Vous êtes sur la page 1sur 21

— Ecole Nationale de la Statistique et de l’Administration Economique —

Année 2002-2003, Seconde Année : Macroéconomie (croissance),


Jérôme Glachant (glachant@ensae.fr) et Romain Lesur (lesur@ensae.fr)

Corrigé des exercices I à VI

Exercice I

La croissance régulière et les faits stylisés de Kaldor

1) Sachant y = Y /N , ẏ/y = g et Ṅ /N = n, il se déduit Ẏ /Y = n + g. Sachant que le taux de


participation θ ne peut croı̂tre ou décroı̂tre durablement, on en déduit que la productivité du
travail yb = Y /L croı̂t elle même au taux g.
Les faits 1 et 4 implique que K̇/K = Ẏ /Y = n + g. Il s’en déduit que à long-terme (pour
˙
θ constant) k̇/k = bk/b k = g.
2) On a K̇ = sY − δK, c’est-à-dire K̇/K = sY /K − δ. K̇/K et Y /K étant constants le long
du sentier régulier, on en déduit que s est lui-même constant. Cette dernière équation implique
directement que : g + n = s/ν − δ, ou encore s = ν(g + n + δ). La droite de cette équation rend
compte de l’offre de fonds alors que la gauche de l’utilisation de ces fonds. Soit s = 23.42%
pour l’économie américaine.
3) Y /wL constant implique ẇ/w + L̇/L = Ẏ /Y = g + n. Pour θ constant, on en déduit
directement ẇ/w = g. Le taux de salaire croı̂t au taux du produit par tête ou de la productivité
du travail.
Le taux de croissance du salaire est supérieur au taux de croissance du produit par tête si
n > L̇/L. Sachant que L = θN , on en déduit que le taux de croissance du salaire est supérieur
à celui du produit si θ < 0, c’est-à-dire si le taux d’activité baisse. L’augmentation du salaire
permet alors de maintenir constante la part du revenu du travail dans la valeur ajoutée.

Exercice II

La fonction de production CES

1
1) En définissant α (X) = KF K (X)
F (X)
comme l’élasticité de F par rapport au capital K, 1 − α est
alors l’élasticité de F par rapport au travail L.
Démonstration : pour démontrer ce résultat, on utilise simplement le théorème d’Euler qui
pour une fonction homogène de degré 1 donne KFK (X) + LFL (X) = F (X).
Note : Pour mémoire, on peut retrouver la conclusion du théorème d’Euler en différentiant
par rapport à λ l’équation F (λK, λL) = λF (K, L) et en appliquant en λ = 1.
On définit k = K L
et f (k) = F (k, 1). On a donc F (K, L) = Lf K L
.
En dérivant par rapport à K cette équation, on obtient FK (K, L) = f 0 (k). Et en dérivant
par rapport à L, on obtient FL (K, L) = f (k) − kf 0 (k).
On en déduit que

KFK (K, L)
α (K, L) =
F (K, L)
Kf 0 K

L
=
Lf K L
kf 0 (k)
=
f (k)

L’élasticité de substitution ε (X) est dé finie par


∂ ln k
ε (X) = −  
∂ ln FFKL
En utilisant les résultats précédents, on a
 
FK
ln = ln (f 0 (k)) − ln [f (k) − kf 0 (k)]
FL

On obtient en différentiant
f 00 (k) kf 00 (k)
   
FK
d ln = + dk
FL f 0 (k) f (k) − kf 0 (k)
f 00 (k) f (k)
= dk
f 0 (k) [f (k) − kf 0 (k)]

d’où
f 0 (k) [f (k) − kf 0 (k)]
ε (X) = −
kf 00 (k) f (k)

2) Pour une fonction homogène de degré 1 à élasticité de substitution constante, il suffit de


remarquer que ε est également l’élasticité de la production par tête par rapport à la productivité
marginale du travail :
d ln (f (k))
ε= ,
d ln [f (k) − kf 0 (k)]
On obtient après intégration que
1
ln (f (k)) = − ln A + ε ln [f (k) − kf 0 (k)] , avec A > 0.
ε

2
Cette propriété est utilisée en pratique pour estimer ε en régressant, par exemple, le
PIB/tête sur le salaire réel (sous l’hypothèse que les facteurs sont rémunérés à leur produc-
tivité marginale). On obtient en passant à l’exponentielle que

A [f (k)]1/ε = f (k) − kf 0 (k)


On obtient donc
1 f 0 (k) 1
=
k f (k) 1 − A [f (k)]1/ε−1
" #
f 0 (k) A [f (k)]1/ε−1
= 1+
f (k) 1 − A [f (k)]1/ε−1
f 0 (k) Af (k)1/ε−2
= + f 0 (k)
f (k) 1 − A [f (k)]1/ε−1
On obtient après intégration
1 h
1/ε−1
i 1
ln k = ln (f (k)) − ln 1 − A [f (k)] + ln B, avec B > 0.
1/ε − 1 1/ε − 1
d’où
B [f (k)]1/ε−1
k 1/ε−1 =
1 − A [f (k)]1/ε−1
ce qui mène à
 1
f (k) = A + Bk 1−1/ε 1−1/ε


En posant
1
a = (A + B) 1−1/ε
A
m =
A+B
c’est-à-dire
A = ma1−1/ε
B = (1 − m) a1−1/ε
On obtient 1
f (k) = a m + (1 − m) k 1−1/ε
 1−1/ε
, avec a > 0 et 0 < m < 1.

