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Journal d'agriculture tropicale et

de botanique appliquée

Pharmacognosie du Rauwolfia vomitoria Afz. Grand Médicament


africain
J. Kerharo

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Kerharo J. Pharmacognosie du Rauwolfia vomitoria Afz. Grand Médicament africain. In: Journal d'agriculture tropicale et de
botanique appliquée, vol. 17, n°10-11, Octobre-novembre 1970. pp. 353-367;

doi : https://doi.org/10.3406/jatba.1970.3079

https://www.persee.fr/doc/jatba_0021-7662_1970_num_17_10_3079

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Rauwolfia vomitoria

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ETUDES et DOSSIERS

PHARMACOGNOSIE DU RAOWOLFIA ÏOH1TORIA AFZ.

GRAND MÉDICAMENT AFRICAIN

Par J. KERHARO (*)•

Le Rauwolfia vomitoria Afz. de la famille des Apocynacées est


une espèce africaine qui a pris dans le droguier une place
considérable depuis 1954, date de la découverte dans ses écorces de la
réserpine aux propriétés tranquillisantes maintenant bien connues.
C'est, selon les régions, un arbuste buissonnant ou un petit
arbre dépassant rarement 10 m, riche en latex, ramifié près de la
base avec de nombreuses branches grêles, évasées, criblées de len-
ticelles. Les feuilles de formes variables sont verticillées par quatre.
Les inflorescences sont en cymes ombelliformes terminales,
ordinairement très fleuries. Les fleurs sont petites, blanches,
odorantes et les fruits sont de petites baies, rouges à maturité.
Il est réparti inégalement dans toute l'Afrique Noire où il est
connu sous les noms vernaculaires suivants :
Sénéga?. — Malinké : kolidiohi; peul : moyatialal, moda tiatel;
diola : bural, giupa, mérianni.
Sierra Leone. — Mende : kowogei; timme : bengé, e-lonti; susu:
bisfa, bise-wuri; lokko : ndégé (10).
Libéria. — Mano : mon a yiddi (10).
Côte-d'Ivoire. — Guère : yablan, diàblan, dialon; shien : guéto;
néyau : nia tatté; krou : terré; yacouba : bué mali; baoulé : kaka-
ékué, niahui; bété : dobueï, dugbeï; agni : kaha pay pay; ashanti :
abron et koulango : kaha pempé; abé : ndéchavi, attié inekichébi;
ébrié : brokuadiomué; mbonoi : gonguonkiur ; agni : embi-siembi;
gouro : toto (17).

(*) Professeur de Pharmacognosie, Faculté de Médecine et de Pharmacie,


Dakar (Sénégal).
JOURNAL d'AGBIC. TROPICALE ET DE BOTANIOUE APPLIQUÉE, T. XVII, N° 10-11, OCT.-NOV. 1970
Journal d'Agriculture tropicale 23
— 354 —

Ghana. — Twi : kakapépé; nzima : bakaembé; sefwi : ancenia,


amanié; wass : susui-dua; krobo : apoto-tsho; ewe : dodoemak-
powoe (10).
Nigeria. — Yoruba : iraigbo, asofe'iyeje; benin : akata; ibo,
awka, esi : akanta; efik : mongeba utoenyin (10).
République Centrafricaine. — Lissongo : kofayoka; banda :
chaboengé, ongbo; zandé : butunga; nzakara : bakalo; baya :
tabalalo (18) ; mbimo : nkombo; kaka : pakagonza; bakwele :
nagasap, nyadyaesap (43).
Gabon. — Mpongwé, galoa : êzongini; nkomi, orungu : ézongéni;
ngowé : gidjongini; bonga : hongini; opindji : sonvino; eshira :
sungéni, songinu, muputigu ; bavarama, balumbu, bavungu, ba-
punu; fang : oyomté; bakélé : yasémé; béséki : dipono; masangu :
mupapandju; bavili : mukakandu; bavové : tsagéli; loango :
ndunduli; motémé : mindumu (40).
Congo-Brazzaville. — Laadi : n-nuunguba kuyu; yoombe :
ndududi; kôyô : onduli; punu : ndzienga; ndasa : mutsitsivu;
mbaamba : otshishilé; tsaangi : mutsonko; kôta : kiloto; bongili :
induli; bondjo : papanda, elolo; songo : képé kungu; bakwil :
nyadyaesap, nagasap; téké : mungun kuyu, mutsu entselé (6).
Afrique du Sud et de l'Est. — Chagga : ilimanboge; haya :
munyasindi (47).

