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104 Chapitre 4. Matériels et méthodes

FIGURE4.5 : Comparaison des simulations de focalisation de faisceau dans TOPAS en utilisant leMappéAimantet
QuadrupoleAimantchoix. Les résultats des simulations Lorentz-3M sont également affichés à titre de référence.

FIGURE4.6 : Comparaison des simulations de focalisation de faisceau dans TOPAS en utilisant leMappéAimantoption avec
différentes résolutions de carte de champ. Voir section4.3.1pour plus de détails.
4.3. Modélisation du champ magnétique 105

Chiffre4.5compare les tailles de faisceaux simulées avec lesMappéAimantetAimant quadripolaire


options et affiche les valeurs de référence obtenues avec Lorentz-3M. Généralement, l'accord entre
les trois techniques est bon, cependant on observe de petits écarts qui sont plus prononcés pour les
énergies des faisceaux plus faibles et pour les valeurs deσoui. A grande distance des quadripôles
(100-200 cm), les tailles de faisceaux obtenues avec leAimant quadripolaireCette option a tendance à
être plus petite que celles simulées avec les autres méthodes. Cela implique une force de focalisation
légèrement supérieure, qui peut être une conséquence d'une surestimation de la longueur effective
du quadripôle de quelques millimètres ou d'un gradient de champ légèrement trop fort.
Curieusement, les tailles de faisceaux de référence obtenues avec Lorentz-3M se situent toujours
entre celles des deux approches TOPAS et dans certains cas (par exempleσXpour le faisceau de 100
MeV) montrent un meilleur accord avec leQuadrupoleAimantchoix. Un aperçu de l'écart relatif entre
les deux méthodes et Lorentz-3M est donné dans le tableau4.2un.

σX σoui
méchant développeur. dév. max. méchant développeur. dév. max.

un) par rapport à Lorentz-3M


QuadrupoleAimant 1,1% 3,6% 1,4% 5,9%
MappéAimant 1,5% 7,5% 0,7% 3,0%

b) par rapport à TOPAS avec carte de terrain haute résolution


Moyenne résolution 0,2% 1,2% 0,1% 0,4%
Basse résolution 0,5% 3,0% 0,3% 1,2%
Ultra basse résolution 14,0% 67,5% 8,3% 36,2%

TCAPABLE4.2 : Déviations relatives moyennes et maximales des tailles de faisceaux simulées avec TOPAS en utilisant
différentes représentations des champs quadripolaires : a) Comme le montre la figure4.5, simulations Lorentz-3M
comme référence. b) Comme le montre la figure4.6, simulations avec carte de terrain haute résolution comme référence.

Chiffre4.6montre la comparaison des tailles de faisceaux simulées avec leMappéAimant option utilisant
des cartes de terrain avec différentes résolutions. Un accord très étroit est trouvé entre les résultats pour
les cas de haute, moyenne et même basse résolution. Des écarts notables ne sont observés que pour
l’approximation grossière fournie par la carte de champ à ultra-basse résolution. Les écarts respectifs (par
rapport aux simulations avec la carte de champ haute résolution) sont répertoriés dans le tableau4.2b. Ces
résultats suggèrent que les effets de champ marginal et d'aberration ne jouent qu'un rôle secondaire pour
les applications de focalisation considérées dans cette thèse et qu'ils peuvent être négligés. De plus, cela
implique également que la description idéalisée du champQuadrupoleAimantCette option peut être
considérée comme suffisamment précise.
En conclusion,seuls des écarts mineurs ont été constatés entre les différents logiciels et modèles
d'aimants quadripolaires, qui diminuent à mesure que la taille du faisceau diminue. Tenant compte
du fait que leQuadrupoleAimantL'option présente une méthode beaucoup plus flexible et plus
rapide en termes de calcul, cette méthode a été choisie pour toutes les simulations ultérieures. De
plus, on peut s’attendre à ce qu’une simulation plus détaillée des champs magnétiques ne modifie pas
substantiellement les conclusions des études présentées dans les chapitres suivants.
107

Chapitre 5

Génération de minifaisceaux focalisés


magnétiquement avec une buse clinique en PBS

La génération de minifaisceaux de protons représente actuellement l’un des défis centraux du


pMBRT. Comme expliqué dans la section2.5.3, l'approche actuelle utilisant des collimateurs
mécaniques souffre de plusieurs inconvénients importants (inefficacité, rigidité, production de
neutrons) qui empêchent l'exploitation de tout le potentiel du pMBRT. Une solution à toutes ces
lacunes pourrait consister à générer des minifaisceaux de protons par focalisation magnétique. Cela
maximiserait l’efficacité de l’irradiation, car la totalité du faisceau pourrait être utilisée pour le dépôt
de dose chez le patient, et faciliterait le calcul de plans d’irradiation intégrant une modulation
d’intensité tridimensionnelle. La question qui sera étudiée dans ce chapitre (ainsi que dans le suivant)
est de savoir comment la génération de minifaisceaux focalisés magnétiquement pourrait être
réalisée dans un centre clinique.
Les installations de protonthérapie actuelles n'ont pas été conçues pour délivrer des minifaisceaux,
c'est-à-dire des faisceaux dotés d'un FWHM latéral. 1 mm. En fait, le problème initial en PT (qui a motivé le
développement de la diffusion passive) était inverse : élargir le faisceau et produire un champ d'irradiation
plat de plusieurs centimètres de largeur. Contrairement à cela, les systèmes PBS plus modernes utilisent
des aimants de focalisation pour créer des faisceaux de crayon étroits qui sont balayés magnétiquement à
travers le volume cible. Bien que cette technique puisse en principe convenir au pMBRT, les faisceaux
crayon actuels sont caractérisés par un FWHM d'au moins quelques millimètres. La raison en est que les
plans de traitement impliquent généralement des distributions de dose latéralement homogènes qui
peuvent être administrées plus rapidement et plus facilement lorsque la taille du faisceau n'est pas trop
petite.
Compte tenu des valeurs rapportées dans la littérature, les plus petits faisceaux crayon utilisés
pour le PBS ont toujours une taille (FWHM à l'isocentre) d'environ 4,7 mm à des énergies de faisceau
de 200 MeV et 8 mm à 100 MeV.Pedroni 2011]. Plus communément, cependant, la FWHM varie
d'environ 7 à 10 mm à 200 MeV à environ 12 à 16 mm à 100 MeV.De Marzi 2019b,Huang 2018, Pidikiti
2018,Saini 2016] avec certains auteurs signalant des tailles de faisceau dépassant 20 et même 30 mm
à des énergies≤100 MeV [Kang 2020,Vilches-Freixas 2020]. Une réduction de la taille du faisceau d’un
ordre de grandeur serait donc nécessaire pour générer des minifaisceaux à focalisation magnétique.

Les études présentées dans ce chapitre examinent si une buse PBS moderne pourrait convenir à
cette tâche. Pour cela, un modèle informatique de la buse PBS du centre de protonthérapie de
l'Institut Curie d'Orsay, en France, a été créé et ses limites de focalisation ont été évaluées. Il pourrait
être démontré que la buse PBS, dans sa forme actuelle, ne permet probablement pas la génération
de minifaisceaux magnétiquement focalisés. Afin d'identifier les paramètres limitants, plusieurs
modifications de la géométrie de la buse ont été envisagées pour lesquelles les limites de focalisation
ont également été évaluées. Toutes les simulations présentées dans ce chapitre ont été réalisées
avec TOPAS version 3.2.p2.
108Chapitre 5. Génération de minifaisceaux focalisés magnétiquement avec une buse PBS clinique

Ce chapitre commence par une introduction du centre de protonthérapie d'Orsay (section


5.1) qui est suivi d'une description du processus de modélisation des buses (section5.2). Ensuite, les
simulations de minimisation de la taille du faisceau qui ont été réalisées pour évaluer les capacités de
focalisation de la buse PBS dans son état actuel sont présentées (section5.3) ainsi que ceux
réalisables avec les géométries de buses modifiées (section5.4). Enfin, le modèle de tuyère et les
résultats des études de minimisation sont discutés (section5.5).

5.1 Centre de protonthérapie de l'Institut Curie

Le centre de protonthérapie de l'Institut Curie d'Orsay (ICPO) est l'un des trois centres en France
proposant actuellement de la protonthérapie (les autres centres étant situés à Nice et Caen). Depuis
son ouverture en 1991, plus de 10 000 patients adultes et pédiatriques ont été soignés à l'ICPO.
L'installation est équipée d'un cyclotron isochrone (C235 de la société belge Ion Beam Applications,
IBA) et de trois salles de soins. Deux des salles de traitement (appelées Y1 et Y2) disposent de lignes
de lumière fixes horizontales dédiées aux traitements des tumeurs malignes intracrâniennes et
ophtalmiques à des énergies de faisceau maximales de 201 et 76 MeV, respectivement. La troisième
salle contient un portique isocentrique à 360 degrés qui permet l'irradiation d'autres sites tumoraux
comme le thorax et le bassin. Un plan de l'installation est présenté dans la figure5.1.

FIGURE5.1 : Plan de l'installation IBA à l'ICPO, indiquant les trois salles de soins (Y1, Y2 et salle du
portique) ainsi que les positions du cyclotron C235 et de l'ESS.

Le cyclotron délivre un courant maximal de 500 nA à une fréquence de 106 MHz et l'ESS est conçu pour
des énergies de faisceau comprises entre 70 et 230 MeV. Le portique est équipé d'une buse universelle IBA
ProteusPLUS1ce qui permet d'effectuer des techniques de double diffusion ainsi que du PBS. Le
basculement entre les deux modes de délivrance du faisceau est exécuté par un système automatique.

1https://iba-worldwide.com/proton-therapy/proton-therapy-solutions/proteus-plus
5.2. Modélisation des buses 109

FIGURE5.2 : Schéma de la géométrie de la buse simulée basée sur le mode PBS de la buse universelle IBA
ProteusPLUS. Les abréviations signifient : VW - fenêtre à vide, VT - réservoir à vide, IC - chambre
d'ionisation, Q - aimant quadripolaire, SM - aimant de balayage (dipôle), SH - support de museau.

Le point de départ des études présentées dans ce chapitre était un modèle de la tuyère ProteusPLUS
de l'ICPO en mode PBS qui a servi de base aux simulations de minimisation du faisceau. La section
suivante présente les détails de la géométrie de la buse et décrit le processus de modélisation.

5.2 Modélisation des buses

Le modèle de la buse PBS a été construit en deux étapes principales : premièrement, la géométrie de la
buse (y compris les champs magnétiques) a été spécifiée selon les plans et les données fournies par le
fabricant et deuxièmement, la source de faisceau virtuelle a été définie à l'aide de mesures de taille de
faisceau effectuées à l'ICPO. Les sous-sections suivantes abordent chacune de ces étapes plus en détail.

5.2.1 Géométrie de la buse

Comme indiqué ci-dessus, le modèle était basé sur le mode PBS de la buse universelle ProteusPLUS
installée dans la salle du portique de l'ICPO. La caractéristique déterminante dubuse universelle est qu'il
permet de basculer entre la diffusion passive et le mode de délivrance du faisceau PBS. Par conséquent, il
contient des composants pour les deux méthodes. Pour cette étude, seuls les éléments de tuyère présents
en mode PBS ont été modélisés (un schéma est présenté dans la Figure5.2). Les dimensions et matériaux
de chaque composant sont résumés dans le tableau5.1.
Comme décrit dans la section3.3.2, les principaux éléments fonctionnels de la buse PBS sont le
doublet quadripolaire (Q1 et Q2) qui permet de recentrer le faisceau et les aimants dipolaires de
balayage (SM1 et SM2) qui servent à dévier et déplacer le faisceau à travers la cible. Il convient de
noter que les simulations de la buse PBS présentées dans ce chapitre ont toutes considéré des
faisceaux non déviés se déplaçant en ligne droite. En conséquence, les intensités de champ dans les
aimants dipolaires de balayage étaient nulles.
Les deux chambres d'ionisation (IC1 et IC22) fournissent des informations sur la taille, la position
et l'intensité du faisceau et servent à surveiller la qualité du faisceau à l'entrée de la buse ainsi
qu'après manipulation par les aimants quadripolaires et dipolaires. Le museau, qui est monté sur le
support de museau (SH), sert de support pour les ouvertures, les sélecteurs de portée ou les
compensateurs de portée qui peuvent être utilisés en diffusion passive ainsi qu'en PBS. Depuis le

2La deuxième chambre d'ionisation est composée de deux unités dédiées respectivement aux mesures de répartition
horizontale et verticale du faisceau. Pour le modèle à buse, il est plus pratique de considérer les deux unités comme une
seule chambre d'ionisation qui est étiquetée ci-après commeIC2.
110Chapitre 5. Génération de minifaisceaux focalisés magnétiquement avec une buse PBS clinique

Composant Taille (x,y,z) [cm] Matériel Remarques

VW (6,6,0,00625) mylar -

IC1 (50,50,6) mixte contient des sous-composants : fenêtres en kapton, plaques HT en


aluminium, fils en tungstène ; le gaz de remplissage est de l'air

T1 (20,20,11.4) vide -

T2 (20,20,11.4) vide -

Vermont (100 100 107,7) vide contient Q1/2 et SM1/2

SM1 (75,75,36,4) vide contient des sous-composants en dehors du trajet du


faisceau : boîtes en cuivre et en acier ; champ
magnétique attaché au volume de vide emboîté

SM2 (80,80,39) vide contient des sous-composants en dehors du trajet du


faisceau : boîtiers en cuivre, acier, laiton et mylar ;
champ magnétique attaché au volume de vide
emboîté

IC2 (20,20,10) mixte contient des sous-composants : fenêtres en mylar, électrodes en


aluminium et en mylar ; le gaz de remplissage est de l'air

SH (95,75,12,6) air contient des sous-composants de laiton et


d'aluminium mais le trajet du faisceau est de l'air

museau (46,46,40) air se composent de cylindres/boîtes en laiton et en PVC mais le trajet


du faisceau est aérien

TCAPABLE5.1 : Dimensions et matériaux des composants de la buse PBS simulée. Les abréviations signifient :
VW - fenêtre à vide, VT - réservoir à vide, IC - chambre d'ionisation, Q - aimant quadripolaire, SM - aimant de
balayage (dipôle), SH - support de museau.

Le but de cette étude était d'explorer la génération de minifaisceaux sans collimateurs, le museau a été
simulé vide et le support du museau et le museau peuvent donc être considérés comme équivalents à un
espace de dérive rempli d'air.
Les dimensions et les matériaux des composants individuels ont été déduits des fiches
techniques et des plans fournis par le fabricant. La source de faisceau virtuel était fixée à la fenêtre à
vide (VW) qui peut être considérée comme l'entrée de la buse. En mode de distribution PBS, le
faisceau se propage principalement dans le vide ou dans l'air car la plupart des composants de la
buse sont creux. Les interactions du faisceau avec d'autres matériaux se produisent uniquement
dans la fenêtre à vide, IC1 et IC2 qui ont donc été modélisées de manière plus détaillée.
Les aimants quadripolaires Q1 et Q2 ont été modélisés comme des boîtes sous vide contenant
uniquement les champs magnétiques respectifs. Cette approximation est justifiée par la géométrie
de la tuyère réelle où les sabots quadripolaires sont disposés autour d'un tube de faisceau sous vide
dans lequel le faisceau se propage. La longueur de chaque caisson était de 11,4 cm, correspondant à
la longueur efficace des quadripôles indiquée par le fabricant de tuyères. Les atouts du terrainB1etB2
des quadripôles pouvaient être lus sur les écrans de surveillance pendant le fonctionnement de la
buse. Tableau5.2résume leurs valeurs pour différentes énergies de faisceau.
Les quantitésB1etB2se référer à l'intensité du champ magnétique aux extrémités polaires des
quadripôles. Cependant, leQuadrupoleAimantL'option dans TOPAS attend un gradient de champ comme
paramètre d'entrée. Utilisation du rayon d'ouvertureundes quadripôles (c'est-à-dire la distance entre les
pointes des pôles et l'axe du faisceau), le gradientgpourrait être calculé comme

B
g=p, (5.1)
un
oùBp=B1,B2est à nouveau l'intensité du champ aux extrémités des pôles. L'ouverture était de 2,5
cm, comme le déduit les plans fournis par le fabricant.
5.2. Modélisation des buses 111

E[MeV] B1[T] B2[T] E[MeV] B1[T] B2[T]


100 0,3975 0,4108 170 0,4589 0,5019
110 0,4058 0,4258 180 0,4722 0,5116
120 0,4125 0,4419 190 0,4858 0,5202
130 0,4222 0,4557 200 0,4981 0,5311
140 0,4371 0,4692 210 0,5113 0,5379
150 0,4444 0,4829 220 0,5215 0,5481
160 0,4501 0,4925

TCAPABLE5.2 : Intensités du champ magnétique aux extrémités des pôles de Q1 (B1) et Q2 (B2) en fonction de l'énergie du
faisceau. Les valeurs ont été lues sur les écrans de contrôle pendant le fonctionnement de la buse.

Enfin, l'orientation du champ de la paire quadripolaire dans la buse PBS de l'ICPO n'a pas pu être
directement déterminée à partir des données fournies et a donc été évaluée lors du processus
d'ajustement de la source de faisceau (voir sous-section suivante). Il a été constaté que Q1 se
concentre dans le plan vertical et Q2 dans le plan horizontal. Notez que dans TOPAS, l'orientation du
plan de focalisation de chaque quadripôle est déterminée en spécifiant la rotation du volume du
conteneur autour de son axe longitudinal. Dans sa configuration par défaut (volume non tourné), le
QuadrupoleAimantL'option crée un champ quadripolaire qui a un effet de focalisation dans le plan
horizontal et un effet de défocalisation dans le plan vertical.