3) Si ε > 1, alors 1 − 1/ε est compris entre 0 et 1, et on a donc


1
lim f (k) = am 1−1/ε
k→0
lim f (k) = +∞
k→+∞

 1/ε
Comme f 0 (k) = a (1 − m) mk −(1−1/ε) + (1 − m) 1−1/ε , on a


lim f 0 (k) = +∞
k→0
1
lim f 0 (k) = a (1 − m) 1−1/ε
k→+∞

3
Si 0 < ε < 1 (c’est le cas empiriquement vérifié), on a 1 − 1/ε < 0. On obtient donc

lim f (k) = 0
k→0
1
lim f (k) = am 1−1/ε
k→+∞
1
lim f 0 (k) = a (1 − m) 1−1/ε
k→0
lim f 0 (k) = 0
k→+∞

4) (i) On peut écrire f (k) de la façon suivante


 1
f (k) = a m + (1 − m) k 1−1/ε 1−1/ε
" #
ln m + (1 − m) k 1−1/ε
= a exp
1 − 1/ε

Or on a

lim ln m + (1 − m) k 1−1/ε

= 0
ε→1
lim 1 − 1/ε = 0
ε→1

de plus, les fonctions ε → 1 − 1/ε et ε → 1/ε2 sont non nulles au voisinage de 1 privé de 1. On
est donc dans les conditions pour appliquer la règle de L’Hôpital.
Comme
d (1 − m) ε−2 ln kk 1−1/ε
ln m + (1 − m) k 1−1/ε =

→ (1 − m) ln k pour ε → 1
dε m + (1 − m) k 1−1/ε
d
[1 − 1/ε] = 1/ε2 → 1 pour ε → 1

On en déduit que
lim f (k) = ak 1−m
ε→1

(ii) Si k > 1, on a
lim k 1−1/ε = 0
ε→0+

Donc, on a 
ln m + (1 − m) k 1−1/ε
lim = 0, car m > 0.
ε→0+ 1 − 1/ε
On a donc
lim f (k) = a
ε→0+

Si k < 1, on peut réécrire f comme


" #
ln mk 1/ε−1 + (1 − m)
f (k) = a exp ln k +
1 − 1/ε

On a donc
lim f (k) = ak
ε→0+

4
f (.)
6


=∞

  =1

a 
   =0
 



am 

-
1 k

Figure 1: f (k) pour  = 0, 1, +∞.

Conclusion :
lim f (k) = a min (1, k)
ε→0+

(iii) Trivial
La fonction f (.) est représentée dans le graphique .

5) On détermine tout d’abord les fonctions de demande de facteurs conditionnelles, c’est-à-dire


les demandes K(r, w) et L(r, w) solutions du programme :

min rK + wL s.c. F (K, L) = 1 (µ)


K,L

avec
 1
F (K, L) = a mL1−1/ε + (1 − m) K 1−1/ε 1−1/ε


Le lagrangien de ce programme s’écrit :

L = rK + wL − µ [F (K, L) − 1]
Les conditions du premier ordre sont

r = µFK (K, L)
w = µFL (K, L)

5
On a donc µ > 0 et F (K, L) = 1. En utilisant le théorème d’Euler, on trouve
c (r, w) = rK + wL
= µ (KFK (K, L) + LFL (K, L))
= µF (K, L)
= µ
Les demandes de facteurs conditionnelles K (r, w) et L (r, w) sont donc solutions du système :
r
rK + wL =
FK (K, L)
w
rK + wL =
FL (K, L)
On obtient aisément que :
FL (K, L) w
=
FK (K, L) r
avec
1   1/ε
FL (K, L) = amL− ε mL1−1/ε + (1 − m) K 1−1/ε 1−1/ε
1   1/ε
FK (K, L) = a (1 − m) K − ε mL1−1/ε + (1 − m) K 1−1/ε 1−1/ε
Il vient alors  1/ε
m K w
=
1−m L r
soit  ε
K 1−mw
=
L m r
On peut donc en déduire les demandes de facteurs conditionnelles à une demande unitaire
(Lf (k) = 1):
1
L (r, w) = 1−m w ε

f m r
1−m w ε

m r
K (r, w) = 1−m w ε

f m r

et la fonction de coût unitaire est


c (r, w) = rK (r, w) + wL (r, w)
w ε
r 1−m

m r
+w
= 1−m w ε

f m r

qu’on peut réécrire comme


m−ε r1−ε + (1 − m)−ε w1−ε
c (r, w) =
F (mr)−ε , [(1 − m) w]−ε


La courbe définie par c (r, w) = 1 s’appelle la frontière des prix de facteurs. Dans le plan
(r, w), elle représente le niveau maximum que peut atteindre le salaire pour une valeur donnée
du taux d’intérêt (au-delà, produire n’est plus profitable).

