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Libreville, le 27 Novembre 2023

NGOUONI Victor Nyckyss


Artiste musicien compositeur chanteur
Citoyen gabonais A
Résident à Libreville
L’attention du CTRI via
Tel : 062409683/077409683
Monsieur Le Premier Ministre
Chef du Gouvernement
libreville.

Objet : Contribution au dialogue National inclusif

BIOGRAPHIE ARTISTIQUE :
Membre et fondateur des groupes socio culturels empires (Casoc) ;
NGOUNG’EBO ; GOKALA(NDJOBI).
DIAGNOSTIC : L’artiste gabonais par ma voix, a depuis des
lustres constatés pour le regretté que la culture au lieu d’être une
identité devient une indigestion. Il m’est arrivé de constater ce qui
suit :
1) L’artiste gabonais ne vit pas de son art ;
2) Le secteur culturel est moins valorisé
3) Absence d’une grande salle de spectacle a libreville et dans chaque
chef lieux des provinces
4) Absence d’une maison de production avec équipements
5) Absence de soutien financier et matériel
6) Absence de sponsor
7) Absence de formations
8) Absence de promotions de la chanson et la danse traditionnelle dans
le nord, au sud, au sud-est, à l’est, à l’ouest et au centre du pays.

Les petits groupes que nous constatons sont l’émanation des gens qui
ont un peu de moyens ou qui peuvent se retrouver en groupe pour faire
quelque chose de temps en temps, par exemple certains qui font des
balles poussières pendant la saison sèche ou encore lors de
l’organisation des différents évènements culturels organisés par le
ministère de la culture et des arts. En dehors de ces événements
organisés par la tutelle a des dates bien précises, tout est ponctuel.
Il n’y a pas de calendrier des artistes gabonais permettant aux gens
de se retrouver pour fêter chaque fin de mois tel que les derniers
samedis des mois.
Ceci se manifeste par le fait que tout le monde reste désormais à
libreville. Rare sont les gens qui vont au village, or la culture doit
s’apprendre la où tu es né, là où tes anciens sont nés dans la forêt, en
commençant par les initiations. Tu ne peux chanter ni danser nos
danses traditionnelles qui sont liées à nos us et coutumes tel que (le
NDJOBI, l’ONKANI, la LISSIMBU, l’ONKIRA, le NGOH) dans un
bar ou n’importe où en ville. Cela ne s’apprend pas dans ces lieux.
Il faut de bonnes initiations et de bons accompagnements avec quoi
tu es assis, aguerris ; c’est ainsi que la culture évolue. Ici on fait du
copier-coller surtout ceux qui font dans la carrière solo. Au nord ils
prennent Elone et bien d’autres ; dans le sud Est ils prennent le
NDJOBI, la LISSIMBU et EMPIRE pour ne citer que celles-là. Le
même scénario se répète dans toutes les neuf provinces du Gabon, tout
simplement pour gagner de l’argent ou encore dans la vente des CD,
clés USB etc., et bien aussi par des cachets lors des prestations aux
différentes manifestations et cérémonies ou encore lors des campagnes
politiques. Nombreux sont ceux qui ne composent pas, toutes leurs
chansons reviennent de l’intérieur du pays. Le Gabon est un pays riche
en culture chaque province est dotée d’un patrimoine culturel
diversifié ; une ethnie peut avoir plusieurs danses traditionnelles mais
toutes ne sont pas d’initiation, d’autres sont de la réjouissance et du
regret.
Les artistes gabonais sont repartis par corporations. La musique étant
l’œuvre de l’esprit, l’artiste doit vivre de son art. Pour nos grands
artistes auteurs compositeurs, chanteurs, interprètes, musiciens qui
font carrière solo le font pour leur gagne-pain, ils ne le font pas pour
le maintien et la valorisation de la culture gabonaise.
Beaucoup font du copier-coller des chassons et danses
traditionnelles sans connaissances du fond. Ceux qui leur intéresse
c’est la mélodie du chant, le son du rythme des instruments utilisés par
les groupes traditionnels de nos villages. Les pratiquants de ces chants
et danses savent que tel chant correspond ou va avec telle danse. Tantôt
pour faire passer un message, un enseignement, un conseil ou une
alerte.
Pour les chansons et danses d’initiation, certaines peuvent se danser
en public et d’autres rien que dans les lieux d’initiation, celles, dansées
en public sont juste théâtrales chaque danse à ses types d’instruments.
Les danseurs comme ceux du NDJOBI, OBEYI ont une
communication avec les joueurs de tam tams lorsqu’il s’agit de l’arrêt
d’une chanson ou de la danse. Toutes les chansons sont significatives.
Les chanteurs principaux ont également un arrangement avec les
joueurs de tam-tams.
Il y a des danses qui ont trois joueurs (un soliste, un accompagnateur
et un bassiste). D’autres, deux joueurs (un soliste et un bassiste). Les
tam-tams sont fabriqués en bois et en peaux de bêtes. Certains se
jouent avec les bâtons et d’autres avec les mains. La plupart des
chansons traditionnelles sont chantées par deux personnes. Les
danseurs forment une ronde.
Dans chaque province et département on trouve plusieurs groupes
traditionnels sans oublier les grands groupes socio-culturels dotés des
instruments modernes (orchestres), les grands artistes aussi sont de la
