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RAPPORT DE SORTIE DE SEDIMENTOLOGIE

AVANT-PROPOS
L’Ecole Supérieure des Mines et Géologie (ESMG) est l’une des six grandes
écoles de l’Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INPHB). Elle a pour
mission la formation des Techniciens Supérieurs et des Ingénieurs de Conception compétents
et rapidement opérationnels en entreprise dans les domaines des mines, de la géologie, du
pétrole et d’autres domaines connexes. Afin d’allier la théorie à la pratique, elle soumet à ses
étudiants des sorties de terrain. C’est dans ce cadre que s’inscrit notre sortie de terrain de
sédimentologie qui s’est déroulée du 27 au 29 Avril 2009 dans les régions de Bingerville,
Alépé, Aboisso, Abidjan et Grand-Bassam. Nous étions encadrés par deux professeurs du
département des Sciences et de la Terre et des Ressources Minières (STeRMi) de l’INPHB et
d’un professeur de l’UFR des Sciences de la Terre et des Ressources Minières (UFR STRM).

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REMERCIEMENTS
Ce rapport est la finalité de l’effort consenti par plusieurs personnes qui ont, d’une
manière ou d’une autre, participé à sa réalisation.

Il convient donc d’exprimer nos sincères remerciements et notre gratitude à ces personnes.

Nous tenons particulièrement à remercier nos encadreurs :

- Dr MONDE Sylvain
- M. KESSE Marcel
- M. OKAIGNY Jean-Claude

Qui nous ont fait partager leur expérience et leur savoir durant cette sortie.

Nous tenons aussi à remercier tout le personnel de l’INPHB et particulièrement à M.


N’GUESSAN qui nous a conduit à Abidjan et dans les autres régions où nous avions effectué
la sortie d’étude.

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Résumé

La Côte d’Ivoire est un pays situé entre le Tropique du Cancer et le Tropique du


Capricorne plus précisément au-dessus de l’Equateur. Elle est limitée au Nord par le Mali et
le Burkina Faso, à l’Est par le Ghana et à l’Ouest par le Libéria et la Guinée au Sud par le
Golfe de Guinée. La moitié sud du pays est recouverte par la forêt dense.
Sur le plan géologique, le territoire Ivoirien est subdivisé en deux grandes parties : le
socle cristallin qui occupe 97,5% du territoire, et le bassin sédimentaire qui en occupe 2,5%.
En ce qui concerne l’étude des roches de ce bassin, les travaux pratiques de sédimentologie
effectués portèrent sur la stratigraphie des formations sédimentaires et leur chronologie de
mise en place.
L’objectif de ce présent rapport est d’établir une corrélation entre les différentes
formations étudiées et de définir les raisons et les conséquences du percement du canal de
Vridi.

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INTRODUCTION

La Côte d’Ivoire ayant une superficie de 322.462 Km2 fait une ouverture sur le golfe de
Guinée. Elle se caractérise au plan géologique par un socle d’âge précambrien et une
couverture sédimentaire, le bassin sédimentaire qui date du crétacé inférieur. Dans le souci
d’une meilleure connaissance de ce bassin, nous élèves Techniciens Supérieurs en 2 ème année
de Mines et de Géologie avons effectué une sortie d’étude qui s’est déroulée du 27 au 29 avril
2009 dans les régions de Bingerville, d’Alépé, d’Aboisso, d’Abidjan et de Grand-Bassam.

L’objectif principal de cette sortie est d’une part de reconnaître sur le terrain les
formations sédimentaires à travers l’étude de quelques séquences sédimentaires du bassin
Ivoirien puis d’établir les corrélations possibles et d’autre part de relever les impacts du
percement du canal de Vridi.