5.2.2 Modélisation des poutres

L'objectif principal du modèle de buse était de simuler avec précision la taille du faisceau à
l'isocentre, en tenant compte de l'effet de focalisation des aimants quadripolaires. Outre une
représentation adéquate des quadripôles, cela nécessite le paramétrage du faisceau à l'entrée
de la tuyère (c'est-à-dire en amont des quadripôles). La source de faisceau virtuelle a été
modélisée à l'aide d'une instance de TOPASémissivitésource en mode bi-gaussien qui était fixée
à la fenêtre à vide (VW). Comme indiqué dans la section4.1.3, ce type de source nécessite la
définition de sept paramètres (outre l'énergie du faisceau et le type de particules), à savoir la
répartition de l'énergie∆E, les paramètres de taille du faisceauσXetσoui, les paramètres de
divergence du faisceauσX'etσoui'et les coefficients de corrélationrxx'etraaa'.
La paramétrisation de la source de faisceau a été construite pour treize énergies comprises entre 100
et 220 MeV (voir tableau5.3), correspondant à la gamme énergétique typique utilisée pour les traitements
dans la salle du portique de l'ICPO. En raison de la proximité de la première chambre d'ionisation (IC1) et
de la fenêtre à vide, les tailles de faisceau mesurées avec IC1 ont été utilisées pour approximer les
paramètres de la source.σXetσoui. IC1 est une chambre d'ionisation à balayage d'air qui utilise deux
couches distinctes de capteurs câblés horizontalement et verticalement pour mesurer respectivement
l'extension et la position du faisceau horizontal et vertical. Les capteurs sont 25-µFils de tungstène d'une
épaisseur de m équidistants de 3,5 mm. Les mesures sont compilées dans le tableau
B.1en annexeB.
Même si la taille du faisceau pouvait être déterminée directement de cette manière, l'accès restreint
au tube de faisceau rendait impossible la mesure des paramètres restants à l'entrée de la buse. Au lieu de
cela, les divergences, les coefficients de corrélation et la répartition de l'énergie ont été déduits en utilisant
une approche optimale qui consistait en la simulation de nombreuses paramétrisations de faisceaux
différentes et en la comparaison des tailles de faisceaux simulées et mesurées à différentes positions
autour de l'isocentre. Cette méthode a été choisie parce que les mesures au
112Chapitre 5. Génération de minifaisceaux focalisés magnétiquement avec une buse PBS clinique

l'isocentre pourrait être réalisé plus facilement et parce que le but final du modèle était
d'étudier la taille du faisceau à ces positions.
La taille du faisceau a été mesurée pour les treize énergies susmentionnées comprises entre
100 et 220 MeV et à cinq positions différentes (isocentre,±20 cm et±40 cm par rapport à
l'isocentre). Les mesures ont été effectuées à l'aide d'un détecteur portable à scintillateur (Lynx
de IBA Dosimetry3) avec une résolution spatiale effective de 0,5 mm [Placidi 2018]. Les résultats
sont compilés dans le tableauB.2en annexeB.
Comme mentionné à la fin de la section précédente, un autre paramètre déterminé lors du
processus d’ajustement était l’orientation des champs quadripolaires. En raison des contraintes
géométriques déduites des plans, seules deux configurations possibles ont dû être considérées : Q1
se concentrant horizontalement et Q2 se concentrant verticalement et vice versa.
La plage des valeurs des paramètres sources à prendre en compte lors du processus
d'ajustement pourrait être estimée sur la base des expériences du personnel travaillant à l'ICPO ainsi
que d'études antérieures impliquant un modèle MC de l'installation [Peucelle 2016]. Parallèlement
aux deux configurations quadripolaires susmentionnées, les valeurs suivantes ont été évaluées :

∆E 0,5%, 1,0% et 2,5%

σX'/σoui'(en mrad) 0,1, 0,2, 0,3, 0,4, 0,5, 0,75, 1,0, 1,25, 1,5, 2,0, 2,5, 3,0, 3,5 et 4,0

rxx'/raaa' - 1, -0,95, -0,9, -0,8, -0,7, -0,6, -0,5, -0,4, -0,3, -0,2, -0,1, 0,0, 0,1, 0,2, 0,3,
0,4, 0,5, 0,6, 0,7, 0,8 , 0,9, 0,95 et 1,0

Le fait qu'un nombre plus élevé de valeurs ait été évalué pour les petites divergences et les
coefficients de corrélation extrêmes (|rxx'|,|raaa'| ≈1) est lié à l'importance de ces paramètres pour
l'émittance du faisceau qui, comme expliqué dans la section3.1.3, influence fortement les capacités
de focalisation du faisceau.
Toutes les combinaisons possibles de ces valeurs ont été simulées pour chacune des treize énergies
de faisceau, sous la contrainte que chaque paramétrage satisfasseσX'=σoui'et rxx'=raaa'ce qui a permis de
réduire considérablement le nombre total de simulations. Cette condition d'égalité est une conséquence
de l'hypothèse selon laquelle les paramètres des faisceaux horizontaux et verticaux sont découplés et
évoluent indépendamment les uns des autres, ce qui est justifié pour les optiques à faisceaux linéaires
comme les dipôles et les quadripôles [Réiser 2008].
Afin de quantifier dans quelle mesure une configuration donnée se rapproche du faisceau à
l'ICPO, l'écart entre les tailles de faisceau simulées et mesurées a été calculé comme l'erreur
quadratique moyenne (MSE) sur les cinq positions autour de l'isocentre. Cela a été fait séparément
pour la taille des poutres horizontales et verticales :

15 2
MSEh= 5∑(σX,je− σ̃X,je)
je=1
(5.2)
15( )2
MSEv= 5∑σoui,je− σ̃oui,je
je=1

oùσjeetσ̃jesont les tailles de faisceau simulées et mesurées aux positionsje, respectivement.

Dans ce qui suit, seuls les principaux résultats des simulations de modélisation de faisceaux sont présentés. Une
description plus détaillée peut être trouvée en annexeB.

Aucune différence perceptible (en termes de MSE) n'a été observée entre les trois valeurs considérées
pour la propagation de l'énergie, ce qui suggère que la valeur exacte n'est pas très importante pour la
dynamique transversale du faisceau. Cela a justifié un choix général de∆E=1% ce qui est

3https://www.iba-dosimetry.com/product/lynx-pt/
5.2. Modélisation des buses 113

E[MeV] σX[mm] σoui[mm] σX'[mrad] σoui'[mrad] rxx' raaa' εX[mm mrad] εoui[mm mrad]

100 8,89 12,99 0,75 2,50 - 0,80 - 0,95 16h00 10.14


110 8.28 11h90 0,50 2,50 - 0,80 - 0,95 2,48 9.29
120 7.71 10.96 0,75 2,50 - 0,50 - 0,95 5.01 8.56
130 7.16 10.14 0,40 2h00 - 0,20 - 0,90 2,81 8,84
140 6,64 9.43 0,40 2h00 - 0,10 - 0,90 2,64 8.22
150 6.14 8,78 0,50 2h00 - 0,20 - 0,90 3.01 7.65
160 5,66 8.18 0,10 2h00 0,30 - 0,90 0,54 7.13
170 5.21 7.59 0,10 2h00 0,70 - 0,90 0,37 6,62
180 4,78 6,99 0,20 2h00 0,50 - 0,95 0,83 4.37
190 4.36 6h35 0,20 1,50 0,95 - 0,90 0,27 4.15
200 3,96 5,65 0,20 1,50 1h00 - 0,90 0,00 3,69
210 3,56 4,85 0,30 1,50 0,80 - 0,95 0,64 2.27
220 3.19 3,92 0,30 1,25 1h00 - 0,90 0,00 2.14

TCAPABLE5.3 : Paramétrage final de la source de faisceau : La répartition de l'énergie∆E=1% est constant pour
toutes les énergies. Les émittances horizontales et verticales (εX,εoui) ont été calculés selon l'équation (3.9) et sont
indiqués à titre de référence.

en accord avec d'autres modèles de l'installation ICPO [De Marzi 2019b,Guardiola 2020, Peucelle 2016
]. Concernant l'orientation des champs quadripolaires, une indication claire a été trouvée pour la
configuration dans laquelle Q1 se concentre verticalement et Q2 se concentre horizontalement (les
MSE correspondants étaient environ 5 à 10 fois plus petits que les MSE de l'autre configuration).

Enfin, une étape supplémentaire a été nécessaire pour vérifier les paramètres restants. Trois
paramétrages avec des valeurs légèrement différentes pourσX',σoui',rxx'etraaa'ont été définis puis
évalués dans des simulations de validation supplémentaires. Les détails de cette étude de validation
ainsi que les critères utilisés pour comparer les différentes paramétrisations sont également décrits
en annexe.B. Le paramétrage final de la source de faisceau est répertorié dans le tableau5.3.

Chiffre5.3montre une comparaison des tailles de faisceau simulées et mesurées aux cinq
positions autour de l'isocentre. En moyenne sur toutes les énergies et positions des faisceaux
considérées, un bon accord à moins de 1,2 % pourσX(maximum. écart 2,6%) et 2,7% pourσoui
(écart max. 7,8 %) est observé. Bien qu'un accord encore meilleur puisse être obtenu grâce à une
optimisation plus poussée des paramètres de la source de faisceau, on peut supposer que le

FIGURE5.3 : Comparaison des tailles de faisceaux mesurées à l'ICPO et des tailles de faisceaux simulées avec le
modèle de faisceau final (Tableau5.3). La couleur indique la position où la taille du faisceau a été évaluée. Les
dimensions des poutres horizontales et verticalesσX(gauche) etσoui(à droite) sont affichés en fonction de l’énergie
du faisceau.
114Chapitre 5. Génération de minifaisceaux focalisés magnétiquement avec une buse PBS clinique

le modèle final reproduit suffisamment bien les tailles de faisceaux mesurées à l’ICPO. En effet, cela est
confirmé par les incertitudes raisonnablement faibles4des tailles minimales de poutre présentées plus loin
dans ce chapitre.
Quelques remarques doivent néanmoins être faites concernant les divergences de faisceaux et les
coefficients de corrélation du modèle de faisceau final. Premièrement, les valeurs deσX'trouvés pour les
énergies supérieures à 120 MeV sont tous très faibles (<0,5 mrad) et probablement une sous-estimation car
de telles divergences impliqueraient des émistances très faibles≤3 mm mrad. Cependant, les valeurs
typiques pour les cyclotrons isochrones, comme le C235 installé à l'ICPO, sont de l'ordre de & 15 mm mrad
[Garonne 2011,Myers 2019] et donc nettement plus grand. Deuxièmement, il convient de noter que la
corrélation maximale (rxx'=1) obtenu pour 200 et 220 MeV ne peut pas être considéré comme réaliste car
cela correspondrait à des conditions de faisceau laminaire et entraînerait une émittance nulle. Cependant,
il est peu probable que cela soit possible avec le système d'accélération et de transport de faisceaux
considéré, qui contient plusieurs sources de diffusion du faisceau (ESS, fenêtres à vide, etc.) et donc une
croissance de l'émittance. Les implications de ces observations sont discutées plus en détail dans la section
5.5.

5.3 Minimisation de la taille du faisceau avec la géométrie actuelle de la buse

Le modèle développé dans la section précédente a été utilisé pour déterminer les capacités de
focalisation de la buse PBS à l’ICPO. Trois énergies de faisceau (100, 150 et 200 MeV) ont été prises en
compte et la minimisation de la taille des faisceaux symétriques et unidirectionnels a été évaluée.
Dans ce qui suit, une explication détaillée de la méthode de minimisation de la taille du faisceau est
donnée (section5.3.1) et les résultats pour la géométrie actuelle de la buse sont présentés (section
5.3.2) et discuté (section5.3.3).

5.3.1 Méthode de minimisation de la taille du faisceau

Dans un premier temps, la buse PBS a été considérée dans son état actuel, c'est-à-dire sans
modification de la géométrie de la buse. Sous ces contraintes, les seuls paramètres influençant la
taille du faisceau focalisé sont la configuration des aimants quadripolaires et la position à laquelle la
taille du faisceau est considérée (c'est-à-dire la distance focale). Ainsi, afin de déterminer la taille
minimale du faisceau réalisable, il suffisait de simuler la propagation du faisceau pour un ensemble
exhaustif de configurations quadripolaires et d'évaluer la taille du faisceau à différentes positions en
aval de la sortie de la buse.
Les quadripôles Q1 et Q2 sont des électro-aimants conventionnels avec un noyau de fer pouvant
atteindre une intensité de champ maximale d'environ 2 T [Wille 2000]. Par conséquent, 51 intensités de
champ distinctes incrémentées de 0 à 2 T par pas de 0,04 T ont été évaluées pour chaque quadripôle (ou de
manière équivalente 51 gradients de champ distincts de 0 à 0,8 T/cm, par pas de 0,016 T/cm). De plus, deux
orientations des champs quadripolaires ont été considérées :

• Q1 en se concentrant verticalementet Q2 se concentrant horizontalement (cette orientation est actuellement


mise en œuvre à l'OIPC)

• Q1 en se concentrant horizontalementet Q2 se concentrant verticalement (cette orientation pourrait


être réalisée en inversant la polarité des courants de bobine)

Concernant la position de la cible, la configuration actuelle à l'ICPO permet de rapprocher le


plan d'entrée de la cible d'environ 40 à 45 cm de la sortie de la buse (par rapport à l'isocentre
actuel) lorsque le museau est complètement rétracté. Dans l'autre sens, la cible peut être

4Les incertitudes tiennent compte des variations possibles de la taille minimale du faisceau dues aux incertitudes du
modèle de faisceau (voir sectionA.1en annexeUN).
5.3. Minimisation de la taille du faisceau avec la géométrie actuelle de la buse 115

déplacé jusqu'à 1 m plus loin de la sortie de la buse, cependant, on peut s'attendre à ce qu'une
plus grande distance entre la cible et la sortie de la buse ait un effet négatif sur les capacités de
focalisation. Ainsi, des positions cibles allant de -40 à +40 cm par rapport à l'isocentre actuel ont
été considérées.
En résumé, la taille du faisceau a été minimisée en simulant 51×51×2 configurations
quadripolaires distinctes et évaluation des tailles de faisceau à plusieurs positions différentes dans la
plage -40≤z≤+40 cm par rapport à l'isocentre d'origine. A chaque position, la configuration minimale
a ensuite été déterminée en calculant les trois mesures introduites dans la section
4.2.3(hFWHM, vFWHM etΩ)et localiser les minima respectifs dans toutes les configurations
simulées.

Chiffre5.4illustre ce processus en traçant chacune des trois mesures en fonction de B1etB2pour


l'exemple dez=0 cm. Il montre les résultats obtenus avec l'une ou l'autre orientation des plans de
focalisation ainsi que pour chacune des trois énergies de faisceau considérées. Dans les tracés, chaque
pixel correspond à une combinaison distincte d’intensités de champ (B1,B2)et la couleur du pixel indique
l'ampleur de la mesure de taille de faisceau respective. Les plus grandes tailles sont représentées en noir,
les tailles intermédiaires sont en gris clair ou blanc et les plus petites tailles sont en rouge (notez que
l'échelle de couleurs n'est pas linéaire). La configuration minimale dans chaque panneau est marquée par
un cercle rouge.
Une courbe blanche proéminente est visible dans chacun des tracés hFWHM et vFWHM. Pour une valeur
donnée deB1(ou équivalentB2), ces courbes indiquent la valeur correspondante deB2(B1) conduisant à une mise au
point unidirectionnelle optimale. Bien entendu, les configurations minimales globales (cercle rouge) doivent
également se situer sur ces courbes. Dans les cas où Q1 se concentre horizontalement, le hFWHM minimum se
produit pour des intensités de champ très faibles, tandis que le vFWHM minimum se produit près du bord de la
plage de valeurs considérée (c'est-à-dire pour B1≈2T). La situation est inversée lorsque le deuxième trimestre se
concentre verticalement. A noter que dans les cas où le FWHM minimum est obtenu pour une valeur deB1proche
de 2 T, il pourrait être possible de réduire davantage la taille du faisceau en autorisant des intensités de champ
encore plus élevées. De telles évaluations sont présentées dans la sous-section suivante.

Une image très différente est obtenue, compte tenu duΩmesure et minimisation de la taille du
faisceau symétrique. Les configurations correspondant aux plus petites valeurs deΩse produisent à
des intensités de champ faibles à intermédiaires (B1,B2<1 T) et être étroitement regroupés autour
d’une région satisfaisantB1∼B2. Plus précisément, on peut en déduire que le minimum-Ωla
configuration coïncide avec le point d'intersection des courbes de configuration optimale observées
dans les tracés hFWHM et vFWHM. Par ailleurs, on peut constater queΩaugmente systématiquement
à des intensités de champ plus élevées, ce qui implique que la plage considérée a été choisie
suffisamment grande et que la taille du faisceau symétriquement minimisée ne peut pas être réduite
en augmentant davantage l'intensité des champs magnétiques. Ceci contraste avec la minimisation
unidirectionnelle où les courbes susmentionnées illustrent la possibilité d'obtenir un petit hFWHM ou
vFWHM également pour des valeurs plus grandes de B1(ouB2, respectivement). À partir de la figure
5.4, il n'est donc pas directement évident quelles intensités de champ sont nécessaires pour atteindre
le minimum unidirectionnel.
En comparant les cas où Q1 se focalise horizontalement ou verticalement, on constate que le sens de
courbure des courbes dans le FWHM est inversé lorsque l'orientation du plan de focalisation de Q1 est
inversée, alors que l'effet surΩsemble être très petit. Ce qui est plus remarquable est le fait que le
minimum-ΩLa configuration est atteinte à des intensités de champ de plus en plus élevées à mesure que
l'énergie du faisceau augmente. Cela est dû au fait que la rigidité magnétique du faisceau augmente avec
l'énergie (ou plus précisément l'impulsion), ce qui implique que des champs magnétiques plus élevés sont
nécessaires pour obtenir le même degré de déviation. De manière analogue, les courbes de configuration
optimales dans les tracés hFWHM et vFWHM deviennent plus droites avec l'augmentation de l'énergie du
faisceau.
116Chapitre 5. Génération de minifaisceaux focalisés magnétiquement avec une buse PBS clinique

FIGURE5.4 : Illustration du processus de minimisation pour l'exemplez=0 cm (isocentre d'origine) : Les panneaux montrent
comment la taille de la poutre est mesurée (en fonction de la colonne : hFWHM, vFWHM ou Ω)évoluent en fonction des
intensités de champ quadripolairesB1etB2. Pour chaque énergie de faisceau, les deux orientations du champ
quadripolaire, Q1 se concentrant horizontalement/Q2 se concentrant verticalement (rangée du haut) et Q1 se
concentrant verticalement/Q2 se concentrant horizontalement (rangée du bas), ont été évaluées. Les cercles rouges
indiquent la configuration minimale dans chaque panneau. Voir le texte pour plus de détails.
5.3. Minimisation de la taille du faisceau avec la géométrie actuelle de la buse 117

FIGURE5.5 : Tailles de faisceau minimisées de manière unidirectionnelle (rouge) et symétrique (bleu) en fonction
de la position cible. Une référence est fournie par les courbes grises qui indiquent les tailles de faisceaux
actuelles à l'ICPO.

Chiffre5.4sert d'exemple pour illustrer comment la taille minimale du faisceau a été déterminée à une
position donnée z (dans ce cas l'isocentre). Les résultats complets, considérant les cinq positions, sont
présentés dans la sous-section suivante.

5.3.2 Résultats

Chiffre5.5montre les tailles minimales de faisceaux obtenues à toutes les positions cibles considérées et
pour toutes les énergies de faisceau, en utilisant la méthode décrite ci-dessus et en considérant une plage
de 0 à 2 T pour les intensités de champ quadripolaires. La courbe rouge correspond au minimum
unidirectionnel, c'est à dire toujours le plus petit des minimums hFWHM et vFWHM, tandis que les courbes
bleues indiquent les hFWHM et vFWHM du minimum symétrique (minimum-Ω configuration). De plus, les
tailles de faisceaux mesurées à l'ICPO sont incluses à titre de référence et indiquées par les courbes grises.

