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Le guide des plantes qui font du bien


Plus de la moitié de nos médicaments proviennent des plantes. Elles sont à
l'origine de traitements couramment utilisés pour soigner des pathologies
graves, tels les cancers, les maladies cardio-vasculaires, le paludisme... Mais
gare aux amateurs: elles ne sont pas à prendre en automédication car souvent
hautement toxiques. Tour d'horizon des stars de la pharmacopée avec les
Editions Le Vidal*.

Par Martine Betti-Cusso


Publié le 07/08/2010 à 17:34

(Gilles Mermet)

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1 - DE PETITES FLEURS POUR DE GRANDS MAUX

LA PERVENCHE DE MADAGASCAR (Catharanthus roseus)

Contre les leucémies, les cancers du poumon, du sein, de la vessie

Cette petite fleur délicate originaire de Madagascar recèle des myriades de


molécules, dont la vinblastine utilisée pour soigner les leucémies et la
vincristine destinée à traiter la maladie de Hodgkin. En 1972, l'équipe du Pr
Pierre Potier, de l'Institut de chimie des substances naturelles du CNRS, met
au point un procédé de synthèse de ces molécules et obtient ainsi la
vinorelbine, qui traite les cancers bronchiques et les cancers du sein. Plus
récemment, des chercheurs de l'université de Poitiers sont parvenus à
synthétiser une autre molécule, la vinflunine, pour un nouveau traitement
contre le cancer de la vessie. La pervenche de Madagascar ne peut s'employer
telle quelle, ses propriétés antitumorales s'accompagnant d'une forte toxicité.
La coquette fait cependant la joie des jardiniers par sa faculté à fleurir dès
qu'elle se trouve une place au soleil.

LA DIGITALE POURPRÉE (Digitalis purpurea)

Contre les maladies cardio-vasculaires

Surnommée gant de Notre-Dame, de bergère ou doigtier, cette plante


majestueuse, qui embellit nos jardins, doit son nom à la forme en doigt de
gant de ses fleurs de couleur rose pourpre. Plusieurs molécules ont été isolées
de ses feuilles pour traiter les troubles cardio-vasculaires et notamment la
digoxine, laquelle est un régulateur de la fonction cardiaque. Les
SMS
médicaments à base de digitale ne sont accessibles que sur ordonnance. La
belle est à prendre avec des gants. Car à haute dose, ce cardiotonique s'avère
un cardiotoxique entraînant des troubles visuels. Selon l'hypothèse de
chercheurs, une intoxication à la digitale pourrait être à l'origine des
déformations visuelles dont souffrait Vincent Van Gogh à la fin de sa vie. Pour
indice, ils évoquent la digitale qui figure sur le fameux Portait du Dr Paul
Gachet.

Ad

LE PAVOT SOMNIFÈRE (Papaver somniferum)

Contre la douleur

Les Egyptiens mais aussi les Grecs connaissaient «la plante qui amène
l'oubli». Homère en témoigne. On prétend que le népenthès qu'Hélène verse
dans le vin de Télémaque afin d'apaiser ses chagrins serait du suc de pavot. Le
pavot a aujourd'hui une réputation bien sulfureuse. C'est oublier les bienfaits
anesthésiants de cette jolie fleur, fort utile dans le traitement contre la
douleur. L'industrie pharmaceutique exploite différents alcaloïdes, dont la
morphine, antalgique, et la codéine, antitussive.

LA BELLADONE (Atropa belladona)

Contre les affections de l'œil

SMS
(Gilles Mermet)

La belladone (belle femme en italien) n'est pas si belle que ça. Et en plus, elle
est vénéneuse. Les Romaines s'en servaient pour dilater leurs pupilles et se
parer d'un regard de braise. La pratique a fait école puisque aujourd'hui
encore on utilise en ophtalmologie l'atropine, un alcaloïde extrait de ses
feuilles campanulées. Répandue dans nos clairières et en bordure des forêts,
Atropa belladona cause un certain nombre d'intoxications. Ses fruits noirs de
la taille d'une cerise tentent malheureusement les enfants et des adultes
imprudents. Trois petites baies suffisent pour s'empoisonner.

