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Flux n° 93/94 Juillet - Décembre 2013 pp. 70-76

La gouvernance énergétique
dans les villes turques : un état des lieux

Jean-François Pérouse

a Turquie – pays émergent, désormais massivement urbain, gétique que pour la promotion de sources d’énergie moins car-
L dont la consommation d’électricité est en nette croissance – bonée ou renouvelable (6).
est récemment entrée en force dans l’agenda énergétique mon-
Ce papier ne vise qu’à effectuer un premier panorama du
dial, avec son intégration pleine et entière au UNFCCC (1) en

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nouveau cadre réglementaire national, en tant qu’il oblige/
2004 et la décision de ratification du Protocole de Kyoto par le
implique ou non les pouvoirs locaux, des initiatives prises loca-
parlement turc en février 2009. Cette ratification tardive est liée
lement en matière de transition énergétique et de la conception
au processus de rapprochement avec l’UE, et notamment à l’ou-
de la transition énergétique, plus ou moins claire et élaborée,
verture du chapitre « environnement » des négociations, et à la
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que se font les acteurs locaux. Compte tenu du caractère récent


volonté d’asseoir la respectabilité internationale du pays (2). En
des nouvelles dispositions nationales, de la forte instabilité qui
interne, cela se manifeste par une frénésie de lois, de décrets,
affecte les systèmes d’acteurs locaux chargés de relayer et d’ins-
de règlements, de dispositions incitatives et d’investissements
tituer les politiques énergétiques, il ne s’agit là que d’un état des
(3). Cette effervescence est liée au fait que les questions éner-
lieux n’entrant pas dans l’analyse concrète de la mise en œuvre
gétiques – dont la prégnance est due à la dépendance énergé-
de politiques urbaines et d’une gouvernance locale de l’éner-
tique du pays – sont devenues au cours de la dernière décennie
gie.
un des principaux soucis des gouvernements successifs. En
effet, en 2012, le pays était encore dans l’obligation d’importer PRIORITÉS NATIONALES CONTRE RÉALITÉS LOCALES ?
les trois quarts de l’énergie qu’il consommait, alors même que
Une grande mobilisation nationale pour lutter contre
la consommation annuelle d’électricité par personne demeurait la dépendance énergétique
trois fois inférieure à celle des pays de l’Europe de l’ouest.
Inutile d’insister. En 2012, les produits énergétiques représen-
Plutôt que de placer la focale sur le niveau central – qui fait taient encore plus de 25% de l’ensemble des importations
l’objet d’études déjà nombreuses (4) –, nous voudrions ici voir turques en valeur, contre 19% en 2007 (7). Cette contribution
comment se traduit, au niveau local, la mobilisation énergé- de l’énergie au déficit commercial turc tend à s’accroître avec
tique nationale. Autrement dit, de quelle manière les villes – en l’augmentation de la consommation et celle des prix.
excluant ici sciemment Istanbul qui fait souvent écran sans faire L’augmentation de la consommation quant à elle semble suivre
exception (5) – ont-elles intégré et interprété l’agenda énergé- le processus d’urbanisation de la population turque et l’entrée
tique mondial et national ? En effet, de nombreuses institutions dans la consommation de masse qui s’en est suivie : entre 1978
internationales ainsi que des associations de villes mettent en et 2011, la consommation nationale d’électricité a été multi-
avant le rôle central que les villes ont à jouer dans la transition pliée par dix, alors que le nombre des urbains passait dans le
énergétique, tant pour la maîtrise localisée de la demande éner- même laps de temps de 18 millions à 55 millions (8).

