Histoire
Géographie
Livre du professeur
Sous la direction de Martin Ivernel
Professeur d’Histoire-Géographie
au lycée Hector Berlioz, Vincennes (94)
Olivier Cernigoj
Professeur d’Histoire-Géographie au collège
du Petit Bois à Pierrelaye (95)
Antoine Frémont
Directeur de recherche à l’Institut national
de recherche sur les transports et leur sécurité
(INRETS)
Véronique Grandpierre
IA-IPR de l’académie de Versailles (78)
Laurence Marchand
Professeur d’Histoire-Géographie au collège
Pierre de Coubertin à Chevreuse (78)
Franck Marthaz
Professeur d’Histoire-Géographie au collège
Albert Schweitzer à Neufchâtel-en-Bray (76)
Sandrine Mexal
Professeur d’Histoire-Géographie au collège
Rol Tanguy à Champigny-sur-Marne (94)
Patrick Mougenet
Professeur d’Histoire-Géographie au lycée
Le Verger à Sainte-Marie, La Réunion (974)
Patrice Pasqualini
Professeur d’Histoire-Géographie au collège
Georges Charpak à Brindas (69)
6 e
Yann Richard
Maître de conférences en Géographie
à l’université Paris I-Panthéon Sorbonne
Anne Robert-Baudart
Professeur d’Histoire-Géographie au collège
Rol Tanguy à Champigny-sur-Marne (94)
Anne-Marie Rubio
Professeur d’Histoire-Géographie au collège
Paul Éluard à Vénissieux (69)
Jean Ruhlmann
Maître de conférences en Histoire à l’université
Lille III-Charles de Gaulle
Stéphane Vautier
IA-IPR de l’Académie de la Réunion (974)
Benjamin Villemagne
Professeur d’Histoire-Géographie au collège
Jean Renoir à Neuville-sur-Saône (69)
Thierry Widemann
Professeur des écoles, chargé de recherche
au Centre d’études d’Histoire de la défense
(CEHD)
 Sommaire
Histoire
1 L’Orient ancien au IIIe millénaire avant J.-C. 3

2 Au fondement de la Grèce 10

3 La cité des Athéniens (V-IVe siècle avant J.-C.) 19

4 Alexandre le Grand 31

5 La Grèce des savants 36

6 La République romaine 39

7 L’Empire romain 49

8 Les débuts du judaïsme 63

9 Les débuts du christianisme 72

10 Deux Empires chrétiens du Haut Moyen Âge 81

11 Les mondes lointains 88

Géographie
12 De l’espace proche au monde 93

13 Le monde en cartes 99

14 Où sont les hommes sur la Terre ? 101

15 Habiter les villes 116

16 Habiter le monde rural 122

17 Habiter les littoraux 128

18 Habiter des espaces à fortes contraintes 136

Maquette : Graphismes
Mise en pages : Graphismes

© HATIER, Paris, 2009 - ISBN : 978-2-218-93723-1

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CHAPITRE L’Orient ancien
1 au IIIe millénaire avant J.-C.
Le point du programme
I. L’Orient ancien (10 % du temps consacré à l’histoire)
C onnaissanc es L’Orient ancien Dém ar che s Étude au choix : un site ou un monument de Mésopotamie
au IIIe millénaire avant J.-C. : premières ou d’Égypte du IIIe millénaire avant J.-C. (œuvres de référence à l’école pri-
écritures et premiers États. maire : une sculpture égyptienne, un bas-relief mésopotamien…).
Cette étude est remise en perspective dans l’espace de l’Orient ancien.
Capacités Connaître et utiliser les repères suivants
- Le site étudié, la Mésopotamie et l’Égypte, sur une carte
- Les premières civilisations (IIIe millénaire avant J.-C.)
Décrire un monument de Mésopotamie ou d’Égypte.
Expliquer le rôle de l’écriture.

La logique du chapitre
L’Égypte et la Mésopotamie se trouvent dans le sud-est de la Méditerranée. C’est là que se
sont développés l’agriculture, l’État et l’écriture avec un décalage d’une part entre les deux
phénomènes et d’autre part entre les deux régions : beaucoup plus tôt en Mésopotamie qu’en
Égypte. Au IIIe millénaire avant J.-C., ces structures sont déjà en place.
Il s’agit de montrer, dans un 1er temps, le cadre spatial et temporel dans lequel se développent
l’une de ces deux brillantes civilisations. Dans les deux espaces, les fleuves jouent un grand rôle
économique. La vallée du Nil est tournée vers le nord, c’est-à-dire la Méditerranée. Les vallées
du Tigre et de l’Euphrate (= la Mésopotamie du grec meso = « entre » + potamos « fleuves ») se
tournent vers le sud, c’est-à-dire le golfe Persique dont le tracé du littoral a évolué : il était au
IIIe millénaire avant J.-C. plus au nord d’environ 200 km, certaines villes ont ainsi développé un
commerce maritime vers l’Afrique de l’Est et l’Inde. Cependant la base de l’économie est dans
les deux cas, issue du produit de l’agriculture. Mais, si en Égypte on attend en automne la crue
avec impatience, elle est redoutée en Mésopotamie car elle y arrive au printemps, juste avant la
récolte ; en revanche, elle permet de transporter cette dernière en utilisant des bateaux à lourd
tonnage, voguant sur les canaux.
Les populations vivent dans des cités-États. À l’origine chacune est composée d’une ville et
de sa campagne qui assure la nourriture de ses habitants. Elles sont dirigées par des rois.
Certains agrandissent leur territoire par la guerre, englobant ainsi les cités-États voisines. Ainsi
se construisent l’unité de la vallée du Nil et les grandes constructions étatiques de Mésopotamie.
En Égypte, le III e millénaire avant J.-C. correspond en gros à l’Ancien Empire. C’est le temps
des pyramides qui symbolisent le pays et affichent la croyance d’une vie après la mort. Un type
particulier d’écriture s’y développe : les hiéroglyphes.
En Mésopotamie, deux peuples vivent ensemble : au sud, les Sumériens dont l’origine reste encore
l’objet de discussion ; au nord les Akkadiens, des Sémites. Au début du IIIe millénaire av. J.-C., les
États les plus puissants se trouvent au sud, dans la région de Sumer avec les grandes cités d’Uruk
où l’on a trouvé les plus anciennes traces d’écriture, Ur un port de commerce très dynamique.
Vers 2340 avant J.-C., une cité du nord, Agadé, dirigée par le roi Sargon est la plus puissante.
Elle englobe les cités du sud. À la fin du IIIe millénaire av. J.-C., ces dernières reprennent leur
indépendance. C’est la « renaissance sumérienne » dominée entre autres par les royaumes de

3
 Lagash et d’Ur. Le territoire de ce dernier s’étend vers le sud, le long du golfe Persique. Dans cette
aire géographique, se développe une écriture particulière : l’écriture cunéiforme.

Bibliographie
Pour les enseignants
• J.-Cl. Margueron et L. Pflirsch, Le Proche-Orient et l’Égypte antique, Hachette, 1996.
• N. Grimal, Histoire de l’Égypte ancienne, Le Livre de poche, 1988.
• E. Faivre-Martin, Hiéroglyphes, mode d’emploi, Réunion des musées nationaux, 2000.
• B. Lion et C. Michel (dir.), Les Écritures cunéiformes et leur Déchiffrement,
de Boccard, 2008.

Pour les élèves

• S. Cluzan, Mésopotamie, un brouillon de cultures, coll. : les Docu-déments, Gallimard
Jeunesse, 1997.
• L. Bavay, L. Gallet et P. Tallet, L’Égypte : tout ce que l’on sait et comment on le sait,
La Martinière, 2003.
• Bandes dessinées : G. de Bonneval et F. Duchazeau, Gilgamesh, Dargaud, vol. 1 : Le Tyran,
2004 et vol. 2 : Le Sage, 2005.
• M. Divin, Contes et légendes de l’Égypte ancienne, Poket Junior, 1994.
• P. Rigaud, L’Égypte à tombeau ouvert, coll. Les Docu-déments, Gallimard Jeunesse, 1997.
• R. Silverberg, Gilgameh, roi d’Ourouk, Bibliothèque de l’évasion, L’Atlante, 1990.
• O. Weulerse, Les Pilleurs de sarcophages, Le Livre de Poche Jeunesse, 2007.

Liens utiles
• Musée du Louvre : www.louvre.fr
• British Museum : www.britishmuseum.org
• Musées royaux d’Art et d’Histoire, Belgique : www.kmkg-mrah.be
• Metropolitan Museum, New York : www.metmuseum.org

Livre de Livre de
l’élève, l’élève,
pages pages
12-13 Ouverture 14-15 Le site de Gizeh Vidéo

SITUER DANS L’ESPACE ET DANS LE TEMPS
1. Le Nil se jette dans la Méditerranée.
2. Les deux parties de l’Égypte sont la Haute et la Basse-
Égypte. Sa capitale est Memphis.
3. Les deux fleuves qui traversent la Mésopotamie sont le
Tigre et l’Euphrate.
4. Lagash, Uruk, Ur, Umma.
5. Ur domine la Mésopotamie au début et surtout à la fin
du IIIe millénaire av. J.-C.
À partir du plateau de Gizeh et des pyramides, tom-
beaux des Pharaons, on présente ce qu’est un Pharaon
et l’espace sur lequel il règne. Ce roi a un statut spé-
cial, puisqu’il est fils de l’un des nombreux dieux égyp-
tiens, le dieu Râ. Après sa mort, s’il réussit une série
d’épreuves, il peut continuer d’une certaine façon à
vivre aux côtés d’un autre dieu, Osiris, à condition que
son corps soit préservé, d’où sa momification et l’édi-
fication d’une pyramide. Pour l’aider dans son voyage
vers l’au-delà des textes sont écrits en hiéroglyphes
sur les murs des pyramides. Le professeur s’appuie
sur les réponses des élèves aux questions posées pour

4
mettre en place une démonstration, développer les
explications et leur signification dans le cadre d’un
récit. Plusieurs pyramides s’élèvent sur le plateau de
Gizeh. La plus célèbre et la plus ancienne est celle du
roi Chéops.
Barque funéraire
DOC. 2
La barque funéraire sert d’abord à transporter le corps
du défunt d’une rive à l’autre, symbole du passage
de la vie à la mort. Le corps est placé sur la barque
avec deux pleureuses représentant Isis et Nephtys qui
prémunissent la momie de tout danger. La barque est
passive c’est-à-dire tirée par des hommes ou par une
autre barque montrant ainsi que mort, le corps ne
bouge plus. Ce trajet sur le Nil permet la régénération
car ce fleuve est censé provenir de Noun, le milieu
liquide froid originel, et il est également lié au Soleil
puisque celui-ci à son zénith, indique l’endroit d’où
provient la crue (le sud), promesse de prospérité.
DOC. 5 Les pyramides
de Chéphren et de Chéops à Gizeh
La pyramide de Chéops mesure aujourd’hui 146 m de
haut, mais elle était à l’époque recouverte de dalles
de calcaire blanc comme cela est visible sur celle de
Chéphren. Le but est de donner l’impression qu’elle
atteint le ciel. Le corps du roi repose dans une chambre
funéraire au cœur de la pyramide.
ACTIVITÉ
1. Gizeh est située en Basse-Égypte, pas loin de l’ancienne
capitale Memphis. La banlieue du Caire, actuelle capitale de
l’Égypte, rejoint les pyramides. C’est un plateau qui domine
de 40 m la vallée du Nil.
2. Les trois pyramides sont les tombeaux de Chéops,
Chéphren et Mykérinos.
3. La pyramide de Chéops mesure 146 m de haut. Le corps
du roi repose dans une chambre funéraire au cœur de la
pyramide.
4. (1) : temple funéraire bas, (2) : voie funéraire, (3) : temple
funéraire haut, (4) : pyramide de Chéphren, (5) : Sphinx, (6) :
mastabas, (7) : pyramides des reines.
5. Le corps est préparé dans le temple funéraire bas, des
offrandes sont déposées dans le temple funéraire haut.
6. La barque est enterrée près de la pyramide car elle doit
permettre au roi de poursuivre son voyage dans l’au-delà.
7. Les mastabas sont les tombeaux des hauts personnages
de l’État. Les offrandes se font dans la première salle.
8. Le corps du défunt arrive en barque au port jusqu’au
temple funéraire situé au creux de la vallée où le corps est
préparé. À proximité se trouve le Sphinx. C’est une repré-
sentation symbolique de la relation qui existe entre Râ, le
dieu du Soleil (corps du lion = force du dieu) et le roi (tête
humaine). C’est le protecteur de la nécropole. Le corps du
roi emprunte ensuite une voie, à l’époque couverte, jusqu’au
temple funéraire haut où les offrandes sont déposées. À
côté de la pyramide du roi se trouve celle de la reine, beau-
coup plus petite. Un peu plus loin se trouvent les mastabas,
tombes des hauts personnages.
Livre de
l’élève, 1 L’Égypte
pages
16-17 et le Pharaon
DOC. 1 Les paysans au champ
● Les paysans sont vêtus d’un pagne. Le paysan à gauche
moissonne avec une faucille.
Doc. tif
ac
DOC. 2 La crue et la décrue du Nil inter
● 1. On cultive à la fin de la décrue lorsque l’eau a déposé
le limon, que la terre est encore assez imbibée pour être
facilement travaillée.
● 2. Les habitations sont en hauteur pour ne pas être
endommagées par la crue.
DOC. 4 Mykérinos et deux déesses
Mykérinos est entouré de la déesse Hathor reconnais-
sable à sa coiffe (disque solaire entouré de cornes de
vache) et de la personnification de l’un des nomes
(découpage administratif) de Haute-Égypte désigné
par son emblème (ici le chacal couché renvoie au
nome de Cynopolis). Par cette sculpture la région de
Cynopolis assure le souverain de son soutien.
● 1. Le Pharaon est Mykérinos. Il porte la barbe postiche
réservée aux dieux et la couronne de Haute-Égypte.
● 2. Il porte la barbe postiche des dieux.
DOC. 5 La vie des paysans
● 1. Beaucoup d’animaux mangent les récoltes : les vers,
l’hippopotame, les souris, les sauterelles, le bétail, les
oiseaux.
● 2. Le paysan est maltraité parce qu’étant donné que la
récolte a été mangée, il ne peut fournir aux agents du roi la
part qui revient au Pharaon.
DOC. 6 La vallée du Nil aujourd’hui
● 1. Les trois plans de la photographie sont le Nil, les rives
cultivées et au fond le plateau en surplomb.
5
● 2. Un paysan creuse un sillon, un autre irrigue la terre.
Livre de
l’élève, 2 Les croyances
pages
18-19 des Égyptiens
DOC. 2 La pesée des âmes
Le document date de la seconde partie du IIe millénaire
av. J.-C. Il est donc postérieur à l’époque étudiée, mais
permet de comprendre le cheminement de l’âme.
● 1. (1) : Anubis, dieu de la momification, (2) : Thot, dieu
des scribes, (3) : Horus, dieu du ciel, (4) : Osiris, dieu de la
végétation et des morts (la végétation renaît après la crue
comme le mort auprès d’Osiris dans l’au-delà).
● 2. et 3. Si l’épreuve est réussie c’est-à-dire si l’âme est
plus légère que la plume, le mort rejoint le monde d’Osiris.
DOC. 4 Les Textes des pyramides
● 1. Ce texte est peint sur les murs intérieurs des pyra-
mides. Il sert à aider l’âme du défunt à rejoindre le royaume
d’Osiris.
● 2. Le Pharaon quitte sa tombe.
● 3. Il est accueilli dans le royaume d’Osiris par les deux
déesses Isis et Nephtys (qui sont représentées derrière Osiris
sur le doc. 2).
HISTOIRE DES ARTS : La peinture égyptienne
1. La peinture date de la seconde partie du II e millénaire
av. J.-C. Il montre la pesée de l’âme. C’est un support en
papyrus.
2. Les personnages sont représentés de profil sauf le torse
qui est de face.
3. La stèle date de 2550 av. J.-C. Elle représente la morte : la
princesse Nefertiabet, sœur du pharaon Chéops. Sur la table
devant elle, sont déposées les offrandes qu’elle emporte
avec elle pour se nourrir dans l’autre monde. Elle est assise
de profil (tête, jambes et pieds, les épaules de face).
Livre de
l’élève, La cité d’Ur
pages
20-21 en Mésopotamie
Le programme laisse au choix de l’enseignant un site
ou un monument d’Égypte ou de Mésopotamie.
6
DOC. 3 Ur au IIIe millénaire avant J.-C.
Au début du III e millénaire avant J.-C., le golfe
Persique s’enfonce plus profondément dans les terres
qu’aujourd’hui, permettant le développement d’acti-
vités portuaires et commerciales en plus des activités
agricoles, ce qui contraste avec le paysage de la pho-
tographie aérienne.
Située sur l’estuaire de l’Euphrate, Ur développe le
commerce avec le golfe Persique vers l’Inde et l’Afrique.
DOC. 2, 4 ET 5 Un prêtre fait une offrande
au dieu Nanna - Le cœur de la ville d’Ur
aujourd’hui – Le plan de la ville d’Ur
Le temple du dieu Nanna est composé d’une super-
position de terrasses pleines. Le niveau inférieur et le
1 er étage sont conservés. On accédait au sommet par
triple escalier. À côté du temple du dieu se trouve la
résidence de la Grande prêtresse. Dans le temple a été
trouvée une plaque d’argile sur laquelle le dieu Nanna
est représenté à droite (doc. 2), assis sur un podium. Il
est plus grand assis que le simple humain qui se tient
debout en face de lui. Il porte la tiare à corne, symbole
de sa divinité.
ACTIVITÉ
1. La ville d’Ur est située près de l’Euphrate à proximité du
golfe Persique auquel elle est reliée par un canal.
2. (1) : la résidence de la grande prêtresse du dieu Nanna ;
(2) : le palais du roi, (3) : le trésor.
3. C’est un centre politique (palais, tombes des rois), reli-
gieux (plusieurs temples dont celui du dieu protecteur du
royaume : Nanna, dieu de la lune), économique (installations
portuaires).
4. Plusieurs bâtiments sont consacrés au dieu Nanna : un
temple à l’intérieur duquel, dans l’une des cours, s’élève à
la fin du IIIe millénaire av. J.-C., une ziggourat, la résidence
de la grande prêtresse de Nanna.
5. Ur est une ville marchande au croisement des routes
terrestres et fluviales. Elle possède deux ports.
6. Le centre de la ville est protégé par des murailles, la ville
elle-même aussi.
7. Ces objets ont été trouvés dans les tombes royales. C’est
une ville riche.
8. Au début du IIIe millénaire av. J.-C., Ur est un petit État,
prospère, réduit à une ville. Son emprise s’étend à la fin du
III e millénaire av. J.-C. où elle est à la tête d’un vaste État
qui englobe une partie de l’actuel Iran. C’est la période où la
plupart des bâtiments retrouvés ont été édifiés. Aujourd’hui
c’est une ville abandonnée : les bâtiments en argile crue,
n’ont guère résisté au temps comme le montre la photogra-
phie. Le golfe s’est comblé par alluvions, reculant les côtes
de 200 km, réduisant à néant toute activité économique.
Livre de
l’élève, 3 Les cités-États
pages
22-23 de Mésopotamie
DOC. 2 Lois de la cité d’Ur
C’est le plus ancien recueil de lois connu. Écrit en
sumérien, il est dû à Shulgi, roi d’Ur (2094-2047).
Certains articles seront repris dans d’autres codes
comme celui du roi Hammurabi de Babylone au XVIIIe
siècle avant J.-C. ou comme la Bible hébraïque.
● 1. C’est Shulgi, roi d’Ur qui a fait ces lois au IIIe millénaire
avant J.-C.
● 2. Les meurtres et les vols sont punis de mort.
DOC. 3 Le roi d’Ur et son armée
Cet objet a été retrouvé dans l’une des tombes royales
qui datent du début du IIIe millénaire av. J.-C. Il doit
son nom d’« étendard » à l’archéologue Sir Leonard
Woolley parce que lors de sa découverte, il était posi-
tionné perpendiculairement à l’épaule d’un squelette
et faisait de loin penser à un étendard en haut d’un
mât. En fait il s’agit de la caisse de résonnance d’un
instrument de musique. Le décor est réalisé par incrus-
tation de coquillage, de calcaire rouge et de lapis-lazu-
li fixés par du bitume.
● 1. Le roi conduit l’armée.
● 2. Plusieurs éléments évoquent la guerre : les chars, les
soldats armés d’épées, des prisonniers nus à terre.
DOC. 4 Le rôle des dieux
● 1. Les trois dieux cités sont : An (dieu du ciel), Enlil (dieu
du vent), Enki (dieu de l’intelligence).
● 2. Enki organise le cadre de vie des hommes en installant
le réseau d’irrigation à partir du Tigre et de l’Euphrate. Pour
administrer l’ensemble, il crée la royauté.
● 3. Le roi est le lieutenant du dieu sur Terre.
DOC. 5 La fondation
d’un temple par le roi de Lagash
L’inscription indique qu’il s’agit de la construction
d’un temple dédié au dieu Ningirsu. En Mésopotamie,
le temple est la maison du dieu. Sa construction et
son entretien font partie des devoirs du roi. C’est lui
qui, notamment pose la première brique, la brique de
fondation.
● Le roi est situé à gauche sur le registre supérieur. Il porte
sur la tête un panier dans lequel les briques nécessaires à la
construction du bâtiment sont transportées. Le roi est assis
à droite sur le registre inférieur. En face de lui les grands
personnages de l’État participent à un banquet. Ils tiennent
tous une petite coupe. Ils boivent de la bière pour fêter la
fondation du temple.
HISTOIRE DES ARTS : L’art mésopotamien
1. Doc. 1 C’est une statue qui représente Gudea, roi de la
cité de Lagash. Elle a été réalisée vers 2125-2110 avant J.-C.
en Mésopotamie. Elle est conservée au musée du Louvre à
Paris.
Doc. 2 Il s’agit de la caisse de résonance d’un instrument
de musique, datant du IIIe millénaire avant J.-C., et retrouvée
dans une des tombes royales de la cité d’Ur. Elle représente
le roi d’Ur et son armée. Elle est aujourd’hui conservée au
British museum à Londres.
Doc. 3 C’est une plaque en pierre du milieu du III e millé-
naire avant J.-C., retrouvée en Mésopotamie. Elle montre la
fondation d’un temple par le roi de Lagash et le banquet
en l’honneur de la construction. On peut aujourd’hui la voir
au musée du Louvre à Paris.
2. Les corps sont représentés de semi-profil. Le roi est au
centre de la composition. Il est au début du IIIe millénaire av.
J.-C. représenté plus grand que les autres (sa tête déborde
du cadre supérieur), non pas à cause de sa taille physique,
mais en raison de sa fonction de roi. Les autres personnages
soit le suivent soit convergent vers lui.
Doc. 3 Des soldats à pieds sont revêtus d’un casque en
cuir et d’un manteau clouté (de manière à dévier la lame
des adversaires). Ils sont armés d’une lance dans la main
gauche et d’une hache dans la main droite. L’un d’eux est
accompagné d’un serviteur qui tient une massue. À l’extrême
gauche, le conducteur de char est à pied. Il tient une hache.
Les personnages sont vêtus d’un kaunakès (sorte de jupe
en peau de mouton). En face du roi, les soldats présentent
à ce dernier les prisonniers (nus et attachés).
Doc. 5 Le panneau doit se lire de haut en bas, puis dans
chaque registre de gauche à droite : la charge des chars,
l’infanterie qui termine le travail, les prisonniers que l’on
emmène, puis que l’on présente au roi dans son triomphe.
Les éléments principaux se trouvent au centre : le char, l’en-
nemi pourfendu, le roi. C’est la gloire du roi vainqueur que
l’on célèbre ainsi.
3. Le roi est plus grand que les autres personnages.
7
 Livre de être écrits sur une petite tablette. N’ayant pas à graver des
l’élève, Les cunéiformes courbes, on écrit très vite. En revanche les tablettes ne sont
pages
24-25 et les hiéroglyphes pas pratiques pour être gardées car elles ne peuvent pas être
pliées et prennent donc beaucoup de place.

Doc. tif
ac
DOC. 3 Une tablette en argile inter
ACTIVITÉ
1. La plus ancienne écriture est l’écriture cunéiforme. Elle
apparaît dans le sud de la Mésopotamie entre 3400 et 3200
av. J.-C.
2.Doc. 3 : a été retrouvé à Lagash, en Mésopotamie. Il
date de 2350 av. J.-C. C’est une tablette d’argile crue écrite
en cunéiforme qui répertorie du petit bétail (moutons,
chevreaux).
Doc. 4 : a été retrouvé à Gizeh en Égypte. Écrit en hiéro-
glyphe, il date de 2550 avant J.-C. Peint sur une stèle, il
dresse la liste de ce qu’emporte la princesse dans l’au-delà
(vêtements, nourriture).
Doc. 5 : a été trouvé dans le temple de la pyramide
Neferirkakê-kakaï. Daté de 2400 av. J.-C., il est écrit en
hiératique sur du papyrus. Il répertorie les biens appartenant
au temple. Pour les documents administratifs, il est néces-
saire d’écrire vite, on simplifie donc les hiéroglyphes et les
remplace par le hiératique.
3. n° 1 : 60 + (2 x 10) moutons mâles
c’est-à-dire 80 moutons mâles
n° 2 : (2 x 60) + (4 x 10) + 6 chevreaux c’est-à-dire 120 +
40 + 6 soit 166 chevreaux
n° 3 : 60 + (7 x 1) peaux de chevreaux soit 67 peaux de
chevreaux
n° 4 : (3 x 10) +2 peaux de moutons mâles soit 32 peaux
moutons mâles
Les habitants de Mésopotamie comptent dans un système
qui mélange base 60 et base 10. De même notre système
actuel est la base 10, mais il existe dans nos façons de cal-
culer des survivances : ainsi une heure = 60 minutes ; après
60 la dizaine suivante est : 70 (60 + 10), puis 80 (4x20), etc.
Livre de
l’élève, 4 Les premières
pages
26-27 écritures
● 3. Sur les tablettes, les informations étaient séparées par
de traits verticaux ou horizontaux.
● 4. Les tablettes sont gravées à l’aide d’un roseau.
DOC. 2 L’invention de l’écriture
selon les Mésopotamiens
● 1. Une joute verbale oppose Enmerkar, roi d’Uruk au roi
du pays d’Aratta dont on ignore le nom. Elle se déroule par
l’intermédiaire d’un messager qui rapporte les paroles de
l’un à l’autre, mais les phrases finissent par devenir si lon-
gues et si compliquées que le messager ne parvient même
pas à les retenir
● 2. Le roi d’Uruk trouve une solution : il fabrique une
tablette sur laquelle il grave un mot. Ayant inventé l’écriture,
il remporte la victoire.
DOC. 3 Les hiéroglyphes et les cunéiformes
● 1. Les hiéroglyphes sont utilisés en Égypte.
● 2. L’écriture cunéiforme est née en Mésopotamie. Elle se
diffuse du Golfe persique à la Méditerranée et de l’Anatolie
à la Phénicie.
● 3. L’alphabet araméen puis grec ont, bien longtemps
après, remplacé ces écritures.
Un scribe égyptien assis -
DOC. 4 ET 5
Une palette de scribe égyptien
● Le scribe utilise un écritoire pour placer le papyrus, une
palette avec deux récipients pour contenir les couleurs et
un pinceau.
DOC. 6 La fabrication du papyrus
● 1. Le papyrus est une plante du delta du Nil.
● 2. La feuille de papyrus est fabriquée à partir de la tige
de la plante. Après les avoir mouillées on entremêle les
fibres et on les presse afin d’obtenir une feuille.
● 3. Doc. 2 p. 19 et doc. 5 p. 25.
Livre de
l’élève,

DOC. 1 L’écriture du cunéiforme

pages
28-29 EXERCICES
● 1. La tablette est faite en argile crue.
Exercice 1 Situer sur une carte
● 2. L’argile, c’est de la terre. C’est donc facile à trouver.
On peut la réutiliser si on la passe à l’eau. Elle n’est pas 1. A : Mésopotamie ; B : l’Égypte.
détruite par un incendie. Une tablette comporte une face, un 2. (1) : le Tigre, (2) : l’Euphrate ; (3) : le Nil ; (4) : la mer
revers et trois tranches, beaucoup de signes peuvent donc Méditerranée, (5) : la mer Rouge, (6) : le golfe Persique.

8
3. Au milieu du IIIe millénaire av. J.-C., la Mésopotamie est
divisée en cités-États. L’Égypte est unifiée en un royaume.
4. En Égypte (B), on écrit en hiéroglyphes, en Mésopotamie
(A), en cunéiformes.
Exercice 2 Décrire un monument d’Égypte :
la pyramide de Saqqarah
1. Cette pyramide est située à Saqqarah en Basse-Égypte.
Elle est le tombeau du roi Djeser.
2. La pyramide a succédé au mastaba.
3. La pyramide a 6 degrés. Sa hauteur est de 60 m.
4. Le corps du Pharaon est placé non pas à l’intérieur de la
pyramide, mais dans un caveau creusé en dessous. Le temple
funéraire serait à apporter les offrandes au défunt.
5. Les pyramides de Chéops, Chéphren et Mykérinos situées
sur le plateau de Gizeh sont postérieures à celle de Djeser.
Exercice 3 Connaître
les écritures et leur rôle
1.
Type Pays
Support Date
d’écriture d’origine
Doc. 1 Hiéroglyphe Égypte Stèle en 2600
pierre av. J.-C.
Doc. 2 Cunéiforme Mésopotamie Tablette 2800
d’argile av. J.-C.
2. L’écriture égyptienne a un rôle religieux plus développé.
Elle permet de donner vie aux scènes représentées dans les
tombes (doc. 1). La fabrication de papyrus est à l’origine
un monopole de l’administration royale au point que cela
donne son titre au roi (Pharaon « maison du papyrus »),
représentation vivante du dieu Horus et après sa mort rejoint
le dieu Osiris. Les Égyptiens appelaient eux-mêmes leur écri-
ture « paroles divines » ce que les grecs ont traduits par
hiéroglyphes « inscriptions sacrées » et hiératique « sacré ».
L’utilisation de l’écriture cunéiforme n’est pas restreinte à
l’administration royale et aux temples. Une tablette est faite
en terre malaxée avec un peu d’eau et ne nécessite pas une
fabrique spéciale. L’usage de l’écriture est plus répandu tout
en restant dans l’élite sociale (hommes et femmes).
3. Le personnage est un scribe.
4. En Mésopotamie, l’écriture apparaît à la fin du IVe millé-
naire av. J.-C. Gravée à l’aide d’un roseau sur des tablettes
d’argile crue, elle ressemble à l’empreinte de clous, c’est
pourquoi on l’appelle « écriture cunéiforme ». L’écrit sert
à fixer une parole afin de ne pas l’oublier et en avoir la
preuve. On l’utilise pour transmettre dans le temps (titres de
propriété, comptes, inscriptions officielles) ou dans l’espace
(lettres) l’apprentissage de base (écriture, lecture, calcul…).
Elle est accessible aux personnes aisées, hommes et femmes.
Elle se répand dans tout le Proche-Orient.
L’écriture apparaît en Égypte à la fin du IVe millénaire av.
J.-C. Appelés hiéroglyphes, les signes se présentent sous la
forme de dessins peints sur des murs ou sur du papyrus. Elle
sert également à l’administration royale. Seuls les scribes
savent écrire. L’utilisation des hiéroglyphes égyptiens est
restreinte à la vallée du Nil.
AV E Z - V O U S B I E N R E T E N U ?
1. Au nord, se trouve la Basse-Égypte, au sud la
Haute-Égypte.
2. Les Égyptiens cultivent leurs terres à la fin de la décrue,
lorsque les terres encore imbibées d’eau sont facile à tra-
vailler, puis l’irrigation prend le relais.
3. Les insignes du roi égyptien sont le fléau, le bâton de
berger, le némès, la barbe postiche, la couronne de Haute-
Égypte et la couronne de Basse-Égypte qui une fois réunies
forment le Pschent.
4. Le Pharaon est, à la fin du IIIe millénaire av. J.-C., le roi
d’Égypte, fils du dieu Râ.
5. Le polythéisme est le fait de croire en plusieurs dieux.
Thot (dieu des scribes), Osiris (dieu de la végétation et des
morts), Horus (dieu du ciel), Hathor (déesse de la beauté).
6. Après la mort, l’âme doit parcourir un long chemin
avec différentes embûches pour arriver à l’éternité. Parmi
les épreuves, se trouve celle du jugement de l’âme. Celle-
ci doit être plus légère qu’une plume. Si le défunt en sort
victorieux, il vit parmi les morts éternellement.
7. Au III e millénaire av. J.-C., on trouve deux sortes de
tombeaux : des pyramides pour les rois et des mastabas
pour les hauts personnages de l’État.
8. Le Tigre et l’Euphrate.
9. Les cités-États sont des petits États indépendants de
Mésopotamie comprenant une ville et la campagne qui
l’entoure. Elles sont dirigées par des rois.
10. Le dieu protecteur de la ville d’Ur est Nanna, le dieu
de la lune. On lui construit un temple avec à l’intérieur de
l’une des cours, une zigourrat c’est-à-dire une tour à étage
symbolisant la jonction entre le ciel et la terre.
11. Au IIIe millénaire avant J.-C., on écrit en hiéroglyphes
en Égypte, en cunéiformes en Mésopotamie.
12. Les hiéroglyphes sont écrits sur papyrus, les cunéi-
formes sont écrits sur des tablettes d’argile crue.
13. Les écritures servent à transmettre des messages, à
garder une preuve de ce qui a été dit. Elles ont aussi un
caractère religieux.
14. L’écriture est le domaine des scribes.
9
 CHAPITRE

2 Au fondement de la Grèce
Le point du programme
II. La civilisation grecque (environ 25 % du temps consacré à l’Histoire)
THÈME 1 - Au fondement de la Grèce : cités, mythes, panhellénisme
C onnaissanc es Les foyers de la civilisa- Dé m ar ch es La carte de la Méditerranée grecque est mise en rela-
tion grecque aux VIIIe-VIIe siècles sont identifiés tion avec des images et monuments significatifs (trières, temples de
(cités, colonisation). Sicile…).
On présente la cité-État et la colonisation à partir d’un exemple
librement choisi.
L’Iliade et l’Odyssée témoignent de l’univers L’étude est conduite à partir d’extraits de l’Iliade et de l’Odyssée et de
mental des Grecs (mythes, héros et dieux). représentations grecques : céramiques, sculptures…
Les sanctuaires panhelléniques montrent l’uni- L’étude est conduite au choix à partir du site de Delphes ou de l’évo-
té culturelle du monde grec au Ve siècle. cation des Jeux olympiques.
Capacités Connaître et utiliser les repères suivants
- Le monde grec sur une carte du bassin méditerranéen aux VIIIe-VIIe siècles avant J.-C.
- Homère, VIIIe siècle avant J.-C.
Raconter
- La fondation d’une cité
- Un mythe grec
Raconter un épisode des Jeux olympiques ou décrire le sanctuaire de Delphes en expliquant leur fonction religieuse.

La logique du chapitre
On présente la Méditerranée grecque (aux origines de la Grèce, de multiples cités). On montre les
caractères communs au monde grec : une culture commune (l’Iliade et l’Odyssée) ; des croyances
communes (dieux, héros, mythes) ; des sanctuaires communs (Olympie, Delphes).

Bibliographie
Pour les enseignants
• Marseille dans le monde antique, Les Dossiers d’archéologie n° 54, Archéologia, 1990.
• M.-C. Amouretti et F. Ruzé, Le Monde grec antique : des palais crétois
à la conquête romaine, Hachette supérieur, 2008.
• P. Cabanes, Petit Atlas historique de l’Antiquité grecque, Armand Colin, 2007.
• P. Grimal, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, PUF, 1990.
• P. Grimal, La Mythologie grecque, coll. Que sais-je n° 582, PUF, 1994.
• A. Hermary et A. Hesnard, Marseille grecque (600-49 av. J.-C.) :
la cité phocéenne, Éditions Errance, 1999.
• N. Julien, Le Dictionnaire des mythes, Marabout, 1996.
• P. Lévêque, L’Aventure grecque, coll. Destins du monde, Armand Colin, 1993.
• R. Morkot, Atlas de la Grèce antique, Éditions Autrement, 2004.
• C. Mossé, La Grèce archaïque d’Homère à Eschyle, coll. Point Histoire, Le Seuil, 1984.

Des sources
• Hérodote, L’Enquête, coll. Folio classique n° 1651, Gallimard, 1985.
Le récit du conflit entre la Grèce et l’Empire perse au début du Ve siècle.
• Thucydide, Histoire de la guerre du Péloponnèse, 2 vols., GF-Flammarion, 1991.

10
 On peut y extraire des passages intéressants, sur le débat démocratique, la guerre, la peste, et

2 un passage sur les Jeux olympiques cité dans le manuel, à l’époque du conflit entre Athènes et
Sparte qui peut ainsi être rallongé.

Pour les élèves

• La Grèce ancienne, coll. Les encyclopes, Milan jeunesse, 2004.
• L’Égypte et la Grèce antique, coll. Découvertes Junior, Gallimard, 1991.
• G. Chandon, Contes et récits tirés de l’Iliade et l’Odyssée, coll. Mythologie,
Pocket jeunesse, 2002.
• Y. Cohat, La Grèce ancienne : la terre des héros, coll. La vie privée des hommes,
Hachette jeunesse, 2003.
• F. Inizan, Histoire des Jeux olympiques, coll. En savoir plus, Hachette éducation, 1996.

Lien utile
• www.olympic.org : le site officiel du Mouvement olympique (cf. p. 46).

Livre de DOC. 2 Monnaie de Massalia

l’élève,
pages C’est un drachme en argent à l’effigie d’Artémis, la
30-31 Ouverture déesse protectrice de la cité. Elle est représentée cou-
ronnée d’olivier, les cheveux relevés sur la nuque. Elle
SITUER DANS L’ESPACE ET DANS LE TEMPS porte des boucles d’oreilles et un collier. L’autre face
1. La Grèce se situe dans le sud-est de l’Europe. représente un lion rugissant avec les premières lettres
2. La côte est découpée et précédée d’une quantité d’îles ; grecques du nom de la cité. Massalia, comme toutes
le relief est compartimenté, formé de montagnes et de les cités grecques, était un petit État indépendant qui
plaines étroites. battait sa propre monnaie.
3. La Grèce est bordée par la mer Égée et la mer Ionienne
qui appartiennent à la mer Méditerranée. DOC. 3 Épave d’un navire grec
e e
4. La carte représente la Grèce entre le VIII et IV s. av. J.-C. L’intensité de l’activité du port de Marseille est attes-
5. Athènes se situait dans l’Attique, Sparte dans le tée par la découverte d’une grande quantité de céra-
Péloponnèse, Phocée en Ionie. miques et d’amphores et par celle des épaves de deux
6. Distinguer le relief (collines), la côte découpée, le temple navires du VI e siècle avant J.-C., sur l’actuelle place
dorique sur une hauteur. Jules Verne : les épaves Jules Verne 7 et Jules Verne 9.
Il s’agit ici de la photographie de la plus grande des
épaves, l’épave Jules Verne 7 en cours de fouille et
Livre de d’étude. Ce navire de commerce faisait environ 16 m de
l’élève,
pages
long et 4 m de large et possédait une voile. Il pouvait
32-33 Massalia, cité grecque porter jusqu’à 15 tonnes de marchandises.

DOC. 5 Massalia à l’époque grecque

DOC. 1 ET 4 Les cités fondées par les Grecs
de Phocée - La fondation de la cité
On situera Phocée et Marseille sur la carte (doc. 1).
Les Grecs partent de Phocée, située en Asie mineure, en
bateau. Ils fondent Marseille près du Rhône, en Gaule.
D’après la légende, le chef des Grecs obtient le terri-
toire de la cité en épousant la fille du roi de la région.
La ville était entourée d’un rempart. Elle s’organisait
autour d’une artère centrale qui aboutissait à l’agora,
la grande place avec les bâtiments publics. Les temples
d’Artémis et d’Apollon se trouvaient sur les hauteurs.
Autour de la ville, la cité englobait une campagne. Elle
fournissait aux habitants des céréales, des olives et
du vin. À Massalia, cette campagne (chora) était sans

11
doute de faible superficie. Massalia était avant tout un
grand port : un centre de redistribution entre les cités
de la Méditerranée et entre la Méditerranée et la Gaule
intérieure. On a retrouvé des monnaies massaliotes et
des céramiques grecques très loin à l’intérieur de la
Gaule.
DOC. 6 Les Massaliotes et les Gaulois
Ce texte permet d’évoquer les relations entre les Grecs
et les Gaulois. Ce sont sans doute les Grecs qui ont
transmis la culture de la vigne aux Gaulois.
ACTIVITÉ
● 1. Massalia a été fondée dans le sud de la Gaule, à
l’embouchure du Rhône, sur la mer Méditerranée. Elle a été
fondée par les Grecs de Phocée.
● 2. D’après le texte, le chef des Grecs, Protis, est devenu
le gendre du roi des Ségobriges qui occupait la région et il
a obtenu de celui-ci un lieu pour créer une ville.
● 3. Les Grecs ont dû affronter les Gaulois qui occupaient
la région.
● 4. Le temple d’Artémis, le temple d’Apollon, le théâtre.
● 5. La déesse grecque Artémis.
● 6. L’activité de Massalia était le commerce. La présence
d’un grand port et d’un navire de commerce le prouve.
● 7. D’après le texte, les Grecs ont apporté une vie plus
raffinée, la culture des champs, des éléments d’urbanisme
(les remparts autour de la ville). Ils ont apporté de nouvelles
cultures : la vigne et l’olivier.
● 8. Massalia a été fondée par des Grecs venant de Phocée
au VIe siècle avant J.-C.. D’après la légende, le Phocéen Protis
aurait épousé la fille du roi des Ségobriges, qui occupait la
région. Celui-ci lui aurait alors permis de fonder une cité.
La ville de Massalia est entourée d’une enceinte. Elle com-
prenait de nombreux monuments grecs : des temples, un
théâtre et une grande place appelée agora. Elle possédait
un grand port de commerce.
Au début les Grecs de Phocée faisaient souvent la guerre
aux Gaulois, mais par la suite, ils ont fait des échanges avec
eux. À leur contact, les Gaulois se sont adoucis et ont com-
mencé à pratiquer de nouvelles cultures : la vigne et l’olivier.
Livre de
l’élève, 1 La Méditerranée
pages
34-35 grecque
On présente les cités grecques (définition, formes
du gouvernement) et leur expansion autour de la
Méditerranée (la colonisation, les causes).
12
DOC. 1 Des lettres grecques
Le programme ne demande pas de parler de l’alphabet,
mais il serait bon de faire le lien entre les premières
écritures (cunéiforme en particulier) et l’alphabet qui
leur succède. L’alphabet est une écriture plus facile
puisqu’il permet à l’aide de quelques signes seulement
d’écrire tout type de mots. L’écriture se démocratise
alors et les scribes disparaissent. L’alphabet, inventé
par les Phéniciens vers 1000 avant J.-C. s’est implanté
en Grèce à partir du VIIIe siècle avant J.-C.
DOC. 2 Croquis d’une cité grecque
Le compartimentage de la Grèce (petites plaines iso-
lées, îles nombreuses…) est une des causes de la divi-
sion politique de la Grèce en petits États indépendants.
Il s’agit du dessin schématique d’une cité. La cité
(polis) est composée de deux parties : une ville (astu)
et une campagne (chora). Sparte avec 8 500 km était
la plus grande cité de Grèce. Athènes faisait 2 650 km2.
La Crète (8 500 km2) était divisée en près de 100 cités.
Les types de gouvernement
DOC. 3
Ce document peut être aussi utilisé au moment où
l’on étudie la démocratie grecque. Durant le Ve siècle,
des cités oligarchiques et démocratiques se font la
guerre. On craint le retour de la tyrannie qui était très
répandue au VIe siècle. Mais au-delà de ces différences,
quel que soit le régime, les Grecs se sentent tous des
citoyens. Ils appartiennent à une cité et ils ont des
droits que même les tyrans ne leur retirent pas. C’est
ce qui les distingue des sujets des rois « barbares ».
DOC. 4 La Méditerranée grecque
Doc. tif
au V e siècle avant J.-C. inter
ac
« Comme des grenouilles autour d’une mare ». C’est
ainsi que les Grecs décrivent l’essaim de leurs colo-
nies autour de la Méditerranée. Pourtant toute la
Méditerranée n’a pas été colonisée : l’installation des
Grecs a touché les rives que n’occupaient pas leurs
rivaux phéniciens. Avec les colons, c’est le monde grec
qui s’est étendu, répandant l’usage de sa langue, de sa
monnaie, de son écriture.
● 1. Les Grecs se sont installés autour de la Méditerranée.
● 2. Les cités grecques au sud de la Gaule sont Agathé,
Massalia et Nikaia, fondées par les Grecs de Phocée.
● 3. les cités grecques sont peu nombreuses en Afrique du
Nord car il y a les Phéniciens.
DOC. 5 Des monnaies grecques
Les pièces de monnaie ont été inventées par les Grecs
d’Asie Mineure vers 630 avant J.-C. Un artiste gravait
en creux et à l’envers deux coins (ou matrices) de
bronze. L’un était fixé sur un billot. On déposait sur un
coin une rondelle de métal chauffé et on la recouvrait
de l’autre coin que l’on frappait au marteau. Les deux
faces de la pièce ainsi frappée s’appellent l’avers (face
principale) et le revers. Les cités grecques marquent
leurs pièces de signes distinctifs : le char conduit par
une Victoire (déesse ailée) à Cyrène, un homme casqué
à Phocée, un taureau à Panticapée (ou encore une tor-
tue à Égine, des poulains à Corinthe…). Le commerce
international a tôt fait de répandre des pièces autour
du bassin méditerranéen jusqu’en Gaule.
● La pièce en or de Phocée provient d’Asie mineure,
celle de Cyrène d’Afrique du Nord (Numidie) et celle de
Panticapée de la Crimée au bord de la mer Noire.
DOC. 6 Le temple de la Concorde à Agrigente
Ce temple dorique est beaucoup plus ancien que le
Parthénon. On peut y distinguer certains éléments
que l’on décrira plus en détail lors de l’analyse du
Parthénon au chapitre suivant : les colonnes à cha-
piteaux, l’architrave, la frise avec les triglyphes bien
visibles, le fronton (dont les sculptures ont disparu).
On trouve des vestiges de plusieurs temples à Agrigente,
mais celui-ci est le mieux conservé. Il servait à honorer
un dieu, mais on ne sait pas lequel, d’où son nom de
Temple de la Concorde fixé bien plus tard.
● Agrigente se situe en Sicile. La forte présence des Grecs
en Italie du Sud est à souligner car c’est par cette région que
la civilisation grecque gagnera Rome plus tard.
Livre de
l’élève, L’Iliade
pages
36-37 et l’Odyssée Son
L’Iliade et l’Odyssée sont censés se dérouler à la fin de
l’époque mycénienne, vers 1230 avant J.-C. Mais il ne
s’agit pas de tenter de retrouver la Grèce mycénienne
à travers ces textes, écrits bien plus tard. Il faut plutôt
insister sur l’élément culturel commun que représen-
tent ces deux récits : ils ont nourri toute la sensibilité
des Grecs qui les étudiaient dès leur enfance et dans
lesquels ils trouvaient des modèles de comportement
et de pensée. Ils ont certainement influé sur le com-
portement historique des Grecs (voir le rôle de l’Iliade
dans les conquêtes d’Alexandre).
On peut difficilement étudier des épisodes de l’Iliade
sans en connaître les personnages principaux. En voici
une liste rapide : Priam : roi de Troie. Hector : fils de
Priam. Pâris : fils de Priam ; c’est lui qui a enlevé
Hélène, épouse du roi de Sparte Ménélas. Agamemnon,
commandant suprême de l’armée achéenne et roi de
Mycènes. Le héros Achille est fils de Pelée, roi de Phtie
en Thessalie, et de la déesse Thétis (fille d’Oceanos,
le dieu de l’Océan). Ulysse, marié à Pénélope (cou-
sine d’Hélène) et père de Télémaque. Patrocle, cousin
et ami d’Achille. Nestor, roi de Pylos, vieillard sage
s’efforçant de ramener la concorde dans le camp des
Grecs. Ajax, fils du roi de Salamine ; après Achille, il
est le principal héros de l’armée.
DOC. 1 ET 2 Achille et Hector
Le texte permet de présenter le rôle des dieux (ils
interviennent dans la vie des Grecs) et de montrer
la grande force poétique de l’Iliade obtenue par des
comparaisons poétiques (« comme un aigle qui s’en-
vole… »), des expressions marquantes (« ardeur sau-
vage », « triompha… »). On pourra raconter ensuite
la mort d’Achille. Achille qui avait été trempé par sa
mère Thétis dans le fleuve Styx était invincible, sauf à
la hauteur du talon par où sa mère le tenait. Il mourra,
tué par le Troyen Pâris, d’une flèche dans le talon tirée
des remparts de Troie. On donnera le sens de l’expres-
sion « le talon d’Achille ».
L’image (doc. 1) évoque la mort d’Achille. Le dieu
Apollon a pris la défense du Troyen Hector (les dieux
grecs pouvaient défendre des Troyens, voir doc. 2 p. 41)
et il prend acte de la défaite de son héros en partant.
Mais il brandit la flèche qui fera mourir Achille.
DOC. 3 À 7 Les aventures d’Ulysse
Voici les différents épisodes de l’Odyssée.
- Le cheval de Troie (doc. 3).
- Le départ de Troie, où les navires d’Ulysse sont sépa-
rés des autres navires grecs par une tempête.
- Le débarquement à Cithère. Les habitants, les
Lotophages, font goûter aux hommes d’Ulysse le lotos,
et ce fruit est si exquis que les Grecs ne veulent pas
s’en aller. Ulysse doit les contraindre au départ.
- Au pays des Cyclopes (doc. 4 et 5). Après avoir aveuglé
le cyclope, Ulysse et ses compagnons survivants réus-
sissent à quitter la grotte en s’accrochant aux ventres
13
des moutons. Polyphème palpe le dos des moutons
lorsqu’ils quittent la grotte, mais n’a pas l’idée de
toucher leur ventre.
- L’île d’Éole, le maître des vents. Éole donne à Ulysse
une outre en peau de bœuf contenant tous les vents.
Mais ses compagnons ouvrent l’outre qui chasse le
bateau dans un sens opposé à Ithaque.
- L’île d’Aea, où habite la magicienne Circé, qui change
les Grecs en animaux divers (notamment en cochons).
Ulysse sauve finalement ses compagnons.
- Ulysse et les sirènes (doc. 6).
- L’île de Calypso. Calypso est une nymphe qui tombe
amoureuse d’Ulysse. Elle le garde prisonnier. Elle laisse
finalement Ulysse partir, sur l’ordre de Zeus.
- L’île des Phéaciens. Ce sont eux qui ramènent Ulysse
à Ithaque malgré l’interdiction de Poséidon. Ils sont
ensuite punis par Poséidon.
- Ulysse et les prétendants (doc. 7).
DOC. 7 Le retour à Ithaque
Pénélope est en butte aux sollicitations des préten-
dants. Elle leur avait promis une réponse le jour où
elle aurait fini de tisser le linceul du vieux Laërte (père
d’Ulysse). Chaque jour, elle tissait mais la nuit, elle
défaisait le travail du jour. Ulysse se fait reconnaître
de son fils Télémaque et se déguise en mendiant. Il
demande à manger aux prétendants. Pénélope, sur
conseil du mendiant (elle n’a pas reconnu en lui
Ulysse), propose d’instituer un concours de tir à l’arc
et de donner sa main au vainqueur. Ulysse gagne le
concours et massacre les prétendants avec Télémaque.
Le texte permet de montrer le rôle joué par les dieux.
Ulysse gagne parce qu’il a les dieux de son côté.
ACTIVITÉ
1. Le héros des Grecs est Achille, celui des Troyens est
Hector. Les combattants possèdent un casque à cimier, un
bouclier, des lances ou « javelines », des épées courtes.
Achille hait Hector parce qu’il a tué son cousin adoré,
Patrocle.
2. Athéna rend à Achille sa javeline.
3. La guerre de Troie se termine par la victoire des Grecs et
l’incendie de Troie après une ruse d’Ulysse.
4. L’image correspond au passage : « l’ivresse s’empara de
lui. Alors, encourageant mes compagnons, nous enfonçâmes
le pieu aiguisé dans son œil ».
5. Les sirènes sont des oiseaux à têtes de femmes qui atti-
rent par leurs chants les marins sur les récifs et les dévorent.
14
Il se fait attacher au mât parce qu’il veut les entendre (il est
curieux), mais il ne veut pas mourir.
6. Zeus soutient Ulysse en tonnant, Athéna détourne les
piques lancées par les prétendants contre Ulysse.
7. Achille est courageux et fort, fidèle en amitié. Ulysse est
curieux, rusé, courageux, habile au maniement des armes.
Ces héros et ces qualités sont donnés en modèles aux Grecs.
Livre de
l’élève, Aventures
pages
38-39 de héros grecs
Ces textes seront lus par les élèves. Les images (céra-
miques, sculptures) correspondent à un passage de
chaque texte et montrent que les mythes marquent
l’imaginaire des Grecs. Homère et les poètes tragiques,
mais aussi ces images présentes dans le quotidien des
Grecs ont beaucoup contribué à « fixer » les mythes
auprès de la population.
HISTOIRE DES ARTS : La céramique grecque
Les artisans grecs produisent des céramiques à partir
de 550. Les premiers à en réaliser sont les Athéniens. Le
vase est en général à figures noires ou à figures rouges.
Il est le plus souvent à figures rouges. Pour le décorer,
il a fallu tracer les contours de dessins, puis passer un
vernis noir entre les dessins ; enfin, avec un pinceau
fin, on a ajouté des détails au noir sur les figures.
Après le passage au four, les parties enduites de noir
sont restées noires alors que le reste du pot a pris une
couleur orange (ou rouge). Les vases ont des formes
et des utilisations diverses. L’amphore sert à conserver
le vin, l’huile ou d’autres produits. Le stamnos permet
de conserver le vin. Le cratère permet de mélanger le
vin avec de l’eau et des épices pour en faire la boisson
qu’appréciaient les Athéniens. Le mélange obtenu est
versé dans le pot appelé œnochoé, qui permettra de
servir le vin dans les coupes. Il existe bien d’autres
types de céramiques.
1. C’est une amphore, pour conserver les liquides. Elle a été
réalisée au IVe siècle avant J.-C. Les figures sont noires, le
fond est rouge ou noir quand il n’y a pas de figure. Le sujet
est un des travaux d’Hercule : Hercule tuant l’hydre de Lerne.
Le vase est conservé au musée du Louvre à Paris.
2. L’image est peinte sur la panse du vase. Le col est décoré
par des motifs végétaux stylisés.
3. Il s’agit d’un stamnos pour conserver le vin, réalisé au
Ve siècle avant J.-C., les figures sont rouges (ou oranges), le
fond du vase est noir. Il s’agit d’Ulysse face aux sirènes, le
vase est conservé au British Museum à Londres. L’image est
peinte sur la panse, le col est peint en noir.
ACTIVITÉ
1. Hercule est vêtu de la peau du lion de Némée. Il affronte
l’hydre de Lerne.
2. Après sa mort, il rejoint les dieux.
3. Le Minotaure a un corps humain et une tête de taureau.
4. Il quitte le labyrinthe en suivant le fil qu’il avait déroulé
depuis qu’il y était entré.
5. Persée ne regarde pas la Méduse car quiconque la
regarde dans les yeux est transformé en pierre. Le cheval
de Pégase est né du sang de la Méduse.
7. - Dédale est un architecte grec qui, venu d’Attique en
Crète, construisit le labyrinthe dans lequel le roi Minos
emprisonna le Minotaure. Enfermé lui-même dans le laby-
rinthe, il s’envola avec son fils Icare grâce à des ailes de
cire et de plumes qu’il avait fabriquées. Un dédale est un
labyrinthe (lieu où l’on s’égare à cause des détours).
- La Méduse transformait en pierre ceux qui la regardaient.
Méduser signifie frapper de stupeur ; être médusé signifie
être frappé de stupeur, abasourdi, stupéfait…
- Ariane est la fille du roi Minos, roi de Crète. Amoureuse de
Thésée, elle lui donna le fil dont il avait besoin pour quitter
le labyrinthe. Elle s’enfuit avec Thésée, mais il l’abandonna
sur l’île déserte de Naxos avant de rejoindre Athènes. Le fil
d’Ariane est un fil conducteur qui permet de se guider dans
des recherches difficiles.
- Hercule fit 12 grands travaux : il étrangla le lion de Némée ;
il tua l’hydre de Lerne ; il captura le sanglier d’Erymanthe ; il
abattit les oiseaux du lac Stymphale ; il dompta un taureau
furieux qui désolait la Crète ; il s’empara des juments du
roi de Thrace ; il prit la ceinture de la reine des Amazones ;
il nettoya les écuries d’Augias en y détournant un fleuve ; il
captura les bœufs de Géryon ; il s’empara des pommes d’or
du jardin des Hespérides ; il descendit aux enfers pour captu-
rer Cerbère. Un travail d’Hercule est un travail qui demande
beaucoup d’efforts.
Livre de
l’élève,
pages
40-41 2 Les dieux et les héros
On montrera d’abord que la religion des Grecs est une
religion polythéiste ou les mythes prennent une grande
place. On présentera ensuite les éléments du culte.
DOC. 1 Les principaux dieux de l’Olympe
Selon la mythologie, après le Chaos naquit Gaïa (la
Terre). Elle conçut Ouranos (le Ciel) et eut avec lui
un fils Cronos, dont descendent les premiers dieux
(Zeus, Poséidon, Héra, Déméter, Hadès, Hestia). Ces
dieux eurent des enfants (les autres dieux, les héros).
Zeus est considéré comme le chef des dieux. Il règne
sur le ciel (la foudre, le vent…). Il est le frère et le
mari d’Héra, et le frère de Poséidon et de Déméter.
Athéna, Arès, Héphaïstos, Aphrodite, Apollon, Artémis,
Hermès, Dionysos sont les enfants que Zeus a eus avec
diverses déesses et des « mortelles ». Arès est le seul
enfant qu’il a eu avec Héra. Les dieux particulière-
ment honorés par les paysans sont Zeus, Déméter et
Dionysos. Les dieux honorés par les marins sont Zeus,
Poséidon et Hermès aussi. Héphaïstos est le dieu d’un
élément naturel : le feu.
DOC. 2 Les dieux dans la guerre de Troie
Les dieux et les mythes sont très présents dans l’Iliade
et l’Odyssée.
● 1. Dans ce texte, « qui amasse les nuages », « ô fou-
droyant » indiquent que Zeus est le dieu du ciel. Il habite
« au sommet de l’Olympe ».
● 2. Pour Zeus, les humains sont « des peuples péris-
sables », parce qu’ils finissent par mourir alors que les dieux,
eux, sont immortels.
● 3. Zeus ordonne aux dieux d’aller soutenir les Troyens
ou les Grecs. Les Grecs sont persuadés que les dieux inter-
viennent dans leur vie.
Doc. tif
ac
DOC. 3 La naissance d’Athéna inter
La naissance d’Athéna est un des mythes grecs. La
déesse Métis était enceinte de son amant Zeus. Mais
Zeus ne voulait pas de l’enfant et il avala Métis.
Quelque temps plus tard, il eut de violents maux de
tête. Il ordonna alors au dieu Héphaïstos de lui fendre
le crâne. De celui-ci sortit une fille toute armée : la
déesse Athéna.
● Le dieu (2) représenté est Zeus, dieu du ciel et de la
foudre, et roi des dieux. On le reconnaît grâce à sa barbe, à
son sceptre et à la foudre qu’il tient dans une main. Le dieu
(1) est Poséidon reconnaissable à son trident, la déesse (3)
est peut-être Héra, le dieu (4) est Arès, dieu de la guerre
reconnaissable à ses armes. Athéna, déesse guerrière et de
la sagesse, sort armée de la tête de Zeus (5). Elle tient une
lance, porte un casque, l’égide (sorte de cuirasse en peau
de chèvre) et un bouclier. L’oiseau qui l’attend sur le siège
de Zeus est la chouette, l’emblème d’Athéna.
15
DOC. 4 Un sacrifice dans l’Iliade
● 1. Ce sacrifice a pour but de détourner la peste, il est
fait pour Apollon.
● 2. Les animaux sont égorgés.
● 3. Les dieux sont nourris par la fumée lorsque les viandes
grillent.
● 4. On prie, on répand de l’orge, on répand du vin sur la
viande (libation).
DOC. 5 Un sacrifice
Le principal acte du culte était le sacrifice. Le cochon
est sacrifié sur un autel (une table de pierre) par
deux hommes. Il sera égorgé puis cuit sur l’autel et sa
viande en partie brûlée pour le dieu, en partie man-
gée : les hommes consomment les viandes grillées lors
du banquet qui suit le sacrifice. On fait un sacrifice
pour plaire au dieu et avoir son soutien (doc. 4).
Livre de
l’élève, Les Jeux
pages
42-43 olympiques
Il y avait en Grèce quatre grands sanctuaires donnant
lieu à des fêtes panhelléniques tous les quatre ans :
Olympie avec les Jeux olympiques, Delphes avec les
Jeux pythiques, Corinthe avec les Jeux isthmiques,
Némée avec les Jeux néméens. On présente les Jeux
d’Olympie. On peut trouver des anecdotes sur ces jeux
sur le site du Mouvement olympique (voir Recherche
Internet, exercice 2 p. 46)
Les Jeux d’Olympie et les Jeux actuels
On pourra rappeler les concordances et les différences
entre les Jeux olympiques antiques et actuels. Les
Jeux olympiques ont pris fin en 395 après J.-C. Quinze
siècles plus tard, en 1896, le baron Pierre de Coubertin
organise les Jeux modernes. Comme les Jeux grecs, ils
sont essentiellement composés d’épreuves athlétiques,
et ils ont pour mission de rapprocher les hommes
par des compétitions pacifiques. À la différence des
Jeux grecs, les Jeux actuels réunissent des athlètes du
monde entier et ils n’ont pas de but religieux.
DOC. 1 Reconstitution
du sanctuaire d’Olympie
On peut demander à l’élève de nommer les bâtiments
religieux (Olympie est avant tout un sanctuaire), puis
16
on lui demande d’énumérer les installations sportives
et leurs fonctions.
DOC. 4 Les épreuves sportives
- La course est l’épreuve la plus ancienne des Jeux. La
piste de stade faisait environ 192 mètres de long. Il y
avait trois courses principales : celle du stade (une
longueur), du double stade ou de la course longue
(20 à 24 longueurs). Sur l’image, il s’agit de courses
en armes (casque, jambières, bouclier).
- Le saut en longueur se pratique avec des haltères.
Bien tenus en main, ces poids de près de 2 kg aident
l’athlète dans un mouvement de balancier des bras
à sauter plus loin. Au moment de toucher le sol, le
sauteur rejette les bras en arrière et lâche les haltères,
gagnant encore quelques centimètres.
- Pour le lancer du javelot, il s’agissait à l’époque d’at-
teindre une cible. L’épreuve était intégrée à celle du
Pentathlon avec le lancer du disque, le saut en lon-
gueur, la course à pieds et la lutte, toutes ces épreuves
ayant lieu la même journée.
- Le pancrace permet tous les coups même mortels.
Vidéo
Seules sont interdites les techniques d’arrachage des
yeux (il est interdit de mettre les doigts dans les yeux
de l’adversaire) et de morsure.
DOC. 5 Le stade d’Olympie
Le stade est le principal vestige d’Olympie. Les athlètes
empruntaient un couloir voûté pour accéder au stade
et ils y faisaient une entrée spectaculaire. La ligne de
départ dallée et divisée en vingt sections est visible sur
la photographie ; chaque coureur avait un couloir de
1,2 m ; il plaçait ses pieds dans les rainures des dalles
pour ne pas glisser ; il ne posait pas genoux à terre,
mais attendait le signal, pieds rapprochés. Les specta-
teurs étaient assis à même la terre dans les tribunes
(simple talus de terre). Il y avait environ 40 000 places.
ACTIVITÉ
1. Olympie est située dans le Péloponnèse. Le dieu principal
honoré à Olympie était Zeus.
2. Le temple et le grand autel de Zeus prouvent qu’on y
honorait Zeus.
3. En fondant les Jeux, Héraclès avait pour but de réunir
tous les Grecs dans un même lieu, de créer une amitié des
Grecs les uns pour les autres.
Doc. tif
ac
inter 4. Les Jeux commençaient par une grande procession et des
sacrifices à Zeus et à Héra.
5. La course en armes dans le stade, le saut en longueur
dans la palestre, le lancer du javelot dans le gymnase, le
pancrace dans la palestre.
6. Les vainqueurs recevaient une couronne d’olivier.
7. Les Spartiates ont violé la trêve sacrée. Ils sont donc
exclus des Jeux et, plus grave encore, des sacrifices.
8. Les Jeux de 420 avant J.-C. ont débuté par une grande
procession et des sacrifices à Zeus et à Héra. Puis les ath-
lètes ont prêté serment de ne commettre aucune fraude.
Les épreuves ont eu lieu ensuite du deuxième au sixième
jour. Il y a eu les courses, les épreuves de combat, les courses
de chevaux et le pentathlon.
Parmi les vainqueurs des Jeux de 420, on peut nommer
l’Arcadien Androsthénès qui remporta le prix du pancrace.
Comme tous les vainqueurs il reçut une couronne d’olivier
comme récompense.
Toutes les cités participent aux Jeux et les guerres doivent
s’arrêter dans tout le monde grec à cette occasion. Mais
cette année-là Sparte n’a pas respecté la trêve olympique
et elle a donc été exclue des Jeux.
Livre de
l’élève, Les grands
pages
44-45 sanctuaires grecs Vidéo
La leçon porte sur les sanctuaires puis sur les deux
activités principales qui s’y déroulaient : les oracles et
les Jeux. Les documents sont centrés autour du sanc-
tuaire de Delphes (au choix dans le programme).
Delphes est le sanctuaire panhellénique consacré à
Apollon. Il est situé en Phocide. Il a connu son véritable
départ au VIIIe siècle avant J.-C. À l’époque classique,
il était très célèbre parce que c’était là qu’Apollon ren-
dait les oracles par la bouche de La Pythie. C’était là
aussi que tous les 4 ans, avaient lieu de grands Jeux
en l’honneur d’Apollon où se retrouvaient des ath-
lètes de toute la Grèce. À la différence d’Olympie, les
compétitions musicales jouaient un grand rôle dans
les Jeux, à côté des épreuves sportives (athlétiques,
courses de chevaux…). Le prix pour les vainqueurs
était une couronne de laurier (arbre sacré d’Apollon).
On pourra commencer l’étude de Delphes par une des-
cription simple du site puis on insistera sur les deux
fonctions du sanctuaire (les Jeux, l’oracle).
Tous les quatre ans, Delphes était le centre de concours
panhelléniques, les Jeux pythiques.
DOC. 2 La Pythie dans le temple d’Apollon
C’était dans le temple d’Apollon que la Pythie rendait
des oracles à ceux qui venaient la consulter. Elle était
choisie parmi les femmes de plus de 50 ans et menait
une vie retirée et consacrée au dieu. Vêtue de blanc, la
Pythie est assise sur un trépied. Elle tient une branche
de laurier à la main (arbre d’Apollon). Avant de rendre
ses oracles, elle buvait l’eau d’une source sainte et
mâchait des feuilles de laurier. Elle entrait ensuite
en transes (peut-être dues à la fumée qui s’échappait
d’une fissure du sol). Les fidèles lui posaient alors des
questions et elle répondait dans un langage incohérent
traduit par des prêtres. Avant d’entrer dans le temple
pour consulter l’oracle, il fallait se purifier dans une
source située au nord-est de Delphes, puis offrir un
cadeau sur l’autel à l’extérieur et sacrifier des moutons
et des chèvres. On était alors admis dans la salle du
fond du temple (adyton) où se tenait la Pythie. Le pèle-
rin était sans doute séparé de la Pythie par un rideau
lorsqu’il posait ses questions. L’oracle était souvent
consulté avant de créer une colonie, d’élaborer une
constitution, lors des grandes batailles (ainsi avant la
bataille de Salamine) ou pour des problèmes de droit
moral (puis-je faire ceci sans déplaire au dieu ?). Mais
les réponses étaient toujours ambiguës, susceptibles
d’être interprétées de différentes façons.
DOC. 3 ET 4 Vue de Delphes aujourd’hui
Doc. tif
ac
Le plan du sanctuaire de Delphes inter
Le sanctuaire est installé sur les pentes méridionales
du mont Parnasse et occupe la partie centrale d’un
grand amphithéâtre naturel. Il était entouré d’une
enceinte dont on ne voit plus de trace sur la photo-
graphie. Cette enceinte indiquait la limite de l’espace
sacré. On accédait au temple par la Voie sacrée, bordée
de statues et de trésors, petits temples construits par les
cités grecques pour abriter leurs offrandes précieuses
à Apollon. Devant le temple d’Apollon, se dresse le
grand autel d’Apollon, destiné aux offrandes et à cer-
tains sacrifices. Le temple d’Apollon a été détruit et
reconstruit plusieurs fois (incendies, tremblement de
terre). Les vestiges visibles sont ceux du temple au IVe
siècle avant J.-C. Au-dessus du temple, se dresse un
petit théâtre où avaient lieu les concours de musique
des Jeux pythiques. En dehors de l’enceinte sacrée, il y
avait un stade qui pouvait accueillir 7 000 spectateurs,
qui est encore très bien conservé, comme le théâtre.
ACTIVITÉ : le sanctuaire de Delphes
1. Le sanctuaire est consacré à Apollon
2. Le (2) est le théâtre, le (3) le temple d’Apollon, le (1) le
stade, le (4) le trésor des Athéniens.
17
3. Les Athéniens y plaçaient les offrandes faites au dieu.
4. Les sacrifices avaient lieu sur l’autel d’Apollon.
5. Les épreuves athlétiques dans le stade, les concours
musicaux dans le théâtre.
6. Les réponses étaient transmises par la Pythie à l’intérieur
du temple, puis traduites par des prêtres.
7. Le sanctuaire de Delphes était situé sur une pente d’une
colline. Il était consacré à Apollon. À l’intérieur de l’enceinte
sacrée, il y avait un temple consacré au dieu avec un autel et
des trésors offerts par la cité, ainsi qu’un théâtre.
Tous les quatre ans avaient lieu des concours en l’honneur
d’Apollon, les Jeux pythiques. Il s’agissait de jeux athlétiques
comme le prouve la présence du stade (en général utilisé
pour les courses) et musicaux (d’où la présence du théâtre).
Le sanctuaire était aussi célèbre pour ses oracles que rendait
Apollon dans son temple par la bouche de la Pythie.
Livre de
l’élève,
pages
46-47 EXERCICES
Exercice 1 Connaître les foyers
de population grecs
1. La mer Noire et la Méditerranée.
2. Il s’agit de la Grèce (1), de la côte de l’Asie mineure (ou
Ionie) (2), du sud de l’Italie (3).
3. (a) : Byzance, (b) : Athènes, (c) : Massalia, (d) : Naples.
4. Il y a les Phéniciens dans cette région.
Exercice 2 RECHERCHE INTERNET
Les Jeux olympiques antiques
1. Milon de Crotone a remporté six fois l’épreuve de lutte.
2. Thésée a fondé le pancrace lorsqu’il tua le Minotaure.
3. Les boxeurs entouraient leurs mains de lanières en cuir.
4. Elles étaient précipitées dans le vide ( cf. rubrique Le
saviez-vous).
5. Bâtiments sportifs : gymnase, stade, palestre. Bâtiments
religieux : temple de Zeus, temple d’Héra. Épreuves spor-
tives : lancer du disque, course de char, lancer du javelot,
lutte.
Exercice 3 Analyser des documents
sur les dieux grecs
1. C’est un vase grec, qui date du VIe siècle avant J.-C.
2. (1) : Zeus (foudre et sceptre), (2) : Héra (sur un trône à
côté de Zeus), (3) : Athéna (casque, lance), (4) : Poséidon
18
(trident, poisson), (5) : Hermès (sandales ailées, caducée,
bonnet ailé).
3. Homère a écrit ce texte au VIIIe siècle avant J.-C.
4. Il habite sur l’Olympe.
5. Héra son épouse, Artémis sa fille.
6. Son attribut est l’arc.
7. Ils sont jaloux, pleurent, se disputent.
AV E Z - V O U S B I E N R E T E N U ?
1. Une cité grecque est un petit État grec, composé d’une
ville et d’une campagne, et peuplé de citoyens.
2. Les Grecs partent fonder des colonies parce qu’ils
sont trop pauvres, ou en désaccord avec leur gouverne-
ment, suite à une défaite militaire ou encore par esprit
d’aventure.
3. Massalia a été fondée vers 600 avant J.-C. par des
Grecs venus de Phocée, en Ionie.
4. Les Grecs sont installés autour de la mer Méditerranée
et de la mer Noire.
5. Les deux poèmes écrits par Homère au VIIIe siècle av.
J.-C. sont l’ Iliade , qui raconte le siège de Troie par les
Grecs vers 1230 av. J.-C., et l’Odyssée qui évoque la prise
de la ville et les aventures d’Ulysse lors de son retour vers
sa patrie.
6. Un mythe grec est le récit des aventures d’un dieu ou
d’un héros grec.
7. Zeus est le dieu du ciel, muni de son éclair et de son
sceptre. Poséidon est le dieu de la mer, armé de son tri-
dent. Héphaïstos est le dieu du feu et de la métallurgie, il
est représenté avec un marteau.
8. Pour honorer leurs dieux, les Grecs leur rendent un
culte. Ils leur construisent des temples qui abritent des
statues à leur image. Ils font des prières, des offrandes
et des sacrifices d’animaux sur des autels. Ils organisent
aussi de grandes processions et des Jeux (ou concours)
en leur honneur.
9. Un sanctuaire panhellénique est un lieu consacré à un
dieu et entretenu par l’ensemble des cités grecques.
10. Le sanctuaire d’Olympie est consacré à Zeus.
11. Tous les 4 ans, les Grecs organisent les Jeux olym-
piques. Parmi les épreuves : la course en armes, le saut en
longueur, le lancer du javelot ou le pancrace…
12. Un oracle est la réponse d’un dieu à une question
posée.
13. À Delphes, c’est Apollon qui rend ses oracles. Installée
dans une salle du temple d’Apollon, la Pythie transmet les
paroles du dieu sous forme de cris qui sont ensuite traduits
en phrases par les prêtres.
CHAPITRE La cité des Athéniens
3 (Ve - IVe siècle avant J.-C.)
Le point du programme
II. La civilisation grecque (environ 25 % du temps consacré à l’Histoire)
THÈME 2 - La cité des Athéniens (Ve-IVe siècle avant J.-C.) : citoyenneté et démocratie
C onnaissanc es L’unité de la cité des Athéniens a Dém arches L’étude est conduite à partir de la fête des
trois dimensions : religieuse, politique et militaire. Panathénées, et d’exemples au choix :
Les habitants de la cité ont des statuts différents. - de l’engagement militaire d’un citoyen (hoplite à Mara-
Au Ve siècle les citoyens jouissent de droits et de devoirs qui thon, marin à Salamine…) ;
fondent la démocratie athénienne. - d’un débat à l’Ecclésia (pendant la guerre du Péloponnèse
par exemple…).
Capacités Connaître et utiliser les repères suivants
- L’Attique, territoire de la cité.
- Périclès, V e siècle avant J.-C.
Raconter
- Un épisode des guerres médiques (Marathon ou Salamine).
- La fête des Panathénées en expliquant son rôle civique et religieux.
Raconter et expliquer
- Un débat à l’Ecclésia.
Caractériser
- Le statut des citoyens, des femmes et des esclaves.
Reconnaître
- Les lieux et les monuments de la cité.

