Gentiane Gentiana lutea L.

Noms scientifiques : Gentiana lutea L., 1753 (synonymes : Asterias hybrida G.Don, Asterias lutea (L.)
Borkh., Coilantha biloba Bercht. & J.Presl, Gentiana major Bubani ; Sous-espèces : Gentina lutea L.
subsp. lutea, G. lutea subsp. montserratii (Vivant ex Greuter) Romo, G. lutea subsp. symphyandra (Murb.)
Hayek)

Famille : Gentianaceae

Noms vernaculaires : grande gentiane, jansonna, quinquina indigène. Allemand : enzian ; Anglais : yellow
gentian ; Espagnol : genciana mayor ; Italien : genziana maggiore.

Nom breton : néant.

Statut légal : plante libérée (parties souterraines) par le décret n°2008-841 du 22 août 2008. Avis
commission E : positif, se trouve sur la liste des plantes de l’ESCOP. Figure sur la liste BelFrIt de 2012 et
dans l’arrêté plantes du 24 Juin 2014, plante autorisée dans les compléments alimentaires.

Histoire et origine
La gentiane jaune aurait été découverte par Gentius, roi d’Illyrie (Istrie et Yougoslavie) deux siècles avant
notre ère. Inconnue de Théophraste et d’Hyppocrate (IV siècle avant J.-C.), elle entre dans l’usage
médicinal avec Dioscoride (50 après J.-C.) et Pline (23 à 79 après J.-C.) pour soigner les morsures de
serpent, les maladies du foie et de l’estomac, les convulsions, les ulcères, les douleurs. Au siècle suivant,
Galien insiste sur ses propriétés.
Au Moyen Age, elle reste la plante efficace contre les vers intestinaux et les maladies du foie et de
l’estomac.
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Au XVIème siècle, Matthiole considère la grande Gentiane comme diurétique, emménagogue, vermifuge,
fébrifuge, antidote des piqûres de scorpions.
En Allemagne L.Fuchs (1542) et H.Bock (1546) l’utilisent avec succès. Les auteurs arabes la désignent à
de nombreuses reprises dans leurs écrits.
Au XVIIème siècle, elle est le remède le plus utilisé contre les fièvres intermittentes et ceci jusqu’à la
découverte du Quinquina.
Au XIXème siècle, Cazin défend les qualités de la plante et le Dr H.Leclerc considère que la Gentiane
jaune « réalise le type le plus parfait des amers purs », ces amers qui stimulent les processus
enzymatiques et qui renforcent le métabolisme de base.

Description botanique
La Gentiane jaune est une belle plante vivace de 0,50 à 1,50 m. Elle se rencontre dans les prés et les
pâturages de basse et haute montagne entre 300 m et 2000 m. Sa tige est ronde, creuse et robuste. Ses
grandes feuilles elliptiques, opposées, glabres, d’un vert un peu bleuâtre sont parcourues par 5 à 7
nervures convergentes. Les feuilles de la partie supérieure de la plante portent des groupes de grandes
fleurs jaunes disposées en verticilles. Chaque fleur possède un calice, fendu sur le côté, une corolle de 5 à
9 lobes jaunes, étroits et positionnés en étoile. La plante croît lentement et donne sa première fleur au bout
de 8 à 10 ans. La racine puissante, charnue peut atteindre 1m de long. La gentiane jaune peut vivre
jusqu’à 60 ans.
Attention : En haute montagne, la Gentiane jaune pousse en compagnie d’une Liliacée très toxique,
l’hellébore blanc ou vérâtre qui lui ressemble. Le Vérâtre possède des feuilles alternes, velues en dessous
et non entièrement dépourvues de poils comme le sont celles de la Gentiane.

Données culturales
Chaque pied de Gentiane jaune peut produire chaque année environ 10 000 graines.
La multiplication se fait par semis de graines stratifiées. Elle se cultive dans un sol frais, profond en plein
soleil. La plante exige une pluviométrie importante.
La floraison a lieu de Juin à Août.

Identification de la drogue sèche

La partie active est constituée par la racine fragmentée et séchée, la surface de la racine est gris-brun et la
couleur d’une racine sectionnée varie du jaune au rouge.
L’examen microscopique de la poudre montre des petits prismes et des acicules d’oxalates de calcium, des
fragments de vaisseaux lignifiés, spiralés ou réticulés.
L’odeur est forte, la saveur amère et persistante

Parties utilisées
Racines

Constituants
Racines
Principes actifs issus du métabolisme primaire :
Oligosaccharides (glucose,fructose,saccharose)
Disaccharide : gentiobiose
Trisaccharide : gentianose
Présence de pectine mais pas d’amidon

Principes actifs issus du métabolisme secondaire :

Composés phénoliques :
Acides phénols
Flavonoïdes

Terpénoïdes – Stéroïdes :
Séco-iridoïdes : gentiopicroside, amarogentioside (indice d’amertume très élevé), swéroside, swertiamarine
Xanthones : gentisine, isogentisine et glycosides de xanthones (gentiosides)
Phytostérols
Triterpènes dérivés de l’ursane
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Schéma molécules chimiques

Gentisine

Gentobiose

Propriétés
Stimulant des sécrétions gastriques et salivaires
Tonique amer
Cholagogue
Hépato protecteur
Anti oxydant
Activité immunostimulante sur les leucocytes humains
Anti fongique
Analgésique, anti dépresseur

Indications
Fatigue chronique, dépression
Sphère digestive
Anorexie, paresse intestinale
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Insuffisance gastrique, dyspepsie, insuffisance hépatique
Prévention du cancer du colon
Système immunitaire
Déficit en globules blancs
Maladie infectieuse (leishmaniose viscérale, fréquente au Brésil)
Immunodépression

Conseils d’utilisation
Teinture hydro alcoolique : 1 à 3 gr par jour
Extrait fluide : 2 à 4 g par jour
Racines (poudre) : 2 à 4 g par jour
Racines, macération à froid, 1 gramme dans 1 verre d’eau froide, repos 1 nuit. Boire en petite quantité le
lendemain.

Précautions d’emploi
Absence de toxicité, bonne tolérance.
Certaines personnes sensibles peuvent ressentir mal de tête et nausées surtout à fortes doses.
Contre-indications pendant la grossesse.

Recettes
Vin de Gentiane
Ingrédients : 30 grammes de racines finement coupées
50 grammes d’eau de vie
1 litre de vin rouge (Bordeaux)

Mettre les racines à macérer avec l’eau de vie pendant 10 jours.

Ajouter le litre de vin rouge et laisser macérer encore 4 jours.
Filtrer puis sucrer à votre goût.

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