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Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de la Technologie

Université Virtuelle de Tunis

Physique - électricité : TC1

Les condensateurs

Concepteur du cours:
Jilani Lamloumi et Monjia Ben Braiek

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électricité : TC1
Les condensateurs

I. DEFINITIONS

I.1. Définition d’un condensateur

On appelle condensateur, un Q 2e
système de deux conducteurs en
influence totale : l’un des
conducteurs est creux et entoure Q2i
complètement l’autre. Ces deux
conducteurs sont appelés armatures Q1
Diéléctrique
du condensateur (Fig.1). L’espace C1C1
séparant les deux armatures peut
être vide ou rempli d’un isolant
C2
appelé diélectrique. Armature
interne
D’après les propriétés de l’influence
Armature externe
totale, les charges en regard sur les
deux armatures sont égales mais de
Fig.1
signes opposés(Qi = - Q1).

I.2. Notion de capacité

Si on désigne par (V1-V2), la différence de potentiel entre les armatures du


condensateur et par Q la charge portée par l'une des armatures. La capacité d'un
condensateur est définie par :

Q
C
V1  V2

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Ce coefficient C, appelé capacité du condensateur, est un coefficient toujours positif
et s’exprime en Farad (F). Ce coefficient de capacité dépend de la géométrie du système et
du matériau qui remplit éventuellement l’espace entre les armatures.

Le signe des charges portées par les deux armatures dépend du signe de la différence
de potentiel qui leur est appliquée.

II. EXEMPLES DE CALCUL DE CAPACITES

Q
Pour déterminer la capacité d’un condensateur, il faut calculer le rapport
V1  V2
On se donne en général Q et on calcule la d.d.p (V1-V2), pour cela on utilise souvent le

théorème de Gauss pour calculer E , on en déduit ensuite la d.d.p (V1-V2) par la circulation
du champ électrique le long d’une ligne de force qui va de l’armature (1) à l’armature (2)
puis on en déduit C.

On peut étudier aussi une capacité élémentaire dC et intégrer par la suite pour avoir
C.

A titre d’exemple, on va calculer les capacités des condensateurs plan, cylindrique et


sphérique.

I.1. Capacité d'un condensateur plan

Considérons deux portions de plans parallèles


distants de e et de surface S, en regard l’une de l’autre. E e
Ce système constitue un condensateur plan ( Fig.2 )

Fig.2

Si nous négligeons les effets de bord, nous pouvons supposer que la charge Q est
Q
uniformément répartie sur chaque armature avec la densité superficielle   .
S

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Le champ électrostatique est alors uniforme entre les armatures et donné par le
  Q 
théorème de Coulomb : E n n
0  0S

   
La relation locale E   grad V , nous permet d’écrire dV   E . d  E d .

La circulation du champ électrostatique est :

Qe
V1  V2 
 0S

D’où l’expression de la capacité :

 0S
C
e

Dans la pratique, on interpose souvent un diélectrique entre les armatures; dans le cas
fréquent d’un diélectrique linéaire homogène et isotrope, la capacité C du condensateur est
:

 S  r  0S
C 
e e

 = 0r : permittivité absolue du diélectrique, avec:

r : permittivité relative du diélectrique et 0 : permittivité du vide.

On représente les condensateurs par le symbole suivant ( Fig.3 ) :

Fig.3

Cas d'un Condensateur formé par deux plaques planes légèrement inclinées l’une
par rapport à l’autre.

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b
e(x)
e(0)
x
dx
dx
e(0) e(x) b x
a
x
dx Fig.4b
Fig.4a

Pour l’élément de condensateur situé à la distance x, on peut appliquer l'expression obtenue


S
pour un condensateur plan : C  0
e

 0 dx b
L’expression de la capacité élémentaire est : dC 
e(x)

e( x )  e(0)
Avec : e( x )  e(0)  x tg ; tg 
x
a  0 b dx
Ce qui donne : C  dC  
0 e 0  x tg

On pose u  e 0  x tg  du  tg dx ( tg  Cte car   Cte ) .

0 b e0 a tg du
D'où : C
tg  e0 u
; avec : e 0  u  e 0  a tg

0b  a tg 
Soit: C Log1  
tg  e 0 

 a tg  a  b a  0S
Si  Log1    tg et C  0 tg 
 e0  e0 tg e 0 e0

On retrouve la formule du condensateur plan.

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II.2. Capacité d’un condensateur sphérique

On considère un condensateur formé par


deux sphères concentriques minces de rayons
R1 et R2 avec R1 < R2 .
R1 O
R2
Q1
Soit Q1 la charge de l’armature interne
( Fig.5 ). r

-Q1
L’expression du champ électrostatique
Fig.5
qui est radial à une distance r (R1 < r < R2 ) du
centre est déterminée à partir du théorème de
Gauss.

 
Q
 E . dS 
i

0

 Q1 
ce qui donne : E ur
4 0 r ²

Calculons ( V1 - V2 ) en faisant circuler E le long d’un rayon, d’une armature à l’autre:
( V1 - V2 ) > 0.

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Q1 R 2 dr Q  1 1 
V1  V2   RR21 Edr  R1  1   
4 0 r ² 4 0  R1 R 2 
R 1R 2
Soit Q1  4 0 V1  V2 
R 2  R1

D’où l'expression de la capacité :

R 1R 2
C  4 0
R 2  R1

Remarque Si R2 = R1 + e (e <<R1, R2)

R 1 R 1  e
C  4 0 avec eR 1  0 et 4R 12  S
e

On obtient :  0S
C
e

II. 3. Capacité d’un condensateur cylindrique


dS

S
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r dS
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On considère deux cylindres « infinis »


coaxiaux, de rayon R1 et R2 avec R1 < R2 , on
veut calculer la capacité d’une tranche de
longueur h de ce système; on désigne par Q1
la charge portée par l’armature interne sur la
longueur h.