La logique du chapitre
Le chapitre commence par l’étude de la bataille de Salamine. Elle permet d’expliquer la puissance
d’Athènes au Ve siècle et de montrer l’engagement des citoyens en faveur de leur cité.
Au Ve siècle, Athènes est la plus grande et la plus peuplée des cités grecques. Après les guerres
médiques, elle assoit sa puissance en prenant la tête de la Ligue de Délos (leçon 1).
Les habitants d’Athènes ont des statuts différents (leçon 2). Réunis dans l’Ecclésia, les citoyens
débattent et prennent les décisions concernant la cité (Étude : L’assemblée des citoyens). On
étudiera l’organisation et les limites de la démocratie athénienne (leçon 3).
La cité réunit ses habitants dans des rituels religieux communs qui renforcent la communauté :
les Grandes Dionysies (Étude : Dionysos et le théâtre) pour lesquelles les Athéniens ont inventé
le théâtre ou la fête en l’honneur d’Athéna qui était close par une grande procession (Étude :
La fête des Panathénées).
Avec l’Acropole et son principal temple, le Parthénon, on étudiera l’héritage architectural de
l’Athènes du Ve siècle (Étude : Les vestiges de l’Acropole), c’est-à-dire l’architecture classique.

Bibliographie
Pour les enseignants
• Le Siècle de Périclès, TDC n° 916, 15 mai 2006.
• Le Siècle de Périclès, Le Nouvel Observateur, n° hors-série, juillet-août 2008.
• P. Brulé, Périclès, l’apogée d’Athènes, Découverte Gallimard, 1994.
• C. Mossé, Histoire d’une démocratie, Athènes, Points Seuil, 1971.
• C. Mossé, Périclès, l’inventeur de la démocratie, Payot, 2005.

19
 Pour les élèves
• N. Daladier, P. Mignon, Le Plus Beau Vase d’Ulysse, Gallimard jeunesse, 1999.
• A. Leader, F. Place, Il faut sauver Athènes !, Gallimard Jeunesse, 2005.
• H. Leppin, M. Rathke, Athènes : la naissance de la démocratie, Gallimard Jeunesse, 2004.

Lien utile
• Beaucoup de renseignements sur Athènes sur le site www.clioetcalliope.com.

Livre de danger de mort, il finit par se réfugier auprès du roi

l’élève,
pages
48-49 Ouverture
SITUER DANS L’ESPACE ET DANS LE TEMPS
1. Le Ve siècle avant J.-C. est le siècle de la puissance
d’Athènes.
2. La cité d’Athènes s’étend sur l’Attique, au nord de la
Crète, au nord-ouest du Péloponnèse, au sud-est de la
Béotie et au sud de l’Eubée.
3. Il s’agit d’un relief de plaines, encadré par trois massifs
de montagnes, les monts Parnès, Pentélique et Hymette. Le
mont Laurion, plus au sud, recèle des mines d’argent.
4. Le Pirée est le port d’Athènes. Ce sont des remparts qui
protègent la route allant de la ville au port.
Livre de
l’élève, Les Athéniens
pages
50-51 à Salamine
On évoque la victoire contre les Perses qui est à l’ori-
gine de la domination d’Athènes sur la Grèce. Cette
victoire est obtenue par les citoyens en particulier les
rameurs, les citoyens pauvres d’Athènes.
Doc. tif
DOC. 1 Le trajet des Perses inter
ac
DOC. 3 Thémistocle
Stratège à partir de 490, il fait utiliser les mines d’ar-
gent du Laurion pour construire des trières de combat.
Quand les Perses envahissent le pays en 480, il décide
alors de les affronter sur mer. Les Athéniens fournis-
sent 150 trières sur les 310 dont disposent les Grecs.
C’est Thémistocle qui commande la flotte grecque.
Mais Thémistocle aimait le luxe et son orgueil tyran-
nique irritait beaucoup ses compatriotes. Frappé d’os-
tracisme en 471 (voir l’ostrakon, doc. 3 p. 59), puis en
perse Artaxerxès, fils de Xerxès (mais il ne combat-
tit jamais les Grecs). Il vécut en dehors de sa patrie
jusqu’à sa mort en 462.
DOC. 4 Un Perse raconte
Il s’agit d’un extrait des Perses, écrit par le tragédien
grec Eschyle (vers 525-456 av. J.-C.). Un messager perse
raconte la bataille à laquelle il a assisté. Rappelons que
pendant la bataille, les Perses (appelés « barbares »
dans le texte) étaient aidés par des Phéniciens et des
Grecs d’Asie Mineure. Par ailleurs, il y avait au côté des
Athéniens d’autres Grecs. Le texte montre bien le rôle
des rameurs dans la victoire (rapidité, manœuvre) et
on expliquera le mot « éventrer » (rôle de l’éperon).
Selon Diodore de Sicile, les Grecs auraient perdu 40
navires et la flotte perse 200 lors de la bataille. Cette
bataille marque les débuts du reflux perse et de la
domination maritime d’Athènes.
DOC. 5 Une trière athénienne
éperonne un navire perse
La trière est dirigée par deux rames à l’arrière. Elle est
munie d’un mât, mais celui-ci n’est pas visible parce
qu’il est abaissé sur le pont avant la bataille, et d’un
éperon en bronze à l’avant du bateau. Le bateau com-
porte trois rangées superposées de rameurs (d’où le
terme de trière). Peint sur la proue, un œil magique
est censé favoriser les manœuvres et conjurer le mau-
vais sort. Des archers et des hoplites sont situés sur le
pont supérieur.
La tactique lors de la bataille consiste à ramer très
vite, à manœuvrer habilement et à éperonner le navire
ennemi sur le flanc pour le faire couler et envoyer par-
dessus bord les membres de l’équipage, qui périssent
alors noyés ou tués par les flèches et javelots ennemis.

20
DOC. 6 Les rameurs
ou l’engagement des citoyens
Ce bas-relief était dédié à Athéna par l’équipage
d’une trière ; sa largeur est de 52 cm. Il représente les
rameurs d’une trière vers 410 avant J.-C. Ce sont les
rameurs qui, par leur habileté, ont permis d’emporter
la bataille. Cette habileté était développée par les exer-
cices en équipe qui occupaient une place importante
dans l’éducation athénienne. La démocratie sort ren-
forcée de la bataille de Salamine. En effet, c’est grâce
aux plus pauvres des citoyens que la cité l’a emporté
sur les Perses et ceux-ci ne peuvent désormais plus être
exclus du gouvernement de la cité.
ACTIVITÉ
1. La bataille de Salamine a lieu en 480 avant J.-C. Elle
oppose les Perses (Xerxès et son armée) aux Athéniens.
2. Le général athénien engage le combat dans un étroit
passage entre l’Attique et l’île de Salamine.
3. Les navires perses ne parviennent pas à manœuvrer.
4. Les trières athéniennes sont propulsées contre les navires
adverses, qu’elles éventrent avec leur éperon de bronze.
5. Il s’agit d’un bas-relief en marbre du Ve siècle avant J.-C.
On observe un rang de rameurs et les trois niveaux de rames.
6. La bataille s’achève par la victoire des Athéniens et le
retrait de Xerxès et de ses navires.
7. Ce sont les rameurs, les citoyens pauvres d’Athènes, qui
sont à l’origine de cette victoire.
8. Les Perses envahissent la Grèce en 480. Ils longent la
côte sur terre et sur mer et après la bataille des Thermopyles,
où une poignée de Spartiates cherche à les arrêter, ils arri-
vent à Athènes. Ils incendient la ville désertée par ses habi-
tants, lesquels se sont réfugiés à Salamine.
Les navires perses engagent la bataille navale contre les
navires athéniens dans l’étroite passe entre l’Attique et l’île
de Salamine. Mais ils ne parviennent pas à manœuvrer et
leurs navires sont éperonnés par les navires athéniens. Les
survivants tombés à l’eau sont achevés à coups de rames.
Le roi perse Xerxès a assisté au combat du haut d’une colline
de l’Attique. Après la défaite, les navires perses s’enfuient
ainsi que Xerxès. La victoire athénienne est complète.
Livre de
l’élève,
pages
52-53 1 Une cité puissante
DOC. 1 Un hoplite athénien
Athènes, le citoyen faisait deux ans de service militaire
de 18 à 20 ans dans les postes frontières de l’Attique
puis il restait mobilisable pendant 40 ans (de 20 à 60
ans). L’image représente l’hoplite en armes :
- la cuirasse en cuir (elle pouvait être en bronze)
prolongée par des lanières de cuir et portée sur une
tunique courte ;
- le casque en bronze avec des protège-joues, surmonté
d’un cimier pour paraître plus grand ;
- la lance, principale arme offensive. Elle mesurait
environ 2 mètres et était renforcée à son extrémité
par une pointe en bronze (la lance est incomplète ici) ;
- le bouclier rond de 90 cm de diamètre porté au bras
gauche et qui possédait deux attaches, une pour le
coude, une pour la main ;
- l’épée courte à double tranchant de 45 cm environ ;
- l’hoplite avait des sandales ou marchait pieds nus
comme le montre l’image. Au début du Ve siècle, il
avait des jambières qui ont disparu au cours du siècle.
Les hoplites combattaient côte à côte, bouclier
contre bouclier, formant une ligne impénétrable.
L’équipement étant aux frais du citoyen, tous ne pou-
vaient pas être hoplites. Les plus pauvres formaient
des troupes légères moins armées où étaient rameurs
(cf. Étude : La bataille de Salamine, p. 50-51).
● Les armes offensives : la lance, l’épée courte. Les armes
défensives : la cuirasse, le casque et surtout le bouclier rond.
DOC. 2 La Ligue de Délos
Les alliés de la Ligue doivent verser un tribut destiné
à défendre la Grèce contre les Perses : des navires ou
de l’argent (le phoros). Le trésor de la Ligue est, dans
un premier temps, conservé dans l’île de Délos, au
centre de la mer Égée. En 454, le trésor est transféré de
Délos à Athènes. Il finit par payer en partie l’embellis-
sement de la cité et sa reconstruction : les temples de
l’Acropole, par exemple, ont été reconstruits grâce à
cet argent à partir du milieu du siècle, mais aussi tous
les bâtiments autour de l’Agora pour la vie civique ou
administrative.
Bien sûr, beaucoup de cités alliées critiquent l’utili-
sation qui est faite du trésor. Mais l’alliance se veut
21
perpétuelle et celles qui refusent de payer le phoros,
sous prétexte qu’il sert à l’embellissement d’Athènes,
sont châtiées : Athènes leur fait la guerre et leur envoie
des clérouquies, c’est-à-dire des garnisons athéniennes
qui vivent sur le pays. Il ne faut cependant pas exagé-
rer l’hostilité des cités alliées à l’encontre d’Athènes.
La cité a acquis durant cette période un grand renom
auprès des Grecs ; elle a influencé la mode, l’architec-
ture, la façon de vivre, le langage dans presque tout
le monde grec. C’est pourquoi étudier Athènes au Ve
siècle, c’est aussi étudier le monde grec.
DOC. 3La ville d’Athènes
et son port au Ve siècle avant J.-C.
En 478, les Athéniens construisent un rempart autour
de la ville. Puis Le Pirée est aménagé selon un plan
géométrique par Hippodamos de Milet et fortifié à son
tour. On notera que Le Pirée est aussi bien un port
de commerce qu’un port de guerre. Les Longs Murs
qui bordent la route allant d’Athènes au Pirée sont
construits un peu plus tard. Ils doivent empêcher toute
tentative ennemie pour couper Athènes de son port.
L’économie d’Athènes et même la survie des Athéniens
dépendent du Pirée d’où l’on exporte diverses mar-
chandises (vin, huile, céramique…) et où arrive le
blé nécessaire à la cité. C’est pourquoi le port est très
important pour Athènes. Sur 330 000 personnes vivant
dans la cité, plus de la moitié de la population vivait
dans les centres urbains d’Athènes et du Pirée (soit
160 000 personnes).
● 1. Les lieux principaux de la ville sont l’Acropole, la Pnyx,
l’Agora, le théâtre de Dionysos et le stade.
● 2. Les ports du Pirée sont à la fois des ports de guerre
et de commerce.
● 3. Des fortifications, les Longs Murs protègent la route
reliant la ville au Pirée.
● 4. Les Athéniens ont protégé cette route pour empêcher
les ennemis de couper la ville de son port.
DOC. 4 La monnaie d’Athènes
Il s’agit d’un tétradrachme, une monnaie qui pesait
environ 17 grammes et qui était utilisée pour les
échanges internationaux. La drachme, la monnaie la
plus courante, pesait 4,3 grammes. Le revers figure
l’emblème de la déesse Athéna, la chouette, les trois
premières lettres du mot Athènes, un rameau de
l’olivier qu’Athéna a offert selon la mythologie aux
Athéniens, et un croissant de lune. L’autre côté, l’avers,
22
représente une tête d’Athéna casquée et trois feuilles
d’olivier. Cette monnaie a été frappée avec l’argent
des mines du Laurion, situées dans le sud de l’Attique.
L’hôtel des monnaies, où avait lieu la frappe, était situé
au sud-est de l’Agora (p. 59). D’après la monnaie, la
déesse protectrice de la cité est Athéna et l’arbre sacré
de la cité, l’olivier.
Athènes et Sparte
DOC. 5
e
au V siècle avant J.-C.
Le document présente les principaux lieux de bataille
des guerres médiques : on note que Marathon et
Salamine sont situés à proximité immédiate d’Athènes.
Les cités alliées à la suite des guerres médiques sont
pour l’essentiel regroupées autour de la mer Égée,
c’est-à-dire dans la région la plus menacée par les
Perses. Pour résister à la puissance athénienne, la
cité de Sparte constitue aussi une alliance avec les
cités voisines du Péloponnèse et devient la principale
rivale de la cité de l’Attique. Athènes et Sparte s’af-
frontent à partir de 431 av. J.-C. Cette guerre dite « du
Péloponnèse » est racontée dans les détails dans l’œuvre
de Thucydide, Histoire de la guerre du Péloponnèse.
● 1. Les cités membres de la Ligue de Délos sont situées
autour de la mer Égée, car c’est la région la plus menacée
par les Perses.
● 2. Sparte est la cité grecque rivale d’Athènes.
Livre de
l’élève, 2 Citoyens
pages
54-55 et non-citoyens
DOC. 1 Citoyens et non-citoyens d’Athènes
Les chiffres sont fournis par E. Lévy, La Grèce au Ve
siècle, 1995. Ce graphique permet d’évoquer les caté-
gories d’habitants (les citoyens et les non-citoyens :
femmes et enfants de citoyens, métèques, esclaves) et
leur nombre relatif. Les citoyens ne constituent qu’une
minorité de la population d’Athènes.
DOC. 2 Le citoyen selon Aristote
Pour être citoyen, il faut depuis 451 (réforme de
Périclès) être de père et de mère athéniens. Il est rare
qu’un étranger soit naturalisé. Le texte présente les
spécificités du statut de citoyen : un citoyen participe
aux affaires de la cité (« justice », « fonctions offertes
par l’État »), à la différence des autres catégories de la
population (métèques, esclaves). On pourra indiquer
que les citoyens possèdent d’autres privilèges : ils sont
les seuls à pouvoir posséder le sol ou les maisons de la
cité. La défense de la cité n’est pas leur apanage (les
métèques participent à la défense d’Athènes), mais les
citoyens sont les seuls à avoir une formation militaire
(elle est donnée de 18 à 20 ans et s’appelle l’éphébie).
Le point commun entre citoyen, métèque et esclave est
le fait et le droit d’habiter le même territoire.
● Pour Aristote, ce qui distingue les citoyens des autres
habitants de la cité est leur participation aux affaires de
la cité.
DOC. 3 Les métèques dans la cité
Selon le document, les métèques « se nourrissent eux-
mêmes ». En effet, ils occupent la plupart des métiers
de l’artisanat et du commerce alors que les citoyens
sont surtout des paysans. Ils jouent donc un grand rôle
dans la puissance économique d’Athènes (« une des
meilleures sources de revenus »). Ils paient en outre
une taxe spécifique, de résidence, appelée métoikion ;
celle-ci est plus symbolique que pesante et s’ajoute
aux impôts que les métèques versent au même titre
que les citoyens.
DOC. 4 Les esclaves selon un Athénien
Les esclaves sont des prisonniers de guerre, des enfants
d’esclaves (l’esclavage est héréditaire), des enfants
abandonnés à la naissance. À Athènes, le marché d’es-
claves se tient sur l’Agora. Le texte montre que l’es-
clave était considéré comme un être inférieur : il est
comparé à un instrument ou un animal que le maître
utilise « pour les nécessités de la vie quotidienne »
(servir au domicile, travailler dans les champs…).
Il faut cependant nuancer : à Athènes, l’esclave est
davantage respecté que dans les autres cités grecques :
il est par exemple interdit de le tuer ou même de le
frapper ; il n’a pas de vêtement spécifique et, dans la
rue, il est difficile de le distinguer d’un citoyen.
● 1. L’auteur compare les esclaves à des instruments ou
des animaux.
● 2. Il recourt aux esclaves pour s’occuper de la maison,
travailler dans les champs…
DOC. 5 Droits et devoirs du citoyen
● 1. C’est à partir de 20 ans, après avoir effectué son ser-
vice militaire (l’éphébie) que l’on devient citoyen.
● 2. À partir de 451 avant J.-C., il faut être à la fois de père
et de mère nés à Athènes pour être citoyen.
● 3. Prendre part au gouvernement de la cité est à la fois
un droit et un devoir du citoyen.
● 4. Les obligations militaires du citoyen sont l’éphébie
ainsi que la participation à la défense de la cité.
DOC. 6 Un citoyen et son esclave
Il s’agit ici d’un esclave domestique qui joue de l’au-
los (flûte double, mais qui se rapproche plutôt du
hautbois). Le citoyen est étendu sur son divan, fait de
cadres de bois tendus de lanières de cuir et recouverts
d’un matelas, d’une couverture et de coussins. Devant
il y a une table. Il boit du vin dans une coupe. Seuls
les Athéniens les plus pauvres ne possédaient pas d’es-
clave : les gens modestes en avaient un ou deux, une
famille moyenne en possédait une dizaine. Il y avait
d’autres esclaves à Athènes : ceux qui travaillaient
comme artisans pour un maître, ou dans les mines du
Laurion, et les esclaves publics qui étaient employés à
l’Ecclésia, à la Boulé, à l’Héliée, à l’atelier monétaire,
à l’entretien des routes, à la garde des prisonniers.
DOC. 7 Les devoirs de la femme
Selon Xénophon, un philosophe athénien du Ve siècle
avant J.-C., le rôle de la femme consiste à s’occuper
de la maison, des repas, des domestiques. Elle doit
donc vivre à l’intérieur de la maison. Si la femme est
riche, elle sort très peu, envoyant ses esclaves faire
les courses… Mais si elle est pauvre, elle sort davan-
tage, allant au moins jusqu’au puits ou à la fontaine.
Notons, qu’il n’y a aucune trace archéologique du
gynécée, c’est-à-dire une pièce qui aurait été réservée
aux femmes.
● 1. Xénophon est l’auteur du texte, au Ve siècle avant J.-C.
● 2. Selon lui, la femme doit vivre et travailler à la maison.
● 3. Elle doit s’occuper de la maison, des repas, des
domestiques.
● 4. Sur le bas-relief, une femme range des serviettes dans
un coffre. Elle s’occupe de tâches domestiques. Le bas-relief
est donc en accord avec le texte.
DOC. 8 Une femme athénienne à la maison
● Sur ce bas-relief, la femme porte le peplos, tissu de
laine que l’on agrafe aux épaules et qui cache les jambes.
Au Ve siècle, comme nous le montre l’image, les cheveux
des femmes sont relevés en chignon et maintenus par
des rubans, des filets ou des écharpes. La femme met des
serviettes dans un coffre, décoré lui-même d’un bas-relief
23
représentant une déesse terrassant un géant. Derrière la
femme, on aperçoit un fauteuil avec un coussin. Sur le mur,
de droite à gauche, on distingue une corbeille, un miroir de
métal poli, un lécythe (vase à parfum), un canthare (vase
à boire).
Livre de
l’élève, L’assemblée
pages
56-57 des citoyens
DOC. 3 Périclès
Périclès est entré dans la politique en 469 avant J.-C. Il
est rapidement devenu le chef du parti démocratique
(favorable à la démocratie) opposé au parti aristocra-
tique (ou oligarchique). En 461 et pendant trente ans,
il a été réélu stratège presque chaque année ; il meurt
en 429. Son règne correspond à l’apogée d’Athènes :
domination sur la mer Égée, démocratie athénienne,
reconstruction de l’Acropole. Périclès est représenté
avec son casque de stratège, comme sur chacun de ses
portraits. Le casque dissimulait son crâne hydrocéphale
(qui avait une forme « en oignon »).
DOC. 4 Un citoyen à l’Assemblée
Ce texte n’est pas un témoignage mais l’extrait d’une
comédie d’Aristophane (445-386 av. J.-C.), le princi-
pal auteur de comédies du Ve siècle. Onze pièces de
cet auteur nous sont parvenues : Les Acharniens,
Les Guêpes, La Paix… Ses œuvres sont toujours en
rapport avec l’actualité du moment. Elles mettent en
scène des personnages, souvent politiques, dont elles se
moquent. Ce texte bien sûr outrancier et caricatural est
cependant révélateur d’une forme de désintérêt pour
la démocratie à la fin du Ve siècle, et en même temps
de l’aspiration des paysans à la paix, à une époque où
Athènes et Sparte sont en guerre (le texte a été écrit
durant la guerre du Péloponnèse). Il permet néan-
moins d’évoquer une journée à l’Ecclésia. En théorie,
la réunion commence tôt le matin. Les citoyens sont
rabattus sur le lieu de vote par les agents scythes qui
tendent une corde rouge. L’assemblée est dirigée par
les Prytanes qui sont en même temps les chefs de la
Boulé, le Conseil qui propose les lois.
DOC. 5 L’Assemblée sur la Pnyx
La reconstitution présente une réunion de l’Ecclésia
sur la colline de la Pnyx, en face de l’Acropole. Un
24
emplacement semi-circulaire était aménagé sur la
colline. Ce sont les Prytanes, c’est-à-dire les chefs de
la Boulé, qui convoquent l’Ecclésia, quatre fois par
mois. Lors de la réunion, les citoyens débattent des
propositions élaborées par la Boulé. Tout citoyen a le
droit de prendre la parole et de monter à la tribune.
À la fin de la séance, les Prytanes mettent les questions
au vote, qui se fait à main levée. Comme on peut le
remarquer sur la reconstitution, les femmes ne partici-
pent pas à la réunion. Par ailleurs, la tribune est enca-
drée d’archers scythes, qui ont conservé le costume
de leur pays (bonnet pointu, pantalon collant, arc et
petit sabre). Ce sont eux qui sont chargés de la police
à Athènes. L’absence de femmes s’explique aisément :
elles ne participent pas à la vie politique et n’ont pas
le droit de vote.
DOC. 6 Un débat à l’Ecclésia
C’est à l’issue de ce débat que débute la guerre entre
Athènes et Sparte. L’activité page 57 permettra à l’élève
de raconter et d’expliquer un débat (capacité deman-
dée dans le programme).
ACTIVITÉ : L’assemblée des citoyens
1. L’assemblée des citoyens se réunit sur la colline de la
Pnyx, quatre fois par mois.
2. Les citoyens doivent débattre de la guerre.
3. Tout citoyen peut prendre la parole. Il s’exprime alors à
la tribune dans un temps limité.
4. Périclès est un excellent orateur et il sait convaincre les
citoyens de la justesse de ses opinions.
5. À la fin des débats, les citoyens prennent les décisions
en votant. La majorité l’emporte.
6. Le citoyen reproche aux Prytanes et aux autres citoyens
d’arriver en retard et de ne pas se soucier de la paix.
ACTIVITÉ : Un débat à l’Ecclésia
1. Ce débat a lieu en 431 avant J.-C.
2. et 3. Les Spartiates réclament la suppression du décret
sur les Mégariens voté par les Athéniens. Les Athéniens doi-
vent voter pour savoir s’ils suppriment le décret ou s’ils le
maintiennent. Les uns ne veulent pas supprimer le décret,
ce qui risque d’entraîner une guerre, les autres conseillent la
suppression du décret, ce qui éviterait la guerre avec Sparte.
4. Celui qui prend la parole s’exprime à la tribune.
5. Périclès est un stratège, très bon orateur.
6. Périclès fait partie de ceux qui ne veulent pas céder aux
Spartiates. Selon lui, si les Athéniens retirent leur décret,
les Spartiates auront de nouvelles exigences, parce qu’ils
penseront que les Athéniens ont peur.
7. La proposition de Périclès est adoptée par un vote à
main levée.
8. En 431 avant J.-C., les Spartiates réclament aux Athéniens
la suppression d’un décret concernant la cité de Mégare.
Un débat a lieu : certains disent qu’il faut céder aux
Spartiates sans quoi c’est la guerre, d’autres qu’il ne faut
pas céder et que la guerre contre Sparte est inévitable.
Périclès est de cet avis ; pour lui, si les Athéniens cèdent,
Sparte aura d’autres exigences par la suite car Athènes aura
fait preuve de faiblesse.
Pour débattre, les orateurs prennent la parole les uns après
les autres en montant à la tribune. Chacun a un temps de
parole limité.
Finalement, l’argument de Périclès convainc les citoyens
qui votent pour la seconde proposition. Ils répondent aux
Spartiates qu’ils ne veulent pas céder et se préparent à la
guerre.
Livre de
l’élève, 3 La démocratie
pages
58-59 athénienne
DOC. 1 Le fonctionnement
de la démocratie athénienne
Les chiffres de la répartition de la population athé-
nienne sont fournis à la suite d’une longue exégèse
par E. Lévy, La Grèce au Ve siècle, 1995. Ce sont les
citoyens qui décident des affaires de la cité. Le système
démocratique est poussé à l’extrême : changement du
personnel politique tous les ans, par tirage au sort.
Seuls les stratèges, dont les compétences sont particu-
lièrement nécessaires, sont élus.
● 1. Les citoyens votent la loi, la paix et la guerre.
● 2. La Boulé prépare les lois, l’Héliée rend la justice et les
stratèges commandent l’armée et dirigent le gouvernement.
● 3. Les citoyens désignent par tirage au sort ou élection
les juges et les magistrats.
● 4. On remarque que les citoyens ne forment qu’une
minorité de la population et, qu’en ce sens, la démocratie
est limitée.
DOC. 2 Périclès définit la démocratie
● C’est la deuxième phrase du texte qui correspond à la
définition de démocratie. En effet, une démocratie n’est pas
un régime qui fait le bien du peuple (cela pourrait être aussi
bien une tyrannie), mais un régime où le peuple participe
au gouvernement.
DOC. 3 Les objets de la démocratie
- Les jetons de vote judiciaire. Après avoir écouté la
défense et l’accusation, les héliastes votaient l’acquit-
tement ou la condamnation sans discussion préalable.
Chaque héliaste recevait à cet effet deux rondelles de
bronze traversées par une tige métallique (l’une à tige
pleine signifiant l’acquittement, l’autre à tige creuse
pour la condamnation), et déposait dans une urne la
rondelle correspondant à son vote. Il cachait de ses
doigts les extrémités de la tige pour que le vote soit
secret.
- Les jetons de tirage au sort. On rappellera que le
tirage au sort est le système le plus juste, mais aussi le
plus dangereux car il peut placer des incompétents à
la tête de l’État. Cependant, les stratèges qui assuraient
la défense de la cité étaient élus.
- Le tesson d’ostracisme. Après que l’Ecclésia a déci-
dé de voter un ostracisme sur la Pnyx, on élevait des
barrières percées de 10 portes autour de l’Agora. Les
citoyens passaient les portes et déposaient un tesson de
poterie (ou ostrakon) avec un nom inscrit dessus. S’il
y avait plus de 6 000 tessons portant le même nom, la
personne nommée était frappée d’ostracisme. Le tes-
son photographié a été retrouvé lors des fouilles sur
l’Agora. On peut y lire le nom de Thémistocle qui a
été ostracisé vers 472 (il avait pourtant sauvé Athènes
des Perses).
- L’horloge à eau ou clepsydre. Elle permet de mesu-
rer le temps. Seule la clepsydre du bas est d’origine.
L’eau de la clepsydre supérieure s’écoule dans la cle-
psydre inférieure dont l’orifice de base a été préala-
blement bouché par une cheville. La deuxième cle-
psydre remplie, on intervertit les deux pour continuer
à mesurer le temps. Chacune de ces deux clepsydres
est marquée de XX ce qui signifie qu’elles ont chacune
une capacité de 2 khoes, soit 6,4 litres.
Doc. tif
DOC. 4 L’Agora et la Pnyx inter
ac
L’Agora était la grande place d’Athènes. Elle avait une
fonction politique essentielle puisqu’elle était entourée
par les bâtiments politiques, l’Héliée, la Boulé et le
Stratégeion. C’était aussi et surtout la grande place du
marché, où se rendaient essentiellement les hommes.
Les boutiques sont sous les portiques autour de la
place et on distingue des étals protégés du soleil par
des toiles tendues. La Pnyx était le lieu de rassemble-
ment des citoyens où l’on votait les lois.
25
Livre de
l’élève,
pages
60-61 Dionysos et le théâtre
DOC. 2 Le théâtre
pendant les Grandes Dionysies
Les représentations avaient lieu durant les fêtes des
Dionysies, tous les ans. Elles étaient payantes mais,
depuis Périclès, les plus pauvres recevaient de l’État le
prix à payer pour leur place (deux oboles).
DOC. 3 Extrait d’une tragédie
Ce document s’appuie sur l’Iliade et on peut rappe-
ler que ce grand récit était un des éléments culturels
essentiels de la civilisation grecque. Il s’agit donc de
l’extrait d’une tragédie d’Euripide. Pour l’emporter
contre les Troyens, Agamemnon doit sacrifier sa fille
adorée, Iphigénie. Celle-ci, par amour de la patrie finit
par accepter son sort. Néanmoins la tragédie se ter-
mine bien puisque la déesse Artémis remplace au der-
nier moment Iphigénie par une biche, qui est sacrifiée
à la place de la jeune fille. Iphigénie échappera donc
au sacrifice et prendra place parmi les dieux.
« C’est une biche des montagnes, que la déesse veut
recevoir de préférence à la jeune fille, pour ne pas
souiller son autel de ce sang généreux. Elle l’accepte
avec faveur et nous accorde un vent propice et l’assaut
d’Ilion [de Troie]. Que tous maintenant reprennent
courage. Matelots, aux navires. Aujourd’hui même
nous devons quitter Aulis et ses passes étroites pour
traverser la mer Égée […]. » Euripide, Iphigénie à
Aulis, Ve siècle av. J.-C.
DOC. 4 Le théâtre de Dionysos à Athènes
Au début du Ve siècle avant J.-C., les représentations
théâtrales se déroulaient sur l’Agora. Au cours du Ve
siècle, un théâtre a été aménagé sur la face sud de
l’Acropole. À l’origine, il avait des bancs en bois, qui
ont été remplacés par des sièges en pierre au cours du
IVe siècle. À l’époque romaine, le théâtre a encore été
modifié, notamment l’orchestre, qui a pris une forme
demi-circulaire.
DOC. 5 Le théâtre de Dionysos au IVe siècle
La reconstitution présente le théâtre de Dionysos au
IVe siècle (on pourra rappeler qu’il n’y a pas de théâtre
en pierre en Grèce avant le IVe siècle). La scène est
l’endroit où jouent les acteurs (il s’agit plus préci-
26
sément de l’avant-scène, la scène étant l’endroit où
se changent les acteurs) ; l’orchestre est le lieu où se
tient le chœur. Le premier rang des spectateurs était
réservé aux magistrats et aux prêtres, le grand prêtre
de Dionysos ayant la place d’honneur. Les femmes
pouvaient assister aux représentations, mais elles ne
pouvaient occuper que les gradins du haut.
HISTOIRE DES ARTS : Le théâtre grec antique
1. Les Grecs ont inventé le théâtre pour Dionysos.
2. et 3. (1) : l’avant-scène où se tenaient les acteurs (la
scène convient aussi). (2) : l’orchestre avec le chœur. (3) :
les gradins où se tenait le public.
4. Les acteurs portaient des masques pour se déguiser
en femmes (tout acteur est un homme), pour accentuer
les expressions du visage, pour ressembler au personnage
qu’ils jouaient.
5. Le chœur commente l’action en chantant.
6. Durant les tragédies, les spectateurs crient de terreur,
pleurent. Durant les comédies, centrées sur l’actualité, le
public rit bruyamment.
7. Il doit choisir entre la victoire contre Troie et sa fille.
Livre de
l’élève, La fête
pages
62-63 des Panathénées
DOC. 1, 2, 3 ET 5 La fête des Panathénées
Les Panathénées sont parmi les plus importantes des
fêtes grecques. On célébrait des Panathénées annuelles
et, tous les quatre ans, les Grandes Panathénées. La
raison première de la fête était la remise à la déesse
d’un péplos neuf (immense tunique destinée à habiller
la statue d’Athéna). Pour cela, neuf mois avant la fête,
des jeunes filles se retiraient sur l’Acropole et com-
mençaient à tisser le péplos. Dessus, on représentait
en broderie le combat d’Athéna et des dieux contre
les Géants.
Les Grandes Panathénées avaient lieu aux mois de
juillet et août. Les cérémonies étaient organisées par
les magistrats de la ville. Après des sacrifices habituels,
les fêtes s’ouvraient par des concours musicaux qui
avaient lieu, à partir de Périclès, dans l’Odéon. Les
épreuves consistaient en récitations de poèmes avec
accompagnement de cithare et de flûte, ou en solos
de cithare et solos de flûte. Suivaient les épreuves
gymniques réparties en trois catégories (enfants,
jeunes gens et hommes) qui se déroulaient près du
Pirée. Les concours hippiques, qui duraient deux
jours, étaient les plus importants de Grèce. À côté des
épreuves de courses à cheval et en char, on rivalisait
des exercices de cheval à haute voltige. Enfin, il y avait,
au cap Sounion, des courses de trières et, un soir de
nuit noire, des courses aux flambeaux. Beaucoup de
ces épreuves étaient récompensées par des amphores
panathénaïques qui avaient des formes élégantes et qui
contenaient de l’huile provenant de l’olivier sacré de
l’Acropole. Les festivités étaient closes par la procession
qui, partie du quartier du Céramique, suivait la voie
sacrée et se rendait à l’Acropole en passant par l’Agora.
On portait le péplos dans un cortège. Des haltes et
des sacrifices ponctuaient sa progression avant qu’il
ne parvienne à l’autel d’Athéna où l’on procédait aux
sacrifices massifs de bœufs et de brebis. La viande des
sacrifices était ensuite distribuée aux habitants.
DOC. 4 Images de la procession
La frise des Panathénées est un ensemble de sculp-
tures d’une longueur de 160 mètres et comprenant
près de 500 figures. Elle se situait en haut du mur
du Parthénon, sous le portique, et était donc à
peine visible de l’extérieur (son emplacement sur le
Parthénon est indiqué p. 67). Sculptée par l’Athénien
Phidias et ses ateliers sur la demande de Périclès,
cette œuvre avait, entre autres, un objectif politique :
il s’agissait de représenter l’ensemble des classes de la
société de manière à glorifier la démocratie. On peut
s’attarder sur chacune des sculptures photographiées.
Les cavaliers sont de jeunes éphèbes, revêtus de leur
tunique courte. La seconde sculpture représente les
porteurs d’amphores qui vont être offertes à Athéna ;
la troisième et la quatrième, les animaux qui vont lui
être sacrifiés.
ACTIVITÉ
1. Les grandes Panathénées sont des fêtes en l’honneur
d’Athéna qui avaient lieu tous les quatre ans.
2. C’est la course lors des Jeux qui est représentée.
L’amphore, qui contenait de l’huile de l’olivier sacré, était
destinée aux vainqueurs des concours.
3. La procession achevait la fête, le huitième jour. Elle
partait du quartier du Céramique, traversait l’Agora et se
terminait sur l’Acropole.
4. On lui offrait un péplos, c’est-à-dire une tunique.
5. Les animaux étaient sacrifiés à la fin de la procession sur
le grand autel d’Athéna et aussi sur celui d’Athéna Nikè. La
viande était partagée entre les Athéniens dans le quartier
du Céramique.
6. Les sculptures se trouvaient sur la frise des Panathénées,
en haut du mur du Parthénon ( cf. p. 67). Fragment 1 : les
cavaliers ; fragment 2 : les porteurs d’amphores ; fragments
3 et 4 : les sacrificateurs avec les animaux.
7. La fête des Grandes Panathénées avait lieu tous les
quatre ans dans le but d’honorer Athéna. Elle durait huit
jours.
La fête débutait par des concours de poésie et de musique,
suivis de concours sportifs. Le vainqueur de chaque concours
recevait une amphore avec de l’huile provenant de l’olivier
sacré d’Athènes.
Une longue procession achevait la fête qui regroupait tous
les Athéniens. Elle empruntait la voie sacrée et se rendait
à l’Acropole où avaient lieu de grands sacrifices sur l’autel
d’Athéna.
HISTOIRE DES ARTS : La sculpture grecque
Notions sur la sculpture grecque :
- Les types de sculpture : statue, bas-relief, haut-relief.
- Leur utilisation : décorer les temples et les maisons,
commémorer les gens célèbres (athlètes vainqueurs,
donateurs de la cité…), marquer l’emplacement d’une
tombe…
- Les matériaux employés : le marbre, le calcaire, le
bronze.
- Les figures représentées : essentiellement des hommes,
des femmes, des dieux ou déesses à figures humaines,
car l’Homme est au cœur des préoccupations des Grecs.
- La façon de représenter : les personnages sont nus ou
peu couverts, les corps sont idéalisés (on veut repré-
senter le Beau).
1. Il s’agit de bas-reliefs qui ornaient le haut des murs du
Parthénon.
2. Les personnages sont couverts de tuniques courtes, lais-
sant voir les jambes et les bras, ou longues laissant voir les
épaules, parfois le torse.
3. Il s’agit d’une statue. Thésée est représenté nu.
4. Il peut s’agir de bas-relief, de haut-relief ou de statues,
les personnages sont habillés de tuniques ou nus, ils sont
idéalisés dans la mesure où leurs corps sont sans défaut.
Cependant les personnages de la frise des Panathénées ou
l’éphèbe de Critios sont représentés en mouvement et de
façon réaliste (les deux sacrificateurs des moutons se regar-
dent, celui du bœuf semble le surveiller, l’éphèbe de Critios
a un léger déhanchement).
27
 Livre de
l’élève,
pages
64-65 4 Les dieux et la cité
DOC. 1 Le portique des Cariatides
Une cariatide est une statue de femme qui remplace
une colonne. Ce portique est intégré à l’Érechthéion.
DOC. 2 La construction des monuments
C’est Périclès qui a fait reconstruire les temples de
l’Acropole. Il a confié la supervision des travaux au
célèbre statuaire Phidias (490-431) qui s’est chargé
en propre de la décoration du Parthénon. La recons-
truction de l’Acropole a été financée avec l’argent
d’Athènes, mais aussi avec le trésor de la Ligue de
Délos, ce qui explique les plaintes des cités alliées. La
reconstruction avait un objectif religieux : satisfaire
Athéna pour obtenir sa protection. Elle avait aussi
un objectif politique : montrer aux cités voisines la
puissance d’Athènes et satisfaire l’esprit national des
Athéniens. Elle avait enfin un but social : donner du
travail aux artisans. Les deux avantages selon Périclès
sont en effet de donner « une gloire immortelle » à
Athènes et de « fournir du travail » (des salaires)
aux Athéniens. Le texte énumère les divers matériaux
employés pour les temples à savoir du marbre, de l’or,
de l’ivoire, du bronze et du bois.
DOC. 3 ET 4 L’Acropole d’Athènes
On entre sur l’Acropole en passant sous les Propylées,
entrée monumentale construite en marbre (437 à 431
av. J.-C.). Sur l’aile sud, on remarque le temple d’Athé-
na Nikè (bâti vers 430 av. J.-C.), petit édifice en marbre.
Les Propylées franchis, l’attention est attirée au Ve
siècle par la célèbre statue d’Athéna, aujourd’hui dis-
parue. Elle était en bronze, de 12 mètres de hauteur,
œuvre du sculpteur Phidias (érigée vers 450 avant
J.-C.). Athéna, gardienne d’Athènes, veillait ainsi sur
tout l’Attique ; du Pirée, les marins voyaient briller sa
lance. Le côté sud est occupé par le temple d’Artémis,
dont le culte était célébré par les jeunes vierges et les
femmes.
Le Parthénon a été construit entre 447 et 432. Ictinos
et Callicratès en ont été les architectes, tandis que
Phidias en a assuré la décoration sculpturale.
L’Érechthéion, avec son célèbre portique des Cariatides,
a été élevé après la mort de Périclès (entre 421 et 409),
28
selon un plan très compliqué parce qu’il fallait y incor-
porer des emplacements sacrés : la tombe d’Érechthée,
l’olivier sacré qu’Athéna avait fait sortir de terre lors
de sa lutte contre Poséidon pour la possession de l’At-
tique (olivier que l’on peut voir dans la cour), et la
fontaine d’eau sacrée que Poséidon fit sortir de terre
en frappant un rocher avec son trident.
Entre l’Érechthéion et les Propylées, on aperçoit la
maison des Arrhéphores où vivaient des fillettes de 7
à 11 ans, chargées de tisser le péplos sacré dont on
recouvrait la statue d’Athéna.
● (1) : le Parthénon ; (2) : l’Érechthéion ; (3) : le temple
d’Athéna Niké ; (4) : les Propylées qui servaient de porche
(porte, entrée) à l’Acropole.
Livre de
l’élève, Les vestiges
pages
66-67 de l’Acropole Vidéo
DOC. 1 Le temple d’Athéna Nikè
Il s’agit du temple d’Athéna victorieuse (Nikè signi-
fie « la victoire » en grec). Bâti en 427 avant J.-C.,
il s’agit du plus vieux temple ionique de l’Acropole.
Il ne comprenait qu’une seule salle (le naos) visible
derrière les colonnes, mais qui était sans doute fermée
par une grille. Les Athéniens vénéraient Athéna Nikè
afin d’obtenir la victoire dans la guerre contre Sparte
(le temple a été construit à l’époque de la guerre du
Péloponnèse).
DOC. 3 L’éphèbe de Critios
La statue doit son nom au sculpteur Critios qui pour-
rait l’avoir réalisée. On relèvera les éléments qui en
font une sculpture grecque classique : il s’agit d’une
statue en marbre, d’une figure humaine nue, avec un
corps sans défaut (donc idéalisé). L’analyse de cette
statue peut être plus fine et on peut en montrer les
spécificités. Les cheveux de l’éphèbe de Critios étaient
peints. Ses yeux étaient autrefois incrustés de verre ou
de pierres semi-précieuses. Enfin, l’attitude du person-
nage est plus naturelle et moins statique que les couroi
(les statues de jeunes hommes) qui étaient réalisées
vingt ou trente ans plus tôt : le poids du corps repose
sur la jambe gauche, laissant libre la jambe droite ;
toutes les autres parties du corps obéissent à ce dépla-
cement du poids, l’une des hanches est plus élevée que
l’autre ainsi qu’une des épaules, et la tête légèrement
penchée. Ces éléments (yeux de verre, déhanchement)
devaient donner beaucoup de réalisme au personnage.
DOC. 4 Le Parthénon
Le Parthénon est le plus célèbre temple d’Athènes. Ce
temple a été complètement détruit à la fin du XVII e
siècle. Il avait en effet été transformé par les Turcs
en un dépôt de poudre, quand un boulet de canon
lancé par des attaquants vénitiens l’a réduit presque
en miettes. Depuis il a été relevé de ses ruines, mais la
pollution ronge aujourd’hui la pierre. Le Parthénon
est tout entier en marbre. On peut demander à l’élève
de bien observer le document 2, puis de nommer les
éléments architecturaux visibles sur le Parthénon.
On peut insister sur l’aspect symétrique du bâtiment.
Sur les métopes figuraient des scènes mythologiques
représentant la lutte de la civilisation contre la bar-
barie (les dieux contre les Géants, les Grecs contre les
Troyens, les Grecs contre les Amazones). Les frontons
étaient sculptés à la gloire d’Athéna et de Poséidon :
sur le fronton Est, un relief représentait la naissance
d’Athéna ; sur le fronton Ouest, un relief représen-
tait sa dispute avec Poséidon pour la possession de
l’Attique.
DOC. 5 Le plan du Parthénon
Le bâtiment est entouré d’un péristyle qui donne sur
deux vestibules. Un des vestibules ouvre sur la salle du
trésor, l’autre sur le naos. La salle du trésor contenait
les offrandes faites à Athéna (bijoux, vases, statues) et
le trésor d’Athènes et des alliées de la Ligue de Délos
depuis que le trésor avait été transféré de l’île de Délos
à Athènes. Le naos (ou cella) était la salle principale.
Elle contenait la statue d’Athéna et un petit autel qui
était sans doute utilisé pour le versement d’offrandes ;
mais le véritable autel pour les sacrifices était à l’ex-
térieur du temple. De fait, le Parthénon n’était pas
vraiment un lieu de culte.
DOC. 6 La statue du Parthénon
La statue qui était dressée dans le naos mesurait envi-
ron 12 mètres : en cela elle se distingue des statues des
dieux d’Orient (en particulier égyptiennes). Cette sta-
tue était l’œuvre des ateliers de Phidias. Le texte nous
la décrit : elle était en bois, plaquée d’or et d’ivoire.
Elle tenait une victoire (une déesse ailée) dans une
de ses mains, et une lance et un bouclier dans l’autre.
HISTOIRE DES ARTS : L’architecture grecque
1. Il s’agit du temple d’Athéna Nikè (victorieuse).
2. (1) : la base. (2) : la colonne. (3) : le chapiteau. (4) : la
frise. (5) : le fronton.
3. Ce temple appartient au style ionique comme le montre
son chapiteau à volute.
4. Le plan du Parthénon est rectangulaire. Le naos contient
la statue de la déesse.
5. Il appartient à l’ordre dorique comme le prouve son
chapiteau.
6. Le temple a 8 colonnes en façade.
Livre de
l’élève,
pages
68-69 EXERCICES
Exercice 1 Étudier et raconter
la bataille de Marathon
1. La bataille de Marathon a lieu en Grèce, dans l’Attique,
au début du Ve siècle. Les deux camps qui s’opposent sont
les Perses et les Athéniens (et leurs alliés).
2. Les Athéniens attaquent les Perses « au pas de course »,
enfoncent leurs ailes et menacent d’encerclement leurs
ennemis, qui s’enfuient.
3. Les Perses sont appelés « barbares ».
4. L’hoplite porte un bouclier, un casque à cimier, une épée.
Il l’emporte puisque le Perse est à terre.
5. Un combattant de Marathon qui courut le soir même
jusqu’à Athènes pour y annoncer la victoire (aujourd’hui
encore le marathon est de 42 km).
6. En 490 avant J.-C., les Perses débarquent près de
Marathon, dans l’Attique.
Les Perses, appelés « barbares » par les Grecs, sont repous-
sés par les hoplites athéniens qui les attaquent au pas de
course et enfoncent les ailes de leur armée. Les hoplites sont
bien armés, de lances, mais aussi de boucliers, de casques,
d’épées.
Après la bataille, un combattant de Marathon courut le soir
même jusqu’à Athènes pour y annoncer la victoire.
Exercice 2 Distinguer les droits
et les devoirs d’un citoyen athénien
1. Ce texte a été écrit au Ve siècle avant J.-C.
2. Ecclésia : l’Assemblée ; Héliée : le Tribunal.
3. Un hoplite est un soldat athénien combattant à pieds et
lourdement armé.
29
4. Participer aux séances de l’Assemblée ou du Tribunal sont
2. Les batailles de Marathon et Salamine sont les deux
les deux droits du citoyens cités dans le texte.
grandes victoires athéniennes contre les Perses au début
5. Le citoyen des campagnes attend un âge avancé car, du Ve siècle.
lorsqu’il est plus jeune, il y a les travaux des champs et il ne
3. Il s’agit d’une association de cités grecques formée
peut pas s’absenter de ses terres. Il est attaché à ses droits :
après les guerres médiques pour se défendre contre les
il n’hésite pas à faire un long déplacement alors que le jour
Perses. Elle est dirigée par Athènes. Le trésor de la Ligue
n’est pas levé pour participer aux affaires de la cité.
fut utilisé par les Athéniens pour embellir leur cité et se
6. Le devoir du citoyen est de défendre sa patrie. Il doit renforcer.
faire son devoir en temps de guerre. L’expression « sans trop
4. Pour être citoyen, il faut être né de père athénien et,
grogner » montre qu’il fait son devoir sans enthousiasme.
après 451 av. J.-C., de mère athénienne. Il faut aussi avoir
7. fait l’éphébie (service militaire) et avoir plus de 20 ans.
Droits du citoyen Devoirs du citoyen 5. Ses droits : prendre part au gouvernement de la cité
Quels sont- Participer aux séances Défendre sa patrie (c’est aussi un devoir), siéger dans les tribunaux ou être
ils ? de l’Assemblée ou du propriétaire d’une terre ou d’une maison dans la cité.
Tribunal Ses devoirs : prendre part au gouvernement de la cité,
Quand le Lorsqu’il est âgé (et/ En cas de guerre participer à sa défense en tant que soldat et participer aux
citoyen les ou qu’il a le temps) fêtes religieuses.
pratique-t-il ?
6. Les métèques ne peuvent ni participer au gouverne-
Quel intérêt Il est attaché à ses Il montre peu
ment, ni posséder de terre ou de maison dans la cité. Ils
leur porte le droits. d’enthousiasme
citoyen ? à faire son devoir ont néanmoins le devoir de la défendre et sont assujettis
(mais il le fait). à un impôt spécial.
7. Les femmes athéniennes sont cantonnées à la maison.
8. Les esclaves n’ont aucun droit.
Exercice 3 Connaître les lieux
9. Pour voter les lois, les citoyens se réunissent quatre fois
et monuments d’Athènes par mois sur la Pnyx. Le vote se fait à main levée.
Agora Acropole Pnyx 10. La Boulé prépare les lois. L’Héliée rend la jus-
Monuments - Siège de la - Parthénon - Tribune de tice. Les stratèges commandent l’armée et dirigent le
Boulé - Érechthéion l’orateur gouvernement.
- Tribunal de - Temple
11. La procédure d’ostracisme exile un citoyen de la cité
l’Héliée d’Athéna Nikè
- Temple - Autel pour dix ans.
d’Héphaïstos d’Athéna 12. Les citoyens les plus pauvres ne participaient pas au
- Portique avec gouvernement de la cité pour ne pas perdre le revenu de
boutiques
leur journée de travail. Pour y remédier, à partir de 450,
Fonction Politique, Religieuse Politique Périclès fait verser une petite somme d’argent (le misthos)
religieuse,
commerciale à ceux qui deviennent magistrats, membres de la Boulé
ou de l’Héliée.
13. Le Parthénon, le temple d’Athéna Nikè, l’Érechthéion
Exercice 4 HISTOIRE DES ARTS et l’autel d’Athéna sont les temples de l’Acropole consa-
Identifier des éléments d’architecture crés à Athéna.
14. La fête des Grandes Panathénées avait lieu tous les
1. Il s’agit des chapiteaux.
quatre ans dans le but d’honorer Athéna. Elle durait huit
2. (A) à gauche : style dorique, (B) à droite : style ionique. jours.
3. Style dorique : le temple de la Concorde à Agrigente (doc. La fête débutait par des concours de poésie, de musique
6 p. 35) ; le trésor des Athéniens à Delphes (doc. 1 p. 44) ; suivis de concours sportifs. Le vainqueur de chaque
le Parthénon (doc. 4 p. 67). concours recevait une amphore avec de l’huile de l’olivier
Style ionique : le temple d’Athéna Nikè (doc. 1 p. 66). sacré d’Athènes.
Une longue procession achevait la fête qui regroupait tous
AV E Z - V O U S B I E N R E T E N U ? les Athéniens. Elle empruntait la voie sacrée et se rendait
à l’Acropole où avaient lieu de grands sacrifices sur l’autel
1. Les principaux lieux de la ville d’Athènes sont l’Acro-
d’Athéna.
pole, la Pnyx, l’Agora, le théâtre de Dionysos et le stade.

30
 CHAPITRE

4 Alexandre le Grand
Le point du programme
II. La civilisation grecque (environ 25 % du temps consacré à l’Histoire)
THÈME 3 - On traitera un thème parmi les deux suivants
Alexandre le Grand ou La Grèce des savants (cf. chapitre 5)
C onnaissances Le personnage d’Alexandre, ses Dém arches L’étude repose sur le récit de l’épopée
conquêtes et leurs conséquences (fondation de villes, hellé- d’Alexandre appuyé sur des témoignages ou des représenta-
nisation). tions de cette épopée au choix.
L’exemple d’une cité hellénistique montre qu’au sein de Au choix, Alexandrie ou Pergame.
ces fondations, cultures grecque et indigène coexistent ou
fusionnent.
Capacités Connaître et utiliser les repères suivants
- Alexandre le Grand (333-323 av. J.-C.).
- L’empire d’Alexandre, Alexandrie ou Pergame sur une carte de l’Orient hellénistique.
Raconter l’épopée d’Alexandre.
Décrire la cité hellénistique étudiée.

La logique du chapitre
On présente l’épopée et les conquêtes d’Alexandre, puis la capitale d’un royaume hellénistique,
Alexandrie, représentative de la civilisation hellénistique.

Bibliographie et filmographie
Pour les enseignants
• A. Bernand, Alexandrie des Ptolémées, Patrimoine de la Méditerranée, CNRS Éditions, 1995.
• P. Briant, Alexandre le Grand : de la Grèce à l’Inde, Découvertes Gallimard, 2004.
• P. Citati, F. Sisti, Alexandre le Grand, Gallimard, 1990.
• P. Fröhlich, Les Grecs en Orient, l’héritage d’Alexandre, La Documentation photographique
n° 8040, 2004.
• C. Jacob et F. de Polignac (dir.), Alexandrie, IIIe siècle avant J.-C. : tous les savoirs du monde
ou le rêve d’universalité des Ptolémées, Séries Mémoires n° 19, Autrement, 1992.
• V. Manfredi, Le Roman d’Alexandre le Grand, Plon, 2004.

Pour les élèves

• O. Stone, Alexandre, 2004, 175 minutes (film).

Livre de rappellera que les conquêtes n’ont été possibles que

l’élève,
pages
par la grande désorganisation de l’Empire perse, son
70-71 Ouverture hétérogénéité, la puissance de l’armée d’Alexandre et
sa grande tolérance à l’égard des vaincus. Alexandre
L’Empire conquis par Alexandre est très étendu et ses a commencé la guerre avec 40 000 hommes. Même
conquêtes ont eu lieu en onze ans seulement. C’est victorieuse, son armée a subi des pertes, à cause des
ce phénomène qui fait d’Alexandre un héros. On combats et des maladies. Durant toutes ces années, il a

31
maintenu ses effectifs par des renforts venus de Grèce
et par le recrutement d’indigènes, armés et équipés à la
grecque. En Inde, sur les 120 000 hommes qu’il com-
mande, seulement un tiers sont Grecs ou Macédoniens.
Alexandre, durant son épopée, a fondé de nombreuses
villes nouvelles (des « Alexandrie »).
SITUER DANS L’ESPACE ET DANS LE TEMPS
1. Les conquêtes d’Alexandre débutent en 334 avant J.-C.
Il part de Pella.
2. Les pays (ou régions) conquis par Alexandre sont
l’Asie Mineure, l’Égypte, le Proche-Orient, l’Arménie, la
Mésopotamie, la Perse, la Médie, la Parthie, la Bactriane.
Ses conquêtes s’arrêtent en Inde, sur l’Indus.
3. Alexandre meurt en 323 avant J.-C., à Babylone. Son
expédition a duré onze ans.
4. Il s’agit des royaumes hellénistiques.
Livre de
l’élève,
pages
72-73 L’épopée d’Alexandre
On raconte les grandes étapes de la conquête
d’Alexandre à travers des récits de l’Antiquité. Les textes
permettent de souligner les causes de la conquête et
de mieux cerner la personnalité d’Alexandre le Grand.
DOC. 1 Alexandre le Grand
Il s’agit de la réplique d’un buste réalisé par Lysippe,
un des artistes attaché à la cour d’Alexandre et char-
gé de fixer les traits du monarque. Le portrait a été
exécuté dans les dernières années d’Alexandre, à son
retour des Indes. Le sculpteur a rendu le gonflement
des paupières, l’amollissement de la chair autour des
lèvres et le long des joues. Le nez, qui avait disparu,
est moderne ; les sourcils et les lèvres ont été restaurés.
DOC. 2, 3, 4, 6, 7 ET 8 Récits de l’épopée
Le document 2 montre qu’Alexandre est attaché à la
culture grecque. Il se veut l’héritier d’Achille et veut
aussi imposer la culture et la civilisation grecques dans
les régions conquises.
Le document 3 souligne l’endurance, le courage, l’es-
prit de volonté d’Alexandre qui n’hésite pas à traverser
un désert hostile pour se rendre dans le temple du dieu
égyptien Amon. Il permet aussi de montrer l’ouverture
d’Alexandre aux autres cultures.
32
Le document 4 évoque la bataille d’Arbèles représen-
tée aussi sur la mosaïque (cf. commentaire du doc. 5)
Le document 6 aborde la destruction du palais du
roi, à Persépolis. Alexandre sort vainqueur du combat
qui l’opposait au roi des Perses. Il cherche à venger
les Athéniens de l’affront qu’ils ont subi pendant la
2 de guerre médique (l’incendie de l’Acropole). Enfin,
l’occupation du palais est très significative : Alexandre
a une certaine admiration pour les rois perses et il se
verrait bien en roi oriental, divinisé. Cette ambition
est contradictoire avec celle qui consiste à défendre la
civilisation grecque et ses principes de liberté.
Le document 7 fait état de la guerre entre les
Macédoniens (armés de leurs sarisses) et les Indiens
(avec leurs éléphants), et de la victoire macédonienne.
Alexandre aurait pu continuer ses conquêtes : il reste
invaincu.
Le document 8 révèle la raison principale de la fin des
conquêtes à savoir l’opposition des soldats d’Alexandre,
lassés par la guerre.
DOC. 5 La bataille d’Arbèles (331 avant J.-C.)
Cette mosaïque a été découverte à Pompéi en 1830
dans la Maison du Faune, bâtie au IIe siècle avant J.-C.
Elle a été transportée au musée de Naples où on peut
la voir encore aujourd’hui. C’est la copie d’un original
réalisé à la fin du IVe siècle avant J.-C. Il s’agit de la
bataille d’Arbèles. À droite, Darius fuit dans son char ;
les chevaux, qui vont au galop, sont fouettés par un
cocher. À gauche, on voit Alexandre dans une riche
cuirasse ornée d’un « gorgonéion ». Darius va être
atteint par Alexandre mais un noble perse, se jetant
entre les deux rois, est frappé par la lance d’Alexandre
qu’il essaie de saisir. Darius, qui se retourne, tend la
main vers son ami. Le ciel est rayé par les lances, on
ne sait si ce sont celles des Perses ou de l’infanterie
macédonienne. Un arbre décharné symbolise la mort.
Il y a peu de couleurs (jaune, rouge, blanc, noir et
brun). L’impression de profondeur est donnée par la
course oblique des chevaux.
ACTIVITÉ
1. Alexandre débarque en Asie. Il se rend à Troie et aussi-
tôt sur les tombes d’Achille et d’autres héros grecs, ce qui
prouve bien son attachement à la culture grecque.
2. Le temple d’Amon est situé en Égypte. Un prophète est
une personne qui rapporte les paroles d’un dieu ; il prédit à
Alexandre qu’il deviendra le maître du monde entier.
3. Les lignes de la phalange sont comparées à « un mur ».
Le document 5 correspond à la phrase : « Déjà, ce n’était
plus un combat mais un massacre, lorsque Darius détourna
son char pour prendre la fuite ».
4. Persépolis est la capitale de l’Empire perse. Alexandre
venge Athènes de l’affront subi au cours de la seconde
guerre médique lorsque le roi perse Xerxès a fait incendier
la ville (avant de subir la défaite de Salamine). Plus large-
ment, Alexandre venge la Grèce.
5. Alexandre atteint l’Indus et l’Inde. Les éléphants se
retournent contre les Indiens parce qu’ils sont criblés de
flèches par les archers d’Alexandre. Ils font donc demi-tour
et vont piétiner les rangs indiens qui se trouvaient en arrière.
6. Alexandre fait demi-tour parce que ces soldats, harassés,
veulent rentrer en Grèce.
7. Alexandre débarque en Asie. Il se rend à Troie sur la
tombe d’Achille.
Après les victoires d’Issos et de Tyr, Alexandre parvient en
Égypte dans le temple d’Amon où un prophète lui prédit
qu’il deviendra le maître du monde entier.
Il remporte ensuite la grande victoire d’Arbèles et parvient
à Persépolis, la capitale de l’Empire perse où il fait incendier
le palais de l’empereur.
Après un long trajet, Alexandre atteint l’Indus et l’Inde, où
il remporte une victoire contre les Indiens. Il fait demi-tour
parce que ses soldats, harassés, veulent rentrer.
Livre de
l’élève, 1 Alexandre
pages Cart e
74-75 et ses conquêtes anim
On présente les conséquences des conquêtes.
DOC. 1 Alexandre après ses conquêtes
Alexandre est représenté ici avec les attributs des
peuples qu’il a soumis.
● En respectant les coutumes locales, en portant le dia-
dème des rois perses ou les cornes du dieu égyptien Amon,
Alexandre fait mieux accepter sa domination.
DOC. 2 Alexandre et les Perses
● Alexandre se fait accepter par les Perses en prenant leur
habit, en se mariant aussi avec l’une d’entre eux, Roxane.
Il essaie, d’un autre côté, d’helléniser les Perses en les
rapprochant des coutumes macédoniennes, en les faisant
instruire dans les « lettres grecques », en les formant aux
exercices militaires macédoniens, en leur donnant des
maîtres (grecs ou macédoniens). Ainsi, Alexandre met en
place la fusion entre Grecs et non-Grecs qui se développera
à l’époque hellénistique. On en comprend la logique : il
s’agit pour Alexandre de faire accepter sa domination aux
peuples qu’il soumet tout en répandant l’esprit grec.
DOC. 3 L’éducation d’Alexandre
1. La médecine et la littérature sont les matières préférées
d’Alexandre.
2. Alexandre a été profondément marqué par son éduca-
tion. Son père Philippe de Macédoine lui a donné comme
précepteur le philosophe grec Aristote. Le livre de chevet
d’Alexandre était l’ Iliade dans lequel il a pu trouver des
modèles de comportement. Il a donc été profondément mar-
qué par la civilisation grecque.
DOC. 4 ET 5 Une phalange macédonienne
On rappellera que les Grecs ont toujours combattu en
phalanges. Les hoplites, alignés en masse compacte,
bouclier contre bouclier, attaquaient lance pointée.
Philippe II n’a fait que réorganiser la phalange : il
l’équipe de lances plus longues et place ses hoplites
sur douze à seize rangs de profondeur ; il combine le
rôle des hoplites avec celui de soldats plus légers et
plus mobiles manœuvrant sur les ailes de la phalange ;
autre nouveauté : il fait de son armée une armée per-
manente, et donc plus aguerrie, recrutée parmi les
paysans et encadrée par des officiers de métier. Le
phalangiste est entraîné à manœuvrer en ordre serré.
Au moment de l’assaut, les sarisses sont tenues à l’ho-
rizontale ; à l’arrière, les sarisses dressées forment une
e
vvéritable forêt de bois qui brise l’élan des flèches enne-
é mies. La phalange ne sera vaincue que par la légion
romaine, plus souple dans le combat parce que divisée
en bataillons plus petits et plus mobiles.
Doc. tif
ac
DOC. 6 Les royaumes hellénistiques inter
Vers 270 avant J.-C., après cinquante années de guerres
civiles, l’empire d’Alexandre est morcelé en États indé-
pendants. À côté des trois grands (le royaume Lagide
des Ptolémées, celui des Séleucides et le royaume de
Macédoine), on trouve le royaume de Pergame, très
riche malgré sa petite taille et qui va s’agrandir (cf.
exercice 1 p. 78). Pendant plus de deux siècles, les
royaumes hellénistiques vont s’opposer, chacun vou-
lant dominer les autres, la guerre opposant surtout
les Lagides et les Séleucides. Au IIe siècle avant J.-C.,
à cause de ces nombreuses guerres, ils seront devenus
trop faibles pour s’opposer à Rome. On soulignera que
malgré les oppositions et les divisions, ces royaumes
ont une parenté de civilisation.
● 1. Il y a 4 royaumes issus de l’Empire d’Alexandre.
33
● 2. Le royaume des Ptolémées s’étend en Égypte, en
Palestine, à Chypre et sur les bords de la Méditerranée, en
Asie mineure. Le royaume des Séleucides s’étend en Asie
mineure, en Mésopotamie et en Perse.
● 3. Alexandrie est la capitale du royaume des Ptolémées
et Pergame du royaume de Pergame.
Livre de
l’élève,
pages
76-77 2 Alexandrie d’Égypte
L’étude de la ville doit faire comprendre les grandes
spécificités de la civilisation hellénistique.
DOC. 1 Le dieu Sérapis
Cette sculpture, conservée à Alexandrie, permet d’évo-
quer les mélanges culturels entre la culture égyptienne
et la culture grecque du point de vue religieux.
DOC. 2 La fondation d’Alexandrie
Alexandre a fondé la ville sur l’île de Pharos, à la suite
d’un rêve qu’il aurait fait. Le site n’était pourtant guère
favorable à la création d’une ville : côte inhospitalière,
mouillage médiocre, arrière-pays immédiat composé
de collines arides et de marécages, manque d’eau
potable vu l’éloignement du Nil…
● 1. D’après ce texte, Alexandre a fondé la ville sur l’île de
Pharos parce que l’emplacement lui aurait été conseillé en
rêve par un vieillard (s’agit-il d’Homère ?) et aussi parce que
cette île était bien située.
● 2. Il veut peupler la ville de Grecs.
DOC. 3 Le plan d’Alexandrie
à l’époque hellénistique
La ville a été fondée en 331 avant J.-C. sur un plan en
damier (Dinocratès en est le premier architecte), mais
elle s’est réellement développée quand Ptolémée (fils
de Lagos) s’y installa et en fit la capitale de l’Égypte
qu’il avait reçue après la mort d’Alexandre. Sous les
deux premiers Ptolémées, la ville se couvre de magni-
fiques monuments et prend l’aspect qu’elle va conser-
ver jusqu’à la fin de l’Antiquité avec ses jardins et ses
monuments de conception grecque : palais royal sur la
mer, Musée et bibliothèque, Serapeum, temple d’Isis,
marchés, théâtre et surtout le phare, élevé par Socrate
de Cnide sur l’île de Pharos (temple de Sérapis), qui a
donné son nom à ce type de monument. On remarque
également les canaux qui amènent de l’eau potable et
34
qui permettent de relier le port lacustre (lac Maréotis
lui-même relié au Nil) au port maritime.
Le phare d’Alexandrie a été construit au début du IIIe
siècle av. J.-C., sur l’île de Pharos, face à Alexandrie,
par Ptolémée II (roi d’Égypte de 285 à 246 av. J.-C.).
Il comptait 3 étages surmontés d’une statue (Zeus
sans doute mais peut-être Isis). La nuit, un feu brû-
lait à l’étage supérieur. Ce qui faisait l’admiration des
Anciens, c’étaient la hauteur (120 mètres environ), les
proportions, mais aussi les dispositifs ingénieux de ce
phare : une citerne aménagée dans les sous-sols, des
machines élévatrices pour faire monter le combustible
jusqu’à la plate-forme supérieure, des chambres amé-
nagées pour loger le personnel entretenant le monu-
ment. Pour une ville dont la richesse était le commerce,
il était essentiel que les navigateurs ne se perdent pas.
● 1. Le palais royal prouve qu’Alexandrie est la capitale
d’un royaume.
● 2. Les bâtiments de type grec sont : le théâtre, le gym-
nase, le stade, le temple de Poséidon.
● 3. Les ports montrent qu’Alexandrie est une grande ville
marchande. Son Musée et sa bibliothèque prouvent qu’elle
est un grand centre intellectuel.
● 4. Grecs, Égyptiens et juifs se côtoient à Alexandrie.
DOC. 4 La bibliothèque d’Alexandrie
Jusqu’à l’époque alexandrine, les particuliers possé-
daient des bibliothèques privées. La première grande
bibliothèque publique est celle d’Alexandrie, fondée
vers 290 avant J.-C. Constituée grâce à l’achat de
manuscrits et au travail de copistes, elle a compté
jusqu’à 700 000 volumes ; écrits à la main sur papy-
rus, les volumes (du latin volvere = enrouler) étaient
rangés et classés dans des armoires (sans doute comme
on peut le voir sur le doc. 2 p. 82). Mise à la disposition
des savants, la bibliothèque contribua à la floraison
scientifique et littéraire à Alexandrie. La seconde
grande bibliothèque publique du monde hellénis-
tique est celle de Pergame, avec 300 000 volumes. C’est
là qu’on a commencé à utiliser du parchemin (de la
peau d’animal tannée), mot qui vient du grec « per-
gaménè » (peau de Pergame), comme le rappelle le
doc. 4 p. 78.
● 1. Le roi Ptolémée II a fait construire la bibliothèque.
● 2. Les livres qui s’y trouvaient provenaient des « quatre
coins de la Terre », mais surtout des royaumes hellénistiques.
Leur nature est diverse : poésie ou prose, rhétorique, sophis-
tique, médecine…
DOC. 5 Une découverte
dans le port d’Alexandrie
Aujourd’hui, les constructions modernes ont recouvert
les vestiges du passé. La digue a été transformée en
isthme par les alluvions. Au début des années 1990,
une équipe de chercheurs français et égyptiens menés
par l’archéologue J.-Y. Empereur a entrepris des
fouilles dans le port moderne d’Alexandrie. Elle y a
découvert de nombreux vestiges de l’ancienne ville,
notamment les vestiges du phare (1995). Ces décou-
vertes récentes ont montré que la ville avait gardé des
aspects purement égyptiens à l’époque hellénistique (il
y avait des sphinx, des obélisques…). Cette statue qui
représente le roi Ptolémée orne aujourd’hui l’entrée de
la nouvelle bibliothèque d’Alexandrie, la Bibliotheca
alexandrina ouverte en 2002. Le roi est représenté
comme un pharaon du IIIe millénaire (cf. p. 17).
Livre de
l’élève,
pages
78-79 EXERCICES
Exercice 1 Décrire
une ville hellénistique : Pergame
1. Pergame est située sur la côte ouest de l’Asie Mineure.
2. Pergame est la capitale du royaume de Pergame comme
le prouve la présence des palais royaux.
3. La ville est protégée par des remparts et une caserne
abritant une garnison.
4. Les lieux et monuments de type grec sont le théâtre,
l’Agora, les temples, le portique.
5. Dionysos, Zeus et Athéna.
6. Le bâtiment qui montre l’intérêt des rois de Pergame
pour les livres est la bibliothèque.
7. Pergame est situé à l’ouest de l’Asie Mineure. Au IIe siècle
avant J.-C., c’est la capitale hellénistique du royaume de
Pergame.
La ville haute est protégée par des remparts et une garnison.
Elle comprend de nombreux lieux et bâtiments de type grec
comme le théâtre, l’Agora, les temples. On y honore les
dieux grecs Zeus ou Dionysos.
Comme Alexandrie d’Égypte, Pergame est un grand centre
culturel. Les rois ont créé une grande bibliothèque compo-
sée de livres venant de partout. C’est là qu’on a inventé un
nouveau support pour le livre, le parchemin.
Exercice 2 Réaliser
une fiche biographique sur Alexandre
Nom : Alexandre le Grand.
Date de naissance : 356 avant J.-C.
Fils de : Philippe roi de : Macédoine.
Ancien élève du savant grec : Aristote.
Lecteur assidu de : l’Iliade et l’Odyssée.
Admirateur du héros grec : Achille.
Empire conquis par Alexandre : Empire perse.
Nom de l’empereur vaincu : Darius.
Fondateur de nombreuses villes appelées : Alexandrie.
Exercice 3 Distinguer
faits, causes et conséquences
Causes
Imiter Achille
Fait Conséquence
S’emparer La civilisation
Conquête de
des richesses grecque
l’empire perse
de Darius se répand.
Répandre
l’esprit grec
AV E Z - V O U S B I E N R E T E N U ?
1. Le roi Philippe de Macédoine s’empare de la Grèce. Il
écrase Athènes et Thèbes à Chéronée en 338 avant J.-C.
et prend ensuite le contrôle du pays.
2. Alexandre veut partir à l’assaut de l’Empire perse pour
mettre la main sur ses richesses et y répandre l’esprit grec.
3. L’Égypte, la Palestine, la Syrie, la Mésopotamie, la Perse.
Ses conquêtes s’arrêtent en Inde, sur l’Indus.
4. Alexandre a effectué ses conquêtes au IVe siècle av. J.-C.
5. Ce sont les royaumes hellénistiques : royaume de
Macédoine, des Ptolémées, des Séleucides ou de Pergame.
6. Alexandrie a été fondée par Alexandre vers 330 av. J.-C.
7. Après le partage de l’Empire, elle devient la capitale du
royaume des Ptolémées.
8. Les lieux ou monuments montrant que la ville est de
type grec sont le théâtre, l’Agora, les temples, le portique ;
celui montrant qu’il s’agit d’une grande ville marchande
est le grand port de mer ; ceux montrant son rôle de centre
culturel sont le Musée et la bibliothèque.
9. Alexandrie est une ville cosmopolite car elle regroupe
des peuples de diverses origines : des Grecs, des
Macédoniens, des Égyptiens et des Juifs de la diaspora.
35
 CHAPITRE

5 La Grèce des savants

Le point du programme
II. La civilisation grecque (environ 25 % du temps consacré à l’Histoire)
THÈME 3 - On traitera un thème parmi les deux suivants
Alexandre le Grand (cf. chapitre 4) ou La Grèce des savants
C onnaissanc es Les savants grecs Dém ar ches Un exemple au choix :
déchiffrent le monde en s’appuyant sur la - Hippocrate de Cos (vers 460-vers 370 av. J.-C.), le père de la médecine.
raison. - Aristote (384 av. J.-C.-322 av. J.-C.), philosophe et naturaliste, le père de la
biologie.
- Archimède de Syracuse (287-212 av. J.-C.), mathématicien et physicien.
- Ératosthène de Cyrène (276-194 av. J.-C.), mathématicien et géographe.
Capacités Raconter quelques aspects de la vie et de l’œuvre du savant étudié.

La logique du chapitre
On présente un savant grec et son œuvre puis les grandes caractéristiques de la science des Grecs.
Les pages d’entrée permettent d’évoquer quelques savants grecs en les situant dans le monde
grec. Sur la page de gauche on présente trois des quatre savants du programme. Des textes et
des documents concernant ces trois savants sont rassemblés dans les pages 84-85 : « La science
des Grecs ».
Nous avons choisi de porter notre attention sur Ératosthène pour diverses raisons (cf. p. 82-83).
Sa biographie et son oeuvre sont regroupés dans une Étude spécifique, « Ératosthène, un savant
grec d’Alexandrie ».

