Vous êtes sur la page 1sur 4

Master de Mathématiques

Analyse Fonctionnelle

Examen du 15 janvier 2013 1 - durée : 3h

Le seul document autorisé est un résumé manuscrit du cours de trois pages maximum.
Les téléphones portables et les calculatrices ne sont pas autorisés.
Toutes les réponses doivent être soigneusement justifiées.

1. Soient 1 < p < ∞ et y = (yn ) une suite vérifiant


X
|yn ||xn | < ∞, ∀ x = (xn ) ∈ `p .
n≥0

a) Vérifier que, pour chaque n, la forme linéaire donnée par


N
X
ϕN (x) = yn xn , x = (xn ) ∈ `p
n=0

est continue. Montrer ensuite que


M = sup kϕN k < ∞.
N
p0 0
b) Démontrer que y ∈ ` , p étant le conjugué de p, et kyk`p0 ≤ M .
2. Soit (xn )n≥1 une suite d’un espace de Banach X qui converge faiblement vers x ∈ X :

hx∗ , xn i −→ hx∗ , xi, ∀ x∗ ∈ X ∗ .

On considère la suite (yn ) donnée par


n
1X
yn = xj .
n j=1

a) Vérifier que pour tous p, n ≥ 1, avec p < n,


p n
1X 1 X
hyn − x, x∗ i = hxj − x, x∗ i + hxj − x, x∗ i, ∀ x∗ ∈ X ∗ .
n j=1 n j=p+1

En déduire que pour tout x∗ ∈ X ∗ , il existe une constante Mx∗ telle que
n
p 1 X
|hyn − x, x∗ i| ≤ Mx ∗ + |hxj − x, x∗ i|, ∀ x∗ ∈ X ∗ .
n n j=p+1

b) Démontrer que (yn ) converge faiblement vers x.


1. Le corrigé sera disponible à partir du 16 janvier 2013 à l’adresse

http ://www.math.univ-metz.fr/∼ choulli/enseignement.html


3. Soient X un espace de Banach et (xn ) une suite de X.
a) Justifier l’implication :

xn −→ x dans X =⇒ hx∗ , xi −→ hx∗ , xi, ∀ x∗ ∈ X ∗ . (1)

b) Montrer que si X est de dimension finie la réciproque de l’implication (1) est vraie (on choisira une
base B de X et on exprimera les coefficients, dans B, des éléments de X en fonction de la base duale
de B). Donner ensuite un exemple en dimension infinie dans lequel la réciproque de l’implication (1)
est fausse.
c) Soit F = vect(xn , n ≥ 1) et on suppose

∃ x ∈ X tel que hx∗ , xn i −→ hx∗ , xi, ∀ x∗ ∈ X ∗ .

Montrer que x ∈ F (utiliser le théorème de séparation de Hahn-Banach).


4. Soient X un espace de Banach, Y un sous-espace vectoriel dense de X et (x∗n ) une suite bornée de X ∗
qui converge vers x∗ ∈ X ∗ pour la topologie σ(X ∗ , Y ) :

hx∗n , yi −→ hx∗ , yi, ∀ y ∈ Y.

Démontrer que (x∗n ) converge vers X pour la topologie σ(X ∗ , X).


Master de Mathématiques
Analyse Fonctionnelle

Corrigé de l’examen du 15 janvier 2013

1. a) D’après l’inégalité de Hölder,

N
!1/p0
X 0
|ϕN (x)| ≤ |yn |p kxk`p .
n=0

yn xn converge, pour chaque x = (xn ) ∈ `p ,


P
D’où la continuité de ϕN . D’autre part, comme la série
on conclut que ϕN (x) est convergente pour tout x = (xn ) ∈ `p . Il en résulte, à l’aide d’un corollaire du
théorème de Banach-Steinhaus (voir le cours), que

M = sup kϕN k < ∞.