Notez que chaque point de données des courbes rouge et bleue correspond à une configuration
quadripolaire distincte et que les courbes ne représentent donc pas l'élargissement d'un seul faisceau mais
plutôt la façon dont la taille minimale du faisceau pouvant être obtenue évolue en fonction de la position.
Les courbes grises, en revanche, peuvent en effet être interprétées comme représentant l'élargissement du
faisceau puisque toutes les mesures ont été obtenues avec des réglages quadripolaires identiques
(dépendants de l'énergie du faisceau). Les incertitudes des tailles de faisceau minimisées de manière
unidirectionnelle et symétrique ont été calculées comme décrit dans la sectionA.1en annexeUN. Pour les
mesures de référence, une incertitude générale de 2 % a été supposée. Notez que les barres d'incertitude
sont plus petites que les marqueurs dans certains cas.
À partir de la figure5.5, on voit clairement que la taille minimale du faisceau peut être améliorée en
rapprochant la cible de la sortie de la buse. Pour toutes les énergies de faisceau et pour la minimisation
unidirectionnelle et symétrique, les plus petites tailles sont obtenues àz=−40 cm qui est la position la plus
proche de la sortie de la buse. Tableau5.4répertorie les valeurs numériques exactes à cette position, y
compris les divergences du faisceauσX'etσoui'à la position cible et les détails de la configuration
quadripolaire correspondante. Notez qu'au lieu d'utiliser le champ aux extrémités des pôlesBje(comme sur
la figure5.4), le tableau indique les gradients de champ quadripolaires correspondantsg5 je.
Cela a été fait d'une part parce que le gradient représente une quantité plus générale indépendante de la
géométrie du quadripôle (rayon d'ouverture), fournissant ainsi une meilleure base de comparaison, et
d'autre part parce que leChamp QuadrupolaireLa fonctionnalité de TOPAS attend les dégradés en entrée.
Les incertitudes données dans le tableau5.4ont été calculés comme décrit dans la sectionA.1.

5Les intensités de champ et les gradients de champ mentionnés dans ce chapitre peuvent être convertis en utilisant (5.1) et en supposant une
ouverture de 2,5 cm.
118Chapitre 5. Génération de minifaisceaux focalisés magnétiquement avec une buse PBS clinique

E[MeV] Définition hFWHM [mm] vFWHM [mm] σX'[mrad] σoui'[mrad] z[cm] g1[T/cm] g2[T/cm] foc. T1

min hFWHM 8.5+0,1 238+12 8.5±0,4 36,4±0,7 - 40 0,752 0,528 v


− 0,8 − 12
100 min vFWHM 177+11 8.9+0,2 31.3±0,9 12.1±0,7 - 40 0,768 0,528 h
− 11 − 1.7
minΩ 12.6+0,8
− 1.0 10.5+0,6
− 1.0 5.5±0,5 9.0±0,8 - 40 0,224 0,240 h

min hFWHM 5.9+0,1 131+8 6.0±0,2 26.3±1.3 - 40 0,768 0,592 v


− 0,3 −8
150 min vFWHM 96+8 6.5+0,4 19,8±1,5 7.6±0,3 - 40 0,800 0,592 h
−8 − 0,4
minΩ 9.0+0,4 7.7+0,6 3.9±0,2 5.6±0,4 - 40 0,304 0,304 h
− 0,4 − 0,8

min hFWHM 4.4+0,1 70+3 3.7±0,1 14.7±0,6 - 40 0,784 0,640 v


− 0,2 −3
200 min vFWHM 41+3 5.0+0,3 9.1±0,5 4.5±0,2 - 40 0,768 0,608 h
−3 − 0,5
minΩ 6.01+0,04 5.6+0,5 2.6±0,1 3.9±0,2 - 40 0,368 0,368 h
− 0,10 − 0,5

TCAPABLE5.4 : Résultats de la minimisation de la taille du faisceau avec la conception de buse actuelle pour une plage
considérée de 0,0≤g1,g2≤0,8T/cm (0≤B1,B2≤2 T, de manière équivalente). Seules les plus petites tailles de faisceaux sont
incluses, qui dans tous les cas ont été obtenues àz=−40cm. Les lettres « h » et « v » dans la colonne la plus à droite
indiquent la direction de mise au point de Q1 et représententhorizontalementetverticalement, respectivement.

En examinant de plus près les résultats de la minimisation unidirectionnelle présentés dans le tableau
5.4(min hFWHMetmin vFWHM), on voit que la valeur deg1est dans tous les cas très proche de 0,8 T/cm qui
est la limite supérieure de la fourchette considérée. Comme mentionné précédemment, cela peut indiquer
qu'une réduction supplémentaire du FWHM peut être obtenue avec des champs quadripolaires plus forts.
Afin d'évaluer cela, d'autres simulations ont été réalisées en considérant des intensités de champ allant
jusqu'à 5 T (ou de manière équivalente des gradients de champ allant jusqu'à 2 T/cm). Comme on peut à
nouveau s'attendre à ce que le minimum absolu se produise à la position la plus proche de la sortie de la
buse, la taille du faisceau n'a été analysée qu'àz=−40cm. Les résultats sont illustrés dans la figure5.6. Notez
que pour les intensités de champ≥3 T, seules les configurations quadripolaires proches de l'optimum ont
été simulées afin de réduire les coûts de calcul.
Les résultats numériques exacts de cette minimisation unidirectionnelle étendue sont répertoriés dans le
tableau5.5. Les incertitudes indiquées dans le tableau ont été calculées comme décrit dans la section
A.2. Notez que cette méthode diffère légèrement de la méthode utilisée pour le tableau5.4dans la
mesure où les contributions des incertitudes du modèle de faisceau ont été négligées. Cela a été fait
parce que les incertitudes liées au modèle ne contribuaient généralement que peu à l'incertitude
totale tout en exigeant simultanément un effort de calcul considérablement plus élevé.

E[MeV] Définition hFWHM [mm] vFWHM [mm] σX'[mrad] σoui'[mrad] z[cm] g1[T/cm] g2[T/cm] foc. T1

min hFWHM 7.9+0,1 406+44 9.8±0,7 33.4±0,8 - 40 1.824 0,800 v


− 1.2 − 48
100
min vFWHM 238+4 8.7+0,1 34.1±0,4 13.8±1.1 - 40 0,944 0,592 h
−5 − 2.3

min hFWHM 5.5+0,1 333+15 8.1±0,5 28.2±0,3 - 40 1.824 0,912 v


− 0,9 − 19
150
min vFWHM 196+2 6.0+0,1 27.3±0,3 9.7±0,7 - 40 1.280 0,768 h
−2 − 1.2

min hFWHM 4.1+0,1 201+2 5.1±0,3 24.1±0,3 - 40 1.616 0,944 v


− 0,4 −3
200 min vFWHM 184+1 4.4+0,1 23,7±0,3 7.4±0,4 - 40 1.904 1.008 h
−2 − 0,7

TCAPABLE5.5 : Résultats de la minimisation de la taille du faisceau unidirectionnel avec la conception de buse actuelle, évaluant des
gradients de champ jusqu'à 2 T/cm (de manière équivalente, des intensités de champ jusqu'à 5 T).
5.3. Minimisation de la taille du faisceau avec la géométrie actuelle de la buse 119

FIGURE5.6 : Evolution de la taille du faisceau àz=−40 cm (colonne de gauche : vFWHM pour Q1 avec mise au point
horizontale/Q2 avec mise au point verticale, colonne de droite : hFWHM pour Q1 avec mise au point verticale/Q2 avec
mise au point horizontale) en fonction deB1etB2, en considérant des intensités de champ allant jusqu'à 5 T. Les taches
blanches continues s'étendant depuis les coins de chaque panneau correspondent à des configurations quadripolaires
qui n'ont pas été évaluées. Les cercles rouges marquent la configuration minimale dans chaque panneau.
120Chapitre 5. Génération de minifaisceaux focalisés magnétiquement avec une buse PBS clinique

5.3.3 Discussion
Chiffre5.5montre que, par rapport aux faisceaux PBS actuels, une réduction considérable de la taille du
faisceau d'environ 20 à 40 % peut être obtenue dans le cas d'une minimisation symétrique et jusqu'à 50 %
pour une minimisation unidirectionnelle. Cependant, la plus petite taille de faisceau (4,1 mm, obtenue avec
une minimisation unidirectionnelle étendue àz=−40 cm pour une énergie de faisceau de 200 MeV) est
encore trop grand pour le MBRT. Le plus petit faisceau symétriquement minimisé est encore plus grand
avec un FWHM de 6 et 5,6 mm respectivement dans les directions horizontale et verticale, et a également
été obtenu pour une énergie de 200 MeV àz=−40cm.
Trois points principaux peuvent être conclus à partir de ces résultats :

1.La minimisation unidirectionnelle peut produire des tailles de faisceaux plus petites que la
minimisation symétrique.Ceci est intuitivement clair, compte tenu du principe de focalisation
quadripolaire selon lequel un seul aimant quadripolaire ne peut se concentrer que dans un seul plan
tout en se défocalisant dans le plan orthogonal. La minimisation symétrique implique donc toujours
une sorte de compromis, ce qui n'est pas le cas pour la minimisation unidirectionnelle.

2.La taille minimale du faisceau peut être améliorée en considérant des positions cibles plus
proches de la sortie de la buse.Les données présentées dans la figure5.5montre un
comportement quasi-linéaire entre le minimum et la position cible. Ceci est en accord avec le fait
énoncé dans la section3.1.3qu'une distance focale plus courte permet une focalisation plus serrée
du faisceau. En effet, on peut montrer que la taille du faisceau au point focal (la taille du faisceau)
est approximativement proportionnelle à la distance focale [Humphries 1990].

3.La taille du faisceau diminue à mesure que son énergie augmente.Cette tendance est observée
pour les faisceaux minimisés ainsi que pour les tailles de faisceau mesurées et peut généralement
s'expliquer par le fait que les faisceaux de plus haute énergie subissent moins de diffusion latérale.
Notez que la diffusion latérale réduite implique non seulement que le faisceau s'élargit moins sur la
distance entre les aimants quadripolaires et les positions cibles, mais également que le faisceau
arrivant à l'entrée de la buse est déjà plus petit. Ceci peut être vu dans le tableau
B.1qui présente les tailles de faisceaux mesurées avec IC1. Un facteur probable dans ce contexte est
également que le faisceau de l'ICPO est accéléré dans un cyclotron et que l'énergie du faisceau est
modulée à l'aide d'un dégradateur. Une énergie plus faible signifie que le faisceau subit une plus grande
dégradation, ce qui a un effet négatif sur la taille et l'émittance du faisceau.

Enfin, une remarque doit être faite concernant les résultats de la minimisation unidirectionnelle.
L'évaluation d'intensités de champ supérieures à 2 T (ou de gradients de champ équivalents supérieurs à
0,8 T/cm) a montré qu'une réduction supplémentaire de la taille minimale du faisceau est effectivement
possible, mais l'amélioration n'est que mineure et s'élève à moins de 0,5 mm dans tous les cas. D'autre
part, la taille du faisceau dans la direction orthogonale a présenté une augmentation drastique, de plus de
400 % dans le cas de la configuration min vFWHM à 200 MeV, atteignant des valeurs pour le FWHM de 18 à
40 cm. Des tailles aussi grandes ne sont pas pratiques et nécessiteraient l'utilisation de collimateurs pour
couper les longues queues, ce qui irait à l'encontre de l'un des objectifs centraux de la méthode de
focalisation magnétique.
De plus, les gradients de champ élevés requis pour les configurations répertoriées dans le tableau
5.5ne peut être obtenu qu’en réduisant considérablement la taille des ouvertures des quadripôles ou en utilisant
la technologie supraconductrice. Dans le premier cas, l'ouverture géométrique du quadripôle deviendrait très
probablement trop petite pour être utile tandis que dans le second cas, d'autres problèmes de performances
pourraient être attendus, car les aimants supraconducteurs ne sont pas adaptés aux changements rapides de
l'intensité du champ.

En résumé,les résultats de la minimisation du faisceau présentés ci-dessus suggèrent


fortement que la buse PBS de l'ICPO dans son état actuel n'est pas adaptée à la génération de
5.4. Minimisation de la taille du faisceau avec des géométries de buses modifiées 121

minifaisceaux de protons utilisant uniquement la focalisation magnétique. De plus, il semble suffisant de considérer
des intensités de champ quadripolaires comprises entre 0 et 2 T (gradients de champ de 0 à 0,8 T/cm), car le minimum
symétrique peut déjà être atteint pour les champs faibles à intermédiaires et les petites améliorations observées pour la
minimisation unidirectionnelle Il est peu probable que les résultats obtenus à des champs plus élevés l'emportent sur les
défis techniques associés.

Sur la base de ces résultats, diverses modifications de la géométrie de la buse ont été étudiées afin
d'identifier les facteurs limitant les capacités de focalisation de la buse actuelle. Les modifications évaluées
et les résultats respectifs sont présentés dans la section suivante.

5.4 Minimisation de la taille du faisceau avec des géométries de buses modifiées

Comme indiqué dans la section précédente, la buse PBS dans son état actuel ne sera probablement pas
adaptée à la génération de minifaisceaux à focalisation magnétique. Afin d'identifier les facteurs limitants,
plusieurs modifications de la géométrie de la tuyère ont été simulées. Différentes approches pour réduire
la taille minimale du faisceau ont été envisagées :

• Modification des médias dans le trajet du faisceau :Comme illustré dans la figure5.7, la
configuration actuelle des buses présente une distance de 1,70 m où le faisceau se propage
dans l'air. Sur une distance aussi longue, le faisceau s'élargit de plusieurs millimètres (cf. figure
1.17b au chapitre1) en raison des interactions MCS avec les particules d'air. Bien que cet effet
puisse être moins important dans le contexte du PBS, il devient crucial pour les minifaisceaux
où la taille finale du faisceau est censée être≤1 mm. Une approche pour réduire l'élargissement
du faisceau consiste donc à éliminer l'air du trajet du faisceau, c'est-à-dire à étendre le vide du
tube du faisceau. Alternativement, l'air peut être remplacé par un gaz de particules à faible Z
comme l'hydrogène ou l'hélium, ce qui diminue l'angle caractéristique du MCS et conduit ainsi
également à un élargissement réduit du faisceau.Gottschalk 2018].

• Réduction de la longueur du trajet du faisceau :Les résultats des sections précédentes


indiquent que la taille minimale du faisceau peut être réduite en déplaçant la position cible
plus en amont. Concrètement, la grandeur pertinente dans ce contexte est la distance entre les
aimants quadripolaires et la position cible (c'est-à-dire la distance focale). Par conséquent,
plusieurs modifications avec un trajet de faisceau raccourci ou une distance focale raccourcie
ont été envisagées.

• Modification de la taille du faisceau à l'entrée de la buse :Une autre approche pour diminuer la
taille finale du faisceau pourrait être la réduction de la taille du faisceau déjà à l'entrée de la buse,
par exemple en utilisant un collimateur à sténopé. Cela équivaut à une réduction de l'émittance du
faisceau qui, comme indiqué dans la section3.1.3, joue un rôle essentiel pour la focalisation d'un
faisceau.

• Ajout d'aimants quadripolaires :Enfin, un moyen intuitif d’améliorer les capacités de


focalisation consiste à insérer des aimants quadripolaires supplémentaires à une position plus
en aval afin de recentrer le faisceau plus près de la cible. Il convient de noter que cette
approche implique également une distance focale raccourcie et partage donc des aspects
communs avec la réduction de la longueur du trajet du faisceau mentionnée ci-dessus.

Au total, huit géométries de buses modifiées (étiquetéesmodule 1àmodule 8) ont été examinés et
sont présentés ci-dessous.
122Chapitre 5. Génération de minifaisceaux focalisés magnétiquement avec une buse PBS clinique

5.4.1 Détails des modifications géométriques

Chiffre5.7montre des schémas des modifications envisagées et les compare à la géométrie actuelle
de la buse. La minimisation de la taille du faisceau a été réalisée selon la méthode décrite dans la
section5.3.1. Sauf indication contraire, 51×51×2 configurations distinctes ont été simulées avec des
gradients de champ allant de 0 à 0,8 T/cm. Il convient de noter que certaines des modifications
présentées ne constituaient pas nécessairement des géométries viables pouvant être mises en
œuvre à l'OIPC mais étaient plutôt considérées comme des cas théoriques.

Mod 1 - Trajet du faisceau sous vide

La première modification prévoyait un trajet de faisceau complètement évacué jusqu'à la position


cible (sauf pour IC1 et IC2) tout en laissant tous les autres paramètres inchangés. Quant à la
géométrie actuelle de la buse, la taille du faisceau a été évaluée à cinq positions (isocentre,±20 et±40
cm par rapport à l'isocentre). L'air dans les chambres d'ionisation n'a pas été éliminé car il remplit
une fonction fonctionnelle en tant que gaz ionisé lors de la traversée du faisceau. Cependant, en
raison des dimensions relativement courtes de IC1 et IC2, on peut supposer que la présence d'air
dans ces volumes a un effet négligeable sur les capacités de focalisation finale.

Mod 2 - Insertion du réservoir d'hélium

La deuxième modification envisageait l'approche alternative du remplacement de l'air et consistait


en l'insertion d'une boîte remplie d'hélium dans l'espace de dérive entre le réservoir à vide et IC2. En
dehors de cela, cette géométrie était identique à la géométrie actuelle de la buse et la taille du
faisceau a été évaluée aux cinq mêmes positions.

Mod 3 - Trajet de faisceau plus court

La troisième modification était identique à la géométrie actuelle, sauf que le museau et le support du
museau, qui ne servent à rien dans le contexte des minifaisceaux à focalisation magnétique, ont été
supprimés. Cela a permis de déplacer la cible encore 60 cm en amont jusqu'à une position juste en
aval d'IC2, raccourcissant ainsi considérablement le trajet du faisceau et réduisant la distance dans
l'air à 70 cm. La taille du faisceau a ainsi été évaluée aux positions z=−100,−90,−80, . . . , 0 cm par
rapport à l'isocentre d'origine. Il convient de noter qu'en pratique, la suppression du nez et du miroir
de champ représenterait une modification substantielle de la structure de la buse et pourrait donc ne
pas être facilement réalisable.

Mod 4 - Trajet de faisceau plus court et insertion d'un réservoir d'hélium

La quatrième modification était une combinaison demodule 2etmodule 3, impliquant le retrait du


museau et du support du museau ainsi que l'insertion du réservoir d'hélium. Les détails du réservoir
d'hélium étaient identiques à ceux utilisés dansmodule 2et la taille du faisceau a été évaluée aux
mêmes positions que dansmodule 3. Grâce à l'insertion du réservoir d'hélium, la distance de
propagation du faisceau dans l'air pourrait être réduite à seulement 20 cm, dont 10 cm à l'intérieur
d'IC2.