70 Dossier
Pérouse - Gouvernance énergétique dans les villes turques

En conséquence, un des objectifs principaux du gouverne-


Les différentes sources de la génération
ment est de réduire cette dépendance qui grève la balance
d’électricité en Turquie en 2012
commerciale et les comptes courants, sans parler des goulots
d’étranglement qui subsistent dans la distribution. Ainsi dans
Sources Part dans la production
son document intitulé « Marché de l’électricité et Stratégie de
de la génération totale d’électricité
sécurité », adopté le 18 mai 2009, les autorités se sont fixé un
objectif d’au moins 30% d’énergies renouvelables – hydroélec- Gaz naturel 38,63
tricité comprise – dans le total de l’électricité produite pour Hydraulique 33,99
2023 (en 2012 les 20% ont déjà été atteints, l’essentiel étant
Charbon 20,67
assuré par l’hydroélectricité : voir Tableau). En parallèle, l’ob-
Éolien 4,17
jectif est de doubler le potentiel de production électrique ins-
tallé (évalué à 61,15 mégawatt-puissance en septembre 2013). Fioul, pétrole 2,27
Géothermie 0,27
Recherche d’indépendance pour l’approvisionnement éner-
Source : Dünya, 25 juillet 2013, p. 19.
gétique et diversification des modes de production de l’électri-
cité sont donc les priorités nationales sans cesse réaffirmées, qui parallèlement aux étrangers (comme Siemens ou Socar) et à
ne sont pas toujours compatibles avec les attendus de la transi- d’anciennes holdings présentes depuis plusieurs générations
tion énergétique, telle que conceptualisée par les institutions dans le secteur – comme Gama, Akkök (Aksa), Zorlu, Doğan,
internationales et les réseaux internationaux de villes, évoqués Koç ou Sabancı (EnerjiSA) –, de nouveaux acteurs « opportu-
dans l’introduction. De ce fait, la nouvelle politique énergé-

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nistes » qui ont saisi les incitations étatiques récentes et les
tique turque promeut par exemple le développement du opportunités ouvertes. Ceux-ci sont généralement issus de la
nucléaire, à l’instar de ce que font d’autres pays émergents province (par opposition aux élites économiques traditionnelles
assoiffés d’énergie (9). d’Istanbul) et des secteurs du BTP, du tourisme ou du textile, à
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l’instar d’Ağaoğlu, de Cengiz, Limak ou Kolin (11). Ils ont sou-


L’agenda national : ouverture de nouvelles
vent eu une expérience internationale en Azerbaïdjan ou dans
installations, privatisations et encouragements à
les pays à ressources énergétiques de l’Asie centrale.
l’investissement privé
On l’a déjà suggéré en introduction, depuis 2009 le secteur Politiquement, par ailleurs, à l’instar d’un Çalık, ils sont souvent
énergétique est désormais au cœur du système d’aide aux liés de manière consubstantielle depuis le début des années
investissements privés, que ceux-ci soient d’origine nationale 2000 au parti aux affaires nationales et locales, l’AKP.
ou internationale (10). Et cet infléchissement a été confirmé à
Pas de place pour les municipalités dans la nouvelle
l’occasion de la redéfinition de ce système en mai 2012.
gouvernance énergétique ?
Parallèlement à ces incitations à l’investissement dans de nou-
Les derniers textes de loi sur la décentralisation administrative –
velles centrales et de nouvelles infrastructures, l’agenda natio-
loi n°5216 de juillet 2004 sur les municipalités métropolitaines
nal est centré sur la privatisation des installations de production
et loi n°5393 de juillet 2005 sur les municipalités « normales »
existantes comme sur celle de la distribution de l’électricité. La
–, ne font aucune mention spécifique des questions énergé-
privatisation de la distribution du gaz naturel est assurée dans
tiques. L’article 76 de la loi n°5393 n’évoque que de manière
plus de 60 villes. Si des difficultés de financement demeurent
très générale le principe de « développement durable »
pour la distribution de l’électricité dans les plus grands centres
(sürdürülebilir kalkınma) dans la description des domaines de
urbains, comme à Istanbul et Ankara – certainement en raison
sensibilité des Conseils de Ville, nouvelles structures participa-
des sommes en jeu et de la complexité des montages requis –,
tives instituées par ladite loi. Les municipalités n’ont par
le processus de privatisation a été rapide et fait émerger de nou-
exemple aucun droit de regard et de contrôle sur les activités
veaux acteurs dans le secteur énergétique.
industrielles présentes sur leur territoire de compétence. Elles
En effet une première esquisse de sociographie des acteurs n’ont même pas connaissance de la nature exacte de ces acti-
du marché de l’énergie en pleine expansion fait apparaître, vités…