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I. Géologie DE LA Côte D’IVOIRE

1) Socle cristallin
D’un point de vue géologique, le socle est un ensemble des terrains anciens, souvent
recouverts de sédiments, qui forment le soubassement des continents. Le socle appartient au
craton ouest-africain et plus particulièrement à la dorsale de Man ou dorsale Léo. Les
différentes parties du socle ivoirien se sont mises en place au cours de deux mégacycles
orogéniques :
 le libérien (3000-2300Ma) qui prend en compte les roches d’âges antérieurs à
3000Ma
 l’éburnéen (2300-1550Ma) qui est partagé en Burkinien (2400-
2150 /2100Ma) et éburnéen(SS) (2150-1800Ma)

2) Bassin sédimentaire
Après une longue période d’érosion du socle (1500 millions d’années), les premiers
dépôts sédimentaires accumulés sur la surface de discordance ont constitué le bassin
sédimentaire. Celui-ci se présente comme un croissant écrasé bordant le rivage atlantique
depuis Sassandra jusqu’à la frontière du Ghana, et s’étale sur un maximum de 45 Km à
l’intérieur du pays. Il est entièrement compris entre le troisième et le sixième degré de
longitude Ouest, entre 5° et 5°30’ de latitude Nord, et ne dépasse pas 130 m d’altitude. Sa
formation a été possible après la séparation de l’Afrique d’avec l’Amérique du Sud il y a des
millions d’années.

Il se subdivise en deux grandes parties séparées par la faille de lagunes de direction


sensiblement Ouest-Est :

 le bassin côtier ‘on shore’ au Nord avec une épaisseur des sédiments inférieure
à 300m
 le bassin profond ‘off shore’ au Sud avec des sédiments atteignant parfois
10.000 m de profondeur pour un pendage de 30° vers le Sud. A ce niveau, il
faut noter qu’un canyon sous-marin dit trou sans fond entaille profondément le
plateau continental.

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Le bassin côtier ‘on shore’ qui a fait l’objet de nos études se compose
essentiellement de formations Tertiaires (marnes, argiles bariolées) et Quaternaires (grès
ferrugineux, sables gravillonnaires, sables argileux, argiles sableuses).

II. études SEDIMENTOLOGIQUE ET STRATIGRAPHIQUE


DES Différents SITES

1) Jour 1
a) Ancienne carrière de Bingerville
Bingerville est une ville située à l’est et à quelques kilomètres d’Abidjan.. Le site
visité à Bingerville était une ancienne carrière. Cette zone est dominée par la présence
d’argiles dont les couleurs alternent (rouge, blanche, jaune ocre) et ces couleurs sont dues à la
présence de fer, d’aluminium ou de kaolinite. C’est de l’argile bariolée. Elle date du
miopliocène. Sur ce site, nous avons aussi rencontré le hard-ground qui est de l’argile durcie,
des grès ferrugineux, du sable argileux, du sable graveleux. Sur certains affleurements, l’on a
observé l’alignement de blocs de grès et sur d’autres, l’alignement de cailloux
indéterminables. Cet alignement est le stoneline. Il y avait aussi la terre de barre qui est la
couche végétale la plupart du temps situé au sommet de l’affleurement.

Log lithologique de la zone

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Carrière de Bingerville

b) Village d’Anna
A Anna, village situé à quelques kilomètres de Bingerville, nous avons rencontré
plusieurs couches. Ces couches étaient composées d’argile bariolée, de sable graveleux issu
de l’altération des poudingues, la terre de barre. La zone de contact entre les poudingues et
l’argile bariolée est le hard-ground.
Le village d’Anna est en aval et la carrière de Bingerville en amont car les galets
d’Anna sont plus arrondis. Ces galets ont donc subi un transport important.

c) Histoire géologique de la zone

Le miopliocène a été marqué par un dépôt très épais d’argile bariolée provoqué par
une forte érosion du socle cristallin. En effet la disposition alternative des différentes sous-
couches constitutives de l’argile bariolée est due à une sédimentation en milieu marin calme.
Cette période s’est suivie d’un arrêt de sédimentation avec le retrait de l’eau. L’argile
bariolée durcit suite à une exposition au soleil et sa partie supérieure donne le hard ground. Il
faut noter que la sédimentation a repris avec un dépôt d‘argile bariolée qui a été érodé.

Au quaternaire, des cours d’eau d’une vitesse élevée vont entraîner une autre
sédimentation avec dépôt de grès ferrugineux en lentilles et d’autres sous forme de biseau
dans la couche d’argile qui sera contaminée par le sable constitutif du grès, d’où la couche
d’argile deviendra une couche d’argile-sable pendant le quaternaire. Le dernier dépôt de grès
s’est effectué pendant le miopliocène avec des blocs qui ont formé le stone-line dans la

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couche argilo-sableuse. Dans cette époque, les poudingues et du sable graveleux à galets
arrondies se sont formés.

