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Plantain

 Son nom
 Son rôle dans l'équilibre écologique
 Et ça se mange?
 Et ça soigne quoi?
 On le trouve où?
 

Son nom
« Pied de l'homme blanc », disaient les Amérindiens pour désigner le plantain qui serait arrivé
en Amérique avec les colons français et anglais, ses semences voyageant clandestinement sur
les semelles de leurs chaussures, et se serait implanté dans les chemins qu'ils empruntaient.

Le nom latin Plantago signifierait « plante qui agit », par allusion aux propriétés médicinales
que les Romains lui attribuaient. D'autres avancent que le nom signifie plutôt « plante des
pieds » par référence à la forme des feuilles de certaines espèces.

Il existe plus de 200 espèces de plantain, et le genre est répandu un peu partout sur la
planète. C'est à ce même genre qu'appartient le Plantago psyllium, dont les graines légèrement
laxatives sont vendues en pharmacie. Les espèces qui nous intéressent ici sont le Plantago
major (grand ou majeur), le Plantago media (moyen) et le Plantago lanceolata (petit ou
lancéolé), auxquelles on attribue les mêmes propriétés médicinales, bien que le plantain
majeur (Plantago major) soit, de loin, le plus fréquemment employé.

Son rôle dans l'équilibre écologique

Selon le frère Marie-Victorin, « le plantain majeur est la nourriture favorite de la


chenille rousse et noire que l'on voit, à l'automne, marcher vivement le long des chemins.
Cette chenille est la larve d'un lépidoptère, l'Isia isabella. »
Et ça se mange?

On a mangé les jeunes feuilles crues, ajoutées aux salades. Leur goût rappelle
vaguement celui de champignons auxquels on aurait ajouté une pointe d'oseille. Plus coriaces
en vieillissant, elles sont meilleures cuites à la manière des épinards. On a également mangé
les graines, réduites en farine et ajoutées à la pâte à pain ou à la soupe. À noter qu'elles
constituent un excellent aliment pour les oiseaux en cage, et, on peut le supposer, pour nos
oiseaux indigènes. Cueillez-en et mettez-les dans la mangeoire l'hiver prochain.

Malgré l'abondance de la plante en Amérique du Nord, les Amérindiens ne semblent pas


l'avoir beaucoup employée en cuisine. On sait que les Tanaina ainsi que d'autres groupes
indigènes de l'Alaska ont consommé les jeunes feuilles du Plantago maritima et du Plantago
macrocarpa qu'ils mangeaient crues ou cuites, souvent mélangées à de la graisse de poisson
ou de phoque et que, encore aujourd'hui, ils en font des conserves. Toutefois, on croit que ces
emplois sont relativement récents. D'ailleurs, les Tainaina n'ont pas de nom pour cette plante.

Et ça soigne quoi?
Par voie interne, on dit que le plantain est un excellent purificateur du sang, des poumons et
de l'estomac. Il soignerait l'hémophilie, la diarrhée, la dysenterie, les retards dans le
développement chez l'enfant, la tuberculose, les bronchites chroniques, la pharyngite, la
laryngite, les néphrites. Les graines ont été employées avec succès dans les hémorragies
utérines et celles du poumon. De leur côté, les Chinois emploient ces dernières pour leurs
propriétés diurétiques et éliminatrices de l'urée, de l'acide urique et des chlorures - les
déchets de l'organisme, quoi! En outre, parce que les graines sont tellement nombreuses, ils
les considéraient comme un symbole de fertilité et croyaient que leur cueillette favorisait les
grossesses. On dit aussi qu'ils s'en servaient, avec de la graine de lin, pour soigner la baisse du
pouvoir sexuel chez l'homme. Mais bon, on le sait, les Chinois ont à peu près tout utilisé à cet
effet.

En usage externe, on s'en est servi contre les conjonctivites, l'inflammation des paupières, les
plaies, coupures, ulcères de jambe, gingivites, dartres, dermatoses croûteuses, pertes
blanches. Ainsi que contre les morsures de vipères et les piqûres d'insectes. Les vipères étant
rares sous nos climats, c'est contre les piqûres d'insectes qu'on l'apprécie tout
particulièrement chez nous. Piqûres d'abeilles, de guêpes, de frappes-à-barres, de brûlots, de
maringouins et, par temps orageux, de mouches domestiques ou de coccinelles, qui oui,
peuvent vous mordre sauvagement sous l'effet de la pression atmosphérique. Pour soigner
toutes ces petites blessures, il suffit de froisser quelques feuilles et de les appliquer
directement sur la partie touchée. Le soulagement est quasi instantané.
On affirme, en outre, que les feuilles froissées et appliquées sur les lésions causées par
l'herbe à la puce, les guérissent. « Ab-so-lu-ment! », me dit Louise, une amie, qui a récemment
soigné ainsi sa petite fille de deux ans, ajoutant que, en quelques heures à peine, il n'y avait
plus aucune trace de lésions. Ça tient presque du miracle quand on sait combien il est difficile
de se débarrasser de cette dermatose.

Comme on avait les deux mains dedans, Louise s'est également rappelé ce conseil que sa
mère lui avait donné après qu'elle se soit éraflé les genoux en chutant de sa bicyclette : « Tu
prends une feuille de plantain, tu la « liches » et tu la colles sur le bobo.» Et voilà un
pansement de fortune qui ne passerait peut-être pas le test de l'inspection sanitaire, mais qui
est réellement efficace.

On peut préparer une infusion, à raison de 10 g de feuilles pour 100 ml d'eau, dont on boira 2
à 4 tasses par jour. Mais à cause de sa richesse en mucilage, la plante se prête mieux à la
macération (tout comme la mauve et la guimauve). On fera donc bouillir une minute dans un
litre d'eau 30 à 60 g de feuilles, puis on laissera macérer toute la nuit. Boire un litre en 24
heures.

L'infusion ou la macération convient également pour les usages externes, en gargarismes,


bains de bouche, lavages oculaires, compresses ou irrigations vaginales, selon les indications.

On le trouve où?
Ah! Que la guérisseuse en moi aime le plantain... que, toutefois, la jardinière n'apprécie guère,
car, préférant le monde semi-civilisé des jardins à l'univers plus sauvage des prairies, il se
répand partout dans le potager et est extrêmement difficile à arracher. Tout comme certaines
espèces de lézards qui préfèrent abandonner un morceau de queue plutôt que d'y laisser leur
peau, le plantain cède volontiers ses feuilles à la jardinière impatiente qui s'imagine en être
venue à bout. Doué d'une fabuleuse élasticité qu'il doit à ses tissus mucilagineux, il se rompt
là où ça ne compte pas, se pétant les bretelles d'aise, tranquille, pépère, car il sait, lui, que
dans quelques semaines à peine, il sera à nouveau fringant et pimpant, dépliant allègrement
l'accordéon de ses larges feuilles, et s'offrant généreusement à l'Isia isabella qui, de toute
façon, n'en prélèvera qu'une très faible partie.

Vous trouverez donc les trois espèces de plantain décrites ci haut dans les champs
et les lieux incultes, au voisinage des habitations et, bien entendu, dans les potagers bio ...

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