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SUPPORT DE COURS :

ANIMER UNE REVUE ÉNERGÉTIQUE

MODULE 18 :
CONTRIBUER A LA MISE EN PLACE
D’UN SYSTEME DE MANAGEMENT DE
L’ENERGIE

Technicien spécialisé en efficacité énergétique

IFMEREE Ouarzazate

FORMATEUR : M. EL-BADAOUI

ANNÉE SCOLAIRE : 2023/2024


I. Les objectifs de la revue énergétique :
La revue énergétique est la « détermination de la performance énergétique de l’organisme à partir
de données et d’autres informations conduisant à l’identification d’opportunités d’amélioration ».
Concrètement, il faut :
 Identifier les énergies et usages énergétiques sur le site
 Évaluer le poids de chaque usage énergétique
 Déterminer les usages significatifs
 Évaluer le potentiel d’amélioration de la performance énergétique
Il ne faut donc pas la négliger, car c’est à partir de là que vous allez définir vos objectifs, vos cibles et
vos actions de performance énergétique. Cette étape est souvent chronophage, elle nécessite de
collecter un grand nombre de données qu’il faut ensuite traiter, mettre en forme puis analyser.

II. Les étapes de mise en œuvre d’une revue énergétique :


La revue énergétique se déroule généralement en 12 étapes comme illustré sur la figure ci-après :
 Collecte de données sur les consommations énergétiques
 Analyse des consommations passées et présentes (3 ans minimum)
 Identification et quantification des usages énergétiques significatives (UES)
 Identification des facteurs affectant les UES
 Création de base de données et indicateurs de performance
 Estimation des consommations futures à l’aide de modèles énergétiques
 Identification des personnes concernées par les UES
 Révision et contrôle opérationnel des UES
 Audits techniques
 Identification des pistes d’améliorations et des besoins de formations/sensibilisation
 Elaboration de plans d’action
 Détermination des objectifs et cibles

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Formateur : M. AHTAROUCH
Etape 1 : Collecte de données sur les consommations énergétiques
Il convient que l'organisme détermine une période appropriée pour la collecte des données selon la
nature de ses opérations.
La fréquence d’acquisition des données par l’organisme est un facteur important dans la
détermination d'une période appropriée de collecte des données. Il convient que la période de
collecte des données soit suffisamment longue pour déceler des variations des facteurs pertinents,
tels que le caractère saisonnier de la production, etc.
Les périodes types à envisager sont les suivantes :
Une année : la durée de PER (performance énergétique de référence) la plus courante est une année,
probablement en raison de son alignement avec les objectifs de management de l'énergie et les
objectifs opérationnels, tels que la réduction de la consommation énergétique par rapport à l'année
précédente. Une année comprend également l'ensemble des saisons et permet donc d’intégrer
l'impact de facteurs pertinents, tels que les conditions météorologiques, sur l'usage et la
consommation énergétiques. Elle permet également de couvrir l'éventail complet des cycles
d'exploitation lorsque la production varie durant l'année en raison de la demande du marché.
Inférieure à une année : une durée de PER inférieure à une année peut être appropriée dans les cas
où l'usage et la consommation énergétiques sont stables tout au long de l'année et où des périodes
d'exploitation plus courtes permettent de capturer un éventail raisonnable de schémas de
fonctionnement. Dans de telles situations, il convient que les taux de production mensuels soient
suffisamment stables tout au long de l'année pour permettre un suivi mensuel ou trimestriel. Une
courte durée pour la PER s’impose pour les situations dans lesquelles la quantité de données
historiques fiables ou disponibles est insuffisante ou lorsque des modifications apportées à
l'organisme, aux politiques ou aux procédés font que seules les données actuelles sont appropriées.
Lorsqu'une PER est basée sur une courte période de collecte des données en raison du manque de
disponibilité de données, des ajustements peuvent être nécessaires.
Supérieure à une année : le caractère saisonnier et la conjoncture peuvent se combiner pour rendre
optimale une PER pluriannuelle. En particulier, des périodes de PER pluriannuelles personnalisées
sont utiles pour des cycles de production annuels extrêmement courts lorsqu'une entreprise fabrique
pendant quelques mois chaque année et reste relativement inactive le reste de l'année.
Collecte des données

