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1 Bénis le Seigneur, ô mon âme, bénis son nom très saint, tout mon être ! 2
Bénis le Seigneur, ô mon âme, n'oublie aucun de ses bienfaits ! 3 Car il pardonne
toutes tes offenses et te guérit de toute maladie ; 4 il réclame ta vie à ta tombe et te
couronne d'amour et de tendresse.
8 Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d'amour ; 10 il ne
n'agit pas envers nous selon nos fautes, ne nous rend pas selon nos offenses.
12 Aussi loin qu'est l'orient de l'occident, il met loin de nous nos péchés ; 13
comme la tendresse du père pour ses fils, la tendresse du Seigneur pour qui le
craint !
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Le prophète Osée avait vécu dans sa chair l'épreuve de l'amour bafoué, nous
l'avons entendu dans la première lecture de ce dimanche ; mais il avait su
dépasser l'amertume pour proposer quand même la reprise de la vie commune à
sa femme infidèle. Et son expérience douloureuse lui était apparue comme une
image de l'Alliance entre Dieu et son peuple Israël un peuple comblé et pourtant
toujours tenté de nouveau par l'idolâtrie ; comme si les statues de bois pouvaient
quelque chose pour lui. Osée parle donc de l'amour du Dieu-Epoux. Un amour qui
va jusqu'au pardon, jusqu'à l'oubli, même, puisque ce mari trompé peut aller
jusqu'à proposer à l'infidèle qui n'a plus rien d'une vierge, de véritables fiançailles.
"Je te fiancerai à moi, et ce sera pour toujours. Je te fiancerai à moi et je
t'apporterai la justice et le droit, l'amour et la tendresse ; Je te fiancerai à moi et je
t'apporterai la fidélité." Aucun psaume ne va jusque-là, mais celui que nous
chantons ce dimanche a pour thème le pardon inlassable de Dieu "il pardonne
toutes tes offenses... Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein
d'amour... il n'agit pas envers nous selon nos fautes, ne nous rend pas selon nos
offenses. Aussi loin qu'est l'orient de l'occident, il met loin de nous nos péchés." Il
n'est pas question de fiançailles, ici, ni d'amour conjugal, mais d'amour paternel
nous avons entendu la fameuse phrase "Comme la tendresse du père pour ses
fils, (ainsi est) la tendresse du Seigneur pour (celui) qui le craint !" Et l'on sait que
l'amour paternel peut aller très loin parfois ! Et le psalmiste a su trouver des mots
très doux pour dire toute l'indulgence de ce père mieux que tous les autres. Voici
le verset 14 que nous n'avons pas entendu aujourd'hui "Le Seigneur sait de quoi
nous sommes pétris, il se souvient que nous sommes poussière." Autrement dit, le
Dieu qui nous a façonnés lui-même avec la poussière du sol ne peut évidemment
pas nous en vouloir de la modestie de notre origine ! Et le psalmiste continue sa
méditation sur la petitesse de l'homme "L'homme ! Ses jours sont comme l'herbe ;
comme la fleur des champs, il fleurit ; dès que souffle le vent il n'est plus, même la
place où il était l'ignore." On ne peut pas dire mieux en si peu de mots le drame de
notre fragilité à peine avons-nous fermé les yeux, la place que nous occupions
nous a déjà oubliés. Le livre de Job y revient à plusieurs reprises "Rappelle-toi, tu
m'as façonné comme une argile, et c'est à la poussière que tu me ramènes." (Jb
10, 9) ; "Une nuée se dissipe et s'en va ; voilà celui qui descend au séjour des
morts pour n'en plus remonter ! Il ne fera plus retour en sa maison, elle n'aura plus
à le reconnaître." (Jb 7, 9 - 10).
Mais ni les psalmistes ni l'auteur du livre de Job ne prennent plaisir à nous
démoraliser par la contemplation de nos limites ! Car c'est cette petite créature de
rien du tout qui est l'objet de l'amour immense du Dieu tout-puissant ; elle est là
notre grandeur l'infiniment grand nous aime infiniment, quelles que soient nos
faiblesses, nos laideurs et nos ingratitudes. En retour, le peuple, conscient de
ses faiblesses toujours renouvelées ne peut que rendre grâce ; et il y a un souffle
formidable dans les deux strophes qui encadrent tout ce psaume ; voici la
première "Bénis le Seigneur, ô mon âme, bénis son nom très saint, tout mon être !
