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Assurance-vie

Chapitre 3: La fiscalité du contrat d'assurance-vie


132Régime fiscal et date de souscription du contrat � La détermination du régime fiscal
applicable au contrat d'assurance-vie dépend de sa date de souscription. En cas de novation du
contrat, il convient de retenir la date de transformation du contrat (� Rép. min. n° 37181 :
JOAN Q, 6 mars 2000, p. 1452 et s.). Les magistrats ont toutefois estimé que l'adhésion
ultérieure à l'adhésion initiale du conjoint de l'assuré ne constituait pas une novation et restait
en conséquence sans incidence sur le régime fiscal applicable au contrat, au motif que, lors de la
cosouscription, aucun nouveau rapport d'obligation contracté entre l'assureur et les adhérents
ne s'est substitué au rapport d'obligation initial, seul un rapport d'obligation complémentaire
ayant été créé (� Cass. 1re civ., 19 mars 2015, n° 13-28.776, n° 323 F - P + B, rejetant le pourvoi
contre � CA Paris, ch. 5-5, 22 oct. 2013, n° 2012/18207 � Rép. min. n° 10465 : JO Sénat Q,
30 mai 2019, p. 2859).

Section 1 : Taxe spéciale sur les conventions d'assurance


133Exonération � Toutes les opérations d'assurance-vie sont exonérées de la taxe sur la valeur
ajoutée (� CGI, art. 261 C) et de la taxe sur les conventions d'assurance.
L'exonération de la taxe sur les conventions d'assurance s'applique à tous les contrats
d'assurance sur la vie et de rente viagère, quelle que soit la date à laquelle ils ont été souscrits (�
BOI-TCAS-ASSUR-10-40-30-10, 180).
Si le contrat comporte des garanties complémentaires à des garanties d'assurance sur la vie :
�seule la fraction des primes ou cotisations correspondant à des garanties liées à la vie
humaine sera exonérée de la taxe ;
�l'autre fraction, concernant des risques relevant des assurances de dommages,
demeure soumise à la taxe de 9 % (� CGI, art. 1001, 6°).
Ainsi, une garantie doublement de l'allocation frais d'obsèques en cas de décès accidentel
incluse dans une garantie frais obsèques constitue une opération d'assurance ne pouvant pas
bénéficier de l'exonération de la taxe (� Cass. com., 15 déc. 2021, n° 18-26.115, n° 895 FS - B).

Section 2 : Primes ouvrant droit à réduction d'impôt


134Contrats concernés � Antérieurement, les primes versées au titre des contrats d'assurance-
vie, quelle qu'en fût la date de souscription, ouvraient droit à réduction d'impôt.
Progressivement, cette réduction d'impôt a été supprimée par les lois de finances pour 1996
(art. 4), 1997 (art. 5) et 2004 (art. 83).
Désormais, seuls les contrats d'épargne handicap et de rente de survie ouvrent droit à réduction
d'impôt.
135Bénéficiaires de la réduction d'impôt � Le bénéfice de la réduction d'impôt est, aujourd'hui,
réservé aux souscripteurs des contrats d'épargne handicap et de rente survie quels que soient la
date de leur conclusion et le montant de l'impôt sur le revenu acquitté par le souscripteur (�
CGI, art. 199 septies).
La loi n° 2005-102 du 11 février 2005 (JO, 12 févr.) a étendu, par ailleurs, le bénéfice de cette
réduction d'impôt aux primes afférentes à des contrats d'assurance en cas de décès garantissant
le versement d'un capital ou d'une rente viagère (contrats de rente-survie) :
�à tout autre parent en ligne directe ou collatérale jusqu'au troisième degré de l'assuré,
que cette personne soit ou non à sa charge,
�aux titulaires de carte d'invalidité visés à l'article 196 A bis du CGI et vivant sous le
toit de l'assuré, sans lien de parenté obligatoire,
lorsque ces bénéficiaires sont atteints d'une infirmité qui les empêche de travailler ou d'acquérir
une instruction à un niveau normal.
Toute personne ayant la charge effective d'une personne handicapée peut, désormais, souscrire
au profit de celle-ci un contrat d'assurance en cas de survie et bénéficier des avantages fiscaux
qui s'y attachent.

Précision : Mécanisme du remboursement des primes


Le mécanisme de remboursement des primes versées prévu à l'article L. 132-3 du code des assurances est élargi
aux contrats de rente de survie.
En cas de décès de la personne handicapée bénéficiaire avant le terme du contrat, les primes versées sont, ainsi,
restituées au souscripteur (� CGI, art. 199 septies).
Le montant de la réduction d'impôt liée aux contrats d'assurance-vie qui y ouvrent droit est
majoré en fonction du nombre d'enfants à charge. Lorsque la charge est également partagée
entre des parents séparés, le montant des plafonds de dépenses ouvrant droit à la majoration
pour charge de famille est attribué pour moitié à chaque foyer fiscal.
136Plafond des versements éligibles à la réduction d'impôt � Le plafond des versements
éligibles à la réduction d'impôt accordée tant au titre des contrats de rente-survie que des
contrats épargne-handicap est fixé à 1 525 €, majorés de 300 € par enfant à charge (� BOI-IR-
RICI-40, 180).
137Application de la réduction d'impôt � La réduction d'impôt est imputable non pas sur le
revenu global, mais sur le montant de l'impôt obtenu après application de la décote (� L. fin.
1994 n° 93-1352, 30 déc. 1993 : JO, 31 déc.), imputation des crédits d'impôt et des
prélèvements ou retenues non libératoires (� CGI, art. 199 septies).
Si le montant des primes effectivement versées au cours d'une année dépasse ces limites,
l'excédent n'est pas retenu pour le calcul de la réduction d'impôt d'une année ultérieure. De la
même façon, les personnes dont le montant de l'impôt est inférieur à celui de la réduction
d'impôt et qui sont, de ce fait, non imposables, ne peuvent bénéficier ni d'un remboursement (�
BOI-IR-RICI-40, 220� BOI-IR-LIQ-20-20-40, 10), ni d'un report pour l'année suivante (�
BOI-IR-RICI-40, 200).
138Justificatifs nécessaires à la réduction d'impôt �

1°Nature des justificatifs


Les assureurs auprès desquels ont été souscrits des contrats ou des avenants d'augmentation
d'assurance en cas de vie ou d'assurance en cas de décès, dont les primes ouvrent droit à
réduction d'impôt, sont tenus de délivrer, chaque année, aux souscripteurs un certificat
permettant aux intéressés de bénéficier de la réduction d'impôt (� CGI, Ann. IV, art. 17 E).
Ce certificat doit comporter :
�la désignation de l'assureur ;
�le nom, prénoms et adresse du souscripteur ;
�le numéro du contrat ;
�la date d'effet et la durée du contrat ou de l'avenant ;
�le montant des primes venues à échéance au cours de l'année civile et qui ouvre droit
à réduction d'impôt.
Ce certificat doit être tenu à la disposition de l'administration et présenté à première demande
(� BOI-IR-RICI-40, 290 et s.).

2°Délivrance de certificats de complaisance et attestations frauduleuses de versements


Toute délivrance par l'assureur de certificat de complaisance, en vue de bénéficier d'une
réduction d'impôt, est sanctionnée par une amende fiscale égale à 25 % des sommes indûment
mentionnées sur ce dernier (� CGI, art. 1740 A).
La délivrance irrégulière résulte d'infractions telles que :
�le non-respect des conditions de forme (omission de la date de versement ou de
règlement) ;
�les mentions fausses ou de complaisance (dissimulation d'identité du destinataire,
mentions antidatées...) ;
�les montants correspondant à des versements non éligibles à avantage fiscal.
L'amende, garantie par des sûretés réelles sur les biens de la personne sanctionnée, est établie et
recouvrée selon les mêmes procédures et sous les mêmes garanties et privilèges que ceux prévus
pour l'impôt sur le revenu. La motivation est portée à la connaissance du contribuable qui
bénéficie d'un délai de 30 jours avant recouvrement pour présenter ses observations.
Elle est recouvrée par voie de rôle ; la prescription quadriennale de l'action étant applicable.
L'assureur de mauvaise foi est tenu solidairement au paiement.
Elle peut être modulée par voie de transaction, remise ou modération (� LPF, art. L. 247), faire
l'objet d'une réclamation contentieuse auprès du Service des impôts voire d'un recours devant le
tribunal administratif.

Section 3 : Régime fiscal des primes et sommes garanties au décès de l'assuré


139Régimes fiscaux applicables � Les sommes payables au profit d'un bénéficiaire déterminé
sont susceptibles d'être soumises à trois régimes fiscaux différents : taxation aux droits de
succession des primes versées par le souscripteur, taxation à un prélèvement forfaitaire dont le
taux varie selon le montant des capitaux versés au bénéficiaire ou exonération d'imposition. Il
appartient à l'assureur ou à l'intermédiaire d'informer le client sur ce régime fiscal (v. n° 55).
En effet, le régime fiscal des sommes garanties diffère selon la date de souscription du contrat,
l'âge de l'assuré et la date de versement des primes, comme indiqué dans le tableau ci-dessous :
Date de souscription du contrat

Avant le 20 novembre
Après le 20 novembre 1991
1991

Primes versées avant le Exonération des capitaux Primes versées avant Primes versées après 70 ans (� CGI,
13 octobre 1998 versés quel que soit l'âge de70 ans. art. 757 B).
l'assuré lors du versement Exonération des Soumission aux droits de succession
des primes. capitaux versés. des primes versées au-delà de
30 500 € (v. n° 144).
Primes versées après le (� CGI, art. 990 I) Sauf pour les contrats transférés à la
13 octobre 1998 Taxation des sommes versées au décès de l'assuré après CDC (v. ci-dessous).
abattement de 152 500 € au taux de 20 % jusqu'à
700 000 €, puis de 31,25 % à compter du 1er juillet
2014, au-delà de 700 000 €.
Les contrats « vie-génération » bénéficient d'un
abattement spécifique de 20 % avant l'application de
l'abattement de 152 500 €.

(1) Sauf modifications substantielles du contrat survenues à compter du 20 novembre 1991.

Le régime fiscal applicable aux sommes versées à un bénéficiaire est donc déterminé en
fonction de sa part dans l'ensemble des sommes versées. Les stipulations du contrat ou la
volonté éventuelle du défunt de répartir ces sommes entre les bénéficiaires en fonction de la
date de leur versement ne sont pas susceptibles de déroger à ces règles et demeurent ainsi sans
effet sur le montant d'impôt dû par chacun (� Rép. min. n° 450 : JO Sénat Q, 8 août 2019, p.
4215).
Le régime fiscal applicable aux contrats non réclamés transférés à la Caisse des dépôts et
consignations à compter du 1er janvier 2016, dont les titulaires et bénéficiaires sont retrouvés à
la suite des mesures de publicité organisées par la CDC (v. n° 108), a été précisé par la loi de
finances rectificative pour 2014. Les sommes versées par la CDC aux bénéficiaires des assurés
décédés qui entrent dans le champ d'application des dispositions de l'article 990 I du CGI au
jour de leur dépôt à la CDC sont soumises au prélèvement prévu par cet article dans les
conditions de droit commun (� CGI, art. 990 I, I ter mod. par L. fin. rect. 2014 n° 2014-1655,
29 déc. 2014, art. 89, I, E). En revanche, pour les contrats relevant non pas de l'article 990 I du
CGI mais de l'article 757 B du CGI au jour de leur dépôt à la CDC, un nouveau prélèvement
est créé. Les sommes versées aux bénéficiaires seront soumises à un prélèvement de 20 % pour
la fraction des capitaux inférieure à 700 000 € et à 31,25 % au-delà. Un abattement de
15 000 € par bénéficiaire est instauré. Le prélèvement n'est pas dû en cas d'exonération des
droits de succession du bénéficiaire en qualité d'héritier ou de sa non-domiciliation en France
au moment du décès de l'assuré. En cas de démembrement de la clause bénéficiaire, la part de
chacun est déterminée selon le barème prévu à l'article 669 du CGI (� CGI, art. 990 I bis créé
par L. n° 2014-1655, 29 déc. 2014, art. 89, I, F).

Sous-section 1 : Exonération des droits de succession

140Principe d'exonération des droits de mutation � Le capital ou la rente payé lors du décès de
l'assuré à un bénéficiaire déterminé ne fait pas partie de la succession du souscripteur du
contrat (� Cass. 1re civ., 25 juin 2002, n° 99-16.391), et est donc, de ce fait, exonéré de tout droit
de mutation (� C. assur., art. L. 132-12).
Quatre arrêts du 23 novembre 2004 de la chambre mixte de la Cour de cassation apportent la
sécurité juridique au contrat d'assurance-vie menacé de requalification en raison du
développement de produits nouveaux empruntant leurs techniques de gestion aux opérations
de capitalisation (� Cass. ch. mixte, 23 nov. 2004, n° 01-13.592 � Cass. ch. mixte, 23 nov. 2004,
n° 02-11.352, n° 225 P � Cass. ch. mixte, 23 nov. 2004, n° 02-17.507 � Cass. ch. mixte, 23 nov.
2004, n° 03-13.673).
En reconnaissant le caractère aléatoire du contrat d'assurance-vie, la Cour de cassation
confirme l'autonomie du droit des assurances par rapport au droit des successions. Le contrat
d'assurance-vie ne tombe pas dans la succession.
Et comme elle ne se prononce pas sur la nature du contrat concerné (assurance-vie entière ou
universelle, assurance-vie à terme fixe, contrats mixtes, contrat à capital différé), cette
reconnaissance est universelle et vaut pour l'ensemble des contrats. Tout contrat, dont les effets
sont liés à la durée de vie humaine est un contrat d'assurance-vie ; peu importe le risque de gain
ou de perte inhérent à cet événement futur.
L'aléa se résume à l'élément de fait futur et incertain, et ce, même si :
�le montant des sommes placées (34 % du patrimoine du défunt) peut être interprété
comme un placement financier. Le contrat n'a pas à être requalifié de contrat de
capitalisation (� Cass. 2e civ., 5 avr. 2007, n° 05-20.934) ;
�l'âge avancé de la souscriptrice (98 ans) lors de la signature du contrat peut laisser
penser qu'il n'existe pas d'indétermination quant au bénéficiaire du contrat. Pour la
Cour de cassation, à partir du moment où, à la date de souscription, l'assurée ignorait
qui d'elle-même ou des bénéficiaires recevrait le capital, l'aléa était caractérisé (� Cass.
2e civ., 14 juin 2006, n° 05-10.736).
En revanche, la Cour de cassation a estimé, dans un arrêt rendu le 4 juillet 2007, qu'en raison
de l'état de santé du souscripteur décédé 2 mois après la souscription du contrat, que l'absence
d'aléa du contrat était caractérisé et que l'article L. 132-13 du code des assurances n'était pas
applicable faute de la qualification de contrat d'assurance (� Cass. 1re civ., 4 juill. 2007, n° 05-
10.254, n° 889 F - P + B).