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Formateur : M. AHTAROUCH
Les données relatives à l'énergie et aux facteurs pertinents sont généralement collectées à l'aide de
compteurs et de compteurs divisionnaires installés de façon permanente ou temporaire ou réalisant
des mesures ponctuelles. Les défis à relever en matière de collecte des données comprennent :
• L'absence de données détaillées provenant des fournisseurs d'énergie ;
• L'absence de données sur des facteurs pertinents ;
• Une forme de données incompatible avec les données énergétiques, par exemple lorsque les
données énergétiques proviennent des factures mensuelles du fournisseur, mais que les
données de production sont relevées à une fréquence hebdomadaire.
Lorsque des valeurs estimées sont utilisées pour calculer les IPÉ, il convient de consigner par écrit les
hypothèses et les méthodes utilisées.
Un organisme peut découvrir que certains des IPÉ précédemment identifiés comme significatifs
peuvent ne pas être mesurables en raison de limitations des données ou d'autres obstacles. Dans ce
cas, l'organisme devra évaluer, puis affiner les IPÉ, ou introduire des compteurs ou une surveillance
supplémentaire.
Mesurage
Il convient que l'organisme effectue des mesurages pour chaque valeur énergétique et facteur
pertinent nécessaires pour calculer les IPÉ choisis et les PER correspondantes.
Il convient d'effectuer les mesurages de façon ponctuelle (par exemple en utilisant des compteurs
mobiles/portatifs), temporaire (par exemple en utilisant des enregistreurs de données) ou continue
(par exemple en utilisant les données issues d'un système d'acquisition et de contrôle des données
(SCADA)). Il convient que les valeurs énergétiques et les facteurs pertinents utilisés pour calculer
chaque IPÉ soient mesurés en même temps et à la même fréquence. Lorsqu'un mesurage en continu
est impossible, il convient que l'organisme s'assure que les mesurages ponctuels ou temporaires sont
effectués pendant des périodes représentatives du schéma d'exploitation habituel.
Fréquence de collecte des données
Il convient que l'organisme choisisse une fréquence d'acquisition adéquate pour chaque valeur
énergétique et facteur pertinent inclus dans l'IPÉ et la PER correspondante. Il convient que la
fréquence de collecte des données soit suffisante pour capturer les conditions d'exploitation et
fournir un nombre adéquat de points de mesure en vue de l'analyse.
La fréquence d'acquisition des données peut être beaucoup plus élevée que la fréquence des
rapports afin de mesurer et de tenter de comprendre l'impact des facteurs pertinents sur la
performance énergétique. Par exemple, une collecte des données horaire, quotidienne ou
hebdomadaire peut être nécessaire au niveau opérationnel pour traiter des écarts significatifs. Ces
valeurs énergétiques et ces facteurs pertinents peuvent ensuite être regroupés pour des revues
mensuelles au niveau de l'organisme.
Il convient également que les organismes collectent les données plus fréquemment lorsqu'ils
souhaitent une plus grande précision statistique. Plus la fréquence d'acquisition des données est
élevée, plus grande est la souplesse d'analyse des données de différentes manières.
Lorsque de nouveaux systèmes de mesure doivent être installés, il convient que l'organisme
détermine la fréquence d'acquisition des données adéquate pour répondre à des besoins de
surveillance de l'énergie.

Etape 2 : Analyse des consommations passées et présentes

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Formateur : M. AHTAROUCH
 Etudier les factures et données de production pour dégager les tendances
 Répartir et quantifier les consommations en s’appuyant sur les compteurs existants
 Calculer les consommations qui ne sont pas mesurées
Si besoin, recourir à des mesures ponctuelles ou des estimations. La première revue se passe de
détails, elle pourra être étoffée au fur et à mesure en fonction des besoins.

Commentaires :
Le ratio énergie à la tonne produite est constamment à la baisse sur ces 4 dernières années, de l'ordre de 14%:
- Fin 2011 : Mise en service nouvelle chaufferie.
- Fin 2013 : Mise en service nouvelle centrale de production d'air comprimé

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Formateur : M. AHTAROUCH
Exemple de synthèse par type d’énergie et par usage (cas d’une chaufferie)
total éner-
Electricité Gaz GPL gasoil Eau
gie
Consommations annuelles kWh/an kWh/pcs/an kWh/pcs/an kWh/an m3/an
énergies et eau 333 915 821 219 132 000 1 287 134 6 742
Coûts annuels énergies et
268 150 492 730 132 000 892 880 122 200
eau (MAD HT/an)
Coût unitaire énergies et MAD/kWh MAD/kWh MAD/kWh MAD/kWh MAD/m3
eau 0,80 0,60 1,00 0,69 18,13
Consommations spéci- kWh/tonne kWh/tonne kWh/tonne kWh/tonne m3/tonne
fiques 651 1601 257 2509 13
Coûts spécifiques (MAD/
523 960 257 1741 238
tonne)
Etape 3 : Identification et quantification des usages énergétiques significatives (UES)
Comme pour l’analyse environnementale ou celle des risques sécurité, on peut construire une
pondération par critères avec un classement en fonction de la note finale. Les UES sont les usages
avec les notes dépassant un seuil donné. Un usage est significatif lorsqu’il a une consommation
importante, un fort potentiel d’amélioration, un enjeu réglementaire fort… C’est l’entreprise qui
définit et documente ce que ces termes représentent pour elle.

