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Consoude Symphytum officinale L.

Noms scientifiques : Symphytum officinale L., 1753 (nombreux synonymes : Symphytum bohemicum
F.W.Schmidt, Symphytum elatum Tausch, Symphytum majus Bubani, Symphytum microcalyx Opiz,
Symphytum molle Janka, Symphytum patens Sibth., Symphytum tanaicense Steven, ; Deux sous- espèces
: Symphytum officinale subsp. uliginosum, Symphytum officinale subsp. Officinale ; Deux variétés :
Symphytum officinale var. ochroleucum DC., Symphytum officinale var. rectiflorum Touss. & Hoschédé).
Famille : Boraginaceae
Noms vernaculaires : grande consoude, consoude officinale, consoude commune, consyre, grande
consyre, confée, herbe à la coupure, oreille d’âne, pecton, langue de vache, oreille de vache, herbe aux
charpentiers. Allemand : beinheil, schwarzwurzel . Anglais : comfrey ; Espagnol : consuelda mayor ; Italien
: consolida maggiore.
Nom breton : louzaouen an trouc’h, skouarn azen.
Statut légal : Plante non libérée, la racine est sur la liste A de la pharmacopée française. Avis commission
E positive exclusivement en usage externe.

Histoire et origine
Symphytum : nom grec des consoudes, en latin consolida, vient du grec («  » symphyeïn) souder,
unir en un tout, et désignait pour les auteurs anciens de nombreuses plantes auxquelles on attribuait des
propriétés cicatrisantes, et la faculté de consolider les fractures. Officinale : vendu dans les officines des
pharmacies, vient du latin officina, atelier, officine.

Description botanique
Grande plante vivace (40 cm-1 m), recouverte de poils raides, commune dans toute l’Europe, présente
dans les prés humides, les fossés, au bord des rivières. Tiges érigées, ailées, avec des grandes feuilles
épaisses, ovales-lancéolées, les feuilles inférieures embrassent la tige et les supérieures sont pétiolées.
Fleurs blanchâtres rosées ou violettes en cymes scorpioïdes, la corolle avec cinq pétales soudés est deux
fois plus grande que le calice à cinq sépales. Fruit : tétrakène.

Données culturales
La consoude se cultive dans un sol frais, riche, humide, à mi ombre ou en plein soleil. La multiplication peut
se faire par semis en pépinière tôt au printemps ou plus aisément par division de touffe. Si l’on remet en
terre une portion de racine après l’arrachage, elle donnera très vite une nouvelle plante.

Reproduction interdite. Tous droits réservés à M Jo Foures : Ecole Bretonne d’Herboristerie – Cap Santé,
rue Jules Ferry 29410 Plounéour Ménez – Tél : 02.98.78.96.91 – capsante29@orange.fr – www.capsante.net
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Identification de la drogue sèche
A l’examen macroscopique, fragments de racines à surface externe noirâtre, racine sillonnée
longitudinalement, à section blanchâtre.

Falsification par les racines de Consoude voyageuse (Symphytum peregrinum Ledeb.) ou de Consoude de
Russie hybride (Symphytum x uplandicum Nyman) toutes deux caractérisées par certains alcaloïdes
pyrrolizidiniques (échimidine et symlandine) non présents dans la Consoude officinale.

Parties utilisées
Racines (Symphyti radix), rarement feuilles et fleurs.

Constituants

Racines

Principes actifs issus du métabolisme primaire :

Polysaccharides : mucilages 30% (fructane), amidons


Acide silicique
Acides aminés, divers : acide -aminobutyrique, choline, aspagine
Vitamines B

Principes actifs issus du métabolisme secondaire :

Composés phénoliques
Acides phénols : acides rosmarinique, lithospermique, caféique (0,004%), chlorogénique (0,012%),
salicylique. Flavonoïdes
Tanins (2,4 à 6%) : pyrocatéchol

Terpènes – Stéroïdes
Saponosides triterpéniques : hétérosides monodesmosidiques et bidesmosidiques de l’hédéragénine
(symphytoside A, aglycone), hétérosides monodesmosidiques de l’acide oléanolique.
Stérols : sitostérol et stigmastérol
Triterpènes (isobauérénol)

Diuréide glyoxylique : l’allantoïne (0,6 à 0,8 %)

Alcaloïdes :
Alcaloïdes pyrrolizidiniques (0,04-0,6%) : intermédine, acétylintermédine, lycopsamine, acétyllycopsamine,
symphytine, échimidine, symviridine

Feuilles

Deux fois moins d’allantoïne que les racines et plus pauvre en alcaloïdes pyrrolizidiniques (0,003-0.02%),
les jeunes feuilles étant les plus riches.

