulièrement intéressant de
tirer des enseignements de l’expérience d’autres pays et du
processus de décision qui les a conduits à mettre en œuvre des
niveaux supérieurs. Dans cette section, le Chili, la Colombie et
l’Afrique du Sud nous font part de leur cheminement pour passer
à un niveau supérieur, en décrivant les principaux facteurs et
considérations qui les ont conduits à prendre cette décision.
Les études de cas tirés des secteurs de l’UTCATF, de l’AFAT et
de l’énergie passent en revue les avantages obtenus et les défis
rencontrés en cours de route, ainsi que, de façon générale, les
enseignements tirés. Nous espérons que les PMA et autres pays
en développement pourront se retrouver dans un ou plusieurs
éléments de ces trajectoires et réfléchir à la manière d’en tirer
parti eux-mêmes.
Séance d’affichage lors de la conférence des Organes subsidiaires de la CCNUCC © María Fernanda Alcobé
28 Encourager des inventaires plus précis de gaz à effet de serre à l’aide de méthodes de niveau supérieur
Chili : une collaboration pour une précision accrue de
l’inventaire forestier national (IFN)
Autrice : Yasna Rojas Ponce
Secteur UTCATF
Catégorie clé Zones boisées
Niveau 3
Justification et création de
dispositifs institutionnels
L’application d’un niveau méthodologique supérieur a été
justifiée par la nécessité d’utiliser des informations plus
représentatives sur les forêts naturelles du pays provenant de l’IFN et reflétant les changements opérés aux
différentes étapes de l’aménagement forestier. Le Chili a créé le système national d’inventaire de GES pour
préparer son troisième inventaire de GES (BUR1 1990 à 2010), ce qui a favorisé les échanges entre les
ministères sur la manière d’améliorer les inventaires. Les institutions chargées de la production d’informations
sur les forêts, à savoir l’Instituto Forestal (INFOR, Institut forestier) et la Corporación Nacional Forestal
(CONAF, Corporation forestière nationale), responsables respectivement des paramètres forestiers et du
changement d’affectation des terres, ont participé au processus pour le secteur de l’UTCATF.
9 https://simef.minagri.gob.cl/
www.iied.org 29
La première étape a consisté à utiliser les informations de l’IFN sur la croissance des forêts naturelles par type
de forêt, au lieu de s’appuyer sur les avis d’experts. Les informations de l’IFN sur les paramètres de croissance
des forêts ont été incluses dans le BUR1 (2014), mais ne comprenaient pas de données sur les forêts situées
dans des zones géographiques extrêmes. En l’absence d’informations sur l’ensemble des forêts, le Chili a
utilisé une combinaison de données et d’avis d’experts pour les zones qui n’étaient pas couvertes par l’IFN.
10 Réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts dans les pays en développement et activités supplémentaires liées aux forêts qui
protègent le climat, à savoir la gestion durable des forêts et la conservation et le renforcement des stocks de carbone forestier.
11 https://simef.minagri.gob.cl/
www.iied.org 31
Colombie : passage à une méthode de niveau 2 pour
l’estimation des émissions de méthane issues du bétail
Auteur : Héctor William Moreno Quitián
Secteur AFAT
Catégorie clé Émissions de méthane provenant de la fermentation entérique et de la gestion du fumier
Niveau 2
Justification
La principale raison pour laquelle le pays a décidé de passer à un niveau méthodologique supérieur était la
suivante : accéder aux programmes visant à réduire les émissions de méthane provenant de la fermentation
entérique du bétail et à améliorer la gestion du fumier, et dont les versements sont basés sur les résultats.
Le fait d’atteindre un degré de précision plus élevé réduit l’incertitude du calcul des émissions, ce qui
permet au pays de contrôler les futures réductions d’émissions en améliorant son système de production.
Une méthodologie de niveau 2 lui permet d’y parvenir parce que celle-ci prend en compte les changements
technologiques survenant dans le système de production, tels que les changements dans l’alimentation, les
systèmes de pâturage et de gestion.
1. Identification des catégories clés. Catégorie clé du secteur agricole colombien, l’élevage est la deuxième
source d’émissions du pays après le changement d’affectation des terres. Au cours de cette première étape,
il était important d’orienter les efforts vers les catégories pertinentes de l’inventaire et de veiller à ce que les
efforts requis pour améliorer les estimations soient adaptés aux circonstances nationales.
