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Pavel Todorov Gurdjiyski F39199

L’affaire Dreyfus

L'affaire Dreyfus a pour origine une erreur judiciaire sur


fond d’espionnage et d'antisémitisme, dont la victime est le
capitaine Alfred Dreyfus (1859-1935), Juif et alsacien d'origine.
Cette affaire a bouleversé la société française pendant douze
ans, de 1894 à 1906.La révélation de ce scandale, dans «
J'Accuse...! », un article d’Émile Zola en 1898, provoque une
succession de crises politiques et sociales uniques en France. À
son paroxysme en 1899, elle révèle les clivages de la France de
la Troisième République. Elle divise profondément et
durablement les Français en deux camps opposés, dreyfusards
et anti-dreyfusards. Cette affaire est le symbole moderne et
universel de l'iniquitéau nom de la raison d'État. Enfin, elle
suscite de très violentes polémiques nationalistes et antisémites
diffusées par une presse influente.

À la fin de l'année 1894, le capitaine de l'armée française


Alfred Dreyfus, polytechnicien, Juif d'origine alsacienne, accusé
d'avoir livré aux Allemands des documents secrets, est
condamné au bagne à perpétuité pour trahison et déporté sur
l'île du Diable. À cette date l'opinion comme la classe politique
françaises sont unanimement défavorables à Dreyfus. Certaine
de l'incohérence de cette condamnation, la famille du capitaine
Dreyfus , tente de prouver son innocence, engageant à cette fin
le journaliste Bernard Lazare. Parallèlement, le colonel Georges
Picquart, chef du contre-espionnage, constate en mars 1896
que le vrai traître avait été le commandant Ferdinand Walsin
Esterházy. L'État-Major refuse pourtant de revenir sur son
jugement et affecte Picquart en Afrique du Nord. Malgré les
menées de l'armée pour étouffer cette affaire, le premier
jugement condamnant Dreyfus est cassé par la Cour de
cassation au terme d'une enquête minutieuse, et un nouveau
conseil de guerre a lieu à Rennes en 1899. Contre toute
attente, Dreyfus est condamné une nouvelle fois, à dix ans de
travaux forcés, avec, toutefois, circonstances atténuantes.
Épuisé par sa déportation de quatre longues années, Dreyfus
accepte la grâce présidentielle, accordée par le président Émile
Loubet. Ce n'est qu'en 1906 que son innocence est
officiellement reconnue au travers d'un arrêt sans renvoi de la
Cour de cassation, décision inédite et unique dans l'histoire du
droit français. Réhabilité, le capitaine Dreyfus est réintégré
dans l'armée au grade de commandant et participe à la
Première Guerre mondiale. Il meurt en 1935. Les conséquences
de cette affaire sont innombrables et touchent tous les aspects
de la vie publique française : politique (elle consacre le
triomphe de la IIIe République, dont elle devient un mythe
fondateur tout en renouvelant le nationalisme), militaire,
religieux (elle ralentit la réforme du catholicisme français, ainsi
que l'intégration républicaine des catholiques), social, juridique,
médiatique, diplomatique et culturel (c'est à l'occasion de
l'affaire que le terme d'intellectuel est forgé). L'affaire a
également un impact international sur le mouvement sioniste
au travers d'un de ses pères fondateurs : Théodore Herzl et de
par l'émoi que ses manifestations antisémites vont provoquer
au sein des communautés juives d'Europe centrale et
occidentale.

Des conséquences politiques

L'affaire fait revivre l'affrontement des deux France. Toutefois,


cette opposition a servi l'ordre républicain, selon tous les
historiens. On assiste en effet à un renforcement de la
démocratie parlementaire et à un échec des forces
monarchistes et réactionnaires. L'excessive violence des partis
nationalistes a rassemblé les républicains en un front uni, qui
met en échec les tentatives de retour à l'ordre ancien. À court
terme, les forces politiques progressistes, issues des élections
de 1893, confirmées en 1898, en pleine affaire Dreyfus,
disparaissent en 1899. Le choc des procès Esterházy et Zola
amène une politique dreyfusienne dont le but est de développer
une conscience républicaine et de lutter contre le nationalisme
autoritaire qui s'exprime lors de l'Affaire. Car la progression
désinhibée d'un nationalisme de type populiste est une autre
grande conséquence de l'événement dans le monde politique
français . Le nationalisme connaît des hauts et des bas, mais
parvient à se maintenir en tant que force politique, sous le nom
d'Action française, jusqu’à la défaite de 1940, lorsque après
cinquante ans de combat, elle accède au pouvoir et peut, vieux
rêve de Drumont, « purifier » l'État avec les conséquences que
chacun sait. À la libération, Charles Maurras, condamné le 25
janvier 1945 pour faits de collaboration, s'écrie au verdict :
« C'est la revanche de Dreyfus ! »

Elle amène par effet de réaction, l'autre conséquence, une


mutation intellectuelle du socialisme. Jaurès est un dreyfusard
tardif (janvier 1898) et sceptique, relativement isolé. Mais son
engagement devient résolu, aux côtés de Georges Clemenceau
à partir de 1899, sous l'influence de Lucien Herr. L'année 1902
voit la naissance de deux partis, résultantes des combats
politiques de l'affaire : le Parti socialiste français, qui rassemble
les jaurésiens et le Parti socialiste de France, sous influence de
Guesde et Vaillant. Les deux partis fusionnent en 1905 en une
section française de l'Internationale ouvrière (SFIO). Par
ailleurs, 1901 voit la naissance du Parti républicain radical-
socialiste, premier parti politique moderne conçu comme une
machine électorale de rassemblement républicain. Il a une
structure permanente et s'appuie sur les réseaux dreyfusards.
La création de la Ligue française pour la défense des droits de
l'homme et du citoyen est contemporaine de l'affaire. C'est le
creuset d'une gauche intellectuelle extrêmement active au
début du siècle, conscience de la gauche humaniste.

