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WORKBOOK

AURÉLIE VALOGNES

Enseigne comment écrire


votre roman
AURÉLIE VALOGNES / Workbook 2

INTRODUCTION
AURÉLIE VALOGNES / Workbook 3

Introduction

Aurélie Valognes publie son premier roman en juillet 2014, d’abord en auto-édition puis
dans une maison d’édition. Mémé dans les orties se vend à environ 25 000 exemplaires sur
Amazon, 13 000 en grand format et plus d’1 million au format poche. Le livre franchit nos
frontières pour être traduit dans de nombreux pays, notamment en Angleterre, en Italie
et en Allemagne. C’est le début d’une incroyable success story qui fait aujourd’hui d’Auré-
lie Valognes une écrivaine incontournable.

Bibliographie de l’écrivaine :

Mémé dans les orties, 2014, auto-édition puis éditions Michel Lafon

Nos adorables belles-filles, 2016, aux éditions Michel Lafon, renommé En voiture, Simone
lors de sa parution au Livre de Poche en 2017

Minute, Papillon !, 2017, aux éditions Fayard Mazarine

Au petit bonheur la chance, 2018, aux éditions Fayard Mazarine

La Cerise sur le gâteau, 2019, aux éditions Fayard Mazarine

Né sous une bonne étoile, 2020, aux éditions Fayard Mazarine

Le Tourbillon de la vie, 2021, aux éditions Fayard

Ce que la presse et les médias disent d’elle :

“Romancière préférée des Français” (Elle)

“La nouvelle star de l’édition” (RTL)

“5e plus grande vendeuse de romans en France” (Le Petit Journal)

“ Aurélie Valognes s’est imposée comme l’une des romancières françaises les plus popu-
laires.” ( France Inter )

Son dernier opus Le Tourbillon de la vie, éditions Fayard, est sorti en librairie le 31 mars
dernier.
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Leçon #1

RENCONTREZ
AURÉLIE
VALOGNES
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Comme Aurélie Valognes, vous êtes-vous déjà intéressé au pouvoir fou de votre feuille
blanche et de votre crayon ? Seul face à ces outils, vous pouvez créer un monde !

Voici la méthode de l’écrivaine pour y parvenir…

Aurélie Valognes a auto-édité son premier roman. Repérée par une maison d’édition, elle
en a depuis publié 6 autres et vit aujourd’hui de sa passion pour l’écriture.

Pourtant le chemin n’était pas tout tracé puisque n’osant pas suivre son cœur, l’écrivaine
se dirige d’abord vers une école de commerce. Mais 13 années d’un travail qui ne lui cor-
respond qu’en apparence ne suffisent pas à écraser son rêve… Alors, elle se reconnecte à
ce qu’elle veut vraiment, quitte à bousculer son entourage et ses habitudes.

Aurélie Valognes partage avec vous ses conseils d’écrivaine à succès pour que vous aussi,
vous puissiez aller au bout de votre rêve et écrire votre premier roman.
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Leçon #2

L’ÉTAT D’ESPRIT DE
L’ÉCRIVAIN.E
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L’état d’esprit de l’écrivain.e

L’envie d’écrire

Aurélie Valognes fait une distinction entre les bonnes, et les moins bonnes, raisons d’écri-
re.

Parmi les bonnes raisons, l’auteure cite l’envie d’écrire pour soi, sans forcément penser à
de futurs lecteurs. Vient ensuite l’envie d’être lu.

Les moins bonnes raisons regroupent l’envie de parler de soi (il existe déjà beaucoup
d’autofictions, demandez-vous ce que pourrait ajouter la vôtre à la littérature), l’envie
d’être connu, de bénéficier d’une aura particulière, d’être riche, ou encore de changer de
vie.

L’écrivaine conseille de lire pour savoir écrire. Elle affirme « analyser » chacune de ses
lectures, en se demandant par exemple comment l’auteur a fait pour l’intéresser dès le
premier chapitre.

Elle conseille aussi de lire des livres différents, pour s’imprégner au maximum de la diver-
sité existant dans le monde littéraire.

Pour les livres qui la marquent le plus, Aurélie Valognes se crée des sortes de « memento
» : elle note les idées fortes et les belles phrases, celles qui la « font rêver en tant qu’écriv-
aine».

Le meilleur moment pour écrire

Il n’y en a pas ! Il faut seulement le ressentir, comme un besoin vital. Créez votre moment
idéal.

Pour Aurélie Valognes, le “bon” moment est venu après la naissance de son premier fils,
lorsqu’elle a souffert d’un baby blues, et que sa cousine a développé une maladie grave.
Elle s’est alors demandée « Si tout s’arrête demain, ai-je atteint mon rêve ? ». La réponse
est non…

Dans cette même période, elle fait le choix de suivre son mari en Italie, où elle découvre
une émission dans laquelle de jeunes auteurs aspirants pitchent leur livre devant des
libraires et des éditeurs. Décidant de mettre son temps libre à profit, elle s’inscrit à la bib-
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liothèque française de Milan. Au moment de réaliser son inscription, elle dit à l’employée
de la bibliothèque qu’elle est écrivaine. Elle n’a encore jamais écrit la moindre ligne. Ce
moment constitue un véritable déclic pour elle : elle se lance enfin…

Exercice 1
Aurélie Valognes vous invite à vous demander pourquoi vous voulez écrire. Est-
ce un rêve d’enfant? Une nécessité vitale ? Notez vos réponses dans un carnet.

Des moments de doute surviendront forcément. Vous vous poserez des ques-
tions sans avoir de réponses. Vous aurez des difficultés à partager vos interro-
gations avec votre entourage. Et votre voix intérieure vous posera tout un tas
de questions : pour qui tu te prends ? Si tu devais changer de vie, tu l’aurais fait
depuis longtemps ! Ce que tu écris, c’est nul ! »

Exercice 2

Pour contrer cette voix, Aurélie Valognes a pris son carnet et y a noté la phrase
suivante : « Je ne serai jamais écrivaine car ... ». Elle a listé tout ce qui pourrait
l’en empêcher. Faites cet exercice à votre tour !

Sur la page suivante, trouvez des solutions pour chaque point qui vous semble
être un frein. Cela vous aidera à garder votre rêve bien en vue et à le rendre
possible.
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Leçon #3

COMMENT
S’ORGANISER POUR
ALLER AU BOUT DE
SON ROMAN ?
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Comment s’organiser pour aller au bout de son roman?

Le temps de l’action

Afin de vous aider à aller au bout de votre rêve, Aurélie Valognes déconstruit plusieurs
idées reçues :

• Un roman prend du temps : il est vrai que certains textes sont longs à écrire, mais d’au-
tres peuvent naître plus rapidement, dans le temps que vous vous serez impartis. Pour
y parvenir, prenez des décisions et tenez-vous y. C’est autant de temps gagné pour vos
prochains romans.

• Il y a des « vrais » et des « faux » écrivains : à partir du moment où un lecteur paye


pour lire votre roman, vous êtes écrivain. Vous ne serez jamais Flaubert, Victor Hugo ni
Marguerite Duras. Vous serez vous ! N’écoutez pas la petite voix qui vous traîne en arrière.
« Sentez-vous écrivain pour le devenir. »

Trouver du temps

Comment s’assurer que votre temps libre servira à votre rêve ?

Exercice 1

Reprenez votre carnet et notez ce que vous faites de votre temps libre. Mettez
votre rêve au premier plan.

Comme Aurélie Valognes, prenez des congés sans soldes et consacrez votre
temps à votre roman. Ou bien, plus accessible, réservez-vous du temps chaque
week-end, éventuellement en dehors de votre domicile, et travaillez.

Demandez de l’aide à vos proches (par exemple pour garder les enfants).

Créez-vous des bulles : allez travailler dans des cafés, déconnectez votre ordi-
nateur d’Internet, mettez votre téléphone en mode avion, …
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La routine d’écriture

Aurélie Valognes distingue 3 étapes :

• La réflexion : armée de son carnet, elle y note son pitch, les rebondissements, les fiches
personnages, …

• Le plan : l’écrivaine conçoit le squelette de son roman, environ 150 pages qu’elle étoffera.

• Le retravail : indispensable pour créer le roman dont vous rêvez et trouver le ton juste.

L’auteure conseille ensuite de vous créer des sous-objectifs, grâce à un plan d’action. Elle
partage le sien avec vous ! Vous le trouverez dans les ressources.

Exercice 2

Notez dans votre carnet « Mon objectif est d’écrire mon roman ». Donnez-vous
une date butoir. Saucissonnez votre rêve en plusieurs objectifs en vous aidant
du plan d’action préparé par Aurélie Valognes.
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Leçon #4

COMMENT
TROUVER SON IDÉE
ET SE LANCER ?
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Comment trouver son idée et se lancer ?