partie. Les chansons et danses traditionnelles gabonaises sont
négligées par l’Etat gabonais. Les seules fois que l’on pense à elles
c’est lors de la célébration de la fête des cultures et celà se fait par
sélection. On les place dans chaque grand carrefour de Libreville sans
aucune rémunération, les groupes parrainés par les fils et filles de la
province bénéficient d’un traitement de faveur (rafraichissement et
sandwich) par contre les grands artistes quant à eux bénéficient d’un
cachet.
La fête de la musique est l’affaire des grands artistes les groupes
traditionnels ne sont jamais associés. La célébration de ces deux
grands événements ne se fait qu’à Libreville, à l’époque du père Paul
MBA ABESSOLO, on faisait venir les groupes de l’intérieur pour
célébrer la fête des cultures. Du nord, au sud, au sud-Est, de l’Est, à
l’ouest et au centre les difficultés rencontrées par les groupes
traditionnels sont les mêmes. L’Etat et les grands artistes devraient être
regardant en ce qui concerne la promotion de nos chansons et danses
traditionnelles.
Nos us et coutumes qui sont le véhicule de la culture gabonaise
disparaissent au détriment de :
1. L’exode rural ;
2. La disparition des anciens détenteurs de ces connaissances ;
3. La non prise en compte par l’Etat ;
4. L’importation des cultures étrangères.
Comme il s’agit de notre identité culturelle, il est question que l’on
revienne aux fondamentaux en mettant en place des mécanismes dans
chaque province, départements, communes et arrondissements.
Malgré la perte de nos anciens nous avons encore des remplaçants
qui ont les capacités et possibilités de faire vivre nos chants et danses
traditionnels. Il suffit juste d’un coup d’envoi sur le plan National de
la réorganisation de nos groupes traditionnels avec une garantie de
soutien, d’accompagnement et du sponsoring.
Nous disposons de plusieurs talents dans le domaine des chansons et
danses traditionnelles dans nos villages.
Il est possible de copier et coller mais jamais faire comme ceux qui
maitrisent l’affaire. Auparavant les villages étaient animés chaque
samedi et pendant les grandes vacances ; à Libreville tous les quartiers
étaient mouvementés et chaque province avait au moins deux groupes.
Ceux du grand nord, du sud, du sud-Est, de l’Est, de l’ouest et du centre
se retrouvaient les samedis autour de ELONE, EMPIRE, NDJOBI et
bien d’autre. Ceux qui étaient véhiculés faisaient la navette.
Le grand nord était champion dans l’organisation des festivals
culturels ; à Libreville, à OYEM et dans d’autres villes du nord. Les
autres localités avaient fini par emboiter le pas. Ceux qui avaient assez
de moyens faisaient venir deux ont trois chanteurs plus deux danseurs
de l’intérieur pour renforcer les équipes de libreville.
D’autres se regroupaient en associations des villages pour faire venir
les ténors lors des fêtes de fin d’année, les gens avaient l’envie de se
rendre au village pour y passer les grandes vacances par curiosité de
découvrir les nouveautés. Ceux qui malheureusement n’avaient pas de
moyens étaient pris en charge par les associations ou les fils et filles
de la province, la priorité était réservée aux chanteurs et aux joueurs
de tam tams des groupes de Libreville dans le souci de la formation
auprès des autochtones, et celà se faisait sans l’aide de l’Etat.
Nous étions tous unis dans la concorde et la fraternité, pas de
discrimination ethnique, que tu sois du nord, du sud, du sud-Est, de
l’Est, de l’ouest ou du centre.
En ma qualité de citoyen gabonais, artiste musicien, auteur
compositeur, chanteur national pour le maintien, la valorisation,
l’accompagnement, le soutient et le sponsoring de nos artistes et
groupes traditionnels, je propose a l’Etat les points suivants à réaliser
dans le nord, le sud, le sud-Est, l’Est, l’ouest et le centre du pays :
1) La construction d’une grande salle des spectacles pour les artistes
avec toutes les commodités à libreville avec la mise en place d’un
calendrier des prestations mensuelles ou trimestrielles par exemple les
derniers samedis des mois ;
2) La construction d’une maison de production avec équipements a
libreville pour les grands artistes et les groupes traditionnels ;
3) Doter chaque chef lieux des provinces d’une salle des spectacles et
d’une maison de production ;
4) Doter chaque commune, arrondissement d’une maison de la culture
avec équipements (chaises et grande table) ;
5) Employer les techniciens (ingénieurs de son, les musiciens et les
cameramans) pour chaque maison de production. Ceux-ci seront payés
par le ministère de la culture et des arts ;
6) Le paiement des droits d’auteur des artistes gabonais ;
7) Les artistes bénéficiaires des droits d’auteurs verseront dix pourcents
de leurs revenus à l’Etat Gabonais tous les trois mois ;
8) Une fois les droits seront payés, l’Etat établira un barème pour les
cachets des prestations des artistes selon la catégorie :
Catégorie A : les grands artistes
Catégorie B : les groupes traditionnels ;