2. Développement d’une caractérisation détaillée des populations animales. Il s’agissait de ventiler les
populations animales par groupe d’âge, par niveau ou par type de production. La méthode de niveau 1 exige
que le cheptel soit divisé en vaches laitières et autres bovins. Le niveau 2 exigeant une caractérisation plus
détaillée, la Colombie a alors ventilé son cheptel en sept catégories : vaches à forte production, vaches à
faible production, vaches destinées à la production de viande, taureaux destinés à la reproduction, veaux
présevrés, génisses de remplacement et bovins d’engraissement.
3. Application d’un modèle adéquat. Le pays a utilisé le modèle IDEAM-AFAT 1 Colombie, ce qui lui a permis
de calculer les FE pour différentes catégories de bétail et d’évaluer le degré d’incertitude. Cette méthodologie
reposait sur des facteurs tels que les caractéristiques des animaux, les systèmes de production, les
composants du régime alimentaire et un facteur de conversion du méthane désigné par « Ym ».
La première difficulté a été de pouvoir stratifier les DA à un niveau compatible avec le modèle. La Colombie
présentant une grande diversité climatique, il a été nécessaire de stratifier le pays afin d’identifier des zones
modérément homogènes et de caractériser les animaux, les systèmes de production et les régimes alimentaires
typiques de ces zones. La Colombie a identifié dix régions d’élevage, comprenant chacune sept catégories de
bétail. En raison des conditions climatiques, sept de ces régions n’avaient pas de vaches à forte production.
On a finalement élaboré 63 FE pour le méthane entérique et 63 FE pour la gestion du fumier.
Le deuxième défi consistait à s’assurer que le modèle et les FE appliqués étaient représentatifs des
circonstances nationales et adaptés aux DA. Alors que plus de 80 % du bétail colombien est constitué
d’animaux de type bos indicus (d’origine indienne), les équations du GIEC ont en fait été élaborées pour des
animaux de type bos taurus (d’origine européenne). La Colombie a adapté ces équations afin de s’assurer
que le modèle puisse prendre en compte les variations par génotype. Il en a été de même pour les régimes
alimentaires des animaux. Étant donné que les régimes alimentaires sont de qualité très médiocre et très
diversifiés, la Colombie est arrivée à la conclusion que la valeur Ym du GIEC pourrait sous-estimer les
émissions de GES. Elle a donc cherché un modèle lui permettant de calculer la valeur Ym à partir de la
composition du régime alimentaire, et a opté pour l’une des équations proposées par Ellis et al. (2007).
Des améliorations de l’inventaire sont en cours, en particulier des mesures sur le terrain des émissions d’oxyde
nitreux provenant des animaux au pâturage (figure 7). Ces informations aideront la Colombie à élaborer un
modèle de niveau 2 pour cette catégorie.
Figure 7. Mesure sur le terrain des émissions d’oxyde nitreux provenant de l’urine et du fumier d’animaux au pâturage
à l’aide d’une chambre statique fermée
Installation des chambres dans une ferme d’élevage Montage des chambres statiques fermées
de la municipalité de Paz de Ariporo (Casanare) Crédit photo : Héctor William Moreno Quitián
Crédit photo : Héctor William Moreno Quitián
www.iied.org 33
Conseils pour les autres pays
Les conseils suivants, tirés de l’expérience de la Colombie en matière de bétail, pourraient s’avérer utiles à
d’autres pays, non seulement pour améliorer leurs estimations agricoles, mais aussi pour envisager d’autres
mises à jour méthodologiques :
1. Veiller à ce que l’équipe chargée de l’inventaire de GES comprenne des professionnels dotés d’une
solide expertise. Dans le cas de la Colombie, il s’agissait d’experts en production animale.
2. Identifier la raison pour laquelle vous cherchez à améliorer la méthodologie. Par exemple, pour
développer un programme de réduction des émissions ou chercher à accéder à un financement international
pour des programmes dont les versements dépendent des résultats.
3. Ventiler les DA (dans le cas de la Colombie, les populations animales) de manière adéquate. S’il
n’existe pas de recensement du bétail, il est possible de faire des estimations pour ventiler les populations
animales, mais il est important d’estimer le degré d’incertitude découlant de cette ventilation.
4. Appliquer un modèle de calcul des FE adapté aux circonstances nationales et fondé sur des
méthodes scientifiques éprouvées.
