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MÉCANIQUE
Guidage mécanique
Réf. Internet : 42183
3e édition Techniques
de l'Ingénieur
Les Sélections
Techniques de l’Ingénieur
La plus importante base scientiique et technique en français
III
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IV
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V
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VI
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SOMMAIRE
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Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
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1. Différents types de paliers Tableau 1 – Différents types de paliers avec leur désignation
en charges radiales (paliers) et axiales (butées)
Tout mouvement relatif entre deux surfaces est freiné par une force A – Paliers (ou butées) glissants à contact direct
résistante qui a pour effet de : A1 – À graissage onctueux à l’huile ou à la graisse
— provoquer de l’usure ; A2 – À base de lubrifiant solide
— consommer de l’énergie ; B – Paliers (ou butées) sans contact à film fluide (+ paliers
— engendrer des échauffements pouvant conduire à des sou- ou butées magnétiques)
dures entre les surfaces.
Q
B1 – Paliers (ou butées) à film fluide créé par le mouvement
Le guidage d’une pièce par une autre est assujetti aux difficultés B11 – Hydrodynamiques
ci-dessus. En fait, le problème du guidage en rotation est fort ancien
puisqu’il remonte à l’histoire de la roue. B111 – Paliers à alésage circulaire
ou Butées à profil fixe
La solution a consisté :
B112 – Paliers à alésage multilobes (1)
a ) tout d’abord, à réduire la friction entre les deux surfaces grâce ou Butées à patins oscillants
à l’emploi de lubrifiants et de matériaux de guidage adaptés au pro- B113 – Paliers à patins oscillants
blème et dits matériaux antifriction. Ces lubrifiants ont été initiale- B12 – Aérodynamiques
ment des huiles ou des graisses et correspondent à un régime dit
onctueux ; plus récemment, des lubrifiants solides sont également B121 – Paliers à alésage circulaire
utilisés ; ou Butées à profil fixe
b ) ensuite, à supprimer tout contact entre les deux surfaces grâce B122 – Paliers à alésage multilobes (1)
à la présence d’un film fluide dont la pérennité doit être assurée sous ou Butées à patins oscillants
la charge à supporter : B123 – Paliers à patins oscillants
— dans le cas où le film fluide est généré par le mouvement relatif B2 – Paliers (ou butées) à film fluide créé par injection du film
des deux surfaces, on est en présence de paliers : hydrodynamiques sous haute pression
si le film est liquide, aérodynamiques si le film est gazeux ; B21 – Hydrostatiques
— dans le cas où le film est créé par l’injection sous haute pres- B22 – Aérostatiques
sion de fluide, on est en présence de paliers : hydrostatiques si le B3 – Paliers (ou butées) mixtes
film est liquide, aérostatiques si le film est gazeux ; B31 – Hydrostatique au départ, puis hydrodynamique
— pour réduire le coefficient de frottement statique puis dyna- en régime
mique durant la mise en vitesse, on réalise des paliers dits mixtes B32 – Aérostatique au départ, puis aérodynamique
fonctionnant en hydro- ou aérostatique au départ puis en hydro- ou en régime
B4 – Paliers magnétiques
aérodynamique lorsqu’ils ont atteint leur vitesse de régime.
Depuis quelques décennies, la suppression de contacts entre les C – Roulements (ou butées à éléments roulants)
deux surfaces peut être obtenue par l’effet de champs magnétiques D – Silent-blocs
centrant le rotor à l’intérieur d’un palier dit magnétique ;
(1) Pour effet de précision de guidage ou pour stabilité.
c ) à insérer entre les surfaces des éléments roulants (billes,
aiguilles, galets). Cela correspond aux différentes formes de roule-
ments ;
Le choix de la nature des surfaces est également essentiel mais
d ) enfin, dans le cas de mouvements alternatifs d’amplitude il ne peut intervenir qu’à la phase ultime de la conception. Ce n’est,
modérée, à remplacer le glissement par la déformation élastique en fait, que lorsque l’on a choisi un principe de fonctionnement que
d’éléments de liaison dits silent-blocs. le choix des matériaux peut être effectué.
Ces différentes solutions à la disposition du concepteur sont réca- Les conditions d’ambiance, de nature de mouvement et de type
pitulées sur le tableau 1 pour charges radiales et axiales. Compte de charge dont découlent les possibilités de lubrification vont donc
tenu de la multiplicité des solutions, il est évident que le choix n’est jouer un rôle primordial dans le choix des solutions acceptables.
pas toujours facile. (0) Étant en général imposées par le cahier des charges, ce sont elles
La lubrification dont le rôle est d’abaisser la friction joue un rôle qui doivent être considérées en priorité dans la méthodologie de
essentiel dans les paliers du type a ) et b ) (sauf magnétiques) et reste sélection.
nécessaire pour les roulements c ). Il y a lieu de bien distinguer les Ultérieurement, ce choix étant fait, l’intensité des charges et
lubrifiants qui agissent par leurs propriétés de surface et qui sont vitesses qui vont intervenir sur l’efficacité de la lubrification, les
nécessaires aux paliers du type a ) et c ), de ceux qui autorisent le possibilités de création de film fluide, les risques d’échauffement
glissement fluide dans les paliers du type b ). permettront une seconde sélection qui prendra également en
On peut ainsi considérer trois classes de lubrifiants : compte l’intensité des coefficients de frottement statique et
— ceux autorisant le régime fluide mais n’agissant pas par leurs dynamique.
propriétés de surface, par exemple l’air ou l’eau ; Enfin, les différents types de paliers n’offrent pas tous au même
— ceux agissant par leurs propriétés de surface mais n’autorisant degré un certain nombre de propriétés annexes, mais en certains
pas le régime fluide : ce sont les lubrifiants solides et les graisses ; cas déterminantes, telles que précision de guidage, aptitude au
— ceux autorisant le régime fluide mais pouvant également agir désalignement, silence ou encombrement. Une troisième sélection
par leurs propriétés de surface : c’est le cas des huiles. pourra être effectuée selon ces critères.
Nota : quand, dans la suite de ce document, nous emploierons le terme liquide non
lubrifiant, cela signifiera sans propriétés lubrifiantes de surface. Les conditions acceptables pour charges radiales (paliers) et
axiales (butées) étant fondamentalement différentes, nous
Il faut par ailleurs noter que les lubrifiants fluides qui circulent dans proposons pour chacune de ces deux hypothèses un procédé de
le palier peuvent jouer un rôle caloporteur favorable à un abaisse- sélection basé sur les trois grandes classes de propriétés qui
ment de la température d’équilibre thermique du palier. Indépen- viennent d’être exposées.
damment de cette circulation, des échanges thermiques se font entre
le palier et le fluide ambiant. À ces points de vue, les liquides sont
préférables aux gaz.
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B 5 300 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique
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à huile
sans propriétés lubrifiantes
prohibée admise nous paraît la plus parlante. Les limites ne sont pas rigoureuses.
Vide – 200 oC < θ < 500 oC
Faute d’une autre solution, on ne devra pas rejeter avant des calculs
Hors projection d’huile
150°C
180°C
ment, des calculs plus précis seront nécessaires pour juger des pos-
Passage cyclique
Ambiance liquide
Alimenté en huile
sous pression
<θ<
<θ<
ses limites.
– 30°C
θ < – 40°C
30°C
θ < –– 40°C
150°C
θ > 180°C
150°C
θ > 180°C
au palier
– 30°C
– 40°C
d’huile
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bUSQP
— en général, ils peuvent être usinés ; Nota : les produits massifs sont peu cités dans les exemples d’application. Hormis le
fait d’autoriser la fabrication de pièces spéciales de forme compliquée, parfois par moulage
— ils sont sujets à des attaques par les lubrifiants oxydés ; certains donc à des coûts très intéressants, ils ne présentent plutôt que des désavantages par rapport
n’acceptent que des domaines de température limités ; aux autres produits.
— les matériaux thermoplastiques sont adaptés au régime fluide ; Il ne faut pas perdre de vue toutefois qu’ils peuvent apporter des solutions intéressantes
— avec une usure plus ou moins intense, ils peuvent éventuel- à certains problèmes comme, par exemple, le montage de bagues à l’azote liquide.
lement fonctionner à sec sans soudures dangereuses avec l’arbre
mais avec un coefficient de frottement élevé.
On peut distinguer :
• (M2A)P produits sans réserve de lubrifiant 3. Charge radiale.
(M2A)P1 produits massifs [[B 5 330], § 4.1.2]
(M2A)P2 multicouches [[B 5 330], § 4.1.2]
Rotation continue Q
• (M2B)P produits avec réserve de lubrifiant. Il s’agit en général
de produits multicouches présentant des indenta-
3.1 Lubrification onctueuse
tions en surface formant la réserve de graisse. à l’huile ou à la graisse
Remarque : certains matériaux plastiques ([B 5 330], § 4.1.1) sont modérément chargés
en lubrifiant solide. Ils conjuguent ainsi les avantages de M1 en termes de coefficient de Le lecteur pourra se référer à l’article [B 5 300] tableau 2 ligne 1.
frottement statique à ceux de (M2)P en termes de coefficient de frottement dynamique et
absence d’usure en régime onctueux. En cas de problème difficile, il est nécessaire de
consulter les fournisseurs pour connaître ce dont ils disposent car l’évolution dans ce
■ Références : [B 5 330].
domaine est assez rapide.
■ Généralités : par régime onctueux, on entend régime de fonction-
nement sans séparation des surfaces par un film fluide mais avec
l’utilisation de lubrifiants qui réduisent la friction. Ce régime de
2.4 Matériaux pour régime fluide marche est désigné « boundary » par les anglo-saxons. Il est aussi
appelé régime mixte, mais cela sous-entend qu’une partie de la
Le lecteur pourra se référer à l’article [B 5 330], § 5 Matériaux M3. charge est supportée par un film sous pression, ce qui n’est pas
Ils présentent les caractéristiques suivantes : toujours le cas.
— ils sont peu coûteux en bicouches, beaucoup plus en Le régime onctueux est le plus ancien mode de fonctionnement
multicouches ; des paliers. Il est limité à la gamme de températures acceptables
— ils ont un coefficient de frottement statique du même ordre que par le lubrifiant, soit sensiblement – 40 oC à + 180 oC. L’adhérence
celui des matériaux (M2)M et un coefficient dynamique donné par du film onctueux est fonction de la température et des pressions qu’il
le régime fluide ; y a lieu de limiter en conséquence.
— ils ne s’usent en principe pas en régime fluide mais, en régime Moyennant des lubrifications à des intervalles assez rapprochés,
mixte (§ 8.2) leur usure dépend de leur aptitude à roder l’arbre ; on peut éviter les usures. Ces intervalles dépendent largement de
— ils ne sont ni adaptés au régime onctueux ni au régime à sec. l’affinité du lubrifiant pour la surface du palier. Cette adhérence étant
Par capacité de charge croissante, on distingue en particulier : bien meilleure sur les matériaux plastiques que sur les matériaux
• (M3)1 bicouches métaux blancs [[B 5 330], § 5.1.1] métalliques, des pressions beaucoup plus élevées et des intervalles
de lubrification beaucoup plus espacés peuvent être acceptés par
• (M3)2 bicouches base aluminium [[B 5 330], § 5.1.3]
les matériaux plastiques.
• (M3)3 multicouches base aluminium [[B 5 330], § 5.1.3 et 5.1.4]
multicouches base cuproplomb [[B 5 330], § 5.1.2 et ■ Capacités (dégrossissage des possibilités d’emploi) :
5.1.4]. ● p max = 10 à 20 MPa pour les matériaux métalliques,
En conclusion, les possibilités d’utilisation des différentes classes 50 MPa pour les plastiques.
de matériaux peuvent se résumer par le tableau suivant : (0) ● v max = généralement 2 à 3 m/s, voire 5 m/s en lubrification à
la graisse, 10 à 20 m/s en lubrification à l’huile.
Matériau
● pv (MPa · m/s) en marche continue :
Régime
M1 M2B M2A M3 — ambiance gazeuse, conditions moyennes de ventilation de
1 à 2 m/s :
À sec conçu pour pv max = 0,1 k D · k T1 /f
Onctueux, avec kDcoefficient de dimension (figure 1a ),
graissage possible (1) conçu pour
à vie k T1 coefficient de température (figure 1b ),
Onctueux, f coefficient de frottement dynamique ;
alimenté — ambiance liquide :
périodique-
ment possible (1) possible (2) conçu pour pv max = 0,5 k D · k T1 /f
ou de façon
permanente En marche intermittente, se reporter au paragraphe 8.1.
en lubrifiant ● Coefficient de frottement :
possible — statique ≈ 0,15 ;
Régime fluide possible (1) possible (4) conçu pour — dynamique : avec de la graisse ou de l’huile en petite quantité,
(2) (3)
0,03 à 0,12 ;
(1) M1 est choisi en cas de pressions élevées pouvant rompre le film
onctueux (mais il y a alors risque d’usure rapide), ou surtout pour
en bain d’huile, 0,02 à 0,08 (0,12 avec produits
abaisser le coefficient de frottement statique. métalliques).
(2) M2B peut être choisi si le mode de lubrification est tel qu’il faut un certain o
● Température : – 40 à + 180 C pour une bonne tenue du lubri-
temps de marche pour voir arriver le lubrifiant (en graissage par fi a n t , g a m m e p l u s l i m i t é e p o u r c e r t a i n s
projection) ou si l’on est en graissage périodique. plastiques.
(3) M2B n’est toutefois pas un bon choix car les alvéoles augmentent la
friction. Il ne peut être justifié que par la conjonction du cas (4) et d’une ● Durée de vie : peu d’usure si le graissage reste effectif, usure
possibilité de mise en route sans lubrification immédiate [cas (2)]. forte si manque de lubrifiant, en conséquence,
(4) M2A peut être choisi si, dans la plage d’utilisation, on trouve des marches durée de vue très variable.
en régime mixte très sévères et des marches en pur régime fluide.
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique B 5 310 − 3
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●Fréquence du graissage :
— produits métalliques : de 1 h à 1 jour ;
— produits plastiques : d’une semaine à quelques mois, voire une
année ou à vie.
■ Calculs de confirmation (après choix du matériau) : [B 5 330] § 4.3.
Graissage
Mode
Graisse Huile
À vie A B
Périodique C très rare
En continu D
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B 5 310 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique
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Il faut prévoir des gorges permettant la distribution de graisse à en régime mixte. L’évacuation thermique notablement accrue auto-
partir d’un graisseur central (figure 2e ). Si des joints sont prévus, rise les produits pv majorés comme indiqués au début du
ils doivent être tels qu’ils laissent sortir la graisse. paragraphe 3.1.
● Matériau : aux basses pressions, on préférera (M2A)M et aux
Exemple : arbres de transmission sur matériel agricole.
pressions élevées (M2A)P2 mais, si la pression moyenne est faible
■ Cas D - graissage permanent à l’huile (au goutte à goutte avec des pointes élevées, on pourra adopter (M2A)M pour éviter les
ou par graissage centralisé) risques de fatigue.
On choisira les (M2A)M ou (M2A)P suivant la figure 2e ou avec ● Dessin : prévoir une gorge débouchante à l’opposé de la charge
une seule gorge axiale de distribution de lubrifiant. (figure 2g ). Cependant, si le mouvement est très lent, on peut se
Exemples :
● Paliers de vilebrequin de presse mécanique ≈ 2 tr/s, ∅ ≈ 100 mm,
passer de gorge. C’est une question de débit d’entrée de l’huile dans
le palier qui, indépendamment de la gorge, se fait aussi par le jeu. Q
pv moy ≈ 0,5 MPa · m/s, p de pointe > 50 MPa justifiant le matériau
(M2A)M pour des questions de fatigue. 3.1.5 Régime onctueux, alimentation par pompe
● Paliers de laminoir v ≈ 0,2 m/s (∅ 300 mm), p = 5 à 7 MPa, le maté-
riau (M2A)P est préféré pour non-rupture du film d’huile avec un Comme au paragraphe 3.1.4 , la vitesse est très faible
refroidissement amélioré par une circulation d’eau dans l’arbre et la puisqu’au-delà on serait en régime mixte. La chaleur évacuée par
palier. la circulation d’huile dans le film est donc très modérée. Pour p supé-
rieure à 1 MPa, elle devient insuffisante pour maintenir une tempé-
rature assez basse et, pour pv supérieur à 2 fois celui acceptable
3.1.2 Sous carter, soumis à des projections d’huile en ambiance gazeuse, il faut prévoir des gorges axiales débou-
chantes dans la zone de charge pour assurer le refroidissement
Ces projections en faible quantité peuvent assurer la pérennité de (figure 2h ). Mais attention, ces gorges nuisibles à l’établissement
la lubrification mais, sauf dispositions particulières, elles ne peuvent d’un régime mixte et ne doivent être adoptées que pour les très
ni permettre l’établissement d’un régime hydrodynamique, ni activer faibles vitesses.
de façon notable l’évacuation calorifique. Ce cas reste donc sensi-
Même à vitesse très faible avec des gorges débouchantes, il peut
blement identique à celui du paragraphe 3.1.1.
y avoir un problème d’évacuation thermique. Il faut donc limiter pv
■ Matériau (M2B)M2 à 3 fois celui autorisé en ambiance gazeuse.
La réserve du lubrifiant set souhaitable pour assurer la lubrification Matériau : comme dans § 3.1.4, (M2A)M ou (M2A)P2.
au démarrage avant que les projections aient pu réalimenter le
lubrifiant (figure 2a ).
■ Matériaux (M2A)P2 ou (M2B)P 3.2 Lubrification à base
Ils peuvent aussi être envisagés mais sont rarement justifiés car de lubrifiants solides
le graissage permanent et les pressions souvent faibles rendent les
produits métalliques parfaitement compatibles. En contrepartie, il
est fréquent que les huiles du bain acidifiés par les hautes tempé- Le lecteur pourra se référer à l’article [B 5 300] tableau 2 ligne 2.
ratures puissent attaquer les revêtements plastiques.
■ Références : [B 5 330]
La figure 2f montre une à trois gorges débouchantes pour faire
circuler l’huile. ■ Généralités : l’emploi d’un matériau à base de lubrifiants solides
conduit au transfert sur l’arbre d’une pellicule de ce lubrifiant et à un
Exemple : bagues de pignons fous de boîtes de vitesses des fonctionnement lubrifiant solide/lubrifiant solide. Cela :
voitures et camions, v jusqu’à 10 à 15 m/s avec p faible de l’ordre de
— évite la nécessité de présence d’huile ou de graisse et donc les
0,1 MPa ; en position crabotée, vitesse nulle et pression élevée.
risques de pollution ou de contamination ;
Souvent, le léger mouvement autorisé par le jeu conduit en position — étend les possibilités d’utilisation à des domaines de tempé-
crabotée à du fretting et à la reproduction des alvéoles dans l’arbre. Pour ratures qui sont inacceptables pour les huiles ou graisses ;
cela et pour réduire le jeu, les paliers lisses sont dans cette application — autorise des ambiances inacceptables pour les huiles ou
de plus en plus remplacés par des aiguilles. graisses (vides, liquides tels que solvants, eau, etc.) ;
— permet des pressions très élevées car les films lubrifiants
solides sont en général très adhérents ;
3.1.3 Sous carter, passage cyclique en bain d’huile — évite le phénomène de stick-slip (avance par saccades) du fait
de l’égalité entre coefficients de frottement statique et dynamique ;
Le passage en bain d’huile favorise l’évacuation thermique et — favorise les possibilités de départ sous charge, car le coefficient
assure une bonne lubrification. de frottement statique est en général plus faible que celui des
Pour le calcul, on pourra admettre : produits pour régime onctueux. En contrepartie, le coefficient de
frottement dynamique, supérieur à celui de ces mêmes matériaux,
pv = pv autorisé en ambiance gazeuse correspond à davantage de perte de puissance ;
+ (pv autorisé en bain d’huile · x ) — implique une usure du palier du fait de la réalimentation du
x représentant le pourcentage de temps passé en bain d’huile. film transféré sur l’arbre, donc une augmentation progressive du jeu,
donc une limitation de la durée de vie.
● Matériau : (M2A)M ou (M2A)P2
● Dessin : idem § 3.1.2 (figure 2f ). ■ Capacités (dégrossissage des possibilités d’emploi)
● p max = 100, voire 300 MPa en terme de tenue de film, mais il faut
choisir un matériau résistant en fatigue.
3.1.4 Régime onctueux en bain d’huile ● v max = 2 à 3 m/s sauf cas du graphite pour lequel v max peut aller
jusqu’à 10 à 15 m/s.
Cette situation ne correspond qu’à des mouvements de rotation ● pv max (MPa · m/s), en marche continue :
très lents puisque dès qu’il y a une vitesse appréciable, on passe
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— ambiance gazeuse, conditions moyennes de ventilation de 1 Le coefficient de frottement statique, meilleur qu’avec le matériau
à 2 m/s : M2, constitue en fait la seule véritable raison de préférer un matériau
pv max = 0,15 k D · k T2 /f à base de lubrifiants solides à un matériau pour graissage onctueux.
avec kD coefficient de dimension (figure 1a ), Exemples : bagues de galets de pistons de moteurs hydrauliques
à pistons radiaux. Le matériau M1 est préféré pour des facilités de
k T2 coefficient de température tel que :
démarrage sous couple résistant et le matériau M2 pour sa tenue à
k T2 = (θmax admise par matériau – θambiante )/100 long terme. Mais on est alors dans le cas du § 3.1.1 (dans cette dernière
à limiter à 1 pour éviter des risques de déformation application, le lubrifiant est de l’huile).
thermique,
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Pour des arbres d’un haut standard de qualité, type vilebrequin Avant d’entrer dans les détails du calcul, il y a lieu de bien se
de moteur thermique, la relation : situer en terme de type de charge d’où découlent aussi des tech-
nologies différentes de construction du palier. (0)
épaisseur h mini film (µm) = 5 Ra (µm)+ 0,02 D arbre (mm)
avec Ra rugosité CLA,
constitue une limite qui donne en général satisfaction. Direction charge
Mode calcul Technologie
par rapport au logement
Exemple : D = 50 mm ; Ra = 0,15 mm,
Fixe Intensité constante A M
donc l’épaisseur limite de film est de : 0,75 + 1 = 1,75 µm et, pour des variable C M
épaisseurs inférieures à cette limite, on passe en régime mixte.
L’article [B 5 330] § 2 fournit par ailleurs des règles plus complètes.
Tournant
à la vitesse Intensité constante A N Q
de l’arbre variable C N
■ Capacités
● p max : pour des arbres de haute qualité avec Tournant
à vitesse
Ra (µm) ≈ 0,006 D (mm), des paliers de rapport L /D = 0,5 peuvent constante
Intensité constante B P
accepter des pressions de l’ordre de 30 µN (avec µ viscosité dyna- variable C P
différente de
mique en Pa · s, N vitesse de rotation en tr/s). µN étant limité à celle de l’arbre
environ 1 pour une question d’élévation de température, on en déduit
p max ≈ 30 MPa. Cela correspond à un film acceptable en marche Autres cas Toutes formes C P
normale, mais la sécurité en cas d’incident pourra conduire à
abaisser cette pression.
●Calcul méthode A
Pour les rapports L /D plus faibles, il y a lieu d’abaisser cette
Supposant donnés :
pression.
W charge totale Ex : 20 000 N
Pour les rapports L/D plus forts, la capacité de charge est théo- D diamètre de l’arbre Ex : 50 · 10 –3 m
riquement augmentée. Mais les défauts d’alignement prenant de R = D/2 Ex : 25 · 10 –3 m
plus en plus d’importance, la pression admissible a effectivement N vitesse de rotation Ex : 50 tr/s
tendance à diminuer. L largeur du palier Ex : 25 · 10 –3 m
● v : jusqu’à 80 m/s, au-delà consulter un spécialiste. C jeu radial Ex : 25 · 10–6 m
● pv : ce produit n’a théoriquement pas d’importance mais néan- deux cas peuvent se présenter en terme de viscosité (µ en Pa · s,
moins il donne une bonne idée de la chaleur produite si l’on quitte avec 1 Pa · s = 10 Po) :
pour quelques instants le régime hydrodynamique.
— ou bien on a le choix de la viscosité, on la choisit alors comprise
Exemple : palier ∅ 200 mm, L = 100 mm, p = 20 MPa, v = 15 m/s. entre :
pv = 300 MPa · m/s si f monte à 0,05 ; la puissance dissipée est de µ = W / 30 N · LD (mm2) et µ = 1/N
300 × 0,05 × 200 × 100 = 300 kW.
la deuxième valeur donnant plus de friction mais une épaisseur de
● Coefficient de frottement statique : 0,15, variable suivant le film plus forte.
matériau de palier.
On choisit :
dynamique : de l’ordre de 0,001 à 0,002
à charge maximale. 20 000 1
µ = --------------------------------------------- = 0,010 6 sans aller à ----- = 0,02
● Durée de vie : si réellement le régime est fluide et si la filtration 30 × 50 × 25 × 50 N
est de bonne qualité, des durées de vie de 20 000 à 50 000, voire
L’élévation de température de l’huile dans le palier peut être
100 000 h peuvent être atteintes.
estimée en première approximation à ∆ θ = 50 µN soit environ 25 oC.
■ Calculs Si la température de la machine est de 50 oC, il faudra donc choisir
Les calculs nécessaires pour s’assurer d’un bon comportement en une huile de viscosité 0,01 Pa · s à 75 oC ;
régime hydrodynamique sont de natures diverses et peuvent être — ou bien l’huile est imposée. On peut alors effectuer une
scindés dans les catégories suivantes : première estimation de l’élévation de température ∆ θ = 50 µN et en
a ) vérification de la bonne épaisseur de film en marche normale ; déduire la viscosité de calcul à θm = θe + ∆ θ avec θm température
b ) vérification de la stabilité en vibration ; moyenne du palier et θe température d’entrée d’huile.
c ) vérification de la possibilité de retour à la marche normale en La viscosité étant ainsi déterminée, on peut calculer le nombre
cas d’incident ; de Sommerfeld :
d ) aspect mise en route et arrêt ; 2
e ) aspects annexes : jeu, fatigue, corrosion, cavitation, adaptabi-
lité, incrustabilité, usure.
