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BEE WARRÉ
Petit cours à l’adresse
des amis des abeilles
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REMERCIEMENTS

C’est grâce à l’association l’Abeille Verte du Trégor et surtout à M. Olivier


Duprez que je peux aujourd’hui vous proposer ce petit cours sur les abeilles
et l’apiculture. C’est pourquoi je tiens à remercier tous les membres de
l’équipe, qui ont eu une très belle initiative en fondant cette association.

Olivier est apiculteur en Normandie et propose des formations à tous les


niveaux. Il travaille sur ruche Warré et prône une apiculture douce qui
respecte l’abeille et le rythme naturel de la colonie. Il est aussi l’auteur de
différents ouvrages sur l’apiculture.

Plus d’infos sur son site : apicultureparis.fr


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CONTEXTE
En Février, j’ai effectué un Wwoofing chez un des membres de l’association l’Abeille
Verte du Trégor, qui m’a appris qu’une formation était dispensée en mars pour
apprendre les bases sur l’apiculture et la ruche Warré. Je n’ai donc pas hésité une seule
seconde à m’inscrire.

Cette présentation a pour but de diffuser tout ce que j’ai appris durant cette journée de
formation. En effet, elle m’a fait prendre conscience que l’apiculture pouvait être
pratiquée par tous, surtout grâce au modèle Warré, très abordable et facile d’utilisation.
Ainsi, si chacun pouvait disposer d’une ruche chez lui, peut-être parviendrons nous à
limiter l’extinction de masse des abeilles qui menace notre siècle.

Dans un premier temps, nous nous centrerons sur l’abeille et son rôle dans la colonie.
Ensuite, nous traiterons de la ruche, des essaims et colonies. Enfin, nous rentrerons
dans le vif du sujet, c’est-à-dire l’apiculture et le principe d’utilisation de la ruche Warré.
Vous verrez que ce type de ruche, bien que moins productif que la Dadant, est
cependant bien plus abordable pour des débutants.
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Chapitre 1:
L’abeille
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Intéressons-nous dans un premier temps à l’anatomie de
l’abeille :
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ANATOMIE
Antennes :
pluri-sensorielles
3 ocelles : petits yeux situés derrière la tête.
➔ Capteurs de lumière polarisée.
Mandibules :
Le seul point de repère de l’abeille est le
pas assez forts
soleil. Or, ces ‘‘yeux’’ lui permettent de
pour broyer des
repérer l’astre du jour même s’il fait gris !
choses

2 yeux fixes, sensibles aux mouvements


L’abeille est un brusques. (soyez donc doux avec les
des seuls êtres abeilles !)
vivants à
enrichir son L’abeille voit les ondes courtes + UV. Elle ne
milieu sans le voit donc pas la couleur rouge.
détruire
Or dans la nature, on remarque que très peu
(comme le ver
de terre). de fleurs entomophiles sont rouges ➔ elles se
trompe sont adaptées pour attirer les pollinisateurs !
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ANATOMIE

2 paires d’ailes pouvant se


souder en vol.

Les abeilles peuvent voler


jusqu’à 35 km/h !
Observez : on voit des abeilles
3 paires de pattes. près des ruches ou sur des
Chacune des paires a fleurs, mais rarement en plein
une fonction propre. vol, car elles vont très vite.
Elles sont optimisées
pour la récolte du Il existe en France plus de 7000
pollen espèces d’abeilles.
Mais une seule produit du miel :
Apis mellifera
Chaque espèce est
différenciable par les dessins de
ses ailes (comme nous avec nos
empreintes).
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ANATOMIE
Un dard, non pour
L’abdomen de l’abeille attaquer, mais pour
est la partie la plus se défendre.
lourde de son corps. Lorsqu’elle l’utilise,
Conséquence : lorsque l’abeille perd une
l’abeille est en pente, partie de son
elle a toujours le réflexe abdomen et meurt.
de monter.

Situé dans
l’abdomen, le jabot Observez ces pattes :
est l’organe de elles sont munies de
stockage du nectar. petites corbeilles avec
un crochet,
permettant de
transporter le pollen.
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GLANDES
L’abeille possède différentes glandes aux fonctions très importantes : comme elles
apparaissent à différents stades de sa vie, elles déterminent sa fonction au sein de la
ruche. En voici quelques-unes :
Glande de Nasanof
permet de battre le rappel
des abeilles. C’est une
Glandes
phéromone d’orientation.
hypopharyngiennes
Chaque ruche a sa
Pour sécréter la gelée
propre odeur. C’est la
royale ainsi que des
reine qui la crée, et elle
lipides, protéines et
est reproduite par toute la
glucides
colonie.
Glandes salivaires
Pour sécréter la Glande à venin
gelée royale Pour défendre sa ruche.
L’odeur laissée sur la
victime attire le reste de
Glandes cirières la troupe sur
Essentielles pour faire l’emplacement de la
les fondations de la piqûre !
ruche. Elles s’atrophient
chez les butineuses.
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QUE FAIRE EN CAS DE PIQÛRE ?

Ne jamais presser le dard, cela fait éclater la poche à


venin.

➔ Gratter doucement avec une carte de crédit, une lame…


désinfecter puis soulager la plaie avec une pommade
anti-inflammatoire ou autres produits naturels (lavande
aspic…etc.)

Réaction différente selon la sensibilité de la victime…


attention pour les allergiques : choc anaphylactique
possible !

Du fait de son pouvoir vasodilatateur, le venin est très


utilisé en médecine : apithérapie.
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À présent que nous en savons plus sur l’anatomie de notre petite
amie, il est temps de mieux comprendre comment celle-ci vient au
monde, et quels sont ses différents rôles au sein de sa ruche.