LE COLCHIQUE (Colchicum autumnale)


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Contre la goutte

Dès le Ve siècle, le colchique fut utilisé pour traiter les crises de goutte. C'est
encore le cas aujourd'hui puisque la colchicine, extraite de ses graines et de
ses bulbes, s'avère un anti-inflammatoire spécifique et puissant pour soulager
ce mal. Mais sur prescription médicale uniquement. La fleur est trop toxique
pour en user en médecine populaire.

LA PETITE PERVENCHE (Vinca minor)

Contre les effets du vieillissement

La petite pervenche - à ne pas confondre avec la pervenche de Madagascar - a


toutes les attentions pour nos seniors. La vincamine qu'elle sécrète est une
arme importante dans la lutte contre le vieillissement. Elle est intégrée dans
de nombreux médicaments, notamment contre les troubles visuels d'origine
vasculaire, les troubles de l'audition (acouphène), les accidents vasculaires
cérébraux, mais aussi les troubles de l'humeur, de l'attention et de la
mémoire.

LA VÉRATRE (Veratrum californicum)

Contre le cancer de la peau SMS


Cette magnifique fleur s'épanouit sous le redoutable soleil californien. Faut-il
s'étonner que ses substances soient porteuses d'espoir dans la lutte contre les
cancers de la peau ? L'une d'elles, la cyclopamine, a été extraite et modifiée
génétiquement pour produire un nouveau traitement encore au stade
expérimental contre ces pathologies. Un essai clinique s'est avéré prometteur,
les médecins n'ayant observé aucun effet secondaire sérieux.

L'ARMOISE DE CHINE (Artemisia annua)

Contre le paludisme

L'usage traditionnel antipaludéen de l'armoise est attesté en Chine depuis


plus de deux mille ans. Il a été validé par plusieurs études cliniques. Ses
feuilles recèlent une molécule, l'artémisine, qui a pour effet d'éradiquer les
parasites dans le sang. Il est efficace à titre curatif mais non à titre préventif.
Pour traiter les formes résistantes du paludisme, les chercheurs ont mis au
point des dérivés, dont l'artéméther, plus puissants encore. Mais cette
spécialité pharmaceutique coûteuse n'est pas toujours à la portée des malades
dans les pays du tiers-monde.

ACONIT NAPEL (Aconitum napellus)

Contre les névralgies faciales

Cette fleur de nos montagnes a belle allure avec son inflorescence de fleurs
bleues au sommet de ses hautes tiges. Elle renferme des alcaloïdes dont
l'aconitine, un sédatif cardiaque et respiratoire. On l'emploie dans des
médicaments contre la toux et comme analgésique dans le traitement des
névralgies faciales. Attention, toute la plante est vénéneuse. C'est même une
des plus toxiques de notre flore.

L'IF EUROPÉEN (Taxus baccata)

Contre les cancers du sein, des ovaires, du poumon

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(Gilles Mermet)

Cet arbre extraordinaire dans ses formes alambiquées et dans sa faculté de se


régénérer fascinait déjà les Anciens. Dans l'Antiquité grecque, dormir à
l'ombre d'un if était réputé mortel, et les Gaulois enduisaient leurs flèches de
décoction à base de ses feuilles, graines et écorce. C'est dire si cet arbre à
fruits rouges s'était taillé une réputation redoutable. Son écorce n'en recèle
pas moins une substance anticancéreuse. Ce don de la nature a bien failli
entraîner sa perte. A raison de 10 000 arbres pour 2 kilos de substance, des
forêts entières ont été décimées. Il doit son salut au Pr Pierre Potier et à son
équipe du CNRS, qui sont parvenus à extraire un précurseur du taxol à partir
des aiguilles de l'if européen, Taxus baccata. Depuis, les ifs sont parfaitement
protégés et entretenus.

* A lire : Le Guide des plantes qui soignent, Editions Le Vidal. A paraître en


septembre.

2 - DE GRANDES FLEURS POUR DE PETITS MAUX

Les plantes médicinales opèrent un retour en force. Près de 150 d'entre elles
sont en vente libre. Mais toutes ne sont pas si efficaces et certaines peuvent
être toxiques. Pour en faire le meilleur usage, suivez notre guide des fleurs du
bien: le Pr Jean-Marie Pelt, botaniste, professeur de pharmacie et président de
l'Institut européen d'écologie.