Précision : Contrat d'assurance-vie et libéralité


La Cour de cassation, qui se réserve de contrôler la motivation par les juges du fond de l'existence des critères
relevés, ne soustrait pas les contrats d'assurance-vie au régime des libéralités. Comme tout contrat à titre onéreux,
le contrat d'assurance-vie peut être porteur d'une donation directe ou indirecte par le biais de primes
manifestement exagérées.
Mais, la requalification du contrat d'assurance-vie en libéralité doit être jugée au cas par cas.
Ainsi, la désignation d'un bénéficiaire quelques jours avant le décès du souscripteur est constitutive d'une donation
assujettie aux droits de mutation à titre gratuit, dès lors qu'il est établi que cette désignation révélait la volonté du
souscripteur de se dépouiller de manière irrévocable (� Cass. ch. mixte, 21 déc. 2007, n° 06-12.769, n° 261 FS - P
+ B + R + I). De même, le versement de deux primes importantes, intervenu 25 ans après le versement d'une prime
initiale insignifiante, à l'âge de 101 ans, traduit la volonté du souscripteur de transmettre hors succession un actif
taxable et doit être requalifié en donation indirecte (� CA Versailles, 1re ch., sect. 1, 12 oct. 2021, n° 20/03376).

141Soumission aux droits de succession en cas de caractère excessif des primes versées �
L'exonération de droits de succession ne s'applique pas si les primes sont manifestement
exagérées eu égard aux facultés du souscripteur. Ces primes sont en conséquence rapportées à
la succession du souscripteur (v. nos 120 et 144).
142Formalités � Le contrat d'assurance-vie désignant comme bénéficiaire les héritiers ou les
ayants droit du souscripteur sans autre précision est considéré comme fait avec la désignation
d'un bénéficiaire déterminé. Dans une telle hypothèse, aucune formalité fiscale n'est requise (�
C. assur., art. L. 132-8).

Remarque : il est prudent de désigner dans son contrat des bénéficiaires successifs, « mon conjoint, à défaut mes
enfants, à défaut mes héritiers » par exemple ; en effet, si l'assurance en cas de décès a été conclue sans désignation
d'un bénéficiaire, le capital ou la rente garanti feraient alors partie de la succession de ce dernier (� BOI-ENR-
DMTG-10-10-20-20, 240, sur l'exclusion de la représentation), et ses héritiers devraient alors payer des droits de
succession sur les sommes reçues (� C. assur., art. L. 132-11). Si le ou les bénéficiaires désignés viennent à décéder
avant le contractant et à défaut de bénéficiaires en sous-ordre, les sommes reviennent aux héritiers du bénéficiaire.
En toute hypothèse, il faut fournir à la société d'assurances un certificat constatant soit l'acquit,
soit la non-exigibilité des droits de mutation par décès, afin que les sommes garanties puissent
être versées.
143Rentes viagères � Les reversions de rentes viagères en ligne directe et entre époux sont
exonérées de droits de mutation, quel que soit l'âge auquel le contrat a été souscrit (� CGI,
art. 793, 1, 5).

Sous-section 2 : Soumission exceptionnelle aux droits de mutation

144Champ d'application de la soumission exceptionnelle aux droits de succession �


L'exigibilité des droits de mutation par décès suivant le lien de parenté existant entre l'assuré et
le bénéficiaire est subordonnée aux conditions suivantes.

1°Contrats souscrits à compter du 20 novembre 1991


Le dispositif prévu par l'article 757 B du CGI ne concerne que les contrats souscrits à compter
du 20 novembre 1991 ; il est précisé que tous les contrats d'assurance en cas de décès ou en cas
de vie demeurent dans le champ d'application de cet article, quelle que soit leur dénomination
et indépendamment de la qualité du bénéficiaire.
Il en résulte que les sommes versées à un bénéficiaire déterminé en vertu de contrats souscrits
avant le 20 novembre 1991 ne donnent pas ouverture aux droits de succession, à la condition
toutefois que ces contrats n'aient pas fait l'objet depuis le 20 novembre 1991 de modifications
essentielles résultant de clauses ayant une incidence sur l'économie du contrat.
La prorogation de la durée, de même que la tacite reconduction du terme, est sans incidence sur
le régime fiscal applicable, à la condition que le contrat n'ait pas fait l'objet de modifications
substantielles (� BOI-ENR-DMTG-10-10-20-20, 90). Le seul versement de nouvelles primes
non prévues dans le contrat d'origine ou le versement de primes disproportionnées n'est pas
analysé comme une modification substantielle de l'économie du contrat susceptible de
supprimer son antériorité pour la détermination du régime fiscal des nouvelles primes versées (�
BOI-ENR-DMTG-10-10-20-20, 110). Le fait de transformer son mode de versement des
primes (ex. : transformation d'une prime unique en contrat à versements libres ou réguliers) ne
constitue donc pas une novation de contrat.

2°Absence de désignation d'un bénéficiaire déterminé ou déterminable


En l'absence de désignation d'un bénéficiaire, l'indemnité fait partie de la succession du
souscripteur et se trouve taxée dans les conditions de droit commun (� BOI-ENR-DMTG-10-
10-20-20, 30).
L'administration fiscale a précisé que le nantissement du contrat d'assurance sur la vie et la
clause de l'avenant prévoyant la suspension de la désignation initiale des bénéficiaires au profit
du créancier nanti permet de considérer que le contrat a été conclu sans désignation
bénéficiaire en cas de décès du souscripteur durant cette période (� Cass. 2e civ., 9 févr. 2012,
n° 11-12.109).
Les droits de mutation à titre gratuit sont également applicables lorsque tous les bénéficiaires
désignés renoncent au bénéfice du contrat.

3°Primes versées après 70 ans


Toutes les primes versées après 70 ans, au titre de contrats souscrits depuis le 20 novembre
1991 (décès de l'assuré intervenant après le 2 janvier 1992) et excédant 30 500 €, sont
assujetties aux droits de mutation à titre gratuit (� CGI, art. 757 B) suivant le degré de parenté
existant entre le bénéficiaire et l'assuré.
Par suite, il y a lieu d'appliquer les abattements prévus aux articles 779 et 788 du code général
des impôts qui constituent un élément du tarif des droits de mutation par décès. Dès lors :
�un abattement de 159 325 € (� CGI, art. 779, II) s'applique aux sommes versées à un
bénéficiaire non-héritier, légataire ou donataire de l'assuré décédé, dans l'incapacité de
travailler en raison de son infirmité physique ou mentale, congénitale ou acquise (�
Rép. min. n° 22518 : JOAN Q, 12 avr. 1999, p. 2208) ;
�un abattement de 100 000 € s'applique aux sommes versées à un descendant en
ligne directe (� CGI, art. 779, I mod. par L. fin. rect. 2012 n° 2012-958, 16 août 2012,
art. 5, I, C, 1°).

Remarque : le montant de ces abattements n'est plus indexé sur la limite supérieure du barème de l'impôt sur le
revenu : ils ne sont donc plus revalorisés annuellement (� L. fin. rect. 2012 n° 2012-958, 16 août 2012, art. 5).

4°Cas d'exonération de droits de succession même si les primes sont versées après 70 ans
Depuis le 22 août 2007, les capitaux reçus par le conjoint ou le partenaire d'un Pacs survivant
sont totalement exonérés de droits de succession (� CGI, art. 796-0 bis). Antérieurement, en cas
de prédécès du souscripteur assuré, le capital recueilli par l'époux bénéficiaire échappait à
l'impôt sous réserve de l'application :
�de l'article 757 B du CGI soumettant aux droits de mutation à titre gratuit les primes
versées après 70 ans et excédant 30 500 € ;
�de l'article 990 I du CGI soumettant à taxation forfaitaire les sommes versées par
l'assureur, au-delà de 152 500 € par bénéficiaire, au décès de l'assuré.
Sont également exonérés de droits de succession, même si les primes ont été versées après
70 ans, les capitaux versés au profit des frères et soeurs célibataires, veufs, divorcés ou séparés
de corps à la double condition que le frère ou la soeur survivante :
�soit âgé de plus de 50 ans ou soit invalide ;
�et ait été domicilié avec le défunt pendant les cinq années ayant précédé le décès (�
CGI, art. 796-0 ter, mod. par L. TEPA n° 2007-1223, 21 août 2007 : JO, 22 août).
En conséquence, si le bénéficiaire est le conjoint, un partenaire de PACS survivant, un frère ou
une soeur (dans les cas exposés ci-dessus) les capitaux reçus sont exonérés de droits de
succession pour les successions et contrats dénoués à compter du 22 août 2007.
Enfin, sont exonérés des droits de mutation à titre gratuit, les libéralités consenties à certains
établissements publics, aux associations et fondations d'utilité publique présentant un caractère
scientifique, culturel ou artistique désintéressé, aux organismes charitables dont les ressources
sont affectées à des oeuvres d'assistance, de défense de l'environnement naturel ou de
protection des animaux, aux fondations, associations et établissements supérieurs reconnus
d'utilité publique ayant pour objet de soutenir des oeuvres d'enseignement scolaires et
universitaires régulièrement déclarées, aux associations cultuelles et congrégations autorisées (�
CGI, art. 795� BOI-ENR-DMTG-10-20-20).
5°Pluralité de bénéficiaires du contrat
En cas de pluralité de bénéficiaires, l'abattement de 30 500 € (� CGI, art. 757 B) est réparti
entre les seuls bénéficiaires soumis aux droits de succession (� BOI-ENR-DMTG-10-10-20-
20, 210 et 220). Cette mesure de tempérament s'applique à toutes les situations dans
lesquelles un des bénéficiaires est exonéré de droit de mutation à titre gratuit.
145Modalités de soumission des primes aux droits de succession � Pour l'application de
l'article 757 B du CGI, il convient de préciser que :
�les sommes imposées sont uniquement les primes versées (sans déduction des frais
d'entrée) par l'assuré au jour de leur paiement, la partie des intérêts capitalisés acquis
après 70 ans restant exempte de toute imposition ;
�l'âge retenu (70 ans) est celui de l'assuré (à distinguer donc de celui du souscripteur
ou du bénéficiaire) ;
�les primes afférentes aux différents contrats conclus sur la tête d'un même assuré (et
non plus par un seul assuré) sont globalisées pour l'appréciation du franchissement du
seuil d'imposition de 30 500 € (� CGI, art. 757 B, II).

Remarque : sont donc globalisées les primes versées au titre de contrats souscrits par des tiers sur la tête de l'assuré
ou les primes afférentes à des contrats souscrits par les assurés mais acquittées par des tiers et l'abattement doit être
réparti entre les bénéficiaires au prorata de la part leur revenant dans les capitaux taxables (� Rép. min. n° 59640 :
JOAN Q, 16 juill. 2001, p. 4111) ;
�dans l'hypothèse où les capitaux versés par l'assureur sont inférieurs aux primes
versées après le 70e anniversaire de l'assuré, l'assiette des droits est limitée aux
capitaux versés aux bénéficiaires.
Cette règle s'applique en cas de rachats partiels et d'avances non remboursées au décès de
l'assuré, mais également dans le cas d'une baisse de la valeur des unités de compte de référence
pour les contrats dont la garantie est exprimée en unités de compte.
La même solution s'applique en cas de versement d'une rente viagère immédiate avec garantie
de réserve.
Dans ces hypothèses, l'abattement de 30 500 € s'applique, dans les conditions de droit
commun, au montant des capitaux versés (� BOI-ENR-DMTG-10-10-20-20, 190).
146Clause de différé de paiement � La clause de différé de paiement des prestations garanties
jusqu'à la date d'expiration du contrat d'assurance-vie en cas de décès « prématuré » de l'assuré
(soit, avant une date fixée au contrat) est inopposable à l'administration.
Par conséquent, le capital souscrit est réintégré dans l'assiette de l'impôt à la date du décès au
motif qu'est acquise la condition légale afférente au rapport primes-capital (� Cass. com.,
10 juin 1997, n° 95-17.153, n° 1454 P : Dr.et patrim., 22 juill. 1997, p. 2).
147Obligations déclaratives � Les obligations déclaratives du bénéficiaire et de l'assureur sont
récapitulées dans le tableau ci-dessous (� CGI, Ann. II, art. 292 A et Ann. II, art. 292 B mod.
par D. n° 2020-1704, 24 déc. 2020) :
Assureurs
Bénéficiaire CGI, ann. II, art. 292 A
CGI, art. 806, III ; CGI, ann. II, art. 292 B

Pour les contrats souscrits à compter du 20 novembre 1991, 1° dans les 60 jours du décès de l'assuré, déclaration à
déclaration de tous les contrats conclus sur la tête d'un l'administration fiscale :
même assuré en vertu desquels des primes ont été versées - des éléments des I et II de l'article 370 C de l'annexe II du
après son 70e anniversaire. CGI (v. n° 8) ;
- du montant des primes versées après le 70e anniversaire de
Le montant de ces primes doit être indiqué pour chaque
l'assuré et leur répartition pour chacun des bénéficiaires (sur
contrat ainsi que la date de souscription.
les conditions de déclaration : v. n° 8).
1° Héritier légataire ou donataire : renseignements à porter 2° Versement des sommes en cause :
sur la déclaration souscrite au titre de l'ensemble des biens - soit sur présentation par le bénéficiaire d'un certificat
héréditaires recueillis (� CGI, art. 800) constatant l'acquittement ou la non-exigibilité de l'impôt de
. mutation par décès, figurant désormais à la déclaration
n° 2705-A-SD. A condition d'être domicilié en France, une
2° Autre bénéficiaire : souscription d'une déclaration de dispense de certificat est admise pour le conjoint ou le
succession dans les conditions et délai de droit commun. partenaire pacsé survivant à compter du 1er janvier 2018 et
Les assureurs sont tenus de communiquer ces informations les successibles en ligne directe lorsque l'ensemble des
aux bénéficiaires qui en font la demande. contrats souscrits n'excède pas 7 600 € (� BOI-ENR-
DMTG-10-70-20, 100). Bénéficient également de cette
dispense, depuis le 1er août 2020, les organismes exonérés
de droits de mutation par décès en application de
l'article 795 du CGI,
- soit lorsque l'assureur a versé à l'administration fiscale, sur
demande écrite du bénéficiaire, tout ou partie des sommes
dues en l'acquit des droits de mutation à titre gratuit (� BOI-
ENR-DMTG-10-70-20, 100),
- soit sur production du certificat attestant le dépôt d'une
déclaration contenant les références du ou des contrats par
le bénéficiaire (v. ci-contre).