6
dw
L’étude de la frontière des prix de facteurs est la suivante : on cherche à étudier dr c(r,w)=1
=
− ccwr
On a
cr (r, w) = K (r, w) + rKr (r, w) + wLr (r, w)
Les demandes de facteurs conditionnelles vérifient également

F (K (r, w) , L (r, w)) = 1

En différentiant cette expression par rapport à r, il vient :

Kr (r, w) FK (K (r, w) , L (r, w)) + Lr (r, w) FL (K (r, w) , L (r, w)) = 0

Or on sait que
r
FK (K (r, w) , L (r, w)) = =r
c (r, w)
w
FL (K (r, w) , L (r, w)) = =w
c (r, w)
On obtient donc le lemme de Shephard, à savoir que la dérivée de la fonction de coût par
rapport au prix d’un facteur est égale à la demande conditionnelle de ce facteur

cr (r, w) = K (r, w)

On peut démontrer de la même façon que

cw (r, w) = L (r, w)

On obtient donc
dw K (r, w)
= −
dr c(r,w)=1 L (r, w)
 ε
1−mw
= −
m r
La frontière des prix de facteurs est donc décroissante et convexe. Cette courbe est donc
l’enveloppe convexe de ses tangentes.  ε
w0
Soit (r0 , w0 ) un point situé sur la frontière des prix de facteurs et k0 = 1−m
m r0
. L’équation
de la tangente à la frontière des prix de facteurs en (r0 , w0 ) s’écrit

w − w0 = −k0 (r − r0 )

Or
r0 k0 + w0
c (r0 , w0 ) = =1
f (k0 )
On obtient donc que l’équation de la tangente peut se réécrire

k0 r + w = f (k0 )

Exercice III

7
Système de demande et choc de progrès technique

1) Les rendements étant constants, on a α∆X1 +(1−α)∆X2 = ∆Y . En différentiant la relation


d’Euler X1 F1 + X2 F2 = Y , et en utilisant la relation précédente, on obtient alors la relation :
α∆F1 + (1 − α)∆F2 = 0. L’élasticité de substitution s’exprime par :
∆X1 − ∆X2
(X) = − ,
∆F1 − ∆F2
pris le long d’un isoquant, c’est-à-dire avec α∆X1 + (1 − α)∆X2 = 0. En utilisant cette dernière
relation, on obtient pour toute variation (∆X1 , ∆X2 ) :

(∆F1 − ∆F2 ) (1 − α) = −1 ∆X1 ,


(∆F1 − ∆F2 ) α = −1 ∆X2 .

Soit après soustraction de ces deux égalités :

∆F1 − ∆F2 = −1 (∆X1 − ∆X2 ).

Cette dernière relation est valable pour toute variation (∆X1 , ∆X2 ) autour d’un point X.
Sachant que α∆F1 + (1 − α)∆F2 = 0, on en déduit le système :
1−α
∆F1 = [−∆X1 + ∆X2 ]

α
∆F2 = [∆X1 − ∆X2 ] .


2) Les facteurs étant rémunérés de manière concurrentielle, on a r = FK = F1 et w =


(∂F/∂L)(K, AL) = AF2 . Soit ∆r = ∆F1 et ∆w = ∆A + ∆F2 . On note ainsi que l’effet
d’un choc de progrès technique sur le salaire se décompose en un effet direct (l’efficacité du
travail est accrue) et un effet indirect qui passe par l’évolution de la productivité marginale du
travail efficace X2 . En utilisant, les relations ∆K = ∆X1 et ∆A + ∆L = ∆X2 , et le système
de demande de la question précédente, on trouve les deux formules à démontrer. De plus, en
écrivant :
α
∆w = ∆A − [∆A + ∆L − ∆K] ,

on obtient la décomposition entre les effets direct et indirect.
3) La demande de travail s’écrit :

∆L = ∆K + (/α − 1)∆A − (/α)∆w.

Pour ∆K = ∆L = 0 (offre inélastique), on a ∆r = (1 − α)−1 ∆A et ∆w = (1 − α/)∆A.


Un choc positif ∆A a un effet positif sur le salaire si et seulement si  > α, c’est-à-dire si les
facteurs sont suffisamment substituables. D’un côté, l’augmentation de A augmente l’efficacité
du facteur travail et en cela accroı̂t le salaire (effet direct). De l’autre, l’augmentation de
A augmente le volume de travail efficace (à (K, L) inchangé), et réduit ainsi sa productivité
marginale, et donc le salaire (effet indirect). Ce second effet domine le premier si et seulement
l’impact sur la productivité marginale est fort, c’est-à-dire si les substitutions sont faibles.
On suppose en général que α = 1/3 et que l’élasticité de substitution n’est pas éloignée de 1
(cas d’une Cobb-Douglas). Dans cette configuration, l’effet direct l’emporte toujours sur l’effet

8
indirect. Toutes choses égales par ailleurs, un choc de progrès technique sur le facteur travail
accroı̂t simultanément le salaire et le taux de rendement.
4) En utilisant la fonction de demande, on constate que le choc de progès technique stimule
la demande si  > α. Dans ce cas, la rigidité des salaires (à la hausse) implique un excès de
demande de travail. A l’inverse, si les facteurs sont peu subsituts ( < α), alors la demande
baisse et un chômage technologique apparaı̂t (cas ricardien???). Dans le cas Cobb-Douglas
( = 1), le niveau d’emploi augmente nécessairement.
5) Dans ce cas, la demande de travail s’écrit simplement :

∆L = ∆A + ∆K − /α.