µ NDL R
W
S = ------------------- ----
C
= 0,033 125
Les catégories c ) d ) e ) font appel à des considérations de régime. d’où, en admettant S = 0,030 9 ([B 5 320] tableau 4), on obtient :
Par ailleurs, les mécanismes modernes étant de plus en plus conçus • angle d’attitude ([B 5 320], figure 17) Φ = 23,5o
à la limite des possibilités, il peut advenir que l’épaisseur de film • coefficient de frottement dynamique : on a (R/C ) f a = 1,27
calculée en a ) soit insuffisante pour assurer un parfait régime fluide. soit f a = 1,27 × 10 –3
Cela ramène également au régime mixte traité au paragraphe 8.2. d’où une consommation de puissance de :
a ) Vérification de la bonne épaisseur de film en marche normale. 20 000 × 1,27 × 10–3 × 50 × 50 × 10 –3 × π = 199,49 W
Calcul de l’échauffement, du débit d’huile, de la friction
• débit d’huile Q/(LCV ) = 0,845
soit Q = 0,845 × 25 × 10 –3 × 25 × 10 –6 × 50 × 50 × 10 –3 × π
= 4,14 × 10 –6 m3/s = 4,14 cm3/s
• coefficient de couple résistant Ꮿ a = 41,1
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Q
RR
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es paliers sont des organes de machines utilisés pour guider les arbres
L en rotation. Deux grandes familles de paliers existent : les paliers lisses et
les paliers à roulements. Dans les premiers, l’arbre prend appui sur un coussinet
et est séparé de celui-ci par un film lubrifiant ; dans les seconds, des corps
roulants (billes ou rouleaux) séparent la bague en rotation de l’alésage extérieur.
Selon la direction de la charge par rapport à l’arbre en rotation, on distingue
les paliers porteurs pour lesquels la charge est radiale, généralement appelés
paliers, des paliers de butée ou butées pour lesquels la charge est axiale. Nous
ne parlerons que des paliers fluides et plus particulièrement des paliers et des
butées hydrodynamiques dans lesquels un film mince de fluide sépare
les surfaces en mouvement relatif.
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RT
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1.1.1 Hypothèses
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RU
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Si p est la pression dans le film et µ la viscosité dynamique du — on ne connaît qu’une partie de la frontière du domaine d’inté-
fluide, l’équation de Reynolds s’écrit : gration et, sur cette partie de la frontière, la valeur de la pression
est connue en tous points. Le reste de la frontière, qui limite souvent
∂ h 3 ∂p ∂ h 3 ∂p ∂h ∂h
------- ------- -------- + ------- ------- -------- = 6 ( U 1 – U 2 ) -------- + 6 ( W 1 – W 2 ) --------
∂x µ ∂ x ∂z µ ∂z ∂x ∂z
le domaine où le film est rompu, sera déterminé par une condition
supplémentaire sur la pression. On pose généralement, pour la
(1)
∂ ∂ continuité du débit, ∂p /∂n = 0 et p = p s sur la frontière inconnue, n
+6 h ------- ( U 1 + U 2 ) + 6 h ------- ( W 1 + W 2 ) + 12 V 2
∂x ∂z étant la normale à cette frontière et ps la pression de vapeur saturante
Les composantes de la vitesse du fluide u et w respectivement du fluide (souvent, pour simplifier les calculs, on pose ps égale à
Q
dans les directions X et Z sont : la pression atmosphérique). Ces conditions, dites conditions de
Reynolds, sont généralement utilisées dans le cas des paliers hydro-
1 ∂p h–y y dynamiques, car dans la zone divergente du palier le film est rompu.
u = -------- -------- y ( y – h ) + ------------- U 1 + ---- U 2
2µ ∂x h h
(2) ■ Remarque
1 ∂p h–y y
w = ------- -------- y ( y – h ) + ------------- W 1 + ---- W 2 Le second membre de l’équation de Reynolds [équation (1)] fait
2µ ∂z h h
apparaître la différence des composantes des vitesses des surfaces
De ces relations, on déduit les contraintes de cisaillement dans selon X et Z ; il en est de même dans l’équation (4) pour les
le fluide : composantes de vitesse selon θ et r. Ainsi on pourrait conclure, de
façon erronée, que la vitesse de glissement U1 – U2 crée la portance,
∂u 1 ∂p µ alors que la portance est directement proportionnelle, en régime
τ XY = µ -------- = ---- -------- ( 2 y – h ) + ( U 2 – U 1 ) ---- isotherme, à la somme des vitesses des surfaces du contact. L’expli-
∂y 2 ∂x h
(3) cation de cette contradiction apparente est que, même en régime
∂w 1 ∂p µ
τ YZ = µ --------- = ---- -------- ( 2 y – h ) + ( W 2 – W 1 ) ---- stationnaire, la vitesse d’écrasement, V2 dans l’équation (1) et W2
∂y 2 ∂z h dans l’équation (4), n’est pas nulle et contient des termes de la
forme :
■ En coordonnées cylindriques r, , Z (figure 1), pour une
épaisseur de film h mesurée dans la direction OZ, et avec les ∂h ∂h ∂h ∂h
U 2 -------- , W 2 -------- ou U 2 -------- et V 2 -------
conditions aux limites suivantes sur la vitesse : ∂x ∂z ∂r ∂θ
— sur la paroi 1, pour z = 0 : u = U1; v = V1; w = 0 L’exemple suivant illustre cet effet.
— sur la paroi 2, pour z = h : u = U2 ; v = V2 ; w = W 2 Considérons le cas d’un cylindre en rotation autour de son axe
à la vitesse angulaire ω, en regard d’une plaque plane animée, paral-
l’équation de Reynolds s’écrit : lèlement à elle-même, de la vitesse U (figure 2). Dans le cas d’un
∂ rh 3 ∂ p ∂ h 3 ∂p écoulement plan, l’équation de Reynolds se réduit à :
------ ---------- -------- + ------- ------- --------
∂r µ ∂ r ∂θ µr ∂θ ∂ h 3 ∂p ∂h
∂h ∂h ∂
------- ------- -------- = 6 ( U 1 – U 2 ) -------- + 12 V 2
∂x µ ∂ x ∂x
= 6 r ( U 1 – U 2 ) -------- + 6 ( V 1 – V 2 ) ------- + 6 rh ----- ( U 1 + U 2 )
∂r ∂θ ∂r Dans le système d’axes choisi, les vitesses des surfaces sont :
(4)
U1 = U
∂
+ 6 h ------- ( V 1 + V 2 ) + 6 h ( U 1 + U 2 ) + 12 r W 2 U2 = ω R cos α, V2 = ω R sin α
∂θ
Dans la zone de contact, α donné par tan α = ∂h/∂x est très petit
Les composantes u et v de la vitesse du fluide dans les directions
(de l’ordre de 10–3), aussi peut-on écrire : tan α ≈ sin α ≈ α ≈ ∂h /∂x
radiales et tangentielles sont :
et cos α = 1, soit :
1 ∂p h–z z ∂h
u = ------- -------- z ( z – h ) + ------------- U 1 + ---- U 2 U 2 = ω R et V 2 = ω R --------
2µ ∂r h h ∂x
(5)
1 ∂p h–z z
v = ----------- ------- z ( z – h ) + ------------- V 1 + ---- V 2
2µr ∂θ h h
∂u 1 ∂p µ
τ rZ = µ -------- = ---- ------- ( 2 z – h ) + ( U 2 – U 1 ) ----
∂z 2 ∂r h
(6)
∂v 1 ∂p µ
τ θ Z = µ ------- = ------- ------- ( 2 z – h ) + ( V 2 – V 1 ) ----
∂z 2r ∂θ h
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RV
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Dans ces conditions, l’équation de Reynolds s’écrit : 1.2 Application de l’équation de Reynolds
∂h h 3 ∂ p ∂h à des cas élémentaires de portance
-------- ------ ------- = 6 ( U + ω R ) --------
∂x µ ∂ x ∂x
Ainsi, la vitesse de roulement (U + ωR ) crée la portance et, même L’équation de Reynolds sous sa forme générale permet de prendre
en régime permanent, la vitesse d’approche ou d’écrasement joue en compte tous les phénomènes de portance rencontrés en lubrifi-
un rôle très important. cation. Il est cependant utile d’étudier séparément les différents types
de portance.
relations établies précédemment, la vitesse du fluide s’écrit :
W = pds
S 1 dp h–y
u = -------- -------- y ( y – h ) + ------------- U
2µ dx h
avec S surface du contact et ds élément d’aire.
Dans les autres cas, il faut, avant intégration, projeter la pression d2 p
et l’équation de Reynolds : ----------2- = 0
sur trois axes perpendiculaires. Les composantes Wi de la charge dx
sont ainsi données par :
car la vitesse U et l’épaisseur h sont constantes ; ainsi dp/dx = Cte.
Wi = S
p n ⋅ e ds
i
Qj = Sj
u j ds
F X1 = S
( τ XY ) y = 0 ds
F Z1 = S
( τ YZ ) y = 0 ds
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RW
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h–y Soit :
------------- U
h 6 µU 1 1 h1 h 2 1
p = -------------- ---- – ------2- ------------------------ – -------------------
tan α h h ( h 1 + h 2 ) h 1 + h 2
— l’écoulement de Poiseuille, c’est le terme de vitesse :
1 dp ce qui s’écrit encore, si l’on pose a = h1 /h 2 et h = h /h 2 :
------- -------- y ( y – h )
2µ dx 6 µ UB 1 1 a 1
p = ------------------------- ----- – ------2- ----------------- – ------------- (8)
h2 ( a – 1 ) h h ( 1 + a ) 1 + a
2
Dans les cas II, III et IV, il y a portance, mais il faut remarquer
que celle-ci est indépendante de la vitesse et de l’épaisseur du film :
c’est une portance hydrostatique. La figure 4 présente les variations de la pression sans dimension
2
p = h 2 p / ( µ UB ) pour différents rapports a = h1 /h2 . La valeur du
1.2.2 Cas de deux surfaces non parallèles : maximum de pression est fonction du rapport a ; son point d’appli-
coin d’huile cation se déplace vers la sortie de l’écoulement lorsque a augmente.
La pression maximale atteint sa plus grande valeur pour a ≈ 2,2.
Soit l’écoulement entre deux plaques planes non parallèles de lar- La charge est obtenue par intégration du champ de pression : pour
geur infinie suivant OZ et de longueur B suivant OX. La plaque infé- une largeur L, il vient :
rieure est animée d’un mouvement de translation uniforme de
B h2
vitesse U1 = U, la plaque supérieure est immobile et inclinée dans L
le plan XOY d’un angle constant α très petit (figure 4). W = L pdx = – --------------
tan α h1
pdh
0
L’équation de Reynolds s’écrit :
6 µ UL h h1 – h 2
d dp dh
d’où : W = -----------------
tan 2 α h2
- ln ------1- – 2 ------------------
h1 + h2
-
dx dx
-------- h 3 -------- = 6 µ U --------
dx
6 µ ULB 2 a–1
avec h = h1 – x tan α et tan α = (h1 – h 2)/B ou encore : 2
h2 ( a – 1 ) 2
- ln a – 2 -------------
W = --------------------------
a+1 (9)
dp h – h*
-------- = 6 µ U ----------------
- (7) La courbe en trait continu de la figure 5 présente les variations
dx h3 2
de la charge sans dimension W = h 2 W/ ( µ ULB 2 ) en fonction du
avec h* épaisseur du film au point d’abscisse x* pour lequel le
rapport a = h1 /h2 . Cette charge est nulle lorsque a = 1 (plaques paral-
gradient de pression s’annule.
lèles), elle est maximale pour un rapport d’épaisseur entre l’entrée
et la sortie très voisin de 2,2.
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RX
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hi
Qi = L u i dy
0
1 d pi hi – y
avec u i = ------- ---------- y ( y – h i ) + -------------
-U
2µ dx hi
Q
3
L h i d p i LUh
Q i = – ------------ ---------- + -------------i-
12 µ d x 2
dp 1 pm dp – pm
avec ---------- = -------- et ---------2- = ---------------
-
dx B0 dx B – B0
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2.1.1 Cas bidimensionnel En reportant dans cette expression la valeur de la charge W [cf.
relation (9)], il vient :
Dans un premier temps, on négligera les fuites normales à la
µ UL h1 h1 – h 2
vitesse de translation U, ce qui conduit à étudier un problème plan.
Cependant, tous les calculs seront présentés pour une largeur L du tan α h2
F m = – -------------- 4 ln ------- – 6 -------------------
h1 + h2
blochet dans la direction perpendiculaire à la direction de la vitesse.
soit encore :
■ Pression et charge µ UBL a–1
Les calculs de la pression p et de la charge portante W de ce blochet h2 ( a – 1 )
F m = – ------------------------- 4 ln a – 6 -------------
a+1 (11)
Fm = τ ( XY ) y = 0 ds Fm h 2 ( a – 1 ) 4 ln a – 6 ------------
a–1
a+1
-
- = ------------------------- ⋅ ----------------------------------------
f m = --------- (12)
W 6B a–1
1 ∂p µU ln a – 2 -------------
avec (§ 1.1.2) τ XY = ---- -------- ( 2 y – h ) – --------- a+1
2 ∂x h
Le coefficient de frottement est peu utilisé en lubrification hydro-
Dans le cas du blochet unidirectionnel examiné ici, le calcul de La figure 8 donne les variations de la force de frottement sans
ces deux intégrales ne présente pas de difficultés. Cependant, dans dimension F m = F m h 2 / ( µ UBL ) et du nombre de frottement f en
le cas général et quel que soit le type de contact, il est commode
d’intégrer par partie la première de ces intégrales, car le gradient fonction du rapport a. On remarque que le nombre de frottement
de pression n’est généralement pas connu. Dans ces conditions, il passe par un minimum pour a ≈ 2,6. Il faut noter que la force de frot-
vient : tement relative à la face fixe Ff est différente de celle calculée sur
B B la face mobile. Cette différence assure l’équilibre des forces qui
h ∂p h B p ∂h agissent sur le blochet.
–L ---- ------- d x = – L ---- p +L ---- ------- d x (10)
0 2 ∂x 2 0 0 2 ∂x
La puissance dissipée par le cisaillement dans le fluide est égale
Le premier terme ne dépend que des conditions aux limites ; il à la puissance mécanique fournie au système. Elle s’écrit :
est nul dans le cas considéré ici car p = 0 pour x = 0 et x = B. Le second Pc = U |Fm|
terme s’exprime directement en fonction de la charge supportée par
le contact ; il vient : ■ Débit
B B Le débit est obtenu en intégrant le champ de vitesse à travers
p ∂h tan α W tan α une section droite :
L ---- ------- d x = – -------------- L p d x = – ---------------------
2 ∂x
0 2 0 2 h
1 dp h–y dp
B
W tan α µU avec u = ------- -------- y ( y – h ) + ------------- U et -------- donné par la relation (7)
F m = – --------------------- – L --------- d x 2µ dx h dx
2 0 h
W tan α µ UL h1 h1 h2
soit encore : F m = – -------------------- – ------------- ln ------ d’où : Q = LU -------------------
2 tan α h2 h1 + h 2
a
soit encore : Q = LU h 2 ------------- (13)
1+a
La courbe de variation du débit sans dimension Q = Q ( LU h 2)
est donnée sur la figure 8.
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B 5 320 − 8 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique
SP
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bUSRQ
µ NDL R
2 Qe QZ Q R CM c ω 2
W 冢 冣
S = ---------------- -----
C
; Q e = ----------------
NDLC
; Q Z = ----------------
NDLC
; Q = ---------------- ; f = ----- f a ; M c = -------------------- ;
NDLC C W .
ν Ca XX Ca XY Ca YX Ca YY C ω b XX
ν c = ----c- ; a XX = ------------ ; a XY = ------------ ; a YX = ------------ ; a YY = ------------ ; b XX = -------------------- ;
ω W W W W W
C ω b XY C ω b YY
b XY = -------------------
- ; b YY = -------------------- .
W W
SQ
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bUSRQ
Tableau 1 – Caractéristiques statiques et dynamiques d’un palier à deux lobes avec L /D = 0,5
Q a /C ⑀ cos ⌽ ⑀ ⌽
hmin/C
S Qe QZ Q f
lobe 1 lobe 2
(degrés)
0 0,01 0,075 3 82,36 0,925 0,926 5,870 0 3,128 0,215 0,215 114,93
0,10 0,259 4 67,33 0,741 0,762 0,502 0 3,071 0,685 0,685 30,463
0,30 0,489 6 52,21 0,510 0,618 0,539 0 4,311 1,193 1,444 12,252
0,50 0,662 4 40,99 0,338 0,574 0,231 9 4,526 1,509 1,929 6,249
0,70 0,810 9 30,32 0,189 0,603 0,083 3 4,590 1,747 2,335 2,993
0,5 10 – 5 0,15 × 10 –4 85,01 0,500 0,500 1,327 3 2,672 0,999 0,999 4,06 × 104
0,05 0,273 0 79,45 0,388 0,476 0,391 0 2,663 1,199 1,199 12,878
0,10 0,372 3 74,42 0,301 0,462 0,201 2 2,654 1,344 1,344 7,210
0,15 0,413 9 68,75 0,244 0,479 0,132 0 2,648 1,398 1,398 5,066
0,20 0,440 3 62,99 0,198 0,506 0,090 5 2,640 1,415 1,415 3,745
0,25 0,457 8 56,90 0,158 0,542 0,062 3 2,631 1,408 1,408 2,821
0,30 0,469 5 50,28 0,122 0,587 0,041 8 2,620 1,381 1,381 2,111
0,35 0,480 3 43,22 0,089 0,639 0,025 6 2,609 1,340 1,340 1,507
0,40 0,488 4 35,02 0,057 0,702 0,013 8 2,598 1,273 1,273 1,011
0,43 0,493 9 29,47 0,039 0,747 0,008 2 2,557 1,224 1,224 0,743
0,75 10 –4 4,28 × 10 –4 76,51 0,249 0,250 68,963 0 2,363 1,416 1,416 3 332
0,10 0,279 7 69,06 0,111 0,299 0,040 1 2,348 1,544 1,544 2,484
0,15 0,304 9 60,53 0,062 0,344 0,015 8 2,344 1,542 1,542 1,247
0,20 0,293 7 47,09 0,026 0,409 0,005 0 2,344 1,486 1,486 0,603
a /C ⑀ cos ⌽ Mc c a XX a XY a YX a YY b XX b XY b YY
0 0,01 6,243 0,501 1,381 1,359 – 7,921 2,119 27,1 2,148 15,98
0,10 5,967 0,512 1,546 4,821 – 2,600 2,134 9,37 2,408 7,172
0,30 5,821 0,503 2,660 3,649 – 0,791 1,866 6,706 1,988 2,574
0,50 8,529 0,404 4,249 3,757 – 0,067 1,719 6,701 1,824 1,585
0,70 ∞ .. 7,624 4,454 0,594 1,624 7,831 1,715 0,997
0,5 10 –5 1,10 × 104 0,580 17 963 7 137 – 11 974 1 048 30,17 – 12,66 10,02
0,05 20,679 0,379 7,445 3,765 – 3,517 1,357 11,48 – 2,07 4,04
0,10 52,954 0,217 6,284 3,645 – 1,382 1,419 8,43 0,161 2,485
0,15 ∞ .. 6,675 3,840 – 0,449 1,427 7,76 0,857 1,732
0,20 ∞ .. 7,604 4,257 0,119 1,518 8,03 1,351 1,361
0,25 ∞ .. 9,133 4,690 0,560 1,591 8,52 1,609 1,079
0,30 ∞ .. 11,503 5,182 0,949 1,621 9,15 1,621 0,847
0,35 ∞ .. 15,623 5,816 1,354 1,493 10,27 1,592 0,641
0,40 ∞ .. 24,022 6,883 2,091 1,454 11,71 1,452 0,476
0,43 ∞ .. 33,807 8,349 2,612 1,526 14,55 1,690 0,45
0,75 10 –4 8 121 0,357 6 551 778 – 2 961 715 7 080 – 2 200 1 281
0,10 ∞ .. 15,489 4,477 – 0,956 1,413 11,65 0,044 1,149
0,15 ∞ .. 22,692 6,032 0,931 1,274 12,01 0,945 0,601
0,20 ∞ .. 47,473 7,435 2,292 0,952 14,22 1,088 0,321
SR
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bUSRU
Par rapport aux autres types de support, la différence essentielle est qu’il n’y
a jamais de contact entre les deux surfaces puisqu’une pompe extérieure permet
l’introduction de liquide sous pression à l’intérieur de la zone de contact et assure
donc l’existence permanente d’un film lubrifiant même à vitesse nulle. Cela
entraîne les avantages suivants :
— l’absence d’usure ;
— un coefficient de frottement très faible ;
— pas de frottement saccadé (stick-slip) ;
Q — une très grande raideur, permettant de conserver un positionnement précis
malgré des fluctuations de charge importantes ;
— l’inexistence de concentrations de contraintes car, la pression étant
sensiblement constante dans l’alvéole, la charge est supportée par une grande
surface ;
— les défauts de forme des surfaces en présence ayant moins d’importance
qu’en régime hydrodynamique, car la pression dans l’alvéole est fonction du
débit global, c’est-à-dire de la distribution d’épaisseur de film et non pas de
l’épaisseur en un point ;
— des problèmes thermiques au sein du film lubrifiant très souvent
secondaires, car on est en présence d’un écoulement forcé à débit important ;
ainsi, l’hypothèse d’un régime d’écoulement isotherme est justifiée.
Les inconvénients majeurs des dispositifs hydrostatiques sont leur coût, car
ils nécessitent une pompe, des filtres, des régulateurs de pression, etc., et leur
fiabilité, car le moindre incident dans le système d’alimentation peut entraîner
la destruction des surfaces.
Du fait de l’environnement important que nécessite un dispositif hydrostatique,
du coût de sa réalisation et de l’absence de standardisation, on a recours à un
système hydrostatique lorsqu’un roulement ou un palier hydrodynamique ne
permet pas un fonctionnement correct. Les avantages énumérés précédemment
montrent que le domaine d’utilisation des butées et paliers hydrostatiques
est très vaste. Citons quelques applications particulières :
— les télescopes et grandes antennes radars, qui doivent se déplacer très
lentement et de façon régulière ;
— les cylindres pour broyeurs de minerai, dans lesquels les températures
ambiantes sont très élevées ;
— les machines-outils de précision et les machines de contrôle, où une grande
précision de centrage et une grande rigidité sont nécessaires ;
— les turbopompes, utilisées pour véhiculer des fluides cryogéniques à très
basse température et animées de grandes vitesses de rotation ;
— les dispositifs de mesure sur machines d’essai, qui nécessitent d’isoler des
éléments afin de mesurer précisément les efforts.
Un grand nombre d’études ont été consacrées à la lubrification hydrostatique ;
la plupart d’entre elles traitent de problèmes spécifiques et ont été publiées dans
des revues spécialisées ; nous ne donnerons en référence que les ouvrages à
caractère général. Au cours des années 1980 à 1990, les publications ont été
principalement axées sur le fonctionnement en régime non laminaire, avec
comme principale application les turbopompes utilisées dans le domaine spatial.
Il faut également noter une série d’articles liés aux dispositifs de régulation afin
de contrôler les raideurs et les amortissements en fonction des fluctuations de
charge par exemple.
Les équations de base utilisées en lubrification hydrostatique laminaire étant
identiques à celles utilisées en lubrification hydrodynamique, nous renvoyons
le lecteur à l’article Butées et paliers hydrodynamiques [B 5 320] de ce traité.
Rappelons simplement que ces équations sont bien évidement déduites des
équations de la mécanique des milieux continus et valables lorsque l’épaisseur
du film lubrifiant est très petite par rapport à son étendue.
Tout au long de cet article, nous supposerons le régime d’écoulement
isotherme et les forces d’inertie négligeables.
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1. Principes de la lubrification
hydrostatique
Dans tout dispositif hydrostatique, une des deux surfaces en
regard est lisse tandis que l’autre comporte une ou plusieurs cavités
(ou alvéoles) reliées à un générateur de pression (figure 1a ). On dis-
tingue deux régions :
— une zone représentée par les portées AB et CD de largeur a
où l’épaisseur h du film lubrifiant est mince ( h/a 1 ) ; l’évolution Q
de la pression dans cette région est décrite par l’équation de
Reynolds (cf. article Butées et paliers hydrodynamiques [B 5 320]) ;
on suppose que la pression ne varie pas selon l’épaisseur du film ;
— une zone BC constituée par la cavité où l’épaisseur du film lubri-
fiant e est grande : e/h >20 ; dans cette région, la pression est
supposée être constante : p = pa ; cette hypothèse est très souvent
vérifiée expérimentalement.
Les deux principales méthodes utilisées pour introduire le liquide
à l’intérieur de la butée sont l’alimentation à débit constant et celle
à pression constante (figure 1b ).
Dans les systèmes à débit constant, on place une pompe à débit
constant entre le réservoir et l’alvéole. Ce système est peu employé
car, lorsque le mécanisme comporte plusieurs alvéoles (ce qui est
pratiquement toujours le cas), il faut soit alimenter chacun d’entre
eux par une pompe individuelle, soit utiliser des régulateurs à débit
constant. Cette solution, qui assure une grande raideur, est complexe
et coûteuse. On lui préfère le système à pression constante.
Dans les mécanismes à pression constante, on place une
résistance hydraulique immédiatement en amont de l’alvéole. Le rôle
de cette résistance est de créer une perte de charge, c’est-à-dire
d’asservir le débit à la chute de pression. Ce système, simple à mettre
en œuvre, permet d’alimenter plusieurs alvéoles avec une seule
pompe à condition, bien évidemment, que le débit de celle-ci soit
suffisant.
Dans la pratique, le système hydraulique est plus complexe. La
figure 1c donne le schéma du circuit pour l’alimentation à pression
constante d’un palier à quatre alvéoles. Une pompe alimente le palier
à un débit supérieur d’environ 30 % à celui nécessaire ; le surplus
de liquide retourne au réservoir par l’intermédiaire d’un régulateur
de pression. Un capteur de pression permet d’arrêter l’entraînement
du rotor si la pression atteint une valeur trop faible. Le clapet
anti-retour et l’accumulateur hydraulique assurent l’alimentation du
palier jusqu’à l’arrêt complet de l’arbre (on peut aussi prévoir une
pompe de secours). L’écoulement est ensuite dérivé vers chaque
alvéole ; sur chaque portion de circuit, on peut prévoir un clapet
anti-retour en cas de surpression dans un alvéole. La résistance
hydraulique R H doit être placée au plus près de l’alvéole afin d’éviter
les instabilités de type pneumatique dues à la compressibilité du
lubrifiant. Une pompe peut être nécessaire pour assurer le retour
du lubrifiant vers le réservoir. Une prise de température T permet
de contrôler la température du liquide à la sortie du palier et
déclencher l’arrêt si la température devient trop importante. Enfin,
un système de refroidissement assure une température constante
au niveau de l’alimentation.