Bibliographie
Pour les enseignants
• J. Brunschwig, G. Lloyd, Le Savoir grec, dictionnaire critique, Flammarion, 1996
(1 091 pages). Cette œuvre fondamentale est divisée en trois parties : philosophie,
politique, sciences et présente ensuite quelques grandes figures du savoir grec.
• En dehors de cet ouvrage de synthèse, on peut se référer aux bibliographies
des chapitres précédents.

Pour les élèves

• H. Pince, R. Pince, Histoire des sciences et techniques, coll. Les Encyclopes, Milan, 2006.
Toute l’histoire des sciences et techniques des origines à nos jours, avec plusieurs pages
sur la Grèce antique.

36
 Livre de

5Ouverture
l’élève,
pages
80-81

SITUER DANS L’ESPACE ET DANS LE TEMPS

Hippocrate Aristote Archimède Ératosthène
Siècles (avant J.-C.) Ve siècle IVe siècle IIIe siècle IIIe siècle
Cité et région d’origine Cos, Grèce Stagire, Macédoine Syracuse, Sicile Cyrène, Libye
Période historique Apogée d’Athène Guerres entre cités Royaumes hellénistiques Royaumes hellénistiques
(doc. 4) grecques
Domaines scientifiques Médecine Physique, biologie, Mathématiques, Mathématiques,
astronomie physique astronomie, géographie

Livre de 5. Les continents absents sont l’Amérique et l’Antarctique

l’élève, Ératosthène, un savant
pages
82-83 grec d’Alexandrie
Ératosthène est un des quatre savants que le pro-
gramme conseille de présenter au choix avec Aristote,
Hippocrate, et Archimède. Nous avons choisi d’étudier
plus précisément la vie et l’œuvre d’Ératosthène car il
peut être rattaché à plusieurs sciences, ce qui permet à
travers lui d’aborder la diversité des sciences grecques.
Par ailleurs, Ératosthène a longtemps vécu à
Alexandrie et a été directeur de la bibliothèque de la
ville. On peut ainsi le replacer dans son époque sur
le plan d’Alexandrie (doc. 3 p. 77), présenter aussi la
bibliothèque (doc. 4 p. 77) et faire comprendre que la
science grecque s’est souvent développée dans le cadre
d’États favorables qui la soutenait (rôle de Ptolémée).
On peut aussi coupler l’étude d’Alexandre le Grand et
celle de ce savant dont la vie s’épanouit dans le cadre
de la ville d’Alexandrie à l’époque hellénistique.
DOC. 7Ératosthène Doc. tif
ac
calcule la circonférence de la Terre inter
ACTIVITÉ
1. Ératosthène a surtout vécu durant le IIIe siècle avant J.-C.
Il est originaire de Cyrène, une ville grecque de Libye.
2. Il a surtout travaillé à Alexandrie d’Égypte. Il était le
directeur de la bibliothèque.
3. Il en tire la conclusion qu’il serait possible d’aller en Inde
par l’ouest. Selon lui, la présence de coquillages à l’intérieur
des terres prouve que la mer s’y trouvait jadis.
4. Il utilise la géométrie pour calculer la circonférence
terrestre.
que les Européens ne connaissent pas encore.
6. Ératosthène a essentiellement vécu au III e siècle avant
J.-C. Natif de la ville grecque de Cyrène en Afrique du Nord,
il s’est installé à Alexandrie où il a fait sa carrière. Il a été
nommé directeur de la bibliothèque d’Alexandrie et a côtoyé
les principaux savants de son temps avec qui il a pu échan-
ger des connaissances.
Ératosthène est un grand scientifique, qui a fait des décou-
vertes dans plusieurs domaines. Parmi celles-ci, on peut
noter en mathématiques le crible d’Eratosthène, en géo-
graphie la réalisation d’une carte du monde, en astronomie
le calcul de la circonférence terrestre. La maîtrise de la géo-
graphie et de la géométrie ont été nécessaires pour le calcul
de la circonférence terrestre.
Livre de
l’élève,
pages
84-85 1 La science des Grecs
Après avoir expliqué les particularités de la science
grecque et les raisons de son développement, on énu-
mère quelques progrès scientifiques en s’appuyant sur
les découvertes des quatre savants au programme.
Quelques données sur la science grecque
• Les sciences des civilisations antérieures à celle des
Grecs (mésopotamienne et égyptienne) étaient empi-
riques, et s’apparentaient à un ensemble de recettes.
Les essais d’explication des phénomènes faisaient
souvent appel aux forces surnaturelles, aux dieux.
Le grand changement apporté par les Grecs est leur
tentative de rendre compte des phénomènes de façon
purement rationnelle, sans faire intervenir les dieux.
37
• Succédant aux sciences égyptiennes, mésopota-
miennes et indiennes, la science grecque a été brillante
à partir du VI e siècle avant J.-C. dans les cités-États
de Grèce, d’Italie du Sud et d’Asie mineure. Cet essor
peut s’expliquer en partie par le cadre de la cité
dans laquelle des citoyens libres étaient susceptibles
d’échanger des informations, de lire ce qu’ils vou-
laient, et de s’adonner à leur passion.
Après les conquêtes d’Alexandre, les Grecs s’implan-
tent dans de nombreuses villes d’Orient. En Égypte,
à Alexandrie, le roi grec Ptolémée fait construire le
Musée (établissement de recherche et pensionnat
pour les savants) et une immense bibliothèque. Dans
le Musée, il héberge et pensionne des savants qu’il
essaie de faire venir de tout le bassin méditerranéen.
Euclide, Ératosthène, Strabon, Archimède travaillent
à Alexandrie. Mais il y a des savants dans d’autres
villes grecques à cette époque et il y a d’autres grandes
bibliothèques comme celle de Pergame. C’est à cette
époque (hellénistique) que la science grecque connaît
son apogée.
La transmission des sciences se fait par les biblio-
thèques et par les rencontres entre les savants qui
échangent leur savoir. Elle se fait aussi par l’inter-
médiaire des écoles créées par les principaux savants
dès le VIe siècle avant J.-C. Platon, Hippocrate, Aristote
par exemple ont créé des écoles où ils ont formé de
nombreux savants.
• Les savants grecs sont rarement spécialisés.
Pythagore est par exemple philosophe et mathémati-
cien. Ératosthène s’intéresse à la géographie, l’astro-
nomie, la géométrie. Certains savants sont encyclo-
pédistes comme Aristote, qui aborde presque tous les
domaines de la science. Hippocrate est un des rares
savants spécialisé dans un domaine, la médecine.
L’essor de la science mathématique grecque, concer-
nant la géométrie, est intéressant pour comprendre
comment naît une science Au début les Grecs essaient
de découvrir en géométrie un certain nombre de règles
pour les besoins de l’architecture, notamment pour
la construction des temples. Puis ensuite la géomé-
trie se développe en dehors de tout souci pratique :
on passe ainsi de la science appliquée à la science
fondamentale.
38
DOC. 2 Le serment d’Hippocrate
Ce serment, encore prêté par les étudiants en méde-
cine, est affiché dans les cabinets de médecin d’au-
jourd’hui. Cependant certains passages du serment
(en particulier celui qui interdit les avortements et
qui n’apparaît pas dans l’extrait choisi) a disparu du
texte contemporain.
● 1. Hippocrate s’interdit de faire tout mal et toute injus-
tice, et de donner du poison.
● 2. « Dans quelque maison que je rentre, j’y entrerai pour
l’utilité des malades », « je dirigerai le régime des malades
à leur avantage ».
● 3. Il prête ce serment devant Apollon.
DOC. 3 Le mal sacré
Ce texte permet de souligner la rationalité des savants
grecs. Ainsi Hippocrate refuse les explications surnatu-
relles et s’attache à trouver les causes matérielles des
phénomènes (ici de l’épilepsie).
● 1. Elle est sacrée parce qu’on n’en connaît pas la cause
et elle est donc considérée comme d’origine divine.
● 2. Hippocrate rejette cette idée, pour lui sa nature n’est
pas plus divine que les autres maladies.
DOC. 4 La Terre est ronde
Par une série d’observations (cf. doc. 5), Aristote a
démontré que la Terre est ronde. C’est l’argumentation
logique et le raisonnement scientifique qui transparaît
dans ce texte.
● 1. « Or », « Par conséquent ».
● 2. La déduction : dernière phrase. L’observation : la deu-
xième phrase. L’hypothèse (de départ) : la première phrase.
DOC. 5 Observations d’Aristote
● 1. Aristote observe que l’ombre de la Terre sur la Lune
est toujours circulaire et que c’est la coque du bateau qui
disparaît en premier lorsque celui-ci s’éloigne sur la mer. Il
en dédiut que la Terre est sphérique.
● 2. Il fait cette hypothèse au IVe siècle avant J.-C.
DOC. 6 ET 7 Le principe d’Archimède -
La vis d’Archimède
Le principe d’Archimède se rattache à la physique.
● 1. La vis d’Archimède permet de faire monter l’eau d’un
niveau à l’autre.
● 2. Elle est utilisée en Sicile où il fait chaud et sec l’été et
où l’irrigation est nécessaire.
CHAPITRE

6 La République romaine
Le point du programme
III. Rome (environ 25 % du temps consacré à l’Histoire)
THÈME 1 - Des origines à la fin de la République : fondation, organisation politique, conquêtes
C onnaissances Du mythe à l’histoire : l’Énéide et la Dém arches L’étude est conduite à partir
légende de Romulus et Remus sont mises en relation avec les d’extraits de textes sur la fondation de Rome
découvertes archéologiques (IXe-VIIIe siècle). (l’Énéide de Virgile, l’Histoire romaine de Tite-
La République romaine est un régime oligarchique dans lequel les Live…).
citoyens ne sont pas à égalité de droits. Au choix : une journée d’élection à Rome, une
L’enchaînement des conquêtes aboutit à la formation d’un vaste promenade à travers les lieux de la vie politique…
empire et à l’afflux d’esclaves. Cette expansion rompt l’équilibre social L’étude s’appuie sur l’exemple de la conquête de
et politique, provoque des guerres civiles et la fin de la République. la Gaule par César.
Capacités Connaître et utiliser les repères suivants
- La fondation de Rome au VIIIe siècle av. J.-C.
- Jules César et Vercingétorix : Alésia, 52 av. J.-C.
- Rome, l’Italie, la Gaule, sur une carte du bassin méditerranéen au Ier siècle av J.-C.
Raconter
- La fondation légendaire de Rome
- Le siège d’Alésia
Raconter et expliquer la carrière de César
Décrire la journée d’un citoyen romain un jour d’élections ou le Forum à la fin de la République

La logique du chapitre
La première Étude est consacrée aux origines légendaires de Rome, puis on présente le passage de
la légende à l’histoire (leçon 1). La cité, devenue en 509 avant J.-C. une République, sera toujours
gouvernée par une élite regroupée au Sénat. L’égalité qui caractérisait la démocratie athénienne
à l’époque de Périclès n’a jamais existé à Rome (leçon 2). Rome s’est progressivement constituée
un empire (leçon 3), mais les conséquences économiques, sociales et politiques des conquêtes
ont provoqué des guerres civiles qui ont entraîné la fin de la République.

Bibliographie
Pour les enseignants
• F. Coarelli, Guide archéologique de Rome, Roma, 1980, trad. fr. et ajouts, Hachette, 1994.
(Un monument d’érudition, indispensable à l’amateur de promenades romaines).
• C. Goudineau, Le Dossier Vercingétorix, Actes Sud/Errance, 2001.
• E. Guerber, J. Napoli, Y. Rivière, M. Coltelloni-Trannoy, Rome, ville et Capitale, Atlande, 2002.
• G. Hacquard, Guide romain antique, Hachette, 1952.
• M. Humbert, Institutions politiques et sociales de l’antiquité, Précis Dalloz, 3e éd. 1991.
• H. Ingelbert (dir.), Histoire de la civilisation romaine, PUF, Nouvelle Clio, 2005.
• M. Le Glay, J.-L. Voisin et Y. Le Bohec, Histoire romaine, coll. Premier cycle, PUF, 1992.
• C. Nicolet, Rome et la conquête du monde méditerranéen, 2 tomes, PUF, Nouvelle Clio,
1re éd. 1978/1979, 5e éd. 1993.

Présentation des sources littéraires

• Polybe (v. 200-v. -120 av. J.-C.) est un historien grec originaire de Mégalopolis en Arcadie.
Il a occupé des fonctions importantes au sein de la Confédération achéenne puisqu’il a été
39
 élu hipparque, c’est-à-dire général en chef adjoint. Après la défaite de Pydna (167) face aux
Romains, il fait partie du groupe des mille otages achéens emmenés en Italie. Il se lie d’amitié
avec Scipion Émilien ce qui l’introduit dans les milieux aristocratiques romains. C’est alors
qu’il commence son œuvre historique. Polybe accompagne Scipion Émilien en Espagne et en
Afrique où il assiste à la chute de Carthage en 146. Le projet de Polybe est de tenter d’expliquer
pour quelles raisons, politiques et militaires, Rome a réussi à se rendre maîtresse de la plupart
du monde connu en si peu de temps.
• Tite-Live (64/59 av. J.-C.-17 ap. J.-C.) est un historien latin natif de Padoue. Il appartient
au cercle très restreint des intellectuels proches d’Auguste. Seule une partie de son œuvre
historique nous est parvenue. Son Histoire romaine est composée de 142 livres, des origines de
la fondation de Rome à l’an 9 avant J.-C. Ce choix n’est pas un hasard : rédigé au moment où
Octave Auguste place son pouvoir dans la tradition, après un long épisode de guerres civiles,
il était important d’évoquer l’unité du peuple romain à travers son histoire.
• Virgile (70-19 av. J.-C.) est un poète latin né à Andes près de Mantoue. Son œuvre principale,
l’Enéide, si elle s’inspire d’Homère, traite un sujet spécifiquement romain : célébrer l’Empire
universel voulu par les dieux sous l’égide de Rome et de l’empereur, et montrer que la fondation
de la Ville et les événements qui la précédait correspondaient à un plan divin.
• Plutarque est un auteur grec (v. 46-v. 125 ap. J.-C.) qui a fait des études de philosophie à
Athènes, a voyagé à Rome et en Égypte. Il a occupé des fonctions politiques et religieuses. Un
tiers seulement de son œuvre considérable nous est parvenue, dont les Vies parallèles où il
raconte les vies de Grecs éminents, suivies de quelques figures romaines comparables. L’objectif
de Plutarque n’est pas de rendre compte d’événements historiques, mais de dresser une série
de portraits à vocation morale.

Pour les élèves

• G. Chandon, Contes et récits tirés de l’Énéide, Pocket junior, 1994.
• Y. Cohat, Y. Le Gall, Au temps des Romains, coll. La Vie privée des hommes,
Hachette jeunesse, 1981, rééd. 2006.
• Giorda, L’Espion de César, coll. Histoires d’Histoire, Hatier, 1992.
• G. Hacquard, L’Étrange Canne de Virgile, coll. Histoires d’Histoire, Hatier, 1992.

Lien utile
• Le site du Museoparc Alésia : Alesia.com

Livre de On distingue malgré tout les axes, dont la Voie Sacrée

l’élève,
pages
et les fondements des deux basiliques, Julia et Aemilia.
86-87 Ouverture La Curie, lieu où siégeait le Sénat dans l’état actuel,
date de Dioclétien (IIIe siècle après J.-C.). Demeurent
également les trois colonnes du temple de Castor et
DOC. 1 Les ruines Pollux et quelques éléments du temple de Vesta.
du Forum romain vues du Capitole
Ce document pourra être exploité au regard de la DOC. 2 Frise chronologique
reconstitution du Forum romain p. 93 Il reste peu de La frise chronologique évoque les trois dates qui
traces de ce qu’était le Forum de la République : la plu- scandent l’histoire romaine : la fondation de Rome,
part des ruines concernent des époques plus tardives. située par l’historiographie romaine à une date qui

40
correspond à 753 avant notre ère, date légendaire.
Le début de la République, là aussi approximative,
mais que par convention on maintient au chiffre de
509 avant J.-C., puis la date qui marque la fin de la
République, 27 avant J.-C., date historique celle-là,
qui correspond à la concentration des pouvoirs par
Auguste. À ces trois dates essentielles deux autres ont
été ajoutées. La destruction de Carthage en 146 avant
J.-C. est abordée dans la troisième partie consacrée
aux conquêtes romaines. Si elle n’a pas le même statut
que les trois autres dates, elle revêt malgré tout une
importance fondamentale concernant les conquêtes
romaine hors d’Italie, dans la mesure où la victoire de
Rome sur Carthage a représenté un facteur déterminant
et amplificateur dans la dynamique des conquêtes. La
capitulation d’Alésia, en 52 avant J.-C., est une date
importante dans l’histoire romaine, puisqu’elle a
contribué de manière décisive à la victoire politique
de César, mais elle est ici privilégiée pour son rôle dans
l’histoire de la Gaule, conformément au programme.
DOC. 3 Les conquêtes romaines
Doc. tif
ac
sous la République inter
La carte permet de mettre en perspective les trois prin-
cipales étapes de la conquête romaine et particulière-
ment l’importance des guerres puniques (264 à 146
avant J.-C.). Trois batailles décisives ont été placées : la
destruction de Carthage, la victoire de César à Alésia, et
celle d’Octave, futur Auguste, sur Antoine et Cléopâtre,
événement qui permet l’avènement de l’Empire.
SITUER DANS L’ESPACE ET DANS LE TEMPS
1. Rome est située au centre de l’Italie.
2. Selon la légende, Rome a été fondée en 753 avant J.-C.
La République débute en 509 avant J.-C.
3. Les deux pays conquis à la fin de la République sont la
Gaule et l’Égypte.
4. Il s’agissait de la Méditerranée parce qu’elle se situe
désormais au centre des pays conquis par Rome.
Livre de
l’élève, Les origines
pages
88-89 légendaires de Rome
L’aspect légendaire de la fondation de la Ville a joué
un grand rôle dans l’histoire politique et culturelle
de Rome.
DOC. 1 ET 2 Énée
Sur ce bas-relief (doc. 1), on voit, conformément au
texte de l’Énéide de Virgile (doc. 2), Énée s’enfuyant de
sa ville de Troie incendiée, emmenant avec lui son fils
Iule et portant son père Anchise. Iule est le fils d’Énée
et donc le petit-fils de Vénus. Lors de la guerre de Troie,
Vénus a constamment pris le parti des Troyens sans
pouvoir pour autant empêcher leur défaite. Mais elle
a réussi à sauver son fils et lui permettre de s’échap-
per de la ville lorsque celle-ci a été prise par les Grecs
et incendiée. Vénus protège la descendance d’Énée et
notamment la famille de Jules César, le gens Julia.
DOC. 3 Le voyage d’Énée dans l’Énéide
Le voyage d’Énée reconstitué sur la carte, est déduit du
récit de Virgile. Énée et ses compagnons construisent
une flotte et débarquent en Thrace, puis naviguent vers
Délos pour consulter l’oracle. Ils abordent en Crète
d’où la peste les chasse. À Buthrotum, en Épire, ils
découvrent le devin Hélénos qui lui indique la route
à suivre. En Sicile, Énée explore le pays des Cyclopes,
puis son père Anchise meurt à Drepanum. De là, le
Troyen se rend à Carthage, où la reine Didon tombe
amoureuse de lui. Elle se suicidera lors de son départ.
Les Troyens retournent en Sicile, participent à des jeux
en l’honneur d’Anchise. Énée s’embarque ensuite pour
rencontrer la Sibylle de Cumes, une prophétesse qui
lui révèle les épreuves qu’il aura encore à subir et l’ac-
compagne aux Enfers. Énée et ses compagnons arrivent
finalement dans le Latium.
DOC. 4 Énée arrive en Italie
Ce texte de Tite-Live évoque l’arrivée d’Énée en Italie,
terme de sa mission divine. C’est avec la reconnais-
sance du héros troyen et le mariage qu’il conclut que
celui-ci a pu « fonder la race romaine ». De ce texte
se dégagent deux thèmes. Le premier, concerne la dis-
tance que Tite-Live peut avoir par rapport au mythe :
il montre que les Troyens se comportent d’abord en
vulgaires pillards, ensuite, qu’il prend également du
recul par rapport aux sources en évoquant les deux
versions de la même histoire. Le second thème est celui
lié au prestige des Troyens en général, et d’Énée en
particulier, de par son ascendance. Le propos de Tite-
Live, éminemment idéologique, est ici de célébrer la
grandeur des origines de Rome.
41
 ACTIVITÉ
1. Énée quitte Troie parce que sa ville a été détruite par les
Grecs. (1) : Énée, (2) : son père Anchise, (3) : son fils Iule.
2. Les pays ou contrées abordés par Énée sont la Thrace, la
Crète, l’Épire, la Sicile, l’Afrique du Nord et l’Italie.
3. C’est le prestige des Troyens et d’Énée qui pousse Latinus
à leur offrir l’hospitalité.
4. Romulus et Remus sont représentés sous une louve
car cet animal les a sauvés en les allaitant après avoir été
abandonnés.
5. Romulus s’estime en droit de fonder la ville parce qu’il a
été choisi par les dieux. Il la fonde sur la colline du Palatin.
6. Le dieu Mars est le père de Romulus et Remus.
7. Pour peupler la ville, Romulus a invité leurs voisins sabins
à une fête au cours de laquelle ils ont enlevé les jeunes filles.
8. Fuyant sa ville incendiée, Énée, après un long voyage,
aborde en Italie où le roi Latinus lui offre sa fille en mariage.
Son fils Iule, une fois adulte, fonde la ville d’Albe. Bien plus
tard, Numitor, descendant de Iule, roi d’Albe, est détrôné
par Amulius. La fille de Numitor, Rhéa Sylvia est séduite
par le dieu Mars et de cette union naissent deux jumeaux,
Romulus et Remus. Amulius cherche à s’en débarrasser : il
les jette dans le fleuve Tibre, et c’est alors qu’ils sont sauvés
par une louve.
Devenus adultes, Romulus et Remus se disputent pour savoir
qui fondera une ville. Remus est tué et Romulus fonde Rome.
Livre de
l’élève,
pages
90-91 1 Les origines de Rome
Après avoir présenté la péninsule italienne et son peu-
plement, l’étude s’attachera à la fondation de Rome en
s’appuyant sur les apports de l’archéologie.
DOC. 1 La reconstitution
d’une cabane latine du Palatin
Des fouilles menées sur le Palatin ont révélé l’existence
de trois cabanes, de forme rectangulaire, datant de
l’âge du fer. Elles sont séparées entre elles par une
rigole assurant le drainage. Un poteau central soute-
nait le faîte du toit.
● La plus ancienne trace d’habitation a été trouvée sur la
colline du Palatin.
DOC. 2 L’Italie vers 600 avant J.-C.
Cette carte représente les zones d’influence ou de
domination des différents peuples. Certains, comme
42
les Vénètes, les Ligures, les Sabins ou les Samnites sont
installés de longue date. D’autres, comme les Grecs,
les Étrusques ou les Carthaginois sont en mouve-
ment à cette époque. Implantés au nord du Tibre, les
Étrusques ont progressivement étendu leur domination
de la plaine du Pô jusqu’en Campanie, intégrant Rome
et le Latium. Ils y ont apporté une civilisation urbaine
évoluée.
● Vers 600 avant J.-C. la région de Rome est occupée par
les Étrusques.
DOC. 3 Le site de Rome
Le texte de Tite-Live souligne avec quelque exagération
les avantages du site de Rome. Sa position au centre de
l’Italie en a fait longtemps une vulnérabilité.
● 1. Le fleuve évoqué par le texte est le Tibre.
● 2. Les avantages du site de Rome sont : des collines
saines, un fleuve qui sert au commerce, une situation au
centre de l’Italie.
DOC. 4 Rome à l’époque des rois étrusques
Rome s’est formée progressivement à partir du VIII e
siècle avant J.-C. Mais c’est l’arrivée des Étrusques
au VI e siècle qui a donné à la ville son premier plan
d’urbanisation ainsi qu’une première organisation
administrative, politique et militaire. Le mur servien
(doc. 6) couvre environ 426 ha et enserre les sept col-
lines. L’élève pourra observer l’étendue du territoire
borné par le muraille de Servius Tullius (le second
roi étrusque) sans équivalent en Italie. Le temple de
Jupiter Capitolin (1) est le plus grand temple étrusque
connu. D’autre part, les Étrusques assèchent la plaine
marécageuse du futur Forum grâce au Cloaca Maxima
(6) qui est un canal collecteur servant d’égout et
aboutissant au Tibre. À l’image des cités grecques,
ils construisent une grande place publique dallée, le
Forum (3). La Via Sacra passe le long des palais situés
sur le palatin et aboutit au Capitole devant le temple
de Jupiter Capitolin. Le Grand Cirque (2) est le pre-
mier édifice de Rome consacré aux spectacles. Le pont
Sulpicius, construit en bois, est antérieur à l’arrivée
des Étrusques.
● 1. L’époque représentée par la carte est celle des rois
étrusques au VIe siècle avant J.-C.
● 2. La muraille de Servius Tullius englobe sept collines :
Capitole, Palatin, Aventin, Caelius, Esquilin, Viminal, Quirinal.
● 3. Le Forum se trouve situé au pied des collines du
Capitole et du Palatin.
● 4. La Voie sacrée aboutit au Capitole. place de réunion des Comices est le cœur politique
de Rome. Les Rostres (tribune des harangues) étaient
DOC. 5 La Cloaca maxima ornées par des rostra : les éperons des navires enne-
● 1. La Cloaca maxima a permis d’assécher les marécages mis pris à la victoire d’Actium (338 avant J.-C.) Le
et de bâtir le Forum.
complexe sacerdotal a été aménagé à la fin du VII e
● 2. Les eaux étaient évacuées vers le Tibre. siècle, avec le temple de Vesta, celui de Saturne. Le
DOC. 6 L’enceinte
temple de la Concorde célèbre la paix entre patriciens
de Servius Tullius aujourd’hui et plébéiens. Les basiliques sont des édifices à vocation
multiple : marchés et tribunaux, mais elles remplissent
La muraille est bâtie en cappellacio, petits blocs de
également toutes les autres fonctions du Forum, mais
tuf de couleur grise. Il suivait à mi-hauteur les pentes
à l’abri du soleil et des intempéries.
des collines.
ACTIVITÉ
1. Le Forum est la grande place au centre de Rome.
Livre de
l’élève, Le Forum 2. Les sénateurs siègent dans la Curie.
pages 3. Le temple de Vesta est de forme circulaire, il contient
92-93 républicain Vidéo
un feu sacré qui ne devait jamais s’éteindre, feu sur lequel
veillaient les Vestales.
4. Les basiliques servaient de tribunaux et de marchés. La
DOC. 1 La Curie sur le Forum
basilique Aemilia a été refaite par Lepidus.
Il s’agissait du lieu où se réunissait le Sénat. La pre-
5. Lors de leur triomphe, les généraux victorieux emprun-
mière Curie était appelée Curia Hostilia, parce que taient la Voie sacrée.
l’édifice aurait été construit par le roi Tullius Hostilius 6.
au VIIe siècle avant J.-C. En 52 avant J.-C., au moment
Les lieux
de grands troubles à Rome, le bâtiment a été détruit politiques
Les temples Les basiliques
par un incendie. Une nouvelle Curie, la Curia Julia La Curie, la place Temples de Vesta, Les basiliques Julia,
fut reconstruite à proximité par César, en 44 avant des Comices, Castor et Pollux, Aemilia, Porcia.
J.-C. Les constructions ultérieures ont conservé le plan les Rostres Saturne,
de la Concorde
d’une salle rectangulaire, dont la porte restait ouverte
pendant les débats, un vestibule et des bureaux. 7. Les vestiges du Forum républicain encore visibles sont
le temple de Vesta, le temple de Castor et Pollux, la Voie
DOC. 2 Les vestiges du temple de Vesta
sacrée, les basiliques Julia et Aemilia.
Ce temple était consacré à Vesta, déesse du foyer. Un
8. En longeant la Voie sacrée vers le Capitole, un Romain
feu sacré devait être perpétuellement entretenu par six aperçoit d’abord à sa gauche les temples de Vesta et de
vestales, prêtresses vierges qui occupaient cette fonc- Castor et Pollux. Puis il s’engage sur la place entre les deux
tion pendant trente ans. basiliques. Il atteint la place des Comices, dominée par le
bâtiment du Sénat. S’engageant à gauche par l’escalier des
DOC. 4 Monnaie représentant Gémonies, il monte la colline du Capitole et arrive au pied
la basilique Aemilia du temple de Jupiter Capitolin.
Cette monnaie célèbre la reconstruction de cette basi-
lique par Lepidus en 61 avant J.-C. Son ancêtre Marcus
Aemilius Lepidus avait contribué à la fondation de
l’édifice en 179 avant J.-C.
Livre de
l’élève, 2 La République
pages
94-95 romaine
Reconstitution du Forum
DOC. 5
Doc. tif
ac
romain à la fin de la République inter
Doc. tif
ac
Le site du Forum a déjà été abordé par les élèves. On DOC. 1 Les magistrats inter

s’attacher ici à bien distinguer les différentes fonc- Dans la carrière des honneurs (cursus honorum) en
tions du lieu : politique, religieuse et économique. La commençant par le haut, la censure n’est accessible

43
qu’aux ancien consuls. Il s’agit de la plus haute auto-
rité morale de l’État. Ils sont élus pour cinq ans, mais
leur fonction effective dure 18 mois. Ils procèdent
au recensement des personnes et des biens, peuvent
exclure des sénateurs pour incivisme ou immoralité.
Le gouvernement est dirigé par les deux consuls, élus
pour un an. Les préteurs sont chargés de l’organisa-
tion de la justice et président les cours criminelles. Les
questeurs étaient à l’origine chargés de l’instruction
en matière judiciaire, mais ils ont été progressivement
chargés de pouvoirs financiers. Les tribuns de la plèbe
ont un rôle fondamental : ils sont les défenseurs de la
plèbe et disposent d’un droit de veto concernant les
décisions des autres magistrats.
● 1. Les magistrats sont élus pour un an, sauf les censeurs
qui le sont pour cinq ans. Dans la « carrière des honneurs »,
avant d’être consul, il faut être questeur, édile et préteur.
● 2. Les censeurs dénombrent les citoyens romains et
recrutent le Sénat. Les consuls dirigent le gouvernement et
commandent l’armée.
DOC. 2 Les pouvoirs des consuls
Élus pour un an, les consuls disposent de pouvoirs
étendus : religieux, politiques et militaires. Ils ont le
droit de tirer les auspices majeurs, disposent du pou-
voir de commandement à Rome, et hors de Rome pour
commander les armées. Le texte de Polybe indique
qu’ils doivent soumettre au Sénat (qu’ils ont le pouvoir
de convoquer, en tant que magistrats supérieurs) les
questions importantes. Mais ils dépendent également
des Comices centuriates, par leur élection.
● 1. Les passages : « avant d’emmener les troupes en cam-
pagne » et « Pour les opérations militaires, ils ont un pouvoir
presque illimité » montrent que le consuls dirigent l’armée.
● 2. Les consuls sont les chefs du gouvernement : « Ce sont
eux qui réunissent les assemblées des citoyens, qui leurs pro-
posent les lois à voter à la majorité et qui les appliquent ».
● 3. Les consuls doivent obéir au Sénat.
DOC. 3 Un patricien romain
Ce patricien porte deux bustes ancestraux (imagines).
Ces deux bustes ne sont pas placés à la même hauteur,
ce qui indique qu’ils correspondent à deux généra-
tions. Lui-même n’est représenté qu’après sa mort. Le
droit de posséder ces imagines est un privilège exclu-
sif de l’aristocratie. L’élève pourra comprendre qu’être
patricien est un privilège marqué par la possession de
ces bustes. La toge est un vêtement que les citoyens
privilégiés ne portent que pour les grandes occasions.
44
● Ce citoyen romain s’est fait représenter en toge et tenant
les bustes de ses ancêtres pour montrer son appartenance
à la noblesse.
DOC. 4 L’organisation de la République
Le schéma permet de saisir le fonctionnement de la
République après que les plébéiens ont acquis l’égalité
politique. Les magistrats sont choisis par les comices
ou assemblées du peuple.
● 1. Les magistrats sont élus par les Comices.
● 2. Les sénateurs sont recrutés parmi les anciens magis-
trats supérieurs.
● 3. Les lois sont votées par les Comices.
DOC. 5 La lutte des plébéiens pour l’égalité
L’épisode relaté par Tite Live s’est déroulé en 494 avant
J.-C. lorsque les plébéiens n’ayant pas réussi à obtenir
l’accès aux magistratures se retirèrent sur la colline
de l’Aventin et menacèrent de ne plus participer à la
défense de la cité. Ce fut un moment important dans
cette revendication qui n’a abouti qu’en 367 avant
J.-C., date à laquelle ils purent accéder au consulat.
Mais il fallut attendre encore 351 avant J.-C. pour
qu’ils puissent prétendre à la censure.
● 1. Les plébéiens veulent accéder aux magistratures.
● 2. Ils menacent de refuser de participer à la guerre.
DOC. 6 Le vote aux Comices
À l’origine, les élections étaient orales. À la fin du
II e siècle le vote était écrit et secret. Organisés par
groupes, les citoyens défilent pour voter individuelle-
ment en passant sur un pont qui fait office d’isoloir.
Le bulletin de vote est une tablette de bois ou figurent
les lettres VR (Uti Rogas : oui) et A (Antiquo : non). Le
vote consiste à rayer une des deux mentions.
Livre de
l’élève, 3 Les conquêtes
pages e
Cart e
96-97 romaines anim
é
Dans ce mouvement de conquêtes, Rome commence
par vaincre les autres peuples de la péninsule. Mais
c’est la victoire sur Carthage qui a amplifié la dyna-
mique des conquêtes dont l’armée, son organisation,
son armement et sa discipline, ont été le vecteur
déterminant.
DOC. 1 La deuxième guerre punique
La seconde guerre punique correspond au moment le
plus sombre de l’histoire de la République. En 218,
Hannibal traverse les Alpes et atteint l’Italie. Il enrôle
au passage des mercenaires gaulois et réalise une série
de victoire contre les armées romaines, dont la plus
achevée est celle de Cannes, où après une manœuvre
inédite consistant à céder sur le centre pour débor-
der les ailes, Hannibal encercle et détruit les légions
romaines. Ce qui entraîne plusieurs défections parmi
les alliés de Rome, objectif politique du chef punique.
Mais Hannibal craint de marcher sur la Ville, et Rome,
« grâce à ses institutions » (Polybe), parvient à se res-
saisir. Rome trouve finalement un général capable
d’affronter Hannibal en la personne de Scipion que
l’on surnommera l’Africain. Celui-ci porte la guerre
en Afrique du Nord, menaçant Carthage, et obligeant
Hannibal à le suivre. Scipion vainc Hannibal à la
bataille décisive de Zama en 202 avant J.-C.
● 1. Vers 218 avant J.-C., Rome contrôle l’Italie, la Sicile, la
Sardaigne et la Corse. Carthage contrôle les côtes d’Afrique
du Nord ainsi qu’une partie de l’Espagne.
● 2. Hannibal est passé par l’Espagne et la Gaule, il a
traversé les Pyrénées et les Alpes.
● 3. La deuxième guerre punique s’est achevée avec la
bataille de Zama en 202 avant J.-C.
DOC. 2 La discipline militaire
Contrairement à ce que l’on pense, en dehors des situa-
tions de combat, la discipline de l’armée romaine est
relativement souple, sauf en ce qui concerne les senti-
nelles. En revanche, au combat, elle est extrêmement
rigoureuse. La décimation d’une unité défaillante qui
consiste à exécuter un légionnaire sur dix a été prati-
quée, mais elle demeure exceptionnelle.
● 1. Ce texte date du 1er siècle avant J.-C.
● 2. Pour avoir fui devant l’ennemi, les officiers sont bas-
tonnés et décapités. Pour les soldats, on en exécute un sur
dix, tiré au sort.
● 3. Le magistrat qui ordonne la punition est ici le consul.
DOC. 3 Une légion en ordre de combat
Les effectifs et l’organisation d’une légion ont varié
sous la République. L’unité tactique de la légion (envi-
ron 3 600 fantassins) est d’abord le manipule, com-
posée de deux centuries d’une soixantaine d’hommes,
elle deviendra la cohorte composée de trois manipules.
La disposition est communément sur trois lignes, la
dernière (les triarii) étant composée des légionnaires
les plus anciens et donc les plus aguerris : les Romains
avaient bien compris que la panique la plus destruc-
trice vient toujours de l’arrière. Ceux-ci sont équipés
non du pilum qui est un javelot, mais d’une lance, et
sont chargés d’intervenir en dernier recours.
Un camp romain
DOC. 4
Lorsque l’armée romaine est en marche, le camp est
construit à chaque étape et détruit au départ. Il a une
double fonction. La première est militaire et consiste à
mettre l’armée à l’abri pendant la nuit. La seconde est
de nature psychologique : le camp, toujours construit
selon des normes identiques, permet au légionnaire de
se sentir chez lui même très loin de l’Italie. Ces normes
de construction, qui ont également une signification
religieuse sont les mêmes que celles qui président à la
construction d’une ville, avec les deux axes : le cardo
(nord-sud), le decumanus (est-ouest) et la présence
d’un Forum, ainsi que d’un autel central.
● 1. Le camp romain est protégé par un fossé, une levée
de terre et une palissade.
● 2. L’intérieur d’un camp romain est conçu comme une
petite ville, avec deux voies qui se croisent, un Forum, un
endroit consacré à la religion (autel), et un trésor (la caisse
des légions). La tente la plus importante est celle du consul.
DOC. 5 L’équipement
des légionnaires sous la République
L’armement offensif du légionnaire est composé par le
couple pilum (javelot) et gladius (épée courte frappant
d’estoc). Le pilum sert à déstabiliser l’adversaire avant
l’assaut, et le glaive est utilisé au combat au corps à
corps, avec le privilège accordé aux coups d’estoc plus
meurtriers que ceux de taille. L’armement défensif est
composé d’un bouclier ovale, d’un casque, parfois de
jambières, et d’une protection du reste du corps qui
dépend de la fortune du soldat. Les plus pauvres se
contentent d’un Phylothorax ou protège-cœur, plaque
de bronze fixée sur la poitrine. Les plus aisés possèdent
une cotte de maille, d’inspiration gauloise.
● 1. Les armes offensives du légionnaire sont le glaive et
les javelots. Il possède comme armes défensives un casque,
un bouclier, des jambières, et un protège-cœur, ou pour les
plus riches, une cotte de maille.
● 2. Le tour du bouclier est garni de fer pour lui éviter
d’être fendu d’un coup de glaive.
● 3. Le casque est en bronze. Il est surmonté de plumes
pour grandir le légionnaire et impressionner l’adversaire.
45
DOC. 6 Un légionnaire romain
sous la République
Ce légionnaire riche, équipé d’une cotte de maille est
armé non d’un pilum mais d’une lance, ce qui indique
qu’il ferait partie des triarii.
● 4. Le légionnaire ici ne porte pas de jambières, il ne
possède pas de javelots, mais une lance.
● 5. Le fait que ce soldat porte une cotte de maille montre
qu’il s’agit d’un citoyen riche.
Livre de
l’élève, César
pages
98-99 conquiert la Gaule Vidéo
DOC. 1 César
Ce buste de César a été découvert dans le Rhône, à
Arles en 2008. Daté entre 49 et 46 avant J.-C., c’est le
seul buste connu datant du vivant de César. Il pourrait
être le plus ressemblant et a vraisemblablement été jeté
dans le fleuve après son assassinat en 44 avant J.-C.
Doc. tif
ac
DOC. 2 La guerre de César en Gaule inter
En 58 avant J.-C., la conquête commence avec la
campagne contre les Helvètes. En 57, soulèvement
en Belgique et campagne contre les Suessions et les
Nerviens. En 56, après la campagne en Bretagne,
Normandie et Aquitaine, la Gaule paraît soumise. En
55, César traverse le Rhin et la mer du Nord. En 52,
Vercingétorix prend la tête d’une révolte de plusieurs
peuples gaulois. César échoue à Gergovie, mais est vic-
torieux à Alésia. En 51, après quelques mouvements de
résistance, la pacification est progressivement réalisée.
DOC. 3 Vercingétorix
prend la tête de la révolte
Vercingétorix est le chef du peuple des Arvernes. En
52 av. J.-C., il prend la tête d’une révolte contre Rome.
Les tactiques de harcèlement et de terre brulée ont
mis César en difficulté, de même que la résistance
victorieuse de Gergovie. Mais après s’être lancé dans
une attaque de cavalerie hasardeuse contre l’armée de
César, le chef arverne se laisse enfermer dans Alésia.
Après l’échec d’une armée de secours gauloise, il est
contraint de capituler. César le fait figurer dans son
triomphe en 46 av. J.-C., et le fait exécuter en prison.
46
DOC. 4 La tactique de la terre brûlée
Vercingétorix était parfaitement conscient des forces et
des faiblesses respectives des Gaulois et des Romains.
La force des Romains résidait dans le combat en rase
campagne et le chef gaulois ne voulait pas affronter
les légions sur ce terrain. En revanche, il savait que
le point faible de César résidait dans l’approvision-
nement, raison pour laquelle il a mis en œuvre cette
tactique de la terre brûlée.
DOC. 5 ET 6 Le siège d’Alésia -
Les fortifications romaines devant Alésia
La ville d’Alésia est située en hauteur, défendue par
des pentes naturelles et de solides murailles. César
entreprend de monter une ligne de fortification pour
bloquer son adversaire et empêcher toute sortie : il
s’agit d’une ligne dite de contrevallation. Après cela,
il entreprend la construction d’une deuxième ligne
(circonvallation) orientée vers l’extérieur et destinée
à arrêter toute expédition de secours.
DOC. 7 La reddition de Vercingétorix
Les deux versions de la reddition présentées ici, celle
de César et celle de Plutarque, différent sur le fait de
savoir si Vercingétorix s’est livré de lui-même à César,
ou s’il l’a été par ses compatriotes. On a tendance à
accorder plus de crédit à la version de César. Celle de
Plutarque est dramatisée, et peu plausible. Il paraît
difficile d’imaginer que Vercingétorix ait pu sortir en
armes d’Alésia, et venir caracoler autour de son vain-
queur, sans que personne n’ait songé à l’arrêter.
ACTIVITÉ
1. La guerre de César en Gaule commence en 58 avant
J.-C. et s’achève en 52 avant J.-C. avec la reddition de
Vercingétorix à Alésia.
2. Au début de la guerre des Gaules, César était gouverneur
des provinces romaines de Narbonnaise, Cisalpine et Illyrie.
3. Le début du texte, « Vercingétorix encourage ses com-
patriotes à prendre les armes pour la liberté de la Gaule »,
montre que Vercingétorix veut lutter contre l’occupation
romaine. Il exige des peuples ralliés à lui un nombre déter-
miné de soldats, une certaine quantité d’armes et une
grande discipline.
4. La tactique de la terre brûlée utilisée par Vercingétorix
consiste à détruire sur son propre territoire les cultures et
les villes pour empêcher une armée ennemie de se ravitailler.
5. Pour enfermer Vercingétorix dans Alésia, César a entouré
la ville d’une ligne de fortification visant à empêcher l’ar-
mée de sortir. Ces fortifications comprenaient un remblai
surmonté d’une palissade avec des tours, deux fossés et
différents pièges. Il a ensuite construit une autre ligne de
fortification destinée à empêcher une armée gauloise de
venir au secours de la ville assiégée.
6. L’armée de secours gauloise n’ayant pu franchir la
seconde ligne de fortification romaine, elle a été obligée
de faire demi-tour.
7. Sur la reddition de Vercingétorix, dans la version de
Plutarque, c’est le chef gaulois lui-même qui décide de se
rendre, tandis que dans la version de César, Vercingétorix
laisse l’assemblée des Gaulois décider de l’exécuter ou de
le livrer vivant aux Romains.
8. Vercingétorix s’enferme dans la ville d’Alésia, atten-
dant du secours des autres peuples gaulois. César fait alors
construire non seulement une ligne de fortification pour
empêcher les Gaulois d’Alésia de sortir, mais également
une deuxième ligne pour bloquer une armée gauloise de
secours. Celle-ci échoue effectivement et Vercingétorix est
alors contraint de se rendre.
Livre de
l’élève, 4 La fin
pages
100-101 de la République
DOC. 1 Jules César au pouvoir
Il s’agit d’un denier d’argent représentant César en
imperator, c’est-à-dire en général victorieux, ceint de
la couronne de lauriers. Le lituus, est un bâton en
forme de crosse dont se servaient les augures. Sa pré-
sence rappelle que César disposait également d’une
autorité religieuse ayant été élu grand pontife en 63.
DOC. 2 ET 3 César et la royauté -
L’assassinat de César
En 44 César jouit d’une réputation d’invincibilité. Il
préparait d’ailleurs une campagne contre les Germains
et personne ne doutait de sa victoire. L’augmentation
continue de son pouvoir commençait à inquiéter un
groupe de sénateurs, d’autant plus que certains par-
tisans de César avaient posés des symboles royaux sur
une de ses statues. C’est à la fois pour enrayer cet
accroissement du pouvoir d’un seul et empêcher un
éventuel retour de la monarchie (dont le souvenir
demeure odieux pour la plupart des Romains), qu’un
groupe de sénateurs, à la tête desquels se trouvaient
Brutus et Cassius, décidèrent d’assassiner César. Il a
été tué lors d’une séance au Sénat le 15 mars 44 de
23 coups de poignard. La célèbre phrase adressée par
César à Brutus : « Toi aussi, mon fils » doit être inter-
prétée dans le sens de « Toi aussi, mon petit ». Brutus
a toujours été protégé par César, mais il n’était pas
son fils adoptif.
● On reproche à César d’avoir aspiré à la monarchie.
● César a été assassiné par vingt-trois coups de poignard.
Des inégalités renforcées
DOC. 4
Les conquêtes ont entraîné l’enrichissement des classes
privilégiées de la société. Mais le chômage s’est consi-
dérablement accru dans les villes du fait de la multipli-
cation des esclaves ramenés des provinces conquises.
Les terres sont accaparées par les riches et la situation
du petit paysan s’aggrave. Le fossé se creuse ainsi entre
les différentes catégories sociales, source de conflits.
De 130 à 30 avant J.-C., pendant un siècle une longue
crise oppose les différentes catégories sociales à Rome
et culmine avec les guerres civiles.
● 1. Au début des conquêtes, les généraux s’enrichissent
avec le butin fait à la guerre.
● 2. Au retour de la guerre, le paysan n’avait pas de
récolte, et comme on a exigé le paiement de l’impôt, il a
dû s’endetter, et pour rembourser ses dettes il a perdu son
champ et ses biens.
DOC. 5, 6 ET 7 Une scène de banquet
peinte sur un mur - Dieux grecs et dieux
romains - Le théâtre grec à Rome
À l’issue des conquêtes de la République, l’aristocratie
romaine a découvert le luxe des provinces orientales,
et s’est mise à la mode grecque (doc. 5). Ce processus
d’hellénisation a suscité des réticences, mais il s’est
constitué en un phénomène irréversible. À la fin de la
République, un Romain cultivé parle et lit couramment
le grec. Dans le domaine culturel, l’inspiration grecque
a aboutit, non à une simple copie, mais à l’élaboration
d’une littérature authentiquement latine. Il en va de
même pour le théâtre : l’attrait du théâtre grec (doc. 7)
n’a pas empêché le théâtre latin de constituer son ori-
ginalité. Dans le registre religieux, les anciens dieux
romains furent progressivement identifiés aux dieux
grecs (doc. 6) dont ils adoptèrent les attributs et sur-
tout les mythes dont les divinités romaines originelles
étaient mal pourvues.
DOC. 5
● 1. Ce document est une peinture murale.
● 2. On voit que ces Romains sont riches par la qualité
47
du mobilier et de la vaisselle, et le fait qu’ils possèdent au Exercice 3 Connaître et raconter
moins un esclave.
la carrière de César
DOC. 6 1. a : (3) ; b : (8) ; c : (7) ; d : (4) ; e : (6) ; f : (2) ; g : (5) ;
● 1. Zeus : Jupiter ; Poséidon : Neptune ; Apollon garde le h : (1).
même nom ; Aphrodite : Vénus. 2. L’ambition de César est de prendre le pouvoir à Rome.
● 2. À Rome, le temple de Jupiter se trouve sur la colline Il accède à la fonction de consul, puis se fait nommer gou-
du Capitole. verneur de la province romaine de Gaule Narbonnaise. À
partir de là, il entreprend la conquête de la Gaule et brise la
● 3. César prétend avoir un lien de parenté avec Vénus
révolte de Vercingétorix. César victorieux marche sur Rome
et Mars.
avec son armée, et chasse son rival, le consul Pompée qu’il
DOC. 7 poursuit et bat à la bataille de Pharsale. César passe alors
par l’Égypte, rencontre Cléopâtre, puis rentre à Rome où il
● 1. Ce document est une mosaïque.
se fait nommer dictateur à vie. Craignant qu’il ne prenne
● 2. La présence de masques et de guirlandes rappellent trop de pouvoirs et qu’il cherche à devenir roi, un groupe
le théâtre. de sénateurs l’assassine en plein Sénat.
● 3. Dans ce décor, les masques, les barbes, la flûte double
et les colonnes doriques évoquent la Grèce.
AV E Z - V O U S B I E N R E T E N U ?
1. D’après la légende, Romulus fonde Rome sur le Palatin,
après avoir tué son frère Remus au cours d’une bagarre, ce
Livre de dernier voulant fonder la ville sur la colline de l’Aventin.
l’élève,
pages
102-103 EXERCICES 2. Historiquement, Rome a été fondée par les Étrusques.
3. Au début de la République, il y a deux sortes de
citoyens : les patriciens et les plébéiens. Les patriciens
Exercice 1 Raconter une légende appartiennent aux vieilles familles romaines et sont pro-
à partir d’un document priétaires d’immenses domaines. Ce sont eux qui détien-
nent le pouvoir. Les plébéiens sont pauvres et n’ont pas
1. Ce document est une mosaïque.
de droits politiques.
2. Les deux enfants sont Romulus et Remus.
4. Le rôle des Comices est de voter les lois et d’élire
3. Ils descendent d’Énée. les magistrats. Le Sénat dirige la politique extérieure et
4. Après avoir été abandonnés, une louve les a sauvés en donne des avis aux magistrats. Mais le Sénat dispose d’une
les allaitant. grande autorité et les magistrats lui obéissent. Les magis-
5. Une fois adulte, Romulus décide de fonder une ville sur trats dirigent le gouvernement et commandent l’armée.
la colline du Palatin et Remus sur celle de l’Aventin. 5. Les guerres puniques ont opposé Rome et Carthage et
6. Les deux hommes se disputèrent, et au cours d’une se sont terminées par la victoire de Rome.
bagarre, Remus fut tué. 6. César achève la conquête de la Gaule en 52 avant J.-C.
7. La ville a finalement été fondée sur la colline du Palatin. avec la reddition de Vercingétorix à Alésia.
Le nom de Rome vient de Romulus. 7. La force de l’armée romaine vient de son organisation
8. Cf. réponse à la question 8 p. 89. en petites unités soudées et très mobiles soumises à une
discipline sévère.
Exercice 2 Situer sur une carte 8. Après les conquêtes, les richesses et les esclaves
affluent des territoires conquis. Les gouverneurs des pro-
1. Les conquêtes romaines d’étendent autour de la
vinces, les généraux, les hommes d’affaires s’enrichissent
Méditerranée.
et les petits paysans s’appauvrissent. Avec la découverte
2. Gaule : B ; Italie : A ; Grèce : C ; Égypte : F ; Espagne : E ; de l’Orient grec, l’influence de la civilisation grecque se
Afrique du Nord : D. renforce : on copie son art, ses dieux et son luxe.
3. (1) : Rome ; (2) : Athènes ; (3) : Alexandrie ; (4) : Carthage. 9. Après la conquête de la Gaule, César marche sur Rome
4. La bataille d’Alésia a eu lieu en 52 avant J.-C. avec son armée et prend le pouvoir. Il triomphe de son
5. Le grand pays conquis après la Gaule est l’Égypte. rival Pompée, conquiert l’Égypte de Cléopâtre, et devient
le maître de Rome. Mais accusé d’aspirer à la monarchie,
il est assassiné par un groupe de sénateurs.

48
CHAPITRE

7 L’Empire romain
Le point du programme
III. Rome (environ 25 % du temps consacré à l’Histoire)
THÈME 2 - L’Empire : l’empereur, la ville, la romanisation
C onnaissances L’empereur dispose de l’essentiel des Dém arches Étude du personnage d’Auguste et d’un
pouvoirs ; il a le soutien de l’armée et fait l’objet d’un culte. autre empereur important au choix.
La paix romaine, appuyée sur la puissance militaire, s’im- L’étude est conduite au choix à partir d’une villa gallo-
pose aux provinces de l’Empire. Elle favorise la construction romaine ou du trajet d’un produit (vin, huile, métaux,
d’infrastructures et le développement des échanges. céréales…).
L’Urbs, capitale de l’Empire, concentre les monuments L’étude est conduite à partir d’une visite de l’Urbs (monu-
symboliques où le pouvoir se met en scène. ments, sanctuaires, statuaire) et d’un exemple au choix
La romanisation s’appuie sur l’urbanisation sur le modèle d’une ville romaine en Gaule ou en Afrique du Nord.
de Rome, et sur la diffusion du droit de cité romaine sans
faire disparaître la diversité religieuse et culturelle.
Capacités Connaître et utiliser les repères suivants
- Le principat d’Auguste, 27 avant J.-C. - 14 après J.-C.
- « Paix romaine », Ier et IIe siècles
- L’édit de Caracalla, 212
Décrire et expliquer le rôle d’Auguste dans la vie politique.
Reconnaître les principaux monuments de l’Urbs au Ier siècle.
Décrire une ville gallo-romaine.

La logique du chapitre
Le programme – dont les principaux repères chronologiques sont situés entre 27 av. J.-C. (création
du principat par Octave Auguste) et 212 ap. J.-C. (extension maximale de la citoyenneté romaine
par l’édit de Caracalla) – aborde l’Empire romain depuis sa construction jusqu’à son apogée,
dans la période du Haut-Empire, lequel s’achève à la fin du IIe siècle après J.-C.
Le programme insiste sur les principales dimensions de l’Empire romain :
- un régime, dominé par l’empereur, guère contesté dans la période,
- une capitale qui sert de référence à une civilisation urbaine,
- un territoire et une population gouvernés dans la paix et la prospérité, profondément
imprégnés par les valeurs de la civilisation romaine diffusées depuis Rome.
La double page d’ouverture du chapitre fournit les principaux repères : spatiaux (le territoire,
la capitale), temporels, politiques et architecturaux (avec un monument symbolique de la
civilisation romaine à l’époque impériale). L’Empire romain est donc à la fois un mode de
gouvernement, un territoire (gouverné et défendu), une période de l’histoire de Rome, et une
civilisation. On aborde en premier lieu le régime, articulé autour du pouvoir impérial (contenu,
transmission, symbolique). On insiste sur deux figures majeures correspondant à chacun des
deux siècles du Haut-Empire : Octave Auguste, fondateur de l’Empire, à cheval sur le I e siècle
avant et après J.-C. et Hadrien, empereur pendant la paix romaine (p. 108-109).
Le commerce du blé permet de montrer l’intensité du trafic commercial dans l’Empire romain
et un aspect des rapports entre celui-ci et sa capitale. Il est conditionné par la paix romaine,
étudiée aux pages 112-113 et où sont présentées les principales infrastructures (de production
et d’échanges), ainsi que le dispositif de protection de l’Empire. Comme le programme nous y
invite, il est question ensuite de l’Urbs et de ses monuments, en insistant sur trois dimensions :
la célébration de l’empereur, la fonctionnalité des édifices, et les caractéristiques de l’architecture

49
 romaine (héritage, innovations). Les pages 114-115 insistent sur les monuments de Rome qui
célèbrent l’empereur ou qui sont à vocation religieuse. La leçon qui suit envisage plutôt les
monuments caractéristiques de la civilisation romaine (loisirs, vie quotidienne). La dernière
partie du chapitre concerne la romanisation. L’exemple de la cité gallo-romaine de Nîmes
(p. 118-119) permet d’aborder une romanisation précoce, profonde et multiforme (intégration
économique, architecture et mode de vie, croyances). Le patrimoine architectural nîmois met
en évidence à la fois l’imitation des monuments de l’Urbs, et l’héritage romain dans notre
civilisation. La dernière leçon montre le rôle des villes dans la romanisation, dans toutes les parties
de l’Empire (Afrique du Nord, Bretagne), ainsi que les aspects juridiques de cette intégration
des populations, via l’extension par étapes de la citoyenneté, couronnée par l’édit de Caracalla.

Bibliographie
Pour les enseignants
• G. Charles-Picard et J. Rougé, Textes et documents relatifs à la vie économique et sociale
dans l’Empire romain : 31 avant J.-C.-225 après J.-C., coll. Regards sur l’histoire,
SEDES, 1969.
• G. Coulon et J.-C. Golvin, Voyage en Gaule romaine, Actes Sud/Éditions Errance, 2002.
• G. Hacquard, J. Dautry et O. Maisani, Guide romain antique, coll. Références,
Hachette, 1984.
• F. Jacques, Rome et l’intégration de l’Empire : 44 avant J.-C.-260 après. J.-C.,
coll. Nouvelle Clio, PUF, 1990.
• J. Leclant (dir.), Dictionnaire de l’Antiquité, PUF, 2005.
• C. Scarre, Atlas de la Rome antique : 800 avant J.-C.-540 après. J.-C., Autrement, 1995.

Pour les élèves

• F. Beck et H. Chew, Quand les Gaulois étaient romains, coll. La Découverte,
Gallimard, 1989.
• Bande dessinée : J. Martin, Alix, Les Aventures romaines, Casterman, 2007.
• Bande dessinée : J. Martin, Les Voyages d’Alix : Rome, la cité impériale (vol. 2),
Dargaud, 1995.

Livre de nombreuses cités de l’Empire, notamment en Gaule,

l’élève,
pages
104-105 Ouverture
DOC. 1 Le Colisée
La construction du Colisée eut lieu sous les Flaviens :
les travaux furent engagés sous Vespasien, l’inaugu-
ration (10 000 bêtes sauvages tuées lors des combats)
se déroula sous Titus en 80, et Domitien acheva les
travaux. Le Colisée est le plus grand amphithéâtre du
monde romain. Cette gigantesque ellipse de 188 mètres
sur 156 mètres, dont le tambour atteint 48,50 mètres
de hauteur, nécessita 100 000 m 3 de pierres et 300
tonnes de métal. Son architecture a été imitée dans de
50
comme à Nîmes ou à Arles (cf. doc. 5 p. 119 et doc. 2
p. 123) et en Afrique du Nord, comme à Timgad. Le
Colisée possédait une entrée monumentale réservée
à l’empereur, qui l’empruntait avec ses proches (sa
famille, ses favoris) ou les personnages les plus en vue
de l’Empire. Cette entrée permettait d’accéder directe-
ment à la loge impériale, appelée podium, que tous
les spectateurs pouvaient apercevoir depuis les gra-
dins. L’empereur assistait fréquemment aux jeux, et en
faisait donner à certaines occasions (début de règne,
victoire militaire…). Les autres spectateurs accédaient
à l’intérieur du Colisée par l’une de ses soixante-seize
entrées. Un réseau de galeries intérieures composé de
160 couloirs permettait une installation et une éva-
cuation rapides de l’amphithéâtre, en dix minutes !
Les spectateurs se répartissaient selon leur condition
sur 56 rangées de gradins : les premières rangées
étaient occupées par les spectateurs de marque, alors
qu’au sommet se trouvaient des places en bois réser-
vées aux femmes. Une gigantesque bâche de toile (le
velum) pouvait être tendue au sommet de la paroi
circulaire et tout autour du Colisée. Elle protégeait les
spectateurs de l’ensoleillement ou des intempéries. Les
spectateurs assistaient aux combats qui se déroulaient
dans l’arène (du latin arena : le sable). Ce parterre a
disparu aujourd’hui, mais on sait qu’il servait pour
les luttes à mort entre gladiateurs (cf. doc. 5 p. 117),
entre gladiateurs et bêtes sauvages (cf. doc. 6 p. 121),
ou encore entre bêtes sauvages uniquement. L’arène
pouvait également être inondée pour reconstituer de
sanglantes batailles navales (Salamine, Actium). Le
sous-sol du Colisée contient le réseau complexe de
la machinerie permettant le bon fonctionnement des
spectacles. On y trouvait aussi les cages des animaux,
ainsi que les lieux réservés aux gladiateurs avant les
combats. Bêtes et combattants accédaient à l’arène par
un système de monte-charge et de trappes.
SITUER DANS L’ESPACE ET DANS LE TEMPS
1. L’Euphrate, le Danube et le Rhin sont les fleuves qui
forment les frontières naturelles de l’Empire.
2. Les frontières de l’Empire sont protégées par des fortifi-
cations et des garnisons de l’armée romaine.
3. Les provinces romaines sont les régions de l’Empire en
dehors de l’Italie.
4. La paix romaine s’étend du Ier au IIe siècle après J.-C.
Livre de
l’élève, Octave Auguste,
pages
106-107 premier empereur
DOC. 1 L’empereur Octave Auguste
Octave Auguste porte ici la tenue du général romain.
Sur la cuirasse, au niveau de la poitrine, a été repré-
sentée la course du soleil sous la forme d’un cheval
au galop, ce qui suggérait l’immensité de l’Empire
romain. Au niveau de l’abdomen, on voit un chef
Parthe qui restitue à Auguste des trophées qui avaient
été pris aux légions romaines vaincues. Sur les épau-
lettes est représenté un sphinx, qui est son sceau (en
Orient, Octave est pharaon depuis 30 avant J.-C.). Mais
cette statue donne aussi à Auguste une aura religieuse :
à ses côtés se tient le dieu Amour, qui rappelle que la
gens Iulia (famille de César et adoptive d’Auguste)
prétendait descendre d’Énée, guerrier troyen qui aurait
trouvé refuge en Italie après la défaite contre les Grecs
d’Agamemnon.
DOC. 2 Les pouvoirs d’Auguste
Auguste et ses successeurs cumulent plusieurs sortes
de pouvoirs.
Les uns sont d’ordre religieux puisque Auguste prend
la tête de la religion romaine et qu’avec le Sénat, il
co-organise le culte impérial : à ce titre, on célèbre
son genius (principe de vie) ou son numen (sa volon-
té agissante). Plus largement, le culte peut aussi être
associé à la déesse Rome, voire à des membres de sa
famille comme sa femme Livie, son gendre Agrippa ou
ses petits-enfants (cf. doc. 6 p. 119).
D’autres pouvoirs ont une dimension plus militaire. Il
est le chef de l’armée, et participe souvent aux cam-
pagnes militaires (c’est notamment le cas pour les
Antonins). L’empereur dirige les provinces impériales,
mais doit composer avec le Sénat pour ce qui est de
la gestion des provinces sénatoriales, où ses édits ont
tout de même force de loi.
Ses pouvoirs politiques sont symbolisés par les consu-
lats (pouvoir d’exécution de la loi) qu’il endosse (mais
pas systématiquement) et surtout par la puissance tri-
bunitienne qu’il exerce, et en vertu de laquelle il a un
pouvoir direct de proposition de la loi ; à cela s’ajoute
un pouvoir indirect, qui passe par la nomination des
sénateurs.
Il faut en outre remarquer qu’en plus des textes votés,
ses décisions (ou « constitutions impériales ») auront
force de loi. Ce sont les édits impériaux et les mandats
administratifs qu’il adresse à ses relais (magistrats ou
fonctionnaires le représentant).
Enfin, en matière judiciaire, l’empereur dispose d’un
pouvoir d’appel sur des jugements rendus. Au fil du
temps, certaines de ses constitutions, décrets (juge-
ment rendu par l’empereur) ou rescrits (réponse impé-
riale à une requête particulière, souvent lors d’un pro-
cès), vont faire jurisprudence.
DOC. 3 Portrait d’Octave Auguste
Il s’agit d’un texte de Suétone (v. 70-v. 130 après J.-C.),
une des principales sources pour l’Empire pour cette
51
période. L’auteur est un avocat, qui parvient par rela-
tion au poste de secrétaire au palais sous Hadrien,
et accède ainsi aux archives du régime, à partir des-
quelles il va rédiger les biographies détaillées des onze
premiers empereurs. Il ne faut pas être totalement
dupe de ce genre de portrait, qui embellit Auguste
pour mieux accabler ses successeurs (Tibère, Caligula
et Néron), et qui répond à un topos classique attribuant
au fondateur du régime tous les traits de la virtus
romaine (modération, modestie, beauté).
DOC. 4 Octave Auguste
concentre les pouvoirs
Ce texte est l’œuvre de Tacite (v. 55-v. 120 après J.-C.),
orateur talentueux et détenteur d’importantes fonc-
tions sous les Flaviens et les premiers Antonins. Ses
Annales comprennent seize livres, commencent en
14 et s’interrompent en 68, avant la mort de Néron.
C’est une source de premier ordre pour montrer la
nature du régime impérial, qui repose sur le Principat :
le Princeps concentre des pouvoirs définis sous la
République (cf. doc. 2), détenus auparavant par des
assemblées (Sénat, comices) et des magistrats (tri-
buns du peuple, dictateurs, consuls…). Cette évolu-
tion, indique l’auteur, s’est faite grâce au soutien de
l’armée, du peuple mais aussi du Sénat (ménagé par
Auguste), tous préférant ce système au risque d’une
poursuite de la guerre civile antérieure.
DOC. 5 Octave Auguste
Doc. tif
parmi les dieux inter
ac
Cette œuvre, d’une très grande finesse d’exécution,
montre Octave Auguste recevant Tibère parmi les
dieux. Sans doute postérieure au décès d’Auguste –
et peut-être même aussi de Tibère – elle représente
la divinisation du fondateur du Principat (cf. doc. 7),
c’est-à-dire ce sur quoi repose le culte impérial. Tibère
est le fils adoptif et successeur désigné par Auguste (cf.
doc. 6), il porte une couronne de lauriers et c’est la
déesse de la Victoire qui conduit son char. Le person-
nage qui se tient debout à sa droite est Germanicus
(neveu prestigieux de Tibère, vainqueur des Germains).
Aux côtés d’Auguste se trouve la déesse Rome, qu’il
a sauvée de la guerre civile et, dans le ciel, on voit
le signe astrologique du Capricorne (moment de la
conception d’Auguste). L’empereur Auguste, assis en
majesté et en position centrale, est clairement repré-
senté sous les traits de Jupiter, en souverain victorieux
sur l’ensemble du monde connu (il est en effet cou-
52
ronné par l’Oikoumène, déesse de la Terre habitée). La
propagande impériale insiste sur les qualités du nou-
veau régime : concorde civile (bouclier de la guerre
civile foulé au pied), puissance (aigle impérial à ses
pieds), prospérité (déesse Cérès et corne d’abondance).
ACTIVITÉ
1. Jules César est le grand-oncle d’Octave Auguste.
2. C’est un homme beau, sobre et modeste.
3. Octave porte la tenue du guerrier. Sa nature religieuse est
évoquée par la présence du fils de la déesse Vénus.
4. Octave a séduit l’armée et le peuple par des dons ; il
a regroupé entre ses mains les pouvoirs du Sénat et des
magistrats.
5. Octave a mis fin à la guerre civile qui divisait Rome ;
son règne a apporté la prospérité et, par ses conquêtes, a
agrandi l’étendue et la puissance de l’Empire romain.
6. On transforme sa maison natale en temple et on lui
construit un sanctuaire à Rome.
7. Tibère, Caligula, Claude puis Néron ont succédé à
Auguste.
8. Le rôle d’Auguste est très important à Rome. En effet,
il possède des pouvoirs religieux (comme Grand Pontife et
organisateur du culte impérial), militaires (en tant que com-
mandant en chef de l’armée romaine), judiciaire (il détient
le pouvoir de juger et de rejuger les procès) et politique
(pouvoir de faire la loi et d’imposer son application comme
un Consul, mais aussi de désigner les membres du Sénat). Il
a donc regroupé les pouvoirs du Grand Pontife, du général
en chef, des juges, des consuls et des tribuns. Après sa mort,
son successeur est choisi dans sa propre famille : il s’agit de
son beau-fils Tibère.
Livre de
l’élève, 1 Les empereurs
pages
108-109 romains
DOC. 1 L’empereur Hadrien
Hadrien est né en 76 après J.-C. dans la province de
Bétique, comme son prédécesseur Trajan, qui meurt
en août 117, en pleine campagne militaire contre les
Parthes en Mésopotamie. Ce dernier l’a choisi non seu-
lement parce qu’il est marié à sa nièce (Sabine), mais
surtout pour ses qualités de chef militaire (il accom-
pagne Trajan contre les Daces en 101-107), sa vigueur
et son courage (contre les Parthes en 114), ainsi que
son expérience du gouvernement central (consul en
108) autant que provincial (gouverneur de Syrie en
117). Il est représenté ici en tenue militaire (cuirasse,
toge, regard droit), mais avec une barbe et une cheve-
lure bouclée, qui dénotent en lui l’humaniste de vaste
culture (cf. aussi doc. 4 p. 109).
Son règne correspond, pour l’Empire romain, à une
sorte d’apogée en termes de paix et de prospérité. Mais
son règne n’est pas exempt de problèmes, notamment
en raison de son caractère, de son autoritarisme et de
sa méfiance qui le conduisent à éliminer brutalement
des conjurations supposées comme par exemple celle
des « quatre consulaires », proches du défunt Trajan,
en 118. Par ailleurs, le pouvoir impérial s’affirme (les
rescrits impériaux ont de plus en plus d’importance)
sans ménager le Sénat (Antonin aura beaucoup de
peine à faire voter l’apothéose d’Hadrien par les Pères
conscrits). Enfin, Hadrien décide abruptement de faire
de Jérusalem la Colonia Aelia Capitolina en 130 après
J.-C. La révolte des Juifs qui s’ensuit est impitoyable-
ment réprimée, et prend fin en 135, un an après la
reprise de Jérusalem.
DOC. 2 Hadrien et son successeur
Après une période où la succession impériale s’opère
de manière dynastique ( Julio-Claudiens, Flaviens),
le IIe siècle voit s’affirmer le principe de désignation.
L’empereur distingue de son vivant son successeur en
vertu de ses capacités militaires et d’homme d’État,
puis il l’associe aux affaires avant de l’adopter (ainsi
Hadrien par Trajan, puis Antonin par Hadrien) avec
l’accord du Sénat. Dans le cas de la succession d’Ha-
drien, ce dernier avait même prévu un successeur à son
successeur, en la personne de Marc Aurèle (empereur
de 161 à 180). Ce n’est qu’à partir de 180 que l’on
revient à une logique familiale : Commode est le fils
de Marc Aurèle, puis les Sévères se succèdent au sein
d’une même famille.
DOC. 3 La villa Hadriana près de Rome
C’est à Tivoli qu’Hadrien décide de faire construire
cette résidence d’été entre 118 et 133, pour ne plus
cesser de l’occuper dans les dernières années de son
règne (132-138). L’éclectisme de l’architecture (une
trentaine de bâtiments) de cette villa reflète d’abord la
curiosité intellectuelle d’un homme de grande culture,
passionné d’astrologie, et versé dans des disciplines
telles que la géométrie, la musique ou l’architecture.
La villa Hadriana souligne également l’influence des
provinces orientales de l’Empire qu’Hadrien a visi-
tées à deux reprises, et notamment la Grèce (doc. 5)
et l’Égypte. Ainsi, le canope de la villa représente le
canal du Nil, Hadrien ayant une prédilection pour les
cultes égyptiens (on aperçoit derrière le canope les
vestiges d’un gigantesque temple de Sérapis). Quant
à l’influence grecque, elle se traduit dans la villa
par l’existence d’un gigantesque pœcile (portique
grec), d’un théâtre grec, mais aussi d’une académie.
Empereur-philosophe, Hadrien disposait à Tivoli d’un
ensemble de plusieurs bibliothèques et même d’une
salle des philosophes ; il avait en outre fait construire
un théâtre maritime au centre duquel il pouvait médi-
ter sur une sorte d’île, isolée du reste du palais par un
plan d’eau parfaitement circulaire et accessible par
une passerelle amovible.
DOC. 5 Les voyages d’Hadrien
Hadrien fut un grand voyageur, autant par goût que
par souci d’imiter Auguste, fondateur de l’Empire
romain et bon connaisseur de son Empire. Le texte
évoque le grand voyage entrepris à partir de 121 par
Hadrien depuis la Gaule et qui devait s’achever par
un retour à Rome en 125. Ces voyages ne sont pas
de tout repos ni de simple agrément, si l’on en juge
la variété des activités impériales exercées dans les
diverses provinces visitées. L’empereur est tout d’abord
un évergète qui octroie de généreuses libéralités (tant
en Gaule qu’en Achaïe). C’est aussi un chef religieux
qui fait construire ou restaurer des édifices variés (liés
ici au culte impérial). À proximité des peuples hostiles
(comme en Germanie en 122), l’Imperator inspecte
les fortifications (en Germanie, puis sur le limes de
Cappadoce en 123), surveille les grandes manœuvres et
exhorte les troupes, comme il le fera plus tard dans son
discours aux légions d’Afrique, en 128. Résolu à proté-
ger l’Empire et à lui assurer la paix, c’est en souverain
qu’Hadrien traite avec les adversaires Parthes en 123.
L’empereur-philosophe est tout particulièrement attiré
par la Grèce (et pour cette raison surnommé Graeculus
par les Romains) où il se trouve en 124, 129 et 131.
Les jeux qu’il y préside sont peut-être les Jeux olym-
piques. On sait par ailleurs qu’il avait fait construire
à Athènes, outre la fameuse bibliothèque qui porte son
nom, un forum et un arc de triomphe. Il acheva la
construction du temple de Zeus olympien (débutée au
VIe siècle av. J.-C.) et se fit initier au culte de Demeter
à Eleusis en 125.
53
 ACTIVITÉ : L’empereur Hadrien
1. Hadrien est né en Ibérie, à Italica, et il règne de 117 à
138.
2. Le pouvoir tribunitien lui permet de proposer les lois, le
pouvoir consulaire de les faire exécuter, celui d’Imperator de
diriger l’armée et, enfin, celui de Grand Pontife de diriger
la religion romaine.
3. Hadrien fait s’entraîner l’armée en Germanie. Il négocie
avec les Parthes en Orient et inspecte le limes.
4. Hadrien fait construire une imitation du canal du Nil
dans son palais de Tivoli. Il préside les jeux grecs et fait de
nombreux dons aux Grecs lors de sa visite.
5. Il s’agit d’Antonin, choisi par Hadrien pour ses qualités
de gouverneur et sa valeur morale.
Livre de
l’élève, Le commerce du blé
pages
110-111 dans l’Empire romain
DOC. 1 Le port d’Ostie
Avec la croissance démographique et spatiale de Rome,
ville située en plaine à 20 km de la côte, le problème
de son ravitaillement devient de plus en plus aigu, sur-
tout à l’occasion de famines, comme sous l’empereur
Claude (41-54). Ce dernier décide la construction d’un
grand port maritime à Ostie, et d’un premier bassin
avec entrepôts d’une superficie de 70 ha qui porte
son nom. Les navires y accèdent en passant devant un
phare imitant celui d’Alexandrie et qui ferme une passe
formée de deux jetées incurvées. Le port était relié à
l’Urbs par des voies maritimes (un canal, cf. doc. 2) et
terrestre, avec deux voies romaines : la via Portuensis
et la via Ostiensis qui part plus au sud, de l’embou-
chure du Tibre (cf. doc. 2 p. 112). Ces voies étaient
bordées de nombreux magasins (horrea), preuve de
l’intensité du trafic. L’empereur Trajan ajouta un bas-
sin de 32 ha, et la prospérité d’Ostie se traduisit par la
multiplication des habitations au cours du IIe siècle,
avant de connaître un net déclin lors des deux siècles
suivants. Il existe cependant d’autres ports qui ser-
vent au ravitaillement de Rome, tels que Civitavecchia
(Centumcellae) ou Pouzzoles. Les ports assuraient
le ravitaillement de Rome pour les produits de base
comme le blé, mais aussi pour le vin et l’huile d’olive.
54
DOC. 2 Le chargement de blé
dans une « péniche du Tibre »
Une fois que le navire a déchargé la marchandise (le
vin et l’huile d’olive sont conservés dans des amphores
de terre cuite enveloppées de paille), les sacs de blé
sont soigneusement dénombrés dans un magasin de
blé. Un enfant les compte au moyen de morceaux de
bois accrochés à son bras ; un récipient sert de mesure
pour le blé, le mensor (mesureur) tient sa règle pour
égaliser le niveau du blé, et un fonctionnaire surveille
l’opération. Le blé peut alors être stocké dans les entre-
pôts et magasins, ou chargé dans des péniches qui
remonteront le Tibre vers Rome. En effet, les navires
de fort tonnage ne pouvaient parvenir jusqu’à Rome :
seules les péniches de marchandises, tractées par des
bovins, parvenaient à l’emporium (docks et maga-
sins) situé à la Porta Portuensis, sur la rive gauche
du Tibre à l’entrée sud-ouest de Rome (entre le Tibre
et le Janicule).
DOC. 3 ET 6 Le pain
Cette miche est un pain de ménage, le plus courant.
Il s’agit d’un pain levé en forme de miche circulaire à
partition, cuit dans un four à brique, sur le modèle des
fours ruraux et alimenté par un feu de bois (sarments
de vigne), et installé dans une boulangerie.
DOC. 4 Rome,
le principal marché de l’Empire
Ce texte appelle quelques précisions. Le trafic com-
mercial était interrompu chaque année pendant la
mauvaise saison pour ne reprendre qu’au printemps.
Le trafic ne se limitait pas aux produits à l’intérieur
de l’Empire, mais comprenait aussi ceux en direction
et depuis les territoires lointains. On sait par exemple
que chaque année, plus de cent vingt navires quittaient
l’Égypte pour l’Arabie du Sud et l’Inde afin de s’appro-
visionner en or, parfums et pierres précieuses.
DOC. 7 La distribution du blé à Rome
L’approvisionnement de Rome en blé est de deux types.
L’approvisionnement public est régi par les lois fru-
mentaires des II e et I er siècles avant J.-C. qui visent
à atténuer les tensions sociales liées aux difficultés
de ravitaillement : chaque mois, tout citoyen romain
(puis, sous Auguste, les plus nécessiteux, au nombre
de 200 000) avait droit à une certaine quantité de
blé à prix réduit, puis gratuit. Par extension on pro-
céda, sous l’Empire, à des distributions gratuites (ou
presque) de viande, vin et huile (congiaria). Quant à
l’approvisionnement privé, il était le fait des parti-
culiers, soit dans le cadre d’une activité commerciale
(marchands) soit sous la forme de la bienfaisance
exercée par les grands princes, au premier rang des-
quels figure l’empereur. Ce dernier, par les donativa,
récompensait ses troupes par des distributions de blé,
et procédait de la même manière pour le peuple à
certaines occasions festives. Auguste insiste ici pour
indiquer que ses largesses profitaient à bien plus de
Romains que les 200 000 ayants droit aux distributions
publiques.
ACTIVITÉ
1. L’Afrique, la Sicile, la Gaule, et surtout l’Égypte fournis-
sent du blé à Rome.
2. Le blé débarque par le port d’Ostie, d’où il est ensuite
acheminé par voie terrestre et fluviale jusqu’à Rome.
3. C’est le préfet de l’Annone qui distribue le blé gratui-
tement aux 200 000 citoyens considérés comme les plus
pauvres, mais aussi l’empereur lui-même. Le blé est distri-
bué pour éviter les famines et l’agitation populaire à Rome,
capitale de l’Empire.
4. Le blé était consommé sous forme de bouillies, de
galettes et de miches de pain. C’est la denrée qui accom-
pagne tous les repas.
5. Le blé, récolté par exemple dans la vallée du Nil, part du
port d’Alexandrie. Il est chargé dans des navires qui rejoi-
gnent le port d’Ostie en vingt jours environ. Le blé est alors
transbordé dans des navires plus légers, capables d’être
tractés par le canal d’Ostie puis sur le Tibre jusqu’à Rome.
Le blé est alors distribué par le préfet de l’Annone aux plus
pauvres, et par l’empereur à la plèbe ; il est aussi trans-
formé en farine pour le pain dans des boulangeries. Il est
consommé sous forme de pain, de galettes ou de bouillies.
Livre de
l’élève,
pages
112-113 2 La paix romaine
DOC. 1 Coupe d’une voie romaine
La construction des voies romaines obéissait à des
considérations stratégiques et, accessoirement, éco-
nomiques. Elle a servi la paix romaine dans un cas
comme dans l’autre. La voie romaine était d’une lar-
geur moyenne de quatre mètres, et se composait de
dalles ajustées sur plusieurs lits de sable, cailloux ou
pierres. Le réseau des voies romaines commença à cou-
vrir les provinces de l’Empire à la fin de la République,
il fut particulièrement dense en Gaule, son tracé déter-
minant celui de nos routes nationales actuelles (cf.
doc. 3 p. 118).
DOC. 2 La via Ostiensis
Elle partait un peu plus au sud d’Ostie et aboutissait à
la porte Ostiensis, située à la sortie sud de Rome, sur
la rive droite du Tibre. Celle que l’on voit sur le doc. 1
p. 110 est la via Portuensis.
● La voie romaine est rectiligne, bordée d’un fossé et lon-
gée par de nombreux bâtiments. Elle est très solide, car elle
se compose de plusieurs couches de pierres, cailloux, sable
et dalle. Cela explique qu’elle subsiste encore de nos jours.
DOC. 3 Les déplacements dans l’Empire
Le système des voies romaines a permis une accélé-
ration considérable des transports : des chariots de
marchandises pouvaient parcourir 30 km/jour, et les
particuliers jusqu’à 60 km/jour.
● Les voies romaines permettent une grande amélioration
dans le temps de parcours, qui est divisé par 10 !
DOC. 4 L’administration de l’Empire.
● 1. Les subdivisions de l’Empire sont les provinces, impé-
riales ou sénatoriales.
● 2. C’est l’empereur qui nomme les gouverneurs des pro-
vinces impériales, et le Sénat les gouverneurs des provinces
sénatoriales.
● 3. Ceux-ci surveillent les cités, rendent la justice crimi-
nelle, et lèvent l’impôt dans leur province.
DOC. 5 Le mur d’Hadrien
La Bretagne a été conquise sous l’empereur Claude,
entre 43 et 45 après. J.-C. au moyen de quatre légions.
L’empereur Hadrien se rend en Bretagne en 121, pré-
occupé par le voisinage hostile des peuples barbares
du nord et de l’Écosse (Scots et Pictes) qui menaçaient
à nouveau la Bretagne. Ce mur fut édifié dans la pro-
vince de Bretagne sur les 117 km du limes, en partant
à l’est de l’embouchure de la Tyne, pour rejoindre le
golfe de Solway à l’ouest. Les soldats empruntaient un
chemin de ronde large de 3 mètres situé au sommet
d’une muraille haute de 5. Celle-ci était bordée d’un
fossé large de 9 mètres et profond de 2,7 mètres sur sa
façade nord. À intervalle régulier, tout au long du mur,
on trouvait des forts (16 en tout) et 79 tours de guet.
Ce mur témoigne de la volonté de l’empereur Hadrien
55
et de ses successeurs de rompre avec une politique de
conquête pour consolider la sécurité de l’Empire par
la défense et la diplomatie.
Doc. tif
ac
DOC. 6 Une villa gallo-romaine inter
La romanisation ne concerne pas seulement les villes.
Dans les campagnes, les élites romanisées ainsi que
des Romains, souvent des vétérans, constituent des
domaines, ou villae. La villa est un lieu d’habitation
et de loisirs dont le plan est en tout point analogue aux
villae du Latium. Les productions agricoles sont com-
mercialisées, notamment céréales, vins et oléagineux.
Les maîtres délèguent à un intendant le soin de diriger
l’exploitation et le travail des esclaves.
DOC. 7 Les traces d’une villa gallo-romaine
Les villae gallo-romaines, dont les vestiges sont
enfouis, ont été révélées par des photographies
aériennes, notamment dans les grandes plaines céréa-
lières, comme ici en Picardie, et plus généralement
dans le nord de la Gaule. On voit en tout cas la prédi-
lection des villae pour les sols fertiles et les zones peu
élevées : riches terres à blé picardes, plateaux calcaires
de Bourgogne, sols alluvionnaires de Touraine.
Livre de
l’élève, Les monuments à
pages
114-115 la gloire de l’empereur
DOC. 1 L’arc de triomphe de Titus
Il s’agit d’un monument qui met l’accent sur la dimen-
sion militaire du pouvoir impérial. À l’origine, cette
porte sacrée et monumentale était franchie par les
généraux romains et leur armée, qui y déposait les
armes avant de pouvoir entrer dans la cité, d’où une
position souvent excentrée. Sous l’Empire, l’arc servit
moins à célébrer telle ou telle victoire que l’empe-
reur lui-même (à Rome, outre celui de Titus, l’arc de
Septime Sévère en 203, puis de Constantin en 315).
Dans ces conditions, l’arc se trouvait en plein centre-
ville, comme ici entre le Colisée et les temples de Vénus
et de Rome (cf. doc. 3 p. 117). L’arc de triomphe est un
monument caractéristique de l’architecture romaine.
Il se compose ici d’une seule baie de plein cintre for-
mée par une voûte, flanquée de deux pylônes verticaux
décorés de colonnes cannelées, de bas-reliefs et de
56
statues (dont subsistent les niches), l’ensemble étant
surplombé par un attique horizontal bordé de statues
(qui ont disparu) et surtout d’une inscription. Dans
les provinces, ainsi à Orange, ou Timgad (cf. doc. 4
p. 121), les arcs pouvaient commémorer aussi bien
l’empereur qu’un événement d’histoire locale.
DOC. 2 La colonne de Trajan
Cette colonne triomphale fut érigée par décision du
Sénat à la gloire de l’empereur Trajan (il existe égale-
ment une colonne de Marc Aurèle édifiée en 180), dont
la statue (remplacée au XVIe siècle par celle de saint
Pierre) surplombait l’ensemble. La colonne rappelle la
campagne dacique de 101-106 au nord du Danube, qui
aboutit à la création de la province de Dacie (actuelle
Roumanie) au début du IIe siècle après. J.-C. Il s’agit
d’un monument d’un « style plébéien », caractéristique
de l’architecture romaine et exécuté par l’architecte
Apollodore de Damas. La colonne est formée de dix-
sept tambours (diamètre de 3,83 mètres) de marbre de
Carrare superposés, sur lesquels furent sculptés deux
cents mètres de bas-relief en spirale, dont les scènes
sont de taille croissante à mesure que la colonne gagne
en hauteur. La colonne est dotée d’un escalier intérieur
qui débouche sur une terrasse et la statue. La colonne
s’insérait dans un vaste ensemble monumental (cf.
doc. 3 p. 117) édifié par Trajan entre 107 et 113, et
financé par le butin considérable accumulé pendant
la campagne dacique. La colonne se dressait entre le
temple du divin Trajan (culte impérial) et la basilique
Ulpia (fonctions judiciaire et archivistique), laquelle
donnait sur le forum de Trajan et son marché (cinq
étages de galeries marchandes), le long du Quirinal. La
colonne était flanquée de chaque côté par une biblio-
thèque (fonction intellectuelle).
DOC. 3 Statue équestre
de l’empereur Marc Aurèle
Autre type de monument célébrant l’empereur comme
Imperator : la statue équestre, que l’on trouve géné-
ralement au centre du forum consacré à l’empereur,
comme dans les cas de Trajan, ou de Marc Aurèle. Ce
souverain, originaire d’Espagne, est surtout connu
pour ses Pensées, qui en font le prototype de l’empe-
reur-philosophe, mais aussi par une activité militaire
soutenue durant son règne (161-180) : campagnes
contre les Daces sur le Danube, et en Germanie. Il
meurt d’ailleurs au cours d’une campagne militaire
contre les Marcomans et les Quades, qui avaient pour
la première fois, en 170 après J.-C., réussi à pénétrer
en Italie.
DOC. 4 ET 6 Le Panthéon
Ce monument – dont le nom renvoie à l’ensemble des
dieux – était sans doute dédié au culte impérial, et
avait pu servir de tribunal. Il fut entièrement recons-
truit par Hadrien entre 118 et 128 après J.-C. Il pré-
sente un certain nombre d’originalités de l’architec-
ture romaine. Le porche d’entrée évoque l’architecture
d’un temple et ouvre sur une cella circulaire. Parée
de marbre polychrome, cette pièce a des proportions
harmonieuses (le diamètre à la base était égal à la
hauteur soit 43,3 mètres). Sa particularité tient à sa
coupole, formée d’une voûte de cent quarante cais-
sons, éclairée par un oculus (œil, en latin) de 8,72
mètres de diamètre. Plus tard, les architectures byzan-
tine et musulmane en Orient, ainsi que celle de la
Renaissance en Occident s’inspireront de cette tech-
nique pour leurs propres coupoles.
DOC. 5 Les constructions
de l’empereur Hadrien
Chaque empereur s’affirme comme un grand bâtisseur,
et Hadrien n’y fait pas exception. L’empereur se fait
restaurateur de monuments antérieurs, de préférence
consacrés à Rome (temple de Vénus et de Rome en
135), à Auguste (forum) ou aux dieux (le Panthéon
à Rome et le temple de Jupiter à Athènes) et il achève
les édifices de ses prédécesseurs immédiats (le forum
de Trajan). L’empereur construit également des monu-
ments à sa propre gloire, en vue de sa mort (mausolée
d’Hadrien, achevé en 139) où à celle de sa famille
(gens). L’empereur construit également nombre de
monuments d’utilité publique pour ses concitoyens,
comme ici le pont Aelius qui enjambait le Tibre au
nord de Rome pour donner sur le mausolée d’Hadrien.

