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Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre

6 Fiscalité du contrat

3959 - Bibliographie

Mis à jour 09/2022

​ BAILLOT P., PIRAUD J.-F. et THOMAS-MAROTEL M., La fiscalité de l'assurance vie, Argus, 5e éd., 2021 ;
​ BIGOT J. (sous la dir. de), Traité de droit des assurances, Les assurances de personnes, t. IV, LGDJ, 2007 ;
​ DELMAS SAINT-HILAIRE Ph., La fiscalité successorale de l'assurance décès, JCP N 1995, prat., p. 623 ;
​ DOUET F., Précis de droit fiscal de la famille, LexisNexis, 21e éd., 2022 ;
​ DOUET F. et THOMAS-MAROTEL M., Précis de fiscalité des assurances et des indemnités, LexisNexis, 3e éd.,
2015 ;
​ LASCOMBES H. et BELMONT M., La fiscalité du rachat de l'avance et de la mise en gage, JCP N 2003, p. 68
;
​ LUCET F., À propos de la répartition de l'ISF entre usufruitier et nu-propriétaire, Defrénois 1999, art. 36958
;
​ LUCET F. et CORON D., La donation consentie par les grands-parents en vue de la souscription d'un contrat
d'assurance vie, JCP N 1998, p. 1410 ;
​ MAUBLANC J.-P., Opérations d'assurances et fiscalité communautaire, Rev. Marché commun 2001, no 453, p.
703 ;
​ MOUTOUH H., La rétroactivité des lois fiscales : à propos de la taxation de l'assurance vie, JCP G 1998, I,
no 102 ;
​ NICOLAS V., Assurances vie : chasser le fisc par la porte, il revient par la fenêtre, Dr. famille 2008, étude
11 ;
​ Ouvrage collectif, La fiscalité de l'assurance vie en Europe, CEA, 1999 ;
​ PIERRE Ph. et DELPÉRIER J.-M., Assurance sur la vie et pratique notariale, Ellipses, 2013 ;
​ PRIEUR J., (sous la dir. de), Réflexions pratiques sur le contrat d'assurance vie, RD bancaire et fin. 2000, p.
323 ;
​ RETIF S., L'attractivité de l'assurance vie est-elle remise en cause par le « paquet fiscal » ?, Resp. civ. et
assur. 2007, alerte 46 ;
​ SAINT-AMAND J.-P. et IWANESKO M., Assurance vie : variations juridiques et fiscales a u t o u r d u
démembrement de la clause bénéficiaire, éd. F. Lefebvre, BCF 2003, no 3 ;
​ THOMAS-MAROTEL M., La fiscalité des contrats d'assurance vie souscrits par des non-résidents, RGDA
2009, p. 41.

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 1 Déclarations d'existence et de suivi des contrats

3960 - Déclarations à la charge des entreprises d’assurance établies en France - FICOVIE

Mis à jour 09/2022

À effet du 1er janvier 2016, l'article 10 de la loi de finances rectificative pour 2013 (L. no 2013-1279, 29 déc. 2013, JO 30 déc.)
impose aux organismes d'assurance de nouvelles obligations déclaratives codifiées à l'article 1649 ter du Code général des impôts.
Le contenu et les modalités de ces nouvelles obligations ont été précisés par le décret no 2015-362 du 30 mars 2015 (JO 31 mars).
Conformément à l'article 1649 ter du Code général des impôts, ces exigences nouvelles prennent la forme :

​ d'une obligation de déclaration à la souscription et au dénouement des contrats et ce, quel qu'en soit le
montant ;
​ d'une obligation de transmettre chaque année à l'Administration, au titre des contrats en cours, les
éléments suivants :

– pour les contrats non rachetables souscrits après le 20 novembre 1991 : le montant cumulé

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des primes versées entre le 70e anniversaire du souscripteur et le 1er janvier de l'année de
déclaration lorsque cette somme excède 7 500 euros,
– pour les autres contrats : la valeur de rachat ou le montant du capital garanti lorsque cette
valeur excède 7 500 euros.

Par lettre BV no 2015/0452 du 29 octobre 2015 adressée à la Fédération française des sociétés d'assurances, la Direction générale
des finances publiques a fait savoir que les ministres consentaient à exclure du dispositif certains contrats au regard de leurs
caractéristiques à savoir :

​ les contrats temporaires décès non rachetables suivants : les contrats d'assurance emprunteur (crédits
immobiliers et à la consommation), les contrats associés à des produits financiers ou à des comptes
bancaires et les contrats individuels décès associés à un voyage ou au dispositif « homme clef » ;
​ les contrats collectifs de prévoyance et les contrats d'épargne retraite à condition d'être non rachetables et
d'être exonérés du prélèvement sui generis prévu à l'article 990 I du Code général des impôts ;
​ et les contrats obsèques dès lors qu'ils répondent aux dispositions de l'article L. 2223-33-1 du Code
général des collectivités territoriales et que le bénéficiaire est un organisme visé à l'article L. 2223-23 du
même code.

Toutefois il a été précisé que ces contrats devaient être déclarés d'une part en cas de versement de primes pour un montant cumulé
supérieur ou égal à 7 500 € après le soixante-dixième anniversaire du souscripteur ou de l'assuré et ce, quel que soit le montant des
primes, et d'autre part lorsque la valeur de rachat, s'agissant des contrats obsèques rachetables, est supérieure ou égale à cette
même somme.
L'ensemble de ces déclarations, y compris celle spécifiquement prévue par l'article 292 B de l'annexe II du Code général des impôts
en cas de dénouement du contrat par décès, doivent s'effectuer de manière dématérialisée suivant un traitement informatisé
dénommé « gestion du fichier des contrats de capitalisation et d'assurance-vie ». Ainsi les assureurs doivent-ils adresser à
l'administration, les éléments listés sous l'article 370 C de l'annexe II du Code général des impôts (tel qu'issu de l'article 1 du décret
no 2015-362 du 30 mars 2015, JO 31 mars) et ce, dans le délai de 60 jours suivant la souscription, le dénouement du contrat ou la
prise de connaissance du décès ou une fois par an, le 15 juin au plus tard, pour le montant des primes versées au contrat (D. no
2015-362, 30 mars 2015, JO 31 mars, art. 2).

L'article 1, III, du décret no 2015-362 du 30 mars 2015, a par ailleurs ajouté à la loi pour prévoir qu'une déclaration doit également
être effectuée en cas de versement de sommes non réclamées à la Caisse des dépôts et consignations (sur ce dispositif, voir no s
3939 et 4022).
Ces déclarations doivent être conservées jusqu'à la fin de la trentième année suivant celle du dépôt de la déclaration de dénouement,
sauf pour les contrats ayant fait l'objet d'un versement à la Caisse des dépôts et consignations pour lesquels le délai de conservation
expire à la fin de la vingtième année suivant celle du versement.
En cas de défaut de déclaration, les organismes d'assurance sont passibles d'une amende de 1 500 euros et d'une amende de 150
euros par omission ou inexactitude dans la limite de 10 000 euros par déclaration.
Ce nouveau dispositif a fait l'objet d'une saisine du Conseil constitutionnel qui, suivant décision du 29 décembre 2013, l'a déclaré
conforme à la Constitution (Cons. const., 29 déc. 2013, no 2013-684 DC). Ledit Conseil a en effet considéré que l'article instaurant
un fichier national des contrats d'assurance vie (dit FICOVIE) ne porte pas au droit au respect de la vie privée une atteinte
disproportionnée, au regard de l'objectif d'intérêt général poursuivi. Il a néanmoins pris soin de relever :

​ qu'il appartiendra à la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) de s'assurer que la
collecte, l'enregistrement, la conservation, la consultation, la communication, la contestation et la
rectification des données de ce fichier des contrats d'assurance vie seront mis en œuvre de manière
adéquate et proportionnée à l'objectif poursuivi (sur ce point, v. Délib. CNIL no 2016-162, 19 mai 2016, NOR
: CNIX1629262X, JO 13 oct. ; Délib. CNIL no 2016-374, 1er déc. 2016, NOR : CNIX1701493X, JO 19 janv.
2017) ;
​ que les informations transmises sont à la seule destination de l'administration fiscale qui est tenue à
l'obligation de secret.

L'Administration est pourtant légalement tenue de communiquer ces informations aux notaires, conformément au nouvel article L.
151 B, 3, du Livre des procédures fiscales créé par l'article 8, I, de la loi no 2014-617 du 13 juin 2014 (JO 15 juin), applicable à effet
du 1er janvier 2016, et qui prévoit : "« Le notaire mandaté par le bénéficiaire éventuel d'un contrat d'assurance sur la vie dont le
défunt était l'assuré obtient, sur sa demande auprès de l'administration fiscale, la communication des informations détenues par
celle-ci en application du I de" l'article 1649 ter du Code général des impôts" et relatives aux contrats dont le mandant est identifié
comme bénéficiaire, à l'exclusion des informations relatives à d'éventuels tiers bénéficiaires. Le notaire joint à sa demande le mandat
l'autorisant à agir au nom du bénéficiaire éventuel »". Le Conseil d'État, saisi en recours pour excès de pouvoir par une société se
proposant de commercialiser un registre des assurés, a considéré que le fait que les notaires aient ainsi accès aux données

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contenues dans le fichier FICOVIE ne portait pas une atteinte disproportionnée à la liberté du commerce et de l'industrie (CE, 18 janv.
2017, no 400298, RGDA 2017, p. 318, note Lambert S.). Conformément aux articles L. 134 D, L. 135 ZC, L. 135 ZJ, L. 135 ZK, L.
135 ZL et L. 135 ZG du Livre des procédures fiscales ont en outre un accès direct au fichier FICOVIE un certain nombre
d'administrations, autorités administratives, collectivités, services et organismes publics pour l'accomplissement de leurs missions.
Ainsi en va-t'il notamment, sous réserve d'être individuellement désignés et dûment habilités, des officiers de police judiciaire de la
police nationale et de la gendarmerie nationale, des agents des douanes, des agents des services fiscaux, des agents de la CPAM, de
la CAF, de la CARSAT, de la CNAV, des inspecteurs du travail, des agents des URSSAF et de la MSA, des agents de la Haute Autorité
pour la transparence de la vie publique ainsi que des agents des CGSS de Guadeloupe, Guyane, Martinique et de la Réunion.

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6 Fiscalité du contrat > Section 1 Déclarations d'existence et de suivi des contrats

3961 - Déclarations à la charge des souscripteurs ayant souscrit auprès d’une entreprise
d’assurance établie hors de France
Mis à jour 09/2022

Aux termes de l'article 1649 AA du Code général des impôts (dans sa rédaction issue de l'article 10, I, 3º, de la loi de finances
rectificative pour 2013 no 2013-1279 du 29 décembre 2013 (JO 30 déc), les souscripteurs de contrats d'assurance vie conclus
auprès d'organismes d'assurance et assimilés établis hors de France sont tenus de déclarer, en même temps que leur déclaration de
revenus, les références des contrats et placements concernés, la date d'effet et la durée de ces contrats ou placements, les
opérations de remboursement et de versement des primes effectuées au cours de l'année précédente et, le cas échéant, la valeur de
rachat ou le montant du capital garanti, y compris sous forme de rente, au 1er janvier de l'année de la déclaration.
Les modalités de cette déclaration sont prévues sous l'article 344 C de l'annexe III au Code général des impôts, (commenté par BOI-
IR-DECLA-20-20, no 150) qui précise, dans sa rédaction issue du décret no 2021-184 du 18 février 2021 (JO 20 févr.) que la
déclaration doit en outre indiquer pour chaque contrat :

​ l'identification du souscripteur : nom, prénom, adresse, date et lieu de naissance ;


​ l'adresse du siège de l'organisme d'assurance ou assimilé et, le cas échéant, de la succursale qui accorde
la couverture ;
​ la désignation du contrat ou placement, ses références et la nature des risques garantis ;
​ le moment à partir duquel le risque est garanti et la durée de cette garantie ;
​ les dates d'effet des avenants survenus au cours de l'année concernée ;
​ la date d'effet et le montant de chaque opération de dénouement total ou partiel effectuée au cours de
l'année concernée ;
​ le montant total des opérations de versement des primes effectuées au cours de l'année concernée ;
​ le cas échéant, la valeur de rachat ou le montant du capital garanti, y compris sous forme de rente, au 1er
janvier de l'année de la déclaration.

Conformément à l'article 1649 AA du Code général des impôts, "« les versements faits à l'étranger ou en provenance de l'étranger
par l'intermédiaire de contrats non déclarés dans les conditions (requises) constituent, sauf preuve contraire, des revenus imposables
»". Au titre des déclarations devant être souscrites à compter du 31 décembre 2016 (date d'entrée en vigueur de l'article 110 de la
loi no 2016-7918 du 29 décembre 2016 de finances rectificative pour 2016, JO 30 déc.), le montant des droits ainsi devenus
exigibles est assorti, à titre de sanction du défaut de déclaration, d'une majoration de 80 % ainsi que prévu par l'article 1729-0 A du
Code général des impôts, cette majoration ne pouvant être inférieure au montant de l'amende prévue à l'article 1766 du même
code, soit 1 500 euros par contrat non déclaré, ce montant étant porté à 10 000 euros si l'assureur est établi dans un État ou
territoire n'ayant pas conclu avec la France une convention d'assistance administrative en vue de lutter contre la fraude et l'évasion
fiscales permettant l'accès aux renseignements bancaires. L'application de la majoration de 80 % exclut celle des majorations
prévues aux articles 1728, 1729 et 1758 à raison des mêmes droits, ainsi que l'application des amendes prévues au 2 du IV ou au IV
bis de l'article 1736 ou à l'article 1766. Dans l'hypothèse où les sommes versées sur le contrat avaient été régulièrement déclarées
(impôt sur la fortune immobilière, impôt sur le revenu, droits de mutation à titre gratuit), seule l'amende forfaitaire prévue par l'article
1766 du Code général des impôts est applicable (sur l'ensemble de ce dispositif de sanctions : BOI-CF-INF-20-10-50).
L'Administration dispose, en principe, d'un délai de reprise de trois ans pour sanctionner le souscripteur qui a omis de déposer sa
déclaration ou qui a déposé une déclaration incomplète. Toutefois, ce délai a été porté à dix ans lorsque l'assureur est établi dans un
État ou territoire n'ayant pas conclu avec la France une convention d'assistance administrative en vue de lutter contre la fraude et
l'évasion fiscales permettant l'accès aux renseignements bancaires (L. fin. rect. 2008 no 2008-1443, 30 déc. 2008, JO 31 déc., art.
52 ; LPF, art. 169 ; Instr. 1er avr. 2010, BOI 13 L-3-10, no 41 ; BOI-CF-PGR-10-50, no s 100 et s.). Ces dispositions sont applicables
aux délais de reprise venant à expiration postérieurement au 31 décembre 2008.

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À compter du 1er janvier 2013, une nouvelle procédure de demande d'informations est instaurée à l'article L. 23 C du Livre des
procédures fiscales. Cette procédure permet à l'Administration fiscale de demander aux personnes physiques qui n'auraient pas
satisfait, au moins une fois au cours des dix dernières années, à leur obligation de déclaration des contrats souscrits à l'étranger
(CGI, art. 1649 AA), des informations ou justifications sur l'origine et les modalités d'acquisition des avoirs placés sur ces contrats.
Le contribuable dispose alors d'un délai de soixante jours pour répondre à cette demande. En cas de réponse insuffisante, des
précisions complémentaires devront être fournies dans un délai de trente jours. À défaut de réponse, le patrimoine d'origine occulte
est présumé avoir été reçu à titre gratuit et taxé d'office aux droits de mutation à titre gratuit au taux de 60 % (CGI, art. 71 et
755). Ces demandes peuvent être adressées indépendamment d'une procédure d'examen de la situation fiscale personnelle.
L'ensemble de ce dispositif a été jugé conforme à la Constitution (Cons. const., déc. 15 oct. 2021, no 2021-939 QPC, LEDA déc.
2021, p. 7, no 200k2, note Leroy M.). En la matière, le délai de reprise de l'Administration est fixé à dix ans, sauf si l'exigibilité des
droits a été suffisamment révélée dans le document enregistré ou présenté à la formalité (LPF, L. 181-0 A). Le même délai de reprise
de dix ans s'applique à l'impôt sur la fortune immobilière en cas d'exigibilité non suffisamment révélée ou de non-respect des
obligations déclaratives par les souscripteurs de contrats d'assurance vie souscrits à l'étranger. Ces mesures s'appliquent aux délais
de reprise venant à expiration à compter du 1er janvier 2013.

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun

3962 - Introduction

Mis à jour 09/2022

L'exposé du régime fiscal applicable aux contrats individuels d'assurance vie suppose de distinguer entre la fiscalité applicable aux
cotisations versées par le souscripteur et celle applicable aux prestations ou aux diverses autres sommes réglées par l'assureur. En
outre, dans certains cas, la seule détention du contrat peut donner lieu à imposition, au titre de l'impôt sur la fortune.

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 1 Régime des cotisations > § 1. Taxe
sur les conventions d'assurance

3963 - Exonération de la taxe sur les conventions d’assurance

Mis à jour 09/2022

Aux termes de l'article 995 du Code général des impôts dans sa rédaction issue de la loi no 2019-486 du 22 mai 2019, dite « loi
PACTE » (art. 123, JO 23 mai), commenté par l'administration notamment dans son BOFIP référencé BOI-TCAS-ASSUR-10-40-30-
10, il est prévu que : "« Sont exonérés de la taxe spéciale sur les conventions d'assurance : (...) 5o / Les contrats d'assurance sur la
vie et assimilés y compris les contrats de rente viagère, à l'exception des contrats d'assurance en cas de décès souscrits en garantie
du remboursement d'un prêt »".
Le principe général d'exonération s'applique à tous les contrats d'assurance sur la vie et de rente viagère souscrits pour la couverture
de risques situés sur le territoire français, y compris lorsque ces contrats comportent la garantie de risques accessoires (assurance
contre les risques d'atteintes corporelles incluant l'incapacité de travail professionnelle, de décès accidentel ou d'invalidité à la suite
d'accident ou de maladie). Toutefois, dans cette dernière hypothèse, l'exonération profite aux seules cotisations relatives à
l'assurance principale et ne peut s'étendre aux cotisations ou fractions de cotisations afférentes aux assurances complémentaires. En
outre, depuis le 1er janvier 2019, et conformément à l'article 123 de la loi no 2019-486 du 22 mai 2019, dite « loi PACTE » (JO 23
mai), les contrats d'assurance en cas de décès souscrits en garantie du remboursement d'un emprunt sont désormais exclus du
bénéfice de cette exonération.

a) Principe

Ainsi que prévu par l'article 17 de la loi de finances pour 1990 (L. fin. 1990, no 89-935, 29 déc. 1989, JO 30 déc., art. 17),
l'exonération s'est appliquée "« à compter du 1er juillet 1990, sauf pour les opérations d'assurance sur la vie réalisées dans le cadre
d'un plan d'épargne populaire (PEP) pour lesquelles la date d'application (a été fixée) au 1er janvier 1990 »". Ainsi, sauf en ce qui
concerne les contrats souscrits dans le cadre du régime du PEP qui ont pu profiter de l'exonération dès le 1er janvier 1990, date
d'entrée en vigueur de ce nouveau dispositif (sur le PEP, voir no s 4012 et s.), la suppression de la taxe a concerné toutes les
cotisations échues à partir du 1er juillet 1990, quelle que soit la date de souscription des contrats en cause (Instr. 20 avr. 1990, BOI 7
I-1-90, no 86).

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L'exonération de la taxe spéciale profite à tous les contrats d'assurance en cas de vie ou en cas de décès, ainsi qu'aux contrats de
rente viagère (BOI-TCAS-ASSUR-10-40-30-10, n o 180), y compris dans l'hypothèse où ces conventions ont été souscrites auprès
d'assureurs étrangers et notamment dans le cadre du régime de la libre prestation de services, dès lors que le risque est situé en
France.
Le droit communautaire a en effet posé le principe de l'application de la législation fiscale en vigueur dans l'État membre de
l'engagement. Ainsi, l'article 50 de la directive concernant l'assurance directe sur la vie prévoit-il : "« Sans préjudice d'une
harmonisation ultérieure, tout contrat d'assurance est exclusivement soumis aux impôts indirects et taxes parafiscales grevant les
primes d'assurance dans l'État membre de l'engagement, ainsi que, en ce qui concerne l'Espagne, aux surcharges fixées légalement
en faveur de l'organisme espagnol "Consorcio de Compensacion de Seguros" pour les besoins de ses fonctions en matière de
compensation des pertes résultant d'événements extraordinaires survenant dans cet État membre."
"La loi applicable au contrat en vertu de l'article 32 est sans incidence sur le régime fiscal applicable."
"Sous réserve d'une harmonisation ultérieure, chaque État membre applique aux entreprises d'assurance qui prennent des
engagements sur son territoire ses dispositions nationales concernant les mesures destinées à assurer la perception des impôts
indirects et taxes parafiscales en vertu du paragraphe 1er »" (Dir. Cons. CE no 2002/83, 5 nov. 2002, JOCE 19 déc. 2002, no L 345,
art. 50).
Ainsi la directive pose-t-elle le principe de la territorialité de l'impôt en fonction du lieu de situation du risque, c'est-à-dire qu'est
applicable le régime en vigueur dans l'État de la résidence habituelle du souscripteur ou, si ce dernier est une personne morale, dans
l'État où est situé l'établissement auquel le contrat se rapporte.
Ainsi, le régime applicable n'est-il pas définitivement fixé lors de la souscription. En effet, retenant une approche « dynamique » de la
notion d'État d'engagement, la Cour de justice des Communautés européennes a confirmé que le régime des primes est susceptible
d'être modifié si le souscripteur déménage après la souscription vers un pays qui pratique une telle taxe (CJCE, 21 févr. 2013, aff. C-
243/11). Il convient dès lors d'apprécier la situation lors du versement de chaque prime.
Pour assurer le respect de ces dispositions, la directive prévoit que chaque État membre applique aux entreprises prestataires de
services sur son territoire son propre dispositif de recouvrement de l'impôt. Enfin, elle arrête le principe d'une harmonisation ultérieure
de la fiscalité applicable aux opérations d'assurance qui devrait, à terme, se traduire en assurance vie, par la suppression pure et
simple de la taxe sur les conventions d'assurance dans les États membres pratiquant encore ce mode de taxation.

b) Régime des contrats comportant des garanties complémentaires

Lorsque des garanties complémentaires sont adjointes à l'assurance sur la vie, il y a lieu de ventiler la cotisation en fonction des
garanties souscrites, seule la fraction correspondant à l'assurance sur la vie pouvant bénéficier de l'exonération.
Dès 1963, l'Administration fiscale a en effet posé le principe selon lequel le tarif applicable aux assurances sur la vie n'est pas
applicable aux primes ou fractions de primes afférentes aux assurances complémentaires (BOED 1963, no 9009). Certes, elle admet
qu'en principe, lorsqu'un contrat garantit plusieurs risques, soumis à des taux différents, la taxe doit être liquidée d'après le taux
correspondant au risque en vue duquel le contrat a été spécialement souscrit et dont l'autre ou les autres risques ne sont que la
conséquence. Elle observe, en revanche, que lorsque les risques couverts sont indépendants les uns des autres, la notion
d'accessoire ne peut trouver application. La cotisation unique doit alors faire l'objet d'une ventilation pour permettre la taxation des
différentes fractions aux taux correspondant aux divers risques auxquels elles sont afférentes.

Tel est bien le cas des assurances complémentaires. Pour l'Administration (Doc. adm. no 7 I-3312, 1er juill. 1991, no 6 ; BOI-TCAS-
ASSUR-10-40-30-10, no s 200 et s.), il n'est pas contestable que les contrats complémentaires aux contrats d'assurance vie
participent de la nature des contrats d'assurance contre les accidents, qu'il s'agisse des assurances complémentaires invalidité ou du
doublement du capital en cas de décès par accident. Dans l'un et l'autre cas, ces assurances ne se distinguent pas, en ce qui
concerne le risque couvert, des assurances dites individuelles, qui prévoient le versement de prestations à la suite d'un accident ou
d'un capital lorsque l'accident a provoqué le décès.
L'Administration relève qu'au surplus, le risque accident garanti par les diverses formes d'assurances complémentaires ne peut être
considéré comme l'accessoire du risque décès couvert par l'assurance vie : il s'agit manifestement de deux risques indépendants l'un
de l'autre.
Ainsi, la relation juridique qui existe entre l'assurance vie et l'assurance complémentaire – notamment lorsque cette dernière prévoit
la dispense de versement des primes afférentes au contrat vie en cas d'invalidité, hypothèse dans laquelle l'assurance
complémentaire trouve sa cause dans le contrat d'assurance vie – ne suffit pas à faire considérer, au point de vue fiscal, l'assurance
complémentaire comme un accessoire de l'assurance vie, dès lors qu'il est établi que les risques ouverts par chacune d'elles n'ont
aucun rapport entre eux.
De ce fait, la fraction de cotisation afférente aux assurances complémentaires, à l'exception des assurances dépendance également
exonérées (voir no 4154), ne pouvant bénéficier de l'exonération de taxe réservée aux seules assurances sur la vie, elle doit être
assujettie à la taxe sur les conventions d'assurance au taux de 9 % (CGI, art. 1001 ; Cass. com., 15 déc. 2021, no 18-66.115,
RGDA janv. 2022, no RGA200o8, note Mayaux L., RGDA avr. 2022, no RGA200r0, note Douet F.).

c) Contrats d'assurance en cas de décès souscrits en garantie du remboursement d'un prêt

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Les contrats d'assurance en cas de décès souscrits à compter du 1er janvier 2019 en garantie du remboursement d'un prêt sont
exclus du bénéfice de l'exonération prévue au 5º de l'article 995 du Code général des impôts (dispositif commenté par BOI-TCAS-
ASSUR-10-40-30-10, no 1 9 5). Les primes ou cotisations afférentes à ces contrats sont dès lors soumises à la taxe sur les
conventions d'assurance dans les conditions de droit commun, au taux de 9 %.
Sont également soumis à la taxe sur les conventions d'assurance les contrats d'assurance en cas de décès reconduits ou renégociés
à partir de cette même date, lorsque cela a pour effet la prolongation, l'augmentation ou la réduction de la prime ou du capital
assuré.
Sont ainsi assujettis à la taxe :

​ les contrats renouvelés ou reconduits de façon tacite postérieurement au 1er janvier 2019 (il est précisé
que l'ouverture de la faculté annuelle de résiliation prévue conformément à l'article L. 113-12 du Code des
assurances n'est pas considérée comme telle, y compris si elle se fait par tacite reconduction, à la
condition qu'elle n'entraîne aucune modification des stipulations contractuelles) ;
​ les contrats d'assurance substitués, notamment dans le cadre du droit de résiliation annuel et de
substitution prévu à l'article L. 113-12-2 du Code des assurances, à compter du 1er janvier 2019 ;
​ les contrats modifiés par le biais d'un avenant tarifaire après le 1er janvier 2019 ;
​ les assurances en cas de décès afférentes à un prêt renégocié postérieurement au 1er janvier 2019.

Sur les contrats d'assurance emprunteurs, voir no s 4471 et s.

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6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 1 Régime des cotisations > § 2.
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3964 - Contrats de survie et d’épargne handicap

Mis à jour 09/2022

Seuls les certains contrats souscrits au profit ou par des personnes handicapées ouvrent droit à un avantage fiscal « à l'entrée ». En
effet, aux termes de l'article 199 septies du Code général des impôts, dans sa rédaction issue de l'article 85 de la loi no 2005-102 du
11 février 2005 (JO 12 févr.), pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées,
ces contrats ouvrent droit à une réduction d'impôt, égale à 25 % du montant des cotisations versées, retenues dans la limite de 1
525 euros plus 300 euros par enfant à charge (au lieu de, respectivement, 1 070 euros et 230 euros avant L. no 2005-102, 11 févr.
2005, JO 12 févr.).
S'agissant d'un dispositif visant à soutenir les personnes handicapées, les contrats d'assurance dépendance en sont exclus au motif
qu'ils répondent à un tout autre objectif, à savoir la prévention d'un risque incertain lors de la souscription (Rép. min. à QE no 24004,
JOAN Q. 12 avr. 1999, p. 2215 ; dans le même sens, Rép. min. à QE no 11420, JO Sénat Q. 24 déc. 1998, p. 4121). À noter enfin
que les contrats de survie sont exclus du champ d'application du prélèvement de 20 % opéré après application de l'abattement de
152 500 euros sur les sommes versées à raison du décès de l'assuré (sur ce point, voir no 3993).

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Réduction d'impôt

3965 - Caractéristiques des contrats

Mis à jour 09/2022

a) Contrats de survie

Initialement, la réduction d'impôt était réservée aux seuls contrats souscrits au profit d'un enfant de l'assuré atteint d'une infirmité.
Son bénéfice a été étendu au profit d'autres personnes handicapées par l'article 85 de la loi no 2005-102 du 11 février 2005 (JO 12
févr.).
Conformément à l'article 199 septies du Code général des impôts, ouvrent droit à la réduction d'impôt les "« primes afférentes à des
contrats d'assurance en cas de décès, lorsque ces contrats garantissent le versement d'un capital ou d'une rente viagère à un enfant

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ou à tout autre parent en ligne directe ou collatérale jusqu'au troisième degré de l'assuré, ou à une personne réputée à charge de
celui-ci en application de l'article 196 A bis, et lorsque ces bénéficiaires sont atteints, d'une infirmité qui les empêche, soit de se livrer,
dans des conditions normales de rentabilité, à une activité professionnelle, soit, s'ils sont âgés de moins de dix-huit ans, d'acquérir
une instruction ou une formation professionnelle d'un niveau normal »".

Ces nouvelles dispositions ont été commentées par une instruction fiscale du 8 août 2005 (Instr. 8 août 2005, BODGI 5 B-24-05, no
137 ; BOI-IR-RICI-40, no 50).

Aux termes de ces commentaires, l'Administration confirme son ancienne doctrine (Instr. 5 févr. 1970, BODGI 5 B-2-70, no 2 6)
suivant laquelle les contrats « de rente-survie » peuvent indifféremment garantir le versement d'un capital ou d'une rente. Force est
de constater que la terminologie de « rente-survie » est toujours aussi impropre à désigner ces contrats.
L'Administration apporte par ailleurs des précisions sur les personnes susceptibles de souscrire un tel contrat :

​ parents en ligne directe ou collatérale jusqu'au troisième degré : selon l'instruction, dès lors que la
condition de parenté est vérifiée, peu importe que le bénéficiaire soit ou non fiscalement à charge du
souscripteur :

– parents en ligne directe : la ligne directe est constituée par la suite des degrés entre
personnes qui descendent l'une de l'autre (C. civ., art. 742). Une ligne est constituée de degrés,
chaque génération constituant un degré. En ligne directe, on compte autant de degrés qu'il y a
de générations entre les personnes (C. civ., art. 743). Ainsi, en ligne directe ascendante, le père
et la mère sont, à l'égard du fils ou de la fille, au premier degré, le grand-père ou la grand-mère
au deuxième degré, et ainsi de suite. Le même raisonnement s'applique en ligne directe
ascendante. La réduction d'impôt est accordée aussi bien lorsque le contrat est souscrit au
profit d'un descendant ou d'un ascendant en ligne directe. Elle bénéficie, par conséquent, aux
père, mère, grand-père, grand-mère, arrière-grand-père ou grand-mère qui souscrivent un
contrat de rente-survie au bénéfice d'un enfant, petit-enfant, arrière-petit-enfant et
réciproquement,
– parents en ligne collatérale jusqu'au troisième degré : la ligne collatérale est constituée par
la suite des degrés entre personnes qui ne descendent pas les unes des autres, mais qui
descendent d'un auteur commun (C. civ., art. 742). Le nombre de degrés entre deux parents en
ligne collatérale est égal à celui des générations décomptées par référence à l'auteur commun
(C. civ., art. 743). Ainsi, deux frères ou sœurs sont au deuxième degré, un oncle (ou tante) et
un neveu (ou nièce) sont au troisième degré, deux cousins (ou cousines) sont au quatrième
degré. En ligne collatérale, la réduction d'impôt s'applique, par conséquent, compte tenu de la
limitation au troisième degré, lorsque le contrat est stipulé au profit d'un frère, d'une sœur, d'un
oncle, d'une tante, d'un neveu ou d'une nièce. En revanche, les contrats souscrits au profit d'un
cousin (quatrième degré) ne sont pas éligibles au bénéfice de l'avantage fiscal ;

​ personnes sans lien de parenté à la charge du souscripteur : les personnes qui souscrivent un contrat
de rente-survie au profit d'une personne avec laquelle il n'existe pas de lien de parenté, ou un lien de
parenté collatérale excédant le troisième degré (cousins germains par exemple), peuvent également
bénéficier de la réduction d'impôt si la personne stipulée comme bénéficiaire est considérée à charge du
foyer du souscripteur, au sens de l'article 196 A bis du Code général des impôts. Il en est ainsi lorsque la
personne est titulaire de la carte d'invalidité prévue à l'article L. 241-3 du Code de l'action sociale et des
familles et réside en permanence sous le toit du contribuable (BOI-IR-LIQ-10-10-10-30, no 30).

L'instruction précise que les contrats d'assurance concernés sont ceux qui prévoient le versement d'un capital ou d'une rente viagère
au décès du souscripteur. La réduction d'impôt est accordée à chaque souscripteur d'un contrat de rente-survie, sans exclusion entre
les souscripteurs éligibles ci-dessus énumérés.
S'agissant de l'âge de la personne handicapée, il est totalement indifférent.

Ainsi, dans une réponse ministérielle (Rép. min. à QE no 5429, JOAN Q. 17 janv. 1970, p. 113), l'Administration a eu l'occasion
d'indiquer qu'un contrat souscrit par des parents âgés respectivement de soixante-douze et soixante-six ans, au profit de leur fille,
handicapée mentale de quarante-quatre ans, pouvait bénéficier de la réduction d'impôt afférente aux contrats de rente survie.
Quant à la preuve du handicap, elle peut être apportée par tout moyen, notamment par :

​ la production d'une décision de la Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées
(CDAPH) prévue à l'article L. 146-9 du Code de l'action sociale et des familles ;
​ ou encore la production de la carte d'invalidité prévue par l'article L. 241-3 du Code de l'action sociale et
des familles.

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Toutefois, dans ce cas, si la personne handicapée peut néanmoins se livrer à une activité professionnelle dans des conditions
habituelles de rentabilité, ou acquérir une instruction ou une formation professionnelle d'un niveau normal, la réduction d'impôt ne
peut être accordée.
En pratique, l'Administration accepte d'accorder le bénéfice de l'avantage fiscal dès lors que l'intéressé se trouve hors d'état de
subvenir à ses propres besoins sans l'aide de sa famille. Ainsi a-t-il été jugé que : "« La fille d'un contribuable, atteinte d'une infirmité
entraînant une incapacité permanente de 80 % et titulaire de la carte d'invalidité prévue à l'article 173 du Code de la famille et de
l'aide sociale, doit être regardée comme étant empêchée de se livrer à une activité professionnelle dans des conditions normales de
rentabilité dès lors que sa rémunération de dactylographe auxiliaire, même si elle n'était pas inférieure, pour l'année en cause, à celle
qui était allouée aux employés de même qualification ou ancienneté, ne lui permettait pas de subvenir entièrement à ses besoins et
que les perspectives de promotion professionnelle qui lui étaient offertes, compte tenu de son infirmité, ne conduisaient pas à
présumer qu'il en serait autrement dans l'avenir »" (CE, 8e et 9e sous-sect., 17 avr. 1974, no 92.970, Ministre de l'Économie et des
Finances c/ Sieur X, Rec. CE 1974, p. 235, solution reprise sous BOI-IR-RICI-40, no 131).

b) Contrats d'épargne handicap

Contrairement aux contrats de survie, qui sont des contrats d'assurance en cas de décès, les contrats d'épargne handicap sont des
contrats d'assurance en cas de vie souscrits sur la tête de l'handicapé lui-même.
Conformément à l'article 199 septies du Code général des impôts, ces contrats doivent être d'une durée effective au moins égale à
six ans et garantir le versement d'un capital ou d'une rente viagère à l'assuré atteint, lors de la conclusion du contrat, d'une infirmité
qui l'empêche de se livrer, dans des conditions normales de rentabilité, à une activité professionnelle. À noter que dans l'hypothèse où
le souscripteur fait état d'une infirmité postérieurement à la souscription du contrat, l'Administration admet néanmoins qu'il puisse
rétroactivement, et dans la limite du délai de réclamation, bénéficier de la réduction d'impôt (BOI-IR-RICI-40, no 270).
Bien que la loi ne le précise pas, l'Administration considère que le contrat doit être souscrit par la personne handicapée elle-même
(Instr. 3 mars 1988, BOI 5 B-12-88, no 44, BOI-IR-RICI-40, no 1). Il est permis de s'interroger sur l'opposabilité d'une telle exigence.
Un souscripteur pourrait en effet légitimement être tenté de prétendre au bénéfice de la réduction d'impôt alors que, lui-même
n'étant pas handicapé, il aurait souscrit l'assurance sur la tête et au profit d'un tiers atteint d'infirmité.
Quant à la preuve de l'état d'invalidité de l'assuré au moment de la souscription, l'Administration admet qu'il puisse en être justifié par
tout moyen (Instr. 3 mars 1988, précitée) et notamment :

​ accueil en entreprise adaptée ou en établissement et service d'aide par le travail sur décision de la CDAPH
;
​ admission en milieu ordinaire de travail avec réduction de salaire en raison d'un rendement professionnel
notoirement diminué, ouvrant droit par application de l'article L. 5213-7 du Code du travail à une certaine
garantie de ressources instituée par l'article L. 243-4 du Code de l'action sociale et des familles ;
​ ou encore la production de la carte d'invalidité prévue par l'article L. 241-3 du Code de l'action sociale et
des familles, lorsque l'invalidité qui a motivé la délivrance de la carte ne permet pas à son titulaire de se
livrer à une activité professionnelle dans des conditions normales de rentabilité.

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3966 - Calcul de la réduction d'impôt

Mis à jour 09/2022

Conformément à l'article 199 septies du Code général des impôts, les cotisations versées au titre des contrats de survie ou
d'épargne handicap ouvrent droit à une réduction d'impôt égale à 25 % de leur montant, plafonné à 1 525 euros plus 300 euros par
enfant à charge. Ce plafond est global pour les versements annuels effectués au titre des deux types de contrats cumulés.
Au montant ainsi déterminé, plafonné éventuellement à 1 525 euros, il y a lieu d'appliquer, pour connaître le montant de la réduction
d'impôt, le taux de 25 %. Le cas échéant, le montant de 1 525 euros peut être majoré de 300 euros par enfant à charge. Les
enfants à charge s'entendent de ceux retenus pour le calcul de l'impôt sur le revenu dû par le contribuable, soit au titre du quotient
familial, soit par voie d'abattement (Instr. 3 mars 1988, BOI 5 B-12-88, no 44 ; BOI-IR-RICI-40, no 180). Depuis l'imposition des
revenus de 2003, la majoration de 300 euros (230 euros jusqu'à l'imposition des revenus 2004) doit être divisée par deux pour les
enfants réputés à charge égale de leurs parents séparés ou divorcés en cas de résidence alternée (L. no 2002-1576, 30 déc. 2002,
JO 31 déc., art. 30, IV, D).