Définir votre univers

C’est la phase préférée de votre intervenante ! A votre tour de créer un monde imaginaire,
des personnages que vous aimeriez rencontrer dans la vraie vie, et même de les faire
mourir si cela est nécessaire !

Peut-être qu’à l’instar d’Aurélie Valognes, vous aussi vous aurez la surprise, un jour, de
vous attacher si fort à vos personnages que vous ne serez pas prêt à écrire le mot « fin ».
Vous n’êtes pas à l’abri d’un ultime rebondissement !

Comment trouver l’inspiration ?

• Vous allez d’abord identifier votre terrain de jeu, en gardant à l’esprit qu’on est bon que
dans ce que l’on connaît. Pour qu’un livre sonne juste, partez de ce que vous avez pu ob-
server. Le point de départ peut être personnel, libre à vous d’inventer le reste. C’est ce
qu’a fait notre écrivaine en s’inspirant de l’histoire de son père, et en la réinventant pour
donner vie à une fiction.

Documentez votre univers avec des podcasts, des interviews, posez des questions à vos
proches, … Plus l’univers est crédible, plus vous captiverez vos lecteurs. Débordez de
créativité !

• Ecrivez le roman que vous avez envie de lire. Recréez le monde tel que vous aimeriez
qu’il soit. C’est ce qu’a fait Aurélie Valognes avec Mémé dans les orties : elle cherchait à lire
une comédie et ne la trouvant pas, elle l’a écrite.

• Ecrivez chaque livre comme si c’était votre dernier, en vous demandant « qu’est-ce que
je laisse ? » Laissez derrière vous quelque chose dont vous pourrez être fier.

• Restez authentique : écrivez sur un thème qui vous touche, pas sur un thème à la mode.
Offrez au monde le livre que vous seul pouvez écrire.

Puisez votre inspiration partout : dans les cafés, quand vous quittez un lieu, dans un pod-
cast, … Notez toutes les « bonnes » phrases que vous entendez.

N’hésitez pas à vous déplacer sur les lieux de votre histoire et à noter tout ce que captent
vos sens : les odeurs, les bruits, les tics de langage, … Tous ces détails activeront les sou-
venirs propres à vos lecteurs.
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Si vous interviewez des gens, préparez quelques questions mais restez ouverts à l’im-
prévu. Remarquez leurs tics, leurs attitudes, etc. C’est ce qui fera que votre roman paraîtra
vrai.

Exercice 1

Notez dans votre carnet les livres qui ont offert au monde un univers qui n’ex-
istait pas, les livres révolutionnaires. Puis notez ce qui vous a impressionné.

Qu’est-ce qu’une bonne idée ?

• Une idée que vous sentez dans vos tripes ;

• Une idée qui vous hante, qui s’impose, qui revient chaque fois que vous pen-
sez à votre texte.

Même si vous avez l’impression que tout a déjà été écrit, que votre idée n’a rien
d’original, dites-vous que votre histoire, avec votre angle, a besoin de vous pour
exister. Vous écrivez pour être entendu, alors qu’avez-vous à nous dire 😉 ?

Écrivez un livre original : le lecteur a envie de sortir de ses tracas, de voyager,


d’apprendre… N’oubliez pas non plus votre plaisir d’écrire !

Exercice 2
Reprenez votre carnet et notez toutes les idées qui vous viennent. Prenez une
page pour chaque idée, et étirez-la : qu’est-ce qui pourrait arriver si votre per-
sonnage faisait telle chose? Qu’est-ce qui pourrait être le pire ou le mieux pour
lui ?

Réalisez aussi un mindmapping : notez une idée principale et toutes celles


qu’elle fait germer ensuite. Reliez les idées entre elles par des traits.

A la fin de la journée, entourez celle qui vous semble la plus originale, la plus
inspirante.

A vous de jouer !
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Leçon #5

LE CHOIX DU
HÉROS ET DES
PERSONNAGES
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Le choix du héros et des personnages

Comment choisir son héros et ses personnages ?

On retient un roman pour ses personnages, parce qu’on les croit humains et vivants. «
Vous avez le pouvoir de créer des personnages tellement forts, tellement humains qu’ils
laissent une trace très longue chez le lecteur. »

Le héros sera le personnage principal. Mais tous les autres personnages doivent être
aussi bien travaillés que le protagoniste, ils doivent eux aussi évoluer au fil de l’histoire.

Créez une fiche par personnage.

Votre héros + fiche personnage

• Commencez par trouver un nom à votre personnage. C’est un élément évocateur qui
donne de la chair et de l’émotion à votre héros.

• Donnez-lui ensuite un désir. Les premières pages doivent apprendre au lecteur ce qu’at-
tend votre personnage. A la fin, le personnage peut accéder à son désir, ou à un désir
proche de ce qu’il voulait. Son désir peut aussi se transformer au cours du roman. Tout
comme votre personnage.

• Troisièmement : trouvez un besoin psychologique. Mettez votre personnage dans une


situation qui l’empêche d’accéder à son désir, et voyez comment il réagit. Par exemple,
le personnage du premier roman d’Aurélie Valognes, Ferdinand, aspire à être tranquille.
Devant un stress, il devient agressif, il embête sa voisine, …

• Créez un passé à votre personnage, pour savoir pourquoi il se comporte ainsi.

• Élaborer une psychologie pour votre personnage : donnez-lui des faiblesses, des failles,
des paradoxes, c’est ce qui rend les « vrais gens » attachants. Demandez-vous ce qu’il
aime faire et ce qu’il n’aime pas. Imaginez des obstacles internes : un défaut ou un toc qui
revient, et des obstacles externes : une maladie, le temps qui passe, … C’est ce qui permet
au lecteur de penser à quelqu’un qui existe vraiment, et de « coller » son propre univers
au vôtre. Faites souffrir votre héros, pour donner envie à vos lecteurs de savoir ce qui se
passe et d’aller au bout de votre livre.
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• Ajoutez de la chair : sa famille, son animal domestique, son métier, où il habite, ses
marques préférées, sa couleur de cheveux… Notez tout ceci dans votre carnet sur une ou
plusieurs pages.

Vos personnages secondaires

Les autres personnages de votre histoire doivent avoir d’autres désirs que ceux du per-
sonnage principal ; mettez-les en opposition. Dans l’exemple d’Aurélie Valognes, son petit
Gustave veut réussir à l’école, quand sa grande sœur veut être la première de sa classe.

Chaque personnage doit imposer sa propre identité. Imaginez comment vos personnages
réagiraient face à telle ou telle situation. Créez une voix bien spécifique à chaque person-
nage en fonction de leur psychologie.

Ne créez pas trop de personnages : huit maximum, pour les faire vivre au mieux. Veillez
aussi à ce que les prénoms ne soient pas trop similaires.

Pour vous aider, voici un exemple de fiche personnage créée par l’écrivaine.

1/ Choix d’un prénom pour le personnage :

Ferdinand

2/ Personnage intriguant car on ne sait pas grand-chose de son passé ; de ce qui est arrivé

à sa femme ; de ses occupations journalières.

3/ Personnage surprenant car il fait des choses que l’on aimerait tous faire mais que la

bienséance/la morale nous empêche de faire.

4/ Qui est Ferdinand :


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N’aime pas :

Les voisins, les gens, sa famille (n’y tient pas), surtout son ex-femme

Les déménagements, les changements

Les médecins, sont incapables de trouver ce qu’il a, hypocondriaque

Les postiers, le courrier

Les enfants

Les plantes vertes, jardin, désherbe tout = Attila

Les chats

Aime :

Sa chienne

Qu’on le laisse tranquille

Ses habitudes

Gourmand (aime les pâtes de fruit), Un petit verre de porto

Rester chez lui, derrière l’œilleton à regarder les voisins

Sa place de parking

Lire des histoires de Pierre Bellemare (vide-ordure aux yeux noirs) + l’écouter à la radio

Claire Chazal : « une belle femme »

Sa maison :

8 rue Bonaparte, 1ère étage, Gauche, 2 voisins par palier, escalier au milieu (Béatrice en

face, Juliette au dessus)

Grand appartement, 3 chambres, 1 balcon dans sa chambre

Patins, naphtaline, œilleton, sent le renfermé

Vide : très peu de meuble


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Sale : sol colle, table colle aussi, essaie d’éviter la poussière (donc range tout), n’utilise pas

les ustensiles de cuisine qui sont chiants à laver, les meubles sont sous protection plas-
tique

N’utilise jamais d’eau chaude : fait chauffer son eau sur les plaques (pour se laver et pour
la vaisselle) => les concierges passent chez lui pour vérifier pourquoi pas d’eau chaude

consommée (tout fonctionne donc comme il faut, il s’agit d’une (non) utilisation

extraordinaire)

A plein d’affaires neuves sous emballage qu’ils n’utilisent pas alors qu’il devrait : porte-
feuille

complètement pourri, alors que 2 de réserve

Pendule en plastique dans la cuisine, formica, miroir barbier accroché à l’espagnolette de


la salle de bain

Papiers peints fleurs, orange et marron

2 TV

Se rase avec une vieille lame de rasoir

Les volets fermés,

Frigo vide, quelques conserves dans les placards

Thermomètre dans chaque pièce

Un mètre mesureur, baromètre ?