Mieux vaut commencer « petit » la première année, et étendre progressivement le nombre d’UES,
pour ne pas noyer la démarche !

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Formateur : M. AHTAROUCH
Grille de cotation des usages énergétiques pour les hiérarchiser et identifier les UES
Attention à ne pas définir un nombre trop important d’Usages Energétiques Significatifs ! Il est
important de définir les critères de classement en concertation avec les personnes qui sont amenées
à travailler sur ces usages.
Etape 4 : Identification des facteurs affectant les UES
Selon les besoins de l'organisme et de son SMÉ, une fois que les sources d'énergie et les UÉS sont
définis et quantifiés, il convient de définir et de quantifier les facteurs pertinents supplémentaires
susceptibles d'avoir un impact sur la performance énergétique. Une fois ces facteurs
supplémentaires identifiés dans le périmètre de chaque IPÉ, il est important d'isoler les facteurs
significatifs en termes de performance énergétique de ceux qui ont peu ou pas d'influence. Bien que
les organismes puissent avoir déjà identifié des facteurs pertinents évidents, une analyse
supplémentaire des données est généralement requise pour déterminer l’importance de ces
facteurs.
Une fois les facteurs pertinents isolés, d'autres techniques de modélisation peuvent être utilisées
pour déterminer la nature précise de la relation.

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Analyse en vue d'identifier les facteurs pertinents
La méthode initiale pour évaluer si un facteur a un impact significatif sur la consommation énergétique consiste
à tracer le facteur et la consommation énergétique sur un simple graphique X-Y. Si le facteur est pertinent, on
s'attend à trouver la preuve d'une relation dans la dispersion des points (voir Figure a). La faible dispersion des
points autour d'une fonction mathématique confirme la pertinence du facteur (voir Figure b). Si les points ap -
paraissent sous la forme d'un nuage aléatoire sans relation manifeste, le facteur n'est probablement pas perti-
nent (voir Figure c).

Figure

Figure a (significatif) Figure b (peu significatif) Figure c (non significatif)

Dans de nombreux cas, une simple relation linéaire est adéquate pour déterminer la pertinence. Certains
facteurs peuvent présenter des relations non linéaires et l'organisme devra décider de la façon d'inclure ces
facteurs dans le calcul des IPÉ.
Pour déterminer si les conditions météorologiques constituent un facteur pertinent, par exemple, il est possible
d'utiliser un tableau de bord pour mettre en évidence le caractère saisonnier de la consommation énergétique
tout au long de l'année. Si la charge est due au chauffage, la consommation augmentera pendant les mois
d'hiver plus froids. Si la charge est liée au refroidissement, la consommation augmentera pendant les mois
d'été, comme illustré à la Figure ci-après.

Tableau de bord montrant le caractère saisonnier


Lorsqu'un seul facteur pertinent ne peut pas décrire de façon adéquate la variabilité de la consommation
énergétique, un IPÉ fondé sur un modèle, utilisant deux facteurs pertinents ou davantage peut être utilisé ou le
périmètre de l'IPÉ peut être divisé.

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Facteurs statiques
Les facteurs ayant un impact sur la performance énergétique changent souvent de valeur. Il convient
d'analyser les facteurs pour déterminer s'il vaut mieux les considérer comme des facteurs pertinents
qui changent régulièrement ou comme des facteurs statiques qui ne changent pas régulièrement ni
de façon significative.
Exemple : La quantité et la qualité de la production changent quotidiennement ou de façon régulière
(facteur pertinent), mais la gamme de produits elle-même ne change pas de façon régulière (facteur
statique).
Exemples de facteurs statiques potentiels