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3967 - Justificatifs à fournir – Imputation

Mis à jour 09/2022

En principe, pour ouvrir droit à réduction d'impôt, le contribuable doit être en mesure de présenter à l'Administration, sur demande,
un certificat qui lui est délivré par l'assureur (la remise systématique de ce certificat a été supprimée par l'arrêté du 10 juin 2014, JO
10 sept., NOR : FCPE1408345A).
Ce certificat est prévu par l'article 17 E de l'annexe IV du Code général des impôts et doit être conforme au modèle publié par
l'Administration en annexe à l'instruction du 29 avril 1986 (Instr. 29 avr. 1986, BODGI 5 B-15-86, no 67 ; BOI-IR-RICI-40, no 250).
Toutefois, ce certificat n'est pas une formalité substantielle. En effet, selon la jurisprudence, l'instruction du certificat ne saurait avoir
pour effet de priver les contribuables du droit à la réduction d'impôt du seul fait que l'assureur s'est abstenu de délivrer ce certificat
(CE, 9e et 10e sous-sect., 2 juill. 2003, no 244.960, RJF 10/03, no 1076, RGDA 2003, p. 815, note Douet F.). Selon l'Administration,
le certificat peut exceptionnellement être remplacé par la copie intégrale des conditions particulières du contrat et par un duplicata
des quittances de paiement des primes ou, à défaut d'établissement de quittance, par l'avis d'échéance de chaque prime (BOI-IR-
RICI-40, no 280).

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 2 Régime des prestations > § 1. Règles
applicables en matière de prélèvements sociaux

3968 - Prélèvements applicables

Mis à jour 09/2022

a) Régime antérieur au 1er janvier 2019 pour les produits de placement et au 1er janvier 2018 pour les revenus
du patrimoine

Les prélèvements sociaux actuellement applicables, à savoir la contribution sociale généralisée (CSG), la contribution pour le
remboursement de la dette sociale (CRDS), le prélèvement social, contribution additionnelle et prélèvement de solidarité, ont été
progressivement instaurés, ou encore substitués, pour atteindre, à effet du 1er janvier 2018 s'agissant des produits de placement,
un total de 17,2 %.
Ces prélèvements doivent faire l'objet de commentaires de la part de l'Administration fiscale, dans un document qui sera référencé
BOI-RPPM-PSOC. Attendu depuis le 12 septembre 2012, ce document est toujours en cours de rédaction au jour de la présente
publication, soit depuis bientôt 7 ans.

La CSG a été instituée à titre permanent par les articles 127 à 135 de la loi de finances pour 1991 (L. fin. 1991, no 90-1168, 29 déc.
1990, JO 30 déc., art. 127 à 135, désormais abrogés). À la faveur de textes successifs, son assiette a été ultérieurement élargie
pour être alignée sur celle de la CRDS et son taux très sensiblement augmenté, passant de 1,1 % initialement à 2,4 %, puis 3,4 %,
puis 7,5 %, puis 8,2 %, et enfin, à effet du 1er janvier 2018 s'agissant des produits de placement, 9,9 % (L. fin. rect. no 93-859, 22
juin 1993, JO 23 juin ; L. no 96-1160, 27 déc. 1996, JO 29 déc., art. 9 à 26 ; L. no 97-1164, 19 déc. 1997, JO 23 déc. ; L. no
2004-810, 13 août 2004, JO 17 août, art. 72, commenté par Instr. 26 déc. 2005, BOI 5 I-5-05, no 209 ; BOI-RSA-BASE-30-30, no
200 ; L. no 2017-1836, 30 déc. 2017, JO 31 déc., art. 8).
La CRDS, au taux de 0,5 %, quant à elle, a été instituée à titre temporaire, soit jusqu'au 31 janvier 2009, par l'article 16 de
l'ordonnance no 96-50 du 24 janvier 1996 (JO 25 janv.). Cette durée a été prolongée de cinq ans, soit jusqu'au 31 janvier 2014, par
la loi de financement de la Sécurité sociale pour 1998 (L. no 97-1164, 19 déc. 1997, précitée), puis pour une durée illimitée, soit
jusqu'à l'achèvement du remboursement de la dette sociale par la loi no 2004-810 du 13 août 2004 (JO 17 août), relative à
l'assurance maladie.

Le prélèvement social de 2 % a été institué par la loi de financement de la Sécurité sociale du 19 décembre 1997 (L. no 97-1164, 19
déc. 1997, précitée). Il s'est substitué à l'ancienne contribution sociale de 1 % (instaurée à titre temporaire par L. no 83-1179, 29
déc. 1983, JO 30 déc., art. 115, et reconduite à titre définitif par L. no 84-1208, 29 déc. 1984, JO 30 déc., art. 106) et au
prélèvement social exceptionnel de 1 % (institué à titre temporaire par L. no 87-516, 10 juill. 1987, JO 12 juill., art. 2, et
régulièrement prorogé, en dernier lieu jusqu'en 1998 par L. no 93-1352, 30 déc. 1993, JO 31 déc., art. 24). Son taux a été porté à

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2,2 % par l'article 6 de la loi de finances pour 2011 (L. fin. 2011, no 2010-1657, 29 déc. 2010, JO 30 déc.), à 3,4 % par la
deuxième loi de finances rectificative pour 2011 (L. fin. rect. no 2011-1117, 19 sept. 2011, JO 20 sept., art. 10 ; sur les modalités
d'entrée en vigueur de cette augmentation, v. rescrit no 2012/24 (FP) du 28 mars 2012), à 5,4 % par la loi de finances rectificative
pour 2012 (L. fin. rect. no 2012-354, 14 mars 2012, JO 15 mars, art. 2), puis ramené à 4,5 % par la loi de financement de la
sécurité sociale pour 2013 (L. no 2012-1404, 17 déc. 2012, JO 18 déc.).

Depuis le 1er janvier 1998, la CSG, la CRDS et le prélèvement social sont exigibles sur les produits générés par les contrats
d'assurance vie dès leur inscription en compte, sauf en ce qui concerne les contrats en unités de compte (voir no 3969).

Depuis le 1er juillet 2004, les produits des contrats d'assurance vie sont, en outre, assujettis à une contribution dite « additionnelle »
de 0,3 % instituée par l'article 11, 2o, de la loi no 2004-626 du 30 juin 2004 (JO 1er juill.), relative à la solidarité pour l'autonomie
des personnes âgées et des personnes handicapées, cette contribution étant destinée à alimenter la Caisse nationale de solidarité
instituée par la même loi. Son assiette est identique à celle du prélèvement social qui est elle-même identique à celle de la CSG (Instr.
8 déc. 2004, BOI 5 I-2-04, no 188). Enfin, la loi de financement de la sécurité sociale pour 2013 (L. no 2012-1404, 17 déc. 2012,
JO 18 déc.), a supprimé l'ancienne contribution de 1,1 %, dite « additionnelle » au prélèvement social, laquelle avait été mise en
place par la loi no 2008-1249 du 1er décembre 2008 (JO 3 déc.), aux fins de financer le revenu de solidarité active (RSA), pour la
remplacer par un nouveau prélèvement dit « de solidarité sur les revenus du patrimoine et les produits de placement », institué et
codifié sous l'article 1600-0 S du Code général des impôts, au taux de 2 %.
Le fait que les prélèvements ainsi opérés sur des revenus du patrimoine participent au financement de régimes obligatoires français
de sécurité sociale a conduit la Cour de justice de l'Union européenne à considérer, alors même que ces prélèvements sont assis sur
les revenus du patrimoine des personnes assujetties, indépendamment de l'exercice par ces dernières de toute activité
professionnelle, qu'ils entraient dans le champ d'application de l'article 4 du règlement européen no 1408/71 du Conseil du 14 juin
1971, lequel pose le principe de l'unicité de la législation sociale applicable. En conséquence, dès lors que le titulaire desdits revenus
est soumis, dans un autre État membre, à un régime obligatoire de sécurité sociale, les prélèvements ne peuvent lui être appliqués
(CJUE, 26 févr. 2015, aff. C-623/13, Ministre de l'Économie et des Finances c/ Ruyter). Le Conseil d'État a pris acte de cette
décision (CE, 27 juill. 2015, no 334551). Consécutivement et afin de pouvoir maintenir les prélèvements, le législateur est intervenu,
(L. no 2015-1702, 21 déc. 2015 portant financement de la sécurité sociale pour 2016, JO 22 déc., art. 14) pour modifier
l'affectation budgétaire des prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine et les revenus de placement, soit la CSG de 8,2 %,
la CRDS de 0,5 %, le prélèvement social de 4,5 % et sa contribution additionnelle de 0,3 % et le prélèvement de solidarité de 2 %.
Auparavant affectés au financement des branches générales de la sécurité sociale, les prélèvements sont désormais affectés au
financement de prestations sociales non-contributives et plus précisément, selon le cas, à la première section du Fonds de Solidarité
Vieillesse (FSV), à la Caisse d'amortissement de la dette sociale (Cades) et/ou à la Caisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie
(CNSA). Ces prélèvements s'appliquent aux revenus du patrimoine des personnes physiques qui sont fiscalement domiciliées en
France, indifféremment du fait qu'elles soient affiliées ou non au régime social obligatoire français. Ces dispositions s'appliquent aux
produits des impositions assises sur les opérations dont le fait générateur intervient à compter du 1er janvier 2016, à l'exception des
dispositions relatives aux impositions sur les revenus du patrimoine, qui s'appliquent aux produits recouvrés par la voie des rôles émis
à compter du 1er janvier 2016. S'agissant du passé, les pouvoirs publics (DGFiP) ont fait connaître par communiqués de presse no
487 en date du 20 octobre 2015 et no 633 en date du 5 février 2016 les formalités à accomplir aux fins d'obtenir restitution des
prélèvements indûment opérés. À cet égard, le Conseil d'État a confirmé la position de l'administration fiscale exprimée dans le
communiqué de presse no 487, à savoir que le prélèvement de solidarité de 2 % sur les revenus du capital, dû avant le 1er janvier
2015, n'est pas concerné par la jurisprudence « de Ruyter » et ne peut donc donner lieu à restitution, dans la mesure où il ne finance
pas de branches de la sécurité sociale mais le revenu de solidarité active, c'est-à-dire une prestation non-contributive du domaine de
l'assistance sociale, et où il ne relève pas du règlement européen no 1408/71 du Conseil du 14 juin 1971 (CE, 19 juill. 2016, no
392784). À noter enfin que le dispositif de restitution n'intéresse que les résidents de l'UE, de l'EEE et de la Suisse, à l'exclusion
notamment des résidents des pays et territoires d'outre-mer – PTOM : Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Terres australes et
antarctiques françaises, îles Wallis et Futuna, Mayotte, Saint-Pierre et Miquelon et Saint-Barthélemy (Rép. min. à QE no 91532, JOAN
Q. 20 sept. 2016, p. 8389).

b) Régime applicable depuis le 1er janvier 2019 pour les produits de placement et le 1er janvier 2018 pour les
revenus du patrimoine

L'article 26 de la loi no 2018-1203 du 22 décembre 2018 de financement de la sécurité sociale pour 2019 (JO 23 déc.), a
totalement réorganisé le régime des prélèvements sociaux à effet du 1er janvier 2019 pour les produits de placement et du 1er
janvier 2018 pour les revenus du patrimoine, le taux des prélèvements demeurant toutefois inchangé à 17,2 %.
Le taux de la CSG sur les revenus du patrimoine (CSS, art. L. 136-6) et les produits de placement (CSS, art. L. 136-7) est
désormais fixé à 9,2 % (CSS, art. L. 136-8, I, 2º) au lieu de 9,9 % antérieurement. Le produit de cette contribution est versé, d'une
part, au Fonds de solidarité vieillesse (CSS, art L. 135-1) pour la part correspondant à un taux de 8,6 % contre 9,3 % auparavant
(CSS, art. L. 131-8, 3º bis a) et, d'autre part, à la Caisse d'amortissement de la dette sociale pour la part correspondant à un taux
inchangé de 0,60 % (CSS, art. L. 131-8, 3 bis b).

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Un prélèvement de solidarité sur les revenus du patrimoine et les produits de placement (CGI, art. 235 ter) est par ailleurs institué au
taux de 7,5 % au profit du budget de l'État.
La CRDS au taux de 0,5 % demeure quant à elle applicable.
Enfin, le prélèvement de solidarité au taux de 2 %, le prélèvement social au taux de 4,5 % et la contribution additionnelle au
prélèvement social au taux de 0,3 % sont corrélativement supprimés.

L'article 26 de la loi no 2018-1203 du 22 décembre 2018 précitée, prévoit par ailleurs une exonération de CSG et de CRDS au titre
des produits de placement perçus par les personnes qui ne sont pas à la charge d'un régime obligatoire français de sécurité sociale
mais qui sont soumises, en matière d'assurance maladie, à une législation sociale relevant du règlement européen (CE) no 883/2004
portant coordination des systèmes de sécurité sociale (Règl. (CE), no 883/2004, 29 avr. 2004, JOUE 30 avr., L 166). Sont ainsi visés
les régimes d'assurance maladie des États membres de l'Union européenne, de l'Espace économique européen (Union européenne,
Islande, Norvège, Liechtenstein) et de la Suisse, ainsi que le régime commun de sécurité sociale des institutions de l'Union (CSS, art.
L. 136-7, I ter). Dans un tel cas l'établissement payeur ne prélève donc pas ces contributions sous réserve que le titulaire des
revenus justifie satisfaire aux conditions d'exonération dans les conditions prévues par le décret no 2019-633 du 24 juin 2019 (JO
25 juin ; CSS, art D. 136-1 et D. 136-2) et l'arrêté du 29 juillet 2019 (JO 17 août 2019, NOR : CPAE1920733A). En cas de
prélèvement indû, l'établissement payeur peut restituer le trop-perçu à la personne concernée et régulariser l'opération sur sa
déclaration. À défaut, la personne concernée peut solliciter auprès de l'administration fiscale la restitution de la contribution prélevée
par l'établissement payeur.
Cette exonération trouve donc sa source dans le droit de l'Union européenne et notamment dans le principe d'unicité de législation
applicable prévu par les règlements européens de coordination des systèmes de sécurité sociale. En effet, l'assujettissement aux
prélèvements sociaux des personnes affiliées dans un autre État membre que la France n'est possible que si ces prélèvements sont
affectés à des dépenses de solidarité, non contributives, qui ne relèvent donc pas du champ d'application du principe d'unicité sociale.
La CSG et la CRDS sur les revenus du capital sont affectées pour leur presque totalité au financement du Fonds de solidarité vieillesse
depuis 2016. Cette affectation ayant été contestée avec succès par des redevables devant les tribunaux, le législateur a donc institué
cette exonération qui, toutefois, ne concerne pas le nouveau prélèvement de solidarité de 7,5 % affecté au budget général de l'État.

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 2 Régime des prestations > § 1. Règles
applicables en matière de prélèvements sociaux

3969 - Règles d’assujettissement


Mis à jour 09/2022

a) Détermination de l'assiette

Les produits générés par les contrats d'assurance sur la vie sont soumis aux prélèvements sociaux selon des règles qui diffèrent en
fonction de la nature du contrat. Ces règles, exposées sous l'article L. 136-7, II, 3 du Code de la sécurité sociale, distinguent, en
effet, selon que le contrat est libellé en euros ou en unités de compte.
Les contributions sont précomptées par l'assureur et reversées à la recette des impôts.
Les contrats libellés en euros sont soumis aux prélèvements sociaux dès leur inscription en compte, autrement dit « au fil de l'eau ».
Cette inscription est souvent annuelle (au 31 décembre de chaque année ou à la date anniversaire du contrat) mais peut être d'une
périodicité différente. Jusqu'en 2010, les produits versés au titre de l'année du décès de l'assuré étaient toutefois exonérés. En effet,
les capitaux versés à cette occasion ne sont pas considérés comme des produits de placement, à l'instar de ce qui est appliqué en
matière d'impôt sur le revenu (voir no 3974). Cette exonération a cependant été supprimée par la loi de financement de la sécurité
sociale pour 2010 (L. no 2009-1646, 24 déc. 2009, JO 27 déc., art. 18) qui prévoit expressément que sont soumis aux
prélèvements sociaux les produits versés "« lors du décès de l'assuré, à l'exception de ceux ayant déjà supporté la contribution »".
Ces nouvelles dispositions, applicables aux décès intervenant à compter du 1er janvier 2010, ont été commentées par une
instruction fiscale en date du 15 novembre 2010 (Instr. 15 nov. 2010, BOI 5 I-4-10, no 98).
Durant la vie du contrat, la base imposable est constituée par le montant des produits inscrits (taux technique garanti et participation
aux bénéfices). Cette notion s'entend de l'accroissement de la valeur de rachat du contrat au cours de la période considérée,
corrigée des primes payées et des rachats partiels éventuels au cours de cette même période. Dans l'hypothèse où le souscripteur a
bénéficié d'une avance, celle-ci ayant la nature d'un prêt, les intérêts y afférents ne peuvent pas venir en diminution des produits
inscrits au contrat pour la détermination des prélèvements sociaux (Rép. min. à QE no 26719, JOAN Q. 7 juin 1999, p. 3464).
Lors du dénouement du contrat, la base imposable est constituée par la fraction des produits n'ayant pas déjà supporté les
prélèvements.
Quant aux contrats d'assurances libellés en unités de compte ou multisupports, ils ont fait l'objet d'une substantielle réforme à la

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faveur de l'adoption de l'article 22 de la loi de finances pour 2011 (L. fin. 2011, no 2010-1657, 29 déc. 2010, JO 30 déc., art. 22 ;
Instr. 1er août 2011, BOI 5 I-3-11) dont l'entrée en vigueur fut fixée au 1er juillet 2011.
En effet, jusqu'à cette date, les contrats en unités de compte n'étaient assujettis aux prélèvements sociaux qu'au moment de leur
dénouement ou, le cas échéant, lors d'un rachat partiel. Il était en effet considéré que, par nature, et en raison de la fluctuation des
valeurs de référence choisies, le montant des produits générés par ces contrats ne peut être déterminé qu'à l'occasion de la
réalisation desdites valeurs et donc, lors du dénouement ou du rachat. Cette solution valait non seulement lorsque le contrat était
exclusivement libellé en unités de compte, mais également lorsqu'il comportait un compartiment en euros (contrat dit « contrat
multisupports »). Cette règle fut un temps particulièrement avantageuse lorsque le contrat se dénouait par suite du décès de
l'assuré. En effet, non seulement les produits générés étaient exempts de prélèvements durant la vie du contrat de sorte que leur
montant pouvait lui-même générer des produits dans sa totalité, mais en outre les prélèvements sociaux n'étaient pas davantage
opérés lors du versement des prestations, les capitaux n'étant pas considérés comme des produits de placement (sur ce point, voir
également no 4045). Cette règle a cependant été modifiée à la faveur de l'adoption de la loi de financement de la sécurité sociale
pour 2010 (L. no 2009-1646, 24 déc. 2009, JO 27 déc., art. 18). Les produits sont demeurés exempts de prélèvements durant la
vie du contrat mais ceux-ci furent, à l'instar des contrats en euros, systématiquement applicables lors du dénouement y compris en
cas de décès de l'assuré. Ce nouveau dispositif s'est appliqué, quelle que soit la date de souscription du contrat, aux décès
intervenant à compter du 1er janvier 2010 (Instr. 15 nov. 2010, BOI 5 I-4-10, no 98). Les contrats en unités de compte gardaient
cependant l'avantage, par rapport aux contrats en euros, de ne subir les prélèvements qu'au moment du dénouement, ce qui
accroissait d'autant les sommes à faire fructifier par l'assureur. C'est précisément cet avantage que la loi de finances pour 2011 (L. no
2010-1657, 29 déc. 2010, JO 30 déc., art. 22, modifiant l'article L. 136-7 du Code de la sécurité sociale) a supprimé s'agissant des
contrats multisupports, en prévoyant que les prélèvements sociaux seraient désormais appliqués « au couru », autrement dit « au fil
de l'eau », sur les produits des fonds en euros. Ces nouvelles règles intéressent les produits inscrits aux contrats à compter du 1er
juillet 2011, à l'exception de ceux inscrits au titre des intérêts techniques et des participations aux bénéfices de l'exercice 2010. Pour
tenir compte des fluctuations affectant ces contrats, il est prévu que, si lors du dénouement, par rachat ou par décès, il s'avère que
les prélèvements sociaux déjà perçus sur les produits du fonds en euros sont supérieurs à ceux qui seraient dus sur l'ensemble des
produits du contrat, l'excédent est reversé au contrat par l'assureur. Ces nouvelles dispositions, qui conduisent à taxer des revenus
qui ne sont pas définitivement acquis, ont fait l'objet d'une question prioritaire de constitutionnalité. Par décision du 17 septembre
2015, le Conseil constitutionnel a validé le dispositif mais a précisé qu'en cas de remboursement d'un trop perçu, le contribuable
pouvait prétendre au bénéfice d'intérêts moratoires au taux de l'intérêt légal (Cons. const. QPC, 17 sept. 2015, no 2015-483).

Depuis le 1er juin 2007, et contrairement au régime antérieurement applicable, les prélèvements sociaux dus au titre des contrats en
unités de compte et des contrats multisupports ne peuvent plus, dès lors que l'assureur est établi en France, être établis par voie de
rôle et doivent désormais, à l'instar de ceux générés par les contrats en euros, être directement précomptés par l'assureur et ce,
quel que soit le régime d'imposition à l'impôt sur le revenu du bénéficiaire (barème ou impôt sur le revenu). Ce nouveau dispositif est
issu de l'article 20 de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2007 (L. no 2006-1640, 21 déc. 2006, JO 22 déc.) dont
l'entrée en vigueur, normalement fixée au 1er janvier 2007, a été reportée au 1er juin 2007 par voie d'instruction administrative
(Instr. 28 déc. 2007, BOI 5 I-4-07, no 132 ; v. également, Rép. min. à QE no 6088, JOAN Q. 17 juin 2008, p. 5143). Sur les
modalités d'assujettissement aux prélèvements sociaux des produits des contrats souscrits auprès d'une entreprise établie hors de
France, v. rescrit no 2012/18 (FP), publié le 20 mars 2012.
À noter enfin qu'au titre des années 2008 à 2012 et conformément à l'article 1 du Code général des impôts (dans sa rédaction issue
de l'article 11 de la loi no 2007-1223 du 21 août 2007, JO 22 août, dite loi TEPA) et à l'article 1649-0 A 6 du même code, les
prélèvements sociaux furent, à l'exception des majorations de taux du prélèvement social intervenues depuis 2011, pris en compte
pour l'application du dispositif de « bouclier fiscal » selon lequel les impôts directs payés par un contribuable ne pouvaient être
supérieurs à 50 % de ses revenus (sur les modalités de cette prise en compte, v. Instr. 26 août 2008, BOI 13 A-1-08, no 83 et Instr.
17 févr. 2012, BOI 13 A-1-12, no 21 ; BOI-CTX-BF-20-10-10, no s 90 et s., et sur le revenu de référence, voir no 4005). Ces
dispositions se sont appliquées à compter de 2008 pour la détermination du plafonnement des impositions afférentes aux revenus
réalisés à compter de l'année 2006. Rappelons que le bouclier fiscal a été supprimé à effet du 1er janvier 2013, conformément à
l'article 30 I de la première loi de finances rectificative pour 2011 (L. fin. rect. no 2011-900, 29 juill. 2011, JO 30 juill., voir no 4005).

b) Taux des prélèvements

1. Principe général

S'agissant des produits générés par les contrats en euros et par les compartiments euros des contrats multisupports, le taux de
prélèvement applicable est celui en vigueur au moment de l'inscription des produits en compte.
S'agissant des produits générés par les unités de compte, le taux applicable est celui en vigueur au moment du dénouement (rachat,
partiel ou total, décès), soit actuellement 17,2 %.

2. Cas spécifique des produits exonérés d'impôt sur le revenu

Par exception, les produits exonérés d'impôt sur le revenu non soumis aux prélèvements, selon le régime du « couru », c'est-à-dire
ceux assujettis aux prélèvements au moment du dénouement du contrat ou lors du décès de l'assuré, ont longtemps bénéficié d'un

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régime plus favorable, celui dit « des taux historiques », que le législateur a souhaité supprimer à la faveur de l'adoption de la loi no
2013-1203 du 23 décembre 2013 de financement de la sécurité sociale pour 2014 (L. no 2013-1203, 23 déc. 2013 JO 24 déc., art.
8). Ce nouveau dispositif a fait l'objet d'une réserve d'interprétation de la part du Conseil constitutionnel pour les contrats souscrits
entre le 1er janvier 1990 et le 25 septembre 1997, dont les produits demeurent soumis aux taux historiques au titre des huit
premières années (Cons. const., 19 déc. 2013, no 2013-682 DC). Ce nouveau dispositif est applicable aux faits générateurs
intervenant à compter du 26 septembre 2013. Aux termes de l'article 8, C, V, 1º de la loi no 2017-1836 du 30 décembre 2017 de
financement de la sécurité sociale pour 2018 (JO 31 déc.), il est prévu que le dispositif est applicable à la seule fraction des produits
attachés aux primes versées avant le 27 septembre 1997.

3. Régime sui generis des contrats euro-croissance

L'article L. 136-7 du Code de la sécurité sociale prévoit des dispositions spécifiques s'agissant du fait générateur à retenir pour
l'assujettissement aux prélèvements sociaux s'agissant des contrats euro-croissance (sur ces contrats, voir no s 3687 et 4079 et s.).
Pour ces contrats, le fait générateur est fixé, dans un premier temps, à la date d'atteinte de la garantie en capital prévue au contrat,
pour les produits ressortant à cette date. Une régularisation intervient, dans un deuxième temps, au dénouement si le contrat s'est
poursuivi.
Pour les contrats euro-croissance multisupports, les produits des autres compartiments continuent d'être imposés selon leur régime
propre.
Le tableau ci-après résume le régime applicable :
Type de contrat Fait générateur des prélèvements sociaux
Contrats euro-croissance mono-support Atteinte de la garantie
Compartiments en euros Inscription de produits au contrat
Contrat euro-croissance multisupport Compartiments en unités de compte Dénouement ou décès
Compartiment avec provision de diversification Atteinte de la garantie

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6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 2 Régime des prestations > § 2.
Fiscalité des prestations en cas de vie et des rachats > A. ​ Versement d'un capital au terme ou rachat

3970 - Principes généraux

Mis à jour 09/2022

Les règles applicables en matière d'impôt sur le revenu sont variables selon que les sommes versées par l'assureur revêtent la forme
d'un capital ou d'une rente.
Si le versement d'une rente – et l'application des règles correspondantes – ne peut s'envisager que dans l'hypothèse où, le contrat
étant arrivé à terme, il est prévu ou opté pour ce mode de règlement, il en est différemment du règlement d'un capital. En effet, qu'il
s'agisse du versement, sous cette forme, des prestations garanties, du règlement de la valeur de rachat ou encore d'une opération
d'avance, les sommes ainsi versées sont soumises à un même régime fiscal dans la mesure où il s'agit, dans tous les cas, du
règlement d'un capital.

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6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 2 Régime des prestations > § 2.
Fiscalité des prestations en cas de vie et des rachats > A. ​ Versement d'un capital au terme ou rachat > 1º Principe
d'imposition

3971 - Impôt sur le revenu

Mis à jour 09/2022

En percevant un capital au terme ou en procédant au rachat total ou partiel de son contrat, le bénéficiaire du versement reçoit, d'une
part, le remboursement des cotisations antérieurement versées et, d'autre part, les produits financiers que ces cotisations ont
générés.
Depuis toujours, il est admis que la partie correspondant aux cotisations n'a pas à être assujettie à l'impôt.
En revanche, le régime fiscal applicable aux produits financiers a sensiblement varié au cours des décennies.
Si, initialement, la règle était celle du non-assujettissement des produits à l'impôt, le principe est désormais totalement inverse.
Dans sa rédaction actuelle, l'article 125-0 A du Code général des impôts prévoit en effet : "« I. – Les produits attachés aux bons ou

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contrats de capitalisation ainsi qu'aux placements de même nature souscrits auprès d'entreprises d'assurance établies en France
sont, lors du dénouement ou d'un rachat du bon, contrat ou placement et quelle que soit sa date de souscription, soumis à l'impôt
sur le revenu (...). Les produits en cause sont constitués par la différence entre, d'une part, les sommes remboursées au bénéficiaire
et, d'autre part, le montant des primes versées … »".
Ces dispositions ont vocation à s'appliquer à tous les contrats d'assurance sur la vie qui comportent une valeur de rachat ou la
garantie du paiement d'un capital à leur terme. L'Administration (BOI-RPPM-RCM-10-10-80, no 40) a précisé qu'il s'agit en particulier
des contrats d'assurance individuels ou de groupe à prime unique ou à primes périodiques qui comportent une garantie en cas de vie,
accompagnés ou non d'une garantie en cas de décès ou d'une contre-assurance décès. À titre d'exemples, elle cite :

​ l'assurance à capital différé : assurance qui garantit le paiement d'un capital fixé à l'avance si l'assuré est
encore en vie à l'échéance du contrat, ce contrat pouvant être assorti ou non d'une contre-assurance décès
;
​ l'assurance mixte ou combinée qui garantit le paiement d'un capital soit au décès de l'assuré si ce décès
survient avant une certaine date, soit en cas de vie, à l'échéance ;
​ l'assurance à terme fixe qui garantit le paiement d'un capital à une date déterminée, que l'assuré soit
vivant ou non.

À noter qu'à compter du 1er janvier 2016, entrent encore dans le champ d'application de ce dispositif les contrats en déshérence
transférés à la Caisse des dépôts et consignations par application de l'article L. 132-27-2 du Code des assurances (sur ce dispositif,
voir no 3939). Le régime qui leur sera applicable connaît toutefois quelques spécificités (voir no 4022).
Les contrats d'assurance décès en revanche n'entrent pas dans le champ d'application de ces dispositions, à l'instar des contrats
souscrits dans le cadre d'un PEP, lesquels obéissent également à un régime spécifique (sur ce régime, voir no s 4012 et s.).

Sur les contrats souscrits hors de France, voir no 3983.


Ainsi les produits générés par les contrats d'assurance sur la vie sont-ils en principe assujettis à l'impôt sur le revenu. Plusieurs cas
d'exonération sont toutefois prévus.

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6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 2 Régime des prestations > § 2.
Fiscalité des prestations en cas de vie et des rachats > A. ​ Versement d'un capital au terme ou rachat > 2º Cas
d'exonération

3972 - Exonération liée à la date de souscription du contrat

Mis à jour 09/2022

Ce cas d'exonération, prévu sous l'article 125-0 A du Code général des impôts (BOI-RPPM-RCM-10-10-80), intéresse les contrats
souscrits avant le 1er janvier 1983. Il a fait l'objet d'une substantielle réforme à effet du 1er janvier 2020.
Jusqu'à cette date en effet, le régime était très simple puisque les produits générés par ces contrats étaient systématiquement et
totalement exonérés d'imposition. Cette exonération trouvait son origine dans la volonté du législateur de l'époque de ne conférer
aucun caractère rétroactif au principe d'imposition des produits instauré pour la première fois par la loi de finances pour 1983 (L. fin.
1983, no 82-1126, 29 déc. 1982, JO 30 déc., art. 14, I, 4). Seuls en conséquence étaient soumis à imposition les contrats souscrits
à compter du 1er janvier 1983, à l'exclusion des contrats souscrits antérieurement.

Depuis le 1er janvier 2020, le législateur a limité cette exonération aux produits afférents aux primes versées avant le 10 octobre
2019 (L. fin. 2020, no 2019-1479, 28 déc. 2019, JO 29 déc., art. 9). Ainsi les produits perçus à compter du 1er janvier 2020 au titre
de primes versées à compter du 10 octobre 2019 sont-ils désormais imposables selon les règles de droit commun, même si le
contrat a été souscrit avant le 1er janvier 1983.

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6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 2 Régime des prestations > § 2.
Fiscalité des prestations en cas de vie et des rachats > A. ​ Versement d'un capital au terme ou rachat > 2º Cas
d'exonération

3973 - Exonération liée à la situation personnelle du bénéficiaire

Mis à jour 09/2022

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Conformément à l'article 125-0 A du Code général des impôts, commenté suivant l'instruction fiscale du 31 décembre 1984 (Instr.
31 déc. 1984, BODGI 5 I-3-84, no 176 ; BOI-RPPM-RCM-10-10-80, no 100), les produits sont exonérés d'impôt sur le revenu
lorsque le contrat se dénoue :

​ par suite du licenciement du bénéficiaire, de son conjoint ou de son partenaire à un pacte civil de
solidarité. L'intéressé n'a droit à l'exonération que s'il a été privé d'emploi pour des raisons indépendantes
de sa volonté et s'il a été inscrit comme demandeur d'emploi. L'exonération n'est donc pas applicable en
cas de rupture conventionnelle du contrat de travail (Rép. min. à QE no 17933, JO Sénat Q. 28 janv. 2016,
p. 330), ni au contribuable ayant retrouvé un emploi avant la fin de la période au titre de laquelle il prétend
à l'exonération (Rép. min à QE no 97715, JOAN Q. 3 avr. 2012, p. 2759) ;
​ de sa mise en retraite anticipée, de celle de son conjoint ou de son partenaire à un pacte civil de solidarité
;
​ de son invalidité, de celle de son conjoint ou de son partenaire à un pacte civil de solidarité, correspondant
au classement en deuxième ou troisième catégorie, prévues par l'article L. 341-4 du Code de la sécurité
sociale (deuxième catégorie : invalides absolument incapables d'exercer une profession quelconque ;
troisième catégorie : invalides répondant aux conditions de la deuxième catégorie et qui sont en outre dans
l'obligation d'avoir recours à l'assistance d'une tierce personne pour effectuer les actes ordinaires de la vie)
;
​ en cas de cessation d'activité non salariée du titulaire du contrat ou de son conjoint à la suite d'un
jugement de liquidation judiciaire, en application des articles L. 620-1 et s. du Code de commerce (Instr. 22
juin 1998, BOI 5 I-6-98, no 120 ; BOI-RPPM-RCM-10-10-80, no 100).

À noter qu'alors que l'article 125-0 A du Code général des impôts ne se réfère, s'agissant des cas de licenciement et de mise à la
retraite anticipée, qu'à la situation personnelle du souscripteur, l'Administration admet d'en étendre l'application au conjoint. Elle
admet encore d'assimiler au conjoint le partenaire pacsé pourtant non visé par la loi.
Dans tous les cas, pour ouvrir droit à exonération, le dénouement doit résulter directement de la survenance de l'événement, c'est-
à-dire avoir été rendu nécessaire par cette survenance (en ce sens, CAA Bordeaux, 3e ch. civ., 17 déc. 2002, RGDA 2003, p. 542).

L'Administration a encore précisé (Instr. 31 déc. 1984, BODGI 5 I-3-84, no 176 ; BOI-RPPM-RCM-10-10-80, no 1 1 0) que "«
l'exonération s'applique aux produits (...) perçus jusqu'à la fin de l'année qui suit la réalisation de l'un de ces événements. Lorsqu'ils
peuvent en bénéficier, les contribuables doivent naturellement s'abstenir de demander à l'établissement payeur d'opérer le
prélèvement libératoire de l'impôt sur le revenu »".

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 2 Régime des prestations > § 2.
Fiscalité des prestations en cas de vie et des rachats > A. ​ Versement d'un capital au terme ou rachat > 2º Cas
d'exonération

3974 - Exonération liée aux modalités de règlement des prestations

Mis à jour 09/2022

Lorsque le versement des prestations prend la forme d'une rente viagère ou qu'il est consécutif au décès de l'assuré, les produits
sont, en tant que tels, exonérés d'impôt sur le revenu.

a) Versement d'une rente viagère

L'article 125-0 A du Code général des impôts dispose que "« les produits en cause sont exonérés, quelle que soit la durée du contrat,
lorsque celui-ci se dénoue par le versement d'une rente viagère »".
Cette exonération vise à éviter que les produits ne soient en fait doublement taxés, au titre de l'article 125-0 A du Code général des
impôts, d'une part, et au titre de l'article 158-6 dudit code, d'autre part, qui prévoit la taxation des rentes (voir no 3984).
L'Administration a cependant précisé que : "« Cette exonération ne vaut que pour les produits des contrats qui se dénouent
directement par le versement d'une rente viagère. En revanche, elle ne vaut pas pour les contrats qui se dénouent par le versement
d'un capital ultérieurement converti en rente viagère, même si cette conversion intervient à brève échéance. L'option pour la
conversion en rente viagère doit être prévue dans le contrat initial et être exercée au plus tard à la date d'échéance de ce contrat »"
(Instr. 31 déc. 1984, BODGI 5 I-3-84, no 176 ; BOI-RPPM-RCM-10-10-80, no 90).

b) Versement de prestations consécutives au décès de l'assuré

Document Lamy Liaisons soumis au respect des Conditions Générales d’Utilisation et des Conditions Générales de Vente des produits et services Lamy Liaisons.

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Aux termes de l'instruction du 31 décembre 1984 (Instr. 31 déc. 1984, précitée), il était expressément prévu que : "« lorsqu'un
contrat d'assurance en cas de vie mixte ou assorti d'une contre-assurance décès est dénoué par le décès de l'assuré, les capitaux
versés à ce titre au bénéficiaire ne constituent pas des produits de la capitalisation des sommes versées, et demeurent donc hors du
champ d'application de l'impôt sur le revenu »" (confirmé par Rép. min. à QE no 10360, JOAN Q. 14 juill. 2003, p. 5584). Ces
dispositions n'ont pas été reprises au nouveau BOFIP (BOI-RPPM-RCM-10-10-80). L'exonération devrait néanmoins continuer à
s'appliquer sauf à risquer de soumettre les mêmes sommes à une double imposition (celle prévue par l'article 125-0 A du Code
général des impôts, d'une part, et celle prévue par les articles 757 B et 990 I du même code, d'autre part), et l'Administration ayant
néanmoins prévu dans sa nouvelle doctrine que les contrats d'assurance décès n'entrent pas dans le champ d'application de l'article
125-0 A (BOI-RPPM-RCM-10-10-80, no 40).