HISTOIRE DES ARTS : Les monuments de Rome

1 et 2.
Monuments de loisirs Monuments religieux Monuments à la gloire des empereurs
Nom Fonction Nom Fonction Nom Fonction

Culte de tous Victoires de Titus

Colisée Combats Arc de Titus
Panthéon les dieux (en Judée)
et tribunal. Victoires de Trajan
Thermes de Caracalla Colonne de Trajan (en Dacie)
Bains,
Temple de Jupiter Culte du principal Victoires
gymnastique Statue équestre
Capitolin dieu de Rome. de Marc Aurèle
discussions de Marc Aurèle
Thermes de Trajan (en Germanie)

Palais impériaux Demeure des empereurs

Culte de la ville et sur le Palatin en exercice
Temple de Vénus
de la déesse favorite
Grand Cirque Courses et de Rome
d’Auguste Monuments en souvenir
Forums impériaux
des empereurs

3. Ce sont les aqueducs.
4. Les piliers avec leurs chapiteaux, la frise, le tympan sont
les éléments communs avec les temples grecs de l’Acropole
d’Athènes.
5. La coupole, formée d’une vaste voûte est l’innovation
architecturale du Panthéon. La salle est éclairée par une
ouverture au sommet de la coupole.
ACTIVITÉ
1. L’arc rappelle la victoire de Titus sur les Juifs révoltés
et la colonne trajane la victoire de Trajan contre les Daces.
2. Marc Aurèle est représenté en chef militaire sur son che-
val ; cette statue se trouvait sur son forum.
3. L’arc de Titus, la colonne de Trajan.
4. L’empereur organisait des courses de char dans le Grand
Cirque.
5. L’empereur organisait des combats entre gladiateurs,
entre bêtes sauvages, des chasses entre les premiers et les
secondes dans le Colisée. Il siégeait dans une loge spéciale,
appelée podium.

57
Livre de
l’élève, Rome,
pages
116-117 capitale de l’Empire
DOC. 1 ET 2 Les thermes de Caracalla
Les thermes sont des établissements de bains publics
ou privés divisés en deux parties, l’une pour chaque
sexe. On s’y rendait l’après-midi et jusqu’à la tombée
de la nuit. Des horaires d’ouverture décalés pouvaient
également permettre une séparation entre les sexes.
Chaque empereur a fait construire ses thermes dans
Rome : de Néron (62) à Dioclétien (306), en passant
par Titus, Trajan, ou Commode. Ceux de Caracalla sont
les plus vastes et les plus somptueux, alimentés par
80 000 litres d’une eau stockée dans des citernes impo-
santes, chauffée en sous-sol par des chaudières diffu-
sant la chaleur par un système élaboré de conduits
et des canalisations. Les salles étaient décorées de
mosaïques luxueuses et pavées de marbre. Ces thermes
pouvaient accueillir jusqu’à 1 500 personnes. Il s’agit
d’établissement de bains, où l’on passait d’une pièce
à l’autre dans l’ordre suivant : vestiaire, puis salle de
bains froids, puis tièdes (où l’on était frotté d’huile
et de parfum), puis l’étuve. On pouvait entrecouper
les étapes du bain par la pratique de massages, de
friction, ou de la gymnastique. C’est également un
lieu de sociabilité, où l’on se donne rendez-vous entre
amis, ou pour affaires, d’où les promenades, biblio-
thèques, piscines… Certaines villae, particulièrement
luxueuses, disposaient de leurs propres thermes.
Doc. tif
ac
DOC. 3 Vue générale de Rome inter
Les empereurs ont souvent imprimé leur marque sur
les principaux monuments de Rome.
- Le forum républicain (cf. p. 92-93)
- Le temple de Jupiter Capitolin occupe le centre
religieux de la cité romaine, avec les temples de Junon
et Minerve (triade capitoline), divinités tutélaires de
l’Urbs. Victime de nombreux incendies, il fut régu-
lièrement restauré par divers empereurs (Vespasien,
Domitien).
- Palais impériaux sur le Palatin (domus Augustana).
Leur aspect a été transformé depuis Auguste par le
projet de domus Aurea de Néron, et surtout par les
travaux entrepris sous Domitien et terminés en 92.
- Thermes de Trajan, achevés en 109, alimentés par
l’aqueduc de l’aqua Trajana, bien exposés plein sud.
58
- Le Grand Cirque fut réaménagé par Auguste, qui
installa l’obélisque de Ramsès II sur l’arête centrale
(spina), et surtout par Trajan, qui le fit reconstruire
après un incendie. D’une longueur de 621 mètres sur
118 mètres, il pouvait accueillir 25 000 spectateurs
pour des courses de char, notamment lors des jeux
romains (début septembre) ou des naumachies.
- Le Colisée ou amphithéâtre Flavien (cf. doc. 1
p. 104).
- Aqueduc : il s’agit ici d’une dérivation réalisée sous
Néron de l’aqueduc de Claude, afin d’acheminer l’eau
jusqu’à sa domus Aurea, et qui servira à Domitien
pour desservir les palais impériaux (3).
- Forums impériaux. Ceux que l’on voit ici sont à
droite, le forum de la paix, avec l’ara pacis Augustae,
à gauche, celui de Trajan (on devine la colonne trajane
derrière la basilique Ulpia) avec la statue équestre de
l’empereur en son sommet (cf. doc. 2 p. 114).
Entre les deux forums se trouve celui d’Auguste, achevé
en 2 avant J.-C., avec notamment le temple de Mars
Ultor, qui commémorait la vengeance par Auguste de
l’assassinat de César.
- Temple de Venus et de Rome. Ces temples ont une
importance particulière pour un régime impérial fondé
par Auguste, lequel se présente en lointain descendant
d’Énée (mythique fondateur de Rome), et membre
d’une gens julia associé à Vénus (cf. doc. 1 p. 106).
DOC. 4 Une insula
Il s’agit d’un immeuble de rapport, conçu en réponse
à l’accroissement démographique continu de l’Urbs.
Sous l’Empire, il y aurait plus de 46 000 insulae. Dans
Rome, se juxtaposaient insulae et domus (environ
1 800) le long des 85 km de rues parcourant la ville. Les
insulae étaient habitées par les plus modestes, appelés
humiliores. Il s’agissait d’habitations collectives ver-
ticales (jusqu’à 20 mètres de hauteur) construites en
matériaux assez légers (torchis, briques, armatures de
bois), donc particulièrement exposés aux nombreux
incendies qui se déclaraient dans Rome. Le confort y
était des plus rudimentaires : absence de chauffage,
pas d’eau courante, rares commodités.
DOC. 5 Un combat
de gladiateurs dans le Colisée
Les gladiateurs sont recrutés parmi les condamnés de
droit commun, les prisonniers de guerre et les esclaves,
plus certains engagés volontaires (qui perdaient alors
leurs droits). En cas de succès, ils recevaient des
récompenses, et après plusieurs victoires, ils pouvaient
recouvrer leur liberté. Les gladiateurs subissaient un
entraînement spécial dans des écoles (ludi gladiatori)
dépendantes de l’empereur depuis Domitien. Même si
le terme dérive de gladius (glaive), ces combattants ne
sont pas tous armés identiquement, comme le montre
cette mosaïque. En haut, on voit deux Thraces lour-
dement équipés (casque, bouclier, épée courte, jam-
bière) ; à terre, au centre, un Rétiaire (catégorie la
plus modeste) avec son filet et son trident. Les combats
opposaient généralement par paires ces catégories (par
exemple les Samnites, les Mirmillons) entre elles. Ces
combats étaient un temps fort des loisirs romains, ils se
déroulaient en fin de journée, suscitaient des paris. Les
principaux gladiateurs étaient de véritables célébrités,
comme en témoigne l’inscription de leur surnom de
combat sur la mosaïque.
● 1. Le palais impérial se trouve sur le Palatin.
● 2. On trouve à Rome le palais de l’empereur (fonction
politique), les temples des principales divinités des Romains
(Jupiter, Vénus), et de grandes installations de loisirs (cirque,
amphithéâtre, thermes).
● 3. Les habitations collectives de Rome se présentent
sous forme d’immeubles de trois ou quatre niveaux, percés
de fenêtres, et bordant des ruelles étroites.
Livre de
l’élève, Nîmes,
pages
118-119 ville gallo-romaine Vidéo
DOC. 1 Le pont du Gard
Il s’agit d’un pont-aqueduc d’une hauteur de 48,77
mètres et d’une longueur de 275 mètres, destiné à fran-
chir le Gard et à approvisionner Nîmes, où il arrive
par le castellum (château d’eau, cf. doc. 7). Son archi-
tecture procède par ponts superposés. Au sommet se
trouve le canal d’acheminement de l’eau, qui offre
une pente de 25 cm/km. D’autres aqueducs célèbres se
trouvent en Gaule, comme celui de Fréjus.
DOC. 2 La monnaie nîmoise
L’atelier monétaire de Nîmes ne fonctionna qu’au
cours du Ier siècle après J.-C., en même temps que ceux
de Lyon, Arles, et surtout Trèves. Cet as (unité de base
de la monnaie romaine, un sesterce valant quatre as)
a été frappé sous Auguste. Le nom de « Nemausus »
évoque les origines gauloises de la ville, qui a d’abord
été un bourg volque constitué autour d’un point d’eau,
associé à la divinité celte Nemausus.
DOC. 3 La Gaule romaine
Nîmes appartient à la partie de la Gaule la plus
anciennement conquise par les Romains (121 av.
J.-C.), constituée en province dès 118 av. J.-C., deve-
nue province sénatoriale de Narbonnaise par décision
d’Auguste.
DOC. 4 Lucinia Flavilla,
une Nîmoise de haut rang
Ce bas-relief témoigne de la romanisation des élites
gallo-romaines. Il représente une femme de haut rang,
dont la coiffure s’inspire à la fois des « nids d’abeille »
en vogue sous les Flaviens, et des nattes postiches, lan-
cées à Rome par Faustine l’ancienne, femme d’Antonin
le Pieux (138-161). L’image permet aux élèves d’ap-
préhender à quoi ressemblent les honestiores à Rome
(doc. 1 p. 120) et en province.
Vue des arènes de Nîmes
DOC. 5
Cet amphithéâtre longe l’enceinte de Nîmes (construite
en 16 av. J.-C.) et a été édifié sous les Flaviens, au
même moment que le Colisée dont il s’inspire. Il pré-
sente une ellipse de 133 sur 101 m., une arène de 69
sur 38 m., et deux étages accessibles à partir d’une
entrée principale située au nord.
La maison carrée de Nîmes
DOC. 6
Ce temple romain, édifié à la toute fin du I e siècle
avant J.-C., est le mieux conservé de toute la Gaule.
Son architecture s’inspire directement de celle du
temple d’Apollon à Rome et rappelle aussi celui de
Mars Ultor construit sur le forum d’Auguste. Cette mai-
son carrée permet de détailler les parties du temple et
les éléments typiques du style romain avec, de bas en
haut : le podium, l’étage des colonnes (à fûts cannelés
et chapiteaux corinthiens), l’entablement (avec frise et
sa dédicace aux petits-enfants d’Auguste), la toiture et
le fronton (avec son tympan décoré). Ce temple avait
vocation de servir directement le culte impérial, et de
marquer l’exemplaire fidélité de la cité au fondateur
de l’Empire.
Doc. tif
ac
DOC. 7 Nîmes à l’époque romaine inter
Le bourg gaulois se tenait autour de la Tour Magne
et de la source consacrée à Nemausus en contrebas.
59
Les aménagements romains ont commencé vers 25
avant J.-C. à l’initiative d’Agrippa et d’Auguste, alors
empereur. La voie domitienne traversait la ville, mais
il existait une dérivation de celle-ci plus au sud qui
évitait de passer par la ville.
ACTIVITÉ
1. Nîmes a été créée dans la province de Narbonnaise.
2. Les premiers habitants de la ville sont d’anciens légion-
naires romains qui ont combattu en Égypte.
3. La voie domitienne, qui rattachait l’Espagne à l’Italie
en passant par le sud de la Gaule est la grande route qui
passait par la ville.
4. Le Cardo et le Decumanus sont les deux grandes avenues
qui se croisaient sur le forum.
5. Il y avait un théâtre (pièces), un amphithéâtre (com-
bats), un cirque (courses) et des thermes (soin du corps,
discussions).
6. L’aqueduc, dont il reste le pont du Gard conduisait l’eau
jusqu’à la ville.
7. La maison carrée de Nîmes, temple consacré aux petits-
fils de l’empereur Auguste montrait l’attachement des
Nîmois à l’empereur et à Rome.
8. Cette Nîmoise vient des riches familles romaines.
9. Nîmes se situe dans la province de Narbonnaise, le long
de la voie domitienne qui relie l’Italie à l’Espagne.
C’est une colonie composée de vétérans de l’armée romaine
d’Égypte, qui s’organise selon le plan romain, avec un Cardo
et un Decumanus qui se croisent sur le forum ; l’eau est
amenée depuis un affluent du Gard par un aqueduc.
Les nombreux édifices construits à Nîmes s’inspirent de
l’architecture romaine, comme la maison carrée sur le
forum. Les bâtiments montrent que les Nîmois partagent
les croyances religieuses de Rome (temples de Diane), sont
attachés à l’Empire (ils pratiquent le culte des petits-fils
d’Auguste), ont des tenues (coiffures) et des loisirs (cirque,
une arène, des thermes) inspirés de ce qui se fait dans la
capitale de l’Empire romain.
60
Livre de
l’élève, 4 La romanisation
pages
120-121 des habitants
DOC. 1 La société romaine au IIe siècle
Le schéma mêle des considérations de statuts juridique
et social, toutes deux importantes pour définir la socié-
té romaine au temps de l’Empire : il existait ainsi des
pérégrins et des affranchis aisés, souvent les premiers
à obtenir la citoyenneté romaine.
● 1. Les citoyens romains, les hommes libres non citoyens et
les non-libres (esclaves) sont les trois catégories d’habitants.
● 2. On peut changer de statut en étant affranchi de
l’esclavage par son maître, ou en obtenant la citoyenneté
romaine par une décision de l’empereur.
DOC. 2 La citoyenneté
romaine pour les plus méritants
Le premier texte se situe lors de « l’année des quatre
empereurs » (Néron, Galba, Othon, Vespasien), Galba
ayant été proclamé empereur en Espagne en avril 68
avant d’être assassiné à Rome en janvier 69. La I re
légion Adjutrix se trouvait en garnison dans le sud de
la Germanie. Le texte montre bien que l’armée impé-
riale n’est pas composée que de soldats romains, mais
d’un très fort contingent de soldats recrutés dans les
provinces, qui servent dans les troupes auxiliaires pen-
dant vingt-cinq ans, et obtiennent la citoyenneté au
terme de leur service.
Le second texte permet de souligner (en complément
du doc. 4 p. 113) à quel point l’administration romaine
se reposait en province sur les élites locales, ce qui
permettait de bien mieux asseoir l’autorité romaine
qu’une simple occupation militaire et des décisions
politiques lointaines venues de Rome. En même temps,
les cités provinciales calquaient leur organisation
municipale sur le modèle de Rome, pour le plus grand
bénéfice du processus de romanisation.
● Dans le texte, ce sont les anciens soldats de province et
leur famille, ainsi que les magistrats des cités et leur famille
qui obtiennent le citoyenneté par décision de l’empereur.
DOC. 3 L’édit de Caracalla (212)
Caracalla, dernier représentant des Sévères (doc. 6
p. 109) régna brièvement, de 211 à 217, où il fut assas-
siné par son garde du corps lors de sa campagne contre
les Parthes. Nous restent de son règne contrasté ses
thermes (doc. 1 p. 116) et ce fameux « édit impérial ».
On a ici un texte caractéristique d’une « constitution
impériale » : ce type de norme, il en existe depuis
Auguste, est un texte de portée générale, promulgué
par l’empereur lequel, en vertu de son imperium, le
fait appliquer dans tout l’Empire avec la force de la loi.
● Un pérégrin est un habitant libre d’une des provinces
de l’Empire, mais qui n’est pas citoyen romain. L’empereur
Caracalla accorde désormais la citoyenneté à tous les péré-
grins de son Empire.
Doc. tif
ac
DOC. 4 Ruines de Timgad inter
C’est l’exemple caractéristique de la colonie romaine.
De l’autre côté du Decumanus et face au marché
de Sertius se tient un temple du génie de la colonie.
Timgad a été créée vers 100 par Trajan (arc commé-
moratif) à l’intention des vétérans de la III e légion
Auguste qui avaient servi dans la garnison toute proche
de Lambèse. Son origine militaire se retrouve dans le
plan en carré qui rappelle celui d’un camp de légion-
naires, mais aussi par l’existence de remparts. Au fil
du temps, les maisons sont soigneusement ornées, des
édifices variés se multiplient : une bibliothèque, une
basilique (à l’est du forum) et quatorze thermes…
● 1. Il s’agit du Cardo et du Decumanus, qui se croisent à
angle droit au forum.
● 2. Tous ceux qui portent une pastille sur l’image.
DOC. 5 Les villes
et la romanisation en Bretagne
Depuis sa conquête, au milieu du Ier siècle après J.-C.,
la Bretagne reste troublée. Les « Bretons » les plus
agités sont sans conteste les Icènes au sud (révolte
de Boadicée en 60-61), puis les Brigantes au centre
(révolte de 69-71), et enfin les peuples du nord. Le
texte est extrait de la biographie d’Agricola, écrite par
son gendre Tacite, qui rend hommage à son œuvre
subtile de pacification dans cette difficile province
impériale.
Agricola est un général romain originaire de Fréjus,
issu des milieux aisés de la Narbonnaise, qui a vécu
de 40 à 93, et fait une belle carrière, comme questeur
en Asie, consul puis gouverneur de Bretagne. Il arrive
dans l’île en 79 pour soumettre l’Écosse, et remporte
en 83 la victoire décisive du mont Gropius contre les
Calédoniens. Cependant, Agricola, en semi-disgrâce
auprès de l’empereur, doit imaginer d’autres moyens
pour assurer l’autorité de Rome sur la Bretagne, d’au-
tant que Domitien doit en retirer des troupes pour
faire face à des troubles dans le Danube. La stabili-
sation sera acquise grâce à la romanisation engagée
par Agricola puis par l’édification du mur d’Hadrien
(doc. 5 p. 113).
● 1. Agricola favorise ainsi la création de villes en Bretagne
pour habituer les habitants de cette province conquise par
Rome à vivre en paix.
● 2. Petit à petit, les fils des chefs des peuples bretons
s’instruisent et adoptent les tenues et les loisirs des Romains.
DOC. 6 Une mosaïque d’Afrique du Nord
La cité d’Hadrumetum (Sousse) se trouve le long de
la côte orientale de la Tunisie, entre Nabeul et Gabès.
Le document montre bien l’ampleur de la romanisa-
tion que ce soit par la langue (latine), la pratique des
loisirs romains comme la scène de chasse ici repré-
sentée (les bestiarii : combat d’hommes contre des
bêtes féroces et notamment des léopards, capturés dans
cette partie de la province d’Afrique), mais aussi par
l’art (technique de la mosaïque, présente en Tunisie
au IIIe siècle après J.-C.). Le document suggère enfin
une romanisation par l’architecture, puisque ce genre
de combat se déroulait en arène : de fait, il y a un
amphithéâtre à Sousse, comme dans chacune des cités
côtières de cette province, dont la prospérité repose sur
la production de blé et surtout d’huile d’olive.
Livre de
l’élève,
pages
122-123 EXERCICES
Exercice 1 Étudier
la monnaie d’un empereur
1. C’est l’empereur Trajan, qui a régné de 98 à 117.
2. L’empereur est représenté de profil et en vainqueur, coiffé
d’une couronne de lauriers.
3. Imperator (chef de l’armée), Pontifex Maximus (chef reli-
gieux), Consul (chef de l’État).
4. Les Germains et les Daces sont les peuples vaincus par
l’empereur.
5. Les empereurs se faisaient représenter sur les pièces de
monnaie pour favoriser la fidélité envers eux et montrer
leur autorité.
61
Exercice 2 Reconnaître des bâtiments romains
1. et 2. De gauche à droite et de haut en bas :
BÂT I M E N T
Type 1 Insula 2 Colisée 3 Théâtre 4 Temple 5 Arc 6 Aqueduc 7 Cirque 8 Thermes
Amphithéâtre de triomphe
Fonction Habitation Combats Spectacles Culte Culte de Équipement Courses Loisirs,
collective (loisirs) (culture) religieux l’empereur hygiène

Exercice 3 Décrire
une ville gallo-romaine : Arles
1. Arles a été fondée dans la province de Narbonnaise.
2. Arles se trouve sur le littoral méditerranéen, et au croise-
ment de deux grands axes de circulation : la vallée du Rhône
et la voie domitienne qui va de Rome vers l’Ibérie.
3. Le Cardo et le Decumanus se croisent à l’emplacement
du forum.
4. Les thermes servent au soin du corps et fonctionnent
comme un lieu de sociabilité (relations amicales ou d’af-
faires), le théâtre pour la culture (tragédies, comédies, poé-
sie), l’amphithéâtre pour les combats.
5. On aperçoit bien l’amphithéâtre et le théâtre.
6. La ville d’Arles fait partie de la province de Narbonnaise ;
elle est installée sur un site extrêmement favorable pour son
développement économique et son enrichissement, au car-
refour entre le nord de la Gaule, l’Italie et l’Ibérie. Elle s’est
construite selon un plan romain à partir d’un axe Cardo/
Decumanus. Cette ville est dotée de constructions imitées
de celles de Rome : forum, temples, amphithéâtre, théâtre
et thermes.
AV E Z - V O U S B I E N R E T E N U ?
1. Auguste a fondé l’Empire en 27 avant J.-C.
2. Il possède des pouvoirs religieux (Pontifex Maximus),
de gouvernement (Consul), de justice (proposition de la loi,
c’est-à-dire la puissance tribunitienne) et de chef militaire
(Imperator).
3. L’empereur est divinisé après sa mort, et il fait l’objet
d’un culte.
4. Les frontières de l’Empire sont protégées par des garni-
sons et quelquefois par des lignes de fortifications.
5. Ostie est le port de Rome. L’Égypte livre du blé à Rome.
6. Les thermes de Caracalla et le Colisée (loisirs) ; le
temple de Vénus et de Rome (bâtiments religieux) ; l’arc
de Titus (gloire de l’empereur).
7. Le Cardo et le Decumanus se croisent à angle droit
sur le forum.
8. L’édit de Caracalla accorde la citoyenneté romaine à
tous les pérégrins de l’Empire romain.

62
CHAPITRE

8 Les débuts du judaïsme

Le point du programme
IV. Les débuts du judaïsme et du christianisme (environ 20 % du temps consacré à l’histoire)
THÈME 1 - Les débuts du judaïsme
C onnaissances Menacés dans leur existence par de Dém arches L’étude commence par la contextualisa-
puissants empires aux VIIIe et VIe siècles avant notre ère, les tion de l’écriture de la Bible (l’impérialisme des empires
Hébreux du royaume de Juda mettent par écrit leurs tra- mésopotamiens, le roi Josias, l’exil à Babylone).
ditions (premiers livres de la Bible). Extraits de la Bible au choix : le récit de la création, Abra-
Quelques-uns des grands récits de la Bible sont étudiés ham et sa descendance, Moïse, le royaume unifié de David
comme fondements du judaïsme. La destruction du second et Salomon… L’étude débouche sur une carte de la dias-
Temple par les Romains (70 de notre ère) précipite la dias- pora.
pora et entraîne l’organisation du judaïsme rabbinique.
Capacités Connaître et utiliser les repères suivants
- La Palestine, Jérusalem sur une carte de l’Empire romain
- Début de l’écriture de la Bible : VIIIe siècle avant notre ère
- Destruction du second Temple : 70 de notre ère
Raconter et expliquer quelques-uns des grands récits de la Bible significatifs des croyances.
Décrire et expliquer la diaspora.

La logique du chapitre
Face aux invasions successives et aux déportations qu’ils subissent à partir du VIIIe siècle avant
J.-C., les Hébreux prennent conscience qu’ils doivent préserver leurs croyances en les mettant
par écrit dans la Bible. Rédigée sur plusieurs siècles, la Bible hébraïque est divisée en plusieurs
parties. La Torah consigne les principales règles religieuses à respecter (leçon 1). On raconte
quelques récits importants de la Bible ayant trait à l’histoire des Hébreux, en rappelant toutefois
que les faits historiques y sont mêlés à des légendes et croyances (Étude : Récits de la Bible). La
première religion monothéiste de l’histoire est fondée sur de grands principes. Ses croyances et
pratiques sont précises et strictes. Beaucoup de grandes fêtes juives commémorent des épisodes
bibliques (leçon 2). Conséquence des persécutions romaines de 70 et 135 après J.-C., la diaspora
juive s’étend dans tout le bassin méditerranéen sous l’Empire romain. Elle entraîne de nouvelles
pratiques dans les communautés juives dispersées (Étude : La diaspora juive).

Bibliographie
Pour les enseignants
• P. Bordreuil et F. Briquel-Chatonnet, Le Temps de la Bible, coll. Folio histoire, Gallimard, 2003.
• G. Duchet-Suchaux, Les Hébreux, coll. Savoir plus, Hachette Éducation, 1994.
• I. Finkelstein et N. Asher Silberman, La Bible dévoilée, coll. Folio histoire, Gallimard, 2004.
• M. Hadas-Lebel, Entre la Bible et l’Histoire : le peuple hébreu, coll. Découverte,
Gallimard-Jeunesse, 1997.
• R. Lebeau et C. Levasseur, Atlas des Hébreux, coll. Mini-Atlas, Autrement, 2003.
• A. Lemaire, Histoire du peuple hébreu, coll. Que Sais-Je ?, PUF, 2009.
• G. Sed-Rajna, L’ABCdaire du Judaïsme, coll. L’ABCdaire, Flammarion, 2000.

Pour les élèves

• Le Judaïsme, Magazine documentaire BT n° 1162, nov. 2004.
63
 • Les Mystères de la Bible, Sciences et vie junior, Dossier Hors série n° 29, juillet 1997.
• Le Temple de Jérusalem, Arkéo junior n° 148, janvier 2008.
• M. Boilève et S. Mirza, Les Religions – De la Préhistoire à nos jours, coll. Les Encyclopes,
Milan jeunesse, 2005.
• D. Charing et D. Barrios-Delgado, Histoire du judaïsme, coll. Les Yeux de la découverte,
Gallimard, 2003.
• A. Dué, Les Terres de la Bible, coll. Atlas de l’histoire, Nathan, 1999.
• K. Mrowiec, M. Kubler et A. Sfeir, Dieu, Yahweh, Allâh, Bayard jeunesse, 2005.
• J. Musset, Le Livre de la Bible - L’Ancien Testament, Gallimard, 2003.
• J. N. Tubb, Terres de la Bible, coll. Les Yeux de la découverte, Gallimard, 2006.

Liens utiles
• le site du musée d’art et d’histoire du judaïsme : www.mahj.org
• le site de la bibliothèque hébraïque numérique : www.judeopedia.org
• le campus numérique juif : www.akadem.org
• la source bibliographique dans le domaine de la culture juive : www.rachelnet.net

Livre de DOC. 2 Frise chronologique

l’élève,
pages
124-125 Ouverture
DOC. 1 Des juifs priant
devant le Mur des Lamentations
Aujourd’hui il ne reste presque plus rien de la ville du
temps de la Bible, si ce n’est le Mur des Lamentations,
vestige d’une partie du mur occidental d’enceinte, long
de presque 500 mètres, qui entourait l’esplanade du
Temple de Jérusalem (voir doc. 2 p. 131).
Les chrétiens le nomment « Mur des Lamentations »
car les juifs y pleurent, depuis 2 000 ans, la destruction
du Temple et la perte de l’arche d’alliance. Les juifs
eux, le nomment « Kotel », qui signifie « mur » en
hébreu. Accueillant des fidèles du monde entier venant
prier ou célébrer des bar-mitsva, son parvis constitue
une véritable synagogue à ciel ouvert : une cloison
y sépare les hommes des femmes, et des rouleaux de
la Torah sont conservés dans des salles souterraines
bordant la section des hommes.
Jérusalem, ville « trois fois sainte », contient les
lieux les plus sacrés des religions juive (le Mur des
Lamentations) et chrétienne (l’église du Saint-
Sépulcre). Elle constitue aussi le troisième lieu saint
de l’islam, symbolisé par le dôme doré (d’où Mahomet
aurait quitté la terre pour voir Dieu et où Dieu aurait
demandé à Abraham de sacrifier son fils) et la mos-
quée Al-Aqsa.
64
On peut opposer la période du royaume des Hébreux
à celle des invasions. L’invasion du royaume d’Israël
coïncide avec le début de la rédaction de la Bible par les
Hébreux, soucieux de préserver leurs croyances face à
l’envahisseur assyrien. Dans le même temps, le royaume
de Juda conserve son indépendance en se soumettant
pacifiquement aux Assyriens, et son identité religieuse
en appliquant la réforme du roi Josias, en 622 avant
J.-C., qui ordonne la destruction des sanctuaires païens.
DOC. 3 Les Hébreux
Doc. tif
ac
aux temps des premières invasions inter
Plusieurs raisons expliquent les invasions successives
subies par les Hébreux. Leurs royaumes sont enserrés
dans une étroite plaine littorale qui constitue un lieu
de passage privilégié dans le Croissant fertile, et leur
petite taille, entre les grandes civilisations égyptienne
et mésopotamienne, en fait une sorte de zone tampon,
à la merci des grands empires conquérants.
SITUER DANS L’ESPACE ET DANS LE TEMPS
1. Les royaumes hébreux sont situés au Moyen-Orient, entre
Égypte et Mésopotamie, sur la Méditerranée.
2. Les royaumes hébreux sont envahis par les Assyriens puis,
deux siècles plus tard, par les Babyloniens.
3. Les Hébreux commencent à écrire la Bible au VIIIe siècle
avant J.-C.
4. Le Mur des Lamentations appartenait au Temple de
Jérusalem, détruit en 70 après J.-C. par les Romains.
 Livre de
l’élève, 1 Les Hébreux
pages
126-127 et la Bible
On présentera la scission des deux royaumes, puis
on insistera sur les invasions et leur conséquence, la
rédaction de la Bible. Enfin, on présentera les diffé-
rentes parties de la Bible hébraïque, en particulier la
Torah, source des règles religieuses juives.
DOC. 1 Le siège de la ville
de Lakish par les Assyriens
Ce bas-relief se trouvait à l’origine dans le palais du roi
assyrien Sennachérib, situé dans la ville de Ninive, en
Haute-Mésopotamie. En 701 avant J.-C., Sennachérib
fait route vers le royaume de Juda pour mater la rébel-
lion menée par Ezéchias, roi de Juda. À cette occasion,
de nombreuses places fortes du royaume, 46 selon les
Assyriens, sont détruites. Lakish, deuxième ville du
royaume de Juda, garde l’une des vallées qui permet-
tait d’accéder à Jérusalem puis à toute la Judée par le
sud. Elle est assiégée, prise et pillée par les Assyriens.
Certains de ses habitants sont déportés. Des fouilles
sur le site ont mis au jour plus de 1 500 crânes, des
centaines de têtes de flèches et la rampe d’accès qui
permettait aux Assyriens d’accéder aux remparts.
Quant à la ville de Jérusalem, elle fut épargnée grâce
au paiement d’un lourd tribut au roi assyrien.
DOC. 2 L’exil à Babylone
Au total près de 20 000 personnes sont exilées à
Babylone. Ils sont regroupés en plusieurs villages, ce
qui leur permet de poursuivre une vie communau-
taire religieuse. Cet exil ne dure qu’une cinquantaine
d’années car, en 538 avant J.-C., l’Empire babylonien
s’effondre face à l’invasion des Perses. Le roi perse
Cyrus exige alors la restitution des objets du Temple
que Nabuchodonosor avait emporté à Babylone, et
autorise le retour en Palestine des Juifs déportés.
● 1. Le roi de Babylone, Nabuchodonosor envahit le
royaume de Juda.
● 2. Il détruit Jérusalem et brûle son Temple.
● 3. La population est déportée à Babylone.
DOC. 3 Les royaumes hébreux
En 930 avant J.-C., à la mort de Salomon, dix tribus
sur douze refusèrent de reconnaître Roboam, fils de
Salomon, comme son successeur. Elles se rassemblent
et forment le royaume d’Israël dont la capitale est
Samarie, construite vers 880 avant J.-C. Les deux autres
tribus ( Juda et Benjamin) forment le royaume de Juda,
qui conserve Jérusalem comme capitale. Divisés, les
Hébreux sont affaiblis face à leurs puissants voisins qui
en profitent pour les envahir. Pauvre, aride, peu peuplé
et difficile d’accès, le royaume de Juda est cependant
plus stable politiquement que celui d’Israël et résiste
aux assauts des Assyriens. Deux siècles plus tard, les
Babyloniens ont raison des deux royaumes, ce qui
entraîne l’exil de nombreux Juifs à Babylone.
● Les Hébreux perdent leur indépendance à partir du VIIIe
siècle avant J.-C., avec l’invasion des Assyriens, puis deux
siècles plus tard avec celle des Babyloniens. Une des consé-
quences des invasions est l’exil des Juifs à Babylone.
DOC. 4 La Bible hébraïque
Le mot « Bible » vient du grec « biblia » qui signifie
livre. Il n’existe pas en hébreu car les juifs la nomment
TaNaK, mot construit à partir des initiales de chacune
des trois parties de la Bible juive en hébreu : Torah
(mot hébreu signifiant « enseignement »), Néviim (les
Prophètes) et Kétouvim (les Écrits).
La Torah, également appelée les cinq livres de Moïse
ou pentateuque, contient les 613 règles religieuses à
respecter, ou mitsvot, parmi lesquelles on compte 365
interdits et 248 obligations. Sa lecture se déroule sur
une année complète et lors de chaque shabbat une
section est chantée à la synagogue.
● 1. La Torah, les Prophètes et les Écrits sont les trois
grandes parties de la Bible hébraïque.
● 2. Dans la Torah, les 613 « mitsvot » sont les règles
religieuses à respecter.
DOC. 5 Les manuscrits de la Mer morte
Composée d’ajouts successifs, la Bible hébraïque est
écrite en hébreu, puis en araméen au cours de la
période perse. Elle est aussi traduite vers 280 avant J.-C.
en grec pour la plus importante communauté juive
du monde grec, celle installée à Alexandrie d’Égypte,
qui ne connaissait plus l’usage de l’hébreu. Selon la
légende, la traduction fut réalisée en 72 jours par 70
rabbins de Jérusalem, d’où son nom de Septante. Cette
version de la Bible fut utilisée plus tard par les éru-
dits juifs et chrétiens. Les manuscrits de la Mer morte,
découverts par hasard dans des grottes en 1947, étaient
placés là probablement parce qu’ils étaient usagés et
que le respect dû aux textes sacrés interdisait de les
détruire. C’est en souvenir des formes primitives de la
65
Bible que la Torah est aujourd’hui encore présentée
sous forme d’un rouleau de parchemin et écrite à la
main en hébreu par un scribe spécialisé qui met par-
fois un an à recopier soigneusement chaque mot. Texte
trop sacré pour qu’on le touche, on le déroule à l’aide
de poignées et on utilise une longue tige en forme de
main, « yad » en hébreu, pour suivre la ligne.
Livre de
l’élève,
pages
128-129 Récits de la Bible
On prendra soin de localiser les différents récits de la
Bible en se référant à la carte.
DOC. 1 Le trajet des premiers
Doc. tif
ac
Hébreux d’après la Bible inter
Conduits par Abraham, les Hébreux partent de Harân,
en haute Mésopotamie, et vont jusqu’à la Terre pro-
mise. Puis ils fuient Canaan à cause de la famine et
se rendent sous l’impulsion de Joseph (l’un des douze
fils de Jacob) au pays de Gochen, nom de la terre que
le Pharaon aurait donné aux Hébreux pour qu’ils y
pratiquent l’élevage, mais où ils y seront maintenus
en esclavage. Cette période des Patriarches (Abraham,
Isaac et son fils Jacob) est distinguée dans la Bible
de l’Exode qui désigne le retour des Hébreux, sous la
conduite de Moïse, à Canaan. C’est en référence à leur
longue errance de 40 ans dans le désert du Sinaï avant
d’atteindre la terre promise que l’expression actuelle
« une traversée du désert » désigne une période de
difficultés. Chronologiquement ces mouvements de
migrations se situent entre le XVIII e et le XIII e siècle
avant J.-C., mais les incertitudes demeurent nom-
breuses concernant les dates et la véracité des faits
relatés dans la Bible.
DOC. 2 La promesse de Dieu à Abraham
Abraham, originaire d’Ur en Basse-Mésopotamie,
a suivi ses parents qui se sont installés à Harân, en
Haute-Mésopotamie. À 75 ans, n’ayant pas d’enfant, il
accepte de partir pour Canaan car Dieu lui a promis
une terre et une descendance « aussi nombreuse que
les étoiles ». Ces mouvements, attestés par d’autres
sources, sont caractéristiques des populations semi-
nomades qui pratiquent la culture et l’élevage dans le
Croissant fertile.
66
DOC. 3 ET 4 Le sacrifice d’Abraham
Abraham arrive à Canaan accompagné de sa femme
Sarah, stérile. En accord avec elle, il a un premier fils,
Ismaël, avec une servante égyptienne nommée Agar.
Quinze ans plus tard Sarah, âgée de 99 ans donne un
second fils, Isaac, à Abraham, âgé lui de 100 ans (la
Bible rapporte d’ailleurs qu’Abraham meurt âgé de…
175 ans !). Craignant qu’Ismaël ne devienne le succes-
seur d’Abraham au détriment d’Isaac, Sarah demande
à Abraham de chasser Ismaël et sa mère Agar, ce qu’il
accepte de faire. Puis Dieu met la foi d’Abraham à
l’épreuve en lui demandant d’offrir son fils en holo-
causte. C’est parce qu’Abraham se soumet à Dieu qu’un
bélier est sacrifié à la place d’Isaac. Dans la tradition
islamique, ce n’est pas Isaac mais Ismaël (considéré
comme ancêtre des Arabes) qui est concerné par cette
tentative de sacrifice située pour eux dans le désert
d’Arabie, près de La Mecque.
DOC. 5 Le passage de la mer Rouge
Cette fresque date du IIIe siècle avant J.-C. Elle fait par-
tie d’un ensemble de 58 fresques figuratives uniques
par leur exceptionnel état de conservation et leur taille
(sept mètres de hauteur). Situées à l’origine dans la
synagogue de Doura Europos en Mésopotamie, elles
sont aujourd’hui reconstituées au musée de Damas
et représentent le plus souvent des épisodes bibliques.
Moïse, personnage principal, y est représenté à une
échelle double. Au milieu des eaux noires poisson-
neuses, les Égyptiens en train de se noyer sont peints
sans leurs armes et sans les six cents chars mentionnés
dans la Bible. En haut de la fresque, une main sym-
bolise Dieu, car toute représentation en est interdite.
DOC. 6 Le passage de la mer Rouge
Ce récit est l’un des plus célèbres de la Bible. Il met en
scène un pharaon du Nouvel Empire, que certains his-
toriens assimilent à Ramsès II et d’autres à Ahmosis, et
Moïse, le plus grand des prophètes hébreux. Il marque
la première expérience commune des Hébreux, qui ce
jour-là ont vu l’œuvre de Dieu. Si la Bible explique
l’ouverture de la mer par l’intervention de Dieu, les
historiens ont cherché une explication rationnelle au
phénomène décrit. Diverses interprétations ont été
fournies : on a avancé l’hypothèse, par exemple, que
les Hébreux seraient passés au nord de la mer Rouge,
par un gué traversant une région marécageuse.
DOC. 7 La fondation du Temple
Le roi David, célèbre pour ses conquêtes, triomphe des
Philistins tout en réunifiant les tribus sous une seule
autorité centrale. Lorsqu’il s’empare de Jérusalem
en 1000 avant J.-C., il décide de faire de ce village la
capitale de son nouveau royaume. Il y installe l’arche
d’alliance reprise aux Philistins qui l’avaient dérobée
et projette de bâtir un temple royal, mais ses projets
rencontrent une vive opposition et ne seront réalisés
que sous le règne de Salomon. Le transfert de l’arche
dans le Temple construit par Salomon est l’occasion de
nombreux sacrifices et holocaustes (animaux égorgés
puis brûlés) accomplis par des prêtres appelés lévites.
Aucune trace archéologique du Temple de Salomon n’a
été retrouvée à ce jour.
DOC. 8 Les grands personnages de la Bible
On peut distinguer les Hébreux nomades (Abraham
et Moïse) des Hébreux sédentaires (le roi David et son
fils Salomon). Certains symboles anciens sont très pré-
sents dans la culture juive actuelle. Les tables de la Loi
ornent souvent le fronton des synagogues et l’étoile
qui décorait le bouclier du roi David (« Magen David »
en hébreu) est le symbole le plus connu du judaïsme.
Représentées sur le drapeau d’Israël depuis sa création
en 1948, ses six pointes évoquent les six jours de la
création, son centre étant le jour du repos, ou shabbat.
ACTIVITÉ
1. Abraham part d’Harân en Haute-Mésopotamie. Dieu pro-
met Canaan pour les descendants d’Abraham.
2. Dieu lui demande d’offrir son fils en sacrifice afin de
mettre à l’épreuve sa foi. Dieu épargne finalement Isaac
quand il voit qu’Abraham lui était tellement soumis qu’il
était sur le point de tuer pour lui son fils unique.
3. On distingue sur la mosaïque deux actions, toutes deux
décrites dans le document 4.
D’une part, sur la gauche on voit les deux serviteurs condui-
sant un âne. Cette scène représente le départ d’Abraham
avec son fils Isaac vers « le mont Moriah » où doit avoir lieu
le sacrifice : « Abraham se leva de grand matin, sella son
âne, prit avec lui deux serviteurs et son fils Isaac » et « il se
mit en route pour l’endroit que Dieu lui avait dit ». D’autre
part, sur la droite on voit un homme brandissant d’une main
un couteau et de l’autre un enfant suspendu au-dessus d’un
feu brûlant sur un autel. Cette scène représente le sacrifice
qu’Abraham s’apprête à faire de son fils Isaac : « il prit le
couteau pour sacrifier son fils » et « le mit sur l’autel par-
dessus le bois ». Enfin on peut remarquer, au centre de la
mosaïque, la présence d’« un bélier, retenu par des cornes
dans des branchages ». Abraham l’offre « en sacrifice à la
place de son fils » puisque Dieu a décidé d’épargner Isaac.
La main au-dessus du bélier symbolise la présence divine.
4. Moïse passe par la mer Rouge puis par le mont Sinaï, où
il reçoit les dix commandements.
5. Dieu aide Moïse en lui donnant le pouvoir d’ouvrir mira-
culeusement la mer Rouge. Le document 5 correspond au
passage suivant : « Moïse étendit la main sur la mer. Les
eaux recouvrirent toute l’armée du Pharaon ».
6. Le Temple contient l’arche d’alliance, dans laquelle
se trouvent les Tables de la Loi. Salomon fête la fin de la
construction du Temple en sacrifiant des moutons et des
bœufs en grande quantité.
7. Conduits par Abraham, à qui Dieu a fait la promesse
d’une terre, les premiers Hébreux partent de Harân, situé
en Haute-Mésopotamie, et vont jusqu’à Canaan, la terre
promise. À Canaan, Dieu met la foi d’Abraham à l’épreuve
en lui demandant d’offrir son fils en sacrifice, mais voyant
sa soumission, un bélier est sacrifié à la place d’Isaac. Dieu
promet à Abraham une longue descendance.
Moïse libère les Hébreux d’Égypte et les conduits à Canaan.
Dieu intervient en lui permettant d’ouvrir la mer Rouge puis
de la refermer sur l’armée égyptienne qui les poursuit. Sur
le mont Sinaï, Dieu donne à Moïse les dix commandements,
inscrits sur les Tables de la Loi.
Livre de
l’élève, 2 Les fondements
pages
130-131 du judaïsme Vidéo
On présentera les principales règles morales et reli-
gieuses à respecter et les grandes fêtes religieuses
juives aux temps bibliques. On montrera ensuite l’im-
portance du Temple de Jérusalem, abri de l’arche d’al-
liance et lieu central pour la pratique du culte.
DOC. 1 Les fêtes juives
Les fêtes religieuses commencent la veille de l’événe-
ment commémoré car aux temps bibliques le jour était
compté à partir du crépuscule. Les Juifs avaient obli-
gation de se rendre trois fois par an en pèlerinage au
Temple de Jérusalem pour commémorer chacune des
trois fêtes juives rappelant le trajet de Moïse : Soukkot,
Pessah et Shavouot.
À Soukkot, la foule des pèlerins venus à Jérusalem
vivait sept jours sous des tentes en rappel de l’expédi-
tion des Hébreux dans le désert. Cette fête d’automne
marquant aussi la fin de l’année agricole, on la rap-
proche de l’habitude qu’avaient les paysans de camper
67
dans des cabanes au milieu de leurs champs à l’époque
des moissons. Aujourd’hui, durant sept jours, les juifs
prennent leurs repas, parfois même dorment, dans
cette cabane décorée par les enfants et construite dans
une cour ou un jardin, privés ou attenants à la synago-
gue. Chaque jour un fidèle y prononce une bénédiction
en tenant le Lulav, rameau composé de quatre plantes
en rappel de la fin des récoltes. Au septième jour les
fidèles font sept fois le tour de la synagogue en rappel
du nombre de processions accomplies par les prêtres
autour du Temple aux temps bibliques.
Pessah, fête du printemps et de la délivrance des
Hébreux d’Égypte, est la plus ancienne et la plus
importante fête juive. Au cours des dix plaies infligées
aux Égyptiens, Dieu envoya un ange pour tuer tous
les premiers-nés égyptiens mais il « passa au-dessus »
(Pessah en hébreu) des maisons des Héreux, signalées
par le sang d’un agneau appliqué sur leur porte. Au
temps de la Bible, cette fête donnait lieu à la fois à des
cérémonies publiques (sacrifices d’agneau au Temple)
et à des fêtes privées (repas avec de l’agneau et des
pains sans levain, comme ceux que les Hébreux durent
manger du fait de leur départ précipité d’Égypte).
Aujourd’hui la fête dure 8 jours. Le chef de famille lit
le récit de l’Exode et la nourriture, disposée sur l’as-
siette du repas cérémonial de Pâque, évoque l’histoire
des Hébreux en Égypte ancienne.
Shavouot se dit en grec « pentecôte » qui signifie
« cinquante » car cette fête a lieu cinquante jours
après Pessah. Elle commémore le souvenir du don des
dix commandements aux Hébreux arrivés au mont
Sinaï sept semaines après avoir quitté l’esclavage en
Égypte. Les premiers fruits et deux miches de pain pro-
venant de la nouvelle récolte étaient alors offerts au
Temple et divers sacrifices animaux y étaient réalisés.
On décore aujourd’hui de fleurs et d’épis de blé les
fenêtres des maisons et des synagogues en souvenir de
ces offrandes anciennes, et on fait la lecture et l’étude
de la Torah durant deux jours.
D’autres fêtes juives rappelaient des événements
bibliques. Rosh Hashana, la fête du nouvel an, se
caractérisait par la sonnerie du cor ou « shofar »,
fabriqué en corne de bélier en souvenir du sacrifice
d’Abraham. Dix jours plus tard, le Yom Kippour
(jour du Grand pardon) était précédé d’un jeûne puis
d’un ensemble complexe d’offices et de sacrifices qui
s’achevaient par l’envoi d’un bouc dans le désert («
le bouc émissaire ») pour symboliser l’expiation des
68
péchés du peuple d’Israël. À Hanoukka, on fêtait la
nouvelle consécration du Temple après sa profanation
à l’époque séleucide. Pour cela on allumait huit bou-
gies symbolisant les huit jours durant lesquels la fiole
d’huile brûla dans le Temple alors qu’elle ne contenait
de l’huile pour ne brûler qu’un jour. Pourim célé-
brait la victoire de la juive Esther, épouse du roi perse
Assuérus, qui fit échouer la tentative de massacre per-
pétrée par un agent du roi sur les juifs de Perse.
DOC. 2 Le Temple de Jérusalem
sous les Romains (Ier siècle après J.-C.)
Ce Temple est souvent appelé second Temple par oppo-
sition au premier, celui de Salomon, bâti mille ans plus
tôt. En réalité il est le troisième, les Juifs en ayant fait
reconstruire un, plus modeste, après leur retour d’exil
à Babylone au VIe siècle avant J.-C.
En 19 avant J.-C., Hérode embauche 10 000 ouvriers
pour débuter les travaux, qui ne s’achèvent que
quelques années avant sa destruction par les Romains
en 70. L’immense esplanade de 15 hectares (soit la
taille d’une quinzaine de terrains de football !) est
souvent occupée par des milliers de pèlerins (jusqu’à
250 000) et païens. Les vastes portiques à colonnades
qui la bordent sont des lieux de rencontre, d’ensei-
gnement, de commerce d’offrandes ou de changeurs
de monnaie, nécessaires aux Juifs de la diaspora pour
pouvoir payer la redevance annuelle au Temple. Un
réseau de passages souterrains et des portes monumen-
tales la relient à la ville. Dans un angle, se dresse la
forteresse Antonia qui protège l’ensemble. À l’intérieur
de l’enceinte sacrée, la cour des Juifs, lieu de prière, est
interdite aux païens sous peine de mort. Puis, dans la
cour des prêtres, 300 prêtres et 400 lévites (chargés de
l’entretien du Temple) recevaient les offrandes et sacri-
fiaient des animaux sur l’autel. Le Temple lui-même,
richement décoré de marbre et d’or, était composé d’un
sanctuaire abritant l’autel à encens, la ménorah et
les pains d’offrandes. Au fond, séparé par un double-
rideau, se trouvait la partie la plus sacrée du Temple,
le Saint des Saints, dans laquelle seul le Grand Prêtre
était autorisé à pénétrer lors de la fête de Yom Kippour.
Il n’est pas certain qu’elle contenait l’arche d’alliance,
peut-être perdue en 596 avant J.-C., lors de la destruc-
tion du premier Temple.
DOC. 3 Les dix commandements
Le don des dix commandements, ou décalogue, inter-
vient pendant l’Exode. La Bible raconte que Dieu se
manifeste d’abord à Moïse dans un « buisson ardent ».
Le premier commandement impose le monothéisme.
Le deuxième commandement entraîne l’absence de
toute représentation divine, ce qui explique le très
petit nombre de productions iconographiques en
général dans l’art juif. Le troisième commande-
ment explique que l’on doit éviter de prononcer le
nom de Dieu par respect, car nommer quelqu’un c’est
déjà avoir une forme de pouvoir sur lui dans la Bible.
En hébreu Yahvé s’écrit YHVH, mais ne se prononce
pas, les juifs le remplaçant par le mot « Adonaï » qui
signifie mon seigneur. Le quatrième commandement
rappelle que les Hébreux doivent se reposer, comme
Dieu l’a fait, le septième jour, c’est-à-dire le jour du
shabbat (mot à l’origine des termes « samedi » et
« année sabbatique »). Cette prescription remonte à
l’exil babylonien. Ce jour-là on ne travaille pas, on
va prier à la synagogue et on partage un repas tradi-
tionnel le vendredi soir. Les autres commandements
cherchent à pacifier les relations sociales.
● 1. Les commandements envers Dieu : 1, 2, 3, 4. Ceux
envers les hommes : 5, 6, 7, 8, 9,10.
● 2. Il s’agit du premier commandement : « Tu n’auras pas
d’autres dieux que moi ».
● 3. Les juifs doivent se reposer un jour par semaine parce
que Dieu s’est reposé le septième jour, après avoir travaillé
six jours.
DOC. 4 Des règles du judaïsme
La circoncision, ou ablation rituelle du prépuce, est
attestée chez de nombreux peuples de l’Antiquité. Elle
est la marque charnelle de l’alliance perpétuelle passée
entre Dieu et la descendance d’Abraham. Plus tard,
l’accession de l’adolescent à sa majorité religieuse est
marquée par une cérémonie, la bar-mitsva. Il y revêt
pour la première fois le « talit », châle de prière, dont
chacune des quatre franges est dotée de cinq nœuds
en mémoire des cinq livres de Moïse. Il fixe à son bras
les phylactères et lit un chapitre de la Torah.
L’alimentation doit être kasher, c’est-à-dire apte à la
consommation. Pour cela il faut que les interdits ali-
mentaires distinguant les aliments purs des aliments
impurs soient respectés et que les règles d’abattage
aient été vérifiées par un rabbin. Viande et laitage ne
doivent pas être mélangés dans le même menu.
● 1. Ce signe est la circoncision.
● 2. Le porc est un animal terrestre interdit à la consom-
mation. Les crustacés et les coquillages sont des animaux
aquatiques interdits à la consommation.
● 3. On ne doit pas manger le sang. Seule la viande kasher,
abattue selon des règles précises et complètement saignée,
est autorisée à la consommation.
Livre de
l’élève,
pages
132-133 La diaspora juive
On présentera les causes et les localisations de la
diaspora. Puis on évoquera les changements qu’elle
entraîne dans les pratiques religieuses des commu-
nautés juives.
DOC. 1 Le pillage du Temple de Jérusalem
Le pillage du Temple de Jérusalem doit être replacé
dans son contexte historique (doc. 2).
Ce bas-relief se trouve sous la voûte interne de l’arc
érigé à Rome sur le forum par l’empereur Domitien
(51 à 96 avant J.-C.) à la mémoire de son frère Titus
auquel il succéda.
On y voit des légionnaires romains, couronnés des lau-
riers des vainqueurs et brandissant les enseignes de
leur légion, emportant la ménorah en or. Ils viennent
de l’enlever au Temple en flammes. A-t-elle ensuite été
emportée à Constantinople, comme butin de guerre,
ainsi que l’écrit l’historien Procope ? A-t-elle regagné
sa place à Jérusalem comme il l’imagina également ?
Ou bien a-elle été fondue pour financer la construction
d’édifices somptueux, tels le Colisée de Rome, comme
le supposent les scientifiques aujourd’hui ? En tout
cas, le candélabre à sept branches qui devait rester
allumé en permanence dans le tabernacle puis dans le
Temple, est devenu un symbole du judaïsme. D’après la
tradition, il sera de nouveau allumé dans le troisième
Temple, celui des temps messianiques. En son souve-
nir, une lampe placée devant l’arche est allumée en
permanence dans les synagogues.
DOC. 3 La principale prière juive :
Chema Israël
Le Chema est considéré comme la profession de foi
et l’une des plus importantes prières du judaïsme.
Pour la prière du matin, sauf shabbat et jour de fête,
69
les hommes fixent par des lanières à leur front, lié à
l’esprit, et à leur bras gauche, lié au cœur, les phylac-
tères (ou tefillin). Ces petites boîtes de cuir contenant
des versets bibliques copiés sur des parchemins sont
remises le jour de la bar-mitsva. Par ailleurs, sur le
montant de la porte d’entrée de la maison doit être
fixée la mezouza, petit étui de métal contenant un
parchemin avec une partie de la prière du Chema.
Elle assure la protection divine sur la maison et les
croyants les plus fervents ont l’habitude de la toucher
ou de l’embrasser en franchissant le seuil.
DOC. 4 Le culte à la synagogue
au Ier siècle après J.-C.
À partir du VIe siècle avant J.-C., des rabbins sont les
maîtres (« rabbi » en hébreu) de la Torah, qu’ils inter-
prètent. Le culte sacrificiel n’étant plus possible depuis
la destruction de Temple de Jérusalem, la lecture et
l’étude des textes sacrés dans les synagogues le rem-
placent et le rôle des rabbins devient alors prépondé-
rant, au détriment de celui des prêtres. Ayant quittés
la Judée après 135 après J.-C., ils viennent s’installer
en Mésopotamie, forment des écoles et rédigent aux
IV et Ve siècles le Talmud (mot hébreu signifiant étu-
dier) de Babylone dans le but de mettre par écrit les
enseignements de la tradition orale. C’est le judaïsme
rabbinique, dans lequel la Torah écrite ne peut être
comprise sans la Torah orale. Par exemple la Bible
indique : « tu abattras les bêtes, selon les règles que
Je t’ai prescrites ». Mais ces prescriptions ne sont
pas mentionnées dans la Bible, elles le sont dans le
Talmud.
DOC. 5 La diaspora juive
Doc. tif
dans l’Empire romain au IVe siècle inter
ac
Lorsque les Romains s’emparent de la Judée en 63
avant J.-C., ils autorisent les Juifs à pratiquer leur
foi. Mais le renforcement de la juridiction romaine
et l’introduction de pratiques hellénistiques, survenus
après le règne d’Hérode, provoquent plusieurs révoltes.
Elles sont violemment réprimées par Rome en 70 puis
surtout en 135, date à partir de laquelle l’accès à
Jérusalem est interdit aux Juifs sous peine de mort.
C’est à cette période que débute la diaspora. Estimée
à 8 à 10 % de la population de l’Empire romain au Ier
siècle après J.-C., elle joue un rôle non négligeable
dans l’économie et la culture de l’Empire. Présente
dans tout le bassin méditerranéen, elle semble plus
70
dense dans les régions proches de la Palestine. Souvent
très autonomes et s’exprimant dans de nombreuses
langues, ces communautés ont cependant correspondu
entre elles, permettant le maintien d’une identité juive.
On divise communément aujourd’hui leurs descen-
dants en deux grands groupes : les Ashkénazes (du
nord et de l’est de l’Europe) et les Séfarades (de la
péninsule ibérique et du bassin méditerranéen).
DOC. 6 Reconstitution d’une
Doc. tif
ac
synagogue de l’Empire romain inter
Il semble que les synagogues existaient depuis l’exil à
Babylone, mais elles ne devinrent des lieux de prière
qu’après la destruction du Second Temple, permettant
ainsi le maintien de la foi parmi les Juifs de la dias-
pora. Elles étaient aussi des lieux d’étude et des centres
communautaires où on pouvait régler des problèmes
de la vie collective. Les hommes y portaient déjà la
kippa, qui rappelait la présence de Dieu au-dessus de
leurs têtes.
Leur plan était simple et aujourd’hui encore toutes
les synagogues ont la même disposition intérieure.
Au fond se trouvait l’élément principal : la niche
de la Torah. Elle est placée sur un mur orienté vers
Jérusalem où était bâti le Temple, demeure de Dieu
(tout comme les églises chrétiennes sont dirigées vers
l’Est, lieu du soleil levant et image du christ ressuscité,
et les mosquées vers La Mecque, ville sainte de l’islam).
Aujourd’hui, lors de la construction d’une synagogue,
on laisse d’ailleurs souvent un mur sans plâtre en
souvenir de la destruction du Temple de Jérusalem.
Rappelons enfin qu’aucune représentation divine ou
humaine n’y apparaît car la Bible l’interdit.
ACTIVITÉ
1. Les Romains ont détruit le Temple en 70 après J.-C. Ils
emportent une ménorah (chandelier à sept branches).
2. La diaspora juive part de Palestine. Les Juifs se sont
installés en Égypte, Syrie, Mésopotamie, au sud de l’Asie
Mineure, en Grèce, Italie, au sud de l’Espagne et près du
Rhin, entre la Gaule et la Germanie.
3. Les juifs se réunissent dans les synagogues le jour du
shabbat (samedi) pour prier, lire et commenter la Bible.
4. Les rouleaux de la Torah sont conservés dans l’armoire,
orientée vers Jérusalem, qui se trouve au fond de la synago-
gue. Sa lecture se fait sur une estrade, ou bimah.
5. Le souvenir du Temple est entretenu par la présence
d’une ménorah, copiée sur celle du Temple.
6. La croyance énoncée au début de la prière est la croyance
en un seul Dieu : c’est le monothéisme : « Le Seigneur notre
Dieu est le Seigneur UN ».
7. Les juifs doivent les écrire ou les attacher à la main,
sur le front ou sur les montants de porte de la maison et à
l’entrée de la ville.
8. La diaspora juive a débuté après la première révolte juive
et la destruction du Temple de Jérusalem par les Romains
en 70 après J.-C. Les départs se sont accélérés avec l’expul-
sion des Juifs de Jérusalem en 135 après J.-C., suite à une
seconde révolte.
Les Juifs se sont dispersés dans le bassin méditerranéen,
essentiellement dans sa partie orientale (Égypte, Syrie,
Mésopotamie, sud de l’Asie mineure), mais aussi occidentale
(Grèce, Italie, sud de l’Espagne). Un petit groupe, enfin, s’est
installé plus au nord de l’Europe, près du Rhin.
Les pratiques religieuses dans les communautés juives ont
changé. La pratique de sacrifices n’étant plus possible du
fait de la destruction du Temple, les communautés juives
se réunissent désormais dans des synagogues où, sous la
direction de rabbins, ils prient et étudient les textes sacrés.
Livre de
l’élève,
pages
134-135 EXERCICES
Exercice 1 Connaître des repères
1. L’écriture de la Bible hébraïque a commencé au VIIIe siècle
avant J.-C.
2. La Bible hébraïque est le livre sacré des Juifs.
3. Le Temple de Jérusalem contenait les tables de la Loi sur
lesquelles étaient inscrits les dix commandements de Dieu.
4. Il a été détruit par les Romains en 70 après J.-C.
5. Couleur rose : Royaume des Hébreux ; (A) : début de
l’écriture de la Bible ; couleur verte : Hébreux envahis ; (B) :
Destruction définitive du Temple.
Exercice 2 Étudier
et connaître un récit de la Bible
1. Ce texte est extrait de la Genèse qui se trouve dans la
Torah.
2.
er
1 jour Séparation du jour et de la nuit
2e jour Séparation du ciel et de l’eau
3e jour Création des terres et de la végétation
4e jour Création de la lumière
5e jour Création des poissons et des oiseaux
6e jour Création des autres animaux et de l’homme
e
7 jour Dieu se repose.
3. Dieu se repose le 7e jour, comme le rappelle le shabbat.
4. C’est la fête de Rosh Hashana.
5. Il correspond au passage suivant : « Faisons l’homme à
notre image ».
Exercice 3 Décrire
des cérémonies juives actuelles
1. La lecture de la Torah se fait sur l’estrade, ou bimah.
2. Derrière ce voile se trouve l’armoire contenant les rou-
leaux de la Torah.
3. Ces ménoras rappellent celle qui était présente dans le
Temple de Jérusalem.
4. Cet adolescent lit la Torah, écrite en hébreu.
5. (a) : châle de prière ; (b) : kippa ; (c) : phylactère.
6. Les phylactères contiennent les dix commandements.
Exercice 4 RECHERCHE INTERNET
Le site d’un musée
1. Ce sont un rouleau de Torah du XVIe siècle et un chan-
delier de Hanoukka du XVIIe siècle.
2. Parce qu’ils sont postérieurs à la destruction du Temple
de Jérusalem par les Romains en 70 après J.-C.
AV E Z - V O U S B I E N R E T E N U ?
1. Les Empires assyrien puis babylonien mettent fin à l’in-
dépendance des Hébreux. Après la perte de leur indépen-
dance on leur donne le nom de Juifs.
2. Les trois grandes parties de la Bible sont la Torah, les
Prophètes et les Écrits. Les règles religieuses à respecter
se trouvent dans la Torah.
3. Le monothéisme est la croyance en un seul dieu.
4. Moïse est le prophète qui a transmis les paroles de Dieu
retranscrites dans la Torah.
5. Le monothéisme, l’interdiction de représenter ou de
citer le nom de Dieu, l’interdiction de travailler le jour du
shabbat, la circoncision, les règles alimentaires.
6. Le Temple de Jérusalem contenait l’arche d’alliance
abritant les Tables de la Loi. Il a été définitivement détruit
par les Romains en 70 après J.-C.
7. C’est la dispersion des Juifs à travers le monde. Le terme
s’applique aussi aux Juifs installés hors de Palestine.
8. Ils se retrouvent dans les synagogues le jour du shab-
bat, c’est-à-dire le samedi pour y faire des prières, mais
aussi la lecture et le commentaire de la Torah.
71
 CHAPITRE

9 Les débuts du christianisme

Le point du programme
IV. Les débuts du judaïsme et du christianisme (environ 20 % du temps consacré à l’histoire)
THÈME 2 - Les débuts du christianisme
C onnaissanc es Les chrétiens sont abordés dans le Dé m ar ch es L’étude commence par la contextualisa-
cadre de l’Empire romain, au moment où les textes aux- tion des débuts du christianisme qui, issu du judaïsme, se
quels ils se réfèrent (lettres de Paul, Évangiles) sont mis par développe dans le monde grec et romain.
écrit. Les sources romaines permettent de situer l’apparition des
chrétiens.
Quelques-uns des grands écrits de la tradition (Nouveau Le personnage de Jésus et son enseignement sont étudiés au
Testament) sont étudiés comme fondements du christia- travers de quelques extraits des Évangiles.
nisme.
Les relations du christianisme et de l’Empire romain L’étude est fondée sur les extraits de textes, le récit d’un épi-
sont expliquées : persécution et diffusion limitée (IIe siècle- sode des persécutions, la présentation du rôle de Constantin
début du IVe siècle), mise en place d’un christianisme impé- ou d’un exemple d’art paléochrétien au choix du profes-
rial à la faveur de l’arrivée de Constantin au pouvoir (IVe seur.
siècle), organisation de l’Église (IVe-Ve siècle).
Capacités Connaître et utiliser les repères suivants
- La Palestine, Jérusalem, Rome, Constantinople sur une carte du monde romain au IVe siècle.
- La mort de Jésus vers 30.
- Écriture des Évangiles : Ier siècle.
- Édit de Milan : 313.
Raconter et expliquer
- Quelques récits du Nouveau Testament significatifs des croyances.
- Un épisode de la christianisation de l’Empire romain.
Décrire
- Une basilique chrétienne.