9) Sur les cent pour cent des charges de la production d’une œuvre
musicale, les quatre-vingt-dix pourcents reviennent à l’Etat et les dix
pourcents à l’artiste. La promotion des artistes sur les chaînes
nationales se fera gratuitement ;
10) Création d’une direction au sein du ministère de la culture et
des arts, chargée des chants et danses traditionnels. Chaque province
doit être représentée, le représentant se chargera du recensement, de
la gestion, de l’organisation et le suivi des groupes à l’intérieur du
pays ;
11) Le représentant provincial travaillera avec le chargé de la culture,
monsieur le Gouverneur, les Préfets, les Maires des communes et des
arrondissements puis les Présidents des conseils départementaux ;
12) Les groupes traditionnels des communes et des arrondissements
seront sous la responsabilité des Maires. Ceux des départements seront
gérés par les présidents des conseils départementaux ;
13) Allouer un fond par province pour le soutien, l’accompagnement
et le sponsoring des groupes traditionnels (achat du matériel des tenues
et instruments de musique traditionnel ;
14) Toutes prestations politiques (chanson, animation d’un meeting
politique) les trente pourcents du cachet d’artiste seront versés dans les
caisses de l’Etat avant la réalisation ou la prestation ;
15) La fête des cultures sera désormais célébrée sur toute l’étendue du
territoire gabonais au lieu de Libreville seulement ;
16) La fête de la musique, chaque province organisera un festival dans
chaque chef-lieu sous la supervision et l’organisation du ministère de
la culture et des arts ;
17) Doter chaque province d’une école de musique ; les enseignants ou
les formateurs seront payés par le ministère de tutelle.