(1) Si la déclaration a déjà été déposée, le bénéficiaire doit souscrire une déclaration complémentaire.
(2) Sont concernés : les sociétés, compagnies d'assurance et tous autres assureurs français ou étrangers ou leurs
représentants en France qui doivent verser des sommes, rentes ou valeurs quelconques à raison du décès de l'assuré en
vertu de contrats souscrits à compter du 20 novembre 1991.

Afin de permettre aux bénéficiaires de contrats d'assurance-vie de remplir, dans les meilleurs
délais, leurs obligations déclaratives, l'administration fiscale a créé un formulaire spécifique
(n° 2705-A remplacé, depuis janvier 2021, par le n° 2705-A-SD, qui comporte une rubrique
supplémentaire : « certificat d'acquittement ou de non-exigibilité de l'impôt ») permettant le
dépôt d'une déclaration partielle de succession qui comprend uniquement les renseignements
relatifs à ces contrats. Le modèle de ce formulaire est disponible sur le site impots.gouv.fr.

Remarque : au plus tard le 1er juillet 2025, la déclaration de succession devra être souscrite via une plate-forme
numérique spécifique (� CGI, art. 800). Un notaire régulièrement mandaté pourra télétransmettre une copie de la
déclaration, assortie des mentions de certification de l'identité des parties et de conformité à l'original (� CGI,
art. 802 bis créé par L. fin. 2022 n° 2021-1900, 30 déc. 2021, art. 136 : JO, 31 déc.).
Le versement des capitaux décès au bénéficiaire désigné requiert un certificat constatant
l'acquittement ou la non-exigibilité des droits de succession, y compris pour les personnes
légalement exonérées de droits de succession (� Note d'information FFSA, 11 juill. 2008). Une
dispense de certificat est toutefois prévue dans différents cas (� CGI, art. 806, III) :
�lorsque l'ensemble des contrats souscrits auprès d'un ou plusieurs assureurs n'excède
pas 7 600 €, dès lors que le bénéficiaire est un successible en ligne directe domicilié en
France,
�lorsque le bénéficiaire est le conjoint ou le partenaire de PACS domicilié en France ;
�lorsque le bénéficiaire est un organisme exonéré de droits de mutation par décès en
application de l'article 795 du CGI (certains établissements publics ou d'utilité
publique, certaines associations ou fondations également reconnues d'utilité publique)
n'ont plus à fournir à l'assureur un certificat de non-exigibilité des droits pour obtenir
le versement des sommes dues en vertu de contrats d'assurance-vie. Cette mesure
s'applique aux avoirs versés par les assureurs à compter du 1er août 2020.
Une dispense de certificat est également prévue dans l'hypothèse où l'assureur verse
directement au service de l'enregistrement compétent tout ou partie des sommes dues en
l'acquit des droits de mutation à titre gratuit.
La délivrance par l'administration fiscale d'un certificat de non-exigibilité n'a pas valeur de
quitus fiscal : au vu des déclarations de succession déposées, l'administration se réserve le droit
d'adresser des propositions de rectification aux bénéficiaires qui auraient indûment bénéficié de
l'abattement global de 30 500 € (� CA Toulouse, 1re ch., 10 mars 2014, n° 13/00806).

Précision : Calcul des émoluments du notaire chargé de la succession


Un notaire peut inclure le montant des capitaux décès d'assurances-vie soumis à l'article 757 B du CGI dans
l'assiette de son émolument, dès lors que pour le calcul de l'émolument dû pour une déclaration de succession, doit
être pris en compte l'actif brut dans lequel figurent ces sommes (� Cass. com., 4 oct. 2011, n° 10-20.218, n° 919 F -
P + B).
Sous-section 3 : Taxation forfaitaire

148Critères de taxation � L'article 990 I du CGI soumet à taxation forfaitaire les sommes
versées, au décès de l'assuré, au titre d'un contrat d'assurance-vie comportant la désignation d'un
bénéficiaire lorsque les contrats ne ressortent pas du champ d'application des dispositions de
l'article 757 B du CGI (taxation des primes versées après 70 ans sur les contrats souscrits après
le 20 novembre 1991 ; v. n° 144) (� BOI-TCAS-AUT-60, 1 et s.).
Cette taxation forfaitaire applicable aux sommes excédant 152 500 € par bénéficiaire (� BOI-
TCAS-AUT-60, 290), a pour objet de condamner tout comportement d'optimisation fiscale
par le biais de l'assurance-vie.

Remarque : le prélèvement sur les capitaux-décès est déclaré et payé comme la taxe sur les conventions
d'assurance (� CGI, art. 1723 quindecies). Au plus tard, à compter du 1er janvier 2025, la taxe et le prélèvement
feront l'objet d'une télédéclaration et d'un télépaiement. (� L. fin. 2020 n° 2019-1479, 28 déc. 2019, art. 166 mod.
par L. fin. 2023 n° 2022-1726, 30 déc. 2022, art. 80, V).

1°Successions ouvertes à compter du 22 août 2007


La taxe ne s'applique pas aux capitaux versés aux personnes expressément exonérées de droits
de mutation par décès (conjoint survivant, partenaire lié au défunt par un PACS, frères et
soeurs exonérés de droits de mutation par décès ; v. n° 144) (� BOI-TCAS-AUT-60, 120).

2°Successions ouvertes entre le 31 juillet 2011 et le 30 juin 2014


Après imputation de l'abattement de 152 500 €, le prélèvement est fixé à :
�20 % pour la fraction de la part taxable de chaque bénéficiaire inférieure ou égale à la
limite inférieure de la sixième tranche du barème applicable aux successions en ligne
directe prévu par l'article 777 du CGI (soit 902 838 €).

Remarque : ce montant n'est pas revalorisé suite à l'abrogation du principe de revalorisation des montants figurant
à l'article 777 du CGI à compter du 1er janvier 2013 ;
�25 % pour la fraction de la part excédant cette limite (� CGI, art. 990 I� BOI-TCAS-
AUT-60, 1).

3°Successions ouvertes à compter du 1er juillet 2014


a)Contrats « vie-génération »

En contrepartie des risques acceptés par le souscripteur, les sommes investies au moins à
hauteur de 33 % dans les contrats qui respectent les critères d'investissement dans les secteurs
prioritaires de l'économie bénéficient d'un abattement d'assiette de 20 %, avant application de
l'abattement de 152 500 €, pour la taxation des capitaux-décès (� BOI-TCAS-AUT-60, 281
et s.).
Sur les conditions d'investissement et les conséquences du Brexit : voir n° 40.
b)Autres contrats

La loi de finances rectificative pour 2013 a alourdi la fiscalité applicable aux contrats soumis
à l'article 990 I du CGI qui ne sont pas des contrats « vie-génération ».
La taxation forfaitaire applicable à la fraction de part attribuée à chaque bénéficiaire excédant
700 000 € est portée de 25 % à 31,25 % (� CGI, art. 990 I, I mod. par L. fin. rect. 2013
n° 2013-1279, 29 déc. 2013, art. 9, I, B, 1°).

Remarque : il n'est pas prévu que le seuil de 700 000 € soit revalorisé.

4°Règles de territorialité
Pour les successions ouvertes à compter du 31 juillet 2011, de nouvelles règles de territorialité
ont été édictées par l'article 11 de la première loi de finances rectificative pour 2011.
Le bénéficiaire est assujetti au prélèvement dès lors qu'il a, au moment du décès, son domicile
fiscal en France et qu'il l'a eu au moins six années au cours des dix années précédant le décès ou
dès lors que l'assuré a, au moment du décès, son domicile fiscal en France. Le lieu de résidence
du souscripteur au jour de son adhésion est donc sans incidence sur le régime fiscal du contrat
(� BOI-TCAS-AUT-60, 110).

5°Tableau récapitulatif
Le prélèvement de 20 % ou de 31,25 % s'applique dans les conditions suivantes :
Entrée en vigueur Contrats concernés Base taxable Prélèvement Abattement

13 octobre 1998 : Contrats Capitaux transmis Taux : 20 % puis 152 500 € par
�pour les rachetables : (valeur de rachat au 31,25 % bénéficiaire
nouveaux contrats d'assurance moment du décès ou selon le montant de la .
contrats ; en cas de vie. montant du capital part taxable, et ce, quel Cas particulier :
�pour les Contrats non converti en rente) que soit le bénéficiaire. abattement d'assiette
primes rachetables : . Versement : préalable de 20 %
versées, à contrats d'assurance Primes versées par le �par sous conditions pour
compter en cas de décès. souscripteur hors l'assureur ou les contrats
de cette produits capitalisés. son « vie-génération ».
date, sur représentant
les s'il n'est pas
contrats établi en
en cours. France, au
Trésor dans
les 15 jours
suivant la fin
du mois au
cours duquel
les sommes,
rentes ou
valeurs ont
été versées
;
�par le
bénéficiaire si
le contrat est
souscrit
auprès d'un
assureur
établi hors de
France
.

(1) Les rachats partiels et avances non remboursées au décès ne sont pas compris dans l'assiette de l'imposition.
(2) Le bénéficiaire doit produire auprès de l'assureur une attestation sur l'honneur indiquant le montant des abattements
déjà appliqués aux sommes, rentes ou valeurs reçues d'autres organismes à raison du décès du même assuré sauf si la prime
est inférieure à 305 € � BOI-TCAS-AUT-60, 360 et 380.
(3) Le prélèvement est recouvré selon les mêmes règles, sous les mêmes garanties et sanctions que la taxe sur les
conventions d'assurance.
(4) Déclaration en même temps que la déclaration de revenus sanctionnée, en cas de non-respect, par une amende égale à
25 % des versements effectués, à moins que le Trésor n'ait subi aucun préjudice auquel cas l'amende est ramenée à 5 % et
son montant est plafonné à 760 €.
(5) Le taux de 31,25 % s'applique aux contrats dénoués par décès à compter du 1er juillet 2014 au-delà de 700 000 €. Le
taux était de 25 % jusqu'au 30 juin 2014 au-delà de 902 858 €.

