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CHAPITRE II : Conception d’un réseau BT

I. Introduction

Les réseaux BT sont classés suivant la tension normale en 3 types : La très basse
tension (TBT), la basse tension A (BTA) et la basse tension B (BTB). Pour la
conception, la première des choses est de savoir le domaine dans lequel on est :

DOMAINES TBT BTA BTB

~ ≤50V 50V ˂ U ≤ 500V 500V˂U≤1000V

꞊ ≤120V 120V˂U≤750V 750V˂U≤1500V

II. MARCHE A SUIVRE

L’étude et la conception d’une installation électrique doivent poursuivre un


double objectif :

1er objectif :

Garantir à l’utilisateur une installation dont l’exploitation sera conforme à ses


besoins.

2ème objectif :

Respecter les normes et réglementations régissant des installations électriques.

Seule une concertation entre l’utilisateur et l’installateur (ou le bureau d’études)


permettra d’atteindre le premier objectif, en décidant ensemble les options de base
les plus judicieuses :

❖ Détermination de la puissance du transformateur,


❖ Choix du régime de neutre,
❖ Elaboration de la distribution BT (implantation du poste et des tableaux de
distribution, séparation des circuits…),
❖ Choix des appareillages,
❖ Choix d’une alimentation de remplacement ou de sécurité,
❖ Mode de compensation de l’énergie réactive.

Parmi les multiples éléments à considérer pour faire ces choix nous retiendrons
les points ci-dessous :
➢ Dresser la liste de tous les récepteurs et éventuellement leur répartition
géographique (savoir ou installer les récepteurs, les caractères
technologiques du récepteur) ;
➢ Etablir le diagramme de distribution (donner la forme de l’installation) ;
➢ Evaluer les puissances active, réactive, et apparente ;
➢ Analyser avec l’exploitant les impératives de continuités de service et
possibilité d’entretien qui est en rapport avec le régime de neutre.

III. Puissance du transformateur HT/BT

Dans une installation BT, les récepteurs ne fonctionnent pas tous ensemble, ni
même souvent en pleine charge. Il n’est donc pas nécessaire, ni souhaitable que
la puissance du transformateur soit égale à la somme des puissances installées.

Par contre, il faut prévoir dans le temps une certaine croissance des besoins en
énergie c’est à dire des extensions.

La puissance du transformateur se définit comme étant le rapport de l a puissance


installée sur le facteur de puissance moyen en tenant compte des 3 coefficients
suivants :

➢ Un coefficient d’utilisation Ku qui traduit le fait que les récepteurs ne sont


pas en pleine charge,
➢ Un coefficient de simultanéité Ks qui traduit le fait que les récepteurs ne
fonctionnent pas en même temps,
➢ Un coefficient d’augmentation prévisible Ka
𝑷𝒊𝒏𝒔𝒕𝒂𝒍𝒍é𝒆
𝑷𝒕𝒓𝒂𝒏𝒔𝒇𝒐 ≫ ∗ 𝑲𝒖 ∗ 𝑲𝒔 ∗ 𝑲𝒂
𝑪𝒐𝒔𝝋

Ptransfo en KVA et Pinstallée en KW

La détermination de la puissance installée, l’évaluation des coefficients


d’utilisation, de simultanéité et la méthode de calcul de la puissance du
transformateur feront l’objet des chapitres suivants.
IV. Choix d’une source de remplacement

On appelle source de remplacement ou source secours, la source d’alimentation


permettant l’exploitation totale ou partielle des équipements en l’absence de
source normale.

Après la détermination de la puissance nominale de la source normale


d’alimentation, il faut déterminer la puissance de la source de remplacement
lorsque cette source est prévue pour l’installation considérée.

L’évaluation de la puissance de l’alternateur se fait de la manière suivante :

- L’addition de toutes les puissances installées exprimées en kW, pour tous les
appareils alimentés par le groupe électrogène, en appliquant à chaque
appareil un coefficient d’utilisation qui lui est propre,
- Pour les moteurs électriques de puissances supérieures à 5 kW, l’addition de
la surpuissance au démarrage (1,8 à 2,5 fois leur puissance active nominale),
- L’application des coefficients de simultanéité aux différents niveaux du
schéma suivant le cas,
- La prise en compte d’un facteur de puissance moyen estimé ou calculé,
- Une majoration de 10% à 20% pour extension éventuelle

Bilan de Puissance

Récepteur Puissance Puissance Coefficient Puissance


nominale démarrage d’utilisation appelée kW
kW kW

Eclairage 54 - 1 54

Petite force 32 - 0.75 24


motrice

Ascenseur 30 75 0.8 60

Relevage 15 27 0.8 21.6

Surpresseur 20 40 0.8 32

Divers 15 - 1 15

Total 206.6
Coefficient de simultanéité 0.8

Puissance d’utilisation (kW) 175.61

Facteur de puissance 0.8

Puissance apparente (kVA) 219.51

Majoration pour extensions ultérieures 1.1

Puissance apparente total (kVA) 241

Le choix se portera sur un groupe électrogène de puissance commerciale de


250 kVA avec un facteur de puissance de 0,8

4.1 Structure de la distribution d’une installation avec source de


remplacement

La structure d’une installation avec source de remplacement peut être envisagée


sous deux formes différentes :

En fonctionnement normal,
les lignes Normal et Secours
sont alimentées ; lors du
passage sur la source de
remplacement les lignes
Secours sont seules
alimentées
En fonctionnement normal,
tous les contacteurs C des
armoires divisionnaires sont
fermés ; lors du passage sur-la
source de secours ces
contacteurs s’ouvrent