Emplois en médecine traditionnelle africaine.

Les emplois en médecine traditionnelle africaine de R. vomi-


toria sont variés mais à dire vrai peu caractéristiques. Ils sont
basés sur les propriétés incontestablement éméto-purgatives de la
drogue et sur les propriétés attribuées à toutes les plantes à latex
considérées comme étant capables de tarir, ou au contraire
d'activer, les écoulements d'origines diverses physiologiques et
pathologiques (*). On peut noter aussi un caractère fétiche propre à
cette drogue, employée pour cette raison dans de nombreux
traitements médico-magiques.

(*) La croyance selon laquelle une plante convient pour le traitement d'une
maladie de tel ou tel organe suivant qu'elle rappelle par certains caractères
comme la forme, la couleur, la sécrétion (ici un latex blanc laiteux) ledit
organe n'est pas propre à l'Afrique noire puisqu'elle est déjà mentionnée par
Pline dans son Histoire naturelle vers l'an 50 de notre ère. On la retrouve
chez les médecins arabes, chez les médecins spagyriques et alchimistes au
Moyen âge avant d'être condensée pour la première fois en système par
Porta au xvie siècle sous le nom de « Théorie de la signature ».
— 355 —

Au Sénégal où l'espèce est peu abondante, les guérisseurs Diola


de la rive gauche de la Casamance utilisent quelquefois en boisson
le décocté de racines comme antiblennoragique. Plus rarement on
reconnaît au décocté de feuilles des propriétés vermifuges (19).
En Côte-d'Ivoire l'administration per os de la racine sous
différentes formes galéniques (décocté, macéré, pulpe, suc, etc.) est
une des prescriptions les plus fréquentes des guérisseurs de lèpre.
D'une façon générale on considère que la médication par les racines
de R. vomitoria produit une réaction violente de l'organisme se
traduisant par vomissements, selles muqueuses et glaireuses
profuses, diurèse abondante, tous caractères qui la font également
conseiller dans bon nombre d'empoisonnements alimentaires.
En Côte-d'Ivoire également R. vomitoria entre assez souvent
dans des remèdes réputés contre la blennoragie; il est associé dans
ce cas à différentes espèces végétales comme le Papayer ou le
Vernonia colorata; le malade doit boire la décoction de ces plantes
par petites fractions dans le courant de la journée. Les Baoulé
utilisent les bains de vapeur avec le décocté de feuilles et des
applications locales de pulpe d'écorce comme décongestif pelvien.
La pulpe de racine est quelquefois utilisée en lavements comme
antidysentérique, mais elle est surtout considérée, lorsqu'elle est
fraîche, comme un excellent antipsorique; acidifiée par des jus
de citron et additionnée de kaolin elle est appliquée sous forme
de pâte sur les parties corporelles atteintes.
Signalons encore, toujours pour la Côte-d'Ivoire, que cette
plante fait partie des espèces végétales à usages fétiches ou
médicinaux utilisées par les initiés de la fameuse secte des serpents
de la région de Man (17).
Dalziel signale qu'au Ghana la drogue est donnée en
lavements avec des épices, qu'au Nigeria elle est prescrite pour les
convulsions des enfants et que la décoction de racine est
considérée comme sédative, mais aussi aphrodisiaque. Au Libéria
l'infusion d'écorce est donnée pour la fièvre et celle de jeunes feuilles
en frictions sur le visage pour le vertige (10).
En République Centrafricaine la racine pulvérisée sert à tuer
les poux et à traiter les plaies. En usage interne elle sert à
faciliter, avec d'autres composants, l'accouchement. Mélangé aux
graines de Strophanthus gratus on l'utilise comme poison de
flèche. L'écorce est aussi utilisée comme vermifuge et les feuilles
dans le traitement des œdèmes (43).
Au Gabon l'écorce et les racines pilées et macérées dans l'eau
ou dans l'huile de palme servent à tuer les poux et la vermine.
— 356 —