La logique du chapitre
Dans la logique du programme, le christianisme est à mettre en rapport avec le judaïsme dont il
est dans un premier temps une émanation. La rupture entre les deux ne s’opère qu’au tournant
des Ier et IIe siècles. Ainsi le commentaire des documents rappelle clairement l’origine juive du
christianisme, de ses rites, de son calendrier liturgique, de son iconographie.
La leçon 1, « La naissance du christianisme », présente le contexte dans lequel le christianisme
naît, à savoir un contexte politiquement et religieusement troublé. Une première double page
« Étude » présente des extraits des Évangiles qui sont le fondement de la croyance chrétienne
et tente de répondre aux questions suivantes : que croient les chrétiens ? quelles productions
artistiques ces textes et ces croyances ont-elles suscitées ? La deuxième leçon, « Rome et les
chrétiens », envisage les étapes et les modalités de la diffusion de la nouvelle religion, à travers
les rapports que les chrétiens entretiennent avec les autorités romaines. Une seconde « Étude »
intitulée « Basiliques et catacombes », permet ensuite d’aborder l’étude de l’art paléochrétien à
travers ses principaux lieux de culte et de recueillement. Enfin, la dernière leçon, « L’Église au
IVe siècle », présente les rites et pratiques des chrétiens ainsi que l’organisation de l’Église en
tant qu’institution garante des croyances et du dogme.

72
 Bibliographie

9 Pour les enseignants

• Dictionnaire culturel du christianisme, Cerf/Nathan, 1994.
• P.-M. Beaude, La Passion des premiers chrétiens, coll. Découvertes Texto, Gallimard, 1998.
• P.-M. Beaude, Premiers chrétiens, premiers martyrs, coll. Découvertes, Gallimard, 1993.
• E. Carbonell Esteller, R.-V. avec l’Art paléochrétien, coll. R.-V. avec,
Éditions du Rouergue, 2007.
• N. Gauthier, Les Premiers Siècles chrétiens, La Documentation française, n° 7028, 1995.
• R. Nouailhat, La Genèse du christianisme de Jérusalem à Chalcédoine,
coll. Histoire des religions, Le Cerf/CRDP de Franche-Comté, 1997.
• M. Simon et A. Benoît, Le Judaïsme et le Christianisme antique :
d’Antiochus Épiphane à Constantin, coll. Nouvelle Clio, PUF, 1998.

Pour les élèves

• Textes et documents pour la classe n° 787, La Naissance du christianisme.
Il était une fois, 2000.
• M. Kahn, Contes et légendes de la Bible, Press Pocket Junior, 1994.

Liens utiles
Comment enseigner le fait religieux ?
• Analyses et pistes sur le site académique de Marseille :
histgeo.ac-aix-marseille.fr/pedago/religion/index.htm
• Actes du colloque « L’enseignement du fait religieux », 2002 :
eduscol.education.fr/D0126/fait_religieux_acte.htm
• Les catacombes chrétiennes de Rome
www.catacombe.roma.it/indice_fr.html

Livre de tel qu’il nous est parvenu aujourd’hui en Europe

l’élève,
pages
136-137 Ouverture
DOC. 1 Deux représentations
de Jésus dans les catacombes
Les premières images du christianisme apparaissent
dans les catacombes au IIe siècle. Elles figurent dans
un premier temps des symboles comme le poisson,
l’oiseau (l’âme), l’arbre (l’éternité), etc., formant un
langage codé que comprennent seulement les chré-
tiens, encore peu nombreux et souvent clandestins. Le
portrait de Jésus au IIIe siècle représente celui que les
chrétiens appellent « le Christ » sous les traits d’un
jeune homme imberbe, en berger ou en Apollon. Ce
n’est qu’au IVe siècle qu’apparaît le visage de Jésus
occidentale, comme le montre la peinture murale des
catacombes de Commodille, à Rome. Jésus est alors
représenté sous les traits d’un homme barbu, au visage
émacié et au regard profond, surmonté d’une auréole
et entouré de deux symboles (l’alpha et l’oméga).
DOC. 2 Le christianisme
dans l’Empire romain
Cette frise met en valeur les évolutions qu’a connues
le christianisme dans son rapport avec les autorités
romaines. Elle repère également les ruptures majeures
de son histoire, depuis la mort de Jésus jusqu’à sa
reconnaissance comme religion officielle de l’Empire.
Elle rappelle enfin que la période de rédaction des
Évangiles reconnus par l’Église est postérieure de plu-
sieurs dizaines d’années à la mort de Jésus.

73
DOC. 3La diffusion du christianisme
Doc. tif
dans l’Empire romain inter
ac
La carte met en valeur l’extension dans l’espace et
dans le temps du christianisme, depuis son berceau
proche-oriental jusqu’à ses limites au IVe siècle.
SITUER DANS L’ESPACE ET DANS LE TEMPS
1. Le christianisme est né en Palestine au Ier siècle de notre
ère.
2. Le christianisme s’est répandu dans l’Empire romain
de façon progressive jusqu’au IVe siècle, d’abord en Asie
mineure, en Grèce et en Libye, puis il s’est étendu dans le
reste de l’Empire.
3. Les trois premiers siècles, la situation des chrétiens est
difficile car, malgré leur nombre croissant, ils doivent faire
face à des persécutions. Le christianisme est autorisé à partir
de l’édit de Milan, en 313, et devient religion officielle de
l’Empire en 392.
4. C’est par des peintures murales que les premiers chré-
tiens représentaient Jésus.
Livre de
l’élève, 1 La naissance
pages
138-139 du christianisme
DOC. 1 Jésus selon un historien romain
Ce document est une des sources non-chrétiennes
qui attestent des débuts du christianisme et évoque
le personnage de Jésus. Flavius Josèphe est un juif de
Palestine né vers 37. Avant de devenir citoyen romain,
il était chargé d’organiser la résistance en Galilée
contre l’offensive romaine de 66. Fait prisonnier, il
est libéré par l’empereur Vespasien dont il avait prédit
l’accession au pouvoir.
● 1. D’après l’auteur, Jésus est un sage très apprécié des
Juifs et des Grecs.
● 2. Jésus est mort crucifié.
● 3. Ce sont les autorités juives qui l’ont livré aux Romains.
DOC. 2 La Bible des chrétiens
La première partie de la Bible est l’Ancien Testament,
c’est-à-dire la Bible hébraïque. La deuxième partie
est le Nouveau Testament, formé des quatre Évangiles
reconnus par l’Église, des Actes des apôtres, des
Épîtres et de l’Apocalypse. Les détails de la vie de
Jésus sont connus par les quatre Évangiles, écrits par
des croyants. Ceux de Luc, Marc et Matthieu présen-
74
tent un plan identique et des différences de contenu
minimes. Celui de Jean est plus original. Ces diver-
gences proviennent aussi bien de la personnalité des
narrateurs que du public à qui ils s’adressent. Par
exemple, l’Évangile selon Matthieu a été rédigé vers
80, par un juif converti au christianisme, qui écrit pour
des Juifs. Il insiste sur la continuité entre judaïsme et
christianisme et évoque souvent l’Ancien Testament.
L’Évangile de Marc date des années 60 et a été écrit
pour des païens de Rome. Il ne contient que très peu
de références à la Bible hébraïque.
● 1. La Bible des chrétiens est composée de l’Ancien et du
Nouveau Testament.
● 2. Les Évangiles de Marc, Matthieu, Luc et Jean racontent
la vie de Jésus.
DOC. 3 La Palestine au début du Ier siècle
La carte montre la situation politique de la Palestine
au temps de Jésus, les principales villes, et localise
quelques lieux qui campent les récits des Évangiles.
● 1. La province romaine de Palestine est la Judée. Le gou-
verneur siège dans la ville portuaire de Césarée.
● 2. C’est à Jérusalem que se trouvent les autorités juives
et le Temple.
● 3. Nazareth est situé en Galilée.
DOC. 4 La crucifixion de Jésus
vue par les chrétiens
La crucifixion est un des thèmes majeurs de l’ico-
nographie chrétienne à partir du IVe siècle. Jésus est
crucifié sur une sorte de chevalet, en forme de T, peu
élevé par rapport au sol (par la suite, l’iconographie
donnera plus de majesté à la croix). À droite, on aper-
çoit le légionnaire romain chargé de lui donner le coup
de grâce avec sa lance. Au-dessus du chevalet, se trouve
le motif de la condamnation selon les Romains, c’est-
à-dire l’utilisation usurpatrice du titre de : rex iud,
« roi des Juifs. » Dans d’autres représentations, on peut
voir l’inscription complète : I.N.R.I., soit « Jésus de
Nazareth Roi des Juifs » (les lettres I et J se confondent
en latin). Au pied de la croix, Marie, et le plus fidèle
apôtre, Jean, à qui est attribué le quatrième Évangile.
Le relief représente également à gauche Judas, l’apôtre
qui a dénoncé Jésus aux hommes du Grand Prêtre et
l’a fait arrêter pour trente deniers. Pris de remords,
il a rendu l’argent reçu pour sa dénonciation et s’est
pendu.
DOC. 5 La prédication de Paul à Corinthe
Paul est un Juif pharisien, citoyen romain, né en Asie
Mineure à Tarse et parlant le grec, ce qui l’aida lors de
ses prédications dans les provinces grecques. D’abord
adversaire zélé du christianisme et à l’origine de cer-
taines persécutions, il rencontre, vers 33, Jésus res-
suscité, qui lui serait apparu sur le chemin de Damas.
Bouleversé par cette rencontre, il se convertit au chris-
tianisme et participe dès lors activement à sa diffusion
auprès des païens.
● 1. Ce texte est extrait des Actes des apôtres, provenant
du Nouveau Testament. Le shabbat est, dans la religion
juive, le septième jour de la semaine, soit le samedi, consi-
déré comme un jour de repos. La synagogue est le lieu de
réunion de l’assemblée des fidèles juifs.
● 2. Les deux villes citées sont en Grèce.
● 3. Dans un premier temps, ce sont des juifs qu’il cherche
à convertir au christianisme.
● 4. Malgré les réticences des juifs, le chef de la synagogue
se convertit, ainsi que des païens de la ville.
DOC. 6 Les deux premiers voyages de Paul
Paul décide de prêcher surtout auprès des « Gentils »,
c’est-à-dire des non-juifs, ce qui lui vaut le surnom
d’« apôtre des Gentils ». Il réalise trois voyages, prin-
cipalement en Asie Mineure, en Macédoine et en
Grèce. Fait prisonnier à Jérusalem au cours de son
troisième voyage, il est conduit à Rome et exécuté vers
64. Son second voyage part de Jérusalem pour aller à
Antioche, Tarse (sa ville natale), Antioche de Pisidie,
Troie, Thessalonique, Athènes, Corinthe, Éphèse, puis
Jérusalem. À chaque étape, il prêche aux juifs et non-
juifs dans les synagogues ou sur les places publiques,
s’attirant de nombreux ennuis. Lors de ses trois
voyages, Paul a parcouru environ 4 000 kilomètres.
● 1. Paul part de Jérusalem pour son deuxième voyage ; il
prêche en Palestine, en Syrie, en Asie Mineure, en Macédoine.
● 2. Son deuxième voyage dure 4 ans.
Livre de
l’élève, Extraits
pages
140-141 des Évangiles Vidéo
DOC. 1 ET 2 La Nativité
Le texte de Luc est le seul qui raconte l’épisode de
la naissance de Jésus dans les Évangiles. Matthieu et
Luc font de Jésus le descendant de David (lui aussi né
à Bethléem) par son père Joseph, le charpentier. Ce
détail avait son importance pour les lecteurs juifs des
Évangiles, car il accréditait l’idée que Jésus était bien
le Messie attendu.
L’empereur évoqué ici est Auguste (27 av. J.-C.-14
ap. J.-C.), lorsqu’il fait procéder à un recensement
dans tout l’Empire, sans doute dans un but fiscal.
Quirinus, gouverneur de Syrie, est chargé de l’effec-
tuer en Palestine. On notera l’absence de l’âne et du
bœuf, traditionnellement représentés autour de Jésus
naissant. Ce détail vient en fait de l’Évangile du pseu-
do-Matthieu, écrit au VI e siècle après J.-C. La scène
décrite par Luc inspirera les artistes comme l’atteste
le bas-relief en marbre du IIIe siècle.
DOC. 3 Un message de fraternité
L’épisode relaté par Matthieu a lieu à Jérusalem, où
Jésus avait été accueilli triomphalement, peu de temps
avant son arrestation. Jésus est déjà rentré en conflit
avec les prêtres et les Pharisiens. Le « docteur de la
Loi » évoqué par le texte est un Pharisien, un de ces
juifs qui pratiquent la loi de la Torah de façon poin-
tilleuse et multiplient les ablutions pour se laver de
toute impureté. Les Pharisiens symbolisent, face à la
parole de Jésus, l’observation, à la lettre, de la Loi. La
première obligation du croyant est d’aimer Dieu. Mais
la réponse de Jésus cite en le transformant le premier
commandement (« le chrétien doit aimer Dieu… »),
et y ajoute la première partie de la Chema, prière quo-
tidienne récitée par les Juifs (« … et son prochain »).
Les Béatitudes :
DOC. 4
un enseignement de Jésus
Au singulier, la béatitude (du latin « beatitudo ») signi-
fie le bonheur parfait de l’être humain. Ici, le bonheur
n’est pas matériel mais spirituel : il correspond à une
promesse d’immortalité promise à tous les hommes.
Jésus proclame les Béatitudes dans le sermon sur la
Montagne. Dans les Évangiles rapportés par Luc, seules
quatre béatitudes sont mentionnées, au contraire de
Matthieu qui en expose neuf. Toutes promettent le
royaume de Dieu et le bonheur parfait aux pauvres,
aux humbles, à ceux qui recherchent la justice.
DOC. 5 ET 6 La Cène
Le repas que Jésus fait avec ses apôtres est le repas
de Pessah, la Pâque juive, où l’on consomme du pain
azyme et de l’agneau, conformément à la tradition.
75
La Cène est un moment important des Évangiles, car
elle annonce le rituel de la communion adopté ensuite
par tous les chrétiens. Le texte évoque le sacrifice de
Jésus comme une nouvelle Alliance entre Dieu et les
chrétiens, en référence à l’Alliance conclue entre Dieu
et le peuple juif par l’intermédiaire de Moïse dans
l’Ancien Testament. Jésus se présente comme celui qui
est donné en sacrifice pour le pardon des fautes des
hommes, par opposition aux sacrifices nombreux et
vains des prêtres.
DOC. 7 La résurrection de Jésus
Pour les chrétiens, la croyance en la résurrection de
Jésus au matin de Pâques est déterminante : c’est elle
qui fonde la foi chrétienne. Ainsi que l’écrit Paul dans
la Première Épître aux Corinthiens : « Si le Christ n’est
pas ressuscité, alors notre prédication est vide, vide
aussi est votre foi ». Toutefois les Évangiles ne racon-
tent pas la résurrection, mais en font simplement le
constat.
DOC. 8 L’Ascension
L’Ascension marque la fin du séjour « terrestre » de
Jésus, mais aussi le début de la prédication chrétienne
puisque les apôtres se dispersent ensuite pour porter
sa parole.
ACTIVITÉ
1. D’après l’Évangile selon Luc, Jésus est né à Bethléem. Il
est juif puisque ses parents respectent la Loi de Moïse et
le font circoncire.
2. Pour Jésus, les deux principales obligations du croyant
viennent des dix commandements, inscrits sur les Tables de
la Loi, donnés par Dieu à Moïse : « aimer Dieu et aimer son
prochain ».
3. Jésus s’adresse aux gens humbles, aux pauvres, à ceux
qui ont souffert d’injustice, à ceux qui sont persécutés, aux
gens malheureux sur la Terre. Il leur promet, après la mort,
une vie et un bonheur éternels.
4. Jésus partage avec les apôtres le pain et le vin. Une
auréole le distingue des autres.
5. Les chrétiens pensent que Jésus est ressuscité et qu’il est
monté au ciel aux côtés de Dieu.
6. Jésus, livré par les prêtres juifs aux autorités romaines est
condamné et crucifié. Les disciples de Jésus, qui ont rapporté
sa vie et ses paroles, disent qu’il est ressuscité et qu’il est
resté quarante jours sur terre, avant de rejoindre Dieu.
7. Selon les Évangiles, les chrétiens doivent aimer Dieu et
leur prochain. S’ils respectent ces deux commandements,
76
une vie éternelle après la mort leur est promise, qu’ils soient
riches, pauvres ou victimes d’injustice… Après la mort de
Jésus, ce sont ses disciples qui propagent la « bonne nou-
velle », la parole de Jésus.
Livre de
l’élève,
pages
142-143 2 Rome et les chrétiens
DOC. 1 Des symboles chrétiens
Du grec sumbolon, qui signifie « signe », les premiers
symboles se manifestent dans le premier art chrétien,
sur les tombes et les murs des catacombes. Ils sont
des signes de reconnaissance et d’identification à la
foi chrétienne.
DOC. 2 Un chrétien s’adresse aux païens
Tertullien (v. 160-v. 223), juriste de Carthage né dans
une famille païenne, s’est converti vers 195 au christia-
nisme puis est devenu le premier grand auteur chrétien
en langue latine. Ses ouvrages théologiques définis-
sent la foi chrétienne et combattent le paganisme. Il
y démontre que les chrétiens sont de bons citoyens.
● 1. D’après l’auteur, les païens accusent les chrétiens de
tous les maux inexplicables qui frappent l’humanité : trem-
blement de terre, inondation, guerres…
● 2. L’auteur rejette ces accusations en rappelant que ces
maux existaient bien avant l’apparition des chrétiens et que
ces derniers ne peuvent donc pas en être l’origine.
DOC. 3 La persécution des chrétiens
par Néron au Ier siècle
Historien latin, Tacite (v. 55- v. 120) a été consul et
proconsul romain. Ses Annales, rédigées vers 117,
consacrent un bref passage aux persécutions des
chrétiens dont il qualifie les croyances de « détes-
tables superstitions ». La mention de ces persécutions,
menées par Néron, sert de prétexte à Tacite pour rappe-
ler l’origine du nom de « chrétien » et l’existence d’un
« Christ » exécuté en Judée selon les ordres de Ponce
Pilate, sous le règne de Tibère. L’image des chrétiens
en 64, à Rome, est très négative.
● 1. L’auteur compare le christianisme à une « détestable
superstition ».
● 2. La fin du premier paragraphe montre que le christia-
nisme né en Palestine est parvenu jusqu’à Rome et que son
influence « perce de nouveau ».
● 3. Les persécutions envers les chrétiens telles qu’elles
ont été ordonnées par Néron sont très cruelles : les chrétiens
sont livrés aux bêtes, attachés à des croix et brûlés vifs.
● 4. Le sentiment des païens envers les chrétiens est très
négatif.
DOC. 4 Un condamné livré aux bêtes
Cette mosaïque montre le supplice d’un condamné
livré aux bêtes, mais il ne s’agit vraisemblablement
pas d’un chrétien, mais d’un barbare. Toutefois, de
nombreux chrétiens ont subi ce genre de supplice. Les
études récentes sur les persécutions tendent à remettre
en cause les thèses développées au XIX e siècle quant
à une persécution massive et continue à l’échelle de
l’Empire. Elles furent en réalité ponctuelles, dans l’es-
pace comme dans le temps, et le nombre des victimes
est évalué, sur les trois premiers siècles, à environ
10 000 personnes.
DOC. 5 Un empereur à la fin du IVe siècle
On ne sait pas quel empereur est représenté par le
colosse de Barletta, haut de cinq mètres : Valérien ?
Théodose ? Marcien ? Toutefois, le symbole du christia-
nisme est porté en trophée et montre qu’il s’agit bien
de la religion de l’empereur.
● L’empereur tient dans sa main gauche le monde et dans
sa main droite la croix victorieuse du christianisme. Cela
signifie que sur toutes les terres de l’Empire, le christianisme
est la religion défendue par l’empereur.
Les décisions impériales du IVe siècle
DOC. 6
a. L’édit de Milan (313)
L’édit de Milan est promulgué par les empereurs
Constantin et Licinius (le beau-frère de Constantin
que celui-ci renverse en 324) et accorde la liberté de
culte dans tout l’Empire romain. À la suite de l’édit,
Constantin fait construire des basiliques à Rome, à
Jérusalem, à Constantinople.
b. L’édit de Théodose (392)
Après Constantin, des dispositions impériales s’en-
gagent contre le paganisme. L’empereur Théodose,
au pouvoir de 379 à 395, fait du christianisme une
religion d’État et réprime sévèrement le paganisme :
interdiction des cultes privés, fermeture des temples et
interdiction des sacrifices.
● 1. L’empereur Constantin informe ses gouverneurs de
province en 313 qu’il accorde à tous les habitants de l’Em-
pire le droit de pratiquer librement leur religion (« donner
aux chrétiens comme à tous »).
● 2. En 392, l’empereur Théodose interdit les sacrifices et
la fréquentation des temples romains. Il fait du christianisme
une religion obligatoire.
Livre de
l’élève, Basiliques et
pages
144-145 catacombes
DOC. 1 Les catacombes de Sainte-Calixte
Les catacombes se sont surtout développées au III e
siècle. Il faut rappeler qu’elles n’étaient pas toujours
des cimetières chrétiens mais aussi juifs, et que les
autorités romaines qui les autorisaient, savaient par-
faitement où elles se trouvaient. L’idée selon laquelle
les chrétiens persécutés s’y cachaient relève du mythe.
Les catacombes pouvaient comporter plusieurs étages
de galeries. À leur intersection, le plafond pouvait être
en forme de voûte et souvent décoré. Les tombes sous
forme de niches sont creusées dans les couloirs. Les
catacombes contiennent des inscriptions, des pein-
tures, des sculptures. Les premières représentations
figurées furent des symboles et des scènes de l’Ancien
Testament. Ici sont représentés un banquet funéraire
et un baptême.
DOC. 2 ET 3 La basilique de Sainte-Sabine
à Rome
Les chrétiens durent créer une architecture religieuse
adaptée à leurs nouveaux besoins. À la différence des
temples païens, les premières basiliques ne servaient
pas à abriter des statues des dieux, mais à accueillir
la foule des chrétiens rassemblés le dimanche ou
lors des fêtes pour écouter le prêtre ; on a donc dû
construire les basiliques sur un plan différent de celui
des temples, en s’inspirant des basiliques romaines qui
servaient de lieux de réunion (elles n’ont pas encore de
plan en croix, il n’y a pas de transept). Les basiliques
comprenaient de vastes espaces vides pour abriter
la foule et une abside où se tenaient l’autel et celui
qui présidait les cérémonies. Pour les distinguer des
temples païens, les chrétiens refusaient en outre de
décorer les basiliques avec des statues. En revanche, à
partir du IVe siècle, ils y placent des images représen-
tant des scènes de la Bible.
77
La basilique Sainte-Sabine, construite après le sac de
Rome par les barbares, en 410, a été souvent copiée
par la suite. Sur la photographie, seuls le plan et les
matériaux sont d’époque : le reste de la décoration et
le mobilier sont postérieurs.
DOC. 4 Une cuve baptismale
ornée de symboles chrétiens
Le baptême qui permet de rentrer dans la communauté
des chrétiens s’effectue dans des baptistères, qui sont
des bâtiments spéciaux ou des salles attenantes aux
basiliques. Les baptêmes se faisaient dans des cuves
appelées cuves baptismales. Ils ont lieu de préférence
le matin, collectivement, au lever du jour. Les enfants
sont d’abord baptisés, puis les hommes et les femmes.
On s’immerge dans l’eau pour rappeler la mort et la
résurrection. Le baptême est une renaissance vers une
autre vie. Il est aussi l’héritier des ablutions rituelles
de la religion juive et du baptême tel que Jean-Baptiste
l’a pratiqué sur le Christ dans le Jourdain. La cuve
dispose de marches pour permettre au futur baptisé de
s’immerger progressivement. On distingue au fond et
sur la cuve de nombreux symboles chrétiens.
HISTOIRE DES ARTS :
Les premiers monuments chrétiens
1. Les images décorant les catacombes représentent des
scènes de la vie de Jésus telles qu’elles sont racontées dans
les Évangiles. On retrouve page 136 des peintures murales
représentant Jésus.
2. Les premières basiliques sont créées après l’édit de
Milan, au IVe siècle. Elles ont pour fonction de rassembler
les fidèles, à l’occasion des cérémonies religieuses.
3. Les basiliques romaines étaient des édifices civils qui
servaient de lieu de réunion, de marché ou de lieu où l’on
rendait la justice.
4. (1) : la nef ; (2) : l’autel ; (3) : l’abside ; (4) : les bas-côtés.
Ce sont des colonnes qui séparent la nef des bas-côtés.
5. Les fidèles s’installaient dans la nef. L’autel est la table
sur laquelle le prêtre célèbre la messe.
6. La cuve baptismale sert à célébrer le baptême. Les sym-
boles chrétiens qui la décorent sont l’alpha et l’oméga,
l’arbre de vie, le poisson, les oiseaux et la lettre grecque
« tau » (T) qui rappelle la croix.
78
Livre de
l’élève,
pages
146-147 3 L’Église au IVe siècle
DOC. 1 Les principales fêtes chrétiennes
Le calendrier des fêtes chrétiennes s’inspire du calen-
drier des fêtes juives et y ajoute ses fêtes qui célèbrent
les principales étapes de la vie de Jésus. C’est entre le
IVe et le VIe siècle que le calendrier liturgique est fixé
par l’Église.
La Pentecôte commémore l’envoi de l’Esprit saint,
sous forme de langues de feu, sur les apôtres, pour
les inciter à répandre la « bonne nouvelle ». Les Actes
des apôtres expliquent que les apôtres reçoivent aussi
le don des langues pour parler à tous les peuples.
La Pentecôte est appelée ainsi parce qu’elle sur-
vient le jour de Shavouot, la fête juive qui rappelle
le don des dix commandements sur le mont Sinaï. Ne
pas confondre en revanche la Pâque juive, qui fête
l’Exode et qui est le jour où se déroule la Cène dans le
Nouveau Testament, avec la fête chrétienne de Pâques,
qui célèbre la résurrection du Christ. La fête de Noël,
quant à elle, fixée au IIe siècle de notre ère, se confond
avec une vieille fête païenne de la naissance du soleil.
La Bible n’indique pas de date précise pour la nais-
sance de Jésus.
● La fête de Noël correspond à la naissance de Jésus, le
Vendredi saint à sa crucifixion, Pâques à sa résurrection,
l’Ascension à sa montée au ciel, après être resté parmi
ses apôtres. La Pentecôte commémore l’envoi de l’Esprit
saint, sous forme de langues de feu, sur les apôtres, pour
les inciter à répandre la « bonne nouvelle ».
DOC. 2 Le culte du dimanche
Justin est un philosophe, converti au christianisme
vers 130 et décapité vers 165. Ses Apologies ont été
écrites pour démontrer à l’empereur Antonin la valeur
de la religion chrétienne à une époque où celle-ci sus-
cite la méfiance : il s’applique donc à expliquer ici la
communion, ou eucharistie, qui était souvent interpré-
tée comme un rite cannibale.
Les premières réunions des chrétiens ont souvent lieu
au lever du jour, pour célébrer la résurrection. Le
déroulement de ces assemblées suit à peu près toujours
le même rituel : lecture de la Bible, sermon des prêtres,
prières (et notamment le Pater), consécration du pain
et du vin et partage de ces aliments. C’est le moment
fort, qui rappelle la Cène et incarne l’affirmation de la
cohésion de la communauté par le partage.
● 1. Les cinq étapes sont la lecture du Nouveau Testament,
le discours du prêtre, la prière commune, les grâces à Dieu
et la communion.
● 2. Le choix du dimanche a une double signification :
il fait référence à l’Ancien Testament, en rappelant que le
dimanche est le premier jour de la création mais aussi au
Nouveau Testament, en rappelant que c’est le jour de la
résurrection du Christ, le troisième jour après sa mort.
DOC. 3 L’organisation de l’Église
Dans les premières communautés chrétiennes créées
par les apôtres au cours de leurs voyages, il existe une
sorte de conseil, comme dans les synagogues, formé
de presbyteroi (anciens) ou episkopoi (surveillants).
Ce conseil se charge de la correspondance avec les
apôtres et de l’accueil des autres chrétiens en visite.
À la fin du IVe siècle, le conseil se hiérarchise : à sa
tête apparaît l’épiscope, ou évêque, élu et assisté des
presbytes ou prêtres. Les diacres sont les héritiers de
ceux qui servaient à table les apôtres, lors de la com-
munion. L’empereur convoque et préside l’assemblée
des évêques.
● 1. Les communautés chrétiennes sont dirigées par les
évêques.
● 2. Le prêtre est chargé du culte, assisté par des diacres.
DOC. 4 Une chrétienne en prière
La représentation de chrétiens en prières figure dans
les premières peintures des catacombes. La prière est
un acte par lequel le croyant s’adresse à Dieu. Les
premiers chrétiens prient debout, les mains ouvertes
et les bras tendus vers le ciel, comme les Juifs et les
païens. Ce n’est qu’à partir du XIIe siècle qu’ils prient
à genoux, les mains jointes, dans l’attitude du vassal
soumis à son seigneur.
DOC. 5 Le Credo
Le concile de Nicée (en Asie Mineure) a été réuni en
325 à l’initiative de Constantin. Il a pour tâche de
lutter contre les hérésies naissantes, et notamment
celle d’Arius, ou arianisme, qui pense que Jésus est
distinct de Dieu. C’est pourquoi le Credo insiste sur la
consubstantialité de Dieu et de Jésus : « Il est Dieu, né
de Dieu, Lumière, née de la Lumière, vrai Dieu, né du
vrai Dieu, engendré et non pas créé, de même nature
que le Père… ». Il pose aussi en principe le dogme de
la Trinité : le Père, le Fils, l’Esprit saint.
● 1. Les trois principales croyances du chrétien sont la
croyance en Dieu, en Jésus-Christ et en l’Esprit saint.
● 2. La première phrase rappelle la profession de foi mono-
théiste de la religion juive.
DOC. 6 Un moine en Syrie
Attribuées à saint Macaire le Grand, ces Homélies ont
vraisemblablement été composées au début du Ve siècle
en Syrie. Ce document expose la signification de la vie
monastique à partir de l’étymologie du mot « moine »
qui signifie solitaire. Le moine vit isolé puisqu’il choi-
sit d’aller dans le désert (anachorète ou ermite), un
choix qui est motivé par l’envie de vivre dans la pau-
vreté et la prière.
● 1. La principale activité du moine est la prière.
● 2. Le moine doit vivre à l’écart du monde (« vivre seul »),
pauvre (« renoncer à posséder toute chose ») et chaste
(« s’abstenant de femme »).
● 3. Les premiers moines vivent dans les déserts d’Égypte
et de Syrie.
Livre de
l’élève,
pages
148-149 EXERCICES
Exercice 1 Connaître les repères
chronologiques des débuts
du christianisme
1. Quatre Évangiles racontent la vie de Jésus.
2. Luc, Matthieu, Marc et Jean.
3. En 313, Constantin a publié l’édit de Milan.
4. Il autorise la liberté de pratiquer le culte de son choix,
donc autorise le christianisme.
5. édit de Milan : (3) ; christianisme autorisé : orange ; mort
de Jésus : (1) ; rédaction des Évangiles : (2) ; christianisme,
religion officielle : rose ; christianisme persécuté : vert.
Exercice 2 HISTOIRE DES ARTS
Étudier une œuvre d’art chrétienne
1. La Cène, le dernier repas pris par Jésus en compagnie
des apôtres.
2. Il s’agit d’une mosaïque, conservée à l’église Sainte-
Apollinaire de Ravenne.
3. L’œuvre a été réalisée au VIe siècle.
4. Douze apôtres sont aux côtés de Jésus.
79
5. Jésus se distingue des autres car il est au premier plan,
fait le geste de la bénédiction et est auréolé.
AV E Z - V O U S B I E N R E T E N U ?
1. Les Romains occupent la Palestine au temps de Jésus.
6. La scène rappelle l’épisode de la multiplication des pains
Le judaïsme est la religion dominante dans cette région.
et des poissons raconté par les quatre Évangélistes. Le pain,
représenté à l’identique sur la mosaïque, symbolise la vie, 2. Jésus meurt vers 30. Selon les chrétiens, il ressuscite.
tandis que le poisson est un mot dont les lettres correspon- 3. Les Évangiles sont écrits entre 65 et 100.
dent à l’expression « Jésus Christ Fils de Dieu Sauveur ». 4. Les chrétiens sont persécutés car ils ne sacrifient pas en
7. La Cène est commémorée chaque dimanche lors de la l’honneur des empereurs et des dieux romains.
réunion de prière, c’est-à-dire la messe, à l’église. 5. En 313, Constantin autorise le christianisme.
6. Le baptême est la cérémonie par laquelle on devient
Exercice 3 Étudier un texte chrétien.
sur la persécution des chrétiens 7. Les chrétiens lisent les Évangiles, communient et prient
1. Cyprien est un évêque. pendant les offices religieux du dimanche.
2. Il est jugé par un proconsul romain. 8. La fête de Noël correspond à la naissance de Jésus,
e
3. Le procès a lieu au III siècle. Pâques à sa résurrection, la Pentecôte commémore l’envoi
de l’Esprit saint.
4. Il parle de « secte », de « religion sacrilège ». Les chré-
tiens sont qualifiés de « criminels impies ». 9. Un évêque est à la tête de chaque communauté
chrétienne.
5. Cyprien est accusé de ne pas sacrifier en l’honneur de
l’empereur et des dieux romains. On lui reproche aussi d’en-
courager d’autres à suivre son chemin.
6. Cyprien est condamné à mort.
7. Il aurait pu échapper à la mort s’il avait décidé de sacrifier
en l’honneur des dieux romains et de l’empereur.

Exercice 4 Connaître l’origine

des fêtes chrétiennes
Fête (par ordre Événement
Date
chronologique) religieux
Noël 25 décembre Naissance de Jésus
Pâques Fin mars ou avril Résurrection de
Jésus
Ascension 40 jours après Montée au ciel de
Pâques Jésus
Pentecôte 10 jours après L’Esprit saint sur
l’Ascension les apôtres

80
 Deux Empires chrétiens
CHAPITRE

10 du Haut Moyen Âge

Le point du programme
V. Les Empires chrétiens du Haut Moyen Âge (environ 10 % du temps consacré à l’histoire)
C onnaissanc es Les deux empires Dém ar ches La caractérisation de chacun des deux empires se fait à partir
de l’Orient byzantin et de l’Occident d’exemples au choix :
carolingien, sont situés et caractéri- - de personnages ( Justinien et Théodora, Charlemagne, Irène…).
sés dans leurs dimensions politique - d’événements (le couronnement de Charlemagne, d’un empereur byzantin…).
(empires chrétiens), culturelle (grec et - ou d’œuvres d’art byzantines et d’œuvres d’art carolingiennes (Sainte-Sophie,
latin) et religieuse (une religion, deux la chapelle d’Aix, mosaïques, icônes, orfèvreries…).
Églises). L’étude débouche sur une carte de l’Europe où sont situées les chrétientés latine
et orthodoxe.
Capacités Connaître et utiliser les repères suivants
- L’Empire byzantin : IVe-XVe siècles.
- L’Empire carolingien, l’Empire byzantin sur la carte de l’Europe au IXe siècle.
- Le couronnement de Charlemagne en 800.
Décrire quelques grandes caractéristiques de l’Empire carolingien et de l’Empire byzantin au IXe siècle.
Reconnaître une œuvre d’art byzantine et une œuvre d’art carolingienne.

La logique du chapitre
Le chapitre est conçu pour comparer deux civilisations. Les pages consacrées à l’Empire byzantin
renvoient à des pages similaires pour l’Empire carolingien. Il est donc possible pour le professeur
de faire le chapitre en suivant l’organisation des pages du manuel, faisant travailler ses élèves
dans un premier temps sur l’Empire byzantin puis dans un deuxième temps sur l’Empire
carolingien, puis conclure par un tableau de synthèse qui liste les différences et les points
communs entre les deux Empires. Le professeur peut également choisir de faire travailler ses
élèves par des entrées thématiques pour comparer les deux Empires : la basilique Sainte-Sophie
peut être étudiée en même temps que la chapelle d’Aix. De même, le texte du couronnement
des empereurs byzantins peut être étudié dans la même leçon que le texte du couronnement
impérial de Charlemagne.

Bibliographie
Pour les enseignants
• D. Barbe, Irène de Byzance : la femme empereur, Perrin, 2006.
• J.-P. Caillet, L’Art carolingien, Flammarion, 2005.
• J.-C. Cheynet, Byzance : l’Empire romain d’Orient, collec. Cursus, Armand Colin, 2006.
• A. Ducellier et M. Kaplan, Byzance, IVe-XVe siècles, coll. Les fondamentaux,
Hachette supérieur, 2004.
• R. Folz, Le Couronnement impérial de Charlemagne 25 décembre 800,
coll. Les journées qui ont fait la France, Gallimard, 2008.
• D. Gaborit-Chopin, La Statuette équestre de Charlemagne, coll. Solo,
Réunion des musées nationaux, 1999.
• J.-P. Leguay, L’Europe carolingienne, VIIIe-Xe siècles, Belin, 2002.
• P. Riché, Dictionnaire des Francs : les Carolingiens, Bartillat, 1997.

81
 Pour les élèves
• Textes et documents pour la classe n° 778, Charlemagne, 1999.
• G. Martin-Chauffier, Le Roman de Constantinople, coll. Le Livre de poche,
Librairie générale française, 2008.
• L.-R. Nougier et Y. Cohat, Au temps des Vikings : prince des mers, explorateurs
des terres lointaines, coll. La Vie privée des hommes, Hachette jeunesse, 2006.
• P. Riché, Charlemagne raconté par Pierre Riché, Perrin, 1996.
• N. Wintz, Charlemagne, coll. Les Yeux de l’Histoire, Gallimard jeunesse, 2003.

Liens utiles
• Le site de l’Unesco, une vidéo (en anglais) présentant la chapelle d’Aix :
whc.unesco.org/en/list/3/video
• Le site de la BNF, une exposition virtuelle de manuscrits carolingiens :
expositions.bnf.fr/carolingiens/index.htm

Livre de tandis que la construction de Charlemagne fut très

l’élève,
pages
éphémère (800-843).
150-151 Ouverture La carte permet de localiser et de comparer les deux
empires. L’élève doit prendre conscience que les deux
empires n’ont été contemporains qu’au début du IX e
DOC. 1 Monnaie en or de l’impératrice Irène siècle.
Il s’agit d’une monnaie en or de l’impératrice byzan-
tine Irène (797-802). Représentée avec le globe ter- SITUER DANS L’ESPACE ET DANS LE TEMPS
restre, le sceptre et la couronne impériale surmontée Nom des Dates
d’une croix grecque. Son règne marqua les esprits : elle empires Localisation Capitale des Empires
fit crever les yeux de son fils pour s’emparer du trône chrétiens (début et fin)

et envisageait un mariage avec Charlemagne pour réu- Carolingien Occident Aix-la-Chapelle 800-843

nir les deux empires. Byzantin Orient Constantinople 395-1453

DOC. 2 Statuette équestre

en bronze de Charlemagne
Cette statuette équestre en bronze du IXe siècle du tré-
sor de la cathédrale de Metz, est aujourd’hui conser-
Livre de
l’élève, 1 La dislocation de e
pages Cart e
vée au musée du Louvre. Elle représente un empereur 152-153 l’Empire romain anim
é

carolingien, sans doute Charlemagne. Le cheval est

certainement un réemploi. Le cavalier est bien plus DOC. 1 L’empereur Justinien
grand que sa monture et l’analyse des alliages montre
Il s’agit d’une toute petite partie des mosaïques de
qu’il s’agit sans doute d’un cheval coulé à la fin de
Ravenne. Elle présente l’empereur byzantin Justinien
l’Antiquité. La statuette mesure vingt-quatre centi-
(527-565) qui apporte des offrandes à l’église Saint-
mètres de haut.
Vital de Ravenne. Il est couronné d’un diadème, sa
L’Empire carolingien
DOC. 3 ET 4 tête est nimbée, il est revêtu d’une chlamyde (man-
et l’Empire byzantin teau pourpre des empereurs) et il porte une patène
La frise chronologique permet de montrer que l’Empire en or, sorte de coupe qui servait à déposer le pain de
byzantin est le véritable héritier de l’Empire romain et l’eucharistie.
que son existence dura un millier d’années (395-1453)
82
DOC. 2 Les reconquêtes de Justinien
● En 527, l’Empire byzantin se limite à la Grèce, aux
Balkans, à l’Asie Mineure, la Palestine, l’Égypte et la
Cyrénaïque. Justinien fait la reconquête de l’Italie, du nord
de l’Afrique et du sud de l’Espagne. Il voulait reconstituer
l’Empire romain du III e siècle, mais il meurt avant d’avoir
accompli son rêve.
DOC. 3 Les royaumes germaniques
et l’Empire romain d’Orient
au début du VIe siècle
Cette carte permet à l’élève de faire le lien avec la fin
du chapitre sur l’Empire romain. Il doit comprendre
que c’est surtout l’Empire romain d’Occident qui est
envahi par les peuples germaniques. Au VI e siècle,
seul l’Empire romain d’Orient (ou byzantin) existe
encore. À l’ouest, l’Empire romain a laissé la place à
des royaumes germaniques.
DOC. 4 Les Germains entrent dans l’Empire
Ammien Marcellin (vers 330-395) est un historien
romain qui, dans sa jeunesse, servit en Gaule, au
moment des grandes invasions germaniques. Dans ses
Histoires il décrit l’arrivée des Germains qui fuient la
menace des Huns et viennent s’installer dans l’Empire
romain réputé pour sa richesse et sa sécurité. Mais
ces « barbares » aux mœurs jugées très étranges et
peu civilisées sont trop nombreux pour être intégrés
à l’Empire. L’auteur compare cette invasion au choc
d’une irruption volcanique et le flux migratoire ger-
main à une coulée de lave que l’on ne pourrait arrêter
et qui détruit tout sur son passage.
DOC. 5 Le baptême de Clovis
Cette tablette d’ivoire du IX e siècle est conservée au
musée de Picardie d’Amiens. C’est à l’époque carolin-
gienne qu’est née la légende d’une colombe apportant
une ampoule remplie d’une huile sainte destinée à
baptiser Clovis. C’est pour cela que les rois de France
se faisaient oindre avec cette huile, conservée à Reims.
À l’époque mérovingienne, l’on baptisait par immer-
sion dans un bassin. C’est ainsi que Clovis fut baptisé,
vers 496, sur les conseils de son épouse Clotilde et de
l’évêque de Reims, Rémi. Clovis obtint ainsi le soutien
des évêques gallo-romains et conquit plus facilement
l’Aquitaine.
Livre de
l’élève,
pages
154-155 L’art byzantin
DOC. 1 Les icônes, des images saintes
Le concile de Nicée II (787) réunit tous les évêques
byzantins à la demande de l’impératrice Irène, dans le
but de mettre fin aux querelles provoquées par l’ico-
Doc. tif noclasme. Depuis le milieu du VIIIe siècle, religieux et
inter
ac
politiques grecs se battaient pour savoir si les dévo-
tions apportées à ces images saintes étaient ou non
de l’idolâtrie. Le concile décide que le culte des icônes
est un rite conforme à la religion chrétienne et que les
icônes peuvent de nouveau orner les églises.
DOC. 2Une icône :
La vierge dite de Vladimir
Peinte à Constantinople en 1125, cette icône a été
emmenée à Kiev, en Russie, en 1132. Elle représente
une nouvelle étape dans l’art orthodoxe : le thème de
la maternité de la Vierge remplace celui de la majes-
té. Désormais, l’accent est mis sur le côté protecteur
et aimant de la Vierge. Cette icône eut une grande
influence dans l’art de la Russie orthodoxe.
DOC. 3, 4 ET 5 Sainte-Sophie
La coupole est l’élément architectural le plus remar-
quable de la basilique. Elle s’élève à 61 mètres au-
dessus du sol et a un diamètre de 30 mètres. La cou-
pole actuelle n’est pas celle de l’époque de Justinien,
laquelle fut détruite par un tremblement de terre. Des
Doc. tif contreforts consolident l’actuelle coupole. Les musul-
ac
inter
mans qui se sont emparés de la ville en 1453 sont les
maîtres d’œuvre de cette consolidation. Ils ont égale-
ment ajouté des minarets à l’extérieur et des boucliers
ornés d’inscriptions du Coran pour faire de la basilique
une mosquée. Le plan de Sainte-Sophie permet de voir
l’importance des figures géométriques dans l’architec-
ture byzantine (cercle, carré, croix grecque).
DOC. 6 Une mosaïque de Sainte-Sophie
Cette mosaïque représente Constantin IX et son épouse
Zoé apportant des offrandes au Christ. Elle orne un
mur de la galerie sud de l’église. Au centre, le Christ
lève la main droite en signe de bénédiction et tient
dans sa main gauche le livre des Évangiles orné d’une
croix grecque. Tous les trois sont nimbés. L’empereur et
sa femme sont sous la protection divine, reconstituant
83
une trinité qui les place au-dessus des hommes. Le
fond de couleur or renforce cette aura divine.
HISTOIRE DES ARTS : L’art byzantin
1. Sainte-Sophie a été construite à Constantinople, la capi-
tale de l’Empire byzantin.
2. La basilique s’inspire du temple du Panthéon de Rome
avec sa coupole de 41 mètres de diamètre.
3. Une mosaïque est une image constituée de petits cubes
de pierre (les tesselles) collés sur un support. Les Romains
en décoraient les sols de leurs maisons. Les Byzantins les
utilisent également pour décorer les murs.
4. La couleur du fond est or.
5. Une icône est une petite image représentant le Christ
ou un(e) saint(e). Les icônes étaient souvent réalisées sur
des panneaux de bois.
6. Les visages du Christ et de la Vierge s’inscrivent dans
un cercle. Le nez et les yeux forment une croix à l’intérieur
de ce cercle. Ces formes rappellent le nimbe qui entoure la
tête des saints.
7. Sainte-Sophie était la principale église de Constantinople.
Les icônes et les mosaïques étaient les principaux éléments
de décoration des églises byzantines.
Livre de
l’élève,
pages
156-157 2 L’Empire byzantin
DOC. 1 Cyrille et Méthode
Cette fresque représente les deux frères Cyrille et
Méthode. Ils ont tous les attributs de deux moines
orthodoxes : ils sont nimbés, portent la barbe et, sur
leurs vêtements, la croix grecque, et ils tiennent entre
leurs mains des rouleaux portant des inscriptions
écrites en cyrillique. Cyrille et Méthode sont originaires
de Thessalonique, située dans le nord de la Grèce, une
région en contact avec les populations slaves. Devenu
moine, Cyrille obtient du patriarche de Constantinople
l’autorisation d’évangéliser les Khazars. Le succès de
cette mission le conduit à évangéliser la Bohème et
la Moravie, aidé de son frère Méthode. Utilisant le «
slavon » pour prêcher, ils mirent au point un alphabet
pour traduire les Évangiles. Même si ces populations
finirent par devenir catholiques, la traduction de la
Bible et l’évangélisation de Cyrille et Méthode jouèrent
un grand rôle dans leur conversion.
84
DOC. 2 Lettres de l’alphabet cyrillique
L’alphabet cyrillique compte 43 lettres, dont 24 vien-
nent du grec et 3 de l’hébreu. Assez éloigné de l’al-
phabet « glagolitique » conçu par Cyrille, il en a tou-
tefois conservé le nom, car c’est sans doute un de ses
disciples qui est le véritable concepteur de l’alphabet
cyrillique à la fin du IXe siècle. Passé ensuite en Russie
au X e siècle, il a été simplifié (33 lettres) pour être
diffusé dans tous les pays de culture slave.
DOC. 3 Les chrétiens d’Orient et d’Occident
Dès le IVe siècle, les Grecs pratiquaient la religion
chrétienne différemment des Latins. Ces différences
ne firent que s’accentuer jusqu’au schisme de 1054.
DOC. 4 Le couronnement des empereurs
Ce texte extrait du Livre des cérémonies de l’empe-
reur Constantin VII (913-959) complète le plan de la
basilique Sainte-Sophie (doc. 4 p. 154). Les empereurs
byzantins s’y faisaient couronner suivant un rituel très
précis. C’est le patriarche qui couronne l’empereur.
Celui-ci est ensuite acclamé par la foule. Enfin, tous
les dignitaires se soumettent à la proskynèse, c’est-à-
dire la prosternation face contre terre aux pieds de
l’empereur.
DOC. 5 Un empereur et sa femme
Cet ivoire du XI e siècle représente l’empereur
Romain II et son épouse, couronnés par le Christ. La
position surélevée du Christ, ses mains posées sur les
têtes de l’empereur et de sa femme, dans une posture
qui représente une croix, confirment l’origine sacrée
du pouvoir impérial. Les empereurs byzantins tiennent
leur pouvoir de Dieu et se veulent les seuls héritiers
de l’Empire romain chrétien, plus de six siècles après
sa disparition.
DOC. 6 Constantinople au Moyen Âge
Avec ses palais impériaux, son Sénat, ses fortifications
romaines, sa voie triomphale, ses deux forums et son
hippodrome pour les jeux, Constantinople est bien
la nouvelle Rome créée par l’empereur Constantin
en 330. Choisie pour sa position stratégique, avec le
détroit du Bosphore, situé entre Europe et Asie, et son
site facilement défendable, avec sa presqu’île et le port
naturel de la Corne d’Or, l’antique Byzance s’agrandit
pour devenir Constantinople. Après la disparition de
l’Empire romain d’Occident, elle deviendra la capitale
de l’Empire byzantin et le restera jusqu’à sa prise en
1453 par le sultan turc Mehmet II.
Constantinople vue par un voyageur
DOC. 7
Capitale de l’Empire byzantin, Constantinople est aussi
un carrefour commercial situé à la croisée des routes
venant d’Asie, d’Afrique et d’Europe : « Les marchands
viennent à Constantinople de tous les pays, par terre
et par mer ». Dans le texte, Benjamin de Tudèle, pré-
cise même que les « Grecs sont très riches en or et
en pierres précieuses. » Pour ce grand voyageur et
écrivain andalou du XIIe siècle, les Byzantins sont des
« Grecs », terme utilisé au Moyen Âge par les Latins et
les Musulmans pour désigner les habitants de l’Em-
pire romain d’Orient. Le terme de « Byzantins » n’est
apparu qu’à la Renaissance et a été repris ensuite par
les historiens pour distinguer la période antique de la
période médiévale de l’Empire romain d’Orient.
Livre de
l’élève,
pages
158-159 L’art carolingien
DOC. 1, 2 ET 3 Le palais et la chapelle d’Aix
Comme ses ancêtres, Charlemagne est un roi itiné-
rant, se rendant d’une résidence à une autre, au gré
des guerres et des conquêtes. Mais, à la fin du VIII e
siècle, Charlemagne cherche un lieu pour se fixer. Il
choisit Aix pour différentes raisons : le site se trouve en
Austrasie, berceau de ses ancêtres, il est situé près de la
Saxe où la guerre n’est pas terminée, de nombreuses
forêts offrent un beau terrain de chasse et, surtout,
des sources d’eau chaude peuvent soigner ses rhuma-
tismes. Du palais édifié par Eudes de Metz entre 794 et
805, n’est parvenue jusqu’à nous que la chapelle. Pour
sa construction, Charlemagne fait venir des marbres de
Ravenne et décore la coupole de mosaïques. Derrière
les colonnes à chapiteaux corinthiens du premier étage
se trouvait le trône en marbre blanc de l’empereur, de
sorte qu’il assistait à la messe sous le regard de dieu
(mosaïque de la coupole et lumière) et au-dessus des
hommes, situés au rez-de-chaussée. Comme le basileus
grec, l’empereur carolingien était le « lieutenant de
Dieu » sur Terre.
DOC. 4, 5 ET 6 L’art carolingien
Héritiers des artistes romains, les artisans carolingiens
sont des experts dans le travail de l’ivoire qui servait à
confectionner de petits objets de luxe (peigne dit « de
saint Héribert »), mais aussi à orner les couvertures
des manuscrits.
Le travail des métaux est une tradition plus germa-
nique. Le reliquaire conservé au musée de Berlin en
est un très bon exemple : le faîtier est orné de deux
lions (animaux protecteurs des tombes dès l’Antiquité),
la face postérieure qui est ici représentée est traitée
au repoussé, en décor cloisonné rehaussé de pierres
précieuses. Oiseaux, reptiles, poissons, animaux sym-
boliques de la Bible, viennent enrichir les espaces
intermédiaires du dessin d’une croix aux branches de
même longueur.
L’art de l’enluminure des manuscrits s’inscrit dans la
Renaissance carolingienne. Charlemagne souhaitant
disposer de livres religieux correctement traduits, fait
venir des lettrés et encourage les évêques à ouvrir des
écoles pour restaurer l’enseignement du latin dont
l’usage s’était perdu. Les livres produits à cette époque
pour les notables de l’Empire et la famille impériale
sont richement décorés de lettrines et de miniatures.
HISTOIRE DES ARTS : L’art carolingien
1. Orfèvrerie : doc. 5, architecture religieuse : doc. 1 et 3,
sculpture de l’ivoire : doc. 4, décoration de livres : doc. 6.
2. La coupole de la chapelle d’Aix rappelle celle de
Sainte-Sophie.
3. Les pages du livre sont en parchemin. La miniature
est une petite peinture servant à décorer et à illustrer les
manuscrits.
4. L’empereur est volontairement représenté au-dessus et
plus grand que les autres personnages. C’est symbolique. Il
est l’intermédiaire entre le ciel (représenté par des anges)
et son peuple.
5. La crucifixion du Christ est la scène représentée sur le
peigne.
6. Doc. 1 : la chapelle où Charlemagne priait ; doc. 4 : la
crucifixion du Christ ; doc. 5 : un reliquaire orné d’une croix ;
doc. 6 : une enluminure représentant Charles le Chauve
recevant une Bible des mains de moines.
7. L’art carolingien est donc une synthèse entre des
influences artistiques romaines (colonnes et marbres de
la chapelle, lions du reliquaire), byzantines (ivoires, enlu-
minures) mais aussi de la tradition germanique (technique
d’orfèvrerie du repoussé du reliquaire, grilles de bronze de
la chapelle).
85
 Livre de
l’élève,
pages
160-161 3 L’empire carolingien
DOC. 1 Un manuscrit carolingien
Ce manuscrit est un livre de prières qui a été écrit et
enluminé pour Drogon, fils de Charlemagne et évêque
de Reims. Il est écrit en latin et en minuscules caro-
lines. On peut voir, dans la lettrine « D », la Vierge
tenant l’enfant Jésus.
1. D est la lettre décorée.
2. La langue utilisée est le latin.
3. La Vierge tenant Jésus dessinée dans le D montre qu’il
s’agit d’un texte religieux.
DOC. 2 Charlemagne et les écoles
1. Dans ce texte de loi (capitulaire) de 789, Charlemagne
demande aux évêques de créer des écoles pour enseigner
les psaumes, l’écriture, le chant, le calcul et la grammaire.
2. C’est surtout le latin qu’il veut que l’on enseigne pour
corriger les livres religieux dont la traduction était de plus
en plus éloignée des textes des Pères de l’Église.
Le couronnement
DOC. 3
impérial de Charlemagne
1. Charlemagne se fait couronner à Rome, à Noël, en 800
par le pape Léon.
2. Comme le basileus, Charlemagne est couronné par le
plus haut dignitaire religieux de Rome, puis acclamé par la
foule. En revanche, il n’y a pas de proskynèse.
DOC. 4 Le denier de Charlemagne
1. Le nom de Charlemagne (Charles le Grand) est écrit en
latin : Karolus Magnus.
2. Ce denier en argent de la fin du règne de Charlemagne,
présente un portrait fidèle aux représentations des empe-
reurs romains : de profil, coiffé d’une couronne de laurier.
Les inscriptions rappellent les titres impériaux : Imperator
(général victorieux) et Augustus (béni des dieux).
DOC. 5 La guerre de Saxe
1. La Saxe se situe dans le Nord de l’Europe, entre l’Elbe et
le Rhin (actuelle Allemagne).
2. La guerre a duré trente-trois ans.
3. La religion des Saxons est qualifiée de « culte des
démons ».
4. Le dernier paragraphe nous apprend que les Saxons ont
fini par adopter la religion catholique.
86
DOC. 6 L’administration de l’Empire
1. Les comtes sont chargés de faire appliquer les lois, rendre
la justice, lever l’armée et les impôts.
2. Les comtes sont nommés par l’empereur et surveillés par
les missi dominici.
3. Les hommes libres doivent obéir aux lois, participer à la
justice, rendre le service militaire, payer l’impôt.
Livre de
l’élève, Cartes de l’Europe
pages
162-163 aux IXe et Xe siècles
DOC. 1, 2 ET 3 La dislocation
de l’Empire carolingien
À travers la carte des États de l’Europe au IX e et X e
siècle et les textes sur le partage de Verdun et les inva-
sions normandes, l’élève doit découvrir que l’Empire
de Charlemagne est une construction éphémère.
DOC. 4 Les deux chrétientés
Doc. tif
d’Europe aux IXe et Xe siècles inter
ac
Cette carte présente la progression du christianisme
en Europe mais aussi sa division entre orthodoxes et
catholiques.
ACTIVITÉ 1
1. L’Empire carolingien est divisé en trois royaumes lors du
partage de Verdun (843).
2. Charles le Chauve devient roi de Francie occidentale,
Lothaire roi de Lotharingie et empereur, Louis le Germanique
roi de Francie orientale.
3. Les Vikings attaquent les côtes ouest de l’Europe. Les
musulmans attaquent le sud de l’Europe, tandis que les
Hongrois attaquent les régions de l’est.
4. Les Vikings remontent les fleuves pour attaquer l’inté-
rieur des terres. Les habitants des régions touchées sont
« victimes de massacres, de pillages, de dévastations, d’in-
cendies… ».
ACTIVITÉ 2 (DOC.4)
1. Le christianisme catholique se trouve à l’ouest de l’Eu-
rope, tandis que le christianisme orthodoxe se trouve à l’est.
2. Le pape dirige les catholiques depuis Rome.
3. Les Saxons et les Bavarois sont deux peuples germa-
niques convertis au christianisme catholiques. Les Croates
sont des Slaves catholiques.
4. À partir du X e siècle, les Slovaques, les Polonais et les
Tchèques deviennent eux aussi catholiques.
5. Le patriarche dirige l’Église orthodoxe depuis
Constantinople.
6. Les Arméniens sont orthodoxes au IXe siècle, comme les
Serbes et les Bulgares.
7. Au Xe siècle, les Slaves de l’Est (les Russes) deviennent à
leur tour orthodoxes.
8. Les Églises catholique et orthodoxe se séparent en 1054,
c’est le grand schisme.
Livre de
l’élève,
pages
164-165 EXERCICES
Exercice 1 Situer sur une carte
1. orange : Empire carolingien, violet : États du pape, rouge :
Empire byzantin.
2. (1) : Aix-la-Chapelle, (2) : Constantinople, (3) : Rome.
3. Charlemagne se fait couronner à Rome en 800 par le
pape Léon.
4. Après son couronnement, il vivait à Aix-la-Chapelle.
5. Le patriarche couronne l’empereur byzantin dans la basi-
lique Sainte-Sophie de Constantinople.
6. Constantinople est la capitale des empereurs byzantins.
Exercice 2 Comparer l’Église orthodoxe
et l’Église catholique au IXe siècle
1. Dans les deux Églises, on croit en un dieu unique et en
Jésus-Christ son fils.
Exercice 3 HISTOIRE DES ARTS
Comparer deux peintures
1. Le thème est la crucifixion de Jésus.
2. Le document 1 est peint sur le parchemin d’un manuscrit.
Le document 2 est peint sur du bois.
3. Le document 1 est une miniature. Le document 2 est une
icône. Une icône est une petite image représentant un(e)
saint(e).
4. Sur la peinture byzantine, le corps et la tête du Christ
sont dessinés suivant des courbes, tandis que sur la peinture
carolingienne, les lignes droites dominent.
5. La couleur de l’arrière-plan est bleue pour la peinture
carolingienne, or pour la peinture byzantine.
6. La peinture byzantine est plus émouvante car elle repro-
duit mieux la réalité (proportion et tenue des corps) et
retranscrit mieux la douleur du Christ et la tristesse de son
entourage.
AV E Z - V O U S B I E N R E T E N U ?
1. L’Empire romain est divisé en 395.
2. Il est envahi par les peuples germaniques.
3. Le royaume des Francs et le royaume des Wisigoths.
4. Le basileus est couronné par le patriarche dans la basi-
lique Sainte-Sophie de Constantinople.
5. Le patriarche de Constantinople dirige l’Église
orthodoxe.
6. Cyrille et Méthode sont les deux moines qui ont conver-
ti les Slaves au IXe siècle.
7. L’art byzantin se caractérise par une utilisation de la
couleur or et par une représentation géométrique des
visages.

2. 8. Charlemagne se fait couronner à Rome en 800 par le

pape Léon.
Église catholique Église orthodoxe
9. La capitale de l’Empire carolingien, à partir de 800,
Domaine Occident Orient est Aix-la-Chapelle.
géographique
10. Le christianisme en Occident se développe suite aux
Chef de l’Église le pape le patriarche
guerres et aux missions d’évangélisation menées par les
Langue utilisée latin grec
empereurs carolingiens.
Prêtres imberbes/célibat barbus/mariage
autorisé 11. L’art carolingien se caractérise par un symbolisme
dans la représentation des personnages et par un décor
Baptême aspersion immersion
végétal et animal.
Images - Culte des icônes

3. Le schisme de 1054 marque la séparation entre les deux

Église.

87
 CHAPITRE

11 Les mondes lointains

Le point du programme
VI. Regards sur des mondes lointains (environ 10 % du temps consacré à l’Histoire)
On traitera un thème au choix
THÈME 1 - La Chine des Han à son apogée
C onnaissance s À son apogée, sous le règne de l’em- Dém arches Étude au choix d’un ou deux aspects de
pereur Wu (140 - 87 av. J.-C.), la Chine des Han connaît une quelques aspects de la civilisation chinoise sous ce règne
brillante civilisation. La route de la soie permet un com- (ouverture de la route de la soie, prolongement de la grande
merce régulier entre Rome et la Chine à partir du IIe siècle muraille, recrutement des fonctionnaires, floraison artis-
av. J.-C. tique et technique).
Capacités Connaître et utiliser les repères suivants
- La Chine des Han, 206 av. J.-C.-220.
- La Chine des Han à son apogée sur une carte de l’Asie.
Décrire un ou deux exemples de la civilisation de la Chine de Han (une œuvre d’art, une invention…).
THÈME 2 - L’Inde classique au IVe et Ve siècles
C onnaissances La dynastie des Gupta (IVe-Ve siècles), Dém arches Étude au choix
qui réunifie l’Inde du nord, marque l’apogée de la civilisa- - Un mythe hindou.
tion de l’Inde classique. L’art indien d’inspiration hindou - Un site de l’époque des Gupta.
et bouddhiste, est cultuel et codifié.
Capacités Connaître et utiliser le repère suivant
- L’Inde des Gupta, IVe-Ve siècles
Raconter un mythe hindou ou décrire un site de l’époque des Gupta.

Bibliographie
Pour les enseignants
• A. Okada et T. Zéphir, L’Âge d’or de l’Inde classique, coll. Découvertes, Gallimard, 2007.
Entièrement consacré à la période Gupta. Complet sur le sujet.
• A. Wetzel, La Chine ancienne, Hazan, 2006. Avec beaucoup de documents fléchés et
commentés.
• Histoire de l’humanité, vol. III : du VIIe siècle av. J.-C. au VIIe siècle de l’ère chrétienne,
éditions Unesco. Complet sur toutes les civilisations traitées dans le manuel avec un chapitre
sur la dynastie Han et un chapitre sur les Gupta.

Pour les élèves

• Les Religions, Milan jeunesse, 2005. Une grosse partie sur les religions d’Asie.
Complet et utilisable aussi bien par l’élève que par l’enseignant.