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 2 Régime des prestations > § 2.
Fiscalité des prestations en cas de vie et des rachats > A. ​ Versement d'un capital au terme ou rachat > 2º Cas
d'exonération

3975 - Exonération de certains contrats d'une durée égale ou supérieure à huit ans

Mis à jour 09/2022

Sur l'appréciation de la durée des contrats, voir no 3982.

Jusqu'au 1er janvier 1998, les produits des contrats d'assurance vie d'une durée au moins égale à huit ans (six ans pour les contrats
souscrits du 1er janvier 1983 au 31 décembre 1989) bénéficiaient d'une exonération totale d'impôt sur le revenu.

Ce régime a été très sensiblement modifié par l'article 21 de la loi de finances pour 1998 (L. fin. 1998, no 97-1269, 30 déc. 1997,
JO 31 déc., art. 21).
Depuis cette date, sous réserve de certains contrats en unités de compte (v. § b ci-après), les produits acquis ou constatés à
compter du 1er janvier 1998 au titre des versements effectués à compter du 26 septembre 1997, autres que ceux expressément
exonérés par la loi, sont imposables même si leur durée est supérieure à huit ans. L'assujettissement à l'impôt intervient après
application d'un abattement de 4 600 euros pour une personne seule et de 9 200 euros pour les couples mariés (sur le régime
d'imposition des produits, voir no s3783 et s.).
Le dispositif ainsi institué par l'article 21 de la loi de finances pour 1998 précitée, complétée par l'article 16 de la loi de finances
rectificative pour 1998 (L. fin. rect. no 98-1267, 30 déc. 1998, art. 16, précitée) et par l'article 13 de la loi de finances rectificative
pour 1999 (L. fin. rect. no 99-1173, 30 déc. 1999, JO 31 déc., art. 13) a fait l'objet d'un décret no 98-412 du 28 mai 1998, JO 29
mai, et a été commenté par l'Administration fiscale (Instr. 13 févr. 1998, BOI 5 I-1-98, no 36 ; Instr. 27 mai 1998, BOI 5 I-3-98, no
101 ; Instr. 29 mai 1998, BOI 5 I-5-98, no 106 ; Instr. 22 juin 1998, BOI 5 I-6-98, no 120 ; Instr. 31 mai 1999, BOI 5 I-3-99, no
107 ; Instr. 17 avr. 2000, BOI 5 I-2-00 ; BOI-RPPM-RCM-10-10-90).

Ce dispositif a été sensiblement remanié par la loi de finances pour 2005 (L. fin. 2005, no 2004-1484, 30 déc. 2004, JO 31 déc., art.
39) qui, afin de favoriser le financement des PME, a créé une nouvelle génération de contrats majoritairement investis en actions.
Ces contrats ne peuvent plus être souscrits depuis le 1er janvier 2014 mais ceux en vigueur à cette date peuvent perdurer.
Le dispositif conduit à distinguer, pour les contrats d'une durée égale ou supérieure à huit ans, deux régimes possibles d'exonération.
Dans les deux cas, les produits seront néanmoins soumis aux prélèvements sociaux dans les conditions de droit commun (voir
no 3969).

a) Contrats souscrits jusqu'au 25 septembre 1997 (CGI, art. 125-0 A, I bis, et I ter ; BOI-RPPM-RCM-10-10-80,
no 40)

Le nouveau régime étant applicable à compter du 1er janvier 1998, les produits acquis avant cette date au titre de contrats d'au
moins huit ans (six ans pour les contrats conclus entre le 1er janvier 1983 et le 31 décembre 1989), sont bien évidemment,
conformément aux anciennes dispositions légales, totalement exonérés d'impôt sur le revenu.
En outre, sont également exonérés d'impôt sur le revenu les produits des contrats souscrits antérieurement au 26 septembre 1997,
lorsque ces produits, acquis ou constatés à compter du 1er janvier 1998, sont afférents :

​ aux primes versées antérieurement au 26 septembre 1997 ;


​ aux primes versées à compter du 26 septembre 1997 sur des contrats à primes périodiques et n'excédant
pas celles prévues initialement au contrat. Les produits des versements exceptionnels effectués sur de tels
contrats ne bénéficient donc pas de l'exonération (à l'exception toutefois des versements dans la limite de

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200 000 francs (30 489,80 euros) effectués du 26 septembre au 31 décembre 1997 ; v. ci-après) ;
​ aux versements programmés effectués du 26 septembre 1997 au 31 décembre 1997, ces versements
devant s'entendre de ceux effectués sur des contrats qui ne répondent pas à la définition des contrats à
primes périodiques, mais opérés en exécution d'un engagement antérieur au 26 septembre 1997 prévoyant
le montant et la périodicité du versement ;
​ aux autres versements effectués du 26 septembre 1997 au 31 décembre 1997, sous réserve que le total de
ces versements (y compris la part de prime correspondant aux frais prélevés par l'assureur) n'excède pas,
par souscripteur, 200 000 francs (30 489,80 euros). Cette limite s'apprécie pour chacun des membres du
foyer fiscal titulaire d'un ou plusieurs contrats d'assurance sur la vie. Ainsi, pour un couple marié, cette
limite est fixée à 200 000 francs (30 489,80 euros) si un seul des époux est titulaire d'un ou plusieurs
contrats et à 400 000 francs (60 979,61 euros) si chacun des époux a souscrit personnellement ou
conjointement un ou plusieurs contrats. En aucune circonstance, cette limite de versements de 400 000
francs (60 979,61 euros) ne peut être dépassée pour un couple marié sans enfant à charge. L'Administration
avait par ailleurs indiqué suivant instruction du 22 juin 1998 (Instr. 22 juin 1998, BOI 5 I-6-98, no 120) qu'il
était admis qu'en cas de versements supérieurs à 200 000 francs (30 489,80 euros), seules les sommes
excédant ce montant soient soumises au nouveau régime fiscal applicable à compter du 1er janvier 1998,
les produits acquis ou constatés à partir de cette date et afférents aux premiers 200 000 francs (30 489,80
euros) devant demeurer soumis à l'ancien régime d'imposition des contrats d'assurance vie (exonération
des produits au terme de la huitième ou de la sixième année).

b) Contrats principalement investis en actions (BOI-RPPM-RCM-10-10-110)

Depuis le 1er janvier 2005, deux générations de contrats dits « principalement investis en actions » coexistent, à savoir les contrats
dits « DSK » (par référence au nom du ministre des Finances ayant présidé à leur création, Dominique Strauss-Kahn), d'une part, et
les contrats dits « nouveaux contrats majoritairement investis en actions » ou contrats « NSK » créés par l'article 39 de la loi de
finances pour 2005, d'autre part. En effet, si ces derniers contrats ont vocation à remplacer les anciens contrats DSK, le régime
applicable auxdits contrats DSK existants avant le 1er janvier 2005 est maintenu, la loi de finances pour 2005 ayant offert la
possibilité de les transformer en nouveaux contrats, possibilité également offerte à certains autres contrats d'assurance vie.

1. Contrats DSK (CGI, art. 125-0 A, I, quater ; BOI–RPPM-RCM-10-10-90)

L'article 21 de la loi de finances pour 1998 (L. fin. 1998, no 97-1269, 30 déc. 1997, JO 31 déc., art. 21), inséré sous l'article 125-0
A, I, quater, du Code général des impôts, a maintenu l'ancienne exonération d'impôt sur le revenu pour les produits attachés aux
contrats en unités de compte visés à l'article L. 131-1, alinéa 2, du Code des assurances (sur ces contrats, voir no 3684), d'une
durée égale ou supérieure à huit ans, dont l'actif est constitué pour 50 % au moins d'actions ou titres assimilés de sociétés établies
dans un État de l'Union européenne, dont au moins 5 % de placements à risques (parts de FCPR, actions de SCR, actions de sociétés
cotées sur les marchés de valeurs de croissance, actions de sociétés non cotées) (BOI-RPPM-10-10-90).
L'Administration a précisément fixé les modalités d'investissement dans ces actifs en distinguant selon que le contrat se réfère à une
seule ou à plusieurs unités de compte (BOI-RPPM-RCM-10-10-90-20).
Sous réserve de satisfaire à ces conditions, ces contrats ouvrent droit à une exonération d'impôt sur le revenu, mais restent
assujettis aux prélèvements sociaux. À défaut, ils doivent être soumis au régime de droit commun (BOI-RPPM-RCM-10-10-110-20).

L'article 21, III, de la loi de finances pour 1998 (L. fin. 1998, no 97-1269, 30 déc. 1997, art. 21, III, précitée) avait prévu que les
contrats antérieurs à ce nouveau régime pouvaient, par avenant conclu avant le 1er janvier 1999, être transformés en « contrats
DSK » sans que cette transformation n'entraîne les conséquences fiscales du dénouement du contrat, lequel conserve donc son
antériorité. Ce délai a été prolongé de six mois, soit jusqu'au 1er juillet 1999 par l'article 16 de la loi de finances rectificative pour
1998 (L. fin. rect. no 98-1267, 30 déc. 1998, JO 31 déc., art. 16).

À compter du 1er janvier 2005, et conformément à l'article 39 de la loi de finances pour 2005 (L. fin. 2005, no 2004-1484, 30 déc.
2004, art. 39, précitée), il ne fut plus possible de souscrire de nouveaux contrats DSK, ceux-ci ayant fait place aux contrats NSK. Les
titulaires de contrats DSK en cours à cette date ont eu alors la possibilité, soit de maintenir leur contrat et continuer à bénéficier du
régime fiscal d'origine, soit de le transformer en contrat NSK (v. CGI, art. 125-0 A, I, quater).
L'ensemble de ce dispositif a fait l'objet d'une importante instruction fiscale en date du 27 mai 1998 (Instr. 27 mai 1998, BOI 5 I-3-
98, no 101, ultérieurement reprise dans le BOFIP ; BOI-RPPM-RCM-10-10-90, sur les généralités du dispositif ; BOI-RPPM-RCM-10-
10-90-10, sur la nature des contrats ; BOI-RPPM-RCM-10-10-90-20, sur la composition des unités de compte ; BOI-RPPM-RCM-
10-10-90-30, sur la transformation en contrats NSK ; BOI-RPPM-RCM-10-10-110, sur le dispositif fiscal applicable et ses sanctions ;
et sur les conséquences du Brexit : BOI-INT-DG-15-10, § 150 et s.).

Depuis le 1er janvier 2014, et conformément à l'article 9, I, A, 2º, de la loi de finances rectificative pour 2013 no 2013-1279 du 29
décembre 2013 (JO 30 déc.), les contrats NSK ne peuvent plus être souscrits (v. ci-après, § 2), de sorte que la transformation des
contrats DSK n'est plus possible.

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L'Administration a précisé, par un BOFIP publié le 30 juin 2014, que les contrats en cours au 1er janvier 2005 perdurent dans leur
fonctionnement et que de nouvelles primes peuvent toujours être versées sur ces contrats (BOI-RPPM-RCM-10-10-90).

2. Nouveaux contrats majoritairement investis en actions (CGI, art. 125-0 A, I, quinquies) : contrats NSK

Ces contrats, créés à effet du 1er janvier 2005, visaient à favoriser l'orientation de l'épargne des particuliers investie dans l'assurance
vie vers le financement des PME. Depuis le 1er janvier 2014, date d'entrée en vigueur des nouveaux contrats euro-croissance (sur
ces contrats, voir no s 3687 et 4079 et s.) et vie génération (sur ces contrats, voir no 3995), et conformément à l'article 9, I, A, 2º,
de la loi de finances rectificative pour 2013 no 2013-1279 du 29 décembre 2013 (JO 30 déc.), il n'est plus possible de souscrire de
tels contrats, ceux en cours perdurant néanmoins dans leur fonctionnement et de nouvelles primes pouvant toujours y être versées
(BOI-RPPM-RCM-10-10-100).
Plus faiblement investis en actions que les contrats DSK – 30 % au lieu de 50 % – ils permettent des placements plus risqués. Ainsi,
10 % minimum de ces actions doivent être des actions « à risques », au lieu de 5 % pour les contrats DSK. Ces actifs dits risqués
sont constitués de parts de fonds communs de placement à risques (FCPR), de fonds d'investissement de proximité (FIP), de fonds
communs de placement dans l'innovation (FCPI) et d'actions de sociétés de capital risque (SCR). Enfin, au sein de ces 10 %, la part
de titres ou d'actions de sociétés non cotées doit s'élever au moins à 5 %. Il s'agit de titres non cotés détenus par des sociétés
exerçant une activité industrielle, commerciale ou artisanale, et des parts de FCPR « fiscaux », de FCPI, de FIP et actions de SCR,
dont l'actif est constitué à plus de 50 % de titres de sociétés non cotées (BOI-RPPM-RCM-10-10-100). Il est exigé que les
dispositions concernant la composition des actifs d'OPCVM au regard de ces différents seuils figurent dans les règlements ou statuts
des OPCVM. Les OPCVM sont ceux régis par les articles L. 214-2 et suivants du Code monétaire et financier. Il peut s'agir également
d'un organisme de même nature situé dans un autre État membre de la Communauté européenne ou encore dans un État non
membre de cette Communauté participant à l'accord sur l'Espace économique européen, ayant conclu avec la France une clause
administrative, en vue de lutter contre la fraude ou l'évasion fiscale (BOI-RPPM-RCM-10-10-100-10 ; sur les conséquences du Brexit
: BOI-INT-DG-15-10, § 150 et s. ; et pour des exemples de calcul des quotas d'investissement en supports éligibles : BOI-RPPM-
RCM-10-10-100-20). En cas de non-respect de ces conditions de fonctionnement, le contrat doit être soumis au régime fiscal de
droit commun, tel que prévu par l'article 125-0 A du Code général des impôts (BOI-RPPM-RCM-10-10-110-20).

Afin de permettre une application plus large du nouveau dispositif, l'article 39, II, de la loi de finances pour 2005 (L. fin. 2005, no
2004-1484, 30 déc. 2004, art. 39, II, précitée) avait offert la possibilité de transformer des contrats en cours en nouveaux contrats
investis en actions. La date limite pour procéder à cette transformation, initialement fixée au 1er juillet 2006, a fait l'objet de deux
reports successifs, d'abord jusqu'au 31 décembre 2006 (Instr. 27 juin 2006, BOI 5 I-6-06, no 107), puis jusqu'au 30 juin 2007
(Instr. 1er févr. 2007, BOI 5 I-1-07, no 17). En effet, il fut expressément prévu que, bien que la transformation d'un bon ou contrat
de capitalisation ou d'un contrat d'assurance vie en contrat d'assurance vie investi en actions entraîne, en principe, les conséquences
fiscales du dénouement, par exception, la transformation d'un contrat DSK en nouveau contrat investi en actions n'entraînait pas ces
conséquences si cette transformation résultait d'un avenant conclu avant le 1er juillet 2007. De même, la transformation des autres
bons ou contrats de capitalisation et d'assurance vie, qu'ils soient en euros ou en unités de compte, en nouveaux contrats investis en
actions souscrits à compter du 1er janvier 2003 n'entraînait pas les conséquences fiscales du dénouement, sous réserve que cette
transformation résulte d'un avenant conclu avant le 1er juillet 2007.

L'article 2 du décret no 2006-607 du 26 mai 2006 (JO 28 mai), a précisé les conditions auxquelles cette transformation devait
satisfaire. Il était notamment prévu qu'un contrat d'assurance vie ou un bon ou contrat de capitalisation ne pouvait être transformé
qu'en un bon ou contrat de même nature. En cas de transformation partielle, un transfert de 25 % au moins de la provision
mathématique du bon ou contrat initial, appréciée à la date de la transformation, devait être effectué, en une seule fois, vers le
nouveau bon ou contrat. La transformation, qu'elle fut partielle ou totale, devait donner lieu à l'établissement d'un avenant au bon ou
contrat d'origine. Cet avenant devait préciser : la date de souscription du bon ou contrat ; le montant total de la provision
mathématique à la date de la transformation ; le montant transféré sur le nouveau bon ou contrat en distinguant, pour ce dernier, la
part représentative du capital et la part représentative des produits.
Conformément à la loi, en cas de transformation d'un contrat d'assurance vie en euros en nouveau contrat investi en actions, les
produits inscrits à la date de sa transformation étaient assimilés à des primes versées par le souscripteur pour le calcul des
prélèvements sociaux, lorsque ces produits avaient été soumis, lors de leur inscription en compte, aux prélèvements et contributions
applicables à cette date. Cette assimilation tendait à éviter une double imposition au titre des prélèvements sociaux.
L'ensemble de ce dispositif avait fait l'objet d'une importante instruction fiscale en date du 26 juin 2006 (Instr. 26 juin 2006, BOI 5 I-
6-06, no 107).

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 2 Régime des prestations > § 2.
Fiscalité des prestations en cas de vie et des rachats > A. ​ Versement d'un capital au terme ou rachat > 2º Cas
d'exonération

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3976 - Exonération des contrats transférés

Mis à jour 09/2022

Afin de favoriser le financement des entreprises, le législateur a successivement mis en place différents dispositifs visant à permettre
la transformation partielle ou totale de contrats existants en contrats multisupports, en contrats euro-croissance ou en contrats vie
génération (ce dernier dispositif étant applicable du 1er janvier 2014 au 1er janvier 2016) sans que ces transformations n'entraînent
les conséquences fiscales d'un dénouement. Sont ainsi exonérés les produits attachés aux contrats transformés conformément à
l'article 125-0 ;A, I, 2º du Code général des impôts (sur ces dispositifs, voir no s 4010 et 4011).

Par ailleurs, et afin d'encourager la constitution de retraites supplémentaires, la « loi PACTE » no 2019-486 du 22 mai 2019 précitée,
en son article 72, II, 1º, a prévu sous l'article 125-0 A, I, 1ºdu Code général des impôts que, dans le cas du versement de l'encours
de son bon ou de son contrat sur un plan d'épargne retraite (PER) défini à l'article L. 224-1 du Code monétaire et financier, les
produits afférents à ce rachat sont exonérés dans la limite annuelle globale, pour l'ensemble de leurs bons ou contrats, de 4 600 €
pour les contribuables célibataires, veufs ou divorcés et de 9 200 € pour les contribuables mariés soumis à imposition commune
sous réserve des conditions suivantes :

​ le rachat total ou partiel doit être effectué avant le 1er janvier 2023 ;
​ le rachat doit être effectué plus de cinq années avant que le souscripteur n'atteigne l'âge légal de départ à
la retraite mentionné au premier alinéa de l'article L. 161-17-2 du Code de la sécurité sociale ;
​ la durée du contrat doit être égale ou supérieure à 8 ans ;
​ l'intégralité des sommes reçues au titre de ce rachat doit être versée avant le 31 décembre de l'année
dudit rachat sur un PER.

L'application de cette exonération aux produits afférents aux différentes primes du contrat suit la règle de priorité de droit commun
prévue par l'article 125-0 A, I, 1º, al. 5 (sur cette règle, voir no 3981). Le cas échéant, l'abattement de droit commun prévu par
l'article 125-0 A, I, 1º, al. 4 s'applique, en sus, aux produits non exonérés suivant la même règle de priorité (sur ces abattements de
droit commun, voir no s 3980 et s.).

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 2 Régime des prestations > § 2.
Fiscalité des prestations en cas de vie et des rachats > A. ​ Versement d'un capital au terme ou rachat > 3º Régime
des produits imposables

3977 - Détermination du régime applicable

Mis à jour 09/2022

Si aucune des exonérations telles que ci-dessus exposées n'est applicable, les produits sont assujettis à l'impôt (sur les prélèvements
sociaux, voir no 3988). Le régime d'imposition conduit alors à distinguer selon que les produits en cause sont afférents à des primes
versées avant le 26 septembre 2017 (voir no 3978) ou à compter de cette date, le dispositif applicable ayant fait l'objet d'une
substantielle réforme à la faveur de l'adoption de l'article 28 de la loi no 2017-1837 de finances pour 2018 (JO 31 déc.), ayant
instauré la flat tax.

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 2 Régime des prestations > § 2.
Fiscalité des prestations en cas de vie et des rachats > A. ​ Versement d'un capital au terme ou rachat > 3º Régime
des produits imposables

3978 - Produits afférents aux primes versées entre le 26 septembre 1997 et le 26 septembre 2017

Mis à jour 09/2022

Sous réserve des exonérations spécifiques exposées au no 4046, les produits afférents aux primes versées entre le 26 septembre
1997 et le 26 septembre 2017 sont assujettis à l'impôt suivant un régime qui distingue selon que la durée du contrat a été inférieure
ou supérieure à huit ans (sur l'appréciation de la durée des contrats, voir no 3982).

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Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 2 Régime des prestations > § 2.
Fiscalité des prestations en cas de vie et des rachats > A. ​ Versement d'un capital au terme ou rachat > 3º Régime
des produits imposables

3979 - Contrat de durée inférieure à huit ans

Mis à jour 09/2022

a) Règles d'assiette

Elles divergent selon que les produits sont versés à l'occasion de l'arrivée au terme du contrat ou d'un rachat total, d'un rachat
partiel, ou d'une avance.

1. Arrivée à terme du contrat ou rachat total

En cas d'arrivée à terme du contrat comme en cas de rachat total, "« l'impôt est assis sur la différence entre le montant des
sommes remboursées au bénéficiaire et celui des primes versées »" (Instr. 31 déc. 1984, BODGI 5 I-3-84, no 176 ; BOI-RPPM-RCM-
20-10-20-50, no 40).
Selon l'Administration, les « sommes remboursées » doivent s'entendre de celles perçues par le bénéficiaire et incluent donc les
avances qui ont éventuellement été consenties, sauf si celles-ci ont d'ores et déjà fait l'objet d'une taxation (Instr. 31 déc. 1984,
précitée ; BOI-RPPM-RCM-20-10-20-50, no 50).
Les primes versées correspondent, quant à elles, au montant total des sommes versées à l'assureur depuis la souscription en ce
compris les frais ou chargements rémunérant l'émetteur du contrat.
Toutefois, l'Administration admet que "« lorsque le contrat a fait l'objet antérieurement d'un rachat partiel ou que des avances ont
été consenties, une partie des primes a déjà été prise en compte pour l'imposition du rachat ou de l'avance. En conséquence, pour la
détermination ultérieure de l'assiette, seul le solde des primes versées est déduit des sommes remboursées »" (Instr. 31 déc. 1984,
précitée ; BOI-RPPM-RCM-20-10-20-50, no 70).
Enfin, l'Administration a envisagé l'hypothèse où le montant des primes versées serait in fine supérieur au montant des sommes
remboursées : "« le montant des primes versées peut, en raison des caractéristiques de certains contrats et de la durée comprise
entre la date de souscription et celle du remboursement, être supérieur à celui des sommes remboursées. Dans ce cas, la base
d'imposition est bien entendu nulle »" (Instr. 31 déc. 1984, précitée ; BOI-RPPM-RCM-20-10-20-50, no 70).

2. Rachat partiel

En cas de rachat partiel, le bénéficiaire ne perçoit qu'une fraction des produits générés par le contrat. L'Administration a donc édicté
une règle d'assiette spécifique :
"« Dans ce cas, pour la détermination de l'assiette de l'impôt, les primes versées ne sont retenues qu'au prorata des sommes
remboursées au titre du rachat partiel sur la valeur de rachat de la totalité du contrat à la même date »" (Instr. 31 déc. 1984,
précitée ; BOI-RPPM-RCM-20-10-20-50, no 80).
Le produit imposable est donc calculé dans les conditions suivantes :

Toutefois, force est d'observer que l'application pure et simple de cette formule risquait parfois de conduire à une exonération de
l'impôt sur le revenu. Ainsi devait-il en être chaque fois que T devenait inférieur à P, c'est-à-dire chaque fois que le souscripteur avait
d'ores et déjà procédé à des rachats partiels supérieurs aux produits générés par le contrat (Baillot P., La fiscalité des assurances de
personnes, éd. L'Argus, 3e éd., 1993, p. 394).
L'Administration fiscale a donc précisé les modalités d'application de cette formule en cas de rachats partiels successifs afin de tenir
compte des remboursements déjà intervenus (note LF, 1er sept. 1994, BOI 5 I-5-94, no 166 ; BOI-RPPM-RCM-20-10-20-50, no
90).
Ainsi, en pareille hypothèse, le "« total des primes versées à la date du rachat partiel s'entend du total des primes versées qui n'ont
pas déjà fait l'objet d'un remboursement en capital lors d'un ou plusieurs rachats partiels antérieurs."
"Le montant de ces primes déjà remboursées correspond à la fraction des sommes remboursées antérieurement qui n'ont pas été

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imposables, en application de la formule de calcul »".
L'Administration a fourni un exemple d'application :
EXEMPLE
Soit un contrat à une prime unique d'un montant de 15 245 € versée avant le 27 septembre 2017 qui donne lieu aux opérations de
rachat suivantes :
Rachat d'un contrat

Valeur du rachat total


Montant du rachat partiel
à la date du rachat partiel
er 6 098 € 18 294 €
1 rachat partiel
2 e rachat partiel 4 573 € 16 769 €

Lors du dénouement du contrat, les sommes remboursées s'élèvent à 22 867,35 €.


Dans cet exemple, les sommes successivement remboursées se décomposent comme suit entre produit imposable et
remboursement de primes non imposable :

​ lors du 1er rachat partiel de 6 098 € :

– prime remboursée : (15 245 × 6 098) / 18 294 = 5 081,67 €,


– produit : 6 098 − 5081,67 = 1 016,33 € ;

​ lors du 2e rachat partiel de 4 573 € :

– prime remboursée : (15 245 − 5 081,67) × 4 573 / 16 769) = 2 771,60 €,


– produit : 4 573 − 2 771,60 = 1 801,40 € ;

​ lors du remboursement de 22 867,35 € au dénouement du contrat :

– prime remboursée : [15 245 − (5 081,67 + 2 771,60)] × (22 867,35 / 22 867,35) = 7 391,73
€,
– produit : 22 867,35 − 7 391,73 = 15 475,62 €.

Remarques 1. La somme des fractions de prime successivement remboursées au bénéficiaire reconstitue le montant de la prime
versée (5 081,67 + 2771,60 + 7 391,73 = 15 245).
Les produits ainsi calculés sont soumis à l'impôt sur le revenu ou sur option au prélèvement libératoire aux taux fixés par l'article
125-0 A du Code général des impôts. Les mêmes dispositions sont applicables en cas de versement de primes successives.
2. Les produits ainsi calculés sont soumis à l'impôt sur le revenu suivant les modalités prévues au BOI-RPPM-RCM-20-15 au II-A §
260 et suivants, sous réserve de l'application du PFL dans les conditions prévues au 1 du II de l'article 125-0 A du CGI (BOI-RPPM-
RCM-30-10-20-20).
Il reste qu'une telle hypothèse ne vise que le cas où le contrat dégage une plus-value. Or, la solution peut s'avérer inéquitable si le
contrat est globalement en moins-value. Ainsi en serait-il en présence d'un contrat en unités de compte qui ferait l'objet d'un rachat
partiel alors que le marché boursier est en baisse, puis d'un rachat total à la suite d'une augmentation de la valeur acquise. Par une
lettre à la FFSA en date du 31 mai 2010 (référencée 20090015043, RGDA 2010, p. 822, note Douet F.) qu'elle a reprise sous forme
de rescrit (Rescrit (FP) no 2010/46, 10 août 2010, BOI-RPPM-RCM-20-10-20-50, no 100), l'Administration a admis que "« pour les
rachats partiels sur des contrats d'assurance vie "en perte" à la date où ils sont effectués (situation dans laquelle la valeur totale du
contrat est inférieure au montant des primes non remboursées), le montant de la part des primes remboursées lors du rachat partiel
soit plafonné à celui dudit rachat partiel »". Cette solution est applicable aux rachats effectués à compter du 31 mai 2010.
Concernant les contrats en cours ayant donné lieu à application de la note de 1994, et pour le calcul des produits imposables à
l'occasion des rachats à venir, l'Administration a précisé qu'il est également admis "« que le montant des primes remboursées soit
déterminé comme s'il avait été fait application de la règle de plafonnement précitée lors des rachats partiels antérieurs »". Dans
l'hypothèse particulière où le contrat prévoit une garantie de fidélité (sur les garanties de fidélité, voir no s 3928 et s.) et où le rachat
partiel intervient avant la fin de la période d'indisponibilité, les produits afférents à cette garantie, sous réserve qu'ils ne soient pas
définitivement perdus, doivent être retenus pour déterminer l'assiette taxable et ce, même si le rachat ne peut être prélevé sur ladite
garantie de fidélité (Rép. min. à QE no 7706, JOAN Q. 22 janv. 2008, p. 545, RGDA 2008, p. 501, note critique Douet F.).

3. Avance

L'avance ayant la nature d'un prêt, elle ne donne lieu en principe à aucune imposition.
Cette opération peut cependant permettre, dans certains cas, d'obtenir la disposition de sommes équivalant au rachat total ou partiel
du contrat, tout en laissant celui-ci subsister jusqu'à une période où le taux de prélèvement est plus faible.
Aussi l'Administration dispose-t-elle de "« la possibilité de démontrer que, sous couvert d'avances, le contribuable a entendu disposer

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définitivement de tout ou partie de la valeur de rachat en échappant à la taxation ou en bénéficiant d'une taxation réduite »" (Instr.
31 déc. 1984, précitée ; BOI-RPPM-RCM-20-10-20-50, no 150).
Si cette preuve est rapportée, l'avance devient imposable dans les mêmes conditions que le rachat du contrat.

Sur l'absence d'incidence de l'avance au regard des prélèvements sociaux, voir no 3969.
Sur la possibilité de déduire du revenu foncier net imposable les intérêts payés au titre d'une avance consentie pour la conservation,
l'acquisition, la construction, la réparation ou l'amélioration d'immeubles donnés en location, v. Rép. min. à QE no 2170, JO Sénat Q.
20 déc. 2018, p. 661.

b) Taux de l'impôt

1. Deux modalités d'imposition possibles

En application de l'article 125-0 A du Code général des impôts, les produits, sous réserve de bénéficier des exonérations susvisées,
sont normalement soumis à l'impôt sur le revenu entre les mains du bénéficiaire. Celui-ci doit donc en principe comprendre les
produits dans la déclaration d'ensemble de ses revenus établie au titre de l'année d'encaissement, afin de les soumettre à l'impôt
dans les conditions de droit commun.
Le bénéficiaire a cependant la faculté d'opter pour un prélèvement libératoire de l'impôt sur le revenu (CGI, art. 125-0 A, II). Si
l'option est exercée, elle a pour effet de libérer les produits auxquels elle s'applique de l'impôt sur le revenu, de sorte que ceux-ci
n'entreront pas en compte pour la détermination du revenu net global de l'intéressé (sur l'obligation à la charge de l'assureur de
s'enquérir du choix opéré par le souscripteur, v. Cass. 2e civ., 10 juill. 2008, no 06-11.397, Resp. civ. et assur. 2008, comm. 303).
L'intérêt de l'option varie en fonction de la situation personnelle de chaque contribuable. Schématiquement, elle s'avèrera intéressante
si le taux du prélèvement libératoire est inférieur au taux marginal d'imposition à l'impôt sur le revenu du bénéficiaire.
À noter qu'au titre des années 2008 à 2012, quelle que soit l'option retenue, cette imposition devait être prise en compte pour
l'application éventuelle du dispositif dit de « bouclier fiscal », selon lequel "« les impôts directs payés par un contribuable ne peuvent
être supérieurs à 50 % de ses revenus »" (CGI, art. 1er et 1649-0 A ; Instr. 15 déc. 2006, BOI 13 A-1-06, no 207 ; sur le revenu de
référence, voir no 4005). Rappelons que le bouclier fiscal a été supprimé à effet du 1er janvier 2013 conformément à l'article 30, I,
de la première loi de finances rectificative pour 2011 (L. fin. rect. no 2011-900, 29 juill. 2011, JO 30 juill., voir no 4005).

2. Option pour le prélèvement libératoire

L'option est exercée auprès de l'assureur, aucune déclaration préalable n'étant à souscrire auprès de l'Administration fiscale.
Elle doit être expressément formulée au plus tard lors de l'encaissement des revenus et devient irrévocable à partir de la date de leur
paiement (CGI, ann. III, art. 41, duodecies E, BOI-RPPM-RCM-30-10-20-20, no 180 ; v. CE, 24 oct. 2014, no 366962, qui confirme
le caractère légal de l'irrévocabilité). Aucune forme particulière n'étant requise, il suffit qu'elle soit claire et explicite et qu'elle émane,
bien évidemment, de celui qui, à défaut d'option, serait passible de l'impôt sur le revenu à raison des produits en cause.
À noter que le prélèvement libératoire est obligatoirement appliqué aux personnes titulaires d'un contrat d'assurance en France sans
y avoir leur domicile fiscal (CGI, art. 125-0 A, II bis). Le taux de prélèvement est de 35 % si la durée du contrat est inférieure à
quatre ans, 15 % si la durée du contrat est égale ou supérieure à quatre ans et inférieure à huit ans (CGI, art. 125-0 A, II). Ce taux a
été porté à 50 % à compter du 1er mars 2010, puis à 75 % à compter du 1er janvier 2013 si les produits bénéficient à des
personnes qui ont leur domicile fiscal ou qui sont établies dans un État ou territoire non coopératif au sens de l'article 238-0 A du
Code général des impôts (CGI, art. 125-0 A, II bis, issu successivement de l'article 22 de la loi de finances rectificative pour 2009, no
2009-1674 du 30 décembre 2009, JO 31 déc. puis de l'article 9 de la loi de finances pour 2013, no 2012-1509 du 29 décembre
2012, JO 30 déc. ; Instr. 27 avr. 2012, BOI 14 A-5-12, no 53 ; BOI-RPPM-RCM-30-10-20-50).

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 2 Régime des prestations > § 2.
Fiscalité des prestations en cas de vie et des rachats > A. ​ Versement d'un capital au terme ou rachat > 3º Régime
des produits imposables

3980 - Contrats de durée égale ou supérieure à huit ans


Mis à jour 09/2022

a) Règles d'assiette

S'il est clair que les produits afférents aux contrats souscrits à compter du 1er janvier 1998 sont désormais entièrement taxables, le
dispositif complexe institué par l'article 21 de la loi de finances pour 1998 no 97-1269 du 30 décembre 1997 (JO 31 déc.), conduit à

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ce que la plupart des contrats souscrits avant cette date génèrent à la fois des produits taxables et des produits exonérés.
Aussi, afin de pouvoir déterminer l'assiette des produits taxables lors des rachats, l'Administration fiscale (Instr. 22 juin 1998, BOI 5 I-
6-98, no 120 ; BOI-RPPM-RCM-20-10-20-50, no s 180 et s.) a prévu que les contrats souscrits avant le 1er janvier 1998 devront
comporter deux compartiments :

​ un premier compartiment comprenant les primes générant des produits exonérés (sur ces primes, voir no
3994) ;
​ un second compartiment comprenant les autres primes versées à compter du 26 septembre 1997 ainsi que
les produits acquis ou constatés à compter du 1er janvier 1998 attachés à ces primes. En l'état de
l'instauration de la flat tax (L. no 2017-1837, 30 déc. 2017, JO 31 déc., art. 28), qui amène à soumettre à
des régimes d'imposition différents les produits selon qu'ils sont afférents à des primes versées avant ou à
compter du 27 septembre 2017, l'Administration (BOI-RPPM-RCM-20-10-20-50, no 190) a précisé que ce
second compartiment devait, le cas échéant, se décomposer lui-même en deux sous-compartiments
comportant, pour l'un, les primes versées jusqu'au 26 septembre 2017 ainsi que les produits attachés à ces
primes, et pour l'autre les primes versées à compter du 27 septembre 2017 ainsi que les produits qui y sont
attachés (sur le régime applicable à ce 2e sous-compartiment, voir no 3981)

Selon l'Administration, l'unicité juridique du contrat et par conséquent son ancienneté décomptée du jour de la souscription (le second
compartiment ne constitue pas un contrat distinct) conduisent, en cas de rachat partiel, à déterminer les produits imposables de la
manière suivante :

1. Produit attaché au rachat partiel

Celui-ci (noté P1) est déterminé selon la formule suivante :

2. Produit imposable

Celui-ci (noté P2) est déterminé de la manière suivante :

Cette formule s'écrit également :

Remarques Les produits imposables s'entendent des produits acquis ou constatés à compter du 1er janvier 1998 et afférents, sauf
exceptions, aux versements effectués depuis le 26 septembre 1997 (second compartiment).

On peut fournir l'exemple suivant tiré de celui publié par l'Administration fiscale (BOI-RPPM-RCM-20-10-20-50, no 220).
EXEMPLE
Soit un contrat souscrit le 2 janvier 1993 sur lequel est versée une prime d'un montant de 100 000 F (soit 15 244,90 €).
Le 2 janvier 1998, le souscripteur du contrat verse une prime d'un montant de 500 000 F (soit 76 224,50 €).
Le 2 janvier 2017, l'épargnant effectue un rachat partiel de 75 000 €.
Au 31 décembre 2016, la provision mathématique correspondant au premier versement s'élève à 49 656,98 € et la provision
mathématique correspondant au deuxième versement est de 166 843,63 €. La valeur de rachat totale du contrat à la date du
rachat partiel est de 49 656,98 € + 166 843,63 €, soit 216 500,61 €.
Les produits capitalisés afférents au premier versement s'élèvent à 49 656,98 € - 15 244,90 €, soit 34 412,08 € et les produits
capitalisés afférents au second versement s'élèvent à 166 843,63 € - 76 224,50 €, soit 90 619,13 €. À la date du rachat, la somme
des produits capitalisés s'élève donc à 34 412,08 € + 90 619,13 €, soit 125 031,21 €.
Les deux compartiments se présentent donc comme suit :

Premier compartiment : Deuxième compartiment :


Totaux
primes versées avant le 26/09/97 (et versements primes versées à compter du 26/09/97 en euros
assimilés) et produits afférents en euros et produits afférents en euros
Primes 91
15 244,90 76 224,50
versées 469,40

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Premier compartiment : Deuxième compartiment :
Totaux
primes versées avant le 26/09/97 (et versements primes versées à compter du 26/09/97 en euros
assimilés) et produits afférents en euros et produits afférents en euros
Produits 125
34 412,08 90 619,16
capitalisés 031,21
Provision 216
49 656,98 166 843,63
mathématique 500,61

Les produits imposables sont déterminés de la manière suivante :

​ produit attaché au rachat (P1) : P 1 = 75 000 - (91 469,40 × 75 000 / 216 500,61) = 43 313,23 € ;
​ produit imposable (P2) : P 2 = 43 313,23 × 90 619,16 / 125 031,21 = 31 392,22 €.

b) Modalités d'imposition

Les produits imposables bénéficient d'un abattement annuel dont les modalités ont été précisées par l'Administration (BOI-RPPM-
RCM-20-10-20-50, no s 230 et s.). Cet abattement est fixé à 4 600 euros pour les contribuables célibataires, veufs, divorcés ou
séparés, pour ceux mariés soumis à une imposition distincte en cas de séparation de biens et ne vivant pas sous le même toit, pour
les contribuables mariés en instance de séparation de corps, de divorce, de résidences séparées ou d'abandon du domicile conjugal
pendant l'année de la réalisation de l'évènement, ainsi que pour les époux ou pacsés qui ont choisi l'option de l'imposition distincte
pour la première année du mariage. L'abattement est fixé à 9 200 euros, pour les contribuables mariés ou pacsés soumis à
imposition commune ; il s'applique dès l'année du mariage ou de la conclusion du pacte, si les époux n'ont pas opté pour l'imposition
distincte. En cas de décès de l'un des conjoints ou pacsés, un abattement de 9 200 euros est accordé pour l'imposition commune
(du 1er janvier à la date du décès) et un abattement de 4 600 euros pour la période postérieure au décès au nom du survivant.
Quelle que soit la situation du contribuable, cet abattement n'est pas applicable en matière de prélèvements sociaux.
Après application de cet abattement, les produits doivent en principe être compris dans la déclaration d'ensemble du bénéficiaire au
titre de l'année de l'encaissement pour être soumis à l'impôt sur le revenu dans les conditions de droit commun.