Mod 5 - Insertion d'un collimateur sténopé

La cinquième modification était identique à la géométrie actuelle jusqu'à l'insertion d'un collimateur en
laiton à l'entrée de la buse, juste en amont d'IC1. Le collimateur avait une épaisseur de 7 cm et un trou
cylindrique pour lequel deux rayons, 0,5 cm et 0,2 cm, ont été considérés (étiquetésmodule 5aetmodule 5b
, respectivement). En pratique, un collimateur pourrait présenter une solution simple
5.4. Minimisation de la taille du faisceau avec des géométries de buses modifiées 123

FIGURE5.7 : Aperçu des modifications géométriques évaluées (module 1àmodule 8). Un schéma de la
géométrie actuelle de la buse est affiché en haut pour référence. Les abréviations signifient : VW - fenêtre à
vide, VT - réservoir à vide, IC - chambre d'ionisation, (X)Q - aimant quadripolaire (supplémentaire), SM -
aimant de balayage (dipôle), SH - support de museau.
124Chapitre 5. Génération de minifaisceaux focalisés magnétiquement avec une buse PBS clinique

Étiquette 100 MeV 150 MeV 200 MeV


B1[T] B2[T] B1[T] B2[T] B1[T] B2[T]
UN 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
B 0,52 0,56 0,64 0,72 0,72 0,84
C 0,44 0,48 0,56 0,64 0,64 0,76

TCAPABLE5.6 : Paramètres des quadripôles Q1 et Q2 considérés pour les minimisations de taille de faisceau avec
module 6etmodule 7.

et compacte pour la réduction de l'émittance, elle entraîne cependant également une diminution
considérable du flux.

Mod 6 - Ajout d'une paire quadripolaire

La sixième modification consistait en l'ajout d'une paire d'aimants quadripolaires juste en aval du
museau et le déplacement d'IC2 vers une position juste en aval de la paire quadripolaire
supplémentaire. Cette dernière a été réalisée pour tenir compte de contraintes pratiques de sécurité
exigeant que les éléments manipulant le faisceau soient suivis par un dispositif de surveillance du
faisceau. Tous les autres éléments de buse sont restés inchangés. Les quadripôles supplémentaires
ont été à nouveau rapprochés par des boîtes évacuées agissant comme des conteneurs du champ
magnétique. La longueur effective était de 8 cm et la distance entre la face de sortie du quadripôle
aval et la position cible était de 20 cm. Par conséquent, la taille du faisceau n’a été évaluée qu’àz=0, 20
et 40cm.
L'ajout de la paire de quadripôles supplémentaire signifiait qu'au total quatre champs
quadripolaires devaient être pris en compte pour la minimisation de la taille du faisceau. Cependant,
afin de réduire le nombre de cas à simuler, la variation habituelle des configurations quadripolaires
(51×51 configurations) n'a été appliqué qu'aux quadripôles supplémentaires XQ1 et XQ2 alors que
trois configurations distinctes ont été considérées pour Q1 et Q2 :

UN:Q1 et Q2 désactivés

B : Q1 et Q2 réglés selon la configuration donnant le minimumΩà z=−


40 cm avec la géométrie de buse actuelle

C : Q1 et Q2 réglés selon la configuration donnant le minimumΩà z=0 cm


avec la géométrie actuelle de la buse

Les valeurs correspondantes deB1etB2sont résumés dans le tableau5.6. Comme précédemment,


deux orientations des champs quadripolaires (plans de focalisation) dans XQ1 et XQ2 ont été
évaluées, de sorte que le nombre total de cas simulés était de 51.×51×3×2.
En raison de la très courte distance entre la paire de quadripôles supplémentaire et la cible (distance
focale courte), des intensités de champ plus élevées ont dû être envisagées. Les valeurs évaluées allaient
de 2≤BX1,BX2≤4 T pour une énergie de faisceau de 100 MeV, 3≤BX1,BX2≤5 T pour 150 MeV et 3,5≤BX1,BX2≤
5,5 T pour 200 MeV. Il convient de noter qu'en pratique, des champs aussi élevés ne peuvent être obtenus
qu'à l'aide d'aimants supraconducteurs et que cette géométrie n'est pas adaptée au balayage de faisceaux.

Mod 7 - Ajout d'un seul quadripôle

La septième modification a été conçue comme un cas particulier limité à la minimisation unidirectionnelle.
Il était dérivé demodule 6en supprimant le premier des quadripôles supplémentaires
5.4. Minimisation de la taille du faisceau avec des géométries de buses modifiées 125

(XQ1). Pour ce qui est demodule 6, la taille du faisceau a été évaluée àz=0, 20 et 40 cm et les
trois mêmes configurations de Q1 et Q2 ont été considérées. Concernant le quadripôle extra
simple, 101 valeurs distinctes de l'intensité du champ entre 0 et 4 T ont été évaluées ainsi
qu'une orientation horizontale et verticale du plan de focalisation. Le nombre total de
configurations simulées était ainsi de 101×3×2.

Mod 8 - Réduction de la longueur de la buse et ajout d'un simple quadripôle

La dernière modification a été conçue comme un cas extrême combinant un trajet de faisceau
considérablement raccourci avec l'ajout d'un quadripôle supplémentaire juste en aval du réservoir à vide.
Pour ce qui est demodule 7, cette modification a été conçue pour une minimisation unidirectionnelle et
101 valeurs distinctes de l'intensité du champ entre 0 et 4 T ainsi que deux orientations du champ ont été
évaluées. Cependant, seule la configuration hors état de Q1 et Q2 (cas A) a été prise en compte. La
longueur effective du quadripôle supplémentaire était à nouveau de 8 cm et IC2 était légèrement décalé
en amont jusqu'à une position juste en aval du quadripôle supplémentaire. La taille du faisceau a été
évaluée àz=−140,−130,−120, . . . , 0 cm par rapport à l'isocentre actuel.

5.4.2 Résultats

Les résultats numériques exacts des minimisations de la taille du faisceau sont répertoriés dans les tableaux.C.1à travers
C.9en annexeC. Chiffre5.8présente un résumé des tailles minimales de faisceaux qui pourraient
être obtenues avec la géométrie actuelle de la buse et chacune des modifications. Les résultats
de la minimisation symétrique et unidirectionnelle sont affichés (notez que seul le plus petit des
deux FWHM est affiché dans ce dernier cas). Les barres d'incertitude affichées ont été calculées
selon la méthode décrite dans la sectionA.1.
Concernant la méthode de minimisation symétrique, les plus petits faisceaux ont été obtenus avec
module 6(paire quadripolaire supplémentaire) où un FWHM minimum de 2,4, 1,6 et 1,2 mm a été observé
pour des énergies de faisceau de 100, 150 et 200 MeV, respectivement. Bien que cela soit trop grand pour
satisfaire aux conditions des mini-faisceaux, cela représente néanmoins une réduction drastique de près de
80 % par rapport à la géométrie actuelle. Les plus petits faisceaux minimisés unidirectionnellement ont été
obtenus avecmodule 8(géométrie compacte avec quadripôle unique supplémentaire) qui a permis de
réduire la taille du faisceau de 50 % supplémentaires par rapport aux minima symétriques obtenus avec
module 6. Un FWHM submillimétrique (minifaisceaux planaires) pourrait être réalisé avecmodule 8pour des
énergies de faisceau de 150 et 200 MeV mais aussi avecmodule 6à 200 MeV. Notez cependant que ces trois
configurations de minifaisceaux présentent des divergences de faisceau relativement importantes.≥17
mrad dans le plan de la taille du faisceau submillimétrique (voir tableaux respectifs en annexeC) qui peut
être considéré comme trop volumineux pour les applications MBRT.
En comparant les hFWHM et vFWHM des configurations minimales symétriques, on remarque que
cette dernière est toujours plus petite que la première. Cela peut paraître surprenant étant donné que
l'inverse est vrai à l'entrée de la buse oùσoui> σX(cf. Tableau5.3). Une explication pourrait être que la plus
grande répartition de la position des particules du faisceau à travers le plan quadripolaire entraîne un effet
différentiel amélioré du gradient de champ (c'est-à-dire que les particules plus éloignées de l'axe du
faisceau subissent une force nettement différente de celle des particules plus proches de la ligne du
faisceau), ce qui conduit à son tour à une meilleure concentration. Contrairement à cela, le hFWHM
minimisé unidirectionnellement dans les tableauxC.1à traversC.9se révèle être plus petit que le vFWHM
minimisé unidirectionnellement. Parallèlement à l'observation selon laquelle εX< εouià l'entrée de la tuyère,
ceci est en accord avec la théorie présentée dans la section
3.1.3que les faisceaux avec des émittances plus petites peuvent être focalisés plus facilement.
La première modification, qui consistait en une évacuation complète du trajet du faisceau, a entraîné
une réduction des minima symétriques et unidirectionnels de 20 à 30 % et 40 %, respectivement.
Remplacer seulement une partie de l'air en insérant un réservoir d'hélium (module 2) a donné lieu à un
126Chapitre 5. Génération de minifaisceaux focalisés magnétiquement avec une buse PBS clinique

FIGURE5.8 : Résumé des meilleurs résultats de minimisation de faisceau symétrique et unidirectionnel


pour la géométrie de buse actuelle et chacune des modifications. Notez que pour la minimisation
unidirectionnelle, seul le plus petit des hFWHM et vFWHM est affiché.
5.5. Discussion 127

réduction plus faible de 10 à 20 % et 25 à 30 %, respectivement. Une amélioration plus importante a


été obtenue en raccourcissant le trajet du faisceau (module 3) qui a permis de réduire le minimum
symétrique de 40% et le minimum unidirectionnel de plus de 50%, par rapport à la tuyère actuelle.
Étonnamment, l'insertion supplémentaire du réservoir d'hélium (module 4) n'a conduit à aucune
amélioration concluante en ce qui concerne la minimisation symétrique. Une réduction
supplémentaire de 10 % a néanmoins été observée avec une minimisation unidirectionnelle.
L'insertion de collimateurs à l'entrée de la buse afin d'améliorer la limite de focalisation en réduisant
l'émittance initiale du faisceau s'est avérée n'avoir aucun effet, voire un effet inverse. Une explication à cela
pourrait être l'effet mentionné ci-dessus, dans lequel une répartition spatiale plus petite à travers le
quadripôle conduit à une moins bonne focalisation du faisceau. Une autre raison pourrait être une
augmentation de la divergence du faisceau due aux particules dispersées dans le collimateur. Dans tous les
cas, l'utilisation de tels collimateurs serait défavorable en raison de la réduction importante du flux de
faisceau qu'elle entraîne.
Enfin, la modification la plus réussie a été l'ajout de quadripôles proches de la position cible. Comme
mentionné ci-dessus, une amélioration des minima symétriques et unidirectionnels de près de 80 %
pourrait être obtenue avec une paire supplémentaire de quadripôles (module 6). Notez cependant que cela
s’applique uniquement au vFWHM. En effet, les configurations symétriquement minimisées se sont avérées
produire des spots de faisceau fortement asymétriques où le hFWHM était plus de deux fois plus grand
que le vFWHM. De plus, il convient de souligner que la minimisation unidirectionnelle avec une paire de
quadripôles supplémentaire (module 6) a donné lieu à des tailles de faisceaux plus petites que la
minimisation unidirectionnelle avec un seul quadripôle supplémentaire (module 7). Enfin, les réductions
globales les plus importantes, s'élevant à plus de 85 %, ont été obtenues avec une minimisation
unidirectionnelle grâce à la combinaison d'une géométrie de buse compacte et d'un quadripôle unique
supplémentaire (module 8).

5.5 Discussion
Un modèle informatique de la tuyère PBS a été développé à l'ICPO et a été utilisé pour étudier les
capacités de focalisation de la tuyère et estimer son aptitude à la génération de minifaisceaux de
protons. Il s'est avéré quela buse dans son état actuel ne peut pas produire des tailles de
faisceau inférieures à 4 mm FWHM, ce qui est trop grand pour le pMBRT. L'évaluation ultérieure
de différentes modifications de la géométrie de la buse a permis d'isoler les facteurs les plus
importants limitant la taille minimale du faisceau.
Deux conclusions principales peuvent être tirées : Premièrement, un long espace de dérive dans
l'air (1,70 m dans le cas de la buse PBS de l'ICPO) augmente la taille minimale du faisceau réalisable
de quelques millimètres (pour la buse PBS entre 2 et 4 mm, selon sur l'énergie du faisceau). Il est
doncavantageux d'éliminer autant d'air que possible du trajet du faisceau. Même si la meilleure
approche à cet égard serait l'évacuation complète du trajet du faisceau, une amélioration notable
pourrait également être obtenue en remplaçant (une partie) de l'air par de l'hélium.

La deuxième conclusion est que leles plus grandes réductions de la taille minimale du
faisceau ont été obtenues avec des modifications comportant une distance focale beaucoup
plus courte. En effet, une implication importante du trajet du faisceau raccourci considéré dans
module 3etmodule 4Non seulement la distance dans l'air a été réduite, mais aussi la distance focale,
c'est-à-dire la distance entre les aimants quadripolaires et la cible, a été réduite de 2,5 m à 1,5 m. Cet
effet est encore plus marqué pourmodule 6,7et8qui a permis d'obtenir les plus grandes
améliorations et où la distance focale (des quadripôles supplémentaires) n'était que de 21-26 cm. En
dehors de ces cas, il a été généralement constaté que les plus petites tailles de faisceau, quelle que
soit la géométrie de la buse, étaient toujours obtenues à la position située le plus en amont et donc
pour le trajet du faisceau et la distance focale les plus courts.
128Chapitre 5. Génération de minifaisceaux focalisés magnétiquement avec une buse PBS clinique

Il est donc évident que la distance focale représente un facteur central pour la limite de
focalisation de la buse PBS. La raison conceptuelle expliquant pourquoi des distances focales plus
courtes sont avantageuses pour la focalisation du faisceau a déjà été discutée dans la section3.1.3. Il
existe cependant plusieurs inconvénients liés aux focales très courtes. D’une part, une focale courte
implique une forte déviation du faisceau, ce qui nécessite de forts gradients de champ. En effet, des
gradients de l'ordre de 1 à 2 T/cm étaient nécessaires pourmodule 6etmodule 8(voir les tableaux
C.7etC.9) qui, en supposant un rayon d'ouverture pratiquement pertinent, ne peut être obtenu qu'avec des
aimants supraconducteurs. Deuxièmement, une distance focale plus courte entraîne également des angles
de focalisation plus raides et donc une plus grande divergence du faisceau au point focal qui pourrait
éventuellement dépasser la limite de 10-15 mrad établie dans la section4.2.1.
Enfin, une remarque doit être faite concernant la source de faisceau virtuel utilisée pour les
simulations présentées. Comme déjà expliqué à la fin de la section5.2.2, il faut supposer que le faisceau
réel à l'ICPO n'est pas entièrement reproduit avec précision par le modèle de faisceau donné dans le
tableau5.3. Concrètement, les valeurs deσX'sont probablement trop faibles et les valeurs extrêmes derxx'=1
sont irréalistes. Cependant, comme expliqué dans la section3.1.3, de faibles divergences de faisceau et une
corrélation linéaire parfaite entre les positions et les pentes des particules améliorent réellement la
focalisation du faisceau. Cela implique que les résultats présentés ci-dessus surestiment potentiellement
les véritables capacités de focalisation de l'OIPC.6ce qui renforce encore les conclusions énoncées.

En résumé, on pourrait montrer quela buse PBS de l'ICPO, dans son état actuel, ne sera pas capable de
produire des minifaisceaux de protons focalisés magnétiquement. Deux paramètres (un élargissement
excessif du faisceau dû à la diffusion dans l'air et une distance focale trop longue) pourraient être identifiés
comme les principaux facteurs limitant les capacités de focalisation. Par extension, on peut également conclure
que toute buse présentant des dimensions similaires à celles de la buse PBS de l’ICPO ne sera probablement pas
non plus adaptée à la génération de minifaisceaux magnétiques. Les minifaisceaux ne peuvent être générés que
lorsque la distance focale est considérablement réduite, par exemple en insérant des quadripôles
supplémentaires à proximité de la position cible. Cependant, ces géométries extrêmes impliquent plusieurs
problèmes techniques liés au balayage du faisceau. Ainsi,au lieu d'étendre la buse existante, une approche
plus raisonnable consiste à développer une nouvelle conception optimisée. Une telle conception est
présentée dans le chapitre suivant.

6La véritable taille minimale du faisceau réalisable à l'ICPO est potentiellement encore plus grande que les valeurs présentées dans la
figure5.8.
129

Chapitre 6

Développement d'une conception de buse à


minifaisceau

Les simulations présentées dans le chapitre précédent suggèrent que les buses PBS actuelles ne seront
probablement pas capables de délivrer des minifaisceaux à focalisation magnétique. Les facteurs les plus
importants limitant la taille minimale du faisceau pouvant être obtenue sont une distance focale trop longue et la
présence d'une trop grande quantité d'air dans le trajet du faisceau. Sur la base de ces informations, une nouvelle
conception de buse optimisée a été développée et ses performances ont été évaluées au moyen d'études de
minimisation de la taille du faisceau et de premières simulations dosimétriques. Toutes les simulations
présentées dans ce chapitre ont été réalisées avec TOPAS version 3.2.p2.
Ce chapitre commence par une présentation de la géométrie du nouveau design de tuyère (section6.1)
qui est suivie de simulations évaluant la nouvelle conception avec le modèle de poutre développé dans la
section5.2.2ainsi que des modèles de trois autres installations (pré-)cliniques (section
6.2). Ensuite, une étude comparative plus générale est présentée qui évalue systématiquement les
performances de la buse (taille minimale du faisceau) en fonction des paramètres du faisceau à
l'entrée de la buse (section6.3). Enfin, les études de la nouvelle buse sont complétées par des
simulations de première dose dans un fantôme d'eau (section6.4) et le chapitre se termine par une
discussion finale (section6.5).