Le calcul de E (qui est radial) à une
distance r (R1 < r < R2) de l’axe, se fait par
application immédiate du théorème de Gauss
à un cylindre de rayon r fermé à ses deux
extrémités ( Fig.6 ). (   SL  Sb1  Sb 2 )

       
 E . dS  Sb1 E . dS  Sb2 E . dS  SL E . dS
   
   
 0 car E  dS E // dS

  Q1
 E . dS  ESL  avec SL  2rh
0
 Q1 
Ce qui donne : E ur
2 0 r h

 
La relation E   grad V(M) permet de déterminer ( V1 - V2 ) avec ( V1 - V2 ) > 0.

Q1 dr Q1 R
V1  V2  RR12  Log 2
2 0 h r 2 0 h R1

Q1 1
C  2 0 h
V1  V2 R
Log 2
R1

Remarque Si R2 = R1 + e.

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1 1
C  2 0 h  2 0 h
R e  e 
Log 1 Log1  
R1  R 1 
e  e  e
comme  0 et Log1   
R1  R1  R1

 0S
L'expression de C devient : C
e

III. GROUPEMENT DES CONDENSATEURS

III.1. Condensateurs en série

L’ensemble des condensateurs en série de la Fig.7a représente un ensemble de


conducteurs en influence totale, initialement neutres. On applique une différence de
potentiel VA-VB.

A C1 F C2 D C3 B A C B

+Q1 - Q1 ++Q1 - Q1 +Q1 - Q1 +Q1 - Q1

Fig.7a Fig.7b

S’il apparaît la charge Q1 sur l’armature interne du condensateur C1, à cause de


l’influence totale il apparaît la charge - Q1 sur l’armature externe.

A cause de la conservation de la charge il apparaîtra une charge +Q1 sur l’armature interne
de C2 et donc - Q1 sur son armature externe, etc ... on écrira alors:

Q1 Q Q
VA  VF  ; VF  VD  1 ; VD  VB  1
C1 C2 C3

Le condensateur équivalent au système ayant une capacité C ( Fig.7b ), maintenu


sous la d.d.p. VA-VB , a même charge Q1:

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Q1 Q1 Q1 Q1
VA  VB    
C C1 C 2 C3
1 1 1 1
Soit   
C C1 C 2 C3
n
1 1
Pour n condensateurs en série : 
C i1 Ci

III. 2. Condensateurs en parallèle

L’ensemble des trois condensateurs de capacité C1, C2 et C3 ( Fig.8a ) est alimenté


sous la même d.d.p. ( VA-VB ). La charge totale Q en A est la même qu’en B et se compose des
charges partielles Q1, Q2 et Q3.

Q1 C1- -Q1

A Q2 C2- -Q2 B A C B

Q -Q
C3
Q3 - -Q3

Fig.8a Fig.8b

En remplaçant ce système par un condensateur unique de capacité C ( Fig.8b ), de


charge Q et maintenu au potentiel VA-VB , on obtient:

Q1 Q2 Q3
VA  VB   
C1 C2 C3

La charge totale : Q  Q1  Q 2  Q 3  VA  VB C1  C 2  C 3   C VA  VB  .

Ce qui donne : C  C1  C 2  C 3

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Pour n condensateurs en parallèle :

n
C   Ci
i 1

Remarques

1. Influence du diélectrique : Permittivité relative r - Expérience de Faraday.

Faraday a chargé un condensateur plan à air sous une tension U et a mesuré la


charge qu’il a emmagasiné. Soit Q0 = C0 U cette charge. Il a remplacé ensuite l’air par un
diélectrique de permittivité diélectrique absolue . En chargeant le condensateur sous une
d.d.p. U, il a constaté que la nouvelle charge Q = C U est supérieure à Q 0 et que le rapport
Q
 1 est constant pour un diélectrique donné et indépendant de la d.d.p.
Q0

D’autre part pour un condensateur isolé et chargé, la d.d.p. diminue quand on insère un
diélectrique entre les armatures du condensateur.

Dans les deux cas la capacité a augmenté.

C Q
Par définition :  r   : Permittivité relative du diélectrique
C0 Q 0

2. Rigidité diélectrique

En augmentant la tension aux bornes d’un condensateur, sa charge augmente (Q = CU). Mais
il existe une limite Ud dite d.d.p. explosive (Tension de rupture) pour laquelle une étincelle
jaillit entre les armatures du condensateur. Il y a décharge du condensateur à travers le
diélectrique. Ud dépend de la nature et de l’épaisseur du diélectrique. On définit alors la
rigidité diélectrique Ed: c’est la différence de potentiel explosive pour une épaisseur de 1 cm,
donnée en kV/cm. Ed ne dépend que de la nature du diélectrique et constitue la limite
supérieure du champ électrostatique à partir de laquelle il y a claquage du condensateur.

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C’est une constante du diélectrique. Le tableau suivant donne quelques caractéristiques de
certains diélectriques

Diélectrique Constante diélectrique relative Rigidité diélectrique en kilovolts /


r cm

Air 1.000 6 30

Papier sec 2.5 150

Ebonite 3 500

Alumine 4.5 à 8.5 600

Mica 6à9 350

Quartz 3.5 à 4.1 125

Verre 5 à 12 160

Céramique (Titanate de 2.103 à 104 40


baryum)

Téflon 2 800

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