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Achillée millefeuille Achillea millefolium L.

Noms scientifiques : Achillea millefolium L., 1753 (principaux synonymes : Achillea borealis Bong.,
Achillea cuspidata Wall., Achillea decipiens Vest ; 3 sous-espèces : Achillée de Cerdagne Achillea
millefolium subsp. ceretanica (Sennen) Sennen, Achillée du monts Sudètes Achillea millefolium subsp.
sudetica (Opiz) Oborny, Sourcils-de-Vénus Achillea millefolium L. subsp. millefolium, plusieurs variétés :
Achillea millefolium var. millefolium , Achillea millefolium var. lanata W.D.J.Koch, Achillea millefolium var.
lanuginosa Gaudin, Achillea millefolium var. pedemontana Briq. & Cavill.).

Famille : Asteraceae (ex-Composées)

Noms vernaculaires : millefeuille, grassette, sourcils de Vénus, herbe-aux-charpentiers, herbe-aux-


coupures, herbe-aux-militaires, herbe à la couture, herbe au cocher, herbe aux voituriers, herbe de Saint-
Jean, saigne-nez. Allemand : gemeine schafgarbe ; Anglais : milfoil, yarrow nosebleed ; Espagnol :
milenrama ; Italien : millefoglio.

Nom breton : Louzaouen ar c’halvez, c’hunerez gwad, mildelienn.

Statut légal : plante libérée (sommités fleuries) par le décret n°2008-841 du 22 août 2008. La commission
E (positive). Figure sur la liste BelFrIt de 2012 et dans l’arrêté plantes du 24 Juin 2014, plante autorisée
dans les compléments alimentaires.

Histoireetorigine
Achillea : nom des achillées, désigne en latin ces plantes (également achilleos) et également en grec
(«  » Achilleios) ; probablement en référence au héros Achille qui apprit par le centaure Chiron les
vertus de la plante et en fit usage lors de la guerre de Troie, pour soigner ses soldats et soigner sa
blessure au talon. Millefolium : les feuilles sont divisées en nombreux segments étroits. Achillée millefeuille
n’était pas connue des grecs car elle ne croît pas en Grèce, mais une espèce proche y pousse Achillea
setacea Waldst. & Kit. Elle est mentionnée par Dioscoride, contre les plaies saignantes, ulcères anciens et
récents. Au Moyen Age, Hildegarde la recommande contre les saignements de nez, les plaies, les troubles
menstruels, l’insomnie, la fièvre, les troubles visuels comme les mouches volantes, l’hématurie,
l’hémoptysie, les maux de dents, les panaris, l’épilepsie. A la Renaissance, Matthiole reprend la plupart des
indications : hématurie, épistaxis, gonorrhée, métrorragies, nausées, maux de dents (feuilles et racines
mâchées). Aux 17ème et 18ème siècle, elle est considérée comme la plante spécifique des hémorroïdes.
Au 19ème siècle, FJ Cazin (médecin français 1788-1864) insiste sur son efficacité contre les hémorroïdes, et
comme emménagogue.

Reproduction interdite. Tous droits réservés à M Jo Foures, V Videlot : Ecole Bretonne d’Herboristerie –
rue Jules Ferry 29410 Plounéour Ménez – Tél : 02.98.78.96.91 – capsante29@orange.fr – www.capsante.net
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Description botanique

Au sens strict Achillea millefollium L. est une espèce très polymorphe, d’un genre à la taxonomie complexe.
Nous ne retiendrons que des critères généraux. L’achillée millefeuille est une plante cosmopolite (bois,
prés, chemins, etc.), présente dans toute l’Europe. Plante vivace à racine rampante, petite (20-70cm), tiges
dressées, pubescentes, non ramifiées. Feuilles, molles, à contour oblong-linéaire ou linéaire, finement bi
pennatiséquées à petit segments très nombreux et étroits. Capitules petits (4-6mm), en corymbe compact ;
fleurs blanches, parfois roses ou rougeâtres avec un centre blanc ou crème. Floraison Juin-septembre. Les
fruits sont des akènes blanchâtres.

Données culturales
L’Achillée se cultive dans une terre légère et fraîche, en plein soleil. La multiplication se fait par division de
touffe au printemps. Elle peut aussi se mettre en place par semis sous châssis en mars.

Identification de la drogue sèche

Pour l’identification macroscopique, on observe des capitules floraux, elliptiques, disposés en pseudo-
ombelles à l’extrémité de la tige, chaque capitule de 3 à 5 mm de diamètre, involucre ovoïde à 3 rangées
de bractées vertes, avec des petits poils et à bordure membraneuse. Tige brune ou violette, ridée
longitudinalement, plus ou moins pubescente. Présence de quelques feuilles, vertes ou vert-gris, à face
supérieure légèrement pubescente. Odeur et saveur légèrement aromatique et amère. Pas de falsification
connue.

Parties utilisées : Sommités fleuries (Millefolii herba), Huile essentielle des sommités fleuries.