2) Jour 2
a) Entre le CNRA et la Mé (sur l’axe Abidjan-Alépé)et
après la Mé

Nous avons fait des observations sur le talus de la route. Du bas vers le haut, le talus
présente :

 Une couche de galet arrondi (poudingue) prise dans un ciment argileux riche
en éléments ferreux magnésien ;
 Une couche argilo-sableuse d’environ 80cm ;
 Une dalle en béton de puissance tournant autour de 40cm qui représente
l’ancienne route

Nous avons aussi rencontré lors de notre progression une couche gravillonnaire et la
terre de barre qi ne cessaient de diminuer d’épaisseur jusqu’à disparaître juste avant l’entrée
d’une ancienne carrière d’exploitation de graviers

Sur le chemin de la carrière, nous avons observé des minéraux caractéristiques du


socle à savoir
 des paillettes de micas (muscovite) ;
 des conglomérats de base subarrondis qui ont un diamètre supérieur à 20
mm.
 une couche de sable gravillonnaire d’une couleur rouille avec un alignement
de galets plus arrondis dont l’épaisseur est comprise entre 1 et 2cm

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 l’apparition de schistosité N50 et la présence de filons

Ce sont les signes qui montrent que nous sommes dans la zone de contact entre le
bassin sédimentaire et le socle l’arrêt du sédimentaire est maqué par des galets de très grande
taille ; ce sont de blocs ou des conglomérats de base qui se sont déposés sur les schistes.

Après le fleuve la Mé, nous avons rencontré sur le site d’étude des filons de quartz
témoignant de la présence du socle. Nous nous sommes ensuite intéressés à des bancs de
sable gravillonnaire et de sable argileux présentant une alternance de couleurs rouge
caractérisant le fer et blanche caractérisant l’alumine. Nous avons également observé des
niveaux de kaolinite au voisinage de bancs de grès. La granulométrie de cette zone est
constituée de graines de tailles différentes traduisant divers niveaux d’énergie (épisodes).

b) Aboisso
Aboisso est une ville située au sud-est de la Côte d’Ivoire, Elle est la capitale de la
région du Sud-Comoé. Elle est traversée par la Bia. D’un point de vue géologique, Aboisso
est divisée en deux parties : une partie appartenant au socle et l’autre au bassin sédimentaire.
La partie qui nous a été visitée est celle du bassin.

Nous étions dans une ancienne carrière. Nous y avons trouvé une alternance de deux
niveaux qui met en évidence plusieurs épisodes. Il s’agit d’une couche de sable argileux
rouge de puissance métrique et une couche de sable gravillonnaire allant d’un mètre et demi à
deux mètres voir trois mètres. A ce niveau, on a pu déduire que la taille des galets diminue au
fur et à mesure car ceux observés à la carrière sont plus petits et plus arrondis. La zone
d’étude se situe donc en aval. Quant aux conglomérats de base en dessous desquels on a le
socle, ils sont de grande taille et pour la plupart arrondis. Ce sont des poudingues. Ce site se
caractérise par sa terre durcie appelée hard ground. L’on note aussi la présence de grès
ferrugineux.

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Carrière d’Aboisso

Coupe stratigraphique synthétique d’Aboisso

c) Samo
L’objectif principal de notre visite à Samo était de reconnaître le contact entre les
dépôts continentaux et les dépôts marins, puisque cette zone était un ancien golfe, et aussi
voir d’autres dépôts du Tertiaire. On y rencontre des silts bitumineux datant de l’éocène-
paléocène. A la base des silts bitumineux se trouve l’argile bariolée qui est une formation
datant du miopliocène (continental terminal). Nous avons aussi du grès qui se présente sous
forme de roche mère démantelée (de taille variant entre 4 et 5 m). Au-dessus du grès, on a le
hard-ground (argile durcie). Par ailleurs, Nous avons rencontré
 un autre grès mais celui avait au-dessus de lui de l’argile sableuse

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 deux stonelines entre lesquels existait de l’argile sableuse


 des galets enrobés dans une matrice sableuse
Notons aussi qu’il y avait des traces de Caterpillar montrant ainsi l’action de
l’Homme.