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Schéma molécules chimiques

Allantoïne

Intermédine Lycopsamine
Symphytine (7-tiglyl-9-viridiflorylrétronécine)

Hédégénine ( Aglycone R=CH2OH)

Propriétés
Emolliente, adoucissante
Vulnéraire, cicatrisante
Astringente
Décongestionnante
Anti inflammatoire

Indications

Usage interne (à éviter : risque cancérigène, mutagène, hépatotoxique)


Maladies pulmonaires
Toux persistantes
Ulcères de l’estomac et des intestins
Diarrhée

Usage externe
Fracture récente
Entorse
Plaies récentes
Ulcères

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Crevasse du mamelon, gerçures
Fissures anales

Conseils d’utilisation
Racine (usage interne à éviter) : traditionnellement utilisée en :
Infusion (antidiarrhéique) 1 cuillérée à café (5 à 10g) par tasse d’eau bouillante. Infuser 10 à 15 min. Boire
2 à 3 tasses par jour.
Macération contre les spasmes et ulcères digestifs avec 100-150g de racine. Bouillir et macérer toute une
nuit. Boire une tasse après les repas.
Sirop comme anti diarrhéique : extrait fluide de consoude 10 g ; sirop de coing 100 g ; sirop de cassis 90 g.
Prendre 3 à 4 cuillérées à soupe par jour.
Teinture-mère 10-20 gouttes, 3 fois par jour.

Racine (usage externe) : Macération concentrée avec 100-150g de racine. Bouillir 15 min et macérer
toute une nuit. Utiliser en lavages et compresses sur les plaies, ulcères.
Cataplasme de poudre avec de l’argile sur les fractures.
Huile de macération solaire en cataplasme sur les entorses et problème de peau (acné, furoncles,
irritations), en association avec une huile de macération solaire d’hamamélis ou de vigne rouge pour
faciliter la circulation.
Teinture officinale de racines de consoude.
Application de racine râpée fraîche (forme la plus active sur les brûlures, plaies, ulcères, crevasses,
gerçures du sein)

Feuille :
Huile de macération de feuille en cataplasme sur les entorses.

Précautions d’emploi

Par précaution à cause du risque cancérigène et mutagène des alcaloïdes de la consoude, ne pas utiliser
les racines en interne plus de quatre semaines par an. Pour l’utilisation en externe la dose journalière a été
fixée à 100 µg d’alcaloïdes pyrrolizidiniques.

Contre-indications (racine) : déconseillée pendant la grossesse et l’allaitement en usage interne à cause


des alcaloïdes pyrrolizidiniques.

Effets non désirés (racine) : en trop grande quantité et trop longtemps risque de syndrome de Budd-Chiarri
(maladie veino-occlusive du foie) avec deux cas mortels connus. Mais cette maladie n’a jamais été
rapportée chez les personnes respectant les dosages.

Denis Bellenot, pharmacien, responsable du laboratoire d’analyse de l’ITEIPMAI, Milly La Forêt, participe
aux travaux de définition de la qualité des plantes médicinales dans le cadre de l’AFNOR et de la
pharmacopée européenne. Il a réalisé une étude sur les alcaloïdes pyrrolizidiniques, la molécule étant
transformée au niveau du foie, si le foie est déficient, la molécule peut entraîner un risque d’occlusion
hépatique et à forte dose : un risque carcinogène.
L’étude montre un pourcentage d’accidents allant de 0,5 à 2,5 pour 10 millions d’individus.

Plante alimentaire utilisée dans les pays de l’Est, (jeunes feuilles utilisées comme des épinards, jeunes
pousses en salade) : à utiliser avec précaution.

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Recettes

Pommade de Maria Treben (usage externe sur les plaies)

Couper menu 4 à 6 racines de consoude fraiches et lavées. Faites-les frire brièvement dans 250 g de
saindoux (ou de l’huile de palme bio, issue du commerce équitable), laisser reposer une nuit. Réchauffez le
lendemain, passez à travers un chiffon et presser. Remplir immédiatement dans de petits récipients
propres en verre et conserver au réfrigérateur.

Croquettes de verdure (source : "la consoude au jardin" de Bernard Bertrand. Ed. Le compagnon
végétal)

Ingrédients : 1 bouquet de feuilles, 2 verres de flocons d'avoine, 1/2 verre de levure maltée, basilic sec, sel,
1 cuillerée à soupe d'huile.

Recette : faites cuire les feuilles de consoude pendant 5 mn dans 3 verres d'eau salée. Ajoutez le basilic,
les flocons, la levure et l'huile. Laissez reposer 20 mn. Formez de petites boulettes et faites-les dorer sur
les 2 faces. Servez en compagnie d'une salade de pourpier et vous aurez un vrai repas sauvage.

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