Dossier 71
Flux n° 93/94 Juillet - Décembre 2013 Note de recherche

De même, les lois qui instituent la nouvelle gouvernance ment au moment de la création du nouveau ministère.
énergétique de la Turquie, ne mentionnent pas les pouvoirs Parallèlement, le ministère de l’Énergie et des Ressources
locaux. Rien par exemple dans la loi n°5346 sur les énergies Naturelles dispose de compétences propres dans ce système,
renouvelables (votée en mai 2005), ni même dans ses décrets notamment à travers sa Direction Générale des Énergies
d’application. Rien dans la loi n°5627 sur « l’efficacité énergé- Renouvelables dont l’approche reste sectorielle.
tique » adoptée en avril 2007, si ce n’est dans un de ses décrets
Outre le Conseil de Régulation et les deux ministères direc-
d’application concernant les principes à respecter pour
tement impliqués, la gouvernance énergétique est assurée par
accroître l’efficacité énergétique dans les transports (12). Rien
toute une série d’acteurs privés ou semi-privés et de relais
non plus dans la feuille de route intitulée « Marché de l’énergie
d’agences internationales. Ce qui frappe à l’échelle des munici-
électrique et stratégie d’approvisionnement » datée de 2009, ni
palités, c’est la multiplication des sociétés de droit privé – spé-
dans la feuille encore plus récente « Stratégie pour l’efficacité
cialisées dans l’efficacité énergétique ou les énergies renouve-
énergétique » élaborée en 2012 par la Direction Générale des
lables – créées récemment par les municipalités elles-mêmes
Énergies Renouvelables – YEGM (13) – du ministère de l’Éner-
dans un continuum privé-public. Comme si la prise en charge
gie et des Ressources Naturelles (ETKB). Dans ce dernier docu-
de ces nouveaux défis relevait seulement de nouvelles compé-
ment, il est seulement brièvement fait allusion aux plans « trans-
tences techniques – extérieures au périmètre « traditionnel » de
port » des municipalités métropolitaines. Seule la recomman-
compétence des municipalités – et devait faire l’objet de
dation numéro 7 de ce document de référence invite à une
concessions ou d’outsourcing.
meilleure coordination entre les acteurs du système de la gou-
vernance énergétique au sein duquel les pouvoirs locaux n’ont Quoi qu’il en soit, ce système encore instable et peu lisible

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pas une place centrale. Enfin, on ne relève aucune référence se caractérise par un manque de coordination entre les diffé-
spécifique aux pouvoirs locaux dans le « Plan stratégique et rentes composantes, par des effets de concurrence nuisibles à
d’action de développement urbain intégré 2010-2023 » (ou l’efficacité générale, comme par une dominance de l’approche
Kentges) produit par le Haut Conseil pour la Planification, orga- sectorielle et verticale au détriment de l’approche transversale
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nisme clé dans la programmation des grands investissements et territoriale. De plus, on peut remarquer un manque de conti-
publics et la définition des domaines de priorités de ceux-ci. nuité institutionnelle dans le temps comme dans l’espace,
caractérisé par la suppression de certains acteurs et la multipli-
COMMENT DÉCRIRE LE SCHÉMA DE GOUVERNANCE cation d’autres (sachant que la création de nouveaux acteurs ne
ÉNERGÉTIQUE NOUVELLEMENT REDÉFINI ? s’accompagne pas toujours de l’effacement des acteurs qui
pouvaient préexister sur des compétences en partie identiques
Une gouvernance étatique fondée sur le principe de à celles des nouveaux). Les vides institutionnels demeurent
privatisation du marché énergétique dans des angles morts du système. À ce niveau, deux mythes du
Dans ce schéma, le Conseil de Régulation du Marché Énergé- discours officiel sur l’action publique peuvent être évoqués : le
tique (EPDK), mis en place en 2001, joue un rôle clé (14). La mythe de la décentralisation – le rôle des municipalités ou
centralité de cette institution dont l’objectif premier est de d’autres administrations territoriales dans le dispositif de gestion
« libérer » les marchés énergétiques, tant en ce qui concerne la de la nouvelle politique énergétique est négligeable –, et le
production que la distribution, est révélatrice des priorités – mythe de la participation de la société civile (16). Quand la
d’abord nationales et budgétaires – qui régissent la gouvernan- question de la transition énergétique est réduite à des solutions
ce énergétique. Par ailleurs, la gouvernance au niveau local techniques, elle est dépolitisée et retirée du champ du débat
s’est complexifiée avec l’apparition d’un nouveau ministère en public. Et en ce qui concerne la décentralisation, le processus
juillet 2011, le « ministère de l’Environnement et de souvent officiellement évoqué comme effectif semble entrer en
l’Urbanisme ». Ce ministère s’est vu confier le contrôle des nou- contradiction avec la recentralisation de la politique urbaine (et
velles dispositions sur les bâtiments énergétiques – après l’édic- de la politique du logement en particulier) qui s’accuse depuis
tion en décembre 2008 du « Règlement sur la performance la fin des années 2000, ainsi qu’à la suite des interventions fré-
énergétique dans les bâtiments (15) » –, jusqu’alors aux mains quentes du Premier ministre. Et la tendance actuelle à la margi-
du ministère des Travaux publics, dissout purement et simple- nalisation des chambres professionnelles (17), à l’instar des