6.1 Géométrie de buse optimisée

Chiffre6.1montre la disposition de la nouvelle conception de buse optimisée et la compare à la buse PBS


actuelle de l'ICPO. La nouvelle conception comporte généralement les mêmes composants que la buse
PBS, à l'exception du museau et du support du museau qui ont été omis car ils ne servent à rien pour le
mode de délivrance du faisceau considéré.1. De plus, la conception n'inclut pas explicitement une unité de
surveillance du faisceau à l'entrée de la buse (IC1 dans le cas de la buse PBS de l'ICPO), car elle peut être
considérée comme faisant partie du système de transport du faisceau alimentant la buse. Toutefois, un tel
dispositif pourrait être installé dans l'espace laissé en amont du premier aimant quadripolaire si
nécessaire.
Les aimants quadripolaires de focalisation (Q1 et Q2) ainsi que les aimants dipolaires de
balayage (SM1 et SM2) ont été comme précédemment approchés par des boîtes sous vide agissant
comme des conteneurs pour le champ magnétique. La chambre d'ionisation (IC) a été calquée sur
IC2 dans la buse PBS de l'ICPO et tous les composants étaient contenus dans un réservoir à vide. La
source de faisceau virtuel était fixée à l’entrée du réservoir à vide et le CI fait office de fenêtre de
sortie du vide. En pratique, il peut être nécessaire d'introduire une fenêtre à vide séparée

1En pratique, le museau est souvent utilisé pour monter des éléments passifs spécifiques à un cas comme des collimateurs ou des
sélecteurs de portée. Cependant, le but de cette étude était d'étudier une conception de buse qui ne nécessite pas de composants
mécaniques pour générer des minifaisceaux. Même si les range shifters peuvent être utiles dans certaines situations pour compenser les
limitations de l’accélérateur de faisceau ou élargir artificiellement le pic de Bragg, ils n’ont pas été envisagés à ce stade.
130 Chapitre 6. Développement d'une conception de buse à minifaisceau

FIGURE6.1 : Comparaison des géométries de la buse PBS actuelle à l'ICPO (à gauche) et de la nouvelle buse
minibeam (à droite). Les abréviations signifient : Q - aimant quadripolaire, SM - aimant à balayage (dipôle),
IC - chambre d'ionisation.

en amont du CI. Comme on peut le voir sur la figure6.1, les aimants IC, quadripolaires et dipolaires sont séparés
par de petits espaces. Cela a été fait pour fournir une marge supplémentaire qui, en pratique, peut être
nécessaire pour accueillir des composants techniques tels que le câblage, les supports, etc. Les dimensions
exactes et les matériaux de tous les composants de la buse sont répertoriés dans le tableau.6.1.
Les principales différences entre la buse PBS et la nouvelle buse à minifaisceau résident dans l'espace
de dérive dans l'air plus court et dans la conception globale plus compacte. Par rapport à la buse PBS de
l'ICPO où la distance dans l'air entre le réservoir à vide et la position cible est d'environ 170 cm (y compris
l'air dans IC2), une réduction substantielle a été réalisée dans la nouvelle conception. Deux cas ont été
considérés correspondant à un entrefer entre la sortie de la buse et la position cible (hors IC) de
respectivement 10 et 30 cm. Bien qu'un entrefer plus grand puisse présenter certains avantages,
notamment en ce qui concerne l'application de dispositifs de fixation du patient ou de guidage d'image
(par exemple masques, cadres stéréotaxiques), mais également en termes de confort du patient, un
entrefer plus court s'est avéré nécessaire pour la production d'un entrefer plus faible. -minifaisceaux
d'énergie.
De plus, la distance focale (plus précisément la distance à la face de sortie du dernier

Composant Taille (x,y,z) [cm] Matériel Remarques

réservoir à vide (50,50,120) vide fonctionnait comme conteneur pour les composants
de la buse ; la source du faisceau était fixée à la face
d'entrée du volume

T1 (20,20,10) vide -

T2 (20,20,10) vide -

SM1 (20,20,25) vide déviation dans la direction horizontale

SM2 (20,20,25) vide déviation dans le sens vertical

CI (20,20,10) mixte contient des sous-composants : fenêtres en mylar,


électrodes en aluminium et en mylar ; le gaz de remplissage
est de l'air ; identique à IC2 en buse PBS chez ICPO

TCAPABLE6.1 : Dimensions et matériaux des composants de la conception de buse optimisée. Les


abréviations signifient : Q - aimant quadripolaire, SM - aimant à balayage (dipôle), IC - chambre
d'ionisation.
6.2. Simulation avec des modèles de faisceaux de différents centres cliniques et précliniques 131

quadripôle à la cible) a été réduit de 250 cm dans la configuration de buse PBS à 90 cm et 110 cm dans la nouvelle
conception, pour une longueur d'entrefer de 10 et 30 cm, respectivement. La réduction de la distance focale a été
principalement obtenue en retirant le miroir de champ et le museau et en rapprochant les éléments de buse
restants, mais également en raccourcissant la longueur des aimants de balayage. Il est important de noter que le
choix de la distance focale représente un compromis, tenant compte d'exigences contradictoires : alors qu'une
distance focale plus courte permet d'obtenir plus facilement une taille de faisceau faible et de focaliser également
des faisceaux avec une émissivité plus grande (cf. section3.1.3), une distance plus longue par rapport à la cible est
préférable pour maintenir un faible angle d'inclinaison pendant le balayage du faisceau. Ce point est discuté plus
en détail dans la section6.5.

6.2 Simulation avec des modèles de faisceaux de différents centres


cliniques et précliniques

Afin d'évaluer la nouvelle conception de buse dans des conditions réalistes, des simulations de
minimisation de la taille du faisceau ont été réalisées avec la paramétrisation du faisceau de l'ICPO ainsi
que les paramétrisations de deux autres installations cliniques (Centre de protonthérapie Rinecker et
MedAustron) et d'une installation préclinique prévue (LhARA). Les paragraphes suivants présentent
brièvement chacune des installations et le tableau6.2résume les paramétrages évalués de la source de
faisceau

6.2.1 Centres et modèles de poutre

MedAustron

MedAustron est un centre de recherche et de thérapie ionique situé à Wiener Neustadt, en Autriche,
proposant une thérapie par protons et ions carbone. Les énergies des faisceaux disponibles pour les
traitements vont de 62,4 à 252,7 MeV dans le cas des protons et de 120 à 402,8 MeV/nucléon dans le
cas des ions carbone. Outre ses trois salles de soins, le centre est équipé d'une salle dédiée à la
recherche non clinique dans laquelle l'énergie du faisceau de protons peut atteindre jusqu'à 800
MeV. Le système d'accélérateur de l'installation MedAustron se compose d'un linac utilisé pour la
pré-accélération et d'un synchrotron pour l'accélération principale [Benoît 2011,Grévillot 2020, Ulrich-
Pur 2020].
Les données du faisceau (avec l'aimable autorisation de L. Grevillot, MedAustron Ion Therapy Center)
comprenaient des informations sur la propagation de l'énergie, la taille du faisceau, la divergence du
faisceau et l'émittance pour différentes énergies du faisceau. Les valeurs des coefficients de corrélation
nécessaires à la définition de la source dans TOPAS ont été déduites à l'aide de l'équation (3.9). Puisque
cette équation ne permet pas de déterminer le signe du coefficient, les corrélations positives et négatives
ont été évaluées. Notez que les données fournies supposent un faisceau parfaitement symétrique avec des
valeurs de paramètres identiques dans les plans horizontal et vertical.

Centre de protonthérapie Rinecker

Le Centre de protonthérapie Rinecker (RPTC) était un centre clinique de protonthérapie situé à Munich, en
Allemagne, qui a fermé ses portes fin 2019. Le centre utilisait le système de protonthérapie ProBeam de
Varian.2qui comporte un cyclotron supraconducteur capable de délivrer une énergie de faisceau maximale
de 250 MeV [Borchert 2008]. Les paramètres de la source de faisceau répertoriés dans le tableau6.2ont été
obtenus en analysant des fichiers d'espace de phase (avec l'aimable autorisation de M. Würl, Université
Ludwig Maximilians de Munich) créés avec des simulations MC de la ligne de lumière (voir aussi la
publication de Würlet coll.[Wurl 2016]).

2https://www.varian.com/products/proton-therapy/treatment-delivery/probeam-360
132 Chapitre 6. Développement d'une conception de buse à minifaisceau

Facilité E[MeV] ∆E[%] σX[mm] σoui[mm] σX'[mrad] σoui'[mrad] rxx' raaa' εX[mm mrad] εoui[mm mrad]

OIPC 100,0 1h00 8,89 12,99 0,75 2,50 − 0,80 − 0,95 16h00 10.14
150,0 1h00 6.14 8,78 0,50 2h00 − 0,20 − 0,90 3.01 7.65
200,0 1h00 3,96 5,65 0,20 1,50 1h00 − 0,90 0,00 3,69

MedAustron 99,35 0,18 2.09 2.09 0,66 0,66 ±0,57* ±0,57* 3,56 3,56
149.05 0,20 2,57 2,57 0,52 0,52 ±0,75* ±0,75* 2,77 2,77
198,80 0,10 2,71 2,71 0,44 0,44 ±0,78* ±0,78* 2.33 2.33

RPTC 100,7 0,74 3,88 3.29 3.13 3.14 0,37 0,41 14.12 13h31
150,6 0,68 3,75 3.09 2.12 2.12 0,44 0,47 10,99 9.67
200,5 0,51 4.12 3.25 1,62 1,62 0,44 0,49 9.23 8.10

LhARA 127,0 0,20 2,50 2,50 0,05 0,05 0,00* 0,00* 0,43 0,43

*Ces valeurs ont été déduites à l'aide de l'équation (3.9) à partir des valeurs des émissivités respectives.

TCAPABLE6.2 : Paramétrages du faisceau de protons provenant de différentes installations qui ont été
envisagées pour la simulation avec la nouvelle buse à minifaisceau. Les émissionsεXetεouides
paramétrisations ICPO et RPTC ont été calculées à l'aide de (3.9). A l’inverse, les émissions ont été données
pour les paramétrisations MedAustron et LhARA.

LhARA

L'Accélérateur laser hybride pour applications radiobiologiques (LhARA) est une installation à faisceau de
particules prévue dédiée à la recherche radiobiologique. Le LhARA utilise une nouvelle approche
d'accélération hybride organisée en deux étapes : la première étape consiste en une source de particules
pilotée par laser qui devrait être capable de produire des faisceaux de protons de 10 à 15 MeV, tandis que
la deuxième étape utilise un accélérateur à gradient alternatif à champ fixe. pour accélérer davantage les
protons jusqu'à une énergie maximale de 127 MeV. Des ions plus lourds, tels que12C pourrait être accéléré
jusqu'à une énergie de 33,4 MeV/nucléon. Un aspect central du concept d'accélération laser hybride est la
possibilité d'obtenir des courants de faisceau très élevés de∼dix9particules par tir, correspondant à des
débits de dose moyens de & 120 Gy/s dans le cas des protons et de & 700 Gy/s dans le cas des ions
carbone. Le projet LhARA est donc particulièrement prometteur dans le cadre de la thérapie FLASH [Aymar
2020].
Comme LhARA est encore en phase de conception, les paramètres de la source de faisceau dans le tableau
6.2sont basés sur des données provenant de simulations conceptuelles (avec l'aimable autorisation de J.
Pasternak, Imperial College London) et seule une énergie de faisceau unique correspondant au maximum de
conception de 127 MeV a pu être évaluée. Comme dans le cas des données MedAustron, le faisceau a été
supposé parfaitement symétrique dans les plans horizontal et vertical et les coefficients de corrélation ont été
calculés à l'aide de l'équation (3.9).

6.2.2 Détails de la simulation

Le but de ces simulations était de déterminer la taille minimale du faisceau pouvant être
obtenue avec la conception optimisée de la buse. Pour cela, la même méthode de minimisation
décrite dans la section5.3.1a été utilisé, simulant 51×51×2 configurations quadripolaires avec
des gradients de champ allant de 0 à 0,8 T/cm et localisant ensuite les configurations
correspondant aux minima de hFWHM, vFWHM etΩ,respectivement. La taille du faisceau n'a été
évaluée qu'à la position cible, mais les deux cas de longueur d'entrefer, 10 et 30 cm, ont été
évalués pour chaque installation et énergie du faisceau.
6.2. Simulation avec des modèles de faisceaux de différents centres cliniques et précliniques 133

Minimisation de la taille du faisceau symétrique

Facilité Configuration Taille et divergence du faisceau

E[MeV] Entrefer [cm] hFWHM [mm] vFWHM [mm] σX'[mrad] σoui'[mrad]

OIPC 100,0 dix 2.05+0,01


− 0,55 1,77+0,01
− 0,47 5.9±0,3 18.7±0,5

100,0 30 2,66+0,01
− 0,38 3.20+0,01
− 0,59 5.7±0,3 15,5±0,5

150,0 dix 1,86+0,01


− 0,11 1,58+0,01
− 0,20 4.4±0,2 12.4±0,3

150,0 30 2,52+0,01
− 0,25 2.17+0,01
− 0,23 3.8±0,2 10,0±0,3

200,0 dix 0,38+0,01


− 0,10 1.20+0,01
− 0,08 2.9±0,1 8.0±0,1

200,0 30 0,92+0,01
− 0,16 1,72+0,01
− 0,09 2.5±0,1 6.7±0,1

MedAustron 99.35 dix 2.10+0,01


− 0,07 1.08+0,01
− 0,04 2.5±0,1 4.2±0,1

99.35 30 2,99+0,01
− 0,07 1,93+0,01
− 0,04 2.8±0,1 3.7±0,1

149.05 dix 1,37+0,01


− 0,02 0,82+0,01
− 0,12 2.3±0,1 4.3±0,1

149.05 30 1,91+0,01
− 0,04 1.32+0,01
− 0,05 2.4±0,1 3.8±0,1

198,80 dix 1.06+0,01


− 0,03 0,61+0,01
− 0,10 2.2±0,1 4.3±0,1

198,80 30 1,46+0,01
− 0,03 1.01+0,01
− 0,04 2.1±0,1 3.8±0,1

RPTC 100,7 dix 10h60−+0,04


0,06 4.03+0,01
− 0,12 5.4±0,1 6.2±0,1

100,7 30 12h58−+0,04
0,05 5.09+0,02
− 0,09 5.5±0,1 5.7±0,1

150,6 dix 6,99+0,02


− 0,04 2,71+0,01
− 0,08 4.0±0,1 5.5±0,1

150,6 30 8.22+0,03
− 0,04 3.41+0,01
− 0,05 3.9±0,1 4.7±0,1

200,5 dix 5h35−+0,02


0,03 2.10+0,01
− 0,09 3.7±0,1 5.5±0,1

200,5 30 6.24+0,02
− 0,03 2,68+0,01
− 0,05 3.4±0,1 4.7±0,1

LhARA 127,0 dix 0,59+0,01


− 0,10 0,64+0,01
− 0,07 2.3±0,1 4.3±0,1

127,0 30 1,37+0,01
− 0,04 1,39+0,01
− 0,10 2.5±0,1 3.5±0,1

TCAPABLE6.3 : Résultats de la minimisation symétrique de la taille du faisceau avec la conception de buse optimisée pour chacune
des paramétrisations de faisceau données dans le tableau6.2et pour des entrefers de 10 et 30 cm.

6.2.3 Résultats

Les résultats des minimisations de la taille des faisceaux symétriques et unidirectionnels sont résumés
dans les tableaux.6.3et6.4, respectivement. Les incertitudes indiquées ont été calculées selon la méthode
décrite dans la sectionA.2. Pour le cas de MedAustron, seules les configurations correspondant à des
paramétrisations à coefficients de corrélation positifs sont répertoriées. Des valeurs très similaires ont été
obtenues avec des coefficients négatifs.
Les meilleurs résultats ont été observés pour les paramétrisations LhARA et MedAustron. En
considérant un entrefer de 10 cm, les poutres avec un FWHM . 1 mm dans au moins une direction
pourrait être obtenu à toutes les énergies considérées et en utilisant une minimisation à la fois
unidirectionnelle et symétrique. De même, un hFWHM≤1,01 mm pourrait être atteint avec le modèle
de faisceau ICPO, mais uniquement dans le schéma de minimisation unidirectionnel et au détriment
d'une grande extension (FWHM>20 mm) dans la direction orthogonale. Les tailles minimales de
faisceaux obtenues pour la paramétrisation RPTC allaient de 2 mm à 200 MeV à environ 4 mm à
134 Chapitre 6. Développement d'une conception de buse à minifaisceau

Minimisation de la taille du faisceau unidirectionnel

Facilité Configuration Taille et divergence du faisceau

E[MeV] Entrefer [cm] hFWHM [mm] vFWHM [mm] σX'[mrad] σoui'[mrad]

OIPC 100,0 dix 1.01+0,01


− 0,36 49,0+0,2
− 1.2 14.9±0,3 27.1±0,4

100,0 30 1,86+0,01
− 0,38 56,7+0,2
− 1.3 12.4±0,3 25,8±0,5

150,0 dix 0,89+0,01


− 0,64 21,0+0,1
− 0,7 10,0±0,2 13.5±0,3

150,0 30 1,48+0,01
− 0,21 27,8+0,1
− 0,8 8.3±0,2 13.8±0,3

200,0 dix 0,35+0,01


− 0,11 23,7+0,1
− 0,2 4.4±0,1 4.8±0,1

200,0 30 0,85+0,01
− 0,09 13.7+0,1
− 0,4 2.9±0,1 1.9±0,1

MedAustron 99.35 dix 7,98+0,03


− 0,23 0,99+0,01
− 0,04 5.0±0,1 4.5±0,1

99.35 30 9h40−+0,03
0,25 1,86+0,01
− 0,04 5.0±0,1 4.1±0,1

149.05 dix 4,97+0,02


− 0,20 0,66+0,01
− 0,69 3.9±0,1 4.7±0,1

149.05 30 5,63+0,02
− 0,24 1h30−+0,01
0,05 3.7±0,1 4.0±0,1

198,80 dix 2.24+0,01


− 0,18 0,54+0,01
− 0,06 1,5±0,1 4.4±0,1

198,80 30 4,57+0,01
− 0,20 0,99+0,01
− 0,05 3.2±0,1 3.9±0,1

RPTC 100,7 dix 22h33−+0,08


0,12 3.37+0,01
− 0,01 11.2±0,1 7.6±0,1

100,7 30 28h40−+0,10
0,18 4.38+0,01
− 0,02 11.6±0,1 6.7±0,1

150,6 dix 8.81+0,03


− 0,19 2,52+0,01
− 0,03 5.6±0,1 6.1±0,1

150,6 30 13.14+0,04
− 0,27 3.20+0,01
− 0,04 6.5±0,1 5.3±0,1

200,5 dix 6,78+0,02


− 0,18 2.10+0,01
− 0,03 2.6±0,1 5.5±0,1

200,5 30 6,90+0,02
− 0,12 2,61+0,01
− 0,03 4.1±0,1 4.9±0,1

TCAPABLE6.4 : Résultats de la minimisation de la taille du faisceau unidirectionnel avec la conception de buse


optimisée pour chacune des paramétrisations de faisceau données dans le tableau6.2et pour des entrefers de 10
et 30 cm. Les configurations présentées correspondent à la définition minimale de hFWHM dans le cas des
paramétrages ICPO et à la définition minimale de vFWHM dans tous les autres cas. Pour les paramétrisations
LhARA, les résultats de minimisation unidirectionnelle et symétrique étaient identiques et ne sont donc pas à
nouveau répertoriés dans ce tableau.
6.3. Analyse comparative des performances des buses 135

100 MeV pour un entrefer de 10 cm. Bien que de telles tailles de faisceaux puissent être intéressantes dans le contexte de
l’amélioration des techniques PBS actuelles et de la thérapie GRID ou réseau, elles sont probablement trop grandes pour
les applications en MBRT.
Pour l'entrefer de 30 cm, des minifaisceaux n'ont pu être obtenus qu'à une énergie de faisceau de 200 MeV et
uniquement pour les paramétrages de sources ICPO et MedAustron. Pour toutes les énergies, les tailles
minimales de faisceau correspondant à l’entrefer de 30 cm étaient généralement de 0,4 à 0,9 mm plus grandes
que celles obtenues avec l’entrefer de 10 cm. En ce qui concerne les faisceaux de plus faible énergie, un très bon
résultat a pu être obtenu pour la paramétrisation LhARA, donnant une taille de spot d'environ 1,38 mm FWHM
dans les deux directions. Bien que cela ne satisfasse pas à la définition du minifaisceau utilisée dans cette thèse, il
pourrait néanmoins être suffisamment petit pour effectuer le MBRT. En effet, Peucelleet coll.[Peucelle 2015b] ont
signalé des tailles de faisceau à l'entrée fantôme d'environ 1,4 mm FWHM lors de leur première expérience de
minifaisceau.
Concernant la divergence du faisceau à la position cible, les valeurs<7 mrad ont été observés
pour toutes les configurations symétriquement minimisées à l'exception deσoui'pour le modèle de
faisceau ICPO. De même, les divergences des faisceaux minimisés unidirectionnellement restent
inférieures à la tolérance de 15 mrad établie en section4.2.1(l'exception étantσoui'pour le modèle de
faisceau ICPO à 100 MeV).
Comparaison des paramétrisations de faisceau dans le tableau6.2, on constate que, si la taille du
faisceau à l'entrée de la buse est comparable pour les cas MedAustron, RPTC et LhARA, des différences
importantes sont principalement observées pour les divergences du faisceau et par conséquent pour les
émittances. En fait, les meilleurs résultats de minimisation du faisceau ont été obtenus lorsque le faisceau
entrant dans la buse était presque parallèle, c'est-à-direσX',σoui'.0,5 mrad. En dehors de cela, de bons
résultats ont également été trouvés pour des paramétrisations caractérisées par des coefficients de
corrélation extrêmes, comme dans le cas du faisceau ICPO à 200 MeV.

