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Concevoir, Construire et gérer des

structures durables en béton

Évolutions normatives
et réglementaires,
Démarche
performantielle

Saint-Brieuc
09 novembre 2016
Lycée Freyssinet

En partenariat avec :
Concevoir, Construire et gérer des
structures durables en béton
Évolutions normatives et réglementaires,
Démarche performantielle

Evolution vers une démarche


performantielle

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


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Concevoir, Construire et gérer des
structures durables en béton
Évolutions normatives et réglementaires,
Démarche performantielle

Intérêts et limites de l’approche


prescriptive
 Benoit Thauvin
 CEREMA

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Les enjeux
Corrosion
des
armatures : Effets du gel :
Carbonatation, Ecaillage, Gel
Chlorures interne

Réactions de
Attaques
gonflement
chimiques
interne :
RAS, RSI

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Les données d’entrée de la durabilité
Les classes d’exposition :
-XC1 à XC4 : Carbonatation
-XD1 à XD3, XS1 à XS3 : Chlorures
-XF1 à XF4 : Gel
-XA1 à XA3 : Attaques chimiques
-XH1 à XH3 : RSI (guide LCPC 2007)
-XAR1 à XAR3 : RAS (FD P18-464)

La Durée d’Utilisation de Projet DUP (Eurocode 0) :


« Durée pendant laquelle une structure ou une de ses parties est censée
pouvoir être utilisée comme prévu en faisant l’objet de la maintenance
escomptée, mais sans qu’il soit nécessaire d’effectuer des réparations
majeures. »

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L’approche prescriptive
 Exigences de composition liées aux classes d’exposition, basées
sur une DUP
 50 ans dans la norme NF EN 206/CN (annexe NA.F)

Tableau NA.F.1
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L’approche prescriptive
 Exigences de composition liées aux classes d’exposition, basées
sur une DUP
 100 ans dans le fascicule 65 du CCTG (tableau 8.B)

Tableau 8.B

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L’approche prescriptive
 Exigences de composition liées aux classes d’exposition, basées
sur une DUP

Avantages : Inconvénients :
Compatibilité entre les
exigences fixées et les - Exigences contradictoires (XF4, RSI
processus de fabrication du par exemple)
béton : - Ne facilite pas l’innovation (bétons
- Pesées des constituants, environnementaux, recyclage, etc.)
- Mesures des teneurs en eau - Inadapté pour des durées de vie
élevées (> 100 ans)
- etc.
- Pas toujours approprié aux
Retours d’expérience sur processus de fabrication du béton
les seuils utilisés

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L’approche performantielle
 Exigences de performance liées aux classes d’exposition, basées
sur une DUP

 Évaluation d’indicateurs de durabilité qui correspondent aux


performances de durabilité du béton (propriétés de transfert
notamment)
 Comparaison des indicateurs à des seuils (approche absolue) ou
à des indicateurs obtenus sur un béton formulé traditionnellement
(approche comparative)
 Validation possible de formules qui dérogent aux limites de
composition de l’approche prescriptive

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L’approche performantielle
 Exigences de performance liées aux classes d’exposition, basées
sur une DUP

 Résolution des contradictions (XF4 et RSI par exemple)


 Développement de l’innovation
 Ouverture vers des bétons plus « verts »
 Optimisation des enrobages

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En conclusion Approche performantielle :
 Composition du béton,
composition du liant et
qualité des granulats non
Approche prescriptive imposées * **
actuelle :
 Justification par essais de
 Composition du liant et durabilité sur béton (essais
qualité des granulats performantiels et/ou
imposées indicateurs de durabilité)
 Justification par respect des  Épaisseurs d’enrobages
limites de composition du modulables en fonction des
béton propriétés de durabilité des
 Modulation restreinte des bétons
épaisseurs d’enrobages * Constituants conformes à la norme
NF EN 2016/CN et au fascicule 65
** Garde-fous sur la composition

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Merci

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Évolutions normatives et réglementaires,
Démarche performantielle

Les principaux essais d’évaluation de la


durabilité des bétons
 Michel Menguy
 CEREMA

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Les principaux essais d’évaluation de la
durabilité des bétons

 Essais pour la détermination des indicateurs vis-


à-vis de la corrosion des armatures
 Essais de performance vis-à-vis des réactions de
gonflement interne
 Essais pour la détermination des indicateurs vis-
à-vis du risque lié aux effets du gel

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 Indicateurs vis-à-vis de la corrosion des
armatures
Confection des éprouvettes et préparation des corps d’épreuves

Corps d’épreuves issus d’éprouvettes cylindriques 11x22

Confectionnées et conservées conformément à la norme NF EN


12390-2
« confection et conservation des éprouvettes pour essais de
résistance »

Découpe des corps


d’épreuves par sciage

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 Indicateurs vis-à-vis de la corrosion des
armatures
Essai de porosité et de masse volumique NF P18-459
Indicateur : Porosité accessible à l’eau Peau (%)

Principe

Mesurer le pourcentage des vides connectés avec la surface, à l’intérieur de la masse du


béton

Préparation des corps d’épreuve

Saturation, en eau sous vide pendant


48h

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 Indicateurs vis-à-vis de la corrosion des
armatures
Essai de porosité et de masse volumique NF P18-459
Indicateur : Porosité accessible à l’eau Peau (%)

Calcul de la porosité accessible à l’eau Peau

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 Indicateurs vis-à-vis de la corrosion des
armatures
Essai de perméabilité au gaz sur béton durci XP P18-463
Indicateur : Perméabilité au gaz Kgaz (10-18.m2)

Principe

Soumettre le corps d’épreuve à un gradient de pression constant.


La perméabilité apparente (K) est déterminée à partir du débit volumique de gaz (Q) sortant
du corps d’épreuve en régime permanent.

Principe de l’installation CEMBUREAU du CEREMA de St BRIEUC

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 Indicateurs vis-à-vis de la corrosion des
armatures
Essai de perméabilité au gaz sur béton durci XP P18-463
Indicateur : Perméabilité au gaz Kgaz (10-18.m2)
Saturation en eau sous vide

Etanchement de la tranche afin d’assurer un


écoulement unidirectionnel du gaz pendant l’essai

Séchage en étuve ventilée à 80°+5° (6j)


Retour à l’équilibre thermique
Mesure de masse, perméabilité

Séchage en étuve ventilée à 105°+5° (27j)


Retour à l’équilibre thermique
Mesure de masse, perméabilité

Séchage en étuve ventilée à 105°+5° (jusqu’à masse


constante)
Retour à l’équilibre thermique
Mesure de masse, perméabilité

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 Indicateurs vis-à-vis de la corrosion des
armatures
Essai accéléré de migration des chlorures en régime non
stationnaire XP P18-462
Indicateur : Coefficient de diffusion apparent des chlorures
DaPP(10-12.m2/s)

Principe

Soumettre un corps d’épreuve placé entre deux compartiments remplis en amont d’une
solution contenant des chlorures et en aval d’une solution exempte de chlorures, à un
champ électrique imposé, afin de faire migrer les ions chlorures.

Mesurer la profondeur moyenne de pénétration des chlorures dans le corps d’épreuve.