Sur le fait que l’artiste ne vit pas de son art, nous pouvons entre
autres exhumer le dossier de droit d’auteur, la protection de la
propriété intellectuelle, organiser ce secteur sous forme de label. Par
exemple tous ceux qui font dans le tradimoderne se mettent ensemble,
le gospel, le rap etc…
Le fruit de leurs efforts doit d’abord être couvert par un certificat de
propriété intellectuelle sous le couvert de l’auteur de l’œuvre…
De cette Façon, chaque utilisateur de l’œuvre se doit de reverser une
somme au label et le label le rétribue à l’auteur selon la convention
interne.
Chaque province à ses us et coutumes, bien que bantu mais la
manière de faire n’est pas la même. L’Estuaire qui est la première
province avec Libreville comme capitale politique regroupe tout le
monde. Pour la représentativité, du fait que les gens restent désormais
ici, la nécessité de monter quelques groupes traditionnels s’impose
pour permettre à chaque ethnie de ne pas perdre ses valeurs culturelles
et aussi de se rattacher à la culture gabonaise par le ministère de la
culture et des arts.
Avec l’évolution, nous sommes passés des groupes traditionnels
aux groupes d’animation. Chaque province avait un groupe
d’animation c’était la politique du PDG à l’époque de feu président de
la république Gabonaise Omar BONGO ONDIMBA sous l’ère du
monopartisme .Chaque jeudi soir ces groupes passaient à la télévision
première chaîne Gabonaise .Ceux de l’intérieur comme à Libreville
suivaient à travers leurs écrans .Des groupes d’animation, aux groupes
socio-culturels chaque province avait un à deux groupes .Les groupes
socio-culturels des provinces se regroupaient par département et par
ethnie .Les groupes dansaient avec les instruments traditionnels
fabriqués en bois et en peaux de bêtes(les tam-tams et les
percussions).Au fil du temps ceux qui avaient les moyens achetaient
les instruments modèrnes (orchestre).Chaque groupe était parrainé par
les hommes politiques ou les cadres de la contré sans aucun apport de
l’Etat . Avant et après la Démocratie les groupes socio-culturels sont
l’œuvre de l’UFPDG, une des structures du PDG. Ceux qui n’étaient
pas du PDG créaient leurs groupes au sein desquels quelques grands
artistes actuels évoluaient.
Les grands évènements tels que le dix-sept août, l’arrivée des
présidents des autres pays étaient animés par les groupes socio-
culturels à Libreville comme à l’intérieur du pays .Le douze mars ,fête
du PDG a toujours été animée par les groupes socio-culturels ainsi que
la tenue de leurs congrès .En dehors des manifestations du PDG ou de
tous mouvements politiques dudit parti ,aucune autre entité politique
ne bénéficie des prestations de ces groupes ; dans le cadre des partis
de l’opposition .Ces groupes ne chantaient que pour leur président
fondateur feu Omar Bongo Ondimba et les cadres du parti, même de
nos jours ils continuent toujours de le faire .
L’actuelle, ancienne cité de la démocratie appelée à l’époque cité
du douze mars était le lieu des grandes cérémonies, des grands
évènements et des grandes rencontres internationales. Les groupes
socio-culturels sont toujours gérés par l’UFPDG. Les groupes des
départements et des communes rurales sont sous l’autorité des élus de
chaque contré (députés, sénateurs, Maires et Présidents des conseils
départementaux). Lors des tournées parlementaires, les groupes sont
sensibilisés et recensés ; ceux qui ne sont pas du PDG ne sont pas pris
en compte et ne bénéficient pas des enveloppes dédiées aux groupes.
Le contenu des enveloppes est fonction des effectifs des groupes. Le
montant est au choix des organisateurs.
Ceci allant de cinquante mille francs pour les petits groupes à cent
cinquante et plus pour les grands groupes , de trois cent mille à cinq
cent mille francs pour les grands artistes .Pendant la tournée
présidentielle ou d’un membre du gouvernent le montant est revu à la
hausse .La répartition se fait par secteur ;les groupes socio-culturels
,l’administration ,les politiques et les populations ,la diaspora
également .L’enveloppe des populations de la commune est remise au
Maire et celle des populations du département au Président du conseil
départementale .
Lors des campagnes politiques les groupes animent les jours
d’ouverture et de clôture de la campagne, sauf invitation du ou des
candidats au QG. Le montant est à l’appréciation du candidat et son
équipe de campagne. Certains candidats pour éviter les dépenses
prennent les chanteurs et quelques choristes puis les joueurs des tam-
tams pour les emmener au studio d’enregistrement pour la réalisation
d’un CD de campagne. Beaucoup usent de leurs affinités parentales
pour ne pas payer le prix réel du cachet des artistes. C’est ce qui tue la
carrière de nos artistes qui évoluent dans les groupes du village .A
l’époque de feu président Omar BONGO ONDIMBA les groupes qui
faisaient sortir les cassettes ou les CD pour sa campagne , il remettait
les sommes d’argent et quelques moyens roulants aux sponsorts pour
récompense et entretient du groupe .Malheureusement ces bien
n’arrivaient pas à destination , les sponsorts s’accaparaient de tout .Les
moins gentils donnaient les miettes mais les plus méchants ne
donnaient rien et vous faisaient croire que rien n’avait été donné .
Pour le retour à l’ancien temps des groupes d’animation, je
propose :
• Le détachement des groupes socio-culturels de l’UFPDG et les
rattacher au Ministère de la culture et des arts ;
• Ramener le passage des groupes à la télévision première chaine, au
moins deux groupes par province ;
• Ramener l’animation des groupes socio-culturels lors de la
célébration du dix sept août et l’arrivée des Présidents des autres
Nations.

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