Secteur Énergie
Catégorie clé Combustibles liquides
Niveau 2
Justification
L’énergie étant le principal secteur contribuant à l’inventaire de l’Afrique du Sud, il est important de développer
des FE propres au pays pour ses principaux combustibles. Le quatrième BUR de l’Afrique du Sud prévoyait de
développer des FE et de déterminer les teneurs en carbone et les valeurs calorifiques nettes des combustibles
liquides dans le secteur de l’énergie en tant que projet hautement prioritaire d’amélioration de l’inventaire de GES.
Cela était conforme à l’analyse des catégories clés de l’inventaire de 2017, qui indiquait que les activités liées à
l’utilisation de combustibles constituaient la principale source d’émissions du pays (cf. figure 8). Dans le domaine
des combustibles, de nombreuses catégories les combustibles liquides ont été classés comme clés.
Figure 8. Répartition des activités sur la liste des catégories clés pour le BUR4 de l’Afrique du Sud
www.iied.org 35
Ces FE propres au pays permettent à l’Afrique du Sud de passer de l’utilisation des FE par défaut du GIEC à
des FE de niveau 2 pour toutes les activités liées à l’utilisation des combustibles concernés.
Le projet s’est heurté à certaines difficultés, telles que le manque d’équipements permettant de déterminer la
teneur en carbone des matières gazeuses. Cela a eu un impact sur les échantillons de gaz de pétrole liquéfié, mais
il a été possible de calculer, plutôt que de mesurer, la teneur en carbone de ces échantillons. Bien qu’il ne s’agisse
pas du résultat escompté, il a tout de même été possible de déterminer un FE sur la base des caractéristiques
locales du combustible. Les contraintes budgétaires ont également limité le nombre souhaité d’échantillons par
combustible et par saison, mais il a été possible d’en utiliser un nombre statistiquement représentatif. Les FE ainsi
obtenus ont été jugés plus adaptés à des fins d’utilisation en Afrique du Sud que les FE par défaut du GIEC.
L’Afrique du Sud a récemment lancé un autre projet de même nature, également avec le soutien de la GIZ, axé
sur les combustibles solides afin de développer des FE nationaux en dioxyde en carbone pour les combustibles
couramment utilisés. L’achèvement du projet étant prévu pour 2024, les FE développés devraient être
incorporés dans l’inventaire 2000-2024.
Dans la mesure du possible, il est important que les pays délaissent les FE de niveau 1 afin de s’assurer
que leurs inventaires, qui informent leurs politiques et leurs CDN, sont basés sur des données locales ou
régionales. Le financement constitue souvent le principal obstacle : les pays peuvent le surmonter en nouant
des partenariats avec des bailleurs de fonds ou des instituts de recherche locaux. Actuellement, l’Afrique
du Sud envisage de s’associer à des institutions locales afin de concevoir des projets de recherche liés
à l’amélioration de l’inventaire national. Il s’agit là d’une étape importante, car les projets d’amélioration ne
seront pas tous financés par des bailleurs de fonds. Ces partenariats contribueront à combler cette lacune et
permettront au pays d’appliquer à terme des niveaux supérieurs pour l’ensemble des catégories clés, ce qui se
traduira par des inventaires plus précis.
S’il s’agit de votre premier inventaire, vous pouvez utiliser 3. Ne laissez personne de côté.