Vous verrez, on
est une grande
famille !
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4 STADES DE DÉVELOPPEMENT :

Pour assurer ce développement, la température de la ruche


doit être maintenue à 35°C.
Pour maintenir cette température, les abeilles se groupent sur
Oeuf le couvain et font frissonner leurs ailes, ce qui brûle leurs
calories et donc produit de l’énergie sous forme de chaleur.

Larve
Même dans des pays où la température
extérieure avoisine les 50 °C, les abeilles
Nymphe
feront tout leur possible pour assurer le
maintien d’une telle température.
Abeille - Par ventilation
adulte - Par apport d’eau

➔ Le couvain est la zone de ponte dans la ruche. L’œuf éclot 3 jours après avoir été pondu.
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L’OUVRIÈRE

Après éclosion : Nourrie 3 jours 6ème jour :


nourrie 3 jours avec de la gelée 21ème jour :
nourricière moins
operculation
avec de la gelée ouvrière
riche (nymphose)
royale

En 3 jours, le poids de la larve est multiplié par mille grâce au pouvoir nutritif de la
gelée royale !
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LA REINE :

Après éclosion : 7,5ème jour :


nourrie 6 jours
16ème jour :
operculation reine
avec de la gelée (nymphose)
royale

Tout ce qui différencie une ouvrière de la


reine, c’est la nourriture apportée durant la
croissance. C’est dire le pouvoir nutritif de la
gelée royale !
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LE MÂLE, OU ‘‘FAUX-BOURDON’’ :

Après éclosion : Nourri 3 jours


6,5ème jour :
nourri 3 jours avec de la gelée 24ème jour :
operculation
avec de la gelée nourricière
(nymphose) mâle adulte
royale moins riche
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On a donc vu que la seule différence entre une reine et une abeille ouvrière
résidait dans la nourriture apportée lors du stade larvaire.

Mais alors, qu’en est-il des mâles ? Qu’est ce qui les différencie des autres ?
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En fait, contrairement aux femelles, les mâles proviennent de cellules
non-fécondées.

On pourrait penser que c’est la


reine qui, de manière totalement
anarchique, choisit le sexe de ses
enfants en pondant des œufs
fécondés ou non.

Mais en réalité, la configuration


des rayons construits par les
ouvrières laisse à penser que ce
n’est pas réellement le cas…
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Première observation : les
cellules de mâles sont bien
plus grosses que celles des
femelles.

Ce qui est normal, car les


abeilles ne grandissent pas
après leur naissance. Il faut
donc, dès le début, prévoir des
cellules adaptées.

Mais ce sont les ouvrières qui


décident de la taille des cellules
au moment de la fabrication des
rayons (nous verrons cela plus
en détail dans la partie colonie).
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Cette décision a un impact direct sur
la ponte de la reine :

Après avoir été fécondée, la reine


hérite d’une spermathèque dans
laquelle elle peut ‘‘piocher’’ des
spermatozoïdes pour féconder ses
ovules (ce qui donne une abeille
femelle).

Mais pour pondre dans les cellules de


mâles, la reine doit se courber
davantage à cause de la taille plus
grande des rayons.

Or, cette courbure pince le canal relié à la spermathèque, et donc ne permet


pas la rencontre des gamètes mâles et femelles.
C’est ainsi que sont créés les mâles.
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Deuxième observation : les
cellules des reines sont
situées en périphérie du
couvain et sont bien plus
allongées.

Lors de la fabrication des rayons, des


petites cupules sont placées aux
extrémités du couvain par les
ouvrières.
Ces petites cupules sont agrandies
après la ponte, en vue de créer les
fameuses cellules royales.

Ce n’est donc pas la reine qui décide


d’engendrer sa succession, mais les
ouvrières !
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La reine n’a donc aucun pouvoir … un comble, tout de même !
Pour couronner le tout, sa vie est loin d’être facile : non seulement,
elle passe tout son temps à pondre enfermée dans sa ruche (elle
peut pondre jusqu’à 2000 œufs par jour !), mais en plus, les rares
fois où elle peut en sortir, c’est soit pour être fécondée, soit pour
essaimer… et vous allez voir que ce ne sont pas des moments très
drôles pour elle.
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8 à 10 jours après être sortie de sa chrysalide, la reine


devient mature sexuellement.
Tant qu’elle est au sein de la ruche, elle n’est pas attractive
pour les mâles.

Mais le jour où elle décide d’en sortir, c’est-à-dire, lorsqu’elle


se sent apte à être fécondée, elle est suivie par tous les
mâles de la colonie et ensemble, ils vont grossir un nuage
de mâles : situé à 30 m au-dessus de la terre ferme, c’est le
lieu de réunion de tous les mâles des colonies alentours.

Ceux-ci attendent patiemment la venue de reines… mais


seulement quelques uns d’entre eux auront la chance d’en
féconder.
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Les mâles ignorent sans doute que
cette opération leur coûtera la vie…
en effet, une fois qu’un mâle a réussi
à s’unir à une reine, ses organes
génitaux sont arrachés et demeurent
dans l’abdomen de sa bien aimée.
À l’instar des ouvrières qui se
suicident en utilisant leur dard, les
mâles (qui en sont dépourvus)
perdent la vie en usant de leur
précieux outil…
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Une fois que la reine s’est détachée de son partenaire, un autre prend
le relais.
La fécondation ne dure que 20min en tout, mais cela peut suffire pour
que la reine se fasse féconder par une dizaine de mâles !

Après cette épreuve, pas étonnant qu’elle décide de rester cloitrée dans
la ruche !