Coupe stratigraphique synthétique de Samo

d) Histoire géologique de la zone


On remarque la présence de dépôts du Quaternaire sur les sites d’Alépé,
d’Aboisso et de Samo. Ces dépôts sont précédés par ceux du Miopliocène qui apparaissent
partout sauf sur le site d’Aboisso où les dépôts quaternaires reposent directement sur le
Birrimien.
A Alépé, le Quaternaire et le Miopliocène reposent sur le Birrimien, tandis qu’à
Samo, ils sont sur l’Eocène supérieur.
Pendant l’Eocène supérieur, des dépôts marins de marnes se sont mis en place en
milieu chaud à Samo uniquement. Puis au-dessus de ces marnes s’est déposé un horizon
d’argile bariolée apporté par les cours d’eau continentaux avec une faible vitesse au cours du
Miopliocène. Exposée au soleil celle-ci s’est durcie en surface pour donner le hard ground
toujours pendant le Miopliocène. L’unique formation du Miopliocène présente à Aboisso est
l’argile bariolée.
De plus un contact direct entre les formations du quaternaire (les conglomérats
de base) et le socle s’est observé au niveau de la carrière de gravillons d’Alépé .Par contre à
Aboisso, la sédimentation a commencé au Quaternaire avec l’arrivé de galets de quartz pour
former les conglomérats de base à la suite d’un faible transport sur une courte distance.

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Ensuite, ce sont déposées au quaternaire, les différentes couches de sable


graveleux puis de sable argileux pour Aboisso et Alépé séparé d’une couche fine d’argile
pour marquer l’arrêt de sédimentation.
Toujours durant le Quaternaire, avec une vitesse plus élevée, les fleuves ont
transporté et déposé de l’argile sableuse avec sporadiquement des bancs de grès en
intercalation. Enfin se déposent les stonelines dans le chenal des cours d’eau, suivi du dépôt
des sables graveleux. Et tout cela seulement à Samo.
La forme arrondie des gravillons témoigne que le transport des éléments s’est
fait sur une longue distance. La présence des grès et de gravillons montre que l’énergie du
courant de transport était considérable.

3) Jour 3
Ce jour a été consacré au littoral. La partie du littoral que nous avons étudiée s’étend
de Vridi à Grand-Bassam. Cette partie se caractérise par une côte basse lagunaire bordant une
large plaine littorale. Nous avons débuté cette étude au canal de Vridi.

a) Présentation du littoral ivoirien


Le littoral ivoirien selon son orientation et la lithologie des formations adjacentes se
divise en trois en secteurs morpho structuraux qui sont :
 le littoral de Tabou à Sassandra
 le littoral de Sassandra à Vridi
 le littoral de Vridi au Ghana

b) Canal de Vridi
Le canal de Vridi est un ouvrage reliant la mer et la lagune. Cette liaison mer-lagune
a permis la construction d’un port en eau calme. Le canal de Vridi est long de 300 m et large
de 150 m.

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Canal de Vridi

 Causes du percement du canal de Vridi


La Côte d’Ivoire étant située en bordure de mer, va participer au trafic
maritime. Toutefois, ce trafic va être confronté aux problèmes de déferlement de la
houle sur le rivage. La houle est un mouvement horizontal ondulatoire de la mer
formé par une succession de vagues qui ne se brisent pas. En vue de palier à ce
phénomène, des wharfs furent construits. Cependant l’instabilité de ses rebords et
l’intensité du déferlement rendirent vain ces ouvrages qui finissent par se remplir de
sable. En vue d’apporter des solutions à ce problème, en 1950 le canal de Vridi fut
mis en service ce qui a accentué le trafic à plus de 12 millions de tonnes par an de
nos jours.

Ouverture du canal de Vridi

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 Inconvénients du percement du canal de Vridi

Les inconvénients de l’ouverture du canal de Vridi se situent au niveau du


littoral et des infrastructures économiques.