Constituants

Sommités Fleuries
Principes actifs issus du métabolisme secondaire
Composés phénoliques :
Acides phénoliques
Flavonoïdes (flavones et flavonols) : hétérosides d’apigénine et de lutéoline, rutine, vitexine, vicénine,
orientine, isorientine, schaftoside et isoschaftoside, swertisine ; casticine, artémétine, salvigénine, népétine,
cirsiliol
Coumarines (0,35%)
Tanins (traces)

Terpènoïdes – Stéroïdes :

Lactones sesquiterpéniques (donne l’amertume) : surtout guaianolides, germacranolides, eudesmanolides,


et plus de 30 constituants dont achilline, achillicine, rupicolines A et B ; achillifoline, milléfine,
dihydroparthénolide, bachanolide ; taurémisine, dihydroreynosine
Huile essentielle de couleur bleue à azulènes (synthétisés par les espèces et les plantes tétraploïdes) : 0,2
à 1 %, monoterpènes, 1,8-cinéole, ascaridol, sabinène, camphre, linalol et parfois sesquiterpènes
(germacrène D, béta-caryophyllène), alpha-pinène et béta-pinène, bornéol, camphène, terpinène-4-ol,
isoartémisiacétone, etc.
Dérivés polyacétyléniques : ponticaépoxyde, cis-matricariester et trans-matricariester.

Autres composés :

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Composés azotés classés dans les alcaloïdes : bétaïne (0,05%), choline, stachydrine et homostachydrine,
trans-4-hydroxystachydrine (=achilléine= bétonicine)
Dérivés polyacétyléniques : ponticaépoxyde, cis-matricariester et trans-matricariester

Huile essentielle extraite des fleurs (0,2 à 0,5%) et des feuilles (0,02 à 0,07%)

Monoterpènes : sabinène (10 à 15 %), -pinène (10%), -pinène (7 %), -terpinène (5 %), limonène, para-
cymène, myrcène.

Sesquiterpènes majoritaires : -caryophyllène 15 %, germacrène-D 5 % (pouvant aller jusqu'à 65 %), -


humulène, trans--farnésène, -farnésène. Azulènes (0,2 à 1 %) de couleur bleue, synthétisés par les
plants tétraploïdes (selon spp) : guaiazulène 0,4 %, chamazulène traces, alpha-bisabolol.

Monoterpénols : terpinène-4-ol 3 %, bornéol, alpha-terpinéol, linalol.

Cétones : camphre (7 % à 18%), thujone 8 %, pipéritone, isoartémisia cétone (9%).

Oxydes monoterpéniques : 1,8-cinéole (6 % à 10%).

Lactone sesquiterpénique : achilline.

Péroxydes : ascaridol (traces).

Schéma molécules chimiques

Achillici

Azulène Ponticaépoxide

Propriétés

Sommités fleuries
Antispasmodique. Anti-inflammatoire
Cholérétique
Emménagogue (effet progestatif)
Antibactérienne et antiparasitaire
Tonique amer et astringent. Hémostatique. Cicatrisante
Huile essentielle
Anti-inflammatoire, cholérétique, emménagogue, cicatrisante, vulnéraire

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Indications
Sommités fleuries

Usage interne
Sphère digestive :
Troubles gastro-intestinaux, (spasmes intestinaux, ballonnements, crampes)
Lithiase biliaire et urinaire
Sphère endocrinienne :
Dysménorrhées, aménorrhées
Ménopause (métrorragie)

Usage externe : Cicatrisant (brûlures, plaies, ulcères, hémorroïdes, leucorrhées, troubles dentaires)
Inflammation de la peau et des muqueuses, dermatoses. Saignement de nez
Douleurs rhumatismales

Huile essentielle
Insuffisance hépatobiliaire et digestive, lithiase urinaire, dysménorrhées, prostatite, névralgies, entorses,
foulures, ulcères variqueux.

Conseils d’utilisation

Sommités fleuries (usage interne) : Infusion (troubles de la digestion) 1 cuillerée à café pour 250 ml (une
tasse). Infuser 5-10 min. Boire 3 à 4 tasses par jour.
Infusion (antispasmodique) : 20g par litre d’eau. Infuser 10-15 min. Boire 3 tasses par jour, entre les repas.
Teinture-mère de plante entière (emménagogue) : 20 à 30 gouttes, 3 fois par jour.
Sommités fleuries (usage externe) : En bain de siège contre les douleurs pelviennes (règles, suite
accouchement) 100g de plantes pour 20 litres d’eau chaude.
Décoction en lavages, compresses, injections : 30 à 60g dans 1 litre d’eau. Bouillir 10 min.
Infusion en lavages (dermatoses, eczémas) : 60g pour 1 litre d’eau. Infuser 10 à 15 min.
Suc frais (ulcères de jambe, crevasses du mamelon, hémorroïdes) : quantité suffisante pour application.
Saignement de nez : placer localement dans la narine une feuille fraîche comprimée et roulée en boule.
Huile essentielle : inhalations comme antiallergique, applications locales (acné, cellulite)

Précautions d’emploi
Contre-indications : aucune connue. Effets non désirés : chez les personnes sensibles aux Astéracées, la
plante peut provoquer des réactions allergiques. Interactions rares avec la prise simultanée de prêle,
entraînant des bouffées de chaleur au moment de la préménopause, et qui disparaissent à l’arrêt de la
prêle. Pour l’huile essentielle, elle est interdite aux enfants, aux femmes enceintes, allaitantes, et aux
personnes à tendance épileptique car certains des composants sont neurotoxiques et abortifs à fortes
doses.

Recettes
Sirop de millefeuille : Feuilles fraîches de millefeuille 100g, sucre 1200g, eau 600g. Chauffer jusqu’à faire
un sirop. Prendre 20 à 50g par jour.

Pommade (rhumatismes, névralgies, douleurs des cellulites) : HE d’achillée millefeuille 2g, pommade
camphrée 45g. Frictionner à l’endroit de la douleur.

Pommade (hémorroïdes, panaris, ulcères) : Mélange à proportions égales de suc frais et de saindoux
ou huile. Appliquer 2 fois par jour sur la zone concernée.

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Achillée millefeuille Achillea millefolium L.

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