On emploie aussi l'écorce comme vomitif, soit seule en potion,


soit avec des bananes blettes. La macération de l'écorce et des
feuilles est utilisée contre les fièvres infantiles. D'autre part les
feuilles hachées et cuites à l'étuvée avec des matières grasses
s'appliquent sur les phlegmons, les luxations ou les membres
affectés de rhumatismes (40).
Au Congo on traite les œdèmes généralisés, les maux de ventre,
la stérilité féminine, la blennoragie par absorption biquotidienne
d'un demi-verre de vin de palme dans lequel ont bouilli les écorces
de racines. Un mélange de poudre de racine ou de jus de feuilles
et d'huile de palme est recommandé pour soigner les plaies ainsi
que la gale et la teigne (6).
En définitive on reconnaît essentiellement à la drogue, par voie
interne des propriétés éméto-purgatives, par voie externe des
propriétés antipsoriques et antivenimeuses. L'action sédative n'est
pratiquement pas signalée. Il en va de même pour Rauwolfia ser-
pentina aux Indes où, selon Chopra (9), les racines sont utilisées
depuis les temps les plus reculés comme purgatif, antivenimeux
et où on ne trouve aucune notion relative à l'insomnie, l'hypo-
chondrie, etc.

Chimie.

Alcaloïdes.

La première étude sur le jR. vomitoria fut réalisée par Paris en


1943 sur des échantillons d'écorces de tiges et de racines récoltés
en Guinée. L'auteur avait extrait à l'époque 0,59 p. 100
d'alcaloïdes totaux des écorces de tiges et 1,7 p. 100 des écorces de
racines. Il signalait dans ces dernières la présence d'au moins
cinq alcaloïdes déjà trouvés dans d'autres Rauwolfia dont ajmaline
(0,37 p. 1000), isoajmaline (0,74 p. 1000), ajmalinine et des traces
d'une base jaune supposée être la serpentinine (34).
Les travaux de Muller, Schlitter et Bein (32,45) aboutissant
à la découverte en 1952 dans les racines de l'espèce indienne
R. serpentina de l'alcaloïde réserpine aux propriétés sédatives et
hypotensives, allait avoir un retentissement considérable en faisant
naître la notion pharmacodynamique nouvelle des tranquillisants.
Dans le monde entier les savants entreprirent l'étude des
différents Rauwolfia connus dont 175 espèces figurent à l'Index de
Kew mais dont, selon Delaveau (11), on peut fixer le nombre à
86 espèces sûres plus quelques autres rattachées.
— 357 —

Janot et son équipe de phytochimistes avec Poisson, Le Hir,


Goutarel isolaient en 1954 la réserpine du R. vomitoria (37) et
dès lors cette drogue prenait immédiatement une place privilégiée
en raison de sa forte teneur en réserpine, supérieure à celle de
l'espèce indienne R. serpentina.
On peut estimer que les rendements d'extraction des alcaloïdes
totaux du R. vomitoria sont de 4 à 8 p. 1000 pour les feuilles et
1,5 à 2 p. 1000 pour les racines (38). Quant aux écorces de racines
elles sont presque 10 fois plus riches.
Nous avons eu en mains au cours d'une mission accomplie en
République Centrafricaine en 1967 des résultats d'analyses
pratiquées par différents importateurs. Les écorces de racines sont
en effet achetées sur titre. II semble bien que d'une façon
générale le titre minimum du produit sec actuellement exigé soit de
0,60 p. 100 de réserpine (certains lots titrent jusqu'à 1,7 pour
100) et on estime que cet alcaloïde représente le dixième des
alcaloïdes totaux. Nous avons également eu des chiffres concernant
la teneur de deux lots en ajmaline, base du R. vomitoria également
recherchée, qui titraient respectivement 0,35 et 1,6 p. 100 du
poids sec (18) (*).
Schlitter et col. avaient séparé de R. vomitoria en 1952 un
nouvel alcaloïde l'alstonine (44), mais c'est l'isolement de la
réserpine qui fut le point de départ de toute une série d'études
dans lesquelles se sont particulièrement distingués Poisson et
ses collaborateurs. Ces travaux ne peuvent être énumérés dans
le cadre de cet article mais sont résumés dans le tableau ci-dessous.
Signalons à ce propos que les alcaloïdes des Rauwolfia ont été
récemment passés en revue par Pakrashi (33).

Autres principes chimiques.