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 Indicateurs vis-à-vis de la corrosion des
armatures
Essai accéléré de migration des chlorures en régime non
stationnaire XP P18-462
Indicateur : Coefficient de diffusion apparent des chlorures
DaPP(10-12.m2/s)

Schéma de montage en
parallèle

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 Indicateurs vis-à-vis de la corrosion des
armatures
Essai accéléré de migration des chlorures en régime non
stationnaire XP P18-462
Indicateur : Coefficient de diffusion apparent des chlorures
DaPP(10-12.m2/s)
Exemple du dispositif CEREMA St BRIEUC
Mesures à réaliser

 Intensité circulant dans chaque cellule


 Tension aux bornes de chaque corps
d’épreuve
 Températures des solutions amont et aval

Durée de l’essai :

Dépend de la nature du béton

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 Indicateurs vis-à-vis de la corrosion des
armatures
Essai accéléré de migration des chlorures en régime
non stationnaire XP P18-462
Indicateur : Coefficient de diffusion apparent des
chlorures DaPP(10-12.m2/s)

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 Indicateurs vis-à-vis de la corrosion des
armatures
Essai d’absorption d’eau annexe G de la NF EN 13369
Indicateur : Absoption d’eau Abeau (%)
Dimension des corps d’épreuves différentes des essais précédents :

Eprouvettes cylindriques
100 < D< 160
H épaisseur de la tranches 1/2D < H < D

Principe

Le corps d’épreuve est immergé dans l’eau jusqu’à masse constante, puis séché en étuve
jusqu’à atteindre une masse constante.
L’absorption d’eau du béton sera la perte de masse exprimée en pourcentage de la masse
du corps d’épreuve à l’état sec.

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 Indicateurs vis-à-vis de la corrosion des
armatures
Essai d’absorption d’eau annexe G de la NF EN 13369
Indicateur : Absoption d’eau Abeau (%)

Les faces supérieures et inférieures des corps d’épreuves peuvent être protégées par
une résine

Immersion dans de l’eau potable à (20+5)°C jusqu’à masse constante M1 (mini de 3j)

Séchage en étuve à (105+5)°C jusqu’à masse constante M2

Calculer la valeur d’absorption d’eau 100x(M1-M2)/M2

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 Indicateurs vis-à-vis de la corrosion des
armatures
Essai Carbonatation accélérée XP P18-458
Indicateur : Profondeur carbonatée

Corps d’épreuves :

Prismatique ou cylindrique avec élancement de 3,5 et D > 3.Dmax


4 éprouvettes (3 pour épaisseur carbo + 1 témoin pour suivre les masses)

Principe

Suivre l’évolution de l’épaisseur de béton carbonaté d’éprouvettes de béton conservées


dans une atmosphère riche en dioxyde de carbone

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 Indicateurs vis-à-vis de la corrosion des
armatures
Essai Carbonatation accélérée XP P18-458
Indicateur : Profondeur carbonatée
Cure 28j à (20+2)°C hygro > 95 % ou en eau

Immersion dans l’eau à (20+2)°C pendant


(48+2)h

Séchage en étuve (45+5)°C pendant (14+1) jours

Enregistrement des masses des éprouvettes

Mise en enceinte de carbonatation des


éprouvettes à tester
Eprouvette témoin conservée à (20+2)°C à une
hygrométrie relative de (65+3) %

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 Indicateurs vis-à-vis de la corrosion des
armatures
Essai Carbonatation accélérée XP P18-458
Indicateur : Profondeur carbonatée

Mesure de l’épaisseur de béton carbonaté après humidification et


pulvérisation de la solution de phénolphtaléine sur les faciès de rupture

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 Essais de performance
vis-à-vis des réactions de gonflement interne
Essai Réactivité d’une formule de béton vis-à-vis de
l’alcali-réaction NF P18-454

Essai de performance

Principe

La formule de béton à qualifier est testée pendant plusieurs mois dans


des conditions accélérant le phénomène d’alcali-réaction :

- augmentation du taux d’alcalin

- atmosphère saturée d’humidité

Température élevée 60°C

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 Essais de performance
vis-à-vis des réactions de gonflement interne
Essai Réactivité d’une formule de béton vis-à-vis de
l’alcali-réaction NF P18-454

Essai de performance
3 éprouvettes 7x7x28 équipées de plots de mesures placées
dans un conteneur, lui même dans un réacteur

Mesures de déformation longitudinales au comparateur à


échéances régulières (0,4,8,10,12 semaines, puis toutes les 4
semaines)

Les valeurs des déformations de gonflement des éprouvettes


doivent satisfaire aux exigences du FD P18-456 :
 CEM I Sans addition minérale
- 3 ou 5 mois selon nature de la roche
- gonflement < 0,02 %
 Autres formulations
- 5 mois
-gonflement < 0,02 %
- critère sur la pente de la courbe de gonflement
ou gonflement < 0,03 % à 12 mois

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 Essais de performance
vis-à-vis des réactions de gonflement interne
Essai Réactivité d’un béton vis-à-vis d’une réaction
sulfatique interne Méthode LPC n°66

Essai de performance

Principe

La sensibilité de la formule et du cycle thermique sont


testés /RSI par des essais de performance de type
gonflement

3 éprouvettes 11x22 ou 7x7x28

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 Essais de performance
vis-à-vis des réactions de gonflement interne
Essai Réactivité d’un béton vis-à-vis d’une réaction
sulfatique interne Méthode LPC n°66

Essai de performance

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Essai Réactivité d’un béton vis-à-vis d’une réaction
sulfatique interne Méthode LPC n°66

Essai de performance
Mesures de déformations longitudinales pendant 12 mois

Le couple « formule de béton et échauffement » apte si


l’un des deux critères 1 ou 2 ,portant sur le seuil de
gonflement et sur la pente de la courbe de gonflement, est
respecté

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 Indicateurs vis-à-vis du gel
Essai Ecaillage XP P18-420

Evaluer le comportement de la peau du béton à des


cycles de gel-dégel en présence de sels de
déverglaçage

g/m2

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 Indicateurs vis-à-vis du gel
Essai Facteur d’espacement ASTM C457

Facteur d’espacement (Lbarre)

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 Indicateurs vis-à-vis du gel
Essai Facteur d’espacement ASTM C457

Facteur d’espacement (Lbarre)

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 Indicateurs vis-à-vis du gel
Essai de gel dans l’eau – dégel dans l’eau
Gel sévère avec forte saturation en eau NF P18-424

Essai de gel dans l’air – dégel dans l’eau


Gel modéré
Gel sévère avec saturation modérée en eau NF P18-425

Mesure de l’allongement relatif en µm/m

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Merci

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Concevoir, Construire et gérer des
structures durables en béton
Évolutions normatives et réglementaires,
Démarche performantielle

Principe général de l’approche performantielle : méthode de


conception performantielle (approche absolue) et concept de
performance équivalente (approche comparative)

 Bruno Godart
 IFSTTAR

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La méthode de conception
performantielle
L’approche absolue

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L’APPROCHE PERFORMANTIELLE

Une démarche innovante, globale et prédictive de la durabilité des


structures en béton armé, basée sur :
-- la notion d’indicateurs de durabilité
-- une démarche scientifique (modèles calibrés des différentes
dégradations prises en compte)
-- si possible, des formules locales de béton pré-qualifiées (pour
éviter des dérives en matière d’économie et de délais)
qui nécessite que le maître d’ouvrage définisse (comme
normalement prévu pour une conception selon les Eurocodes) :
-- la durée de vie souhaitée de son ouvrage
-- les fonctions de son ouvrage (utilisation, enjeux,…)
-- l’environnement local et l’exploitation attendue