72 Dossier
Pérouse - Gouvernance énergétique dans les villes turques

chambres des Ingénieurs en environnement, signifie un efface- incombe de faire en sorte que tous les bâtiments déjà
ment des contrepoids les plus légitimes et informés dans le sys- construits en soient dotés d’ici 2017. Compte tenu du
tème de la gouvernance énergétique. nombre de logements construits chaque année (911 000
logements ont été autorisés à la construction en 2010,
En conséquence, contrairement à la vision de la transition
contre 597 000 en 2006) (20), du nombre réduit des per-
énergétique prônée par les institutions internationales qui place
sonnes compétentes pour opérer ce type de contrôle au sein
au centre de celle-ci les acteurs locaux, le processus en cours
des municipalités et de la pratique encore courante de la
en Turquie semble tenir ces derniers dans une position secon-
construction non déclarée, il est permis de douter de l’ap-
daire, voire auxiliaire. Une des revendications de certaines pla-
plicabilité de cette décision à l’horizon fixé ;
teformes citoyennes pour les élections locales de mars 2014
consiste précisément à conférer un rôle actif aux citoyens à – diffusion de la méthanisation des déchets solides orga-
l’échelle locale, en en faisant les coacteurs de la politique éner- niques pour la génération d’électricité ; ce créneau fait par-
gétique refondée (18). tie des « conquêtes » de certaines municipalités métropoli-
taines, développées dans les interstices des politiques natio-
Des missions secondaires pour les nales. Son développement requiert la convergence d’une
administrations locales ? sensibilité locale avec des initiatives privées et/ou interna-
Dans ce cadre, le rôle dévolu aux pouvoirs publics locaux, pris tionales (notamment européennes). Bursa (21) et Izmit sont
entre les injonctions du centre et le foisonnement des acteurs des exemples souvent cités ;
privés, peut sembler assez résiduel. Leur capacité à saisir les
– aide, pour l’instant non prévue par la loi et non territoria-
« opportunités locales de la transition énergétique » – notam-

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lisée, aux initiatives individuelles pour la production d’élec-
ment en matière d’autosuffisance pour la génération d’électrici-
tricité par l’éolien ou le solaire ;
té –, en deçà des grands dispositifs nationaux ou internationaux,
demeure de ce fait encore réduite. Néanmoins, quelques cré- – poursuite du passage au gaz naturel pour le chauffage et
neaux – relictuels ou conquis – peuvent être indiqués : la cuisine. Ce mouvement est inégalement avancé : des
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inégalités sociales se font jour cependant. Même si le réseau


– sensibilisation des populations aux questions énergé-
existe – les villes turques tendent de plus en plus à être des-
tiques, conscientisation des consommateurs ;
servies par le réseau national qui s’étoffe –, compte tenu du
– définition d’un agenda local « Lutte contre le réchauffe- coût du gaz naturel, une partie importante de la population
ment climatique » ; ainsi la mairie métropolitaine de Bursa, urbaine n’a pas les moyens de se chauffer au gaz (voir Arik
agglomération industrielle au sud de la région de Marmara, 2013, publié dans le présent numéro de Flux) (22);
s’est-elle positionnée comme pionnière dans la lutte contre
– lutte contre la consommation illégale d’électricité, qui a
les rejets à effet de serre initiée fin 2011 par le ministère de
des incidences sur les coûts.
l’Environnement et de l’Urbanisme (19) ;
Tous ces possibles sont loin d’être mis en acte et inscrits
– promotion des modes de transport « énergétiquement effi-
dans les agendas locaux pour l’instant. Leur appropriation reste
cients », à l’instar du tramway de Bursa (lancé en octobre
très partielle.
2013) ou de celui de Kayseri ;