À partir de ces observations, une évaluation plus systématique de la taille minimale du faisceau en
fonction des paramètres initiaux du faisceau a été réalisée et présentée dans la section suivante.

6.3 Analyse comparative des performances des buses

Afin de déterminer quels paramètres de source sont requis pour la génération de minifaisceau avec la nouvelle
conception de buse, une exploration approfondie de l'espace des paramètres correspondant a été réalisée en
effectuant des simulations de minimisation de la taille du faisceau pour divers paramétrages du faisceau à
l'entrée de la buse. Encore une fois, les deux tailles d'entrefer ont été prises en compte, mais seules les énergies
de faisceau de 100 et 200 MeV ont été évaluées. Les détails et les résultats des simulations d'analyse comparative
sont présentés ci-dessous tandis que la discussion est reportée à la section
6.5.

6.3.1 Détails des simulations

L'étude comparative consistait en des simulations de minimisation de la taille du faisceau effectuées pour
de nombreuses paramétrisations différentes de la source de faisceau, construites en faisant varier les six
paramètres de la source de faisceau duÉmissionsource (σX,σoui,σX',σoui',rxx'etraaa').Concrètement, 9 couples
de valeurs deσXetσoui, 8 valeurs pour chacunσX'etσoui'et 11 valeurs pour chacunrxx'et raaa'ont été considerés

[σX;σoui](en mm)[3,5 ; 5,0], [4,0; 4,0], [5,0; 3,5], [6,5; 10,0], [8,0; 8,0], [10,0; 6,5], [10,0 ; 15,0],
[15,0 ; 10,0] et [15,0 ; 15,0]

σX'/σoui'(en mrad)0,1, 0,5, 1,0, 3,0, 5,0, 7,5, 10,0 et 15,0

rxx'/raaa' - 1, -0,95, -0,9, -0,8, -0,4, 0,0, 0,4, 0,8, 0,9, 0,95 et 1,0
136 Chapitre 6. Développement d'une conception de buse à minifaisceau

et toutes les combinaisons possibles ont été évaluées, donnant un nombre total de 9×8×8×11× 11 =
69 696 paramétrages simulés. La répartition de l'énergie du faisceau était le seul paramètre de la
source de faisceau qui ne variait pas et pour lequel une valeur constante de 1 % était supposée.
Pour chaque paramétrisation du faisceau, la taille du faisceau au niveau de la cible a été minimisée
comme auparavant en simulant différentes configurations quadripolaires. Cependant, par rapport aux
procédures présentées dans les sections5.3et6.2plusieurs modifications mineures ont été introduites afin
de réduire le nombre total de configurations à simuler.
Premièrement, seule la minimisation symétrique a été prise en compte, motivée par le fait que
seules des différences relativement faibles ont été observées entre les tailles de faisceau minimisées
symétriquement et unidirectionnellement présentées dans la section précédente. Cela a en outre
permis de restreindre les simulations à un plus petit nombre de configurations quadripolaires (11×
11) autour du minimum-Ωconfiguration (le minimum-Ωconfiguration a été préalablement estimée à
l'aide de calculs analytiques approximatifs). Des gradients de champ allant jusqu'à 0,8 T/cm ont été
considérés afin de rester dans les limites des électroaimants classiques.
Deuxièmement, une seule orientation des champs quadripolaires a été évaluée (Q1 se concentrant
horizontalement et Q2 se concentrant verticalement) car l'orientation inversée, qui correspond
essentiellement à l'interversion des axes horizontal et vertical, était déjà implicitement prise en compte par
les paramétrages de la source de faisceau (pour chaque paramétrage (pX,poui) = (p1,p2)la transposition (pX,
poui) = (p2,p1)a également été envisagée).

6.3.2 Résultats

Les résultats des simulations comparatives ont montré que la taille du faisceau à l’entrée de la buse n’a
pratiquement aucune importance pour la taille minimale du faisceau pouvant être obtenue à la position cible.
D’autre part, une forte dépendance à l’égard de la divergence initiale du faisceau et du coefficient de corrélation a
été trouvée. Cela peut s'expliquer en comparant les plages de valeurs considérées des paramètres : alors que les
tailles de faisceau les plus petites et les plus grandes sont séparées par un facteur cinq, les divergences
respectives diffèrent de plus de deux ordres de grandeur et les coefficients de corrélation évalués couvrent toute
la plage de valeurs des paramètres. valeurs possibles. Cependant, considérer différentes tailles de faisceau
initiales, en particulier des valeurs beaucoup plus petites, ne fournirait probablement pas de nouvelles
informations puisque le faisceau satisferait immédiatement à la condition du minifaisceau.

Il a par ailleurs été observé que le hFWHM minimum dépend uniquement des valeurs initiales de
σX'etrxx'tandis que le vFWHM minimum est déterminé parσoui'etraaa'.Cela signifie que les dynamiques
des faisceaux horizontaux et verticaux ne sont pas corrélées, ce qui, comme indiqué précédemment,
était attendu pour une buse contenant uniquement des composants optiques à faisceau linéaire. Par
conséquent, pour une analyse des résultats de l’étude de benchmarking, il suffit de considérer le
hFWHM minimum en fonction deσX'etrxx'et le vFWHM minimum en fonction deσoui'etraaa'.

Une telle analyse est illustrée dans la figure6.2pour les différentes combinaisons des
énergies de faisceau et des entrefers considérés. La couleur des carrés de chaque panneau
représente l'ampleur du FWHM minimum pour les paramètres initiaux correspondants. Une
couleur rouge indique un FWHM de≤1 mm et marque ainsi une paramétrisation adaptée à la
génération de minifaisceaux.
Les plus petites tailles de faisceaux ont été obtenues pour des paramétrisations présentant des valeurs
extrêmes du coefficient de corrélation ou de petites divergences. Sauf dans le cas d'un faisceau de 100
MeV dans un entrefer de 30 cm, des minifaisceaux pourraient toujours être obtenus si l'un ou l'autre|rxx'|,|
raaa'|=1 ouσX',σoui'=0,1 mrad, indépendamment des autres valeurs des paramètres. En dehors de cela, un
FWHM≤1 mm a également été observé pour quelques paramétrisations avec des valeurs plus modérées de
0,8≤ |rxx'|,|raaa'| ≤0,95 etσX',σoui'=0,5 ou 1 mrad, notamment pour un entrefer de 10 cm.
6.3. Analyse comparative des performances des buses 137

FIGURE6.2 : Taille minimale du faisceau pouvant être obtenue avec la conception de buse optimisée pour
différents paramétrages de faisceau à l'entrée de la buse. Ligne du haut : hFWHM minimal en fonction de la
valeur initiale σX'etrxx'.Rangée du bas : vFWHM minimal en fonction de la valeur initialeσoui'etraaa'.Une couleur
rouge indique une paramétrisation du faisceau adaptée à la génération de minifaisceaux. Notez les échelles non
linéaires des axes x et y.

Plus de paramétrisations ont donné des vFWHM submillimétriques que des hFWHM, comme le
montre la comparaison des lignes du haut et du bas de la figure.6.2. Cette asymétrie résulte du fait
que seul le cas où Q1 se concentre horizontalement et Q2 se concentre verticalement a été évalué.
Puisque la distance entre Q2 et la position cible est plus courte, il est plus facile de produire un
FWHM plus petit dans le plan dans lequel Q2 se concentre. À l’inverse, un nombre plus élevé de
paramétrisations donnerait des hFWHM submillimétriques si l’orientation des quadripôles était
inversée.
Des exemples numériques concrets de paramétrisations de faisceaux et de tailles de faisceaux symétriquement
minimisées respectives sont donnés dans le tableau.6.5. Le tableau répertorie le meilleur résultat de chaque énergie de
faisceau et entrefer considéré selon quatre sous-ensembles différents de toutes les paramétrisations de la source de
faisceau :

a) aucune contrainte sur les paramétrages des sources (configurations globales minimales)

b) uniquement les paramétrages sources satisfaisant|rxx'|,|raaa'| ≤0,95 etσX',σoui'≥0,5 mrad

c) uniquement les paramétrages sources satisfaisant|rxx'|,|raaa'| ≤0,95 etσX',σoui'≥1,0 mrad

d) uniquement les paramétrages de source satisfaisantrxx'=raaa'=0

Il convient de noter que le tableau6.5ne répertorie qu'un seul exemple par sous-ensemble, énergie de faisceau et
entrefer et que généralement d'autres paramétrages de source permettent d'obtenir les mêmes tailles de
faisceau minimales. Les incertitudes indiquées dans le tableau ont été calculées selon la méthode décrite dans la
sectionA.2.
Groupe a dans le tableau6.5montre que la nouvelle conception de la buse permet d'obtenir des tailles de
faisceau aussi petites que 0,66 mm et 0,33 mm FWHM dans le cas d'un entrefer de 10 cm et pour des énergies de
faisceau de 100 et 200 MeV, respectivement. Les configurations minimales globales ont toutes produit des spots
de faisceau symétriques avec hFWHM et vFWHM égaux. Il convient de souligner que
138 Chapitre 6. Développement d'une conception de buse à minifaisceau

Configuration Taille du faisceau et divergence à la cible Paramétrage du faisceau à l'entrée de la buse

E Trou d'air hFWHM vFWHM σX' σoui' σX σoui σX' σoui' rxx' raaa'

[MeV] [cm] [mm] [mm] [mrad] [mrad] [mm] [mm] [mrad] [mrad]

un)aucune contrainte (minimum global)

100 dix 0,66+0,01


− 0,23 0,66+0,01
− 0,34 5.5±0,2 8.3±0,3 6.5 10,0 3.0 10,0 - 1h00 - 1h00

100 30 1,67+0,01
− 0,15 1,67+0,01
− 0,11 3.4±0,1 5.7±0,1 4.0 4.0 0,1 0,1 0,90 0,95
200 dix 0,33+0,01
− 0,73 0,35+0,01
− 0,23 5.2±0,2 8.1±0,2 8.0 8.0 7.5 3.0 - 1h00 - 1h00

200 30 0,87+0,01
− 0,10 0,87+0,01
− 0,11 2.7±0,1 5.0±0,1 4.0 4.0 0,1 0,1 0,95 - 0,80

b)|rxx'|,|raaa'| ≤0,95 etσX',σoui'≥0,5 mrad

100 dix 0,92+0,01


− 0,20 0,73+0,01
− 0,11 3.8±0,2 5.5±0,1 5.0 3.5 0,5 0,5 - 0,95 - 0,95

100 30 1,79+0,01
− 0,15 1,70+0,01
− 0,18 3.2±0,1 6.6±0,2 3.5 5.0 0,5 0,5 0,95 - 0,95

200 dix 0,71+0,01


− 0,07 0,45+0,01
− 0,10 2.9±0,1 5.8±0,1 4.0 4.0 0,5 0,5 - 0,95 - 0,95

200 30 1.27+0,01
− 0,25 0,94+0,01
− 0,09 3.0±0,1 4.3±0,1 5.0 3.5 0,5 0,5 0,95 - 0,95

c)|rxx'|,|raaa'| ≤0,95 etσX',σoui'≥1,0 mrad

100 dix 1.32+0,01


− 0,13 0,89+0,01
− 0,15 3.1±0,1 7.8±0,2 3.5 5.0 1.0 1.0 0,95 - 0,95

100 30 2.12+0,01
− 0,24 1,79+0,01
− 0,07 3.8±0,2 4.8±0,1 5.0 3.5 1.0 1.0 0,95 - 0,95

200 dix 1.22+0,01


− 0,11 0,66+0,01
− 0,10 2.5±0,1 7.5±0,1 3.5 5.0 1.0 1.0 0,95 - 0,95

200 30 1,58+0,01
− 0,05 1.08+0,01
− 0,17 2.5±0,1 6.8±0,1 3.5 5.0 1.0 1.0 0,95 0,95

d)rxx'=raaa'=0

100 dix 0,78+0,01


− 0,16 0,71+0,01
− 0,82 3.3±0,1 6.4±0,1 4.0 4.0 0,1 0,1 0,00 0,00
100 30 1,74+0,01
− 0,07 1,70+0,01
− 0,15 3.2±0,1 6.8±0,2 3.5 5.0 0,1 0,1 0,00 0,00
200 dix 0,54+0,01
− 0,13 0,40+0,01
− 0,09 2.8±0,1 6.2±0,1 4.0 4.0 0,1 0,1 0,00 0,00
200 30 1.06+0,01
− 0,07 0,94+0,01
− 0,17 2.5±0,1 6.2±0,1 3.5 5.0 0,1 0,1 0,00 0,00

TCAPABLE6.5 : Résultats de l'étude comparative : Tailles minimales de faisceau au niveau de la cible qui peuvent être
obtenues avec la conception optimisée de la buse pour différentes paramétrisations de faisceau à l'entrée de la buse. A
noter que dans de nombreux cas, plusieurs paramétrisations de faisceaux ont permis d'obtenir la même taille minimale
de faisceau, cependant une seule paramétrisation est répertoriée pour chaque contrainte, énergie de faisceau et
longueur d'entrefer.
6.4. Simulation des distributions de doses 139

il était possible d'obtenir les tailles minimales de faisceau même avec des valeurs initiales très grandes de
la taille du faisceau (σoui=10 mm correspondant à un hFWHM de 23,5 mm) et divergence (par ex. σX'=7,5 ou
σoui'=10 mrad), cependant un coefficient de corrélation maximal de±1 était nécessaire dans ces cas. D'un
autre côté, des configurations minimales étaient également réalisables avec des coefficients de corrélation
moins extrêmes, mais seulement à une divergence minimale de 0,1 mrad.
Restreindre la plage des valeurs considérées pour le coefficient de corrélation à|r|≤0,95 et le fait
de placer une limite inférieure sur la divergence initiale (cas b et c) entraîne une augmentation
notable de la taille minimale du faisceau. ExigerσX',σoui'≥1,0 mrad et en considérant un entrefer de 10
cm, la taille minimale du faisceau double environ. Dans le cas d’un entrefer de 30 cm, l’augmentation
relative est bien moindre.
Enfin, il convient de noter que tous les cas répertoriés dans le tableau6.5présentent une divergence de
faisceau modérée à la position cible de . 8 mrad qui peut être considéré comme adapté aux applications
MBRT. Notez que la divergence verticale était toujours plus grande que la divergence horizontale, ce qui
peut s'expliquer par la distance plus courte entre le quadripôle à focalisation verticale (Q2) et la position
cible. Cela implique une distance focale plus courte, ce qui signifie que des angles de déviation légèrement
plus grands sont nécessaires.

La combinaison des résultats de la section précédente avec ceux de l’étude comparative


conduit à la conclusion suivante :

Avec un entrefer de 10 cm,la nouvelle conception de la buse permet la génération de


minifaisceaux à focalisation magnétique pour des énergies de faisceau comprises entre 100
et 200 MeVsi soit

1. la divergence du faisceau entrant dans la buse est . 0,5 mrad et le


coefficient de corrélation satisfait|r|&0,8, ou

2. la divergence du faisceau entrant dans la buse est . 0,1 mrad, quel que soit le
coefficient de corrélation.

Bien que la taille du faisceau à l'entrée de la buse ne semble pas jouer un rôle, il convient de noter que
seules les valeurs allant jusqu'àσ= 15 mm ont été évalués. Cependant, cette valeur maximale correspond
déjà à un FWHM d'environ 3,5 cm et des tailles de faisceau beaucoup plus grandes sont généralement
évitées afin de conserver un diamètre de tube de faisceau raisonnablement petit. Considérant ainsi une
taille initiale maximale du faisceau deσ= 15 mm, équation (3.9) implique des limites supérieures pour
l'émittance de 14 mm mrad ou 4,7 mm mrad pour la première et la deuxième condition, respectivement.
Ces aspects sont abordés plus en détail au chapitre9.

6.4 Simulation des distributions de doses

Pour conclure l'étude de la conception optimisée de la buse, des simulations des dépôts de dose dans
un fantôme d'eau ont été réalisées pour les cas de paramétrisation des faisceaux MedAustron et
LhARA. Les distributions de doses ont été analysées en fonction de l'élargissement du minifaisceau,
de l'évolution du PVDR en fonction de la profondeur de l'eau et des profils de dose en profondeur le
long d'une région de pic et de vallée. Les sous-sections suivantes présentent les détails des
simulations ainsi que les résultats de ces analyses tandis que leur discussion est reportée à la section
6.5.
140 Chapitre 6. Développement d'une conception de buse à minifaisceau

Configuration Mini-poutres crayon Minifaisceaux planaires

E[MeV] Entrefer [cm] CCTh[mm] cctv[mm] CCTh[mm]

LhARA
127 dix 4.0 4.4 4.0
127 30 3.9 4.5 3.9

MedAustron
100 dix 2.8 3.4 2.8
100 30 3.1 4.1 3.1

150 dix 4.5 4.7 4.5


150 30 4.4 4.8 4.4

200 dix 6.8 4.2 6.8


200 30 6.5 3.9 6.5

TCAPABLE6.6 : Horizontal (ctch) et vertical (ctcv) distances centre à centre entre les minifaisceaux utilisés dans les
simulations de dose avec la nouvelle buse minifaisceau. Les distances ont été évaluées à partir des distributions
de doses avec une incertitude de±0,1 mm.