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CONTEXTE NORMATIF D’APPLICATION DE
L’APPROCHE PERFORMANTIELLE
- une méthode visée dans les textes normatifs :
NF EN 1992-1-1 (note (1) du tableau 4.3 NF)
NF EN 206/CN (article 5.3.3)
- mais dont la mise en œuvre détaillée a nécessité un guide
recommandations provisoires en date de mars 2010
Evitant la difficulté du recours à un « béton de référence » nécessité
par le « concept de performance équivalente » prévu à l’annexe 5.2.5.3
de la norme NF EN 206/CN
Utilisation de l’approche :
Choix du maître d’ouvrage sur proposition du maître d’œuvre,
ou
Proposition de l’entreprise validée par le maître d’ouvrage, dans la mesure
où le marché a ouvert la possibilité et où la démarche proposée est
respectée.

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LE GUIDE (support de cet exposé)

Document issu d’un groupe


de travail du réseau des LPC
(17 participants)

Amélioré par un groupe de


19 relecteurs externes
(Sétra, instituts de recherche,
DIR, profession…)

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Autres documents ayant servi de référence
pour élaborer la démarche

Fascicule 65 en cours de révision, la


nouvelle version facilitera et rendra
encore plus explicite la possibilité
d’adopter l’approche performantielle

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Autres documents de référence

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Documents d’accompagnement

Guide d’aide au choix des classes d’exposition


www.efbeton.com

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MISE EN ŒUVRE DE L’APPROCHE PERFORMANTIELLE

Les 6 étapes de la démarche


1) Choix de la durée d’utilisation du projet
2) Prise en compte des conditions environnementales et des
principaux risques de dégradation
=> Choix des classes d’exposition et des niveaux de prévention
3) Sélection des indicateurs de durabilité
et des spécifications « performantielles » associées
4) Formulation des bétons - épreuves d’étude
=> vérifications de l’atteinte des performances des formules
5) Réalisation des épreuves de convenance et de contrôle
=> vérifications des performances des formules mises en œuvre
6) Point zéro durabilité et suivi (témoins de durée de vie)

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1 Choix de la durée d’utilisation du projet
Eurocode 0 (NF EN 1990) : choix de la durée d’utilisation du projet (DUP) = 100 ans
pour les ponts (avec maintenance normale et adaptée)
Au delà de 100 ans, adaptation nécessaire des seuils des indicateurs de durabilité

DUP : Il s’agit de la période au cours de laquelle la structure est censée


rester normalement utilisable en étant entretenue, mais sans qu’il soit
nécessaire de procéder à de grosses réparations.
Catégorie de Durée indicative Durée indicative Exemples
durée d'utilisation de d'utilisation de projet
d'utilisation de projet Annexe nationale
projet (années) Tableau 2.1(NF)
EN 1990
1 10 10 Structure provisoires (1)
2 10-25 25 Eléments structuraux remplaçables, par exemple
appareils d’appui
3 15-30 25 Structures agricoles et similaires
4 50 50 Bâtiments et autres structures courantes
5 100 100 Bâtiments monumentaux, ponts et autres ouvrages
de génie civil
(1) Les structures ou parties de structures qui peuvent être démontées dans un but de réutilisation ne doivent normalement
pas être considérées comme provisoires

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2 Prise en compte des conditions environnementales et des
principaux risques de dégradation
Choix des classes d’exposition
(description des conditions environnementales)
L’approche performantielle permet de prendre en compte :
le risque de corrosion des armatures (XC, XD, XS)
l’attaque par le gel et les sels (XF)
les risques d’alcali-réaction et de RSI

Mais elle ne prend pas en compte les attaques chimiques


d’origine externe
se référer pour cela aux prescriptions de la norme NF EN 206/CN, du
fascicule 65 et du fascicule de documentation FD P 18 011 (notamment
pour le milieu marin ou pour les fondants avec sulfates où les ciments PM
restent imposés)

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Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 49
3 Sélection des indicateurs et des spécifications associées

Vis à vis du risque de corrosion des armatures

3 Indicateurs principaux :

Porosité accessible à l’eau : Peau en %


Perméabilité aux gaz : Kgaz en 10-18 m2
Coef. de diffusion des chlorures : Dapp en 10-12 m2s-1

+ mesure de résistivité (pour les épreuves d’études, de


convenance et de contrôle)

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Calibrage pour un enrobage cmin,dur de 30 mm (XC) ou 50 mm (XD et XS)

Possibilité de minorer la classe structurale de 2 (EN 1992 tab 4.3NF)


Classe d’exposition DUP de 100 ans Seuils des indicateurs Exemples de partie d’ouvrage
à 90 jours

XC1 sec ou humide en permanence Peau < 15 Fondations (immergées ou non) Parties
XC2 humide rarement sec enterrées des appuis

XC3 humidité modérée Peau < 13 ET Bétons protégés par une étanchéité
XC4 alternance d’humidité et de séchage Kgaz < 150 Bétons exposés à l’air

XS1 Exposé à l'air véhiculant du sel marin Ouvrage à proximité d’une côte

XS2 Immergé en permanence dans l'eau de mer Peau < 13 Partie d’ouvrage immergée en permanence
dans l’eau de mer
XD1 exposé à des chlorures non marins transportés par ET
voie aérienne Zones d’un ouvrage faiblement exposées
Dapp < 7 aux sels de déverglaçage ( semelles ou
XD2 Humide rarement sec, béton exposé à des eaux radiers non profonds à proximité de ou
industrielles contenant des chlorures sous voies fréquemment salées)

XD3 Alternance d'humidité et de séchage, béton exposé à Peau < 11 Piles d’un ouvrage très exposées aux sels
des projections contenant des chlorures de déverglaçage
ET
XS3 Zones de marnage, zones soumises à des projections Kgaz < 150 Ouvrage soumis aux embruns (à moins de
ou à des embruns 100 m de la côte dans le cas général)
ET Zones de marnage

Concevoir, construire et gérer des structures durables en bétonDapp < 3


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 51
3 Sélection des indicateurs et des spécifications associées
Vis-à-vis des dégradations dues au gel et aux sels de déverglaçage

Zone de gel modéré Zone de gel


sévère

XF3 (G)
XF 1 Lbar ≤ 250 μm
Salage peu
Pas de spécifications propres au gel Δε ≤ 400 μm/m
fréquent
(se reporter au tableau corrosion – classe XC4) f2/ f02 ≥ 75%
fc28 ≥ 30 MPa
XF4 (G+S)
XD3 (se reporter au tableau corrosion) Lbar ≤ 200 μm
Salage Ec ≤ 600 g/m2
fréquent XD3 + XF2 pour les éléments très exposés Δε ≤ 400 μm/m
(teneur en air ≥4%) f2/ f02≥ 75%
fc28 ≥ 35 MPa

Salage très
XF4
Concevoir, construire (G+S)
et gérer des structures durables en béton XF4 (G+S)
fréquent
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3 Sélection des indicateurs et des spécifications associées
Vis-à-vis du risque de réaction sulfatique interne (RSI)