– suivi du dossier des bâtiments à bonne efficacité énergé- Émergence de nouveaux réseaux d’acteurs locaux ?
tique, conformément au règlement de juin 2008 évoqué Parallèlement, la redéfinition en cours de la gouvernance éner-
plus haut. En vertu de ce texte, tous les nouveaux bâtiments gétique semble donner une visibilité à des réseaux d’acteurs
construits à partir du 1er janvier 2011 devaient répondre locaux, comme l’Union des Municipalités de Turquie (TBB) qui
aux nouvelles normes (et être dotés d’une « Carte d’Identité est officiellement impliquée dans le « Conseil de coordination
Énergétique »). Il incombe aux municipalités de ne délivrer pour l’efficacité énergétique » institué en mai 2007. La présen-
des permis de construire qu’à la condition que cette carte ce de cette Union (23) dans le Conseil relève plus d’une gou-
d’identité soit produite au préalable. Par ailleurs, il leur vernance du haut vers le bas que l’inverse. En d’autres termes,

Dossier 73
Flux n° 93/94 Juillet - Décembre 2013 Note de recherche

elle ne s’explique que par une volonté du centre de faire passer de Seferihisar – 30 000 habitants – dans la région métropolitai-
des mots d’ordre vers la base par l’intermédiaire de cette struc- ne d’Izmir (région égéenne) peut être citée en exemple à cet
ture très liée au Parti de la Justice et du Développement (AKP). égard. Membre du réseau international Cittaslow, première
ville de Turquie à avoir été labellisée de la sorte (28), elle a
D’autres réseaux peuvent être cités : l’Union des
construit son identité sur ses politiques énergétiques alterna-
Municipalités de la mer de Marmara (MBB, créée en 1975), très
tives, notamment en matière de transport (transport léger intra-
versée dans la formation et la sensibilisation du personnel
urbain à énergie solaire, tramway à énergies alternatives, bio-
municipal local sur les questions de transition énergétique,
gaz, formation des citoyens/administrés sur les questions d’éco-
Turkish Healthy Cities Association (24) ou Union of Geothermal
nomie énergétique et d’énergies alternatives…). Dans un autre
Municipalities (25). La MBB – au sein de laquelle la municipa-
registre et contexte, la ville d’Izmit (à l’est d’Istanbul), par le
lité métropolitaine d’Istanbul pèse, sans pour autant tout contrô-
biais d’une société privée du nom d’IZAYDAŞ, s’efforce de sys-
ler – a créé en 2006, dans le cadre d’un accord avec le minis-
tématiser la génération d’électricité à partir des déchets solides.
tère de l’Intérieur turc et avec le soutien du gouvernement alle-
Cette société établie en 1996 – et dont les missions ont évolué
mand, un « Centre pour la Gestion Environnementale » dont
dans le temps – a été depuis la fin des années 2000 le vecteur
l’un des axes est explicitement l’Energy Management.
d’une nouvelle gouvernance locale des déchets. Elle vend
De leur côté, les zones industrielles – fin avril 2013, on en même hors du territoire municipal une partie de l’électricité
comptait 276 dans tout le pays – tentent de développer locale- produite (29).
ment, et en réseau, à travers leur association dénommée OSBER
Enfin, Gaziantep, agglomération de plus d’un million d’ha-
(26), leur propre politique de transition énergétique. C’est aussi
bitants dans le sud-est du pays, s’est distinguée en tant que

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un moyen pour elles de négocier un prix de l’électricité plus
« pionnière du plan climat local en Turquie », à la suite du lan-
avantageux et de remédier aux préjudiciables coupures dont
cement d’un programme pilote en collaboration avec l’Agence
elles ont encore à souffrir. Économie d’énergie et recours aux
Française de Développement (AFD) (30). Un plan de transport
panneaux photovoltaïques (comme déjà dans plusieurs zones
conforme aux objectifs fixés de réduction d’émissions y est en
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industrielles du sud est du pays) font désormais partie des prio-