Le choc de progrès technique stimule nécessairement la demande de de travail. Pas de chômage


technologique.

Exercice IV

Education, croissance et productivité

1) Le programme de la firme est maxN,K F (K, hN ) − wN − cK avec (w, c) pris comme donnée.
Pour une solution intérieure, on obtient les conditions du premier ordre:

c = F1 (K, hN ) et w = hF2 (K, hN ),

avec Fi , i = 1, 2 la dérivée de F par rapport à son i-ème argument.


2) En différentiant la fonction de production, il vient :
!
Ẏ KF1 K̇ hN F2 ḣ Ṅ
= + + ).
Y Y K Y h N

En notant α et 1 − α, les parts de rémunération du capital et du travail, il se déduit ainsi :

gY = αgK + (1 − α)(gN + ḣ/h) ⇒ ḣ/h = (1 − α)−1 (gY − αgK − (1 − α)gN ).

gY − αgK − (1 − α)gN est le taux de croissance du résidu Solow, sans tenir compte d’un effet
qualité de la main d’oeuvre. Taux de croissance du résidu Solow et ḣ/h sont ainsi directement
liés.
3) Le programme du producteur est maxN1 ,N2 ,K F (K, G(e1 N1 , e2 N2 )) − cK − w1 N1 − w2 N2 avec
(c, w1 , w2 ) pris comme donné. Pour une solution intérieure, les conditions du premier ordre
s’écrivent :

c = F1 (K, L), w1 = F2 (K, L) × e1 G1 (e1 N1 , e2 N2 ) et w2 = F2 (K, L) × e2 G2 (e1 N1 , e2 N2 ),

avec Gi , i = 1, 2 la dérivé de G par rapport à son i-ème argument.


On en déduit que :

w1 N1 + w2 N2 = F2 (K, L) (e1 N1 G1 (e1 N1 , e2 N2 ) + e2 N2 G2 (e1 N1 , e2 N2 )) .

9
En utilisant la propriété d’homogénéité de la fonction et L = G, il se déduit w1 N1 + w2 N2 =
L × F2 .
On constate que w = (w1 N1 + w2 N2 )/(N1 + N2 ) = hF2 le salaire moyen peut être vu comme
le taux de rémunération du facteur composite travail.
4) ω détermine l’élasticité de substitution  entre les deux composantes du facteur travail, soit
 = 1/(1 − ω). Ainsi ω ≤ 0 ⇐⇒  ≤ 1. Travail qualifié et travail non qualifié ne sont pas très
substituables. Le niveau de substitution est sujet d’un débat emprique. Ainsi Katz et Murphy
(1992) estiment l’élasticité à 1.4 sur données américaines.
5) Les conditions du premier ordre du programme de la firme impose que le rapport des salaires
soit égal au taux marginal de substitution. Soit :
 ω  ω−1  ω−1
w1 e1 N1 e1 N1 e1
= = .
w2 e2 N2 e2 N2 e2

Sachant  = 1/(1 − ω), il se déduit la relation :


   −1
N1 w2 e1
= .
N2 w1 e2

Compte tenu de cette relation et de  < 1, une baisse du rapport N1 /N2 n’est compatible avec
une ouverture de l’éventail des salaires que si e2 /e1 a baissé. Le biais de progrès technique
aurait donc plutôt avantagé le travail non qualifié sur cette période.
Ce résultat va à l’encontre de ce qui est souvent avancé dans la littérature. Il est ici lié à
la valeur choisie pour l’élasticité de substitution ( < 1). Katz et Murphy (1992) estiment sur
données américaines une élasticité de substitution autour de 1.4.
6) En différentiant la relation h = G e1NN1 , e2NN2 , il vient :
 

   
N1 N2 N1 N2
dh = G1 × de1 + G2 × de2 + e1 G1 × d + e2 G2 × d .
N N N N

En utilisant les conditions du premier ordre wi = F2 ei Gi , i = 1, 2 et la propriété du salaire


moyen w = hF2 . On en déduit alors la relation à déterminer.
Cette relation nous permet de décomposer la hausse de la qualité en différentes composantes
: les deux premières sont liées au progrès technique affectant les facteurs travails alors que les
deux dernières rendent compte de la modification de la structure de la main d’oeuvre. Le
système scolaire agit sur cette effet de structure en modifiant l’offre de travailleurs qualifiés. La
rémunération concurrentielle assure que la structure de la rémunération rend bien compte des
différences de productivité des différents facteurs.
A l’aide de cette décomposition,
 won est parvenu à endogénéiser une partie du résidu Solow.
w1 N1 N2

En effet la composante w d N + w d N rend compte de l’amélioration de la qualité de la
2

main d’oeuvre due à la modification de sa structure. Sur les années d’après-guerre, cet effet est
bien positif car w1 < w < w2 et d(N1 /N ) < 0 alors que d(N2 /N ) > 0. Le résidu Solow obtenu
sans effet qualité est donc réduit.
7) On se place dans un cas où le progrès technique n’est pas biaisé. On a alors :
   
dh w2 N2 de2 w1 N1 w2 N2
=ν+ × + d + d .
h wN e2 w N w N

10
Sachant que N1 /N + N2 /N = 1, et donc d(N1 /N ) = −d(N2 /N ), il se déduit :
dh w2 − w1
=ν+ × 10%.
h w
L’écart salarial entre qualifié et non qualifié permet de mesurer les conséquences sur le produit
de la modification de la strucutre de la population active.
8) La méthode employée repose entièrement sur le fait que les rémunérations reflètent la contri-
bution à la marge des différents facteurs. Compte tenu du fonctionnement imparfait du marché
du travail, on peut penser que la réalité est éloignée de ce monde idéal.