Toutefois, comme pour les contrats de durée inférieure à huit ans (voir no 3979), le contribuable a la faculté d'opter, au plus tard lors
de l'encaissement des revenus, pour un prélèvement libératoire (BOI-RPPM-RCM-20-10-20-50, no s 330 et s.).
À noter que le prélèvement libératoire est obligatoirement appliqué aux personnes titulaires d'un contrat d'assurance en France sans
y avoir leur domicile fiscal (CGI, art 125-0 A, II bis), celles-ci ne pouvant, en outre, et par hypothèse bénéficier des abattements de 4
600 euros et 9 200 euros (v. sur ce point, Rép. min. à QE no 24061, JOAN Q. 13 sept. 1999, p. 5367).

Le taux du prélèvement est en principe de 7,5 %. Toutefois ce taux a été porté à 50 % à compter du 1er mars 2010, puis à 75 % à
compter du 1er janvier 2013 si les produits bénéficient à des personnes qui ont leur domicile fiscal ou qui sont établies dans un État
ou territoire non coopératif au sens de l'article 238-0 A du Code général des impôts (CGI, art. 125-0 A, II bis, issu successivement
de l'article 22 de la loi de finances rectificative pour 2009, no 2009-1674 du 30 décembre 2009, JO 31 déc. ; puis de l'article 9 de la
loi de finances pour 2013, no 2012-1509 du 29 décembre 2012, JO 30 déc. ; Instr. 27 avr. 2012, BOI 14 A-5-12, no 53 ; BOI-
RPPM-RCM-30-10-20-50).
Lorsque l'option est exercée, celle-ci peut être totale ou partielle.
Dans le premier cas, et afin de permettre l'application de l'abattement de 4 600 euros ou de 9 200 euros aux produits ayant
supporté le prélèvement libératoire de 7,5 %, un mécanisme a été institué aux fins de restitution du prélèvement forfaitaire par voie
de crédit d'impôt. Ce crédit d'impôt est restitué dans la mesure où son montant excède celui de l'impôt dû.
EXEMPLE
Un contribuable marié, bénéficiant d'un abattement de 9 200 euros, procède à un rachat pour un montant total de 11 400 euros. Il
opte pour le prélèvement libératoire sur l'ensemble des produits perçus. Il bénéficiera d'un crédit d'impôt égal à 7,5 % de 9 200
euros, soit 690 euros.
Lorsqu'il estime y avoir un intérêt, le contribuable peut, à l'occasion d'un même rachat ou de rachats successifs, exercer une option
partielle pour le prélèvement libératoire de 7,5 %. L'option peut notamment être exercée pour la seule fraction des produits qui
excède 4 600 euros ou 9 200 euros, selon la situation de famille du contribuable.
Enfin, au titre des années 2008 à 2012, comme pour les contrats de durée inférieure à huit ans, quelle que soit l'option retenue
(assujettissement à l'impôt sur le revenu ou prélèvement libératoire), cette imposition doit être prise en compte pour l'application
éventuelle du dispositif dit de « bouclier fiscal », selon lequel "« les impôts directs payés par un contribuable ne peuvent être
supérieurs à 50 % de ses revenus »" (CGI, art. 1er et 1649-0 A ; Instr. 15 déc. 2006, BOI 13 A-1-06, no 207 ; sur le revenu de
référence, voir no 4005). Rappelons que le bouclier fiscal a été supprimé à effet du 1er janvier 2013 conformément à l'article 30, I,
de la première loi de finances rectificative pour 2011 (L. fin. rect. no 2011-900, 29 juill. 2011, JO 30 juill., voir no 4005).

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre

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6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 2 Régime des prestations > § 2.
Fiscalité des prestations en cas de vie et des rachats > A. ​ Versement d'un capital au terme ou rachat > 3º Régime
des produits imposables

3981 - Produits afférents aux primes versées après le 26 septembre 2017

Mis à jour 09/2022

L'article 28 de la loi no 2017-1837 de finances pour 2018 du 30 décembre 2017 (JO 31 déc.), commenté au BOI-RPPM-RCM-20-15,
a réformé le régime de taxation des revenus et gains du capital perçus par les personnes physiques. Conformément à l'article 125-0
A, II, 2 du Code général des impôts, les produits afférents aux primes versées à compter du 27 septembre 2017 qui sont perçus à
l'occasion du rachat ou du dénouement du contrat intervenant à compter du 1er janvier 2018 (les produits perçus avant cette date
même s'ils sont afférents à des primes versées à compter du 27 septembre 2017 (les produits perçus avant cette date même s'ils
sont afférents à des primes versées à compter du 27 septembre 2017 demeurent régis par le dispositif applicable aux primes
antérieures au 27 septembre, sur ce dispositif, voir no 3978) sont imposables selon les modalités suivantes :

​ lors de l'année de leur versement, les produits sont soumis à un prélèvement forfaitaire non libératoire de
l'impôt sur le revenu (PFNL). Le PFNL est au taux de 12,8 % si le contrat a moins de 8 ans et de 7,5 % si le
contrat a plus de 8 ans. À noter que les personnes dont le revenu fiscal de référence est inférieur à 25 000
€ pour une personne seule et 50 000 € pour un couple soumis à imposition commune peuvent demander à
être dispensées du PFNL. Cette demande doit être formulée au plus tard lors de l'encaissement des revenus
;
​ lors de l'année suivante, les produits sont repris dans la déclaration de revenus et imposés au prélèvement
forfaitaire unique (PFU) ou, sur option, au barème progressif, la somme précomptée lors du versement
s'imputant sur l'impôt ainsi calculé.

En cas d'application du PFU :

​ si le contrat a moins de 8 ans : le taux du PFU étant, comme le PFNL, de 12,8 %, et le PFNL s'imputant sur
le PFU, aucun prélèvement supplémentaire ni aucun remboursement ne sont à effectuer ;
​ si le contrat a plus de 8 ans : les abattements de 4 600 € ou 9 200 € sont applicables. À noter qu'ils
doivent s'appliquer en priorité aux produits attachés aux primes versées avant le 27 septembre 2017, puis
aux produits attachés à compter de cette date imposables au taux de 7,5 % et enfin à ceux imposables au
taux de 12,8 %.

Une fois les abattements appliqués, les produits vont être soumis au PFU dont le taux varie en fonction du montant des primes
versées par le souscripteur sur l'ensemble de ses bons et contrats d'assurance vie ou de capitalisation :

​ si ce montant est inférieur à 150 000 €, le PFU est au taux de 7,5 % ;


​ si ce montant est supérieur à 150 000 €, le PFU est au taux de 7,5 % sur la fraction des produits
correspondant aux primes jusqu'à 150 000 € et 12,8 % au-delà. Le prorata est déterminé par application du
quotient suivant : 150 000 € réduit du montant des primes versées antérieurement au 27 septembre 2017
net de remboursements/montant des primes versées depuis le 27 septembre 2017 net de remboursements.

EXEMPLE

1) M. A a versé 140 000 € en février 2017 et 20 000 € en novembre 2017. En cas de rachat, les produits issus de son 1er
versement seront taxés à 7,5 %. Ceux qui proviennent de son 2nd versement seront imposés selon deux taux : 10 000 € à 7,5 %,
10 000 € à 12,8 % (10 000 éligibles à 7,5 % selon la formule : (150 000-140 000)/20 000 = 0,5 ; 20 000x0,5 = 10 000) ;
2) M. B a versé 200 000 € en novembre 2017. En cas de rachat, 75 % de ses gains seront taxés à 7,5 % et 25 % à 12,8 %
(150.000/200.000 = 0,75 ; 200 000x0,75 = 150 000 € éligibles à 7,5 %) ;
3) M. C a versé 300 000 € en janvier 2017. En cas de rachat, ses gains seront tous imposés à 7,5 % car le versement a eu lieu
avant le 27 septembre 2017.
En cas d'option pour le barème progressif :
Sur option expresse et irrévocable, après application des abattements de 4 600 ou 9 200 €, dans le cas où la durée du contrat est
supérieure à 8 ans, le contribuable peut choisir d'imposer les produits selon le barème progressif de l'impôt sur le revenu. Cette
option est globale et concerne l'ensemble des revenus et plus-values de l'année. Elle est exercée chaque année lors du dépôt de la
déclaration de revenus et au plus tard avant la date limite de déclaration. Le PFNL précompté par l'assureur lors du versement des
produits s'imputera alors évidemment sur l'impôt ainsi calculé.

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Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 2 Régime des prestations > § 2.
Fiscalité des prestations en cas de vie et des rachats > A. ​ Versement d'un capital au terme ou rachat > 3º Régime
des produits imposables

3982 - Appréciation de la durée des contrats


Mis à jour 09/2022

Aux termes de l'article 125-0 A, II, du Code général des impôts, "« la durée des contrats s'entend pour les contrats à prime unique et
les contrats comportant le versement de primes périodiques régulièrement échelonnées, de la durée effective du contrat et, dans les
autres cas, de la durée moyenne pondérée. La disposition relative à la durée moyenne pondérée n'est pas applicable aux contrats
conclus à compter du 1er janvier 1990 »".
La durée effective s'entend du délai écoulé entre la date du premier versement et la date du règlement des prestations et ce, quel
que soit le rythme des versements effectués par l'épargnant.

La durée moyenne pondérée, applicable aux contrats souscrits entre le 1er janvier 1983 et le 31 décembre 1989 (BOI-RPPM-RCM-
20-10-20-50, no 190) résulte de l'application d'une formule particulièrement complexe, publiée par l'Administration (BOI-RPPM-RCM-
30-10-20-20, no 90). Cette formule est la suivante :

Avec :
M : nombre de mois écoulés entre le versement de la première prime et le dénouement ou le rachat du contrat (durée effective) ;
N : nombre de mois écoulés entre le versement de la dernière prime et le dénouement ou le rachat du contrat ;
V1, V2, etc. : montant du versement de la première prime, de la deuxième prime ;

m1, m2 : nombre de mois pendant lesquels a été placée la première prime, la deuxième prime ;
ΣV : total des primes versées.
Selon l'administration, lorsque la durée moyenne pondérée calculée selon la formule précédente est supérieure à la durée effective du
contrat, seule la durée effective doit être retenue (BOI-RPPM-RCM-30-10-20-20, no 100).
L'Administration considère encore que le transfert d'un contrat souscrit auprès d'un assureur vers un autre assureur entraîne
nécessairement une novation et fait courir en conséquence un nouveau délai (en ce sens, Rép. min. à QE no 26802, JOAN Q. 18 oct.
1999, p. 6031).

Sur le régime des contrats en euros transformés en contrats multisupports en application de l'article 1er de la loi no 2005-842 du 26
juillet 2005, JO 27 juill., dit Amendement Fourgous, voir no s 4007 et s.

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6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 2 Régime des prestations > § 2.
Fiscalité des prestations en cas de vie et des rachats > A. ​ Versement d'un capital au terme ou rachat > 4º
Contrats souscrits hors de France

3983 - Modalités d’imposition des produits

Mis à jour 09/2022

Jusqu'au 1er janvier 2005, l'option pour le prélèvement forfaitaire libératoire n'était possible que si l'assureur avait en France son
siège social ou, à défaut, y exploitait un établissement autonome. Ainsi, étaient notamment exclus du dispositif du prélèvement
libératoire les produits afférents aux contrats souscrits à l'étranger sous le régime de la libre prestation de services (sur ce point, v.
Rép. min. à QE no 27755, JOAN Q. 28 févr. 2000, p. 1291). La Cour de justice des Communautés européennes a condamné cette
restriction, considérant qu'elle constituait une entrave à la libre circulation des capitaux et à la libre prestation de services (CJCE, 4
mars 2004, aff. C-334/02, Commission c/ France, JOUE 17 mars 2004, no C 94). La loi de finances rectificative pour 2004 (L. fin.
rect. no 2004-1485, 30 déc. 2004, JO 31 déc., art. 40) a tiré les conséquences de cette décision de sorte que les revenus de source
étrangère sont désormais soumis au régime suivant.
D'une part, s'agissant du principe de l'assujettissement à l'impôt sur le revenu, sont maintenant expressément visés, parmi les
revenus de source étrangère imposables à l'impôt sur le revenu, les produits attachés aux bons ou contrats de capitalisation et

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d'assurance vie souscrits auprès d'entreprises d'assurance établies hors de France, lors du dénouement du contrat et les gains de
cessions de ces mêmes placements (CGI, art. 120, 6o ). Pour déterminer l'assiette imposable, il est précisé que les produits "« sont
constitués par la différence entre les sommes brutes remboursées au bénéficiaire et le montant des primes versées augmenté, le cas
échéant, du prix d'acquisition du bon ou contrat »". Le bénéfice des abattements annuels de 4 600 euros pour une personne seule et
9 200 euros pour un couple, tels que prévus par l'article 125-0 A du Code général des impôts, est étendu, dans les mêmes
conditions que celles applicables aux produits de source française, aux produits attachés à des bons ou contrats de source
européenne (CGI, art. 122 ; sur les conséquences du Brexit : BOI-INT-DG-15-10, § 190 et s.). Cet abattement est un abattement
unique, qui vaut pour l'ensemble des produits des contrats de source française et de source étrangère imposables.
D'autre part, il est désormais prévu que tout résident fiscal français, personne physique, peut opter pour le prélèvement forfaitaire
libératoire s'il bénéficie de produits ou gains de cessions de bons ou contrats de capitalisation et d'assurance vie souscrits auprès
d'entreprises d'assurances établies hors de France, dans un État membre de la Communauté européenne, ou dans un État non
membre de la Communauté européenne partie à l'accord sur l'Espace économique européen, ayant conclu avec la France une
convention fiscale qui contient une clause d'assistance administrative en vue de lutter contre la fraude ou l'évasion fiscale (CGI, art.
125 D). En cas d'option, les taux d'imposition sont ceux de l'article 125-0 A du Code général des impôts. L'option, irrévocable,
s'exerce par le dépôt d'une déclaration et le paiement du prélèvement correspondant, soit par l'établissement payeur étranger
agissant mandaté à cet effet, soit par le contribuable lui-même.
L'ensemble de ces nouvelles dispositions s'applique aux revenus et produits perçus ou inscrits en compte et aux cessions réalisées à
compter du 1er janvier 2005. Toutefois, l'option pour le prélèvement forfaitaire libératoire concernant des produits ou revenus perçus
ou inscrits en compte entre le 1er janvier 2005 et le 30 septembre 2005 inclus (ou des gains de cession) et le paiement
correspondant ont fait l'objet d'un report au 15 octobre 2005 (Instr. 28 juill. 2005, BOI 5 I-1-05, no 130).

L'ensemble de ce dispositif a fait l'objet de commentaires de la part de l'Administration fiscale (Instr. 16 oct. 2006, BOI 5 I-9-06, no
167 ; BOI-RPPM-RCM-20-10-20-50, no 370 et s.) qui a fourni un exemple d'application : un contribuable français célibataire a
souscrit il y a plus de huit ans deux contrats d'assurance-vie, l'un auprès d'une société d'assurance française et l'autre auprès d'une
société d'assurance belge, sur lesquels les primes ont toutes été versées avant le 27 septembre 2017.
EXEMPLE
Il dénoue ces deux contrats en année N et perçoit :

​ 4 000 € de produits au titre du contrat souscrit en France, imposés au barème progressif de l'impôt sur le
revenu, à défaut d'option pour le PFL ;
​ 3 000 € de produits au titre du contrat souscrit en Belgique, imposés sur option au prélèvement forfaitaire
libératoire au taux de 7,5 % [souscription d'une déclaration afférente au prélèvement libératoire sur les
produits de placements à revenu fixe et assimilé de source européenne no 2778-SD (CERFA no 12567)],
disponible sur le site www.impots.gouv.fr.

Le contribuable bénéficie, au titre de l'année N, d'un abattement annuel de 4 600 € sur ces produits. Cet abattement est utilisé à
hauteur de 4 000 € pour les produits imposables suivant le barème progressif de l'impôt sur le revenu en France.
Le reliquat d'abattement non utilisé, soit 600 €, s'applique au montant des produits qui ont supporté le PFL et il donne donc droit à un
crédit d'impôt de 45 € (600 € x 7,5 %), qui s'impute sur l'impôt sur le revenu dû en France au titre de l'année N. Le solde le cas
échéant non imputé est restitué au contribuable.

Sur l'obligation, à la charge des souscripteurs, de déclarer les contrats souscrits hors de France : voir no 3961.

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6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 2 Régime des prestations > § 2.
Fiscalité des prestations en cas de vie et des rachats > B. ​ Service d'une rente viagère

3984 - Régime général


Mis à jour 09/2022

Les rentes viagères sont définies comme "« l'allocation périodique qu'une personne, appelée débirentier, verse en exécution d'un
engagement contractuel à une autre personne, appelée crédirentier, à partir d'une certaine date et jusqu'au décès de cette dernière
»" (Chabannes J.-A. et Eymard-Gauclin N., Le manuel de l'assurance vie, éd. L'Argus, Les fondamentaux, 3e éd., 2004). Le décès du
crédirentier constitue donc le terme du versement des prestations de l'assureur.
Toutefois, l'Administration est parfois amenée à faire application du régime fiscal des rentes viagères à des prestations dont la durée
de versement n'est pas liée au décès de crédirentier. Tel peut notamment être le cas dans l'hypothèse d'un fractionnement du
paiement d'un capital ou encore de versement régulier de prestations résultant des arrivées à terme successives d'une série de
contrats de capitaux différés. L'Administration considère en effet que ces sommes doivent être soumises à ce régime si, eu égard à

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l'âge du bénéficiaire et à la durée prévue des règlements, ceux-ci interviennent en réalité jusqu'au décès de l'intéressé.
Conformément aux dispositions de l'article 158-6 du Code général des impôts, les rentes viagères doivent être assujetties à l'impôt
sur le revenu dans les mêmes conditions que les revenus des créances, dépôts, cautionnements et comptes courants. Toutefois,
elles ne peuvent faire l'objet de l'option pour le prélèvement libératoire prévu à l'article 125-0 A du Code général des impôts (BOI-
RSA-PENS-30-20, no 100 ; voir no 3977), cette possibilité étant limitativement réservée aux intérêts et produits des fonds d'État,
obligations, titres participatifs, bons et autres titres de créances, dépôts, cautionnements et comptes courants. Ainsi, le montant de
l'imposition est-il déterminé en faisant application du taux marginal d'imposition du crédirentier, majoré des prélèvements sociaux (sur
ces prélèvements, voir no s 3968 et s.).
Le montant à soumettre à l'impôt et aux prélèvements sociaux est toutefois inférieur à celui correspondant aux sommes réellement
perçues par le crédirentier.
En effet, aux termes de l'article 158-6 du Code général des impôts, les rentes viagères ne sont imposables que sur une fraction de
leur montant. Le législateur a ainsi souhaité exonérer de l'impôt la partie de la rente correspondant au remboursement du capital
investi, pour n'y soumettre que la seule fraction correspondant aux intérêts. Cette fraction, déterminée d'après l'âge du crédirentier
lors de l'entrée en jouissance de la rente, est fixée à 70 % si l'intéressé est âgé de moins de cinquante ans, 50 % s'il est âgé de
cinquante à cinquante-neuf ans, 40 % s'il est âgé de soixante à soixante-neuf ans, 30 % s'il est âgé de plus de soixante-neuf ans (v.
toutefois : « Assurance-vie : la rente viagère victime d'une ponction fiscale injustifiée », Corfias T., RGDA 2019, p. 6).
L'application de ce régime suppose de déterminer, d'une part, la date d'entrée en jouissance de la rente et, d'autre part, l'âge du
crédirentier.
La date d'entrée en jouissance d'une rente viagère à titre onéreux est déterminée différemment selon qu'il s'agit d'une rente à
jouissance immédiate ou différée (note 26 avr. 1963, BOCD 1963-II-2312, no 9 ; BOI-RSA-PENS-30-20).
Si la rente est à jouissance immédiate, cette date est celle de la remise des fonds par le souscripteur.
Si la rente est à jouissance différée, cette date est celle de l'entrée en jouissance effective de la rente. Celle-ci peut d'ailleurs être
différente de celle fixée contractuellement à l'origine, le règlement des arrérages étant le plus souvent dépendant de
l'accomplissement de certaines formalités par le bénéficiaire.
La détermination de l'âge du crédirentier n'apparaît pas, a priori, susceptible de soulever des discussions. Toutefois, compte tenu des
tranches d'âge prévues par l'article 158-6 du Code général des impôts, la question s'est posée de savoir si une personne âgée de
soixante-neuf ans révolus peut prétendre à l'abattement de 70 %. La jurisprudence a répondu par la négative, considérant que le
taux de 30 % ne devait être appliqué que dans la mesure où le crédirentier avait effectivement fêté son soixante-dixième
anniversaire (CE, 19 janv. 1996, no 130.377, Rec. CE 1996, p. 837, RJF 3/96, no 299, DF 1996, p. 272 ; BOI-RSA-PENS-30-20, no
50).
L'âge à prendre en compte est celui du crédirentier au moment de l'entrée en jouissance de la rente.
En présence de plusieurs crédirentiers – hypothèse où la rente est établie sur la tête de deux ou plusieurs personnes qui perçoivent
simultanément une fraction de la rente –, il y a lieu de retenir l'âge de chacun lors de l'entrée en jouissance de la quote-part lui
revenant.
En cas de rente réversible, c'est-à-dire en cas de rente destinée à être perçue successivement par plusieurs personnes, le décès d'un
crédirentier entraînant l'entrée en jouissance d'un autre, c'est l'âge du crédirentier présent au moment de l'entrée en jouissance de la
rente qui lui échoit qui est à prendre en considération.
Dans l'hypothèse spécifique de rentes viagères constituées au profit de conjoints, avec réversibilité sur la tête du survivant,
l'Administration a préconisé dès 1963 de prendre en compte, tant durant la vie des époux qu'après le décès de l'un deux, l'âge
qu'avait atteint le plus âgé lors de l'entrée en jouissance de la rente réversible (note 26 avr. 1963, BOCD 1963-II-2312, no 9).

Bien que le Conseil d'État se soit prononcé en sens contraire (CE, 15 mai 1974, no 88.924, Rec. CE 1974, p. 313), considérant que,
dans ce cas, il devait être retenu l'âge du plus jeune des crédirentiers, l'Administration a confirmé sa solution de 1963, dès lors que
celle-ci est plus favorable au contribuable (note du 24 mars 1975, BOI 5 F-13-75 ; BOI-RSA-PENS-30-20, no 70).

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6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 2 Régime des prestations > § 2.
Fiscalité des prestations en cas de vie et des rachats > B. ​ Service d'une rente viagère

3985 - Rentes versées à la suite du dénouement d’un PEA


Mis à jour 09/2022

Qu'il s'agisse d'un PEA dit « classique » ou d'un PEA-PME tel que créé, à effet du 1er janvier 2014, par l'article 70 de la loi de finances
pour 2014 no 2013-1278 du 29 décembre 2013 (JO 30 déc.), lorsque le plan se dénoue après cinq ans (délai fixé à huit ans
antérieurement au 24 mai 2019, date d'entrée en vigueur de l'article 92, II, 2º de la loi no 2019-486 du 22 mai 2019, dite « loi

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PACTE », JO 23 mai) par le versement d'une rente viagère, celle-ci est exonérée d'impôt sur le revenu conformément à l'article 157,
5 o ter, du Code général des impôts. L'Administration fiscale a précisé que, lorsque le bénéficiaire de la rente décède et qu'une rente de
réversion est servie au conjoint survivant, le bénéfice de l'exonération est étendu à ce dernier (BOI-RPPM-RCM-40-50-40, no 40).
Toutefois, les produits éligibles au PEA (actions et titres assimilés ou parts d'OPCVM, contrats de capitalisation) ne pouvant se
dénouer directement par le versement d'une rente viagère, laquelle ne peut être servie que par une société d'assurance dans le cadre
d'un contrat d'assurance sur la vie, la Direction de la législation fiscale a, par lettre no 2000/008075 du 17 avril 2000, apporté les
précisions suivantes :
« Si le plan est ouvert auprès d'un organisme autre qu'une entreprise d'assurance (PEA bancaire), son dénouement en rente viagère
implique nécessairement son transfert préalable sur un plan ouvert auprès d'une compagnie d'assurance (PEA assurance). Ce
transfert n'est pas considéré comme une clôture pour autant qu'il s'effectue dans le respect des conditions prévues à l'article 9 du
décret no 92-797 du 17 août 1992, sous réserve des précisions complémentaires suivantes.
Le transfert est opéré par virement de compte à compte et doit porter exclusivement sur des liquidités. De ce fait, il implique la
cession préalable dans le plan des titres figurant sur le compte-titres.
Le titulaire du plan a alors la faculté de souscrire auprès de l'entreprise d'assurance :
​ soit un contrat de rente viagère immédiate si le PEA est ouvert depuis plus de huit ans (désormais cinq ans) ;

​ soit, dans le cas contraire, un contrat de capitalisation remplissant les conditions mentionnées au no 18 de l'instruction du 3 mars
1993 publiée au Bulletin officiel des impôts sous la référence 5 I-1-93. Ce contrat de capitalisation, qui constitue à compter du
transfert l'emploi des sommes versées sur le plan au sens de l'article 2 de la loi du 16 juillet 1992 précitée, doit être un nouveau
contrat, n'ayant par conséquent donné lieu à aucun versement de prime avant le transfert. Les sommes transférées sont employées
immédiatement et intégralement au paiement de la première prime. Ce remploi immédiat et intégral s'appliquera également aux
avoirs fiscaux et crédits d'impôt remboursés par l'État à l'ancien gestionnaire postérieurement au transfert. Dans cette dernière
situation, le titulaire du plan peut au dénouement du contrat de capitalisation souscrire un contrat de rente viagère immédiate auprès
de la même entreprise d'assurance ».
Dès lors que l'entrée en vigueur du contrat de rente viagère immédiate intervient après l'expiration de la cinquième année,
décomptée à partir de la date d'ouverture du plan initial, l'exonération d'impôt sur le revenu de cette rente est acquise (mais les
prélèvements sociaux sont applicables).

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6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 2 Régime des prestations > § 3. Règles
applicables en matière de droits de succession

3986 - Contrat dénoué par le décès de l'assuré

Mis à jour 09/2022

Le régime fiscal des sommes payées par l'assureur à la suite du décès de l'assuré varie selon qu'il existe ou non un bénéficiaire
déterminé.

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6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 2 Régime des prestations > § 3. Règles
applicables en matière de droits de succession > A. ​ Absence de bénéficiaire déterminé

3987 - Principe d’assujettissement aux droits de mutation

Mis à jour 09/2022

Conformément à l'article L. 132-11 du Code des assurances, en l'absence de bénéficiaire déterminé, les sommes dues à raison du
décès de l'assuré doivent être versées au contractant ou à sa succession et être en conséquence soumises aux droits de mutation
dans les conditions de droit commun. Dans cette hypothèse, le souscripteur est en effet réputé avoir stipulé pour lui-même ou pour
ses héritiers.
Il en va de même si, nonobstant l'existence d'un bénéficiaire déterminé, le décès intervient alors que la clause désignant ce
bénéficiaire a fait l'objet d'une suspension aux termes d'un avenant de nantissement du contrat (Cass. 2e civ., 9 févr. 2012, no 11-
12.109, RGDA 2012, p. 759, note Mayaux L. ; BOI-ENR-DMTG-10-10-10-20, no 50 ; BOI-ENR-DMTG-10-10-20-20, no 35).
D'un point de vue fiscal, les prestations faisant partie intégrante de la succession de l'assuré, elles sont assujetties à l'impôt dans les
mêmes conditions que les autres éléments de la succession. À ce titre, les prestations font partie de l'assiette du forfait mobilier de 5

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% (Rép. min. à QE no 19399, JOAN Q. 19 août 2008, p. 7145).
Les droits de succession devant ainsi être déterminés non pas de manière spéciale et séparée en fonction des seules prestations
exigibles au titre du contrat mais en fonction de l'ensemble des biens provenant du défunt, il convient de procéder globalement, tant
pour la détermination de l'assiette de l'impôt que pour l'application du taux d'imposition correspondant. On ajoutera en conséquence
le capital garanti aux autres biens de la succession, l'assiette effectivement imposable et les droits exigibles étant ensuite déterminés
selon les règles de droit commun.

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6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 2 Régime des prestations > § 3. Règles
applicables en matière de droits de succession > B. ​ Présence d'un bénéficiaire déterminé

3988 - Principe d’exonération – Limites


Mis à jour 09/2022

Conformément à l'article L. 132-12 du Code des assurances : "« Le capital ou la rente stipulés payables lors du décès de l'assuré à
un bénéficiaire déterminé ou à ses héritiers ne font pas partie de la succession de l'assuré »".

En application de ces dispositions, sitôt que le bénéficiaire est déterminé ou déterminable (voir no 3796), les sommes versées à la
suite du décès de l'assuré échappent en principe aux droits de succession (mais sont assujetties sous certaines conditions au
prélèvement spécial prévu par l'article 990 I du Code général des impôts : voir no s 3992 et s.). Cette règle ne connaît normalement
d'exception que dans l'hypothèse où des cotisations ont été versées alors que l'assuré était âgé de plus de soixante-dix ans. Le
principe d'exonération peut par ailleurs être remis en cause lorsque l'opération révèle une donation indirecte ou encore lorsqu'elle est
constitutive d'un abus de droit.

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6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 2 Régime des prestations > § 3. Règles
applicables en matière de droits de succession > B. ​ Présence d'un bénéficiaire déterminé

3989 - Qualification de l’opération en donation indirecte


Mis à jour 09/2022

Nonobstant le principe d'exonération successorale posé par l'article L. 132-12 du Code des assurances, l'Administration fiscale
considère qu'elle "« est fondée à apporter la preuve qu'un contrat d'assurance recouvre, dans certaines conditions, une donation
indirecte qui doit être assujettie aux droits de mutation à titre gratuit. Tel peut être le cas lorsqu'un contrat est souscrit par une
personne (...) en adhésion conjointe avec un ou plusieurs autres souscripteurs dans la mesure où ceux-ci bénéficient directement ou
indirectement des sommes investies »" (Rép. min. à QE no 5703, JOAN Q. 20 déc. 1993, p. 4608, JCP N 1994, prat., p. 285, lettre
du SLF, Journal des finances, 31 juill. 1993 ; propos de Monsieur Taly, directeur du SLF, v. Assurance vie : les adhésions conjointes
dans le collimateur du fisc, Investir hebdo, 6 juin 1994, p. 7 ; Aulagnier J., Souscriptions conjointes et donation indirecte, Argus, 2
juill. 2010, no 7176, p. 44). Selon la jurisprudence, cette dernière circonstance est toutefois insuffisante à caractériser à elle seule
une donation, laquelle suppose, conformément à l'article 894 du Code civil, un dépouillement actuel et irrévocable de la chose donnée
en faveur du donataire qui l'accepte (à rapprocher des solutions rendues en matière civile et sociale : voir no 3789). En cas de
cosouscription d'un contrat d'assurance vie rachetable, la prime versée par l'un des cosouscripteurs ne constitue pas une donation
indirecte dès lors que ce cosouscripteur dispose toujours de la faculté de rachat (Cass. com., 28 juin 2005, no 03-18.397, Dr. fisc.
2005, no 42, JCP N 2005, no 1493, note Faucher D., RJF 11/05, no 1315, Defrénois 2006, art. 38326, note Douet F., RGDA 2006,
p. 161, note Douet F. ; dans le même sens, CA Paris, 1re ch., sect. B, 21 déc. 2007, no 05-24.815, RGDA 2008, p. 1052, note
Douet F. ; pour des exemples ayant retenu la donation, Cass. com., 1er déc. 1998, no 96-16.010 ; Instr. 9 févr. 2000, BOI 7 G-3-
00, no 28 ; BOI-ENR-DMTG-20-10-10, no 100 : espèce dans laquelle une personne âgée de quatre-vingt-neuf ans a souscrit un
contrat et payé les primes sans avoir la qualité d'assuré. La Cour considère que l'Administration fiscale est fondée à qualifier la
convention de donation indirecte au profit des neveux du souscripteur ; dans le même sens, pour une espèce dans laquelle le
souscripteur était également assuré, CA Dijon, ch. civ., sect. A, 20 mai 2003, RGDA 2004, p. 251, note Douet F. ; Cass. ch. mixte,
21 déc. 2007, no 06-12.769, Bull. civ. ch. mixte, no 13, RGDA 2008, p. 210, note Bigot J., Resp. civ. et assur. 2008, étude 5, comm.
Pierre Ph. et Gentilhomme R., D. 2008, p. 1314, note Douet F., JCP G 2008, II, no 10029, note Mayaux L., RTD civ. 2008, p. 137,
obs. Grimaldi M. : espèce dans laquelle l'importance des primes versées, qui représentaient 82 % du patrimoine du souscripteur, et le
mauvais état de santé de ce dernier qui se savait atteint d'un cancer révèlent son intention de se dépouiller de manière irrévocable ;
Cass. com., 26 oct. 2010, no 09-70.927 ; Douet F., Qualification d'un contrat d'assurance-vie en donation indirecte, Defrénois 2011,

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art. 40051, RGDA 2011, p. 890, note Douet F., espèce dans laquelle le souscripteur, atteint d'un cancer depuis 1997 et ayant cessé
son activité professionnelle pour ce motif en février 1998, souscrit trois contrats en mars 1998 et décède en décembre 1998).

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 2 Régime des prestations > § 3. Règles
applicables en matière de droits de succession > B. ​ Présence d'un bénéficiaire déterminé

3990 - Répression des abus de droit

Mis à jour 09/2022

Lorsque l'Administration prétend, non plus seulement à une requalification du contrat en donation, mais lorsqu'elle met en exergue le
caractère fictif du contrat ou son but exclusivement fiscal, elle doit alors obligatoirement recourir à la procédure de répression des
abus de droit définie en ces termes par l'article L. 64 du Livre des procédures fiscales (CA Paris, 1re ch., sect. B, 6 févr. 2009, no
07/1999, RGDA 2009, p. 1303, note Douet F.) :
« Afin d'en restituer le véritable caractère, l'Administration est en droit d'écarter, comme ne lui étant pas opposables, les actes
constitutifs d'un abus de droit, soit que ces actes ont un caractère fictif, soit que, recherchant le bénéfice d'une application littérale
des textes ou de décisions à l'encontre des objectifs poursuivis par leurs auteurs, ils n'ont pu être inspirés par aucun autre motif que
celui d'éluder ou d'atténuer les charges fiscales que l'intéressé, si ces actes n'avaient pas été passés ou réalisés, aurait normalement
supportées eu égard à sa situation ou à ses activités réelles.
En cas de désaccord sur les rectifications notifiées sur le fondement du présent article, le litige est soumis, à la demande du
contribuable, à l'avis du comité de l'abus de droit fiscal. L'Administration peut également soumettre le litige à l'avis du comité.
Les avis rendus font l'objet d'un rapport annuel qui est rendu public ».
Il n'existe toutefois aucune relation mécanique entre l'importance du patrimoine affecté à l'assurance et la notion d'abus de droit. Les
pouvoirs publics ont en effet précisé qu'aucune règle générale ne pouvait être a priori posée, la mise en œuvre de la procédure
dépendant des circonstances de fait propres à chaque affaire (Rép. min. à QE no 23487, JOAN Q. 9 août 1999, p. 4837). Par
exemple, le caractère prévisible à bref délai du décès du souscripteur constitue un élément, parmi d'autres, de nature à permettre de
retenir l'abus de droit (CA Paris, 1re ch., sect. B, 19 sept. 2008, no 06/13320, a contrario, RGDA 2009, p. 929, note Douet F.). Dans
son Rapport annuel 1997, repris par l'Administration fiscale dans son instruction du 3 mars 1998 (Instr. 3 mars 1998, BOI 13 L-4-98,
no 1 3), le Comité consultatif pour la répression des abus de droit, désormais dénommé « comité de l'abus de droit fiscal » ,
considère que la procédure peut être mise en œuvre dans l'espèce singulière suivante :

Affaire no 97-16
Les faits
"« Mademoiselle S. H était à la fin de sa vie incapable majeure placée sous la tutelle de son frère Monsieur J. H. Celui-ci a souscrit, au
nom de sa sœur et à la veille de son décès, trois contrats d'assurance vie pour les montants respectifs de 300 000 francs, 230 000
francs et 400 000 francs (45 734,7 euros, 35 063,3 euros et 60 979,6 euros). Les bénéficiaires étaient les deux frères de
Mademoiselle H. Celle-ci étant décédée avant l'âge de soixante-dix ans, les dispositions de l'"article 757 B du Code général des
impôts" n'étaient pas applicables. Les sommes versées par chèques n'ont pas été déclarées dans l'actif successoral »".
Avis rendu
"« Le Comité a estimé que la souscription de Monsieur J. H, agissant comme représentant légal de sa sœur, Mademoiselle S. H, de
trois contrats d'assurance vie, le 24 août 1993, dont les bénéficiaires étaient lui-même et son frère Henri, n'avait pour but exclusif
que de réduire l'actif imposable de la succession à concurrence des primes versées et donc d'éluder le paiement des droits de
mutation par décès entre collatéraux. Il a retenu particulièrement les motifs suivants :"
"​ souscription des contrats à la veille du décès de Mademoiselle H qui était en réanimation depuis plusieurs jours à l'hôpital ;"
"​ absence d'aléa aux contrats souscrits qui ne rémunéraient pas une épargne longue ;"
"​ montant des primes représentant la quasi-totalité de l'avoir de l'intéressée ;"
"​ durée de quatorze ans et conditions financières d'un des contrats qui prévoyait un versement annuel de 300 000 francs (45 734,7
euros) alors que Mademoiselle H ne disposait plus des fonds pour assurer ces versements."
"En conséquence, le Comité a émis l'avis que l'Administration était fondée au cas particulier, à mettre en œuvre la procédure prévue
par" l'article L. 64 du Livre des procédures fiscales » (v. Duvaux P., L'assurance vie requalifiée en donation, Dr. & patr. 1998, no 61, p.
22).
En revanche, dans son Rapport annuel 1998 repris par l'Administration fiscale dans son instruction du 4 mars 1999 (Instr. 4 mars
1999, BOI 13 L-4-99), le Comité considère que la procédure de répression des abus de droit ne pouvait pas être mise en œuvre
dans l'espèce suivante :

Affaire no 98-17

Document Lamy Liaisons soumis au respect des Conditions Générales d’Utilisation et des Conditions Générales de Vente des produits et services Lamy Liaisons.