En réalité, la reine demeure féconde seulement deux semaines dans sa


vie. Passé ce délai, si elle n’a pas rencontré de mâle, c’est la colonie
toute entière qui est en péril.
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LA VIE DU MÂLE ABEILLE, ou ‘‘FAUX BOURDON’’

S’il y en a un qui a la vie douce, c’est bien le faux-


bourdon.

C’est simple, comme ce dernier n’est pas pourvu de


trompe suffisamment longue pour se nourrir tout seul, il
dépend entièrement des ouvrières.
Au sein de la ruche, il n’a aucun rôle. S’il n’a pas pu
féconder de reines, il rentre chez lui, réclame à manger à
ses sœurs et demeure ainsi quatre mois avant de mourir.

C’est donc non seulement un assisté, mais en plus il


consomme énormément d’énergie inutile pour la colonie !
C’est pourquoi, au moment de l’hiver, tous les mâles sont
éjectés de la ruche. Nul besoin de s’encombrer de
bouches inutiles au moment de la mauvaise saison !
zCependant, ce sont les mâles qui sont à l’origine de
toute la colonie, et les abeilles en ont bien
conscience. C’est pourquoi, contrairement aux
ouvrières, ceux-ci peuvent aller et venir à leur guise
d’une ruche à une autre, sans craindre d’en être
chassé. D’ailleurs, ils peuvent être certain de trouver
à leur arrivée quelques âmes charitables pour les
nourrir !

Cette situation permet aux colonies de diffuser très


loin leurs gènes mâles (certains, en faisant étape
d’une ruche à l’autre, peuvent parcourir plus de 40
km !)
Mais les mâles sont également vecteurs de
maladies.

Les ruches sont interdépendantes : voilà pourquoi il


est important de toutes les déclarer au service
sanitaire.
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LA VIE D’UNE OUVRIÈRE : ÉTÉ

Dev de Dev des


la glandes
trompe cirières

Pendant 2 jours : pendant 3 jours : pendant 7 jours :


Naissance
NETTOYEUSE NOURRICIÈRE CIRRIÈRE

Dev
glandes
de
Nasanof

pendant 5 jours :
Durée de vie pendant 21 jours : pendant 4 jours :
GARDIENNE
totale : 1 mois BUTINEUSE MAGASINIÈRE
VENTILEUSE

Dev
glande
venin
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HIVER :

Les abeilles se mettent


Un seul objectif : en grappes pour mieux
survivre passer l’hiver
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Pour assurer la survie de la colonie pendant l’hiver, un second pic de ponte
intervient vers octobre.

Nombre
d’œufs
(Le premier pic de
ponte correspond au
solstice d’été, période
où la reine est la plus
productive).

mois
21 juin octobre
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Maladies & cie.

En France, 30% de mortalité chez les abeilles est recensée chaque année.

Celle-ci est compensée par :


- l’élevage
- L’import de colonies (race italienne… etc.)

Différents parasites et prédateurs sont responsables de la mortalité des abeilles. Nous


n’allons pas tous les citer, car ils sont très nombreux et cela demanderait un cours à
part entière.

Cependant, il est important d’en montrer quelques-uns :


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Le Varroa destructor

Originaire de l'Asie du Sud-


Est, cet acarien était à l’origine
un parasite de l’espèce Apis
cerana qui pouvait résister à
ses attaque.
Ce n’est malheureusement
pas le cas de notre abeille
domestique européenne.

Depuis son arrivée en Europe, il provoque des pertes économiques considérables en


apiculture et il est une des causes du syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles.

Diagnostic : forte mortalité en été ou fragilisation d’une colonie avant l’hiver.

Que faire ? : huile essentielle de gaulthérie pour empêcher le Varroa de détecter


l’odeur des larves. Traiter après récolte du miel.
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La loque américaine
Une bactérie est à l’origine de cette maladie : Paenibacillus larvae. Elle infecte le couvain
non operculé en se répandant dans l’hémolymphe des larves puis en atteignant leurs tissus,
les réduisant à l’état de ‘‘loques’’ (elles meurent par septicémie). Plusieurs milliards de
bactéries peuvent se trouver dans une larve morte.
La contagion devient ainsi très vite incontrôlable.

Diagnostic : odeur désagréable. Le test de l’allumette peut


s’avérer utile : insérer une allumette dans un alvéole encore
operculé et la retirer. Si un filet visqueux (larve en décomposition)
sort de l’alvéole, la loque américaine est présente.

Que faire ? : la bactérie est sensible à certains antibiotiques, mais


comme leur utilisation est interdite dans le domaine apicole
européen, seule la prophylaxie pourra être appliquée en suivant les
bonnes pratiques apicoles. Si la colonie est trop atteinte, la seule
solution sera de la brûler afin d’éviter toute contagion dans le
rucher.
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Le frelon asiatique

Son mode de reproduction exponentiel et son incroyable voracité en ont fait


un nuisible bien connu des apiculteurs. Importé tout droit d’Asie, il a
aujourd’hui colonisé presque toute la France, le Portugal, l'Espagne (Nord),
quelques régions de l'Italie, l'Allemagne, la Belgique et la Grande-Bretagne.

Les plans de luttes ne cessent de


se multiplier en France (pièges,
captures de nids primaires et
secondaires), mais à ce jour, il n’y a
malheureusement pas de solution
miracle.

Pour en savoir plus : site de


l’AAAFA
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PRODUITS DE L’ABEILLE
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Le Pollen
Le pollen est porté par le stigmate
de la fleur. Il contient son code
génétique.

ADN ➔ constitué de bases azotées


donc source d’azote, et donc de
protéines pour les larves.