la méthode de base (niveau 1) pour chaque catégorie de
source/puits, en appliquant les estimations de niveau 1 qui L’inventaire de GES est, par nature, intersectoriel et
sont indiquées dans le tableau 4.2 du chaiptre 4 du couvre des activités qui ont un impact sur l’ensemble
Volume 1 des Lingnes directrices 2006 du GIEC12 ou dans de la société. Vous ne pouvez donc pas procéder à
le logiciel d’inventaire du GIEC (cf. encadré 2) l’inventaire en silo. Une coordination est primordiale entre
pour préparer une première analyse des catégories les parties prenantes au sein du gouvernement, du secteur
clés. N’oubliez pas d’envisager de mener une évaluation privé, des instituts de recherche et d’autres entités non
qualitative supplémentaire des catégories clés afin gouvernementales. Bien que la structure des dispositifs
d’identifier d’autres catégories qui pourraient ne pas institutionnels varie d’un pays à l’autre, la communication
figurer dans l’analyse quantitative, telles que celles qui est toujours essentielle. Les producteurs de données et
ne sont pas qualifiées de catégories clés en vertu du le compilateur de l’inventaire devront se coordonner pour
seuil quantitatif, mais qui sont incluses dans la CDN de s’assurer que les données requises sont bien reçues et
votre pays. Vous obtiendrez ainsi une liste des catégories que les incertitudes sur les informations recueillies sont
candidates au passage à un niveau supérieur. Les années bien quantifiées, afin que l’inventaire de GES réponde
suivantes, vous pourrez affiner cette liste à l’aide des à la fois aux obligations internationales et aux besoins
résultats de votre précédent inventaire de GES. nationaux. Le dialogue engagé avec les producteurs de
12 www.ipcc-nggip.iges.or.jp/public/2019rf/pdf/1_Volume1/19R_V1_Ch04_MethodChoice.pdf
www.iied.org 37
données du secteur privé peut permettre de créer un expliquant ces méthodes ou modèles ? Avez-vous évalué
lien et d’instaurer un climat de confiance, en donnant le degré d’incertitude de vos estimations ? Plusieurs
l’assurance que les données seront utilisées de manière années peuvent s’écouler avant que vous puissiez
convenue et appropriée, garantissant ainsi la fiabilité de répondre « oui » à toutes ces questions. Dans l’intervalle,
la fourniture de données au fil du temps. D’autres parties les informations que vous recueillez fournissent de
prenantes peuvent également apporter de précieuses précieuses indications sur le degré d’incertitude des
contributions, par exemple en examinant les nouvelles méthodes existantes et peuvent vous aider à mener
méthodes adoptées ou en identifiant d’autres sources de un AQ/CQ des estimations existantes. Si toutes les
données. Enfin, la recherche d’un engagement de la part conditions ci-dessus sont satisfaites, mais seulement
de la communauté des bailleurs de fonds et l’établissement pour une partie d’une catégorie de source ou de puits,
de partenariats permettent de garantir l’apport de fonds et vous pouvez envisager de mettre en œuvre une approche
d’un soutien technique suffisants, en temps voulu. hybride, en estimant une partie des émissions nationales
grâce au niveau supérieur et en déclarant le reste à un
4. Priorisez la liste des catégories candidates à un niveau inférieur. Si vous suivez cette approche, veillez à
niveau supérieur. ne pas omettre (ou à ne pas comptabiliser deux fois) les
émissions ou les activités d’absorption.
Déterminez vos priorités nationales et les catégories qui
devraient être prioritaires. Même si la pondération exacte 6. Si vous ne pouvez pas passer immédiatement à la
de chaque facteur varie d’un pays à l’autre, les questions méthode recommandée, indiquez-le dans votre plan
suivantes peuvent vous aider dans cette approche : est- d’amélioration de l’inventaire de GES.
ce une catégorie clé ? Le renforcement de la précision
des estimations de l’inventaire permet-il de mieux estimer La création d’un plan d’amélioration de l’inventaire
l’impact des mesures d’atténuation prévues dans la CDN vous aidera à assurer un suivi de ces améliorations, y
de votre pays ? Quels sont les coûts d’opportunité si votre compris les catégories prioritaires pour le passage à
pays affecte des ressources à cette catégorie plutôt qu’à un niveau supérieur. Ce plan pourrait s’inspirer de la
une autre ? Disposez-vous de toutes les DA requises liste des catégories prioritaires et identifier les données
pour passer à un niveau supérieur ? Sont-elles de bonne manquantes ou problèmes de capacité clés à surmonter,
qualité ? Sont-elles disponibles pour l’ensemble de la les institutions qui pourraient être impliquées, les
série chronologique et couvrent-elles l’ensemble du pays ? besoins en ressources et un calendrier estimatif pour
Votre pays dispose-t-il de l’expertise technique, du soutien l’amélioration. Vous pouvez régulièrement mettre la
des parties prenantes et des ressources nécessaires pour liste à jour, sur la base des observations de l’équipe
mettre en œuvre le niveau supérieur ? Sur la base de cette d’inventaire ou des équipes d’examen externes : cette
analyse, il se peut que vous dressiez deux listes : une liste liste pourra alors servir de document de réflexion lorsque
pour laquelle votre pays peut immédiatement passer à une l’équipe d’inventaire et les décideurs se réuniront pour
méthode de niveau supérieur, et une autre pour laquelle les discuter des mises à jour de l’inventaire. La fourniture
données ou ressources disponibles ne sont pas encore d’informations contenues dans le plan d’amélioration
suffisantes – ou pour laquelle d’autres priorités nationales dans la section « Améliorations prévues » du NID ou dans
en matière d’inventaire prévalent. Ne vous inquiétez pas si la section « Besoins en renforcement des capacités » du
la deuxième liste est plus longue. C’est souvent le cas. rapport d’examen des experts techniques, qui seront tous
deux publiés sur le site web de la CCNUCC, peut être un
5. Gardez toujours à l’esprit les principes TACCC. bon moyen de communiquer les besoins de votre pays à
un public extérieur plus large et de bénéficier du soutien
Si vous souhaitez passer à un niveau supérieur, nécessaire pour que les plans deviennent réalité.