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SU
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Q 1.1.3 Stabilité
Figure 2 – Butée plane infiniment longue Pour que le système soit stable, il est nécessaire que, à la suite
d’un déplacement à partir de la position d’équilibre, il y ait génération
d’une force qui tende à ramener la butée à sa position initiale. La
relation (1) montre que cela est possible si l’on asservit la pression
1.1.1 Calcul de la portance pa dans l’alvéole à l’épaisseur h : cela pourra se faire à partir du
débit (2), en plaçant une résistance hydraulique R H entre une source
Ici l’équation de Reynolds (cf. article Butées et paliers hydro-
à pression constante ps et l’alvéole (figure 1c ). Le débit à travers
dynamiques [B 5 320]) se réduit à :
la résistance peut, de façon générale, s’écrire :
2
d p Q R = f (p s – p a ) (3)
- = 0
-----------
2
dx et l’égalité de ce débit à celui de la butée permet d’exprimer h en
fonction de pa . La raideur λ de la butée s’écrit alors :
avec p pression dans le film lubrifiant d’épaisseur h.
Les variations de pression sont donc linéaires et, compte tenu des ∂W ∂W ∂p a 3W 1
conditions aux limites : λ = – ----------- = – ----------- ----------- = – ----------- ------------------------------------ (4)
∂h ∂p a ∂h h p a ∂Q R
1 – -------- --------------
p (0) = pa et p (a) = 0 Q ∂ pa
x
on obtient :
p = p a 1 – -----
a si x ∈ [ 0, a ] cette raideur dépend de la résistance choisie.
Par une conception appropriée, on peut obtenir une très grande
La portance de l’écoulement (effort exercé par le fluide sur les raideur. Nous distinguerons les résistances hydrauliques fixes,
surfaces) est telle que : simples à réaliser, des résistances à régulation, souvent de véritables
servomécanismes, qui peuvent parfois se comporter comme des
W = p a L ( a + 2c ) = p a L [ 1 – ( a/ ) ]
générateurs de vibrations. Le tableau 1 donne les lois de perte de
charge des principales résistances hydrauliques fixes ; le cas des
expression que l’on écrit généralement sous la forme :
résistances à régulation est considéré dans le paragraphe 1.3.
W = pa S K W (1) (0)
avec S = L , Le comportement de la fente étroite est très semblable à celui du
KW = 1 – ( a/ ) . tube capillaire ; on ne parlera donc plus que de tube capillaire par
la suite pour ces deux types.
K W est appelé coefficient de surface effective ou encore coefficient
de charge. On remarque que la portance est fonction des dimensions Compte tenu des relations (1) et (4), la raideur s’écrit :
de la butée, proportionnelle à la pression dans l’alvéole mais 3 S K W ps
indépendante de l’épaisseur h du film lubrifiant. — pour un capillaire : λ c = ---------------------------- β 1 – β
h
(5)
6 S K W ps 1 – β
1.1.2 Calcul du débit — pour un orifice : λ o = ---------------------------- β ----------------
h 2 – β
Le débit sortant de la butée est obtenu par intégration de la vitesse avec β = pa /ps (6)
axiale qui s’écrit ici (cf. article Butées et paliers hydrodynamiques La figure 3 montre que la raideur adimensionnée
[B 5 320]) :
1 dp λ = λ h /SK W p s
u = --------- y ( y – h ) ----------
2µ dx
est maximale pour β = 0,5 dans le cas d’un capillaire et pour β = 0,586
avec µ viscosité dynamique, dans le cas de l’orifice, et que le maximum est supérieur dans ce
d’où le débit-volume : dernier cas.
Ainsi, vis-à-vis des capillaires, les orifices présentent deux
h 3
Lh p avantages : une plus grande raideur et un encombrement réduit. En
Q = 2L u ( x = 0 ) dy = -------------------a-
0
6µ a revanche, le capillaire permet d’obtenir une raideur indépendante
de la viscosité du fluide, la viscosité étant liée au débit ; il est aussi
soit, en introduisant le coefficient de débit K Q : plus facile à étalonner. Ces propriétés restent vraies tant que le
régime d’écoulement dans le capillaire reste laminaire ; l’encombre-
3
pa h ment du capillaire peut être réduit en utilisant des capillaires en
Q = --------------- K Q (2) forme de spirale [22]. La perte de charge au travers d’un orifice en
µ
paroi mince, caractérisée par le coefficient empirique cd , est très
avec KQ = L /(6a) sensible à la géométrie de l’orifice et, dans le cas des paliers et butées
hybrides, à la proximité d’une surface en mouvement (ou non) en
aval du jet. Ainsi, l’étalonnage d’un orifice devrait se faire dans des
conditions aussi proches que possible des conditions de fonctionne-
ment réelles [23].
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4
Tube cylindrique ou capillaire Kc πd c
(écoulement laminaire) Q R = -------- ( p s – pa ) K c = ------------------
µ 128 c
Q
3
e
Fente étroite Kf K f = -------------
(écoulement laminaire, 12 L
QR = ------- ( p s – pa )
viscosité importante) µ
e/ 1
Ko = cd So 2/ ρ
Orifice en paroi mince
(viscosité très faible) Q R = K o p s – pa
cd ≈ 0,6 ; S o = πd 2/4
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SW
Q
SX
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e principal objectif de cet article est de fournir les idées directrices qui doivent
L motiver l’utilisateur de paliers dans le choix d’un matériau antifriction. Du
fait de la complexité et de la diversité des problèmes de palier, il n’est pas possible
de traiter le sujet de façon exhaustive. Toutefois si, à la lecture de cet article,
l’utilisateur potentiel possède les principales clefs pour définir la famille de pro-
duit antifriction qu’il doit utiliser, alors nous estimerions l’objectif que nous nous
étions fixé comme atteint. Pour des problèmes délicats, il y aura lieu de contacter
des spécialistes.
Suivant les auteurs, le terme palier peut avoir différentes définitions. Nous uti-
liserons la définition de la norme ISO 4378/1 qui est : support ou guide déter-
minant la position d’une pièce mobile par rapport aux autres pièces du
mécanisme. Du fait de la liberté laissée par cette définition, nous considérerons
que le palier est constitué par l’ensemble de l’arbre, du logement, du matériau
antifriction et de son support, et du lubrifiant, car ce sont ces quatre éléments
qui donnent les performances de l’organe palier.
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TP
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TQ
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celui-ci traduit le fait que les aspérités des deux surfaces antagonistes centre du logement ; le second résulte d’un déplacement rapide du
viennent s’entrechoquer et rompre, sous l’intensité du contact, le film centre de l’arbre sans rotation propre de celui-ci, cas rencontré dans
adsorbé. L’accroissement de friction et d’usure peut alors être pro- les paliers de pied de bielle de moteurs thermiques.
voqué par adhérence des matériaux en contact qui peut entraîner À titre indicatif, le coefficient de friction varie le plus souvent de
le transfert de matériau selon le mécanisme de rupture, de Bowden 0,001 à 0,005.
et Tabor [46], décrit précédemment.
Ce mode de lubrification a fait et fait encore l’objet de nombreuses
À titre indicatif, le coefficient de friction entre deux pièces en acier études. On trouve ainsi un grand nombre d’ouvrages qui traitent de
est de l’ordre de 0,15 lorsque le film adsorbé est non rompu et de l’équation aux dérivées partielles (ou équation de Reynolds) qui régit
0,3 à 0,5 lorsque le film adsorbé est rompu. localement dans le palier l’évolution spatiale temporelle de la pres-
Q 1.1.3 Lubrification mixte
sion hydrodynamique (cf. article Butées et paliers hydrodynamiques
[B 5 320] dans ce traité, [47] [53]).
Remarque : lorsque la vitesse relative entre les deux surfaces est trop faible pour générer
une pression dans le fluide susceptible de séparer les surfaces en contact, on peut introduire
En lubrification mixte, le mouvement relatif entre les deux sur- une pression dans le fluide par un système extérieur au palier, d’où la lubrification dite
hydrostatique (cf. article Butées et paliers hydrostatiques [B 5 325] dans ce traité). Lorsque
faces n’est pas encore suffisant pour engendrer une pression hydro- cette vitesse génère une pression hydrodynamique mais qu’il existe toujours une source
dynamique assurant complètement la portance de la charge qui tend de pression extérieure pour parfaire la portance de la charge appliquée sur le palier, on
à mettre en contact les deux surfaces antagonistes. La partie de la parle de lubrification hybride.
charge supportée par les aspérités en contact ne donne pas lieu au
niveau de celles-ci à des ruptures du film de lubrifiant adsorbé.
La position intermédiaire de ce régime par rapport à la lubrification 1.2 Phénomènes thermiques
limite et la lubrification hydrodynamique rend celui-ci difficilement
représentable de manière précise sur le diagramme de Stribeck
en lubrification
(figure 1), surtout en ce qui concerne le passage entre lubrification
limite et mixte. Pour la limite entre les régimes mixte et hydro-
Indépendamment des problèmes d’avaries qui peuvent survenir
dynamique, on considère le plus souvent que le régime mixte
dans un palier, son fonctionnement est régis par des phénomènes
commence (à partir du régime hydrodynamique) lorsque le para-
thermiques et ce quel que soit le régime de lubrification. Une des
mètre λ est inférieur à 3 [50], λ étant le rapport entre l’épaisseur mini-
difficultés qui pénalise la qualité de l’approche thermique ou de la
male de film de lubrifiant et la valeur de l’écart-type des rugosités
prédiction de fonctionnement est que l’évaluation fine de la tem-
cumulées de chaque surface.
pérature en tout point du palier est conditionnée par la précision des
À titre indicatif, le coefficient de friction varie de 0,20 à 0,001. coefficients thermiques employés, en particulier des coefficients
La construction de cette partie de la courbe peut être effectuée d’échanges thermiques entre paroi et milieu ambiant qui sont établis
en considérant que le coefficient de friction f est égal à : à partir de formules semi-empiriques (cf. article Notions de transfert
thermique par convection [A 1 540], dans le traité Génie éner-
f = α fm + (1 – α ) f h gétique). L’importance de ces coefficients est liée au fait que, dans
les systèmes thermiques examinés, ce sont eux qui imposent la plus
avec f m coefficient de friction en régime mixte,
importante restriction de flux thermique entre la zone chaude (zone
f h coefficient de friction en régime hydrodynamique, de portance dans le palier) et la zone froide (milieu ambiant).
α coefficient de répartition en fonction de la charge
supportée par le film hydrodynamique vis-à-vis de celle
supportée par les aspérités. 1.2.1 Aspect thermique
La stabilité de ce régime au niveau des aspérités est fonction des en régime non hydrodynamique
différents phénomènes suivants :
— l’élasticité des contacts concentrés ; Lorsque l’on considère un palier fonctionnant en régime non
— la présence dans le lubrifiant de film de polymères produit hydrodynamique (frottement sec et lubrification mixte), soumis à des
lorsque la température au sein de celui-ci est supérieure à sa tem- conditions de charge et de vitesse constantes dans le temps, le frot-
pérature d’oxydation ; tement dans le palier engendre une production d’énergie thermique
— l’adsorption de l’huile à la surface du matériau ; d’une puissance Pp telle que :
— la formation d’oxydes par l’oxygène présent dans le milieu ou Pp = Wvf = pLDvf
dissous dans le lubrifiant.
Dans la suite du texte, nous ne différencierons plus le régime de avec D diamètre du palier,
lubrification limite du régime mixte car, en pratique, il est difficile L longueur axiale du palier,
de les distinguer ; seul le régime mixte sera mentionné. W charge appliquée sur le palier,
v vitesse de déplacement.
1.1.4 Lubrification hydrodynamique Lorsque le palier présente un fonctionnement quasi stable dans
le temps, c’est-à-dire que les phénomènes d’usure ne modifient
Lorsqu’un fluide lubrifiant présent entre deux surfaces en mou- quasiment pas la géométrie du palier, on admet qu’il y a égalité entre
vement relatif l’une par rapport à l’autre (glissement ou rotation) la puissance thermique produite par frottement et la puissance ther-
engendre une pression en son sein et maintient ainsi distantes les mique évacuée, cette évacuation s’effectuant à l’extérieur du loge-
deux surfaces antagonistes, on dit qu’il y a lubrification hydro- ment et de l’arbre par convection et rayonnement. Pour déterminer
dynamique. Dans certains cas, pour mieux la différencier de la lubri- cette puissance, on peut considérer, en première approximation,
fication mixte, on parle de lubrification hydrodynamique parfaite ou que :
totale. — l’aire de la surface d’échange est proportionnelle au produit LD ;
Il existe deux modes d’actions pour engendrer ce phénomène de — les phénomènes thermiques peuvent être linéarisés en fonction
portance : l’effet de coin convergent et l’effet d’écrasement de film. de l’écart de température ∆θ entre la zone chaude et la zone froide,
Ces deux effets peuvent survenir dans un palier. Le premier est le hypothèse justifiable par le fait que les écarts thermiques et la tem-
résultat du décalage du centre de rotation de l’arbre vis-à-vis du pérature absolue la plus élevée sont faibles.
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TR
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bUSSP
Il résulte de ces simplifications que la puissance thermique Pour les différents cas possibles de situation du palier, K peut
évacuée peut s’exprimer sous la forme : prendre les valeurs suivantes :
Pe = hLD ∆ θ — pour un palier situé dans l’air :
• avec un échange thermique par l’arbre seul : 0,15 W/K,
avec h (W/m2 · K) coefficient d’échange thermique par unité de sur- • avec un échange thermique par l’arbre et le logement :
face, tenant compte de : 0,4 W/K ;
— l’aire de la surface d’échange par l’intermédiaire du produit LD ; — pour un palier baigné par de l’huile :
— la conductivité des milieux entre la zone chaude et la zone • avec un échange thermique par l’arbre seul : 1,2 W/K,
froide ; • avec un échange thermique par l’arbre et le logement : 2,2 W/K.
— l’intensité par unité de surface des échanges thermiques,
dépendant elle-même de la nature du fluide dans lequel baigne
Nota : une pratique courante de contrôle de la température dans un palier est de pla-
cer un couple thermoélectrique au dos du matériau antifriction, c’est-à-dire contre le sup-
port. Le point de contact du couple thermoélectrique est décalé d’un angle égal à
Q
le palier.
l’arctangente du coefficient de friction par rapport à la direction de la charge, de façon à
Dans l’hypothèse de fonctionnement stable du palier, l’écriture de se situer au point d’échauffement maximal. Pour affiner la précision de la mesure, on
l’équilibre entre les puissances thermiques conduit à l’égalité peut utiliser un microcapteur de flux afin de défalquer la chute de température survenue
entre la zone de frottement et la zone de mesure. Lors d’un fonctionnement instationnaire
suivante : du palier, la correction de température précédente devient plus importante et doit être
pvf = h ∆ θ augmentée de l’atténuation thermique que subit le flux thermique en utilisant en premier
lieu un modèle monodimensionnel de transfert thermique.
soit encore, si l’on admet que l’écart de température est imposé par
le niveau de température maximale supportée par le matériau
antifriction : 1.2.2 Aspect thermique
h∆ θ en régime hydrodynamique
( pv ) max = ------------
f
Ce terme de pv maximal admissible est très souvent mentionné ■ En régime purement hydrodynamique et lorsque celui-ci est
dans les plaquettes commerciales décrivant les performances des stable, une grande partie de l’énergie thermique générée au sein du
matériaux antifriction pour régimes sec et mixte. L’emploi de ce palier par cisaillement du film de lubrifiant est évacuée par celui-ci.
terme pv traduit de façon indirecte les limites du palier vis-à-vis des Même dans les applications les plus sévères en termes d’échauffe-
phénomènes thermiques. ment, comme par exemple dans les paliers de moteurs automobiles
de compétition (30 à 40 m/s), les paliers de turbines (largement supé-
En pratique, lorsque l’on désire une estimation plus fine de la puis- rieur à 30 m/s), l’élévation de température du palier ne dépasse pas
sance thermique évacuée par un palier fonctionnant à une certaine 30 oC. Cependant, la majorité des fluides employés dans les applica-
température θ1 et baignant dans un fluide à une température θ 2 , on tions hydrodynamiques présentent une très forte variation de leur
peut utiliser la relation suivante : viscosité vis-à-vis de la température. Il s’ensuit que, bien que les
élévations de température de l’arbre et indirectement du fluide soient
Pe = K ( ∆ θ )
1 + ---41- de faibles amplitudes, les variations de viscosité qu’elles occa-
sionnent ne peuvent être négligées.
avec K (W/K) coefficient d’échange thermique. Pour plus de commodité d’analyse, il est intéressant de modifier
la courbe de Stribeck pour lier entre elles des variables telles que
Cette relation est écrite pour un palier type dont le logement et
les puissances thermiques produite et évacuée avec la
l’arbre sont en acier ordinaire et dont la géométrie est décrite sur
température.
la figure 2. Pour tout autre palier de longueur L1 et de diamètre D1
supérieurs respectivement aux dimensions L 0 = 20 mm et En fixant les variables N et p du nombre de Hershey et en utilisant
D 0 = 20 mm du palier de référence, on effectuera la correction sui- une loi de viscosité fonction de la température, la courbe de Stribeck
vante pour obtenir la nouvelle valeur de K, telle que : peut alors être tracée en fonction de la température du fluide dans
le palier, portée sur l’axe des abscisses au lieu du nombre de
D1 L Hershey ; l’axe des ordonnées peut représenter la densité de puis-
K corrigée = K 1 + 0,07 --------
D0
1 + 0,1 ------
L0
1
- sance thermique produite car, lorsque l’on multiplie le coefficient de
friction f par le terme pv, on obtient celle-ci. Sur ce même graphe,
il est possible de tracer, en fonction de la température, la puissance
thermique évacuée. Ces modifications étant faites, on peut alors se
livrer à l’analyse thermique du palier.
■ Sur la figure 3, on peut observer trois courbes de type Stribeck,
notées de ➀ à ➂, représentant différents modes de fonctionnement
du palier lorsque celui-ci subit ou non des aléas de fonctionnement,
et une courbe d’évacuation de chaleur, notée ➃ , permettant de
rechercher les points d’équilibres thermiques du palier.
La courbe ① caractérise le flux thermique produit en fonction de
la viscosité du fluide lorsque le palier fonctionne dans des conditions
idéales (alignement, lubrification, formes géométriques parfaites,
état de surface). Le point d’équilibre thermique noté A se trouve à
l’intersection des courbes ➀ et ➃.
La courbe ② prend en compte le passage d’une impureté qui aug-
mente le coefficient de friction, donc l’énergie thermique produite.
Cela se traduit par une translation de la courbe ➀. Le point d’équilibre
thermique initial avant le passage de l’impureté se trouve déplacé
sur cette deuxième courbe.
Pour retrouver l’équilibre, la température du palier s’élève
Figure 2 – Géométrie d’un palier type
jusqu’au point d’équilibre A1 . Après le passage de l’impureté, la
courbe ➁ revient sur la courbe ➀ laissant le point d’équilibre
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conduction, convection ou par l’écoulement du fluide lubrifiant calo- En général, les modifications effectuées sur les propriétés du maté-
porteur. Cela conduit alors à un processus thermique qui diverge : riau antifriction pour réduire l’usure sont suivant les régimes de
en quelques secondes, le palier atteint des températures égales à fonctionnement :
la température de fusion de l’élément constituant le plus fusible. — l’accroissement de dureté, qui va à l’encontre de l’incrustabilité;
En pratique, il donne lieu à la destruction du coussinet qui peut — l’introduction de particules à forte résistance à l’usure, dont
soit être détruit complètement, soit avoir fluer de façon très impor- l’une des principales actions est de réduire l’agressivité des surfaces
tante. Sur certains gros moteurs, il n’est pas rare de voir un coussinet en contact ;
avec un support acier de quelques millimètres d’épaisseur se trans- — l’augmentation de l’adhérence du lubrifiant en surface, en
former en quelques secondes en une feuille de papier à cigarettes améliorant par exemple l’affinité du matériau antifriction avec le
qui épouse les formes du vilebrequin. C’est sans doute l’un des lubrifiant ;
modes d’avarie le plus craint par les utilisateurs. — l’épaississement de la couche antifriction pour obtenir, après
Du fait de la multitude de phénomènes qui peuvent produire le adaptation des deux surfaces antagonistes, une pression de contact
grippage, il est impossible de définir un critère de risque de grippage (régime non hydrodynamique) ou un champ de pression plus
pour les paliers en général. Toutefois, pour les paliers hydrodyna- étendus et plus uniformes.
miques, il a été possible d’établir un critère de risque de grippage
relativement précis [59].
1.3.3 Fatigue
La façon la plus répandue pour retarder le risque de grippage est
soit d’utiliser des matériaux fusibles, soit d’avoir dans le matériau
Dès qu’un solide est sollicité de manière cyclique, les phénomènes
antifriction des réserves de lubrifiant solide ou liquide.
de fatigue surviennent, c’est-à-dire que la résistance mécanique du
matériau antifriction n’est plus liée à sa limite de rupture mais à une
certaine limite, dite de fatigue, qui est notamment fonction du
1.3.2 Usure nombre de cycles de sollicitations. En pratique, la limite de fatigue
est inférieure à la limite d’élasticité du matériau.
L’usure que l’on considère en tant que praticien est celle que l’on
Au niveau du matériau, les solutions les plus souvent adoptées
observe après test sur la pièce. Elle est donc le résultat de tous les
pour atténuer les contraintes de fatigue sont :
mécanismes élémentaires qui conduisent à une perte de matière.
— l’optimisation des épaisseurs de couches constituant le maté-
Les principaux inconvénients que présente l’usure dans le palier
riau antrifriction, en particulier en cherchant à avoir, selon l’épais-
sont :
seur, des variations monotones et les plus régulières possibles des
— pour tous les régimes de lubrification, la perte du matériau anti- modules d’Young des couches constituantes ;
friction et donc la possibilité de risquer le grippage dès la disparition — l’accroissement des propriétés mécaniques des couches qui
du matériau ; cette perte revient aussi à réduire la durée de vie du peut, dans certains cas, impliquer un accroissement de dureté allant
palier ; à l’encontre de certaines propriétés, comme, par exemple, la capacité
— pour les régimes à sec, l’échauffement notoire et/ou la modi- à incruster des particules. Ce dernier point est en partie contourné
fication de la position de l’arbre qui, dans le cas d’ajustement soigné, lorsque l’on dispose d’un matériau biphasique, car c’est la phase
peut être préjudiciable au mécanisme intégrant le palier. Dans ce dure que l’on renforce tout en gardant à la phase fusible sa capacité
cas, l’usure résulte du fonctionnement imparfait des surfaces anta- d’exsudation par phénomène thermique ou déformation plastique
gonistes du palier vis-à-vis du film de lubrifiant solide ; et sa capacité d’incrustation par déformation plastique.
— pour les régimes mixtes, ne plus posséder un matériau anti-
friction et donc s’exposer au risque de grippage ; du fait du méca-
nisme d’usure mis en jeu, il y aura surconsommation d’énergie. Ce 1.3.4 Autres avaries
mécanisme est lié à la perte d’affinité du lubrifiant adsorbé par les
surfaces antagonistes, ce qui augmente ainsi le frottement ;
Il existe d’autres types d’avarie qui peuvent être des combinaisons
— pour les régimes hydrodynamiques, un accroissement du jeu
de mécanismes élémentaires d’avaries. Pour mémoire, citons :
de fonctionnement. Si le palier fonctionnait avant avaries dans des
conditions optimales, il fonctionne après avaries avec : — la cavitation, qui peut survenir dans tous les systèmes lubrifiés
par un fluide ;
• une pression maximale dans le film plus élevée, donc un risque
— le flow-érosion, qui délamine le matériau antifriction de son
de fatigue plus grand,
support ;
• une épaisseur minimale de film d’huile plus faible, se tradui-
— les phénomènes de corrosion induits par des microdébatte-
sant par un risque de contact entre l’arbre et le matériau antifriction
ments (fretting-corrosion), qui surviennent dans les mécanismes
plus élevé donc un risque de grippage plus élevé,
fonctionnant avec de très faibles oscillations et un lubrifiant inter-
• une durée de vie diminuée du fait de la perte du matériau anti-
stitiel oxydant (ou pouvant comporter des éléments oxydants) ;
friction.
— le fluage, qui provoque l’écoulement du matériau lorsque la
température de fusion du matériau antifriction est trop basse alors
que la palier fonctionne dans des conditions normales.
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Q
TV
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bmUSSU
Q
par Mihai ARGHIR
Laboratoire de Mécanique des Solides. Université de Poitiers
Sébastien LE LEZ
Laboratoire de Mécanique des Solides. Université de Poitiers
et Jean FRENE
Laboratoire de Mécanique des Solides. Université de Poitiers
1. Contexte................................................................................................... BM 5 335 - 2
2. Lubrification aérodynamique. Viscosité de l’air........................... — 3
2.1 Modélisation mathématique. Équation de Reynolds ............................. — 3
2.2 Particularités issues de la compressibilité du lubrifiant ........................ — 4
3. Butées aérodynamiques ...................................................................... — 5
3.1 Dimensionnement de la butée ................................................................. — 6
3.2 Butée à patins oscillants ........................................................................... — 8
3.3 Double butée ............................................................................................. — 8
3.4 Analyse dynamique linéaire. Coefficients dynamiques de la butée ..... — 8
4. Paliers aérodynamiques ...................................................................... — 10
4.1 Paliers circulaires ...................................................................................... — 10
4.2 Paliers à lobes ........................................................................................... — 15
4.3 Paliers à patins oscillants ......................................................................... — 15
5. Butées et paliers à feuilles ................................................................. — 17
5.1 Analyse du palier à feuilles ...................................................................... — 19
5.2 Analyse non linéaire du palier à feuilles ................................................. — 19
6. Modèle du rotor à quatre degrés de liberté ................................... — 20
7. Conclusion............................................................................................... — 22
Pour en savoir plus ........................................................................................ Doc. BM 5 335
TW
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bmUSSU
Q Nota : Le lecteur peut se reporter aux principes familiers largement abordés dans les
références [1] et [14].
TX
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bmUSSU
2. Lubrification h (x
, z)
aérodynamique.
Viscosité de l’air
Z
L’air est le principal lubrifiant considéré dans cet article, bien Axe de l’arbre
X
que d’autres fluides compressibles puissent être utilisés (hydro-
gène, oxygène, azote, etc.). Pour les besoins de la lubrification
aérodynamique, l’air est considéré comme un gaz idéal qui obéit à
l’équation d’état : Figure 2 – Système d’axes
p = ρ rT
où r = 287,03 m2/s2/K souligner que, même si les vitesses de rotation sont très élevées,
le régime d’écoulement en lubrification aérodynamique est géné-
et qui subit une évolution isotherme.
ralement laminaire et caractérisé par Re < 1 000.
Dans ces conditions, la propriété principale de l’air est sa
compressibilité (∂ρ /∂P)T /ρ qui est de l’ordre de 10–6...10–5 Pa–1
pour des pressions dans le film fluide de l’ordre de quelques bars.
2.1 Modélisation mathématique.
Du point de vue de la lubrification, la plus importante caractéris-
tique du fluide lubrifiant est sa viscosité.