Classes d’exposition Niveau de prévention/Critère (pour un Exemple


ouvrage courant)

XH2 Bs Piles et tabliers


Alternance d'humidité et de séchage, Tmax < 75°C
humidité élevée ou
Tmax < 85°C et critère de performance
en expansion
ou
Tmax < 85°C et conditions sur choix
du ciment
XH3 Cs Pieux et
En contact durable avec l'eau Tmax < 70°C semelles de
immersion permanente, stagnation ou fondation
d'eau à la surface, zone de marnage Tmax < 80°C et critère de performance
en expansion
ou
Tmax
Concevoir, construire et gérer des structures durables < 80°C
en béton et conditions sur choix
Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 du ciment 53
3 Sélection des indicateurs et des spécifications associées

Vis-à-vis du risque d’alcali-réaction

niveau de prévention B
(cas des ouvrages courants)
granulats non réactifs
bilan des alcalins
ou
essai de performance :
Δε < 0,020% selon l’essai de performance vis-à-vis de l'alcali-
réaction suivant la norme NF P18-454 et FD P18-456

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


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4 Formulation des bétons et épreuves d’études

- Attention particulière => durée de mûrissement de 90 j pour


certains essais

- Prise en compte de la démarche dans le PAQ de l’opération


(compétences, moyens, modes opératoires d’essai…)

=> Le fournisseur de béton doit disposer de capacités


techniques et de compétences

- Intérêt de disposer de formules locales préqualifiées

=> concept de références probantes d’emploi disposant de


mesures des indicateurs

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 55
5 Epreuves de convenance et de contrôle
Formalisation des critères d’acceptation
Epreuves de convenance :
Peau (convenance)28j < 1,1 Peau (étude) 28j

ρ (convenance) 28j > 0,8 ρ(étude) 28j

Epreuves de contrôle :
Epreuves de contrôle Epreuves de contrôle à 90 jours
à 28 jours
ρ (contrôle) 28j > 0,8 ρ(étude) 28j Peau (contrôle)90j < Peau (spécifiée au marché) 90j

Kgaz (contrôle) 90j < Kgaz (spécifiée au marché) 90j


Peau(contrôle)28j < 1,1 Peau (étude) 28j

Dapp (contrôle) 90j < Dapp (spécifiée au marché) 90j

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 56
6 Point zéro durabilité

Réception de l’ouvrage avec initiation du suivi dans le temps

Établissement par parties d’ouvrage d’une synthèse «durabilité »


(spécifications attendues, indicateurs retenus et seuils,
mesures des indicateurs, mesures des enrobages)

Définition des parties d’ouvrage


qui feront l’objet d’un suivi de durabilité
(nature et périodicité selon conditions d’exposition)

Inspections ciblées avec mesure des témoins de durée de vie

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 57
6 Point zéro : exemples de témoins de vie
Carbonatation :
Evaluation de la profondeur de carbonatation (zone ou pH < 9)
ou
Evolution du profil de teneur en CaCO3

En présence de chlorures
Profondeur de pénétration des chlorures (zone ou [Cl-] > [Cl-] crit)
ou
Évolution du profil de chlorures
0,15 % BP pré-tension
[Cl-] crit 0,20 % BP post-tension
0,40 % BA
(en % de Cl-) 0,65 % BA avec CEM III

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 58
EN GUISE DE CONCLUSION
L’approche performantielle est …
- une façon de répondre à l’enjeu croissant de durabilité dans
un cadre rationnel et « contractuel »
- un choix de maîtrise d’ouvrage, à assumer (en cohérence
avec la responsabilisation issue des Eurocodes)
- une approche « rôdée » dans le cadre de grands ouvrages
concédés (justification de durabilité)

La nécessaire anticipation de la problématique « matériau » :


une contrainte qui peut être une chance ?
L’approche performantielle ne dispense ni de bonne conception, ni
de qualité d’exécution, ni de contrôle, ni d’entretien…

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 59
Le concept de performance équivalente

L’approche comparative

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 60
Le guide FNTP – FFB – CERIB - FIB

Mars 2009

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 61
Approche comparative
(Prévu à l’article 5.2.5.3 de la norme NF EN 206/CN : Equivalence de
performance avec un béton de référence)

Principe 1 : modifier les prescriptions de composition des bétons (Cmin et


E/C) en montrant, à l’aide d’essais performantiels et d’indicateurs de
durabilité, que le béton à qualifier possède des propriétés de durabilité
au moins aussi bonnes que celles d’un béton de référence (celui
conforme à l’annexe NA.F.1 ou NA.F.2)  Durée de vie 50 ans

Principe 2 : ne donner des prescriptions générales que sur la compacité,


et comparer directement les propriétés du béton à qualifier à celles du
béton de référence

Nota : uniquement utilisable avec des ciments conformes à NF EN 197 -1


Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton
Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 62
Approche comparative
Composition du béton de référence :
(Conforme à l’annexe NA.F de la norme NF EN 206/CN)
-- son rapport Eeff / Liant éq est inférieur ou égal au rapport Eeff / Liant éq
maximal autorisé par la norme NF EN 206/CN pour la classe d’exposition
considérée diminuée de 0,05

-- son dosage en ciment est supérieur de 5 % au dosage minimal requis


pour la classe d’exposition considérée

-- ses granulats sont (en général) les mêmes que ceux du béton à qualifier

-- Pour les classes XF4 et XA3, ses granulats doivent être de code indicé B
avec une absorption d’eau correspondant au code A ; sinon, il faut changer les
granulats du béton de référence

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 63
Approche comparative
Réalisation des essais :
Les bétons frais des compositions de référence et à qualifier doivent appartenir à la
même classe de consistance

Les essais performantiels sont réalisés à la même échéance sur le béton de


référence et le béton à qualifier ; en général : 28 j ; éventuellement 90 j

Exigences sur la composition du béton à qualifier en XC, XS, XD :


Carbonatation à 28 j (essai accéléré selon XP P 18-458) :
Profondeur carbonatée (qual) < Profondeur carbonatée (réf)
Corrosion XS ou XD (essai NT Build 492 ou Grandubé) :
Coef Diffusion Cl- ns (qual) < Coef Diffusion Cl- ns (réf)
(ns = régime non stationnaire)

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 64
Approche comparative
Exigences sur la composition du béton à qualifier en XF :
Gel/dégel XF1 : P / Vp (qual) < P / Vp (réf)

A / Vp (qual) < A / Vp (réf)

avec P = porosité à l’eau, A = absorption d’eau ,


Vp = fraction volumique de pâte du béton
Gel/dégel XF2 :

Pas d’essai performantiel reconnu !


(pour les bétons qui ne sont pas les plus exposés aux sels, voir classe XD3 )
Gel/dégel XF3 et XF4 :

Voir essais performantiels des recommandations « gel » LCPC 2003 (pas


de nécessité de comparer à un béton de référence)

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 65
Approche comparative
Exigences sur la composition du béton à qualifier en XA :
Attaques acides et eaux faiblement minéralisées (pH < 6,5)

Essai de lixiviation à pH constant dans acide nitrique dilué à 60 j :

EPDeq (qual) < EPDeq (réf)

EPDpH (qual) < EPDpH (réf)


avec EPDeq = Epaisseur dégradée équivalent en calcium lixivié
= Calixivié / Cainitial

EPDpH = Epaisseur dégradée mesurée (phénolphtaléine)


Classe XA1 : pH = 5,5 Classe XA2 : pH = 4,5 Classe XA3 : pH = 4,0
(Problème avec les granulats calcaires… => durée portée à 120 j et seul
EPDpH est considérée)
Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton
Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 66
Approche comparative
Exigences sur la composition du béton à qualifier :

Attaque sulfatique externe


Pas d’essai performantiel reconnu !