pouvez-vous produire un inventaire complet et cohérent
des GES en appliquant la méthode de niveau supérieur ? 7. Participez aux processus internationaux de rapportage
Les FE propres à votre pays sont-ils représentatifs et d’examen.
des circonstances caractérisant l’ensemble du pays ?
Disposez-vous de DA pour toutes les sources et tous les Nouez des relations et engagez des discussions avec
puits du pays ? Pouvez-vous appliquer la même méthode d’autres pays présentant des circonstances similaires
de niveau supérieur sur toute la série chronologique ? aux vôtres. Les experts de plusieurs pays peuvent
Autrement, pouvez-vous appliquer les méthodes prévues rassembler des ressources techniques et financières
dans les Lignes directrices 2006 du GIEC pour garantir de sorte à produire des FE régionaux, et éventuellement
la cohérence de la série chronologique ? Avez-vous des DA. Travaillez avec votre point focal national ou par
documenté de manière transparente le recours à des l’intermédiaire d’une organisation intergouvernementale
méthodes ou modèles de niveau supérieur dans le NID, pour vous faire inscrire sur la liste d’experts de la
notamment au travers de références à des publications CCNUCC13 et devenir un expert technique chargé
13 Pour en savoir plus sur la façon de devenir expert technique, consultez la brochure de la CCNUCC expliquant le processus (https://tinyurl.com/2bydjvvu).
38 Encourager des inventaires plus précis de gaz à effet de serre à l’aide de méthodes de niveau supérieur
d’examiner les inventaires de GES d’autres pays. Non 8. Ne cherchez pas à soumettre un inventaire de
seulement vous pourrez aider d’autres pays à améliorer GES parfait.
leurs inventaires, mais vous pourrez également mettre à
profit les enseignements tirés pour améliorer l’inventaire Bien que s’efforcer de passer à des niveaux supérieurs
de GES de votre pays. Préparez-vous à accueillir un pour améliorer la précision de l’inventaire de GES de
examen de votre soumission de BTR dans votre pays. votre pays soit un objectif louable, personne ne s’attend à
Cela assurera la venue d’experts internationaux avec qui ce que le premier – ou même le dixième inventaire – soit
vous pourrez discuter de la conformité de vos rapports aux parfait. Examinez les inventaires de GES soumis par les
MPG et identifier les besoins en matière de renforcement pays développés : même après 25 ans de soumissions,
des capacités. ils appliquent dans certains cas le niveau 1 pour des
catégories clés. L’important est de se lancer et d’élaborer
un plan qui devra être amélioré au fil du temps.
Le Centre de conférence international de Bonn s’apprête à accueillir la Conférence de Bonn sur le changement climatique © María Fernanda Alcobé
www.iied.org 39
9 Conclusions
40 Encourager des inventaires plus précis de gaz à effet de serre à l’aide de méthodes de niveau supérieur
Acronymes
AFAT Agriculture, foresterie et autres affectations des terres
AQ Assurance Qualité
CMA Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties à l’Accord de Paris
CN communication nationale
CQ Contrôle Qualité
DA données d’activités
FE facteurs d’émission
MPG Modalités, procédures et lignes directrices aux fins du cadre de transparence des mesures et de l’appui visé à
l’article 13 de l’Accord de Paris
www.iied.org 41
Références bibliographiques
Décisions de la CCNUCC Autres références
18/CMA.1. Modalités, procédures et lignes directrices du AGROSAVIA (2018) Alimentro: composición química y valor
cadre d’action et de soutien en matière de transparence nutricional. Base de données Corporación Colombiana de
visé à l’article 13 de l’accord de Paris. Décision 18/CMA.1. Investigación Agropecuaria. Voir https://alimentro.agrosavia.co/
Inclus dans le Rapport de la Conférence des Parties agissant Estadisticas/ReporteAnalisis
comme réunion des Parties à l’Accord de Paris sur la troisième
partie de sa première session, tenue à Katowice du 2 au 15 Biocarbono-Orinoquia (2023) Proyecto Biocarbono Orinoquia
décembre 2018. Additif 2, 2e partie : Mesures prises par la – Paisajes sostenibles bajos en carbono.
Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties à Voir https://biocarbono.org/
l’Accord de Paris. Voir https://unfccc.int/documents/193408
CGE (2022) Distilled: updated technical paper on problems,
5/CMA.3. Orientations pour la mise en œuvre des modalités, constraints, lessons learned and capacity- building needs
procédures et lignes directrices relatives au Cadre de in preparing national communications and biennial update
transparence renforcé visé à l’Article 13 de l’accord de Paris, reports. Document technique du Groupe Consultatif d’Experts,
Contenu du rapport de la conférence des parties siégeant 2022. Voir https://unfccc.int/sites/default/files/resource/
en tant que réunion des parties à l’accord de Paris sur sa CGE%20TP%202022.pdf
troisième session, tenue à Glasgow du 31 octobre au 13
novembre 2021. Additif, 2e partie : Mesures prises par la Ellis, J L, Kebreab, E, Odongo, N E, McBride, B W, Okine, E
Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties à K et France, J (2007) Prévision de la production de méthane
l’Accord de Paris à sa troisième session. issue des bovins laitiers et de boucherie. Journal of milk
Voir https://unfccc.int/documents/460951 science 90(7): 3456–3466.
GIEC (2011) Use of Models and Facility-Level Data in Kornelius, G, Forbes, P, Fischer, T and Govender, M (2022)
Greenhouse Gas Inventories: Report of IPCC Expert Meeting Determination of country-specific greenhouse gas emission
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Voir www.ipcc-nggip.iges.or.jp/meeting/pdfiles/1008_Model_ Schulz, A, Alcobé, F and Endalew, G J (2021) Implementing
and_Facility_Level_Data_Report.pdf the Paris Agreement: LDC gaps and needs in GHG inventory
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GIEC (2006) Lignes directrices 2006 du GIEC pour les
inventaires nationaux de gaz à effet de serre. Eggleston, HS,
Buendia, L, Miwa, K, Ngara, T et Tanabe, K (eds). Institut des
stratégies environnementales mondiales, Hayama (Japon).
Voir www.ipcc-nggip.iges.or.jp/public/2006gl
42 Encourager des inventaires plus précis de gaz à effet de serre à l’aide de méthodes de niveau supérieur
Notes
www.iied.org 43
Notes
44 Encourager des inventaires plus précis de gaz à effet de serre à l’aide de méthodes de niveau supérieur
Boîte à outils Changement climatique
Mots clés :
Novembre 2023 Pays les moins avancés (PMA), Accord de Paris, transparence,
Knowledge Convention-cadre des Nations Unies sur les changements
Products climatiques (CCNUCC), Groupe d’experts intergouvernemental
sur l’évolution du climat (GIEC)
L’une des principales exigences de l’Accord de Paris en matière de climat est que les pays
rendent compte de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) et des mesures prises pour
réduire ces dernières. En améliorant la précision de leurs inventaires d’émissions, les pays
peuvent prendre des décisions plus éclairées sur la manière de réduire leurs émissions et se
focaliser sur les secteurs prioritaires.
Ce nouvel outil de l’IIED va aider les décideurs et les responsables des Pays les moins avancés
(PMA) et des Pays en développement à préparer des inventaires de GES précis, en tenant
compte de leurs capacités, contraintes et priorités. Ce guide facile à utiliser, décortique les
lignes directrices du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)
et les décisions de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques
(CCNUCC). Il énonce les grands principes, inclut des exercices d’aide à la prise de décision et
clarifie les termes les plus délicats. Il inclut des études de cas du Chili, de la Colombie et de
l’Afrique du Sud, qui mettent en lumière le parcours et les processus de décision qui ont permis
à ces pays d’améliorer la précision de leurs inventaires nationaux.
L’initiative de « soutien aux alliances des Pays en développement contre le changement climatique » est
financée par la CE et mise en œuvre par le PNUD. Elle soutient la participation des pays les plus vulnérables
au processus de la CCNUCC ainsi que le renforcement de leurs capacités pour la mise en œuvre de l’Accord
de Paris et la résilience au changement climatique.