Kupchan et Obasi ont isolé des graines 0,002 p. 100 de 2-6-
diméthoxy benzoquinone (21).
Récemment Paris a signalé dans les feuilles de l'espèce
ivoirienne la présence de deux hétérosides flavoniques dérivés du
kaempférol : le 3-rhamnoglucoside ou nicotiflorine et l'astraga-
line qui est un kaempférol 3-glucoside (36).
Le Men et Pourrat ont trouvé dans les feuilles (produit sec)
un acide triterpénique, l'acide ursolique représentant une teneur
en produit brut de 0,85 p. 100 et en acide ursolique purifié de
0,3 p. 100 (31).

(*). Ajoutons à titre d'information que les exportations d'écorces de racines


de R. vomitoria (produit sec) de la R.C.A. ont été les suivantes de 1963 à
1966 en tonnes : 1963 (25), 1964 (35), 1965 (102), 1966 (282) (18).
358 —

Alcaloïdes indoliques du Rauwolfia vomitoria (19)

Groupe du Yohimbane
Organes* Organes* Organes*
Réserpine R Rescidine R Sérédine R
Réserpoxydine Rescinnaminc R
(= Rénoxydine) R Yohirabine R
a-yohimbine F (G, N)

II — Groupe de l'Heteroyohimbane
Organes* Organes* Organes*
Rauvanine R(G) Tétrahydro- R (N, G) Isoréserpiline F (N, G)
Alstonine R alstonine R(C) Réserpiline F (N, G)
Raumitorine R(G) Aricine F (N, G) R
Réserpinine R
Ajmalicine R

III Groupe de l'Ajmaline

Ajmaline R Rauvomitine R(D Vorailénine


Isoajmaline R Mitoridine R(G) Pérakine
Sandwicine R(I) Sérédamine R(G) Vomatidine
Tétraphyllicine R(G) Purpéline R

IV — Groupe des Oxindoles

Carapanaubine F (N, G) Rauvoxine F (N, G) Isoréserpiline R


Isocarapanaubine F (N, G) Rauvoxinine F (N, G) j, -indoxyle

V — Autres alcaloïdes indoliques

Picrinine Vomifoline Geissoschizol


(= peraksine)

* Organes : F = feuilles; R = racines.


Origine des échantillons : (G) = Guinée;
(I) = Côte-d'Ivoire;
(N) = Nigeria;
(C) = Congo.
— 359 —

Pharmacologie.

Racines.

Dès 1939, avant la découverte de la réserpine dans R. antidysen-


terica par conséquent, Raymond-Hamet étudie les propriétés
pharmacodynamiques des écorces de racines de R. vomitoria
provenant de l'Afrique occidentale (*).
L'extrait aqueux montre une remarquable activité
physiologique se traduisant lors de son administration au chien :
— Par des symptômes respiratoires : aux doses faibles tachyp-
née; aux doses moyennes tachypnée précédée et suivie de bra-
dypnée; aux doses fortes accentuation de la bradypnée suivie de
mort par asphyxie respiratoire.
— Par des symptômes digestifs : diarrhées se manifestant une
heure après l'injection.
— Par des symptômes neuro-musculaires : phase rapide
d'excitation motrice puis sedation; l'animal tombe sur le flanc.
D'autre part chez l'animal anesthésié l'auteur constate que cet
extrait possède le pouvoir d'inverser à la fois les effets hyper-
tenseurs et l'action apnéissante des doses moyennes
d'adrénaline (41).
Par la suite le même auteur vérifie sur l'intestion in situ du
chien l'action motrice et constate qu'aux doses où les effets
hypertenseurs de l'adrénaline sont inversés, les principes actifs
hydrosolubles du R. vomitoria ne font que diminuer l'action
intestino-inhibitrice de celle-ci; par contre si on administre des
doses beaucoup plus fortes, elles peuvent aussi inverser cette
action qui d'inhibitrice devient alors motrice (42).
Caujolle et coll. ont étudié l'influence des extraits aqueux
sur l'activité du barbital et du phénobarbital (8).
Paris étudiant sur la souris l'action calmante des racines de
R. vomitoria en utilisant une méthode d'enregistrement de la
motilité a trouvé qu'avec une dose de 5 g/kg par voie sous-
cutanée, le chiffre initial de mouvements qui était de 200 par
cinq minutes passait à 100 après deux heures et était toujours
de 100 après quatre heures (35).
La Barre et Wirtheimer ont constaté que chez le chat
anesthésié et chez le rat éveillé non hypertendu préalablement, les