Voir des abeilles ramener du pollen


dans la ruche est signe de bonne
santé de la colonie.
L’abeille possède des petites Consommation moyenne d’une ruche : 25kg/an.
corbeilles munies d’un éperon,
permettant de coincer les On peut le récolter grâce à une trappe à pollen, glissée à
boulettes de pollen sur ses l’entrée de la ruche. Cette grille permet le passage des
pattes en vol.
abeilles mais le pollen reste à l’entrée. Un petit réservoir sous
le plateau permet de récolter les boulettes.
Le pollen possède des propriétés nutritionnelles intéressantes (vitamines B, enzymes,
glucides…). Il peut se consommer congelé ou frais (plus digeste).
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Le nectar

Le nectar est un liquide très attractif pour les insectes ou les oiseaux (colibris).
En venant s’alimenter sur la plante, ils doivent traverser une barrière de pollen
pour atteindre ce précieux liquide. En sortant de la fleur, ils transportent sans le
savoir les grains de pollen dont ils se sont recouverts et les transfèrent dans les
autres fleurs visitées. Ce sont donc les acteurs de la pollinisation des plantes.

Les plantes ont dû s’adapter à leur environnement, et ont dû donc user de


différents stratagèmes pour assurer leur reproduction (corolles attractives,
nectar difficile à atteindre… etc.)
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Le nectar D’abeille en abeille, le
nectar va se concentrer et
s’enrichir en miel.

Nectar : 80% d’eau


C’est ce qui est à L’abeille absorbe une
l’origine du miel goutte avec sa Elle-même va
trompe transférer ce
breuvage à une
autre

Durant le trajet jusqu’à la


ruche, le nectar perd 50%
d’eau (évaporation) De retour à la ruche, la
butineuse déglutit son
breuvage à une magasinière

Il est mélangé à un suc


issus des glandes
hypopharyngiennes
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Le miellat
L’appellation ‘‘miel de sapin’’, ’’miel de forêt’’ ou ‘’miel de chêne’’ est un
peu erronée !

En effet, ces miels ne proviennent pas du nectar des fleurs (les sapins
n’en ont pas !) mais… sont issus du miellat.

Qu’est-ce-que le miellat ?

C’est en fait une sécrétion produite par les pucerons. Lorsqu’ils se gorgent
de sève, le trop plein est éjecté de l’orifice de ces insectes et tombe sur
les feuilles des sapins. Les abeilles n’ont plus qu’à récoler ces gouttes
sucrées et les ramener à la ruche. Le miellat suivra le même processus de
transformation que le nectar et donnera du miel.

En conclusion, le miel de sapin est finalement une


excrétion de pucerons mélangé à du vomi d’abeilles !
Heureusement qu’on s’en tient à ‘‘miel de sapin’’ !
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La propolis
C’est un peu le ciment de la ruche. Les abeilles l’utilisent pour colmater les
petits interstices. Elle est récoltée sur les bourgeons de certaines plantes.

L’abeille transporte la
propolis comme le
pollen, dans ses
corbeilles.

La propolis possède des propriétés très intéressantes utilisées en apithérapie


(antiseptique, cicatrisante, … etc.) Elle permet de soigner les maux de gorge
notamment.

Pour la récolter, il suffit d’installer une grille à propolis sur le corps de la ruche.
Les abeilles chercheront à combler les interstices avec cette substance. Une
fois la grille recouverte, il ne reste plus qu’à la mettre au froid et la tordre pour
en extraire les petits morceaux.
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La cire
Dans le temps, les gens possédaient des ruches surtout pour la cire.
En effet, il en fallait énormément à l’époque où tous les édifices étaient éclairés
avec des cierges.

Les abeilles âgées de


11 jours sont chargées
de produire la cire
grâce à leurs glandes

7kg de miel sont nécessaires pour produire 1kg de cire !

Souvent, les apiculteurs refondent la cire des anciens cadres pour la réutiliser et
en faire des feuilles de cires gaufrées, permettant aux abeilles d’édifier des
cellules régulières. Mais avec tous les pesticides qu’elles véhiculent, pas sûr que
la cire reste de très bonne qualité …
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La gelée royale
Comme on l’a vu, c’est la quantité de gelée royale dont est nourrie la larve qui est à
l’origine de sa différenciation en reine. Les propriétés de la gelée royale sont donc
extrêmement intéressantes (rajeunissantes, tonifiantes, revitalisantes…etc.)
Pour la récolter, il faut deux ruches :

Une ruche de production (B), pour apporter des abeilles


Une ruche d’élevage (A), orpheline (donc sans reine),
dans la (A), car évidemment, il n’y a pas de reines pour
dans laquelle on apporte des larves qui seront
engendrer des ouvrières, et il faut compenser la
exclusivement nourries à la gelée royale (car il faut faire
mortalité de cette ruche par l’introduction de nouvelles
naître une reine en urgence !)
abeilles.

Avant que les larves n’atteignent leur maturité, on les isole et on


réintroduit de nouvelles larves, ce qui incite les abeilles à produire en
continu de la gelée royale. Cette pratique peut paraître barbare, mais
elle est nécessaire pour produire de la gelée royale à plus grande
échelle.
Pour faciliter la récolte, les cellules royales peuvent être remplacées par
des cupules (en plastique, bois…) dans lesquelles ont été préalablement
« greffées » des larves.
z
D’ailleurs, dans la nature, qu’est-ce qui pousse les ouvrières à édifier
des cellules royales ?

La reine sécrète une substance royale dans la colonie, qui est reproduite par les
autres (glande de Nasanof) et communiquée dans toute la ruche.