L'AUBÉPINE (Crataegus monogyna)

Insomnie, émotivité, insuffisance cardiaque

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C'est l'arbrisseau antistress. Ses vertus proviennent de ses fleurs blanches ou
roses groupées en corymbes et riches en flavonoïdes. Lesquels ont une action
sédative sur le système nerveux et une action régulatrice sur le système
cardio-vasculaire. Particulièrement recommandée pour les personnes âgées.

LA VALÉRIANE (Valeriana officinalis)

Troubles du sommeil, stress, migraines

Plutôt gracieuse avec ses fleurs blanchâtres groupées en corymbes, la


valériane dissimule ses trésors dans ses racines. Elle fut utilisée dans le passé
contre l'hystérie, l'épilepsie et la danse de Saint-Guy. Dotée de propriétés
antispasmodiques, antibactériennes, sédatives, toniques, stomachiques, elle
se concocte fraîche en teinture ou en gélule. Curieusement, si elle calme les
humains, elle excite les félins. L'herbe-aux-chats, ainsi surnommée, ne doit
pas se prendre à forte dose ni en permanence.

LE MILLEPERTUIS (Hypericum perforatum)

Dépression modérée, stress, troubles digestifs

Elle chasse les démons et les idées noires. Vaste programme dont se chargent
les sommités fleuries, aux feuilles oblongues constellées de minuscules
poches. Grâce à ses constituants multiples (flavonoïdes, hypericine...), elle
traite la dépression aussi efficacement qu'un antidépresseur
SMS de synthèse, avec
moins d'effets secondaires. Ce qui a été démontré par des études cliniques. En
usage externe, elle a des propriétés antiseptiques et cicatrisantes pour soigner
les lésions de la peau. A prendre sans s'exposer au soleil pour éviter toute
réaction cutanée. De plus, selon l'Afssaps, le millepertuis réduirait l'effet de
certains médicaments cardiotoniques, antirétroviraux, antiasthmatiques et
contraceptifs.

LA ROSE DE PROVINS (Rosa gallica officinalis)

Soins de la peau, digestion difficile

Cette séductrice aux pétales veloutés et au parfum suave sécrète une essence
aromatique prodigieuse pour apaiser les problèmes intestinaux et traiter les
plaies. Tonique et astringente, la reine des jardins s'emploie en tisane contre
les maux de ventre et les digestions difficiles, en lotion pour purifier la peau,
en compresse froide pour soulager les affections oculaires et en pommade
pour adoucir les gerçures des lèvres.

L'HARPAGOPHYTUM (Harpagophytum procumbens)

Douleurs articulaires

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Elle doit son surnom, la griffe du diable, à son fruit en forme de grappin,
véritable piège pour les animaux. Les tubercules des racines de cette plante
originaire d'Afrique du Sud regorgent d'iridoïdes aux effets diaboliques pour
traiter les rhumatismes et les arthroses légères.

GINKGO (Ginkgo biloba)

Troubles du vieillissement, circulation sanguine

Contemporain des dinosaures, il a résisté aux intempéries les plus


diluviennes, aux bactéries les plus tenaces, aux pollutions les plus acides, et
même... à la bombe d'Hiroshima. Mais pourra-t-il résister à son succès? Le
ginkgo doit être aujourd'hui largement cultivé afin d'éviter son extinction. Ses
feuilles sont riches en ginkgolides, dont l'action anti-inflammatoire préserve
notamment des rejets de greffes. Il est en outre préconisé, entre autres, contre
les difficultés de concentration, les troubles de la mémoire, mais aussi contre
les troubles vasculaires périphériques.

LA PASSIFLORE (Passiflora incarnata)

Anxiété, insomnie, crampes, douleurs menstruelles

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En Amérique du Sud, les missionnaires enseignaient la passion du Christ aux
indigènes au travers de cette fleur au charme étrange. Sa couronne un peu
hérissée évoque la couronne d'épines, les cinq étamines représentent les
blessures du Christ et les trois stigmates s'apparentent aux trois clous... D'où
son nom de fleur de la passion. C'est aussi une plante sédative, efficace contre
l'anxiété, l'insomnie et certains spasmes digestifs.