1 photo d’une montagne, pas de photo de gens

Téléphone fixe beige, avec fil, qui est si sale qu’il tient tout seul (pas de répondeur, pas de

portable), a un minitel dans un placard, pas internet

Bidet dans la salle de bain, se lave avec un gant de toilette

Ses habits :

Trop grands, un peu crados, plutôt négligés, pas classes


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Kway, baskets, jogging

Son physique :

Grand

Yeux bleus azur, vides, fixes, froids

Blond blanc

Imposant, impressionnant par la carrure, épaules larges

Se coiffe, se met de l’autobronzant (ça fait des plaques oranges), se trouve séduisant, croit

que toutes les mémés sont amoureuses de lui

Sa famille :

Avait une ex-femme, mais est morte (l’avait quitté pour un autre sont morts tous les 2)

A une fille, Marion, >40ans

A un petit-fils, Alexandre

Ses expressions types :

J’y tiens pas plus que ça

Remarques négatives (maison = prison ; ventre = enceinte ?)

Donne des surnoms à tout le monde (Mme « je sais tout »)

Ses activités :

Lit histoires policières, journal de gauche (canard enchaîné)

Écoute la radio (émission de Pierre Bellemare)

Ecoute les vieilles chansons avec son tourne-disque (La tactique du gendarme, Le travail

c’est la santé)
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Cuisine toujours les mêmes plats

Va faire ses courses en même temps que tout le monde et se plaint

N’a pas de carte bleue, retire en cash

Ne dort pas bien la nuit, a fini à 3h30 du mat

Décroche le téléphone pour ne pas être dérangé (alors que personne ne l’appelle de
toutes façons

Ne voyage jamais, n’est jamais sorti de France

5/ Lui donner une raison d’agir intéressante et crédible, lui trouver un motif d’action

Définir un paradoxe du personnage, contre l’opinion courante :

petit vieux méchant (et non pas inoffensif) ; petit vieux pas très famille, pas très ami, dé-
teste

les enfants et les vieux ; quelqu’un qui ne veut plus vivre et qui a la chance d’être en pleine

forme ; un solitaire qui a besoin d’une cour à embêter ; n’aime que son chien

Justifier le paradoxe : on l’a toujours rejeté et quitté, donc préfère rejeter en premier

; n’aime

Donner une raison d’agir : il veut être tranquille, et il est prêt à tout, même à mourir s’il le
faut ; il veut que rien ne change, donc il va faire semblant de changer

6/ Créer des situations conflictuelles qui l’empêchent d’atteindre son but :

Obstacles internes : je ne peux pas changer à mon âge, ça ne sert à rien d’apprendre ;
moralement, je n’ai pas envie de changer, je veux mourir, je ne sais pas être gentil, je ne
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sais pas dire merci, je n’ai besoin de personne, je veux être tranquille, je ne sers à rien et
ça me va bien : qu’on ne me demande pas de service

Obstacles externes : la personne pour le surveiller est son ennemi juré ; la 1ere inspection
est avancée ; la vieille meurt et on l’accuse ; il n’arrive pas à joindre sa fille au téléphone ;
le flic est son ex-beau-fils et ils se détestent ; le commissaire a une dent contre lui ; il fait
tout ce qu’il faut pour éviter la maison de retraite mais les règles du jeu changent : Marion
veut qu’il habite avec elle et quitte la résidence ; Il n’a plus envie de partir car 2 amies ; il
finit par accepter ; Tony l’appelle, le nouveau mec de son ancienne femme : Marion est à
l’hôpital avec Alexandre, le petit ne va pas bien ;

Ferdinand fait ses valises ; Eric passe chez lui et lui annonce qu’ils reviennent en France,
vivre chez lui ; pour suivre le traitement contre le cancer, Marion préfère être

chez elle, avec ses proches ; Il n’est plus du tout tranquille ; Pas de bonnes relations avec
voisins ; ni avec sa fille/petit-fils ; rejette la société moderne ; isolement avec

son chien ; nouvelle menace de maison de retraite ; suicide raté et effrayant; nouveaux
voisins déstabilisateurs ; est hypocondriaque et commence à oublier des choses

7/ Doit évoluer durablement / plein de première fois :

Doit demander de l’aide pour le ménage donc parle à sa voisine pour la première fois ;

Doit faire rentrer chez lui quelqu’un, la vieille dinde ;

doit accepter de l’aide ; va avoir un peu envie de vivre ;

va apprécier la compagnie de la petite fille et de la voisine ;

va devoir se servir d’une tablette ;

va apprendre des nouvelles choses (gestes qui sauvent) ;

va apprendre à s’inquiéter pour quelqu’un d’autre que lui ;

va se rendre compte que la vie défile et qu’il doit en profiter pour passer du temps avec
ceux qu’il aime ; ne veut plus mourir;

veut vivre pour passer du temps avec ses proches ;


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va voir un film récent

Va devoir redéfinir sa représentation du monde

Surmonter ses difficultés

Mais va se rendre compte que le plus important pour lui n’est pas ne pas d’aller en maison
de retraite

Apprendre à vivre avec les autres/servir à quelque chose/ et pas à côté des autres
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Leçon #6

L’INTRIGUE DE
VOTRE ROMAN
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L’intrigue de votre roman en 6 grandes étapes

L’intrigue désigne tout ce que va entreprendre votre héros pour atteindre son désir, en
dépit de l’adversité. Votre devoir est de créer du suspens, de faire en sorte que votre
lecteur se demande comment votre personnage va se sortir d’une situation inextricable.

Ne mentez pas à vos lecteurs, jouez plutôt avec les fausses pistes.

Et méfiez-vous du hasard, il ne paraît pas toujours crédible.

L’intrigue se divise en 6 grandes étapes :

1• L’état initial : tout va bien pour votre héros ;

2• L’élément déclencheur : une adversité perturbe votre héros et déclenche un stress ;

3• Les péripéties : le ventre de votre histoire !

4• La révélation : votre héros se révèle, il doit prendre une décision : par exemple, la mo-
rale ou l’amour ? Cette décision transforme votre héros ;

5• Un nouvel équilibre : après la crise, votre héros a changé ;

6• La résolution : fermez toutes les portes, apportez tous les éléments de réponse au
lecteur.

Aurélie Valognes vous conseille de présenter rapidement votre héros et son objectif. C’est
la promesse que vous faites au lecteur. Pour accrocher l’intérêt du lecteur, vous pouvez
commencer votre histoire par un flashback : vous promettez au lecteur de retrouver cette
scène plus loin, avec les explications nécessaires à la compréhension de la situation.

Ecrire des péripéties

Pour l’écriture des péripéties, imaginez-les comme des dominos entraînant la chute de la
pièce suivante.

Racontez des événements qui transforment votre héros,entraînent des souffrances. Lais-
sez votre lecteur tirer ses propres conclusions, quitte à ce qu’il se trompe. Montrez les
choses, ne les expliquez pas. Par exemple, si votre personnage est triste, plutôt que de
l’exprimer en une phrase simple: il est triste / il a de la peine, écrivez plutôt qu’il a les yeux
rouges, ou le regard humide, vous pouvez aussi exprimer son ressenti en décrivant des
AURÉLIE VALOGNES / Workbook 26

choses autour de lui: il est entouré de dizaines de mouchoirs, il est prostré sur un canapé,
il regarde les yeux dans le vague par la fenêtre, … Votre lecteur ressentira plus d’empathie.

La fin doit être à la fois surprenante pour le lecteur et logique par rapport à l’évolution
de votre personnage: le lecteur ne doit pas pouvoir l’anticiper, mais de votre côté, vous
devez la créer en fonction d’indices que vous avez disséminés tout au long de votre texte.

Finissez votre roman par la scène la plus belle possible.

La fin doit être surprenante et logique. Finissez par la scène la plus belle possible.

les expliquez pas. Par exemple, si votre personnage est triste, dîtes qu’il a les yeux rouges,
qu’il est entouré de dizaines de mouchoirs, qu’il regarde par la fenêtre, … Votre lecteur
ressentira plus d’empathie.

Exercice 1

En vingt lignes, écrivez votre pitch.

• Dans les 3 premières lignes: parlez de votre héros, de son objectif et de l’élé-
ment déclencheur.

• Enchaînez ensuite avec ce qui va lui arriver: détaillez en quoi consiste la crise et
ce que va devoir faire votre personnage pour atteindre son objectif.

A ce stade, vous avez environ quinze lignes.