Équation de Reynolds
En lubrification, hydrodynamique ou aérodynamique, la réparti-
L’air a une viscosité dynamique de cent à mille fois infé- tion du champ de pression est déterminée à partir de l’équation de
rieure aux lubrifiants liquides. Les faibles valeurs de la visco- Reynolds [1]. En supposant que la masse volumique ρ ne varie pas
sité sont, à la fois un avantage (très faibles valeurs de la suivant l’épaisseur du film, l’équation de Reynolds compressible
puissance dissipée), et un désavantage (faibles capacités de s’écrit (figure 2) :
charge, de raideur et d’amortissement).
Un avantage complémentaire vient du fait que la viscosité ∂ ρ h 3 ∂P ∂ ρ h 3 ∂P ∂ ρ Uh ∂
de l’air est très peu sensible aux variations de température. + = + (ρ h ) (1)
∂x 12 µ ∂x ∂z 12 µ ∂z ∂x 2 ∂t
TY
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bmUSSU
B
B B1
2 2
P = P/Pa
P = P/Pa
Λ Λ
1,9 1,9
Λ Λ
1,8 1,8
Λ Λ
1,7 1,7
Λ Λ
1,6 1,6
Q 1,5
1,4
1,5
1,4
1,3 1,3
1,2 1,2
h1 h1
1,1 h2 1,1 h2
0 0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
X = x/B X = x/B
∂ ∂P ∂ ∂ 6 µV B 12 µω B 2
P h 3 =Λ (P h ) + σ (P h ), Λ = ,σ = (2)
∂x ∂x ∂x ∂t Pa h 22 Pa h 22 0
1 10 102 103 104
Pour un fonctionnement stationnaire σ = ω = 0, la variation de la
pression est présentée sur la figure 3. Si, pour un lubrifiant
Blochet de Rayleigh, cas du fluide compressible
incompressible, la solution ne dépend que de x/B, h1/h2 et B1/B, la
variation de P = P /Pa dépend maintenant aussi de Λ. Pour Y →0, Blochet incliné fluide compressible
la variation de la pression correspond à la solution incompressible, Fluides incompressibles, comportement linéaire
mais, pour des valeurs très élevées de Λ, la pression tend vers une
solution asymptotique. Cette solution est issue du fait que la partie Figure 4 – Capacité de charge statique du blochet monodimension-
droite de l’équation de Reynolds, Λ∂ (P h ) /∂x , doit avoir une valeur nel (effet du « coin d’huile »)
finie pour des grandes valeurs de Λ ; il résulte que Ph = const. pour
Y→ 0 .
Les caractéristiques non stationnaires du blochet sont égale-
Le résultat est cohérent avec l’hypothèse d’une évolution iso- ment modifiées par la compressibilité du lubrifiant. Ainsi, la
therme du gaz, car il peut également s’écrire : figure 5 montre la capacité de charge dynamique d’un blochet 1D
avec h1 = h2 , deux plaques planes animées uniquement d’une
P d ϑ = P /ρ = const . vibration transversale (Λ = 0 et σ ≠ 0). Tout comme Λ pour le cas
stationnaire, l’augmentation de σ mène à une valeur asymptotique
avec dϑ = hdxL volume de fluide pour une longueur L du blochet. du module de la charge adimensionnée. La droite en bleu
(figure 5) correspond à la solution obtenue pour un fluide incom-
pressible en absence de la cavitation.
Ceci explique le fait que la capacité de charge adimension- Ceci n’est pas le seul effet lié à la fréquence d’excitation. La
née W/Pa BL du blochet compressible atteint une valeur
figure 6 montre que, sous l’effet de la fréquence d’excitation, le
asymptotique constante pour Λ → ∞ (figure 4). La droite en blochet compressible possède une raideur non nulle (afin de souli-
pointillés (figure 4), correspond à la solution obtenue pour un gner l’effet de σ, cette raideur est appelée « raideur dynamique »).
fluide incompressible quand la capacité de charge augmente
Plus généralement, dû à la compressibilité du lubrifiant, les coeffi-
linéairement avec la vitesse V. En revanche, pour un fluide
cients dynamiques du blochet dépendent de la fréquence d’excita-
compressible, l’augmentation de Λ mène vers une valeur
tion. La figure 6 montre que, pour des valeurs σ > 1, ces variations
asymptotique constante de la capacité de charge. doivent être prises en compte.
UP
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bmUSSU
10 Lubrifiant
incompressible 1 Amortissement 0,1
sans cavitation
0,8
1 0,08
Lubrifiant
compressible 0,6
(air)
Q
0,06
0,1
0,4
y 0,04
h1 = h2 = h
0,2
0,01 Raideur
h (t) = h0 + Δh eiωt
h0 = const., i 2 = – 1, Δh << h0 0
0,02
0,001
0,1 1 10 100 1 000 – 0,2 0
0,1 1 10 100 1 000
Pulsation d'excitation adimensionnée (σ)
X
P/Pa P/Pa
1,4 1,2
1,2 1
0,8
1
30 30 30 30
)
Dir 25 25 = Pa
25
Dir 25 P a)
ect 20
ion 20 e (P ect 20 20 ( P=
c ion 15 c e
rad 15 15 en 15 en
iale 10 fér rad fér
(P
10
i r con iale 10 10
irc
on
5 c (P c
= P )
5
ion =P 5 5
ion
a 0 ect a) 0 ect
Dir Dir
a b
UQ
Q
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bmUSSV
1. Contexte...................................................................................................... BM 5 336 - 2
1.1 Particularités des butées et paliers aérostatiques ..................................... — 2
1.2 Lubrification aérostatique. Viscosité de l’air.............................................. — 3
1.3 Modélisation mathématique. Équation de Reynolds ................................ — 4
1.4 Particularités issues de la compressibilité du lubrifiant ........................... — 4
2. Butées aérostatiques ............................................................................... — 4
2.1 Butée aérostatique circulaire alimentée par une alvéole centrale ........... — 4
2.1.1 Caractéristiques statiques .................................................................. — 5
2.1.2 Caractéristiques dynamiques............................................................. — 6
2.2 Restricteur inhérent ..................................................................................... — 7
2.3 Butées aérostatiques utilisées dans les machines tournantes................. — 8
2.4 Règles générales de conception des butées aérostatiques...................... — 9
2.5 Conception avancée de la butée aérostatique. Modèle viscoélastique... — 9
3. Paliers aérostatiques ............................................................................... — 10
3.1 Caractéristiques statiques des paliers aérostatiques ................................ — 11
3.2 Comportement dynamique du palier aérostatique ................................... — 11
3.2.1 Vitesse de rotation nulle ..................................................................... — 12
3.2.2 Vitesse de rotation non nulle (palier aérostatique hybride) ............ — 12
3.3 Règles de conception du palier aérostatique hybride .............................. — 16
4. Modèle du rotor rigide à quatre degrés de liberté.......................... — 17
5. Conclusion.................................................................................................. — 18
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. BM 5 336
a fonction des paliers et des butées aérostatiques est de réaliser des gui-
L dages en rotation ou des supports axiaux ayant une capacité portante à
des vitesses nulles de rotation. Les grandes lignes et les principes sont les
mêmes que pour la lubrification hydrostatique avec laquelle il est supposé que
le lecteur est familiarisé [1] [BM 5 325] : la pression dans le film d’air (ou plus
généralement de gaz) est maintenue d’abord (sinon uniquement) par un circuit
d’alimentation extérieur. La pression aérostatique du film lubrifiant assure
ainsi l’absence du contact même si la vitesse relative entre les deux parties du
guidage est nulle. Le lubrifiant le plus souvent utilisé est l’air qui a l’avantage
d’être facilement disponible.
o」エッ「イ・@RPQQ
US
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UT
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+ + +
a b c
Q
Butées aérostatiques circulaires alimentées par une alvéole centrale
d e f
g h i
Paliers aérostatiques
UU
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bmUSSV
y
3,6 × 10–5
Pression x
dans le film
mince P (x, z)
3,0 × 10–5
Pression
d'alimentation Ps
Filme mince
(restricteur)
1,8 × 10–5
Alvéole (poche)
de pression Pr
1,2 × 10–5 z
0 100 200 300 400 500
Température (oC)
Figure 3 – Système d’axes
Loi de Sutherland :
µ/µ0 = (T/T0)1/2 (1 + 110/T0)/(1 + 110/T)
T0 = 20 oC adopté étant emprunté aux techniques employées pour des écou-
µ0 = 1,82 × 10–5 Pa · s lements fortement compressibles [6].
Les alvéoles ou les poches d’alimentation sont des zones d’une
Figure 2 – Viscosité dynamique de l’air profondeur d’un ordre de grandeur plus élevé que l’épaisseur du
film mince. Pour cette raison, la pression y est constante et égale à
une valeur Pr . Cette valeur est différente de la pression d’alimen-
s’accompagne d’une accélération et d’une baisse de la température tation Ps car une résistance hydraulique (restricteur) est toujours
de l’air lubrifiant. Sous certaines conditions, cette variation de tem- placée entre la sortie de la pompe et l’alvéole. Cette résistance peut
pérature inhérente à la lubrification aérostatique peut être négligée être un orifice, un capillaire, une fente ou un bouchon réalisés dans
et l’hypothèse d’une évolution isotherme est utilisée principalement un matériau poreux. Une étude de ces résistances hydrauliques est
parce qu’elle permet d’écrire des modèles mathématiques simples. donnée dans la référence [BM 5 325] qui présente les butées et les
Pour d’autres conditions, la variation de la température du film paliers hydrostatiques. Toutefois, du fait de la compressibilité du
lubrifiant ne peut pas être négligée car elle s’accompagne de phéno- lubrifiant, les butées et les paliers aérostatiques ont des particulari-
mènes spécifiques comme l’apparition de l’écoulement sonique tés qui les distinguent nettement des systèmes hydrostatiques.
dans le film mince. Il reste à souligner que même si les vitesses de
rotation sont très élevées, le régime d’écoulement est généralement
laminaire et caractérisé par Re < 1 000.
1.4 Particularités issues
Du point de vue de la lubrification, la plus importante caractéris- de la compressibilité du lubrifiant
tique du fluide lubrifiant est sa viscosité. L’air a une viscosité dyna-
mique cent à mille fois inférieure aux lubrifiants liquides. Les La première particularité vient du fait que les caractéristiques
faibles valeurs de la viscosité sont à la fois un avantage (très dynamiques de la butée et du palier (raideurs et amortissements)
faibles valeurs de la puissance dissipée) et un désavantage (faible dépendent de la fréquence d’excitation. Cela est une caractéris-
amortissement). Un avantage complémentaire vient du fait que la tique générale de la lubrification avec un fluide compressible qui
viscosité de l’air est très peu sensible aux variations de tempéra- se vérifie aussi pour les butées et les paliers aérodynamiques.
ture (figure 2).
Une deuxième particularité vient du fait que, dans certaines
conditions, l’écoulement du fluide compressible (l’air ou un autre
gaz) dans le restricteur et dans la poche peut générer des
1.3 Modélisation mathématique. vibrations auto-entretenues de la butée ou du palier que l’on
Équation de Reynolds désigne sous le terme d’« instabilités pneumatiques » (venant de
l’anglais pneumatic hammer ).
La plupart des caractéristiques de la butée ou du palier (capacité
de charge, raideurs et amortissements) sont déterminées à partir du
champ de pression. Pour les butées et les paliers aérostatiques, une
distinction est faite entre la partie occupée par les alvéoles ou les
poches d’alimentation et le film mince (figure 3). Le film mince est
2. Butées aérostatiques
caractérisé par un rapport entre son épaisseur, h, et le rayon (ou la
longueur), R (ou L ) de l’ordre de 10–3. Pour une évolution isotherme 2.1 Butée aérostatique circulaire
et en supposant que la masse volumique ρ est constante suivant
l’épaisseur, la pression dans le film mince est gouvernée par l’équa-
alimentée par une alvéole centrale
tion de Reynolds compressible dans le film mince [3] : Cette première catégorie de butées aérostatiques est présentée
sur les figures 1a à 1c ).
∂ ρ h 3 ∂P ∂ ρ h 3 ∂P ∂ ρ Uh ∂ La butée aérostatique circulaire représentée sur la figure 4 est
+ = + (ρ h ) (1)
∂x 12 µ ∂x ∂z 12 µ ∂z ∂x 2 ∂t une reproduction fidèle de la butée hydrostatique (fonctionnant
avec un fluide incompressible comme l’huile ou l’eau) la seule dif-
Il existe plusieurs méthodes pour déterminer la solution numé- férence étant que le fluide d’alimentation est maintenant
rique de cette équation mais les auteurs se sont servis principa- compressible (air). La butée de rayon Rb est prévue avec une
lement de la méthode des volumes finis, le traitement numérique poche circulaire de rayon Rr dont la profondeur E est d’au moins
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Lubrifiants
Propriétés et caractéristiques
par Jean AYEL Q
Ingénieur de l’École nationale supérieure des arts et industries de Strasbourg
et de l’École nationale supérieure du pétrole et des moteurs
Docteur-Ingénieur
Responsable du cycle Applications des produits pétroliers et énergétiques
à l’École nationale supérieure du pétrole et des moteurs
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ou ρθ = ρ 15 – a (θ – 15)
1.1 Masse volumique
si ρ 15 est la masse volumique de l’huile à 15 oC (en kg/dm3 ), le coef-
ficient de dilatation volumique a varie de 0,000 60 pour les huiles
La masse volumique d’un liquide à une température donnée est visqueuses à 0,000 70 pour les huiles minérales les plus fluides. Pour
la masse de l’unité de volume ; elle était autrefois désignée masse un calcul approché, on prendra : a = 0,000 65. (0)
spécifique.
Pour les produits pétroliers, elle est mesurée à 15 o C et est
exprimée en kg/m3 ou encore en kg /dm3 ou g /cm3 .
1.2 Compressibilité
Sa mesure fait appel à différentes méthodes :
(ou élasticité volumique)
— mesure directe à l’aréomètre par application du principe
d’Archimède. Le volume immergé est inversement proportionnel à
la masse volumique (méthodes NF T60-101/ISO 3675/ D’une manière générale, les huiles non aérées sont très peu
ASTM D 1298) ; compressibles.
— mesure au pycnomètre consistant à peser un volume donné
dans une ampoule calibrée appelée pycnomètre (méthodes Aux faibles pressions, on peut considérer l’huile comme un fluide
ASTM D 941 pour les liquides fluides et D 1481 pour les liquides incompressible ; cependant, sous haute pression, sa compressibilité
visqueux) ; devient non négligeable à cause de l’air dissous qu’elle renferme
— mesure au densimètre digital déterminant la masse volumique naturellement ; ainsi par exemple, une huile minérale perd 1,5 à 2 %
par calcul à partir de la mesure de la fréquence propre d’un volume de volume sous 250 bar, 3 % sous 500 bar et environ 5 % sous 1 000
calibré de liquide (méthode ASTM D 4052). bar, mais la diminution de volume en fonction de la pression dépend
aussi de la température. Ainsi, pour 1 000 bar, la variation de volume
La densité d’une huile, souvent donnée dans les documents tech- passe de 4 % à 10 oC à 6 % à 110 oC (figure 1). En revanche, l’inclu-
niques, est le rapport de la masse d’un certain volume de cette huile sion d’air sous forme de bulles dans l’huile (aération) augmente nota-
à une température donnée (généralement 15 ou 20 oC) à celle du blement sa compressibilité même aux faibles pressions comme le
même volume d’eau à 4 oC. Elle est désignée par d 15 20
4 ou d 4 et est montre la figure 2.
sans dimension.
La propriété de compressibilité est évidemment primordiale dans
Les masses volumiques des lubrifiants varient de 0,8 kg /dm3 à les systèmes hydrauliques (circuits de relevage, transmissions
près de 2 kg /dm3 , entre 0,85 et 0,92 kg /dm3 pour les huiles à base hydrostatiques, directions assistées, commandes hydrauliques des
minérale, semi-synthétique et synthétique classiques, alors qu’elle boîtes de vitesses automatiques, circuits de freinage, etc.) mais aussi
tourne autour de 1 kg /dm3 pour les huiles de synthèse de type dans les moteurs équipés de poussoirs hydrauliques.
polyglycol. (0)
Masse volumique
Bases lubrifiantes et de synthèse
(kg /dm3)
Bases minérales paraffiniques .............. 0,85 à 0,90
Bases minérales naphténiques ............. 0,88 à 0,92
Polyalphaoléfines (PAO) ........................ 0,80 à 0,85
Diesters et esters de néopolyols ........... 0,90 à 1,00
Polyglycols (éthers de) (PAG)................ 1,00 à 1,10
Esters phosphates .................................. 1,10 à 1,20
Fluides silicones ..................................... 0,90 à 1,10
Perfluoroalkyléthers (Krytox, Fomblin ) 1,82 à 1,95
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2. Couleur
C’est par transparence que l’on évalue la couleur d’une huile en
la comparant à celles de verres étalons. Il existe plusieurs méthodes
d’évaluation mais la couleur ASTM (NF T 60-104 /ASTM
D 1500/ISO 2049) est de loin la plus utilisée. Elle est obtenue en
comparant l’huile par transparence sous épaisseur donnée à l’un des
16 verres étalons de l’échelle ASTM graduée de 0,5 en 0,5 depuis
Q
0,5 (clair) à 8 (foncé = rouge brun). Pour les couleurs trop foncées,
l’échantillon peut être dilué (Dil).
La couleur d’une huile de base est d’autant plus claire qu’elle est
mieux raffinée mais les additifs assombrissent pratiquement
toujours les huiles de base. Certains même les noircissent complè-
tement (graphite, bisulfure de molybdène, etc.).
La couleur de l’huile évolue en cours d’utilisation. Cela est évident
pour les huiles moteurs qui deviennent rapidement noires en se char-
geant en suies de combustion, mais cela est aussi vrai pour les huiles
claires (fluides hydrauliques, huiles turbines, etc.) qui se colorent par
oxydation ou en raison de la pollution.
Pour certaines applications, afin d’éviter les erreurs de mélange
lors des remplissages ou des appoints, le lubrifiant est coloré. C’est
ainsi que les fluides de transmissions automatiques (ATF) sont
Figure 1 – Diminution de volume d’une huile minérale paraffinique colorés en rouge, le liquide minéral LHM de Citroën en vert et les
de viscosité égale à 55 mm 2/s à 40 oC en compression adiabatique liquides de freins destinés à certains véhicules de l’armée française
pour différentes températures initiales d’huile en violet.
3. Caractéristiques
rhéologiques
3.1 Viscosité
Se reporter à l’article Viscosité [R 2 350] dans le traité Mesures et
Contrôle.
De toutes les propriétés des huiles, la viscosité est certainement
la plus importante. Elle détermine en effet l’essentiel des pertes par
frottement et l’épaisseur des films d’huile.
La viscosité caractérise la résistance d’un fluide à l’écoulement.
Celle donnée dans les fiches techniques des fournisseurs est la vis-
cosité cinématique, plus facile à mesurer que la viscosité dynamique.
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Nota : l’unité de viscosité dynamique, dans le système SI, est le pascal-seconde (Pa · s).
Dans l’ancien système CGS, l’unité était le poise (P) mais l’unité pratique utilisée était le
centipoise (cP), la viscosité dynamique de l’eau à 20 oC étant égale à 1 cP.
Les relations entre les unités SI et CGS sont : 1 Pa · s = 10 P et 1 mPa · s = 1 cP.
Par souci de continuité, actuellement, la viscosité dynamique des lubrifiants est exprimée
en millipascal.seconde (mPa · s).
La viscosité dynamique est mesurée sur appareil à cylindres
coaxiaux : Brookfield, Cold Cranking Simulator (CCS), Mini Rotary
Viscometer (MRV), Ravenfield, etc. dont le prototype fut le viscosi-
mètre de Couette au 19e siècle (figure 4).
Les liquides pour lesquels la viscosité dynamique η n’est pas Figure 4 – Viscosimètre dynamique de Couette : principe
constante en fonction du rapport du /dh, sont dits non newtoniens.
C’est le cas notamment des huiles à indice de viscosité amélioré,
formulées avec une base minérale ou synthétique additionnée de
polymères (additifs améliorant l’indice de viscosité). La plupart des
huiles multigrades pour moteurs, certaines huiles multigrades
pour transmissions, les fluides ATF et les fluides hydrauliques de
type HV sont des liquides non newtoniens.
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liées au temps d’écoulement d’un volume d’huile déterminé, dans mauvaises étant les hydrocarbures aromatiques et les meilleurs les
un orifice calibré, à une température déterminée : à 50 oC pour les fluides silicones (polyméthylsiloxanes en particulier).
degrés Engler et à 37,8 et 98,9 oC pour les unités anglo-saxonnes. La représentation en coordonnées cartésiennes de la variation
Ces unités ne doivent plus être utilisées, le tableau 2 permet de de la viscosité en fonction de la température, telle que tracée sur
traduire les viscosités empiriques données dans des documents la figure 6a, n’est pas pratique. Elle obéit à une loi relativement
anciens en unité SI de viscosité cinématique. complexe dite loi de Walther et Mc Coull :
B
ν + a = A exp -------
-
3.1.4 Relation viscosité/température Tn
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Remarque : l’abaque de Groff, comme l’abaque ASTM, étant basé
sur la formule de Walther-Mac Coull, l’extrapolation aux basses tem-
pératures ne donne qu’une valeur approchée.
Pour les huiles moteurs, il apparaît intéressant de reporter sur
l’abaque de Groff les limites des différents grades de viscosité de
la classification SAE (SAE J 300). Ce report permet, lors de la déter-
mination du point caractéristique d’une huile moteur, d’en connaître
le grade SAE pour autant que l’huile ait à basse température un
comportement rhéologique qui ne s’éloigne pas trop de la loi de
Walther-Mac Coull.
Figure 7 – Variation viscosité-température sur abaque ASTM 3.1.5 Relation viscosité/ vitesse de déformation
(chute de viscosité par cisaillement)
Les huiles newtoniennes, c’est-à-dire les huiles minérales et syn-
thétiques ne comportant pas d’additif améliorant l’indice de visco-
sité, sont dites incisaillables, ce qui signifie que leur viscosité ne varie
pas lorsqu’elles sont soumises à un cisaillement dans les organes
mécaniques rapides à faibles jeux de fonctionnement, tels que
paliers, engrenages, segmentations, pompes hydrauliques, injec-
teurs, etc.
En revanche, les huiles à haut VI (huiles moteurs multigrades, ATF,
fluides hydrauliques HV, etc.), formulées avec des polymères
améliorant le VI, sont sensibles au cisaillement mécanique et voient
leur viscosité chuter de deux manières :
— chute permanente lorsque les macromolécules des polymères
sont découpées en tronçons de plus faible masse molaire, ce qui
se traduit par une chute de viscosité irréversible. Cette chute peut
varier de quelques % à plus de 30 % selon la structure chimique et
la distribution moléculaire du polymère et selon la sévérité des
contacts.
Cette propriété de résistance au cisaillement est évaluée en labo-
ratoire sur divers appareils :
• l’injecteur diesel Bosch (appareil Kurt Orbahn) (méthode
CEC-L-14-A-88) (figure 10), où les échantillons d’huiles moteurs sont
soumis à 30 cycles de cisaillement, tandis que les fluides hydrau-
liques sont soumis à 250 cycles,
• le banc à roulement à rouleaux coniques (méthode KRL sur
machine à 4 billes) (méthode CEC-L-45-T-93),
• la machine à engrenages FZG opérant à charge faible, moyenne
et grande vitesses (méthodes LSEA-L-02, IP 351, etc.),
• le moteur au banc d’essai (méthode CRC-L-38) aux États-Unis,
• le Sonic Test (cisaillement par ultrasons), aujourd’hui de
moins en moins utilisé ;
— chute réversible lorsque les macromolécules, pelotonnées sur
elles-mêmes dans le liquide au repos, se déploient et s’alignent dans
Figure 8 – Définition de l’indice de viscosité (VI) le sens de l’écoulement forcé du lubrifiant dans les films d’huile des
organes rapides. La figure 11 montre l’allure du phénomène. Pour
les huiles moteurs multigrades, la viscosité dynamique sous fort
cisaillement (u / h = 106 s–1) et à haute température (150 oC) est
mesurée dans des viscosimètres dynamiques désignés HTHS (High
Temperature, High Shear ) tels que le viscosimètre européen
Ravenfield dont le schéma est représenté sur la figure 12 (méthode
CEC-L-36-A-90 reprise par l’ASTM D 4741) ou le viscosimètre
américain TBS (méthode ASTM D 4683).
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Lubrifiants
Constitution
par Jean AYEL Q
Ingénieur de l’École nationale supérieure des arts et industries de Strasbourg et de l’École
nationale supérieure du pétrole et des moteurs
Docteur-Ingénieur
Responsable du cycle Applications des produits pétroliers et énergétiques
à l’École nationale supérieure du pétrole et des moteurs
S elon leur état physique, les lubrifiants peuvent être classés en trois groupes :
— les lubrifiants liquides : d’origines végétale et animale (huiles grasses),
minérales (huiles de pétrole) et synthétiques ;
— les lubrifiants semi-solides ou plastiques qui comprennent essentiellement
les graisses lubrifiantes mais aussi les cires, paraffines et vaselines extraites du
pétrole pour applications lubrifiantes ;
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Il est à noter que pour des applications à température plus élevée L’extraction au solvant des composés polycycliques
(transmissions hydrauliques sévères, moteurs 2 temps, moteurs contenus dans les distillats sous vide permet d’améliorer la stabilité
4 temps, etc.), les lubrifiants biodégradables, encore rares, sont for- à l’oxydation et la couleur. Le solvant solubilise sélectivement les
mulés avec des esters synthétiques. En effet, la trop faible stabilité composés aromatiques et polycycliques éliminés sous forme
à l’oxydation des huiles végétales les rend pour l’instant impropres d’extraits aromatiques.
à la lubrification de ces mécanismes avec les additivations Le déparaffinage consiste en l’élimination plus ou moins pous-
conventionnelles. Cependant, des huiles moteurs de grades 5W-40 sée, selon le point d’écoulement visé, des cristaux de paraffines indé-
et 10W-40 à base d’huile de tournesol à haute teneur en acide oléique sirables en dissolvant l’huile dans un mélange de solvants
viennent d’être mises sur le marché. spécifiques. Le mélange huile-solvant est refroidi ; les paraffines qui
cristallisent sont séparées par filtration sur tambours.