(*) Aux Indes, et malgré la vogue extraordinaire de R. antidysenterica en


médecine populaire, les premières études sur la drogue furent réalisées par
Chopra entre 1933 et 1944 (9).
— 360 —

extraits de R. vomitoria présentent des effets hypotenseurs moins


puissants, mais de plus longue durée que ceux de Morinda
lucida (30).
La Barre également, dans une importante publication parue en
1958 étudie la toxicité des extraits non réserpinés (autrement dit
privés de l'alcaloïde principal) de R. vomitoria et comparativement
les effets de ces extraits avec ceux de la réserpine dans différents
domaines : sécrétion et motilité gastriques, possibilité de
production d'ulcères gastriques, pression sanguine du chat chloralosé,
action tranquillisante. Les résultats obtenus lui permettent de
conclure que les extraits non réserpinés de R. vomitoria accusent
des propriétés hypotensives et tranquillisantes aussi intenses que
la réserpine tout en étant dépourvus des effets défavorables de
celle-ci du point de vue digestif (hypersécrétion gastrique, action
diarrhéique et ulcérigène) (22).
L'activité anticancéreuse des extraits a été recherchée par
Abbott (1) et l'activité insecticide par Heal (16) sans résultats,
probants.

Les Alcaloïdes.

L'étude des alcaloïdes des Rauwolfia a fait l'objet de multiples


travaux dont il est fait largement mention dans les ouvrages
classiques récents et les revues spécialisées : Woodson dont l'ouvrage
est consacré aux Rauwolfia (48), Sollmann (46), Burger (7),
Di Palma (12), Bénigni (5, pp. 1207-1357; 803 références),
Goodman (14, pp. 178-182 et pp. 569-572), Bein (4, 3), Proceedings of
Symposium on Rauwolfia (New Delhi, 1956) (2), Planta medica
(1957, 5, pp. 128-198, nombreux auteurs), Delaveau (11), etc.
Les premières recherches sur le totum alcaloïdique, puis sur la
réserpine à partir de 1952 mettent en évidence une action hypoten-
sive. Kline en 1954 rend compte des résultats obtenus dans le
traitement des psychotiques particulièrement chez les anxieux
et les agités (20). La découverte de cette action sédative marque
une date dans l'histoire du médicament car elle est à l'origine
de la notion nouvelle des « tranquillisants » qui ont depuis lors
connu une fortune exceptionnelle.
Quatre alcaloïdes des Rauwolfia sont actuellement entrés dans
la thérapeutique. Ce sont la réserpine, la rescinnamine, l'ajmaline
et l'ajmalicine.
— 361 —

RÉSERPINE (*).
La réserpine est l'alcaloïde principal caractérisé par une action
sédative et tranquillisante, une action hypotensive (plus
précisément « antihypertensive » ) en cas d'hypertension artérielle et un
effet bradycardique.
A la différence des barbituriques, la réserpine provoque moins
de somnolence et ne modifie pas l'électroencéphalogramme. Elle
agirait sur les centres sous-corticaux cholino-réactifs (action para-
sympathomimétique centrale) et influencerait le métabolisme de
la sérotonine, de la noradrénaline et d'autres catécholamines en
les mobilisant des tissus où elles sont mises en réserve. D'autre
part les inhibiteurs de la mono-amine oxydase s'opposent à l'action
de la réserpine et diminuent l'élimination urinaire des metabolites
de la sérotonine.
Des doses croissantes de réserpine provoquent chez l'animal
une sedation non hypnotique, une dépression des centres
respiratoire et thermorégulateur, une hypotension plus ou moins nette
avec bradycardie, un ptosis, un myosis, une stimulation du péris-
taltisme intestinal, une hypersécrétion gastrique.
La réserpine n'a pas d'action ganglioplégique et son action
hypotensive s'exercerait en bloquant la transmission de l'influx nerveux
des voies sympathiques (fibres adrénergiques) (d'après 13).
Delàveau (11) a relevé dans la littérature que les travaux récents
concernant la pharmacologie de la réserpine s'étendaient sur une
trentaine de domaines différents. C'est dire combien le sujet est
vaste et ne peut être traité ici dans son ensemble.
Au point de vue indication thérapeutique l'emploi en psychiatrie
comme sédatif et tranquillisant a valu à la réserpine une vogue
exceptionnelle qui a diminué peu à peu au profit des phénothia-
zines. Elle est néanmoins prescrite chez les individus intolérants
aux phénothiazines ou lorsqu'il s'agit de combiner des effets
antihypertenseurs et sédatifs. Les doses varient selon qu'il s'agit
de traiter des états anxieux ou des psychoses, de 0,5 mg à 5 mg
par jour par voie orale et jusqu'à 10 mg en injection
intramusculaire.
L'indication de choix est l'hypertension artérielle labile ou
modérée, particulièrement dans les formes associées à l'anxiété ou
à des facteurs émotionnels (dose orale 0,25 à 1,5 mg par jour) et
l'hypertension grave (0,25 à 0,5 mg par jour) en association avec
des hypotenseurs plus puissants.