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Les faits
"« Le 8 janvier 1993, Monsieur B décède ; le jour même, Madame B émet un chèque de 345 000 francs (52 594,9 euros) tiré sur le
compte joint des époux pour compléter les versements déjà effectués sur un contrat d'assurance vie souscrit à son profit par son
mari »".
Avis rendu
« Le Comité a estimé que les éléments fournis par l'Administration ne permettaient pas d'établir, au cas particulier, que le chèque émis
par Madame B, le 8 janvier 1993, pour effectuer un versement complémentaire sur un contrat d'assurance vie souscrit
antérieurement à son profit par son mari, dont le décès le même jour n'était pas prévisible, avait pour but exclusif de réduire l'actif
net imposable de la succession et d'éluder à due concurrence les droits de mutation par décès.
En conséquence, le Comité a émis l'avis que l'Administration n'était pas fondée à mettre en œuvre la procédure prévue par l'article L.
64 du Livre des procédures fiscales ».
Dans son Rapport annuel pour 2001, repris par l'Administration fiscale dans son instruction du 22 février 2002 (Instr. 22 févr. 2002,
BOI 13 L-1-02, no 38), le Comité consultatif pour la répression des abus de droit a rendu son avis dans deux nouvelles espèces :

Affaire no 99-18
Les faits
"« Madame M est décédée le 19 novembre 1993 après une hospitalisation de plus de deux mois. Son seul héritier, Monsieur M, son
fils, a procédé entre le 12 novembre 1993 et le 16 novembre 1993 à dix cessions de placements financiers appartenant à sa mère
pour un total de 1 143 517 francs (7 500 980 euros) qui représentait 98 % du patrimoine financier de celle-ci. Le produit des ventes
a été affecté par Monsieur M à la souscription de trois contrats d'assurance vie »".
Avis rendu
« Le Comité a estimé que la souscription par Monsieur M de trois contrats d'assurance vie au bénéfice de sa mère, en 1993, n'avait
pour but exclusif que de soustraire la totalité des actifs imposables de la succession de celle-ci et donc d'éluder les droits de mutation
par décès.
Le Comité a retenu particulièrement les éléments suivants :
​ l'état de santé de Madame M qui est restée hospitalisée du 30 août 1993 jusqu'à la date de son décès le 19 novembre 1993 ;
​ la réalisation, à compter du 12 novembre 1993 et jusqu'au décès de Madame M, par Monsieur Gérard M, de 98 % du patrimoine
financier de sa mère pour le placer sur des contrats d'assurance vie dont il était le seul bénéficiaire en cas de décès de celle-ci ;
​ le court délai qui s'est écoulé entre la réalisation des actifs, le placement sur les contrats d'assurance vie et le décès prévisible de
Madame M ôtant tout caractère aléatoire aux contrats souscrits.
En conséquence, le Comité a émis l'avis que l'Administration était fondée à mettre en œuvre la procédure prévue par l'article L. 64 du
Livre des procédures fiscales ».

Affaire no 2001-9
Les faits
"« Mademoiselle S, célibataire sans enfant, souscrit le 12 mars 1988, un contrat d'assurance vie au profit de son frère. Après le
décès de ce dernier, le contrat est resté sans bénéficiaire jusqu'en mai 1995. Mademoiselle S placée sous curatelle renforcée de
Monsieur M désigne pour nouveaux bénéficiaires du contrat chacun pour moitié de ses cohéritiers, Madame M, sa cousine germaine,
mère de Monsieur M et Monsieur C son cousin germain. En six mois, de février à août 1995, il est procédé à la réalisation d'éléments
du patrimoine de Mademoiselle S dont les montants servent à alimenter le contrat d'assurance vie ouvert en 1988. Mademoiselle S
décède le 31 octobre 1995 »".
Avis rendu
« Le Comité a estimé que les éléments fournis par l'Administration ne permettaient pas d'établir, au cas particulier, que les versements
intervenus en 1995 par le curateur de Mademoiselle S dont le décès n'était alors pas prévisible, sur un contrat d'assurance vie ouvert
par celle-ci en 1988 et dont les bénéficiaires étaient la mère et l'oncle du curateur, avaient pour but exclusif de réduire l'actif
successoral de Mademoiselle S et d'éluder à due concurrence les droits de mutation par décès.
En conséquence, le Comité a émis l'avis que l'Administration n'était pas fondée à mettre en œuvre la procédure prévue par l'article L.
64 du Livre des procédures fiscales ».
Deux nouveaux cas ont été soumis au Comité consultatif en 2002, lesquels ont été publiés dans son Rapport annuel pour 2002 et
repris par l'Administration fiscale dans son instruction du 14 mai 2003 (Instr. 14 mai 2003, BOI 13 L-1-03, no 80).

Affaire no 2000-10
Les faits
« 1) Monsieur P a été hospitalisé du 14 au 30 août 1996. Il a souscrit le 13 septembre suivant un contrat d'assurance vie d'un
montant de 320 000 francs (48 784 euros) au profit de ses deux sœurs, ses seules héritières. Le 30 octobre, il a de nouveau été
hospitalisé et il est décédé le même jour.

Document Lamy Liaisons soumis au respect des Conditions Générales d’Utilisation et des Conditions Générales de Vente des produits et services Lamy Liaisons.

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2) Le Comité a estimé que la souscription par Monsieur P d'un contrat d'assurance vie, en 1996, au profit de ses deux sœurs, n'avait
pour but exclusif que de soustraire la plus grosse partie des actifs imposables de la succession de celui-ci et donc d'éluder les droits
de mutation pour décès.
Le Comité a retenu particulièrement les éléments suivants :
​ l'état de santé de Monsieur P ;
​ la réalisation de la plus grande partie de son patrimoine par Monsieur P pour le placer sur le contrat d'assurance vie ;
​ la participation active des sœurs de Monsieur P à l'opération. En effet, le jour même du décès de leur frère, dont elles connaissaient
le caractère prévisible, elles ont abondé le contrat d'assurance vie avec les liquidités restantes ;
​ enfin, le court délai qui a séparé la première hospitalisation, la souscription du contrat d'assurance vie et le décès qui ôte tout
caractère aléatoire au contrat souscrit.
En conséquence, le Comité a émis l'avis que l'Administration était fondée à mettre en œuvre la procédure prévue par l'article L. 64 du
Livre des procédures fiscales ».

Affaire no 2000-30
Les faits
« 1) Monsieur Marcel B qui était placé sous la curatelle de son frère, Monsieur René B, est décédé le 8 novembre 1996 à l'âge de
cinquante-cinq ans.
Monsieur René B a conclu le 30 mars 1995 un contrat d'assurance vie pour le compte de son frère. Les bénéficiaires désignés sont
les trois frères et la sœur de l'assuré dont le curateur de celui-ci. Un versement de 1,2 million de francs (182 939 euros) a été
effectué le 22 octobre 1996.
2) Le Comité a relevé particulièrement les éléments suivants :
​ l'antériorité de la souscription du contrat d'assurance vie par rapport au suicide du fermier de Monsieur Marcel B, suicide qui devrait
entraîner la vente de la ferme, principal bien immobilier de Monsieur Marcel B et le versement du prix de cette vente, soit 1,2 million
de francs (182 939 euros), sur le contrat d'assurance vie ;
​ le fait que, dans ces conditions, l'abondement du contrat d'assurance, le 22 octobre 1996, de la somme de 1,2 million de francs
(182 939 euros) n'apparaît pas prémédité ;
​ l'absence de caractère prévisible du décès de Monsieur Marcel B, tant lors de la souscription du contrat d'assurance vie qu'au
moment du versement de 1,2 million de francs (182 939 euros).
Le Comité en a conclu que les éléments fournis par l'Administration ne permettaient pas d'établir, au cas particulier, que le contrat
d'assurance vie ouvert en mars 1995 avait pour but exclusif de réduire l'actif successoral de Monsieur Marcel B et donc d'éluder à
due concurrence les droits de mutation par décès.
En conséquence, le Comité a émis l'avis que l'Administration n'était pas fondée à mettre en œuvre la procédure prévue par l'article L.
64 du Livre des procédures fiscales ».
Dans son Rapport annuel 2007 repris par l'Administration fiscale dans son instruction du 16 octobre 2007 (Instr. 16 oct. 2007, BOI
13 L-6-07), le Comité considère que la procédure de répression des abus de droit ne pouvait pas être mise en œuvre dans l'espèce
suivante :

Affaire no 2006-06
Les faits
« Monsieur A B a souscrit le 31 août 2001 auprès de SOCAPI un contrat d'assurance couvrant les risques vie (durée huit ans) et
décès en versant une prime unique de 23 324 euros, prime d'un montant inférieur au seuil de 30 500 euros prévu par l'article 757 B
du Code général des impôts.
Le bénéficiaire en cas de vie était l'assuré, et en cas de décès, Monsieur M B, son neveu.
Monsieur A B est décédé le 27 septembre 2001 à l'âge de quatre-vingt-onze ans laissant pour lui succéder Monsieur M B.
Par notification du 8 juillet 2005, le service a mis en œuvre à l'égard de Monsieur M B la procédure de répression des abus de droit
prévue par l'article L. 64 du Livre des procédures fiscales en estimant que la souscription le 31 août 2001 du contrat d'assurance vie
n'avait pas eu d'autre but que d'éluder les droits de mutation par décès sur la somme investie.
Le Comité relève qu'en dépit de l'état de santé du souscripteur, aucun élément du dossier ne permet d'établir que le décès de celui-ci
était prévisible lors de la conclusion du contrat litigieux.
Le Comité constate que le défaut d'aléa du contrat en cause n'a pas été établi.
En conséquence, le Comité émet l'avis que l'Administration n'était pas fondée à mettre en œuvre la procédure prévue par l'article L.
64 du Livre des procédures fiscales.
Nota : L'Administration s'est rangée à l'avis émis par le Comité ».
Dans son Rapport annuel pour 2019, le Comité de l'abus de droit fiscal a rendu son avis dans une nouvelle espèce intéressant
l'assiette de l'impôt sur la fortune (CGI, art. 885 F):

Document Lamy Liaisons soumis au respect des Conditions Générales d’Utilisation et des Conditions Générales de Vente des produits et services Lamy Liaisons.

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Affaire no 2019-29
Les faits
« Mme X, née le 30 juillet 1946, a souscrit, le 20 décembre 2012, auprès de la compagnie d'assurance A, par l'intermédiaire de la
banque B, les deux contrats suivants :
​ un contrat individuel d'assurance vie à capital variable, sans contre-assurance décès et sans valeur de rachat, dit contrat « L », pour
un montant de référence de 500 000 euros et une durée de huit ans et ayant donc pour terme le 20 décembre 2020…. ;
​ un contrat individuel d'assurance décès à capital variable sans valeur de rachat, dit « R », pour le même montant de référence de
500 000 euros et la même durée de huit ans, dont les bénéficiaires étaient son conjoint ou, à défaut, ses enfants, ou à défaut, ses
autres héritiers….
Le 20 décembre 2013, Mme X a souscrit, selon les mêmes modalités, deux contrats du même type, pour un montant de référence
de 1 500 000 euros, et une durée de huit ans et ayant donc pour terme le 20 décembre 2021….
Compte-tenu de leur caractère non rachetable, Mme X n'a pas porté sur ses déclarations d'impôt de solidarité sur la fortune la valeur
acquise par son, puis par ses contrats, « L » au 1er janvier des années 2013 à 2016.
A l'issue du contrôle sur pièces de ces déclarations, l'administration a considéré que la souscription, distincte mais simultanée, des
contrats d'assurance temporaire en cas de décès avait pour effet de garantir, pendant toute la durée des contrats d'assurance en cas
de vie sans contre assurance décès, un montant de capitaux identique à celui investi dans ces derniers contrats et devait s'analyser
au plan fiscal comme des contre-assurances. Elle en a conclu que la combinaison de ces deux types de contrats non rachetables
visait à contourner les dispositions de l'article 885 F du code général des impôts, dans le but exclusif d'éluder l'impôt de solidarité sur
la fortune dû sur la valeur acquise par les contrats « L ».
Avis rendu
Le Comité constate qu'au titre des deux années 2012 et 2013, Mme X a souscrit de façon simultanée un contrat d'assurance vie
sans contre-assurance décès et un contrat temporaire d'assurance décès et que les deux contrats souscrits chacune de ces deux
années, dont la numérotation formait au demeurant une suite continue, portaient à chaque fois sur la même durée et le même
montant de référence.
Le Comité relève qu'au terme des contrats d'assurance vie sans contre-assurance décès, Mme X aura droit, si elle est en vie, au
paiement du capital prévu par ces contrats et qu'en cas de décès avant l'échéance de ces contrats, les primes qu'elle a versées ne
peuvent être regardées comme ayant été définitivement perdues dans la mesure oû, par l'effet des contrats temporaires
d'assurance décès conclus concomitamment, l'assureur devra procéder au paiement aux bénéficiaires désignés par elle, dont, en
premier lieu, son conjoint, d'un capital dont le montant était en l'espèce au moins égal à celui des primes versées au titre des
contrats d'assurance vie sans contre-assurance décès.
Le Comité note que l'assureur déterminait d'ailleurs annuellement le montant de ses engagements, qui figurait, pour des montants
qu'il mentionnait, au titre des deux types de contrats, sur les bulletins récapitulatifs transmis au souscripteur.
Le Comité estime que, de ce fait, les sommes déposées par Mme X sur les contrats d'assurance vie sans contre-assurance décès ne
peuvent être regardées comme ayant été définitivement aliénées au profit de l'assureur dès leur versement de sorte qu'elles
conservaient pour l'assurée une valeur patrimoniale à raison de la créance détenue sur l'assureur alors même qu'en cas de décès le
versement de ces sommes était effectué aux bénéficiaires désignés par le souscripteur.
Le Comité déduit de l'ensemble des éléments ainsi portés à sa connaissance et en l'absence d'autre justification à la souscription
concomitante, tant en 2012 qu'en 2013, d'un contrat d'assurance vie sans contre-assurance décès et d'un contrat temporaire
d'assurance décès, tous deux non rachetables, que Mme X a recherché une application littérale des dispositions de l'article 885 F du
code général des impôts alors en vigueur, contraire à l'intention du législateur, dans le seul but d'éluder l'impôt de solidarité sur la
fortune dû au titre des fonds investis sur les contrats d'assurance vie, sans qu'ait d'incidence, à cet égard, sur la situation de Mme X,
la circonstance que les obligations prudentielles et les modalités de gestion des fonds par l'assureur auraient été différentes en cas de
souscription d'un contrat unique d'assurance vie avec contre assurance décès.
Le Comité émet en conséquence l'avis que, dans les circonstances de l'espèce, l'administration était fondée à mettre en œuvre la
procédure de l'abus de droit fiscal prévue à l'article L. 64 du livre des procédures fiscales pour soumettre la valeur acquise par les
contrats « L » à l'impôt de solidarité sur la fortune.
Enfin, le Comité estime que Mme X doit être regardée comme ayant été la principale bénéficiaire des actes constitutifs d'abus de droit
au sens du b) de l'article 1729 du code général des impôts. Il émet donc l'avis que l'administration est fondée à appliquer la
majoration de 80 % prévue par ces dispositions ».
Il convient enfin de préciser que, selon la Cour de cassation, l'Administration fiscale peut mettre en œuvre la procédure de répression
des abus de droit si elle en estime les conditions réunies "« sans pour autant appliquer au contribuable la majoration de 80 % prévue
par" l'article 1729-3 du Code général des impôts", dès lors qu'il n'était pas partie à l'acte litigieux »" (Cass. com., 6 nov. 2007, no
05-21.527, Bull. civ. IV, no 235, RGDA 2008, p. 505, note Douet F., rendu à propos de l'affaire no 97-16 précitée). À noter que,
conformément à l'article 35 de la loi no 2008-1443 du 30 décembre 2008 (JO 31 déc.), portant loi de finances rectificative pour
l'année 2008, si la majoration demeure en principe toujours fixée à 80 %, il est désormais prévu qu'elle est ramenée à 40 % lorsqu'il
n'est pas établi que le contribuable a eu l'initiative principale du ou des actes constitutifs de l'abus de droit ou en a été le principal
bénéficiaire (CGI, art. 1729).

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Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 2 Régime des prestations > § 3. Règles
applicables en matière de droits de succession > B. ​ Présence d'un bénéficiaire déterminé

3991 - Assuré de plus de soixante-dix ans


Mis à jour 09/2022

Dès 1980, le législateur se préoccupa de prévenir les abus qu'étaient susceptibles de générer les dispositions de l'article L. 132-12 du
Code des assurances.
Certaines personnes âgées pouvaient en effet être tentées d'utiliser ce dispositif aux seules fins de transmettre une partie de leur
patrimoine en franchise totale de droits de succession.
Aux termes de l'article 68 de la loi de finances pour 1980 furent donc soumises aux droits de mutation les sommes versées à la suite
du décès de l'assuré, au titre de contrats présentant simultanément les deux caractéristiques suivantes (L. fin. 1980, no 80-30, 18
janv. 1980, JO 19 janv., art. 68) :

​ le contrat d'assurance décès a été souscrit après le soixante-sixième anniversaire de l'assuré ;


​ le montant total des primes payées pendant les quatre années qui ont suivi la conclusion du contrat
représente les 3/4 au moins du capital dû au jour du décès de l'assuré.

Dès lors que ces deux conditions étaient satisfaites, la fraction de capital supérieure à 100 000 francs (15 244,90 euros) était
soumise aux droits de succession.

Ce régime fut en vigueur jusqu'au 1er janvier 1992. Force fut en effet de constater que sa complexité n'avait d'égale que son
inefficacité.
En particulier, afin de sortir du champ d'application de l'impôt, nombre de contrats prévoyaient une clause de différé de paiement des
prestations permettant de satisfaire, au terme, à la règle dite « des 4/3 » (primes > 3/4 du capital = capital > 4/3 des primes).
L'Administration avait alors précisé que l'existence d'une telle clause était sans incidence sur les conditions d'application de l'article 757
B du Code général des impôts, les termes de comparaison devant être appréciés à la date du décès de l'assuré (Doc. adm. 7 G-213,
15 déc. 1991, no 28). Cette doctrine fut l'objet de confirmations de la part de la Cour de cassation (Cass. com., 12 mars 1996, no
94-15.937, commenté par l'Administration fiscale dans une note du 14 mai 1996, BOI 7 G-3-96 ; Cass. com., 7 janv. 1997, no 95-
11.687, Bull. civ. IV, no 7 : arrêt commenté par l'Administration fiscale dans deux notes du 2 février 1998, BOI 7 G-4-98 et BOI 13 L-
3-98 ; Cass. com., 10 juin 1997, no 95-17.153, Bull. civ. IV, no 179, commenté par l'Administration fiscale dans une note du 12
décembre 1997, BOI 7 G-9-97).
L'ancien dispositif était donc peu satisfaisant. Aussi le législateur décida-t-il de lui substituer un régime plus simple. Conformément au
nouvel article 757 B du Code général des impôts (L. fin. rect. no 91-1323, 30 déc. 1991, JO 31 déc., art. 26, I et 26, III), seules
sont désormais assujetties aux droits de succession, pour leur fraction qui excède 30 500 euros, les cotisations versées après le
soixante-dixième anniversaire de l'assuré.
Ces nouvelles dispositions ont purement et simplement remplacé les précédentes. Toutefois, n'ayant aucun effet rétroactif, elles
n'intéressent en principe que les contrats souscrits après le 20 novembre 1991 qui, seuls, sont normalement susceptibles d'entrer
dans leur champ d'application.

a) Contrats régis par le nouvel article 757 B du Code général des impôts

Le nouvel article 757 B du Code général des impôts est entré en vigueur le 2 janvier 1992. Il intéresse donc les seules successions
ouvertes à compter de cette date, les décès survenus antérieurement étant toujours régis par l'ancien dispositif.
S'agissant des décès intervenus après le 2 janvier 1992, il y a lieu de distinguer selon que le contrat a été souscrit avant ou après le
20 novembre 1991.
En effet, aux termes de l'article 26, III, de la loi de finances rectificative pour 1991, les nouvelles dispositions de l'article 757 B du
Code général des impôts « s'appliquent aux contrats souscrits à compter du 20 novembre 1991 » (L. fin. rect. no 91-1323, 30 déc.
1991, art. 26, III, précitée). Les prestations réglées au titre de contrats souscrits avant cette date sont donc en principe totalement
exonérées de droits de mutation, quel que soit l'âge de l'assuré au moment de la souscription du contrat ou du versement des
cotisations.
Dans un premier temps, l'Administration fiscale a pris soin de préciser que si des modifications étaient apportées après le 20
novembre 1991 à un contrat souscrit avant cette date, le régime fiscal des prestations serait fonction de l'importance de ces
modifications par rapport aux stipulations du contrat :
« ​ soit les nouvelles clauses ne modifient pas l'économie du contrat (changement de bénéficiaire, des modalités de versement du
capital ou de la rente...). Dans ce cas, les sommes versées par l'assureur ne sont pas assujetties aux droits de mutation à titre

Document Lamy Liaisons soumis au respect des Conditions Générales d’Utilisation et des Conditions Générales de Vente des produits et services Lamy Liaisons.

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gratuit ;
​ soit les nouvelles clauses modifient l'économie du contrat, tels que le versement de nouvelles primes non prévues dans le contrat
originel, la transformation d'un contrat à prime unique en un contrat à primes multiples ou à versements libres, le versement de
primes disproportionnées par rapport à celles payées avant le 20 novembre 1991. Dans cette hypothèse, le capital ou la rente
payable au décès de l'assuré entre dans le champ d'application du nouveau dispositif dès lors que les modifications essentielles
apportées au contrat originel, à compter du 20 novembre 1991, ne permettent plus de considérer qu'il s'agit d'un contrat souscrit
avant cette date »

(Instr. 29 mai 1992, BOI 7 G-4-92, no 107).


Cette doctrine a purement et simplement été rapportée à la suite d'une affaire soumise à la Cour de cassation, dans laquelle
l'Administration arguait du caractère disproportionné des primes et qui a donné lieu à des conclusions défavorables de l'avocat
général (Cass. com., 25 avr. 2001, no 98-15.611, Bull. civ. IV, no 74 : espèce dans laquelle, après dépôt des conclusions de l'avocat
général défavorables à l'Administration, cette dernière se désiste de son pourvoi).
Suivant l'instruction du 30 avril 2002, l'Administration a indiqué : "« Désormais, le seul versement de nouvelles primes non prévues
dans le contrat originel ou le versement de primes disproportionnées par rapport à celles payées avant le 20 novembre 1991 ne peut
plus être analysé comme une modification substantielle de l'économie du contrat de nature à supprimer l'antériorité du contrat pour
la détermination du régime fiscal des nouvelles primes versées »" (Instr. 30 avr. 2002, BOI 7 G-5-O2, no 80 ; BOI-ENR-DMTG-10-
10-20-20, no 110).

V. pour un exemple d'application : Cass. 2e civ., 25 juin 2009, no 08-18.991.

À noter que l'Administration a également précisé que la simple prorogation de la durée du contrat (Rép. min. à QE no 26186, JOAN Q.
20 nov. 1995, p. 4926) ou encore la tacite reconduction de celui-ci (Rescrit (ENR) no 2010/55, 14 sept. 2010) sont sans influence
sur le régime applicable (BOI-ENR-DMTG-10-10-20-20, no 100). Il en va de même (BOI-ENR-DMTG-10-10-20-20, no s 120 et s.) de
la réalisation du transfert d'un PEP « assurance » vers un autre PEP « assurance » sous réserve du respect des conditions prévues à
l'article 11 du décret no 90-116 du 5 février 1990 (voir no 4015), a fortiori du simple transfert d'un PEP « assurance monosupport »
vers un PEP « assurance multisupport », ou encore de la transformation d'un contrat en euros en un contrat multisupport dans le
cadre de l'amendement « Fourgous » (voir no s 4007 et s.).
La jurisprudence est venue préciser que l'adjonction d'un co-souscripteur à un contrat d'assurance-vie préexistant n'emporte pas
davantage novation du contrat, considérant que cette adjonction n'a pas pour effet de substituer un nouveau rapport d'obligation
mais simplement d'ajouter un rapport d'obligation complémentaire sans que l'existence de ce second rapport n'ait un quelconque
effet extinctif sur le premier (Cass. 1re civ., 19 mars 2015, no 13-28.776, Bull. civ. I, no 64, RGDA 2015, p. 267, note Douet F., Resp.
civ. et assur. 2015, comm. 188, note Huchet M.-O.). Selon l'administration fiscale, il s'agit toutefois d'une question de fait, qui doit
être appréciée en fonction notamment des stipulations du contrat en cause, de la volonté des parties, des dates des souscriptions et
de la situation et de l'espérance de vie de chacun des assurés lors de la cosouscription ainsi que de circonstances telles l'auteur des
versements et des éventuels rachats effectués par le nouvel assuré. Selon elle, la cosouscription est en effet par exemple
susceptible, lorsqu'elle conduit de manière prévisible à substituer à l'assuré un nouvel assuré unique, d'emporter un changement de
créancier de l'obligation pesant sur l'assureur. L'administration rappelle enfin que la souscription d'un contrat d'assurance vie est
susceptible de constituer une donation indirecte en présence d'éléments démontrant l'intention libérale du souscripteur (Rép. min. à
QE no 00260, JO Sénat Q. 30 mai 2019, p. 2221).
Quant aux contrats souscrits après le 20 novembre 1991, ils sont légalement régis par le nouveau dispositif, dès lors que le décès de
l'assuré est survenu après le 1er janvier 1992. Les cotisations versées après le soixante-dixième anniversaire de l'assuré au titre de
ces contrats, doivent donc être soumises aux droits de mutation, après application de l'abattement de 30 500 euros.
À noter enfin que les contrats en déshérence transférés à la Caisse des dépôts et consignations par application de l'article L. 132-27-
2 du Code des assurances (sur ce dispositif, voir no 3939) sont soumis à un régime fiscal spécifique et qu'ils n'entrent en
conséquence jamais dans le champ d'application de l'article 757 B du Code général des impôts (voir no 4022).

b) Régime d'imposition

Aux termes de l'article 757 B du Code général des impôts, donne en effet ouverture aux droits de mutation, le montant des
cotisations versées après le soixante-dixième anniversaire de l'assuré, sous déduction d'un abattement de 30 500 euros.
Interrogée, dix ans après la mise en place de ce dispositif, sur le point de savoir si elle entendait reculer l'âge de soixante-dix ans (en
raison de l'augmentation de l'espérance de vie) et relever le montant de 30 500 euros, l'Administration a répondu par la négative
(Rép. min. à QE no s 70277 et 72029, JOAN Q. 18 févr. 2002, p. 925 ; Rép. min. à QE no 38171, JO Sénat Q. 21 févr. 2002, p. 569
; Rép. min. à QE no 38615, JO Sénat Q. 21 mars 2002, p. 854 ; Rép. min. à QE no 74215, JOAN Q. 22 avr. 2001, p. 2103).

1. Cotisations à prendre en compte

Les cotisations à prendre en compte s'entendent de celles versées après le soixante-dixième anniversaire de l'assuré. Dès lors, peu
importe l'âge qu'avait l'assuré au moment de la souscription, seul l'âge qu'il avait au moment des versements étant à considérer. De

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même, peu importe l'âge du souscripteur si celui-ci est distinct de la personne assurée.
Les cotisations doivent être retenues pour leur montant total, sans déduction des frais de gestion. Lorsque le contrat est libellé en
unités de compte, le montant à prendre en compte pour déterminer l'assiette imposable est "« la valeur en euros des primes versées
après le soixante-dixième anniversaire de l'assuré, au jour de leur paiement »" (BOI-ENR-DMTG-10-10-20-20, no 180). Toutefois,
dans l'hypothèse où, en raison d'une baisse de la valeur des unités de compte, les prestations sont inférieures à ce montant,
l'assiette est limitée aux capitaux versés aux bénéficiaires (Instr. 23 janv. 2002, BOI 7 G-2-02, no 16 ; BOI-ENR-DMTG-10-10-20-
20, no 190).
Seules les cotisations devant être retenues, les produits générés par le contrat (intérêts, participation aux bénéfices), y compris ceux
correspondant aux cotisations versées après le soixante-dixième anniversaire de l'assuré, sont donc exclus de l'assiette imposable.
Quant aux rachats partiels et aux avances, ils sont normalement sans incidence sur la détermination de l'assiette de la taxation. En
effet, les éventuels rachats partiels ou les avances antérieures non remboursées ne peuvent pas, en principe, être déduites des
sommes à soumettre à l'impôt. L'Administration accepte toutefois de déroger à cette règle si, compte tenu de ces avances et
rachats, les capitaux versés par l'assureur sont inférieurs au total des primes payées après le soixante-dixième anniversaire de
l'assuré. Dans ce cas, l'assiette des droits sera limitée aux capitaux versés aux bénéficiaires (Instr. 29 mai 1992, BOI 7 G-4-92, no
107 ; BOI-ENR-DMTG-10-10-20-20, no 190). Saisi de la conformité de ce dispositif au principe d'égalité des citoyens devant les
charges publiques prévu à l'article 13 de la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen de 1789, le Conseil constitutionnel l'a
déclaré conforme à la Constitution (Cons. const., 3 oct. 2017, no 2017-658, QPC).

2. Application de l'abattement

Conformément à l'article 757 B du Code général des impôts, seule la fraction des primes qui excède 30 500 euros est taxable aux
droits de mutation par décès. Cet abattement est global, quel que soit le nombre de contrats ou de bénéficiaires (Instr. 29 mai 1992,
précitée ; BOI-ENR-DMTG-10-10-20-20, no 200).
Aussi, lorsque plusieurs contrats sont conclus sur la tête d'un même assuré, il convient de retenir, pour la taxation aux droits de
succession, les primes versées au titre de ces différents contrats après le soixante-dixième anniversaire de l'assuré. L'abattement est
donc appliqué en globalisant toutes les primes versées après le soixante-dixième anniversaire de l'assuré au titre des contrats
souscrits sur sa tête par lui-même ou par des tiers.
De même, en cas de pluralité de bénéficiaires, l'abattement est réparti entre les bénéficiaires concernés au prorata de la part leur
revenant dans les primes taxables aux termes du ou des contrats. Toutefois, si tout ou partie de ces bénéficiaires sont exonérés de
droits de succession par application des articles 796-0 bis (conjoint survivant ou partenaire lié au défunt par un PACS) ou 796-0 ter
du Code général des impôts (frère ou sœur du défunt dès lors qu'il est célibataire, veuf, divorcé ou séparé de corps, et à la double
condition qu'il soit, au moment de l'ouverture de la succession, âgé de plus de cinquante ans ou atteint d'une infirmité le mettant
dans l'impossibilité de subvenir par son travail aux nécessités de l'existence et qu'il ait été constamment domicilié avec le défunt
pendant les cinq années ayant précédé le décès), il n'est pas tenu compte de la part leur revenant pour répartir l'abattement de 30
500 euros entre les différents bénéficiaires (Instr. 3 déc. 2007, BOI 7 G-7-07, no 125 ; BOI-ENR-DMTG-10-10-20-20, no 220).
L'Administration a précisé que, plus généralement, cette solution a vocation à s'appliquer dans toutes les situations où un bénéficiaire
est exonéré ès-qualités de droits de mutation par décès, quel que soit le fondement sur lequel il est exonéré, par exemple au titre de
l'article 795 du Code général des impôts (Instr. 10 juill. 2009, BOI 7 G-7-09, no 70 ; BOI-ENR-DMTG-10-10-20-20, no 220).

3. Calcul des droits

Les sommes taxables font partie du champ d'application des droits de mutation à titre gratuit au même titre que les autres éléments
de la succession tels que visés sous les articles 750 ter et suivants du Code général des impôts (sur leur intégration dans l'assiette de
calcul des émoluments du notaire : Cass. com., 4 oct. 2011, no 10-20.218, Bull. civ. IV, no 147, RGDA 2012, p. 100, note Douet F.).
Elles sont en conséquence soumises aux mêmes règles de tarif et de liquidation. Ces règles ont fait l'objet de substantielles
modifications à la faveur de la loi no 2007-1223 du 21 août 2007 (JO 22 août), dite loi TEPA, qui prévoit notamment une
exonération pure et simple de droits de succession au profit du conjoint survivant, du partenaire lié par un PACS (CGI, art. 796-0 bis)
et des frère ou sœur du défunt sous certaines conditions (CGI, art. 796-0 ter). Ces nouvelles règles, qui intéressent les successions
ouvertes à compter du 22 août 2007, sont définies sous les articles 777 et suivants du Code général des impôts qui prévoient les
abattements à opérer en fonction du lien de parenté existant entre bénéficiaire et assuré, ainsi que les taux d'imposition applicables
(pour une confirmation de l'applicabilité des abattements, v. Rép. min. à QE no 22518, JOAN Q. 12 avr. 1999, p. 2208, publiée par
l'instruction du 30 avril 1999, BOI 7 G-4-99 et lettre de service de la législation fiscale à la CNP no 2359198 du 19 mars 1999 ; BOI-
ENR-DMTG-10-10-20-20, no 230 ; Rép. min. à QE no 51013, JOAN Q. 15 janv. 2001, p. 309 ; sur les modalités d'application des
abattements et tarifs nécessitant une double liquidation en présence de neveux et nièces à la fois héritiers du souscripteur par
représentation et bénéficiaires directs du contrat d'assurance, Rép. min. à QE no 58271, JOAN Q 23 févr. 2010, p. 2047 ; Rép. min à
QE no 59852, JOAN Q. 23 févr. 2010, p. 2052 ; Instr. 30 juill. 2010, BOI 7 G-4-10, no 76 ; BOI-ENR-DMTG-10-10-20-20, no 260 ;
et, plus généralement, sur la nécessité de procéder à une double liquidation lorsque le bénéficiaire est aussi représentant dans la
succession du souscripteur, Rescrit no 2010/58 (ENR), 28 sept. 2010 ; BOI-ENR-DMTG-10-10-20-20, no s 250 et s. ; et, s'agissant
des successions ouvertes avant le 22 août 2007, pour une confirmation de l'applicabilité de l'abattement de 57 000 euros au

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bénéficiaire lié par un PACS nonobstant l'absence de lien de parenté, Rép. min. à QE no 42679, JOAN Q. 11 janv. 2005, p. 318,
publiée par l'instruction du 15 février 2005, BOI 7 G-3-05, no 30 ; Douet F., Contrat d'assurance vie, PACS et droits de mutation à
titre gratuit, Defrénois 2005, art. 38155).

En revanche, s'agissant de l'abattement de 50 000 euros institué à effet du 1er janvier 2005 au profit des héritiers en ligne directe et
du conjoint survivant par l'article 775 ter du Code général des impôts (issu de L. fin. 2005, no 2004-1484, 30 déc. 2004, JO 31 déc.,
art. 14, commenté par Instr. 24 oct. 2005, BOI 7 G-6-05, no 175), lequel abattement a été supprimé, à effet du 22 août 2007, par
l'article 8, I, de la loi TEPA précitée, l'Administration considérait qu'il n'était pas applicable aux prestations d'assurance.
En effet, selon elle, alors que l'abattement doit s'appliquer sur l'actif net successoral, les prestations d'assurance ne font pas partie de
la succession du contractant par application de l'article L. 132-12 du Code des assurances, de sorte qu'elles ne peuvent en profiter
(Rép. min. à QE no 87658, JOAN Q. 13 juin 2006, p. 6209 ; sur cette réponse ministérielle et pour des exemples de combinaison
des différents autres abattements, v. Douet F., Assurance vie et abattement global de 50 000 euros, Defrénois 2006, art. 38448).

Pour les mêmes raisons, les prestations ne sont pas à prendre en compte pour le calcul du forfait mobilier de 5 % (Rép. min. à QE no
19399, JOAN Q. 19 août 2008, p. 7145).
À noter enfin qu'en cas de démembrement de la clause bénéficiaire, bien que les prestations soient versées au seul usufruitier, nu-
propriétaire et usufruitier doivent être, conformément au droit commun, soumis aux droits de mutation au prorata des droits leur
revenant dans les sommes réglées (Rép. min à QE no 68794, JOAN Q. 29 juin 2010, p. 7290, Douet F., Assurance-vie : taxation des
sommes versées après le soixante-dixième anniversaire de l'assuré, Defrénois 2010, art. 39165 ; dans le même sens, Rép. min. à
QE no 85111, JOAN Q 23 nov. 2010, p. 12821).

Sur les obligations déclaratives des bénéficiaires, v. BOI-ENR-DMTG-10-10-20-20, no 290 ; BOI-ENR-DMTG-10-60-20, no 50 ; et sur
celles des assureurs, v. BOI-ENR-DMTG-10-70-10, no s 130 et s., BOI-ENR-DMTG-10-70-20, no 90.

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 2 Régime des prestations > § 4.
Prélèvements de 20 % et 31,25 %

3992 - Principe – Entrée en vigueur


Mis à jour 09/2022

À l'origine, l'article 37 de la loi de finances pour 1999 no 98-1266 du 30 décembre 1998 (JO 31 déc.) a instauré un dispositif
d'assujettissement à un prélèvement à un taux unique de 20 % des sommes dues à la suite du décès de l'assuré dès lors que le
montant des prestations versées excède un certain montant.
La loi a en effet inséré, dans le Code général des impôts, un article 990 I qui assujettit à ce prélèvement les sommes, rentes ou
valeurs, dues à raison du décès de l'assuré par un ou plusieurs organismes d'assurances et assimilés, qui excèdent 152 500 euros
par bénéficiaire (sur l'abattement supplémentaire applicable aux contrats vie-génération, voir no 3995).
Il s'agit d'une taxation spécifique n'ayant pas la nature de droits de mutation par décès.