Le traitement de finition parachève éventuellement le raffinage Q
1.2 Huiles minérales en éliminant les derniers constituants indésirables (aromatiques rési-
duels, composés soufrés, azotés, oxygénés). Deux méthodes sont
Les huiles minérales d’origine pétrolière sont extraites de coupes employées :
pétrolières provenant de la distillation du pétrole brut. Ces coupes, — le traitement à la terre consiste à filtrer l’huile sur des terres
que l’on nomme des distillats, subissent des opérations de raffinage activées (silicates d’alumine) qui retiennent les impuretés polaires
dont la complexité dépend à la fois de l’origine du brut utilisé et de par adsorption ;
la qualité recherchée des produits. — le traitement à l’hydrogène (hydrofinition), plus moderne,
consiste à pratiquer une hydrogénation catalytique des composés
instables qui se transforment en composés saturés ou en composés
1.2.1 Hydrocarbures contenus gazeux que l’on élimine.
dans les huiles minérales
On pratique quelquefois, avant l’hydrogénation, une redistillation
Les huiles minérales sont des mélanges d’un très grand nombre pour étêter certaines bases fluides afin de diminuer leur volatilité.
d’hydrocarbures de structures et de masses molaires différentes et ■ Huiles de base minérales paraffiniques
d’une petite quantité d’impuretés résiduelles oxygénées, azotées et
soufrées. Elles sont désignées par les raffineurs et par les professionnels
des lubrifiants par un symbole comportant un chiffre (60, 100, 150,
Selon que le pétrole brut appartient aux types paraffinique ou 350, etc.) et une ou deux lettres (S pour Solvent ou NS pour Neutral
naphténique, les huiles de base sont dites à tendance paraffinique Solvent ) indiquant le degré de finition de l’huile. Le chiffre représente
ou à tendance naphténique. Les raffineries européennes produisent la viscosité de l’huile exprimée dans l’ancien système d’unité empi-
presque toutes des bases à tendance paraffinique, de sorte que les rique Second Saybolt Universal (SSU), mesurée à 37,8 oC (100 oF).
huiles naphténiques qui, jadis, entraient dans la composition de L’huile paraffinique la plus visqueuse est dénommée Bright Stock
certains lubrifiants ont été, peu à peu, remplacées par les huiles à Solvent (BSS).
tendance paraffinique, essentiellement pour des raisons de prix, de
disponibilité, de moindre toxicité et de meilleur comportement à ■ Huiles de base minérales naphténiques
haute température. Elles sont désignées par un chiffre (60, 90, 750, etc.) ayant la même
Les paraffines sont des hydrocarbures saturés linéaires signification que précédemment, et un qualificatif (Pale, Red, Pale
(n-paraffines) ou ramifiés (isoparaffines) caractérisés par une assez Solvent ) caractérisant le degré de raffinage.
bonne stabilité à l’oxydation, un indice de viscosité élevé (de l’ordre
de 100), une faible agressivité vis-à-vis des élastomères, mais un ■ Huiles blanches ou huiles de vaseline
pouvoir solvant limité et un point de congélation relativement élevé. Elles sont produites en deux qualités :
Les naphtènes, hydrocarbures saturés cycliques et souvent rami- — les huiles blanches de qualité médicinale ou alimentaire (huiles
fiés, sont moins stables à l’oxydation que les précédents, possèdent Codex ) ultrapures ;
des indices de viscosité faibles (0 à 60), sont plus agressifs vis-à-vis — les huiles blanches techniques, un peu moins pures, utilisées
des élastomères, mais ont un bon pouvoir solvant et possèdent de soit comme huiles de procédés, soit comme lubrifiants dans cer-
très bonnes caractéristiques d’écoulement aux basses températures. taines applications industrielles.
Les aromatiques, produits insaturés cycliques, présentent des Elles étaient jadis blanchies par un traitement poussé à l’acide sul-
caractères encore plus accusés que les naphtènes : très denses, furique, maintenant remplacé par un traitement sévère non polluant
généralement peu stables à l’oxydation, ils sont très agressifs à l’hydrogène qui élimine totalement les hydrocarbures aromatiques
vis-à-vis des élastomères, et leurs indices de viscosité sont très bas et naphténiques lourds ainsi que les autres impuretés.
ou même négatifs. Compte tenu de ces mauvaises caractéristiques,
il est nécessaire de les éliminer au maximum par raffinage. De plus,
ces hydrocarbures sont dangereux envers le milieu naturel (toxiques 1.2.3 Procédés d’hydrotraitement
et difficilement biodégradables) et pour la santé des utilisateurs des huiles minérales
(caractères toxiques et mutagènes).
Il ne faut pas confondre les différents procédés d’hydrotraitement
des huiles (hydroraffinage, hydrocraquage, hydro-isomérisation)
1.2.2 Chaîne traditionnelle de raffinage avec l’hydrofinition, car ce sont des traitements beaucoup plus pro-
des huiles minérales fonds d’hydrogénation et d’hydrogénolyse catalytique destinés à
transformer presque complètement les hydrocarbures aromatiques
Elle comporte les étapes suivantes (figure 1). et polycycliques en composés saturés et décyclisés et à éliminer pra-
tiquement toutes les impuretés.
La distillation atmosphérique du pétrole brut pour séparer
Remarque : dans la littérature technique et commerciale, les termes d’huiles hydro-
les produits pétroliers selon leurs points de distillation. craquées, hydroraffinées, hydrotraitées et même hydrosynthétiques sont utilisés pour dési-
La distillation sous vide du résidu de distillation atmosphérique gner, de manière souvent indistincte, les différentes bases obtenues par traitement à
l’hydrogène.
permet d’obtenir différentes coupes appelées distillats sous vide de
viscosités variables, et un produit très lourd, le résidu sous vide Il existe différents procédés d’obtention d’huiles minérales lubri-
destiné à la fabrication des bitumes et des huiles lubrifiantes les plus fiantes par hydrotraitement profond.
visqueuses dans l’unité de désasphaltage au propane.
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Figure 1 – Procédé de fabrication des huiles minérales classiques. Schéma simplifié du procédé aux solvants
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Ces bases, d’excellente qualité, sont actuellement produites par 1.3 Huiles de synthèse
Shell, en France à Petit-Couronne, sous la désignation de bases
XHVI (eXtra High Viscosity Index ) et par Esso, en Grande-Bretagne
à Fawley, sous la désignation EXXSYN . Désignées aussi bases synthétiques, elles sont obtenues par
synthèse chimique telles que l’addition d’un produit sur lui-même
ou polymérisation, ou l’addition d’un produit sur un autre comme
1.2.4 Reraffinage des huiles usagées l’estérification, l’alkylation, la fluoration, etc., de composants pro-
venant de la pétrochimie, la carbochimie, la lipochimie (ou chimie
Les huiles usagées récupérées en stations-service et chez les gros des corps gras) et de la chimie minérale tels que : oléfines,
Q
utilisateurs peuvent être régénérées en éliminant les 15 à 20 % aromatiques, alcools, acides, composés halogénés, phosphorés, sili-
d’impuretés et additifs qu’elles contiennent. Pour des raisons de pro- ciés, etc.
tection de l’environnement, les anciens procédés de régénération Il existe une très grande variété de bases synthétiques dont celles
très polluants faisant appel à l’acide sulfurique cèdent de plus en ayant fait l’objet de développements commerciaux sont données
plus la place à des procédés propres basés sur la distillation sous dans le tableau 2. (0)
vide et un traitement de finition à l’hydrogène. Ces bases minérales
régénérées ont des caractéristiques et des propriétés comparables
à celles des bases minérales conventionnelles lorsque le traitement
a été convenablement conduit.
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Lubrifiants
Additifs à action chimique
par Jean AYEL Q
Ingénieur de l’École nationale supérieure des arts et industries de Strasbourg
et de l’École nationale supérieure du pétrole et des moteurs
Docteur-Ingénieur
Ancien responsable du cycle Produits pétroliers et moteurs
à l’École nationale supérieure du pétrole et des moteurs
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LUBRIFIANTS _________________________________________________________________________________________________________________________
laboratoire, sur bancs d’essai ou en service. Ainsi, par exemple, le prix d’un seul
essai sur moteur oscille entre 15 000 et 75 000 euros et il faut en réaliser un
grand nombre pour qualifier une formule d’huile moteur.
Il ne faut pas croire qu’un additif donné agit dans n’importe quelle condition.
En réalité, son action dépend de quatre ensembles de facteurs principaux :
— sa nature chimique, son degré de pureté et sa concentration dans l’huile (ou
la graisse) ;
— les interactions avec les autres additifs présents dans la formule. Dans cer-
Q tains cas, il peut y avoir antagonisme entre deux additifs. Ainsi, un additif anti-
usure peut perdre de son efficacité en présence d’un additif plus polaire que lui
qui, par exemple, va former un film barrière, solidement adsorbé sur les surfa-
ces, s’opposant physiquement à l’adsorption de l’additif antiusure – c’est le cas
d’un additif détergent ou d’un additif antirouille – ou, encore, va le « séquestrer »
au sein du liquide en l’empêchant d’agir au niveau des surfaces ; c’est ce qui se
passe en présence d’additifs dispersants. Naturellement, il convient d’éviter ou
de limiter ces antagonismes. Dans d’autres cas, au contraire, il y a synergie,
c’est-à-dire que les effets bénéfiques obtenus par l’association de deux ou de
plusieurs additifs sont supérieurs à ceux obtenus séparément avec chaque pro-
duit. Des effets synergiques bien connus concernent, par exemple, l’association
de deux (ou trois) additifs antioxydants : un inhibiteur radicalaire (phénol et/ou
amine aromatique) et un destructeur d’hydroperoxydes (dithiophosphate de
zinc). D’autres synergies sont relatives aux propriétés antifriction, antiusure et
extrême pression des lubrifiants ; ce sont celles des associations de corps gras
ou de dérivés de corps gras avec des additifs extrême-pression soufrés, d’addi-
tifs EP soufrés avec des additifs antiusure phosphorés, d’additifs EP soufrés avec
des additifs EP chlorés, etc. Bien entendu, le formulateur tire profit de ces syner-
gies ;
— la nature des huiles de base : composition chimique, pureté, degré de raffi-
nage, grade de viscosité, etc. Ainsi, moins les huiles minérales raffinées au sol-
vant ou hydrotraitées contiennent d’hydrocarbures aromatiques et d’impuretés
soufrées, azotées et oxygénées, plus elles sont réceptives aux additifs antioxy-
dants et antiusure. Plus une huile de base présente un pouvoir solvant élevé dû,
par exemple, à une forte aromaticité ou à des fonctions ester ou éther, moins les
additifs à action de surface comme les antiusure et les extrême-pression se mon-
trent efficaces. Ces derniers additifs sont plus actifs, car plus mobiles, dans une
huile de base fluide que dans une huile visqueuse, etc. ;
— les conditions tribologiques de fonctionnement du mécanisme à lubrifier
conditionnant le régime de lubrification : température de contact, pression de
contact, vitesses de glissement et, éventuellement, de roulement, rhéologie du
film d’huile, type d’ambiance (atmosphère neutre, oxydante, corrosive, humide,
poussiéreuse…), présence de vibrations, état de la mécanique (usure, jeux,
rugosité et états de surface, accumulation de dépôts sur les surfaces…) et, natu-
rellement, nature des matériaux des surfaces. Ainsi, tel dialkyldithiophosphate
de zinc à chaîne alkyle courte, très antiusure en présence de métaux ferreux ou
de molybdène, peut être sans effet, ou même avoir un effet néfaste, en présence
d’une surface chromée. Celle-ci, en revanche, appréciera les diaryldithiophos-
phates de zinc à chaîne longue ainsi que les biphénols encombrés et les esters
visqueux.
Il existe des molécules d’additifs ne possédant qu’une seule fonction tandis
que d’autres, à structure souvent plus complexe, sont multifonctionnelles. C’est
ainsi le cas des dialkyldithiophosphates de zinc, à la fois antioxydants, antiusure,
anticorrosifs et légèrement dispersants. C’est aussi le cas des additifs détergents
de type alkylphénate sulfure de calcium ou de magnésium dont la structure phé-
nolique et la présence de soufre leur confèrent des propriétés antioxydantes
intéressantes ; de plus, le soufre leur procure une efficacité antiusure non négli-
geable et si, par ailleurs, ils sont rendus alcalins par dispersion colloïdale de car-
bonate de calcium ou de magnésium, ils sont aussi dotés d’un caractère
antiacide. On utilise aussi la possibilité de greffer sur une molécule ayant une
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BM 5 343 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique
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1. Principaux types d’additifs (émulsifiants) ou, au contraire, en cassant les émulsions d’eau dans
l’huile pour éliminer l’eau de pollution des lubrifiants non aqueux
pour lubrifiants (désémulsifiants) ou encore, en détruisant les mousses (anti-
mousse) ;
— ceux enfin dont l’action est physiologique (cf. article
[BM 5 344]) soit parce qu’ils présentent une action biostatique vis-à-
Les additifs pour lubrifiants se différencient d’abord d’après le but vis des fluides lubrifiants aqueux en luttant contre la prolifération
recherché : bactérienne (bactéricides) ou contre celle des algues et des moisis-
— pour prévenir des modifications indésirables dues à l’altéra- sures (fongicides), soit parce qu’ils masquent la mauvaise odeur de
tion en service. Ce sont les inhibiteurs ; certains constituants des lubrifiants (parfums).
— pour améliorer les propriétés initiales de l’huile de base. Ce Les additifs doivent être solubles dans les huiles de base. Ils sont
sont les améliorants. préparés en utilisant les huiles minérales comme solvant. Elles
Ils peuvent également être classés selon leur mode d’action très entrent dans le procédé de fabrication des additifs et facilitent leurs
général. On distinguera : manipulations (pompage, circulation dans les tuyauteries) et la sta-
— ceux qui agissent chimiquement dans la masse du lubrifiant bilité au stockage en fluidifiant le produit. En général, les additifs
en limitant son oxydation (inhibiteurs d’oxydation) ou en neutrali- commerciaux contiennent 45 à 90 % de matière active. Les polymè-
sant les polluants acides (détergents surbasiques) ; res utilisés comme améliorants d’indice de viscosité peuvent être
— ceux qui agissent chimiquement au niveau des surfaces en encore plus dilués pour faciliter leur mise en œuvre.
protégeant les métaux non ferreux contre la corrosion acide (anti- La plupart des molécules d’additifs comportent deux parties : une
corrosifs passivateurs et désactivateurs), en évitant l’usure adhésive longue chaîne ou queue lipophile hydrocarbonée, non polaire, et
et sa forme ultime, le grippage des surfaces, en formant des films une extrémité ou tête hydrophile polaire plus courte. Celle-ci pré-
protecteurs tribochimiques à faible résistance au cisaillement sente une affinité pour les solides (surfaces, impuretés insolubles)
(antiusure et extrême-pression) ou en transformant chimiquement et, éventuellement, pour les liquides étrangers comme l’eau, les gly-
les dépôts susceptibles d’obstruer le système d’échappement des cols, etc. La présence dans la même molécule de deux parties de
moteurs 2 temps (antiencrassement ou, en anglais, antifouling) ; solubilité dans l’huile différente fait que, souvent, l’additif se pré-
— ceux qui agissent physiquement dans la masse du lubrifiant sente dans l’huile sous la forme d’un complexe colloïdal ou de
(cf. article [BM 5 344]) en augmentant sa viscosité (épaississants), micelles inverses
son indice de viscosité (améliorants de VI), en abaissant son point
d’écoulement (anticongelants), en modifiant sa couleur (colorants)
ou encore en provoquant un léger gonflement des joints en élasto-
mères pour les rendre étanches (agents de gonflement, en anglais
seal swell agents) ;
2. Additifs agissant
— ceux qui agissent de manière physique ou éventuellement phy-
sico-chimique aux interfaces liquide-solide (cf. article [BM 5 344]),
chimiquement
c’est-à-dire à la surface du métal ou à celles des impuretés solides dans la masse du lubrifiant
présentes dans l’huile, en empêchant les dépôts de carbone et de
vernis d’oxydation d’adhérer aux surfaces (détergents), en mainte-
nant les polluants solides tels que suies et particules diverses en sus-
pension stable dans le liquide (dispersants), en protégeant les 2.1 Additifs antioxydants
métaux ferreux contre la corrosion humide (antirouille) ou les
métaux non ferreux contre la corrosion acide (anticorrosifs à action
filmogène), en améliorant la lubrification en régime limite et mixte L’oxydation des hydrocarbures et autres constituants des lubri-
(agents d’onctuosité), en réduisant les pertes par frottement (réduc- fiants est le phénomène qui détermine leur durée de vie et, dès que
teurs de frottement), en empêchant le frottement saccadé ou stick- la température d’utilisation dépasse 50 à 60 °C en continu et à l’air,
slip (modificateurs de frottement) ou en permettant aux lubrifiants le recours à des additifs antioxydants devient indispensable.
de mieux adhérer aux surfaces (agents d’adhérence) ; Par conséquent, à l’exception de quelques cas rares (lubrifiants pour
— ceux qui agissent de manière physique ou éventuellement graissage perdu, lubrifiants de démoulage, lubrifiants pour très basses
physico-chimique aux interfaces liquide-liquide ou liquide-gaz températures), pratiquement tous les lubrifiants contiennent des addi-
(cf. article [BM 5 344]) en dispersant très finement les polluants tifs antioxydants. Désignés encore « inhibiteurs d’oxydation », ils per-
liquides insolubles tels que l’eau et les liquides de refroidissement mettent de ralentir le processus d’oxydation selon leurs modes
(dispersants), en stabilisant les émulsions et dispersions aqueuses d’action sur les différentes étapes de la réaction d’oxydation.
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2.1.1 Mécanisme de l’oxydation Lorsque les radicaux alcoxyles sont secondaires ou tertiaires, les
produits formés sont des aldéhydes ou des cétones :
Q
Durant sa courte vie, un radical libre provoque l’oxydation d’autant R1
de molécules d’huile qu’il effectue de cycles avant de se désactiver. R2 C O• C O + R•3
Les produits primaires de la réaction en chaîne sont les hydrope- R2
roxydes (ROOH) et le peroxyde d’hydrogène ou eau oxygénée R3
(H2O2). La décomposition spontanée de ces produits, éminemment Cétone
instables et réactifs, donne lieu à de nouveaux radicaux libres indui-
sant de nouvelles réactions en chaîne d’oxydation. Une chaîne De plus, à un stade avancé d’oxydation, deux hydroperoxydes
d’oxydation peut être interrompue par la recombinaison de deux peuvent réagir entre eux, selon un processus réversible, pour for-
radicaux libres donnant naissance à une molécule neutre. mer de nouveaux radicaux libres ROO • et RO • selon le schéma sim-
D’une manière très simplifiée, car les mécanismes mis en jeu lors plifié :
de l’oxydation sont très complexes, les différentes phases de l’oxy-
dation non catalysée d’un hydrocarbure à des températures n’excé- ROOH + ROOH ROO• + RO• + H2O
dant pas 120 °C en continu sont les suivantes.
● Terminaison de la réaction radicalaire en chaîne : une chaîne
● Amorçage (en anglais initiation) ou période d’induction durant peut être interrompue par la recombinaison de deux radicaux
laquelle se forment les premiers radicaux libres selon un processus libres :
très lent nécessitant une énergie d’activation importante :
R• + R• R R hydrocarbure plus lourd
RH + O2 R• + HOO•
R• + ROO• ROOR dialkylperoxyde :
ROO• + ROO• produit oxygéné inactif
RH symbolise une molécule d’hydrocarbure, R • et HOO • sont les ROOR + O2
radicaux libres résultant de l’attaque de cet hydrocarbure par l’oxy-
gène de l’air. Ces produits inactifs (hydrocarbures lourds R R et dialkylpe-
roxydes ROOR) sont responsables d’une augmentation de viscosité
● Propagation de la réaction en chaîne (chain propagation) : la
de l’huile et peuvent précipiter.
première réaction, très rapide et ayant besoin d’une très faible éner-
gie d’activation conduit à la formation d’un radical peroxyle ROO • : De plus, il se forme des acides par attaque des aldéhydes par des
radicaux R •. Il se forme d’abord des peracides selon les réactions :
R• + O 2 ROO•
R CHO + R• RH + R C•
ROO• + RH ROOH + R• O O
R COO• + RH R COOH + R•
Avec une molécule d’hydrocarbure, le radical HOO • donne nais-
sance à de l’eau oxygénée H2O2 et à un radical R • :
O O
Peracide
HOO• + RH H2O2 + R•
Les peracides se décomposent à leur tour en un radical acyloxyle
Ces radicaux R • réagissent en transformant n molécules d’hydro- et un radical hydroxyle. Le radical acyloxyle donne, avec une molé-
carbure en n molécules d’hydroperoxyde. cule d’hydrocarbure, un acide et un radical alkyle :
● Branchement des chaînes (chain branching) au cours duquel
l’hydroperoxyde ROOH, élément initiateur, subit une scission de la R COOH R CO• + HO•
liaison O O avec formation de deux radicaux libres, un radical
alcoxyle primaire RO • et un radical hydroxyle HO •, qui réagissent O O
aussi avec des hydrocarbures pour former, le premier, un alcool
ROH et, le second, de l’eau, plus un radical R • dans les deux cas : R CO• + RH R COH + R•
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Lubrifiants
Additifs à action physique ou physiologique
par Jean AYEL Q
Ingénieur de l’École nationale supérieure des arts et industries de Strasbourg
et de l’École nationale supérieure du pétrole et des moteurs
Docteur-Ingénieur
Ex-responsable du cycle Produits pétroliers et moteurs
à l’École nationale supérieure du pétrole et des moteurs
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Ces deux catégories de produits ont été examinées dans une première partie
[BM 5 343].
Les autres additifs, étudiés dans cette deuxième partie, sont ceux dont l’action
est physique soit dans la masse du lubrifiant, soit aux interfaces liquide-solide,
liquide-liquide ou liquide-gaz et, enfin, ceux dont l’action est physiologique.
Cette deuxième partie est complétée par quelques données économiques et
commerciales dans l’annexe « Pour en savoir plus » [Doc.BM 5 344].
Le lecteur pourra aussi, avantageusement, consulter les articles parus dans ce traité concer-
Q nant les lubrifiants :
— [B 5 340] Lubrifiants. Propriétés et caractéristiques ;
— [BM 5 341] Lubrifiants. Constitution.
physiquement polymère/solvant
Huile de base
polymère/solvant
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Selon l’indice de viscosité recherché, ils sont utilisés à des con- 1.2.2 Polymères hydrocarbonés
centrations de l’ordre de 0,3 % (cas des OCP) à 8 % (cas des PMA),
ce qui correspond à des dosages en produits commerciaux allant de ■ Les polyisobutènes (ou polyisobutylènes) (PIB) ont figuré parmi
3 à 15 %. Les fluides hydrauliques pour l’aviation dont le VI peut les premiers additifs de VI utilisés dans les huiles moteurs mais ils
atteindre 400, ainsi que les fluides hydrauliques LHM pour suspen- ne sont plus utilisés de nos jours en raison d’un pouvoir épaissis-
sions et freins des véhicules Citroën ( VI ≈ 350 ), contiennent environ sant jugé maintenant trop élevé à basse température.
25 % de PMA dilués.
■ Certains polybutadiènes correspondent, après hydrogénation, à
Les composés les plus courants appartiennent aux familles
des copolymères d’oléfines tels que les copolymères éthylène-
chimiques de polyesters, des polymères hydrocarbonés et des
butène. Ces produits sont peu utilisés.
polymères mixtes hydrocarbonés-esters.
■ Les copolymères d’oléfines, en anglais olefin copolymers (OCP), Q
sont fabriqués à partir d’éthylène et de propylène. Leur masse
1.2.1 Polyesters ou polymères d’esters molaire est comprise entre 50 000 et 100 000, ce qui, associé à un
polymolécularité ou « polydispersité » assez faible, les rend moins
Ce sont les polyfumarates, les polyacrylates et, surtout, les cisaillables que les PMA. Par ailleurs, leur plus faible coût les rend
polyméthacrylates (PMA) d’alcools de longueur de chaîne organi- très attractifs aux yeux des formulateurs.
que variable de C1 à C20 (moyenne C12), répartis statistiquement le Nota : l’indice de polymolécularité (ou de polydispersité) traduit la plus ou moins
long de la chaîne principale. Les masses molaires moyennes varient grande répartition statistique des masses molaires des polymères constituant le produit.
de 70 000 à 150 000. Les PMA de relativement faible masse molaire, Cet indice croît avec l’hétérogénéité des masses molaires.
donc peu cisaillables, sont utilisés de préférence pour la formulation Formule chimique des OCP :
d’huiles destinées à des mécanismes sévères en termes de con-
trainte de cisaillement tels que les boîtes de vitesses manuelles et CH 2 CH 2 CH 2 CH
automatiques, les ponts, les circuits hydrauliques, etc. Ceux de mas-
ses molaires plus élevées entrent surtout dans la formulation des CH 3
huiles moteurs mais sont de moins en moins utilisés actuellement m n
(en 2001) pour cet usage à cause de leur coût plus élevé et de leur
stabilité thermique inférieure à celle des autres polymères et cela, Comme les PMA, les OCP peuvent être rendus dispersants par
malgré leurs très bonnes performances à froid (faible pouvoir épais- incorporation de motifs polaires azotés, d’où la notation « OCP-d ».
sissant). ■ Les copolymères diènes-styrènes hydrogénés sont obtenus par
Formule chimique d’un PMA : copolymérisation d’un diène tel que le butadiène ou l’isoprène (ou
2-méthyl-1,3-butadiène) avec le styrène (ou vinylbenzène), suivie
CH 3 d’une hydrogénation.
CH 2 C
Ces produits, de faible polydispersité, ont une masse molaire
s’échelonnant entre 50 000 et 120 000, ce qui les rend peu cisailla-
C O
bles. Leur bon comportement général, notamment sur moteurs Die-
sel, justifie leur fort taux de croissance actuel.
O R n Comme les produits précédents, ces copolymères peuvent être
rendus dispersants.
R = chaîne organique de C1 à C20 Ils ont pour formule chimique :
R R
Durant ces dernières années, en raison notamment de l’espace-
ment des vidanges et de nouvelles conditions de fonctionnement CH2 CH CH2 CH CH2 CH2 CH2 CH CH2 CH
des moteurs (dépollution), le problème de la formation des boues à
froid dans les moteurs à essence (black-sludge) et l’augmentation CH CH3 CH2
de la teneur en suie des huiles pour moteurs Diesel ont conduit les
R CH3
formulateurs à renforcer le pouvoir dispersant de leurs huiles.
À cet effet, deux voies sont possibles : l m n o
— l’augmentation de la quantité d’additifs dispersants spécifi- Motifs diène (hydrogéné) Motif styrène
ques ;
avec R = H pour le polybutadiène-styrène hydrogéné (PBSH)
— l’introduction d’une fonction dispersante dans la chaîne du
et R = CH3 pour le polyisoprène-styrène hydrogéné (PISH)
polymère améliorant l’indice de viscosité, ce dernier venant renfor-
cer l’action de l’additif dispersant utilisé à sa dose habituelle.