88
 Livre de
11Ouverture
l’élève,
pages
166-167
SITUER DANS L’ESPACE ET DANS LE TEMPS
p. 166
1. La dynastie Han a régné de 206 avant J.-C. à 220 après
J.-C., pendant 4 siècles.
2. L’Empire Han est représenté au II e siècle après J.-C.
Luoyang est sa capitale.
3. Les Xianbei et les Xiongnu sont les peuples qui menacent
l’Empire des Han, protégé par la Grande muraille.
4. Les grands Empires d’Eurasie à l’époque des Han sont
l’Empire parthe à l’est et l’Empire romain à l’ouest.
p. 167
1. La dynastie Gupta a régné au IVe et au Ve siècle après J.-C.
2. Pâtaliputra est la capitale de l’Empire Gupta (IVe-Ve
siècles).
3. L’Empire romain d’Occident, l’Empire romain d’Orient,
l’Empire perse sassanide, le royaume Toba et l’Empire chinois
sont les grands Empires d’Eurasie à l’époque des Gupta.
4. Les Huns menacent l’Empire Gupta, mais aussi l’Empire
romain d’Occident et l’Empire perse sassanide.
Livre de
l’élève,
pages
168-169 La route de la soie
On présente la route de la soie et les grandes villes
qui la bordent, les produits échangés, les moyens de
transport, les régions mises en contact.
DOC. 2 Statuette d’un « cheval céleste »
Au IIe siècle avant J.-C., à l’époque de la dynastie des
Han, l’empereur voulut s’approvisionner en chevaux de
guerre. Or il existait une région où l’on élevait des che-
vaux robustes : la vallée de Fergana en Ouzbékistan.
Pour obtenir ces chevaux (les « chevaux célestes »),
l’empereur Wu a donc ouvert une route qui sera bien
plus tard appelée « route de la soie ».
DOC. 3, 4 ET 6 La soie
La route de la soie est devenue une grande route mar-
chande. Elle s’est rapidement prolongée jusqu’à l’est
de la mer Méditerranée. On y transportait tous types
de produits de luxe qui étaient échangés dans les nom-
breuses villes qui s’étaient développées le long de la
route. La soie parvenait ainsi jusque dans l’Empire
romain. Les produits étaient transportés essentielle-
ment par des chameaux (à deux bosses) et le droma-
daire. Ces animaux peuvent se passer d’eau pendant
plusieurs jours, consomment peu de nourriture et sont
capables de transporter des charges beaucoup plus
lourdes (220 kg) et sur des distances plus longues (50
km par jour) que les chevaux. Dans certaines régions
d’Asie centrale on utilisait aussi les yaks.
DOC. 5 L’Empire des Han
et la route de la soie
La route de la soie partait de Luoyang au cœur de
l’Empire chinois, suivait la grande muraille jusqu’au
point le plus avancé de celle-ci, l’oasis de Dunhuang,
seule ouverture alors entre la Chine et l’Asie cen-
trale. La route se séparait alors en deux branches,
l’une contournant le terrible désert du Takla Makan
par le nord, l’autre par le sud. Les deux itinéraires
se rejoignaient à Kashgar, dernière ville de la Chine
impériale. Les marchands y faisaient nécessairement
halte, avant de s’engager sur les pistes des massifs de
Pamir et du Tian shan, jusqu’à Samarkand, Boukhara
(actuel Ouzbekistan) et Merv (actuel Turkmenistan).
Puis ils traversaient la Perse (l’empire Parthe) avant
de parvenir en Mésopotamie (actuel Irak) et en Syrie,
à l’est de l’Empire romain. La route de la soie était
plus qu’une route commerciale. Dans les villes, on s’y
échangeait des connaissances. C’est par la route de la
soie que le bouddhisme, né en Inde, a progressivement
gagné la Chine.
ACTIVITÉ
1. La route de la soie a été ouverte au IIe siècle avant J.-C.
sous l’empereur Wu, qui a voulu importer les chevaux de
Fergana qui se trouvaient en Asie centrale.
2. La soie, mais aussi les épices, les pierres précieuses, les
objets de jade étaient transportés par cette route.
3. La soie était fabriquée avec les cocons des vers à soie.
4. On utilisait surtout le chameau et le dromadaire.
5. La route de la soie est protégée par la Grande muraille
de Chine.
6. Elle longe la montagne du Tian shan et le désert du
Takla Makan.
7. On peut citer Merv, Rhagai, Ecbatane.
8. La route de la soie aboutit à Antioche et Tyr.
89
9. Le Romain Sénèque appelle la Chine « pays obscur ».
Il reproche à la soie de ne pas cacher le corps et donc de
favoriser l’impudeur.
10. Un marchand sur la route de la soie transportait de la
soie et d’autres produits de luxe, à dos de chameau ou de
dromadaire.
Il pouvait traverser de nombreuses régions de la Chine
jusqu’à l’Empire romain. Il longeait des montagnes comme
le Tian Shan et des déserts comme le Takla Makan.
Les commerçants s’échangeaient leurs produits dans les
villes situées sur les grandes routes du commerce comme
Dunhuang, Samarkand, Merv ou Ecbatane.
Livre de
l’élève,
pages
170-171 1 La Chine des Han
Après avoir resitué géographiquement le territoire
dominé par les Han, on présente les grands traits de
la civilisation chinoise sous les Han.
• L’art sous les Han
DOC. 1 Des figurines de l’époque des Han
Avec ses 8 000 soldats et chevaux grandeur nature, la
formidable armée de terre cuite qui protège la tombe
de l’empereur Qin, qui a précédé de quelques années la
dynastie des Han, est exceptionnelle par son réalisme
et sa puissance. Au temps des Han, il est de règle que
les morts se fassent accompagner dans l’au-delà par
tout ce qui peut rappeler leur vie terrestre. Les tombes
des princes et des dignitaires Han recèlent ainsi toutes
sortes d’objets d’une grande richesse artistique.
Les sculptures en terre cuite (mingqi) y sont particu-
lièrement nombreuses, offrant un merveilleux tableau
de la vie quotidienne de l’époque. Elles peuvent repré-
senter toute une ferme avec ses greniers, ses animaux
et ses maisons d’habitation, à côté de fonctionnaires,
de musiciens ou de danseurs. Mais sont également
présents, des guerriers et leurs chars, des chevaux…
● Il s’agit ici d’une statuette de courtisane, d’un soldat
(à droite) et d’un officier (à gauche). Les Chinois (comme
les Égyptiens du IIIe millénaire av. J.-C.) pensaient que ces
mingqi les servaient dans l’au-delà.
• La Grande muraille de Chine
DOC. 4 La Grande muraille de Chine
L’origine de la Grande muraille remonte au premier
empereur de la dynastie Qin en 221 avant J.-C., pour
90
affermir l’empire qu’il vient d’unifier et pour le
défendre au nord des envahisseurs Huns. L’empereur
Qin décide de réunir en une seule structure de 5 000
km de long les remparts élevés par les royaumes pré-
cédents. L’empereur Wu de la dynastie des Han, égale-
ment aux prises avec les Huns, reprend l’œuvre des Qin
et prolonge le mur vers l’ouest de quelque 5 000 km
supplémentaires. Relativement négligé après la chute
des Han, le mur retrouve son actualité sous les Ming.
Ce que les touristes visitent aujourd’hui remonte pour
l’essentiel à cette dernière époque.
La Grande muraille n’est pas seulement un rempart
mais un système de défense complexe intégrant murs,
tours de guet et tours de feu de signalement. Elle a
toujours été construite avec les matériaux trouvés sur
place, ce qui explique les différences entre les tronçons.
● 1. La Grande muraille se situe au nord de la Chine (au
nord du fleuve Huang He).
● 2. Les Han ont construit la grande muraille pour se pro-
téger des invasions des nomades du Nord, les Xiongnu.
• L’invention du papier
DOC. 5 Une invention chinoise
sous les Han : le papier
Le papier est l’une des grandes inventions de la Chine
des Han. Avant son invention, les Chinois écrivaient sur
des carapaces de tortues, des os d’animaux des pierres,
des tissus de soie. Mais c’était compliqué et onéreux et
l’État avait grand besoin de supports d’écriture simples
et peu coûteux.
L’invention du papier est attribuée à un fonctionnaire
de l’empire des Han, Cai Lun, en 105 après J.-C. Son
papier était fabriqué à partir d’une pâte composée de
fibres végétales diluées dans de l’eau puis recueillie
et séchée sur des tamis de façon à obtenir des feuilles
utilisables pour l’écriture. En fait un papier de ce genre
existait depuis au moins cent ans en Chine. Mais il
était encore épais et rugueux. Cai Lun a amélioré le
procédé de fabrication et en a fait un rapport détaillé
à l’empereur. Grâce à lui, le papier est devenu un sup-
port pour l’écriture courant, léger et bon marché. La
Chine en a conservé le secret pendant cinq cents ans
puis celui-ci s’est répandu dans le reste de l’Asie avant
de parvenir en Occident autour du Xe siècle.
À l’époque des Han, il y eut quelques autres inventions,
comme la porcelaine, le gouvernail d’étambot (I er
siècle après J.-C., parvenu en Occident au XIIe siècle).
Mais la poudre, la boussole ou l’imprimerie sont des
inventions plus tardives.
● 1. On fait du papier avec des fibres végétales (chanvre,
bambou).
● 2. On obtient la pâte nécessaire en la faisant ramollir
dans un bain à ébullition plusieurs jours, puis on la pilonne
et on la réhydrate.
● 3. La feuille est ensuite étalée sur des tamis pour être
séchée. Elle est ensuite lissée avec une pierre.
DOC. 2 Paroles de Confucius
● 1. Bienveillant, déférent, honnête, sérieux, juste.
● 2. À l’époque des Han, les fonctionnaires (appelés man-
darins) doivent respecter les principes de Confucius.
DOC. 3 L’écriture sous les Han
● Seuls les fonctionnaires savaient écrire car il s’agit d’une
écriture complexe composée d’idéogrammes, chaque signe
représentant un objet ou une idée. Il fallait donc de longues
années d’entraînement pour pouvoir écrire et l’écriture était
une affaire de spécialiste.
Livre de
l’élève,
pages
172-173 Les mythes hindous
On décrit un mythe hindou (celui de Vishnu ou celui
de Ganesha). Le dossier peut être l’occasion d’un tra-
vail sur la sculpture Gupta.
• Comprendre le mythe de Vishnu
Doc. tif
ac
DOC. 1, 2, 3 ET 4 Vishnu inter
Vishnu est l’un des trois grands dieux de la trilo-
gie hindoue. Son rôle est de conserver l’ordre naturel
de l’univers et d’assurer sa stabilité. Sous les Gupta,
il fait l’objet d’un culte tout particulier. C’est ce qui
explique la présence très fréquente de son effigie dans
la peinture et la sculpture de l’époque.
Vishnu est un protecteur des hommes et un sau-
veur. Lorsqu’un problème grave surgit, c’est vers lui
que les dieux et les humains se tournent. Constamment
penché sur les affaires du monde, il s’incarne sur terre
sous des formes variées, les avatars, pour rétablir
l’ordre cosmique, troublé par des puissances démo-
niaques. Entre des interventions en faveur de l’huma-
nité, on le voit souvent dormir ; mais durant ce pro-
fond sommeil, il médite ; juste avant qu’il ne s’éveille,
une tige portant un lotus sur lequel est assis Brahmâ
le créateur, émerge de son nombril.
Selon les textes sacrés, les avatars de Vishnu sont au
nombre de dix ; des millénaires les séparent. Vishnu
est ainsi apparu sous la forme du poisson Matsya, qui
sauve le monde du déluge, de la tortue kurma, qui
permet aux dieux de récupérer l’élixir d’immortalité
et calme ainsi leur colère contre les hommes, du san-
glier Varahâ, de l’homme lion Narasimha qui pendant
mille ans combattit le démon Hiranyaksha et finit
par en libérer l’univers. Vishnu prend également des
formes humaines. Son incarnation en Krishna, héros
magnifique, est la plus populaire. Krishna est souvent
considéré comme un dieu à part entière.
Les attributs de Vishnu
Vishnu possède quatre bras. Ses deux bras du haut dési-
gnent son activité dans le monde physique et ceux du
bas dans le monde spirituel. Son épouse principale est
la ravissante Lakshmi et sa monture est l’aigle Garuda.
Il est aussi accompagné d’Ananta, le serpent de l’éter-
nité aux mille têtes sur lequel il repose pendant son
sommeil. Dans une main il tient une conque marine
dans laquelle il souffle pour vaincre les démons ; dans
une autre, un disque tournoyant autour de son index,
c’est la « spirale de l’éveil » avec laquelle il décapite les
forces du mal ; dans sa troisième se trouve une masse
d’or, are invincible, symbole de son pouvoir ; dans la
quatrième, il tient parfois une fleur de lotus qui est la
marque d’une existence glorieuse.
ACTIVITÉ
Le mythe de Vishnu
1. Le dieu Vishnu est le conservateur et le protecteur de
l’univers.
2. Vishnu a 4 bras, une couronne et des boucles d’oreille, ainsi
qu’un collier de perle, à son bras une guirlande de fleurs
forestières. Vishnu dort sur le serpent d’éternité, Ananta.
3. Pour intervenir sur terre, Vishnu prend plusieurs formes :
ce sont les avatars. L’avatar Matsya a sauvé l’humanité en
prévenant Manu d’un déluge qui devait faire périr toutes les
espèces. Celui-ci a pu se réfugier sur un bateau avec des
éléments de chaque espèce animale et végétale.
4. Vishnu est le frère de Parvâti.
Le mythe de Ganesha
5. Ganesha a un corps d’homme rond et une tête d’élé-
phant. Il a une tête d’éléphant car Shiva l’a décapité car il
l’empêchait de voir Parvâti. Puis il a remplacé sa tête par une
tête d’éléphant. Il est gros car il est gourmand.
91
 HISTOIRE DES ARTS : La sculpture Gupta
6. Les sculptures Gupta datent du VIe siècle (doc. 1) et du
Ve siècle après J.-C. (doc. 4, 5, 7).
Les dieux sculptés sont skanda (sur son paon), Brahma,
Shiva et Parvâti (sur une vache), Vishnu (sur le serpent).
Vishnu est représenté en position allongée, avec quatre bras,
presque nu (seul son sexe est caché), des bijoux (collier,
boucles d’oreilles) et une couronne.
Ganesha est rond avec une tête d’éléphant, couvert d’un
pagne, avec des bijoux aux chevilles et au front.
Livre de
l’élève,
pages
174-175 L’Inde des Gupta
On présente l’Inde des Gupta en insistant sur les deux
grandes religions qui s’y sont développées : l’hin-
douisme et le bouddhisme.
- Les deux grandes religions d’Asie
DOC. 1 Un rite hindou :
ablutions dans le Gange
Comme il est demandé dans le programme les docu-
ments portent essentiellement sur les deux grandes
religions d’Asie nées en Inde : l’hindouisme et le
bouddhisme. Il sera bien de faire noter aux élèves,
pour éviter toute confusion, que si l’hindouisme reste
aujourd’hui la grande religion de l’Inde, le boudd-
hisme a presque totalement disparu de ce pays. En
revanche, le bouddhisme s’est implanté dans toute
l’Asie de l’Est et du Sud-Est dont il est devenu la prin-
cipale religion.
Les ablutions dans le Gange sont un des éléments du
culte hindou.
● 1. Il s’agit d’un bain rituel dans le Gange destiné à se
purifier.
● 2. Pâtaliputra se situe sur le Gange.
et les vestiges présentés dans le manuel peuvent être
resitués sur la carte). L’Empire Gupta ne s’étend pas
sur la totalité de l’Inde mais sur toute sa partie nord
et centrale. Il s’effondre au VI e siècle, envahi par les
Huns. On pourra associer cette carte à la carte p. 167
du manuel. Les Huns sont un peuple d’Asie qui migre
vers l’Inde et vers l’Europe aux Ve et VIe siècles.
DOC. 3 L’Inde des Gupta vue par Faxian
L’œuvre du Chinois Faxian est la principale source
écrite sur la société à l’époque des Gupta. Nous en
livrons ici un extrait. Celui-ci a emprunté la route de
la soie en 399 après J.-C. pour se rendre en Inde, man-
quant plusieurs fois d’y laisser la vie, dans le désert du
Takla Makan puis dans le massif des Pamir qui domine
la cité de Kashgar. Il écrit : « ces montagnes (le massif
des Pamir) sont couvertes de neige été comme hiver.
Et elles abritent de dragons venimeux qui crachent
des vents empoisonnés et provoquent des pluies de
neige et des tempêtes de sable et de gravier. Pas une
personne sur dix mille affrontant ces dangers ne peut
sauver sa vie ». Une fois arrivé en Inde, il trouve une
société heureuse et tolérante et un régime politique
beaucoup plus libéral qu’en Chine à la même époque.
C’est cette Inde du début du Ve siècle qu’il nous décrit
dans l’extrait cité.
● Pour Faxian, l’Inde des Gupta est avant tout tolérante.
Les habitants sont heureux. Ils paient peu de taxes. Les puni-
tions sont légères et les délits sont avant tout punis d’une
amende. Les habitants sont accueillants envers les étrangers.

DOC. 2 ET 5 Bouddha
● 1. Le nirvâna est la fin de la vie terrestre et des réincar-
nations. On peut l’atteindre en supprimant les désirs.
● 2. Calme et sérénité se dégagent de cette sculpture.
● 3. Ces deux sentiments (calme et sérénité) s’accordent
bien avec la suppression du désir qui permet le nirvâna.

DOC. 4 L’Empire Gupta

La carte montre l’étendue de l’Empire Gupta à son
apogée et les sites archéologiques Gupta (les statues
92
 De l’espace proche
CHAPITRE

12 au monde
Le point du programme
I. Mon espace proche : paysages et territoire (Environ 10 % du temps consacré à la géographie.)
C onnaissances Lecture des paysages quotidiens Dém arches Il est souhaitable de conduire cette étude
et découverte du territoire proche : lieux, quartiers, à partir d’une sortie sur le terrain. Cette étude amène
réseaux de transports… Cet espace proche est situé à dif- les élèves à manipuler des documents du quotidien :
férentes échelles : régionale, nationale et mondiale. plan du quartier et de la ville, plan des réseaux de trans-
ports, carte touristique, un Système d’Information Géogra-
phique (SIG) d’usage courant… La réalisation de croquis
simples permet de rendre compte du paysage et/ou de l’or-
ganisation du territoire local. Les élèves utilisent pour se
situer : le globe, un SIG, différents planisphères (le monde
vu d’Europe, d’Amérique, de l’hémisphère Sud, etc.) et se
réfèrent aux points cardinaux et aux grands repères géogra-
phiques.
Capacités Localiser - Son espace proche dans sa région et en France,
- La France sur différents planisphères et à l’aide d’un globe virtuel,
- Les continents et les océans sur différents planisphères.
Se situer dans l’espace à différentes échelles en utilisant les points cardinaux et les grands repères géographiques.
Décrire - Le paysage local et ses différentes composantes,
- Un itinéraire en faisant intervenir les notions de distance et de temps de parcours.
Réaliser un croquis simple pour représenter les paysages proches et/ou l’organisation du territoire local.

Dans le cadre d’une sortie, des liens sont possibles avec la troisième partie du programme
d’éducation civique.

La logique du chapitre
On part de l’analyse de l’espace proche du collège, pour ensuite élargir le point de vue au
quartier, à la ville, à la région, au pays et enfin au monde entier. Les pages 176 et 177 permettent
de présenter rapidement cette démarche par emboîtement d’échelle ; elle correspond à un
élargissement progressif de la focale de l’observation.
L’étude doit donc se faire à partir du collège, on peut même imaginer de commencer par un
plan de la classe. Un plan du collège est habituellement affiché dans la salle avec les consignes
d’évacuation en cas d’incendie. Les documents utilisables pour étudier l’environnement proche
du collège dépendent alors de la situation géographique de chaque établissement. Il peut exister
une grande variété de plans touristiques disponibles auprès des syndicats d’initiative et des
offices du tourisme. Souvent un simple jeu de cartes postales peut rendre de grands services. Les
plans du réseau de transport en commun sont généralement disponibles sur les sites Internet
des transporteurs ou des collectivités locales.
Ces documents imprimés peuvent être complétés par des ressources électroniques.
Les lignes qui suivent sont alors avant tout destinées aux enseignants qui n’ont pas
l’habitude d’aller faire cours en salle informatique.

Qu’est-ce qu’un système d’information géographique du quotidien ?

L’utilisation des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) est
évoquée au travers des Systèmes d’Information Géographiques (SIG) du quotidien. Il n’est
manifestement pas question ici de systèmes d’information géographiques professionnels, ces
logiciels coûteux et complexes semblent en effet difficiles à utiliser avec une classe de 6e.
93
 Un certain nombre d’outils informatiques sont par contre utilisables en collège dans la mesure où
ils sont gratuits et simples à mettre en œuvre. Ils permettent d’afficher sur l’écran d’un ordinateur
des documents géographiques qui présentent l’environnement proche du collège. Ces système
d’information géographique du quotidien peuvent alors être définis comme des logiciels qui
permettent de superposer des cartes et des vues aériennes pour mieux les comparer, se repérer
et visualiser un itinéraire. Ces logiciels fonctionnent selon quelques principes communs que
l’on va maintenant exposer.

Les notions de géo-localisation, de superposition et d’analyse.

Dès l’ouverture du logiciel, la notion de géo-localisation intervient d’emblée : une barre de
recherche permet de visualiser sur l’écran la portion de territoire sur laquelle on veut travailler.
Selon le logiciel, on entre le nom d’une commune, une adresse, des coordonnées en latitude et
longitude…
Avec des élèves de 6e, on peut insister sur le principe de superposition des couches d’informations
géographiques. Comme les éléments de chaque couche d’information sont géo-référencés selon
la même projection, les différentes images et cartes superposées sont parfaitement calées les unes
sur les autres. Sur l’écran, c’est comme si on superposait une série de calques. Le SIG offre la
possibilité d’en faire disparaître certains, parfois de les rendre plus ou moins transparents : cela
permet de mieux les comparer avec les calques situés en dessous. Dans la pratique, une partie de
l’écran d’un SIG comporte généralement une sorte de « table des matières » où chaque calque
porte un nom. L’élève peut y choisir les informations qu’il affiche sur l’écran, il peut aussi faire
disparaître des images qui encombrent l’écran et gênent la compréhension.
Pour mieux repérer les routes, l’élève peut par exemple avec certains logiciels faire disparaître
les limites de communes ou le relief. Sur l’écran, l’élève peut éventuellement superposer un
plan de ville et une vue aérienne. Il peut comparer deux images de la même ville prises à des
dates différentes. Il est donc possible de choisir le logiciel utilisé en fonction de ce que l’on veut
montrer aux élèves.
Le SIG du quotidien peut alors être, au niveau collège, un outil d’analyse qui permet de mieux
visualiser, en les séparant, les différentes composantes d’un paysage. Quelques outils permettent
souvent de mesurer des distances, de placer des repères, de zoomer en changeant d’échelle… Il
est parfois possible de demander au logiciel le calcul d’un itinéraire entre deux adresses, lequel
s’affiche à l’écran sous la forme d’une ligne. En fonction du logiciel, il est alors possible de
savoir quelle est la longueur d’un trajet, sa durée ou même l’éventuelle consommation d’essence.

Deux catégories de système d’information géographique du quotidien.

On peut comparer deux logiciels du même fournisseur : Google Maps est par exemple un moteur
de recherche cartographique alors que Google Earth est un globe virtuel qui doit être installé sur
le disque dur des ordinateurs. Pour utiliser Google Earth, il faut donc demander son installation
en salle informatique à l’administrateur du réseau informatique du collège. Google Maps est par
contre consultable à partir d’un simple navigateur Internet du style Internet Explorer ou Firefox.
C’est également le cas du Géoportail de l’Institut géographique national français.

Une comparaison entre deux SIG du quotidien : Google Earth et Géoportail.

Google Earth est un globe virtuel qui permet d’observer sa commune vue du ciel, comme si
on était dans un avion ou un satellite. Ce globe virtuel montre la Terre entière, avec beaucoup
de précision autour des grandes villes françaises. Il est possible de visualiser le relief en trois
dimensions.
Une importante communauté d’utilisateurs, souvent anglophones, existe sur la toile et propose de
nombreux fichiers aux formats .kml ou .kmz. permettant d’enrichir le cours. Il s’agit de formats

94
destinés à l’affichage des données géospatiales sur ces SIG.
Le Géoportail de l’Institut géographique national permet de regarder des vues aériennes et
des cartes très précises des communes françaises, y compris Outre-mer. Le niveau de détail est
bon partout, les cartes sont celles de l’IGN et les données surtout d’origine administrative. Ce
site Internet est consultable en utilisant un simple navigateur Internet. Il est possible de voir
le relief en trois dimensions à condition d’installer sur le disque dur des ordinateurs un petit
logiciel complémentaire, le plug-in « Terra Explorer ». Si l’établissement est abonné au service
« edugéo », des jeux de cartes et des vues aériennes supplémentaires sont disponibles, avec la
possibilité d’utiliser un module de dessin qui facilite la réalisation de croquis.

Des moteurs de recherche cartographiques disponibles sur la toile.

Le site Internet Google Maps permet de voir des vues aériennes et des cartes, pour calculer des
distances et visualiser son itinéraire sur un plan. Comme pour les sites Internet Pages Jaunes,
ViaMichelin ou Mappy, son utilisation est plus utile quand on connaît des adresses précises pour
des points de départ et d’arrivée.

Bibliographie
Pour les enseignants
- Sur les SIG du quotidien
• O. Abou, Google Earth, Micro Application, coll. Guide Microapp, n° 127, mai 2006.
• De nombreux tutoriels existent aussi sur la toile : il suffit de taper dans un moteur
de recherche les mots « Google Earth tutoriel » pour choisir celui qui vous convient
le mieux.
• A. Da Silva Pires, Géoportail, le portail Internet des territoires et des citoyens,
Foucher, coll. Plein pot, mai 2008.
- Sur l’utilisation des SIG en classe, on peut consulter un article dans la revue
L’Information géographique de septembre 2008.
• G. Chaliand, J.-P. Rageau, C. Petit, Atlas stratégique, Éditions Complexe, 1997.
• R. Brunet, La Carte mode d’emploi, Fayard/Reclus, 1987.
• J. Lefort, L’Aventure cartographique, coll. Bibliothèque scientifique,
Belin/Pour la science, 2004.

Pour les élèves

• E. Dupaquier, C. Voyer, Petit Atlas de la France d’aujourd’hui, Librio, 2007.
• V. Moriniaux, La Géographie française est un jeu : parcourir l’Hexagone en 100 jeux
et questions, Librio, 2007.
• O. Belbéoch, Atlas de Géographie, 9-13 an. Toutes les cartes en main pour raconter
le monde, Magnard, 2001.
• Atlas du monde, Géo jeunesse/Gallimard jeunesse, 2004.
• J.-P. Maury, Comment la Terre devint ronde, coll. Découvertes Gallimard n° 52,
Gallimard, 2005.

Liens utiles
Quelques sites ou logiciels utilisables.
• http://earth.google.fr
• http://www.geoportail.fr/
• http://www.mappy.fr/

95
 • http://www.viamichelin.fr
• http://www.pagesjaunes.fr/
• http://maps.google.com/maps
• http://maps.ask.com/maps
• http://maps.live.com
• http://maps.yahoo.com/

Livre de
l’élève, 1 L’espace proche : Livre de
l’élève, 2 L’espace proche :
pages pages
178-179 le paysage 180-181 le croquis de paysage
ACTIVITÉ ACTIVITÉ
1. Ce collège est situé en France, dans la région Basse 3. Le premier cartouche de la légende peut correspondre à
Normandie, dans la ville de Bayeux. la cour, le deuxième aux bâtiments du collège, le troisième
2. Pour que les enfants comprennent bien d’où le cliché à la cathédrale, le quatrième au ciel.
a été pris, on peut leur signaler la présence du grillage de 4. On peut proposer comme titre : Le collège Charles Letot
l’enceinte de l’établissement. à Bayeux, vu du sol.
3. La vue est horizontale.
4. La consigne impose de décomposer cette image en seu-
lement trois parties : au premier plan la cour du collège,
ensuite au deuxième plan les bâtiments du collège, enfin la
Livre de
l’élève, 3 L’espace proche :
pages
cathédrale à l’arrière-plan, dans la partie droite de l’image. 182-183 plans et cartes
Il est possible de signaler aux élèves que cette analyse n’est
pas une simple lecture désordonnée de l’image. Le premier
plan regroupe ainsi au moins trois éléments différents : un ACTIVITÉ
grillage, une pelouse avec quelques arbres, l’espace bitumé 1. On peut dire qu’il s’agit d’un plan car l’espace représenté
où se trouvent les élèves. Les associer pour constituer un est très resserré, il correspond à une partie de la ville de
premier plan, c’est déjà faire un choix raisonné, celui de Bayeux.
les opposer au deuxième plan composé des bâtiments du 2. Le collège Charles Letot se trouve dans la case C2.
collège.
3. Pour aller du collège à la cathédrale, plusieurs itinéraires
Pour rester cohérent avec le schéma en bas de la page 179,
sont envisageables. Il est par exemple possible de suivre la
le ciel n’est pas ici considéré comme un plan : il n’apporte
rue de la Poterie en prolongement de la rue de Verdun, avant
pas d’information sur la configuration des lieux. La présence
de tourner à gauche pour emprunter la rue des Chanoines
du ciel sur la photographie permet seulement ici d’affirmer
qu’il ne s’agit pas d’une vue aérienne verticale. 4. Par ce chemin, on parcourt environ 450 mètres.
Amputé du ciel, le troisième plan correspond donc essentiel- 5. Le collège est situé au sud-ouest de la cathédrale et au
lement aux tours de la cathédrale, c’est-à-dire à une petite sud du stade.
partie de l’image seulement, dans sa partie droite. Dans
la partie gauche, la zone de défilement des bâtiments du
collège ne permet pas de voir la ville de Bayeux, cachée der-
rière. C’est l’inconvénient majeur des photographies prises
Livre de
l’élève, 4 L’espace proche :
du sol pour étudier l’espace proche d’un collège. pages
184-185 utiliser un SIG
ACTIVITÉ
1. C’est une photographie aérienne verticale qui apparaît.
3. On peut par exemple repérer la cathédrale, la sous-pré-
fecture ou encore plusieurs musées.

96
4. Caen est la grande ville la plus proche de Bayeux. On
peut la repérer en plaçant le curseur du zoom en face de
l’abréviation « Dépt. », l’échelle est alors de l’ordre d’un
millionième.
5. La Manche est la mer qui se trouve à proximité de
Bayeux, son nom apparaît sur la carte quand on pousse le
curseur du zoom vers le haut, entre les repères « Dépt. » et «
Pays ». Les deux stations balnéaires les plus proches sont les
communes de Port-en-Bessin et d’Arromanches. Il s’agit de
plages où s’est déroulé une partie du débarquement allié qui
a libéré la France en 1944 : le mot débarquement apparaît
quand on se place à l’échelle du 1/256 000, en plaçant le
curseur du zoom entre « Dépt. » et « Ville ».
Livre de
l’élève,
pages
186-187 5 Se repérer en France
ACTIVITÉ
1. La ville de Bayeux se situe dans la région Basse
Normandie et dans le département du Calvados. Caen est
la grande ville la plus proche.
2. Bayeux se situe dans le nord-ouest de la France. Bayeux
se situe au nord-ouest de Paris, au nord-est de Brest, au
sud-ouest du Havre.
3. En tracé direct, Bayeux se trouve à environ 250 km de
Paris.
Livre de
l’élève, 6 La France
pages
188-189 sur la Terre
Une version d’évaluation du logiciel Versamap permet
d’afficher différents planisphères et de travailler en salle
informatique sur les parallèles et les méridiens. L’interface
est en anglais.
ACTIVITÉ
1. Le document 1 est une vue de la Terre prise d’un satellite.
2. Sur le document 1, il est possible de voir l’Afrique toute
entière et une bonne partie de l’océan Atlantique.
3. Le pôle Nord géographique et le pôle Sud géographique
sont deux points traversés par l’axe de rotation de la Terre
sur le document 2.
4. Sur le document 2, c’est l’Équateur qui partage la Terre
en deux hémisphères.
5. Sur le document 3, on aperçoit quatre parallèles remar-
quables : le tropique du Cancer et le tropique du Capricorne,
le Cercle polaire nord et le Cercle polaire sud.
6. Sur le document 3, le point A est situé au niveau du 45°
de latitude nord, le point B au 15° de latitude sud.
7. Sur le document 4, le méridien qui correspond au chiffre
0° est le méridien de Greenwich.
8. Sur le document 4, le point C est placé sur le 20° de
longitude est. Le point D est sur le 40° de longitude ouest.
9. Le document 5 montre que la France se situe dans l’hé-
misphère nord.
10. La France se situe entre deux parallèles remarquables
indiqués par des pointillés rouges sur le document 5 : le
tropique du Cancer et le Cercle polaire arctique.
11. Le méridien de Greenwich traverse la France.
12. Le point E possède les coordonnées géographiques
suivantes : 45° de latitude nord, 0° de longitude.
Livre de
l’élève, 7 La Terre :
pages
190-191 continents et océans
ACTIVITÉ
1. Le document 1 est un planisphère.
2. Sur le document 1, on repère six continents : l’Amérique,
l’Afrique, l’Asie, l’Europe, l’Océanie et l’Antarctique. Les cinq
océans sont : l’océan Atlantique, l’océan Pacifique, l’océan
Indien, l’océan glacial Arctique, l’océan glacial Antarctique.
3. La France est en Europe.
4. Sur cette carte, les îles françaises de l’océan Atlantique
sont Saint-Pierre-et-Miquelon, la Guadeloupe, la Martinique,
la moitié de l’île de Saint-Martin. La Guyane n’est pas une
île. Dans l’océan Indien, on trouve l’île de La Réunion et
Mayotte. Dans l’océan Pacifique, on voit sur la carte la
Nouvelle Calédonie, par contre les îles de la Polynésie fran-
çaise ne sont pas visibles sur cette carte.
5. Par rapport à l’Europe, l’Amérique est à l’ouest, l’Asie
est à l’est et au sud-est, l’Afrique est au sud.
6. Sur le document 2, intitulé « le monde vu des États-
Unis », l’Amérique est en orange, l’Europe en vert, l’Afrique
en rose, l’Asie en jaune, l’Antarctique en blanc, l’Océanie
en bleu. L’océan Pacifique correspond à la lettre A, l’océan
Atlantique à la lettre B, l’océan Indien à la lettre C.
Sur le document 3, intitulé « le monde vu de Chine », l’Amé-
rique est en vert, l’Europe en rose, l’Afrique en blanc, l’Asie
en orange, l’Antarctique en bleu, l’Océanie en jaune. L’océan
Pacifique correspond à la lettre C, l’océan Atlantique à la
lettre A, l’océan Indien à la lettre B.
Sur le document 4, intitulé « le monde vu d’Australie »,
l’Amérique est en rose, l’Europe en jaune, l’Afrique en bleu,
l’Asie en vert, l’Antarctique en blanc, l’Océanie en orange.
97
L’océan Pacifique correspond à la lettre B, l’océan Atlantique Exercice 4 Identifier les océans
à la lettre C, l’océan Indien à la lettre A.
et les continents
1. La ligne en pointillés bleus représente le Cercle polaire
arctique. La ligne continue bleue représente l’Équateur.
Livre de
l’élève, 2. L’Amérique est en orange, l’Europe en vert, l’Afrique en
pages
192-193 EXERCICES rose, l’Asie en jaune, l’Océanie en bleu.
3. L’Antarctique n’est pas représenté sur cette carte.
4. La lettre A correspond à l’océan Atlantique, la lettre B à
Exercice 1 Utiliser une échelle l’océan glacial Arctique, la lettre C à l’océan Indien, la lettre
et s’orienter sur une carte D à l’océan Pacifique.
1. Il faut calculer la distance entre les points et non la
longueur de la flèche. Paris-Strasbourg : environ 400 km,
Paris-Lille : environ 200 km, Nantes-Marseille : environ 700
km, Lille-Marseille : environ 850 km.
2. Première étape Lille-Paris : vers le sud ; deuxième étape
Paris-Nantes : vers le sud-ouest ; troisième étape Nantes-
Poitiers : vers le sud-est ; quatrième étape Poitiers-Bordeaux :
vers le sud-ouest ; cinquième étape Bordeaux-Toulouse : vers
le sud-est ; sixième étape Toulouse-Marseille : vers l’est ;
septième étape Marseille-Nice : vers le nord-est ; huitième
étape Nice-Lyon : vers le nord-ouest ; neuvième étape Lyon-
Strasbourg : vers le nord-est ; dixième étape Strasbourg-
Paris : vers l’ouest.

Exercice 2 Identifier les points

et les lignes fondamentales
1. Pôle Nord : 1 ; Un méridien : 2 ; Tropique du Cancer :
4 ; Cercle polaire arctique : 3 ; Pôle Sud : 5 ; Tropique du
Capricorne : 7 ; Cercle polaire antarctique : 8 ; Équateur : 6.
2. Un parallèle est un cercle imaginaire parallèle à l’Équa-
teur. Dans la liste précédente, les tropiques du Cancer et du
Capricorne sont des parallèles remarquables.
3. La partie du globe terrestre située au nord de l’Équateur
est l’hémisphère Nord, la partie du globe terrestre située au
sud de l’Équateur est l’hémisphère Sud.

Exercice 3 Se repérer sur la Terre

1. Cette carte est un planisphère.
2. La Nouvelle-Orléans, Londres, Le Caire, Saint-Pétersbourg,
Dhaka et Shanghaï sont situées dans l’hémisphère Nord. São
Paulo et Durban sont situées dans l’hémisphère Sud.
3. Dhaka et São Paulo sont sur les tropiques.
4. Londres est la ville située sur le méridien de Greenwich.
5. - La Nouvelle-Orléans : 30° de latitude nord, 90° de
longitude ouest,
- São Paulo : 23° de latitude sud, 45° de longitude ouest,
- Saint-Pétersbourg : 60° de latitude nord, 30° de longitude
est,
- Le Caire : 30° de latitude nord, 30° de longitude est.

98
CHAPITRE

13 Le monde en cartes
La logique du chapitre
Il n’y a pas de chapitre appelé « le monde en cartes » dans le programme. Pourtant celui-ci insiste
sur la localisation des études de cas sur de grands planisphères thématiques. Ainsi il est indiqué
qu’il faut systématiquement « situer les espaces étudiés sur différents planisphères thématiques ».
D’autres indications nous sont données sur ces planisphères thématiques : dans « Où sont les
hommes sur la Terre ? », on peut lire que l’analyse de la répartition de la population « s’appuie sur
différents planisphères : climats, reliefs, aires culturelles, États, croissance démographique… ».
Dans « Habiter un espace à fortes contraintes », une capacité consiste à « localiser et situer les
grands ensembles de relief et les principales zones climatiques de la planète ».
Il nous a donc semblé plus simple de réunir ces différents planisphères thématiques sous un
même chapitre.
Ce regroupement permet d’abord de fixer quelques notions nécessaires aux chapitres qui suivent
(on peut faire assimiler ces notions à travers les activités liées à chaque planisphère). Ainsi
par exemple on fera travailler les élèves sur le planisphère du relief ou sur celui des domaines
climatiques (réponse aux activités) avant de travailler sur les espaces à forte contrainte ; on
fera travailler les élèves sur la carte et le bloc-diagramme des cours d’eau et des côtes avant de
traiter le chapitre sur les littoraux.
Ce regroupement permet aussi de localiser facilement les cas traités dans le manuel. Toutes les
études de cas du manuel sont localisées sur tous ces planisphères.

99
 Livre de Livre de
l’élève, La répartition l’élève, Les domaines e
pages Doc. tif pages Cart e Doc. tif
196-197 de la population inter
ac
204-205 climatiques anim
é
inter
ac

ACTIVITÉ ACTIVITÉ
1. Le Bangladesh a la densité la plus forte, l’Australie la L’Asie du Sud-Est a des précipitations abondantes et des
plus faible températures élevées.
2. Un foyer de population est une région du monde avec Le Sahara a des températures élevées et des précipitations
une forte densité de population. Un désert humain est une très faibles.
région du monde avec une très faible densité de population.

Livre de
l’élève,
Livre de
l’élève, La richesse pages
206-207 Le relief de la Terre
pages Doc. tif
198-199 des pays inter
ac

ACTIVITÉ
Un pays développé a un PIB plus fort, un PIB/hab. plus fort,
une mortalité infantile plus faible, une espérance de vie plus
forte (ou élevée), un pourcentage d’analphabètes plus faible
qu’un pays pauvre.
ACTIVITÉ
Un plateau est en général plus élevé qu’une plaine et dans
le plateau, les rivières creusent des vallées.
Une montagne a des pentes avec des fortes dénivellations
alors que le plateau est une vaste étendue plane.

Livre de
Livre de
l’élève, Les cours d’eau
l’élève, La croissance pages
208-209 et les côtes
pages Doc. tif
200-201 démographique inter
ac

ACTIVITÉ
ACTIVITÉ 1. L’estuaire du Saint-Laurent, le delta du Mississippi, le
1. La croissance des pays développés est faible alors que fleuve Mississippi, l’archipel des Antilles, la baie d’Hudson,
celle des pays en développement est forte. le golfe du Mexique.
2. La croissance démographique est plus forte au Mali 2. Le lac est en aval du torrent.
qu’au Japon, car la fécondité y est beaucoup plus forte (7,45 3. Un fleuve se jette dans la mer, pas une rivière.
enfants par femme contre 1,4). 4. Un confluent est le point de rencontre entre deux cours
d’eau. Un méandre est une sinuosité d’une rivière ou d’un
fleuve.
Livre de 5. Les côtes à falaises, les côtes rocheuses, les côtes basses
l’élève, Les religions et avec des plages.
pages Doc. tif
202-203 les aires culturelles inter
ac

ACTIVITÉ
1. Parce que la grande majorité de ces habitants sont chré-
tiens et catholiques, parlent l’espagnol ou le portugais et
ont une histoire commune (fond de peuplement indien, colo-
nisation du XVIe siècle).
2. La religion majoritaire est le christianisme protestant et
la langue commune l’anglais.

100
 Où sont les hommes
CHAPITRE

14 sur la Terre ?
Le point du programme
II. Où sont les hommes sur la Terre (Environ 20 % du temps consacré à la géographie.)
C onnaissanc es La répartition des hommes sur Dém a rc he s La répartition de la population mondiale est
la Terre : foyers de peuplement et zones de faible occu- expliquée en faisant intervenir l’histoire, les conditions natu-
pation humaine. relles, la culture, le développement économique et l’évolution
démographique. L’étude se fonde sur l’analyse de différents
planisphères : climats, reliefs, aires culturelles, États, crois-
sance démographique… Une comparaison avec les époques
antérieures souligne la stabilité dans le temps long des grands
foyers de la population mondiale. On s’appuie sur l’exemple
de l’Asie de l’Est ou l’Europe.
Capacités Localiser sur un planisphère
- les principaux foyers de population,
- les dix plus grandes métropoles mondiales,
- les espaces faiblement peuplés.
Décrire et expliquer la répartition de la population à l’échelle du foyer de peuplement choisi.
Décrire la répartition de la population mondiale.

Commentaire :
Dans ce chapitre, les élèves sont confrontés aux principales exigences du programme de
géographie : approfondir la connaissance de l’espace proche mais aussi explorer le monde ;
situer les sociétés humaines dans leur diversité ; découvrir, caractériser et expliquer les différentes
manières de l’habiter. Le chapitre contribue ainsi à une première connaissance des grandes
divisions physiques et humaines du monde. On y présente les grands facteurs de différenciation
de l’espace géographique (en l’occurrence du peuplement), qu’il s’agisse des facteurs physiques
ou des facteurs humains (choix culturels, etc.) tout en montrant la diversité des formes de mise
en valeur du monde. Outre les faits de répartition à différentes échelles, leur évolution et leur
explication, on y fera la part belle à l’étude des paysages.

La logique du chapitre
Une double page d’ouverture permet à l’élève de se confronter d’emblée avec les photographies de
deux formes de peuplement très différentes (le rural et l’urbain, le nomade et le sédentaire) et de
les localiser dans le monde au moyen de cartes incrustées. La photographie de Hong Kong permet
aussi de réfléchir aux liens existants entre la répartition de la population et la topographie à
grande échelle, dans un site urbain contraignant.
Les études de cas permettent de replacer les photographies d’ouverture dans un contexte plus
large, ce qui amène l’élève à saisir le sens des réalités géographiques à différentes échelles. Il
a la possibilité de réfléchir sur les notions centrales du programme de géographie à partir du
cas de l’Asie orientale et de l’Europe. Au moyen de documents très variés, l’élève apprendra à
décrire la répartition de la population à différentes échelles et à l’expliquer. Pour ce faire, il
pourra croiser des documents qui permettent de mettre en relation la répartition des hommes
et les inégales densités de population avec les données du milieu ou certains choix culturels.
Dans la deuxième partie de l’étude de cas, la thématique et l’échelle changent : l’élève apprendra
à décrire la dorsale européenne (la mégalopole) et à comprendre son origine. Cela permet de
poser certaines connaissances relatives à la ville et à l’urbain et de comprendre que l’organisation

101
 de l’espace actuelle peut être ancienne (notion d’héritage) et que les facteurs physiques ne sont
pas les seuls à jouer un rôle dans la répartition des hommes.
Le cours se développe en trois temps. Il est tout d’abord question de la localisation, de la
description et de la hiérarchisation des grands foyers de population. L’analyse est faite à plusieurs
échelles (monde, Amérique du Nord).
Les espaces faiblement peuplées viennent dans un deuxième temps. Ils sont décrits et localisés.
Surtout, on énumère les facteurs responsables des densités de population faibles voire nulles.
Enfin, la troisième partie du cours est consacrée non plus à la répartition de la population mais
aux grandes formes du peuplement et d’occupation de l’espace. On met l’accent sur la ville,
l’espace rural, sur leurs proportions relatives et sur le contraste entre peuplement sédentaire et
peuplement nomade. Les différents types d’habitat y sont présentés.
Les quatre dernières pages du chapitre sont consacrées à des exercices variés qui permettent aux
élèves de mobiliser les connaissances et les méthodes acquises dans les études de cas et dans les
cours, eux-mêmes riches en questions sur les documents.
Pour finir, la rubrique « Avez-vous bien retenu ? » permet à l’élève d’évaluer l’ensemble de ses
connaissances en répondant lui-même à quelques questions qui renvoient aux aspects les plus
importants du chapitre.

Bibliographie
• P. Baud, C. Bras, S. Bourgeat, Dictionnaire de géographie, Hatier, 2008.
• L. Carroué et alii, Images économiques du monde 2010, Armand Colin, 2009.
• J.-P. Charvet et alii, Géographie humaine : questions et enjeux du monde contemporain,
Armand Colin, 2002.
• D. Noin, Géographie de la population, Armand Colin, 2005.
• P.-J. Thumerelle, Les Populations du monde, Nathan, 1996.

Liens utiles
• INED : http://www.ined.fr/
• INSEE : http://www.insee.fr/fr/ffc/accueil_ffc.asp
• Banque mondiale : http://www.worldbank.org

Livre de les glissements de terrains sont fréquents. En fait, les

l’élève,
pages
210-211 Ouverture
Rétrocédée à la Chine par le Royaume-Uni, Hong
Kong n’est pas seulement une ville. C’est avant tout
une région d’administration spéciale en Chine, avec
un statut qui lui assure jusqu’en 2047 au moins une
certaine autonomie.
C’est un territoire particulièrement étroit (1 070 km²)
qui présente de très nombreuses contraintes. Le site
est en effet cloisonné par la présence de nombreuses
îles, d’un littoral très complexe avec des baies et des
péninsules et par des collines aux pentes raides où
102
hommes ne peuvent occuper que 20 % du territoire
de Hong Kong. Cela explique qu’on a dû gagner des
espaces sur la mer en créant des terre-pleins artificiels
(à l’image de ce qui se fait dans les baies japonaises
ou même à Nice pour la construction de l’aéroport).
Hong Kong est remarquable par le nombre très élevé
de ses habitants (un peu moins de 7 millions pour le
territoire en 2004). Cet exemple montre qu’il n’y a pas
toujours de relation simple de cause à effet entre les
caractères d’un milieu (très contraignant en l’occur-
rence) et la densité de population. Ce site probléma-
tique n’aurait pas dû accueillir autant de personnes et
présenter aujourd’hui une densité de population aussi
élevée si le milieu était si déterminant. La photogra-
phie montre bien toutes les contraintes évoquées et
les aménagements qui ont été faits pour gagner de la
place, notamment les terre-pleins sur la baie centrale
au deuxième plan.
La densité de population est suggérée par la densité
du bâti qui se caractérise par une accumulation de
grands immeubles, éventuellement des gratte-ciel.
Ces immeubles ne sont pas tous destinés au logement.
Beaucoup accueillent en réalité des activités de ser-
vices. Ils rappellent que Hong Kong est devenue une
métropole, c’est-à-dire une agglomération urbaine qui
possède des services rares de haut niveau (notamment
des activités financières et boursières et dans les assu-
rances) qui lui assurent un rayonnement internatio-
nal. Elle n’est plus seulement un atelier industriel dou-
blé d’un port bien branché sur les réseaux asiatiques
et mondiaux.
La population très élevée s’explique par l’arrivée de
nombreux réfugiés chinois à la fin des années 1940,
fuyant le régime communiste. Depuis, la capacité des
autorités locales à mettre en œuvre un système d’in-
dustrialisation efficace (années 1970) puis à se recon-
vertir vers les activités tertiaires (les activités secon-
daires sont déplacées dans le delta voisin de la Rivière
des Perles, en direction de Shenzhen et de Guangzhou)
a donné à ce territoire une grande attractivité. Depuis
la fin des années 1970, Hong Kong doit aussi sa prospé-
rité à son statut d’interface entre la Chine et le reste du
monde. Une grande partie des investissements étran-
gers faits en Chine transite par Hong Kong. De même,
certains pays commercent avec la Chine en passant
par Hong Kong. Le développement économique rapide
du territoire explique très largement la concentration
remarquable de la population.
DÉCOUVRIR
1. En Asie.
2. Dans le cas de la Mongolie, le peuplement se caractérise
par des faibles densités de population. Sur le document 1, il
s’agit d’un peuplement nomade avec un petit groupe d’éle-
veurs qui changent souvent de lieu de résidence pour faire
paître leurs troupeaux. Dans le cas de Hong Kong, il s’agit
d’une grande métropole et d’une grande agglomération de
plusieurs millions d’habitants (plus de 7 millions d’habitants
dans la région administrative spéciale de Hong Kong). Les
densités de populations sont très élevées et le peuplement
est sédentaire.
3. L’agglomération de Hong Kong se développe sur un site
dont la topographie, composée de nombreuses collines,
pose d’importants problèmes. Ces dernières ne sont pas
très élevées mais leurs pentes souvent raides constituent
une contrainte pour l’établissement de la population et des
activités, notamment des activités portuaires qui consom-
ment beaucoup de place. En gagnant des espaces sur la mer,
on répond à cette contrainte forte.
4. Sur la première photo, il s’agit d’élevage de chevaux.
Sur la deuxième, c’est l’activité portuaire qui domine. Mais
on peut penser que d’autres activités de service (banque,
finance, immobilier, sièges sociaux d’entreprises) sont
concentrées dans tous les immeubles situés au premier plan,
formant ainsi un imposant quartier d’affaires. Un œil avisé
y repèrera peut être l’immeuble du siège social de la Hong
Kong and Shangaï Bank au premier plan.
Livre de
l’élève, Le peuplement
pages
212-213 de l’Asie de l’Est
Le document 1 propose un mode de représentation
intéressant. Cette carte ne donne pas d’indication sur
les densités de population à proprement parler mais
seulement sur le peuplement, c’est-à-dire sur la répar-
tition de la population dans l’Asie orientale. Chaque
point rouge correspond à 500 000 habitants. Grâce à
l’échelle retenue, la carte permet d’avoir une appré-
hension de la trame du peuplement plus détaillée
que sur la carte mondiale des foyers de population.
Confronter les deux cartes est une bonne façon de
montrer aux élèves que certains phénomènes géogra-
phiques doivent être étudiés à différentes échelles pour
prendre tout leur sens.
La carte montre que la population de cette région est
très inégalement répartie avec des lieux de concentra-
tion qui se trouvent en général près des littoraux et
près du cours inférieur de certains fleuves. Cela illustre
une idée développée dans les études de cas et dans le
cours. Les peuples de l’Asie orientale ont tendance à
se concentrer dans les parties basses de la topographie
(plaines, vallées et deltas), là où celle-ci est plane et
surtout là où l’irrigation est possible pour la culture
du riz ou d’autres plantes. Ces raisons expliquent
la concentration des points rouges sur le littoral et
dans quelques plaines intérieures comme la région de
Chongqing en Chine.
Attention toutefois à ne pas établir une simple liaison
de cause à effet entre topographie plane, riziculture
et peuplement. Certains peuples de l’Asie orientale
103
pratique la riziculture irriguée dans des secteurs dont
la topographie est vallonnée voire véritablement acci-
dentée. Par exemple, la forte concentration du peuple-
ment dans le nord de la Chine ne peut pas être mise
en relation avec le riz puisque la culture dominante
y est le blé et que cette culture n’est pas irriguée. Par
ailleurs, chez les Ifugaos de l’île philippine de Luçon,
les collines très escarpées sont couvertes de terrasses
rizicoles de la base au sommet. Cela indique que vivre
dans les zones basses et planes du paysage n’a rien
d’une nécessité qui s’imposerait sans recours possible
aux sociétés humaines.
Enfin, la concentration du peuplement est parfois
déterminée par des choix culturels et économiques.
On sait par exemple que les Japonais préfèrent rési-
der dans les plaines où les densités peuvent atteindre
plus de 1 000 habitants par km², considérant que la
montagne est avant tout un lieu sacré et un réservoir
d’eau nécessaire à l’irrigation du riz dans les plaines.
Les élèves remarqueront sans doute d’ailleurs que tous
les littoraux de l’Asie de l’Est et du Sud-Est ne sont pas
très peuplés. Il y a des contre-exemples en Indonésie,
en Malaisie, en Thaïlande. Il s’agit dans certains cas
de zones où la forêt dense est encore très présente.
Cela montre que certaines contingences historiques
non liées à la topographie et à la riziculture ont joué
leur rôle dans plusieurs régions.
Depuis quelques décennies, le tropisme exercé par les
littoraux sur le peuplement est renforcé par le mode
de développement économique mis en œuvre dans les
pays de l’Asie orientale. Ce sont des économies très
extraverties qui ont fondé une part notable de leur
croissance sur l’ouverture commerciale. En favori-
sant le développement de zones ouvertes aux inves-
tissements étrangers sur tout son littoral entre la fin
des années 1970 et les années 1980, le gouvernement
chinois a permis un afflux de population dans ces
provinces qui, sans cet apport démographique supplé-
mentaire, n’auraient pas pu connaître de croissance.
Aujourd’hui, la concentration de la population est
donc à mettre plus au compte de l’urbanisation que
de l’agriculture.
ACTIVITÉ 1
1. Sa part s’élève à 31 % si on additionne la part de la
Chine (20 %) et celle des autres pays de l’Asie orientale
(11 %). C’est le premier foyer de peuplement du monde
avec environ 2 milliards d’habitants, devant l’Asie du Sud
104
(environ 1,5 milliard) et l’Europe (800 millions).
2. C’est la Chine, car elle représente à elle seule 20 % de
la population mondiale et environ 65 % de la population
de l’Asie orientale.
3. Elle se concentre dans la partie est, près des littoraux.
Les deltas chinois sont très densément peuplés (deltas de la
Rivière des Perles, delta du Yang Tse, delta du fleuve jaune)
et des États comme le Japon, la Corée du Sud ou Taïwan ont
de fortes densités de population.
4. Sur le littoral chinois, la densité de population moyenne
est de presque 400 habitants par km². Dans la partie ouest
du pays, la densité moyenne de population est de 24 habi-
tants par km².
5. Tokyo, Osaka-Kobé, Séoul, Beijing, Shanghaï, Manille,
Bangkok, Jakarta.
6. D’ici à 2015, toutes ces grandes agglomérations vont
connaître une augmentation de leur population, entre 2 et
3,6 millions d’habitants en plus selon les cas. Toutefois, l’ag-
glomération de Tokyo connaîtra une croissance beaucoup
plus faible (300 000 habitants de plus seulement) ce qui est
dû à sa taille déjà gigantesque et surtout à la démographie
très peu dynamique du Japon en général.
7. L’augmentation de la population des deux agglomérations
s’est traduite par leur extension dans l’espace (périurbanisa-
tion). Sur le document 5, on voit que l’extension spatiale de
Beijing est rapide. Elle s’accompagne de la construction de
nouveaux quartiers et de nouvelles infrastructures (notam-
ment de nouveaux boulevards périphériques). Dans le cas
de Shanghaï, l’extension urbaine a été spectaculaire avec
la construction d’une ville nouvelle sur la rive droite de la
rivière Huang Pu (zone franche de Pudong) caractérisée par
son paysage ultramoderne de gratte-ciel. C’est devenu un
quartier d’affaires et de grands hôtels.
Livre de
l’élève,
pages
214-215
Le riz joue un rôle central dans beaucoup de socié-
tés asiatiques depuis des millénaires. Cela n’empêche
pas cependant que la riziculture soit menacée par
l’extension des espaces industriels et urbains dans de
nombreux pays de la région (Chine littorale, Vietnam,
Japon…). En Chine, par exemple, la superficie cultivée
en riz est passée de plus de 32 millions d’hectares en
1992 à plus de 28 en 2002. Malgré son recul, la culture
du riz conserve une place importante dans la vie des
campagnes de ces pays, qu’ils soient riches et déve-
loppés ou en développement. Et dans la mesure où la
mécanisation n’est pas toujours possible, la riziculture
irriguée a toujours pour corollaire des densités élevées
de population.
Le cours et cette étude de cas mettent l’accent sur l’idée
que la culture irriguée du riz est une activité peu-
plante. Pourquoi ? D’abord parce que la mécanisation
est impossible dans de nombreux cas (pauvreté des
paysans, exiguïté des zones cultivées, étroitesse des
parcelles…) et qu’il est nécessaire de compenser par
une main-d’œuvre nombreuse. Le planage des par-
celles est une tâche relativement aisée lorsqu’elle est
faite avec l’aide d’un buffle mais ce n’est pas toujours
le cas. Souvent, ce sont les paysans eux-mêmes qui
tirent l’outil nécessaire à cette tâche. Le repiquage est
aussi un travail pénible et épuisant qui doit être fait
très vite. Il s’agit d’aller chercher de très jeunes plans
de riz dans une petite parcelle très soignée où ils pous-
sent très serrés et de les replanter dans des parcelles de
plus grande taille où ils finiront leur croissance. Faire
pousser les jeunes plans très serrés dans une parcelle
à part permet de libérer le maximum de place ailleurs
pour que les plans plus âgés finissent leur maturation.
Cela permet de commencer un cycle alors que le précé-
dent n’est pas fini et cela contribue à la multiplication
des récoltes sur un même terroir (3 par an dans de
nombreux cas). Le repiquage doit être rapide pour que
les jeunes pieds de riz ne soient pas abîmés en restant
trop longtemps hors du sol. Il doit par ailleurs se faire
en ligne par un groupe de paysan pour s’assurer que
les pieds repiqués sont correctement disposés dans la
parcelle. Enfin, l’entretien permanent des digues le
long des fleuves et des canaux nécessaires à l’irrigation
des parcelles ou à l’évacuation des eaux est un travail
permanent qui demande de nombreux bras.
C’est l’opération du repiquage qui est montrée par la
photographie. Au premier plan, on peut voir dix per-
sonnes au travail sur une parcelle. Et on en voit cinq
sur une parcelle au deuxième plan. Les élèves verront
aussi que les parcelles sont de petite taille, ce qui rend
l’usage de matériel mécanique délicat. La mécanisa-
tion est très avancée en Corée du Sud, au Japon et à
Taïwan mais pas dans la plus grande partie de la Chine
et en Asie du Sud-Est.
ACTIVITÉ 2
1. L’idéal est un climat tropical avec des étés chauds et
humides car le riz a besoin de beaucoup d’eau. Cela permet
de garder le pied de riz toujours dans une hauteur d’eau
suffisante : de cette façon, sa base est protégée de la brûlure
de soleil. Il ne faut pas non plus que la hauteur d’eau soit
trop élevée car le pied serait noyé. Plusieurs pays d’Asie
orientale ont un climat approprié avec des précipitations
estivales suffisamment abondantes pour faire pousser le
riz sans irrigation. On peut voir sur le document 12 que
les précipitations annuelles dépassent 1 000 mm dans une
grande partie de l’Asie orientale, avec une chaleur élevée en
été (régions tropicales et subtropicales). Si l’eau du ciel ne
suffit pas, il est toujours possible de recourir à l’irrigation.
2. On constate que les régions où on pratique la rizicul-
ture sont des zones caractérisées par des fortes densités
de population. Cela montre que la riziculture est pratiquée
dans des zones où la densification du peuplement est pos-
sible (zones basses et planes) et qu’il s’agit d’une activité
peuplante (ce qu’explique le document 8) dans la mesure où
cette culture permet de nourrir beaucoup de personnes tout
en nécessitant une main-d’œuvre abondante.
3. Pour pouvoir à la fois se protéger des fleuves (menaces de
crues) et en tirer l’eau nécessaire à l’irrigation des cultures,
les hommes ont fait divers aménagements : construction,
surélévation et entretien des digues qui empêchent les
débordements, creusement et entretien des canaux d’irri-
gation pour garantir l’évacuation des eaux qui menacent
d’inonder la plaine située en contre bas.
4. Seuls des États puissants étaient capables de mobiliser
une main-d’œuvre assez nombreuse, éventuellement sous la
contrainte, et détenaient suffisamment de poids pour mettre
en place l’organisation nécessaire à ce genre de travaux.
5. Il s’agit d’une rétroaction : la culture irriguée du riz
permet de nourrir beaucoup de personnes (plus que l’éle-
vage par exemple), mais elle nécessite en retour beaucoup
de main-d’œuvre car il s’agit d’un travail pénible (voir le
document 9) et long.
6. L’ouest de la Chine est très peu peuplé principalement en
raison de son climat. Il s’agit d’une région très continentale
où les précipitations sont faibles voire très faibles (déserts
de Gobi et du Takhla Makan). Par ailleurs, on y trouve des
régions souvent montagneuses ou de hauts plateaux, où
l’agriculture (notamment la riziculture) est difficile voire
impossible (pentes, froid). De plus, c’est une région très
isolée, loin de toute grande agglomération et de tout grand
axe de circulation. Cela entretient la faiblesse des densités
de population.
7. Le fort peuplement de l’est de l’Asie orientale s’explique
par la présence de plaines humides nombreuses où la rizicul-
ture est possible. Le faible peuplement de l’ouest s’explique
en raison d’une topographie accidentée (montagnes et hauts
plateaux) d’un climat non favorable à la riziculture et par la
présence de vrais déserts.
105
Livre de
l’élève, L’Europe : un foyer
pages Doc. tif
216-217 de population inter
ac
L’Europe présente un peuplement très contrasté avec
des régions aux très fortes densités de population
côtoyant des régions où les densités sont très faibles.
C’est d’autant plus remarquable que le continent euro-
péen présente presque partout des conditions de vie
acceptables ou très favorables. C’est la preuve que,
hors des régions les plus hostiles du globe, ce sont les
facteurs humains qui jouent le rôle principal dans le
peuplement. Le document 1 doit être rapproché par les
élèves du document 2 page 221, qui présente l’Europe
comme un grand foyer de population. En agrandis-
sant l’échelle d’observation et en entrant ainsi dans
les détails, on peut voir que les contrastes sont très
nombreux. On peut distinguer grosso modo trois par-
ties dans le continent européen.
La partie la plus densément peuplée sur des très
grandes surfaces est désignée habituellement par
le mot « mégalopole ». Cette vaste région traverse
l’Europe du nord-ouest au sud, depuis le bassin de
Londres jusqu’à l’Italie du Nord. Le seuil supérieur de
la légende indique 100 habitants par km². On atteint
en réalité des densités supérieures à 450 voire 500
habitants par km² dans la basse vallée du Rhin. Et il
suffit de survoler les Flandres de nuit pour prendre
conscience de la remarquable densité du peuplement.
Le territoire est entièrement éclairé, preuve d’un dense
réseau de villes et d’agglomérations rurales de toutes
les tailles.
En allant vers l’est, on trouve de larges plaines et bas-
sins où les densités sont moyennes et surtout homo-
gènes. Pas de grands contrastes dans la trame du peu-
plement dans cette partie de l’Europe qui commence
au niveau de la Pologne et de la Slovaquie. Les seules
exceptions notables sont les régions métropolitaines
qui correspondent aux capitales de pays de l’Europe
orientale et centrale (Budapest, Belgrade…) ou à de
vieux bassins industriels (comme la Silésie dans le sud
de la Pologne). Cette homogénéité est due à deux fac-
teurs principaux.
Le premier est le caractère généralement tardif de l’in-
dustrialisation et de l’urbanisation dans cette partie de
l’Europe. Il a fallu attendre le XX e siècle pour que la
plupart de ces pays entrent vraiment dans la révolution
106
industrielle (le Belarus et l’Ukraine par exemple n’ont
été industrialisés qu’à partir des années 1930, sur l’ini-
tiative du régime soviétique). Les populations rurales
se sont donc maintenues sur leur lieu de vie pendant
très longtemps. L’abolition tardive du servage dans
l’Empire russe (années 1860) n’a pas non plus favorisé
le déplacement des paysans vers des agglomérations
urbaines et industrielles. Le deuxième facteur tient
au modèle de développement planifié mis en œuvre
par les Soviétiques et par les démocraties populaires
de l’ancienne Europe de l’Est. La planification prési-
dait à la répartition des hommes et des activités sur
l’ensemble du territoire et les organes de planification
ont tenté de limiter le développement de trop grandes
régions urbaines tout en favorisant des réseaux de
villes petites et moyennes harmonieusement réparties
dans l’espace. D’une façon générale, en Europe orien-
tale, les régions les plus densément peuplées sont les
plus anciennement occupées (régions de Moscou et
Saint-Pétersbourg par exemple), les régions agricoles
les plus fertiles (terres noires en Ukraine et en Russie),
les couloirs de transports (vallée du Danube), quelques
vieux bassins industriels…
En allant vers l’ouest (France, Espagne, Portugal),
le peuplement est en revanche très contrasté. Il se
concentre dans quelques régions urbaines comme
Paris, Madrid ou Rome, le long des quelques couloirs
de circulation très utilisés depuis des siècles, et très
souvent sur les littoraux qui connaissent un dévelop-
pement démographique accéléré comme en France par
exemple depuis les années 1980, et sur les littoraux du
sud et de l’ouest atlantique). L’attraction exercée par
les littoraux est évidente sur la carte pour le Portugal,
l’Espagne et la France, alors que l’intérieur de ces trois
pays (la plus grande partie de la Castille en Espagne
par exemple, mais aussi la diagonale qui court du
Nord-est lorrain aux Hautes-Pyrénées en France) pré-
sente de nombreux secteurs peu ou pas peuplés qui
ont perdu une grande partie de leur population au XXe
siècle. Ce tropisme littoral s’explique par un change-
ment culturel : les littoraux autrefois délaissés sont
devenus positivement connotés au XXe siècle et ont pu
bénéficier du développement d’activités touristiques
ou industrielles. Leur bonne image continue d’attirer
une population qui quitte certaines zones urbaines
situées à l’intérieur des terres (le Nord de la France et
la région Île-de-France ont perdu beaucoup de popu-
lation depuis les années 1980 au profit des littoraux
est et sud).
La partie nord de l’Europe présente des densités faibles
en raison d’un climat souvent problématique (climat
subpolaire) et d’une topographie contraignantes
(chaîne scandinave par exemple). Plus au sud, les
seules zones de très faibles densités visibles corres-
pondent à des chaînes de montagnes comme les Alpes.
Encore faut-il apporter une nuance pour le cas des
Alpes qui possèdent de profondes et larges vallées per-
mettant une circulation aisée à l’intérieur du massif.
Les densités sont souvent élevées dans ces vallées.
ACTIVITÉ 1
1. Sa part est de 12,2 % en 2007. On constate donc une
baisse de plus de 8 points de pourcentage en presque
50 ans.
2. L’Europe est le troisième foyer de peuplement du monde
avec 800 millions d’habitants, derrière l’Asie orientale
(environ 2 milliards d’habitants) et l’Asie du Sud (environ
1,5 milliard). L’Europe devance nettement les foyers africain
et américain.
3. La croissance de la population européenne se poursuit
à un rythme de plus en plus lent tandis que la population
africaine continue de croître à un rythme soutenu. Alors
qu’il y avait 230 millions d’Européens de plus que d’Afri-
cains en 1980, l’Afrique est passée devant l’Europe en 2000.
Sa population est beaucoup plus nombreuse aujourd’hui.
Cette différence de rythme est due à des comportements
démographiques très différents avec une natalité très élevée
dans des pays africains (essentiellement ceux de l’Afrique
subsaharienne) à un moment où ces pays sont bien engagés
dans la transition démographique (baisse de la mortalité et
fort excédent naturel).
4. La part de la population européenne dans la popula-
tion mondiale baisse depuis longtemps. Cela signifie que le
rythme de croissance annuel de la population européenne
est plus faible que celui de la population mondiale.
5. Les élèves ont l’embarras du choix dans les deux docu-
ments fournis, mais la Belgique et les Pays-Bas sont les deux
exemples les plus nets.
6. Les limites de la dorsale européenne ne sont pas nettes,
mais les élèves peuvent donner ici une réponse schématique
en fournissant une liste de pays sur lesquels elle s’étend. La
dorsale va de l’Angleterre (Midlands et bassin de Londres)
à l’Italie du Nord (Lombardie et plaine padane essentielle-
ment), en passant par le Benelux, le nord et le nord-est de la
France, l’Allemagne rhénane et la Suisse (malgré une nette
coupure du continuum des fortes densités de population au
niveau des Alpes).
De part et d’autre de la dorsale, on constate que les densités
s’abaissent progressivement, en allant du moyen, au faible.
Toutefois, la symétrie n’est pas totale, le gradient est plus
net en allant vers l’est. Dans la partie ouest et sud-ouest de
l’Europe, la distribution géographique des densités est plus
contrastée. Dans l’est, les densités sont plus homogènes
sur de grandes surfaces (urbanisation et industrialisation
plus tardive, planification socialiste imposant une certaine
régularité à la trame du peuplement…).
7. Certains littoraux sont très densément peuplés, notam-
ment dans la partie ouest de l’Europe. C’est très clair en
France, en péninsule ibérique et en Italie. Dans le nord-
ouest de l’Europe (grosso modo de Hambourg à Calais), les
littoraux sont aussi très souvent densément peuplés mais
cela apparaît avec moins de netteté car les espaces situés
en arrière des littoraux le sont également.
Dans l’est de l’Europe (côté baltique et côté méditerranéen),
le tropisme du littoral est plus faible. Attention toutefois à
l’échelle de la carte qui a tendance à lisser certains faits de
répartition géographique : on sait par exemple que Riga
et Tallinn, deux ports, concentrent environ un tiers de la
population de leur pays respectif (Lettonie et Estonie), ce qui
n’apparaît pas nettement sur la carte. Tout est donc question
d’échelle et de contexte.
8. Faiblement peuplé signifie en l’occurrence peu densé-
ment peuplé car le document 1 ne donne pas d’informa-
tion sur le nombre d’habitants. L’exemple le plus net est la
Norvège qui cumule deux handicaps : un relief accidenté
avec la longue chaîne de montagne du massif scandinave
et un climat frais voire froid (subpolaire voire polaire) dans
la plus grande partie du pays.
Livre de
l’élève,
pages
218-219
Le mot « megalopolis » a été inventé par le géographe
Jean Gottmann pour désigner initialement la région
urbaine qui s’étend sur la côte Est des États-Unis de
Boston à Washington-Baltimore. Par extension, sous
la forme « mégalopole », il est utilisé depuis quelques
décennies pour désigner d’autres immenses régions
urbaines au Japon (l’ensemble Tokyo-Nagoya-Osaka
et même au-delà) et la région européenne qui s’étend
de Londres à l’Italie du Nord. Étant donné que ces
trois exemples présentent de grandes différences, il est
malaisé de donner une définition définitive du mot
mégalopole, surtout que les géographes ont depuis peu
ajouté d’autres régions urbaines à cette liste de départ
(Californie, littoral de la Chine, sud du Brésil…). Une
définition pour englober tous ces exemples doit être
très générale. Dans ces conditions, on peut dire qu’une
107
mégalopole est une immense région urbaine qui juxta-
pose des régions métropolitaines et des villes de toutes
les tailles (agglomérations multimillionnaires et villes
petites et moyennes). Ces villes et régions métropo-
litaines forment des grappes qui peuvent couvrir
plusieurs dizaines de milliers de kilomètres carrés.
Certains auteurs estiment que les mégalopoles sont
de vastes conurbations, ce qui est abusif étant donné
qu’il n’y a pas toujours une réelle continuité du tissu
urbain. En effet, elles peuvent comporter en leur sein
des espaces ruraux où les densités sont plus basses et
où l’habitat est dispersé.
La mégalopole européenne correspond bien à cette
définition. On y trouve de grandes agglomérations et
parfois des conurbations de grandes tailles (la conur-
bation qui va notamment de Cologne à Dortmund
en Allemagne). Beaucoup de ces grandes aggloméra-
tions sont des métropoles : Milan, Londres, Bruxelles,
Francfort…
Les limites de la mégalopole européenne sont problé-
matiques. Certains auteurs englobent les Midlands en
Angleterre et le centre de l’Italie. D’autres estiment
même que Paris et sa région doivent être intégrés. Ce
sont des débats anciens qui ne sont pas prêts d’être
tranchés. Enfin, on remarque que la mégalopole pré-
sente une limite interne avec les Alpes suisses, de l’Ita-
lie du Nord et du sud-est de la France. La circulation y
est néanmoins forte et les vallées alpines sont souvent
densément peuplées mais cela ne se voit pas à cette
échelle. On trouve aussi des espaces ruraux à faibles
densités (partie wallonne de la Belgique par exemple).
Le document 7 montre que la mégalopole est en partie
développée autour du Rhin. Celui-ci joue un rôle consi-
dérable dans le développement économique de cette
partie de l’Europe en favorisant la circulation entre
les riches régions du nord et celles du sud (échanges
commerciaux intensifs entre les deux grands foyers
d’activité du sud de la mer du Nord et du nord de
la Méditerranée). D’autres couloirs de circulation ont
joué un rôle identique au Rhin pendant longtemps
(couloir du Rhône par exemple, avec la Saône puis
la Seine ou l’Escaut) mais peu à peu, le Rhin a pris
le dessus sur ces axes alternatifs. Selon Roger Brunet,
« les marchands auraient pu passer ailleurs, par
exemple par la vallée du Rhône ; mais ce ne sont pas
les Marseillais ni même les Parisiens qui ont organisé
les trafics ; ce sont les marchands et les banquiers de
108
Venise et de Gênes, puis Florence et Milan, avec ceux
de Bruges, Anvers, Londres et Amsterdam. Ils auraient
pu passer par la Champagne. Ils l’ont fait entre le Xe et
le XIIIe siècle, au temps des foires de Champagne qui
étaient fort près de Paris (Lagny, Provins) ; mais déjà
à cette époque, on passait par les Alpes bien plus que
par le Rhône… ». La densité actuelle des équipements
et des infrastructures de transports tout le long de l’axe
rhénan et la forte concentration de richesses dans les
métropoles ne peuvent que pérenniser les place écono-
mique et démographique dominantes de la mégalopole
européenne.
ACTIVITÉ 2
1. Les principales caractéristiques de la mégalopole euro-
péenne sont les suivantes : des densités de population éle-
vées, un semis urbain dense (beaucoup de villes de toutes les
tailles proches les unes des autres), une forte concentration
d’activités économiques, des flux intenses de toutes natures
(flux commerciaux de marchandises, flux de personnes…).
2. Il s’agit du Rhin. Le port de Rotterdam se développe
sur le delta du Rhin. C’est le plus grand d’Europe et un des
plus grand du monde, derrière les grands ports asiatiques.
3. Milan, Munich, Bruxelles, Lille, Rotterdam, Amsterdam,
Londres.
La principale conurbation de la mégalopole est la conurba-
tion rhénane de la Ruhr qui s’étend de Cologne à Dortmund.
Cet ensemble de villes forme une vaste agglomération sans
rupture dans le tissu urbain.
4. Il s’agit de la ville de Duisbourg. Elle se trouve en
Allemagne, sur la basse vallée du Rhin, dans la région indus-
trielle de la Ruhr. C’est le plus important port fluvial du
monde pour son trafic. Les principales activités économiques
visibles sont le transport fluvial (barges fluviales et péniches)
avec les activités de chargement et déchargement induites
(quais le long des bassins portuaires), l’industrie (industrie
chimique) et le stockage de pétrole.
5. La mégalopole européenne est apparue progressivement
pendant le Moyen Âge et son existence s’est confirmée à la
Renaissance et surtout pendant la révolution industrielle.
Elle doit son apparition essentiellement au commerce entre
les grands foyers économiques européens du Moyen Âge
(Italie du Nord et Flandres essentiellement). Alors que les
trafics commerciaux se distribuaient jusqu’au XIII e siècle
entre, d’un côté, la vallée du Rhône et de la Seine et, de
l’autre, la vallée du Rhin, c’est cette dernière qui a petit à
petit capté l’essentiel des trafics entre l’Europe du Nord et
celle du Sud.
6. Les régions les plus anciennement industrialisées sont
souvent des régions où les densités de population sont
élevées. Dans la mégalopole, il y a aussi un lien entre les
plus fortes densités. La Sarre, le Milanais et les Flandres
sont des régions industrialisées depuis longtemps. La Ruhr
est une région qui a tout d’abord connu une industriali-
sation rapide au XIX e siècle en raison de la présence d’un
grand gisement de charbon. Les entrepreneurs locaux ont
fait appel à de la main-d’œuvre locale ou venue d’ailleurs
pour travailler dans les mines ou les usines métallurgiques
et sidérurgiques. Dans un second temps, d’autres activités
industrielles sont venues s’ajouter aux industries lourdes du
XIXe siècle. L’afflux de main-d’œuvre a contribué à densifier
le peuplement sur place.
Livre de
l’élève, 1 Les foyers
pages Doc. tif
220-221 de population inter
ac
La densité moyenne de la population dans le monde est
de 45 habitants par km² environ, mais le peuplement
est très contrasté. La concentration de population ici
et la faiblesse du peuplement là sont déterminées par
une articulation complexe de causes générales et de
causes locales, ces dernières n’étant pas par définition
généralisables.
À très petite échelle (échelle mondiale), on voit que la
population se concentre dans quelques foyers. Sur le
document 2, le principe de la carte par points possède
l’avantage de représenter la distribution de la popu-
lation avec une grande précision. Elle a néanmoins
l’inconvénient de ne pas renseigner sur les inégalités
de densités de la population.
Les trois principaux foyers de population rassemblent
environ 60 % de la population mondiale. L’Asie orien-
tale et l’Asie du Sud, qui se détachent du foyer euro-
péen en raison du nombre très élevé de leurs habitants.
Ces deux foyers sont dominés par deux pays dont la
population dépasse le milliard d’habitants (l’Inde et
la Chine). Ce sont des ensembles transnationaux qui
s’étalent sur le territoire de plusieurs pays. À l’intérieur
de ces foyers, les contrastes de peuplement sont forts
et apparaissent sur des cartes à plus grande échelle.
Sur la carte, on peut déjà voir un contraste entre les
provinces littorales de la Chine et l’île de Bornéo où
de vastes régions sont encore quasiment inhabitées.
À l’échelle mondiale, on peut voir qu’il existe une
relation entre la concentration de la population et la
présence de fleuves ou de littoraux : c’est très net dans
le sous-continent indien (Indus au Pakistan, Gange en
Inde) et en Asie de l’Est (Yangzijiang et Huang He). Ces
vallées fertiles et riches en eau font partie des régions
les plus anciennement peuplées du monde et sont
sans doute les foyers où sont apparues les premières
communautés humaines sédentaires d’agriculteurs
(révolution néolithique). Plus tard, le développement
d’activités comme la riziculture, souvent irriguées, et
le commerce (facilité de circulation) ont renforcé la
densification du peuplement sur place.
L’attraction de la mer sur le peuplement n’est pas
propre à l’Asie et se vérifie dans l’ensemble du monde.
Selon Daniel Noin, « la population vivant dans une
bande littorale de 15 km de largeur moyenne était
estimée à 845 millions de personnes à la fin des
années 1990 (16 % de la population mondiale) ». Cette
concentration est due à des facteurs humains plus qu’à
des facteurs naturels. En Asie par exemple, une grande
partie de la population, encore rurale, vit de l’agricul-
ture et de la pêche et se concentre dans les deltas et les
plaines côtières. D’une façon générale, le tourisme et
les activités tertiaires et portuaires renforcent ce tro-
pisme du littoral. La densité de population atteint par
exemple 2 000 habitants par km² dans la mégalopole
japonaise. Le développement économique actuel de
l’Asie, largement concentrée autour des ports, entre-
tien cette littoralisation.
Le troisième foyer de population est l’Europe, ce qui
est remarquable étant donné sa relative étroitesse.
Même si les contrastes existent aussi dans ce foyer,
ils sont moins marqués que dans les deux précédents.
Par ailleurs, on ne retrouve pas en Europe des zones
immenses de densités très fortes comme en Chine ou
en Inde. L’Europe doit en partie son statut de troisième
foyer de population dans le monde à l’ancienneté de
l’occupation humaine avec ici aussi des foyers remon-
tant au Néolithique. Habituellement, sur les cartes, le
foyer européen est séparé de l’Afrique du Nord par une
limite qui tranche la Méditerranée en deux parties.
C’est une représentation influencée par la définition
conventionnelle de l’Europe. Mais certains géographes
(Mackinder en 1904 déjà) défendent depuis longtemps
l’idée selon laquelle l’Afrique du Nord a davantage
de relations et de caractères communs (peuplement
dense) avec l’Europe qu’avec le reste de l’Afrique. La
limite sud du foyer pourrait donc englober en plus
les rives de la Méditerranée et au moins le Maghreb.
On voit sur la carte que le nord et le nord-est de l’Eu-
rope (Scandinavie, nord de la Russie) constituent un
109
domaine à part. Là, en raison de la présence de milieux
difficiles ou vraiment hostiles, la population est moins
nombreuse.
Les autres foyers de population sont moins vastes et
surtout beaucoup moins peuplés. Ils correspondent
souvent à des régions très urbanisées, généralement
en situation littorale. Ces foyers sont récents et doivent
leur existence à des déplacements massifs de popula-
tion (vers les États-Unis ou vers l’Amérique du Sud par
exemple) originaire d’Europe et d’Afrique pour l’essen-
tiel. Le foyer du Nord-Est américain doit par exemple
son existence à l’arrivée de plusieurs dizaines de mil-
lions d’Européens au XIX e siècle. Arrivés sur place
après leur traversée de l’Atlantique, ils s’installaient
sur la côte Est avant de partir plus loin vers l’Ouest
pour certains. Le développement économique de cette
région littorale vient aussi du fait qu’elle a longtemps
fonctionné comme une interface entre l’Europe et le
reste de l’Amérique du Nord et comme une base d’orga-
nisation de la conquête de l’espace américain. Autant
de facteurs qui jouent un rôle aussi dans l’existence du
foyer de population situé dans le sud du Brésil.
Le foyer de l’Afrique guinéenne est ancien (royaumes
africains) mais il a été consolidé en quelque sorte par
la colonisation européenne au XIX e siècle qui a mis
l’accent sur le développement économique de la zone
littorale à partir de laquelle on a organisé la conquête
de l’intérieur. Par ailleurs, le littoral a été équipé pour
servir d’interface entre les colonies africaines et les
métropoles européennes.
DOC. 1 L’évolution du peuplement
● Dans la mesure du possible, les élèves doivent apporter
ici une réponse nuancée. Certains foyers de population sont
très anciens et étaient visibles au I er siècle : le foyer est-
asiatique et le foyer sud-asiatique. Ils se sont simplement
densifiés et étendus vers le sud dans les deux cas. Le foyer
européen était moins net mais il est devenu très visible avec
le temps. Un cas intéressant est celui de la Mésopotamie.
Elle apparaît comme un foyer possible au Ier siècle, compa-
rable à l’Europe, mais n’a pas évolué ensuite.
DOC. 2 Les foyers
de population dans le monde
● 1. Dans l’ordre, du plus grand au plus petit : Asie orien-
tale, Asie du Sud, Europe, golfe de Guinée, Nord-Est améri-
cain, Sud-Est du Brésil.
● 2. Les deux plus grands foyers de population appartien-
nent au continent asiatique.
110
DOC. 3 Le peuplement
de l’Amérique du Nord
● Le peuplement de l’Amérique du Nord (États-Unis,
Canada et Mexique) est très contrasté. On distingue de
fortes densités de population en situation périphérique : le
long de la côte Est des États-Unis, près des Grands Lacs, le
long de la vallée du fleuve Saint-Laurent, sur la côte Ouest
(Californie et région de Vancouver/Seattle) et dans la région
de Mexico. La moitié orientale des États-Unis est plus den-
sément peuplée que l’autre moitié. D’une façon générale, la
moitié ouest des États-Unis, le nord du Mexique et la plus
grande partie du Canada ont des densités de population
faibles.
DOC. 4 Migrations et contraintes naturelles
● Le premier lien évident est celui qui relie la présence de
conditions naturelles hostiles ou contraignantes de certaines
régions avec la faiblesse des densités de population. Les
régions froides ou polaires, les régions de montagne et les
déserts arides sont peu peuplées.
D’autres facteurs jouent toutefois un rôle dans le peuple-
ment de l’Amérique du Nord, en particulier les migrations
en provenance d’Europe et d’Asie. On peut rappeler par
exemple qu’environ 40 millions d’Européens sont partis vers
les États-Unis entre 1820 et le début de la Première Guerre
mondiale, ce qui s’est traduit par une forte accumulation de
population à un rythme inédit dans l’histoire du monde. Les
fortes densités de la côte sont également dues à l’accumu-
lation des populations d’origine européenne. La traite des
esclaves noirs déportés d’Afrique a quant à elle aussi contri-
bué au peuplement de la moitié est des États-Unis, dans le
cadre de l’économie de plantation. Enfin, sur la côte Ouest,
l’arrivée de migrants asiatiques et même latino-américains
s’est conjuguée à l’installation de colons venus d’Europe et
permet en partie d’expliquer les fortes densités notamment
de la Californie.
Livre de
l’élève, 2 Les espaces
pages Doc. tif
222-223 faiblement peuplés inter
ac
Les foyers de population sont tellement spectaculaires
dans certains cas qu’on en viendrait à oublier que la
majeure partie des terres émergées est peu peuplée
voire pas peuplée du tout, constituant des déserts
humains. Ceux-ci couvrent des superficies considé-
rables. On peut apporter une nuance en disant que
les déserts absolus sont rares puisque les hommes ont
tendance à circuler partout. Des caravanes traver-
sent encore les déserts arides dans certaines régions
et on trouve des peuples vivants dans les latitudes
subpolaires.
Ces déserts humains peuvent être rangés dans plu-
sieurs catégories. Si l’on retient le critère des carac-
tères du milieu par exemple, on peut distinguer les
déserts en fonction du climat, de la topographie, de
l’altitude…
Dans la majeure partie des régions du monde, les
conditions naturelles ne sont pas le premier facteur
de l’organisation de l’espace. On l’a vu dans le cas de
l’Europe, où le milieu est presque partout favorable
mais où pourtant les densités varient beaucoup.
Dans certains déserts humains cependant, les condi-
tions naturelles sont déterminantes. L’aridité des
déserts chauds comme le Sahara, le Namib ou le
Kalahari est un facteur limitant absolu car il n’est pas
possible d’y faire la moindre agriculture, sauf dans
quelques exceptions notables telles que les oasis. On
pourra toujours arguer du fait que les déserts du sud
des États-Unis possèdent de grandes villes (Phoenix,
Las Vegas) mais cela reste exceptionnel à l’échelle
du monde. Par ailleurs, la pérennité de ces villes
dans des zones pauvres en eau peut à terme devenir
problématique.
Les facteurs naturels sont également d’importance
dans la faiblesse du peuplement des grands massifs
montagneux où se conjuguent plusieurs contraintes.
La pente excessive est difficilement utilisable par les
agriculteurs, sauf dans certains cas, et elle empêche les
constructions. Seuls les pays les plus riches en tirent
parti en développant des activités de sport d’hiver ou
de tourisme d’été. Par ailleurs, l’altitude fait baisser
la température moyenne annuelle, surtout sur les
versants les moins bien exposés, ce qui rend impos-
sible de nombreuses cultures. Les altitudes élevées en
montagnes sont par exemple réservées à l’élevage en
Europe, mais cette activité extensive n’est pas peu-
plante. Toutes ces contraintes sont poussées à l’ex-
trême dans des massifs montagneux aussi grands que
les Rocheuses et l’Himalaya.
Attention à ne pas généraliser ces remarques concer-
nant les montagnes. Elles ne sont valables pour les
régions tempérées que depuis une période récente
et elles s’avèrent fausses dans certaines régions du
monde, notamment dans les régions tropicales. Là, les
montagnes sont souvent plus humides que les plaines,
grâce à l’ascendance des masses d’air, et rendent pos-
sible l’agriculture sans irrigation. Les montagnes
andines se distinguent par des densités de population
élevées si on les compare avec le désert côtier qui longe
le Pacifique. Toujours dans le domaine tropical, les
montagnes sont souvent plus saines que les plaines
chaudes et insalubres. Le moustique, vecteur du palu-
disme, et la mouche tsé-tsé ne s’y développent pas. Les
colons espagnols ont ainsi souvent privilégié les zones
d’altitude pour s’installer définitivement lorsqu’ils sont
arrivés en Amérique car le climat y est plus frais. Enfin,
dans de nombreuses régions tropicales ou tempérées,
les montagnes ont servi à diverses époques de refuges
(Berbères des montagnes de l’Atlas face aux invasions
arabes par exemple).
En fait, les montagnes ont été précocement occupées
par les hommes. Leur dépeuplement est un fait récent
en Europe. L’agriculture a par exemple déserté les
moyennes montagnes françaises au XX e siècle, car la
mécanisation y était moins possible. Grâce aux moyens
modernes, on peut aujourd’hui produire plus qu’au-
trefois avec des surfaces pourtant moins grandes. Les
plaines suffisent donc. Par ailleurs, beaucoup d’activi-
tés économiques nécessitant une forte circulation des
personnes et des marchandises ne peuvent se déve-
lopper dans les zones montagneuses au relief escarpé.
Les grands déserts froids sont les lieux les plus hos-
tiles de la planète. Ils sont arides et les températures
hivernales (et parfois estivales) sont trop basses pour
permettre le développement aisé de sociétés humaines
sédentaires et nombreuses. Par ailleurs, le sol est la
plupart du temps gelé dans ces régions, ce qui empêche
aussi toute forme de culture. Enfin, le rythme photo-
périodique de ces régions, avec des nuits hivernales
très longues, ne favorise pas le développement des
organismes humains et végétaux. Ajoutons à cela une
banquise qui gêne les mouvements maritimes et des
vents violents (souvent jusqu’à 350 km/h dans l’An-
tarctique) et il n’est guère étonnant que les densités
soient si faibles. Le changement climatique pourrait
rendre plus accueillantes certaines régions polaires.
Les grands massifs forestiers tropicaux et équatoriaux
sont aussi des déserts humains. Cela tient moins à des
conditions naturelles défavorables qu’à des hasards de
l’histoire. Ces régions sont restées longtemps isolées
parce que les sociétés humaines vivant à proximité
n’ont pas eu besoin de les défricher et de les peupler.
Cette donnée est d’ailleurs en train de changer avec les
111
grands défrichements de la forêt amazonienne et dans
certaines îles indonésiennes. Il s’agit donc là plus de
contingences économiques que de facteurs naturels. Il
peut s’agir de choix culturels. Les Japonais protègent
leur forêt dans les montagnes car ces dernières sont
un domaine sacré et car la forêt joue un rôle dans la
régulation de l’écoulement des eaux. La population se
concentre alors dans les plaines.
Enfin, certaines régions sont peu peuplées parce
qu’elles sont isolées et éloignées des grandes concen-
trations de population. Par effet cumulatif, les faibles
densités de populations peuvent ainsi devenir durables.
DOC. 1 Les contraintes naturelles en Sibérie
● 1. La principale contrainte liée au froid évoquée par le
texte est le sol gelé, ou pergélisol. Le climat actuel n’ex-
plique pas sa formation. C’est un héritage de la dernière
période glaciaire que le climat actuel permet d’entretenir.
Ce sol gelé empêche la mise en culture. L’autre contrainte,
lorsqu’il dégèle en été dans sa partie supérieure, et qu’il
laisse la place à un sol mou (mollisol) qui menace la stabilité
des constructions. Beaucoup d’équipements sont régulière-
ment endommagés par les amplitudes thermiques redou-
tables de la Sibérie (différences entre les températures les
plus chaudes et les plus faibles) : des différences excessives
rendent tous les matériaux cassants et fragiles. Par ailleurs,
le froid est une contrainte très lourde pour l’organisme
humain, surtout lorsque les températures restent très infé-
rieures à 0° pendant plusieurs mois.
● 2. L’autre contrainte est indirectement liée au climat
mais elle est avant tout humaine. Il s’agit de l’isolement de
très vastes régions de la Sibérie. Il faut savoir que plus de
10 millions de km² sont difficilement ou pas accessibles en
Russie, soit en raison de leur éloignement par rapport aux
principales concentrations de population, soit en raison de
leur sous-équipement en infrastructures de transport. Là où
les routes ne sont pas asphaltées, le mollisol estival est une
plaie récurrente. Dans le contexte économique postérieur
à la disparition de l’URSS, les régions sibériennes les plus
éloignées ont été encore plus isolées en raison de la baisse
rapide des subventions versées par l’État et en raison du
renchérissement brutal du prix des transports (au prix du
marché et non plus selon un prix largement abaissé par les
subventions publiques). Les conditions de vie y sont deve-
nues encore plus difficiles.
DOC. 2 Densités et contraintes naturelles
● Le premier facteur est la pente qui empêche le déve-
loppement de certaines activités et certaines constructions.
L’altitude est aussi une contrainte car l’augmentation de l’al-
titude est corrélée à une baisse de la température moyenne
(- 0,6° tous les 100 mètres), ce qui est aussi un facteur
112
limitant pour certaines activités (l’agriculture notamment).
DOC. 3 Les espaces vides
ou très faiblement peuplés
● - Amérique : Grand Nord canadien, Groenland, mon-
tagnes Rocheuses, désert Mojave, forêt amazonienne, désert
d’Atacama, sud de la cordillère des Andes, Patagonie.
- Afrique : montagnes de l’Atlas, déserts du Sahara, du
Kalahari et de la Corne de l’Afrique, bassin du Congo.
- Asie : bassins arides du Xinjiang, du Takla-Makan et du
Gobi, déserts du Thar, d’Arabie et d’Australie, plateaux
et montagnes du Tibet et de l’Himalaya, forêts denses
de Bornéo, de Nouvelle-Guinée, de Timor et de Tasmanie,
régions froides du nord de la Sibérie et de l’Extrême-Orient
russe.
- Europe : Islande, Finlande, la plus grande partie de la
Scandinavie et le nord de la Russie d’Europe (à l’ouest de
l’Oural en allant jusqu’à la péninsule de Kola).
- Antarctique.
Les Alpes n’apparaissent pas pour deux raisons.
Premièrement, à cette échelle relativement petite, il est
difficile de faire apparaître la faiblesse des densités. Mais
deuxièmement, il s’agit d’une chaîne de montagne traver-
sée par des grandes vallées calibrées à fond plat faciles à
habiter depuis longtemps. Par ailleurs, beaucoup de vallées
plus petites, même plus hautes, et de nombreux cols per-
mettent de circuler et de remonter loin à l’intérieur de la
chaîne. Cela permet à nombre d’activités de se développer
et d’éviter l’isolement.
DOC. 4 Des déserts humains
● 1. Dans ces quatre cas, les densités de population sont
égales ou proches de 0, en raison des contraintes fortes
exercées par le milieu ou de l’isolement par rapport au reste
des sociétés humaines.
● 2. Dans l’ordre, il s’agit de l’Amérique, de l’Afrique, de
l’Asie et de l’Antarctique.
● 3. Les contraintes naturelles sont dans ces quatre cas la
densité de la forêt difficile à pénétrer dans un milieu très
humide, l’aridité, la pente associée à l’altitude extrême, le
froid intense.
Livre de
l’élève, 3 Villes
pages
224-225 et espaces ruraux
Depuis 2008, plus de 50 % de la population mondiale
vit dans des villes. Mais l’urbanisation n’a pas atteint
le même niveau dans toutes les parties du monde. Pour
prendre connaissance de l’inégale répartition du phé-
nomène, il suffit d’utiliser le taux d’urbanisation (part
des urbains dans la population totale d’un pays) même
si ce taux présente des insuffisances et des problèmes
de comparabilité d’un pays à l’autre avec des taux qui
oscillent entre 20 % et 80 %. Ces disparités sont souvent
corrélées au niveau de développement des pays, car les
pays les plus riches sont aussi les plus urbanisés, avec
dans l’ordre les pays européens, d’Amérique du Nord,
d’Amérique du Sud, l’Australie, la Nouvelle-Zélande,
la Corée et le Japon. On trouve ensuite un ensemble
d’États proches de l’Europe, au nord du Sahara, avec
des taux supérieurs à 50 %.
Dans le détail, il existe des nuances notables. Les pays
les plus riches présentent des taux d’urbanisations dif-
férents. Les pays riches d’Amérique du Nord sont plus
urbanisés que ceux d’Europe. À plus grande échelle, on
constate des différences au sein d’une même région :
la Suisse est le pays le plus riche d’Europe (avec le
Luxembourg) mais n’est pas le pays le plus urbanisé.
Il existe donc d’autres facteurs que la richesse res-
ponsables des différences de niveaux d’urbanisation :
- L’ancienneté du peuplement : les pays neufs ont
souvent des taux d’urbanisation parmi les plus élevés
car leur peuplement n’est pas vraiment passé par une
étape initiale de colonisation des espaces ruraux. En
Europe, le taux d’urbanisation est inférieur à celui
des États-Unis car le peuplement rural hérité persiste.
- Les densités de population, les contraintes du milieu
physique, les choix de société jouent aussi un rôle.
- L’inégal avancement du processus de transition
urbaine. Ce processus est le passage d’une économie
agraire, fondée sur l’exploitation locale des ressources
du milieu, à une société et une économie industrielles
et tertiaires. Tous les pays du monde ont suivi ou sui-
vent le même processus mais ils n’ont pas tous atteint
le même degré d’avancement dans la transition. En fin
de processus, la croissance du taux d’urbanisation a
tendance à ralentir voire à devenir nulle car le mode
de peuplement est enfin ajusté au système économique.
- Des choix économiques : les sociétés encore très
rurales des pays africains sont encore relativement
peu urbanisées car l’agriculture n’est pas une activité
qui produit de l’espace urbain.
Le moment d’enclenchement du processus, sa vitesse
et sa durée varient d’un pays à l’autre. C’est l’Europe
qui est entrée la première dedans, suivie de l’Amérique
du Nord puis de l’Amérique latine. L’Asie et l’Afrique
y sont entrées plus tardivement. On constate aussi des
variations au sein des ensembles continentaux : en
Europe, c’est le Royaume-Uni qui est entré le premier
dans le processus, car c’est ici qu’est née la révolu-
tion industrielle ; le continent (France, Belgique,
Allemagne…) y est entré plus tard. On voit sur les
courbes que le Royaume-Uni a commencé avant la
France et que le processus y a été plus rapide.
Attention ! La révolution industrielle n’a pas créé la
ville. Elle a ici et là permis l’apparition de villes mais
elle n’a pas radicalement bouleversé le semis urbain et
la trame générale du peuplement en Europe de l’Ouest
et du centre. En Europe orientale, en revanche, il y a
un lien plus fort dans l’espace entre industrialisation
et semis urbain.
DOC. 1 Citadins et ruraux
● 1. Dans l’ordre décroissant : États-Unis, France, Mexique,
Mali, Inde, Vietnam.
● 2. Les pays en développement sont le Mexique, le Mali,
l’Inde et le Vietnam.
Les pays développés sont les États-Unis et la France.
DOC. 3 Le pourcentage
d’urbains et les grandes métropoles
● 1. Les deux continents les moins urbanisés sont l’Afrique
et l’Asie. Les plus urbanisés sont l’Amérique et l’Europe.
● 2. Il est plus élevé dans les pays développés.
● 3. En Asie.
DOC. 4 Un espace rural en France
● 1. Elle est faible.
● 2. Il s’agit d’un peuplement dispersé, très classique en
pays de bocage de l’ouest atlantique européen.
DOC. 5 Une métropole de Chine
● 1. Elle se situe dans l’est de l’Asie, sur le littoral chinois.
● 2. La photographie montre une densité élevée du
tissu urbain avec beaucoup d’immeubles parfois très éle-
vés, proches les uns des autres. On peut penser que ces
immeubles sont occupés pour une grande partie par des
populations résidentes ou par des travailleurs s’il s’agit d’en-
treprises. Dans les deux cas, la densité de population sera
nécessairement forte car, avec une telle densité du bâti, on
doit compter un nombre élevé de personne par km².
113
 Livre de Exercice 3 Décrire et expliquer
l’élève,
la répartition du peuplement en Chine
pages
226-227 EXERCICES 1. La partie est, le long du littoral.
2. Le Tibet, le désert de Gobi ou l’Himalaya.
Exercice 1 Comprendre la notion
3. L’aridité pour le Gobi ; l’altitude, la pente et le froid pour
de densité de population le Tibet et l’Himalaya.
1. C’est le nombre moyen d’habitants par kilomètre carré. 4. Une des principales raisons est la possibilité de faire
2. Espace 1 : 8 hab/km². Espace 2 : 10 hab/km². de la riziculture irriguée grâce à la présence de plaines, de
3. Elle est plus forte dans l’espace 2 et plus faible dans grands fleuves (Rivière des Perles ou Xijiang et Yangzijiang)
l’espace 1. et d’un climat tropical ou subtropical apportant chaleur et
humidité en été. La riziculture est une activité peuplante
4. Dans l’espace 2 avec 10 habitants concentrés dans la
et a pu se développer depuis longtemps dans de telles
partie inférieure du carré.
conditions.
5. Dans l’espace 3, on compte 8 habitants dans une portion
d’espace de 4 km².
Rapporté à un carré de 1 km² de côté, il faut donc diviser
Exercice 4 Localiser les foyers
par 4 la surface d’origine mais aussi le nombre des habi- de population et les déserts humains
tants. Cela fait 8 : 4 = 2. La densité moyenne est donc de 1. Un foyer de population est une région plus ou moins
2 habitants par km². vaste où les densités de population sont élevées.
Dans l’espace 4, on compte 6 habitants dans une portion Un désert humain est une région plus ou moins vaste où les
d’espace de 3 km². densités de population sont très faibles voire nulles.
Il faut donc diviser par 3 pour connaître la densité moyenne
2. Les foyers de population sont :
par km². Cela fait 6 : 3 = 2.
1. Asie orientale ; 2. Asie du Sud ; 3. Europe ; 4. Nord-Est
La densité moyenne est donc également de 2 habitants par
américain ; 5. Golfe de Guinée ; 6. Sud-Est du Brésil.
km².
3. Les déserts humains sont :
A. Sibérie ; B. Sahara ; C. Amazonie ; D. Grand Nord cana-
Exercice 2 Lire et expliquer une carte dien ; E. Désert australien ; F. Continent Antarctique.
des densités de population 4. Pour la Sibérie, le Grand Nord canadien et l’Antarctique,
1. À l’Europe. la principale contrainte est le froid extrême. Pour informa-
2. tion, on peut rappeler aux élèves que les températures les
plus basses enregistrées en Sibérie descendent au-dessous
Moins de De 50 Plus de
50 hab/km² à 200 hab/km² 200 hab/km²
de -70° ; elles passent parfois sous les -90° en Antarctique
où les vents de plus de 300 km/h ne sont pas rares.
Finlande Irlande République Royaume-Uni
Suède France tchèque Pays-Bas
Pour le Sahara et le désert australien, la principale contrainte
Estonie Luxembourg Slovaquie Belgique est l’aridité.
Lettonie Danemark Hongrie Allemagne
Espagne Autriche Exercice 5 Localiser les douze
Portugal Slovénie
Italie Roumanie plus grandes métropoles mondiales
Lituanie Bulgarie
Pologne Grèce
1. Les métropoles sont en général de très grandes agglo-
mérations. C’est l’élément de définition par lequel on peut
commencer en 6e. Toutefois, en toute rigueur, si la classe est
3. Finlande, Suède, Estonie et Lettonie. Ils sont tous dans
d’un bon niveau, on peut ajouter que la taille ne fait pas la
l’Europe du Nord, autour de la mer Baltique.
métropole. Une métropole est avant tout une ville, généra-
4. Le climat froid pendant une grande partie de l’année est lement grande mais pas nécessairement, qui possède des
un facteur limitant. Il explique la faiblesse des populations. fonctions rares et qui exerce une influence sur un territoire
5. Royaume-Uni, Belgique, Pays-Bas, Allemagne. plus ou moins vaste.
6. Dans la partie ouest de l’Europe, dans la dorsale 2. Les métropoles indiquées sur la carte sont :
européenne. 1. Tokyo, Japon, Asie ; 2. São Paulo, Brésil, Amérique ;
3. Mexico, Mexique, Amérique ; 4. Bombay, Inde, Asie ;
5. New York, États-Unis, Amérique ; 6. Séoul, Corée du Sud,
Asie ; 7. Delhi, Inde, Asie ; 8. Shanghaï, Chine, Asie ; 9. Los