149Modalités d'application � Compte tenu des difficultés d'application des règles relatives à
l'assiette de l'impôt en ce qui concerne la détermination de la fraction rachetable des contrats
lorsque les capitaux versés au décès de l'assuré au titre d'un même contrat sont soumis à des
régimes fiscaux différents, une méthode dite « globale » simplificatrice a été élaborée (� BOI-
TCAS-AUT-60, 240 et s.).
Cette méthode s'applique aux seuls contrats dont le capital ou la rente garantis sont exprimés
totalement ou partiellement en unités de compte et qui sont soumis à des régimes fiscaux
différents selon la date de versement des primes. Il s'agit ainsi :
�des contrats d'assurances soumis pour partie au prélèvement et, pour l'autre, aux
droits de mutation par décès ;
�des contrats partiellement exonérés, mais assujettis pour partie au prélèvement en
raison des primes versées après le 13 octobre 1998 ;
�des contrats soumis à ces trois régimes : exonération, prélèvement, droits de mutation
par décès.
Elle permet de déterminer dans la valeur de rachat au moment du décès, la part de la valeur de
rachat afférente aux primes versées après le 13 octobre 1998 et avant les 70 ans de l'assuré et
consiste à calculer la fraction rachetable du contrat en tenant compte de chaque versement de
cotisation. En effet, la fraction se trouve modifiée à chaque versement postérieur. La dernière
fraction obtenue doit être appliquée à la valeur de rachat du contrat au moment du décès et
permet de déterminer l'assiette du prélèvement. L'abattement de 152 500 € est ensuite opéré
sur le montant obtenu.
En fait, cette méthode repose sur le calcul d'un coefficient d'imposition au prélèvement à
chaque nouveau versement de prime après le 13 octobre 1998.
Il convient donc de distinguer trois périodes déterminées par la date de versement des
cotisations. Ces trois périodes doivent être prises en compte pour déterminer la fraction
rachetable du contrat soumise à prélèvement de 20 % :
�période 1 : avant le 13 octobre 1998 ;
�période 2 : entre le 13 octobre 1998 et les 70 ans ;
�période 3 : après 70 ans.
Son application s'effectue sur option irrévocable exercée par les sociétés d'assurance et
assimilées. Elle est générale et concerne donc tous les contrats en unités de compte offerts par
un même organisme d'assurance. En cas de début d'activité, elle est exercée mutatis mutandis
dans les 6 mois de celle-ci. Lorsque le prélèvement est versé par la CDC et que l'assureur a opté
pour la méthode globale, ce dernier doit communiquer à la demande de la CDC la valeur de
rachat du contrat au jour du décès de l'assuré (� BOI-TCAS-AUT-60, 280).
150Exemptions � Le dispositif de taxation forfaitaire ne s'applique pas :
�aux contrats souscrits à compter du 20 novembre 1991 et soumis au régime de
l'article 757 B du CGI soumettant à droits de mutation à titre gratuit les primes
versées au-delà de 30 500 € par l'assuré âgé de plus de 70 ans (v. n° 144) ;
�aux contrats d'assurance collective souscrits dans le cadre d'une activité
professionnelle : contrats « Madelin » (� CGI, art. 154 bis), assurance de groupe
souscrite par l'entreprise (� CGI, art. 998), rentes viagères constituées dans le cadre
d'une activité professionnelle auprès d'organismes institutionnels (� BOI-TCAS-
AUT-60, 150 et s.) ;
�aux contrats d'assurance en cas de décès garantissant le versement d'un capital ou
d'une rente viagère à un enfant handicapé (� CGI, art. 199 septies 2°, al. 1) ;
�aux primes versées avant le 13 octobre 1998 ni aux intérêts qu'elles ont générés ;
�aux réversions, entre parents en ligne directe et au profit du conjoint survivant, de
rentes viagères intégrées dans le calcul de la rente servie à l'assuré de son vivant ;
�aux contrats, dénoués en raison de décès intervenus à compter du 1er janvier 2006,
dont les bénéficiaires sont des organismes exonérés de droit de mutation à titre gratuit
en application de l'article 795 du CGI. Sont notamment concernés certains
organismes à but charitable, certaines associations ou les fondations reconnues d'utilité
publique, les organismes d'HLM, les associations cultuelles et les congrégations
autorisées (� CGI, art. 990 I) ;
�aux organismes exonérés des droits de mutation à titre gratuit en application des
dispositions de l'article 795 du CGI (� BOI-TCAS-AUT-60, 120) (v. n° 144).
151Obligations déclaratives de l'assureur � Depuis le 1er janvier 2016, les obligations
déclaratives des assureurs ont été complétées et adaptées en considération de la création du
fichier national des contrats de capitalisation et d'assurance-vie (v. n° 8).
Dans les 60 jours suivant la date de connaissance du décès, ils doivent déclarer à
l'administration fiscale :
�les indications listées à l'article 370 C, I et II de l'annexe II du CGI (v. n° 8), et
�au titre de chaque contrat et pour chaque bénéficiaire :
ol'assiette du prélèvement,
ole montant des différents abattements pratiqués,
ole montant du prélèvement acquitté,
ola date de souscription du ou des contrats et des avenants prévus par l'article
L. 112-3 du code des assurances de nature à transformer l'économie même de ce
ou ces contrats,
opour la fraction rachetable de chaque contrat : la part de la valeur de rachat au
jour du décès de l'assuré qui correspond aux sommes, rentes ou valeurs dues à
raison des primes versées à compter du 13 octobre 1998,
opour la fraction rachetable de chaque contrat contenant une clause prévoyant
un différé de paiement du capital par l'assureur au bénéficiaire : la valeur de
rachat déterminée au jour du versement des sommes, rentes ou valeurs
quelconques,
opour la fraction non rachetable de chaque contrat : le produit résultant de la
multiplication du montant du capital-décès dû, diminué de la valeur de rachat
au jour du décès de l'assuré, par le taux de mortalité qui correspond à l'âge de
l'assuré lors de son décès dans la table de mortalité applicable à cette date ; pour
les contrats non rachetables : la prime annuelle ou le montant de la prime unique
versée à la souscription du contrat, lorsque celle-ci est intervenue à compter du
13 octobre 1998.
Les conditions de déclarations sont identiques à celles exigées pour la souscription du contrat (�
CGI, Ann. II, art. 306-0 F, II et Ann. II, art. 370 C, I à VII mod. par D. n° 2015-362, 30 mars
2015) (v. n° 8).
Par ailleurs, l'organisme doit mentionner sur une déclaration, dans les conditions et délais fixés
par décret, les informations requises pour l'application des conventions conclues par la France
permettant un échange automatique d'informations à des fins fiscales. Ces informations
peuvent notamment concerner tout revenu de capitaux mobiliers ainsi que la valeur de rachat
des bons ou contrats de capitalisation et placements de même nature (� CGI, art. 1649 AC � D.
n° 2015-907, 23 juill. 2015). La loi fait peser sur les assureurs une obligation de diligence sur
l'identification des personnes, des contrats et des paiements, ainsi que la collecte d'éléments
relatifs à la résidence fiscale des titulaires.
A compter du 1er janvier 2023, les assureurs doivent également informer toute personne
physique concernée par cette déclaration que les données transférées à l'administration fiscale
française pourront être communiquées à l'administration fiscale d'un autre État membre de
l'Union européenne ou d'un État ou territoire ayant conclu avec la France une convention
permettant un échange automatique d'informations à des fins fiscales (� CGI, art. 1649 AC
mod. par L. n° 2021-1900, 30 déc. 2021, art. 134).
152Obligations déclaratives en cas d'établissement de l'assureur hors de France �

1°Obligations des souscripteurs


Les souscripteurs de contrats d'assurance-vie (garantissant les risques en cas de vie, de décès et
assurances mixtes, à versements libres ou périodiques, donnant lieu à versement d'une rente ou
d'un capital) auprès d'organismes établis hors de France sont tenus de déclarer en même temps
que leur déclaration de revenus, lesdits contrats (� CGI, art. 1649 AA mod. par L. fin.
rect. 2013 n° 2013-1279, 29 déc. 2013, art. 10, II), sous peine de sanctions (� CGI, art. 1766
mod. par L. fin. rect. 2016 n° 2016-1918, 29 déc. 2016, art. 110). Sont indiquées la date d'effet
et la durée de ces contrats, les opérations de remboursement et de versement des primes
effectuées au cours de l'année précédente et, le cas échéant, la valeur de rachat ou le montant
du capital garanti, y compris sous forme de rente, au 1er janvier de l'année de la déclaration.
Remarque : la modification des obligations déclaratives des souscripteurs issue de la loi de finances rectificative
pour 2013 est entrée en vigueur le 1er janvier 2016. Jusqu'à cette date, seules les références du ou des contrats, les
dates d'effet et de durée de ces contrats, ainsi que les avenants et opérations de remboursement effectuées au cours
de l'année civile devaient être renseignés.
Par ailleurs, les versements faits à l'étranger ou en provenance de l'étranger sont présumés être
des revenus imposables, sauf preuve contraire.
Pour plus de détails : voir l'étude «Opérations financières avec l'étranger».

2°Obligations de l'assureur établi à l'étranger


Les assureurs non établis en France et admis à y opérer en libre prestation de services sont
soumis aux mêmes obligations que les assureurs français (v. n° 151) ; la déclaration souscrite par
le représentant fiscal devant être adressée à la direction des services fiscaux du domicile de
l'assuré (� CGI, Ann. II, art. 306-0 F).

Section 4 : Cas particuliers

Sous-section 1 : Contrats non dénoués au décès du souscripteur

153Survie de l'assuré � Seul le décès de l'assuré entraîne le dénouement du contrat d'assurance-


vie et le versement du capital ou de la rente aux bénéficiaires. Lorsque le souscripteur et l'assuré
sont des personnes différentes, au décès du souscripteur, le contrat n'est pas dénoué et le régime
fiscal de l'assurance-vie prévu à l'article 757 B ou à l'article 990 I du CGI ne s'applique pas.
Dès lors, la valeur de rachat de tout contrat non dénoué est soumise aux droits de succession
dans les conditions de droit commun (le contrat est inclus soit dans l'actif de communauté et
retenu pour la moitié dans la succession si les primes ont été payées avec des fonds communs,
soit dans l'actif de succession en cas de souscription avec des fonds propres du défunt).

Sous-section 2 : Démembrement des contrats d'assurance-vie

154Différentes formes de démembrement � En matière d'assurance-vie, deux démembrements


sont envisageables. Il est possible de démembrer :
�d'une part, un contrat d'assurance-vie au moment de sa souscription ;
�d'autre part, la clause bénéficiaire d'un contrat d'assurance-vie.

Remarque : lorsque des personnes recourent au démembrement soit d'un contrat d'assurance-vie, soit de la clause
bénéficiaire d'un tel contrat, elles risquent :
�de se voir opposer par l'administration fiscale la présomption de propriété édictée par l'article 751 du
CGI ;
�d'être redressées sur le fondement de la théorie de l'abus de droit lorsque l'administration arrive à
démontrer soit la fictivité des actes, soit le but exclusivement fiscal de l'opération en cause. Le caractère
prévisible du décès, le montant des primes par rapport aux avoirs détenus, l'importance des cessions
d'actifs ayant alimenté le contrat, l'identité des bénéficiaires constituent les éléments essentiels qui
permettent ou non d'établir l'abus de droit.
155Démembrement d'un contrat d'assurance-vie au moment de sa souscription � Le plus
souvent, le démembrement d'un contrat d'assurance-vie au moment de sa souscription est une
opération qui intervient entre deux personnes d'âges différents (exemple : un père et son fils).
Théoriquement, la plus âgée de ces personnes a vocation à décéder avant la plus jeune. C'est la
raison pour laquelle la première souscrit en qualité d'usufruitier et la seconde en qualité de nu-
propriétaire et d'assuré.
Au moment du décès du co-souscripteur en usufruit, le co-souscripteur en nue-propriété
devient plein-propriétaire du contrat d'assurance-vie. A partir du moment où l'assuré - qui est
en même temps le co-souscripteur en nue-propriété - survit au co-souscripteur en usufruit, le
décès de celui-ci n'entraîne pas le dénouement du contrat.
La réunion de l'usufruit à la nue-propriété n'entraîne pas le paiement de droits de mutation à
titre gratuit (� CGI, art. 1133). Le co-souscripteur en usufruit devient donc plein-propriétaire
du contrat d'assurance-vie en franchise de droits. Il ne lui reste alors plus qu'à demander le
rachat du contrat.
156Démembrement de la clause bénéficiaire d'un contrat d'assurance-vie � Il incombe au
souscripteur d'un contrat d'assurance-vie de désigner le bénéficiaire de celui-ci (le bénéficiaire
est la personne à qui l'assureur verse les fonds en cas de réalisation du risque). Le souscripteur
est libre de désigner un ou plusieurs bénéficiaires. Il peut stipuler qu'un premier bénéficiaire
recevra les fonds en usufruit et un second en nue-propriété. Ce démembrement s'analyse en un
quasi-usufruit.
Fiscalement, le démembrement de la clause bénéficiaire d'un contrat d'assurance-vie présente
deux avantages :
�d'une part, le capital reçu par le quasi-usufruitier suit le régime des sommes
transmises en vertu d'un contrat d'assurance-vie ;
�d'autre part, au moment du décès du quasi-usufruitier, la succession de celui-ci
devient débitrice d'une créance de restitution à l'égard du nu-propriétaire. A la fin du
quasi-usufruit, le quasi-usufruitier - en l'occurrence sa succession - a l'obligation de
rendre au nu-propriétaire le montant du capital reçu de l'assureur. La créance de
restitution vient en diminution de l'actif brut successoral de la succession du quasi-
usufruitier et, par conséquent, réduit l'assiette des droits de mutation à titre gratuit. A
concurrence du montant de la créance de restitution, le patrimoine du quasi-
usufruitier est donc transmis au nu-propriétaire en franchise de droits de mutation à
titre gratuit.

1°Modalités d'application de l'article 757 B du CGI


En cas de démembrement de la clause bénéficiaire, le nu-propriétaire et l'usufruitier sont
considérés comme bénéficiaires au prorata de la part leur revenant dans les sommes, rentes ou
valeurs versées, déterminée selon le barème prévu à l'article 669 du CGI. L'abattement de
30 500 € (ou une portion de cet abattement en présence d'autres bénéficiaires et/ou d'autres
contrats) est réparti entre l'usufruitier et le nu-propriétaire en fonction de leur part résultant de
l'application du barème de l'article 669 (� BOI-ENR-DMTG-10-10-20-20, 225).

2°Changement de doctrine pour l'application de l'article 990 I du CGI


a)Successions ouvertes jusqu'au 31 juillet 2011

La doctrine prévoyait que le redevable du prélèvement forfaitaire versé au décès de l'assuré


sur les sommes excédant 152 500 € (v. n° 148) était le bénéficiaire désigné au contrat à qui
l'assureur doit verser les sommes, rentes ou valeurs. L'assiette du prélèvement était constituée
par les droits de l'usufruitier qui correspondent aux sommes, rentes ou valeurs dues dès lors
qu'il est le bénéficiaire exclusif du capital décès.
Dans l'hypothèse où l'usufruit était attribué à plusieurs usufruitiers désignés comme
bénéficiaires, chacun d'eux bénéficiait d'un abattement de 152 500 € (� Instr. 12 janv. 2006 :
BOI 7 K-1-06 � Rép. min. n° 2652 : JO Sénat Q, 7 mai 2009, p. 1119).
b)Successions ouvertes à compter du 31 juillet 2011

La première loi de finances rectificative pour 2011 a modifié les règles de la doctrine
administrative. En cas de démembrement de la clause bénéficiaire, le nu-propriétaire et
l'usufruitier sont désormais considérés comme bénéficiaires au prorata de la part leur
revenant, déterminée selon le barème prévu à l'article 669 du CGI (détermination de la
valeur de l'usufruit en fonction de l'âge de l'usufruitier) et sont donc tous deux redevables du
prélèvement. L'abattement de 152 500 € est réparti entre les personnes concernées dans les
mêmes proportions (� CGI, art. 990 I, I mod. par L. fin. rect. 2011 n° 2011-900, 29 juill.
2011, art. 11� BOI-TCAS-AUT-60, 310).
En présence de plusieurs nus-propriétaires, chacun partage un abattement avec l'usufruitier
en fonction de leurs droits respectifs, étant acquis que l'abattement maximal dont peut se
prévaloir chaque bénéficiaire sur l'ensemble des capitaux décès reçus à raison des contrats
d'assurance-vie du chef d'un même assuré est de 152 500 €.
En présence de plusieurs bénéficiaires dont l'un est exonéré, la part de celui-ci n'est pas
reportée sur l'abattement calculé pour les autres.

Section 5 : Régime fiscal des produits


157Date de souscription du contrat � Le régime fiscal applicable aux produits diffère en
fonction de la date de souscription du contrat (� CGI, art. 125-0 A).

Remarque : les produits de contrats d'assurance-décès ne sont pas soumis à l'impôt. De même, lorsque les contrats
d'assurance sur la vie mixtes ou assortis d'une contre-assurance décès se dénouent par le décès de l'assuré, les
capitaux versés à un bénéficiaire désigné sont hors du champ d'application de l'impôt sur le revenu (� Rép. min. n°
10360 : JOAN Q, 14 juill. 2003, p. 5584).