Des copolymères dits « étoiles », en anglais star copolymers,
C’est ainsi que les PMA ont été les premiers additifs de VI rendus
particulièrement performants, obtenus par réaction de copolymères
dispersants par greffage d’un motif polaire azoté comme, par exem-
blocs diène/styrène/diène avec le divinylbenzène suivie d’une
ple, la vinylpyridine, la vinylpyrrolidone et la vinylimidazole. Les
hydrogénation, sont également en pleine expansion ; ils répondent
polyméthacrylates dispersants sont, dans la pratique, désignés par
à la formule générale suivante :
le sigle « P M A -d ».
Formule chimique d’un PMA-d à base de vinylpyrrolidione : R1 CH CH 2 R2
CH 3
CH CH 2 C CH 2
N C O
H2 C C O R3 CH CH 2 R4
O R
H2 C CH 2
m n R1 , R2 , R3 , R4 = copolymères diène/styrène/diène (hydrogénés)
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1.2.3 Polymères mixtes esters-oléfines Le processus de cristallisation des paraffines se fait en trois étapes :
— la germination (ou nucléation) caractérisée par l’empilement
Ces produits sont obtenus soit par mélanges physiques de des molécules de paraffines orientées parallèlement à leur axe sous
polyméthacrylates et de copolymères d’oléfines (PMA + OCP), soit l’influence de forces intermoléculaires supérieures aux interactions
par copolymérisation de méthacrylates dans une solution de solvants-paraffines ;
copoly-mères d’oléfines dans une huile (PMA-OCP) ; ces derniers — la croissance des cristaux de paraffines en couches successi-
sont parfois appelés improprement « mélanges chimiques » par ves ;
opposition aux précédents. — l’agglomération de ces couches provoquant la congélation de
l’huile.
Formule des copolymères PMA-OCP :
Q CH 3
Les additifs abaisseurs de point d’écoulement, désignés encore
additifs anticongelants, en anglais pour point depressant PPD, per-
turbent le processus de cristallisation des paraffines en limitant la
CH 2 C CH 2 CH 2 CH 2 CH croissance des cristaux soit en s’adsorbant sur les chaînes alkyles,
n
soit, plus généralement, en empêchant la formation de réseaux
C O CH 3 intercristallins en cocristallisant avec les paraffines, ce qui favorise
o
la croissance d’une multiplicité de petits cristaux en épaisseur plutôt
O R m qu’en surface. Ils empêchent donc la formation de réseaux structu-
rés de paraffines.
R = chaîne organique de C1 à C20
■ Les produits les plus utilisés sont de plusieurs types.
Ils sont aussi obtenus par copolymérisation de méthacrylates ● Polyacrylates et polyméthacrylates d’alcools compris entre C12
avec le styrène (PMA-styrène) : et C24, de faibles masses molaires :
CH 3 CH 3
CH 2 CH
CH 2 C CH CH 2 CH 2 C
C O
C O C O
O R n
O R O R n
m n Polyacrylates Polyméthacrylates
R = chaîne organique de C1 à C20 ● Polystyrènes alkylés :
ou encore par copolymérisation d’un mélange de méthacrylates et CH 2 CH
d’α-oléfines dans une huile de dilution (PMA-α-oléfines) :
CH 3
R
CH 2 C CH CH 2
n
C O R’ n R = chaîne organique
OH O
R
1.3 Additifs abaisseurs de point C O
d’écoulement
R
Les huiles minérales obtenues par raffinage au solvant ou par
C O
hydrotraitement contiennent des hydrocarbures paraffiniques et, en
particulier, des n-paraffines qui cristallisent à des températures rela- n R
O
tivement hautes (– 6 à – 18 °C) et cela malgré le coûteux traitement
de déparaffinage au solvant de la chaîne de fabrication des huiles. (1) (2)
Au-dessous de ces températures de cristallisation désignées
« points d’écoulement », les huiles sont figées et ne s’écoulent plus. R = chaîne organique
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Roulements
Les différents types et montages
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par Michel MORET
Ingénieur de l’École centrale lyonnaise
Master of science in mechanical engineering
Ingénieur d’applications à la société SNR Roulements
Mis à jour par Pascal GUAY
Ingénieur de l’Institut national des sciences appliquées de Lyon
Docteur ès sciences
Expert en tribologie chez EADS Astrium Satellites
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ROULEMENTS ______________________________________________________________________________________________________________________
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______________________________________________________________________________________________________________________ ROULEMENTS
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ROULEMENTS ______________________________________________________________________________________________________________________
Butée à billes
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Roulement à billes Roulement à rotule Roulement à rouleaux Roulement à rotule
sur billes sur rouleaux Butée à rotule sur rouleaux
XT
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______________________________________________________________________________________________________________________ ROULEMENTS
Roulements à billes
Roulements à billes Roulements à rouleaux
Largeur Surface du diamètre extérieur à contact oblique cylindriques
Arrondi
Chemin de roulement L
Gorge de mise en place d'un
joint ou d'un déflecteur Flancs
Face des bagues
L
Diamètre primitif
Alésage L
Q
α
A
A
A
Cône Rondelle-arbre
L
L
A A
α
A point d'application des charges
L ligne de charge ou ligne de contacts
α angle de contact
1 2 3 4 5 6 7 2. Caractéristiques générales
Code du type des roulements
Roulements et butées à billes
1 Roulements à rotule sur billes, largeur normale 2.1 Tolérances fonctionnelles
2 Roulements à rotule sur billes, grande largeur En plus des tolérances dimensionnelles, la norme ISO 492 défi-
3 Roulements à contact oblique à 2 rangées de billes nit aussi des tolérances fonctionnelles qui garantissent la précision
4 Roulements à contact radial à 2 rangées de billes de rotation (tableau 1). Le faux rond se mesure en plaçant le
5 Butées à billes
comparateur radialement. Il traduit le défaut de circularité du
chemin de roulement de la bague mesurée. Le voile se mesure en
6 Roulements à contact radial à 1 rangée de billes plaçant le comparateur axialement. Sur une paire de roulements
7 Roulements à contact oblique à 1 rangée de billes préchargés, la combinaison des défauts de voile des 4 bagues
engendre un défaut de mouvement conique lors de la rotation.
Roulements et butées à rouleaux
Le faux rond et le voile de la bague intérieure se mesurent en
2 Roulements et butées à rouleaux sphériques faisant tourner seulement la bague intérieure.
3 Roulements à rouleaux coniques
Le faux rond et le voile de la bague extérieure se mesurent en
N Roulements à rouleaux cylindriques faisant tourner seulement la bague extérieure.
Enfin, la norme ISO 5753 définit le jeu interne radial des
Figure 5 – Codes du type (catalogue général SKF, p. 149) roulements en valeurs et tolérances.
XU
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ROULEMENTS ______________________________________________________________________________________________________________________
T
r C
r r T
r
D D r
Q D
d B
d
d
Roulements Butées
à rouleaux coniques
B
Tous types de roulements
(sauf roulements à rouleaux
coniques et butées)
a dimensions normalisées
α
E
F E
Roulements Roulements
à rouleaux cylindriques à rouleaux coniques
2.2 Classes de précision La grande diversité de conception des cages apparaît surtout
dans les roulements à billes (figure 7).
La classe de précision normale est régie par les normes
ISO 1132-1, ISO 1132-2, ISO 492 et ISO 199. Il existe des classes Dans les roulements de haute précision, les cages sont usinées
dites de haute précision où les tolérances dimensionnelles et fonc- dans du tube en résine phénolique dont les avantages sont :
tionnelles sont plus serrées. Les classes de précision ISO 6, 5, 4 et légèreté, bonne précision et porosité permettant une imprégnation
2 sont surtout utilisées pour les roulements à billes de à l’huile. Dans les gros roulements, les cages sont soit en tôle
machine-outil. d’acier emboutie, soit en laiton usiné.
Le tableau 2 rappelle les équivalences entre les normes. On Les cages des roulements sont généralement en métal ou en
notera que les correspondances ne sont pas exactes. La norme polyamide (plus connu sous l’appellation commerciale Nylon)
américaine ABEC (Annular Bearing Engineer Council) est moins chargé de fibres de verre. Les techniques de moulage assurent à
complète et moins précise que la norme ISO mais elle est très uti- ces dernières une grande précision géométrique et le matériau
lisée. On trouve également la norme allemande DIN dans les leur donne une relative flexibilité. Ces deux caractéristiques jointes
catalogues (Deutsches Institut für Normung). à un faible coût expliquent le développement des cages en polya-
Le tableau 3 donne les tolérances garanties par le fabricant mide dans tous les types de roulements, de petites ou moyennes
selon la classe de précision pour un roulement à billes à contact dimensions, à condition que la température de fonctionnement
oblique 71908 (alésage 40 mm). reste dans la plage – 20 oC à + 120 oC.
Le tableau 4 résume les propriétés des différents types de cages.
Nota 1 : la flexibilité des cages en polyamide est une caractéristique indispensable
2.3 Types de cages dans les roulements supportant un défaut d’alignement. En effet, dans ce cas, la vitesse
instantanée des billes varie de façon périodique sur un tour du roulement, car elles
La cage ne voit pas le chargement externe appliqué sur le roulent sur un diamètre de chemin variable. La cage doit supporter les contraintes dues à
la poussée des billes en accélération-décélération.
roulement. Sa fonction est de séparer les éléments roulants, afin
d’éviter le contact direct entre deux billes consécutives. Nota 2 : pour les applications à grande vitesse, on utilise une cage massive.
XV
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______________________________________________________________________________________________________________________ ROULEMENTS
6 6 3 P6
5 5 5 P5
Haute précision
4 4 7 P4
2 2 9 P2
Diamètre externe 0 à – 13 µm 0 à – 11 µm 0 à – 9 µm 0 à – 7 µm 0 à – 4 µm
Voile maximum – – 10 µm 5 µm 4 µm
XW
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ROULEMENTS ______________________________________________________________________________________________________________________
Q ou 150 oC intermittent
pour le polyamide
continue
Fond de
chemin
a b c d
Bord de
a cage rivetée ou soudée chemin
b cage agrafée
a bague intérieure b bague extérieure
c cage usinée (laiton ou résine phénolique)
d cage moulée ouverte (matière synthétique)
Figure 8 – Zones de charge en cas de mésalignement
Figure 7 – Diversité de conception des cages
XX
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______________________________________________________________________________________________________________________ ROULEMENTS
Bague
intérieure
Bague
extérieure
Q
a ellipses de contact
Un arbre est généralement supporté par deux roulements, parfois Figure 10 – Contact ponctuel ou linéaire
trois.
■ Montage isostatique roulement à rouleaux de par sa forte capacité de charge est adapté
Quand l’arbre est supporté par deux roulements, comme chaque aux engins lourds (camions, engins agricoles...).
roulement offre un léger rotulage, il suffira de libérer le degré de
liberté de translation axiale pour rendre isostatique la ligne d’arbre ■ Contact ponctuel
(figure 9). Le contact théorique entre la bille et la piste est ponctuel.
Idéalement, chaque palier devrait être rotulé et l’un des deux Comme elle n’a qu’un point de contact théorique avec son chemin,
devrait libérer le degré de liberté de translation axiale. En pratique, la bille est l’élément roulant qui génère le minimum de frot-
il suffit de libérer les degrés de liberté sur de faibles tements.
débattements :
Ainsi, le roulement à billes représente l’idéal théorique du palier
– on limite les moments transverses en évaluant les défauts sans friction. Sous charge le contact ponctuel deviendra elliptique.
d’alignement et en choisissant des types de roulements qui
tolèrent ces défauts. Dans le cas d’un défaut d’alignement impor- ■ Contact linéaire
tant (au-delà de 0,5o), on choisira un roulement à rotule ;
– on supprime l’effort axial en installant un jeu axial, ou en Le contact théorique entre le rouleau et la piste est linéaire. Sous
bloquant un seul des paliers et en laissant les autres libres de charge, le contact linéaire devient rectangulaire. De ce fait, le
glisser axialement. Par exemple, dans la figure 9, le degré de contact linéaire présente une forte capacité de charge, mais avec
liberté de translation axiale se situe au niveau du contact un frottement plus important. Le roulement à rouleaux offre une
rouleau/bague interne. capacité de charge environ 3 fois plus grande que le roulement à
billes de mêmes dimensions, mais en revanche, son couple de
■ Montage hyperstatique frottement sera environ dix fois plus élevé (figure 10).
Quand l’arbre est supporté par trois roulements ou plus, le
montage est hyperstatique. Cela signifie que des efforts parasites
(dénommés « inconnues hyperstatiques ») agissent sur les 3.3 Jeu ou précharge
roulements et peuvent dégrader significativement leur durée de
vie. Ces efforts parasites sont les moments transverses causés par Quel que soit le type de roulements utilisé, on devra choisir
les défauts d’alignement et l’effort axial qui s’installe dans la ligne entre deux concepts de montage :
d’arbre sous l’effet des dilatations thermiques. Pour réduire ces
efforts, on pourra suivre les dispositions indiquées précédemment. – le montage avec jeu résiduel ;
Dans le cas d’une application de haute précision où on doit mini- – ou le montage avec précharge.
miser le frottement, on pourra introduire des souplesses localisées Le principe de la précharge (ou précontrainte) permet de suppri-
dans la ligne d’arbre (accouplement flexible ou joint de Oldham) mer tout jeu.
afin de relâcher les efforts hyperstatiques.
■ Intérêts du jeu
– offre un couple de frottement minimal ;
3.2 Billes ou rouleaux : propriétés
– accepte des dilatations importantes ;
Le choix de roulements à billes ou à rouleaux oriente a priori la – est économique. Le réglage de la précharge demande un appa-
conception. Le roulement à billes qui offre un faible frottement est reillage et des procédures précises avec des tolérances relati-
adapté aux mécanismes de précision ou aux véhicules légers. Le vement plus étroites.
XY
Q
YP
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Roulements
Calculs
Q
par Pascal GUAY
Ingénieur de l’institut national des sciences appliquées de Lyon
Docteur ès sciences
Expert en tribologie chez EADS Astrium Satellites
YQ
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bmUSWQ
ROULEMENTS ______________________________________________________________________________________________________________________
Tableau des notations et acronymes (1) Tableau des notations et acronymes (1) (suite)
Symbole Définition Symbole Définition
a demi-grand axe de l’ellipse de contact Rx , Ry rayons de courbure du tonneau dans le contact
équivalent
b demi-petit axe de l’ellipse (ou demi-largeur
du contact si le contact est rectangulaire) So facteur de sécurité statique
B taux d’osculation B = fe + fi – 1 S (κ) intégrale elliptique de seconde espèce
Cdyn capacité de charge dynamique Z nombre d’éléments roulants par rangée
Co capacité de charge statique α angle de contact oblique
D diamètre de bille ou de rouleau δa déflexion axiale du roulement
dm diamètre moyen du roulement δn déformation élastique selon la normale
au contact
E module d’élasticité composé
δr déflexion radiale du roulement
e déflexion axiale lors de la mise en précharge
ε ratio des courbures du contact tonneau plan
f i , fe conformité piste interne/piste externe équivalent
F (κ) intégrale elliptique de première espèce γ paramètre de calcul γ = D cos α/dm
Fa charge axiale Γ différence de courbure relative (sans dimension)
Fr charge radiale κ élongation de l’ellipse de contact κ = a/b
Ga effort axial induit par l’effort radial ν coefficient de Poisson
Kn raideur d’un élément roulant selon la normale σH pression de Hertz maximale dans le contact
au contact ω vitesse de rotation
L distance entre les centres de poussée
Acronymes
Pdyn charge dynamique équivalente
P précharge AFNOR Association Française de Normalisation
Po charge statique équivalente AISI American Iron and Steel Institute
Q charge normale au contact exercée EHD ElastoHydroDynamique
sur un élément roulant HRc Dureté Rockwell C
r i , re rayons de courbure de gorge piste interne/piste
externe ISO International Standard Organisation
(1) Les vecteurs sont notés en gras. (1) Les vecteurs sont notés en gras.
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______________________________________________________________________________________________________________________ ROULEMENTS
La caractéristique du matériau la plus importante est une grande Léonard de Vinci (1453-1519) fut le premier à quantifier les
dureté. Celle-ci détermine la pression de Hertz admissible et la efforts de frottement et à introduire le coefficient de frotte-
résistance à la fatigue et à l’usure. L’acier standard (dit acier à ment. La figure 1a illustre les dispositifs qu’il a utilisés pour
roulements) est un acier à trempe martensitique qui contient déterminer le frottement entre deux corps et pour montrer
environ 1 % de carbone. La nuance la plus courante est l’acier que la surface apparente de contact n’a pas d’influence sur la
100C6 (désignation AFNOR) ou SAE 52100 (désignation américaine valeur du frottement. C’est à partir des travaux de Léonard de
Q
AISI). La structure martensitique fournit la dureté requise et une Vinci, que l’ingénieur militaire français Charles Coulomb déga-
structure cristalline homogène et fine à forte cohésion dans toute gera les lois fondamentales du frottement en 1781.
la masse du roulement. Durant le XIXe siècle, les premières théories sur la résistance
des matériaux en fatigue et sur la lubrification s’élaborent lente-
■ Aciers de cémentation ment. En s’appuyant sur la théorie du poinçon du français
L’acier de cémentation, tel le type 20 NCD2, est utilisé comme Joseph Boussinesq [1], le physicien allemand Heinrich Hertz
acier à roulements d’abord pour les grandes dimensions, là où (figure 1c) écrit en 1880 la fameuse théorie de Hertz [2]. En
l’épaisseur des bagues, voire des éléments roulants, rend difficile 1885, Beauchamp Tower publie à Londres les résultats expéri-
la trempe à cœur. mentaux de ses recherches menées pour améliorer la lubrifi-
cation des essieux de trains. Il s’agit de courbes de pression
La dureté superficielle après traitement thermique est de 62 HRC mesurées suivant une série de génératrices et de sections trans-
comme pour l’acier standard, mais la profondeur de cémentation, versales dans un demi-coussinet reposant sur un essieu partiel-
de l’ordre du millimètre pour les dimensions courantes de lement plongé dans un bain d’huile (figure 1b). La rotation de
roulements, est proportionnelle à la grosseur du roulement. l’essieu alimente en lubrifiant le coussinet. Partant de ces tra-
Hormis cet aspect, l’acier de cémentation est surtout utilisé pour sa vaux, le professeur anglais Osborne Reynolds publie en 1886 sa
plus grande ténacité à cœur (résistance aux chocs), ce qui, en le célèbre théorie de la lubrification hydrodynamique. Le physi-
rendant moins fragile, apporte aux gros roulements une plus cien allemand Arnold Sommerfeld publie en 1904 une formu-
grande sécurité (roulements à rouleaux coniques des boîtes lation analytique claire et rigoureuse du coussinet complet (ou
d’essieux du train TGV). palier lisse), en utilisant un changement de variables particu-
Enfin, l’emploi de l’acier de cémentation peut se retrouver dans lièrement astucieux.
les roulements spéciaux comportant des bagues avec brides En 1917, l’ingénieur suédois Arvid Palmgren (figure 1c)
percées et taraudées nécessitant des réserves de cémentation hors entre chez SKF (Svenska KullagerFabriken, Fabrique suédoise
trempe. de roulements à billes). Deux ans plus tard, il dépose le brevet
du roulement à rotule sur rouleaux. Ce nouveau roulement
■ Aciers spéciaux réussit à concilier les exigences de forte capacité de charge,
faible encombrement, faible frottement et longue durée de
Les performances en endurance des aciers précédents peuvent vie. Il permettra aux trains de porter leur vitesse de 90 à
être grandement augmentées par des élaborations spéciales (donc 120 km/h. Le brevet est déposé dans 20 pays. De 1937 à 1955,
coûteuses) telle la refusion sous vide qui, en améliorant la Palmgren est chef du département technique de SKF, et met
propreté des aciers, apporte aux roulements une très grande fiabi- au point les modèles semi-empiriques permettant de calculer
lité. Ainsi, l’acier 100 C6 refondu sous vide ou l’acier de cémen- la capacité de charge, le couple de frottement et la durée de
tation 16 NCD 13 refondu sous vide permettent de doubler la vie de tous les types de roulements [3] [7].
résistance en fatigue des aciers standards. En aéronautique, la
grande fiabilité des roulements de réacteur fonctionnant jusqu’à En 1976, B.J. Hamrock et D. Dowson publient la théorie
350 oC est obtenue avec l’acier rapide E80 DCV 40 (ou M50 selon complète de la lubrification élastohydrodynamique qui
AISI) doublement refondu sous vide. permet de calculer l’épaisseur du film d’huile dans le contact
élément roulant/piste [4].
La grande majorité des bagues de roulements sont usinées par En 2007, la norme ISO 281 est rééditée. Elle permet mainte-
tournage dans des barres ou tubes. Mais le décolletage, en nant de prédire la durée de vie des roulements de façon plus
coupant le fibrage longitudinal de l’acier, augmente le risque de précise, en intégrant de nouveaux paramètres tels que la limite
faire apparaître en surface des inclusions. Aussi, d’autres procédés en fatigue du matériau et le facteur contamination du lubrifiant.
courants, tels que la mise en forme des bagues par forgeage à
chaud ou à froid, entraînent un fibrage de la matière et de ses
inclusions parallèlement aux chemins, ce qui a pour effet de dimi-
nuer l’action néfaste de celles-ci sur la propagation des fissu-
rations d’écaillage, donc d’augmenter la résistance en fatigue du 2. Géométrie interne
roulement. des roulements
Pour les applications qui nécessitent une grande résistance à la
corrosion, on utilise le Z100CD17 (AFNOR) ou 440C (AISI), qui a un Le calcul de la capacité de charge des roulements passe par le
taux de chrome élevé de 17 % et une dureté de 58 HRc. calcul de la pression de Hertz dans le contact élément roulant/
piste. Pour cela, on doit distinguer les roulements à contact ponc-
■ Billes en céramique tuel des roulements à contact linéaire.
Les billes en céramique sont apparues dans les années 1990. La
céramique utilisée est le nitrure de silicium Si3N4 . Sa faible densité
permet d’augmenter la vitesse maximale de 15 à 30 %, car la force 2.1 Contact ponctuel ou linéaire
centrifuge exercée sur les billes fait chuter la rigidité axiale du
montage. Le marché s’est développé pour les broches de machi- La bille est l’élément roulant qui génère le minimum de
nes-outils, car il permet d’augmenter les cadences de production. frottements, car elle n’a qu’un point de contact théorique avec son
chemin. Sous l’effet de la charge transmise au travers de la bille et
Le tableau 1 rassemble les caractéristiques des matériaux les de la déformation élastique de l’acier, le point de contact théorique
plus courants utilisés dans les roulements. devient une ellipse de contact (figure 2).
YS
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ROULEMENTS ______________________________________________________________________________________________________________________
Sources : Catalogue général SNFA pour le Si3N4 , norme ISO76 pour le 100C6
Mesures de pression
Huile
YT
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______________________________________________________________________________________________________________________ ROULEMENTS
1
J
4 d
Bague
intérieure re
ri
Bague
extérieure
Q
di dm de
a ellipses de contact
Tension Tension
2.2.1 Angle de contact – Conformités Figure 4 – Formation de l’angle de contact en supprimant le jeu
YU
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ROULEMENTS ______________________________________________________________________________________________________________________
B = f e + fi − 1 (1)
On a alors : A = BD
L’angle de contact à vide αo est donné par :
A/ 2 − J d / 4
cos α o =
Q
A/ 2
d’où :
J
α o = a cos 1− d
2 BD y
x
On en déduit les expressions des jeux internes :
a
– jeu diamétral :
J d = 2 BD (1− cos α o )
Q
– jeu axial :
J a = 2 BD sin α o
D’où la relation entre le jeu axial et le jeu diamétral :
J a /J d = sin α o / (1− cos α o )
Dans le cas des roulements à billes, l’angle de contact augmente
avec la charge axiale.
Par la suite, nous désignerons :
r1y
αo l’angle de contact initial à vide,
α l’angle de contact sous charge. r1x Solide 1
r1xi = r1yi = D / 2
r2xe = − re = − f e D
– rayon de gorge :
r2xi = − ri = − fi D – rayon de la piste externe :
– rayon de la piste interne :
r2ye = − d m / (2 cos α ) − D / 2 = − D (1+ γ ) / (2γ )
r2yi = d m / (2 cos α ) − D / 2 = D (1− γ ) / (2γ )
YV
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______________________________________________________________________________________________________________________ ROULEMENTS
2.2.3 Contact équivalent tonneau/plan Exemple 1 : roulement à billes à contact oblique de type 7004
Données
On développe la surface de la piste pour la ramener à un plan.
La bille devient alors un tonneau dont les rayons de courbure sont Diamètre de fond de gorge :
Rx et Ry tels que : d i = 24, 972 mm et d e = 37, 028 mm
1/Rx = 1/r1x + 1/r2x Diamètre de bille :
1/R y = 1/r1y + 1/r2y D = 6 mm
Contact bille/piste interne : Conformités : fi = 0,52 et fe = 0,53.
1 1 1 2 1 2fi − 1
Problème : calculer l’angle de contact à vide et les paramètres de
courbure R et Γ.
Q
= + = − =
Rxi r1xi r2xi D fi D Dfi Solution
1 1 1 2 2γ 2 Taux d’osculation :
= + = + =
R yi r1yi r2yi D D (1− γ ) D (1− γ ) B = f e + fi − 1= 0, 05
Contact bille/piste externe : Jeu diamétral :
J d = d e − d i − 2D = 0, 056 mm
1 1 1 2 1 2f − 1
= + = − = e Angle de contact à vide :
Rxe r1xe r2xe D f e D Df e
1 1 1 2 2γ 2 α o = a cos (1− J d / [ 2 BD ]) = 25o
= + = − =
R ye r1ye r2ye D D (1+ γ ) D (1+ γ ) Diamètre primitif :
L’inverse 1/R du rayon équivalent s’appelle somme des 2.3 Géométrie interne des roulements
courbures. à rouleaux
Les expressions développées de R et Γ sont données dans le Les rouleaux peuvent être de type cylindrique, conique ou sphé-
tableau 2. rique.
YW
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ROULEMENTS ______________________________________________________________________________________________________________________
d m = ( d e + d i ) / 2 = 25 mm
Q a profil cylindrique
Paramètre γ :
γ = D cos α /d m = 0, 2348
R xi et R xe sont infinis
R yi = D (1− γ ) / 2 = 2, 296 mm
b profil sphérique R ye = D (1+ γ ) / 2 = 3, 704 mm
YX
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Roulements à aiguilles
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
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bUSXP
De types radiaux, axiaux ou combinés, ils trouvent leur place dans tous les
domaines : automobile (figure B), aéronautique et spatial, robotique et machine-
outil, et chaque fois que des performances élevées dans un encombrement limité
sont demandées par l’application.