Chaque ruche possède sa propre odeur. Si une abeille se perd et pénètre dans
une ruche voisine, son odeur différente va interpeller les résidentes, et elle sera
chassée de la ruche (sauf les mâles, qui eux, sont acceptés partout comme nous
l’avons vu).

Tant que l’odeur de la reine est diffusée dans la ruche, les ouvrières ne
construisent pas de cellules royales. En revanche, si l’odeur devient moins
importante, c’est le signe que la reine devient déficiente. Cela déclenche non-
seulement le processus de construction de nouvelles cellules royales, mais aussi
une prise de conscience pour la reine actuelle : il est temps pour elle de céder sa
place, donc d’essaimer !
z

Chapitre 2:
L’essaim &
la colonie
z
Comme nous l’avons vu au précédent chapitre, la reine est contrainte
de quitter sa ruche au moment où les ouvrières jugent qu’elle est
devenue déficiente, laissant sa place à une héritière.

Près de la moitié de la colonie quittera la ruche avec elle. Ce groupe


d’abeilles va se fixer sur un support (souvent une branche d’arbre) à
seulement quelques mètres de la ruche.

Cette grappe d’abeilles collées les unes aux autres devient un


superorganisme. Elles se meuvent en parfaite harmonie comme s’il
s’agissait d’un seul et même être vivant.

Il s’agit d’un essaim.

Seule la branche
maintient ce groupe
d’abeilles. Elles sont
soudées les unes aux
autres.
z
Ces abeilles sont vulnérables et cherchent à tout prix un abri : une
cavité de 40L, de préférence en hauteur, et si possible, exposée
plein sud.
Des éclaireuses sont chargées de quitter le groupe pour partir à la
recherche d’un tel abri.

Une fois qu’elles ont localisé un endroit convenable, elles retournent


prévenir le groupe et la masse d’abeille se dirige vers l’endroit
indiqué. Malheureusement, seulement 10% constitueront la nouvelle
colonie. Les autres se perdront en chemin.
z
Une fois avoir pris possession des lieux, les abeilles n’ont plus qu’un seul
objectif en tête : construire des rayons, afin que la reine puisse pondre !
24 heures après l’emménagement, la reine pond ses premiers œufs.
C’est là qu’elle devient très productive.

Au fil des jours, le couvain s’agrandit et la reine ralentit son rythme de


ponte.
21 jours après la première ponte, les abeilles nouvelles-nées sortent de
leurs cellules (situées dans les premiers rayons construits, donc tout en
haut). Ces cellules sont utilisées comme cellules de stockage de miel
pour l’hiver.
Cela signifie que la ruche se développe et se segmente de manière
précise :

- sa croissance se fait vers le bas


- les anciennes cellules de couvain deviennent des cellules de stockage
au fur et à mesure des naissances.

Par abus de langage, on dit que ‘‘le miel pousse le couvain’’.


z
Souvent, on retrouvera ce type de représentation :

Sens de la
croissance

Une auréole de pollen est souvent déposée autour du couvain. Les abeilles
nourricières ont ainsi un accès facile au garde-manger pour nourrir les larves.

Le tableau qui suit permet de présenter le calendrier théorique d’une ruche.


Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept Octobre Nov Dec Jan Fév
Reprenons toutes ces informations pour les visualiser sur un calendrier
z
Début du
printemps : Un jour de
Essaimage
naissance des puis beau temps,
mâles 2-3 jours la nouvelle
Colonie issue Les ouvrières après : une reine se fait
des reines sort féconder
de la ruche cessent de de sa cellules Naissance
dans le
initiale nourrir la reine et et tue ses d’une

21 JUIN : PIC DE PONTE


commencent à nuagereine
nouvelle de
prétendantes Activité de butinage
construire des au trône. mâles
intense
Reprise de la
cellules royales
14 juillet : fin de la ponte pour se
construction des préparer à Hiver : remontée
La reine Cette rayons. l’hiver des abeilles en haut
rejoint le première-née
nuage de tue ses Le taux de natalité a Dernières de la ruche pour se
mâles et se prétendantes
fait féconder au trône dépassé la ponte (les provisions de grouper sur le miel
œufs pondus le 21 juin ont miel
fait naître énormément (lierre…etc.)
L’essaim trouve une d’abeilles
nouvelle ruche et y construit
Colonie issue
des rayons + ponte.
de l’essaim
21 jours après : premières
naissances
z
Ce tableau n’est pas exhaustif, et l’essaimage n’a pas forcément lieu.
Il dépend de la taille de la colonie d’origine, de l’âge de la reine, de
l’abondance de la miellée, des conditions climatiques… etc.

L’essaimage a plusieurs avantages :

- Il signifie souvent que la ruche initiale possède une grande quantité de miel
- Il permet de rompre le cycle de développement du varroa.
- Il permet d’augmenter son cheptel à condition d’en avoir le contrôle !

Bon, cela fait


beaucoup de
théorie tout ça…
et si on passait à
la pratique ?
z
Oui, Maya, ne t’inquiète pas, on y vient !
On va juste finir ce chapitre sur l’organisation des abeilles, qui est assez
incroyable, il faut l’admettre.

Comme vous avez certainement pu le remarquer, les abeilles sont extrêmement organisées.
En vol, elles se repèrent comme si elles étaient équipées d’un GPS. Elles peuvent parcourir
un périmètre de 3km autour de leur ruche (la zone de butinage est donc de 2700ha !)
Leur premier vol est un vol d’orientation. Elles activent leur boussole interne en se basant
sur l’emplacement de leur ruche et le soleil comme points de repères.

→ Ainsi, si on déplace leur ruche trop loin de son emplacement initial, elles deviennent
incapables de rentrer chez elles.
→ Si on veut déplacer leur ruche, il faut donc le faire petit à petit… et s’armer de patience.