Sous-section 1 : Contrats souscrits avant le 1er janvier 1983

158Régime des produits � Les produits des contrats souscrits avant le 1er janvier 1983 attachés
aux primes versées antérieurement au 10 octobre 2019 sont exonérés d'impôt sur le revenu ;
ceux attachés aux primes versées à compter du 10 octobre 2019 sont imposables au taux de
7,5 %, ou de 12,8 % pour la partie de l'encours supérieure à 150 000 €, au titre de l'IR (� CGI,
art. 125-0 A, I, 1° et 2° et II, 2, b mod. par L. fin. 2020 n° 2019-1479, art. 9, I, A, 3°).

Remarque : tous les produits sont imposables aux prélèvements sociaux (v. nos 178 et s.).

159Imposition des rentes viagères � Si le contrat a prévu le versement d'une rente viagère, le
montant de cette dernière est imposable pour une certaine fraction (� CGI, art. 158, 6) ; celle-ci
varie selon l'âge du bénéficiaire, ou crédirentier, à la date d'entrée en jouissance de la rente (v.
n° 230).

Sous-section 2 : Contrats souscrits entre le 1er janvier 1983 et le 31 décembre 1989

160Exonération d'IR si durée de 6 ans et primes antérieures au 26 septembre 1997 � Les


produits résultant des contrats souscrits entre le 1er janvier 1983 et le 31 décembre 1989 et
afférents aux primes versées avant le 26 septembre 1997 restent exonérés de l'impôt sur le
revenu sous réserve que la durée du contrat soit au moins égale à 6 ans.
La détermination de la durée est fonction de la nature du contrat. Pour les contrats à primes
régulièrement échelonnées, la durée à prendre en compte est la durée moyenne pondérée.
Sous-section 3 : Contrats souscrits entre le 1er janvier 1990 et le 25 septembre 1997

161Exonération d'IR si durée de 8 ans � Les produits du contrat sont au terme de 8 ans
exonérés d'impôt. En cas de retraits anticipés, ils sont soumis au choix de l'intéressé :
�à l'impôt sur le revenu au barème progressif ;
�à un prélèvement libératoire (v. n° 170).
La durée du contrat s'entend de sa durée effective soit du délai écoulé entre la date du premier
versement et celle de son dénouement (le rythme des versements n'est plus pris en compte).
Si à l'expiration du contrat, le bénéficiaire opte pour le versement d'une rente viagère, celle-ci
est alors imposable dans les mêmes conditions que pour les contrats souscrits avant le 1er janvier
1983 (v. n° 159).

Sous-section 4 : Contrats souscrits ou versements effectués du 26 septembre 1997 au


26 septembre 2017

162Imposition des produits � L'article 21 de la loi de finances pour 1998 (� CGI, art. 125-0 A)
impose :
�les produits acquis ou constatés (contrats en unités de compte) à compter du
1er janvier 1998 ;
�et afférents à des versements effectués du 26 septembre 1997 au 26 septembre
2017 ;
sur les contrats d'assurance-vie et de capitalisation détenus depuis plus de :
�8 ans pour les contrats souscrits à compter du 1er janvier 1990 ;
�6 ans pour les contrats souscrits entre le 1er janvier 1983 et le 31 décembre 1989.

Précision : Bénéficiaire domicilié dans un ETNC


Depuis le 1er janvier 2013, le taux du prélèvement forfaitaire est fixé à 75 %, quelle que soit la durée du contrat,
lorsque le bénéficiaire des produits est domicilié dans un État non coopératif (ETNC), sauf s'il apporte la preuve
que l'opération ou les sommes en cause ont principalement un objet ou un effet autre que de permettre la
localisation des revenus ou produits dans l'État ou le territoire concerné. Cette clause de sauvegarde a été
introduite par la loi de lutte contre la fraude du 23 octobre 2018 et produit ses effets à compter du 1er décembre
2018 (� L. n° 2018-898, 23 oct. 2018, art. 31, IV).
Au regard des produits et revenus d'assurance-vie, sont considérés comme non coopératifs, les États n'ayant pas
conclu avec la France ou signé avec au moins douze États une convention d'assistance administrative en matière
fiscale et ceux figurant sur la liste noire de l'Union européenne facilitant la création de structures ou de dispositifs
extraterritoriaux destinés à attirer des bénéfices qui n'y reflètent pas une activité économique réelle (� CGI,
art. 125-0 A, II bis mod. par L. n° 2018-898, 23 oct. 2018, art. 31, I, A, C et 238-0 A) (v. l'étude «Produits de
placements à revenu variable»).
Avant ce terme, ils sont soumis soit à l'IR, soit au prélèvement libératoire.
Le tableau ci-dessous résume le régime d'imposition des produits suivant la durée du contrat
(hors ETNC) :
Taux d'imposition : IR ou prélèvement libératoire aux taux de base suivants

Durée Nature du contrat


du
contrat à PEP
à versements multisuppo à primes à prime
versement à revenus Assuranc NSK
programmés rt périodiques unique
s libres e

< 4 ans 35 % 35 % 35 % 35 % 35 % 35 % 35 % 35 %

> 4 ans et
< 6 ou 15 % 15 % 15 % 15 % 15 % 15 % 15 % 15 %
8 ans

� 6 ou exonérati exonérati
7,5 % 7,5 % 7,5 % 7,5 % exonération 7,5 %
8 ans on on

si sauf si sauf si sauf si sauf si si les sauf si


verseme versement versements versement versements versements versement
nts s effectués programmés s effectués effectués correspond s effectués
effectués entre le effectués entre le entre le ent aux entre le
après le 26 septem avant le 26 septem 26 septemb primes 26 septem
25 septe bre 1997 et 1 janvier
er bre 1997 et re 1997 et initialemen bre 1997 et
mbre le 1998 plus le 31 décembr t prévues le
1997. 31 décemb versements 31 décemb e 1997 dans le 31 décemb
re 1997 complémenta re 1997 < 30 500 € contrat. re 1997
< 30 500 € ires dans la < 30 500 € ou si < 30 500 €
limite de investissem
. 30 500 € . ent .
. majoritaire
en actions.

(1) Ces taux doivent être majorés des prélèvements sociaux (v. n° 178).
(2) Par souscripteur.
(3) Versements dont le montant et la périodicité ont fait l'objet d'un engagement de l'assuré avant le 26 septembre 1997 �
CGI, art. 125-0 A.

163Effet du Brexit sur les contrats souscrits auprès d'assureurs-vie britanniques � Le régime
fiscal des produits ou gains de cession des bons ou contrats de capitalisation ou placements de
même nature souscrits auprès d'une entreprise d'assurance établie en France est en principe
identique à celui dont bénéficient les produits ou gains d'un bon ou contrat souscrit dans un
État membre de l'UE, ou partie à l'accord sur l'EEE et ayant conclu avec la France une
convention d'assistance administrative en vue de lutter contre la fraude et l'évasion fiscales.
Pour les contrats de plus de 8 ans, le souscripteur domicilié en France d'un contrat conclu au
Royaume-Uni bénéficie ainsi d'un abattement annuel sur les produits (v. n° 169) et, sur option,
d'un prélèvement libératoire au taux réduit (v. n° 170) (� CGI, art. 122, 2 à propos de
l'abattement annuel� CGI, art. 125 D, II et 200 A, 1, B, 2° pour le taux d'imposition).
La sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne au 1er janvier 2021 a pour effet de remettre
en cause l'application de ces dispositions aux souscripteurs qui ont conclu leur contrat avec un
assureur britannique.
L'administration fiscale admet cependant que les bons et contrats souscrits auprès d'assureurs
britanniques sont assimilés à des bons ou contrats souscrits auprès d'entreprises dont le siège se
trouve dans l'UE ou l'EEE pendant une période de 9 mois à compter :
�de la fin de la période de transition si le bon ou contrat a atteint l'âge de 8 ans à cette
date ;
�de la date à laquelle le bon ou contrat atteint l'âge de 8 ans dans les autres cas (� BOI-
INT-DG-15-10, 220).
Ainsi, tout rachat total ou partiel durant cette période bénéficiera, toutes conditions étant
remplies par ailleurs, du régime fiscal applicable aux produits et gains de cession de bons ou
contrats souscrits auprès d'une entreprise d'assurance établie dans l'UE ou l'EEE.

Remarque : les contrats dont la durée est supérieure à 8 ans au 1er janvier 2021 peuvent donc faire l'objet de rachat
jusqu'au 30 septembre 2021, afin que le souscripteur bénéficie de ces dispositions (abattement et prélèvement
forfaitaire libératoire au taux de 7,5 %). Pour les contrats dont la durée est inférieure à 8 ans, ils peuvent être
conservés jusqu'à ce terme : le souscripteur disposera alors d'un délai de 9 mois pour exercer son droit à rachat.
A l'expiration de ce délai, l'abattement annuel et le taux réduit de 7,5 % ne seront plus
applicables aux rachats effectués sur de tels bons ou contrats.

§ 1 : Modalités d'imposition

164Régime général d'imposition � Les produits acquis au terme de 6 ou 8 ans sont soumis lors
du dénouement du contrat (rachat partiel ou total) soit à l'impôt sur le revenu au barème
progressif, soit à un prélèvement libératoire à taux de base réduit : 7,5 % (v. n° 170), lorsque
leur montant annuel excède un abattement, fixé pour l'ensemble des contrats détenus par un
même contribuable, à :
�4 600 € pour une personne seule ;
�9 200 € pour un couple marié soumis à imposition commune (v. n° 169).

1°Conséquences du régime d'imposition sur les modalités de rachat et obligation de conseil de


l'assureur
Ainsi, les épargnants susceptibles de programmer leurs sorties sur plusieurs années en
récupérant pour chaque exercice une somme inférieure aux limites visées ci-dessus, restent
exonérés. A l'inverse, ceux qui retirent une somme importante en une seule fois entrent dans le
champ d'imposition.
Pour rester exonéré, l'épargnant doit procéder à des rachats partiels successifs sur une période
d'autant plus longue que le montant du contrat est élevé (� Rapp., AN 1997, n° 305).
L'assureur est tenu à une obligation d'information et de conseil sur les conséquences financières
et fiscales des opérations réalisées sur le contrat. Il manque à son obligation de conseil lorsqu'il
ne communique pas le montant prévisible de la plus-value concernant un rachat important ou
en lui donnant des informations erronées (� CA Paris, ch. 2-5, 12 nov. 2014, n° 12/11614).

2°Produits des contrats non réclamés transférés à la CDC


Le régime fiscal applicable aux produits des contrats non réclamés transférés à la Caisse des
dépôts et consignations à compter du 1er janvier 2016, dont les titulaires et bénéficiaires sont
retrouvés à la suite des mesures de publicité organisées par la CDC (v. n° 108), a été précisé
par la loi. D'une part, les produits sont soumis à l'impôt suivant les règles de taxation en vigueur
l'année du versement par la CDC au titulaire ou, le cas échéant, sur option du contribuable et,
pour les produits se rattachant à des primes versées jusqu'au 26 septembre 2017, au
prélèvement forfaitaire libératoire et, d'autre part, le montant du revenu imposable est
déterminé dans les conditions et selon les modalités applicables à la date de l'échéance de ces
bons et contrats (� CGI, art. 125-0 A, II ter mod. par L. fin. 2018 n° 2017-1837, 30 déc. 2017,
art. 28, I, 9°, d).
165Contrats concernés � Le régime d'imposition des produits s'applique aux primes versées du
26 septembre 1997 au 26 septembre 2017.

Remarque : pour les contrats existants, la modification ne s'applique pas aux versements effectués jusqu'au
25 septembre 1997.

1°Contrats en euros : création de deux compartiments


Pour ces contrats, ont été créés deux compartiments : l'un concernant les primes exonérées
d'impôt, l'autre concernant les primes soumises à l'impôt :
Compartiment Compartiment

Exonération d'impôt Soumission à l'impôt

Primes versées avant le 26 septembre 1997. Primes (autres que celles visées ci-contre) versées à compter
Primes périodiques versées au titre de contrats souscrits du 26 septembre 1997 et produits acquis ou constatés à
avant le 26 septembre 1997. compter du 1er janvier 1998.

Versements programmés ou dans la limite de 30 500 € Fraction des versements supérieure à 30 500 € autorisés
effectués du 26 septembre au 31 décembre 1997. entre le 26 septembre et le 31 décembre 1997 (v. ci-contre).

Produits acquis avant le 1er janvier 1998.

(1) Durée moyenne pondérée des bons ou contrats.


(2) Quelle que soit la durée du bon ou contrat.
(3) Limite appréciée pour chacun des membres du foyer fiscal titulaire d'un ou plusieurs contrats d'assurance sur la vie
(soit 61 000 € pour un couple marié sans enfant ayant souscrit personnellement ou conjointement un ou plusieurs
contrats).

2°Contrats en unités de compte : méthode de calcul globale


Pour les contrats en unités de compte, l'administration fiscale permet la mise en place,
irrévocable et valable pour l'ensemble des contrats de cette catégorie, d'une méthode de calcul
globale fondée sur la détermination d'un coefficient de nature à distinguer la part des produits
taxables.
Ce coefficient est égal au rapport entre (� Lett., SLF, 16 juin 1999) :
�la valeur de rachat de la part imposable du contrat avant tout nouveau versement (à
compter du 26 septembre 1997), augmentée de ce nouveau versement ;
�la valeur de rachat totale du contrat après le nouveau versement.