Deux critères sont retenus :

1) Coef Diffusion Cl ns (qual) < Coef Diffusion Cl ns (réf)

2) Essai de tenue à l’eau à haute teneur en sulfates selon NF P 18-837,


mais avec substitution de la solution de sulfate de magnésium par une
solution de sulfate de sodium + préconditionnement spécial :

DLsulfate (qual) < DLsulfate(réf) à 6 mois

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 67
Approche comparative
Annexe : Mode Op de l’essai de lixiviation à pH constant
A Echantillon.
B Solution d’essai.
C Eau déminéralisée.
D Solution d’oxyde de
calcium.
E Acide nitrique à une
concentration de 0,25 mol/l.
F Circulation du cryostat
maintenue à 20° ± 1°C.
G Electrode de pH.
H Système régulateur de
pH.
I Valeur de pH et de
température.
J Valeur d’acide nitrique
ajouté.
K Système d’agitation
magnétique.

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 68
Merci

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 69
Concevoir, Construire et gérer des
structures durables en béton
Évolutions normatives et réglementaires,
Démarche performantielle

Approche performantielle dans le nouveau


fascicule 65 du CCTG
 Benoit Thauvin
 CEREMA

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 70
Révision du fascicule 65 du CCTG
• Ouvrages de génie civil (DUP 100 ans)
• Formulation et mise en œuvre du béton
• En révision depuis 2011 pour prendre en
compte les nouvelles normes NF EN206/CN et
NF EN13670/CN
• Validation du nouveau fascicule : octobre 2014

Deux démarches pour justifier la durabilité des


bétons :
§8.1.1.3 Spécifications de composition liées aux
classes d’exposition
§8.1.1.4 Spécifications performantielles liées aux
classes d’exposition
(avec dérogation partielle au §8.1.1.3)

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 71
Révision du fascicule 65 du CCTG

● Ouvrir à l’approche performantielle en introduisant des garde-fous :


les écarts par rapport à l’approche prescriptive sont bornés
● Laisser le choix entre approche absolue et approche comparative
● Se référer aux deux guides existants
● Les compléter et les amender en fonction des retours d’expérience
● Ne pas ouvrir aux classes XA car il y a débat sur les protocoles
d’essai
● Dans la méthode comparative, résoudre le problème statistique par
un choix très sécuritaire du béton de référence
● Garantir la conformité à la norme des bétons ainsi formulés et
préciser la répartition des responsabilités

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 72
Conformité à la norme et répartition
des responsabilités
Deux cas se présentent :
•BCP ou BICP : le prescripteur définit une composition et en passe commande
au producteur
• BPS ou BIPS :
● le prescripteur commande un béton conforme à l’annexe NA.F de la
norme (durabilité à 50 ans basée sur une approche prescriptive)
● il commande également, au titre des exigences complémentaires, des
valeurs des indicateurs de durabilité correspondant aux exigences du
fascicule 65 pour passer de 50 à 100 ans

Dans les deux cas, la formulation par les approches performantielles du


fascicule 65 ne remet pas en cause la conformité du béton à la norme.

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 73
Garde-fous
Par rapport au tableau 8.B de l’approche prescriptive :

• Le rapport Eeff/Liant équivalent ne doit pas dépasser la limite du tableau de


plus de 0,10
• La teneur en liant équivalent doit être au moins égale à 80% de celle
imposée par le tableau
• Le rapport maximal A/(A+C) doit rester inférieur aux limites suivantes en
fonction de la nature du ciment de base :

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 74
Garde-fous

NF EN206/CN : 0,30

NF EN206/CN : 0,15

NF EN206/CN : 0,30 à 0,50

NF EN206/CN : 0,30

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 75
Démarche

1 Choix de la durée d’utilisation du projet

2 Prise en compte des conditions environnementales et des


principaux risques de dégradation => Classes d’exposition

3 Sélection des indicateurs de durabilité et des spécifications


(seuils) associées

4 Formulations des bétons – Épreuves d’études

5 Vérification des performances des bétons – Épreuves de


convenance et Épreuves de contrôles

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 76
Indicateurs utilisés
(« grandeurs associée à la durabilité »)
pour le risque de corrosion des armatures
Approche Approche
absolue comparative
Indicateur général Peau 28j Abeau 28j

.
XC1/XC2 Peau 90j Carbo 90j
XC3/XC4 Peau 90j, Kgaz 90j Carbo 90j
XD1/XD2 Peau 90j, Dapp 90j Dapp 90j
XS1/XS2
XD3 Peau 90j, Kgaz 90j, Dapp 90j
XS3 Dapp 90j

Échéance d’essais : 90 jours ! => A anticiper dans le planning …

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 77
Essais
Essais de porosité et de masse volumique : NF P18-459
Indicateur : Porosité accessible à l’eau Peau (%)

Essai accéléré de migration des chlorures en régime non


stationnaire : XP P18-462
Indicateur : Coefficient de diffusion apparent des chlorures
Dapp(10 –12.m²/s)

Essai de perméabilité au gaz sur béton durcis : XP P18-463


Indicateur : Perméabilité au gaz Kgaz (10-18.m²)

Carbonatation accélérée : XP P18-458


Essai de performance

Essai d’absorption d’eau : NF EN 13369, Annexe G


Indicateur : Absorption d’eau Abeau (%)

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 78
Spécifications
En approche absolue : (§8.1.1.4.1. Méthode de conception performantielle)
Les seuils du guide LCPC de 2010 sont modifiés pour la prévention du
risque de corrosion des armatures :

* Seuils correspondant à une DUP de 100 ans et un enrobage relatif à la classe structurale S6

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 79
Spécifications
Possibilité de moduler la classe structurale en introduisant des seuils plus
sévères
(remplace le critère « classe de résistance » du tableau 4.3 NF de l’EC2) :

Réduction possible de l’enrobage (Cmin,dur)

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 80
Spécifications
Modulation de la classe structurale S :

Ouvrages d’art (DUP : 100 ans) : Classe structurale S6

Eurocode 2 : Modulation possible de la classe structurale en fonction de :


- Classe de résistance
- La nature du liant Cas de l’approche performantielle :
- Compacité de l’enrobage Minoration de 1 ou 2 selon les
spécifications performantielles prescites

Exigence environnementale pour Cmin,dur (armatures de béton armé)

Classe d’exposition
Classe
structurale
X0 XC1 XC2/XC3 XC4 XD1/XS1 XD2/XS2 XD3/XS3

S1 10 10 10 15 20 25 30

S2 10 10 15 20 25 30 35

S3 10 10 20 25 30 35 40

S4 10 15 25 30 35 40 45

S5 15 20 30 35 40 45 50
Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton
Saint-Brieuc,
S6 le 9 novembre
20 2016
25 35 40 45 50 55
81
Spécifications
En approche comparative : (§8.1.1.4.2. Concept de performance équivalente)
La définition du béton de référence du guide FNTP de 2009 est modifiée :