(*) La réserpine commercialisée sous son véritable nom de réserpine est


également spécialisée sous une trentaine de dénominations : « serpasil », « es-
kaserp », « rau-sed », « serfln », etc.
— 362 —

Selon Goodman (14) on la prescrit encore à de fortes doses


(2 à 10 mg) dans le traitement des toxémies de la grossesse.
Le traitement, surtout en cas de surdosages, peut provoquer des
effets secondaires : congestion oculo-nasale, diarrhées, état
dépressif, anxiété paradoxale, sécheresse de la bouche, hypermotilité
gastro-intestinale, ulcère gastro-intestinal, hématémèse,
hypotension orthostatique, syndrome parkinsonien, etc.

Rescinnamine (*).
La rescinnamine est également un hypotenseur sédatif
appartenant au même groupe pharmacodynamique que la réserpine.
Elle est indiquée oralement selon Fattorusso aux doses initiales
de 0,5 mg deux fois par jour pour deux semaines, la posologie
pouvant être augmentée ou diminuée en fonction des effets. Selon
Goodman on peut prescrire 1 à 12 mg par jour en doses échelonnées.

Ajmaline (**).
L'ajmaline est un sympathicoly tique dont les propriétés
rappellent celles de la quinidine, prolongeant la période réfractaire du
myocarde, déclanchant des actions chronotrope négative
(ralentissement du rythme cardiaque) et dromotrope négative
(diminution de l'excitation cardiaque).
D'après Bénigni (5) les DL 50 trouvées pour assurer un effet
préventif total d'arythmie provoquée par le chlorure de calcium
sont de 130/kg pour l'ajmaline et de 135 mg/kg pour la quinidine.
En bref l'action principale de l'ajmaline est une action
antiarythmique et antifibrillante. On la prescrit dans les extra-systoles
auriculaires, les crises de tachycardie, les tachycardies sinusales.
On a signalé également son indication dans le bigéminisme post-
digitalique. Les doses par voie orale sont de 100 à 200 mg par
jour et par injection (intraveineuse, intramusculaire, perfusion) de
50 à 200 mg.

Ajmalicine (***).
L'ajmalicine, ou raubasine, est un vasodilatateur à action sym-
pathicolytique capable d'inverser les effets cardio-vasculaires de
l'adrénaline sans modifier l'action hyperglycémique de celle-ci.
Elle possède aussi une action sur le système nerveux central.

(*) Spécialisée sous divers noms : « Anaprel », « Moderil », « Rescican », etc.


(**) Spécialisée sous les noms de « cardiorythmine », « Ritmos », « Rau-
wolfin ».
(***) Spécialisée sous les noms de « Hydrosarpan », « Rauvasan », « Tensyl »,
« Ranitol ».
— 363 —

Elle est peu efficace dans l'hypertension. Elle est prescrite par
voie buccale aux doses de 1-2 mg trois fois par jour comme vaso-
dilatateur périphérique dans les spasmes des vaisseaux
périphériques, notamment syndrome de Raynaud, acrocyanose, etc. (in 13).