Précision : Contrats « en perte »


En cas de rachat partiel sur un contrat en unités de compte ou multisupports « en perte » à la date où le rachat est
effectué (situation dans laquelle la valeur du contrat est inférieure au montant des primes non remboursées), la
part des primes remboursées lors du rachat partiel est plafonnée au montant du rachat partiel. Cette tolérance
administrative est applicable aux rachats effectués depuis le 31 mai 2010 (� RES n° 2010/46 (FP)� BOI-RPPM-
RCM-20-10-20-50, 100).
Par ailleurs, le Conseil d'État a précisé que l'article 125-0 A du CGI se borne à préciser les modalités d'imposition
des produits attachés aux contrats de capitalisation et aux contrats de même nature et ne prévoit pas que la perte
en capital constatée lors du rachat total ou partiel pût être déduite des revenus de capitaux mobiliers (� CE,
20 mars 2013, n° 347881 � CE, 20 mars 2013, n° 347882).
166Rachats partiels � Les rachats partiels concernent les produits issus du compartiment 2 (v.
n° 165).
Le produit attaché au rachat partiel (noté P1) est déterminé selon la formule suivante :
Le total des primes versées à la date du rachat partiel s'entend, en cas de rachats partiels
successifs, du total des primes versées qui n'ont pas déjà fait l'objet d'un remboursement en
capital lors d'un ou plusieurs rachats partiels antérieurs.
Le produit imposable (noté P2) est déterminé de la manière suivante :

Cette formule s'écrit également :

Précision : Contrats à bonus de fidélité


En cas de rachat partiel d'un contrat à bonus de fidélité, pendant la période d'indisponibilité, les produits afférents
à la garantie de fidélité doivent, sous réserve qu'ils ne soient pas définitivement perdus, être retenus pour la
détermination de l'assiette imposable à l'impôt sur le revenu et ce, même si le rachat ne peut pas être prélevé sur
ladite garantie de fidélité (� Rép. min. n° 7706 : JOAN Q, 22 janv. 2008, p. 545).
167Avances sur police � Ces avances constituent un prêt, moyennant intérêts, dans la limite de
la valeur de rachat du contrat (� C. assur., art. L. 132-21) et ne peuvent jamais venir en
réduction de la provision mathématique (v. n° 99).
En cas de dénouement du contrat, l'assiette de l'IR est constituée par la différence entre le
montant des sommes remboursées au bénéficiaire au titre du bon ou du contrat et celui des
primes versées par le souscripteur. Les sommes remboursées s'entendent avant déduction du
remboursement des avances (produits afférents y compris) qui ont pu être consenties
antérieurement, sauf lorsque les avances ont été considérées comme des rachats et elles-mêmes
taxées.
Lorsque les avances sont utilisées pour l'acquisition, la construction, la réparation ou
l'amélioration d'immeubles locatifs, les intérêts payés au cours de l'année d'imposition sont
admis en déduction pour la détermination des revenus fonciers (� Rép. min. n° 2170 : JO Sénat
Q, 20 déc. 2018, p. 6611).
168Transformation ou transfert de contrats avec maintien de l'antériorité fiscale �

1°Transfert en faveur d'actifs plus risqués


La transformation partielle ou totale d'un contrat en un bon ou contrat permettant qu'une part
ou l'intégralité des primes versées soient affectées à l'acquisition de droits exprimés en unités de
compte ou de droits donnant lieu à la constitution d'une provision de diversification n'entraîne
pas les conséquences fiscales d'un dénouement (� CGI, art. 125-0 A, I, 2°).
Cette règle, instituée à titre initial par la loi n° 2005-842 du 26 juillet 2005 pour la confiance et
la modernisation de l'économie, permet le maintien de l'antériorité fiscale d'un contrat dont le
souscripteur décide de faire évoluer les supports d'investissement vers des actifs plus risqués,
qu'il s'agisse d'unités de compte ou de parts de provisions de diversification, une telle opération
n'entraînant pas les conséquences fiscales d'un dénouement. Elle a été étendue en dernier lieu
par la loi Pacte au profit des nouveaux contrats eurocroissance exprimés exclusivement en parts
de provisions de diversification (v. n° 39).
Ce transfert peut être réalisé par voie d'avenant au contrat, par un transfert de la totalité de la
provision mathématique sur un nouveau contrat ou souscription d'un nouveau contrat auprès
de la même entreprise d'assurance.
Les produits acquis sont, dans ce cas, considérés comme des primes pour la détermination de
l'assiette des prélèvements sociaux afin d'éviter que ces produits déjà taxés lors de leur
inscription en compte dans le contrat en euros ne soient une nouvelle fois taxés dans le contrat
en unités de comptes, lors du terme du contrat ou au moment d'un rachat total ou partiel.
La transformation doit s'effectuer sur demande expresse du souscripteur.

Précision : Mise sous condition du droit au transfert


La loi avait conditionné ce maintien à la conversion d'une part significative de l'épargne vers ces supports investis
notamment en actions. La loi de finances pour 2020 supprime l'exigence d'une conversion minimale d'au moins
10 % des engagements (� CGI, art. 125-0 A, I, 2°, dernier al. anc.). Elle avait toutefois réservé le cas de conversions
successives d'engagements. Si le contrat transformé avait fait l'objet, au cours des 6 mois précédant la
transformation, de conversions d'engagements autres que ceux exprimés en unités de compte ou donnant lieu à la
constitution d'une provision de diversification en engagements exprimés en unités de compte, l'antériorité fiscale
ne pouvait être maintenue qu'à la condition que seuls les engagements autres que ceux exprimés en unités de
compte ou donnant lieu à la constitution d'une provision de diversification puissent faire l'objet d'une conversion
en engagements donnant lieu à la constitution d'une provision de diversification (� CGI, art. 125-0 A, I, 2° anc.
al. 2). L'article 35, I, 10° de la loi de finances pour 2022 supprime cette exigence pour les transformations réalisées
à compter du 1er janvier 2022 (� BOI-RPPM-RCM-10-10-80� BOI-RCM-20-10-20-50� BOI-RCM-30-10-20-
30).

2°Réforme de l'épargne-retraite : transfert d'un contrat d'assurance-vie vers un PER


La loi n° 2019-486 du 22 mai 2019, dite loi Pacte (JO, 23 mai), puis l'ordonnance n° 2019-766
du 24 juillet 2019 et ses textes d'application portant réforme de l'épargne retraite (� D. n° 2019-
807, 30 juill. 2019 : JO, 1er août� Arr. 7 août 2019, NOR : ECOT1917532A : JO, 11 août)
déterminent le régime juridique et fiscal des différents produits tant individuels que collectifs,
commercialisés à compter du 1er octobre 2019 et destinés aux actifs en vue de leur permettre de
placer des sommes tout au long de leur vie professionnelle pour compléter les pensions de
retraite servies au titre des régimes obligatoires et complémentaires (� C. mon. fin., art. L. 224-1
et s. mod. par Ord. n° 2019-766, 24 juill. 2019, et R. 224-1 et s. créés par D. n° 2019-807,
30 juill. 2019, art. 1er).
Voulant favoriser le développement de ces produits, le législateur a instauré un régime fiscal de
faveur temporaire pour les souscripteurs souhaitant réaliser des transferts d'un contrat
d'assurance-vie (comme d'un contrat ou d'un bon de capitalisation) vers un PER (� CGI,
art. 125-0 A, I mod. par L. n° 2019-486, 22 mai 2019, art. 72, II).
En cas de rachat total ou partiel d'un contrat ou d'un bon effectué avant le 1er janvier 2023, si le
souscripteur est à plus de 5 ans de l'âge légal de départ à la retraite de 62 ans, que ce contrat a
plus de 8 ans et que l'intégralité des sommes issues de ce rachat est versée sur un PER avant le
31 décembre de l'année du rachat, les produits imposables seront exonérés dans la limite
annuelle globale de 4 600 € pour une personne seule ou 9 200 € pour un couple marié. Les
seuils d'abattement annuel sur les produits imposables en cas de rachat seront donc doublés,
puisque la loi précise que l'abattement déjà existant s'applique, le cas échéant, aux produits non
exonérés suivant la règle de priorité fixée par les dispositions légales. Cette mesure est
temporaire, car effective sur les années 2020, 2021 et 2022 et incitera certains épargnants -
ceux dont les contrats auront 8 ans ou plus avant le 1er janvier 2023, et qui auront jusqu'à
57 ans avant cette même date - à transférer les capitaux sur un nouveau PER, dans le cadre
d'une fiscalité avantageuse.

Remarque : la mesure peut bénéficier à un rachat partiel du contrat - ce qui permet au souscripteur de conserver
une certaine liberté de gestion des fonds investis - sous réserve du versement total des capitaux à un PER, la même
année que celle durant laquelle le rachat est opéré.

§ 2 : Abattement annuel
169Abattement annuel � Réservé aux souscripteurs domiciliés en France, l'abattement annuel
de 4 600 € ou 9 200 € pour un couple marié ou pacsé soumis à imposition commune, est opéré
sur la masse des produits imposables au nom d'un même foyer fiscal : pour l'application de
l'abattement, il est donc fait masse de l'ensemble des produits imposables des bons ou contrats
de capitalisation et placements de même nature, d'une durée au moins égale à 8 ans (ou 6 ans
pour les contrats conclus entre le 1er janvier 1983 et le 31 décembre 1989), souscrits par les
membres du foyer fiscal (� BOI-RPPM-RCM-20-10-20-50, 230 et s.). Les produits imposables
des contrats souscrits avant 1983 en bénéficient également.
Il s'applique sur le montant des produits imposables à l'impôt sur le revenu.
L'abattement s'impute en priorité sur les produits attachés aux primes versées avant le
27 septembre 2017 (� CGI, art. 125-0 A mod. par L. fin. 2018 n° 2017-1837, 30 déc. 2017,
art. 28, I, 9°, a).

Remarque : cet abattement n'est pas pris en compte pour l'assiette des prélèvements sociaux (v. nos 178 et s.).

§ 3 : Option pour le prélèvement libératoire

170Option pour le prélèvement libératoire � Lors du rachat total ou d'un rachat partiel, le
souscripteur peut opter soit pour l'intégration des produits dans sa déclaration d'impôt sur le
revenu et leur imposition au barème progressif, soit pour le prélèvement libératoire sur le
montant brut des produits, dont le taux dépend de la durée du contrat (v. n° 162). Il est précisé
que l'option pour le prélèvement libératoire est réservée aux personnes physiques dans le cadre
de la gestion de leur patrimoine non professionnel.
L'option est possible lorsque la personne qui assure le paiement de ces revenus est établie en
France. Lorsque cette personne n'est pas l'établissement payeur (intermédiaire), ce dernier doit
être établi dans un État membre de l'Union européenne ou dans un État partie à l'accord sur
l'Espace économique européen, ayant conclu avec la France une convention d'assistance
administrative en vue de lutter contre la fraude et l'évasion fiscales.
L'option, qui est irrévocable, doit être exercée au plus tard lors de l'encaissement des revenus (�
CGI, art. 125-0 A). Faute de respecter ce délai, les produits versés sont pris en compte pour la
détermination du revenu global. Aucune modification de choix ne peut intervenir
postérieurement au paiement des revenus, y compris par voie de réclamation (� CE, 24 oct.
2014, n° 366962 � CA Paris, ch. 2-5, 12 nov. 2014, n° 12/11614).

Remarque : le prélèvement est obligatoire pour les produits encaissés par des personnes n'ayant pas en France leur
domicile fiscal.
171Régularisation des produits soumis à prélèvement libératoire � Lorsque le rachat intervient
après 6 ou 8 ans et pour permettre l'application de l'abattement de 4 600 € ou 9 200 € aux
produits qui ont supporté le prélèvement libératoire, les contribuables doivent faire apparaître
distinctement le montant brut de ces produits (avant application du prélèvement), mentionné
sur le double de l'imprimé fiscal unique adressé par les établissements payeurs, sur une ligne
spéciale de la déclaration d'ensemble des revenus (� CGI, art. 242 ter, 1).
Les produits qui ont été soumis au prélèvement libératoire ouvrent droit à un crédit d'impôt
égal à 7,5 % (ou 12,8 %) du montant de ces produits retenus dans une limite égale à la différence
entre le montant de l'abattement (4 600 € ou 9 200 € selon le cas) et le montant total des
produits ouvrant droit à cet abattement déclaré à l'IR.
Ce crédit d'impôt s'impute sur le montant de l'IR. Il est restitué dans la mesure où son montant
excède celui de l'impôt dû (� BOI-RPPM-RCM-20-10-20-50, 340).

Remarque : cette régularisation ne concerne pas la liquidation des prélèvements sociaux.

Sous-section 5 : Contrats souscrits ou versements effectués à compter du 27 septembre 2017

172Régime général d'imposition des produits � Pour les produits acquis ou constatés à compter
du 1er janvier 2018 afférents à des versements effectués à compter du 27 septembre 2017, le
régime d'imposition est le suivant : un prélèvement forfaitaire non libératoire est réalisé à la
source l'année de leur versement puis ce prélèvement s'impute sur l'impôt dû l'année de leur
déclaration, les produits étant soumis au prélèvement forfaitaire unique aux mêmes taux ou au
barème progressif de l'IR sur option du contribuable.
Le régime varie dorénavant en fonction du montant d'encours en assurance-vie du souscripteur
et est unifié pour les contrats détenus depuis moins de 8 ans.
Durée du contrat Encours inférieur à 150 000 € Encours supérieur à 150 000 €

< 4 ans 12,8 % 12,8 %

> 4 ans et < 8 ans 12,8 % 12,8 %

� 8 ans 7,5 % 12,8 %

(1) Le taux est de 12,8 % lorsque le bénéficiaire des produits n'a pas son domicile fiscal ou n'est pas établi en France. Il peut
demander, par voie de réclamation � LPF, art. L. 190, le bénéfice du taux de 7,5 %.

1°Imposition forfaitaire
L'article 125-0 A, II, 2 du CGI prévoit qu'est applicable aux produits attachés à des primes
versées à compter du 27 septembre 2017 un prélèvement non libératoire de l'IR, effectué par
l'établissement payeur établi en France (� CGI, art. 125 A, I, et V et 200 A mod. par L.
fin. 2018 n° 2017-1837, 30 déc. 2017, art. 28, I, 10° et 28°)(� BOI-RPPM-RCM-10-10-60) :
�le taux forfaitaire dérogatoire de 7,5 % continue de s'appliquer aux produits contenus
dans un rachat opéré sur un contrat d'une durée supérieure à 6 ou 8 ans lorsque le
montant total des encours, net des produits, détenu par l'assuré sur l'ensemble de ses
contrats n'excède pas un seuil de 150 000 € ;
�lorsque l'encours d'assurance-vie excède ce seuil de 150 000 € au 31 décembre de
l'année précédant celle au cours de laquelle les produits sont rachetés, les produits sont
imposés à 12,8 % au prorata de l'encours dépassant le seuil de 150 000 €.
Un seul taux, de 12,8 %, devient applicable aux contrats de moins de 8 ans, quels que soient la
durée de détention ou le montant de l'encours du contrat.
En cas de démembrement de propriété du contrat, les primes versées sur le contrat ne sont
prises en compte que pour la détermination du seuil applicable à l'usufruitier.
En cas de souscription conjointe, le seuil est apprécié individuellement et les produits ne seront
soumis aux nouvelles règles qu'en cas de dépassement d'un encours de 300 000 €.