6.4.1 Détails de la simulation

Les simulations ont été réalisées avec les paramétrisations de faisceaux MedAustron et LhARA répertoriées
dans le tableau6.2. Toutes les énergies des faisceaux (100, 127, 150 et 200 MeV) ainsi que les deux
longueurs d'entrefer (10 et 30 cm) ont été évaluées. Les aimants quadripolaires ont été réglés selon les
configurations utilisées pour obtenir les minima symétriques présentés dans le tableau6.3. Deux modèles
d'irradiation ont été considérés : une grille de 25 minifaisceaux en forme de crayon et un réseau de 5
minifaisceaux plans verticaux.
Chiffre6.3et le chiffre6.4montrer des cartes de dose latérales et longitudinales pour chacun des cas
évalués à des entrefers de 10 et 30 cm, respectivement. Les modèles de minifaisceau ont été créés comme
la somme de plusieurs irradiations à un seul point qui ont été réalisées en déviant latéralement le
minifaisceau vers les positions respectives. Ceci a été réalisé grâce aux champs dipolaires magnétiques
dans les aimants de balayage (SM1 et SM2) qui ont été simulés à l'aide du DipôleAimantfonctionnalité dans
TOPAS. Notez que les minifaisceaux planaires ont également été obtenus par balayage magnétique,
chaque colonne verticale étant constituée de 50 positions de points individuelles.
Pour chaque énergie de faisceau, longueur d'entrefer et configuration de minifaisceau, l'espacement
entre les minifaisceaux a été ajusté de telle sorte que l'homogénéisation latérale des doses de crête et de
vallée se produise à la profondeur du pic de Bragg. Tableau6.6résume les distances CTC respectives à
l'entrée fantôme. Notez que des distances horizontales et verticales distinctes ont été utilisées pour les
motifs de grille. La superficie totale couverte variait de 1,4×2 cm2à 3×2 cm2. Des tailles de champ similaires
ont également été évaluées dans des études pMBRT précédentes [De Marzi 2018,Peucelle 2015b, Prix
2018].
La cible d'irradiation était un fantôme d'eau de dimensions 4 cm×4 cm×20 cm (5 cm×5 cm×30 cm
pour les simulations avec faisceaux de 200 MeV). Il a été placé de telle sorte que la face d'entrée
coïncide avec lecibleposition indiquée sur la figure6.1. Une instance de TOPASDoseÀEaumarqueur
avec une taille de voxel de 0,1 mm×0,1 mm×1 mm a été utilisé pour enregistrer les distributions de
dose en trois dimensions. Les distributions ont été analysées en fonction de l'évolution de la taille du
minifaisceau et du PVDR en fonction de la profondeur dans le fantôme. De plus, les profils de dose en
profondeur le long du pic central et d'une région de vallée adjacente ont été comparés et le BEDR du
profil du pic central a été calculé. Les emplacements d'échantillonnage exacts des régions de pic et
de vallée sont indiqués dans les figures.6.3et
6.4respectivement par des points verts et rouges et des lignes pointillées.
Il convient de noter que la taille du minifaisceau a été évaluée en considérant la dose
6.4. Simulation

FIGURE6.3 : Répartitions de dose dans le fantôme d'eau pour des entrefers de 10 cm : Pour chaque combinaison de longueur d'entrefer et de configuration de mini-faisceau, la
section transversale latérale à l'entrée du fantôme (panneau de gauche) et la section transversale longitudinale àoui=0 cm (panneau droit) sont affichés. Les points/lignes
pointillées verts et rouges indiquent respectivement les régions de pic et de vallée considérées. Notez les différentes dimensions pour les boîtiers de 200 MeV.
FIGURE6.4 : Répartitions de dose dans le fantôme d'eau pour des entrefers de 30 cm : Pour chaque combinaison de longueur d'entrefer et de configuration de mini-faisceau, la
section transversale latérale à l'entrée du fantôme (panneau de gauche) et la section transversale longitudinale àoui=0 cm (panneau droit) sont affichés. Les points/lignes
pointillées verts et rouges indiquent respectivement les régions de pic et de vallée considérées. Notez les différentes dimensions pour les boîtiers de 200 MeV.
142
6.4. Simulation des distributions de doses 143

FIGURE6.5 : Comparaison des distributions de doses : Rangée du haut : hFWHM du minifaisceau central en fonction de la
profondeur dans le fantôme d'eau. Rangée du milieu : courbes de dose en profondeur en pourcentage le long des
régions de pic (lignes pleines) et de vallée (lignes pointillées). Rangée du bas : PVDR en fonction de la profondeur dans le
fantôme d'eau. Les barres d'incertitude pour les valeurs FWHM et PVDR sont plus petites que les marqueurs.

distribution du seul minifaisceau central, c'est-à-dire sans les apports de dose des spots
environnants. L'élargissement du faisceau ainsi déterminé était donc identique pour les
minifaisceaux planaires et en forme de crayon. De plus, seul le hFWHM a été déterminé.

6.4.2 Résultats

Les résultats des analyses sont résumés dans la figure6.5qui montre l'élargissement du
minifaisceau central, les profils de dose en profondeur et l'évolution du PVDR pour tous les cas
considérés. De plus, le tableau6.7compile le hFWHM et le PVDR à l'entrée fantôme et à la
profondeur du pic de Bragg et répertorie le BEDR pour tous les cas. Les barres d'incertitude
illustrées dans la figure6.5(plus petit que les marqueurs) et les incertitudes indiquées dans le
tableau6.7ont été calculés selon les méthodes décrites dans la sectionA.3en annexeUN.
L'incertitude relative globale des distributions de doses était≤0,65% dans tous les cas.

Élargissement du faisceau

La rangée supérieure de la figure6.5illustre comment les minifaisceaux s'élargissent à mesure qu'ils se propagent dans le
fantôme d'eau. Cela montre que le taux d'élargissement diminue à mesure que l'énergie du faisceau augmente, ce qui
est une conséquence du fait que les faisceaux de plus haute énergie subissent moins de diffusion latérale. Cela peut déjà
être vu à partir de l'équation (1.10), ce qui indique une relation réciproque entre les
144 Chapitre 6. Développement d'une conception de buse à minifaisceau

Configuration hFWHM [mm] PVDR BEDR


Modèle E[MeV] Entrefer [cm] entrée du pic Bragg entrée du pic Bragg

MedAustron

grille de crayon 99.35 dix 1.04±0,01 3,98±0,01 121,5±0,1 1.10±0,01 1.14±0,01


minifaisceaux 99.35 30 1,88±0,01 4.37±0,01 6,79±0,01 1.11±0,01 2.11±0,01

149.05 dix 0,80±0,01 7.53±0,03 2135±dix 1.04±0,01 0,19±0,01


149.05 30 1.26±0,01 7,74±0,03 572±1 1.03±0,01 0,45±0,01

198,80 dix 0,61±0,01 12.24±0,02 4529±5 1.05±0,01 0,06±0,01


198,80 30 0,98±0,01 12h30±0,02 1524±1 0,98±0,01 0,16±0,01

tableau de planaire 99.35 dix 1.04±0,01 3,98±0,01 48.25±0,06 1.02±0,01 1,70±0,01


minifaisceaux 99.35 30 1,88±0,01 4.37±0,01 3.38±0,01 1.01±0,01 2,79±0,01

149.05 dix 0,80±0,01 7.53±0,03 581±3 1h00±0,01 0,60±0,01


149.05 30 1.26±0,01 7,74±0,03 141.2±0,2 1.01±0,01 1.06±0,01

198,80 dix 0,61±0,01 12.24±0,02 1594±1 1.03±0,01 0,21±0,01


198,80 30 0,98±0,01 12h30±0,02 699,6±0,7 1.03±0,01 0,42±0,01

LhARA

grille de crayon 127 dix 0,56±0,01 5,78±0,02 6511±17 1.14±0,01 0,09±0,01


minifaisceaux 127 30 1,29±0,01 6.04±0,02 499±1 1.09±0,01 0,45±0,01

tableau de planaire 127 dix 0,56±0,01 5,78±0,02 705±1 1.04±0,01 0,57±0,01


minifaisceaux 127 30 1,29±0,01 6.04±0,02 56,76±0,06 1.02±0,01 1,39±0,01

TCAPABLE6.7 : FWHM du minifaisceau central et PVDR à l'entrée fantôme et profondeur du pic de Bragg et
BEDR des distributions de dose maximale simulées avec la nouvelle buse du minifaisceau.

l'angle de diffusion coulombienne multiple et l'impulsion des particules. Il convient de noter que, malgré le taux
d'élargissement plus faible, l'élargissement total du faisceau depuis l'entrée jusqu'au pic de Bragg est plus
important en raison de la plus longue portée des faisceaux de plus haute énergie.
En comparant les cas des entrefers de 10 et 30 cm, on constate que les faisceaux correspondants
s'élargissent de façon très similaire, à ceci près que le FWHM est globalement plus grand pour l'entrefer de
30 cm. Il est intéressant de noter que cette différence de FWHM est plus grande à l'entrée fantôme qu'à la
position du pic de Bragg (voir les valeurs numériques dans le tableau6.7), ce qui est probablement dû à une
différence de divergence des faisceaux à l'entrée fantôme. En effet, la divergence des faisceaux
correspondant à l'entrefer de 30 cm est environ 0,5 mrad plus petite que pour l'entrefer de 10 cm (voirσoui'
-colonne du tableau6.3). Notez que les courbes d’élargissement du faisceau pour les mini-faisceaux
planaires et en forme de crayon sont identiques car elles ont été évaluées à l’aide de la même simulation
de mini-faisceau unique.

Profils de dose en profondeur

La rangée du milieu sur la figure6.5affiche les profils de dose en profondeur de pointe et de vallée. Surtout dans
le cas des minifaisceaux en forme de crayon et pour les énergies≥127 MeV, les profils de pic présentent un pic de
Bragg considérablement réduit ainsi qu'un BEDR très faible. Comme discuté dans la section
2.5.1, cela présente une caractéristique caractéristique des minifaisceaux de protons qui est provoquée par la
diffusion des protons loin du centre du minifaisceau et conduisant ainsi à une diminution de la fluence des
protons. Dans les faisceaux plus grands, cette diffusion vers l’extérieur est au moins en partie compensée par la
diffusion des particules vers l’intérieur depuis la périphérie du faisceau. Par conséquent, la dégradation du pic de
Bragg est moins prononcée pour les minifaisceaux de plus grande taille (tels que les faisceaux de 100 MeV) ainsi
que pour les minifaisceaux planaires.
6.5. Discussion 145

Une autre observation dans ce contexte est que le pic de Bragg devient plus flou et que le BEDR
diminue pour les énergies plus élevées. En effet, la dispersion de la portée devient plus importante à
mesure que la portée augmente et que davantage de particules primaires sont perdues dans les
interactions nucléaires, ce qui entraîne une réduction de la hauteur du pic de Bragg. Les effets de l'énergie
du faisceau et de la taille (et de la forme) du mini-faisceau sont tous deux capturés quantitativement dans
le tableau.6.7: Les faisceaux de 100 MeV présentent un FWHM>1 mm et un BEDR>1 dans tous les cas. En
revanche, un BEDR<0,1 est observé pour les plus petits minifaisceaux en forme de crayon obtenus à 200
MeV et 127 MeV pour un entrefer de 10 cm.
Comme mentionné ci-dessus, une amélioration notable du BEDR peut être obtenue avec les
minifaisceaux planaires. Cependant, ces cas présentent également une dose d’entrée dans la vallée
considérablement augmentée, ce qui entraîne une réduction du PVDR. Dans le cas des faisceaux de 100
MeV, une nouvelle amélioration du BEDR a été observée avec l'entrefer de 30 cm, qui peut être attribuée à
la taille sensiblement accrue du faisceau (FWHM = 1,9 mm). Cependant, la récupération (approximative) de
la forme standard du pic de Bragg entraîne également une multiplication par 18 de la dose dans la vallée
par rapport au cas de l'entrefer de 10 cm.
Dans le cas d'un entrefer de 10 cm, les profils de crête des faisceaux de 150 et 200 MeV présentent un
petit épaulement à une profondeur de 1 à 2 cm. Ceci peut être interprété comme la conséquence d'un
point focal situé à l'intérieur du fantôme qui conduit à une compensation des tendances convergentes
induites par la focalisation magnétique et des effets divergents dus à la diffusion latérale. En effet, en
inspectant les courbes d’élargissement du faisceau dans la rangée supérieure de la figure6.5, on observe
que le FWHM reste dans ces cas quasiment constant sur les 2 premiers cm alors qu'un élargissement
notable peut être distingué pour les faisceaux de 100 MeV et 127 MeV.

PVDR
La rangée du bas de la figure6.5montre l'évolution du PVDR en fonction de la profondeur dans le fantôme.
Il convient tout d'abord de remarquer que des valeurs & 50 très élevées ont pu être obtenues à faible
profondeur dans presque tous les cas (sauf pour des faisceaux planaires de 100 MeV avec un entrefer de
30 cm). Pour référence, des études antérieures avec des collimateurs mécaniques ont trouvé des valeurs
maximales de 8 à 25 [De Marzi 2018,Lee 2016,Peucelle 2015b] alors que des PVDR comparables ont été
trouvés dans d'autres évaluations sans collimateur de minifaisceaux en forme de crayon [Klodowska 2015].
Le PVDR le plus élevé (∼6500) est obtenu avec les minifaisceaux crayon de 127 MeV pour un entrefer de 10
cm. Cependant, il convient de souligner que le PVDR dépend fortement de la disposition des minifaisceaux
et de la distance entre les positions de sommet et de vallée. Il n’est donc pas surprenant qu’un PVDR 2,5 à
9,5 fois plus élevé ait été observé pour la grille de minifaisceaux en forme de crayon que pour les réseaux
de minifaisceaux planaires.
Comme indiqué ci-dessus, l'espacement des minifaisceaux a été ajusté de telle sorte que les doses de
crête et de vallée s'homogénéisent à la fin de la plage. Cela se reflète dans le fait qu'un PVDR≈1 à la
profondeur du pic de Bragg pourrait être atteint dans tous les cas. Pour le cas des minifaisceaux crayon de
100 MeV et d'un entrefer de 30 cm, cette exigence se traduisait cependant par un PVDR d'entrée
relativement faible de 6,8.
Enfin, les courbes PVDR des faisceaux de 127, 150 et 200 MeV présentent un court-épaulement à des
profondeurs d'environ 5 à 10 cm. Cela signifie qu'une modulation spatiale élevée de la dose pourrait être
maintenue jusqu'à ces profondeurs, ce qui en pratique pourrait s'avérer très avantageux en termes
d'augmentation de l'épargne tissulaire aux profondeurs intermédiaires.

6.5 Discussion
Une nouvelle conception de buse optimisée a été proposée dans ce chapitre et des études ont été présentées qui
démontrent sonaptitude à la génération de focalisations magnétiques et de numérisations
146 Chapitre 6. Développement d'une conception de buse à minifaisceau

minifaisceaux de protons. La conception utilisecomposants de ligne de lumière conventionnels(


électro-aimants quadripolaires et dipolaires, chambres d'ionisation) qui peuventfaciliter la
production et l’intégrationd'une telle buse à minifaisceau. Les principales caractéristiques de la
conception sont la disposition plus compacte des composants de la buse et la distance réduite entre
la sortie de la buse et la position cible (c'est-à-dire l'entrée du fantôme ou la peau du patient). Par
rapport aux buses PBS classiques, cela se traduit par undistance focale plus courte et surtout un
entrefer plus court.
Comme expliqué dans la section3.1.3, une distance focale aussi courte est nécessaire pour obtenir une
mise au point précise et donc des faisceaux de petite taille avec des faisceaux réalistes et non laminaires.
Un compromis doit cependant être trouvé afin de prendre en compte plusieurs contraintes pratiques.
D'une part, une distance minimale doit être maintenue entre la sortie de la buse et le patient pour
permettre la rotation du portique pour une irradiation multi-angle et laisser de la place pour l'application
de dispositifs de fixation (tels que des masques ou des cadres stéréotaxiques). Bien qu'il soit difficile
d'estimer la distance exacte nécessaire, Grevillotet coll.ont rapporté des configurations d'irradiation non
isocentriques avec des espaces d'air aussi petits que 18 à 22 cm pour les champs latéraux et 8 à 12 cm pour
les champs de sommet (c'est-à-dire des champs pointés vers le sommet du crâne) [Grévillot 2020]. De plus,
les buses PBS modernes autorisent régulièrement des distances minimales entre la sortie du museau et
l'isocentre de 3,6 cm [Kang 2020,Vilches-Freixas 2020] et plusieurs enquêtes sur le pMBRT ont utilisé des
entrefers de 5 à 7 cm (mesurés de la sortie du collimateur à l'entrée du fantôme) [Chariev 2020,De Marzi
2018,Peucelle 2015b,Lee 2016]. Un entrefer de 10 cm, pour lequel les meilleurs résultats ont été observés,
peut donc être considéré comme réaliste.
Un autre aspect important dans ce contexte est la distance entre les aimants de balayage et la cible.
Dans les buses PBS actuelles, cette distance est généralement assez longue (de l'ordre de 1,5 à 3 m [De
Marzi 2019b,Gillin 2010,Kang 2020]) afin d'obtenir de grandes tailles de champ au niveau de la cible et de
maintenir de petits angles d'inclinaison du faisceau. La taille maximale du champ est généralement
comprise entre 20×20 et 30×30 cm2[Gillin 2010,Kang 2020,Saini 2016,Forgeron 2009] ce qui pour une
distance de propagation de 1,5 m implique un angle de déviation maximum d'environ 5,7 degrés. Compte
tenu de l'entrefer de 10 cm, les distances entre les centres de SM2 et SM1 et la cible sont respectivement
de 47,5 et 72,5 cm. Pour un angle de déviation maximal similaire de 6 degrés, cela implique une taille de
champ maximale d'environ 10×15 cm2ce qui peut être considéré comme suffisant pour la plupart des
applications cliniques.
Outre la distance focale, un autre facteur important influençant la taille du faisceau cible est l'état du
faisceau entrant dans la buse. Comme indiqué dans la section3.1.3, le faisceau entrant doit posséder une
faible émissivité (plus précisément une petite divergence ou un fort coefficient de corrélation) afin de
permettre une focalisation serrée et donc la production de minifaisceaux. L’étude comparative présentée
dans la section6.3a montré que des minifaisceaux peuvent toujours être produits si la divergence initiale
est≤0,1 mrad our=±1. En fait, ce dernier résultat est trivial puisqu'une corrélation linéaire parfaite des
positions et des pentes des particules indique un faisceau laminaire qui peut toujours être focalisé sur un
seul point [Humphries 1990]. Cependant, en pratique, une corrélation parfaite est compliquée à atteindre
ou à maintenir en raison de différents phénomènes de croissance de l'émittance tels que des erreurs de
direction ou une diffusion du faisceau dans le gaz résiduel ou à d'autres interfaces.