Le régime s'est appliqué aux sommes dues à raison des décès survenus à compter du 1er janvier 1999, au titre de contrats souscrits
à compter du 13 octobre 1998 et de contrats en cours pour les primes versées à compter de cette même date. Ce premier
dispositif a fait l'objet d'une instruction de l'Administration fiscale en date du 30 décembre 1999 (Instr. 30 déc. 1999, BOI 7 K-1-00,
no 5).

L'article 11 de la première loi de finances rectificative pour 2011 (L. fin. rect. no 2011-900, 29 juill. 2011, JO 30 juill.) a rendu ce
prélèvement progressif en en portant le taux à 25 % au-delà d'un certain montant. Ce régime fut applicable aux décès survenus à
compter du 31 juillet 2011 et jusqu'au 1er juillet 2014.

En effet, depuis le 1er juillet 2014, ce taux majoré a été porté à 31,25 % par la loi de finances rectificative pour 2013 no 2013-1279
du 29 décembre 2013 (JO 30 déc,, art. 9, I, B).

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 2 Régime des prestations > § 4.
Prélèvements de 20 % et 31,25 %

3993 - Champ d’application

Document Lamy Liaisons soumis au respect des Conditions Générales d’Utilisation et des Conditions Générales de Vente des produits et services Lamy Liaisons.

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Mis à jour 09/2022

Le prélèvement s'applique aux sommes versées à la suite du décès d'un assuré au profit d'un ou plusieurs bénéficiaires déterminés
sous réserve qu'elles n'entrent pas dans le champ d'application de l'article 757 B du Code général des impôts (BOI-TCAS-AUT-60, n o
70 ; sur ces dispositions, voir no 3991).

Conformément à l'article 990 I du Code général des impôts (BOI-TCAS-AUT-60, n o 1 2 0), le prélèvement n'est toutefois pas
applicable lorsque le bénéficiaire est exonéré de droits de mutation à titre gratuit par application des articles :

​ 795 du Code général des impôts : organismes d'intérêt public pouvant recevoir des dons en franchise
d'impôt. Cette disposition (commentée par Instr. 27 avr. 2006, BOI 7 G-4-06, no 72) est applicable aux
contrats dénoués en raison du décès de l'assuré survenu à compter du 1er janvier 2006 ;
​ 796-0 bis et 796-0 ter du même Code : respectivement conjoint survivant ou partenaire lié par un PACS et
frère ou sœur du défunt dès lors qu'il est célibataire, veuf, divorcé ou séparé de corps, et à la double
condition qu'il soit, au moment de l'ouverture de la succession, âgé de plus de cinquante ans ou atteint
d'une infirmité le mettant dans l'impossibilité de subvenir par son travail aux nécessités de l'existence et
qu'il ait été constamment domicilié avec le défunt pendant les cinq années ayant précédé le décès. Ces
exonérations sont applicables aux contrats dénoués en raison du décès de l'assuré survenu à compter du 22
août 2007.

D'un point de vue territorial, le prélèvement s'appliquait à l'origine aux sommes dues au titre de contrats dont le souscripteur ou
l'adhérent, s'agissant d'un contrat de groupe, est une personne physique ayant son domicile fiscal en France au sens de l'article 4 B
du Code général des impôts, cette règle étant applicable que le contrat soit régi par la loi française ou par une loi étrangère. À cet
égard, l'Administration a précisé qu'il y a lieu de se placer à la date de souscription ou d'adhésion au contrat, quelles que soient les
modifications survenant ultérieurement dans la domiciliation du souscripteur ou de l'adhérent. Ce régime de faveur a sensiblement
été modifié pour les décès intervenus à compter du 31 juillet 2011 par la première loi de finances rectificative pour 2011 (L. fin. rect.
no 2011-900, 29 juill. 2011, JO 30 juill., art. 11 ; Instr. 7 mars 2012, BOI 7 G-2-12). Désormais, le bénéficiaire est assujetti au
prélèvement dès lors qu'il a, au moment du décès, son domicile fiscal en France au sens de l'article 4 B du Code général des impôts
et qu'il l'a eu pendant au moins six années au cours des dix années précédant le décès ou encore si l'assuré avait, au moment de son
décès, son domicile fiscal en France au sens du même article 4 B (BOI-TCAS-AUT-60, no 100 ; sur ce nouveau régime, v. Hannecart-
Weyth W., Sejalon-Moureaux V. et Thomas-Marotel M., Fiscalité de l'assurance et territorialité. Analyse critique de l'article 990 I du
Code général des impôts, RGDA 2013, p. 23). Le lieu de résidence du souscripteur au jour de la souscription devient sans influence
sur le régime fiscal du contrat.
Le prélèvement intéresse les sommes versées aux bénéficiaires désignés à titre gratuit. En effet, n'entrent pas dans le champ
d'application du prélèvement les assurances qui revêtent le caractère de contrats à titre onéreux tels les contrats d'assurance de
groupe souscrits par les établissements de crédit en garantie du remboursement de l'emprunt (sur ces contrats, voir no s 4407 et s.),
ainsi que les contrats d'assurance sur la vie donnés en garantie à un prêteur, à concurrence de la fraction des sommes correspondant
au montant de la dette impayée par l'emprunteur au jour de son décès. Sont encore exclus les contrats « homme-clé » souscrits par
les entreprises pour se prémunir contre les conséquences de la disparition de leurs dirigeants ou de certains collaborateurs, dès lors
que les prestations sont versées à l'entreprise et constituent pour elle un produit taxable (BOI-TCAS-AUT-60, n o s 40 et 50).
Sont également expressément exclus du champ d'application du prélèvement les contrats mentionnés à l'article 199 septies du Code
général des impôts, c'est-à-dire les contrats de survie souscrits au profit de personnes handicapées (confirmé par Rép. min. à QE no
12985, JO Sénat Q. 8 avr. 1999, p. 1155 ; Rép. min. à QE no 24237, JOAN Q. 12 avr. 1999, p. 2216 ; BOI-TCAS-AUT-60, n o 140 ;
sur ces contrats, voir no s 3964 et s.).
Sont encore exclus du champ d'application du prélèvement les contrats d'assurance de groupe souscrits dans le cadre professionnel :

​ soit par une entreprise, un groupe d'entreprises ou un groupement professionnel représentatif


d'entreprises, ces contrats constituant un moyen de satisfaire à une disposition prévue par une convention
collective, un accord d'entreprise ou résultant du contrat de travail de l'ensemble ou d'un nombre significatif
de salariés de l'entreprise, de la ratification à la majorité des intéressés d'un projet d'accord proposé par le
chef d'entreprise, d'une décision unilatérale du chef d'entreprise constatée dans un écrit remis par celui-ci à
chaque intéressé ;
​ soit par une organisation représentative d'une profession non-salariée c'est-à-dire une profession
industrielle, commerciale, artisanale, libérale ou agricole ;
​ soit par une organisation représentative d'agents des collectivités publiques (fonctionnaires, agents
contractuels, auxiliaires ou vacataires de l'État ou des collectivités locales ou agents titulaires,
contractuels, auxiliaires ou vacataires des établissements publics nationaux ou locaux) ou par des
associations de prévoyance militaires.

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L'Administration (BOI-TCAS-AUT-60, n o 1 5 0) a précisé que l'exonération ne concerne que les contrats d'assurance de groupe
souscrits dans le cadre d'une activité professionnelle salariée ou non salariée ; elle est applicable aux contrats d'assurance de groupe
souscrits dans le cadre d'une activité professionnelle non salariée au profit des conjoints collaborateurs. Elle s'applique également aux
contrats mentionnés à l'article 154-0 A bis du Code général des impôts (contrats d'assurance de groupe pour la couverture de
risques dépendant notamment de la durée de la vie humaine) souscrits dans le cadre d'une activité professionnelle non-salariée
agricole. En revanche, l'exclusion ne bénéficie pas aux contrats souscrits en dehors d'une activité professionnelle tels que les contrats
de retraite ouverts à des personnes sans profession ou déjà retraitées ou aux contrats d'assurance de groupe décès invalidité
souscrits par des associations d'anciens élèves, quelle que soit la profession exercée par leurs adhérents.

Sont enfin exclus, conformément aux articles 31 et 35 de la loi no 2017-1837 de finances pour 2018 du 30 décembre 2017 (JO 31
déc. ; BOI-TCAS-AUT-60, nºs 70 à 177) :

​ les contrats d'assurance couvrant le risque d'accident du travail souscrits par les travailleurs indépendants
utilisant une plateforme de mise en relation par voie électronique (article 31) ;
​ les sommes dues à raison des rentes viagères constituées dans le cadre d'un PERP, sous réserve du
versement de primes régulièrement échelonnées dans leur montant et leur périodicité pendant une durée
d'au moins quinze ans et dont l'entrée en jouissance intervient au plus tôt à compter de la date de
liquidation de la pension du redevable dans un régime obligatoire d'assurance vieillesse ou à l'âge fixé en
application de l'article L. 351-1 du Code de la sécurité sociale.

Par ailleurs, il ressort des débats parlementaires que les réversions de rentes viagères entre parents en ligne directe ne sont pas
assujetties au prélèvement (Déb. Sénat, JOAN CR 26 nov. 1998, p. 4490). L'Administration a toutefois précisé que cette mesure ne
concerne que les réversions de rente qui ont été intégrées dans le calcul de la rente servie à l'assuré de son vivant. Elle ne s'applique
pas en revanche, en cas d'option effectuée après le décès de l'assuré par le bénéficiaire à titre gratuit pour le service d'une rente au
lieu d'un capital (BOI-TCAS-AUT-60, n o 90).

À noter enfin qu'à compter du 1er janvier 2016, sont susceptibles d'entrer dans le champ d'application de ce dispositif les contrats en
déshérence transférés à la Caisse des dépôts et consignations par application de l'article L. 132-27-2 du Code des assurances (sur
ce dispositif, voir no 3939), lesdits contrats étant toutefois soumis à des dispositions particulières (voir no 4022).

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 2 Régime des prestations > § 4.
Prélèvements de 20 % et 31,25 %

3994 - Calcul du prélèvement

Mis à jour 09/2022

Le prélèvement est assis, après application d'un abattement de 152 500 euros par bénéficiaire, sur la fraction rachetable et les
primes versées au titre de la fraction non-rachetable des contrats autres que les contrats de rente survie et les contrats d'assurance
de groupe souscrits dans le cadre d'une activité professionnelle (sur l'abattement supplémentaire applicable aux contrats vie
génération, voir no 3995).

L'Administration a précisé par voie d'instruction les règles de détermination de cette assiette (Instr. 30 déc. 1999, BOI 7 K-1-00, no 5
; BOI-TCAS-AUT-60, no s 180 et s.), laquelle est constituée :

​ pour les contrats rachetables et pour ceux comportant à la fois des garanties d'épargne et de prévoyance
(contrats mixtes, combinés dans lesquels le capital en cas de décès est différent de celui en cas de vie,
contrats à terme fixe, contrats vie entière…) :

– par les sommes, rentes ou valeurs correspondant à la fraction rachetable, c'est-à-dire la


valeur de rachat du contrat au jour du décès de l'assuré. S'agissant des contrats à terme fixe, il
y a lieu de prendre en compte également les intérêts produits par le contrat entre la date du
décès et la date du versement des prestations (Instr. 8 juill. 2002, BOI 7 K-4-02, no 119 ; BOI-
TCAS-AUT-60, no 220),
– et par les primes correspondant à la fraction non rachetable, c'est-à-dire le produit résultant
de la multiplication du montant du capital décès diminué de la valeur de rachat au jour du
décès, par le taux de mortalité qui correspond à l'âge de l'assuré lors de son décès dans la
table de mortalité applicable à cette date (table TD 88-90 figurant sous l'article A. 335-1 du
Code des assurances ; voir no 3860) ;

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​ pour les contrats non rachetables (assurances temporaires en cas de décès...) par la prime annuelle ou la
prime versée à la conclusion du contrat lorsqu'il s'agit d'une prime unique.

En toute hypothèse, l'assiette du prélèvement ne peut pas excéder le capital réellement versé en cas de décès.
L'exécution de la prestation sous la forme d'une rente est sans incidence sur l'assiette dès lors qu'il ne s'agit que d'une modalité de
paiement de la prestation.
En cas de pluralité de bénéficiaires, l'assiette taxable, déterminée selon les modalités ci-dessus exposées, est répartie pour chaque
bénéficiaire selon la part des sommes, rentes ou valeurs qui lui revient. A cet égard, l'administration a précisé que les stipulations du
contrat ou la volonté éventuelle du défunt de répartir ces sommes entre les bénéficiaires en fonction de la date de leur versement ne
sont pas susceptibles de déroger à ces règles et demeurent ainsi sans effets sur le montant d'impôt dû par chacun (Rép. min. no
00450, JO Sénat, 8 août 2019, p. 4215).
Pour les décès intervenus jusqu'au 31 juillet 2011, le prélèvement est calculé au taux proportionnel unique de 20 %, quels que soient
les liens de parenté entre l'assuré et le bénéficiaire et le montant des sommes qui y sont soumis.

À compter de cette date et jusqu'au 1er juillet 2014, le taux est porté à 25 % pour la fraction de part taxable de chaque bénéficiaire
excédant la limite inférieure de la septième ligne de la première colonne du tableau I de l'article 777 du Code général des impôts (soit
902 838 € au titre des années 2011, 2012 et 2013 ; le taux est donc de 20 % entre 152 500 € et 1 055 338 € de prestations et
passe à 25 % au-delà de 1 055 338 €).

Pour les décès intervenus à compter du 1er juillet 2014, et conformément à l'article 9, I, B, de la loi de finances rectificative pour
2013 no 2013-1279 du 29 décembre 2013 (JO 30 déc.), le taux majoré de 25 % est porté à 31,25 % et son seuil de
déclenchement est ramené à 700 000 euros de part taxable (le taux est donc désormais de 20 % entre 152 500 euros et 852 500
euros de prestations et passe à 31,25 % au-delà).
L'abattement de 152 500 euros s'applique donc par bénéficiaire, mais pour la totalité des contrats souscrits à son profit sur la tête
d'un même assuré. L'article 990 I du Code général des impôts prévoit à cet égard que le bénéficiaire doit produire auprès de
l'assureur une attestation sur l'honneur indiquant le montant des abattements déjà appliqués aux sommes reçues d'un ou plusieurs
autres assureurs à raison du décès du même assuré. Est toutefois dispensé de la production de cette attestation le versement de
sommes dues au titre de contrats d'assurance non rachetables, lorsque le montant de la prime annuelle ou de la prime unique
n'excède pas 305 euros (Instr. 30 déc. 1999, BOI 7 K-I-00, no 5 ; Instr. 13 févr. 2002, BOI 7 K-I-02, no 31 ; BOI-TCAS-AUT-60, n o s
360 et s.).
En cas de démembrement de la clause bénéficiaire, le régime applicable fut, jusqu'à l'intervention du législateur en 2011, fixé par
l'Administration. Celle-ci considérait que le redevable de la taxe et, corrélativement, le bénéficiaire de l'abattement de 152 500 euros,
était le seul usufruitier. Elle indiquait en effet que "« dans l'hypothèse d'un démembrement de la clause bénéficiaire d'un contrat
d'assurance et de la survie de l'usufruitier à la date de dénouement du contrat, l'assiette du prélèvement de 20 % est constituée par
les droits de l'usufruitier qui correspondent aux sommes, rentes ou valeurs dues. En effet, l'usufruitier est le seul redevable de la taxe
de 20 % dès lors qu'il est le bénéficiaire exclusif du capital décès. À ce titre, il bénéficie de l'abattement de 152 500 euros. La
circonstance que les sommes, rentes ou valeurs soient réparties par la volonté du nu-propriétaire et de l'usufruitier n'est pas de
nature à remettre en cause cette analyse »". L'Administration avait par ailleurs précisé que lorsque les sommes étaient versées lors
du dénouement du ou des contrats à plusieurs usufruitiers désignés comme bénéficiaires, chacun d'entre eux bénéficiait d'un
abattement de 152 500 euros (Rép. min. à QE no s 50207 et 60024, JOAN Q. 9 août 2005, p. 7692, publiées par Instr. 12 janv.
2006, BOI 7 K-1-06, no 4 ; Rép. min. à QE no 18740, JO Sénat Q. 25 août 2005, p. 2188 ; Rép. min. à QE no s 342 et 2652, JO
Sénat Q. 7 mai 2009, p. 1119 ; v. notes sur ces réponses : Hassenforder J. et Hublot G., Autour du démembrement de la clause
bénéficiaire : variations sur l'actualité fiscale, Les Nouvelles Fiscales 2006, no 954, p. 19 ; Douet F., Du prélèvement de 20 % sur les
contrats d'assurance vie, Defrénois 2006, art. 38331 ; Jacquin S., De l'intérêt de combiner une souscription conjointe avec
dénouement au premier décès et une clause bénéficiaire démembrée, JCP N 2009, no 50, étude no 1336). Le législateur est
finalement intervenu à la faveur de la première loi de finances rectificative pour 2011 (L. fin. rect. no 2011-900, 29 juill. 2011, JO 30
juill., art. 11 ; Instr. 7 mars 2012, BOI 7 G-2-12 ; BOI-TCAS-AUT-60, n o 310). Le nouveau dispositif est applicable aux décès
intervenus à compter du 31 juillet 2011. Désormais, le nu-propriétaire et l'usufruitier sont considérés comme bénéficiaires au prorata
de la part leur revenant dans les sommes, rentes ou valeurs versées par l'assureur, déterminée selon le barème prévu à l'article 669
du Code général des impôts. L'abattement de 152 500 euros prévu à l'article 990 I est réparti entre les personnes concernées,
usufruitier et nu-propriétaire, dans les mêmes proportions. Le cas échéant, il convient d'appliquer autant d'abattements qu'il y a de
couples « usufruitier/nu-propriétaire ». Ainsi, en présence d'une pluralité de nus-propriétaires, chaque nu-propriétaire partage un
abattement de 152 500 euros avec l'usufruitier. Dans cette situation, l'usufruitier ne peut toutefois bénéficier au total que d'un
abattement maximum de 152 500 euros sur l'ensemble des capitaux décès reçus du chef du décès d'un même assuré. Lorsque l'un
des bénéficiaires est exonéré de prélèvement (par exemple le conjoint survivant ou le partenaire lié au défunt par un PACS), la
fraction d'abattement non utilisée ne peut profiter aux autres bénéficiaires désignés. Bien évidemment, si l'usufruitier ou le nu-
propriétaire sont également bénéficiaires d'autres contrats souscrits sur la tête du même assuré, ils ne pourront bénéficier chacun
que d'un abattement global maximum de 152 500 euros sur l'ensemble des capitaux décès, incluant leur quote-part de l'abattement
réparti selon le barème de l'article 669. Il en va de même lorsque les capitaux d'un même contrat sont répartis, d'une part en pleine
propriété, d'autre part, en démembrement de propriété.

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Le prélèvement est dû par le bénéficiaire et versé au comptable des impôts par l'assureur dans les quinze jours qui suivent la fin du
mois au cours duquel les prestations ont été versées. L'assureur et ses mandataires, les courtiers et le bénéficiaire sont solidairement
responsables du paiement du prélèvement (CGI, art. 1708 ; Instr. 30 déc. 1999, BOI 7 K-I-00, no 5 ; BOI-TCAS-AUT-60, n o 420).

Enfin, alors que jusqu'au 1er janvier 2010, les organismes d'assurance et assimilés non établis en France et admis à y opérer en libre
prestation de services devaient désigner un représentant fiscal résidant en France personnellement responsable du paiement du
prélèvement de 20 %, cette disposition a été supprimée à la faveur de l'adoption de la loi de finances rectificative pour 2009 (L. fin.
rect. 2009, no 2009-1674, 30 déc. 2009, JO 31 déc., art. 72, mod. l'article 990 I du Code général des impôts).

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 2 Régime des prestations > § 4.
Prélèvements de 20 % et 31,25 %

3995 - Contrats vie génération

Mis à jour 09/2022

Créé à la faveur de l'adoption de la loi de finances rectificative pour 2013 no 2013-1279 du 29 décembre 2013 (L. no 2013-1279,
29 déc. 2013, JO 30 déc., art. 9), le contrat vie génération est un contrat en unités de compte dont les actifs sont investis dans le
logement social ou intermédiaire, l'économie sociale et solidaire, le capital risque ou les entreprises de taille intermédiaire (Pando A.,
Assurance-vie : les contrats « vie-génération » sur la rampe de lancement, LPA 2014, no 199, p. 3).

Il peut être souscrit à compter du 1er janvier 2014 et peut résulter de la transformation d'un contrat préexistant entre le 1er janvier
2014 et le 1er janvier 2016, sans perte de l'antériorité fiscale (sur ces transformations, voir no s 4079 et s.).
Afin d'inciter fiscalement à la souscription de ce type de contrat, l'article 9 de la loi précitée de finances rectificative pour 2013 a
modifié les dispositions de l'article 990 I du Code général des impôts pour prévoir que les capitaux décès issus de ces contrats
bénéficieront d'un abattement spécifique de 20 %, applicable avant l'abattement de 152 500 euros par part transmise. Ces
dispositions sont applicables aux contrats dénoués par décès intervenant à compter du 1er janvier 2014.
Cet abattement spécifique ne bénéficie qu'aux sommes issues de contrats dans lesquels les primes versées sont représentées par
une ou plusieurs unités de compte constituées de :

​ parts ou actions d'organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) ou de certains fonds
d'investissement alternatif (FIA) ;
​ parts ou actions d'organismes de même nature que les OPCVM ou les FIA établis dans un État membre de
l'Union européenne ou de l'Espace économique européen ayant conclu avec la France une convention
d'assistance administrative et qui bénéficient de la procédure de reconnaissance mutuelle des agréments ;
​ parts ou actions de sociétés à prépondérance immobilière européenne, d'organismes de placement collectif
immobilier (OPCI) ou de sociétés civiles de placement immobilier (SCPI).

En outre, ces contrats doivent être investis, à hauteur de 33 % au moins, dans les actifs suivants :

​ titres de sociétés à prépondérance immobilière, d'OPCI ou de SCPI contribuant au financement du


logement social ou intermédiaire ;
​ actifs relevant de l'économie sociale et solidaire ;
​ parts de fonds commun de placement (FCP) à risque, de FCP dans l'innovation, de fonds d'investissement
de proximité, d'actions de sociétés de capital-risque ou d'organismes similaires établis dans un État
membre de l'Union européenne, en Islande, en Norvège ou au Liechtenstein ;
​ actions ou parts d'entreprises de taille intermédiaire exerçant une activité industrielle ou commerciale,
sous réserve que le souscripteur ne détienne pas, avec son groupe familial, pendant la durée du contrat,
directement ou indirectement, plus de 25 % des droits dans les bénéfices sociaux et n'ait pas détenu dans
les cinq années précédentes une telle participation.

Les actifs ainsi définis et les modalités d'appréciation et de contrôle des quotas d'investissement ont été précisés par le décret no
2014-1011 du 5 septembre 2014 (JO 7 sept.) modifié par le décret no 2016-918 du 4 juillet 2016 (JO 6 juill.) et par le Bulletin
officiel des finances publiques référencé BOI-TCAS-AUT-60 (v. également, sur les conséquences du Brexit : BOI_INT-DG-15-10, §
230 et s.).
Le seuil de 33 % doit être apprécié en tenant compte du rapport entre la prime versée et la part de cette prime représentée par les
unités de compte visées (OPCVM, FIA, sociétés à prépondérance immobilière, OPCI, SCPI). Conformément à l'article 306-0 F bis de
l'annexe II du Code général des impôts, ce seuil doit être respecté à l'issue du premier versement de primes et le demeurer après

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opération d'arbitrage, rachat partiel ou versement de nouvelles primes. En revanche si, en dehors de ces opérations, le rapport
devient inférieur à 33 %, le contrat est réputé respecter la proportion d'investissement. Lorsqu'un contrat prévoit la possibilité
d'acquérir des engagements exprimés en euros ou donnant lieu à la constitution d'une provision de diversification, il est réputé
respecter le taux de 33 % si et seulement si l'ensemble des primes versées est affecté à des engagements exprimés en unités de
compte respectant les conditions ci-dessus.
En l'état de ce seuil fixé à 33 %, l'article R. 131-1 du Code des assurances prévoit expressément que, pour les contrats vie
génération, la part de prime représentée par les unités de compte constituées de parts de fonds communs de placement à risque,
d'actions de sociétés commerciales (cf. respectivement les 6º et 7º de l'article R. 332-2 du Code des assurances) et de parts ou
actions de fonds professionnels à vocation générale (v. C. assur., art. R. 332-2, 7o ter) ne doit pas dépasser le plafond de 33 % au
total (au lieu de 10 % pour les autres contrats). Par cohérence, il est encore prévu que la part de prime représentée par les unités de
compte constituées des parts ou actions visées ci-avant et des parts ou actions de certains fonds de fonds alternatifs et placements
collectifs (v. C. assur., art. R. 332-2, 7o quater) ne doit pas dépasser le plafond de 33 % au total (contre 30 % pour les autres
contrats).

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 2 Régime des prestations > § 4.
Prélèvements de 20 % et 31,25 %

3996 - Régime applicable au décès de l’assuré en présence d’un bénéficiaire déterminé

Mis à jour 09/2022

Régime applicable au décès de l'assuré en présence d'un bénéficiaire déterminé


Primes versées
Date de souscription du contrat
Avant le 13.10.1998 Après le 13.10.1998
Avant le 20.11.1991 Exonération totale (1) 990 I (2)
À partir du 20.11.1991 :

Primes versées avant 70 ans Exonération totale 990 I (2)


Primes versées après 70 ans 757 B (3) 757 B (3)

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 3 Impôt sur la fortune

3997 - Introduction

Mis à jour 09/2022

À effet du 1er janvier 2018, le législateur (L. no 2017-1837, 30 déc. 2017, JO 31 déc., art. 31) a substitué à l'ancien impôt de
solidarité sur la fortune (ISF) dont les contrats d'assurance sur la vie entraient le plus souvent dans le champ d'application, le nouvel
impôt sur la fortune immobilière (IFI) qui est un impôt annuel sur les actifs immobiliers du contribuable (CGI, art. 964 à 983). Les
contrats d'assurance vie n'entrent donc pas a priori dans le champ d'application de l'IFI. Toutefois, l'IFI ayant pour assiette la fortune
immobilière qu'elle soit détenue directement ou indirectement, la valeur de rachat des contrats en unités de compte devra, le cas
échéant, être incluse dans le patrimoine du redevable à soumettre à cet impôt, à hauteur de la fraction de la valeur représentative
des unités de compte constituées par des actifs composés de droits ou de biens immobiliers et ce, conformément à l'article 972 du
Code général des impôts.

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 3 Impôt sur la fortune > § 1. Impôt de
solidarité sur la fortune

3998 - Remarque préliminaire


Mis à jour 09/2022

À l'exception de quelques exonérations (CGI, art. 885 H et s., anciens), et notamment celle des biens professionnels, l'assiette de
l'ISF était constituée par « l'ensemble des biens, droits et valeurs » détenus par le foyer fiscal, les concubins notoires ou les
partenaires liés par un Pacs (CGI, art. 885 A, ancien). Conformément à ces dispositions, certains contrats d'assurance sur la vie

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entraient donc dans le champ d'application de l'ISF, tant au cours de la période de constitution de l'épargne qu'au moment du
versement des prestations

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 3 Impôt sur la fortune > § 1. Impôt de
solidarité sur la fortune > A. ​ Régime des contrats en cours

3999 - Contrats rachetables et non rachetables

Mis à jour 09/2022

L'ancien article 885 F du Code général des impôts distinguait deux régimes selon qu'il s'agissait de contrats rachetables ou de
contrats non rachetables (L. fin. rect. no 91-1323, 30 déc. 1991, JO 31 déc., art. 26, II).
À noter que, selon l'Administration, les contrats d'assurance vie affectés à la garantie d'un prêt nécessaire à l'exercice de l'activité
professionnelle du redevable ne pouvaient pas bénéficier de l'exonération des biens professionnels (Rép. min. à QE no 53963, JOAN
Q. 17 mai 2005, p. 5082 ; Douet F., Un contrat d'assurance vie garantissant un emprunt professionnel est-il exonéré d'ISF ?,
Defrénois 2005, art. 38274).

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 3 Impôt sur la fortune > § 1. Impôt de
solidarité sur la fortune > A. ​ Régime des contrats en cours

4000 - Contrats rachetables

Mis à jour 09/2022

Conformément à l'ancien article 885 F du Code général des impôts, quels que soient l'âge de l'assuré et la date de conclusion du
contrat, dès lors qu'ils comportaient une valeur de rachat, les contrats, qu'il s'agisse d'assurance en cas de vie ou d'assurance en cas
de décès, devaient être compris dans le patrimoine du souscripteur pour leur valeur de rachat au 1er janvier de l'année d'imposition.
Rappelons que le souscripteur est informé chaque année de cette valeur par l'assureur conformément à l'article L. 132-22 du Code
des assurances.
La solution devait trouver à s'appliquer même dans le cas où une avance avait été consentie et n'avait pas encore été remboursée,
le montant de cette avance étant alors éligible au passif de la déclaration d'ISF (BOI-PAT-ISF-30-60-10, no 235).
Dans l'hypothèse d'un contrat d'assurance mixte et donc rachetable, souscrit sur la tête d'autrui, la jurisprudence considérait qu'en
cas de décès du souscripteur, la valeur de rachat n'avait pas à être soumise à l'impôt de solidarité sur la fortune entre les mains de
l'assuré es qualité de bénéficiaire en cas de vie, celui-ci ne disposant contre l'assureur que d'une créance potentielle (CA Paris, 28 avr.
2001, RGDA 2001, p. 363, note Mayaux L.). À notre avis, la valeur de rachat n'avait pas davantage à être assujettie à l'impôt entre
les mains des héritiers du souscripteur au motif que le « patrimoine du souscripteur », tel que visé à l'ancien article 885 F du Code
général des impôts avait disparu avec son titulaire (en ce sens, v. Mayaux L., note préc.).
En présence d'un contrat d'assurance vie accepté par les bénéficiaires désignés, et en l'état de la jurisprudence jusqu'alors fluctuante
quant aux conséquences d'une telle acceptation sur le droit au rachat du souscripteur (sur cette jurisprudence, voir no 3803), la
question s'est posée de savoir si un tel contrat constituait un contrat rachetable au sens de l'ancien article 885 F du Code général des
impôts. Par une lecture a contrario d'un arrêt de la Cour de cassation en date du 16 juin 2005 (Cass. 2e civ., 16 juin 2005, no 02-
10.046, Bull. civ. II, no 154, Defrénois 2005, art. 38252, note Douet F., Resp. civ. et assur. 2005, comm. 267, note Pierre Ph.), il
était permis de penser qu'un tel contrat n'entrait pas dans l'assiette de l'ISF (en ce sens, QE « Dolez » no 95513, JOAN Q. 30 mai
2006, p. 5601, sans réponse). L'arrêt de la Cour de cassation du 22 février 2008 (Cass. ch. mixte, 22 févr. 2008, no 06-11.934,
Bull. ch. mixte, no 1, RGDA 2008, p. 746, note Douet F., JCP N 2008, no 13, note Hovasse S., JCP G 2008, II, no 10058, note
Mayaux L.) interféra directement sur cette solution en considérant que l'acceptation du bénéficiaire n'a pas pour effet de priver le
souscripteur de son droit au rachat. Consécutivement, la valeur de rachat du contrat, fût-il accepté, entrait donc systématiquement
dans l'assiette de l'ISF (v. toutefois une espèce singulière dans laquelle il est retenu le caractère non rachetable du contrat en
présence d'une acceptation doublée d'une renonciation expresse et irrévocable du souscripteur à l'exercice de sa faculté de rachat :
Cass. com, 12 déc. 2018, no 17-20.913, Resp. civ. et assur. 2019, comm. 86, Gayet M.). Mais cette solution jurisprudentielle ne
valait que pour les acceptations intervenues avant le 18 décembre 2007. Après cette date, en effet, sont entrées en vigueur les
nouvelles dispositions de l'article L. 132-9 du Code des assurances (telles qu'issues de L. no 2007-1775, 17 déc. 2007, JO 18 déc.)
qui privent expressément le souscripteur de sa faculté de rachat en cas d'acceptation. Dès lors, se posait la question des

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conséquences sur l'assiette de l'ISF d'une acceptation intervenue après le 18 décembre 2007, rien ne devant a priori s'opposer à ce
qu'il soit fait application de la solution qu'avait retenue la Cour de cassation, dans son arrêt précité du 16 juin 2005, à savoir, en cas
d'acceptation du bénéficiaire privant le souscripteur de sa faculté de rachat, la non-intégration de la valeur de rachat dans l'assiette de
l'ISF. Telle ne fut pourtant pas la position des pouvoirs publics lesquels ont considéré que "« sous réserve d'obtenir le consentement
du bénéficiaire, le souscripteur peut exercer son droit de rachat prévu au contrat »" de sorte que "« le maintien pour le souscripteur
de son droit au rachat, même si l'exercice en est subordonné à l'accord du bénéficiaire, est de nature à conserver au contrat son
caractère rachetable et, par suite, son caractère imposable à l'ISF dans les conditions de" l'article 885 F précité du Code général des
impôts » (Rép. min à QE no 18648, JOAN Q. 16 févr. 2010, p. 1691, RGDA 2010, p. 507, note Douet F. ; Douet F., Assurance-vie :
contrat accepté et ISF, Defrénois 2010, art. 39120 ; dans le même sens, Cass. com., 15 mars 2011, no 10-11.575, Bull. civ. IV, no
41, RGDA 2011, p. 887, note Douet F., arrêt publié par instruction fiscale du 5 juillet 2011, BOI 7 S-4-11 ; BOI-PAT-ISF-30-20-10,
no 120, selon lequel entre dans l'assiette de l'ISF la valeur de rachat d'un contrat ayant fait l'objet d'une délégation au profit d'un
créancier du souscripteur, peu important les restrictions apportées, dans l'acte de délégation, à l'exercice de la faculté de rachat du
souscripteur).

S'agissant des contrats à garantie de fidélité (sur les garanties de fidélité, voir no s 3928 et s.), celles-ci n'étant acquises au
souscripteur qu'au terme de la période d'indisponibilité en application de l'article R. 331-5 du Code des assurances, elles étaient
exclues, jusqu'à ce terme, de l'assiette de l'ISF (Rép. min. à QE no 7706, JOAN Q. 22 janv. 2008, p. 545, RGDA 2008, p. 501, note
Douet F.).

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 3 Impôt sur la fortune > § 1. Impôt de
solidarité sur la fortune > A. ​ Régime des contrats en cours

4001 - Contrats non rachetables

Mis à jour 09/2022

a) Principe général

Lorsque le contrat ne prévoyait pas de faculté de rachat, seules les primes versées alors que l'assuré était âgé de plus de soixante-
dix ans, au titre de contrats conclus à compter du 20 novembre 1991, étaient à ajouter au patrimoine du souscripteur.
L'assujettissement à l'ISF supposait donc que les primes aient été versées après le soixante-dixième anniversaire de l'assuré et que le
contrat ait été conclu après le 20 novembre 1991.
L'Administration a rappelé que, conformément à l'article L. 132-23 du Code des assurances, sont considérées comme des contrats
non rachetables (Instr. 11 févr. 1992, BOI 7 S-1-92, no 38 ; BOI-PAT-ISF-30-20-10, no s 140 et s.) les assurances temporaires en
cas de décès, les assurances de capitaux de survie et de rente de survie, les assurances en cas de vie sans contre-assurance et les
rentes viagères différées sans contre-assurance.

V. toutefois Rapport du Comité de l'abus de droit fiscal pour 2019, affaire no 2019-29, une espèce dans laquelle ont été souscrits
simultanément et pour des montants et des durées identiques des contrats d'assurance en cas de vie sans contre-assurance et des
contrats d'assurance temporaires décès, Le Comité a considéré que l'administration était fondée à mettre en œuvre la procédure de
l'abus de droit fiscal pour soumettre la valeur acquise par les contrats d'assurance en cas de vie à l'ISF (voir no 3990).

b) Contrats diversifiés comportant une clause d'indisponibilité temporaire

S'agissant des contrats diversifiés comportant une clause d'indisponibilité temporaire (sur ces contrats, voir no 3756), ils entraient
dans le champ d'application de l'ISF sur la base de la valeur nominale du contrat. En effet, alors qu'une controverse s'était installée
quant à une éventuelle exonération de ces contrats au titre de la période durant laquelle ils ne sont pas rachetables, c'est
l'Administration qui, dans un premier temps, a précisé qu'ils devaient entrer dans le champ d'application de l'ISF sur la base de la
valeur du capital correspondant aux sommes versées par le souscripteur nettes de frais d'entrée ou de chargement (Instr. 4 janv.
2010, BOI 7 S-4-10, no 5, RGDA 2010, p. 510, note Douet F. ; Douet F., Contrats d'assurance-vie en euros diversifiés avec clause
d'indisponibilité temporaire et ISF, Defrénois 2010, art. 39106 ; Lettre de la Direction de la législation fiscale référencée
20100004452 à la FFSA en date du 28 mai 2010). Cette solution a été confirmée par le Conseil d'État, lequel a considéré qu'une
telle clause d'indisponibilité temporaire n'avait pour conséquence que de différer la possibilité d'exercice du droit de rachat (CE, 3 déc.
2012, no 349202, Dr. Fisc. 2013, comm. 193, concl. Bohnert B., note Quilici S.), ainsi que par la Cour de cassation (Cass. com, 12
déc. 2018, no 17-15.195, Resp civ. et assur 2019, comm. 86, Gayet M.). Elle a enfin été consacrée par le législateur, l'article 11 de
la loi de finances rectificative pour 2013 (L. no 2013-1279, 29 déc. 2013, JO 30 déc.) ayant complété l'article 885 F du Code
général des impôts afin de prévoir expressément que "« la créance que le souscripteur détient sur l'assureur au titre de contrats,
autres que les contrats non rachetables mentionnés à" l'article L. 132-23 du Code des assurances", qui ne comportent pas de
possibilité de rachat pendant une période fixée par ces contrats »", devait être ajoutée au patrimoine du souscripteur (BOI-PAT-ISF-

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30-20-10, no 160).