cours d’élaboration. Le fort ensoleillement dont bénéficie la
rités.
région de Gaziantep explique en outre l’investissement récent,
privé, dans l’énergie solaire, par les particuliers comme par les
Des initiatives locales qui échappent au cadre fixé
nationalement entrepreneurs (31). Ailleurs, des initiatives ponctuelles sont
prises, qui ne relèvent pour l’instant que de l’expérimentation à
En dépit du cadre contraignant et de la faible marge de
valeur pédagogique (32).
manœuvre laissée aux pouvoirs locaux, des initiatives sont
prises à la base qui mériteraient sans doute d’être davantage
CONCLUSION
prises en compte par les concepteurs des politiques énergé-
tiques nationales. L’actuelle mobilisation sur le dossier énergétique en Turquie
tend à imposer comme priorité nationale l’objectif de l’indé-
En premier lieu, on note une volonté d’utiliser davantage les
pendance et de la sécurité énergétiques et laisse pour l’instant
ressources énergétiques locales, avec des programmes et des
peu de place à l’objectif d’une transition énergétique pilotée ou
infrastructures modestes, en deçà des instructions et agendas
même relayée par les acteurs locaux. De même, les dimensions
nationaux aveugles aux qualités et particularités locales. C’est le
territoriales et sociales du dossier paraissent négligées. La lutte
cas dans la région égéenne avec les ressources éoliennes (27),
contre l’étalement urbain – manifeste dans toutes les agglomé-
avec les ressources solaires dans d’autres régions ou avec les
rations turques – par exemple, n’est pas à l’agenda, pas plus que
ressources géothermiques.
la protection de la biodiversité. En outre, la tendance observée
En outre, le recours aux énergies renouvelables et le souci depuis une dizaine d’années à la recentralisation des politiques
d’une gestion urbaine respectueuse de l’environnement sont urbaines – au nom de l’urgence sismique (33) – semble réduire
devenus des arguments pour le tourisme local, et même des la marge de manœuvre des acteurs locaux, sur ce chapitre
atouts pour un marketing territorial alternatif. La municipalité comme sur d’autres. Les lenteurs dans le processus de décen-

74 Dossier
Pérouse - Gouvernance énergétique dans les villes turques

tralisation administrative et la faible marge de manœuvre lais- fixé d’objectif national précis en matière de réduction des émis-
sée aux pouvoirs locaux entravent visiblement les initiatives sions des gaz à effets de serre pour 2020 – joue contre la poli-
locales dans le secteur énergétique et on ne peut donc pas par- tique environnementale. Et s’il existe des pratiques locales inno-
ler de nouvelle gouvernance énergétique locale. De plus, l’ap- vatrices, celles-ci demeurent assez invisibles au niveau national
propriation au niveau local par les citoyens de ce nouvel agen- – surtout si elles sont le fait de municipalités gérées par un autre
da demeure très réduite et ponctuelle, à l’exception de parti que le parti qui contrôle le pouvoir central – et comme en
quelques associations et fondations et au sein des milieux porte-à-faux par rapport aux cadres et aux attendus de la poli-
sociaux favorisés (dotés de capitaux scolaires et culturels qui les tique énergétique nationale.
rendent plus réceptifs à ces mots d’ordre).
Auteur d’une thèse sur l’aménagement d’Ankara comme nouvelle
D’une certaine manière, on peut même dire que la poli- capitale, diplômé de l’INALCO, Jean-François Pérouse est MCF-HDR
de géographie à l’Université Toulouse II-Le Mirail, en détachement
tique énergétique telle qu’elle a été initiée dans les années 2000 auprès de l’Institut Français d’Études Anatoliennes (IFEA, Istanbul)
en Turquie – qui reste le seul pays de l’OCDE qui ne s’est pas jeanfrancoisperouse@gmail.com

NOTES
1) United Nations Framework Convention on Climate Human Settlements 2011, United Nations Human Settlements
Change. Programme, New York; World Bank, 2010, Cities and climate
2) L’engagement souscrit alors n’a été effectif qu’à partir de change: responding to an urgent agenda, Knowledge Paper
2012. n°10, Urban Development Series, World Bank, Washington DC.