RESERPILINE.
L'attention a été attirée par La Barre sur la reserpiline qui
représente 75 p. 100 de l'extrait de R. vomitoria non réserpiné.
La reserpiline à la dose de 2 mg/kg par jour ne provoque pas
chez le rat de lésions ulcéreuses gastriques et duodénales alors
qu'une dose moitié moindre de réserpiné détermine de graves
troubles digestifs (23).
La reserpiline n'entraîne aucune perturbation motrice ni sécré-
toire de l'estomac contrairement à la réserpine (24).
Elle possède tant chez le chien que chez le chat anesthésiés une
action hypotensive aussi puissante que celle de la réserpine tout
en étant complètement dénuée de propriétés tranquillisantes. De
ce fait La Barre estime qu'on pourrait envisager avec intérêt les
applications thérapeutiques de la reserpiline qui présente des
propriétés vaso-dilatatrices intenses sans entraîner de troubles
digestifs ni d'état de somnolence (25).
D'autre part il a été signalé par Hans et col. que chez le chien
la reserpiline ne modifie pas de façon décelable le taux des
metabolites urinaires contrairement à la réserpine qui augmente
de façon notable l'élimination urinaire d'acide 5-hydroxyindol-
acétique (15).

Raumitorine.
Selon La Barre la raumitorine, comme la reserpiline, présente
des propriétés hypotensives marquées (chat, chien chloralosé),
n'exerce aucune action sur la sécrétion et la motilité gastrique
et est dépourvue de propriétés ulcérigènes gastriques (29, 26, 27).
La raumitorine comme la reserpiline ne modifie pas de façon
notable chez le chien le taux des metabolites urinaires de la
sérotonine (15).
Elle diffère de la reserpiline par ses effets sur le système
central car elle conserve à un degré assez marqué les propriétés
tranquillisantes de la réserpine (29, 28).

Rauvamine.
Selon Quevauviller et col. la rauvamine, deux fois moins
toxique que la réserpine est un hypotenseur, non sympatholy-
tique, peu tranquillisant, non ulcérigène, non antifibrillant. Elle
— 364 —

paraît agir par augmentation du tonus parasympathique et


diminution du tonus sympathique (39).

Autres alcaloïdes.
Signalons pour mémoire la yohimbine et l'alstonine qui ne
sont pas spécifiques des Rauwolfia.
La yohimbine à action sympatholytique, stimulant du système
nerveux central est plus ou moins employé comme
vaso-dilatateur, hypotenseur et aphrodisiaque.
L'alstonine est un hypotenseur à action adrénolytique et à
propriétés fébrifuges.

CONCLUSIONS

L'exposé ci-dessus montre à l'évidence que le Rauwolfia vomi-


toria est bien un grand médicament africain. Les écorces de
racines, particulièrement riches en alcaloïdes thérapeutiquement
actifs constituent de ce fait une matière première d'importance
considérable, très recherchée par l'Industrie pharmaceutique. Aussi
voudrions-nous, en conclusion, jeter un cri d'alarme en attirant
l'attention sur la nécessité d'assurer la régénération des
peuplements naturels de cette plante et d'entreprendre sa culture.
On ne peut impunément déraciner sans précaution des arbustes
et l'exemple de l'Afrique Centrale pour le R. vomitoria
précisément, après celui des Indes, où on a assisté à l'extermination
des peuplements naturels de R. serpentina, est typique à cet
égard. Les récolteurs en effet, sourds aux recommandations des
services gouvernementaux pratiquent un arrachage total des
racines grosses et petites, ces dernières étant les plus riches en
alcaloïdes. Or le R. vomitoria rejette très bien de souche et il
suffirait au moment de la récolte de conserver en terre quelques
petites racines pour assurer la pérennité de l'espèce.
Nous manquons de renseignements sur la culture en Afrique
du R. vomitoria qui serait tentée avec succès, croyons-nous savoir,
au Congo Kinshasa et au Nigeria. Nous pouvons en tout cas
signaler qu'à l'inverse de l'espèce indienne R. serpentina, dont la
culture s'avère délicate avec une pousse lente et une tendance à
végéter ensuite difficilement, l'espèce africaine R. vomitoria est
rustique et se contente de terrains pauvres. Sa multiplication par
bouture, de préférence par rejets de souche, ne présente pas de
difficultés majeures et, en tout état de cause, les meilleures
conditions semblent bien être réunies pour une culture intensive de
cette espèce médicinale.
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