● Béton conforme au tableau de l’approche prescriptive (8B), sans additions,


avec un dosage en ciment supérieur de 5 % au dosage minimal et une
classe de résistance supérieure d’une classe à la classe minimale

● Granulats identiques au béton à tester

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 82
Épreuve d’étude
● Les résultats doivent être conformes pour toutes les grandeurs associées
aux classes d’exposition (gâchée nominale et gâchées dérivées « eau ») :
Peau 90j, Kgaz 90j, Dapp 90j, Carbo 90j
● Détermination des indicateurs généraux suivants en vue des épreuves de
convenance et de contrôle :
● Porosité accessible à l’eau à 28 jours en approche absolue : Peau 28j
● Absorption d’eau à 28 jours en approche comparative : Abeau 28j
● Dispense par références d’utilisation : Pour chaque grandeur associée à la
durabilité, les résultats d’essais des épreuves d’étude, de convenance et de
contrôle vérifient :
● Nbre de prélèvement > 3
● Résultats de chaque prélèvement conformes
Possibilité introduite par le fascicule 65 :
Détermination des grandeurs associées à la durabilité à 28 jours
Si les spécifications performantielles sont vérifiées à cette échéance, on peut retenir l’âge de 28
jours pour l’évaluation de la conformité des épreuves de convenance et de contrôles.

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 83
Épreuve de convenance
● En approche absolue :
● Peau(convenance)28j < 1,1.Peau(étude)28j
● Les résultats doivent être conformes pour toutes les
grandeurs associées aux classes d’exposition
(Peau 90j, Kgaz 90j, Dapp 90j)

● En approche comparative :
● Abeau (convenance) 28j < Abeau(étude) 28j + 0,5
● Les résultats doivent être conformes pour toutes les
grandeurs associées aux classes d’exposition
(Dapp 90j, Carbo 90j)

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 84
Épreuve de contrôle
● Indicateurs généraux (Peau, Abeau) mesurés tous les 500 m3 ou
tous les mois, au 1er terme échu
● Grandeurs associées aux classes d’exposition mesurées tous les
3 mois : Peau 90j, Kgaz 90j, Dapp 90j, Carbo 90j

● En approche absolue :
● Peau(contrôle)28j < 1,1.Peau(étude)28j
● Porosité à l’eau ≤ 1,1*(Porosité à l’eau limite autorisée)
● Perméabilité au gaz ≤ Perméabilité au gaz limite autorisée
+ 30 10 –18
● Coefficient de diffusion des chlorures ≤ 1,3*(Coefficient de
diffusion des chlorures limite autorisé)

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 85
Épreuve de contrôle
● En approche comparative :
● Abeau(contrôle)28j < Abeau(étude)28j + 0,5
● Porosité à l’eau ≤ 1,1*(Porosité à l’eau limite autorisée)
● Absorption d’eau ≤ (Absorption d’eau limite autorisée) + 0,5
● Coefficient de diffusion des chlorures ≤ 1,3*(Coefficient de
diffusion des chlorures du béton de référence caractérisé lors
de l’étude)
● Profondeur de carbonatation accélérée ≤ min[1,5*(Profondeur
de carbonatation accélérée du béton de référence caractérisé
lors de l’étude),(Profondeur de carbonatation accélérée du
béton de référence caractérisé lors de l’étude) +5mm]

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 86
En résumé
● Une dérogation partielle au tableau de l’approche prescriptive
● Des spécifications issues des recommandations provisoires, amendées ou
complétées :
● Seuils revus en approche absolue
● Béton de référence très encadré en approche comparative
● Par rapport au guide LCPC de 2010 (approche absolue), épreuves de
convenance renforcées pour anticiper les problèmes

Une note importante


« Lorsqu’il est fait appel à ces méthodes les différents intervenants doivent
adopter les dispositions organisationnelles et mobiliser les capacités techniques
et les compétences actualisées nécessaires à la conduite d’une telle
démarche. En particulier les laboratoires en charge de réaliser les essais
doivent disposer de références justifiant la pratique effective de ces essais et la
vérification des résultats obtenus sur la base d’essais d’intercomparaison. »

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 87
Spécifications
Prévention des risques d’alcali-réaction :
Renvoi au §2.3.2 Guide LCPC 2010

La démarche de prévention actuelle* offre la possibilité d’appliquer une


approche performantielle.
Indicateurs de durabilité (à réserver au cas des granulats PR) :
- Bilan en alcalins équivalents de la formue : [Na2Oeq]
- Déformation de gonflement d’éprouvette (NF 18-454, FD P18-456)

* Guide LCPC 1994, actualisé par le FD P18-464 d’avril 2014

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 88
Spécifications
Prévention des risques de RSI :
Renvoi au §2.3.2 Guide LCPC 2010

La démarche de prévention actuelle* offre la possibilité d’appliquer une


approche performantielle, mais reste partiellement fondée sur des
spécifications de moyens.

Indicateurs de durabilité (à réserver aux pièces critiques) :


- Température maximale atteinte au cœur de la pièce (Tmax)
- Déformation de gonflement (essai de performance LPC n°66)

* Guide LCPC 2007

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 89
Spécifications
Prévention des risques de RSI :

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 90
Spécifications
Prévention des risques liés au gel et à l’écaillage :
Renvoi au §2.3.3 Guide LCPC 2010

La démarche de prévention actuelle* offre la possibilité d’appliquer une


approche performantielle.
Indicateurs de durabilité (selon intensité du gel et fréquence de salage) :
- Facteur d’espacement du réseau de bulles d’air (Lbar)
- Teneur en air occlus sur béton frais (tair)
- Ecaillage, masse écaillée sous cycle agressif (Ec)
- déformation de gonflement (essai de performance gel interne) en liaison
avec fréquences de raisonance (f²/fo²)
- Résistance à la compression à 28 jours (Rc28)

* Guide LCPC 2003

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 91
Spécifications
Prévention des risques liés au gel et à l’écaillage :

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 92
Merci

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 93
Concevoir, Construire et gérer des
structures durables en béton
Évolutions normatives et réglementaires,
Démarche performantielle

Recommandations pour la rédaction du


CCTP Béton
 Michel Menguy
 CEREMA

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Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 94
Recommandations pour la rédaction du
CCTP Béton Démarche performantielle

PETRA (Pièces Ecrites


Techniques Rédigées avec
Assistance)

La bible 2016 de PETRA n’intègre pas la


démarche de l’approche performantielle.

CCTP type en annexe des


recommandations provisoires LCPC de
2010 mais ne tient pas compte du futur
Fasc 65

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016
Recommandations pour la rédaction du
CCTP Béton Démarche performantielle

Pour cet ouvrage, une démarche particulière visant à garantir de façon optimale la
durabilité de l’ouvrage dans son environnement spécifique est déclinée par l’approche
performantielle des bétons basée sur :
- les recommandations provisoires du LCPC de 2010 « Maitrise de la durabilité des
ouvrages d’art en béton. Application de l’approche performantielle.
Appelée : Méthode de conception performantielle (MCP)

Ou

- les recommandations professionnelles provisoires FNTP/FFB/CERIB/FIB de 2009


« Méthodologie d’application du concept de performance équivalente des bétons »
Appelée : Concept de performance équivalente (CPE)

Et déclinée dans le fascicule 65 du CCTG.