Bénis le Seigneur, ô mon âme, n'oublie aucun de ses bienfaits ! Car il pardonne
toutes tes offenses..." Et la dernière strophe reprend cette bénédiction en
l'élargissant à la terre entière "Messagers du Seigneur, bénissez-le, invincibles
porteurs de ses ordres, attentifs au son de sa parole ! Bénissez-le, armées du
Seigneur, serviteurs qui exécutez ses désirs ! Toutes les œuvres du Seigneur,
bénissez-le sur toute l'étendue de son empire ! Bénis le Seigneur, ô mon âme !" Et
quand on est à ce point pénétré de reconnaissance, on ne peut que prendre des
résolutions ; à commencer par celle de se comporter désormais en fils vis-à-vis de
ce père si indulgent "comme la tendresse du père pour ses fils, la tendresse du
Seigneur pour qui le craint !" Nous avons déjà vu souvent que la crainte de Dieu
est tout simplement (mais ce n'est pas si simple apparemment) une attitude
vraiment filiale, faite de respect, de confiance, d'obéissance. Si nous en doutions,
les versets 17 et 18 l'expliquent très bien "L'amour du Seigneur, sur ceux qui le
craignent, est de toujours à toujours... pour ceux qui gardent son alliance et se
souviennent d'accomplir ses volontés." Traduisez "craindre" le Seigneur, c'est
veiller à demeurer dans son alliance, et se souvenir d'accomplir ses volontés.
Lesquelles volontés commencent par "Tu aimeras le seigneur ton Dieu de tout ton
cœur, de tout ton être, de toute ta force." (Dt 6, 4).
------------------------------------------------------------ HUITIEME DIMANCHE DU
TEMPS ORDINAIRE – B DEUXIEME LECTURE - Deuxième Lettre de Paul aux
Corinthiens 3, 1 - 6 ------------------------------------------------------------
Frères, 1 pour authentifier notre mission, nous n'avons pas besoin, comme
certaines personnes, d'un document écrit, qu'il faudrait vous présenter ou vous
demander.
2 C'est vous-mêmes qui êtes ce document écrit dans nos cœurs, et que tous les
hommes peuvent lire et connaître.
3 De toute évidence, vous êtes ce document venant du Christ, confié à notre
ministère, écrit non pas avec de l'encre, mais avec l'Esprit du Dieu vivant, non pas,
comme la Loi, sur des tables de pierre, mais dans des cœurs de chair.
4 Et si nous avons tant d'assurance devant Dieu grâce au Christ, 5 ce n'est pas
à cause d'une capacité personnelle dont nous pourrions nous attribuer le mérite.
6 notre capacité vient de Dieu c'est lui qui nous a rendus capables d'être les
ministres d'une alliance nouvelle, une alliance qui n'est pas celle de la lettre de la
Loi, mais celle de l'Esprit du Dieu vivant ; car la lettre tue, mais l'Esprit donne la vie.
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Nous ne saurons pas exactement qui sont ces "certaines personnes" visées
par Paul, mais on devine l'enjeu de la querelle l'autorité de Paul est contestée et
on lui reproche de ne pas avoir de lettre de recommandation à présenter. C'est là
qu'il répond "Pour authentifier ma mission, je n'ai pas besoin, comme certaines
personnes, d'un document écrit, qu'il faudrait vous présenter ou vous demander."
Soit qu'il doive le présenter aux Corithiens pour avoir le droit de prêcher à
Corinthe ; soit que les Corinthiens, contents de son apostolat, lui en délivrent un à
présenter dans d'autres communautés à l'avenir. Et on remarque la même chose
que d'habitude quand Paul doit se justifier, il ne cherche jamais à mettre en avant
ses propres qualités ; il l'a déjà dit plus haut "Celui qui nous rend solides pour le
Christ, dans nos relations avec vous, celui qui nous a consacrés, c'est Dieu ; il a
mis sa marque sur nous, et il nous a fait une première avance sur ses dons l'Esprit
qui habite nos cœurs." C'était le texte de dimanche dernier. Et il continue sur la
même lancée "Nous n'avons pas l'audace de nous égaler ou de nous comparer à
certaines gens qui se recommandent eux-mêmes ; en se prenant eux-mêmes
comme unité de mesure et de comparaison, ils perdent la tête !... Ce n'est pas
celui qui se recommande lui-même qui a fait ses preuves, mais celui que le
Seigneur recommande." (10, 12. 18).