Un souci permanent d’amélioration de la qualité et de la fiabilité des produits
a mené les constructeurs à des progrès considérables tant dans le domaine de
la conception que dans la fabrication des roulements à aiguilles. Citons notam-
ment les nombreux progrès réalisés dans la fabrication des éléments roulants
Q dont la rigueur géométrique des formes et des dimensions permet des guidages
d’une précision sans égale. L’analyse des conditions d’utilisation grâce à des
modèles mathématiques de plus en plus fins a permis d’optimiser la conception
des roulements et même de l’adapter à des applications particulières. Cela a
conduit, par exemple, à la quasi-disparition des couronnes d’aiguilles jointives
au profit des cages à aiguilles, d’un montage plus souple tout en assurant un
bien meilleur guidage des éléments roulants quelles que soient les conditions
d’utilisation.
Hormis leur rapport charge/encombrement avantageux, les roulements à
aiguilles sont caractérisés par un faible coût.
Qu’ils soient usinés dans la masse ou élaborés à partir de composants en tôle
emboutie, ils permettent de faire face à tous les besoins : unitaires, petites et
moyennes ou très grandes séries.
Ils permettent l’utilisation de matériaux adaptés à l’application, tels que les
aciers à roulement traditionnels pour traitement à cœur, les aciers inoxydables
ou de haute température, ainsi que les feuillards à faible teneur en carbone
pour traitement superficiel.
Ils peuvent intégrer des fonctions additionnelles diverses telles qu’étanchéité
ou pistes de roulement. Ainsi est-il courant de proposer des butées à aiguilles
couplées à des plaques traitées. Qu’elles soient additionnelles ou intégrées à
l’ensemble, elles évitent l’usinage précis et le traitement des pistes de roulement
par l’utilisateur.
Le tableau A donne à titre comparatif les caractéristiques principales des dif-
férents types de roulements à aiguilles.
(0)
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QPP
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique B 5 380 − 3
QPQ
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bUSXP
moyenne
moyenne
moyenne
moyenne
moyen
moyen
moyen
élevée
élevée
élevée
élevée
faible
faible
faible
faible
faible
faible
faible
élevé
élevé
élevé
Niveau de performance
Q
Aiguilles
jointives
(couronne
d’aiguilles)
Cage
à aiguilles
Douille
à aiguilles
jointives
Douille
à aiguilles
à cage
Roulement
à aiguilles
jointives
et galets
de came
Roulement
à aiguilles
à cage
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QPR
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moyenne
moyenne
moyenne
moyenne
moyen
moyen
moyen
élevée
élevée
élevée
élevée
faible
faible
faible
faible
faible
faible
faible
élevé
élevé
élevé
Niveau de performance
Butée
axiale
Roulement
combiné
1. Caractéristiques
des différents types
de roulements
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QPS
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Q
chemins de roulement intérieur et extérieur traités pour une dureté
de 58 à 64 HRC.
■ Jeu circonférentiel
Ce jeu correspond à un intervalle moyen de quelques micromètres
entre chaque élément roulant, assurant ainsi la présence d’un film
de lubrifiant. Pour assurer le bon fonctionnement d’une couronne
d’aiguilles jointives, il est indispensable d’avoir un jeu circonférentiel
compris entre 0,15 et 0,6 mm (figure 2).
La valeur du jeu circonférentiel est donnée par la formule
suivante : Figure 2 – Jeu circonférentiel des couronnes à aiguilles jointives
冤
F + D we D we
Jc = ----------------------
2 冢
2 π – 2 Z arcsin ----------------------
F + D we 冣冥
avec Z nombre d’éléments roulants.
Le jeu circonférentiel maximal est obtenu avec un diamètre d’arbre
maximal et un diamètre d’aiguille minimal.
■ Exemple d’applications
La couronne d’aiguilles jointives est le plus couramment employée
sous les pignons satellites des trains épicycloïdaux (figure 1).
Les cages peuvent être exécutées soit en acier doux à faible taux
de carbone (type XC 10), soit en plastique (polyamide 6-6 chargé
de fibre de verre). Pour les cages en acier, le traitement thermique
type est une nitruration douce.
■ Caractéristiques
— Une grande rigidité évitant les déformations lors des Figure 3 – Cage à aiguilles avec un exemple de montage
manipulations.
— Une résistance mécanique élevée, insensible au vieillissement,
assurant une longue durée de fonctionnement sans usure notable ■ Conception
et maintenant la qualité géométrique de la cage, même à tempé- Les faces convergentes des barrettes de la cage constituent un
rature élevée (cages en acier). berceau en V qui assure la retenue efficace des aiguilles vers l’inté-
— Une bonne résistance aux composants synthétiques contenus rieur. La cage se trouve ainsi centrée par les aiguilles et n’entre pas
dans les lubrifiants (cages en acier). en contact avec les chemins de roulement, ce qui réduit considé-
— Une faible épaisseur réservant au lubrifiant un volume maximal rablement le bruit de fonctionnement.
favorable à une lubrification efficace. La retenue des aiguilles vers l’extérieur est assurée par des défor-
— Une faible masse minimisant les effets des fortes accélérations mations qui ne sont pas en contact avec les aiguilles lors du fonc-
et des efforts centrifuges. tionnement. Les flancs des deux barrettes voisines et l’aiguille qu’ils
guident forment un prisme favorable à la retenue du lubrifiant et à
un fonctionnement silencieux.
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QPT
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Dans des applications telles que pignons-satellites, tête et pied de ■ Tolérances des arbres et logements (0)
bielles de moteurs tournant à grande vitesse, les cages à aiguilles
sont soumises à des efforts centrifuges importants qui entraîneraient
des contraintes trop élevées entre les flancs des barrettes et les Arbre Logement
aiguilles des cages normales. Pour ces cas particuliers sont utilisées Jeu de fonctionnement
(cote F ) (cote E )
des cages profilées dont le centrage est assuré par de larges surfaces
en contact avec le chemin intérieur ou le chemin extérieur de j5 G6
plus petit que normal h5 H6
roulement (figure 4). L’utilisation de ces cages dites centrées est
recommandée dès que l’effort centrifuge mis en jeu correspond à h5 G6
une accélération de 500 m/s2. normal
Q
g5 H6
■ Tolérance d’exécution g6 G6
plus grand que normal
Les aiguilles d’une même cage ont une dispersion de diamètre f6 H6
(classe de tolérance) tenue dans une tolérance de 2 µm. Cependant,
si plusieurs cages sont montées côte à côte sur une même portée ■ Exemple d’applications
d’arbre, leurs aiguilles doivent être du même groupe de tolérances
afin d’assurer la meilleure répartition possible de la charge. La plupart des pignons fous des boîtes de vitesse d’automobiles
sont montés sur des cages à aiguilles (figure 3), ce qui améliore
La tolérance sur la largeur des cages à aiguilles est conforme à considérablement le frottement par rapport aux bagues lisses.
la norme ISO 3030 (NF E 22-373).
À noter également l’application de cages plastiques fendues
Il est possible, si l’on veut maîtriser le jeu radial, de monter d’une (ouvertes) qui facilitent le montage et diminuent les effets du faux
classe de tolérance en fonction du diamètre de l’arbre et du brinneling (développement sur les cratères et cannelures dans
logement. (0) l’article Roulements et butées à billes et à rouleaux [B 5 370] de ce
traité).
Classes de tolérance (en µm)
0/– 2 – 2/– 4 – 4/– 6 – 6/– 8 – 8/– 10 1.3 Douilles à aiguilles (Norme ISO 3245)
– 1/– 3 – 3/– 5 – 5/– 7 – 7/– 9
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QPX
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Guidage linéaire
L es glissières constituent l’un des organes les plus importants dans les
machines-outils. Elles font partie de l’âme mécanique d’une machine et
contribuent pour une large part à sa précision, ses performances et sa durée de
vie.
Il existe aujourd’hui différents types de glissières dont les plus importants
sont :
— les glissières à contact direct ;
— les glissières hydrostatiques ;
— les glissières à éléments roulants.
Pour répondre aux exigences de plus en plus élevées des constructeurs de
machines, les glissières doivent posséder des propriétés de plus en plus nom-
breuses comme :
— grande précision de fonctionnement et de positionnement (sans jeu) ;
— grande rigidité ;
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Fyc
45°
Fyt
Disposition en O Disposition en X
60° 45°
Les flèches visualisent les lignes de contact
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Coussin d’air
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QQS
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bmUTQU
De plus, étant donné la rareté des sociétés spécialisées dans cette technique,
on ne s’étonnera pas de ne voir citer que la seule société française, pionnier
en la matière sous l’autorité de M. Jean BERTIN, société qui a acquis une notoriété
et une spécialisation telles que cela ne peut apparaître comme un caractère
publicitaire.
Toutefois, le lecteur se reportera utilement pour les divers types de coussins
d’air de manutention, leur capacités et leurs domaines d’application, à l’article
Manutention et transfert sur coussins d’air [A 964] du traité L’entreprise
industrielle.
U J · kg–1 énergie interne ■ La plenum chamber constituée d’une jupe tronconique (figure 1b)
inventée par J. Bertin. Elle est à la base de l’équipement des
V m · s–1 vitesse de l’air Naviplanes et Terraplanes français de la SEDAM. Cette solution s’est
W kW puissance fournie au fluide avérée la meilleure pour le franchissement des vagues et des
obstacles terrestres. En effet, la hauteur de vol des aéroglisseurs n’est
α coefficient de striction du jet que de quelques centimètres (10 cm pour le Naviplane N 300 ) et c’est
γ C p /C v l’aptitude à l’effacement de la jupe sur l’obstacle qui confère au véhi-
cule la possibilité de les franchir sans traînée importante. Les pres-
ρ kg · m–3 masse volumique
sions actuellement envisagées sont de l’ordre de 200 à 500 daPa.
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QQU
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bmUTQU
viscosité de l’air qui conduit à une force négligeable, mais aux Il y a toujours lieu de prévoir au moins trois coussins sous une
contacts locaux et accidentels qu’il est impossible d’éviter avec les charge avec le centre de gravité de l’ensemble de la charge à
hauteurs de vol envisagées (dixième de millimètre). l’intérieur de la surface inscrite. On voit qu’en général, une
plate-forme de manutention comportera au moins trois coussins et,
Le débit à fournir à cette pression est déterminé par la hauteur généralement, beaucoup plus. Dans ce cas, se pose le problème
de vol à laquelle il faut voler pour éviter l’essentiel des contacts. On d’hyperstatique (article Résistance des matériaux [C 2 000] dans le
voit donc que d’une part, l’état du sol, et d’autre part, la capacité traité Construction) car il est souhaitable que tous les coussins
d’adaptation du joint à celui-ci (par déformation liée aux contacts travaillent à la même charge (donc à la même pression), qu’une
locaux ou par le champ de pression), sont les deux paramètres qui ondulation du sol sur un coussin ne vienne pas provoquer la
déterminent cette hauteur de vol. La science de l’ingénieur a permis fermeture de sa fuite, donc, par l’intermédiaire de l’alimentation, une
d’imaginer des joints très suiveurs et l’utilisateur doit rechercher le montée prohibitive de la pression dans le coussin. Cela montre bien
sol qui autorise un débit minimal. En effet, la puissance qu’il la nécessité d’une suspension qui permettra au coussin de s’effacer
consommera est très liée à ce débit. sur l’ondulation locale qui l’intéresse, évitant ainsi les surpressions
qui peuvent être dangereuses tant pour les questions de résistance
D’une façon générale, un générateur d’air fournit un débit d’air
du joint que de la diminution du débit qui en résulte généralement.
qui varie selon la pression d’utilisation ; la courbe pression-débit,
qui s’appelle la caractéristique du générateur, est toujours à pente De toute façon, pour une plate-forme multi-coussins, même
suspendus, il est nécessaire de bien prévoir l’alimentation pour que
R
négative. Le débit diminuera donc dans un coussin avec une charge
croissante ; il y a lieu, dans ce cas, de déterminer le débit pour la le coussin occasionnellement le plus chargé (décentrage, flexibilité
charge maximale prévue, quitte à avoir un débit superflu à faible du châssis, charge dynamique, ondulations du sol, etc.) soit assuré
charge. Cependant, lorsque l’on recherche un débit constant, quelle d’un débit suffisant à la pression que cette charge occasionne. On
que soit la charge, on doit alors installer en amont du circuit un peut assurer une alimentation la plus séparée possible entre les
moyen qui le permette, par exemple un venturi sonique (aux faibles coussins afin que tout trouble sur l’un (mise à l’air libre sur une fente
pressions d’alimentation) ou un diaphragme sonique (haute par exemple) ne réagisse pas sur l’alimentation des autres (baisse
pression d’alimentation telle qu’un réseau d’usine) — se reporter au de débit par exemple). On verra donc au paragraphe 3.1.3 comment
paragraphe 4.4. la suspension peut réduire les disparités de charge sur les coussins,
et au paragraphe 4.4 comment assurer un débit le plus constant
possible dans ceux-ci.
Remarque
Il n’y a, a priori, aucun intérêt à alimenter un coussin à une
pression nettement supérieure à celle de sustentation prévue. En 3.1.3 Description d’un coussin type
effet, le coussin est en lui-même un clapet de surpression et tout
excès de pression, donc d’énergie, est dissipé en pure perte dans La figure 3 montre les divers éléments d’un coussin. Chaque
le coussin. C’est même non recommandé dans certains cas, car élément du coussin a son propre rôle et son dimensionnement est
cela peut être la raison d’oscillations désagréables du coussin. le fruit d’un compromis entre ce qu’exige le bon fonctionnement
Cependant, nous avons vu que la pression d’alimentation du statique et le bon fonctionnement dynamique. Nous verrons au
coussin doit être au moins capable d’atteindre la pression paragraphe 4.5 qu’il y a quelquefois des difficultés à obtenir la
maximale prévisible dans le coussin (surcharges dues aux décen- compatibilité entre ces diverses exigences.
trages ou aux sollicitations dynamiques).
Le rôle de la suspension-rotule SR est d’assurer une bonne
adaptation du coussin selon les ondulations du sol, dont la longueur
d’onde est supérieure à son diamètre et inférieure à la distance entre
3.1.2 Stabilité statique les divers coussins de la plate-forme, coussins dont le nombre est
au moins égal à 3 pour des raisons d’équilibre statique de l’ensemble.
Il s’agit à la fois d’un problème d’assiette et d’attitude, c’est-à-dire
Remarque de rotule et de suspension. Cela a donc exigé, pour la conception
de cet élément, la mise au point d’une cinématique et d’une statique
Un seul coussin ne peut pas assurer la stabilité de l’ensemble
telles que l’élément ait une raideur bien définie, éventuellement
sustenté. En effet, un mono-coussin ne possède pas en soi la
variable.
possibilité, au moindre décentrage, de fournir un couple de
rappel. En d’autres termes, un coussin seul est instable statique- La figure 4 donne une allure de la courbe de hauteur de la
ment, et le moindre décentrage provoque son appui sur un des suspension en fonction de la charge pour un coussin de diamètre
côtés du joint, induisant ainsi un effort de contact qui peut être 600 mm. La raideur K = dF/dh (§ 3.2) est de l’ordre de 106 N/m, ce
important et divergent (s’accroissant avec l’effort de translation). qui donne une fréquence propre du système (§ 3.2) de l’ordre
de 3,5 Hz pour une charge nominale de 2.103 kg. Le rôle de cette
suspension est stabilisateur sur le plan dynamique car il assure un
amortissement à la fois grâce aux pertes de charge dans le
passage PA’, mais surtout par le fait que le paramètre dv/dF est
négatif, c’est-à-dire qu’à une augmentation de la charge F corres-
pond une diminution de volume v résultant de son écrasement,
phénomène en général stabilisateur.
Le rôle du plateau intermédiaire P I est aussi important. En effet,
en plus d’assurer la liaison entre la paroi souple de la rotule et le
coussin proprement dit, il garantit, par le calibrage des pertes de
charge en PA et en PA’, l’amortissement optimal du système.
D’autre part, le choix de la perte de charge en PA’ est un élément
primordial, la géométrie de JC étant fixée dans la détermination à
la fois de la raideur de la suspension et de son attitude à une
charge donnée.
Le rôle du joint souple et gonflé JC est de mettre au point un
confinement de coussins capable de tenir à plus de 105 Pa limitant
Figure 2 – Alimentation en air d’un coussin la hauteur de fuite à moins de 10–1 mm sur les bons sols que permet
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QQX
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S
1.2 Rappels ...................................................................................................... — 2
2. Relation de liaison ................................................................................ — 4
2.1 Forme explicite.......................................................................................... — 4
2.2 Intervalle de variation de la commande ϕ et de la réponse ψ .............. — 5
2.3 Tracé des courbes caractéristiques, position et vitesse ........................ — 9
3. Classification.......................................................................................... — 12
3.1 Mouvements possibles ............................................................................ — 12
3.2 Théorème de Grashof............................................................................... — 16
Pour en savoir plus ......................................................................................... Doc. AF 1 671
QQY
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S
I30
Les longueurs des barres sont telles que : Y0
B
A Figure 3 – CIR du quadrilatère convexe
1 2
O1 O2 Y0
I30
X0
Z0 Z0
A, I31
Y0
1 I21
A 3 O1, I10 X0
1
r B
2 O2, I20
q ρ1 ρ2
s
ψ
O1 ϕ p O2 X0 2
X0
3
0 B, I32
Figure 2 – Représentation plane d’un mécanisme 4-barres Figure 4 – CIR quadrilatère croisé
QRP
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V21 (I21) = ω02 Z 0 ∧ ρ2 X 0 − ω01 Z 0 ∧ ρ1X 0 k p
On a donc finalement ρ1 = p et ρ2 = .
k −1 k −1
V21 (I21) = (ω02 ρ2 − ω01 ρ1) Y0
S
On notera aussi un résultat commode, qui est immédiat à partir
ω02 ρ1
= de la figure 6 où la relation dans des triangles semblables donne
ω01 ρ2 ρ2 /ρ1 = h2/h1 .
On a donc pour la forme convexe :
Si la bielle coupe O1O2 à l’extérieur ρ1 et ρ2 sont de même signe et
les manivelles tournent dans le même sens. Si la bielle coupe
O1O2 à l’intérieur ρ1 et ρ2 sont de signe contraire et les manivelles ω02 h1
=
tournent en sens contraire. On notera que ce résultat est aussi ω01 h2
celui de deux engrenages de rayon ρ1 et ρ2 , mais ici les rayons Si la forme est croisée, on a :
sont continûment variables (figure 5).
On peut formaliser le résultat sous la forme suivante. ω02 h1
=−
ω01 h2
ω02
O1 O2 =1
I21 X0 ω01
2
1
I30
Y0
H2
B, I32
A, I31 h2
Y0
R2 3 2
H1
R1
1
I21 h1 X0
O1 I21 O2
X0 O2, I20
O1, I10
ρ1 0
2
1 ρ2
QRQ
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I21
∞ 3 Forme 1
H1 H2
(X0 , − X0 ) = π
h1 1
2 h2 (X0 , − X0 ) = (X0 , O 2 B) + (O 2 B, O 2 A) + (O 2 A, X0 ) (2)
π = ψ1 + β + α
O1 X0 O2 ψ1 = π − α − β
0
2. Relation de liaison
α = a sin
q sin ϕ
(3)
(p 2 + q 2 − 2 pq cos ϕ)1/ 2
QRR
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afQVWR
QRS
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afQVWR
Pour chacun des groupes, nous donnerons les méthodes détaillées pour
conduire le lecteur jusqu’aux applications pratiques car les développements
peuvent être complexes. Les résultats ont toujours été formulés avec les
moyens de calculs dont on dispose facilement (MAPLE, MATLAB...), ce qui
permet une exploitation facile des résultats.
QRT
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afQVWR
ϕ y0
2
4
1,5
2
1
x0
0
0,5 –4 –2 2 4
θ [rad]
–2
–2 – 1,5 –1 – 0,5 0,5
– 0,5
–4
2 2
En écrivant que AB = A0B0 et en développant, on trouve : Mais, nous n’avons pas complètement éliminé les variables S
angulaires. On peut y parvenir en procédant de la manière
2 suivante :
ψ + ϕ ψ−ϕ ψ − ϕ ψ+ϕ
a sin + 2 h cos − k sin cos = 2h
2 2 2 2 x ψ−ϕ ψ+ϕ
k = k sin sin
a 2 2
C’est la relation de liaison entre les angles de rotation des bielles y ψ−ϕ ψ+ϕ
S1 et S2 . Elle est sous forme implicite. La représentation graphique h = h cos sin
a 2 2
est donnée à la figure 2.
Le mouvement des deux bielles n’est pas révolutif. Chacun des D’où l’on déduit :
angles passe par un maximum et un minimum.
ψ−ϕ hy ψ−ϕ kx
1.1.2 Trajectoire de M h cos = et k sin =
2 ψ+ϕ 2 ψ+ϕ
a sin a sin
On obtient facilement les coordonnées du point M : 2 2
M A + M B Ce qui permet d’écrire l’équation de liaison sous la forme :
M0M = 0 0
2
2
hy kx 2
En posant M0M = [x , y , 0] , on a : 4 − (a − x 2 − y 2 ) = (x 2 + y 2 − 2ha)2
ψ+ϕ ψ+ϕ
a sin a sin
2 2
a a
x= (cos ϕ − cos ψ) et y = (sin ϕ + sin ψ)
2 2 soit encore :
ψ−ϕ ψ+ϕ 2
x = a sin sin ψ + ϕ
2 2 Mais x 2 + y 2 = a 2 sin l’équation cartésienne de la courbe
ψ−ϕ ψ+ϕ
2
y = a cos sin s’écrit donc :
2 2
QRU
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B Z10,Z0 Z1
2 M
3
1 C
A
4 O1 Caisse
M0
D
O10
1
Y1
ϕ
O11
Caisse Figure 7 – Effet du trois-barres
S
Y10
Essieu O’1
Sol
1
2
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bUTRP
Étanchéité en mécanique
’étanchéité est une fonction qui revêt une importance de plus en plus grande
L en mécanique par suite, d’une part de l’utilisation croissante des fluides pour
les commandes (hydrauliques, pneumatiques) et pour les contrôles et, d’autre
part, du nombre très important et de la très grande diversité des composants
mécaniques dans les réseaux de fluides.
Le confinement d’un gaz ou d’un liquide, de par sa nature, n’est pas aisé. Une
fuite, même petite, peut avoir de multiples conséquences, tant sur le plan de la
disponibilité du matériel que sur celui du fonctionnement et aussi de la sécurité.
Des exemples courants montrent que des ensembles fort complexes, tels que
les fusées, peuvent connaître des ennuis importants par suite d’une simple fuite.
Une bonne fiabilité en matière d’étanchéité n’est pas souvent facile à obtenir.
En effet, l’étanchéité fait appel à de nombreuses notions de physique et de
chimie où les propriétés des matériaux tiennent une place importante. De plus,
les problèmes à résoudre sont variés et doivent intégrer un nombre important
de paramètres difficiles à optimiser simultanément, spécialement en dynamique.
Les meilleures solutions en techniques d’étanchéité ne sont presque toujours
que le résultat de savants compromis.
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bUTRP
D diamètre de l’alésage.................. m
1.1 Définition d’une fuite
DF coefficient de diffusion ............... m2 · s–1
L’étanchéité n’est plus satisfaite, en théorie, s’il existe une fuite,
Dg diamètre de la gorge................... m qui se traduit par l’écoulement du fluide confiné d’un côté à l’autre
de la paroi de confinement sous l’action d’une différence de pres-
Djm diamètre moyen du joint torique sion ou de concentration de part et d’autre de cette paroi.
libre .............................................. m Une fuite peut avoir deux causes :
● perméabilité de la matière : certains matériaux peuvent, même
F force ............................................. N à température ordinaire, par une succession de phénomènes plus
ou moins complexes d’absorption, de solubilité et de désorption,
L longueur du parcours du fluide laisser passer le fluide ; les élastomères sont par exemple des maté-
ou épaisseur de la paroi ............. m
riaux relativement perméables, surtout avec certains gaz, alors que
les métaux ne le sont pratiquement pas, tout au moins jusqu’à un
P pression du fluide ....................... Pa
certain seuil de température assez élevé (à titre indicatif, pour le
Pe pression d’entrée ........................ Pa nickel, vers 800 oC) ; toutefois, les fuites par perméabilité restent
suffisamment faibles pour que, dans la plupart des applications,
Ps pression de sortie........................ Pa elles soient négligées ;
● défauts débouchants : il peut exister, ou se créer, par corrosion
Qm débit massique ............................ kg · s–1 par exemple, dans la paroi ou aux surfaces de raccordement, des
défauts (fissures, petits trous dans les soudures, rainures), qui
Qv débit volumique (liquide) ........... m3 · s–1 constituent des chemins pour le fluide ; si des trous sont très petits
et très nombreux tout en étant assez régulièrement répartis, le
T S
Sg
aire................................................
m2
défaut s’appelle porosité.
t temps ........................................... s
1.3 Étanchéité aux liaisons
γ tension superficielle du fluide.... N · m–1
Il faut en distinguer deux types :
δ excentration arbre-alésage......... m — en statique, la jonction doit être généralement démontable,
au moins de temps à autre ; les surfaces assemblées sont variées :
η viscosité dynamique absolue plans, sphères, cylindres, cônes, etc. ;
du fluide ....................................... Pa · s — en dynamique, la jonction est telle que l’une des deux surfaces
est mobile par rapport à l’autre, ces surfaces étant souvent de même
ρ masse volumique du fluide........ kg · m–3 nature géométrique.
ρv masse volumique unitaire On distingue les étanchéités pour mouvement de translation, par
du fluide ....................................... kg · m–3 · Pa–1 exemple celle d’une tige de vérin au travers du corps, des étan-
chéités pour mouvement de rotation, telle celle d’un arbre de
ω vitesse angulaire ......................... rad · s–1 pompe à travers la volute. Celles relatives aux mouvements variés
résultent toujours de la combinaison des deux précédentes.
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QSP
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bUTRP
1 lusec = 1,3 × 10–4 Pa · m3 · s–1 Ce régime est pratiquement celui rencontré avec les liquides
dans le cas de nombreuses étanchéités industrielles courantes.