LA GRANDE GENTIANE (Gentiana lutea)

Inappétence, constipation, fatigue, fièvre

Elle a fière allure avec sa tige robuste et ses pétales d'or étoilés. Originaire des
montagnes d'Europe, cette élégante dissimule dans sa racine des principes
amers tonifiants, stimulant les défenses de l'organisme, facilitant la digestion
ou aiguisant l'appétit. A déguster en tisane ou en sirop.

L'ÉCHINACÉE POURPRE (Echinacea purpurea)

Douleur, rhume, acné, psoriasis, herpès

Cette attrayante marguerite aux reflets lilas se cultive aisément dans nos
jardins. Elle est la «guérit-tout» des Indiens d'Amérique du Nord.
Antiseptique, antivirale, cette charmeuse stimule les défenses du corps et
calme les allergies. Elle s'emploie en tisane, en teinture ou en gélule à titre
préventif ou en traitement des rhumes et en pommade pour soulager ou
cicatriser les affections cutanées. Par ailleurs, l'échinacée fait l'objet de
recherches dans le cadre du traitement du sida.

LA REINE-DES-PRÉS OU ULMAIRE (Filipendula ulmaria)

Etats fiévreux, rhumatismes

On lui doit la panacée, le remède miracle, la potion magique, en un mot:


l'aspirine. Celle-ci est une copie chimique de l'acide salicylique présent dans
ses sommités fleuries. Diurétique et antipyrétique, elle soulage les
manifestations articulaires douloureuses, mais aussi les maux de tête. Elle
s'emploie séchée, en infusion ou en sirop.

LA LAVANDE VRAIE (Lavandula officinalis)

Insomnie, migraine, vertige, piqûre d'insectes


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La coutume nous vient des Romains: les sachets de lavande se glissent dans
les armoires en faisant des vœux d'amour. Outre sa fragrance provençale
rafraîchissante et sa touche impressionniste, la belle aux ailes de papillon
facilite le sommeil (mais effet inverse en surdose) et la digestion.
Antivenimeuse, elle désinfecte plaies et blessures et apaise les piqûres
d'insectes.

L'ACHILÉE MILLEFEUILLE (Achillea millefolium)

Cicatrisation, troubles de la digestion

C'est le centaure Chiron qui en livra le secret à Achille: quelques feuilles de


millefeuille frottées sur une écorchure stoppent les saignements. La gracile
aux senteurs camphrées cicatrise les blessures et calme les démangeaisons.
En usage interne, elle soulage les troubles de la digestion. S'utilise fraîche ou
séchée, en tisane ou en cataplasme. Déconseillée aux femmes enceintes.

L'ARNICA (Arnica montana)

Ecchymoses, courbatures, brûlures superficielles

Cette marguerite soigne en homéopathie les bleus de l'âme et en


phytothérapie les bleus du corps. Elle est uniquement préconisée en usage
externe - dangereuse en usage interne - sous forme de crème ou de compresse
pour résorber les ecchymoses, soulager les entorses, les courbatures ou les
brûlures superficielles. Ne pas appliquer sur des plaies, ni près des yeux et de
la bouche.

LE CHARDON-MARIE (Silybum marianum)

Protection du foie, troubles de la digestion

Selon la légende, le chardon-marie a reçu des gouttes de lait de la Vierge


nourrissant l'enfant Jésus lors de la fuite en Egypte. Il en aurait conservé ses
feuilles luisantes marbrées de blanc. Ses graines renferment de la silymarine,
une puissante substance protectrice du foie. Il est recommandé en infusion
pour traiter les troubles digestifs. Il est par ailleurs préventif et curatif de
certaines intoxications (amanite phalloïde, cadmium, alcool...), mais contre-
indiqué pendant la grossesse.

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LE COQUELICOT (Papaver rhoeas)

Toux, insomnie des enfants

(Gilles Mermet)

Frais ou séché, en tisane ou en sirop, les pétales garance du sémillant


coquelicot calment les vilaines toux. A prendre en infusion pour soulager
l'asthme ou la bronchite. Recommandé aussi pour favoriser le sommeil des
enfants.

A lire: Phytothérapie, la santé par les plantes, Sélection du Reader's Digest. Et à


paraître dans la même édition, fin septembre, Le Grand Livre des plantes
aromatiques médicinales.