• Enfin, sur les 3 ou 5 dernières lignes: En deux-trois lignes, parlez de la fin, du


dénouement et des évolutions de votre personnage.

Assurez-vous maintenant de l’originalité de votre pitch. Si cela ressemble à


quelque chose qui existe déjà, réfléchissez à un moyen de le rendre unique.

Une fois le pitch posé, tenez-vous y ! C’est votre bonne idée de départ, gardez-la.
Vous avez un rêve à réaliser, alors il faut avancer !
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Pour vous aider dans la rédaction de votre pitch, prenez pour exemple celui de l’écrivaine :

Pitch Roman « Mémé dans les orties »

Les français vivent de plus en plus longtemps en bonne santé. Ferdinand est l’un de ces
octogénaires qui pourrait se dire chanceux mais qui ne rêve que d’une chose : en finir. La
vie tient à lui mais lui y a renoncé depuis bien longtemps. La vieillesse, il la vit mal. Ça le tue
à petit feu. Ces journées inlassablement les mêmes, ennuyeuses à mourir, et qui pourtant
défilent sans que l’intervention divine ne mette un point final à toute cette mascarade.

Solitude immense, déchéance du corps, envie de rien, goût pour rien. La seule saveur que
Ferdinand ait trouvée pour tromper l’ennui : être méchant avec tout le monde, histoire
d’être sûr de ne manquer à personne une fois définitivement parti. Si la méchanceté n’ex-
iste pas dans la nature de manière innée, Ferdinand, lui, ( ajouter une virugle après “lui”)
la cultive depuis très si longtemps et qu’elle est devenu plus qu’une seconde nature : un
art de vivre (survivre).

Malheureusement pour Ferdinand, sa santé de fer qui lui garantit une vie de centenaire,
et ses tentatives infructueuses de raccourcir son attente déclenchent les foudres de sa
fille, qui, inquiète, menace de le placer en maison de retraite, si son comportement dan-
gereux et agressif ne change pas radicalement. Ferdinand va devoir apprendre à changer,
et très vite.

Chose ardue sans l’aide de la « vieille chouette » (comprenez sa voisine de palier


nonagénaire, Béatrice) et la « jeune effrontée », Juliette, 8 ans, fraîchement installée au 8
rue Bonaparte, dans l’immeuble qui subit les foudres de Ferdinand depuis des décennies.
AURÉLIE VALOGNES / Workbook 28

Leçon #7

COMMENT CRÉER
L’UNIVERS DE
VOTRE HISTOIRE ?
AURÉLIE VALOGNES / Workbook 29

Comment créer l’univers de votre histoire ?

Comment créer un univers crédible ?

L’univers fonde votre roman. Il devient presque un personnage à part entière. L’ambiance
renforce le sentiment de suspens et l’immersion du lecteur dans votre histoire.

La météo

La météo fait partie du décor, vous pouvez ouvrir votre roman sur un brouillard ou une
pluie, et la faire durer tout le long du livre. C’est par exemple le cas dans le film « Seven ».
Choisir la nuit induit des émotions différentes de celles générées par un rayon de soleil.

L’époque et le lieu

Vous pouvez aussi choisir une époque, une ville particulière. Amassez des détails propres
à l’époque choisie pour séduire vos lecteurs. Si vous aimez le décor de votre histoire et
que vous le connaissez bien, vous n’aurez aucun mal à en parler pendant 300 pages. Vos
connaissances donneront à votre lecteur l’impression de s’être baladé dans les mêmes
rues que votre personnage.

Vous pouvez par exemple préciser votre décor avec un croquis, pour bien fixer les choses
dans votre histoire et votre esprit.

Liez autant que possible l’action à la description. Cela évite de saccader votre histoire. Par
exemple, pour décrire un bâtiment, passez par votre personnage. Votre description sera
en fait ce qu’il voit lui, et non pas ce que décrit l’auteur.

Vos personnages aussi ont un univers qui leur est propre : marque de vêtements, de
voiture, intérieur d’un frigo, d’un sac à main, … En montrant les objets, vous pouvez faire
comprendre qu’un personnage est triste, seul, …

Utilisez aussi les symboles : un objet qui revient plusieurs fois dans le texte en dit long sur
le personnage. Exemple : la valise que le personnage d’Aurélie Valognes emmène partout
avec lui et ne qu’il ne défait qu’à la fin de l’histoire.

Appuyez-vous sur des photos de l’époque pour étayer votre récit.


AURÉLIE VALOGNES / Workbook 30

Exercice 1
Reprenez votre carnet et créez votre univers. Déterminez le pays, la ville, le
cadre, la maison… Notez tous les petits détails. Cela facilitera votre écriture.

Le synopsis

Vous avez désormais tous les éléments pour passer à la rédaction du synopsis. Ce doc-
ument comprend de 4 à 15 pages et raconte toute l’histoire de votre roman. Présentez
votre héros, la situation initiale, l’élément déclencheur, les différents rebondissements,
les alliés, les adversaires, l’évolution du désir de votre personnage, le climax, le nouvel
équilibre.

Ce document sera votre cadre et vous évitera de revenir en arrière.

Pour vous aider, voici le 1er synopsis qu’Aurélie Valognes avait écrit pour son roman :

Synopsis

Mémé dans les orties :

Dans une résidence sans histoire, Ferdinand Brun, homme d’un certain âge, gâche, par
sa présence, son chien et ses remarques acerbes, la tranquillité de ses voisines. Celles-ci,
emmenées par Mme Suarez, la concierge, mettent au point un stratagème pour se débar-
rasser du malotru. Tout va aller de travers.

Tout d’abord les voisines en s’en prenant à Daisy, le molosse de Ferdinand, jusqu’à la
faire tuer, pousse involontairement Ferdinand, maintenant anéanti par une solitude sans
AURÉLIE VALOGNES / Workbook 31

échappatoire, à se suicider : il se jette sous les roues d’un bus, et y réchappe miracule-
usement. Les voisines passent à la vitesse supérieure en tentant ensuite de l’effrayer en
simulant de le renverser en voiture.

Elles y renoncent au tout dernier moment, prises de remords. Échaudées par l’escalade
de leurs mauvaises actions, les voisines se désolidarisent et laissent Mme Suarez men-
er la bataille. La concierge qui voue une haine sans mesure à Ferdinand Brun, pour des
méfaits aussi insignifiants qu’énervants quand mis bout à bout, continue donc seule et
réussit un coup de maître : proposer à la fille de Ferdinand, qui habite à plus de 5000 km
de son père, de veiller sur Ferdinand et de l’alerter au moindre faux pas, qui serait syno-
nyme d’intégration dans une maison de retraite, place que la concierge, a de toute façon
déjà pré-réservée pour son ennemi juré.

Le déménagement de l’une des voisines effrayées d’avoir essayé de renverser Ferdinand,


voit à sa place l’emménagement d’un père de famille, seul, avec une fillette de 8 ans, Ju-
liette, et un bébé. Si les relations entre les deux voisins démarrent très mal, Juliette n’en a
que fi et développe un intérêt inédit pour ce voisin taciturne et froid.

Avec aplomb et ruse, elle parvient à s’inviter à déjeuner chez le vieux solitaire chaque midi
et à créer une relation complice inattendue, dans laquelle petit à petit, elle découvre la
vérité sur les mystères du méchant voisin: pourquoi est-il seul ? Où est passée sa femme
? Pourquoi ne voit-il jamais sa fille ? Pourquoi a-t-il essayé de se suicider ? Pourquoi toutes
les femmes qui croisent sa vie finissent-elles par le détester, le fuir et mourir (immanqua-
blement, et dans ce sens)? Est-ce vrai qu’il est serial killer ?

Contraint par sa propre fille de laisser entrer la concierge chez lui toutes les semaines
pour une inspection digne de la gestapo – revue générale de la propreté des lieux, de
l’abondance de nourriture saine dans le frigo, de sa propreté corporelle et enfin de ses
envies d’autodestruction, Ferdinand est amené à demander l’aide de Juliette, mais égale-
ment celle de sa voisine de palier nonagénaire, Béatrice Claudel, à qui il n’a jamais adressé
la parole en 2 ans. D’un simple bonjour à des longues discussions de plusieurs heures en
tête à tête, une relation forte va se construire entre les deux seniors, qui partageront bien
plus qu’un étage, mais également des parties de bridge, des souvenirs douloureux. Pas
de relations amoureuses entre ces deux écorchés, Béatrice éconduira aimablement son
prétendant, qui, vexé, voudra tirer un trait sur la relation avec cette voisine qui lui a donné
de faux espoirs. Il retournera à ce qu’il sait faire de mieux : s’économiser en amour.