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3) Les investissements dans le secteur énergétique sont 7) L’augmentation des prix est clairement perceptible quand
devenus prioritaires dans la politique d’aide publique aux on suit le coût total des importations énergétiques qui, de 33,8
investissements privés (teşvik) telle que reformulée en mai milliards de dollars en 2007, atteint 60,1 milliards en 2012.
2012. Déjà, entre janvier 2010 et janvier 2011, le montant des Voir : Dünya, 6 mai 2013, p. 4.
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aides à l’investissement dans le secteur énergétique avait aug- 8) En valeurs absolues, la consommation nette d’électricité
menté de 410% ! Voir : Dünya, 21 mars 2011, p. 2. passe de 18 933 GWh en 1978 à 186 099 GWh en 2011 (et la
4) Pour un cadrage général, voir le rapport publié par la puissance installée, dans les mêmes dates, passe de 4,6 GWh à
Heinrich Böll Stiftung : Türkiye’de Enerji Verimliliği Durumu ve 52,9 GWh). À noter que les années 2000, avec la chute de l’in-
Yerel Yönetimlerinin Rolü [Situation de l’Efficacité Énergétique flation et celle, corrélative, des taux du crédit à la consomma-
en Turquie et Rôle des Pouvoirs Locaux], 2010, [En ligne] URL : tion, les achats d’appareils électroménagers et électroniques ont
http://www.e-efficiency.org/tl_files/docs/HBSD-EVraporu.pdf enregistré une très forte augmentation. Voir le rapport sectoriel
(consulté le 10 juin 2013). Voir aussi, en français, Arik E., « Tour [en ligne] :
d’horizon de l’actualité énergétique de la Turquie 2012-2013 », http://www.invest.gov.tr/tr-TR/infocenter/publications/
IFEA-Dipnot, posté le 7 mai 2013, [En ligne] Documents/BEYAZ.ESYA.ELEKTRONIK.SEKTORU.PDF
URL : http://dipnot.hypotheses.org/229 (consulté le 22 janvier (consulté le 22 janvier 2014)
2014) 9) Voir par exemple le cas de l’Argentine ou de l’Afrique du
5) Pour une présentation des enjeux stanbouliotes, on se Sud, traités dans le présent dossier de Flux : Prévôt-Schapira M.-
reportera à l’article d’Elvan Arik 2013, « Chronique d’une tran- F., Velut S., 2013, « Buenos Aires : l’introuvable transition éner-
sition énergétique en tension : l’universalisation inachevée du gétique d’une métropole fragmentée », Flux, 93-94 (juillet-
réseau de gaz naturel à Istanbul », publié dans le présent numé- décembre), pp. 19-30.
ro de Flux, 93-94 (juillet-décembre), pp. 55-69. Dubresson A., 2013, « À propos d’une initiative municipale
6) Voir notamment : IEA, 2009, Cities, Towns and verte au Cap (Afrique du Sud) : les leçons du Solar Water Heater
Renewable Energy: Yes in my front yard, Paris, IEA/OECD; Advanced Programme », Flux, 93-94 (juillet-décembre), pp. 34-
Kamal-Chaoui L., Robert A., 2010, Les villes et la croissance 55.
verte. Document de synthèse destiné à la 3e réunion annuelle 10) « Des investissements arabes d’un montant de 10 mil-
de l’OCDE des maires et des ministres pour le développement liards de dollars dans l’énergie », Dünya, 14 mai 2013, p. 2.
urbain, Paris, OCDE/C40/Club de Madrid; UN-HABITAT, 2011, 11) On peut se référer ici à : Buğra A., Savaşkan O., 2012,
Cities and climate change: policy directions. Global Report on “Politics and Class : The Turkish business environment in the

Dossier 75
Flux n° 93/94 Juillet - Décembre 2013 Note de recherche

neoliberal Age”, New Perspectives on Turkey, 2012, n°46, pp. ci est sans aucun doute celui où la dimension locale est la plus
27-63. Pour la critique de l’impératif de participation, compo- présente.
sante de l’idéologie de la nouvelle gouvernance, voir : 20) Selon le Rapport sur le secteur turc de la construction-
Bayramoğlu S., Zihniyeti Y., Türkiye’de Üst Kurullar ve Siyasal 2012, Istanbul, YEM, 2013, p. 30.
İktidarın Dönüşümü [La mentalité ‘gouvernance’. Changement 21) Voir : http://www.teknoport.com.tr/2012/05/28/bursada-
dans les institutions supérieures et dans l’exercice du pouvoir kati-atiktan-elektrik-uretimi/ (consulté le 15 janvier 2014).
politique en Turquie], Istanbul : İletişim, 2005. 22) Arik E., 2013, « Chronique d’une transition énergétique
12) Décret n° 26901, publié le 9 juin 2008 au Journal en tension : l’universalisation inachevée du réseau de gaz natu-
Officiel de la République de Turquie. On y note une dizaine rel à Istanbul », Flux, 93-94 (juillet-décembre), pp. 56-69.
d’occurrences du terme « municipalité » relatives à la dimen- 23) Créée en 1945, d’abord sous la forme d’une associa-
sion « énergie » des plans de circulation dont les villes de plus tion, cette union a acquis en août 2002 le statut d’administra-
de 200 000 habitants doivent désormais se doter. tion locale.
13) Qui dispose d’un excellent site Internet : 24) Fondée en 2005 ; voir : http://www.skb.org.tr/ (consulté
http://www.eie.gov.tr/ (Consulté le 10 juin 2013). le 10 juin 2013).
14) La loi fondatrice de toutes les mutations structurelles 25) Créée en 1997 cette union – membre d’un réseau inter-
survenues dans le secteur de l’énergie est la loi n°4628 de 2001 national – facilite les partages d’expériences entre municipalités
dite “Loi sur le marché électrique”. Des modifications de cette dotées de ressources géothermales. Voir :
loi étaient en discussion en 2013. http://www.jkbb.org.tr/ (consulté le 10 juin 2013).
15) “Binalarda Enerji Performansı Yönetmenliği”, règlement 26) Voir son site Internet : http://www.osbder.org/ (consulté
n°27075 publié le 5 décembre 2008 au Journal Officiel de la le 15 janvier 2014).
République de Turquie. Sur les quatorze chapitres de ce règle- 27) Voir : Akova İ., “Development potential of wind energy
ment le mot « municipalité » n’apparaît que quatre fois, et de in Turkey”, EchoGéo [En ligne], 16/2011, mis en ligne le 04