3 - POUR ÊTRE BELLE COMME UNE FLEUR

Jeunes filles en fleurs ou belles plantes épanouies, nombreuses sont celles qui
s'en remettent à leurs semblables végétales pour en emprunter les secrets de
beauté. Pour elles, nous avons sélectionné quelques fleurs connues et moins
connues de l'herbier du charme et de la fraîcheur.

LA FLEUR D'OR D'HIMALAYA (GOLDEN CHAMPA) (Magnolia champaca)


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Pour éliminer les toxines

(DR)

C'est au Ladakh, aux confins de l'Himalaya indien, que l'ethno- botaniste


Xavier Ormancey, directeur de recherche chez Chanel, a déniché cette fleur
dorée, à 3000 mètres d'altitude. La fleur orne un arbre majestueux qui résiste
aux conditions climatiques les plus extrêmes. Elle est héliotrope et a
développé de nombreux métabolites secondaires, composés qui servent à sa
protection. Ils sont détoxifiants et énergisants. Les fleurs sont distillées sur
place et le nectar recueilli est expédié dans les laboratoires de la marque de
cosmétiques qui en extrait, par un procédé de défragmentation, les précieuses
molécules. Sur la peau, elles ont pour effet d'éliminer les toxines, qui
participent au vieillissement cutané, et de stimuler des enzymes réparatrices.
Chanel en a conçu un nouveau produit, l'Essence sublimage, dont le
lancement en octobre est promis au succès.

LA FICAIRE (Ranunculus ficaria)

Pour irriguer et assainir

La ficaire est une plante sauvage aux allures de bouton d'or, que l'on croise
dans les prairies et en lisière de forêt. Ses racines concentrent
SMS des
saponosides, qui ont un effet bénéfique et apaisant sur la micro-circulation
cutanée. Première plante employée par Yves Rocher, précurseur en
cosmétique végétale, c'est la fleur emblématique de la marque. Le laboratoire
Yves Rocher, associé à l'université de Genève, poursuit des investigations sur
cette plante qui n'a pas livré tous ses secrets.

L'ALOÈS (Aloe vera)

Pour hydrater la peau

Cette variété appartenait déjà à la pharmacopée des Egyptiens, qui


l'utilisaient pour soigner les infections de la peau. C'est dire si cette grande
plante aux fleurs érigées en épi, protégée d'un écrin de feuilles épaisses et
charnues, a fait ses preuves. Les feuilles regorgent d'un suc translucide aux
propriétés hydratantes, entrant dans la composition de nombreux produits de
beauté. Le gel adoucit la peau et aide à la cicatrisation. Elle soulage les coups
de soleil, les brûlures et atténue les effets de l'eczéma.

L'ONAGRE (Oenothera biennis)

Pour prévenir les rides

Cette belle des champs aux pétales échancrés est originaire d'Amérique du
Nord. Mais on la croise un peu partout en Europe, sur des terres ensoleillées
en bordure des chemins. L'huile extraite de ses graines, riche en acide gras
(oméga 6) et en acide linoléique, intéresse les chercheurs. Ces composés
contribuent à la préservation de l'élasticité de l'épiderme et à la prévention de
l'apparition des rides. L'huile d'onagre est aussi employée pour soulager
l'eczéma.

L'EDELWEISS (Leontopodium alpinium)

Protectrice et fortifiante

La ravissante étoile des neiges trône sur les cimes. Elle semble de ouate et de
coton. Elle aussi s'est fortifiée de tanins et de flavonoïdes aux propriétés
antioxydantes, pour affronter les hivers glacés et les rayons UV de l'altitude.
L'industrie cosmétique s'est saisie de ses atours agrémentés d'une image de
pureté et de force. Mais la belle est rare, protégée, même si elle est cultivée
SMS
dans le Valais, en Suisse. Nombre de produits proposés sur le marché
contiennent en fait peu d'extraits d'edelweiss.

A lire : Tout savoir sur les plantes pour la femme, par le Pr K. Hostettmann,
Editions Fabre.