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Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016
Recommandations pour la rédaction du
CCTP Béton Démarche performantielle

XC4 XF1 40 mm
XC3 XF1 30 mm
XC4 XF1 35 mm

Ces enrobages pourront être réduits à condition de respecter les


dispositions du tableau 8-E du Fasc 65 et de l’art 3….. du présent CCTP

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016
Recommandations pour la rédaction du
CCTP Béton Démarche performantielle
Exemple

Remplacer les spécifications :


Teneur mini en léq et Eff/Leq par :

Méthode de conception performantielle

Ou

Concept performance équivalente

en rajoutant un renvoi (9)

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016
Recommandations pour la rédaction du
CCTP Béton Démarche performantielle

(9)

 Pour MCP

les spécifications des bétons sont de nature performantielle. Cela signifie que les
formulations de bétons proposées doivent satisfaire aux seuils performantiels
fixés dans les chapitres ci-dessous pour les indicateurs de durabilité à
considérer.

 Pour CPE

les spécifications des bétons sont de nature performantielle. Cela signifie que les
formulations de bétons proposées doivent satisfaire aux exigences fixées
dans les chapitres ci-dessous pour justifier de leurs équivalences de
durabilité par rapport à leurs formules de référence.

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016
Recommandations pour la rédaction du
CCTP Béton Démarche performantielle
Pour les deux approches, rappeler les "garde-fous" du Fasc 65

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Recommandations pour la rédaction du
CCTP Béton Démarche performantielle

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


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Recommandations pour la rédaction du
CCTP Béton Démarche performantielle
Dans le cas de la Méthode de conception performantielle

65

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Recommandations pour la rédaction du
CCTP Béton Démarche performantielle
Dans le cas de la Méthode de conception performantielle

Valeurs maximales des indicateurs de durabilité sans réduction d’enrobage

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Recommandations pour la rédaction du
CCTP Béton Démarche performantielle
Dans le cas de la Méthode de conception performantielle

Modulation
de l’enrobage

Adapter le
tableau 8.E
Au chantier

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Recommandations pour la rédaction du
CCTP Béton Démarche performantielle
Dans le cas de la Méthode de conception performantielle

Le point zéro défini à l’étape 6 comprendra :


préciser au CCTP les documents ou essais supplémentaires attendus

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


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Recommandations pour la rédaction du
CCTP Béton Démarche performantielle
Dans le cas Concept de performance équivalente

Reprise de l’art 8.1.1.4.2 du Fasc 65

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016
Recommandations pour la rédaction du
CCTP Béton Démarche performantielle
Dans le cas Concept de performance équivalente

De plus, le béton de référence doit respecter les exigences du tableau ci-


dessous en matière de type de ciment ( l’utilisation d’addition n’est pas admise
pour le béton de référence) et de valeur maximale d’absorption d’eau, en
fonction de la classe d’exposition considérée.

Adapter le tableau 8.F au chantier Exemple :

Classes d’exposition Type de ciment Valeur maximale


d’absorption d’eau

XC2 CEM I ou CEM II, 6,5 %


classe 42,5 ou 52,5
XC4 6%

Les épreuves d’étude, de convenance et de contrôle présentent des


spécificités décrites en 8.2.1 (épreuves d’étude), 8.2.3 (épreuve de
convenance) et 8.3.2 (contrôle des bétons à la mise en œuvre).

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Recommandations pour la rédaction du
CCTP Béton Démarche performantielle

En plus des dispositions classiques :

Pour les bétons faisant l’objet de l’approche performantielle :


Gâchée nominale
En perspective des épreuves de contrôle, l’épreuve d’étude comporte en outre la
détermination des indicateurs de durabilité suivants :

 Porosité à l’eau à 28j pour la cas de MCP


 Absorption d’eau à 28j pour le cas de CPE

De plus, les mesures des autres grandeurs associées à la durabilité


correspondant aux spécifications performantielles à l’échéance de 28jours seront
réalisées, en complément de celle réalisée à 90 jours. Si les spécifications
performantielles sont également vérifiées lors de cette échéance, on pourra
retenir l’âge de 28jours pour l’évaluation de la conformité des épreuves de
convenances et de contrôle.

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Recommandations pour la rédaction du
CCTP Béton Démarche performantielle

Gâchée nominale
Les résultats seront probants si les conditions suivantes sont remplies :
- les valeurs obtenues pour les grandeurs associées à la durabilité
sont conformes aux valeurs limites autorisées pour les essais
performantiels de durabilité.

Les valeurs limites autorisées sont :

 Les seuils définis à l’art 3… du présent CCTP pour le cas MCP


 Les valeurs obtenues pour le béton de référence dans le cas CPE

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CCTP Béton Démarche performantielle

Gâchées dérivées

Un essai de détermination de chaque grandeur correspondant aux


exigences complémentaires fixées par le marché et soumise à
épreuve de contrôle.

L’épreuve d’étude est réputée probante si les résultats obtenus


pour les grandeurs associées à la durabilité sont conformes aux
valeurs limites autorisées

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Recommandations pour la rédaction du
CCTP Béton Démarche performantielle

Dans le cas de la méthode de conception performantielle :

Dans le cas du concept de performance équivalente :

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Pour le contrôle sur les indicateurs généraux, les critères de conformité à 28j
sont :

Dans le cas de la méthode de conception performantielle :

Peau(contrôle)28j < 1,1.Peau(étude)28j

Dans le cas du concept de performance équivalente :

Abeau(contrôle)28j < Abeau(étude)28j+ 0,5

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CCTP Béton Démarche performantielle

Pour les grandeurs associées à la durabilité, les critères de conformité à 90j sont :

Dans le cas de la méthode de conception performantielle :

Peau 90j < 1,1.Peau(limite autorisée)90j


Kgaz 90j < Kgaz(limite autorisée) 90j + 30.10-18m2

Dans le cas du concept de performance équivalente :


Porosité à l’eau < 1,1*(Porosité à l’eau du béton de référence caractérisé lors de l’étude)

Absorption d’eau < (absorption d’eau du béton de référence caractérisé lors de l’étude) + 0,5

Profondeur de carbonatation accéléré < min [1,5*(Profondeur de carbonatation accélérée du béton de référence
caractérisé lors de l’étude),(Profondeur de carbonatation accélérée du béton de référence caractérisé lors de
l’étude) + 5 mm]

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Merci

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Concevoir, Construire et gérer des
structures durables en béton
Évolutions normatives et réglementaires,
Démarche performantielle

Approche performantielle : un outil pour la gestion


des ouvrages et l’évaluation de la durée de vie
résiduelle d’un ouvrage en service
Exemple de la corrosion des armatures

 Benoit Thauvin
 CEREMA

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Contexte

Surface de tablier (%) par type de matériau

Acier 1%
85 % du patrimoine
Autres 3%

Maçonnerie 4%

buses 4%
métalliques
buses 4%
béton
Tablier mixte 11%

béton armé 26%

béton 48%
précontraint 0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45% 50%

Patrimoine des ponts sur le RRN

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Contexte
Le béton vieillit et se dégrade au cours du temps …

Corrosion RGI Gel interne et écaillage

Plus ou moins vite en fonction :


- des propriétés intrinsèques (formulation)
- de la qualité de sa mise en oeuvre
- de l’agressivité de l’environnement

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Enjeux

Le gestionnaire a besoin d’informations fiables pour :


● Évaluer l’état de son patrimoine,

● Évaluer l’état d’avancement des dégradations,

● Déterminer le moment optimum pour réaliser des actions

de maintenance préventive (donc avant l’apparition de


désordres).