Etape 5 : Création de base de données et indicateurs de performance


Il existe de nombreux types d'IPÉ, y compris des valeurs mesurées, des ratios, des modèles
statistiques ou des modèles technologiques. La complexité d'un IPÉ s’étend de la simple
consommation énergétique totale au cours d'une période donnée ou de l'énergie consommée par
unité de production jusqu'à un modèle mathématique complexe caractérisant les relations entre
énergie et facteurs pertinents dans un modèle statistique linéaire ou non linéaire.
Les IPÉ peuvent s'appliquer aux niveaux de l'installation, du système, du procédé ou des
équipements pour fournir différents niveaux de spécificité ou d'intérêt. Lorsqu'un organisme choisit
ses IPÉ, il convient qu'il tienne compte de ses besoins en matière de mesurage et de surveillance ainsi
que des données actuellement disponibles. Il convient que l'organisme fixe une valeur cible pour
chaque IPÉ.
Il convient que les IPÉ fournissent des informations de performance énergétique pertinentes
permettant à différents groupes au sein d'un organisme de comprendre sa performance énergétique
et de prendre des mesures pour l'améliorer.
Par exemple : au sein d'un organisme, un dirigeant peut avoir besoin d'un IPÉ à l'échelle du site et un
responsable d'exploitation peut avoir besoin d'un IPÉ pour une ligne de production ou une zone de
l'installation. Par conséquent, la performance énergétique est souvent représentée par plus d'un IPÉ.
Il convient que les organismes quantifient et comparent la performance énergétique en utilisant des
valeurs énergétiques mesurées de façon fiable. Pour effectuer une comparaison dans des conditions
équivalentes, il peut être nécessaire de normaliser les IPÉ en tenant compte des changements dans
les facteurs pertinents ou les facteurs statiques. Il convient de choisir et de définir les IPÉ de manière
à mesurer l'amélioration de la performance énergétique résultant de la mise en œuvre du SMÉ.
Périmètre des indicateurs de performance énergétique
Le périmètre du SMÉ comprend les zones ou les activités dont l'organisme gère la performance
énergétique.

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Pour mesurer la performance énergétique, il convient de définir des périmètres de mesurage
appropriés pour chaque IPÉ (périmètre des IPÉ).
Il convient de définir les périmètres des IPÉ :
• Sur le périmètre du SMÉ dans son ensemble ;
• Autour de chaque UÉS (ou groupe d'UÉS) dont la maîtrise et l'amélioration sont jugées
prioritaires par l'organisme ;
• En accord avec les responsabilités spécifiques au sein de l'organisme ;
• Selon les équipements, procédés et sous-procédés spécifiques que l'organisme souhaite
isoler et gérer ;
• De toute autre manière jugée utile par chaque niveau hiérarchique approprié.
Les trois principaux types de périmètre d'IPÉ sont :
 Physique : Généralement facile à identifier
Souvent aligné avec les données de comptage et de facturation

 Système : système représentant une proportion significative de la consommation


énergétique de l’installation ou de l’organisme. Ex : un système CVCA dans un bâtiment à
usage commercial.

 Organisationnel : utilisé lorsque l’organisme doit communiquer la performance énergétique


dans le cadre des exigences légales ou liées à l’activité. Ex : toutes les unités fonctionnelles
doivent avoir des caractéristiques de performance similaires (par exemple une chaine de
restaurants).
Etape 6 : Estimation des consommations futures à l’aide de modèles énergétiques

Pour estimer les consommations futures, on doit relier les consommations à un facteur influent (par
exemple le DJU). On effectue ensuite une régression linéaire comme indiqué à l’exemple ci-après :

Exemple de création d’un modèle d’ajustement statistique


Données de consommation :

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Régression linéaire : modèle énergétique
En traçant la consommation en fonction du DJU, on obtient le modèle suivant :
kWh = 35.182 x DJU – 2 350.1
Le coefficient de corrélation étant de 0.9435 (il doit être supérieur à 0.7) la corrélation est bonne
et le modèle peut etre utilisé pour prédire les consommations futures.

Consommation vs DJU
18000

16000
f(x) = 35.1816678154701 x − 2350.06162650796
14000 R² = 0.943507776584021
12000

10000
kWh

8000

6000

4000

2000

0
50 100 150 200 250 300
DJU 350 400 450 500 550

Etape 7 : Identification des personnes concernées par les UES


Etape 8 : Révision et contrôle opérationnel des UES

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Les UES seront révisés chaque année au fur et à mesure de l’amélioration continue. Pour chaque UES
doit correspondre un indicateur de performance énergétique.
Etape 9 : Audits techniques
Les audits techniques reviennent à diagnostiquer les différents ateliers, équipements, usages etc...
Etape 10 et 11 : Identification des pistes d’améliorations et des besoins de
formations/sensibilisation et plan d’action
 Tenir à jour des banques d’idées pour alimenter en continu la liste des potentiels
d’amélioration.
 Définir un système simple de pondération par critères pour hiérarchiser les potentiels :
même méthode que pour la hiérarchisation des usages énergétiques, avec des critères
différents.
 Avant le vote des budgets, présenter les idées les mieux classées pour les faire valider.
 Après le vote des budgets, convertir les idées retenues en plans d’action.