Quand enfin Ferdinand reprend goût à la vie et récupère le contrôle de son existence
AURÉLIE VALOGNES / Workbook 32

grâce à des inspections réussies et la confiance regagnée auprès de sa fille, Mme Suarez
lui inflige un dernier coup de maître en voulant le faire sortir de ses gongs. Elle lui révèle
la vérité qui va détruire Ferdinand et le faire replonger dans sa misère: c’est elle qui a tué
Daisy. Ferdinand la menace et prépare sa vengeance - n’a-t-elle pas aussi un chien ?

Quand on découvre le corps sans vie de la concierge le lendemain de l’altercation bruy-


ante, ni une, ni deux, Ferdinand est emmené en garde à vue, inculpé du meurtre de Mme
Suarez – elle le fera donc chier jusqu’au bout. Personne pour aimer ou sauver Ferdinand
de sa cellule, ni sa fille à l’autre bout du monde, ni les voisines de nouveau unies dans le
chagrin et solidaires avec feue la concierge. Seule Béatrice, alias Maître Claudel, toujours
droite dans ses bottes, quels que soient les sentiments que l’octogénaire ait pu avoir à son
encontre, vient au secours de son ami et démontre l’innocence irréfutable de son client.

Ferdinand, soulagé d’être blanchi (la concierge est vraiment morte d’une crise cardiaque
naturelle) et de ne plus être sous le coup d’une menace de maison de retraite n’a un répit
que de très courte durée : sa fille a bien réfléchi, et est arrivée à la conclusion que c’était
injuste de se débarrasser de lui en le mettant en maison de retraite. Elle décide de ven-
dre l’appartement de Ferdinand et lui demande de venir habiter avec elle à Singapour. Le
choix est cornélien : la famille ou les amis ?

Ferdinand qui n’avait jamais eu à choisir, privé de relation sociale auparavant, finit par ac-
cepter sans trop en avoir envie la proposition de sa fille. Avant son départ en Asie, Juliette
offre en cadeau de Noël à Ferdinand, Sherlock un petit Beagle, qu’elle lui fait promettre de
bien élever, comme un fils. Ferdinand, qui déteste le changement, les déménagements,
l’étranger n’est pas si heureux que cela de partir, mais est convaincu de sa décision quand
il apprend que le fils de sa fille, son petit-fils, a un cancer, et qu’il a besoin de sa famille à
ses côtés.

Ferdinand est prêt à prendre l’avion pour Singapour quand une sonnerie retentit : il doit
finalement rester où il est, c’est sa famille qui vient à lui. Fini le déménagement, finis les
adieux à ses deux amies, finie aussi sa tranquillité : sa famille vient habiter chez lui ! Il va
devoir ne pas s’économiser en bonne volonté et tendresse pour aider son petit-fils et sa
fille dans cette épreuve familiale.
AURÉLIE VALOGNES / Workbook 33

Leçon #8

TRAVAILLER
SON STYLE ET
TRANSMETTRE DES
ÉMOTIONS
AURÉLIE VALOGNES / Workbook 34

Travailler son style et transmettre des émotions

Le choix du narrateur et de la temporalité

Le narrateur est la voix qui raconte l’histoire. Il en existe deux : le narrateur interne (« je »)
qui décrit ses émotions et le récit d’un point de vue subjectif, et le narrateur externe qui
raconte d’un point de vue objectif ce qui se passe. Le narrateur externe omniscient voit
tout, pour tous les personnages du roman.

Le « je » facilite l’empathie mais l’intrigue n’avance qu’à sa hauteur.

Le narrateur externe permet de savoir plus de choses, parfois plus que le héros.

Pour choisir, écoutez votre intuition. Quitte à retravailler et à changer de narrateur !

Vous pouvez aussi mêler un « je » et un « il », alterner entre les différents narrateurs (le
père, la mère, le frère, la sœur).

Exercice

Reprenez votre carnet et voyez quel narrateur sert au mieux votre histoire.
Établissez une liste de « pour » et de « contre ». Puis refaites la même chose
avec un autre narrateur.

Le temps que vous employez influe aussi votre style. Vous pouvez écrire au
présent ou au passé simple.
AURÉLIE VALOGNES / Workbook 35

Comment faire pour sonner juste ?

On ne choisit pas son style. Vous pouvez travailler vos phrases, prendre le temps de
choisir chaque mot, mais le style, la façon dont le texte sonne, constitue quelque chose
de personnel, qui s’impose à vous.

Les conseils pour le travailler seront utiles pour la phase de réécriture.

Un bon livre parle au cœur, pas au cerveau. Il génère des émotions et ancre pour long-
temps les personnages dans l’esprit des lecteurs. Un bon livre, c’est celui qui fait regretter
de tourner la dernière page.

Pour que votre lecteur ressente des émotions fortes, l’auteure conseille de vous mettre
en empathie maximale avec vos personnages. Ressentez les émotions que vous leur at-
tribuez

Veillez à ce que votre histoire soit fluide. Ne cherchez pas à faire de belles phrases.

« Show, don’t tell ». Si votre personnage est triste, privilégiez les suggestions, les détails,
en passant par les 5 sens.

Aurélie Valognes écrit son texte, puis le lit à voix haute avec l’émotion qu’elle voulait faire
passer. Elle s’enregistre avec un dictaphone et écoute comment les mots se placent, si elle
en remplace un par un autre en lisant, si les virgules sont au même endroit… Cela l’aide à
trouver le ton juste.

Les dialogues

Les dialogues doivent sonner juste, car ils sont l’essence d’un personnage. Ils peuvent en
dire plus qu’une description. La fiche personnage vous aidera à savoir quels mots employ-
er.

Par exemple, le personnage de Ferdinand n’emploie pas la négation « ne pas » en entier,


il dit plutôt « je sais pas ». C’est ce qui permet de créer de l’émotion, qui fera penser le
lecteur à des personnes qu’il connaît.

Remplacer un mot par un autre peut changer l’atmosphère de votre récit. Par exemple, au
lieu d’écrire « il attrapa un couteau », vous pouvez écrire « il saisit la lame ». Vous gagnez
en émotion et donnez à entendre le bruit du couteau qui sort du fourreau.
AURÉLIE VALOGNES / Workbook 36

Tout ce travail de choix du bon mot se fait surtout au moment où vous retravaillerez votre
texte.

Pour affiner votre style, vous pouvez user des figures de style. Certaines répétitions peu-
vent enrichir votre roman, tout comme la métaphore. Veillez cependant à ne pas utiliser
les mêmes figures de style deux fois sur la même page, au risque d’alourdir votre texte.

Les adverbes

Demandez-vous si votre adverbe peut être remplacé par des mots plus simples. La lec-
ture sera ainsi plus fluide. Exemple : « Il a mangé goulument » et « Il a dévoré ».

Vous pouvez aussi vous faire plaisir en écrivant de belles phrases, mais ayez la main légère.
D’après Aurélie Valognes, le but n’est pas de faire joli, mais de faire passer des émotions.
AURÉLIE VALOGNES / Workbook 37

Leçon #9

COMMENT
ORGANISER LE
ROMAN ET LES
CHAPITRES ?
AURÉLIE VALOGNES / Workbook 38

Le plan

C’est l’étape la plus importante. Votre plan sera votre bouée de sauvetage. Vous trouverez
tous les éléments-clés dans le template que vous a préparé Aurélie Valognes.

Le plan constitue le squelette de votre roman. Vous pouvez ajouter le ton de votre scène.
L’écrivaine y ajoute les dernières phrases de chacun de ses chapitres.

Ce squelette, Aurélie le partage avec son éditrice, qui lui donne des conseils avant de
démarrer le premier jet.

Organisez vos chapitres

Reprenez votre synopsis et créez des chapitres. Pour faire ce découpage, l’auteure uti-
lise des fiches sur lesquelles elle note la scène dont elle a besoin (par exemple « Premier
jour de CP de Gustave », dans Né sous une bonne étoile), puis elle liste les personnages
présents, ce qui doit se passer et la chute de la scène. A ce stade, vous aurez vos scènes,
mais pas forcément l’ordre de vos chapitres.

Vous pouvez déplacer l’ordre de vos fiches et créer ainsi le déroulé qui vous semble le plus
fluide.

Vous pouvez adopter la méthode de votre intervenante et, une fois vos scènes classées,
ne pas y toucher pendant plusieurs jours. Repassez l’intrigue dans votre tête et comparez
avec l’ordre que vous aviez trouvé. Faites un autre plan et choisissez. Fixez le tout sur un
fichier Excel ou autre.

Architecture type d’un chapitre

Pensez chaque chapitre comme une nouvelle : un coup de poing au départ, un déroulé
fluide, et une fin qui oblige le lecteur à lire encore parce qu’il veut connaître la suite.

Vous êtes entièrement libre quant à la longueur de vos chapitres, il n’existe aucune lon-
gueur idéale.