2°Option globale pour le barème progressif de l'IR


Les contribuables dont le niveau d'imposition résultant de l'application du barème serait plus
favorable gardent la possibilité d'opter de manière expresse en sa faveur.
L'option, qui est irrévocable, doit être exercée au plus tard, désormais, lors du dépôt de la
déclaration de revenus et au plus tard avant l'expiration de la date limite de déclaration (et non
plus lors de l'encaissement des revenus).
Cette option est désormais globale : elle porte sur l'ensemble des revenus et gains entrant dans
le champ d'application de l'imposition forfaitaire (� CGI, art. 125-0 A et 125 A mod. par L. fin.
2018 n° 2017-1837, 30 déc. 20172, art. 28, I, 9° et 10°).
Les entreprises d'assurances sont tenues de communiquer à l'assuré l'ensemble des informations
et documents permettant à ce dernier de déclarer les produits selon le régime fiscal qui leur est
applicable. Elles communiquent également ces informations à l'administration.

3°Abattement annuel
Voir n° 169.
La loi de finances pour 2018 a institué un ordre d'imputation des produits : l'abattement
s'applique en priorité aux produits attachés aux primes versées avant le 27 septembre 2017,
puis, pour les produits attachés aux primes versées à compter de cette même date et lorsque
l'option pour le barème progressif n'est pas exercée, à la fraction de ces produits imposables au
taux de 7,5 %, puis à ceux imposables au taux de 12,8 %.

Sous-section 6 : Contrats exonérés d'impôt

§ 1 : Liste des contrats dont les produits sont exonérés d'impôt

173Contrats exonérés � Restent exonérés d'impôt, les produits attachés :


�aux contrats à primes périodiques souscrits jusqu'au 25 septembre 1997 lorsque les
versements effectués (après le 25 septembre 1997) correspondent aux primes
initialement prévues par le contrat ;
�aux contrats, quelle que soit leur durée, lorsque leur dénouement est lié à un
événement suivant : licenciement, mise à la retraite anticipée, invalidité du
bénéficiaire ou du conjoint ;
�aux contrats souscrits dans le cadre d'un PEP ou d'un PEA ;
�aux contrats « NSK » : voir n° 174 ci-dessous.

§ 2 : Contrats NSK

174Nature des contrats NSK � Sont exonérés d'impôt sur le revenu, les produits issus des
contrats principalement investis en actions surnommés « contrats NSK » constitués d'une ou
plusieurs unités de compte ou multisupports (unités de compte et euros) (� CGI, art. 125-0 A, I
quinquies mod. par L. fin. rect. 2013 n° 2013-1279, 29 déc. 2013, art. 9, I, A, 2°).
Ces contrats se sont substitués aux contrats « DSK » investis plus largement en actions, mais
moins orientés sur les sociétés non cotées. Leur portefeuille comprend des contrats investis à
30 % au moins en actions, dont 10 % de titres à risques et 5 % au moins de titres non cotés (� L.
fin. 2005 n° 2004-1484, 30 déc. 2004 : JO, 31 déc.� CGI, Ann. II, art. 50 octies à 50 duodecies�
BOI-RPPM-RCM-10-10-100-10, 40).

Remarque : par conséquent, les contrats DSK ne peuvent plus être souscrits depuis le 1er janvier 2005. Par contre,
de nouveaux versements peuvent être effectués sur les contrats existants.
En cas de non-respect d'une des conditions de fonctionnement, les contrats cessent d'être des
contrats investis en actions et deviennent des contrats de droit commun.
Précision : Incidence de la substitution des contrats NSK aux contrats DSK
Les contrats DSK déjà souscrits ont pu être transformés en nouveaux contrats investis en actions, tout en
conservant leur antériorité fiscale. De même, le transfert de l'épargne investie dans d'autres contrats d'assurance
(en unités de compte ou en euros) vers le nouveau contrat investi en actions a également été autorisé pour tous les
contrats, quelles que soient leurs dates de souscription et les modalités de versement des primes, y compris les
contrats d'assurance-vie adossés à des PEP.
La loi de finances rectificative pour 2013 a supprimé la possibilité de souscrire de nouveaux
contrats « NSK » à compter du 1er janvier 2014 en raison de leur faible succès et de la nécessité
de simplifier la gamme des produits. Mais de nouveaux versements peuvent encore intervenir
sur les contrats existants.
175Composition de l'actif des contrats NSK et DSK � La composition de l'actif des contrats
NSK est la suivante (� CGI, art. 125-0 A, I quater et I quinquies� BOI-RPPM-RCM-10-10-100
pour les contrats NSK)(� BOI-RPPM-RCM-10-10-90 pour les contrats DSK) (pour plus de
détails : se reporter à l'étude «OPCVM et FIA») :
Multisupport : plusieurs OPC ou plusieurs supports
Une unité de compte : actif de l'OPC composé de :
composés de :

1. Actions et certificats d'investissement négociés sur un 1. Actions ou parts d'OPC dont l'actif est constitué :
marché réglementé �pour 50 % au moins de titres mentionnés ci-
: contre (1 à 6) (contrats DSK) ou à 30 %
�l'émetteur a son siège social dans un État (contrat NSK) ;
partie à l'accord sur l'Espace économique �dont 5 % en titres mentionnés aux 4, 5, 6 ci-
européen ayant conclu avec la France une contre (contrats DSK) ou 10 % (contrats NSK).
convention fiscale qui contient une clause
d'assistance administrative en vue de lutter
contre la fraude ou l'évasion fiscale
;
�l'émetteur est soumis à l'IS dans les conditions
de droit commun ou le serait si l'activité était
exercée en France
.

2. Droits et bons attachés aux actions et autres titres visés au 2. Titres d'OPC employant plus de 75 % de leur actif en
1. ci-dessus. titres mentionnés au 1 et 2 ci-contre.

3. Actions de SICAV et de sociétés d'investissement et parts 3. Parts de FCPR, de FCPI et de FIP (v. l'étude «Capital-
de FCP. investissement»).
Dans ce cas l'unité de compte est investie dans un ou
plusieurs OPC employant, en permanence, plus de 75 % de
l'actif en titres visés aux 1. et 2. ci-dessus.
4. Titres de SCR, FCPR, FCPI, FIP et sociétés financières 4. Titres d'OPC employant plus de 75 % de l'actif en titres
d'innovation (v. l'étude «Capital-investissement»). mentionnés au 4, 5, 6 ci-contre (v. l'étude «OPCVM et
FIA»).

5. Actions, admises aux négociations sur un marché 5. Actions non cotées (v. 5 et 6 ci-contre).
d'instruments financiers, dont le fonctionnement est assuré
par une entreprise de marché ou un prestataire de services
d'investissement ou tout autre organisme similaire étranger,
d'un État partie à l'accord sur l'Espace économique
européen, émises par des sociétés qui exercent une activité
mentionnée à l'article 34 du CGI (activité industrielle,
commerciale ou artisanale) et dont la capitalisation
boursière est inférieure à 150 millions d'euros (v. l'étude
«Bourse»).

6. Actions non cotées, sauf activité bancaire, financière,


d'assurance, de gestion ou de location d'immeubles :
�l'émetteur a son siège social dans un État de la
Communauté européenne ou partie à l'accord
sur l'espace économique européen non-
membre de la CE, mais ayant conclu une
convention fiscale avec la France
,
�l'émetteur est soumis à l'IS dans les conditions
de droit commun ou le serait si l'activité était
exercée en France
.

(1) Voir l'étude «Bourse».


(2) Cette condition ne s'applique pas aux SDR, SCR et SII, ayant renoncé à leur statut particulier.
(3) Les sociétés établies en France qui ne bénéficient que d'une exonération temporaire (entreprises nouvelles ou
implantées dans une zone franche) sont éligibles au dispositif � BOI-RPPM-RCM-10-10-100-10, 70.
(4) La liste, évolutive, se limite, à ce jour, à la Norvège et à l'Islande.

Précision : Brexit et sort des titres britanniques


A compter du 1er janvier 2021, les titres et parts de sociétés ou d'OPC établis au Royaume-Uni ne sont en principe
plus comptabilisés dans les quotas d'unités de compte que doit respecter l'assureur pour que le souscripteur puisse
se prévaloir du régime fiscal du contrat NSK (ou DSK). Les OPC doivent de plus respecter le quota de titres
européens inscrits à leur actif.
L'administration fiscale admet cependant que, pendant un délai de 9 mois, courant du 1er janvier au 30 septembre
2021, les titres de sociétés et d'OPC britanniques, ainsi que les parts d'OPC qui, du fait du « Brexit », ne
respecteraient plus les quotas d'actifs éligibles, inscrits dans les unités de compte de bons ou contrats à cette date,
soient assimilés à des emplois éligibles et comptabilisés dans les quotas requis de 50 % et 30 %.
Pendant ce délai, il revient aux assureurs de modifier la composition des unités de compte, afin que les quotas de
50 % et 30 % soient respectés à l'issue de cette période transitoire. A défaut, au 1er octobre 2021, les produits
perçus lors du rachat effectué sur les bons ou contrats concernés ne bénéficient pas de l'exonération d'impôt sur le
revenu (� BOI-INT-DG-15-10, 180).

176Régime fiscal des contrats NSK �

1°Principe d'exonération
Les produits sont exonérés d'impôt si le contrat ou bon NSK est détenu 8 ans au moins sous la
forme nominative.

Précision : Contrat souscrit à compter du 1er janvier 1998


Pour les contrats ou bons souscrits à compter du 1er janvier 1998, la durée effective s'entend entre la date de
1er versement et la date de dénouement ou de rachat partiel, quelles que soient les modalités de versement des
primes.

2°Non-respect des contraintes liées au contrat NSK


En cas de non-respect des conditions de fonctionnement du contrat NSK (ex. : dégradation des
quotas), ce dernier devient un contrat de droit commun dont les produits sont soumis à
imposition lors du dénouement ou rachat même si le manquement intervient postérieurement à
la 8e année.
L'impôt est assis sur la différence entre le montant des sommes remboursées et celui des primes
versées (� BOI-RPPM-RCM-10-10-110-20, 10 et 30).

§ 3 : Exonération liée à la situation du bénéficiaire

177Exonération liée à la situation personnelle du bénéficiaire � Les produits des contrats sont
exonérés d'impôt lorsque le dénouement résulte de l'un des événements suivants (� CGI,
art. 125-0 A) :
�licenciement du bénéficiaire ou de son conjoint, à condition d'être inscrit comme
demandeur d'emploi ;
�mise à la retraite anticipée du bénéficiaire ou de son conjoint ;
�invalidité du bénéficiaire ou de son conjoint avec classement dans la 2e ou 3e
catégorie prévue à l'article L. 341-4 du code de la sécurité sociale et obligation de
recours à l'assistance d'une tierce personne.
L'exonération résultant de ces situations est valable quelle que soit la durée du contrat. Elle
s'applique aux produits perçus jusqu'au dénouement du bon ou contrat, à condition que ce
dénouement intervienne avant la fin de l'année qui suit celle de la réalisation de l'un de ces
événements (� BOI-RPPM-RCM-10-10-80, 101).
Encore faut-il que le délai écoulé entre l'événement dont il est fait état et la date du rachat ne
soit pas trop long pour permettre de considérer que le dénouement du contrat résulte de cet
événement (� CAA Bordeaux, 3e ch., 17 déc. 2002, n° 00BX02798).
Chapitre 4: Les prélèvements sociaux
178Nature des prélèvements sociaux �

1°Régime général
Les produits de placements financiers perçus par les personnes physiques fiscalement
domiciliées en France, au sens de l'article 4 B du CGI, sont soumis aux prélèvements sociaux,
au taux global de 17,2 %, à compter du 1er janvier 2018.
L'article 26 de la loi n° 2018-1203 de financement de la Sécurité sociale pour 2019 opère une
refonte des prélèvements sociaux applicables aux revenus du patrimoine et produits de
placements, sans modifier le taux global applicable. Aussi, à compter du 1er janvier 2019, leur
répartition s'établit comme suit :
�la contribution sociale généralisée (CSG) de 9,2 % et partiellement déductible
(6,8 %) en cas de soumission des produits à l'impôt sur le revenu au barème progressif
(� CSS, art. L. 136-7) ;
�la contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS) de 0,5 % (� CGI,
art. 1600-0 G) ;
�le prélèvement de solidarité aux taux de 7,5 % (� CGI, art. 235 ter créé par
LFSS 2019 n° 2018-1203, 22 déc. 2018, art. 26, III, 3°).
Jusqu'au 31 décembre 2018, ils se répartissaient ainsi :
�la contribution sociale généralisée (CSG) de 9,9 % et partiellement déductible
(6,8 %) en cas de soumission des produits à l'impôt sur le revenu au barème progressif
(� CGI, art. 1600-0 C) ;
�la contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS) de 0,5 % (� CGI,
art. 1600-0 G) ;
�le prélèvement social de 4,5 % (� CSS, anc. art. L. 245-16, I mod. par LFSS 2013
n° 2012-1404, 17 déc. 2012, art. 3), majoré de 0,3 % de contribution additionnelle (�
CSS, anc. art. L. 245-14 et s.) ;
�le prélèvement social de solidarité de 2 % (� CSS, anc. art. 1600-0 S créé par LFSS
2013 n° 2012-1404, 17 déc. 2012, art. 3).