Certains apiculteurs n’hésitent pas à peindre leur ruche d’une couleur particulière pour que
les abeilles puissent plus facilement se retrouver.
z
La danse des abeilles

Le plus incroyable chez les abeilles, c’est leur manière de communiquer entre elles.
Grâce à leur ‘‘danse’’, elles sont capables d’échanger des informations sur l’emplacement
d’une source de nourriture, ainsi que sur d’autres détails très précis.

L’angle formé entre le soleil, la ruche et la source


de nourriture est reproductible dans la ruche.
L’abeille se base sur l’orientation verticale des
rayons pour former son angle.

=
z
La danse des abeilles

L’abeille décrit une sorte de huit pour


tracer son angle. Elle effectuera une
danse plus ou moins tonique selon si la
Cliquez pour faire bouger l’abeille
source !est importante ou non. Et plus
elle frétillera, plus la source sera
éloignée !
z
Alors, ça vous en bouche un coin hein ?

Allons voir ma
maison,
maintenant !
z

Chapitre 3:
La ruche
z
Comme expliqué dans l’introduction, seul le modèle Warré sera
abordé dans ce chapitre.

Le but de ce cours n’est certainement pas de convertir tous les


apiculteurs au modèle Warré. En effet, il possède de nombreux
avantages (notamment écologiques) mais en ce qui concerne la
production, on est bien en-dessous de la Dadant ou de la
Langstroth.

Le problème des écoles est qu’elles enseignent en général un


seul type d’apiculture (Dadant) alors qu’il existe des milliers de
manières d’élever des abeilles. De plus, pour une personne
débutante qui n’a pas pour objectif premier la production, des
alternatives telles que le travail en Warré peuvent s’avérer plus
adaptées. C’est pourquoi je souhaitais présenter ce mode
d’élevage.
z
Un peu d’histoire :

L'abbé Warré (1857-1951) était un passionné


d’apiculture. Il a consacré sa vie à essayer
d’élaborer une ruche « la plus proche des
conditions naturelles de l'abeille, tout en étant
pratique pour l'apiculteur ». Ce type de ruche
n’était pas destiné à la production de miel
intensive, mais permettait de rendre l’apiculture
accessible, afin que chacun puisse avoir sa ruche
et récolter du miel sans avoir besoin d’outils
sophistiqués ni d’une formation poussée.

Les plans de la ruche Warré sont aujourd’hui libres de droits. Vous pourrez les
trouver sur différents sites sous format PDF. Et pour les moins bricoleurs, Olivier
Duprez propose des kits touts prêts sur son site :

https://apicultureparis.fr/vente-de-ruches/8-ruche-warre-en-kit-basic.html
z
Constitution :

La ruche Warré est tout ce qu’il y a de plus simple : 2 à 3 cubes en bois empilés sur un
plancher, de 30 cm de côté et 21 cm de hauteur (mesures d’intérieur), dont le haut est
constitué de 8 barrettes. Les cubes s’appellent les éléments. La présence d’une vitre en
plexiglas à l’arrière des éléments permet de suivre la colonie en temps réel sans craindre de la
déranger. Un excellent moyen de pouvoir partager votre passion avec votre entourage !

Toit en tôle Dos de


+ couvercle l’élément
isolant dessous

éléments 21 cm

plateau
barrettes

30 cm
Les 12 mm représentent
z l’espacement permettant le
Constitution : 12 mm passage de 2 abeilles dos à
dos entre les fentes.

Voldeux éléments : 24 mm Les rayons seront


construits sur les
= (30 x 21 x 30)x2 barrettes. On peut
= 37800 cm 2 y placer des
petites amorces
= 37,8 L
permettant de
guider les abeilles
Proche de 40L, donc dans leur
du volume idéal pour construction.
les abeilles
z
Constitution :

Le plancher peut être entièrement grillagé ou non. Cela dépend de l’isolation


souhaitée. On peut glisser un tiroir dessous afin de surveiller la présence de
varroas.
z
Bravo !

Vous avez réussi


À présent, il ne
à construire votre
reste plus qu’à la
ruche tout seul !
peupler !

Trouver un essaim dans la nature ne sera pas chose aisée. Les


apiculteurs peuvent éventuellement être appelés pour déloger un essaim situé
dans une zone à risque et le récupérer, mais ils se seront au préalable faits
connaitre par la commune. Or vous, vous débutez tout juste, et il faudra compter
sur la chance pour pouvoir être l’heureux propriétaire d’un essaim sauvage.
zSi cependant, l’occasion se présentait à vous, voici les étapes pour récupérer l’essaim :

Vous aurez besoin d’une équipez vous :


Pensez à tout préparer à
l’avance. Un essaim ne reste ruche vide frottée avec de la • De protections (gants,
propolis et de la cire, afin de vareuse…) Pulvérisez de l’eau
pas longtemps en place ; il sur l’essaim
serait dommage de le louper proposer un cadre de vie • d'un pulvérisateur d'eau
parce que vous n’avez pas eu attractif pour les abeilles. Si • d'un carton l’empêcher de
vous n’avez ni cire ni propolis, s’envoler
le temps de réunir votre
vous pouvez toujours essayer • d'une brosse douce
matériel ! • d'un drap / plateau blanc
sans !