Attention : Les potentiels d’amélioration énergétique ne constituent pas un plan d’actions, mais une
banque d’idées à creuser dont certaines seront retenues et intégrées au plan d’actions.
Quand toutes les actions sont « à l’étude » on ne peut pas dégager les priorités. Dans ce cas, penser à
utiliser des critères plus simples :

Etape 12 : Détermination des objectifs et cibles


Que dit la norme ?
L’entreprise doit fixer des objectifs et des cibles énergétiques cohérents avec sa politique, ses
potentiels, et les moyens dont elle dispose.
Un objectif est une ambition générale, par exemple : « réduire la consommation de vapeur », tandis
que la cible est la quantification de cet objectif, en quantité et dans le temps : « -15% d’ici à fin 2018
». Un même objectif peut être décliné en plusieurs cibles.
Comment définir mes objectifs et cibles ?
Il existe 2 manières de fixer ses objectifs :
L’approche « Top-down », qui consiste dans un premier temps à se fixer des objectifs, pour ensuite
étudier les moyens et les actions à mettre en œuvre pour les atteindre. C’est le cas par exemple des
entreprises appartenant à un groupe qui définit des objectifs de performance pour tous ses sites. Ou
encore lorsque la Direction a construit une stratégie à long terme incluant des objectifs de
performance énergétique fixés dans la feuille de route de l’entreprise. Dans ce cas, la démarche ISO

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50 001 se construit en cohérence autour de ces objectifs existants et vient les compléter avec de
nouvelles cibles, par exemples sur les Usages Energétiques Significatifs.

L’approche « Bottom-up » se construit à rebours de la norme en partant des résultats de l’analyse du


potentiel et des plans d’actions pour définir des objectifs. On regarde ce que l’on est capable
d’atteindre avec les actions identifiées, et l’on se fixe cela comme objectif. Cette approche est
pertinente pour des sites entrés récemment dans une démarche de gestion de l’énergie et pour
lesquels il est difficile d’établir des objectifs à la fois ambitieux et réalistes.
Plusieurs éléments peuvent alors être étudiés pour définir des cibles pertinentes : historique,
prévisions, actions planifiées, résultats des actions terminées, etc.)

Quelques chiffres
Parmi les entreprises on distingue les objectifs et cibles à court terme (1 à 2 ans) et à long terme.

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III. Les techniques de recueil de suggestions et de propositions d’améliorations
Une fois les objectifs et cibles fixés, un plan d’actions permettant d’atteindre ces objectifs doit être
établi et régulièrement mis à jour. Plus qu’une simple liste, le plan d’actions doit être une feuille de
route qui définit pour chaque action :
• Le responsable de l’action
• La date de mise en œuvre
• La manière dont l’efficacité de l’action sera vérifiée
Les entreprises qui choisissent de s’engager dans une démarche ISO 50 001 ont généralement déjà
des actions d’efficacité énergétique en projet ou en cours, et donc une liste d’actions définie.
Cependant, pour répondre aux exigences de la norme les actions d’efficacité énergétique doivent
permettre l’atteinte des objectifs et cibles et doivent être hiérarchisées, planifiées et vérifiées.
Souvent, ce dernier point fait défaut : la vérification et la mesure des résultats attendus reste rare.
Quelques fondamentaux pour bien définir son plan d’actions :
• Bien définir qui fait quoi, comment et à quelle échéance
• Ne jamais lancer une action avant d’avoir écrit comment mesurer son efficacité
• A la fin de chaque année, sommer les gains en MWh de toutes les actions achevées. Cela
aidera à prédire les consommations futures, et à définir les cibles pour la période à venir.

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• Prioriser et présenter les actions avant la validation des budgets.
La plupart des plans d’actions comprennent entre 5 et 20 actions. Les entreprises les plus matures
ont généralement un nombre réduit d’actions portant sur des projets plus importants en termes
d’investissements.

Processus de remontée des suggestions d’amélioration :

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