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 3 Impôt sur la fortune > § 1. Impôt de
solidarité sur la fortune > B. ​ Régime des prestations

4002 - Capital ou rente

Mis à jour 09/2022

Les prestations servies au terme du contrat étaient assujetties à l'ISF que ledit contrat ait été rachetable ou non rachetable (BOI-
PAT-ISF-30-20-10, no s 130 et 150).
Toutefois, il convenait de distinguer selon que les prestations avaient vocation à être servies sous forme de capital ou de rente. En
effet, si le bénéficiaire percevait un capital, ce capital entrait purement et simplement dans son patrimoine. En cas de versement
d'une rente, c'est la valeur de capitalisation de cette rente qui devait être incluse dans l'assiette de l'impôt. La fraction non
consommée au 1er janvier de l'année des sommes effectivement perçues devait quant à elle être déclarée en tant que disponibilités.
L'Administration avait précisé qu' « "en ce qui concerne les rentes viagères immédiates ou en cours de service, elles demeurent
imposables sur leur valeur de capitalisation »" (Instr. 11 févr. 1992, BOI 7 S-1-92, no 38 ; BOI-PAT-ISF-30-20-10, no 150). Cette
valeur correspondait au montant de la provision mathématique de la rente que l'assureur recalcule au 31 décembre de chaque année
et qu'il est tenu de communiquer, sur simple demande, au bénéficiaire de la rente.
À noter que, s'agissant des contrats d'assurance en cas d'accident ou de maladie, l'Administration fiscale admettait, dans un souci
d'équité, qu'à l'instar des prestations à caractère indemnitaire exonérées d'ISF par application de l'ancien article 885 K du Code
général des impôts, les prestations à caractère forfaitaire versées à l'assuré lui-même étaient exclues de l'assiette de l'ISF (BOI-PAT-
ISF-30-40-40, no s 30 et s.). Cette exonération ne profitait pas en revanche, en cas de décès de l'assuré, aux sommes perçues par
les ayants droit (Rép. min. à QE no 60456, JOAN Q. 14 sept. 1992, p. 4214 ; Cass. com., 16 nov. 1999, no 96-20.814, Bull. civ. IV,
no 200, commenté au BOI 7 S-13-99), sauf celles à caractère indemnitaire visant à réparer leur propre préjudice moral et
économique (Instr. 18 oct. 2001, BOI 7 S-4-01, no 185).

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 3 Impôt sur la fortune > § 1. Impôt de
solidarité sur la fortune > C. ​ Plafonnement de l'ISF

4003 - Revenus à prendre en compte

Mis à jour 09/2022

L'ancien article 885 V bis du Code général des impôts prévoyait un plafonnement de l'ISF déterminé en fonction des revenus de
l'année précédente, y compris les revenus exonérés d'impôt sur le revenu et les produits soumis à un prélèvement libératoire réalisés
au cours de la même année en France ou hors de France.
Ce plafonnement de l'ISF permettait ainsi de limiter la somme de cet impôt et des impôts sur les revenus de l'année précédente à 75
% de ces revenus. Si ce pourcentage était dépassé, l'excédent constaté venait en diminution de l'ISF dû ; cet excédent n'étant ni
imputable sur d'autres impositions ni restituable.
Il ressort de ce dispositif légal qu'il n'y avait pas lieu, en principe, de tenir compte, pour le calcul du plafonnement, des produits inscrits
en compte au fil de l'eau sur les contrats euros et les supports euros des contrats multisupports, ces produits ne pouvant être
considérés comme des revenus « réalisés ».
Cette question a pourtant fait l'objet d'une importante controverse.
Rappelons, en effet, qu'à l'origine le projet de loi de finances pour 2013 prévoyait que, parmi les revenus pris en compte pour le
calcul de ce plafonnement, devait figurer "« la variation de la valeur de rachat des bons ou contrats de capitalisation, des placements
de même nature, notamment des contrats d'assurance-vie, ainsi que des instruments financiers de toute nature visant à capitaliser
des revenus, souscrits auprès d'entreprises établies en France ou hors de France, entre le 1er janvier et le 31 décembre de l'année
précédente, nette des versements et des rachats opérés entre ces mêmes dates »".
Le Conseil constitutionnel a déclaré cette disposition contraire à la Constitution, considérant "« qu'en intégrant ainsi, dans le revenu
du contribuable pour le calcul du plafonnement de l'impôt de solidarité sur la fortune et de la totalité des impôts dus au titre des
revenus, des sommes qui ne correspondent pas à des bénéfices ou revenus que le contribuable a réalisés ou dont il a disposé au
cours de la même année, le législateur a fondé son appréciation sur des critères qui méconnaissent l'exigence de prise en compte des

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facultés contributives »" (Cons. const., 29 déc. 2012, no 2012-662 DC, JO 30 déc., paragraphes 88 à 95).
Nonobstant cette décision, l'Administration fiscale publiait, le 14 juin 2013, une instruction aux termes de laquelle elle considérait que
ces revenus devaient bel et bien être pris en compte pour l'appréciation des règles de plafonnement : "« Les revenus des bons ou
contrats de capitalisation et des placements de même nature, notamment des contrats d'assurance-vie, souscrits auprès
d'entreprises d'assurance établies en France ou à l'étranger, sont pris en compte, chaque année, pour leur montant retenu pour les
prélèvements sociaux au titre du 3o du II de" l'article L. 136-7 du Code de la sécurité sociale", reproduit sous" l'article 1600-0 D du
Code général des impôts.
"En pratique, cette disposition vise notamment les produits des contrats" "mono-support" "en euros et des compartiments en euros
des contrats" "multisupports" "à raison de leur montant effectivement retenu pour l'assiette des prélèvements sociaux »" (BOI-PAT-
ISF-40-60, no 200).
Interrogée par un député sur la non-conformité de cette interprétation avec la décision du Conseil constitutionnel, l'Administration
confirmait maintenir sa position (Rép. min. à QE no 31769, JOAN Q. 29 oct. 2013, p. 11324). Par ailleurs, tirant les conséquences de
la publication tardive de ses commentaires, elle publiait, le 9 juillet 2013, un communiqué de presse invitant les contribuables qui
n'auraient pas tenu compte de ces revenus à déposer une déclaration rectificative avant le 15 octobre 2013.
Un contribuable et un assureur saisissaient alors le Conseil d'État aux fins d'annulation de cette doctrine. Suivant l'arrêt du 20
décembre 2013, ledit Conseil annulait les paragraphes litigieux de l'instruction précitée (BOI-PAT-ISF-40-60, no 180 et 200),
considérant que celle-ci "« ne se borne pas à interpréter" l'article 885 V du Code général des impôts", mais comporte des
dispositions qu'il n'appartenait qu'au législateur de prévoir ; qu'elle est ainsi, dans cette mesure, entachée d'incompétence »" (CE, 3e
et 8e sous-sect. réunies, 20 déc. 2013, no 37/1157).
Toutefois et parallèlement, le législateur tentait à nouveau d'intervenir, le projet de loi de finances pour 2014 prévoyant de légaliser la
doctrine annulée par le Conseil d'État. Dans la droite ligne de sa précédente décision, le Conseil constitutionnel déclarait cette
disposition contraire à la Constitution : "« Considérant, par suite, qu'en prévoyant à l'article 13, d'intégrer dans les revenus pris en
compte pour le calcul du plafonnement de l'impôt de solidarité sur la fortune et des impôts sur le revenu certains revenus des bons
ou contrats de capitalisation et des placements de même nature, notamment des contrats d'assurance vie, alors que ces sommes
ne correspondent pas à des bénéfices ou revenus que le contribuable a réalisés ou dont il a disposé au cours de la même année, le
législateur a méconnu l'autorité qui s'attache, en vertu de" l'article 62 de la Constitution", à la décision du Conseil constitutionnel du
29 décembre 2012 ; qu'il suit de là que l'article 13 doit être déclaré contraire à la Constitution »" (Cons. const., 29 déc. 2013, no
2013-685 DC, JO 30 déc.).
L'Administration a en conséquence, et enfin, le 8 janvier 2014, mis à jour sa doctrine pour admettre que les produits attachés aux
bons et contrats de capitalisation ainsi qu'aux contrats d'assurance vie ne pouvaient être retenus que s'ils avaient effectivement été
réalisés, de sorte qu'ils ne pouvaient être pris en compte, pour le plafonnement de l'ISF, qu'au moment du dénouement ou du rachat
total ou partiel du contrat (BOI-PAT-ISF-40-60, no 180).

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6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 3 Impôt sur la fortune > § 2. Impôt sur
la fortune immobilière

4004 - Contrats imposables

Mis à jour 09/2022

L'article 972 du Code général des impôts (issu de L. no 2017-1837, 30 déc. 2017, JO 31 déc., art. 31), applicable à effet du 1er
janvier 2018, soumet à l'IFI dans le patrimoine du souscripteur la valeur de rachat des contrats d'assurance rachetables exprimés en
unités de compte à hauteur de la fraction de leur valeur représentative des unités de compte constituées d'actifs composés de biens
ou droits immobiliers.
L'attention du Conseil constitutionnel a été attirée sur le fait que ce dispositif, en ce qu'il prévoit l'inclusion dans l'assiette de l'IFI de la
valeur d'actifs immobiliers sur lesquels les souscripteurs n'ont aucun droit réel méconnaîtrait l'exigence de respect des facultés
contributives des redevables de l'impôt. Il a également été soulevé le fait que la date d'entrée en vigueur de l'article 972 au 1er
janvier 2018 interdirait aux détenteurs des contrats en cause de procéder aux arbitrages patrimoniaux destinés à faire le choix de ne
pas être soumis à l'IFI, ce qui porterait atteinte à leur droit de propriété. Le Conseil a opposé une fin de non-recevoir, considérant que
"« l'article 972 prévoit quant à lui que la valeur de rachat des contrats d'assurance vie ou de capitalisation n'est prise en compte qu'à
hauteur de la fraction représentative des unités de compte constituées d'actifs immobiliers" (…). "Dès lors, en assujettissant ce type
d'actifs à l'impôt sur la fortune immobilière, le législateur, qui s'est fondé sur des critères objectifs et rationnels en rapport direct avec
le but qu'il s'est fixé, n'a pas fait peser sur ces catégories de contribuables une charge excessive au regard de la capacité contributive
que leur confère la détention de ces actifs. En second lieu, le grief tiré de ce que la date d'entrée en vigueur de l'article 972 interdirait
aux souscripteurs des contrats d'assurance vie et de capitalisation de modifier avant cette date la composition de leur patrimoine
manque en fait »" (Cons. const., 28 déc. 2017, no 2017-758 DC, § 60 à § 66).

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Ainsi les contrats d'assurance vie sont-ils susceptibles d'entrer dans le champ d'application de l'IFI, qu'ils soient uniquement en une ou
plusieurs unités de compte, ou pour partie en unités de compte et pour partie en euros (contrats multi-supports). Les contrats
adossés à des parts et actions d'OPCI, de SCPI, de sociétés foncières et de sociétés immobilières sont en premier lieu concernés (C.
assur., art. R.331-1, R. 332-2, 9 bis, 9 ter et 9 sexies). Toutefois, ne sont pas retenues dans le patrimoine imposable, les parts ou
actions de certains fonds d'investissement (en particulier les OPCVM et les FIVG) dont le redevable détient moins de 10 % des droits
et qui est composé directement ou indirectement de moins de 20 % de biens ou droits immobiliers.

L'ensemble de ce dispositif a été commenté par l'administration fiscale suivant BOFIP référencé BOI-PAT-IFI-20-20-30-30 (no s 60 et
s.). Les obligations déclaratives tant du redevable de l'IFI que de l'assureur ont été précisées par décret no 2018-391 du 25 mai
2018 codifié notamment sous les articles 313 BQ ter et 313 BQ quater de l'annexe III au Code général des impôts.
À noter enfin qu'à l'instar de ce qui était prévu pour l'ISF, le législateur a prévu sous l'article 979 du Code général des impôts un
dispositif de plafonnement pour l'IFI à 75 % des revenus du contribuable dont les modalités d'application ont été précisées par
l'administration fiscale (BOI-PAT-IFI-40-30-10).

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 2 Règles de droit commun > Sous-section 4 Bouclier fiscal

4005 - Revenu de référence

Mis à jour 09/2022

Aux termes de l'article 1er du Code général des impôts (dans sa rédaction issue de l'article 11 de la loi no 2007-1223 du 21 août
2007, JO 22 août, dite loi TEPA) :
« Les impôts directs payés par un contribuable ne peuvent être supérieurs à 50 % de ses revenus.
Les conditions d'application de ce droit sont définies à l'article 1649-0 A ».
Ces dispositions se sont appliquées à compter de 2008 pour la détermination du plafonnement des impositions afférentes aux
revenus réalisés à compter de l'année 2006. Elles se sont appliquées pour la dernière fois en 2012 au titre des revenus réalisés en
2010 ainsi que prévu par l'article 30 I de la première loi de finances rectificative pour 2011 (L. fin. rect. no 2011-900, 29 juill. 2011,
JO 30 juill. ; Instr. 17 févr. 2012, BOI 13 A-1-12, no 21 ; BOI-CTX-BF).
Le dispositif d'origine a été commenté par l'Administration fiscale aux termes de deux instructions lesquelles ont précisé d'une part,
les impositions qui ouvraient droit à restitution et d'autre part, le revenu de référence à retenir pour apprécier le seuil de 50 % (Instr.
15 déc. 2006, BOI 13 A-1-06, no 207 ; Instr. 26 août 2008, BOI 13 A-1-08, no 83).
Ainsi, il a été confirmé qu'ouvraient notamment droit à restitution l'impôt sur le revenu résultant du barème progressif, le
prélèvement libératoire sur les produits de bons ou contrats de capitalisation (CGI, art. 125-0 A, voir no s 3977 et s.), y compris de
source européenne (CGI, art. 125 D, voir no 3983), l'impôt de solidarité sur la fortune (voir no s 3997 et s.), ainsi que les
prélèvements sociaux (voir no s 3968 et s.).
L'Administration a par ailleurs entendu préciser le revenu à prendre en compte pour apprécier le seuil de dépassement de 50 %.
Sur ce point, l'article 1649-0 A du Code général des impôts prévoit que les revenus des bons ou contrats de capitalisation, autres
que ceux en unités de compte, sont réalisés à la date de leur inscription en compte (BOI-CTX-BF-20-20-10-20, no 50). C'est le
montant des revenus, tel qu'inscrit en compte mais avant imposition aux contributions et prélèvements sociaux, qu'il convient de
retenir pour la détermination du droit à restitution. Ainsi, s'agissant des contrats en euros, les intérêts inscrits chaque année font-ils
partie intégrante du revenu de référence du bouclier fiscal dont ils viennent en conséquence limiter les effets : augmentant le revenu
de référence, ils augmentent le seuil à atteindre pour pouvoir prétendre à une restitution d'impôt. En revanche, les contrats en unités
de compte emportent des conséquences plus favorables. Les éventuelles plus-values annuelles de ces contrats n'étant, jusqu'au
moment du dénouement ou du rachat total ou partiel, ni définitives ni acquises au contribuable, elles doivent être exclues du revenu
de référence : n'étant pas prises en compte dans ce revenu, le seuil de 50 % à atteindre pour prétendre à une restitution est donc
d'autant moins élevé. L'Administration a pourtant tenté de soumettre au régime des contrats en euros les contrats en unités de
compte investis à la fois en euros et en unités de compte, dits « multisupports », dans lesquels moins de 20 % de l'épargne étaient
investis en unités de compte (Instr. 26 août 2008, BOI 13 A-1-08, no 83, paragraphes 33 et suivants ; dans le même sens, Rescrit
no 2009/51 (RC), 15 sept. 2009, RGDA 2009, p. 1298, note Douet F., Droit fiscal 2009, no 39, act. 289). Cette interprétation a été
condamnée par le Conseil d'État qui a décidé de l'annulation des dispositions figurant en ce sens dans l'instruction précitée du 26 août
2008 (CE, 3e et 8e sous-sect., 13 janv. 2010, no 32/1416, RGDA 2010, p. 193, note Douet F. ; v. également Instr. 17 févr. 2012,
BOI 13 A-1-12, no 21, dans laquelle l'administration intègre la solution jurisprudentielle). Pour ces contrats, seuls les revenus soumis
à la contribution sociale généralisée doivent être pris en compte (BOI-CTX-BF-20-20-10-20, no 70, sur la CSG, voir no 3969). À cet
égard, l'Administration a précisé que, compte tenu de leur entrée en vigueur au 1er juillet 2011, les dispositions de l'article 22 de la loi
de finances pour 2011 (L. fin. 2011, no 2010-1657, 29 déc. 2010, art. 22, JO 30 déc.), qui prévoient l'imposition aux prélèvements

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sociaux « au fil de l'eau » de la part des produits attachés aux droits exprimés en euros ou en devises des contrats multisupports,
sont de fait sans incidence sur les deux dernières années d'application du droit à restitution (« bouclier fiscal » acquis en 2011 et
2012).

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 3 Régimes spécifiques

4006 - Généralités

Mis à jour 09/2022

Afin de favoriser le financement des entreprises, l'article 1er de la loi du 26 juillet 2005 pour la confiance et la modernisation de
l'économie (L. no 2005-842, 26 juill. 2005, JO 27 juill.), dite loi « Breton », a prévu la possibilité, pour les souscripteurs qui le
souhaitent, de transformer leur contrat « en euros » en contrat « multisupports », comportant un compartiment investi notamment
en actions françaises et européennes. Cette mesure, issue de l'amendement « Fourgous », n'est pas limitée dans le temps. Elle a fait
l'objet de commentaires de la part de l'Administration fiscale, d'abord dans une instruction du 4 novembre 2005 (Instr. 4 nov. 2005,
BOI 5 I-4-05, no 182) à laquelle s'est substituée un BOFIP à effet du 12 septembre 2012 (BOI-RPPM-RCM-30-10-20-80). Le
dispositif, ainsi exposé, demeure applicable aux transformations intervenues avant le 1er janvier 2014 (confirmé le 30 juin 2014 par
BOI-RPPM-RCM-30-10-20-20, no 335 ; sur ce dispositif, voir no s 4007 et s.). Pour les transformations intervenues après cette date,
il convient de se référer à la doctrine commune qu'a adoptée l'Administration fiscale pour toutes les transformations de contrats, qu'il
s'agisse de transformations « Fourgous », de transformations en contrats euro-croissance ou en contrats vie génération (sur cette
nouvelle doctrine, voir no s 4079 et s.).
En effet, inspiré par le même objectif de financement de l'économie par l'épargne des ménages, le législateur, suivant les
recommandations du rapport Berger-Lefebvre d'avril 2013 (Berger K. et Lefebvre D., Rapp. « Dynamiser l'épargne financière des
ménages pour financer l'investissement et la compétitivité », 2 avr. 2013), est de nouveau intervenu, à la faveur de l'adoption de la
loi de finances rectificative pour 2013 (L. no 2013-1279, 29 déc. 2013, JO 30 déc., art. 9) à l'effet d'instaurer deux nouveaux types
de contrats à savoir, les contrats euro-croissance et les contrats vie génération. Le nouveau dispositif, théoriquement applicable à
compter du 1er janvier 2014, n'a toutefois pu entrer en vigueur à la date prévue, les textes d'application ayant tardé à être publiés.
Ce dispositif prévoit que ces deux nouveaux types de contrats peuvent non seulement être directement souscrits, mais encore, à
l'instar du dispositif « Fourgous », résulter de la transformation d'un contrat d'assurance vie existant, sous réserve, s'agissant des
seuls contrats vie génération, que cette transformation ait été opérée entre le 1er janvier 2014 et le 1er janvier 2016, aucune date
butoir n'étant, en revanche, prévue pour les contrats euro-croissance. Enfin, dans le même esprit et poursuivant le même objectif, la
loi no 2019-486 du 22 mai 2019, dite « loi PACTE » (JO 23 mai), a adopté, sous l'article 72, de nouvelles dispositions permettant
d'une part la transformation d'un contrat euro-croissance exprimé en euros et en parts de provisions de diversification en contrat
euro-croissance exprimé uniquement en parts de provisions de diversification (sur ces contrats, voir no 3687), et d'autre part, allant
au-delà du dispositif « Fourgous », la transformation d'un contrat, qu'il soit en euros ou multisupports, en un contrat permettant
qu'une part ou l'intégralité des primes versées soient affectées à l'acquisition de droits exprimés en unités de compte (le cas échéant,
plus performantes si le contrat était déjà en unités de compte) ou de droits donnant lieu à la constitution d'une provision de
diversification. Conformément à l'article L. 132-22 du Code des assurances, l'assureur a l'obligation d'informer une fois par an le
souscripteur de ces possibilités de transformation et de leurs conditions.
Par ailleurs, mis en place en 1990 par les pouvoirs publics afin d'encourager les ménages à constituer une épargne sur le long terme,
le plan d'épargne populaire (dit PEP) n'est pas, quant à lui, à proprement parler une formule de placement, mais plutôt un cadre
juridique doté d'une fiscalité spécifique, dans lequel peuvent s'inscrire différents produits financiers et notamment des contrats
d'assurance sur la vie. Ainsi, la détention d'un contrat d'assurance vie dans le cadre de ce dispositif ne remet-elle pas en cause les
caractéristiques propres de l'opération d'assurance. Elle écarte en revanche les règles fiscales qui lui sont normalement applicables
(sur le PEP, voir no s 4012 et s.). Depuis le 25 septembre 2003, il n'est plus possible d'ouvrir un PEP. Néanmoins, ceux en vigueur à
cette date demeurent régis par le dispositif d'origine, le détenteur ayant en outre, comme pour les autres contrats, la possibilité de
transformer le contrat adossé au PEP en un contrat multisupports (amendement « Fourgous »), en un contrat euro-croissance ou
encore en un contrat vie génération (voir no 4079).

Enfin, et dans le but cette fois de lutter contre les contrats en déshérence, la loi no 2014-617 du 13 juin 2014 (JO 14 juin) a prévu,
sous un nouvel article L. 132-27-2 du Code des assurances, que les sommes ne faisant pas l'objet de demande de versement des
prestations doivent être déposées à la Caisse des dépôts et consignations (CDC) à l'issue d'un délai de dix ans à compter de la date
de prise de connaissance par l'assureur du décès de l'assuré ou de l'échéance du contrat (sur ce dispositif, voir no 3939). Au plan
fiscal, les sommes ainsi transférées à la CDC et ultérieurement versées au profit du souscripteur ou du bénéficiaire font l'objet d'un
dispositif spécifique (voir no 4022).

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Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 3 Régimes spécifiques > Sous-section 1 Transformation d'un contrat en euros en
contrat multisupports (« Amendement Fourgous ») : régime applicable jusqu’au 31 décembre 2013

4007 - Objectif et champ d’application du dispositif


Mis à jour 09/2022

Ainsi qu'indiqué dans l'instruction fiscale du 4 novembre 2005 (Instr. 4 nov. 2005, BOI 5 I-4-05, no 182 ; BOI-RPPM-RCM-30-10-20-
80, no 510), les dispositions du I de l'article 1er de la loi du 26 juillet 2005 pour la confiance et la modernisation de l'économie (L. no
2005-842, 26 juill. 2005, JO 27 juill.) ont pour objectif de réorienter l'allocation de l'épargne, largement investie en produits de taux,
vers des supports à capital variable, notamment investis en actions. À cet égard, ces dispositions figurent sous le titre I de la loi
intitulé « Encourager la détention durable d'actions » (sur la mise en cause de la responsabilité de l'assureur en cas de perte en
capital consécutive à cette transformation : Cass. 2e civ., 7 mars 2019, no 18-10.604, RGDA 2019, p. 31, note Mayaux L., selon
lequel tant que le contrat est en cours, le préjudice n'est pas certain).
La possibilité de transformation est offerte aux contrats d'assurance vie et aux bons ou contrats de capitalisation, quelle que soit leur
date de souscription ou leurs modalités de versement des primes, y compris les contrats d'assurance vie adossés à des plans
d'épargne populaire (BOI-RPPM-RCM-30-10-20-80, no 520 ; s'agissant des PEP, l'instruction fiscale précise que la transformation ne
remet pas en cause le bénéfice des exonérations prévues par l'article 157, 22º, du Code général des impôts ; sur ces exonérations,
voir no 4021).
L'ensemble de ce dispositif est applicable aux transformations intervenues à effet du 28 juillet 2005.

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 3 Régimes spécifiques > Sous-section 1 Transformation d'un contrat en euros en
contrat multisupports (« Amendement Fourgous ») : régime applicable jusqu’au 31 décembre 2013

4008 - Conséquences de la transformation

Mis à jour 09/2022

Conformément à l'article 1er de la loi du 26 juillet 2005 (L. no 2005-842, 26 juill. 2005, JO 27 juill.), la transformation d'un contrat
d'assurance vie ou d'un bon ou contrat de capitalisation en euros en un bon ou contrat dont une part ou l'intégralité des primes
versées est affectée à l'acquisition de droits exprimés en unités de compte (contrats dits multisupports) n'entraîne pas les
conséquences fiscales d'un dénouement.
L'Administration a précisé que cette disposition permet, pour l'application des articles 757 B et 990 I du Code général des impôts (sur
ces dispositions, voir no s 4061 et s. et no s 4062 et s.), de conserver son antériorité au contrat (BOI-RPPM-RCM-30-10-20-80, no
460).
Ainsi, le contrat nouveau, issu de la transformation, est réputé avoir été souscrit à la date du premier versement effectué sur le
contrat d'origine, avec toutes les conséquences fiscales attachées à cette antériorité.
Pour l'application des prélèvements sociaux, la transformation conduit à soumettre un même contrat à des règles différentes. En
effet, les modalités d'imposition aux prélèvements sociaux des contrats diffèrent selon qu'il s'agit ou non de contrats exprimés en
unités de compte (sur ces modalités, voir no s 3968 et s.).
En conséquence, afin d'éviter une double imposition, la loi prévoit que les produits des contrats qui ont été soumis, lors de leur
inscription en compte, aux contributions et prélèvements sociaux applicables à cette date, sont assimilés, à partir de la
transformation, à des primes versées pour l'application des dispositions relatives aux contributions et prélèvements sociaux.

L'Administration (Instr. 4 nov. 2005, BOI 5 I-4-05, no 182 ; BOI-RPPM-RCM-30-10-20-80, no 470) précise encore que, lorsque le
contrat transformé a été conclu avant le 1er janvier 1990, la règle de la durée moyenne pondérée ne s'applique pas audit contrat
(sur cette règle, voir no 3982).

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6 Fiscalité du contrat > Section 3 Régimes spécifiques > Sous-section 1 Transformation d'un contrat en euros en
contrat multisupports (« Amendement Fourgous ») : régime applicable jusqu’au 31 décembre 2013

4009 - Modalités de la transformation

Document Lamy Liaisons soumis au respect des Conditions Générales d’Utilisation et des Conditions Générales de Vente des produits et services Lamy Liaisons.

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Mis à jour 09/2022

Un contrat d'assurance vie ou un bon ou contrat de capitalisation ne peut être transformé qu'auprès du même organisme assureur
en un bon ou contrat de même nature (BOI-RPPM-RCM-30-10-20-80, no 480).
La transformation du contrat d'assurance vie individuelle doit s'effectuer :

​ soit par un avenant au contrat d'origine conclu entre le souscripteur et l'assureur ayant proposé ledit
contrat. L'avenant prévoit que les primes versées sur le contrat peuvent désormais être affectées à
l'acquisition de droits exprimés en unités de compte ;
​ soit par le transfert de l'intégralité de la provision mathématique constituée au moyen des primes versées
sur le contrat d'origine. L'ancien contrat est dénoué en franchise d'impôt.

Bien que l'article 1er de la loi du 26 juillet 2005 (L. no 2005-842, 26 juill. 2005, JO 27 juill.) ait prévu que l'affectation des sommes à
l'acquisition de droits en unités de compte puisse n'être que partielle, l'Administration exige que la transformation donne lieu à la
conversion d'une part significative des engagements en droits exprimés en unités de compte répondant à l'objectif défini par le
législateur. L'Administration précise, qu'à défaut, elle serait fondée à remettre en cause le maintien de l'antériorité fiscale du contrat. À
cet égard, elle rappelle, à titre indicatif, que les contrats dont une part des primes versées est affectée à l'acquisition de droits
exprimés en unités de compte (le reste étant exprimé en euros) sont actuellement, en moyenne, constitués sur le marché français
pour 20 % en unités de compte (Instr. 4 nov. 2005, BOI 5 I-4-05, no 182 ; BOI-RPPM-RCM-30-10-20-80, no 510).

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 3 Régimes spécifiques > Sous-section 2 Transformation d'un contrat en contrat
multisupports, en contrat euro-croissance ou en contrat vie génération

4010 - Contrats concernés et conséquences de la transformation

Mis à jour 09/2022

Aux termes de l'article 125-0 A, I, 2º, du Code général des impôts, n'entraîne pas les conséquences fiscales d'un dénouement, la
transformation, réalisée auprès d'un même assureur (les pouvoirs publics n'envisagent pas de permettre la transformation auprès
d'un autre assureur, RM Hetzel P., no 1036, JOAN 9 déc. 2020, p. 3536) :

​ d'un contrat permettant qu'une part ou l'intégralité des primes versées soient affectées à l'acquisition de
droits exprimés en unités de compte ou de droits donnant lieu à la constitution d'une provision de
diversification. Alors que le bénéfice de ce régime était à l'origine subordonné à la condition qu'au moins 10
% des engagements en euros soient transformés, cette exigence a été supprimée à effet du 1er janvier
2020 (L. fin. 2020, no 2019-1479, 28 déc. 2019, JO 29 déc., art. 9) ;
​ d'un contrat en euros ou dont une part ou l'intégralité des primes versées est affectée à l'acquisition de
droits exprimés en unités de compte (contrat en unités de compte d'origine ou « fourgoussés ») en un
contrat, dont une part ou l'intégralité des primes versées sont affectées à l'acquisition de droits donnant
lieu à la constitution d'une provision de diversification, c'est-à-dire en contrats définis par l'ordonnance no
2014-696 du 26 juin 2014 (JO 27 juin, ratifiée par L. no 2019-486, 22 mai 2019, art. 206 , JO 23 mai, dite «
loi PACTE »), qui autorise la coexistence au sein du même contrat de supports en euros, en unités de
compte et donnant lieu à la constitution d'une provision de diversification (contrats euro-croissance, sur ces
contrats, voir no 3687 ; et sur le régime applicable en matière de prélèvements sociaux, voir nos 3968 e t
s.). Alors que le bénéfice de ce régime était à l'origine subordonné à la condition qu'au moins 10 % des
engagements en euros soient transformés, cette exigence a été supprimée à effet du 1er janvier 2020 (L.
fin. 2020, no 2019-1479, 28 déc. 2019, JO 29 déc., art. 9). En revanche, il importe que le contrat n'ait pas
donné lieu dans les six mois précédant la transformation, à une conversion des engagements en euros en
engagements en unités de compte (« fourgoussage »). Sur le devoir d'information et de conseil de
l'assureur, lors de la transformation et sur le droit à renonciation du souscripteur ou de l'adhérent, voir no
3687 ;
​ d'un contrat euro-croissance exprimé en euros et en parts de provisions de diversification en contrat euro-
croissance exprimé uniquement en parts de provisions de diversification (sur ces contrats, voir no 3687) ;
​ d'un contrat d'assurance sur la vie diversifié relevant du chapitre II du titre IV du livre 1er du Code des
assurances, dans sa rédaction antérieure à l'ordonnance précitée (anciens articles L. 142-1 à L. 142-5 du

Document Lamy Liaisons soumis au respect des Conditions Générales d’Utilisation et des Conditions Générales de Vente des produits et services Lamy Liaisons.

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Code des assurances ; sur ces contrats, voir no 3686), en un contrat défini par cette même ordonnance
(contrats euro-croissance, sur ces contrats, voir no 3687).

À cet égard, et conséquemment, l'Administration (BOI-RPPM-RCM-30-10-20-20, no 340) a précisé que, sous réserve du respect des
conditions de transformation, n'entraînent pas les conséquences fiscales d'un dénouement :

​ l'ajout d'un support en unités de compte ou d'un support donnant lieu à la constitution d'une provision de
diversification à un contrat mono-support en euros ;
​ l'ajout d'un support donnant lieu à la constitution d'une provision de diversification à un contrat mono-
support en unités de compte ou à un contrat multisupports en euros et en unités de compte ;
​ la transformation d'un contrat diversifié préexistant à l'ordonnance no 2014-696 du 26 juin 2014, JO 27
juin, ratifiée par l'article 206 de la « loi PACTE » précitée (sur ces contrats, voir no 3686) en un contrat
euro-croissance.

N'entraîne pas davantage les conséquences fiscales d'un dénouement la transformation intervenue entre le 1er janvier 2014 et le 1er
janvier 2016 d'un contrat souscrit avant le 1er janvier 2014 en contrat vie génération, c'est-à-dire en contrat dont les primes sont
affectées à l'acquisition de droits investis en unités de compte, dans les conditions définies au I bis de l'article 990 I du Code général
des impôts (sur ces contrats, voir no 3995).
Les contrats nouveaux, issus de telles transformations, sont donc réputés avoir été souscrits à la date du premier versement
effectué sur le contrat d'origine, avec toutes les conséquences attachées à cette antériorité.

Cette disposition permet, pour l'application de l'article 757 B du Code général des impôts (voir no 3991) et de l'article 990 I du
même code (voir no s 3992 et s.), de conserver son antériorité au contrat.
La transformation n'entraîne pas davantage les conséquences d'un dénouement s'agissant des prélèvements sociaux (sur ces
prélèvements, voir no s 3968 et s.). À noter à cet égard que la taxe de 0,32 % initialement prévue par l'article 9, IV, de la loi de
finances rectificative pour 2013 no 2013-1279 du 29 décembre 2013 (JO 30 déc.) a été supprimée à effet du 1er janvier 2021 par
l'article 64 de la loi de finances pour 2021 no 2020-1721 du 29 décembre 2020 (JO 30 déc.). Rappelons que cette taxe, à la charge
des assureurs, visait à compenser le coût résultant du report dans la perception des prélèvements sociaux consécutif à la
transformation d'engagements en euros existants en engagements euro-croissance ou en contrats vie génération. Cette taxe de
0,32 % avait pour assiette le montant des droits en euros transformés en engagement euro-croissance ou vie génération lors du
premier versement consacrant la transformation du contrat. Conformément à l'article 72, VI de la loi no 2019-486 du 22 mai 2019,
dite « loi PACTE » (JO 23 mai), cette taxe n'était pas applicable aux transformations de contrats euro-croissance exprimés en euros
et en parts de provisions de diversification en contrats euro-croissance exprimés uniquement en parts de provisions de
diversification. Elle était exigible le premier jour du mois suivant chaque trimestre civil au titre des primes réaffectées. Elle devait être
déclarée et liquidée le mois suivant selon les procédures et sanctions applicables en matière de TVA. L'Administration fiscale avait
précisé les modalités d'application de ces dispositions aux termes d'un BOFIP publié le 9 juillet 2014 (BOI-TCAS-AUT-80).

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 3 Régimes spécifiques > Sous-section 2 Transformation d'un contrat en contrat
multisupports, en contrat euro-croissance ou en contrat vie génération

4011 - Modalités de la transformation

Mis à jour 09/2022

Un contrat ne peut être transformé qu'auprès du même assureur.


Cette transformation peut être partielle ou totale. En cas de transformation partielle, le contrat d'origine continue de fonctionner dans
les conditions de droit commun et conserve également son antériorité fiscale.
La transformation de contrats individuels s'effectue :

​ soit par un avenant au contrat d'origine entre le souscripteur et l'assureur ayant proposé ledit contrat.
L'avenant prévoit que les primes versées sur le contrat peuvent être, selon le cas, affectées à l'acquisition
de droits exprimés en unités de compte ou à l'acquisition de droits donnant lieu à la constitution d'une
provision de diversification ;
​ soit par le transfert de l'intégralité du montant de la provision mathématique constituée au moyen des
primes versées sur le contrat d'origine, qui donne lieu à la souscription d'un nouveau contrat. L'ancien
contrat est dénoué en franchise d'impôt.

Document Lamy Liaisons soumis au respect des Conditions Générales d’Utilisation et des Conditions Générales de Vente des produits et services Lamy Liaisons.

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La transformation des adhésions aux contrats d'assurance de groupe s'effectue :

​ soit par un avenant à l'adhésion ;


​ soit par la conclusion d'un nouveau contrat ou l'adhésion à un autre contrat de groupe.

Dans les deux cas, la transformation d'une adhésion à un contrat de groupe doit se traduire par le transfert partiel ou total du
montant de la provision mathématique constituée au moyen des primes versées sur le contrat d'origine par les adhérents ayant
décidé la transformation. L'ancienne adhésion est, le cas échéant, dénouée en franchise d'impôt. La transformation n'est donc
effective pour un adhérent que lorsque celui-ci en a exprimé la volonté.

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 3 Régimes spécifiques > Sous-section 3 Le PEP

4012 - Institution du PEP – Suppression à effet du 25 septembre 2003

Mis à jour 09/2022

Institué par l'article 109 de la loi de finances pour 1990 no 89-935 du 29 décembre 1989, le plan d'épargne populaire est entré en
vigueur le 1er janvier 1990.

Conformément à l'article L. 221-18 du Code monétaire et financier (dans sa rédaction issue de L. fin. 2004, no 2003-1311, 30 déc.
2003, JO 31 déc., art. 82, III), "« à compter du 25 septembre 2003, il ne peut plus être ouvert de plans d'épargne populaire »".
L'impossibilité d'ouvrir de nouveaux PEP fait suite à l'instauration du PERP (sur le PERP, voir no s 4328 et s.). Ceux en vigueur à cette
date demeurent régis par le dispositif d'origine (BOI-RPPM-RCM-40-60, no 1).
Le PEP consiste en fait en une enveloppe fiscale dans laquelle peuvent s'inscrire des contrats d'assurance sur la vie. À noter que le
contrat ainsi adossé au PEP peut faire l'objet d'une transformation en contrat euro-croissance, en contrat vie génération ou suivant
le dispositif « Fourgous » (sur ces transformations, voir no 4079).

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 3 Régimes spécifiques > Sous-section 3 Le PEP > § 1. Mécanisme du PEP

4013 - Conditions d’ouverture


Mis à jour 09/2022

Aucun PEP ne pouvant plus être ouvert depuis le 25 septembre 2003, les conditions ci-après exposées intéressent naturellement les
PEP ouverts avant cette date.

Aux termes de l'article 109 de la loi de finances pour 1990 no 89-935 du 29 décembre 1989, "« il peut être ouvert un plan par
contribuable ou par chacun des époux soumis à une imposition commune »". Selon l'Administration fiscale, les personnes qui peuvent
ouvrir un PEP sont donc :
« les personnes célibataires, veuves ou divorcées, ainsi que les personnes mariées soumises à des impositions séparées ;

​ chacun des conjoints pour les personnes mariées soumises à une imposition commune »

(Instr. 12 juill. 1990, BOI 5 I-4-90, no 141 ; BOI-RPPM-RCM-40-60, no 50).