Attendez un peu. Si les Placez le carton sous l'essaim


abeilles ont tendance à et secouez la branche. Si la
Placez le plateau ou le revenir sur leur support initial,
drap en pente douce branche est trop épaisse ou si
c'est que vous n'avez pas fait l'essaim est sur un autre
devant l'entrée de la tomber la reine. Dans ce cas, support, passez dessus la
ruche. recommencez l'opération tant brosse douce pour le faire
que les abeilles ne restent tomber dans le carton
pas en place dans le carton

Faites tomber l'essaim Lorsque toutes les abeilles


sur le support blanc et sont dans la ruche, fermez-la
attendez. Souvenez- et maintenez les éléments
vous, les abeilles ont entre eux avec des sangles.
pour réflexe de monter Vous n'avez plus qu'à rentrer
lorsqu'elles sont sur une chez vous avec l'essaim
capturé !
pente.
z
Autres solutions…

Si vous n’avez pas la chance de récupérer un essaim dans la nature, vous


pouvez vous tourner vers les associations de votre commune. Elles vous
dirigerons vers des apiculteurs spécialisés dans l’élevage et la vente
d’essaims. De plus, cela vous permettra d’échanger avec des professionnels,
qui seront ravis de vous filer leurs tuyaux.

Autre avantage d’intégrer une association : vous pourrez bénéficier de l’achat


groupé de matériel et de l’emprunt d’outils et de livres, cela vous évitera
certains frais !

Autrement, vous pouvez commander des paquets d’abeilles et des reines sur
internet. Vous pourrez même dans certains cas les recevoir par colis.
Incroyable non ?

Certains particuliers et professionnels vendent des essaims sur leboncoin.fr.


Faites tout de même attention, cette méthode n’est pas toujours gage de
qualité des essaims.
z
Bon, maintenant qu’on a l’essaim, comment on fait ?

Le principe d’une ruche Warré est simple : les


abeilles construisent leurs rayons à partir des
barrettes et ce jusqu’à ce qu’elles atteignent
les barrettes de l’élément suivant.
Arrivées à l’élément suivant, elles continuent
à construire de la même manière.

Comme dans la nature, le miel est en haut de


la ruche et le couvain en bas.
Pour récolter le miel, il suffit donc tout
simplement de retirer l’élément le plus haut.
z Si la colonie occupe les 2/3 du second élément, il peut
être envisageable de leur rajouter un élément
supplémentaire pour agrandir la ruche
→ sauf si vous êtes le 14 juillet, jour où les
constructions s’arrêtent !
Pour ce faire, n’essayez pas de soulever toute la ruche
pour glisser le troisième dessous : avec les abeilles + le
miel + les rayons + le poids de la ruche, on peut
atteindre une trentaine de kilos !

Procédez donc comme suit :


1

Élément vide
1 2 2

2 3 1 2 3 1 3 3

Enfumer
entre 1 et 2
z
Eté : Récolte du miel (1)

La première année, mieux vaut ne pas récolter de miel et leur laisser passer
l’hiver tranquillement.

On l’a bien
mérité !
z
Octobre : on contrôle l’hivernage

Placement
d’une barrière
anti intrusion
À placer entre le
couvre-toit et
l’élément du haut
Pour éviter la nidification des
Isolation du toit (liège,
coussin de sciure, rongeurs dans les ruches
carton…)

Les abeilles ont besoin de


10 kg de miel pour l’hiver.
Pesage de La ruche doit donc faire
la ruche plus d’une vingtaine de
kilos, sinon, un complément
alimentaire sera
envisageable.

éventuellement
nourrissage
Avec des pains de sucre candi.
Le nourrisseur peut être acheté en
magasin spécialisé ou fabriqué
z
L’hiver, il y a une chose très importante à faire :

On ne touche Même si c’est pour les nourrir !


ABSOLUMENT PAS
aux ruches ! Ouvrir la ruche leur fait
dépenser énormément d’énergie
car cela les contraint à redoubler
d’efforts pour chauffer la ruche.
On ne tape pas sur les
ruches pour les
Mieux vaut donc les nourrir trop
entendre bourdonner !
en octobre que pas assez.
z
Au retour du printemps, votre ruche va peut-être essaimer

Mais pour éviter tout problème (essaimage dans les villes, perte de l’essaim…)
on peut anticiper en réalisant un essaimage artificiel.

On enfume une 1 ère fois pour


Ruche pleine obliger les abeilles à remplir
prête à leur jabot de miel.
essaimer
Éléments vides Puis beaucoup pour
les obliger à monter
3 3 Et on tape de bas en
haut pour les faire
monter davantage.
1 3 1 1

2 4 2 4 2 4
z
Au retour du printemps, votre ruche va peut-être essaimer

On replace l’élément 3 sur le 4 et


on attend. Bloquer la nouvelle ruche et la mettre :
Si la ruche a bien été transférée - au froid
(les abeilles ne retournent pas - dans l’obscurité
dans leur ruche initiale)… - 36h

Ces conditions vont obliger les abeilles


à construire des rayons dans ce nouvel
habitat. Une fois qu’elles ont construit et
1 3 3 pondu, elles ne partiront plus.

Si on ne fait pas cela :


4 Elles croient souvent qu’il s’agit de leur
2 4 point de chute au moment d’essaimer et
ont tendance à envoyer des éclaireuses
à la recherche d’un nouvel abri.

La ruche initiale n’aura aucun problème à repartir


car les ouvrières édifieront des cellules royales pour
remplacer leur reine perdue.
z
Un nourrissage peut être envisagé vers mai après l’essaimage
artificiel

Notamment dans les régions où les beaux jours tardent à venir…

Mais dans ce cas là, on ne nourrira pas forcément les abeilles avec du candi.

Préférer un sirop artisanal ( ½ sucre raffiné / ½ eau)


Donner 1 L tous les 2/3 jours.
→ Autrement si on en met trop, elles l’utilisent pour le transformer en miel et le stocker.