Informations fiables = application de l’approche


performantielle sur des ouvrages en service

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Sommaire

● Définition de la durée de vie résiduelle


● Méthodologie du diagnostic
● Estimation de la durée de vie résiduelle
● Conclusions, perspectives

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Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 119
Définition de la durée de vie résiduelle

Dégradations

Conception
Formulation Incubation Propagation
Temps
0

Durée de vie

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Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 120
Définition de la durée de vie résiduelle
Gestion des ouvrages par le maître d’ouvrage ou
le gestionnaire

Dégradations

État limite
Conception
Formulation Incubation Propagation
Temps
0 to
Durée de vie résiduelle

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Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 121
Définition de la durée de vie résiduelle
Cas général :

Dégradation

Conception
Formulation Incubation Propagation
Temps
0 to
« Durée de vie résiduelle »

« Durée de vie résiduelle » du béton vis-à-vis d’une


dégradation (phase d’incubation) :
Temps au bout duquel le processus de dégradation
s’amorce

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Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 122
Définition de la durée de vie résiduelle
Cas de la corrosion des armatures
 Principale cause de dégradation des structures en béton
armé
Dioxyde de Chlorures
=> Carbonatation carbone Cl-
CO2
=> Pénétration chlorures

Porosité
Porosité
ouverte
ouverte

Porosité
fermée

Armature

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Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 123
Définition de la durée de vie résiduelle
Cas de la corrosion des armatures

Dégradation

Conception
Formulation Incubation Propagation
Temps
0 to
« Durée de vie résiduelle »

« Durée de vie résiduelle » du béton vis-à-vis de la


corrosion des armatures (phase d’incubation) :
Temps au bout duquel le front de chlorures et/ou le front
de carbonatation atteint les armatures

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Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 124
Méthodologie du diagnostic

Indicateurs de Témoins de
durabilité durée de vie
Caractérisent les propriétés
Évaluent l’avancement du
du béton vis à vis d’une
processus de dégradation
dégradation donnée

Essais en laboratoire sur Essais in situ ou sur


éprouv. ou carottes prélèvements

Données de conception/réalisation
Données environnementales Évaluation de l’état de la
structure à un instant t

Prédiction/pronostic de l’état de la structure à t + Δt


Évaluation de la « durée de vie résiduelle »

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Méthodologie du diagnostic (corrosion)
Indicateurs de durabilité

- Porosité accessible à l’eau (Peau)


- Coef. de dif. des chlorures (Dapp)
- Perméabilité au gaz (Kgaz)
- Résistivité électrique
- Teneur en portlandite (Ca(OH)2)

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Méthodologie du diagnostic (corrosion)
Indicateurs de durabilité

AFGC 2004

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Méthodologie du diagnostic (corrosion)
Témoin de durée de vie
● Profondeur du front de carbonatation Xc
● Profondeur du front de chlorures Xd
● Profil de pénétration des chlorures

Détermination de la profondeur de carbonatation


par méthode colorimétrique (phénolphtaléine)

Détermination de la position du front de chlorures


par la méthode colorimétrique (nitrate d’argent)

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Estimation de la durée de vie résiduelle
Mesure des enrobages

Relevé statistique des


enrobages :
Détermination de l’enrob.
caractéristique e95
(95% des valeurs
d’enrobage mesurées sont
supérieures à e95)

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Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 129
Estimation de la durée de vie résiduelle
Exploitation (témoins de durée de vie + enrobage)
Xd > e (enrobage)
Xc > e (enrobage)
Dépassivation possible de l’armature Statistiquement :

Relevé statistique des enrobages 30% d’armatures ayant


un enrobage inférieur à
Xc,d

30% 30% d’armatures


susceptibles d’être
dépassivées

Xc,d

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Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 130
Estimation de la durée de vie résiduelle
Exploitation (indicateurs de durabilité)
Objectif :
Pour les armatures encore en phase d’incubation (non encore
dépassivées) : Savoir dans combien de temps la corrosion va s’initier

Utilisation d’un modèle prédictif :


# modèles plus ou moins sophistiqués

Exemple : modèle simple pour la corrosion due aux chlorures (Cl)


Approche classique : diffusion des chlorures selon lois de Fick


Cl( x, t) := Ci + ( Cs − Ci) ⋅ erfc
x 

 4D⋅ t 
D : Coefficient de diffusion des chlorures

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Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 131
Estimation de la durée de vie résiduelle
Exploitation (indicateurs de durabilité)
Prédiction de l’évolution de la pénétration du front de chlorures Xd ou
du front de carbonatation Xc
0,1400
Dans 10-15 ans, 50 % des armatures
horizontales seront susceptibles
d’être dépassivées
Position du front de chlorures (m)

0,1200

Durée de vie résiduelle


0,1000
Tr
0,0800
Xd

0,0600

Armatures horizontales
0,0400

Armatures verticales
0,0200

0,0000
0 20 40 60 80 100 120 140 160
Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton
Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 Temps en année
132
Prudence dans l’interprétation
● Incertitudes sur les mesures et les seuils
● Représentativité des zones de diagnostic :
(hétérogénéités du BA et de son exposition)
● Corrosion : phénomène électrochimique complexe
- Mesures de potentiels d’armatures
- Mesures de résistivité
- Mesures de vitesse de corrosion

● Utilisation de modèles prédictifs de sophistication adaptée


- Quantité et nature des données d’entrée

- Objectifs du diagnostic

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 133
Conclusions, perspectives
Témoins de durée de vie
Estimer la proportion d’armatures en phase de
Outil de propagation ou d’incubation de la corrosion
diagnostic Formuler un diagnostic sur l’avancement de la
corrosion en fonction des différentes parties de
l’ouvrage
Indicateurs de durabilité
Évaluer les propriétés de durabilité du béton vis-à-
Outil de vis de de la corrosion des armatures
pronostic Estimer la « durée de vie résiduelle » du béton pour
chacune des parties de l’ouvrage
Orienter et aider le gestionnaire dans sa prise de
décision sur le devenir de l’ouvrage

Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton


Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 134
Conclusions, perspectives
Intérêt de l’approche performantielle pour le diagnostic :
Méthodologie d’expertise
Rigueur scientifique
Indicateurs quantifiés
Perspectives
Développement en cours de méthodes
d’évaluation non destructive pour l’évaluation
des indicateurs de durabilité et des témoins de
durée de vie
Développement de modèles prédictifs de type
ingénieur adaptés aux données recueillies lors
des investigations
Intérêt des capteurs de corrosion mis en place
dès la construction
Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton
Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 135
Concevoir, construire et gérer des structures durables en béton
Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 136
Merci

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Questions

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Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 138
Pause

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Saint-Brieuc, le 9 novembre 2016 139

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