Le débit de fuite, ou flux gazeux, dépend du régime d’écoule- L’ordre de grandeur du diamètre du défaut est de 10–5 m (ou un
ment du fluide à travers les défauts, c’est-à-dire surtout de leurs peu supérieur), le flux gazeux est alors supérieur à environ
dimensions et de la pression du fluide. 10–5 Pa · m3 · s–1. (0)
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QSQ
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bUTRP
Butadiène acrylo-nitrile 3,2 10,5 0,9 3,7 23 66 11,5 31,5 2,4 10,1 1,3
Polychloroprène 3 10 0,9 3,55 19,5 56,5 10,3 28,5 2,5 9,8 1
Élastomères
Polyisobutylène 0,3 1 0,11 0,35 0,03 0,1 0,03 0,1 0,01 0,33 0,2
Poly(styrène/butadiène) 13 34,5 4,8 14,5 94 195 30,5 74 16 43 2,5
Silicone 100 à 600 300 à 600
Fluoré 1,5 0,4 7,5 0,6
plastiques
Matières
Le flux gazeux en régime visqueux qv est : 3.2.4 Régime intermédiaire (entre les écoulements
4 2 2
visqueux et moléculaire)
π
冢 冣
df Pe – Ps
q v = --------------------- ---------------------- (5)
128 L η 2 Il est obtenu pour des nombres de Knudsen compris entre 1 et
200.
Si la pression de gaz diminue, le régime d’écoulement visqueux
change progressivement. Au-dessous d’une certaine pression, les Le flux gazeux qi est alors donné par :
filets gazeux, au contact des parois, s’en décollent. Il se produit un
T régime transitoire, le gaz ne se déplace plus d’un mouvement
d’ensemble caractérisé par les filets du régime laminaire, les molé- qi = qv + Z qM (8)
cules acquièrent une certaine individualité. Ces molécules se pro-
pagent directement entre les parois du défaut, sans orientation avec Z fonction qui dépend de df , (Pe – Ps ), η et ρv , et qui varie de
définie et au détriment des chocs intermoléculaires. L’écoulement 0,88 pour un nombre de Knudsen de 1 à 0,81 pour un nombre de
passe en régime moléculaire. Knudsen de 200, pour l’air.
Le flux gazeux qM a pour expression : En revanche, avec les gaz, les différents régimes de fuite se
rencontrent. S’il s’agit d’un matériau ayant une perméabilité non
3
df π 1/2 négligeable, telle une membrane mince en élastomère, il est facile
q M = --------- 冢
- -----------
3 L 2ρ v 冣 冢 Pe – Ps 冣 (7) de calculer le flux gazeux qui la traverse à l’aide de la formule (2).
avec ρv masse volumique unitaire du gaz définie par : Pour les fuites dues à des défauts, la connaissance du régime
d’écoulement est souvent nécessaire, spécialement avant le test
M d’étanchéité. En effet, les conditions de test (pression, température,
ρ v = ---------- nature du gaz) peuvent être différentes de celles du gaz à confiner
RT
dans l’utilisation.
avec M (kg · mol–1) masse moléculaire,
R constante des gaz parfaits (= 8,31 J · K–1 · mol–1), Il faut pouvoir transposer le flux gazeux maximal admis en ser-
vice, à celui en essais. Si les régimes de fuite sont identiques, les
T (K) température absolue.
transpositions sont faciles, compte tenu des formules (3), (4), (5) et
Le régime moléculaire correspond à des défauts dont le diamè- (7) ; encore faut-il connaître le régime dans lequel se produit la fuite,
tre est de l’ordre de 10–7 m (ou inférieur). C’est le cas des installa- régime qui peut être déterminé à partir du nombre de Reynolds ou
tions à haut degré d’étanchéité ; c’est souvent aussi celui des tests du nombre de Knudsen. Mais si le régime de fuite change, cette
d’étanchéité par mise sous vide. transposition est plus compliquée.
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Par immersion Immerger l’appareil dans un liquide Pièce ne supportant Méthode de détection globale.
(§ 4.1.2) Air ou N2 et recueillir le gaz dans une cloche pas une immersion 10–6 Pression minimale nécessaire
graduée ni une pression pour vaincre la pression superficielle
Par chute Isoler l’appareil sous pression Pièce ne supportant Méthode de détection globale.
de pression Air et mesurer la chute de pression pas une pression 10–5 Influence néfaste des variations
(§ 4.1.3) pendant un temps donné de température
Par remontée Isoler l’appareil après avoir fait Pièce ne supportant Méthode de détection globale.
de pression Vide le vide et mesurer la remontée de pas le vide. 10–4 Erreur par excès, par suite
(§ 4.1.4) pression pendant un temps donné Surface dégazante du dégazage des surfaces
NH3 Placer sur la surface extérieure Pièces grasses, Méthode plutôt de détection locale.
(§ 4.1.5.1) NH3 des bandes réactives à l’ammoniac en cuivre 10–8 Problème de sécurité
et remplir de NH3 et ses alliages (explosion, asphyxie)
Plusieurs façons ; pour la plus cou- Méthode plutôt de détection locale,
Gaz halogène Fréon 12 rante, l’appareil est rempli de Fréon Problème de pollution,
si un autre halogène 10–7 mais aussi globale.
(§ 4.1.5.2) ou Fréon 22 à basse pression et un détecteur Assez spécifique
est promené à l’extérieur est déjà présent (industrie frigorifique)
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l’enceinte de confinement étant mise sous pression par de l’air ou d’acide orthophosphorique. Les points de fuite sont impressionnés
de l’azote. Le liquide est souvent de l’eau additionnée d’un produit par l’ammoniac : il y a donc localisation. Une mesure dosimétrique
tensio-actif (Teepol ou alcool laurique sulfoné) qui réduit la tension permet d’apprécier l’ordre de grandeur de la fuite.
superficielle. La surpression minimale ∆P ᐉ à appliquer pour vaincre C’est une méthode sensible, le flux gazeux minimal décelable
la tension superficielle dans le cas de l’eau pure est : étant de 10–8 Pa · m3 · s–1.
28 Elle s’applique surtout aux très grands volumes, supérieurs à
∆P ᐉ = -------- 10 m3. Dans ce cas, des précautions d’emploi sont nécessaires.
df
Cette méthode, couramment utilisée, est surtout une méthode de 4.1.5.2 Gaz halogènes
localisation. La précision maximale obtenue par un opérateur
exercé est de 10–5 Pa · m3 · s–1. Le gaz traceur mis dans l’appareil à contrôler est le plus souvent
du Fréon 12, voire du Fréon 22. Sa pression relative est de l’ordre
de 0,05 MPa. Un appareil de détection spécial, utilisant les ions
4.1.2 Détection par immersion positifs émis par le gaz, explore la surface. La sensibilité est au
maximum de 10–7 Pa · m3 · s–1. La méthode peut être globale ou de
C’est un peu une version différente de la précédente (§ 4.1.1).
localisation. Elle est très courante dans l’industrie frigorifique.
L’appareil à tester est immergé dans un liquide et le gaz qui
s’échappe est recueilli dans un dispositif gradué pendant un temps
donné. 4.1.5.3 Gaz radioactifs
Il s’agit surtout d’une mesure du flux gazeux. La précision maxi- Le gaz le plus utilisé est le krypton 85. Il est détecté par un
male est de l’ordre de 10–6 Pa · m3 · s–1. compteur à scintillations.
La sensibilité est de 10–10 Pa · m3 · s–1.
4.1.3 Méthode par chute de pression Cette méthode est intéressante pour des appareils d’accès diffi-
cile, mais l’emploi de radioéléments est une gêne importante.
Cette méthode extrêmement simple consiste à gonfler l’appareil
à tester à une pression déterminée, à l’isoler d’une manière sûre et
à mesurer la baisse de pression ∆P pendant un temps donné t. Le 4.1.5.4 Hélium
flux gazeux est alors : Il s’agit du gaz le plus intéressant et le plus utilisé. Sa détection
∆P ⋅ E est réalisée par un spectromètre de masse, ce qui permet d’avoir
q = -----------------
t une sensibilité extrêmement grande atteignant 10–14 Pa · m3 · s–1.
4.1.5.1 Ammoniac
4.2.1 Double barrière
L’appareil est rempli d’ammoniac à une pression relative basse,
souvent de 2 à 3 bar. La surface extérieure de l’appareil à tester, ou D’une manière générale, cela consiste à entourer la barrière
simplement les parties à vérifier, sont recouvertes de bandes révé- d’étanchéité d’une seconde barrière plus légère et à détecter la fuite
latrices imprégnées d’un mélange de bleu de bromophénol et dans l’espace ainsi constitué.
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QST
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Avec les liquides, un détecteur peut être placé au point bas. Par
exemple, pour les tuyauteries véhiculant du sodium liquide, ce
métal conducteur peut fermer un circuit électrique.
Avec les gaz, c’est l’augmentation de pression entre les deux
barrières qui est généralement utilisée. Un cas très fréquent est
celui des brides. Deux joints concentriques sont utilisés et l’espace
entre eux est raccordé à un manomètre précis ou à un détecteur
spécialisé (figure 1).
Le joint de récupération, non sollicité en permanence ou très peu
lors d’une fuite, ne pose pas de difficultés. Figure 2 – Bride à souder
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T
teaux-plan (figure 6), ou cône-sphère (figure 7).
Il est aussi intéressant que l’une des surfaces possède une
nes de rétreint qui rendent le dévissage difficile. On doit donc dureté supérieure à l’autre de manière à faire pénétrer dans les
prévoir une large gorge au droit de soudure qui facilite aussi le défauts la matière la plus tendre, autant que cela est possible mais
tronçonnage (figure 4). pratiquement jamais totalement.
Des astuces permettent des économies, telle par exemple la Enfin, les assemblages n’auront que des dimensions réduites ; il
fermeture avec étanchéité rigoureuse d’un grand réservoir, réalisée semble en effet difficile d’obtenir une étanchéité de la classe de
par une plaque mince soudée sur la bride du réservoir, qui a été celle donnée ci-avant au-delà d’un diamètre de 80 mm.
munie du côté interne d’une gorge, la plaque étant appuyée Des raccords basés sur la jonction cône-sphère existent et
ensuite sur le couvercle épais qui tient la pression (figure 5). donnent de bons résultats. Plus récemment, des raccords manchons
en alliages à mémoire sont apparus : la jonction est du type cylindre
sur cylindre et ils conduisent à une très forte pression de serrage ;
5.2 Étanchéité relative malheureusement, la jonction est indémontable.
La disposition de deux surfaces appuyées l’une sur l’autre, même 5.2.2 Étanchéité avec joint
avec un effort important, ne conduit qu’à une étanchéité relative. En
effet, toute surface comporte des défauts de fabrication, défauts de Le joint permet une liaison de deux surfaces non parfaites et cela
forme (ou macrodéfauts), défauts de surface proprement dits avec un degré d’étanchéité qui peut être très grand (taux de fuite
(microdéfauts ou rugosité). Tenter de limiter le nombre de ces inférieur à 10–10 Pa · m3 · s–1).
défauts augmente toujours, parfois considérablement, le prix des
pièces et il n’est jamais, malgré tout, possible de les supprimer tota-
5.2.2.1 Propriétés d’un joint statique
lement. Ces défauts sont la source de fuites, peut-être très petites
mais mesurables. En outre, deux surfaces assemblées, bien qu’il Un joint doit posséder, pour assurer au mieux sa fonction, quatre
s’agisse de jonctions statiques, subissent des microdéplacements propriétés. Il doit être :
relatifs par suite des sollicitations auxquelles tout assemblage est
— élastique pour suivre les variations dimensionnelles entre les
soumis : effet thermique, simplement par la variation de la tempé-
surfaces à étancher sous l’action des différentes sollicitations et
rature ambiante, effet mécanique par réaction des autres compo-
assurer en permanence un minimum d’effort de contact ;
sants, etc. Tous ces défauts et sollicitations sont la source de fuites.
— plastique, de manière à épouser au mieux les défauts de
surface et en particulier ceux dus à la rugosité, sans toutefois fluer
5.2.1 Étanchéité sans joint (figure 8) ;
— imperméable au fluide à étancher ;
Il est possible d’obtenir des étanchéités avec des taux de fuite — compatible avec le fluide, et cela dans toutes les conditions
faibles, au mieux de l’ordre de 10–6 Pa · m3 · s–1, directement par de fonctionnement.
serrage des deux surfaces assemblées sous certaines conditions.
Les deux premières propriétés sont peu compatibles et il faut en
La première est celle d’avoir des surfaces de géométrie correctes faire le meilleur compromis possible. Par ailleurs, l’effort de ser-
mais surtout de faible rugosité, par exemple Ra de l’ordre de rage pour assurer ces déformations élastiques et plastiques, expri-
0,2 µm. mées souvent en effort linéaire de joint, avec pour unité le newton
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par mètre (N · m–1), doit être le plus faible possible pour que le dis-
T
positif de serrage soit simple, peu encombrant et de coût réduit.
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QSX
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ien que liée à des développements datant de plus de dix années, la mise
B en application de la norme EN 1591 pour le calcul des assemblages à
brides circulaires avec joint, est encore récente (octobre 2001), et la plupart des
industriels hésitent à l’utiliser dans leurs calculs par manque de confiance. Le
manque de cas d’application réels connus, ainsi que la persistance de certains
doutes sur la formulation finale des équations, apparaissant dans le texte de la
norme, expliquent en partie cette méfiance.
À la demande de sa commission « Chaudronnerie-tuyauterie », le Cetim a
repris les équations présentes dans la norme en s’appuyant sur le document
CR 13642, afin de permettre une meilleure appropriation mécanicienne de la
norme ainsi qu’une meilleure connaissance de ses limites et problèmes d’appli-
cation éventuels.
T
+ + + +
Pour lire avec profit ce qui suit, il est donc nécessaire d’en dis- 冢 Θ F h G + Θ F h G + Θ L h L + Θ L h L + U B + U G 冣 I=0
+ + + +
poser et d’en suivre le contenu parallèlement à nos commentaires = 冢 Θ F h G + Θ F h G + Θ L h L + Θ L h L + U B + U G + ∆U I 冣
ci-dessous. Le lecteur peut se procurer ce texte auprès de l’AFNOR : I≠ 0
Problème
Ces commentaires mettent en évidence les points qui :
— posent un problème de raisonnement ; hG
— introduisent une approximation a priori non justifiée ; hGa
— restent obscurs à la lecture du CR 13642.
c
Problème d’écriture
Ces commentaires signalent les fautes de frappes présentes
dans le document CR 13642.
θF
Proposition FG
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QTP
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La démonstration suivante décompose l’assemblage en deux L’équation 2.3 introduit les modules de souplesse YG , YQ et YR
parties, de part et d’autre du plan médian du joint. dont les expressions sont obtenues par identification en utilisant
La partie supérieure est désignée par l’indice 1, la partie infé- 7.36. L’équation 2.4 est obtenue en supposant la pression nulle
rieure par l’indice 2. dans la situation d’assise (I = 0) et en notant que l’étanchéité sera
assurée si l’on a au moins sur le joint l’effort F G0 à l’assise ; on
■ Assemblage (indice I=0)
prend comme effort sur le joint en situation I, l’effort assurant
Pour la partie supérieure ou inférieure du boulon (indice 1 ou 2), l’étanchéité dans cette situation (coefficient Qmin , Q Smin ).
le déplacement axial U B du boulon, au niveau du second centre de
rotation (le long de l’axe de boulonnage effectif), est la somme de Les équations 2.5 à 2.8 introduisent les coefficients de dispersion
déplacements axiaux de la bride U F , principalement en rotation, et dus à la méthode de serrage.
de la partie supérieure (ou inférieure) du joint U G .
d’où :
U B I + ∆U I + Θ F 1I h F 1 + Θ F 2I h F 2 – U G I = U B 0 + Θ F 10 h F 1 + Θ F 20 h F 2 – U G 0
Qmin
Problème : on retrouve l’expression de 2.1 avec une inversion
sur le signe de UG . Ceci semble venir d’un problème de
convention de signe sur la définition de UG , celle-ci n’étant pas
explicitée clairement dans le CR 13642. EG E0 0
En effet, pour une lecture plus facile des essais, les écrase-
ments sont toujours comptés positivement.
Figure 2 – Module d’élasticité en décompression du joint
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QTQ
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bmUTRS
90 000
plateaux de compression sont indéformables, ce qui implique
80 000 une surface de contact avec le joint égale à la portée de joint
70 000 (supérieure à A Ge , qui provient d’un calcul itératif qui prend en
60 000 compte le changement de la surface de joint qui participe à
50 000 l’étanchéité, dû à la rotation des brides). Ainsi, le taux de fuite
40 000 obtenu lors des essais pour une contrainte Q min sur le joint, a été
30 000 déterminé avec une surface de contact égale à la portée de joint.
20 000 L’utilisation de cette même valeur de contrainte Q min sur un joint
10 000 dans un assemblage à bride assure-t-elle le même taux de fuite,
0 malgré la variation des aires participant à l’étanchéité ?
0 50 100 150 200 250 300 350 400
Contrainte (MPa)
Proposition : pour prendre en compte de façon plus perti-
Figure 3 – Exemple de courbe d’essai E 0 /K1 nente l’étanchéité, il faut lier une pression minimale Q min et
une surface de contact. La surface de contact minimale doit évi-
ter les chemins de fuite, qui sont liés à un niveau d’hétérogé-
3.1.2 Fluage néité dépendant du joint et de la dimension de la structure. On
pourrait introduire une valeur limite basse (par exemple : le
Le fluage se traduit dans l’EN 1591 par une variation du module pourcentage de la largeur théorique initiale de contact
d’élasticité via un coefficient de fluage gC . joint/bride) pour la largeur effective en dessous de laquelle
l’obtention de Q min sur la surface effective du joint n’assure
plus l’étanchéité qui devrait correspondre à Q min .
Problème : l’approximation, consistant à faire évoluer le
module d’Young, pour prendre en compte le phénomène de vis-
Pour garantir l’intégrité du joint, on doit avoir en moyenne sur la
coélasticité, est liée en fait à des types de mise en charge parti-
surface théorique portée de joint A Gt :
culiers, des temps de réponse matériau, etc. Il s’agit
d’approximations pour faciliter le calcul. Le joint est mis en place
Q ⭐ Q max
sur un temps court à froid et a une fonction sur un temps long.
La viscoélasticité n’est pas correctement assimilable à un
T module qui a évolué.
3.3 Largeur effective
Problème : la définition de gC dans l’EN 1591-2 n’est pas analo-
Le lecteur trouvera les détails sur la largeur effective dans le
gue à la définition du coefficient de fluage dans le projet de
paragraphe 4.1.
norme Pr EN 13555, qui définit les procédures d’essai permettant
de déterminer les coefficients de joint utilisés dans l’EN 1591.
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QTS
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QTT
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Refoulement
Accouplement
Impulseur Paliers
Aubes
Boîte à
garniture
Aspiiration
Étanchéité
dynamique
Figure 1 – Garniture mécanique avec contact dans une pompe centrifuge monocellulaire (partie hydraulique seule représentée)
L’étanchéité entre les faces est dite relative puisque son bon
fonctionnement repose sur l’existence d’un film interfacial.
hors des faces de frottement. Ce débit est appelé fuite ou
consommation de la garniture. Le cisaillement du film lubrifiant T
Un exemple de garniture mécanique d’étanchéité est présenté produit de la chaleur transférée aux faces de frottement, au fluide
figure 1. et aux pièces mécaniques environnantes.
Selon les conditions de fonctionnement, le film peut être
■ Constitution complet ou partiel. Dans ce dernier cas, des contacts ponctuels
Une garniture mécanique est donc composée de deux sous-ensem- peuvent avoir lieu au niveau des aspérités des faces. On parle
bles (figure 2) : l’un statique et l’autre tournant. alors de lubrification mixte.
Les éléments principaux sont : Le bon fonctionnement des garnitures mécaniques repose donc
– les faces de frottement qui assurent l’étanchéité principale ; sur un compromis entre une bonne lubrification des faces, qui
– les étanchéités secondaires (joints, soufflet métallique, mem- augmente la consommation, et une bonne étanchéité qui aug-
brane synthétique) qui assurent la liaison étanche entre les faces mente le frottement des faces et les températures de contact.
et leurs supports (arbre et boîtier de garniture) ; Pour assurer une durée de vie optimale des faces de la garniture,
– un élément élastique (ressort(s), soufflet métallique, mem- le film doit être stable et rester en phase liquide. Pour éviter sa vapo-
brane synthétique), dans l’un des sous-ensembles qui assure à la risation, le fluide à étancher doit avoir une pression suffisante au
fois une pression de contact entre les faces et l’étanchéité de droit de la garniture (voir tension de vapeur des fluides considérés).
l’ensemble à l’arrêt ;
– des éléments de liaison des deux sous-ensembles à la 1.1.1 Analyse des forces s’exerçant sur les faces
machine (chemise, couvercle, vis, support, etc.).
Selon la nature du fluide présent à l’interface, on distingue trois Lors de la rotation des faces, quels que soient les sollicitations et
technologies différentes, qui sont : les petits défauts de rotation (variations induites par la tempéra-
ture, la pression ou le désalignement ), le sous-ensemble
– la garniture mécanique lubrifiée par un liquide ;
contenant l’élément élastique (ressort) doit être mobile dans toutes
– la garniture mécanique non lubrifiée dite « sèche » ;
les directions de manière à assurer un positionnement relatif adé-
– la garniture mécanique sans contact, lubrifiée par gaz. quat des faces. Il est appelé semi-dynamique.
L’étanchéité secondaire de ce sous-ensemble subit les
1.1 Garnitures mécaniques d’étanchéité mouvements axiaux alternatifs de faible, voire très faible amplitude
et, de ce fait, est appelée étanchéité secondaire semi-dynamique. Le
pour liquides diamètre du cylindre sur lequel celle-ci coulisse est appelé diamètre
hydraulique dh : il délimite le piston annulaire de surface SH
Le point crucial dans le fonctionnement de ces garnitures méca- (figure 3) sur laquelle s’applique la pression du fluide à étancher :
niques est la capacité à former « automatiquement » un film lubri-
fiant entre les deux faces, qui influera directement sur le niveau de π
fuite, le frottement et la puissance dissipée ainsi que sur la durée SH = (d e2 − dh2 )
de vie de la garniture. 4
Le film interfacial d’épaisseur typiquement comprise entre 1 et Au cours de leur fonctionnement, les faces frottantes sont sou-
10 µm, est entretenu par la rotation et provient du fluide à étancher mises à différents efforts (figure 3), dont la résultante doit
ou d’un fluide auxiliaire. Une infime partie du film peut s’écouler permettre d’assurer l’étanchéité.
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dh de di
de
T
dh di
avec :
a externe ∆p = p1 − p2
FO = x ∆pSF
QTV
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de
di
dh
de
dh di
–
FH π
R= = − ∆p (E 2 − I 2 )
2 8
Dans le cas d’une membrane en élastomère, le diamètre hydrau-
lique est défini en fonction de la forme de la membrane et doit
donc être étudié avec le fabricant.
de
1.1.2 Compensation (ou équilibrage hydraulique)
di de la garniture
1.1.2.1 Définition du coefficient de compensation k
T
Lorsque la pression du fluide à étancher augmente, la force FH
maintenant les deux faces en contact augmente également, d’où
une étanchéité supposée meilleure. Cependant, une augmentation
de pression sur les faces de frottement signifie aussi une plus
grande friction, un couple plus élevé et une usure plus rapide,
voire même destruction des faces de frottement en cas d’une
pression à étancher p1 importante.
Afin d’atténuer ces effets, il est possible de faire varier le
diamètre hydraulique dh (qui agit directement sur FH ). On peut
atténuer (ou au contraire accentuer) l’influence de la pression sur
la valeur de la force de fermeture totale FF (FF = FR + FH ) qui
s’applique aux faces de frottement. On définit ainsi un coefficient
k, appelé coefficient de compensation (ou coefficient d’équili-
Figure 5 – Expression graphique de la fonction x du gradient brage), tel que :
de pression dans une interface en fonction de sa géométrie
SH d e2 − dh2
k= =
La force de frottement du joint glissant s’opposant au dépla- SF d e2 − di2
cement du sous-ensemble semi-dynamique n’est pas prise en
compte car négligeable dans le bilan des forces. Si k ⭓1, la garniture est dite non compensée (figure 7a ). Elle est
désignée par la lettre U (unbalanced ) suivant la norme EN 12756.
Pour assurer l’étanchéité, la combinaison de ces efforts doit se tra-
duire par une force qui doit maintenir les faces en contact. Cette force Si k < 1, la garniture est dite compensée (figure 7b ). Elle est
positive dite « force résiduelle de fermeture FRF » s’exprime par : désignée par la lettre B (balanced ) suivant la norme EN 12756.
La principale limitation à la diminution du coefficient de
compensation est le phénomène d’ouverture des faces sous l’effet
FRF = FH + FR − FO de la pression hydrostatique à l’interface. Ainsi, avec un coefficient
de compensation k = 0, l’effort d’ouverture des faces serait rapi-
Cas d’une garniture à soufflet métallique (figure 6) dement supérieur à l’effort de fermeture des ressorts ce qui ren-
drait la garniture inopérante.
Dans le cas d’un soufflet métallique, le diamètre hydraulique
correspond à la moyenne quadratique des diamètres intérieur I et Dans la pratique, compte tenu des déformations thermoméca-
extérieur E des ondes (soufflets hydroformés) ou des lamelles niques de faces, les coefficients de compensation ne sont jamais
(soufflets soudés) : inférieurs à 0,5. Les coefficients de compensation peuvent être
dimensionnés sur mesure pour des garnitures spéciales. Elles sont
proposées pour les produits standards à des valeurs typiques de
E 2 + I2 0,65, 0,75 et 0,85. Pour les garnitures non compensées, le coeffi-
dh =
2 cient de compensation est typiquement de 1,1 à 1,2.
QTW
T
QTX
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QTY
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QUP
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bmUTRV
A B B A
C C D
C D C
QUQ
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bmUTRV
T
Position de la garniture par rapport au produit :
(exemple : haut de cuve, font de cuve)............................................................................................
Informations de base
Fiche signalétique du (ou des) produit(s) à étancher :
Unités Unités SI
usuelles
pH :.......................................................................................................................................................
o
Température mini/maxi : ................................................................................................................... C K
Viscosité cinématique à température :.............................................................................................
de fonctionnement : .............................................................................................. cSt m2 · s–1
ambiante : .............................................................................................................. cSt m2 · s–1
–1
Masse volumique : ............................................................................................................................. kg · L kg · m–3
Pression boîte à garniture : ............................................................................................................... bar Pa
Diamètre : d’arbre : .................................................................................................................. mm M
de chemise :........................................................................................................... mm M
Vitesse de rotation : ........................................................................................................................... tr · min–1 rd · s–1
Déplacement axial/radial de l’abre et du mobile : .......................................................................... mm m
Informations complémentaires
Unités usuelles Unités SI
Pression d’aspiration (dans le cas de pompes) : bar Pa
Pression de refoulement (dans le cas de pompes) : ...................................................................... bar Pa
Pression statique maximum :............................................................................................................ bar Pa
Tension vapeur à température de fonctionnement : ...................................................................... bar abs Pa
Point éclair : ........................................................................................................................................
o
Température de cristallisation : ........................................................................................................ C K
o
Température de figeage : .................................................................................................................. C K
Risque de vide : .................................................................................................................................. bar abs Pa
QUR
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