Une approche plus réalisable pour l'approximation des conditions de faisceau laminaire pourrait donc être
une très petite divergence de faisceau. En effet, une divergence<0,1 mrad pourrait être disponible dans les futurs
systèmes d'accélérateurs (cf. modèle de faisceau de l'installation LhARA prévue dans le tableau6.2) et des
divergences encore légèrement plus grandes de∼0,5 mrad sont encore suffisants pour la génération de
minifaisceaux, comme démontré dans la section6.2. Surtout,des faisceaux présentant de telles divergences
peuvent être fournis par des installations déjà existantes telles que le système basé sur le synchrotron de
MedAustron. De plus, les résultats présentés dans la figure6.2et tableau6.5montrent que des divergences encore
plus importantes, de l'ordre de 1 mrad, peuvent suffire lorsqu'elles sont combinées à une forte
6.5. Discussion 147

Coefficient de corrélation|r|≥0,9 qui peut en principe être obtenu avec une séquence
appropriée de quadripôles et d'espaces de dérive.
À partir des sections6.2et6.3, on peut également conclure qu'un entrefer d'environ 10 cm sera nécessaire
pour produire des faisceaux de protons submillimétriques à des énergies autour de 100 MeV, car le FWHM
minimum pour l'entrefer de 30 cm était d'environ 1,4 à 1,7 mm. Bien que ces faisceaux soient trop grands pour
être qualifiés de minifaisceaux selon la définition utilisée dans cette thèse, de telles tailles de faisceaux pourraient
néanmoins être en mesure de fournir des niveaux considérables d'épargne des tissus normaux ainsi que des
améliorations de l'indice thérapeutique. Des études biologiques sont cependant nécessaires pour confirmer cette
hypothèse.
Enfin, les simulations dosimétriques présentées dans la section6.4ont montré des résultats très
prometteurs. Les doses élevées de PVDR (& 50) et les faibles doses de vallée qui pourraient être obtenues à
faible profondeur sont cruciales pour augmenter encore l'épargne normale des tissus et les tolérances de
dose. En particulier, une amélioration significative par rapport aux minifaisceaux générés par un
collimateur a été trouvée (voir aussi le chapitre8) pour lequel le PVDR maximal est généralement compris
entre 8 et 25 [De Marzi 2018,Guardiola 2017,Lee 2016,Peucelle 2015b,Tobola-Galus 2018].
À toutes les énergies, la réduction de la taille du faisceau (c'est-à-dire l'entrefer) et l'utilisation de grilles
de minifaisceaux en forme de crayon au lieu de réseaux de minifaisceaux planaires ont entraîné une
augmentation du PVDR mais également une diminution du BEDR dans les profils de pic. Généralement, un
BEDR>1 est préféré car cela signifie que la dose la plus élevée est déposée à la profondeur cible. A l’inverse,
la délivrance de doses cibles thérapeutiques à un BEDR 1 implique des doses maximales très élevées au
niveau de la peau et des tissus superficiels qui pourraient induire des effets secondaires indésirables. Il
convient toutefois de noter que ces doses maximales sont limitées à de très faibles volumes et peuvent
être compensées par des tolérances de dose accrues liées au PVDR élevé. Afin de déterminer la
combinaison optimale de la taille, de la forme et de la disposition des mini-faisceaux, des études
complémentaires (similaires aux travaux de Sammeret coll.[Sammer 2017]) sont requis.

En conclusion, ce chapitre présente unenouvelle conception de buse capable de générer des


minifaisceaux de protons focalisés magnétiquement à des énergies cliniquement pertinentes.
Il a pu être démontré que cette busepeut être utilisé en conjonction avec la technologie
existante (par exemple à l'installation MedAustron basée au synchrotron) et plus généralement les
conditions initiales du faisceau requises pour la génération de minifaisceaux ont été comparées.
Enfin, de premières simulations dosimétriques ont été réalisées dans lesquelles des minifaisceaux
plans et en forme de crayon ont été évalués. Une sélection des résultats présentés dans ce chapitre
ainsi que dans le chapitre5a été publié dans la revueRapports scientifiques[Schneider 2020] et une
demande de brevet pour la nouvelle conception de buse a été déposée (numéros de demande
19306515.8 et PCT/EP2020/082766).

Le chapitre suivant examinera l'utilisation d'ions hélium dans la MBRT comme alternative aux protons, ce qui
pourrait améliorer encore la distribution de dose et l'épargne tissulaire. Après cela, chapitre8 Nous reviendrons sur les
minifaisceaux à focalisation magnétique et comparerons l'approche développée dans ce chapitre aux techniques basées
sur un collimateur précédemment mises en œuvre.
149

Chapitre 7

Comparaison des minifaisceaux d'ions


protons et hélium

Un autre aspect considéré dans cette thèse était l’utilisation d’ions hélium pour le MBRT. Comme discuté
dans la section2.5.1, les minifaisceaux de protons connaissent un élargissement considérable à mesure
qu'ils se propagent à travers les tissus, ce qui d'une part contribue à obtenir une homogénéisation latérale
de la dose cible mais d'autre part conduit à une dégradation du BEDR et à un déclin rapide du PVDR. De
plus, les protons ne présentent qu’un LET relativement faible et donc un RBE similaire à celui des rayons X.

Les minifaisceaux composés d'ions carbone et oxygène ainsi que d'ions plus lourds pourraient
présenter une alternative pour améliorer ces défauts et ont déjà été envisagés dans plusieurs études [
Gonzalez 2017,Gonzalez 2018,Martínez-Rovira 2017a,Peucelle 2015a]. Cependant, les queues de
fragmentation peuvent devenir un problème car elles donnent lieu à des dépôts de dose non négligeables
au-delà du pic de Bragg qui nécessitent une attention particulière lors de la planification du traitement. De
plus, l’accélération de particules lourdes est plus coûteuse et ne peut aujourd’hui être réalisée que dans
relativement peu de centres à travers le monde.
Un bon compromis peut donc être l'utilisation d'ions plus légers comme l'hélium qui bénéficient
encore de la plupart des avantages dosimétriques des ions lourds tout en présentant simultanément une
section efficace de fragmentation nucléaire beaucoup plus faible. Dans le contexte de la MBRT, la diffusion
latérale réduite des ions hélium pourrait permettre d’améliorer le fractionnement spatial de la dose dans
les tissus de profondeur intermédiaire et le pic de Bragg plus élevé pourrait aider à retrouver la forme
standard de la courbe de Bragg. De plus, les ions hélium produisent un LET plus élevé que les protons, ce
qui entraîne une amélioration à la fois du RBE et de l'OER.Knäusl 2016].

Afin d'étudier ces hypothèses, des simulations comparatives du proton et de l'ion hélium (4Des
minifaisceaux ont été réalisés en considérant les distributions de dose et de LET dans un fantôme d'eau et
dans une cible sur la base d'images de tomodensitométrie d'une tête humaine. De plus, les SOBP créés
avec des minifaisceaux ont été évalués dans la cible de la tête humaine comme exemples de base de plans
de traitement MBRT au proton et à l'hélium. Enfin, une comparaison dosimétrique a également été réalisée
pour des faisceaux d'ions protons et hélium avec un FWHM de 3 mm, pour lesquels les faisceaux de
protons retrouvent leur forme standard de pic de Bragg [Peucelle 2016].
Ce chapitre est divisé en trois parties, dédiées à la mise en place des simulations
(section7.1), les résultats de simulation (section7.2) et la discussion des résultats (section
7.3). Toutes les simulations présentées dans ce chapitre ont été réalisées avec GATE version 8.0.

7.1 Détails de la simulation

7.1.1 Géométrie simulée


Une configuration théorique a été envisagée pour cette étude, composée d'un volume mondial rempli d'air
contenant uniquement une source de faisceau virtuelle et une cible d'irradiation. Cette géométrie simplifiée
150 Chapitre 7. Comparaison des minifaisceaux d'ions protons et hélium

a été choisi car il permettait de produire facilement des conditions initiales équivalentes pour les faisceaux
d'ions de protons et d'hélium. Deux cibles d’irradiation différentes ont été considérées :

• unfantôme d'eaude dimensions 10 cm×10 cm×10 cm et


• unCible CTbasé sur les images de tomodensitométrie d’une tête humaine.
La cible CT a été simulée à l'aide de GATEImageNestedParamètresSiedVolumefonctionnalité qui
permet de créer des volumes voxelisés avec un contrôle par voxel du matériau.
La source de faisceau virtuel était composée de cinq instances duFaisceau De Crayontype de source qui ont
été placés directement à l’entrée du fantôme d’eau et à 5 mm de la tête dans la cible CT, respectivement. Un
faisceau théorique avec une divergence de faisceau de 3 mrad a été considéré et deux tailles de faisceau
différentes ont été évaluées : 1 mm FWHM, correspondant aux minifaisceaux tels que définis dans la section4.2.1
et FWHM de 3 mm pour lesquels la forme standard du pic de Bragg des faisceaux de protons peut être récupérée
mais qui est toujours plus petite que les faisceaux crayon conventionnels et pourrait donc être utile pour la SFRT
et l'épargne tissulaire. Les deux paramétrages sources sont résumés dans le tableau7.1. Notez que les faisceaux
ont été supposés symétriques, c'est-à-dire que des valeurs identiques ont été utilisées pour les paramètres de
source horizontaux et verticaux. L'énergie du faisceau était de 100 MeV pour les protons et de 400 MeV pour les
ions hélium, ce qui correspond à une portée dans l'eau de 7,7 cm. La propagation de l'énergie était de 0,1 MeV
dans tous les cas.
Les sources de faisceaux ont été disposées pour former un réseau unidimensionnel de cinq faisceaux
en forme de crayon équidistants. Plusieurs distances CTC ont été évaluées : 3,5 et 2,0 mm pour les
faisceaux de 1 mm (ce dernier uniquement avec des ions hélium) et 3,7, 5, 7 et 10 mm pour les faisceaux
de 3 mm. Chiffre7.1montre des cartes de dose latérales et longitudinales pour les exemples de faisceaux
de protons et d'ions hélium de 1 mm.
Enfin, des exemples de base de plans de traitement MBRT ont été évalués. Pour cela, les SOBP
créés avec les faisceaux de protons et d’ions hélium de 1 mm ont été simulés dans la cible CT. Les
SOBP s'étendent sur 2 cm de profondeur (5,7 à 7,7 cm) et la méthode décrite par Jette et Chen [Jetté
2011] a été utilisé pour déterminer les énergies et les poids des faisceaux des différents pics de
Bragg vierges. Pour chaque type de particules, deux espacements de minifaisceaux ont été
considérés correspondant à des scénarios où l'homogénéisation latérale de la dose est atteinte au
bord distal du SOBP ou déjà au bord proximal. Les distances CTC respectives étaient de 3,5 et 2,5 mm
dans le cas des protons et de 2,0 et 1,8 mm dans le cas des ions hélium.

7.1.2 Grandeurs évaluées


La comparaison des faisceaux d'ions de protons et d'hélium était basée sur les distributions de dose et de
LET enregistrées dans les différentes cibles (à noter que l'accent était mis sur les minifaisceaux et que les
faisceaux de 3 mm n'ont été évalués qu'en ce qui concerne leurs distributions de dose dans le fantôme
d'eau). . De plus, les particules secondaires produites par les protons et les ions hélium

Étiquette Paramétrage du faisceau


(FWHM) σX/σoui[mm] σX'/σoui'[mrad] εX/εoui[mm mrad]

Poutres de 1 mm 0,425 3.0 16h00

Poutres de 3 mm 1.274 3.0 12.01

TCAPABLE7.1 : Paramétrages considérés de la source de faisceau : L'énergie du faisceau était toujours de 100 MeV pour les
protons et de 400 MeV pour les ions hélium. La répartition de l'énergie était de 0,1 MeV et la norme de rotation de
l'émittance était fixée ànégatif(comme expliqué dans la section4.1.3, leFaisceau De CrayonLe type de source dans GATE
utilise des paramètres d'entrée différents de ceux duÉmissionsource dans TOPAS). Notez que l'émittance a été calculée
commeεX/oui=π σX/ouiσX'/oui'ce qui implique querxx'/raaa'=0 (faisceau à sa position de taille).
7.1. Détails des simulations 151

FIGURE7.1 : Distributions de doses des minifaisceaux de protons et d'ions hélium (1 mm FWHM) dans le
fantôme d'eau, enregistrées à une taille de voxel de 0,1 mm×1 mm×1 mm. La coupe latérale à l'entrée
fantôme (colonne de gauche) et la coupe longitudinale àoui=0 cm (colonne de droite) sont affichés. Les
points/lignes pointillées verts et rouges indiquent respectivement les régions de pic et de vallée
considérées.
152 Chapitre 7. Comparaison des minifaisceaux d'ions protons et hélium

les minifaisceaux dans un fantôme d'eau ont été analysés en ce qui concerne leur spectre d'énergie
et leur contribution aux dépôts de dose.

Répartition des doses

Les distributions de doses ont été enregistrées avec une instance de GATEDoseActeurqui couvrait un
sous-volume de 2 cm×2 cm×10 cm de la cible d'irradiation à une taille de voxel de 0,1 mm× 1 mm×1
mm. Comme dans la section6.4, les distributions de dose ont été analysées par rapport aux profils de
dose en profondeur le long de la région centrale du pic et d'une région de vallée adjacente (les
emplacements d'échantillonnage respectifs sont indiqués sur la figure7.1). De plus, le FWHM du
minifaisceau central (en ignorant les contributions de dose des autres faisceaux) et le PVDR ont été
déterminés en fonction de la profondeur et le BEDR a été calculé pour la région du pic central.
L’investigation dosimétrique des SOBP a consisté uniquement en une analyse des profils profondeur-
dose et du PVDR en fonction de la profondeur.
Les incertitudes sur la dose, FWHM, PVDR et BEDR ont été calculées comme décrit dans la section
A.3. L’incertitude relative globale sur la dose était inférieure à 0,4 % dans tous les cas.

Distributions LET

Les distributions LET ont été enregistrées à l'aide de GATELETActeurdansDoseMoyennemode. Quant


à la dose, l'acteur a couvert un volume de 2 cm×2 cm×10 cm à une taille de voxel de 0,1 mm×1 mm×1
mm. Les profils de profondeur-LET ont été considérés le long d'une région de pics et de vallées et les
rapport LET crête/vallée(PVLR) a été calculé en fonction de la profondeur, de manière analogue au
PVDR. Les incertitudes des profils LET et PVLR ont été déterminées comme décrit dans la sectionA.4.

Particules secondaires

Pour l'étude des particules secondaires, des simulations supplémentaires ont été réalisées avec des
faisceaux uniques de protons et d'ions hélium de 1 mm dans un fantôme d'eau et la dose a été enregistrée
(résolution comme avant 0,1 mm×1 mm×1mm). Les profils de dose en profondeur à différentes positions
latérales (0,25, 1,0 et 1,75 mm du centre du minifaisceau) ont été considérés et analysés en ce qui concerne
les contributions des particules primaires et secondaires. De plus, des fichiers d’espace de phase ont été
enregistrés aux mêmes positions latérales que celles utilisées pour évaluer les spectres énergétiques de
chaque type de particule.

7.2 Résultats

Motivé par les aspects physiques présentés dans la section1.2, les simulations des faisceaux d'ions
de protons et d'hélium devaient montrer trois différences principales :

1. En raison de leur masse plus importante, les ions hélium sont moins affectés par le MCS. Ainsi, les faisceaux
d’ions hélium devraient s’élargir plus lentement.

2. En raison de leur charge plus élevée, les ions hélium devraient produire un LET plus élevé.

3. Pour les deux premières raisons, les ions hélium présentent un pouvoir d’arrêt plus élevé ainsi que des
niveaux de dispersion de portée plus faibles. Cela devrait entraîner un pic de Bragg plus prononcé et un
BEDR plus élevé.

Les résultats sont donc présentés dans des sections individuelles dédiées respectivement à
l'élargissement du faisceau, aux distributions de dose et de LET, suivies de sections concernant les
7.2. Résultats 153

Particule Cible cct [mm] FWHM [mm] PVDR BEDR


Pic de Bragg entrée Pic de Bragg

un) Poutres de 1 mm(Entrée FWHM : 1h00±0,01 mm)


p fantôme 3.5 4.01±0,01 1074±11 1.07±0,01 0,78±0,01
Il fantôme 3.5 2.07±0,01 1428±11 3,70±0,01 2.12±0,01
Il fantôme 2.0 2.07±0,01 7.54±0,01 1.11±0,01 2,46±0,01

p CT 3.5 4.08±0,02 772±5 1.07±0,01 0,81±0,01


Il CT 3.5 2.06±0,01 930±5 3,89±0,01 2.26±0,01
Il CT 2.0 2.06±0,01 7.33±0,01 1.12±0,01 2,57±0,01

b) Poutres de 3 mm(Entrée FWHM : 3h00±0,01 mm)


p fantôme 3.7 4,92±0,01 1,48±0,01 1.02±0,01 3.02±0,01
p fantôme 5.0 4,92±0,01 3.39±0,01 1.16±0,01 2,45±0,01
p fantôme 7.0 4,92±0,01 21.4±0,2 2.10±0,01 2.20±0,01
p fantôme 10,0 4,92±0,01 868±51 7,73±0,06 2.16±0,01

Il fantôme 3.7 3.53±0,01 1,47±0,01 1.18±0,01 4.61±0,01


Il fantôme 5.0 3.53±0,01 3.42±0,01 2.04±0,01 4.36±0,01
Il fantôme 7.0 3.53±0,01 21.7±0,2 7,62±0,05 4.33±0,01
Il fantôme 10,0 3.53±0,01 998±57 102±2 4.31±0,01

TCAPABLE7.2 : FWHM et PVDR à l'entrée fantôme et profondeur du pic de Bragg et dose maximale BEDR de tous les
cas considérés. Notez que le FWHM a été évalué en considérant un seul faisceau uniquement et est donc
identique pour toutes les distances ctc.

analyse des secondaires ainsi que les résultats des simulations SOBP. Un résumé des grandeurs les
plus importantes (FWHM et PVDR à l'entrée et profondeur du pic de Bragg, BEDR) pour tous les cas
est donné dans le tableau7.2.

7.2.1 Élargissement du faisceau

Chiffre7.2montre l'évolution du FWHM des faisceaux d'ions protons et hélium en fonction de la


profondeur dans la cible. Dans le cas des faisceaux de 1 mm, les tailles des faisceaux dans le fantôme
d'eau et dans la cible CT sont affichées alors que les faisceaux de 3 mm n'ont été simulés que dans le
fantôme d'eau. Comme prévu, les faisceaux d’ions d’hélium s’élargissent à un rythme nettement plus
lent que les faisceaux de protons. Depuis l’entrée de la cible jusqu’à la position du pic de Bragg, la
FWHM des minifaisceaux d’ions hélium double, passant de 1 à 2 mm, tandis qu’elle est multipliée par
quatre, passant de 1 à 4 mm, pour les faisceaux de protons. Dans le cas des faisceaux de 3 mm, le
FWHM a augmenté respectivement de 0,5 et 1,9 mm pour les ions hélium et les protons.

A noter que l'élargissement relatif du faisceau est bien plus important pour les minifaisceaux que pour les
faisceaux millimétriques (200 et 400% contre 17 et 63%). Il est toutefois intéressant de noter que la croissance
absolue des mini-faisceaux était également supérieure à celle des faisceaux de 3 mm (cf. tableau7.2). Entre le
fantôme d’eau et la cible CT, aucune différence significative dans l’élargissement du faisceau n’a été observée.
Bien que cela ne soit généralement pas surprenant puisque l’eau représente un bon substitut dosimétrique pour
les tissus humains, il a néanmoins été constaté que les inhomogénéités de la cible CT avaient un impact notable
sur les distributions de dose en profondeur, comme décrit dans la sous-section suivante.

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