4 - LES JOLIES FÉES DU LOGIS

Les fleurs ne sont pas seulement un bel ornement odoriférant. Certaines


d'entre elles pourraient bien être aussi des dépolluants efficaces. Elles captent
des toxiques qui imprègnent les intérieurs pour les décomposer et restituer
un air bioépuré. Quelques exemples parmi les plus courantes, les plus
décoratives et les plus efficaces.

LE CYCLAMEN DE PERSE (Cyclamen persicum)

Contre le formaldéhyde et le xylène

Qui croirait que cette délicate élégante se nourrit de formaldéhyde et dans


une moindre mesure du xylène provenant des produits d'entretien,
détergents, tabac, parfum d'ambiance, feutre et encre ? Sa floraison peut
durer plusieurs mois, de septembre à avril. Elle apprécie la fraîcheur et une
SMS
luminosité modérée, mais ne supporte pas les courants d'air, l'humidité
prolongée et les variations brutales de température. Un arrosage
hebdomadaire suffit à son bien-être.

LA FLEUR DE LUNE (Spathiphyllum wallisii)

Contre le formaldéhyde, le benzène, le trichloréthylène, le xylène,


l'ammoniac et l'acétone

C'est sans doute une des plus gourmandes de polluants d'intérieur. Elle
absorbe gracieusement et à bon rythme une grande diversité de toxiques. De
plus, elle est facile à vivre, se satisfaisant d'une faible luminosité et s'adaptant
à toutes les pièces de l'habitation pourvu que la température soit modérée
(entre 15 et 22 °C) et le terreau humide.

L'AZALÉE DE L'INDE (Rhododendron simsii)

Contre le formaldéhyde, l'ammoniac et le xylène

Avec son éclosion de feuilles et de fleurs rosâtres, cette éricacée ne manque


pas d'attraits. Elle promet une certaine longévité, pour peu que l'on soit
prévenant avec elle, avec des floraisons permanentes en automne, en hiver et
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au printemps. Elle aspire les effluves d'ammoniac dégagés par les produits
d'entretien et le tabac, se charge du formaldéhyde contenu dans les meubles
en bois aggloméré, les parquets stratifiés, les colles et adhésifs, les papiers
peints et tissus muraux, mais aussi les produits de beauté, et inhale également
le xylène provenant des peintures et des parfums. De quoi mériter un
arrosage régulier (tous les deux jours). Elle apprécie les températures fraîches
(entre 10 et 15 °C), les endroits lumineux mais pas trop ensoleillés. Elle tolère
parfaitement les cuisines ou les salles de bains.

L' ORCHIDÉE DENDROBIUM (Dendrobium sp.)

Contre le monoxyde de carbone, la fumée de tabac

Gracieuse et raffinée, avec son bouquet fleuri, cette orchidée agrémente et


assainit son environnement. Son métabolisme capte et décompose le
monoxyde de carbone dégagé par la fumée de tabac, les feux de cheminée, les
émanations des appareils de chauffage ou à combustion... tout en restituant
de l'oxygène la nuit. Un vrai lutin du clair de lune. D'un entretien facile, elle
ornemente le salon ou les chambres lumineuses et se complaît dans des
températures modérées moyennant un arrosage généreux.

LE GERBERA (Gerbera jamesonii)

Contre le benzène, le trichloréthylène, le toluène

Amatrice de lieux enfumés, cette marguerite colorée capte aussi le benzène


des meubles cirés, le trichloréthylène des détergents, dégraissants et autres
solvants et le toluène des isolants (moquettes et tapis). Sur l'aspect décoratif,
elle se décline en teintes vives ou pastel. Elle aime le soleil, les températures
entre 10 et 21 ° C et les arrosages réguliers. Seul défaut: sa durée de vie est
relativement courte et elle est sensible aux pucerons.

Pour être efficaces, ces fleurs doivent être cultivées en pot.

A lire : Le Guide Marabout des plantes dépolluantes, par Claire Pinson


(Marabout).

LIRE AUSSI : SMS


» Les fleurs du bien

SERVICE
» Le Guide Marabout des plantes dépolluantes, de Claire Pinson, Edition
Marabout, 8,46€ sur Fnac.com

» Tout savoir sur les plantes pour la femme, du Pr K. Hostettmann, Edition


Fabre, 18,05€ sur Fnac.com

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