Conséquence finale sur le plan politique, le tournant du siècle


voit un renouvellement profond du personnel politique, avec la
disparition de grandes figures républicaines, à commencer par
Auguste Scheurer-Kestner. Ceux qui à la fin du siècle ont pu
peser fortement sur les événements de l'affaire ont désormais
disparu, laissant la place à des hommes nouveaux dont
l'ambition est de réformer et de corriger les erreurs et défauts.

Consequances Sociales

Socialement, l'antisémitisme est au devant de la scène.


Préexistant à l'affaire Dreyfus, il s'était exprimé lors des affaires
du Boulangisme et du canal de Panamá. L'affaire Dreyfus
répand la haine raciale dans toutes les couches de la société,
mouvement certes initié par le succès de La France juive de
Drumont en 1886, mais énormément amplifié par les divers
épisodes judiciaires et les campagnes de presse pendant près
de quinze ans. L'antisémitisme est donc dès lors officiel et
exposé dans de nombreux milieux, y compris ouvriers. Des
candidats à l'élection législative se prévalent de l'antisémitisme
comme mot d'ordre aux élections législatives. Cet
antisémitisme est renforcé par la crise de la séparation des
églises et de l'État à partir de 1905, l'amenant probablement à
son paroxysme en France.

Autre conséquence sociale, le rôle renforcé de la presse. Pour la


première fois, elle a exercé une importante influence sur la vie
politique française. On peut parler d'un quatrième pouvoir, dès
lors qu'elle se substitue à tous les organes de l'État. Surtout
que la haute tenue rédactionnelle de cette presse est
principalement issue du travail d'écrivains et de romanciers, qui
utilisent les journaux comme un moyen révolutionnaire
d'expression. La puissance de cette presse a très certainement
porté les hommes politiques à l'action, à l'exemple d'un Mercier
qui paraît avoir poussé au procès Dreyfus en 1894 pour plaire à
La Libre Parole qui l'attaquait férocement. Cela dit, le rôle de la
presse est limité par la diffusion des titres, à la fois importante
à Paris et faible à l'échelle nationale[252]. L'ensemble du tirage
de la presse nationale paraît tourner autour de quatre millions
et demi d'exemplaires, ce qui relativise fortement son influence
réelle. On assiste par ailleurs en 1899 à la parution d'une
presse spécifique destinée à coordonner la lutte (dans le camp
dreyfusiste), avec le Journal du Peuple de Sébastien Faure.

Des conséquences internationales

Le choc de l'affaire Dreyfus a un impact également sur le


mouvement sioniste « qui y trouve un terrain propice à son
éclosion ».

Le journaliste austro-hongrois Théodore Herzl ressort


profondément marqué de l'affaire Dreyfus dont il suit les débuts
comme correspondant de la Neue freie Presse de Vienne et
assiste à la dégradation d'Alfred Dreyfus en 1895. « L'affaire
[...] agit comme un catalyseur dans la conversion de Herzl ».
Devant la vague d'antisémitisme qui l'accompagne, Herzl se
« convainc de la nécessité de résoudre la question juive », qui
devient « une obsession pour lui ». Dans Der Judenstaat (l'État
des Juifs), il considère que « si la France - bastion de
l'émancipation, du progrès et du socialisme universaliste -
p[eut] se laisser emporter dans un maelström d'antisémitisme
et laisser la foule parisienne scander « À mort les Juifs ! », où
ces derniers peuvent-ils encore être en sécurité - si ce n'est
dans leur propre pays ? L'assimilation ne résoudra pas le
problème parce que le monde des gentils ne le permettra pas,
comme l'affaire Dreyfus l'a si clairement démontré ». Le choc
est d'autant plus fort qu'ayant vécu toute sa jeunesse en
Autriche, pays antisémite, Herzl a choisi d'aller vivre en France
pour l'image humaniste dont se prévaut le pays de Voltaire, à
l'abri des excès extrémistes.

Il organise dès 1897, le 1er congrès sioniste à Bâle et est


considéré comme l'« inventeur du sionisme en tant que
véritable mouvement politique ». L'affaire Dreyfus marque
aussi un grand tournant dans la vie de nombreux Juifs d'Europe
centrale et occidentale, tout comme les pogroms de 1881-1882
l'avaient fait pour les Juifs d'Europe orientale

Bibliographie :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Dreyfus

http://judaisme.sdv.fr/perso/dreyfus/affaire.htm

http://books.google.bg/books?
id=kCndBneTBxEC&printsec=frontcover&dq=l
%27affaire+dreyfus&source=bl&ots=r6Jr4xiOV0&sig=_qSKrSk
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