Et ça fait… du miel de betterave !

Beurk !
Pas bon !
z
Eté : Récolte du miel (2)
Vous avez laissé vos abeilles
s’acclimater à leur habitat toute une
année. Maintenant, il est temps de
passer aux choses sérieuses : la
récolte du miel.

Pour ce faire, il faut pouvoir retirer


l’élément où a été stocké le miel,
c’est-à-dire celui du haut.

Comment procéder pour ne plus


avoir d’abeilles dans cet élément ?

- Enfumage → non, le miel aurait un goût de fumée !


- Répulsif naturel (orange amère, amande) → surtout pas, cela les ferait
carrément quitter la ruche !
- La meilleure solution reste → le chasse-abeilles.
z
Le chasse-abeilles
Ce dispositif est à placer entre le 1er et le 2ème élément. Il faut cependant vérifier qu’il n’y ait
pas de couvain dans le 1er élément. Si c’est le cas, on ne récoltera pas le miel.
De plus, il faut bien veiller à ne pas récolter trop tard le miel : les abeilles en ont besoin pour
l’hiver, tout de même !
Le chasse-abeilles peut se présenter sous différentes formes :

Vue de dessous

Grâce à la configuration de ce dispositif, les abeilles peuvent descendre mais ne peuvent pas
remonter.
z
Extraire le miel (pour les nuls)
Vous aurez besoin d’un matériel de pro’ pour extraire votre miel. En effet, il vous faut :

- Un couteau
- Une passoire → je vous l’avais dit, il faut être très, très équipé !
- Un grand bac

Vous pouvez regarder la vidéo en entier via ce lien :


https://www.youtube.com/watch?v=ctzcweUlmec
(crédits à La Fabrique qui Pique)
z
Extraire le miel (pour les nuls)
Comme le miel est très dense, les déchets remontent tous à la surface (cire,
morceaux de bois, …)

résidus

Soit on peut retirer cette


« croûte » manuellement,
miel soit on peut tout
simplement s’équiper
d’un réservoir avec un
robinet, pour remplir les
pots directement.
z
Bon appétit !
z
Première récolte : miel de colza

Si votre rucher se situe près d’un champ de colza, il est certain que les abeilles iront
butiner dessus. En effet, le colza est très nectarifère. Vers fin avril, vous pourrez
récolter vos premiers kilos de miel à partir de cette fleur (elle donne un miel très pâle).

Cependant, comme il ne faut pas oublier


le dicton ‘‘avril, ne te découvre pas d’un
fil’’ et qu’il est autant valable pour nous
que pour les abeilles :

→ Il peut être souhaitable de placer une


demi-hausse sur votre ruche à la
place de votre élément à miel.

Comme cela, les variations de


température ne seront pas trop
fortes pour vos abeilles.

(à anticiper…)
z
Pour résumer…
La Warré est très facile à utiliser. Le principe repose sur une rotation des éléments : on
récolte par le haut et on rajoute par le bas.

B C D

C D E
z
Comparaison

Dadant Warré

+ Adaptée pour la production de miel - De miel


+ Adaptée pour les professionnels + Adaptée pour les amateurs
+ Plus de vision - Vision globale mais pas par rayon
- Plus chère + Abordable financièrement
- Plus technique + Respectueuse de la vie de l’abeille
z
Le rucher : derniers conseils

Dans des régions où le soleil est un peu timide, mieux vaut exposer vos ruches dans un
endroit le plus ensoleillé possible.

- L’entrée devra être face au soleil


- Et la ruche ne devra pas être à même le sol (on peut par exemple la surélever
avec des parpaings, des palettes…

Ruches alignées : déconseillé !

- Les abeilles risquent souvent de se


tromper de ruche. Mieux vaut les décaler
les unes par rapport aux autres.
z
Le rucher : législation
Il est important de prendre connaissance de la règlementation en vigueur avant d’installer
ses ruches. Ces lois sont surtout définies pour assurer une bonne entente entre le
voisinage et vous. Ainsi, sera pris en compte :

- L’emplacement de vos ruches,


- leur déclaration,
- leur immatriculation.

La loi n’est pas la même selon où vous vivez. Il faut se référer aux articles 206 et 207 du
Code rural de votre département pour savoir quelles sont les règles à respecter chez vous.

Mais il existe cependant une exception applicable partout :


- Si votre rucher est isolé
- Ou si la ruche est entourée d'une clôture (palissade en planches jointes, mur ou haie
sèche ou vive) de 2 m au-dessus de la planche d'envol la plus élevée et de 2 m de part
et d'autres de la ruche,
→ Alors, la loi ne s’applique pas !
z
Le rucher : législation

→ Il est important de déclarer ses ruches annuellement à la DDPPCS (Direction


Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations) du 1er
septembre au 31 décembre.

Il faudra apposer un Identifiant apicole sur 10% de vos ruches ainsi qu’adhérer à une
assurance de responsabilité civile (on ne sait jamais, si quelqu'un s’approchait trop près de
votre rucher et se faisait piquer…)

Et si par hasard vous aviez envie de vous lancer dans le commerce du miel (ou du moins,
d’en vendre à vos amis), n’oubliez pas de demander un numéro SIRET !

Pour en savoir plus : https://ruche.ooreka.fr/comprendre/reglementation-ruche


z
Et pour finir : merci à vous !

J’espère que cette présentation vous aura appris des choses. Peut-être vous
aura-t-elle permis de réveiller l’apiculteur qui sommeille en vous !
En tout cas, j’ai été ravie de vous proposer ce cours. Merci d’avoir pris le
temps de me lire !

Maintenant,
Y a plus qu’à !

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