En revanche, les personnes qui sont à la charge d'un contribuable (enfants ou personnes titulaires de la carte d'invalidité vivant sous
le toit du contribuable) ne peuvent pas être titulaires d'un PEP. L'article 2 du décret no 90-116 du 5 février 1990 (JO 6 févr.), relatif au
plan d'épargne populaire, prévoit par ailleurs que le PEP ne peut avoir qu'un seul titulaire, de sorte que les PEP sous forme de contrats
en co-souscription ne sont pas autorisés. Enfin, l'Administration admet que les personnes physiques dont le domicile fiscal est situé
hors de France peuvent ouvrir un PEP, et que peuvent le conserver celles qui, à l'origine établies en France, cessent de résider sur le
territoire national (Instr. 12 juill. 1990, BOI 5 I-4-90, no 141 ; BOI-RPPM-RCM-40-60, no 50).

Conformément à l'article 1er du décret du 5 février 1990 précité relatif au plan d'épargne populaire, l'ouverture d'un PEP doit
obligatoirement "« faire l'objet d'un contrat écrit, conclu entre le souscripteur »" et l'organisme gestionnaire du plan.

Ce contrat précise notamment (BOI-RPPM-RCM-40-60, no 20) :

​ l'affectation des versements (opération d'assurance ou compte de dépôt) ;

Document Lamy Liaisons soumis au respect des Conditions Générales d’Utilisation et des Conditions Générales de Vente des produits et services Lamy Liaisons.

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​ les conditions dans lesquelles le titulaire peut obtenir le transfert de son PEP ;
​ l'existence ou non d'une option pour le paiement d'une rente viagère à l'issue du PEP.

Concomitamment à la conclusion de ce contrat, le souscripteur établit une déclaration sur l'honneur par laquelle il atteste n'être
titulaire d'aucun autre PEP et être informé des conséquences qu'entraînerait la souscription de plusieurs plans, en l'occurrence leur
clôture.
L'Administration a enfin précisé la date d'ouverture du plan en indiquant que "« le PEP est ouvert à la date du premier versement ou
du transfert des actifs du PER sur le PEP, et non à la date de signature du contrat »".

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 3 Régimes spécifiques > Sous-section 3 Le PEP > § 1. Mécanisme du PEP

4014 - Fonctionnement

Mis à jour 09/2022

Conformément aux dispositions de l'article 109 de la loi de finances pour 1990 no 89-935 du 29 décembre 1989, les versements
réalisés dans le cadre du PEP ne peuvent être affectés qu'à une opération d'assurance sur la vie ou à un compte de dépôt (BOI-
RPPM-RCM-40-60, no 100).

Aux termes de l'article 3 du décret no 90-116 du 5 février 1990 (JO 6 févr.), pour pouvoir figurer sur un PEP, les contrats d'assurance
sur la vie doivent obligatoirement relever de l'une des catégories suivantes, que l'Administration fiscale a précisément définies par voie
d'instruction :
"​ « a) opérations relevant de l'article R. 321-1 du Code des assurances :"
"– opérations relevant de la branche 20 de l'article R. 321-1 : il s'agit des contrats qui comportent une valeur de rachat ou de
réduction et qui garantissent le versement d'un capital ou d'une rente viagère à une date déterminée, à la condition que l'assuré soit
vivant à cette date,"
"– opérations relevant de la branche 22 de l'article R. 321-1 : elles offrent les mêmes garanties que celles qui relèvent de la branche
20, mais au lieu d'être exprimées en francs, elles le sont en unités de compte (par exemple, actions de SICAV ou titres de sociétés
immobilières). Elles comportent une valeur de rachat ou de réduction,"
"– opérations relevant de la branche 23 de l'article R. 321-1 : il s'agit des tontines qui consistent en la capitalisation en commun, sur
une période donnée, des cotisations versées par un groupe de personnes réunies en association."
"Seules les tontines en cas de vie sont éligibles au PEP. En effet, les tontines en cas de décès sont assimilables à une assurance décès
pure,"
"– opérations relevant de la branche 26 de l'article R. 321-1 : ce sont les opérations de prévoyance collective."
"S'agissant de contrats reposant sur une combinaison des techniques de capitalisation et de répartition, seuls sont admis ceux qui
garantissent la totalité des engagements de la compagnie d'assurance vis-à-vis des clients."
"Dans la pratique, il s'agit des contrats de groupe qui assurent à leurs adhérents une rente viagère à capital aliéné, versée à l'âge de
la retraite,"
"– opérations relevant de la branche 28 de l'article R. 321-1 : ce sont des opérations d'épargne pour lesquelles les sommes versées
par les souscripteurs sont capitalisées en commun ; les bénéfices sont mutualisés et il n'y a pas d'obligation réglementaire
d'engagement minimal ;"
"​ b) opérations relevant du Code de la mutualité. Sont concernées les opérations de vieillesse et de vie qui sont prévues dans les
règlements des caisses autonomes mutualistes."
"(Ces opérations doivent comporter une valeur de rachat ou de réduction et une garantie en cas de vie) ;"
"​ c) opérations relevant du Code de la sécurité sociale ou du Code rural : il s'agit des opérations d'épargne individuelle que ces
institutions peuvent, sur la base de leurs statuts et de leurs règlements, offrir à leurs seuls affiliés" (Instr. 12 juill. 1990, BOI 5 I-4-90,
no 141 ; BOI-RPPM-RCM-40-60, no s 130 et s.).
"(Ces opérations doivent comporter une valeur de rachat ou de réduction et une garantie en cas de vie) »."
Tous les contrats relevant de l'une des catégories énumérées ci-dessus peuvent figurer dans un PEP, même s'ils sont assortis de
garanties complémentaires. L'Administration a en effet clairement précisé qu'ils pouvaient prévoir des prestations en cas d'invalidité
ou de décès de l'assuré (Instr. 12 juill. 1990, BOI 5 I-4-90, no 1 4 1 ; BOI-RPPM-RCM-40-60, no 1 4 0). Toutefois, dans cette
hypothèse, seule la fraction de la prime représentative de l'opération d'épargne est considérée comme un versement sur le PEP, à
l'exclusion de celle relative aux assurances complémentaires (D. no 90-116, 5 févr. 1990, art. 3, V, précité, relatif au plan d'épargne
populaire). Enfin, l'Administration soumet le bénéfice du régime fiscal du PEP à la condition que le bénéficiaire du capital garanti en cas
de vie soit le souscripteur du contrat, c'est-à-dire le titulaire du PEP lui-même (Instr. 12 juill. 1990, précitée ; BOI-RPPM-RCM-40-60,

Document Lamy Liaisons soumis au respect des Conditions Générales d’Utilisation et des Conditions Générales de Vente des produits et services Lamy Liaisons.

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no 140).

Conformément à l'article 109 de la loi de finances pour 1990 no 89-935 du 29 décembre 1989, sauf hypothèse ancienne de
transfert d'un contrat d'assurance vie en provenance d'un PER, les versements sur un PEP doivent obligatoirement être effectués en
numéraire. Le montant de ces versements est plafonné à 92 000 euros par plan. Ce plafond est applicable aux seuls versements et
non aux sommes figurant sur le PEP, qui peuvent bien évidemment être d'un montant supérieur en raison notamment des intérêts
servis et de leur capitalisation. Pour apprécier la limitation, il y a lieu de tenir compte de la totalité des sommes versées sur le plan,
quelle que soit l'identité de celui qui s'en est chargé (qu'il s'agisse du titulaire du PEP ou d'un tiers) en déduisant les frais de gestion.
Enfin, si le titulaire du PEP bénéficie de la prime d'épargne, celle-ci est sans influence au regard de l'appréciation du seuil de 92 000
euros (BOI-RPPM-RCM-40-60, no s 220 et s.).

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 3 Régimes spécifiques > Sous-section 3 Le PEP > § 1. Mécanisme du PEP

4015 - Transfert

Mis à jour 09/2022

Le titulaire d'un PEP peut toujours transférer son plan auprès d'un autre organisme gestionnaire et même changer l'affectation de ses
versements. Ainsi, un plan, dont le support était un compte de dépôt, pourra être transféré auprès d'un assureur qui affectera les
sommes à la souscription d'un contrat et réciproquement.
Dans toutes les hypothèses, le transfert doit donner lieu à la conclusion d'un nouveau contrat de dépôt ou d'assurance et porter sur
la totalité des sommes qui figurent sur le PEP. Dès lors, si le PEP est constitué par un compte de dépôt, le transfert intervient par
virement de la totalité des sommes sur le compte ouvert à cet effet auprès de l'organisme gestionnaire du nouveau PEP. Si le PEP est
souscrit sous la forme d'un contrat d'assurance sur la vie, il est procédé au transfert du montant de la provision mathématique qui
résulte des primes antérieurement versées.

Aux termes de l'article 11 du décret no 90-116 du 5 février 1990 (JO 6 févr. ; BOI-RPPM-RCM-40-60, no s 270 et s.), relatif au plan
d'épargne populaire, cette opération ne constitue pas un retrait si les conditions suivantes sont simultanément remplies :

​ le titulaire remet à l'organisme gestionnaire du plan qu'il veut transférer un certificat d'identification du
PEP sur lequel le transfert doit avoir lieu. Ce certificat est établi par l'organisme auprès duquel le PEP est
transféré ;
​ l'organisme gestionnaire du PEP transféré est tenu de communiquer au nouveau gestionnaire la date
d'ouverture du plan initial et le montant des versements annuels. Ces informations sont en effet
indispensables à la détermination du régime fiscal des produits.

Selon l'Administration, un tel transfert ne remet pas davantage en cause l'antériorité du contrat initial pour l'application des articles
757 B et 990 I du Code général des impôts (Instr. 13 août 2004, BOI 7 G-5-04, no 130 ; BOI-ENR-DMTG-10-10-20-20, no 120).

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 3 Régimes spécifiques > Sous-section 3 Le PEP > § 1. Mécanisme du PEP

4016 - Clôture

Mis à jour 09/2022

Différents événements sont de nature à provoquer la clôture d'un PEP. Celle-ci n'entraîne toutefois pas systématiquement la
résiliation du contrat de dépôt ou d'assurance vie, mais implique parfois seulement que l'opération d'épargne cesse de bénéficier du
régime spécifique du PEP.
En pratique, les cas de clôture du PEP sont les suivants :

​ ouverture de plusieurs PEP par un même contribuable : conformément à l'article 9 du décret du 5 février
1990 (D. no 90-116, 5 févr. 1990, art. 9, précité) relatif au plan d'épargne populaire, lorsqu'il est ouvert plus
d'un plan par contribuable ou par chacun des époux soumis à imposition commune, l'ensemble des plans
souscrits par le foyer fiscal est considéré comme clos à la date à laquelle le PEP en surnombre a été conclu
;
​ dépassement des limites de versement : aux termes de l'article 10 du décret du 5 février 1990 (D. no 90-

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116, 5 févr. 1990, précité) relatif au plan d'épargne populaire, en cas de dépassement de la limite de 92
000 euros, « la totalité des sommes figurant sur le PEP est réputée retirée immédiatement ». Toutefois, il
ressort de l'instruction du 12 juillet 1990 (Instr. 12 juill. 1990, BOI 5 I-4-90, no 141 ; BOI-RPPM-RCM-40-60,
no 340) que "« cette mesure n'est pas appliquée si l'intéressé fait la preuve que le dépassement a été
involontaire. Cette preuve sera présumée apportée lorsqu'il s'agit de la première erreur et qu'elle a été
réparée dans un délai d'un mois à compter du versement qui a entraîné le dépassement »" ;
​ avant dix ans, le retrait de tout ou partie des avoirs figurant sur le PEP. Selon l'Administration (Instr. 12
juill. 1990, BOI 5 I-4-90, no 141 ; BOI-RPPM-RCM-40-60, no 300),

« il peut s'agir :

​ d'un retrait effectué sur un compte de dépôt (il est indifférent que ce retrait soit imputé sur le capital ou
sur les produits),
​ du remboursement, non immédiatement réinvesti dans le cadre d'un PEP, du capital garanti au terme d'un
contrat d'assurance en cas de vie,
​ du rachat partiel ou total de ce contrat,
​ du service d'une rente. En particulier, le capital converti en une rente viagère est réputé retiré
intégralement à la date du paiement du premier arrérage ».

Une dérogation a été instaurée par l'article 23 de la loi no 96-314 du 12 avril 1996 (JO 13 avr.), portant diverses dispositions d'ordre
économique et financier (commentée par Instr. 20 nov. 1996, BOI 5 I-6-96, no 227) : en effet, n'entraînent pas la clôture du plan les
retraits partiels opérés à compter du 1er janvier 1996 (sur le régime fiscal de ces retraits, voir no 4021) au titre des PEP ouvrant
droit à la prime d'épargne (voir no s 4017 et s.) : les retraits partiels successifs sont ainsi autorisés sans condition de durée du plan ou
de remploi des sommes retirées.
Dans cette hypothèse, le(s) retrait(s) partiel(s) n'entraîne(nt) pas la clôture du plan, mais tout nouveau versement est alors interdit
(CGI, art. 157, 22º).
Enfin, ne sont pas considérées comme des retraits, mais comme des prêts, « les avances consenties par l'organisme gestionnaire au
titulaire qui n'entraînent pas diminution des sommes dues ou du capital garanti au titre du PEP » (Instr. 12 juill. 1990, BOI 5 I-4-90,
no 141 ; BOI-RPPM-RCM-40-60, no 310).
Il en est tout autrement si l'avance a pour contrepartie la réduction du capital ou de la rémunération du PEP, notamment par une
baisse du taux d'intérêt ou de la participation aux bénéfices. Dans ce cas, l'avance est considérée comme un retrait, effectué à la
date où la rémunération ainsi abandonnée par l'épargnant aurait dû être capitalisée à son profit ;

​ après dix ans, le retrait de la totalité des avoirs ;


​ l'intervention d'un versement après un retrait partiel opéré au-delà de dix ans. En cas de retrait
partiel après dix ans, le PEP n'est pas clôturé mais tout nouveau versement est alors interdit. En cas de
non-respect de cette règle, la totalité des sommes est réputée retirée dès la réalisation du versement.
Comme pour les dépassements, l'Administration considère toutefois que la mesure n'a pas à être appliquée si l'intéressé
fait la preuve que le versement a été involontaire. De la même façon, cette preuve est présumée apportée s'il s'agit
d'une première erreur et qu'elle a été réparée dans le délai d'un mois ;
​ le décès du titulaire du PEP, qui entraîne la clôture du plan. Les règles de droit commun trouvent alors à
s'appliquer, s'agissant notamment des droits de mutation. Dès lors, en présence d'un PEP bancaire, les
avoirs font partie de la succession du défunt et sont imposables à ce titre. En revanche, si le PEP est
constitué par un contrat d'assurance vie, les prestations versées à la suite du décès de l'assuré seront
normalement exonérées de tous droits de mutation (sauf en cas d'absence de désignation de bénéficiaire
ou d'application des dispositions de l'article 757 B du Code général des impôts ; voir no 3991), ainsi que du
prélèvement de 20 %, celui-ci n'étant a priori pas applicable en raison :

– du plafonnement des primes versées au titre du PEP à 92 000 euros, d'une part,
– de l'abattement de 152 500 euros effectué avant application du prélèvement de 20 %, d'autre
part (sur ce régime, voir nos 3992 et s.).

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6 Fiscalité du contrat > Section 3 Régimes spécifiques > Sous-section 3 Le PEP > § 2. Prime d'épargne

4017 - Prime d’épargne : notion

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Initialement, la prime d'épargne était prévue par l'article 109, II, de la loi de finances pour 1990 en ces termes : "« Les versements
effectués par le titulaire du plan dont le domicile fiscal est situé en France et dont la cotisation d'impôt au titre des revenus de l'avant-
dernière année n'excède pas la limite mentionnée au 1 bis de"l'article 1657 du Code général des impôts" ouvrent droit, pendant les
dix premières années, à une prime égale au quart de leur montant annuel, sans pouvoir excéder 1 500 francs par an »" (L. fin. 1990,
no 89-935, 29 déc. 1989, JO 30 déc. art. 109, II).
Ainsi, les PEP souscrits par des personnes fiscalement domiciliées en France et non imposables à l'impôt sur le revenu ouvraient-ils
droit, pendant les dix premières années, à une prime d'épargne, versée par l'État, égale à 25 % de l'épargne annuelle dans la limite
désormais de 229 euros par an.
Cet avantage fut progressivement réduit.
Dans un premier temps, il fut réservé aux PEP souscrits avant le 21 septembre 1993. La prime d'épargne a en effet été supprimée
pour les plans souscrits après cette date par l'article 15 de la loi de finances pour 1994 no 93-1352 du 30 décembre 1993 (JO 31
déc.).
Par la suite, la durée d'attribution de la prime a été ramenée de dix à sept ans, à l'exception des PEP ouverts avant le 22 septembre
1993 adossés à un contrat d'assurance vie à primes périodiques souscrit avant le 5 septembre 1996 qui continuent à bénéficier de la
prime pendant dix ans (L. fin. 1997, no 96-1181, 30 déc. 1996, art. 128, JO 31 déc.).
Pour un exposé complet du dispositif applicable, v. Circulaire du ministère de l'Économie et des Finances du 22 janvier 1997 (JO 11
mars), relative aux modalités d'application des dispositions législatives et réglementaires concernant la prime versée par l'État à
certains titulaires d'un plan d'épargne populaire.

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4018 - Conditions d’attribution

Mis à jour 09/2022

Seuls les titulaires de PEP satisfaisant aux quatre conditions suivantes auront droit à la prime d'épargne.

a) Le PEP doit avoir été souscrit avant le 22 septembre 1993

Conformément à l'article 15 de la loi de finances pour 1994 no 93-1352 du 30 décembre 1993 (JO 31 déc.), la prime d'épargne a en
effet été supprimée pour les PEP souscrits après cette date.

b) Le titulaire du PEP doit être fiscalement domicilié en France

Conformément aux dispositions de l'article 4 B du Code général des impôts, et sous réserve des conventions fiscales internationales,
est considérée comme fiscalement domiciliée en France toute personne qui satisfait à l'une des conditions suivantes :

​ avoir son foyer en France (le foyer s'entend du lieu où l'intéressé et sa famille habitent normalement) ;
​ avoir son lieu de séjour principal en France, c'est-à-dire en pratique, y avoir séjourné plus de cent quatre-
vingt-trois jours au cours de l'année considérée ;
​ exercer une activité professionnelle en France (sauf à démontrer que cette activité y est exercée à titre
accessoire) ;
​ avoir le centre de ses intérêts économiques en France.

c) Le titulaire du PEP ne doit pas être imposable à l'impôt sur le revenu

Cette condition est appréciée par référence à l'impôt dû au titre du revenu de l'avant-dernière année précédant celle du ou des
versements sur le plan. Dans sa circulaire du 22 janvier 1997 (JO 11 mars ; voir no 4017), l'Administration a ainsi précisé, à titre
d'exemple, que "« les versements réalisés au cours de l'année 1996 donnent droit à la prime, à la condition que le titulaire du PEP
n'ait pas été imposable à l'impôt sur le revenu au titre de l'année 1994 »".
Cette condition doit être vérifiée pour chacune des années de versement, étant précisé qu'elle peut être remplie au titre d'une année
et ne pas l'être au titre d'une autre année.
Enfin, les modalités d'appréciation de cette condition ayant évolué dans le temps, elles conduisent à opérer une distinction suivant
que le ou les versements sont intervenus avant ou après le 1er janvier 1992.

Jusqu'au 1er janvier 1992, il était fait référence à la cotisation d'impôt effectivement établie au titre de l'impôt sur le revenu, qui

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devait être inférieure ou égale au minimum de perception.
Depuis cette date, il est fait référence à une « cotisation de référence » qui exclut du bénéfice de la prime d'épargne les personnes qui
ne sont pas imposables par suite du jeu d'avantages fiscaux (réductions d'impôt, exonération de certains revenus, crédits d'impôt,
prélèvements libératoires ; L. fin. 1991, no 90-1168, 29 déc. 1990, JO 30 déc., art. 21 ; Instr. 24 juill. 1991, BOI 5 B-15-91, no 150
; L. fin. 1997, no 96-1181, 30 déc. 1996, JO 31 déc., art. 128, II).

d) Le PEP ne doit pas avoir fait l'objet d'une clôture anticipée

En principe, le droit à la prime est subordonné à l'absence de retraits pendant les huit premières années.
Le droit à la prime est toutefois maintenu si la clôture est consécutive au décès du titulaire du plan ou si elle intervient dans les deux
ans qui suivent le décès de son conjoint.
Le droit à la prime est encore maintenu si la clôture intervient à l'occasion :

​ de l'expiration des droits du titulaire du plan ou de son conjoint aux allocations de chômage prévues par le
Code du travail en cas de licenciement ;
​ de la cessation d'activité non salariée du titulaire du plan ou de son conjoint à la suite d'un jugement de
liquidation judiciaire en application des dispositions de la loi no 85-98 du 25 janvier 1985 (JO 26 janv.),
relative au redressement et à la liquidation judiciaires des entreprises et codifiée dans le Code de
commerce ;
​ de l'invalidité du titulaire du plan ou de son conjoint correspondant au classement en deuxième ou
troisième catégories prévues par l'article L. 341-4 du Code de la sécurité sociale (deuxième catégorie :
invalides absolument incapables d'exercer une profession quelconque et qui sont, en outre, troisième
catégorie, dans l'obligation d'avoir recours à l'assistance d'une tierce personne pour effectuer les actes
ordinaires de la vie).

Enfin, deux dispositifs ont successivement été adoptés visant à permettre les retraits anticipés sans perte du droit à la prime
d'épargne et ce, afin de favoriser la consommation (sur la fiscalité de ces retraits, voir no 4021) :

​ un premier dispositif selon lequel les retraits opérés sur des PEP souscrits avant le 25 août 1993
n'entraînaient pas la perte du droit à la prime d'épargne mais avaient cependant pour effet de clôturer le
plan (L. no 93-1352, 30 déc. 1993, JO 31 déc., portant loi de finances pour 1994 ; L. no 94-679, 8 août
1994, JO 10 août, portant diverses dispositions d'ordre économique et financier ; L. no 94-1162, 29 déc.
1994, JO 30 déc., portant loi de finances pour 1995 ; Instr. 16 mars 1994, BOI 5 I-1-94, no 5 3). Ce
dispositif fut en vigueur du 23 septembre 1993 au 31 décembre 1995 ;
​ un second dispositif permettant à tout moment, les retraits partiels successifs ou le retrait total des
sommes figurant sur le plan, sans perte du bénéfice de la prime d'épargne. Sauf retrait total, le PEP n'est
pas clôturé mais tout nouveau versement est alors prohibé. Ce second dispositif, issu de la loi du 12 avril
1996 (L. no 96-314, 12 avr. 1996, JO 13 avr., portant diverses dispositions d'ordre économique et financier),
est actuellement en vigueur.

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4019 - Montant

Mis à jour 09/2022

Conformément à l'article 109 de la loi de finances pour 1990 (L. fin. 1990, no 89-935, 29 déc. 1989, JO 30 déc., art. 109), la prime
est égale au quart des versements annuels, sans pouvoir excéder 229 euros par an.
Versée par l'État sur une période de dix ans au maximum, son montant total maximal est donc de 2 290 euros.

Aux termes de l'article 4, I, du décret no 90-116 du 5 février 1990, "« le droit à prime d'épargne au titre des versements effectués
dans l'année civile naît le 1er janvier de l'année suivante »". À partir du 1er janvier, la prime d'épargne à laquelle ouvrent droit les
versements de l'année précédente porte intérêt au taux de l'intérêt légal. "« Au 1er janvier de l'année suivante, l'intérêt ainsi acquis
s'ajoute à la prime d'épargne et devient lui-même productif d'intérêt »" (D. no 90-116, 5 févr. 1990, JO 6 févr., art. 4, II).

En application de ces dispositions, la prime n'est donc en principe pas due pour les versements effectués à compter du 1er janvier de

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l'année de la clôture du plan. L'article 109 de la loi de finances pour 1990 prévoit toutefois une dérogation lorsque cette clôture
« intervient à la suite du décès du titulaire du plan ou dans les deux ans du décès du conjoint soumis à imposition commune ou de
l'un des événements suivants survenus à l'un d'entre eux :
​ expiration des droits aux allocations d'assurance chômage prévues par le Code du travail en cas de licenciement ;

​ cessation d'activité non salariée à la suite d'un jugement de liquidation judiciaire en application des dispositions de la loi no 85-98 du
25 janvier 1985 relative au redressement et à la liquidation judiciaires des entreprises (codifiée dans le Code de commerce) ;
​ invalidité correspondant au classement en deuxième ou troisième catégories prévues par l'article L. 341-4 du Code de la sécurité
sociale »
(deuxième catégorie : invalides absolument incapables d'exercer une profession quelconque – et qui sont, en outre, troisième
catégorie : dans l'obligation d'avoir recours à l'assistance d'une tierce personne pour effectuer les actes ordinaires de la vie).

Dans de telles circonstances, les versements effectués après le 1er janvier de l'année de clôture ouvrent droit à prime d'épargne.
La prime et les intérêts capitalisés sont versés par l'État :

​ sept ans après l'ouverture du plan ;


​ ou dix ans pour les PEP ouverts avant le 22 septembre 1993 adossés à un contrat d'assurance vie à primes
périodiques souscrit avant le 5 septembre 1996, sauf demande du bénéficiaire pour les percevoir au terme
du délai de droit commun de sept ans ;
​ ou, le cas échéant, à la clôture du PEP si elle intervient plus tôt.

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6 Fiscalité du contrat > Section 3 Régimes spécifiques > Sous-section 3 Le PEP > § 3. Régime fiscal

4020 - Fiscalité des cotisations


Mis à jour 09/2022

Le régime fiscal du PEP n'assortit les versements d'aucun avantage. Ceux-ci ne sont donc pas déductibles et n'ouvrent droit en tant
que tels à aucune réduction d'impôt.

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6 Fiscalité du contrat > Section 3 Régimes spécifiques > Sous-section 3 Le PEP > § 3. Régime fiscal

4021 - Fiscalité des retraits

Mis à jour 09/2022

Le dispositif d'origine distinguait selon que les retraits intervenaient avant ou après huit ans. Aucun PEP ne pouvant plus être ouvert
depuis le 25 septembre 2003, les retraits interviennent désormais exclusivement sous le régime applicable après huit ans. Pour
mémoire il sera cependant ci-après rappelé les règles dont il convenait auparavant de faire application avant huit ans.

a) Retrait avant huit ans

1. Principe d'imposition

Si le retrait intervient avant huit ans, il entraîne en principe la clôture du plan et l'assujettissement à l'impôt des sommes dans les
conditions suivantes.

1o Versement d'une rente viagère

La rente viagère servie à la suite de la clôture anticipée d'un PEP est imposable dans les conditions prévues par l'article 158-6 du
Code général des impôts s'agissant des rentes viagères à titre onéreux (BOI-RPPM-RCM-40-60, no 550 ; voir no s 3984 et s.).

2o Règlement d'un capital

En cas de versement d'un capital, seules les sommes correspondant aux produits de ce capital doivent être assujetties à l'impôt.

Selon l'article 5 du décret no 90-116 du 5 février 1990 (JO 6 févr.), relatif au plan d'épargne populaire, les produits imposables "«
sont constitués par la différence entre les sommes remboursées au titulaire du PEP et le montant de ses versements sur le PEP »". Il

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s'agit donc des revenus des placements, de la prime d'épargne et des intérêts capitalisés, les capitaux proprement dits, investis dans
le PEP, étant bien évidemment exonérés (BOI-RPPM-RCM-40-60, no 490).
Ces produits sont soumis à l'impôt sur le revenu, dans la catégorie des revenus mobiliers, le titulaire du PEP ayant toutefois la
possibilité d'opter pour le prélèvement libératoire prévu par l'article 125 A du Code général des impôts. Le taux de prélèvement est
variable en fonction de la durée du plan, à savoir :

​ 35 % si le retrait est effectué avant quatre ans (BOI-RPPM-RCM-40-60, no 530) ;


​ 24 % si le retrait est effectué entre quatre et huit ans (taux initialement fixé à 15 %, porté à 16 % par L.
fin. 2004, no 2003-1311, 30 déc. 2004, JO 31 déc., art. 12, à 18 % par L. fin. 2008, no 2007-1822, 24 déc.
2007, JO 27 déc., art. 10, II, à 19 % par L. fin. 2011, no 2010-1657, 29 déc. 2010, JO 30 déc., art. 6, puis à
24 % par L. fin. rect. no 2011-1978, 28 déc. 2011, JO 29 déc., art. 20).

2. Cas d'exonération

1o Sorties lors de circonstances exceptionnelles

Aux termes de l'article 157, 22º, du Code général des impôts, pour bénéficier de l'exonération, le retrait doit intervenir à la suite du
décès du titulaire du plan ou dans les deux ans qui suivent l'un des événements suivants :

​ décès du conjoint du titulaire du plan soumis à imposition commune ;


​ expiration des droits aux assurances chômage prévues par le Code du travail à la suite du licenciement du
titulaire ou de son conjoint. L'Administration fiscale a précisé qu'il s'agissait de l'expiration de l'allocation
de base et de l'allocation de fin de droits versées par les ASSEDIC ou le pôle-emploi (Instr. 12 juill. 1990,
BOI 5 I-4-90, no 141 ; BOI-RPPM-RCM-40-60, no 400). Le fait que le titulaire du plan perçoive par la suite
des allocations du régime de solidarité ne remet pas en cause l'exonération ;
​ cessation d'activité non salariée du titulaire ou de son conjoint, à la suite d'un jugement de liquidation
judiciaire ;
​ invalidité du titulaire ou de son conjoint correspondant au classement en deuxième ou troisième catégories
prévues à l'article L. 341-4 du Code de la sécurité sociale (deuxième catégorie : invalides absolument
incapables d'exercer une profession quelconque – et qui sont, en outre, troisième catégorie : dans
l'obligation d'avoir recours à l'assistance d'une tierce personne pour effectuer les actes ordinaires de la vie).

Si le retrait, qu'il s'effectue sous forme de rente ou de capital, intervient à la suite de l'un de ces événements, les produits bénéficient
d'une exonération totale d'impôt sur le revenu : intérêts des comptes de dépôt, produits des contrats d'assurance sur la vie, produit
de l'indexation éventuelle du capital, intérêts capitalisés de la prime d'épargne et la prime elle-même.
L'exonération bénéficie en principe au seul titulaire du PEP, lequel est le bénéficiaire des prestations. L'Administration a toutefois précisé
que : "« lorsque le bénéficiaire d'une rente viagère issue d'un PEP décède et qu'une pension de réversion est servie au conjoint
survivant, il est admis de faire bénéficier ce dernier de l'exonération d'impôt »" (Instr. 12 juill. 1990, BOI 5 I-4-90, no 141 ; BOI-
RPPM-RCM-40-60, no 470).

2o Sorties anticipées expressément autorisées

Deux dispositifs ont été successivement instaurés, permettant les retraits avant huit ans en exonération d'impôt :

​ retraits effectués entre le 22 septembre 1993 et le 31 décembre 1995 : le dispositif, initialement réservé
aux clôtures effectuées entre le 23 septembre 1993 et le 30 juin 1994 a été prorogé dans un premier temps
jusqu'au 31 décembre 1994, puis jusqu'au 31 décembre 1995 (L. no 93-1352, 30 déc. 1993, JO 31 déc.,
portant loi de finances pour 1994 ; L. fin. 1994, no 94-679, 8 août 1994, JO 10 août, portant diverses
dispositions d'ordre économique et financier ; L. no 94-1162, 29 déc. 1994, JO 31 déc., portant loi de
finances pour 1995 ; Instr. 16 mars 1994, BOI 5 I-1-94, no 53).
Pour bénéficier de ce régime, le PEP devait avoir été ouvert avant le 25 août 1993 et son titulaire devait satisfaire à
l'une des conditions suivantes :

– ouvrir droit à la prime d'épargne au cours de l'une des années du plan,


– ou ne pas être imposable au titre des revenus de 1992, c'est-à-dire bénéficier d'une «
cotisation de référence », au titre de ladite année, inférieure ou égale au seuil minimum de
perception (voir no 4018).

Dans ces hypothèses, les retraits n'entraînaient aucune taxation mais provoquaient la clôture du plan. Dans le cas où le

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souscripteur avait bénéficié de la réduction d'impôt prévue à l'article 199 septies du Code général des impôts, celle-ci
n'était pas remise en cause, même si un délai inférieur à six ans séparait la date de souscription du retrait ;

​ retraits effectués à compter du 1er janvier 1996 : conformément à l'article 23 de la loi no 96-314 du 12 avril
1996 (JO 13 avr. ; CGI, art. 157, 22o), sont exonérés d'impôt les retraits opérés dans les circonstances
suivantes :

– retraits sur un PEP ouvrant droit à la prime d'épargne : il peut s'agir d'un retrait total ou de
retraits partiels. Non seulement ces retraits sont exonérés d'impôt mais ils n'affectent ni le
droit du titulaire à la prime d'épargne ni celui relatif à la réduction d'impôt éventuellement
pratiquée (voir no 4020),
– autres PEP : le bénéfice de l'exonération est réservé aux retraits effectués avant le 30
septembre 1996 au titre de PEP ouverts antérieurement au 20 décembre 1995. Seul le premier
retrait bénéficie du dispositif. Ainsi, un second retrait dans la période du 1er janvier 1996 au 20
septembre 1996 aurait, sous réserve des exceptions prévues en cas de force majeure, les
conséquences de droit commun soit, notamment, l'imposition du retrait et la clôture du plan.
Lorsque le retrait répond aux exigences légales, la réduction d'impôt éventuellement pratiquée
au titre du contrat d'assurance n'est pas remise en cause (voir no 4020).

b) Retrait après huit ans

Conformément à l'article 157, 22º, du Code général des impôts, lorsqu'il est effectué plus de huit ans après l'ouverture du PEP, le
retrait bénéficie d'une complète exonération d'impôt sur le revenu (BOI-RPPM-RCM-40-60, no 450). En effet, le prélèvement de 7,5
% institué par l'article 21 de la loi de finances pour 1998 no 97-1269 du 30 décembre 1997 (JO 31 déc.) n'est pas applicable (sur ce
prélèvement, voir no 3977). L'exonération est donc applicable sans qu'il y ait lieu de se référer aux modalités de versement des
sommes retirées : capital ou rente viagère. Dans ce dernier cas, l'exonération peut également profiter au conjoint survivant du
crédirentier s'il est prévu une réversion de la rente (Instr. 12 juill. 1990, BOI 5 I-4-90, no 141 ; BOI-RPPM-RCM-40-60, no 470). À
noter que cette exonération demeure applicable, en cas de transformation du contrat adossé en contrat euro-croissance en contrat
vie génération ou suivant le dispositif « Fourgous » (confirmé le 30 juin 2014 par BOI-RPPM-RCM-30-10-20-20, no 335 ; sur ces
transformations, voir no 4009).

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6 Fiscalité du contrat > Section 3 Régimes spécifiques > Sous-section 4 Contrats en déshérence

4022 - Spécificités fiscales


Mis à jour 09/2022

Aux termes de l'article L. 132-27-2 du Code des assurances, les sommes ne faisant pas l'objet de demande de versement des
prestations doivent être déposées à la Caisse des dépôts et consignations (CDC) à l'issue d'un délai de dix ans à compter de la date
de prise de connaissance par l'assureur du décès de l'assuré ou de l'échéance du contrat (sur ce dispositif, voir no 3939). Lorsque ces
sommes sont ultérieurement versées par la CDC à un souscripteur ou à un bénéficiaire, elles sont soumises à un régime fiscal
spécifique. Ce régime, initialement instauré par l'article 6 de la loi no 2014-617 du 13 juin 2014 (JO 15 juin) a été, avant même
l'entrée en vigueur dudit article fixée au 1er janvier 2016, profondément modifié à la faveur de l'adoption de la loi no 2014-1655 du
29 décembre 2014 de finances rectificative pour 2014 (JO 30 déc., art. 89). L'administration fiscale a commenté ce dispositif suivant
bulletin officiel référencé BOI-DJC-DES.

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 3 Régimes spécifiques > Sous-section 4 Contrats en déshérence

4023 - Fiscalité en cas de vie

Mis à jour 09/2022

La fraction des sommes déposées à la CDC ayant le caractère de « produits » est soumise au régime de droit commun (sur ce
régime, voir no s 3970 et s.), mais précision est apportée que les règles trouvant à s'appliquer doivent être celles de l'année de

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versement des sommes au souscripteur ou au bénéficiaire. Le montant du revenu imposable est quant à lui déterminé dans les
conditions et selon les modalités en vigueur à la date d'échéance du contrat (CGI, art. 125-0 A II ter, en vigueur au 1er janvier
2016). Le cas échéant, les prélèvements sociaux sont également dus à raison des produits qui ne les auraient pas déjà supportés
(BOI-DJC-DES-20, no 80).

Partie 3 Assurances de personnes Titre 2 Assurances individuelles > Sous-titre 1 Assurances sur la vie > Chapitre
6 Fiscalité du contrat > Section 3 Régimes spécifiques > Sous-section 4 Contrats en déshérence

4024 - Fiscalité en cas de décès

Mis à jour 09/2022

Le régime fiscal applicable aux capitaux décès versés par la CDC à un bénéficiaire conduit à distinguer deux hypothèses selon que les
prestations entraient ou non dans le champ d'application de l'article 990 I du Code général des impôts au jour du dépôt à la CDC :

​ la partie des capitaux décès qui, à cette date, entrait dans le champ d'application de la fiscalité propre aux
primes versées avant 70 ans continue de relever de l'article 990 I du Code général des impôts (sur ce
régime, voir nos 3992 et s.) ;
​ la partie des sommes qui, à cette date, n'entrait pas dans le champ d'application de l'article 990 I relève
quant à elle d'un régime particulier. Conformément à l'article 990 I bis du Code général des impôts, en
vigueur au 1er janvier 2016), un prélèvement spécifique est en effet applicable sur la part revenant à
chaque bénéficiaire qui excède 15 000 €. Le taux de ce prélèvement est de 20 % sur la fraction de part
taxable inférieure ou égale à 700 000 € et de 31,25 % pour la fraction qui excède ce montant. Ce
prélèvement n'est pas dû en cas d'exonération de droits de mutation du bénéficiaire. Les règles relatives à
la domiciliation du bénéficiaire ou au démembrement de la clause bénéficiaire, comme celles afférentes au
versement, au recouvrement et au contrôle du prélèvement, sont identiques à celles prévues pour
l'application de l'article 990 I (sur ces règles, voir nos 3992 et s.).

L'administration fiscale a commenté ce dispositif suivant bulletin officiel référencé BOI-DJC-DES-30.

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