En général, la structure à délestage local est moins coûteuse et permet une plus
grande souplesse lors des modifications ultérieures. Les bobines des contacteurs
de délestage (C) des différentes armoires divisionnaires sont directement
alimentées depuis l’amont du contacteur Normal (N) de l’inverseur de source.
Les bobines des contacteurs de délestage (C) des différentes armoires
divisionnaires peuvent aussi être alimentées à partir de l’amont du contacteur
Secours (S) ; dans ce cas, les contacteurs de délestage doivent être du type h
ouverture (contacts fermés au repos). Cette manière d’alimenter les bobines des
contacteurs de délestage évite le maintien sous tension permanente de ces
contacteurs (sauf bien sûr en cas de disparition de la source Normal).
V. Choix de neutre

Il caractérise la position du point neutre du secondaire d’un transformateur par


rapport à la terre et conditionne en particulier les mesures de protection contre
les défauts d’isolement (contacts indirects). Lorsque l’utilisateur possède sa
propre source d’énergie ou est alimenté par un poste privé HT/BT ou par un
transformateur BT / BT à enroulements séparés, on a le choix entre trois régimes
de neutre.

1e Le régime T.T : (Neutre à la Terre, la Masse à la Terre)

2e Régime T.N : (Neutre à la Terre, la Masse au Neutre)

3e régime I. T : neutre impédant (Neutre Isolé à la terre, la Masse à la Terre)


VI. Elaboration de la distribution BT
6.1 Implantation du poste et des tableaux de distribution

D’une façon générale, on implantera le poste HT/BT, en accord avec le


distributeur, le plus près possible du centre de gravité des points de
consommation d’énergie. C’est la solution la plus économique car elle optimise
les longueurs et les sections des câbles BT.

Pour la même raison, les différents tableaux de distribution seront implantés


dans la mesure du possible directement dans les ateliers de fabrication

6.2 Division de l’installation en circuit

La division d’une installation en plusieurs circuits permet :

❖ De limiter les conséquences d’un défaut au seul circuit concerné,


❖ De faciliter la recherche d’un défaut,
❖ De permettre les opérations d’entretien sur un circuit sans couper toute
l’installation.

D'une manière générale, il faut prévoir des circuits différents pour :

• L'éclairage (siège de la majorité des défauts d'isolement),


• Les prises de courant,
• Les appareils de chauffage et de climatisation,
• La force motrice,
• L'alimentation des auxiliaires (circuits de contrôle, commande),
• Les circuits de sécurité (éclairage de sécurité, circuits de service
d'incendie, etc.).
Les principales configurations de distribution basse tension sont décrites ci-
dessous :

6.2.1 Protection des circuits

Chaque circuit est protégé soit par un fusible soit par un disjoncteur divisionnaire
dont le calibre est réglementé par les normes en vigueur.

Le tableau ci-dessous donne les valeurs normatives des calibres des disjoncteurs
de protection ainsi que les sections des conducteurs utilisées usuellement dans les
circuits domestiques. Les conducteurs d’un même circuit (phase, neutre et terre)
doivent avoir la même section.

En pratique les valeurs suivantes sont couramment utilisées


6.2.2 Tableau de répartition

L’ensemble des fusibles et disjoncteurs sont centralisés sur un même tableau de


distribution ou tableau de répartition. La réalisation du tableau de répartition
s’effectue généralement à l’aide d’éléments préfabriqués normalisés. Il doit être
installé dans un endroit facilement accessible et situé au centre de gravité des
besoins énergétiques. II est formellement interdit d’installer le tableau de
répartition dans les toilettes et dans les chambres.

Exemple :

Soit une installation électrique du type domestique comportant les éléments


suivants :

- 3 circuits d’éclairages monophasés


- 2 circuits prises de courant 2P f T
- 1 appareil de cuisson 3P + T
- 1 lave-linge monophasé

Le réseau d’alimentation étant triphasé + neutre et les dispositifs de protection


étant de type à fusible, réaliser le schéma du tableau de répartition (unifilaire).
6.2.3 Convention de couleur des conducteurs

Jaune/vert : Conducteur de protection (mise à la terre des masses métalliques)

Bleu claire : Exclusivement réservée au Neutre

Rouge, Marron, Noir : Phases

Blanc : Non autorisé

6.2.4 Distribution radiale

D'usage général, c'est la plus employée ; elle peut être réalisée comme indiqué
sur la figure ci-dessous :

a. Avantages : Seul le circuit en défaut est mis hors service. Localisation facile
du défaut. Opération d'entretien sans coupure générale.

b. Inconvénients : Un défaut au niveau des départs principaux affecte les


niveaux des départs divisionnaires et des départs terminaux.
6.2.2 Distribution en Peigne

Elle est surtout utilisée pour les installations peu étendues de faible puissance.

a. Avantages : sur défaut (autre qu’en A) coupure d’un seul circuit.


b. Inconvénients : surabondance de cuivre et multiplicité des circuits. Les
caractéristiques de protection (niveau B) doivent être élevées (proximité de la
source).

VII. COMPENSATION DE L’ENERGIE REACTIVE

Toute installation électrique consomme :

➢ Une énergie active (P) intégralement transformée en chaleur et en travail,


➢ Une énergie réactive (Q) nécessaire à l’excitation magnétique des
récepteurs (transformateurs et moteurs).

Cette énergie réactive peut être fournie par le distributeur, mais cela présente les
inconvénients suivants :
𝑄
➢ Facturation supplémentaire lorsque tgφ = > 0,6
𝑃
➢ Surdimensionnement des câbles et du transformateur,
➢ Augmentation des pertes en ligne

Il est préférable de prévoir à la conception, l’installation d’une ou plusieurs


batteries de condensateurs qui fourniront cette énergie.

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