Exercice

Rédigez votre plan ! Vous pouvez vous aider du document préparé par l’écriv-
aine.
AURÉLIE VALOGNES / Workbook 39

Leçon #10

ECRITURE DE
VOTRE PREMIER
JET, RELECTURE ET
RETRAVAIL
AURÉLIE VALOGNES / Workbook 40

Ecriture de votre premier jet, relecture et retravail

Écrire son premier jet

Passez en mode machine de guerre ! Si vous le pouvez, écrivez quatre heures par jour
pendant cinq jours d’affilée. Coupez-vous du monde extérieur. Prenez des vacances et
écrivez !

Dans votre bulle, assurez-vous d’avoir avec vous votre carnet, votre crayon, votre ordina-
teur et une batterie, et surtout votre plan. A l’instar d’Aurélie Valognes, vous n’aurez plus
jamais peur de la page blanche si vous le gardez près de vous !

Faites sortir votre scène de votre tête sans vous soucier du style. Fixez-vous un nombre de
chapitres par jour et ne rentrez pas chez vous avant de les avoir écrits.

Le premier jet de votre roman doit être aussi proche que possible de votre plan. Si vous
avez d’autres idées en cours de route, notez-les quelque part et revenez-y au moment de
la relecture.

Passez en vert les chapitres que vous avez réussi à écrire, comptez combien il vous en
reste à faire et distribuez-les sur les jours d’écriture dont vous disposez. Créez-vous des
habitudes de motivation (tant de chapitres à écrire par jour).

Le deuxième jour d’écriture, Aurélie Valognes vous conseille de relire la fin de ce que vous
avez écrit la veille – sans vous juger.

Si votre humeur du moment ne correspond pas à celle du chapitre que vous devez écrire,
sautez-le et revenez-y plus tard.

La relecture

Voilà, vous avez votre premier jet !

Avant de passer à la relecture, prenez dix jours, ou deux semaines sans y toucher. Une
fois ce laps de temps passé sans rouvrir son texte, Aurélie Valognes imprime son roman
et le relit, en entourant et annotant ce qui ne lui convient pas, sans chercher de solution.

Passez ensuite à une deuxième lecture et trouvez des solutions, posez-vous des questions :
est-ce que dans les trois premiers chapitres, j’ai compris qui était le héros, son objectif, et
suis-je en empathie avec lui ? Si vous aviez prévu des émotions, les avez-vous retrouvées ?
AURÉLIE VALOGNES / Workbook 41

A la fin, l’intrigue vous a-t-elle paru suffisante ? Avez-vous aimé vos personnages, vous
êtes-vous attaché à eux ? Le message que vous vouliez faire passer est-il présent ?

La V2 va vous permettre d’ajouter de la chair, des organes à votre roman. Vous allez aussi
pouvoir travailler le style.

Sur la page du titre, notez ce que vous avez ressenti lors de la première lecture : les émo-
tions, les points forts (« complimentez-vous ») et les points faibles. Appuyez les belles
choses !

Définir les grands chantiers de travail

Au terme de la deuxième lecture, identifiez les points à retravailler : vérifiez la tempo-


ralité (par exemple: assurez vous que les heures, jours ou années sont cohérentes avec
le déroulé de vos scènes ), la crédibilité des personnages (est-il caricatural, vous atta-
chez-vous à lui… ?) les descriptions, le texte, … Attelez-vous à un chantier par jour ou par
semaine. Commencez par le plus gros.

A ce stade, votre objectif est également d’ajouter de la chair : servez-vous de vos cinq
sens.

Regardez si chaque mot est bien placé, si vous pouvez affiner le style et faire grandir
l’émotion de votre lecteur. C’est elle qui fera qu’il retiendra votre histoire.

Quand vous avez un problème et que 30 mn ne suffisent pas à le résoudre, coupez-le


et mettez-le dans un fichier Word nommé “Frigo”. Si vous en avez besoin plus tard, vous
saurez où le retrouver.

Veillez à retirer toutes les coquilles.

Après avoir ajouté de la chair à votre roman, passez au dégraissage. Retirez tous les pas-
sages qui entravent la fluidité de l’action, quitte à sacrifier, comme Aurélie Valognes, sac-
rifier des passages que vous avez écrits lors de la V2.

Le premier et le dernier chapitre

Le premier chapitre est à travailler tout particulièrement. Le lecteur doit voir la promesse
d’une intrigue intéressante et originale. Les éditeurs lisent en général les premières pag-
es, les lecteurs aussi, grâce aux extraits gratuits mis à leur disposition. Il doit donc donner
AURÉLIE VALOGNES / Workbook 42

Le premier chapitre est à travailler tout particulièrement. Le lecteur doit voir la promesse
d’une intrigue intéressante et originale. Les éditeurs lisent en général les premières pag-
es, les lecteurs aussi, grâce aux extraits gratuits mis à leur disposition. Il doit donc donner
envie d’aller plus loin. Travaillez-le à voix haute, en vérifiant l’impact de chaque mot.

Quand c’est possible, voyez si la première et la dernière phrase de votre roman peuvent
se répondent. Ciselez votre première phrase comme un coup de poing.

Le dernier chapitre doit être le plus beau : donnez au lecteur ce qu’il attend, voire plus. La
dernière impression est importante : elle peut donner envie au lecteur de recommander
votre livre à son entourage, ou de lire un autre de vos romans.

Proposez votre roman à votre entourage

Maintenant, faites lire votre roman à un proche en qui vous avez confiance. La lecture
finie, posez des questions précises : as-tu ressenti telle émotion ici ? Les personnages
sont-ils crédibles ? Est-ce que tu t’es ennuyé ? Y a-t-il des passages mous ? Demandez un
retour le plus honnête et le plus objectif possible.

Ci-dessous, un exemple de retravail de l’auteure pour Mémé dans les orties :

RETRAVAIL MDLO – Ce qu’il reste à écrire

SHOW vs TELL

• Chapitres à réécrire – 8, 23, 29, 31, 34

• Casser les longs dialogues par des descriptions

• Descriptions physiques Juliette, Ferdinand

• Timeline à vérifier

• Dénouement judiciaire à renforcer

• Nouvelle fin à prolongée : Daisy retrouvée

• Refermer/Répondre aux questions restées ouvertes : Que devient Tony ?

• Justifier le titre Mémé dans les orties

• Ajouter Plus de détails 5 sens, notamment odeur, ouïe,

• Mettre expressions désuètes en titres de chapitres


AURÉLIE VALOGNES / Workbook 43

Ci-dessous, un exemple de retravail sur la temporalité de l’auteure pour “ Au petit bon-


heur la chance »

Temporalité

1 – Prendre la poudre d’escampette – Nuit du dimanche 14 au lundi 15 juillet 1968

2 - C’est la croix et la bannière ! – Matin du 15 juillet 1968 + Souvenirs du 14 juillet 1968


(anniversaire des 6 ans de Jean, né le 14 juillet 1962)

3 – Et des brouettes…

4- Vieille morue Souvenirs de la naissance de Jean le 14 juillet 1962, puis temporalité à


revoir car Jean triste (pourquoi) ?

5 - Cuisse de grenouille – lundi 15 juillet 1968

6 – Clopin-Clopant – lundi 15 juillet 1968

7 – Tiens, voilà du boudin ! – lundi 15 juillet 1968

8 - La maîtresse en maillot de bain ! – dimanche 11 août 1968 (jeudi 15 août assomption


donc ils vont dormir chez Françoise le 14,15,16,17,18 août - pas de vrai pont). Samedi 17
août 1968 Belphegor épisode 2 sur 4 - voir si on ne peut pas faire regarder dès le 1er ép-
isode.

9 – Mystère et boule de gomme – Marie à Paris du 15 juillet au 11 août 1968 + souvenirs


de son enfance, adolescence

10 – Soupe à la grimace – erreur ce n’est plus le 2ème jour, donc le 16 juillet 1968, mais

11 – Faire un boucan de tous les diables

12 – Les Anglais débarquent !

13 – Pas piqué des hannetons

14 – Pas folle la guêpe !

15 –Des vertes et des pas mûres

envie d’aller plus loin. Travaillez-le à voix haute, en vérifiant l’impact de chaque mot.

16 - Et ta sœur, elle bat le beurre ? –mercredi aprem 14 août 1968 pour long Week End de
l’Assomption
AURÉLIE VALOGNES / Workbook 44

17 – Bon an, mal an – 16 août 1968, Assomption

18 – Tartanpion

19 – À fond les ballons !

20 – Arrête ton char !

21 - Dans tes rêves ! mardi 20 août 1968 (avant le samedi 24 août 3eme episode de Bel-
phegor)

22 – Même pas mal !

23 – Plein les mirettes !

24 - C’est pas d’la tarte ! mercredi 21 août

25 – D’amour et d’eau fraîche - Lundi 26 août 1968 au matin

26 – C’est pas folichon !