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manière incidente. juillet 2011. URL : http://echogeo.revues.org/12457 (consulté le
16) Pour une analyse critique déjà ancienne de la société 6 octobre 2013)
civile en Turquie, on peut se référer à Karaman M. L., Aras B., 28) Fin 2012, on dénombre au total huit Cittaslow paten-
2000, “The Crisis of Civil society in Turkey”, Journal of tées dans le pays.
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Economic and Social Research, Vol. 2 Issue 2, 2000, pp. 39- 29) Début mai 2013, on compte dans l’ensemble de la
58, [En ligne] Turquie 78 installations de génération d’électricité, en activité
URL : http://jesr.journal.fatih.edu.tr/TheCrisisofCivilSocietyin ou en construction, à partir des déchets solides domestiques. La
Turkey.pdf (consulté le 15 octobre 2013). progression est très forte depuis 2009. Voir : Dünya, 7 mai
17) Le mouvement social initié fin mai 2013 à partir du Parc 2013, p. 17.
de Gezi à Istanbul semble être – entre autres facteurs – une 30) Voir : Anonyme, 2013, « Gaziantep, pionnier du plan
réaction à cette marginalisation croissante d’instances légitimes climat local en Turquie », Revue de la Terre, n°8, pp. 37-39, [En
du débat public, les chambres ayant joué un rôle clé dans la ligne] URL :
coordination de solidarité mise en place pour gérer le mouve- http://www.afd.fr/webdav/shared/PORTAILS/PAYS/TURQUIE/Pr
ment. esse/REVUEdelaTERRE-N8-URBA%20%28en%20fran% C3%A
18) Voir la déclaration « pré-élections » du Conseil de Ville 7ais%29.pdf (consulté le 10 juin 2013).
de Çanakkale – agglomération de l’ouest du pays gérée par le 31) voir : Dünya, 13 décembre 2012, p. 12.
Parti Républicain du Peuple (CHP) –, qui comporte un point 32) Ainsi, depuis la fin de l’année 2011, le maire d’Antalya,
spécifique sur la nécessaire appropriation citoyenne des enjeux grande agglomération du sud qui essaie de jouer la marque
énergétiques. Cependant, ce texte ne fait aucunement référen- « Ville-soleil », roule en voiture (officielle) électrique qui se
ce à la notion de transition. [En ligne] URL : http://www.canak- recharge à une « Station de recharge des véhicules électriques »
kalekentkonseyi.org/dosyalar/CanakkaleKentiSecmenBeyanna récemment mise en place à la « Maison du Soleil » de la muni-
mesi.pdf (consulté le 15 octobre 2013). cipalité, qui abrite aussi un « Centre pour l’enseignement de
19) À travers un « Plan d’action contre le changement cli- l’écologie ».
matique » (IDEP) dont le bureau de conseil Ricardo-AEA est l’un 33) C’est toute la portée de la récente loi sur la « transfor-
des promoteurs. [En ligne] URL : mation des zones urbaines exposées aux risques » (loi n°6306,
http://iklim.cob.gov.tr/iklim/Files/IDEP/%C4%B0DEP_TR.pdf votée le 16 mai 2012) qui donne tout pouvoir au ministère de
(consulté le 15 octobre 2013). Par rapport aux autres grands l’Urbanisme et au Conseil des ministres de définir et de délimi-
textes instituant la nouvelle politique énergétique turque, celui- ter les périmètres à transformer.

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