Exercice V

Le modèle de Solow

K
1) On note k = L
le capital par tête.
On a donc
k̇ K̇ L̇
= −
k K L

= −n
K
d’où

k̇ = − nk
L
Or
K̇ I
= − δk
L L
Y
= s − δk
L
= sk α − δk

On obtient donc l’équation fondamentale du modèle de Solow :

k̇ = sk α − (n + δ) k

Le ratio capital/output vaut


K
z =
Y
k
=
y
d’où
ż k̇ ẏ
= −
z k y
Or
ẏ k̇
y = kα ⇒ =α
y k

11
donc

ż k̇
= (1 − α)
z k s 
= (1 − α) − (n + δ)
z
On obtient alors
ż = (1 − α) (s − (n + δ) z)
Une solution particulière est
s
z∗ =
n+δ
L’équation homogène est
ż = − (1 − α) (n + δ) z
L’évolution de z est donc donnée par

z (t) = (z0 − z ∗ ) e−(1−α)(n+δ)t + z ∗


= z0 e−(1−α)(n+δ)t + z ∗ 1 − e−(1−α)(n+δ)t


Par définition de z, on a
K
z =
Y
 1−α
K
=
L
  1−α
Y α
=
L

On a donc α
Y = Lz 1−α
On obtient finalement
 α
Y (t) = L0 ent z ∗ + (z0 − z ∗ ) e−(1−α)(n+δ)t 1−α


2) On trace les courbes y = f (k), y = sf (k) et la droite (n + δ) k. La situation est représentée


dans le graphique .
Le niveau de long terme k ∗ est donné par
 1
 1−α
∗ s
k =
n+δ

k ∗ est une fonction strictement croissante de s.


Les facteurs déterminants à long-terme la richesse des nations sont le taux de croissance
démographique, le taux de dépréciation du capital et le taux d’épargne.

12
6

f (k)

 (n + δ)k




 sf (k)

















 I I J J -
k∗ k

Figure 2: Dynamique du modèle de Solow

3) La consommation par tête de long-terme c∗ vaut


c∗ = (1 − s) y ∗
= y ∗ − (n + δ) k ∗
= (k ∗ )α − (n + δ) k ∗
La dérivée de c∗ par rapport à s est
dc∗ dc∗ dk ∗
= ∗.
ds dk ds
dk∗ ∗ dc∗
Comme ds
> 0 (voir question précédente), l’étude de dc
ds
est équivalente à l’étude de dk∗
. On
a
dc∗
= α (k ∗ )α−1 − (n + δ)
dk ∗

Comme α − 1 < 0, la dérivée dk dc
∗est positive pour des faibles valeurs de k ∗ et négative pour
des valeurs élevées de k ∗ .
La valeur de s qui rend c∗ maximal est donnée par
n+δ
α (k ∗ )α−1 − (n + δ) = 0 ⇐⇒ α − (n + δ) = 0, ⇔ s = α
s
Cette situation s’appelle la règle d’or d’accumulation du capital.
4) Les productivités marginales du capital et du travail sont :
dY
r = = αk α−1 A1−α
dK
dY
w = = (1 − α) k α A1−α
dL

13
A facteurs de production inchangés, les rémunérations des facteurs varient de la façon suiv-
ante
dr ∆A
= (1 − α) = (1 − α) ∆A
r A
dw ∆A
= (1 − α) = (1 − α) ∆A
w A
r et w sont affectés dans les mêmes proportions : le prix relatif des facteurs ne s’est pas modifié.
Si le capital se substitue au travail (K/L augmente), c’est parce que l’épargne augmente à cause
du PT. Elle va va devenir supérieure à la dépréciation du capital par tête, et donc ce choc va
permettre d’accumuler du capital par tête grâce à l’investissement.
5) L’équation différentielle régissant k (t) après le choc est

k̇ = sA1−α k α − (n + δ) k

La solution stationnaire k ∗ est telle que

0 = sA1−α (k ∗ )α − (n + δ) k ∗

En soustrayant ces deux équations et en utilisant le fait que k (t) est proche de b
k, on obtient :

k̇ = sA1−α (k α − (k ∗ )α ) − (n + δ) (k − k ∗ )
= αsA1−α (k ∗ )α−1 (k − k ∗ ) − (n + δ) (k − k ∗ )
= − (1 − α) (n + δ) (k − k ∗ )

˙ (t) =
En remarquant que (∆k) k̇(t)
, on a finalement
k∗

˙ (t) = − (1 − α) (n + δ) ∆k (t)
(∆k)