27 – La tête au carré – dernier weekend d’août 1968 samedi 31 août et dimanche 1 sept,
puis 2 semaines filents, pour rentrée mi septembre (lundi 16 sept à vérifier sur calendrier
scolaire)

28 – Ménager la chèvre et le chou – 1er jour de rentrée (16 sept 1968)

29 – Ça me fait une belle jambe ! - 1er jour de rentrée (16 sept 1968)

30 – On n’a pas élevé les cochons ensemble - 1er jour de rentrée (16 sept 1968)

31 – Les copains d’abord – Octobre 1968

32 – Courir sur le haricot – Fin oct 1968 (8 mois avant le 16 juin 1969)

33 – Et les mistrals gagnants – Juin 1969, puis 16 juin)

34 – Faire contre mauvaise fortune bon cœur – 17 juin 1969

35 – Ça va barder ! – 17 juin 1969

36 – La bave du crapaud – 17 juin 1969

37 - Conter fleurette – 17 juin 1969

38 – C’est parti mon kiki ! – mardi 18 juin 1969, juillet 1969

39 – En avoir gros sur la patate – juillet 1969


AURÉLIE VALOGNES / Workbook 45

40 – C’est Byzance ! – 1ere semaine de sept 1969

41 - Quelle arsouille ! - Oct, nov, dec 1969, 1970, fin d’année scolaire proche (juin 1970), fin
1970

42 – Ferme ta boîte à camembert ! - 1971

43 – C’est ben vrai, ça ! – Printemps 1972

44 - Refiler la patate chaude - Sept 1972 (eté indien), déménagement de françoise après
Noël 1972.

45 – Ça ne vaut pas un fifrelin ! – Jan 1973 – Juin 1973 appel avant les grandes vacances

46 – Tirer les vers du nez – Juin 1973

47 - T’as l’ bonjour d’Alfred ! – Juillet 1973

48 - Au hasard Balthazar ! – Août 1973

49 – Qui ne tente rien n’a rien - Aout 1973

50 - Beurré comme un P’tit Lu - Début Sept 1973, avant la rentrée des classes mi-sept.

51 - L’avoir dans le baba - Début Sept 1973, avant la rentrée des classes mi-sept.

52 – Rond comme une queue de pelle - Début Sept 1973, avant la rentrée des classes mi-
sept.

53 – Tu pousses le bouchon un peu trop loin - Aout-sept 1973

54 – Quand les poules auront des dents - 2eme semaine de sept 1973, avant la rentrée à
Paris

55 – En rang d’oignons ! - 2eme semaine de sept 1973, avant la rentrée à Paris

56 – Au revoir, au revoir, Président ! Samedi 15 septembre pour la rentrée 17 sept 1973

57 – Laisser tomber comme une vieille chaussette – Samedi 15 sept 1973

58 – Haut comme trois pommes - Samedi 15 sept 1973

59 – Frais comme un gardon - Samedi 15 sept 1973

60 – Roule ma poule – Dimanche 16 sept 1973

61 – Hauts les mains, peaux de lapin ! – Lundi 17 sept 1973

62 – Une vie de patachon - – Lundi 17 sept 1973


AURÉLIE VALOGNES / Workbook 46

63 – Myope comme une taupe – Mardi 18-Dim 23 sept 1973

64 – Comme le lait sur le feu – Derniere semaine de sept 1973

65 – De fil en aiguille…- Oct-Noel 24 dec 1973

66 – À potron-minet – Fin dec 1973-début jan 1974

67 – Comme au bon vieux temps – mardi 15 Jan 1974

68 – Bon pied, bon œil – Mer 16 jan 1974

69 – Ne pas avoir l’embarras du choix – Mer 16 jan 1974

70 – Quelle tristesse ! – fin janvier 1974

71 – Filer à l’anglaise – fin Janv 1974

72 – C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures

73 – Roulez jeunesse !

74 – Quand on n’a pas de tête, on a des jambes

75 – Au diable Vauvert

76 - Jésus, Marie, Joseph ! – Idéalement au moins un an s’est écoulé entre la mort de Ma-
rie et celle de Lucette => 1975 (en juillet 1975 Jean a 13 ans, et le premier duvet de barbe
apparaît, ça ne pique peut-être pas déjà – cf epilogue)

ÉPILOGUE – En route, mauvaise troupe !

Remerciements
AURÉLIE VALOGNES / Workbook 47

Leçon #11

ETUDE DE CAS :
MON PREMIER
LIVRE AUTO-ÉDITÉ
AURÉLIE VALOGNES / Workbook 48

Que faire quand le roman est terminé ?

Bravo, vous avez terminé !

Quand elle a terminé « Mémé dans les orties », Aurélie Valognes n’a pas osé l’envoyer
à des maisons d’édition. Mais son ordinateur étant un « dinosaure », elle a eu peur de
perdre son travail si l’appareil rendait l’âme. Elle s’est alors tournée vers l’autoédition et
a créé un compte sur la plateforme KDP. Elle y a renseigné le titre de son livre, puis elle a
créé une couverture, écrit un résumé, fixé un prix, et coché deux sous-catégories : littéra-
ture et humoristique. Enfin, elle a appuyé sur « Publier ».

En 24h, le roman est publié.

Elle envoie le lien de son roman à ses proches, qui lisent le roman après plusieurs se-
maines et laissent des avis mitigés, qui sont finalement supprimés.

Au bout de 3-4 semaines, un avis dithyrambique est laissé par une inconnue. Puis plu-
sieurs avis suivent les jours d’après. L’écrivaine devient n°1 dans la catégorie humoris-
tique et entre dans le top 100 des ventes d’Amazon.

Après 6 semaines, elle entre dans le top 20 et apparaît sur la première page de la catégorie
littérature. L’auteure prend confiance en elle et choisit quatre éditeurs en France, aux-
quels elle envoie son manuscrit.

L’un d’entre eux lui répond qu’il faut tout revoir pour espérer peut-être passer le comité
de lecture. En parallèle, elle est contactée sur Facebook par une maison d’éditions qui a
vu son livre dans les meilleures ventes.

La première maison lui dit presque que son texte est nul, quand l’autre avance rapide-
ment des arguments financiers. L’auteure hésite…avant de choisir la deuxième maison
d’édition, la première l’ayant refroidie avec cette question « Vous en avez déjà vendu 24
000 toute seule, qu’est-ce qui nous prouve qu’il vous en reste à vendre ? ». La deuxième
maison d’édition avait elle déjà publié une écrivaine auto-éditée et l’avait transformée en
écrivaine à succès.

La première année, le livre se vend à 13 000 exemplaires. L’année d’après, lorsqu’il sort
au Livre de Poche, il se vend à 300 000 exemplaires, avant de dépasser le million d’exem-
plaires.

Ne vous arrêtez pas à une lettre de refus : cela ne remet pas en cause la qualité de votre
roman ni votre talent.

Croyez en vous, car parfois, la chance vous sourira !


AURÉLIE VALOGNES / Workbook 49

Leçon #12

COMMENT
TROUVER UN
BON TITRE ET
UNE BONNE
COUVERTURE ?
AURÉLIE VALOGNES / Workbook 50

Comment trouver un bon titre et une bonne couverture ?

Le bon titre

Pour « Mémé dans les orties », le titre n’est pas venu tout de suite. Le grand-père de l’au-
teure usant d’expressions populaires, elle avait nommé chacun de ses chapitres par l’une
d’elles. C’est de là qu’est venue l’idée de « Il ne faut pas pousser mémé dans les orties». Le
titre était trop long, Aurélie Valognes l’a coupé.

Le lecteur projette son univers dans le titre. Celui-ci doit être intrigant et révéler la
promesse d’un bon moment à passer.

Exercice:
Allez en librairie, et voyez les titres qui résonnent en vous et vous donnent envie
de lire les livres. Choisissez-en cinq et cernez ce qui vous a attiré vers eux. De cinq,
passez à un. Expliquez-vous pourquoi vous avez choisi ce titre. Cela peut vous aider
à choisir le vôtre.

Selon Aurélie Valognes, un bon titre doit attirer le lecteur, proposer quelque chose
de différent.

Ci-dessous, des exemples de titres de l’auteure pour « Mémé dans les orties » :

TITRES POTENTIELS

Mémé dans les orties

L’économie des sentiments

Un renard dans le poulailler

Au petit bonheur la chance


AURÉLIE VALOGNES / Workbook 51

Sur la mort recherchée

De l’autre côté du couloir

Sur ce mystérieux méchant M. Brun

La vérité sur le sombre et méchant M. Brun

Le mystère résolu du sombre M. brun

La vérité sur le mystère de l’abominable homme des neiges (aime la montagne, son chien
pourrait être un chien-loup/huskies)

La vérité sur l’affaire F. Brun, le voisin serial-killer

Sur les nouvelles amitiés

Le renard, la chouette, la souris et la vieille bique

Sur l’immeuble

La terreur règne toujours 8 rue Bonaparte

Le renard dans la basse-cour/le poulailler => un carnage !