114
Angeles, États-Unis, Amérique ; 10, Jakarta, Indonésie, Asie ;
11. Manille, Philippines, Asie ; 12. Osaka-Kobé, Japon, Asie.
Exercice 6 Déterminer la densité
de population et la forme du peuplement
1. C’est le nombre moyen d’habitants par km2. La notion de
densité de population a l’avantage de pouvoir être utilisée à
différentes échelles (ville, région, pays, continent, monde…).
2. Dans l’ordre, cela donne D, A, C, B.
3. - D montre une ville ;
- A montre un village ;
- C montre un habitat dispersé ;
- B montre un habitat nomade.
4. La définition de la ville est complexe et ne repose pas sur
les mêmes critères d’un pays à l’autre. Si on généralise, on
peut dire qu’une ville est une agglomération (regroupement
de constructions et d’habitations) qui réunit un nombre
élevé d’habitants (au moins 2 000 habitants en France) et
où la densité de population est élevée. On peut ajouter
aussi que, en ville, la population ne vit pas de l’agriculture.
Le village est une agglomération de petite taille (plus petite
qu’une ville) située dans l’espace rural. On peut préciser
qu’il existe des villages de tailles très différentes et de toutes
les formes.
L’habitat est dit dispersé lorsqu’il n’est pas concentré en
un endroit unique mais lorsqu’il se répartit dans différents
endroits (un chef-lieu, plusieurs hameaux, voire des maisons
isolées).
L’habitat nomade est un habitat qui n’est pas fixe. L’habitat
nomade est transportable d’un lieu à un autre au gré des
mouvements des peuples nomades. Il s’oppose à l’habitat
fixe et permanent des peuples sédentaires.
5. L’aridité du désert rend impossible l’agriculture dans la
plupart des cas, sauf dans les oasis qui demeurent excep-
tionnelles. Par ailleurs, le sable omniprésent sur la photo ne
constitue pas un sol fertile.
AV E Z - V O U S B I E N R E T E N U ?
1. Un foyer de population est une région plus ou moins
vaste où les densités de population sont élevées. La den-
sité de population est le nombre moyen d’habitant par
kilomètre carré.
2. L’Asie orientale, l’Asie du Sud et l’Europe.
3. Des conditions climatiques et de grands fleuves favo-
rables au développement d’activités peuplantes comme
la riziculture irriguée, mais aussi des plaines deltaïques
étroites où les populations s’accumulent. Les pentes des
collines et des montagnes sont délaissées par choix cultu-
rel. Les densités sont donc fortes dans les plaines et les
vallées. Enfin, des économies largement tournées vers le
commerce extérieur et vers les activités portuaires, ce qui
renforce l’attractivité des littoraux.
4. Un désert humain est une région plus ou moins vaste
où les densités de populations sont très faibles voire
nulles. Une contrainte naturelle est une caractéristique du
milieu naturel (climat, topographie, sols…) qui gêne ou
empêche le peuplement et le développement d’activités.
5. - La Sibérie : froid extrême pendant un long hiver, sol
gelé.
- Le Sahara : aridité.
- L’Himalaya : haute altitude et froid induit par cette haute
altitude, relief accidenté (pentes).
6. La population urbaine est la population qui réside dans
les villes. La population rurale est la population qui réside
en dehors des villes, dans les zones rurales.
7. Le pourcentage de population urbaine (taux d’urbani-
sation) est le plus élevé en Amérique en en Europe. Il est
le plus faible en Afrique et en Asie.
8. Il y en a en général plus de trois dans chacune de ces
régions du monde. L’élève a donc le choix.
- Asie de l’Est : Beijing, Shanghaï, Tokyo, Osaka-Kobé,
Séoul, Manille…
- Asie du Sud : Delhi, Karachi, Bombay.
- Amérique du Nord : New York, Chicago, Los Angeles.
- Amérique du Sud : Rio de Janeiro, São Paulo, Buenos
Aires.
- Europe : Londres, Paris, Istanbul, Moscou…
9. L’habitat groupé et l’habitat dispersé.
115
 CHAPITRE

15 Habiter la ville
Le point du programme
III. Habiter la ville (environ 15 % du temps consacré à la géographie)
C onnaissance s Plus de la moitié de l’humanité vit Dém arches Des études de cas qui reposent de
en ville. Les paysages urbains et la vie en ville dépendent manière privilégiée sur l’étude de paysages : deux villes
de multiples facteurs au nombre desquels la culture et l’his- choisies dans deux aires culturelles différentes.
toire, le cadre naturel, les activités, la situation démogra-
phique et le niveau de développement.
Capacités Situer les espaces étudiés sur différents planisphères thématiques.
Décrire les paysages étudiés.
Réaliser un croquis simple d’un paysage.

La logique du chapitre
Quatre études de cas sont proposées : deux métropoles de pays développé (Chicago et Vienne) et
deux métropoles de pays en développement (Bombay et Alger). Les aires culturelles et l’histoire de
ces quatre métropoles sont très différentes : une ville d’Amérique du Nord, une capitale historique
de l’Europe, deux villes au passé colonial, l’une en Inde, l’autre en Afrique du Nord, au Maghreb.

Bibliographie
• « Les Villes chinoises », TDC n° 945, décembre 2007.
• M. Da Costa Gonçalves, G. Galland, Les Villes entre elles, Coll. Junior Ville,
Autrement Jeunesse, 2005.
• F. Godart, La Ville en mouvement, coll. Découvertes Gallimard n° 410, Gallimard, 2001.

Lien utile
• Le site du PNUD : www.undp.org/french/

Livre de À l’inverse, celui de New York se caractérise par une très

l’élève, forte densité de gratte-ciel faits de verre, de béton et d’acier
pages
230-231 Ouverture et qui datent du XXe siècle.
4. À l’inverse de Paris ou de New York, La Paz est une
ville d’altitude (3 600 mètres), dans un site de montagne.
DÉCOUVRIR
L’habitat y est aussi dense. Mais les immeubles sont de
1. Paris se situe dans la partie occidentale de l’Europe, faible hauteur et enserrent des rues étroites.
New York sur la côte Est de l’Amérique du Nord et La Paz
en Amérique du Sud.
2. Les villes de Paris et de New York sont nées sur des îles,
Livre de
comme le prouvent les ponts qui enjambent la Seine à Paris l’élève, Habiter Chicago
et l’Hudson à New York. pages Doc. tif

3. Le paysage de Paris est marqué par un habitat dense 232-235 aux États-Unis inter
ac

avec des immeubles de pierre de cinq à six étages ainsi

que par de nombreux monuments historiques : la cathédrale Cette étude de cas permet de montrer que Chicago est
Notre-Dame, le Palais de Justice, le Louvre et l’Hôtel de Ville. une grande métropole mondiale, par l’importance de
116
sa population et grâce à ses multiples activités : nœud
de communication, centre industriel, place financière
et de services.
On montre ensuite ce qui distingue la ville de Chicago
de sa banlieue : les oppositions sociales et ethniques
et les différences dans les paysages entre le CBD (cen-
tral business district), la zone qui entoure le CBD et
au-delà les vastes banlieues pavillonnaires où vit la
majorité de la population.
ACTIVITÉ 1
1. La ville de Chicago se localise à l’est des grandes plaines
et à l’ouest des Appalaches, au bord du lac Michigan.
2. Chicago est une grande métropole pour plusieurs raisons.
Sa population est très importante : elle est la troisième ville
la plus peuplée des États-Unis. Elle concentre de multiples
activités économiques. Elle est le deuxième centre industriel
des États-Unis, une place financière mondiale et un nœud de
communication. Elle est enfin un grand centre culturel par
l’architecture de ses gratte-ciel, ses universités renommées,
ses musées et théâtres.
3. Les principales voies de chemin de fer en provenance de
la côte Ouest et de la côte Est se rencontrent à Chicago. À
partir du port, il est possible de rejoindre l’océan Atlantique
par les Grands Lacs et le fleuve Saint-Laurent ou vers le sud
le golfe du Mexique par le Mississippi. La ville dispose enfin
d’un très grand aéroport international.
4. « Par sa situation, la ville constitue un centre de com-
munication majeur grâce aux voies terrestres mais aussi par
son aéroport international d’O’Hare. »
5. Les sièges des grandes firmes se concentrent dans le
CBD (central business district) qui est le quartier des affaires.
Ce quartier central se distingue du reste de la ville par ses
gratte-ciel essentiellement occupés par des bureaux.
6. Le CBD concentre de nombreux gratte-ciel, de différentes
hauteurs et de différentes formes, construits en verre, en
béton ou en acier. De vastes avenues permettent la circula-
tion des automobiles, des bus ou des piétons.
7. Depuis 1950, la population de l’agglomération croit rapi-
dement : elle compte 9,5 millions d’habitants aujourd’hui
contre 5,5 en 1950.
ACTIVITÉ 2
1. Autour du quartier des affaires, la ville est constituée
d’immeubles en brique, beaucoup moins hauts, en moins
bon état et moins luxueux que dans le CBD. L’avenue est
très large pour faciliter la circulation et les piétons sont
plus rares. Les multiples camions et une cheminée d’usine
indiquent la présence d’une activité industrielle.
2. Les ghettos noirs sont situés dans la zone intermédiaire,
indiquée en marron sur la carte, qui sépare le CBD de la
zone pavillonnaire. Ils sont très pauvres parce que l’habitat
y est très délabré et parce que de nombreux habitants vivent
en dessous du seuil de pauvreté.
3. Les habitants sont attirés par les banlieues afin d’habiter
dans une maison individuelle avec un jardin. Ils ont ainsi le
sentiment d’être proche de la nature. De nombreux emplois
se développent dans les banlieues. On s’y déplace facilement
grâce aux autoroutes.
4. Elk Grove se situe à 27 km au nord-ouest du CBD, à
proximité de l’aéroport international. Le village est constitué
de vastes maisons individuelles avec un garage et un jardin,
disposant souvent d’une piscine. Les pâtés de pavillons sont
séparés par des rues, perpendiculaires les unes par rapport
aux autres et qui forment ainsi un quadrillage.
5. Le village d’Elk Grove est composé très majoritairement
d’une population blanche aux revenus élevés. Très peu d’ha-
bitants vivent en dessous du seuil de pauvreté. À l’inverse,
dans la ville de Chicago dominent les populations noires
et latinos aux revenus beaucoup plus modestes. Une large
partie de la population (17,2 %) y vit en dessous du seuil
de pauvreté.
Livre de
l’élève, Habiter Bombay
pages Doc. tif
236-239 (Mumbai) en Inde inter
ac
Bombay (Mumbai) permet de donner l’exemple d’une
métropole en pleine expansion, située dans un pays en
développement, l’Inde. La métropole indienne présente
toutes les caractéristiques d’une très forte expansion :
croissance rapide de la population et des activités,
expansion spatiale de la ville.
Mais cette métropole appartient à un pays en déve-
loppement. De ce fait, ses habitants, notamment les
plus pauvres, y sont confrontés à de très nombreux
problèmes : celui du logement avec d’immenses
bidonvilles, les problèmes de ravitaillement en eau,
les mauvaises conditions de travail ou bien encore des
déplacements très difficiles.
ACTIVITÉ 1
1. Bombay est situé en Inde, sur la côte Ouest. Elle borde
l’océan Indien. La ville occupe un site de péninsule. La ville
la plus ancienne est dans la partie la plus méridionale et la
plus étroite de la péninsule.
Ce site littoral permet à Bombay d’être un port maritime.
Celui-ci est situé sur la côte Est de la péninsule dans la baie,
à l’abri de l’océan Indien.
2. La présence sur la photographie de la gare de Churchgate
117
et sa localisation sur la carte permettent d’affirmer que le
paysage photographié se situe dans le quartier des affaires.
Le premier plan de la photographie est dominé par les ave-
nues pour la circulation ainsi que par les immeubles de
bureaux (la gare) ou des bâtiments historiques comme le
siège de la compagnie de chemin de fer Western Railways
qui date du XIXe siècle. C’est donc l’une des parties les plus
anciennes de la ville.
À l’arrière-plan s’étend la péninsule qui devient de plus en
plus étroite. Elle est bordée sur sa gauche par la baie (Back
Bay). L’habitat comprend majoritairement des immeubles de
béton de huit à neuf étages et totalement à l’arrière-plan de
la photographie, sur la partie la plus élevée de la péninsule,
sans doute quelques tours. Ces constructions abritent des
bureaux et des logements.
3. La gare principale de Bombay, Victoria Terminus, a été
construite par les Anglais à la fin du XIX e siècle. En effet,
l’Inde a été jusqu’en 1947 une colonie britannique. En 1996,
elle a été rebaptisée Chhatrapati Shivaji Terminus, mais l’an-
cienne dénomination reste largement en usage parmi les
habitants de Bombay.
4. Les passages suivants du texte montrent que Bombay est
la capitale économique de l’Inde :
« des immeubles de bureaux évoquant Manhattan »,
« des hôtels cinq étoiles, des écoles internationales »,
« Tout cela fait de Bombay la seule vraie métropole de
l’Inde. »,
« Sans aucun doute s’agit-il de la ville la plus prospère de
l’Inde, sa capitale de la finance et des affaires. »,
« Le port, quant à lui, assure 40 % du commerce maritime
indien. »
Voici quelques exemples de loisirs modernes de la ville : les
cinémas multiplexes, les galeries commerciales regorgeant
de produits importés, les night-clubs, les théâtres ou les
restaurants gastronomiques.
5. La ville compte 2 millions d’habitants en 1951, 12,5 en
1991 et 18 en 2005.
La ville a débordé le site initial de la péninsule pour se
développer vers le nord et aussi vers l’est, de l’autre côté de
la baie, principalement le long des voies ferrées.
ACTIVITÉ 2
1. Les problèmes à Bombay sont les suivants :
- le manque d’eau,
- les coupures d’électricité en été,
- le logement (la moitié de la population vit dans
les bidonvilles),
- les embouteillages,
- la croissance de la population qui s’explique en partie
par l’arrivé de nouveaux migrants.
2. L’entassement des voyageurs s’explique d’un côté par le
très grand nombre de voyageurs liés à l’importance de la
population et de l’autre par un nombre insuffisant de trains.
118
3. Le bidonville de Dharavi se situe immédiatement au nord
de la partie la plus étroite de la péninsule, dans la partie la
plus ancienne de la ville, entre les deux principaux axes fer-
roviaires qui desservent le centre des affaires et à proximité
immédiate de l’aéroport de Sahar.
La rue est très étroite et elle n’est pas asphaltée. Au milieu
coule un caniveau qui permet d’évacuer les eaux usées. Elle
est jonchée de détritus, de sacs et de bidons qui appartien-
nent aux habitants. La rue est bordée d’habitations fabri-
quées avec des matériaux hétéroclites de récupération : des
tôles, des planches, du tissu ou des bâches en plastique.
4. La durée quotidienne de travail de ces ouvriers est de
12 heures. Leur salaire mensuel est de 2000 roupies, soit
40 euros.
5. Cette vue de Bombay permet de conclure qu’il existe de
très fortes inégalités entre les habitants de Bombay, entre
les plus pauvres qui habitent, comme au premier plan, dans
les bidonvilles, et ceux plus riches, qui habitent dans des
immeubles comme on peut en trouver dans les pays déve-
loppés en Europe ou en Amérique du Nord.
6. Légende :
- Bidonville (slum)
- Place du du bidonville
- Quartier aisé
- Ciel
Titre du croquis : Bidonville et quartier riche à Bombay
Livre de
l’élève, 1 De plus en plus
pages
240-241 de citadins Vidéo
La croissance de Luanda
DOC. 1
● 1. La population de la ville a été multipliée par 5,6 de
1980 à 2006, de 800 000 habitants à 4,5 millions. La ville
s’étend de plus en plus, avec l’apparition de nouveaux
quartiers.
● 2. La croissance de la population s’explique par l’arrivée
de migrants en provenance des campagnes. Ces migrants
ont fui l’insécurité liée à la guerre civile qui a longtemps
ravagé le pays. Ils sont à la recherche d’un travail en ville et
aussi de meilleures conditions de vie.
DOC. 3 La croissance urbaine
dans le monde
Les pays les moins urbanisés (essentiellement en Asie et
en Afrique noire) sont ceux qui connaissent la plus forte
croissance urbaine.
DOC. 4 Une urbanisation galopante
● 1. Entre 1950 et 2008, la population mondiale est de
plus en plus urbaine. La moitié de la population mondiale
vit en ville contre un tiers en 1950.
● 2. La croissance rapide des villes peut entraîner :
- des problèmes environnementaux avec le gaspillage des
ressources naturelles ou la pollution de l’air,
- des problèmes d’aménagement afin de maîtriser la
consommation d’énergie, l’étalement urbain, les déplace-
ments, l’approvisionnement en eau ou le traitement des
déchets.
● 3. Les deux tiers de la population urbaine vivent dans
les pays en développement. Ces pays n’ont pas les moyens
nécessaires pour résoudre les problèmes liés à la croissance
rapide des villes.
DOC 5 La population urbaine
● 1. La population urbaine représente 40 % de la popula-
tion mondiale contre 37 % en 1975.
● 2. En 2005, les continents où le pourcentage de la popu-
lation urbaine est inférieur à 50 %, sont l’Afrique et l’Asie.
À l’inverse, ceux où le pourcentage de la population urbaine
est supérieur à 50 %, sont l’Europe, l’Amérique du Nord et
l’Amérique latine
● 3. Les trois continents où la croissance urbaine est la plus
forte sont l’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine.
Livre de
l’élève, 2 Les métropoles
pages
242-243 et leurs problèmes Vidéo
DOC. 1 Les bidonvilles du monde
● 1. Plus d’un milliard d’habitants vivent dans les bidon-
villes, soit un tiers de la population urbaine mondiale.
● 2. Les bidonvilles s’installent dans des zones dange-
reuses car celles-ci ne sont pas normalement destinées à
l’habitation. Les gens y installent leur maison sans aucune
autorisation.
● 3. La plupart des habitants des bidonvilles viennent des
campagnes. Ils tentent de fuir la misère ou la guerre.
● 4. Les habitants des bidonvilles survivent grâce à des
petits boulots ou à des trafics.
Doc. tif
ac
DOC. 2 La ville européenne inter
● 1. Le centre-ville des villes européennes date le plus
souvent du Moyen Âge. Les banlieues se sont constituées
au XXe siècle.
● 2. Plus on gagne la frange extérieure de la banlieue, et
donc l’espace rural, plus la densité est faible.
DOC. 3 Croquis
d’une agglomération d’Europe
● L’agglomération est organisée à partir du noyau histo-
rique qui forme le centre de la ville. Autour se développe la
banlieue. Des axes de transport partent en rayon à partir du
centre qui est ceinturé par un boulevard périphérique. Des
lotissements de pavillons se développent à proximité des
autoroutes, dans l’espace rural.
DOC. 4 Favela (bidonville)
et quartier riche à São Paulo
● 1. Le quartier de gauche est composé de multiples petits
immeubles en briques d’un ou deux étages, surmontés d’un
toit en tôle ondulée, et disposés d’une façon totalement
anarchique. L’immeuble de droite compte au moins quinze
étages. Il s’agit d’un immeuble très moderne en béton et de
grand standing comme le prouvent les piscines qui occupent
les balcons ou les terrains de tennis, situés aux pieds des
immeubles.
● 2. Les deux quartiers sont séparés par un mur de plu-
sieurs mètres de haut.
Livre de
l’élève, Habiter Vienne, une
pages
244-245 ville d’Europe centrale
ACTIVITÉ
1. Vienne est la capitale de l’Autriche. La ville est traversée
par le fleuve Danube.
2. Jusqu’au XVIIIe siècle, la ville se limite à son noyau his-
torique initial qui est ceinturé par un boulevard circulaire.
Puis elle s’est étendue autour de ce noyau à partir du XIXe
siècle en une première auréole. Enfin, au XXe siècle, la ville
s’étend très largement en direction de la campagne.
3. Dans le centre-ville se situent des bâtiments anciens. Par
exemple, le palais de la Hofburg est situé dans le centre. Le
document 5 montre qu’il s’agit d’un palais ancien, autrefois
demeure des empereurs d’Autriche, aujourd’hui visité par
les touristes.
4. Les Viennois se promènent dans cette avenue car elle est
piétonne et car elle donne accès à de nombreux commerces.
On peut aussi manger dans l’hôtel Sacher une très bonne
tarte au chocolat !
5. Vienne possède de nombreuses attractions culturelles
comme le théâtre, l’opéra ou des monuments historiques
comme le palais de la Hofburg. Le cadre de vie est aussi
agréable grâce à de nombreux et grands jardins comme
celui du Prater.
6. Ce nouveau quartier des affaires de Donau City est situé
en périphérie de la ville, au bord du Danube. À l’inverse
119
du reste de la ville, il est constitué de très grandes barres
d’immeubles ou de tours.
7. Depuis 1990, la croissance de la ville s’explique par l’ar-
rivée d’immigrés en provenance d’Europe centrale.
Livre de
l’élève, Habiter Alger, une ville
pages
246-247 d’Afrique du Nord
ACTIVITÉ
1. La ville d’Alger est située sur la rive Sud de la
Méditerranée, au Maghreb. Elle est la capitale de l’Algérie.
L’Algérie appartient à l’aire culturelle du monde musulman.
C’est une ville d’un pays en développement.
2. La présence de l’Assemblée nationale et du palais du
gouvernement prouvent qu’Alger est la capitale de l’Algérie.
Cette fonction est ancienne comme en atteste la présence
de l’ancien palais du Dey.
Alger est une grande ville marchande car de nombreuses
infrastructures de transport permettent la réalisation des
échanges : le port maritime avec le terminal du ferry ou
le terminal aux minerais, la gare ferroviaire qui permet de
desservir l’intérieur des terres.
3. Dans la vieille ville musulmane, les maisons sont serrées
les unes contre les autres, les ruelles sont étroites et tor-
tueuses. Une mosquée avec son minaret se trouve au milieu
du quartier. À l’inverse, dans la ville qui date de l’époque
française se trouvent de grands immeubles blancs de plu-
sieurs étages séparés par de larges avenues.
4.
Éléments traditionnels Éléments modernes
Barbus en gandoura Hommes d’affaires en
costume
Vieilles femmes en djellaba Adolescent en jeans
Jeunes femmes portant le Jeunes femmes la chevelure
voile au vent
Des cafés où les anciens Les pizzerias
boivent le thé
Les “trabendistes”
5. La population de la ville d’Alger croît de plus en plus
rapidement. Elle a été multipliée par 1,7 de 1998 à 2008
alors qu’elle n’avait été multipliée que par 1,4 de 1987 à
1998 et par 1,2 de 1977 à 1987.
6. Le rêve des jeunes de banlieue est de quitter l’Algé-
rie, de traverser la Méditerranée pour se rendre en Europe.
Beaucoup de jeunes n’ont pas de travail et ils espèrent en
trouver un en Europe.
7. La ville d’Alger est composée de plusieurs quartiers très
différents. Dans le centre-ville, la vieille ville musulmane,
120
la Casbah, se situe à proximité immédiate de la ville euro-
péenne qui date de l’époque coloniale française. À la péri-
phérie, de nombreux immeubles sont en construction pour
faire face à la croissance de la population. Mais cela ne
suffit pas, ce qui explique le développement de bidonvilles.
Certains habitants sont attachés à la tradition, ce qui se voit
par leurs vêtements comme les gandouras, les djellabas ou
le voile. À l’inverse, d’autres sont habillés à l’occidentale.
Mais nombreux sont ceux, qui face au chômage, souhaitent
partir en Europe pour y trouver un travail.
Livre de
l’élève,
pages
248-249 EXERCICES
Exercice 1 Comprendre l’organisation
d’une métropole
1. Les métropoles européennes sont anciennes car dans
le centre des villes se concentrent les bâtiments les plus
anciens comme par exemple les églises. Très souvent, ces
monuments datent de plusieurs siècles et sont des monu-
ments historiques.
2. La banlieue se décompose en trois parties. La première,
à proximité du centre, est constituée de petits pavillons
serrés les uns contre les autres. Vient ensuite une zone de
grands ensembles qui datent des années 1950 et 1960.
Enfin s’étend la banlieue périurbaine avec de multiples lotis-
sements pavillonnaires.
La partie de la ville au contact de la campagne est la ban-
lieue périurbaine.
3. Les populations les plus riches vivent dans les quartiers
aisés du centre-ville, dans certains quartiers de la banlieue
pavillonnaire ou dans certains lotissements de la banlieue
périurbaine. À l’inverse, les populations les moins riches
vivent dans les grands ensembles.
4. Le quartier des affaires situe en centre-ville. Il regroupe
de nombreuses tours ou gratte-ciel où sont installés les
bureaux des entreprises.
5. À l’inverse de la banlieue européenne, la banlieue amé-
ricaine ne comprend pas de grands ensembles.
6. Les populations les plus aisées vivent dans les quartiers
réhabilités mais surtout dans la banlieue pavillonnaire. Les
populations les plus pauvres vivent dans les ghettos.
7. Le cœur de la métropole est constitué par le quartier
des affaires.
8. Un bidonville est un quartier pauvre d’une agglomération
où les maisons sont construites par les habitants eux-mêmes
avec des matériaux de récupération.
Les bidonvilles s’opposent aux quartiers riches.
Exercice 2 Étudier un paysage urbain :
Rio de Janeiro
1. La ville photographiée est Rio de Janeiro. Elle se situe au
Brésil. À l’arrière-plan, on voit l’océan Atlantique.
2. Les maisons du premier plan sont construites avec des
matériaux de récupération, notamment des tôles ondulées.
Les populations qui vivent dans ces quartiers sont des
populations très pauvres. On appelle ce type de quartier
des bidonvilles.
3. À l’arrière-plan, l’habitat est constitué d’immeubles qui
forment le plus souvent des tours avec de nombreux étages.
Les populations qui y vivent sont aisées.
4. Ce paysage urbain correspond à une métropole d’un
pays en développement. C’est la même coupe que le docu-
ment 3 de la page 248. La présence de bidonvilles en péri-
phérie est caractéristique d’une métropole d’un pays en
développement.
5. Titre : Quartier pauvre et quartier riche de Rio
Légende :
Premier carton : bidonvilles (favela)
Deuxième carton : espace inhabité
Troisième carton : quartier aisé
Quatrième carton : océan Atlantique
AV E Z - V O U S B I E N R E T E N U ?
1. L’exode rural : le départ des populations des campagnes
vers les villes pour s’y installer.
La périurbanisation : l’urbanisation progressive des
espaces ruraux (sous forme de lotissements pavillonnaires).
2. Les deux continents où la population connaît la plus
forte croissance sont l’Afrique et l’Asie.
Les deux continents où la population urbaine connaît la
plus faible croissance sont l’Europe et l’Amérique.
3. De nombreux ruraux des pays en développement sont
attirés par la ville car leurs conditions de vie à la campagne
sont très mauvaises. Ils y sont très pauvres. À l’inverse, ils
espèrent trouver à la ville un emploi leur permettant de
vivre décemment.
4. Une métropole est une très grande ville de plusieurs
millions d’habitants.
Le quartier des affaires est un quartier d’une aggloméra-
tion où se regroupent les bureaux, les banques, les com-
merces de luxe, les grands hôtels.
Un bidonville est un quartier pauvre d’une agglomération
où les maisons sont construites par les habitants eux-
mêmes avec des matériaux de récupération.
5. Le quartier des affaires se situe dans la ville centre des
métropoles américaines et des pays en développement.
Le quartier périphérique des métropoles s’appelle la
banlieue.
6. Les inégalités et la pauvreté qui génèrent la violence,
les conditions de vie dans les bidonvilles (électricité, eau
courante, égouts).
Ces problèmes sont les plus importants dans les pays en
développement. Ces pays n’ont pas les ressources suffi-
santes, notamment les ressources financières, pour venir
en aide aux populations les plus pauvres ou pour améliorer
les conditions de vie dans les bidonvilles.
121
 CHAPITRE

16 Habiter le monde rural

Le point du programme
IV - Habiter le monde rural (environ 15 % du temps consacré à la géographie)
C onnaissance s Habiter le monde rural Dém arches Deux études de cas reposent de manière
Les multiples manières de vivre et de travailler dans le privilégiée sur l’étude de paysages : deux espaces ruraux,
monde rural, la forte ou faible présence humaine, la diver- choisis dans deux aires culturelles différentes.
sité des paysages ruraux, dépendent de facteurs multiples, Ces études de cas permettent de dégager des caractéristiques
parmi lesquels les conditions naturelles, économiques, communes et des éléments de différenciation.
démographiques et culturelles.
Capacités Situer les espaces étudiés sur différents planisphères thématiques.
Décrire les paysages étudiés et expliquer les transformations des espaces concernés.
Réaliser un croquis simple d’un paysage.

15 % du temps, cela signifie environ six heures à consacrer à ce chapitre, en procédant à deux
études de cas afin de « dégager des caractéristiques communes et des éléments de différenciation »
d’espaces dont la diversité est soulignée d’emblée par le programme. À partir de là, que les deux
études soient issues de « deux aires culturelles différentes » semble aller de soi. Elles peuvent
ensuite être complétées par l’observation plus rapide d’autres paysages destinés à faire retrouver
les invariants tout en soulignant cette diversité.
Celle-ci doit être mise en rapport avec « les conditions naturelles, économiques, démographiques
et culturelles », montrant ainsi aux élèves que ces paysages que le sens commun qualifie de
« nature » ne sont en rien naturels mais bien le fruit du travail de nombreuses générations. Comme
pour tous les autres chapitres, c’est bien l’homme qui doit être au centre des préoccupations de
ce thème : « habiter le monde rural » nécessite de centrer le cours sur les diverses façons dont
les sociétés ont mis en valeur ces espaces.

Bibliographie
• A. Bevras, La France rurale (commentaires de cartes), Éditions du Temps, 2003.
• J.-P. Charvet, L’Agriculture mondialisée, La Documentation photographique n° 8059,
La Documentation française, septembre-octobre 2007.
• J.-P. Diry, Les Espaces ruraux, Armand Colin, 2004.
• Recomposition des espaces ruraux, Norois n° 202, Presses Universitaires de Rennes, 2007.
• M. Lesourd, Crises et mutations des agricultures et des espaces ruraux,
Éditions du Temps, 1997.

Liens utiles
• Le site de l’IRD, ex-ORSTOM, particulièrement utile pour faire le point
sur le développement des espaces ruraux tropicaux : http://www.ird.fr
• Le site principal pour aller vers les diverses chambres d’agriculture et avoir
tous les renseignements et statistiques pour mener des études de cas sur la France :
http://paris.apca.chambagri.fr
• Le site de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture,
proposant des statistiques générales, des monographies par pays
et de nombreux renseignements transversaux : http://www.fao.org/

122
 Livre de
l’élève,
16Ouverture
pages
250-251
Pour un premier contact avec les espaces ruraux, il
semblait important de donner à lire aux élèves des
paysages facilement identifiables.
Tous ces paysages peuvent servir d’accroche au cours
ou servir de base pour des études de cas complémen-
taires. Enfin, ils peuvent efficacement servir pour la
généralisation, en permettant aux élèves de retrouver
des éléments mis en avant dans les études de cas réa-
lisées en cours.
DOC. 1 Morville, un village de Lorraine.
La vocation agricole de ce village s’affiche clairement par les
champs cultivés qui l’entourent ainsi que par les différents
hangars agricoles à proximité immédiate des habitations.
DOC. 2 Un village africain en zone forestière
Cette photographie a le mérite de caractériser facilement
le type d’habitat des villages d’Afrique de l’Ouest tout en
permettant d’apercevoir mosquée et autres bâtiments com-
muns en dur. Par ailleurs, la création d’essarts pour dévelop-
per l’agriculture est essentielle pour comprendre comment
l’homme a forgé l’espace pour ses propres besoins. Si ce
phénomène n’a plus cours dans les pays développés, où la
quasi-totalité de l’espace est aujourd’hui exploitée, ce n’est
pas encore le cas dans certains pays en développement,
notamment en Afrique et en Amérique du Sud.
Une ferme
DOC. 3
dans les Grandes Plaines des États-Unis
Si un espace a bien été modelé par l’homme de façon visible,
c’est bien celui des Grandes Plaines.
DÉCOUVRIR
1. - Morville est en Lorraine, dans l’est de la France, dans
un pays riche. L’habitat est groupé et l’espace semble entiè-
rement cultivé : il n’y a pas d’espace laissé sans culture.
- Ce village est au nord-ouest de la Côte d’Ivoire, en Afrique
de l’Ouest dans une région forestière. Le pays est en déve-
loppement. L’habitat est regroupé. L’espace est encore
recouvert par d’importants massifs forestiers, preuve qu’il
n’est pas encore complètement exploité.
- Ce paysage est situé dans la partie états-unienne des
Grandes Plaines. Il s’agit d’un pays riche. L’habitat est dis-
persé constitué de fermes isolées. Tout l’espace est cultivé :
les champs s’étendent à perte de vue, jusqu’à l’horizon.
2. Les paysages du village lorrain et des Grandes Plaines
appartiennent à des pays riches. Les champs sont très
étendus, nécessitant un important outillage agricole. Par
ailleurs, à proximité de maisons construites en dur apparais-
sent de nombreux bâtiments agricoles destinés à stocker les
machines et l’importante production.
Le paysage africain appartient à un pays plus pauvre que
les précédents. Les routes qui ne semblent pas goudron-
nées, l’habitat construit avec des éléments naturels et les
espaces cultivés de petite taille témoignent de cette relative
pauvreté.
Livre de
l’élève, Habiter la campagne
gne
pages Doc. tif
252-255 des Yvelines Vidéo
inter
ac
ACTIVITÉ 1
1. Paris. La Beauce.
2. Le relief est constitué d’une vaste plaine.
Il s’agit d’un climat océanique.
3. Il s’agit d’un paysage constitué de champs à perte de
vue, entrecoupés par des routes. Des fermes sont au second
plan, tandis que la petite ville d’Ablis apparaît dans le loin-
tain. Il reste quelques lambeaux de forêts.
4. L’espace est principalement consacré à l’agriculture.
5. Les sols de la Beauce sont à l’origine constitués de terres
très fertiles.
6. « utilisation massive d’engrais » ; « irrigation » ; « méca-
nisation précoce et totale » ; « effort de formation technique
et économique des chefs d’exploitation ».
7. « Il en résulte des rendements élevés et une main-
d’œuvre réduite ».
8. Le tracteur laboure la terre, c’est-à-dire qu’il la retourne
afin que les graines qui vont être semées puissent s’en-
raciner plus facilement et plus profondément dans un sol
meilleur. Cette photographie illustre la mécanisation évo-
quée dans le document 5.
9. On cultive principalement des céréales, c’est-à-dire du
blé, mais aussi du seigle ou de l’orge.
10. L’abondante production est stockée dans de vastes
silos.
Cette production n’est pas destinée à la consommation
locale, mais à l’exportation. Par camion, puis par bateau,
les céréales sont envoyées dans les autres régions de France
et du Monde.
11. - agriculture commerciale : document 3.
- céréaliculture : document 6.
- agriculture mécanisée : document 4.
123
 ACTIVITÉ 2
1. Ablis se trouve dans la Beauce, au sud du département
des Yvelines, au sud de Rambouillet, à proximité de l’auto-
route A11. Ablis se situe à 60 kilomètres de Paris environ.
2. La présence d’une église qui remonte au Moyen Âge est
la preuve que ce village existait déjà à cette époque. Il est
très probable que l’occupation de cet espace soit encore
plus ancienne et remonte à la période gauloise.
3. Jusqu’en 1975, la population est relativement stable,
après avoir enregistré une baisse durant la première moitié
du XX e siècle (non visible sur le graphique). Depuis 1975,
la croissance est forte et continue. Notons cependant une
stagnation depuis le dernier recensement (là non plus non
visible sur le graphique) dû au départ des enfants des
familles venues s’installer dans les années 1980.
4. La présence de lotissements de pavillons est la matéria-
lisation de la forte croissance des années 1980.
5. Les nouvelles activités économiques (notamment les
entreprises de transport) se sont installées à proximité du
village et le long de la bretelle d’accès à la route natio-
nale permettant de rejoindre rapidement l’autoroute. Paris,
Nantes, Orléans sont alors facilement accessibles.
6. Ce sont les professions intermédiaires et les employés
qui sont le plus représentés, très loin devant les agriculteurs
qui ne sont que 28. Il est important de montrer aux élèves
qu’il s’agit de la conséquence de la mécanisation de l’agri-
culture d’une part, et l’émergence, grâce à l’automobile,
d’une relocalisation dans les campagnes d’urbains (appelés
parfois rurbains).
7. Le choix est principalement dicté par des considérations
financières relatives aux logements. D’autres facteurs peu-
vent être évoqués, et sont mis en avant sur le site Internet
de la commune. Il s’agit de la recherche du calme et de la
proximité avec la nature.
8. Village ancien (rouge) ; extension récente de pavillons
(orange) ; zone industrielle (violet) ; routes (ligne grise) ;
espace agricole (vert clair) ; espace forestier (vert foncé).
Livre de
l’élève, Habiter la campagne
pages Doc. tif
256-259 du sud du Mali inter
ac
ACTIVITÉ 1
1. Le Mali se trouve en Afrique de l’Ouest.
Il est situé dans la zone intertropicale. Le climat est aride au
nord (Sahel et Sahara), plus humide au sud (espace forestier
et de savane). L’espace étudié se situe dans cette zone inter-
médiaire caractérisée par un paysage de savane.
124
2. Le Mali est un pays pauvre, possédant un indice de déve-
loppement humain parmi les plus faibles de la planète. Il
fait parti de la liste définie par l’ONU des Pays les Moins
Avancés (PMA).
3. Le village se situe dans l’ouest du Mali, dans la région
de Kayes. Il s’agit d’une zone de savane, connaissant notam-
ment une longue saison sèche.
4. Cette photographie a été prise durant la saison sèche.
5. Nous pouvons déduire des matériaux employés pour la
construction des maisons qu’il s’agit d’un village pauvre. Les
murs sont réalisés en pisé et les toits en chaume, c’est-à-dire
avec des matériaux directement disponibles. Par ailleurs,
l’emploi de l’âne comme moyen de trait est un signe de
l’absence de mécanisation de l’agriculture et donc de la
pauvreté des paysans (même si d’autres facteurs peuvent
entrer en jeu comme la fragilité des terres arables).
6. Le premier paragraphe correspond au numéro 4 sur
la photographie. Le deuxième paragraphe correspond au
numéro 5 et, enfin, le troisième paragraphe au numéro 6.
7. à 9. On prendra soin de construire avec les élèves une
légende comportant une logique de couleurs. Le dégradé de
vert (foncé clair) pourra évoquer l’intensité des cultures, le
jaune ou vert pale la savane des pâturages. Le village sera,
quand à lui, colorié de façon privilégiée en marron.
Titre : Un village dans la savane au Mali.
ACTIVITÉ 2
1. Les travaux des champs ont lieu pendant la saison des
pluies.
Il n’y a qu’une seule récolte par an, à la fin de la saison des
pluies, c’est-à-dire en novembre.
2. Les hommes retournent la terre avec de petites houes.
Parfois, ils emploient des moyens de traction animale pour
passer une charrue. Dans les deux cas, l’agriculture n’est
pas mécanisée contrairement à celle des pays développés.
3. Nécessairement, l’absence de mécanisation nécessite une
main-d’œuvre beaucoup plus nombreuse.
4. Ils sont engraissés par des déchets ménagers organiques
et par le fumier (excréments) du petit bétail.
5. Le coton. Il s’agit d’une culture d’exportation. Si une
petite partie est vendue sur place, l’essentiel est destiné à
être exporté vers d’autres pays qui le transformeront.
6. Sur le document apparaissent des chèvres et des
zébus, animaux particulièrement bien adaptés aux zones
semi-arides.
Ils vont paître dans la savane, là où il n’y a pas de culture,
afin de ne pas les endommager. Notons que cette activité est
souvent encadrée par des enfants ou de jeunes adolescents,
tant que le troupeau ne reste pas plus d’une journée dehors.
7. Les jeunes adultes partent dans les villes voisines afin
de trouver du travail en attendant le retour de la saison des
pluies et la reprise des travaux agricoles.
8. Il y a les migrations définitives vers les grandes villes,
que l’on nomme aussi exode rural, ainsi que les migrations
vers les pays étrangers qui sont, elles aussi, pour de longues
durées.
9. Les migrants qui trouvent du travail ailleurs, souvent plus
rémunérateur, envoient une partie de leurs gains dans les
villages d’origine, ce qui permet à ces ruraux d’avoir un peu
d’argent en réserve pour la période sèche.
Livre de
l’élève, 1 Les campagnes
pages
260-261 des pays pauvres
DOC. 1 La Révolution verte en Inde
● 1. Les rendements ont augmenté continuellement d’en-
viron 6 % chaque année.
● 2. L’irrigation ainsi que l’usage d’engrais et de pesticides
ont permis cet accroissement.
● 3. Cette agriculture plus intensive a entraîné un épuise-
ment des sols, des nappes phréatiques qui se vident et par-
fois une pollution des terres du fait de l’utilisation massive
d’engrais et de pesticides.
Doc. tif
ac
DOC. 2 Les espaces agricoles inter
● 1. Agriculture vivrière, riziculture et pâturage.
● 2. Les plantations modernes sont destinées aux exporta-
tions. Une localisation à proximité des ports et des grandes
villes permet de faciliter le transport.
DOC. 3 Les problèmes
de l’agriculture africaine
● 1. L’absence de mécanisation est la principale raison de
cette faiblesse des rendements. D’autres facteurs viennent
s’ajouter : petitesse des exploitations qui ne permettent pas
aux paysans de dégager des bénéfices suffisants pour faire
des investissements, titres de propriété incertains, insuffi-
sante maîtrise des techniques d’irrigation.
● 2. La croissance démographique est forte en Afrique,
particulièrement dans les campagnes. Or, pour nourrir toute
la population, il faut augmenter la production agricole. En
parallèle à l’augmentation des surfaces cultivées, il fau-
drait accroître les rendements afin de pouvoir répondre aux
besoins.
DOC. 4 Une grande plantation au Ghana
● 1. Il s’agit d’une plantation d’ananas. Le matériel utilisé
(tracteur et remorque), l’étendue du champ prouve que la
production n’est pas destinée à la consommation person-
nelle de l’exploitant. Il ne s’agit donc pas d’une agriculture
vivrière. La production, qui semble abondante, est destinée
à l’exportation.
● 2. Les paysans sont nombreux et semblent être des
employés. L’agriculture est mécanisée.
Livre de
l’élève, 2 Les campagnes
pages
262-263 des pays développés
DOC. 1 Les rendements céréaliers en France
● Après une lente augmentation tout au long de la pre-
mière moitié du XXe siècle, les rendements ont rapidement
cru après la guerre pour être multipliés par quatre.
La formation des agriculteurs, devenus de véritables techni-
ciens, va de paire avec l’emploi de produits chimiques adap-
tés et d’espèces sélectionnées, le tout étant accompagné
par un perfectionnement croissant des machines agricoles.
DOC. 2 La population rurale
Doc. tif
ac
en France inter
● Après une chute continue depuis le milieu du XIXe siècle,
la population croît de nouveau mais de façon relativement
faible. En fait – et ce n’est pas visible sur le graphique –
cette évolution est très différente suivant les types de cam-
pagnes. En baisse continuelle dans certaines régions isolées,
la population est en revanche en croissance assez nette à
proximité des grandes villes (cf. Ablis). Les chiffres présentés
dans ce document ne sont qu’une moyenne.
La démocratisation de l’automobile a permis à de nom-
breuses familles de venir s’installer en zone rurale tout en
travaillant en ville. Si la recherche du calme et de la nature
est souvent évoquée, la principale raison reste le coût du
logement, nettement moins élevé qu’en ville.
DOC. 3 L’élevage intensif :
un feedlot au Texas
● Dans un élevage intensif, les animaux sont parqués et
sont nombreux sur un espace restreint. La nourriture leur
est fournie. Dans un élevage extensif, les animaux possèdent
un vaste espace qu’ils parcourent comme ils le souhaitent à
la recherche de leur nourriture. Le pâturage est une forme
d’élevage extensif. Les feedlot américains ou les élevages de
poulets en batterie sont des élevages intensifs.
DOC. 4 L’attraction
des campagnes proches des villes
● 1. La possibilité de se loger dans des espaces plus grands
pour un prix inférieur combiné à la possibilité d’avoir un
terrain est la principale raison de l’installation de familles
en provenance de la ville. L’image positive de la campagne
125
(moins polluée, plus calme) rend ce repeuplement des cam-
pagnes plus facile.
● 2. Malgré l’arrivée à la campagne, ces néo-ruraux conti-
nuent bien souvent à travailler en ville. La proximité des
grandes villes est donc essentielle, y compris pour les loisirs
ou certains achats.
● 3. Pour répondre aux nécessités de logement et aux
besoins du quotidien, de nombreux lotissements apparais-
sent autour des vieux villages auxquels s’adossent fréquem-
ment des équipements sportifs, scolaires ainsi que quelques
commerces de proximité. Répondant à la même logique de
la recherche du moindre coût, des zones industrielles sont
parfois venues s’installer à proximité de ces villages anciens.
DOC. 5 Un gîte rural en Lozère
● 1. Ce sont des installations touristiques destinées à loger
des visiteurs de passage.
● 2. Ils se sont installés dans des fermes ou chez des par-
ticuliers qui espèrent ainsi compléter leurs revenus.
Livre de
l’élève, Habiter les Grandes
pages
264-265 Plaines américaines
ACTIVITÉ
1. Les Grandes Plaines sont dans des pays développés (USA
et Canada). Le climat est continental, c’est-à-dire connais-
sant quatre saisons marquées. Les précipitations sont impor-
tantes et relativement bien réparties aux périodes où elles
sont nécessaires pour la croissance des plantes.
2. Il s’agit d’un habitat dispersé, lié au mode d’attribution
des terres au XIXe siècle.
3. Les champs ont été organisés en vastes rectangles,
séparés par des routes et des chemins d’exploitation. Les
fermes sont situées aux bords des routes, au cœur des terres
qu’elles exploitent.
4. Les céréales en général et le blé en particulier sont les
principales cultures des Grandes Plaines.
5. Les rendements et la production agricole sont très élevés
car des produits chimiques sont employés (engrai, pesti-
cides), ainsi que des semences sélectionnées.
6. Les exploitations sont très fortement mécanisées. Une
seule famille d’agriculteurs peut cultiver plusieurs dizaines
d’hectares, voire quelques centaines.
7. La production n’est pas destinée au marché local. Elle est
stockée dans des silos puis transportée par camion ou train,
voire par bateau (les Grands Lacs permettent de remonter au
cœur des Grandes Plaines) pour être exportée vers d’autres
régions de l’Amérique du Nord et vers d’autres pays.
126
Habiter
Livre de
l’élève, les plaines rizicoles
pages
266-267 du Vietnam Vidéo
ACTIVITÉ
1. Le Vietnam est un pays du Sud-Est asiatique, situé dans
la péninsule indochinoise.
Son climat est tropical, c’est-à-dire caractérisé par l’exis-
tence de deux saisons marquées : une saison sèche et une
saison humide. L’étirement du pays du nord au sud introduit
de sensibles variations dans l’arrivée des saisons sèche puis
humide. La population est dense et principalement concen-
trée sur les littoraux et dans les plaines du nord et du sud.
2. Le paysage général est un paysage de vallée, les rizières
étant installées à proximité de la rivière, en fond de vallée.
Ce qui importe n’est pas la présence de montagnes, mais la
présence de cours d’eau facilitant l’irrigation.
Les champs, appelés casiers, sont séparés par des diguettes
qui permettent de retenir l’eau lorsque le niveau d’avance-
ment des plantations l’exige.
3. Le village est en fait situé à proximité des casiers pour
faciliter leur entretien, mais dans un espace qui n’empiète
pas sur les espaces cultivables pour la riziculture, d’où l’ins-
tallation sur les pentes.
4. Très fréquemment, lorsque les semences et le climat le
permettent, ce qui est le cas dans le nord du Vietnam, il y a
deux récoltes par an.
Pendant la saison sèche, l’irrigation grâce à la rivière vient
combler le manque de précipitations.
5. Labourage et hersage pour préparer la terre (1) puis
repiquage des jeunes plants pour leur permettre de se déve-
lopper et de donner du riz (2).
L’absence de mécanisation, la présence d’une main-d’œuvre
nombreuse et la traction animale sont des signes d’un mode
d’agriculture traditionnelle.
6. Les villageois sont très nombreux car la riziculture exige
une main-d’œuvre importante. La riziculture permet de nour-
rir une population abondante et permet donc aux villageois
qui le désirent de rester sur place.
7. Grâce à l’emploi d’engrais chimiques et grâce à la sélec-
tion des semences, le rendement de la riziculture vietna-
mienne a fortement augmenté en un quart de siècle (mul-
tiplié par deux) et explique en partie la croissance de la
production (multipliée par trois). Le différentiel correspond
à l’accroissement des surfaces cultivées.
 Livre de
l’élève,
pages
268-269 EXERCICES
Exercice 1 Expliquer l’organisation
des campagnes
1. La présence de bâtiments anciens, notamment l’église.
2. À l’agriculture.
3. En périphérie du village, dans des lotissements pavil-
lonnaires.
4. L’autoroute est importante pour permettre de rejoindre
rapidement les grandes villes alentours. Un village avec une
desserte autoroutière se développera plus rapidement qu’un
autre. Les zones industrielles s’implantent le plus proche
possible des échangeurs routiers.
5. Culture vivrière et culture commerciale. Voir définitions
page 260 du manuel.
6. Par la savane, c’est-à-dire un espace non cultivé où pais-
sent les troupeaux.
7. Les fonds de vallées planes et les deltas sont particuliè-
rement bien adaptés pour la riziculture. Cette culture néces-
site des précipitations abondantes et du soleil. Les climats
intertropicaux sont donc les plus favorables.
8. La construction de digues et diguettes permet de retenir
l’eau lorsque c’est nécessaire.
9. Pour ne pas empiéter sur les casiers et pour bénéficier
des espaces non inondés.
Exercice 2 Identifier des paysages
A : paysage rural d’Europe. La présence de vastes champs
cultivés autour d’un village ancien (regroupé autour de
l’église) est une caractéristique des paysages ruraux
d’Europe.
B : paysage rural d’Asie. La riziculture est principalement
(mais pas seulement) cultivée en Asie.
C : paysage urbain d’Amérique du Nord. Une concentration
d’habitations sur une vaste étendue peut être une définition
d’un espace urbain. La présence de nombreux buildings est
fréquente dans les grandes métropoles d’Amérique du Nord.
D : paysage urbain d’Europe. Une concentration d’im-
meubles d’habitations nous indique un environnement
urbain. L’ancienneté de ces immeubles nous permet de
penser qu’il s’agit d’un paysage urbain européen (les villes
américaines étant plus récentes).
E : paysage rural d’Amérique du Nord. De vastes champs
rectangulaires avec des fermes dispersées sont caractéris-
tiques des paysages des Grandes Plaines américaines.
F : paysage rural d’Afrique. Les habitations du village en
matériaux simples (terre et chaume) implantées dans un
environnement aride se retrouvent, entre autre, dans les
zones arides d’Afrique.
AV E Z - V O U S B I E N R E T E N U ?
• Des littoraux attractifs
1. Une culture vivrière est une culture destinée à nourrir
les paysans qui la produisent.
Une culture d’exportation est une culture commerciale
dont la production est destinée à être vendue dans
d’autres pays.
Une plantation est une exploitation ou une parcelle de
terre, consacrée à une culture d’exportation.
2. L’agriculture traditionnelle des pays pauvres se carac-
térise par l’absence de mécanisation, la présence d’une
main-d’œuvre nombreuse et la traction animale. Ce type
d’agriculture nécessite beaucoup de main-d’œuvre pour
compenser l’absence de mécanisation.
• Des littoraux transformés
3. Les campagnes des pays pauvres connaissent des
évolutions techniques comme le développement de l’irri-
gation, l’usage d’engrais et de pesticides ou la sélection
des semences. Les paysans consacrent également une part
croissante de leurs champs aux cultures commerciales et
aux cultures d’exportation.
4. La migration des jeunes adultes pour les villes ou
l’étranger est qualifiée d’exode rural. Ces migrations peu-
vent être définitives ou saisonnières.
5. Une exploitation agricole est l’ensemble de terres
exploitées par un agriculteur.
Le rendement agricole correspond à la production agricole
par hectare. Il s’exprime en quintaux ou en tonnes.
Un paysage d’openfield, ou « champs ouverts », se carac-
térise par l’absence de haie entre les parcelles cultivées.
6. L’agriculture moderne des pays développés se carac-
térise par l’emploi d’engins agricoles de plus en plus per-
fectionnés, par l’emploi de semences sélectionnées, ainsi
que d’engrais ou de pesticides chimiques qui permettent
d’obtenir des rendements de plus en plus élevés et une
forte production.
C’est la mécanisation progressive depuis le XIX e qui a
entraîné la baisse continue du nombre d’agriculteur.
Aujourd’hui, une très faible main-d’œuvre est nécessaire.
7. De nouveaux habitants s’installent à la campagne
tout en continuant de travailler en ville. Ils recherchent la
nature et un logement moins cher.
127
 CHAPITRE

17 Habiter les littoraux

Le point du programme
V – Habiter les littoraux (environ 15 % du temps consacré à la géographie)
C onnaissance s Habiter un littoral. Dém arches Deux études de cas reposent de
Le type d’activité dominant, les choix et les capacités d’amé- manière privilégiée sur l’étude de paysages :
nagement, les conditions naturelles sont autant d’éléments à deux littoraux, un littoral industrialo-portuaire, un lit-
prendre en compte pour caractériser et différencier les littoraux toral touristique.
où se concentre une part accrue de la population mondiale.
Capacités Situer les espaces étudiés sur différents planisphères thématiques.
Décrire les paysages étudiés et expliquer les transformations des espaces concernés.
Réaliser un croquis simple d’un paysage.