A la date 0, on est sur ”l’ancien” sentier régulier (avant le choc de progrès technique) :
1 1
s
. Le ”nouveau” sentier régulier est k ∗ = (1 + ∆A) n+δ
s
 1−α  1−α
k (0) = n+δ . La valeur initiale
de ∆k est donc
∆A
∆k (0) = − <0
1 + ∆A
La dynamique de ∆k est
∆k (t) = ∆k (0) e−(1−α)(n+δ)t
La demi-vie t1/2 est donnée par
 ∆k (0) ln 2
∆k t1/2 = ⇒ t1/2 =
2 (1 − α) (n + δ)
Le taux d’épargne s et le niveau de technologie A n’ont aucune influence sur la vitesse de
convergence (cette propriété provient de la fonction de production Cobb-Douglas).
Comme on a y = A1−α k α , il vient que

∆y = α∆k

On obtient donc la même dynamique pour ∆y que celle de ∆k :


˙ (t) = − (1 − α) (n + δ) ∆y (t)
(∆y)

14
La demi-vie du produit par tête est identique à celle du capital par tête.
ln 2
6) α = 0.3; δ = 0.05; n = 0.02 : t1/2 = (1−0.3)(0.02+0.05) ' 14.1 ans
Les valeurs prises pour α, δ et n sont dans les ”standards” des estimations empiriques. On
constate néanmoins que la durée de demi-vie est relativement courte : les valeurs constatées
empiriquement sont plutôt de l’ordre de 35 à 70 ans.
ln 2
α = 0.7; δ = 0.05; n = 0.02 : t1/2 = (1−0.7)(0.02+0.05) ' 33.0 ans
La durée de demi-vie obtenue avec α = 0.7 est beaucoup plus réaliste. Néanmoins, une telle
valeur de la part du capital physique (α) n’est pas réaliste. On peut admettre une telle valeur
pour α si on élargit le concept de capital au-delà du capital physique et considère qu’il intègre
également le capital humain.
K
7) Reprendre l’exercice en utilisant comme variable d’état b
k= AL
.

Exercice VI

Epargne endogène en horizon infini

1) σ admet trois interprétations : la première est que σ mesure l’élasticité de l’utilité marginale
par rapport à la consommation. La deuxième interprétation est que σ est l’inverse de l’élasticité
de substitution intertemporelle (instantanée). La troisième et dernière interprétation est que σ
le coefficient relatif d’aversion au risque.
L’élasticité de l’utilité marginale par rapport à la consommation est définie par

d ln u0 (c) cu” (c)


− =− 0 =σ
d ln c u (c)

Pour une fonction d’utilité générale u (c), on définit l’élasticité de substitution de la con-
sommation en s à la consommation en t, σcs /ct par

d ln ccst
σcs /ct = −
d ln T M Scs /ct
d ln ccst
= − 0
d ln uu0(c s)
(ct )

L’élasticité de substitution intertemporelle instantanée correspond au cas où s tend vers t.


En définissant ∆ct = ct+h − ct , on a
   
ct+h ∆ct
ln = ln 1 +
ct ct
∆ct
'
ct
De même, on peut écrire

u0 (ct+h ) u00 (ct )


   
ln = ln 1 + ∆ct 0
u0 (ct ) u (ct )
00
u (ct )
' ∆ct 0
u (ct )

15
On a donc
u0 (ct ) u0 (ct+h )
   
ct+h
ln ' ln
ct ct u00 (ct ) u0 (ct )
0
L’élasticité de substitution intertemporelle instantanée est donc donnée par − ctuu00(c(ct )t ) , ce qui
c1−σ
pour la fonction u (c) = 1−σ
donne

u0 (ct ) 1
− 00
=
ct u (ct ) σ
Le paramètre σ est donc l’inverse de l’élasticité de substitution intertemporelle. La fonction
1−σ
u (c) = c1−σ est appelée une fonction CIES (Constant Intertemporal Elasticity of Substitution).
Ce type de fonction est également utilisée en théorie du risque, puisque le coefficient re-
u0 (ct )
latif d’aversion au risque est défini par − ct u00 (ct ) . Le paramètre σ est donc aussi le coefficient
relatif d’aversion au risque, qui correspond à la prime de risque relative associée à un risque
multiplicatif d’espérance nulle et de variance unitaire :

u ((1 − π) c) = Eu ((1 + ε) c)
' u (c) + E (εcu0 (c)) + E ε2 c2 u” (c)


' u (c) + c2 u” (c)

Or
u (c (1 − π)) ' u (c) − πcu0 (c)
Donc,
cu00 (c)
π=− =σ
u0 (c)
1−σ
La fonction u (c) = c1−σ est également appelée une fonction CRRA (Constant Relative Risk
Aversion).
Identification du problème de maximisation :
Ce programme de maximisation est un problème de contrôle optimal autonome (le temps
n’intervient qu’à travers le facteur d’escompte e−ρt ). Il y a une variable de contrôle (la con-
sommation c) et une variable d’état (le stock de capital k). On pourra se reporter pour plus
de détails au chapitre 9 de Kamien et Schwartz (1991).
Le hamiltonien courant a pour expression

c1−σ
H= + µ [f (k) − c − δk]
1−σ
Les conditions du premier ordre pour le hamiltonien courant sont
∂H
= c−σ − µ = 0
∂c
∂H
µ̇ = ρµ −
∂k
= µ [ρ − f 0 (k) + δ]