Vous trouverez dans les ressources un document vous montrant l’écart pouvant exister
entre les attentes d’un lecteur à la lecture d’un titre, et ce dont traite réellement le livre.

La bonne couverture

Mémé dans les orties se base sur la relation de l’écrivaine avec son grand-père. Chaque
mercredi, elle déjeunait avec lui et voyait le motif Vichy de sa serviette de table. Ce motif
s’est alors imposé comme une évidence pour le fond de la couverture.

La maison d’édition n’est pas emballée et propose la photo d’une vieille femme méchante
armée dans une main d’un fer à repasser et dans l’autre de son chat. Cette photo ne cor-
AURÉLIE VALOGNES / Workbook 52

respondant en rien à l’histoire, ne véhiculant aucun sentiment positif, n’appelant pas le


bon univers imaginaire, Aurélie Valognes n’y voyait que de la cruauté.

L’accord passé avec la maison d’édition lui a permis de dire « non » et de garder son motif
Vichy.

Au moment du passage au format de poche, l’éditeur réitère sa demande ; il veut une au-
tre couverture. Il argue que le motif Vichy est responsable du nombre de ventes La nou-
velle proposition ne séduit pas Aurélie Valognes, qui décide de rester sur le motif Vichy.

Exercice
Retournez en librairie et cherchez cinq couvertures de livres qui vous donnent
envie de lire le bouquin. Demandez-vous ce qui attire votre œil. Analysez vos
propres sensations.

Si vous hésitez entre deux projets de couverture, imprimez les deux et met-
tez-les autour de livres que vous avez déjà chez vous. Laissez les livres vivre et
voyez quelle couverture attire votre œil, prend vie et vous correspond le plus.
Nom d’auteur ou pseudonyme ?

Si vous voulez prendre un pseudo : gardez votre prénom. Si votre livre fait un carton et
que les gens vous appellent par un autre prénom, cela pourrait vite vous devenir insup-
portable !

Concernant le nom de famille, méfiez-vous des noms qui semblent sonner juste avec un
style de livre particulier (par exemple le nom américain pour la science-fiction). Si vous
changez de style par la suite, cela pourrait devenir un handicap.
AURÉLIE VALOGNES / Workbook 53

Leçon #13

COMMENT ÉDITER
SON ROMAN ?
AURÉLIE VALOGNES / Workbook 54

Comment éditer son roman ?

L’autoédition

L’autoédition permet d’être en relation directe avec de nombreux lecteurs. Si vous avez
100 lecteurs, faites-vous confiance et visez plus haut.

Relisez bien votre texte avant de le publier ! Des coquilles peuvent vous attirer de mauvais
avis…Demandez à quelqu’un de compétent de corriger votre texte, cela vous servira si
vous envoyez votre manuscrit à une maison d’édition.

L’édition traditionnelle

L’édition traditionnelle donne accès à toutes les librairies de France et, pour les plus chan-
ceux d’entre vous, du monde Envoyez votre manuscrit avec une police classique, imprimé
en noir et blanc, seulement sur le recto. Choisissez un interligne de 1,5 cm, et laissez des
marges de 4 cm de chaque côté. L’éditeur pourra y noter ses conseils.

Restez factuel dans votre lettre d’accompagnement. Présentez-vous rapidement, présen-


tez votre texte, introduisez une quatrième de couverture. Si vous êtes passé par l’autoédi-
tion, mentionnez-le. Cela peut créer un sentiment d’urgence chez l’éditeur : votre livre
existe déjà et se vend très bien tout seul.

N’oubliez pas de mentionner vos coordonnées pour être joint facilement.


AURÉLIE VALOGNES / Workbook 55

Ci-dessous, un exemple de lettre d’accompagnement de l’auteure pour Mémé dans les


orties. Inspirez-vous de ce texte pour écrire le vôtre, et le parfaire en fonction de votre
propre sensibilité.

Aurélie VALOGNES Milan, 30 juin 2014

Objet: Proposition de tapuscrit

Lectrice, Lecteur,

Je vous soumets mon tapuscrit « Mémé dans les orties », un roman contemporain de fic-
tion qui suit les tribulations extraordinaires d’un octogénaire atypique, en proie à d’origi-
nales difficultés relationnelles et générationnelles, particulièrement avec les femmes qu’il
côtoie.

Âgée de trente-et-un ans, j’exerce le métier de chef de marque en marketing et ceci


est mon premier roman. Vous trouverez des détails plus complets sur le livre dans les
premières pages du tapuscrit.

J’attends avec impatience tout conseil ou avis de votre part. Je vous souhaite une très
bonne lecture.

Veuillez recevoir, Madame, Monsieur, mes sincères salutations.

Aurélie VALOGNES
AURÉLIE VALOGNES / Workbook 56

Le contrat

En cas de réponse positive, ne répondez pas oui tout de suite : d’autres propositions peu-
vent vous être faites et vous donner le choix. Vous serez alors en position de négocier.

Renseignez-vous sur ce que propose la maison d’édition : les livres vous plaisent-ils ?

Posez des questions si vous avez des doutes sur le contrat. Méfiez-vous du droit de
préférence : il vous oblige à présenter votre futur roman à votre éditeur en premier, et s’il
le refuse, vous serez bloqué.

Veillez aussi aux droits de cession : ils peuvent perdurer jusqu’à 74 ans après votre mort.
Essayez de négocier ce point-là et de fixer une date, cela peut vous être très utile si vous
cela peut vous être très utile si vous souhaitez changer d’éditeur par la suite.

Tous les points d’un contrat peuvent être discutés.

Choisir l’éditeur

Pour choisir votre éditeur, demandez-vous si le feeling passe bien, s’il a eu un coup de
cœur pour votre roman, si vous parlez le même langage. Ce choix est important : l’éditeur
va vous aider à construire votre carrière.

L’à-valoir a lui aussi son importance. Il désigne la somme d’argent que vous donne l’édi-
teur avant la mise en vente de votre livre. Il vous appartient, que le livre se vende ou pas.

Plus l’à-valoir est important, plus l’éditeur aura envie de le défendre car il espérera un
retour sur investissement.

Les pourcentages classiques que vous toucherez sur les ventes seront de 8, 10 ou 12 %,
sur le prix de vente hors taxes.

Pour le prochain livre, vous serez accompagné de votre éditeur, vous aurez quelqu’un près
de vous pour vous booster pendant vos moments de doutes et vous conseiller. Choisissez
un éditeur qui vous ressemble, qui a les mêmes préoccupations que vous, voire le même
âge.

L’autoédition est un tremplin formidable, mais le graal reste de voir son roman en librairie.
C’est ce que vous souhaite Aurélie Valognes à la fin de cette masterclass.
AURÉLIE VALOGNES / Workbook 57

Leçon #14

QUE FAIRE APRÈS


LA PUBLICATION ?
AURÉLIE VALOGNES / Workbook 58

Que faire après la publication ?

Il est publié ! Félicitations !

Que va-t-il arriver à ce roman à présent ?

Le roman ne vous appartient plus une fois qu’il se trouve entre les mains de vos lecteurs.
Les rencontres avec eux peuvent arriver plus ou moins rapidement.

Le deuxième roman

Écrivez un deuxième roman tout de suite. Vous supprimerez ainsi vos doutes.

Trouver la bonne idée pour le deuxième roman peut être plus compliqué. Ne lâchez rien,
puisez votre inspiration partout où vous le pouvez.

Gardez en tête que vos lecteurs s’attendent à ce que vous écriviez un livre dans la même
veine que le premier. Mais c’est vous qui décidez : vous pouvez écrire tout autre chose.
Aurélie Valognes prévient : ils ne vous suivront peut-être pas.

Ne restez pas sur votre rêve : vivez-le ! Si le parcours d’Aurélie Valognes peut sembler ex-
ceptionnel, il n’en est rien. Osez.

Le mot de la fin

Écrire a tout changé dans la vie d’Aurélie Valognes. « Avant j’avais un travail, avec des
horaires compliqués, 8h30 – 21h, j’avais un chef un peu « relou », je n’étais pas maître de
mon destin. […]. Je ne me sentais pas à ma place, je n’étais pas alignée. Et aujourd’hui,
tous les matins, je me lève, et je n’ai même pas l’impression de travailler. C’est un plaisir
que d’écrire. […]. Je sais que j’ai de la chance d’avoir des lecteurs qui me suivent. Je vous
souhaite d’écrire votre roman. »

Trouvez votre propre méthode.

« Fonce. Oublies que t’as aucune chance. Sur un malentendu, ça peut marcher. »

Jean-Claude Dusse (Le philosophe préféré de l’écrivaine !)

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