N
0
−iθn
b) Si yn = eiθn |yn |, on considère xN = (xN p n
n ) ∈ ` donné par xN = e |yn |p −1 si n ≤ N et xN
n = 0 si
n > N . D’après a),
N N
X 0 X
|yn |p = yn xN N N
n = ϕN (x ) ≤ M kx k`p .
n=0 n=0
0 0
Comme p(p − 1) = p , on a
N
!1/p
X 0
kxN k`p = |yn |p .
n=0

Par suite,
N
!1/p0
p0
X
|yn | ≤ M.
n=0
0 0
|yn |p est convergente, c’est-à-dire y ∈ `p , et
P
On en déduit que

+∞
!1/p0
X 0
|yn |p = kyk`p0 ≤ M.
n=0

2. Puisque
n
1X
x= x, ∀ n ≥ 1,
n j=1

on voit facilement que l’on a


p n
1X 1 X
hyn − x, x∗ i = hxj − x, x∗ i + hxj − x, x∗ i, ∀ x∗ ∈ X ∗ .
n j=1 n j=p+1

Soit x∗ ∈ X ∗ . La suite (hxj − x, x∗ i) étant convergente, elle donc bornée : il existe une constante Mx∗
telle que
|hxj − x, x∗ i| ≤ Mx∗ , ∀j ≥ 1.
D’où
n
p 1 X
|hyn − x, x∗ i| ≤ Mx ∗ + |hxj − x, x∗ i|, ∀ x∗ ∈ X ∗ .
n n j=p+1

b) Soient x∗ ∈ X ∗ et  > 0. Par hypothèse, hxn − x, x∗ i −→ 0. Il en résulte qu’il existe n ≥ 1 tel que

|hxn − x, x∗ i| ≤ , ∀ n > n .

On applique alors l’inégalité de a) avec p = n et n > n . On conclut que


n
|hyn − x, x∗ i| ≤ Mx∗ + , ∀ x∗ ∈ X ∗ .
n
Par suite,
lim sup |hyn − x, x∗ i| ≤ .
n→+∞

Comme  est arbitraire on déduit que hyn − x, x∗ i converge vers 0.


3. a) L’implication (1) résulte tout simplement de

|hx∗ , xn − xi| ≤ kx∗ kkxn − xk, ∀x∗ ∈ X ∗ .

b) Supposons que X est de dimension d, soit (e1 , . . . , ed ) une base de X et (e∗1 , . . . e∗d ) la base duale. Si
hx∗ , xn i converge vers hx∗ , xi, pour tout x∗ ∈ X ∗ , alors
d
X d
X
xn = he∗j , xn iej −→ he∗j , xiej = x.
j=1 j=1

Dans X = `2 , on considère la base canonique (en ), en = (δnk ). En identifiant `2 avec son dual, on a,
pour tout x∗ = (x∗n ),
hx∗ , en i = xn −→ 0
car |xn |2 est le terme général de la série convergente |xn |2 . C’est-à-dire que en est faiblement conver-
P
gente. Mais elle n’est pas convergente puisqu’elle n’est pas de Cauchy : ken − em k`2 = 2 pour n 6= m.
c) Si y 6∈ F , alors d’après le théorème de séparation de Hahn-Banach il existe y ∗ ∈ X ∗ tel que hy ∗ , yi = 1
et hy ∗ , zi = 0, pour tout z ∈ F . En particulier,

hy ∗ , xi = limhy ∗ , xn i = 0.
n

Donc x 6= y et par suite x ∈ F .


4. Soit M = supn kx∗n − x∗ k. Pour x ∈ X et y ∈ Y , on a

|hx∗n − x∗ , xi| ≤ |hx∗n − x∗ , x − yi| + |hx∗n − x∗ , yi|


≤ M kx − yk + |hx∗n − x∗ , yi|.

Pour x ∈ X donné et  > 0, il existe, par densité, y ∈ Y tel que

2M kx − y k ≤ 

D’autre part, par hypothèse, il existe n tel que 2|hx∗n −x∗ , yi| ≤  dès que n ≥ n . D’où |hx∗n −x∗ , xi| ≤ 
si n ≥ n , ce qui donne le résultat.

Vous aimerez peut-être aussi