2°Exceptions
Les contrats d'assurance de « rente survie » (� CGI, art. 199 septies 2°) sont exclus du champ
d'application des prélèvements sociaux, y compris en cas de dénouement du contrat par décès
de l'assuré (� Instr. 15 nov. 2010 : BOI 5 I-4-10).
Les produits des contrats « d'épargne-handicap » sont exonérés de prélèvements sociaux lors de
l'inscription en compte des produits au contrat, mais uniquement lorsqu'un rachat partiel ou
total est opéré par l'assuré sur le contrat (� Rép. min. n° 38054 : JOAN Q, 5 mai 2009, p. 4303).
Les produits des contrats « d'épargne-handicap » sont exonérés de CSG et du prélèvement
social lorsqu'ils sont exonérés d'impôt sur le revenu (� Rép. min. n° 7951 : JO Sénat Q, 10 sept.
1998, p. 2899). La CRDS, par contre, reste due.
Par ailleurs, quel que soit le contrat d'assurance, les produits sont exonérés de prélèvements
sociaux lorsque le rachat partiel ou le dénouement du contrat résulte de l'invalidité classée dans
la 2e ou 3e catégorie du souscripteur ou de son conjoint (� Instr. 28 déc. 2007 : BOI 5 I-4-07) ou
lorsque le contrat est un contrat d'assurance décès (� Instr. 15 nov. 2010 : BOI 5 I-4-10).
179Contribution sociale généralisée (CSG) �

1°Revenus d'activité et de remplacement


Les avantages versés par les sociétés d'assurance, les mutuelles et les institutions de retraite ou
de prévoyance en contrepartie de cotisations déductibles fiscalement entrent dans le champ de
la CSG sur les revenus d'activité et de remplacement (� Lettre A1 DL/LAE/192/91, 24 avr.
1991).
Sont visés tous les avantages - rente d'invalidité, incapacité temporaire, rente de survivant (rente
de conjoint, d'orphelin, d'éducation) - accordés dans le cadre d'un contrat de groupe, de contrats
financés en tout ou partie par l'employeur, obligatoires ou facultatifs, ou pour les travailleurs
indépendants, destinés à accorder un revenu en remplacement du revenu professionnel.

2°Revenus du patrimoine
La CSG au taux de 9,2 % (à compter du 1er janvier 2019) est prélevée sur les produits versés au
titre des contrats souscrits dans le cadre de la gestion privée des individus, dans le cadre
d'adhésions individuelles ou facultatives et dont la cotisation est entièrement à la charge de
l'adhérent.
Son assiette est alignée sur celle de la contribution pour le remboursement de la dette sociale
(CRDS). Elle est partiellement déductible (6,8 %) en cas de soumission des produits à l'impôt
sur le revenu au barème progressif.
180Contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS) � Les produits attachés
aux bons et contrats de capitalisation et assimilés, acquis depuis le 1er février 1996, sont soumis
à la contribution CRDS au taux de 0,5 %.
181Prélèvement social et contribution additionnelle � Ce prélèvement social avait été institué
par la loi de financement de la Sécurité sociale pour 1998 (� CSS, art. L. 245-14 à L. 245-16). Il
était fixé à 4,5 % et a été supprimé à compter du 1er janvier 2019, à la suite du relèvement du
taux du prélèvement de solidarité (v. n° 182).
Il n'était pas déductible de l'impôt sur le revenu (� Instr. 7 juill. 1998 : BOI 5 I-9-98).
Il était majoré d'une contribution additionnelle de 0,3 %.
182Prélèvement de solidarité � Depuis le 1er janvier 2013, un prélèvement de solidarité
s'ajoute aux autres prélèvements (� CGI, anc. art. 1600-0 S créé par LFSS 2013 n° 2012-1404,
17 déc. 2012, art. 3). Ce prélèvement, instauré par la loi de financement de la Sécurité sociale,
s'applique aux produits acquis à compter du 1er janvier 2013, à l'exception des produits
attachés aux contrats de survie et d'épargne handicap.
A compter du 1er janvier 2019, le prélèvement de solidarité est désormais institué à
l'article 235 ter, nouveau, du CGI ; son taux est porté à 7,5 % (au lieu de 2 %) et son produit,
entièrement affecté au budget de l'État (� CGI, art. 235 ter créé par LFSS 2019 n° 2018-1203,
22 déc. 2018, art. 26, III, 3°).
183Assiette de prélèvement � L'assiette des prélèvements sociaux est celle retenue pour
l'établissement de l'impôt sur le revenu. Il s'agit du montant des produits des contrats
d'assurance avant déduction des frais et charges de toute nature et des éventuels abattements
(4 600 € ou 9 200 € pour les contrats de plus de 8 ans).
184Modalités de prélèvement � Les prélèvements sociaux sont perçus par l'établissement selon
la nature du contrat, soit à la date d'inscription en compte des produits, soit au dénouement du
contrat (rachat total ou partiel). En tout état de cause, en cas de dénouement du contrat par
décès du souscripteur, tous les produits qui n'auraient pas déjà été imposés, le sont à ce
moment.

1°Contrats en euros
Pour les contrats en euros, cette contribution est perçue par voie de retenue à la source lors de
l'inscription en compte des produits quelles que soient la durée et la date de souscription du
contrat.

2°Contrats en unités de compte


L'article 22 de la loi de finances pour 2011 a modifié les dispositions relatives aux prélèvements
sociaux pour les supports en euros des contrats en unités de compte.
Depuis le 1er juillet 2011, les supports en euros et les contrats en euros sont soumis aux mêmes
règles. Les produits sont soumis aux prélèvements sociaux au moment de leur inscription au
bon ou au contrat et recouvrés à la source selon les mêmes règles que le prélèvement forfaitaire
(� CSS, art. L. 136-7, V). Une instruction précise les conditions dans lesquelles l'établissement
payeur doit rembourser au souscripteur le trop-perçu, lorsque le montant des prélèvements
sociaux acquittés au fil de l'eau sur le compartiment euros excède celui effectivement dû au
dénouement du contrat, sur l'ensemble des unités de compte (� Instr. 1er août 2011 : BOI 5 I-3-
11).

Remarque : il est admis que le reversement se fasse directement par paiement au souscripteur du contrat. Le
Conseil d'État a saisi le Conseil constitutionnel d'une question prioritaire de constitutionnalité sur ces dispositions,
le requérant estimant que celles-ci méconnaissent les principes d'égalité devant la loi fiscale et d'égalité devant les
charges publiques garantis par les articles 6 et 13 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, dans la
mesure où les revenus assujettis à l'impôt sur leur fondement ne sont pas définitivement acquis pour le
contribuable à la date de leur taxation (� CE, 17 juin 2015, n° 390001). Sous réserve que le contribuable puisse
bénéficier d'intérêts moratoires sur l'excédent qui lui serait reversé, le Conseil a déclaré conforme à la Constitution
l'imposition, dès l'inscription en compte, des produits du fonds en euros des contrats en unités de compte (� Cons.
const., déc., 17 sept. 2015, n° 2015-483 QPC).

3°Contrats « euro-croissance »
A la suite de la création de ce nouveau contrat (v. n° 39), l'article L. 136-7 du code de la
sécurité sociale prévoit désormais un nouveau fait générateur d'imposition aux prélèvements
sociaux : les produits constatés sur ces contrats sont imposés au moment de l'atteinte de la
garantie prévue contractuellement (� CSS, art. L. 136-7, II, 3°, b mod. par L. fin. rect. 2013
n° 2013-1279, 29 déc. 2013, art. 9, II, A). L'assiette de la contribution est égale à la différence
entre la valeur de rachat de ces engagements à l'atteinte de la garantie et la somme des primes
versées affectées à ces engagements, nettes des primes comprises, le cas échéant, dans les
rachats partiels.

4°Contrat se dénouant par décès


Depuis le 1er janvier 2010, quelle que soit la date de souscription du contrat, les produits non
encore assujettis aux prélèvements sociaux y sont assujettis lors du dénouement des contrats
par décès (� CSS, art. L. 136-7, II, 3°, b mod. par L. n° 2009-1646, 24 déc. 2009, art. 18).
La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2010 a institué un nouveau fait générateur
d'imposition aux prélèvements sociaux des produits d'assurance-vie pour y soumettre, en cas de
dénouement du contrat par le décès de l'assuré, les produits qui ne l'ont pas été de son vivant.
Une instruction fiscale a précisé les modalités d'application de ces dispositions (� Instr. 15 nov.
2010 : BOI 5 I-4-10).

Remarque : pour les contrats reposant sur la tête de plusieurs assurés et se dénouant au décès du dernier d'entre
eux, le fait générateur est constitué par le décès du dernier assuré.

a)Contrats visés

Sont visés les contrats d'assurance-vie comportant une valeur de rachat, quels que soient leur
nature (en euros, en unités de compte ou « diversifiés »), la date de souscription ou de
versement des primes, le régime fiscal au regard de l'impôt sur le revenu des produits (y
compris les produits exonérés des contrats souscrits avant 1983 et des contrats dits DSK ou
NSK).

Remarque : ne sont pas concernés par ces dispositions les bons et contrats de capitalisation nominatifs, les
contrats d'assurance décès, les contrats de rente survie, les contrats d'épargne Handicap et les PEP assurances.

b)Assiette des prélèvements

Les prélèvements sociaux sont liquidés sur le montant des produits acquis ou constatés sur le
contrat au jour du décès, déduction faite de ceux pour lesquels les prélèvements sociaux ont
déjà été acquittés.
c)Taux applicable

Le taux applicable est celui en vigueur au jour du décès de l'assuré. Toutefois, par mesure de
tempérament, il était admis que le taux des prélèvements sociaux applicable soit fonction de
leur date d'entrée en vigueur pour les contrats souscrits avant le 1er janvier 1983 et ceux
souscrits du 1er janvier 1983 au 25 septembre 1997.
L'article 8, IV de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2014 modifie les règles
relatives aux prélèvements sociaux sur les produits des contrats d'assurance-vie perçus à
compter du 1er janvier 1997 qui sont exonérés d'impôt sur le revenu et pour lesquels ces
prélèvements sont acquittés lors du dénouement ou du décès de l'assuré.
La loi a mis fin au régime des « taux historiques », c'est-à-dire à l'application à chaque fraction
de gain correspondant aux différentes années au cours desquelles il a été constitué des taux en
vigueur au moment où ce gain a été acquis. Désormais, ces produits doivent être taxés au taux
en vigueur (soit 17,2 % à compter du 1er janvier 2018) lors du dénouement du contrat ou du
décès de l'assuré.
Sont visés :
�les produits des primes versées avant le 26 septembre 1997 sur les unités de
compte des contrats multisupports ;
�les intérêts inscrits avant le 1er juillet 2011 sur les compartiments euros des contrats
multisupports relatifs à des primes versées avant le 26 septembre 1997.
En revanche, ne le sont pas les produits acquis ou constatés au cours des huit premières
années suivant l'ouverture d'un contrat d'assurance-vie souscrit entre le 1er janvier 1990 et le
25 septembre 1997 (� Cons. const., déc., 19 déc. 2013, n° 2013-682 DC). Cette exclusion
résulte d'une réserve d'interprétation (considérant n° 19) émise par le Conseil constitutionnel
qui, s'il a estimé que cette suppression prévue uniquement pour l'assurance-vie ne portait pas
atteinte au principe d'égalité des citoyens, a néanmoins considéré qu'il serait porté atteinte au
principe de non-rétroactivité des lois si, en particulier, ces produits acquis ou constatés
pendant la durée légale nécessaire pour bénéficier du régime particulier d'imposition les
concernant étaient visés. Ces seuls produits continuent donc à se voir appliquer le principe
des taux historiques.

Remarque : la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2018, qui a porté le taux global des prélèvements
sociaux de 15,5 % à 17,2 %, a maintenu cette exception au bénéfice de ces mêmes contrats, alors qu'elle a par
ailleurs mis fin au principe du régime des taux historiques (� L. n° 2017-1836, 30 déc. 2017, art. 8, V, B et C).
Ces dispositions sont applicables aux faits générateurs intervenus depuis le 26 septembre
2013 (� L. n° 2013-1203, 23 déc. 2013, art. 8, V, B). Une période transitoire a été prévue pour
les faits générateurs intervenant entre le 26 septembre 2013 et le 30 avril 2014, qui ont été
traités selon le droit antérieur, avec une obligation de régularisation ultérieure (� L. n° 2013-
1203, 23 déc. 2013, art. 8, V, C). Les établissements payeurs ont procédé à titre provisoire à
la liquidation, au précompte et à la déclaration des contributions et prélèvements dus selon les
règles et sous les conditions applicables avant l'entrée en vigueur des nouvelles dispositions.
La différence entre le montant dû et le montant calculé à titre provisoire a donné lieu à une
régularisation en 2015. Cette régularisation a été opérée sur le même article de rôle que
l'impôt sur le revenu dû au titre de 2014. Les établissements payeurs devaient informer, avant
le 31 mai 2014, les personnes physiques assujetties, par écrit ou par voie dématérialisée, du
caractère provisoire de la liquidation et des modalités de régularisation. Ils ont indiqué sur
l'IFU 2015, pour les faits générateurs intervenus, d'une part, entre le 26 septembre 2013 et le
31 décembre 2013 et, d'autre part, entre le 1er janvier 2014 et le 30 avril 2014, l'assiette
définitive, le montant des contributions et prélèvements déjà précomptés ou, le cas échéant,
restitués à titre provisoire.

5°Paiement à la source
La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2007 a généralisé le paiement à la source des
prélèvements sociaux à tous les bons ou contrats d'assurance-vie, quel que soit leur régime
d'imposition, lorsque l'établissement payeur est établi en France.
Les prélèvements sociaux sont recouvrés selon les mêmes règles et sous les mêmes sûretés,
privilèges et sanctions que le prélèvement sur les produits de placement à revenus fixe (� CGI,
art. 125 A). Ils sont donc prélevés par l'établissement payeur français et payés par celui-ci à la
recette principale des non-résidents de la Direction des impôts des non-résidents (� Instr.
28 déc. 2007 : BOI 5 I-4-07).
Pour plus de détails, voir les études «Déclaration des opérations sur valeurs mobilières» et
«Produits de placements à revenu fixe».

6°Contrats souscrits hors de France


Sont soumis aux prélèvements sociaux, au fil de l'eau, les produits des contrats souscrits hors de
France. Différentes modalités de déclaration et de paiement se présentent :
�le souscripteur effectue lui-même sa déclaration : les prélèvements sont alors déclarés
et dus au moyen de l'imprimé n° 2778, auprès du service des impôts des entreprises du
lieu de son domicile dans les 15 jours qui suivent l'inscription des produits ;
�le souscripteur peut mandater l'entreprise d'assurance établie au sein de l'EEE pour
procéder à ces formalités. L'imprimé n° 2778 est alors établi au nom et pour le compte
du souscripteur et adressé à la Direction des impôts des non-résidents (� RES n°
2012/18 (FP), 20 mars 2012).
Le paiement des prélèvements accompagne la déclaration.
Sur l'obligation de déclaration pesant sur le souscripteur d'un contrat conclu auprès d'une
entreprise d'assurance établie hors de France, voir l'étude «Opérations financières avec
l'étranger».

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