∂H
2) De la condition du premier ordre ∂c
= 0, on tire
1
c = µ− σ

16
En prenant la dérivée logarithmique de cette dernière expression, il vient
ċ 1 µ̇
=−
c σµ
On obtient donc le système différentiel suivant en k et c :
k̇ = f (k) − c − δk
c 0
ċ = [f (k) − ρ − δ]
σ
Si l’état stationnaire (k ∗ , c∗ ) existe, il est donné par
f (k ∗ ) − c∗ − δk ∗ = 0
f 0 (k ∗ ) − ρ − δ = 0
On obtient donc
f 0 (k ∗ ) = ρ + δ
c∗ = f (k ∗ ) − δk ∗
Le stock de capital à l’état stationnaire est donc donné par la règle d’or modifiée. L’épargne
à l’état stationnaire sert uniquement à renouveler le capital s’étant déprécié, le reste de la
production étant consommé.
Pour construire le diagramme des phases, on recherche les lieux où k̇ Q 0 et ċ Q 0.

k̇ ≥ 0 ⇔ c ≤ f (k) − δk
ċ ≥ 0 ⇔ f 0 (k) ≥ ρ + δ ⇔ k ≤ k ∗
On obtient ainsi un partitionnement du plan (k, c) selon les signes k̇ Q 0 et ċ Q 0. Une
trajectoire de l’économie est une courbe continue dans ce plan, et le partitionnement nous
permet de comprendre la forme générale de ces courbes, et la manière dont elles sont parcourues
dans le temps. La situation est représentée dans le graphique .

c (0) est déterminé pour se placer directement sur la trajectoire selle. Soit c(0) = c0 sur le
graphique . Si c(0) > c0 , alors l’économie atteint l’axe k = 0 en un temps fini et disparaı̂t, ce
qui n’est clairement pas optimal. Si c(0) < c0 , alors l’économie se dirige vers le point (k ∗∗ , 0),
qui se sisue au delà du niveau de règle e
k. On se place dans une siutation de suraccumulation
de capital, qui est sous-optimale. ainsi dans une siutation l’économie
3) Le système différentiel obtenu dans la première question peut être réécrit comme :
k̇ f (k) c
= − −δ
k k k
ċ 1 0
= (f (k) − ρ − δ)
c σ
Pour k (t) proche de k ∗ (c’est-à-dire lorsqu’on est suffisamment proche de l’état stationnaire),
on peut utiliser la formule de Taylor à l’ordre 1, et on obtient
f (k ∗ ) c∗
 0 ∗
f (k ) f (k ∗ ) c∗ c − c∗

k̇ ∗
' − − δ + − + (k − k ) −
k k∗ k∗ k∗ (k ∗ )2 (k ∗ )2 k∗
ċ 1 0 ∗ 1
' (f (k ) − ρ − δ) + f 00 (k ∗ ) (k − k ∗ )
c σ σ

17
c 6
ċ = 0

@ 6
@
 ?
@
@
@
@
@
@
c∗
@
@
@
@
@ -
@
@ ? k̇ = 0
@
@
@
c0
@ 6
@ -
@
@ -
∗ ∗∗
@ ċ = 0 k0 k k k k
@ e

Figure 3: Diagramme des phases

Or, l’état stationnaire est caractérisé par le système

f (k ∗ ) c∗
0 = − ∗ −δ
k∗ k
0 = f 0 (k ∗ ) − ρ − δ

On obtient donc la linéarisation suivante :

k − k∗ f (k ∗ ) c − c∗
 
k̇ 0 ∗
= [f (k ) − δ] − −δ
k k∗ k∗ c∗

ċ 1 ∗ 00 ∗ k − k
= k f (k )
c σ k∗
   
k−k∗ k−k∗
En remarquant que log k(t) d k(t)
= k̇(t)

k∗
= log 1 + k∗
' k∗
et que dt
log k∗ k(t)
, on obtient
finalement l’écriture suivante
 
d log k(t)
k∗

k (t)
 
f (k ∗ )
 
c (t)

0 ∗
= [f (k ) − δ] log − − δ log
dt k∗ k∗ c∗
 
d log c(t)
c∗ 1 ∗ 00 ∗

k (t)

= k f (k ) log
dt σ k∗

On peut réécrire cette dynamique de façon matricielle


 k(t)
    
d log( k∗ ) r ∗ +δ
k(t)
∗ log
 
dt
r δ − α∗ k∗
 c(t)
d log( c∗ )
 = ∗ r ∗ +δ    
− (1 − α ) ∗ σ 0 log c(t)
dt c∗

18
Le déterminant D de la matrice de transition vaut

r∗ + δ
 
∗ r +δ
D = (1 − α ) ∗ δ− <0
σ α∗

Comme le déterminant est négatif, les valeurs propres sont réelles et de signes opposés.
Le polynôme caractéristique associé à cette matrice est

P (X) = X 2 − T.X + D

où T est la trace de la matrice de transition : T = r∗ .