À travers les deux études de cas menées, les élèves vont apprendre à situer des espaces, les décrire
à partir de photographies, les expliquer à l’aide de documents variés et réaliser un croquis
simple d’interprétation. Sur le fond, ils vont découvrir deux grands types d’activités qui se sont
beaucoup développées sur les littoraux depuis les années soixante : le tourisme et les activités
industrialo-portuaires. Cela a donné lieu à des aménagements importants, liés aux capacités
d’aménagement des pays et aux conditions naturelles.

La logique du chapitre
La double page d’ouverture permet, à l’aide de photographies, d’aborder avec les élèves la notion
de littoral, espace terrestre en contact avec la mer. Chaque photographie montre un grand type
d’activité présent sur les littoraux : le tourisme, le port de commerce et le port de pêche, avec
les aménagements qui leur sont propres.
Pour les deux études de cas principales, Cancún montre le développement récent d’une station
balnéaire dans un pays du « Sud », Nagoya les activités industrialo-portuaires au Japon, pays du
« Nord », situé sur une façade Asie-Pacifique en plein essor (après le Japon, les quatre dragons,
c’est au tour de la Chine). Il est aussi possible de partir des études de cas complémentaires
proposées après les pages de cours. Monaco correspond à un autre littoral touristique, plus
ancien et situé dans un pays riche. Anvers permet de changer de façade maritime et d’étudier
un port européen.
Les pages de leçons peuvent permettre de voir que les phénomènes constatés à Cancún (ou
Monaco) et Nagoya (ou Anvers) se retrouvent ailleurs dans le monde.

Bibliographie
• A. Corbin, Le territoire du vide. L’ Occident et le désir du rivage 1750-1840,
Flammarion, 1990.
• M.-A. Gervais Lambony (dir.), Les littoraux, coll. Clefs concours, Atlande, 1999.
• A. Miossec, Les littoraux entre nature et aménagement, coll. Campus,
Armand Colin, 1998.
• Atlas régionaux des espaces protégés du littoral, Conservatoire
de l’espace littoral et des rivages lacustres, 1995.
• Z. Massoud et R. Piboubès (dir.), L’Atlas du littoral de France, J.-P. de Monza, 1994.
• M. Boyer, L’Invention de la Côte d’Azur : l’hiver dans le Midi, Éditions de l’Aube, 2002.

128
 • V. Lavaud-Letilleul, Mutations récentes et aménagement dans les villes-ports

17 de la mer du Nord : vers une recomposition de la ville-port sur son territoire

et dans ses réseaux. Les exemples de Dunkerque, Anvers et Rotterdam,
Thèse de doctorat de géographie, Université de Paris I, 2004.

Liens utiles
• Ce site propose de nombreuses ressources et références bibliographiques ainsi qu’un
glossaire : http://geoconfluences.ens-lsh.fr
• Le site officiel de la ville de Nagoya : http://www.city.nagoya.jp/global/en/
• Le site officiel du port de Nagoya : http://www.port-authority.minato.nagoya.jp/english/
• Le site de The International Association of Ports and Harbors :
http://www.iaphworldports.org/
• Le site officiel de la direction du Tourisme et des congrès de la Principauté de Monaco :
http://www.monaco-congres.com
• Le site officiel de la Principauté de Monaco : http://www.monaco.gouv.mc/
• Le site de la Chambre de développement économique de Monaco :
http://www.cde.mc
• Le site du port d’Anvers : http://www.portofantwerp.be

Livre de en arrière de vastes plates-formes pour entreposer les conte-

l’élève,
pages
270-271 Ouverture
DÉCOUVRIR
1. D’après ces trois paysages, un littoral apparaît comme
une bande de terre située le long des côtes, un espace ter-
restre en contact avec la mer, une zone de contact entre
terre et mer.
2. Des touristes viennent à Nice pour profiter de la plage
et se baigner dans la Méditerranée.
Nice est une station balnéaire. Ce littoral touristique appa-
raît organisé en bandes parallèles : la plage, l’avenue de
bord de mer (bordée de palmiers et d’une promenade pour
les piétons, située côté plage), la ville avec d’abord les
immeubles de front de mer (aux terrasses ouvertes sur la
mer), puis le reste de la ville qui s’est étendu sur les collines.
3. Il s’agit d’un port à conteneurs. Chaque jour, sont char-
gés et déchargés des milliers de conteneurs, c’est-à-dire de
grandes boîtes métalliques, de dimensions standardisées,
qui servent à transporter des marchandises facilement à
travers le monde. En effet les conteneurs peuvent passer
d’un moyen de transport à un autre (bateau, train, camion)
rapidement, la manutention se faisant à l’aide de grandes
grues. Les aménagements portuaires visibles sont les bassins
creusés pour accueillir les porte-conteneurs et les quais à
conteneurs : au bord se trouvent d’immenses grues et juste
neurs entre un déchargement et un chargement.
Doc. tif
inter
ac
4. Essaouira est un port de pêche situé au Maroc.
Au premier plan, sur le quai, des hommes replient un filet
de pêche. Au second plan, dans le bassin, sont ancrés de
petits bateaux de pêche (peints en bleu pour la plupart).
Derrière se trouvent les bâtiments de la pêcherie où se font
les ventes du poisson pêché.
Livre de
l’élève, Cancún, un littoral
pages
272-275 touristique Vidéo
ACTIVITÉ 1
1. Cancún est située au sud-est du Mexique, à l’extrémité
de la péninsule du Yucatán, au bord de la mer des Caraïbes.
2. Cancún se situe dans le domaine tropical, avec de la cha-
leur toute l’année, une saison sèche et une saison des pluies.
Ce climat influe fortement sur la végétation et explique
la présence importante de mangroves dans la lagune de
Cancún, ce qui donne une attractivité supplémentaire à la
station.
3. Les aménagements visibles sont les hôtels construits en
bord de mer, la voie rapide, le centre de congrès et la jetée.
Ils ont été faits pour accueillir les touristes.

129
4. La station de Cancún a été réalisée après 1969 sous la
direction du FONATUR, un organisme créé par l’État mexi-
cain pour développer le tourisme au Mexique. Ce site a été
choisi par ordinateur car c’était la zone la plus favorable
avec 240 jours de soleil par an (donc une zone très enso-
leillée), une température moyenne de 27,7 °C (élevée), une
mer cristalline et des plages de sable fin (et non des galets).
5. À Cancún, touristes et Mexicains n’habitent pas au
même endroit. Les touristes résident dans la zone hôtelière
construite pour eux entre la lagune et la mer, sur le cordon
littoral, alors que les Mexicains vivent sur le continent, dans
la ville aménagée pour eux.
Dans un article d’Anne Vigna « Cancún, paradis des tou-
ristes, enfer pour les Mexicains » paru le 15 août 2008, les
deux villes étaient ainsi présentées : « La «richesse étalée»
c’est le premier Cancún, en arrivant de l’aéroport. Un long
boulevard à quatre voies sur une bande de plage de 22 km
de long : 26 000 chambres d’hôtels qui ne laissent plus
voir la mer. Des piscines, des golfs, les marques de luxe
et les gazons verts. Cette zone est en majorité artificielle,
construite par remblais sur une fine bande de plage entre
mer et lagune. 95 % des mangroves originelles qui proté-
geaient des ouragans ont disparu. Le second Cancún est une
ville de 700 000 habitants, qui a poussé en trente-cinq ans
et qui a battu un autre record au Mexique – la croissance
démographique la plus forte – aujourd’hui autour de 5 %.
Pour tous ses promoteurs, l’expansion prodigieuse de ce
village de pêcheurs (100 habitants en 1970) est la preuve
indéniable du moteur économique qu’est le tourisme. »
6. Cancún occupe le premier rang des stations balnéaires
du Mexique, avec plus de 100 000 lits pour les touristes (on
appelle cela la capacité d’accueil touristique).
7. Le titre du croquis est : La station de Cancún
8. Les aménagements touristiques sont indiqués par les
figurés suivants :
- l’aplat de couleur rouge (figuré de surface) correspond à
la zone hôtelière construite pour les touristes,
- le second figuré : un trait fin en forme de T (figuré ponc-
tuel) indique la jetée,
- le trait noir épais (figuré linéaire) représente la voie rapide,
les routes permettant l’accès à la zone touristique et la
circulation,
- l’aplat de couleur vert (à nouveau un figuré de surface)
correspond aux espaces encore peu aménagés.
L’environnement naturel favorable est montré par quatre
aplats de couleur :
- le bleu ciel correspond à la mer « cristalline », à la jolie
couleur bleu turquoise : premier élément favorable au tou-
risme balnéaire,
- le bleu plus foncé correspond à la lagune,
- le jaune représente les plages de sable fin,
- le mauve indique la côte rocheuse.
130
ACTIVITÉ 2
1. De 1982 à 2002, le nombre de touristes a très fortement
augmenté, passant de 250 000 à deux millions de visiteurs
par an.
2. La plupart des touristes viennent d’Amérique du Nord,
des États-Unis principalement et du Canada. Ce sont deux
pays riches dont la population a les moyens de partir en
vacances à l’étranger.
3. Cette carte a été réalisée par l’office du tourisme de
Cancún pour les touristes.
Elle a pour but de leur indiquer tout ce qu’il est possible de
faire durant leur séjour. Les activités indiquées sont donc
nombreuses. Nous les énumérons toutes mais il semble rai-
sonnable de n’en exiger que quelques-unes montrant que
le document a été lu par l’élève de 6e. À la correction, il est
possible de les regrouper comme suit :
- les activités habituelles en bord de mer : la plage, la plon-
gée sous-marine (symbole : le masque avec tuba), la pêche
(hameçon et poisson), les promenades en bateau (en haut
de la carte, on voit un bateau d’excursion et un embarca-
dère pour les îles), la navigation de plaisance sur la lagune
(voilier), le golf (petit drapeau) ;
- des activités culturelles pour découvrir les particularités de
Cancún, station balnéaire mexicaine : les ruines Mayas (indi-
quées par un petit temple tout le long du cordon littoral),
vestiges de cette civilisation précolombienne ;
- des excursions/découverte, en bateau, sur la lagune de
Nichupté pour découvrir sa faune et sa flore : présence
importante de mangroves (dont les palétuviers sont indiqués
par des arbres aux longues racines) ;
- l’artisanat mexicain (vase) dans la ville mexicaine.
4. Les touristes résident dans des hôtels « de haute caté-
gorie » (doc. 2 p. 273), c’est-à-dire des hôtels quatre étoiles
comme le Krystal Hotel (doc. 7 p. 275). Dans ces hôtels,
tout est prévu pour que les touristes ne ressentent pas le
besoin d’en sortir (activités, massage, discothèque, bar…)
et donc, ne dépensent pas ailleurs leur argent. Si le touriste
veut visiter les alentours, il trouvera tous les tours à vendre
depuis l’hôtel.
5. La population de Cancún a beaucoup augmenté de 1982
à 2002, atteignant 500 000 habitants en 2002 et 700 000
en 2008.
6. La ville aménagée pour les Mexicains s’est considéra-
blement agrandie mais l’extension s’est surtout faite sous
forme de bidonvilles.
7. La pauvreté des quartiers apparaît dans la fragilité des
habitations. Construites avec quelques tôles et planches,
sans fondations, ces maisons ont été très touchées par le
cyclone Wilma en 2005. Au milieu s’y trouvent aussi deux
décharges. Les services (eau courante, égouts, électricité…)
manquent également.
8. Les conséquences du tourisme et de la croissance urbaine
sont importantes sur l’environnement. Par exemple, le réseau
d’eau potable situé en dessous de la ville est aujourd’hui
inutilisable car trop pollué. La quantité de déchets produits
augmente sans cesse.
Livre de
l’élève, Un littoral industrialo-
pages Doc. tif
276-279 portuaire : Nagoya inter
ac
ACTIVITÉ 1
1. Le Japon se situe en Asie orientale. C’est un archipel
bordé à l’ouest par la mer du Japon et à l’est par l’océan
Pacifique.
Son niveau de richesse est élevé. D’après l’OCDE, le revenu
par habitant des Japonais se situe autour de 30 000 $ par
habitant et par an en 2008. Le Japon est la deuxième puis-
sance économique mondiale après les États-Unis.
2. Nagoya se situe à l’est du Japon, sur l’île principale
d’Honshu dans la région de Chubu. C’est le chef-lieu de la
préfecture d’Aichi. L’agglomération de Nagoya, qui compte
entre 8 et 9 millions d’habitants, est la troisième du pays.
Le port de Nagoya se situe sur la façade Pacifique.
3. Le port de Nagoya s’est développé dans la baie naturelle
d’Ise. Cette anse naturelle possède une superficie de 1 738
km² et une profondeur moyenne de 19,5 m.
4. Les aménagements portuaires visibles sur le document
1 sont les terre-pleins (espaces gagnés sur la mer), une île
artificielle (Port Island), des quais (qui servent à charger et
à décharger les marchandises) et des bassins (pour accueillir
les navires).
5. Plusieurs éléments du texte montrent que Nagoya est
un grand port de commerce : le port est « sans conteste le
premier de l’Archipel », « nous sommes en tête pour le ton-
nage total et le numéro un en valeur », le port est devenu la
« principale plate-forme pour les exportations japonaises ».
6. Le port de Nagoya exporte 1,3 million de voitures japo-
naises. Ce sont principalement des automobiles de la firme
Toyota, le premier constructeur mondial actuel. La ville de
Toyota est située à quelques kilomètres de Nagoya.
7. Le port de Nagoya comporte trois aciéries, un chantier
naval, quatre centrales électriques et des raffineries. Elles se
sont installées dans le port pour faciliter l’exportation par
voie maritime des produits fabriqués ou transformés dans
ces usines (navires, pétrole…).
8. Les ports japonais font du commerce principalement
avec les États-Unis, l’Europe et l’Asie de l’Est (Chine) et du
Sud-Est, c’est-à-dire avec les principaux pôles de l’activité
mondiale.
9. Nagoya est un littoral industrialo-portuaire car c’est un
espace qui comprend des aménagements portuaires (quais,
darses…) et industriels (terre-pleins industriels, raffineries
de pétrole). Ces aménagements ont été construits pour
développer les activités portuaires (exportation de conte-
neurs, importation de pétrole…) et industrielles (fabrication
d’acier…).
ACTIVITÉ 2
1. Les terre-pleins ont été construits par les Japonais pour
gagner de l’espace sur la mer. Le manque de place est en
effet une contrainte importante pour les Japonais dont les
trois quarts du pays sont dominés par des montagnes aux
pentes abruptes alors que les plaines étroites sont limitées
au littoral.
Ces terre-pleins ont été construits en arasant les collines
proches et en se servant de la terre déplacée pour com-
bler la mer. Ces terre-pleins nécessitent la construction de
digues. Au Japon, les terre-pleins se sont multipliés pendant
la période de la haute croissance. En effet, entre 1945 et
1980, près de 1 100 km² ont été gagnés sur la mer par
comblement. Ces espaces nécessitent d’énormes travaux
et demandent d’importants moyens financiers. Destinés
jusqu’en 1973 surtout à l’industrie lourde (sidérurgie, raf-
finage du pétrole…), ils sont utilisés aujourd’hui pour des
fonctions plus urbaines tels que le transport et le logement,
notamment dans les baies des grandes villes.
2. Tobishima Pier est relié à Shimpo Pier par un pont géant
qui traverse une grande partie de la baie d’Ise et sur lequel
une voie rapide a été aménagée.
3. Sur le quai de Tobishima Pier sont stockés des conte-
neurs, c’est-à-dire des caisses standardisées chargées de
marchandises diverses. Le terre-plein de Shimpo Pier stocke
principalement des automobiles Toyota. L’usine de Tobishima
Pier produit de l’électricité.
4. De nouveaux bassins sont créés pour agrandir le port
dans le but de faire face à la concurrence des ports japonais,
asiatiques (chinois surtout) et mondiaux.
5. Le jaune correspond aux quais ; le rose aux entrepôts ;
le bleu foncé aux usines ; le bleu clair à la mer ; les axes
rouges aux routes d’accès.
6. Le quai à conteneurs correspond à la lettre A ; le quai
pétrolier à la lettre B ; le quai minéralier à la lettre C.
Livre de
l’élève, 1 Des littoraux
pages
280-281 attractifs
DOC. 2 L’essor des porte-conteneurs
● Les porte-conteneurs peuvent transporter de plus en plus
de conteneurs donc de marchandises. Ils sont le symbole
131
de la course au gigantisme naval. Cette croissance de la
capacité des navires a contribué à la chute des tarifs : le
transport d’un conteneur entre le Japon et Marseille coûte le
même prix, voire moins cher, que son transfert de Marseille
à Paris. Aujourd’hui, les progrès des moyens de transport
maritime ont aboli le rapport distance/coût. Parallèlement
les porte-conteneurs utilisent des équipages de moins en
moins nombreux car ils se sont modernisés et automatisés.
DOC. 3 Les littoraux touristiques,
le commerce maritime et la pêche Doc. tif
ac
dans le monde inter
● 1. On observe une très forte concentration des ports
de commerce sur la façade Asie-Pacifique, principalement
au Japon (Nagoya, Osaka-Kobé, Chiba…) et en Chine
(Shanghaï, Hong Kong, Tianjin…).
● 2. Les principaux littoraux touristiques sont situés autour
de la mer Méditerranée et de la mer des Caraïbes.
● 3. Les grands pays pêcheurs d’Europe sont l’Islande et la
Norvège. Les grands pays pêcheurs d’Asie sont notamment
la Chine, la Thaïlande et le Japon. Les grands pays pêcheurs
d’Amérique sont le Canada et les États-Unis au nord, le
Pérou et le Chili au sud.
DOC. 4 L’évolution du tourisme international
● 1. On observe une très forte augmentation du nombre
de touristes internationaux depuis les années 1960. Ils sont
près d’un milliard aujourd’hui.
● 2. Cette évolution vers un tourisme de masse s’explique
par l’augmentation du niveau de vie et par le dévelop-
pement des loisirs et des congés payés dans les sociétés
occidentales.
Livre de
l’élève, 2 Des littoraux
pages
282-283 transformés
DOC. 1 L’origine de la pollution des océans
● La principale source de pollution des océans vient des
eaux usées qui sont rejetées directement dans la mer sans
traitement préalable par une station d’épuration.
DOC. 2 Fonctionnement
Doc. tif
ac
d’un terre-plein industriel inter
● Pour fabriquer leurs produits, les industries ont besoin
de matières premières qui sont importées et arrivent par
bateau. Puis elles doivent exporter leurs produits dans le
monde entier toujours par bateau.
Les industries se sont donc installées sur les littoraux, là où
arrivent les matières premières et d’où partent les expor-
132
tations. Cela évite les transports sur terre et baisse le coût
du transport.
DOC. 3 L’environnement à Majorque
● La première conséquence évoquée par le texte est la
surexploitation des nappes d’eau. Les touristes consom-
ment quotidiennement beaucoup d’eau (douches après la
plage) et il faut arroser tous les espaces verts aménagés
pour rendre les stations touristiques plus belles. Cela risque
de tarir les nappes phréatiques. Seconde conséquence : la
production considérable de déchets dont seulement une
petite partie est recyclée.
DOC. 4 Une plage de Majorque
● Au premier plan on aperçoit la plage de sable, avec
chaises longues et parasols pour les touristes. Au second
plan, c’est la mer. En arrière, se dégagent les immeubles
de front de mer. Il s’agit de longues barres d’immeubles,
récents et imposants, construits pour loger les touristes juste
en face de la mer.
DOC. 5 L’usine électrique
Aichi sur le port de Nagoya
● L’usine électrique apparaît sur le document 9 page 279
au n° 3.
Le quai à conteneur correspond au n° 4, l’usine au n° 3,
les entrepôts au n° 5, le quai pétrolier au n° 1, la voie de
communication au n° 6 et les cuves de stockage au n° 2.
Un littoral touristique
Livre de
l’élève, méditerranéen :
pages Doc. tif
284-285 Monaco inter
ac
ACTIVITÉ
1. Monaco se situe au bord de la mer Méditerranée, à l’est
de la Côte d’Azur.
Cette cité-État qui obtient de Napoléon III son indépendance
en 1861, entretient des relations privilégiées avec la France :
une convention de 1865 institue une continuité territoriale
entre Monaco et la France que la traversée de la principauté
par le chemin de fer va rendre concrète.
2. Monaco est devenu une station touristique durant la
seconde moitié du XIXe siècle, entre 1830 et 1870.
Au milieu du XIX e siècle, la principauté de Monaco est
réduite au rocher où se trouvait le palais du prince et à un
plateau aride à l’est, le plateau des Spélugues. Elle demeure
isolée : la route s’arrête à Menton et c’est un sentier qui va
de Menton à Monaco. C’est alors que le prince Charles III
pense à un avenir touristique pour sa principauté et a l’idée
de créer des jeux de casino (interdits dans les pays voisins)
dont il confie l’exploitation à la Société des Bains de Mer.
Celle-ci achète une quarantaine d’hectares sur le plateau
aride des Spélugues, baptisé Monte-Carlo en 1866. Peu à
peu, une station touristique surgit de terre avec des équi-
pements financés essentiellement par les produits du jeu :
premier casino inauguré en 1865, palaces comme l’Hôtel
de Paris, jardins et serres créés en important des végétaux
exotiques, théâtre, villas et immeubles… En 1870, la prin-
cipauté compte dix-neuf hôtels et accueille 180 000 hiver-
nants dans la période 1869-1872. Le bond démographique
est spectaculaire : 1 200 habitants en 1861, 3 443 en 1873
et 23 000 en 1913. La saison n’est alors qu’hivernale, pour
une clientèle aisée ; la saison d’été apparaît un peu avant la
crise de 1929. Aujourd’hui encore, plus de 85 % de la capa-
cité d’hébergement correspond à des hôtels quatre étoiles
ou quatre étoiles Luxe.
3. Plusieurs éléments naturels ont favorisé le développe-
ment touristique de la station : la mer, le climat méditer-
ranéen (nombreuses heures d’ensoleillement avec un été
chaud et sec et un hiver doux), la beauté des paysages.
Monaco est protégé contre le froid du nord par le mont Agel
(plus de 1 000 mètres).
4. En 1920, on accédait à Monaco grâce au chemin de
fer PLM (Paris-Lyon-Méditerranée) : le chemin de fer arrive
jusqu’à Monaco en 1868 et va assurer la réussite de la ville.
Puis, la compagnie ferroviaire, par ses affiches et ses tarifs
fit beaucoup pour populariser cette destination, Menton et
Monaco étant ses terminus.
Aujourd’hui, les voies ferrées ont été mises en souterrain
ainsi que la gare qui est desservie par des TER et des trains
internationaux. On peut aussi accéder à Monaco en voi-
ture par l’autoroute A8, le bateau (La Condamine, port de
Monaco dit « Port Hercule » et port de Fontvieille) et l’avion
(héliport situé à Fontvieille et aéroport international de Nice-
Côte d’Azur situé à 22 km de Monaco).
5. Les aménagements de loisirs réalisés pour les touristes
sont les deux casinos, les ports de plaisance, les plages dont
la plage alvéolaire du Larvotto, le Monte-Carlo Sporting
Club, le centre de congrès pour le tourisme d’affaires qui
représente le quart des nuitées hôtelières.
6. Divers espaces, gagnés sur la mer, ont permis à la princi-
pauté d’accroître d’un quart sa superficie, passant de 150 à
202 hectares : la voie ferrée, le quartier de Fontvieille (terre-
plein comportant des habitations, des industries, un nouveau
port de plaisance, le stade Louis II), le fond du port, la plage
du Larvotto ou encore la nouvelle digue dont Monaco s’est
doté en 2002. C’est la plus grande digue flottante du monde
(350 mètres de long, 28 mètres de large et 19 mètres de
haut), destinée à protéger les eaux de l’avant-port et du port
et à permettre l’accostage des paquebots. Elle est creuse et
contient des parkings, des restaurants, des commerces, des
bureaux… Au total, 10 ouvrages ont été construits sur le
littoral de Monaco qui est à 90 % artificiel.
Ces espaces ont été gagnés sur la mer en raison de
contraintes physiques et territoriales. Le territoire moné-
gasque est incroyablement exigu et contraignant, enclavé
entre la mer, plusieurs communes françaises des Alpes-
Maritimes et les premiers contreforts des Alpes. Il s’étend
sur une bande de terre de 4 km le long de la mer, et dont
la largeur peut varier de 350 à plus de 1 km. Avec une
superficie totale de 2 km², Monaco est le deuxième plus
petit État du monde après le Vatican, et le pays le plus den-
sément peuplé (plus de 37 000 résidents). Il ne s’agit pas
ici d’une dynamique relative à une pression démographique,
mais d’une volonté d’assurer le développement économique
de la principauté.
Ces espaces ont été gagnés en procédant à des travaux de
remblaiements. Les déblais étaient utilisés comme matériaux
de comblement sans grand souci des atteintes portées au
milieu marin. Or, les petits fonds bien éclairés, situés en
bordure des côtes, comprennent une végétation d’algues et
de plantes à fleurs (comme la Posidonia oceanica) qui sert
de nourriture et abrite une faune spécifique. Les aménage-
ments gagnés sur la mer détruisent de manière irréversible
ces habitats sous-marins.
Le dernier projet d’urbanisation du littoral, à l’est de la
Principauté, consistait à conquérir 10 hectares supplémen-
taires sur la mer dans la zone du Portier. La presqu’île, avec
ses logements, son hôtel, ses commerces et son musée,
devait accueillir 2 000 résidents supplémentaires. Cette
fois-ci, la grande profondeur des eaux (45 mètres) ainsi
que la nécessité de protéger l’écosystème interdisaient
les remblais. L’objectif était de construire un « quartier
durable », une plate-forme reposant sur des piliers enfon-
cés dans le sous-sol marin afin de permettre à l’eau de
circuler sous les superstructures. Mais, en décembre 2008,
le projet est suspendu (sans être officiellement abandonné).
Albert II invoque la crise économique comme motif principal.
D’autre part, soucieux de l’environnement, il a demandé des
études complémentaires au sujet de l’impact du quartier
sur l’écosystème. Des luttes de pouvoir entre ministres et
conseillers du prince auraient finalement eu raison du projet,
le contexte économique servant de détonateur.
7. Monaco est situé sur la Côte d’Azur, ce littoral méditerra-
néen qui est la première région touristique du monde. C’est
un territoire très exigu, coincé entre la mer Méditerranée
et un arrière-pays montagneux. Cette station touristique
ancienne, née dans la seconde moitié du XIXe siècle, a misé
sur un tourisme de luxe hivernal pour se développer : grands
hôtels, casinos, ports de plaisance et plages artificielles bor-
dent le front de mer. Cette destination, devenue surtout
estivale, est facilement accessible depuis le monde entier
par avion, train, mer et route. Les constructions, très denses,
font de Monaco un territoire très urbanisé et saturé : on
distingue les villas de la Belle Époque et les gratte-ciel des
133
années 1960 qui étirent la ville en hauteur. Pour poursuivre
son développement, les autorités ont entrepris de grands
travaux pourvoyeurs d’espace : Monaco est devenu une sta-
tion flottante (construction de terre-pleins sur la mer, comme
le quartier de Fontvieille) et enterrée (voies ferrées et gare).
Anvers :
Livre de
l’élève, un littoral industrialo-
pages
286-287 portuaire Vidéo
ACTIVITÉ
1. Anvers est un port ancien situé en Belgique, à 68 km de
la mer du Nord. Il est aménagé dans un site naturel abrité,
le fond de l’estuaire de l’Escaut, dont le débouché se trouve
aux Pays-Bas. Anvers est un maillon d’une façade maritime
très active, le Northern Range, qui s’étend sur 1 000 km du
Havre (sur la Manche) à Hambourg (sur la mer du Nord).
2. Le bassin (ou darse) du Deurganck se situe en rive gauche
et est perpendiculaire à l’Escaut avec lequel il communique
directement sans écluse. Les quais (docks) ressemblent à
de vastes parkings où les conteneurs (boites métalliques de
taille standard) sont alignés et empilés. On peut observer
aussi de multiples grues/portiques de transbordement. Pour
être compétitifs, les ports doivent être dotés d’installations
capables de décharger et de recharger le plus vite possible
les navires afin de réduire le temps de leur immobilisation.
Pour les armateurs, un navire à quai ne rapporte rien et
coûte cher. Grâce aux scanners dont le port s’est équipé,
cinq minutes suffisent pour passer aux rayons X un camion.
3. La particularité du bassin du Deurganck est de com-
muniquer directement, sans écluse, avec l’Escaut. Le port
d’Anvers, en raison de son site en fond d’estuaire, est soumis
à un marnage de 4 mètres et les bassins à flot forment la
presque totalité de sa capacité. L’éclusage et le rythme de
la marée imposent aux navires des temps d’attente diffi-
cilement compatibles avec la logique de « port rapide »
qu’implique la conteneurisation : il faut quatre heures en
moyenne pour parcourir les 68 km qui séparent le port
d’Anvers de la mer du Nord, auxquelles il faut ajouter deux
heures pour passer l’écluse. Le bassin du Deurganck, bassin
à marée ouverte, permet donc aux navires d’arriver à quai
beaucoup plus rapidement, mais le niveau d’eau varie au gré
des marées. De plus, l’Escaut tend à y déposer des sédiments
(sable, boue) qui nécessitent des travaux de dragage régu-
liers pour maintenir une profondeur suffisante et le rendre
accessible à des navires de capacité croissante. Anvers est
donc à la fois un port fluvial (à marée ouverte comme le bas-
sin Deurganck, les terminaux Europe et mer du Nord) et un
port à bassin (derrière des écluses à niveau d’eau constant
134
comme les bassins Delwaide et Churchill).
4. En 2007, le port d’Anvers a traité 182 millions de tonnes
de trafic de marchandises maritimes, ce qui place le port
d’Anvers au second rang parmi les ports d’Europe du Nord-
Ouest. C’est le quatrième port du monde en superficie avec
une surface totale s’élevant à 14 000 hectares. Le port
compte un réseau de transport interne d’environ 270 km de
routes et autoroutes, 1 000 km de voies ferrées et 300 km
d’oléoducs. Des extensions sont en cours ou prévues. Le
port d’Anvers fonde sa puissance sur l’intense exploitation
de son vaste arrière-pays prospère (forte densité de popu-
lation, d’industries et d’axes de transport) composé d’abord
des pays rhénans et complété par le Nord de la France et
l’Europe centrale via la liaison Rhin-Danube. Près de 70 000
navires y passent chaque année.
5. De 1985 à 2007, le trafic du port d’Anvers a plus que
doublé, passant de 86,2 millions de tonnes en 1985 à 182
millions de tonnes en 2007. Le trafic de conteneurs connaît
une croissance explosive, avec un accroissement annuel de
10 à 15 %. Les conteneurs représentent plus des quatre
dixièmes du trafic maritime à Anvers.
6. Le bassin du Deurganck, inauguré en 2005, a été
construit afin de pouvoir poursuivre l’essor portuaire et
d’absorber le doublement prévu du trafic de conteneurs. Le
traitement des trafics conteneurisés impose une excellente
accessibilité nautique, une longueur de quai suffisante et
surtout d’importantes superficies d’entreposage.
Les travaux ont été retardés par des plaintes déposées
par les riverains et des associations d’écologistes, inquiets
de la proximité des zones habitées et des destructions ou
modifications des bords de l’Escaut. De fait, ce nouveau
bassin entraîne des dommages sur le milieu naturel en
détruisant ou en modifiant les bords de l’Escaut. Il a égale-
ment des conséquences sur les zones habitées à proximité,
surtout pour les 1 000 habitants du village de Doel qui
pourrait même être rayé de la carte si un nouveau terminal
(Saeftingen Dok) était creusé un peu plus au nord. À l’heure
où les critères sociaux et environnementaux deviennent pri-
mordiaux, l’aménagement portuaire gagne en complexité :
l’activité portuaire génère des emplois (plus de 140 000
personnes gagnent leur vie d’une manière ou d’une autre
dans ou grâce au port), de la valeur ajoutée mais aussi des
nuisances et une circulation soutenue de marchandises et
d’hommes.
7. Le port d’Anvers est une zone industrialo-portuaire car
c’est un port polyvalent avec manutention de marchandises
et industries portuaires. C’est un port de commerce (manu-
tention de marchandises sur des terminaux spécialisés :
transbordement, stockage puis distribution par transport
routier, fluvial et ferroviaire) dont le trafic est globalement
assez équilibré entre exportations et importations. Le port
possède la plus grande capacité de stockage des ports euro-
péens. Il accueille également de nombreuses activités indus-
trielles. De nombreuses sociétés chimiques sont installées
au port d’Anvers qui est le deuxième centre pétrochimique
du monde en taille avec des sociétés comme BASF, Bayer
ou Monsanto. Le port concentre aussi des usines d’assem-
blage de voitures (Ford, General Motors), de constructions
et réparations navales, des centrales électriques ainsi qu’une
centrale nucléaire… Anvers est ainsi le premier centre indus-
triel de la Belgique.
Livre de
l’élève,
pages
288-289 EXERCICES
Exercice 1 Étudier un paysage portuaire
et réaliser son croquis
1. Le port de Gênes est situé en Italie, au nord-ouest, au
bord de la Méditerranée.
2. Le port a été construit dans un site naturel favorable :
une baie qui lui permet d’être abrité.
3. Des terre-pleins ont été construits sur la mer pour gagner
de l’espace et étendre le port. En effet la place manquait
pour que le port puisse continuer son développement.
4. Les aménagements portuaires visibles sont les différents
quais spécialisés du port de commerce (quai minéralier,
pétrolier, à conteneurs) construits sur des terre-pleins et les
quais du port de croisière, fermé sur la droite par une jetée.
6. Les zones délimitées sur le fond de croquis sont le ciel,
la mer, les aménagements portuaires (quais et terre-pleins),
la ville de Gênes et les montagnes qui surplombent et cein-
turent la ville, gênant son expansion côté terre.
Les couleurs appropriées sont le blanc pour le ciel, le bleu
pour la mer et le marron pour les montagnes. Pour la ville
et les aménagements portuaires les choses sont moins arrê-
tées : orange ou rose pour la zone urbanisée, violet ou bleu
foncé pour les aménagements portuaires par exemple.
7. Pour le placement des numéros il faut se reporter à la
photo page 288.
Exercice 2 Étudier les transformations
d’un littoral touristique
1. La Manga del Mar Menor se situe sur le littoral médi-
terranéen espagnol, dans la province de Murcie, à quelques
kilomètres de Carthagène.
2. La station a été construite sur une lagune, c’est-à-dire
une étendue d’eau de mer fermée par un banc de sable.
S’étendant sur près de 20 km de long, la station touristique
ne fait que 500 m de large.
3. À La Manga, les touristes sont attirés par les grandes
plages de sable, le soleil et la mer.
4. Les aménagements touristiques visibles sur le document
2 sont les plages aménagées, les complexes hôteliers et
les immeubles pour touristes, les piscines et les centres
commerciaux.
5. Les touristes accèdent aux résidences grâce à une voie
rapide qui traverse la lagune.
6. Le nombre d’habitants est « trente fois plus élevé l’été »
car la population de La Manga est essentiellement compo-
sée de touristes estivaux. Il existe donc un décalage énorme
entre la population qui vit à La Manga toute l’année et la
population touristique saisonnière.
7. Récemment, La Manga a vu sortir de terre plusieurs
dizaines de « gratte-ciel ». Il existe également un projet de
« port de plaisance géant » ainsi qu’une « soixantaine de
projets en cours, chacun incluant résidences secondaires,
hôtels et terrains de golf ».
8. Les associations qui se plaignent de cette évolution sont
des associations de protection de l’environnement comme
l’ANSE (Association Naturaliste du Sud-Est) ou Écologistes
en action. Elles dénoncent la pression foncière exercée sur
le littoral de La Manga (multiplication des constructions…)
de laquelle résulte une forte dégradation de cet environne-
ment fragile.
AV E Z - V O U S B I E N R E T E N U ?
1. Les littoraux sont en moyenne très peuplés et, depuis
cinquante ans, ces régions connaissent une très forte aug-
mentation de leur population. Ce peuplement reste malgré
tout inégal à l’échelle de la planète.
2. Les activités qui se développent sur les littoraux sont
l’aquaculture, le commerce maritime, les industries de
transformation ainsi que le tourisme.
3. Les grands ports sont souvent aménagés dans des sites
naturels abrités comme un golfe, une baie ou l’estuaire
d’un fleuve.
4. Les principaux aménagements d’un littoral industria-
lo-portuaire comprennent des bassins pour accueillir les
navires, des quais pour décharger les marchandises et des
zones d’entrepôts ou de stockage. Avec l’augmentation
du trafic commercial maritime, on construit également des
terre-pleins pour installer des usines.
5. Les premières stations balnéaires sont nées au XIX e
siècle en Europe. Elles se sont multipliées depuis 1960
dans les régions chaudes et ensoleillées du globe.
6. Les aménagements touristiques sont de grands
immeubles de front de mer, des digues pour les prome-
nades, des avenues de bord de mer, des ports de plaisance
pour les voiliers et les yachts.
7. L’environnement se dégrade. La faune aquatique et les
coraux disparaissent. L’eau douce utilisée pour le tourisme
manque aux paysans.
135
 CHAPITREHabiter des espaces
18 à fortes contraintes
Le point du programme
VI. Habiter des espaces à fortes contraintes (environ 15 % du temps consacré à la géographie)
C onnaissanc es Habiter un espace à fortes Dém arches Deux études de cas reposent de manière
contraintes. privilégiée sur l’étude de paysages et sont choisies parmi :
Certains espaces présentent des contraintes particulières - un désert chaud,
pour l’occupation humaine. Les sociétés, suivant leurs tra- - un désert froid,
ditions culturelles et les moyens dont elles disposent, les - une haute montagne,
subissent, les surmontent voire les transforment en atouts. - une île.
Capacités Situer les espaces étudiés sur différents planisphères thématiques.
Localiser et situer les grands ensembles de relief et les principales zones climatiques de la planète.
Décrire les paysages étudiés et expliquer les transformations des espaces concernés.
Réaliser un croquis simple d’un paysage.

La logique du chapitre
Dans une démarche résolument proche des instructions, le chapitre s’ouvre sur des photographies
de paysages où l’homme est présent malgré les difficultés visibles à y vivre. Les études de cas
proposées permettent d’étudier des régions du monde peu abordées au cours de la scolarité :
les déserts chauds d’Arabie saoudite, les déserts froids de Sibérie, le massif montagneux des
Écrins, l’île de la Réunion. Le but premier est de faire connaissance avec ces espaces. Leur
description puis leur étude permettent de faire émerger leurs contraintes qui, parfois, deviennent
des atouts. La démarche nous amène à chaque fois à faire prendre conscience aux élèves que ces
espaces réputés inhabitables par l’intensité de leurs contraintes, sont occupés depuis longtemps
et, surtout, sont de plus en plus conquis par les hommes, principalement pour des raisons
économiques. Pour finir, la fragilité de ces régions du monde est sous jacente et entame chez
l’élève l’appréhension du problème environnemental qui sera étudié en 5e.

Bibliographie
• O. Da Lage, Géopolitique de l’Arabie saoudite, Éditions Complexe, 2006.
• M. Mainguet, Les Déserts, coll. Explora, Éditions Pocket, 1995.
• T. Monod, Déserts, Éditions Bower, 2007.
• C. Guigon, P. Bourseiller et V. Van den Bogaert, Le Désert raconté aux enfants,
La Martinière jeunesse, 2005.
• R. Knafou, Les Alpes : une grande montagne en Europe, La Documentation française, 2003.
• I. Sacareau, La Montagne : une approche géographique, Belin, 2003.
• « Qu’est-ce que la montagne ? », Environnements alpins,
Revue de géographie alpine n° 3, 1993.
• J.-C. Gay, Atlas de la Réunion, INSEE, Université de la Réunion, 2003.
• J.-C. Gay, L’Outre-mer français en mouvement, La Documentation française n° 8031, 2003.
• P. Marchand, Atlas géopolitique de la Russie : puissances d’hier, puissances de demain,
Éditions Autrement, 2007.
• P. Marchand, « La Russie et l’Arctique », Courrier des pays de l’Est : le Grand Nord russe, La
Documentation française, 2008.
• A. Blanc et P. Carrière, « La Sibérie », Encyclopédie Universalis, 2002.

136
 Liens utiles

18 • Des cartes de l’Arabie saoudite avec des informations simples tirées de la vidéo du Dessous
des cartes : http://archives.arte.tv/hebdo/dessouscartes/20010113/ftext/start.html
• Des photographies de déserts : http://www.ushuaia.com/ushuaia-terre/photo/belles-
photos/0,,4104158,00-photos-magnifiques-deserts-.html
• Le site officiel du Parc national des Écrins : www.ecrins-parcnational.fr/
• Sur les Deux Alpes : www.les2alpes.com/
• Sur l’Himalaya : http://www.zonehimalaya.net/Montagne/montagne.htm
• Extrait du conseil général de La Réunion et état de l’avancement des grands projets
avec vidéo sur le transfert des eaux : http://www.cg974.fr

Livre de La population et le pays

DOC. 1
l’élève,
pages Le chiffre de la population étrangère (essentiellement
290-291 Ouverture d’origine arabe) pourra être mis en relation avec le
document 10 afin de lier la croissance économique
rapide et le manque de main-d’œuvre nationale.
DÉCOUVRIR
Si la densité de la population est faible, on peut rap-
1. La photographie 1 a été prise en Russie. La photographie
peler qu’il s’agit d’une moyenne et que la population
2 représente l’île de Salina, située en Italie, sur le continent
européen. La photographie 3 évoque une partie du Sahara,
est très inégalement répartie (l’intérieur du pays étant
au Maroc, au nord de l’Afrique. presque vide, sauf la région de Riyad, et les bords de
mer plus peuplés) sur un territoire grand comme
2. Le froid, la montagne volcanique, l’aridité et la chaleur
comme l’isolement, expliquent en partie les faibles densités quatre fois la France.
humaines.
DOC. 2 Le désert du Nedjd
3.
On localise le désert du Nedjd (qui signifie « pla-
Doc. 1 Doc. 2 Doc. 3 teau » en arabe) comme étant isolé du croissant fer-
Éléments Une usine Urbanisation sur le Campement tile et n’ayant aucun accès direct à la mer. Le pla-
humains d’exploitation versant du volcan et de nomades
du gaz. donc de l’île (villes berbères. teau rocheux limite la chaîne montagneuse du Djebel
côtières de Lingua Touaiq au cœur du Nedjd. De rares oasis traversées de
et San Marina). wadis (cours d’eau non permanents) existent grâce
Éléments Paysage de Montagne Paysage aux ruissellements des eaux de pluies et à quelques
naturels plaine de la volcanique d’erg.
taïga. recouverte sources de montagnes. Ce sont des tribus pauvres et
de végétation. guerrières qui y vivent, nomadisant d’oasis en oasis.

DOC. 3 Graphique climatique de Riyad

La caractéristique essentielle pour définir un désert est
Livre de son aridité (quatre mois sans pluie), laquelle explique
l’élève, Habiter le désert pourquoi seulement 2 % des terres sont cultivées. À
pages
292-295 d’Arabie saoudite Vidéo cela s’ajoutent une température élevée (en été la tem-
pérature peut monter jusqu’à 54 °C) et une amplitude
thermique forte (la nuit, en hiver, la température peut
La première double page permet d’étudier un milieu
atteindre 0 °C).
hostile mais qui recèle des richesses dans son sous-sol.
Puis on montre que le pétrole est à l’origine du déve- DOC. 4 Le Rub al-Khali, un désert de sable
loppement d’infrastructures diverses, de l’urbanisation Au sud-est de l’Arabie saoudite, le Rub al-Khali est
et de la transformation du mode de vie des Saoudiens. la plus grande étendue de sable ininterrompue au

137
monde : il s’étend sur 650 000 km² avec des dunes
pouvant atteindre 200 m. de hauteur. Les conditions
naturelles défavorables expliquent son exploration tar-
dive (1930). Les zones les moins hostiles sont occupées
par des tribus vivant de l’élevage et de la chasse.
DOC. 5 L’Arabie saoudite :
le désert et le pétrole
La carte montre six régions naturelles : au centre, le
Nedjd, plateau peu élevé (avec la capitale Riyad) est
limité au nord par des déserts de sable comme celui
du Nefoud, à l’ouest, le long de la mer Rouge, par la
barrière montagneuse du Hedjaz (et ses deux villes
saintes : Médine et La Mecque), au sud par le Rub
al-Khali immense désert de sable et enfin à l’ouest la
région du Hassa, centre économique où se trouve la
richesse du pays : le pétrole.
On pourra rappeler que cette ressource, découverte en
1938 près de Dammam, est essentielle à la vie du pays
(aussi importante que l’eau). L’oléoduc fut construit
pendant la guerre Iran/Irak (1981) pour pouvoir
exporter le pétrole par la mer Rouge au cas où le
détroit d’Ormuz ne serait plus accessible.
DOC. 6 Les principaux États pétroliers
L’économie pétrolière saoudienne est essentielle. Il
s’agit non seulement du premier producteur et expor-
tateur du monde (avec un quart des réserves d’or noir
mondiales), mais également est le seul fournisseur
dont l’exploitation peut être augmentée rapidement
en cas de crise. Il existe d’autres ressources comme
le gaz naturel, encore sous-exploité. Le risque de
cette dépendance quasi-exclusive au pétrole explique
que le royaume tente aujourd’hui de diversifier ses
ressources.
ACTIVITÉ 1
1. L’Arabie saoudite est située au sud-ouest de l’Asie et
appartient au domaine climatique désertique.
2. Ce milieu désertique se caractérise par une faible densité,
environ neuf fois plus faible que celle de la France.
3. On distingue un erg au premier plan, une oasis au second
plan et le plateau du Nedjd au troisième plan. Les hommes
habitent dans les oasis.
4. Le désert du Rub al-Khali est situé au sud-est de l’Arabie
saoudite et de la péninsule arabique.
5. Le Rub al-Khali est un désert particulièrement aride
constitué dans sa majorité d’un immense désert de sable.
Les habitants sont des tribus nomades bédouines.
138
6. Exporter consiste à vendre les productions à des pays
étrangers. L’Arabie saoudite est le premier pays exportateur
(8,73 millions de barils par jour) et le premier producteur de
pétrole du monde (10,37 millions de barils par jour).
7. La principale région productrice de pétrole en Arabie
saoudite est le Hassa, sur les rives du golfe Persique, à l’est
du pays.
8. Le pétrole est acheminé vers la mer Rouge par un oléo-
duc qui traverse la péninsule et qui a été construit en 1991.
DOC. 7 Villes, usines de dessalement
Doc. tif
ac
et oasis en Arabie saoudite inter
Pour vivre et cultiver dans des zones sans pluie, on
dessale l’eau de mer dans des usines, on puise dans les
nappes d’eau phréatiques. Cette eau douce est destinée
aux villes en plein essor mais aussi à l’agriculture ce
qui permet au pays d’être proche de l’autosuffisance
alimentaire mais également d’exporter du blé.
DOC. 8 Pétrole et développement
L’argent provenant du pétrole permet de moderniser
le pays : de nombreuses villes nouvelles sont en cours
de construction avec pour objectif d’héberger une
population en pleine croissance (taux de 4 % par an)
et de lui fournir aussi des emplois. Parallèlement, le
gouvernement développe une politique sociale dans le
domaine de la santé comme de la formation.
DOC. 9 Les oasis circulaires
du désert d’Arabie saoudite
L’utilisation des puits est à la base de la mise en valeur
moderne de beaucoup de régions désertiques. L’eau
souterraine est puisée par une pompe au centre du
champ puis conduite par l’intermédiaire d’un long
bras en métal muni d’équipements d’arrosages. Le
bras, actionné par des moteurs, tourne lentement en
rond pour distribuer l’eau, ce qui explique la forme
circulaire des oasis. Les champs en marron sont soit
laissés en jachère soit viennent d’être labourés. On évo-
quera le risque d’épuisement des nappes souterraines.
DOC. 10 La croissance des villes d’Arabie
On insistera sur la transformation de la société saou-
dienne liée à la croissance urbaine. La tribu bédouine
traditionnelle évolue vers une structure plus sédentaire
et urbaine. 80 % de la population saoudienne vit désor-
mais en ville. On peut rappeler l’importance historique
des villes pour le pays : La Mecque est la ville sainte du
monde musulman depuis le VIIe siècle.
DOC. 11 Vue de Riyad
Riyad est la ville la plus peuplée du pays. On remar-
quera le Kingdom Center qui est le plus grand gratte-
ciel d’Arabie saoudite et le 25e bâtiment le plus haut
du monde (302 m), symbole de l’essor économique.
ACTIVITÉ 2
1. Les infrastructures de communication et de transport, les
infrastructures de production d’eau douce, les infrastructures
urbaines et les services publics ont été développés et amé-
liorés grâce à l’argent du pétrole.
2. La population des villes saoudiennes a fortement
augmenté.
3. Les travailleurs étrangers représentent plus de 70 % de
la population active de certaines villes. Ils constituent une
main-d’œuvre indispensable au développement des infras-
tructures du pays qui ne possède que peu d’habitants (40 %
d’étrangers résident en Arabie saoudite).
4. On multiplie les usines de dessalement de l’eau de mer
et l’exploitation des nappes phréatiques.
5. Les rampes d’aspersion tournent autour de leur axe en
un mouvement circulaire. On produit principalement du blé
dans ces oasis artificielles.
6. Les nappes phréatiques risquent d’être rapidement assé-
chées au regard de la consommation d’eau en croissance
constante.
7. Titre : Les oasis circulaires d’Arabie saoudite.
- en vert : les oasis circulaires (champs auréolaires),
- en jaune : le désert de sable,
- le marron : village en marron.
Livre de
l’élève, Habiter le massif
pages
296-299 montagneux des Écrins
L’objectif de la première double page est d’étudier les
difficultés de la vie en montagne, par l’examen d’une
société rurale qui a surmonté l’obstacle de l’isolement
et qui doit gérer des risques naturels.
Les Alpes couvrent environ 191 000 km² dans leur tota-
lité. Les Alpes françaises sont la partie la plus déve-
loppée des Alpes occidentales. On les divise en deux
ensembles : les Alpes du Sud séparées par la Durance
des Alpes du Nord où se trouve le massif des Écrins.
Pendant longtemps, cette région fut perçue comme
hostile et inviolable. C’est au XX e siècle que l’essor
du tourisme de masse et de l’industrie entraîne un
aménagement intense des Alpes.
La seconde double page s’intéresse à l’étude des
nouveaux atouts de la montagne. Modifiée, la pente
devient un atout, ce qui nécessite dans un même temps
une transformation des modes de vie traditionnels et
la préservation de l’environnement.
DOC. 1 Le village
de La Grave dans le massif des Écrins
Situé sur un promontoire rocheux qui domine la val-
lée, le bourg a gardé un tissu urbain serré autour de
son église édifiée à partir du XIe siècle, avec pour toile
de fond les glaciers de La Meije aménagés pour le ski
(sommet vaincu en 1877). Sur les versants voisins, on
devine les traces de terrasses, cultivées jusqu’au milieu
du siècle dernier.
DOC. 3 Les Alpes, un « obstacle surmonté »
Le texte permet aux élèves de saisir la notion de mon-
tagne-obstacle aujourd’hui traversée de part en part
sans difficulté grâce à un réseau d’infrastructures rou-
tières et ferroviaires performantes, développées à partir
du XIXe siècle.
DOC. 4 L’étagement de la végétation alpine
Cette coupe de l’étagement de la végétation alpine per-
met de visualiser rapidement la concordance de l’alti-
tude, de la pente et de l’ensoleillement dans les aména-
gements des montagnes par les hommes. L’opposition
adret/ubac peut être illustrée par la présence des coni-
fères à partir de 2 000 mètres sur le versant ensoleillé
et dès 1 200 mètres sur le versant à l’ombre.
DOC. 5 Le massif des Écrins
La carte permet de situer le massif des Écrins dans
les Alpes à savoir entre les vallées de la Romanche,
du Drac et de la Durance et dans la partie sud des
Alpes du Nord. Les cours d’eau collectent les eaux des
rivières et torrents du massif qui sont autant de vallées
décurrentes d’un ensemble de hauts sommets et gla-
ciers dont ils poursuivent le travail de creusement et
d’érosion. La carte permet d’autre part d’appréhender
la faible urbanisation de ce massif, ce qui a favorisé
son classement en parc naturel en 1973.
DOCS. 6 ET 7 Les risques naturels
Le texte permet d’énumérer rapidement les risques
naturels et donc les dangers qu’il peut y avoir à vivre
en montagne. Il est complété par une série de photos
très évocatrices de ces risques.
139
 ACTIVITÉ 1
1. Le massif des Écrins est situé dans les Alpes, en France.
2. La Barre des Écrins (4 102 mètres), La Meije (3 982
mètres), le mont Pelvoux (3 946 mètres). Les villages sont
installés dans les vallées, à la lisière du parc des Écrins qui
est une zone protégée.
3.
1 = village, culture et prairie,
2 = forêt de conifères entre 2 000 et 2 500 mètres d’altitude,
3 = alpages entre 2 500 et 3 000 mètres,
4 = roche nue au-delà de 3 000 mètres,
5 = neiges éternelles (névé) et glacier au-delà de 3 500
mètres.
4. L’adret est le versant ensoleillé de la montagne, orienté
au sud, tandis que l’ubac est au nord et reste à l’ombre.
5. Les dangers sont multiples en montagne : avalanches,
neige et verglas qui rendent les routes glissantes, chutes de
pierres et pentes parfois abruptes.
6. Les risques naturels sont : inondations, séismes, mouve-
ments de terrain, feux de forêt et avalanches. Les communes
des Alpes cumulent bien davantage de risques naturels que
les autres communes françaises.
7. La construction de routes, d’autoroutes ou de tunnels,
permet aujourd’hui la traversée des Alpes en deux heures.
DOC. 8 Les Deux-Alpes,
une station de ski alpin au pied des Écrins
À l’origine, l’emplacement de la station correspondait
à un alpage, sur lequel des familles de Venosc et de
Mont de Lans, montaient leurs troupeaux. Le premier
téléski opérationnel fut mis en service à la Noël 1946
sur le domaine de Pied Moûtet. En 2008, La station
compte 29 697 lits et 225 km de pistes de ski. La pho-
tographie permet de faire distinguer les « stations »
récentes et en altitude, des villages anciens situés dans
les vallées (voir le village de La Grave sur le document
1 page 296).
DOC. 9 Des randonneurs
Un parc naturel est un territoire généralement vaste
dont la richesse biologique, la qualité paysagère, l’in-
térêt culturel et le caractère historiquement préservé
justifient une protection et une gestion qui garantis-
sent la pérennité de ce patrimoine considéré comme
exceptionnel. Ils permettent de diversifier les activités
touristiques qui ne sont plus désormais cantonnées au
ski l’hiver, mais s’ouvrent à la randonnée, aux circuits
de VTT, golf, équitation, escalade, sports d’eau, aériens,
mécaniques…
140
DOC. 10 Qu’est-ce qu’un parc national ?
Le parc national des Écrins est l’un des neuf parcs
nationaux français avec la Vanoise, Port-Cros, les
Pyrénées, les Cévennes, le Mercantour, la Guadeloupe,
la Réunion et la Guyane. Les parcs nationaux sont
gérés par des établissements publics qui dépendent du
ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement
Durable et de l’Aménagement du Territoire.
DOC. 11 Les métiers
de la montagne dans les Alpes
Des métiers souvent saisonniers se sont multipliés dans
cette partie des Alpes, comme dans toutes les régions
montagneuses de France. Le plus souvent, les habitants
de ces régions exercent deux professions et les agri-
culteurs sont les premiers à diversifier leurs sources
de revenus en alliant activités touristiques et travaux
agricoles proprement dits.
Affiche
DOC. 12
Doc. tif
ac
du parc national des Écrins inter
Cette affiche de l’exposition « La montagne, c’est
quoi ? », tirée du site du parc des Écrins, est destinée
à améliorer la connaissance et la compréhension du
milieu montagnard. Elle permet d’énumérer toutes les
activités de la montagne et donne des conseils pour la
préserver. Quelques chiffres pour illustrer : La Barre
des Écrins, qui s’étire depuis 669 mètres pour culminer
à 4 102 mètres d’altitude abrite 1 800 espèces florales
dont 216 rares, 75 espèces de mammifères, 233 d’oi-
seaux, 16 de reptiles…
ACTIVITÉ 2
1. Les Deux Alpes sont situées à 15 km au sud-ouest du
village de La Grave.
2. Les principales stations de ski du massif des Écrins sont
Serre-Chevalier, Puy-Saint-Vincent, Orcières-Merlette, les
Deux-Alpes.
3. Cette station cumule de nombreux atouts comme la
pente, l’ensoleillement, l’altitude (qui permet le ski d’été),
l’enneigement. Cela explique l’importance et l’ancienneté
des infrastructures vouées au ski.
4. Le parc national est situé au cœur du massif des Écrins,
zone peu habitée ce qui est indispensable à la protection et
la conservation du territoire naturel.
5. Les touristes peuvent faire des randonnées de plu-
sieurs jours en profitant des sentiers balisés et des gîtes
de montagne.
6. Les habitants de la montagne diversifient leurs activités
en mêlant agriculture (élevage) et tourisme (moniteurs de
Livre de
l’élève, 2 Habiter
pages
ski, pisteurs, métiers de l’hôtellerie). 302-303 les montagnes et les îles
7. La montagne doit offrir aux touristes de demain du « ski,
de l’oxygène et de la liberté » c’est-à-dire des activités, de
l’air pur et vivifiant, et de l’évasion. DOC. 1 Un cyclone frappe l’île d’Haïti
Le conseil donné aux enfants est « la montagne sera ce que ● Le cyclone Hanna a entraîné des inondations, des coulées
tu en feras, toi ! », message de sensibilisation au respect et de boue, de nombreux morts ainsi qu’une pénurie d’eau
à la préservation de l’espace naturel. potable et de nourriture.
8. Titre : La station de ski des Deux-Alpes/la pente
valorisée… DOC. 3 Les montagnes du monde
- en orange : la station des Deux-Alpes, ● Les principales montagnes sont :
- en vert : les versants, - pour les pays développés : les montagnes Rocheuses, les
- en pointillés : les remontées mécaniques. Appalaches, les Alpes, l’Oural et les monts de Sibérie, l’Ar-
chipel du Japon.
- pour les pays en développement : la Cordillère des Andes,
l’Atlas, le Hoggar, le mont du Cameroun, les massifs éthio-
Livre de
l’élève, 1 Habiter les déserts pien, africain, de Drakensberg, de Madagascar, le Caucase,
pages l’Himalaya, le Tian Shan, l’Altaï, la Nouvelle Guinée.
300-301 chauds et froids Les montagnes les plus peuplées sont situées dans les pays
en développement.

DOC. 1 Les déserts chauds DOC. 4 Les hautes montagnes,

et les déserts froids
● La seule vraie contrainte des déserts chauds est la cha-
leur. En effet l’aridité est atténuée par la présence d’oasis.
Doc. tif
ac
DOC. 3 Les déserts dans le monde inter
● Les déserts chauds sont le désert Mojave et de l’Atacama
en Amérique ; le Sahara, le Kalahari, le Namib et le désert
de Somalie en Afrique ; les déserts d’Arabie, d’Iran, du Thar
en Asie ; et le désert australien.
Les déserts froids sont situés le long du cercle polaire
arctique en Alaska, dans le Grand Nord canadien et au
Groenland ; dans le nord de la Scandinavie et en Sibérie.
Les déserts continentaux sont essentiellement situés en
Asie : Karakoum, Taklamakan et Gobi.
DOC. 4 Le gaspillage
de l’eau en Arabie saoudite
● 1. Dans le désert, les Saoudiens cultivent du blé, de
l’orge, des tomates, des melons, des dattes et des agrumes.
Ils élèvent par ailleurs des moutons et des poulets.
● 2. L’irrigation entraîne une salinisation de l’eau ainsi
qu’une baisse du niveau, et parfois même un assèchement,
des nappes phréatiques.
DOC. 5 Des champs
dans le désert californien
● Les Américains ont aussi développé l’agriculture irriguée
par aspersion dans leurs déserts.
« un espace répulsif » ?
● Contrairement aux idées reçues, même si les montagnes
sont peu peuplées (10 % de la population mondiale), elles
ne sont pas des espaces répulsifs car elles sont toutes habi-
tées depuis très longtemps.
DOC. 5 Récolte
de pommes de terre dans les Andes
● 1. Les Andes sont une chaîne de montagnes d’Amérique
du Sud.
● 2. L’agriculture, et principalement la culture de la pomme
de terre, est l’activité économique principale des montagnes
des pays en développement.
● 3. Dans les Alpes, montagnes de pays développés, le
tourisme supplante de plus en plus les activités agricoles.
Livre de
l’élève, Habiter
pages
304-305 l’île de la Réunion
L’objectif est ici de comprendre que l’insularité impose
un certain nombre de contraintes mais que, paradoxa-
lement, elle devient un atout lorsqu’elle est surmontée
ou exploitée.
L’île de la Réunion (possession française depuis 1642,
aussi appelée « île Bourbon ») est, depuis la réforme
constitutionnelle de 2003, un DROM (Département et

141

région d’outre-mer). Ce massif montagneux appar-
tient à l’archipel des Mascareignes qui comprend par
ailleurs les îles Maurice et Rodrigues. C’est la collec-
tivité la plus peuplée d’outre-mer, comprise sur 0,3 %
de la superficie française totale.
DOC. 1 Vue de Saint-Denis
de La Réunion
La vue aérienne oblique de Saint-Denis permet d’obser-
ver le plan orthogonal que rappelle le passé colonial.
On insistera sur le manque d’espace : le peuplement
côtier de plaine littorale étroite explique l’urbanisa-
tion croissante sur les pentes de la montagne (la ville
accueille aujourd’hui 20 % des Réunionnais).
La route littorale a été construite pour remplacer l’an-
cienne route de la montagne et a permis de réduire les
distances entre le nord et le sud de l’île. Construite au
pied d’une falaise de 150 mètres (d’où son autre nom
« route de la corniche »), elle représente néanmoins un
danger permanent puisque des blocs de pierres tom-
bent régulièrement sur les voies.
DOCS. 2 ET 3 L’insularité
Les deux textes énumèrent les risques liés ou accentués
par l’insularité. On distinguera les risques naturels
(climatiques et volcaniques) des contraintes propre-
ment insulaires (éloignement, isolement), renforcées
par une forte dépendance économique à la métropole.
DOC. 4 Le relief
et la population à La Réunion
L’île n’est que le sommet visible (environ 3 %) d’une
montagne de lave qui plonge dans l’océan Indien.
Sa partie ouest est occupée par le massif volcanique
ancien du Piton des Neiges qui abrite trois vastes
cirques (Mafate, Salazie et Cilaos) creusés par l’érosion
et entaillés par les rivières et les ravines. L’est est occu-
pé par un deuxième volcan, le Piton de la Fournaise,
très actif actuellement. Ces deux massifs sont séparés
par des hautes plaines (plaine des Palmistes et des
Cafres), qui sont autant de voies de passage entre le
nord et le sud de l’île.
Sur la bande côtière se concentrent les activités
urbaines, agricoles et touristiques. L’attrait du cli-
mat, des plages mais aussi des paysages de l’intérieur
(création du parc national des Hauts de La Réunion
en 2007) sont autant d’atouts touristiques.
142
Doc. tif
DOCS. 5 ET 6 La question de l’eau inter
ac
Deux aménagements sont en cours de réalisation sur
l’île :
- la route des Tamarins doit fluidifier le trafic entre
l’ouest et le sud. Sa réalisation a nécessité la mise
en œuvre de moyens impressionnants : quatre ponts
Doc. tif exceptionnels, trois tunnels, et vingt-trois ponts dessi-
ac
inter
nent un tracé long de 33,7 km.
- le transfert des eaux d’est (60 % des ressources en
eau de l’île) en ouest. Le chantier a débuté en 1983 et
devrait se terminer en 2013. Il doit permettre, par une
série de canalisations, d’irriguer les terres agricoles
(culture de la canne à sucre dans les Hauts de l’ouest),
de renforcer la desserte en eau des villes et industries
et de réalimenter les nappes phréatiques.
ACTIVITÉ
1. L’île de La Réunion est située dans l’océan Indien. Saint-
Denis, ville principale, est située sur le littoral, au nord.
2. La ville s’est développée sur la plaine littorale, elle-même
longée par la « route du littoral ».
3.
Risques liés au climat Autres risques naturels
- cyclones et vents forts - éruptions volcaniques
- inondations - feux de forêt
- mouvements de terrain - séismes
- houles marines
- tempêtes
- tsunamis
Doc. tif 4. Les inconvénients liés au relief montagneux sont l’étroi-
ac
inter
tesse des plaines côtières, les risques sismiques et volca-
niques, le faible espace cultivable et habitable.
L’insularité, c’est l’éloignement, et même l’isolement, par
rapport aux centres économiques et politiques. Elle fragilise
l’économie de l’île, dépendante de quelques activités comme
la culture de produits tropicaux et le tourisme.
5. Le littoral touristique est situé sur le versant sous le
vent, c’est-à-dire celui qui est le moins balayé par les alizés.
6. Le port et l’aéroport désenclavent l’île.
7. La route des Tamarins est en cours de construction et
nécessite de considérables aménagements pour surmonter
les obstacles liés au relief. Elle est cependant utile pour
désengorger la route littorale, seul axe de circulation impor-
tant de l’île.
8. Il s’agit de transférer les eaux des rivières de l’est vers
l’ouest de l’île pour alimenter en eau le versant sous le vent
et y permettre l’irrigation des cultures et l’alimentation des
villes en pleine croissance.

Habiter
Livre de
l’élève, la Sibérie orientale
pages
306-307 (Yakoutie) Vidéo
Il s’agit ici de saisir que les contraintes climatiques ont
des répercussions sur la vie et les activités des hommes
dans cette zone pionnière.
La Yakoutie est située dans la Sibérie orientale, dans
le prolongement de la grande plaine européenne et
elle est couverte par la taïga. C’est le pays des hivers
rudes et longs, mais son potentiel économique est
énorme : moitié des capacités de production de bois
résineux du monde, charbon, gaz, minerais divers et
hydroélectricité.
DOC. 1 Vue de Mirny l’hiver
Mirny est située dans la République de Yakoutie (créée
en 1991). C’est une ville minière construite autour
d’une impressionnante mine de diamant à ciel ouvert
abandonnée, profonde de 525 mètres et d’un diamètre
de 1,25 km. Elle traduit comment, à partir d’une res-
source unique, la colonisation a gagné rapidement sur
des zones désertes, élargissant ce qu’on peut appeler
la « Sibérie utile ».
DOCS. 2 ET 3 Le climat à Yakoutsk
Le texte énumère les difficultés climatiques à vivre en
Yakoutie et les conséquences sur les infrastructures.
Le graphique chiffre ces contraintes extrêmes (il n’y a
que trois mois sans gel en Yakoutie). Les deux docu-
ments permettent d’appréhender l’esprit de conquête
des hommes qui vivent là dans des conditions pénibles.
DOC. 4 L’élevage de rennes par les Évènes
Sur le plan démographique, les Évènes, peuple nomade
minoritaire, vivent principalement de la renniculture,
mais aussi de la pêche et de la chasse. Ils vivent dans
des tchoums et mènent une vie semi-nomade, dépla-
çant leur camp chaque année selon les saisons. Ils ne
sont que 11 657 contre 432 000 Yakoutes. Ces peuples
autochtones l’emportent de très peu sur les Russes
(respectivement 46 % et 45 % des 952 000 habitants
selon le recensement de 2002).
On assiste actuellement à l’agonie des activités tradi-
tionnelles en Yakoutie, où le cheptel de rennes s’est
réduit de moitié entre 1991 et 1999, passant ainsi de
plus de 360 000 à près de 178 000 têtes.
Doc. tif
ac
DOC. 5 Carte de la Yakoutie inter
Cette carte permet de faire observer, dans un premier
temps, la succession des milieux naturels du sud au
nord de la Yakoutie. Elle fait ensuite visualiser par
les élèves l’élément pionnier de cette région avec ses
infrastructures routières et ferroviaires concentrées
dans le Sud, reliant essentiellement les villes minières
extrayant surtout les diamants (environ 20 % de la
production mondiale).
ACTIVITÉ
1. La Yakoutie est située sur le continent asiatique, au nord-
est de la Russie. Elle est dans la zone climatique polaire ce
qui explique sa très faible densité.
2. Mirny se trouve au sud-ouest de la Yakoutie. C’est une
ville constituée de constructions récentes adaptées au climat
(immeubles sur pilotis, maisons en bois) au milieu d’une
plaine recouverte par la taïga. Au premier plan : entrepôts et
garage ; au second plan : constructions adaptées à la rigueur
du climat ; au troisième plan : taïga au milieu de la plaine
3. la température moyenne à Yakoutsk est de -8 °C. La
température est inférieure à 0 °C durant plus de la moitié
de l’année (sept mois).
4. Le sol est en permanence et profondément gelé. Le dégel
des couches supérieures entraîne des mouvements du sol
qui provoquent parfois l’écroulement des bâtiments et la
rupture des canalisations.
5. Le fleuve Léna doit être bombardé au moment du dégel
pour anéantir les blocs de glaces et ce, afin de faciliter la
circulation fluviale.
6. Les rennes se nourrissent de la toundra. Les Évènes vivent
en nomadisant, suivant le déplacement des troupeaux.
7. Le sous-sol de la Yakoutie fournit des diamants, de l’or,
du charbon et du gaz. Des routes, des voies ferrées, des
aéroports et des aérodromes permettent d’acheminer ces
produits miniers vers les régions industrielles de Russie.
8. La population a été multipliée par six en quarante-huit
ans. L’exploitation des mines de diamant voisines a attiré
une main-d’œuvre nombreuse.
143
 Livre de 3. Les zones froides se situent au-delà des cercles polaires,
l’élève,
dans les pôles Nord et Sud.
pages
308-309 EXERCICES 4. 8 = Grand Nord canadien ; 9 = Groenland ; 10 = Sibérie.
5. A = Rocheuses ; B = Andes ; C = Atlas ; D = Alpes ; E =
Himalaya ; F = massif africain ; G = Caucase.
Exercice 1 Compléter un tableau
sur les espaces à fortes contraintes AV E Z - V O U S B I E N R E T E N U ?
Les La 1. Les ergs sont de grandes étendues de sable ; les regs
Sahara Sibérie
Alpes Réunion de grandes étendues de pierres ; la taïga est une forêt
Type désert désert haute île continentale formée de bouleaux et de sapins ; la toundra
d’espace chaud froid montagne est une formation végétale des domaines froids, constituée
Contraintes isolement, isolement, pentes, isolement, de mousses, de lichens et de petits arbustes de 30 à 40
aridité sol gelé froid pentes centimètres.
Aména- forage routes, routes, routes, 2. Dans les déserts chauds, la sécheresse rend impossible
gements de puits aéroports, pistes de ports, l’agriculture sous pluie. Dans les déserts froids, on ne peut
profond, immeubles ski conduites
pas non plus faire de cultures, le sous-sol étant gelé en
routes, sur pilotis, d’eau,
aéroports, forage aéroports permanence sur d’immenses superficies.
conduites de puits 3. Dans les déserts chauds, les hommes vivent dans des
d’eau profond oasis ou sont éleveurs nomades. Dans les déserts froids,
les hommes vivent traditionnellement de la chasse, de la
pêche ou de l’élevage.
Exercice 2 Connaître un espace 4. Les déserts se transforment sous l’effet de la conquête
à forte contrainte : le Sahara et de leur mise en valeur par l’homme. En Sibérie, les cours
1. C’est un désert chaud. d’eau et les villes sont pollués ; dans les déserts chauds,
2. erg = désert de sable ; reg = désert de pierres ; oasis = les nappes d’eau profondes s’épuisent.
petite zone dans le désert rendu fertile grâce à la présence 5. Dans les montagnes, l’agriculture et les déplacements
d’eau. sont rendus difficile par les pentes, le froid et la neige. Les
3. risques naturels tels que les avalanches, les éboulements
ou les glissements de terrain sont également importants.
Éléments traditionnels Éléments modernes
6. Les habitants des montagnes des pays en développe-
- un campement de nomades - oléoduc
ment pratiquent l’agriculture dans les vallées et sur les
- oasis - puits de pétrole
- ville nouvelle basses pentes, et l’élevage sur les pâturages d’altitude.
- route moderne 7. Dans les montagnes des pays riches, les États ont créé
- conduite d’eau des voies de communication modernes, ils ont développé
- oasis circulaires
l’hydroélectricité et le tourisme. Les espaces inhabités sont
- un barrage
quant à eux souvent transformés en parcs naturels.
4. La route réduit l’isolement ; la conduite d’eau et le bar- 8. Les petites îles sont isolées du continent et ont peu de
rage réduisent le manque d’eau ; la création d’oasis circu- ressources naturelles. Leur climat est souvent contraignant
laires permet le développement de l’agriculture. avec une forte humidité, de fréquentes tempêtes et des
cyclones dans la zone chaude. Enfin, beaucoup d’entre
5. D’après ce croquis, les densités humaines sont crois-
elles sont volcaniques.
santes notamment par le phénomène d’urbanisation du
désert. 9. Pour rompre l’isolement des îles, les États ont construit
des aéroports, agrandis les ports et améliorés les modes de
transports à l’intérieur des îles. Enfin, dans la zone chaude,
Exercice 3 Situer les montagnes
l’insularité devient un atout avec le développement du
et les déserts tourisme.
1. La zone chaude se trouve entre le tropique du Cancer et
le tropique du Capricorne.
2. 1 = Mojave ; 2 = Sahara ; 3 = Arabie ; 4 = Namib ; 5 =
Atacama ; 6 = Australien ; 7 = Gobi

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