Mais où est la preuve que le Seigneur le recommande, lui, Paul, et pas les
autres, les fameuses "certaines personnes" en question ? C'est bien simple la
conversion des Corinthiens eux-mêmes prouve que Paul est bien un apôtre de
Jésus-Christ. C'est le sens de la phrase que nous avons entendue tout à l’heure
"C'est vous-mêmes qui êtes ce document". Toujours au chapitre 10 il insiste "Nous
sommes vraiment arrivé le premier jusqu'à vous avec l'Evangile du Christ."
Effectivement, Paul a été le premier évangélisateur de Corinthe ; nous le savons
grâce au Livre des Actes des Apôtres c'était en hiver, en l'an 50 ; Paul arrivait
d'Athènes, où il n'avait pu convertir que quelques personnes. A Corinthe, est-ce
parce qu'il s'y est pris autrement ? ou que le milieu auquel il s'adressait était tout
autre, beaucoup plus modeste ? toujours est-il qu'il a pu fonder là une véritable
communauté chrétienne.
Voici le récit des Actes "En quittant Athènes, Paul se rendit ensuite à Corinthe.
Il rencontra là un Juif nommé Aquilas... qui venait d'arriver d'Italie avec sa femme
Priscille... Paul entra en relation avec eux et, comme il avait le même métier -
c'était des fabricants de tentes - il s'installa chez eux et il y travaillait. Chaque
sabbat, il prenait la parole à la synagogue et tâchait de convaincre Juifs et
Grecs..." (Ac 18, 1... 4).
Bien sûr, là aussi, il a rencontré des oppositions et il lui a fallu bien du temps et
de la persévérance, mais quand il a quitté Corinthe, dix-huit mois plus tard, au
cours de l'été 52, Paul laissait derrière lui une véritable communauté chrétienne qui
lui devait réellement d'avoir pour la première fois entendu l'annonce de l'évangile.
Voilà donc la meilleure lettre de recommandation qu'on puisse trouver ! "C'est
vous-mêmes qui êtes ce document écrit dans nos cœurs, et que tous les hommes
peuvent lire et connaître. De toute évidence, vous êtes ce document venant du
Christ, confié à notre ministère, écrit non pas avec de l'encre, mais avec l'Esprit du
Dieu vivant, non pas, comme la Loi, sur des tables de pierre, mais dans des cœurs
de chair." Au passage, on reconnaît l'enracinement biblique du rabbin Paul il est
tellement imprégné des Ecritures que les allusions affleurent sous sa plume ; on
reconnaît ici des thèmes chers à Jérémie et Ezéchiel ; par exemple c'est Jérémie
qui avait annoncé une nouvelle Alliance inscrite jusqu'au fond des cœurs "Voici
donc l'Alliance que je conclurai avec la communauté d'Israël, après ces jours-là -
oracle du Seigneur je déposerai mes directives au fond d'eux-mêmes, les
inscrivant dans leur cœur." (Jr 31, 33) ; pour Paul, évidemment, nous y sommes
arrivés ; "après ces jours-là", ce sont ceux de la venue du Christ. Quant à la
promesse de l'Esprit de Dieu agissant dans le cœur de l'homme, nous la devons à
Ezéchiel "Je vous donnerai un cœur neuf et je mettrai en vous un esprit neuf ;
j'enlèverai de votre corps le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair.
Je mettrai en vous mon propre Esprit, je vous ferai marcher selon mes mois,
garder et pratiquer mes coutumes." (Ez 36, 26). Nul doute que les auditeurs juifs
de Paul à Corinthe reconnaissaient immédiatement ces promesses à travers les
termes de la lettre de Paul "vous êtes ce document venant du Christ, confié à
notre ministère, écrit non pas avec de l'encre, mais avec l'Esprit du Dieu vivant,
non pas, comme la Loi, sur des tables de pierre, mais dans des cœurs de chair."
Manière pour Paul de dire que le Jour de Dieu tant attendu est arrivé, les temps
sont accomplis l'alliance nouvelle est là, "qui n'est pas celle de la lettre de la Loi,
mais celle de l'Esprit du Dieu vivant." Paul termine par une formule lapidaire "la
lettre tue, mais l'Esprit vivifie." Nous la reprendrons en étudiant l'évangile de ce
dimanche.
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NB. chez Jr 31, 33 le mot hébreu est bien "cœur" et non pas "être" comme a
traduit la TOB ("je déposerai mes directives au fond d'eux-mêmes, les inscrivant
dans leur être."
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HUITIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – B EVANGILE - Marc 2, 18 -
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