Le discriminant ∆ du polynôme caractéristique vaut

∆ = T 2 − 4D
4 (1 − α∗ ) ∗
 ∗ 
∗ 2 r +δ
= (r ) + (r + δ) −δ
∗ σ α∗

Les valeurs propres λ1 et λ2 ont donc pour expression :


" s #
∗)
 ∗
1 ∗ 2 4 (1 − α r + δ
λ1 = r + (r∗ ) + (r∗ + δ) −δ >0
2 ∗ σ α∗
" s #
∗)
 ∗
1 ∗ 4 (1 − α r + δ
λ2 = r − (r∗ )2 + (r∗ + δ) −δ <0
2 ∗ σ α∗
   
1 1
Soit et deux vecteurs propres associés respectivement aux valeurs propres λ1
ω1 ω2
et λ2 , on tire de la définition des vecteurs propres deux expressions équivalentes pour ωi :
r∗ + δ
ωi = − (1 − α∗ ) ∗
(λi )−1

λi − r ∗
= ∗ , i = 1, 2
δ − r α+δ

Comme λ1 6= λ2 , alors R2 est la somme directe des sous-espaces propres associés à λ1 et λ2 .


On a donc    
log k(t)
   
k∗
   = ψ1 e λ t 1 λ t 1
 1
+ ψ2 e 2

log c(t) ω1 ω2
c∗

où ψ1 et ψ2 sont deux constantes réelles dépendant des contraintes initiales et finales pesant
sur la trajectoire optimale étudiée. Comme on étudie ici la trajectoire optimale qui tend vers
l’état stationnaire, on a    
log k(t)
 
lim    = 0
k∗
t→+∞ log c(t) 0
c∗

Comme λ1 > 0, il est nécessaire d’avoir ψ1 = 0. La constante ψ2 est déterminée par la


condition initiale :  
k (0)
ψ2 = log
k∗

19
Remarque : il est possible qu’à la date 0 l’hypothèse qu’on se situe au voisinage de l’état
stationnaire ne soit pas valable. Pour déterminer ψ2 dans ce cas, il suffit de décaler la condition
initiale à une date pour laquelle cette approximation est valable.
Finalement, on obtient que la vitesse de convergence β est donnée par
" s #
∗)
 ∗
1 ∗ 2 4 (1 − α r + δ
β = −λ2 = −r + (r∗ ) + (r∗ + δ) −δ >0
2 ∗ σ α∗

L’influence des différents paramètres sur la vitesse de convergence est :



< 0
dα∗

< 0


< 0
d∗
(α, ) conditionne la manière dont la productivité marginale du capital réagit à l’accumulation
de capital. Plus α et  sont grands, moins la productivité marginale du capital est sensible
à l’accumulation de capital. Or, la productivité marginale conditionne, via le condition de
Ramsey, le rythme d’accumulation pour σ donné. En conséquence, la vitesse de convergence
décroı̂t avec  et α.
Plus σ est petit, moins le consommateur réagit par son comportement d’épargne à un écart
de taux de rendement. La vitesse de convergence est donc une fonction croissante de σ −1 ,
c’est-à-dire décroissante de σ.
4) On a trouvé précédemment qu’autour de l’état stationnaire, la dynamique de k et de c
pouvait être approximée par
   
k (t) k (0) −βt
log = log e
k∗ k∗
   
c (t) k (0)
log ∗
= log ∗
ω2 e−βt
c k
Ce qui mène à
 ω2
∗ k
c (k) = c
k∗
La dérivée c0 (k) est donc donnée par
ω2 −1
c∗

0 k
c (k) = ω2 ∗
k k∗
Avec
λ2 − r ∗
ω2 = ∗
δ − r α+δ

−β − r∗
=
−c∗ /k ∗
k∗
= (r∗ + β)
c∗

20
On obtient donc  ω2 −1
0 ∗ k
c (k) = (r + β)
k∗
On a finalement
c0 (k ∗ ) = r∗ + β
Cette quantité est la pente de la trajectoire selle dans un voisinage de (k ∗ , c∗ ).
La propension marginale à consommer le revenu autour de l’état stationnaire est
dc c0 (k ∗ )
=
dy
k=k∗ f 0 (k ∗ )
r∗ + β
= ∗
r +δ
Application numérique : la vitesse de convergence β est donnée par
" s #
1



1 4 1 0, 04 + 0, 05
β = −0, 04 + (0, 04)2 + 3
× (0, 04 + 0, 05) × 1 − 0, 05
2 1×2 3
√ 
= 70 − 2 .10−2 ' 0, 064

5) On étudie ici le cas très particulier d’une fonction de production de type Cobb-Douglas :
f (k) = A.k α avec σ = α.
La dynamique générale de k et c est donnée par :

k̇ f (k) c
= − −δ
k k k
ċ 1 0
= (f (k) − ρ − δ)
c σ
Ce système donne donc ici
k̇ c
= A.k α−1 − − δ
k k
ċ ρ+δ
= A.k α−1 −
c α
La dynamique de χ est alors
χ̇ ċ k̇
= −
χ c k
ρ+δ c
= − + +δ
α k
On a donc
χ̇ ρ + (1 − α) δ
=χ− ,
χ α
ou encore :  
ρ + (1 − α) δ
χ̇(t) = χ(t) χ(t) − .
α
Cette équation différentielle admet un unique point fixe χ∗ = ρ+(1−α)δ
α
, et on a χ̇ < 0 pour
χ < χ∗ et χ̇ > 0 pour χ > χ∗ . χ∗ est donc instable. Pour atteindre ce point, l’économie
“saute” dès l’instant 0 sur χ∗ et le ratio c/k est donc nécessairement constant. Cela signifie
graphiquement que la trajectoire selle décrit une droite de pente χ∗ dans le plan (k, c).

21

Vous aimerez peut-être aussi