Au niveau du littoral, l’ouverture du canal pose des problèmes au pays dus


à l’érosion côtière suite à la houle. Pendant que l’ouest subit un ensablement, l’est
subit une érosion importante. On estime à 400.000 le nombre de mètres de sable se
déplaçant par an le long du littoral. A Petit-Bassam (site du bidet), on constate
l’emprisonnement de l’eau due à la fermeture de l’ancien canal. Le relief actuel de
sa plage est assez remarquable. Ici, les sables sont de couleur rouille et sont
essentiellement composés de quartz. Du bas estran au haut estran, ils ont une
granulométrie allant de grossière à moyenne.

Site du Bidet

Ce déplacement du sable vers l’est est aussi observé à Azuretti. La plage


d’Azuretti a une morphologie plus douce et plus large avec un sable blanc. La
granulométrie varie du sable moyen au sable très fin en allant du bas estran au haut
estran.

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Le percement du canal de Vridi a aussi eu des conséquences sur la


relation entre le fleuve Comoé et l’océan. En effet, avant la construction du canal, le
fleuve Comoé avait un débit élevé, ce qui lui permettait de se jeter dans l’océan.
Suite à l’ouverture du canal, ce débit a régressé et l’eau est bloquée par un cordon
sableux. Cela a donc provoqué la fermeture de l’embouchure du fleuve.
Aujourd’hui, le fleuve Comoé communique avec la lagune.

Embouchure fermée du fleuve Comoé

Nous pouvons aussi citer comme conséquences du creusement du canal


de Vridi, l’accumulation des végétaux aquatiques envahissants.

Au niveau des infrastructures économiques, ces inconvénients sont liés à


l’érosion de la partie Est du littoral.

L’abandon du restaurant Cakpo est due à l’avancement de la mer sur la


plage. Du bas estran au haut estran, la granulométrie du sable varie de grossière à
moyenne.

Profil de la zone du restaurant Cakpo

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L’érosion côtière a détruit le restaurant Les Tourelles. Des échantillons de sable ont
été prélevés. La granulométrie du sable est grossière du bas estran au haut estran.

Selon les spécialistes, si des solutions ne sont pas trouvées pour palier au phénomène
de l’érosion côtière, de grandes infrastructures comme l’aéroport international Félix
Houphouët-Boigny, la SIR, la PETROCI, le GESTOCI seront détruites.

 Solutions envisagées

La résolution de ce problème d’une ampleur considérable nécessite des


investissements lourds de la part de l’Etat. Ainsi la Côte d’Ivoire avec dix autres
pays participent à un projet actuel, intitulé « Processus africain de développement et
de protection de l'environnement marin et côtier de l'Afrique subsaharienne », qui
fait partie d'une série d'initiatives de gestion des côtes dans les pays africains .Ce
projet a été mis en œuvre avec le soutien des organisations internationales Etant
essentiellement africains, tous les rapports nationaux ont été mis au point et écrits
par des experts africains issus de ministères, d'ONG et d'universités.

Aussi en 1950 Pelnard-Considère ingénieur des ponts et chaussées a


établi les cartes de fond du canal afin de contrôler l’excès de sable. De plus, des
enrochements furent construits pour empêcher le sable de descendre dans l’eau. Il
importe également de vérifier les fonds pour observer le chainage de navigation des
bateaux.
Cependant, force est de constater que l’érosion ne fait qu’avancer (1,5m/an) et
qu’aucun rapport n'envisage une solution rapide de ce problème côtier.

 Avantages du canal de Vridi

Bien que le canal de Vridi engendre de nombreux problèmes, elle a aussi


des avantages. Il est important de reconnaître qu’il joue un grand rôle dans
l’économie du pays. Ainsi les activités industrielles se sont particulièrement
développées : raffinerie de pétrole, industries chimiques et plastiques, industries de
construction mécanique et de métallurgie légère, usines textiles et de transformation
alimentaire (cacao, café, huile de palme) se sont implantées autour des
infrastructures portuaires. Ces infrastructures ont été construites suite à l’ouverture
du canal de Vridi qui est une machine hydraulique, qui a pour fonction de

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rassembler et de conduire les eaux selon un tracé artificiel. Le Canal de Vridi permet
donc à la Côte d’Ivoire l’entrée de devises et fait aussi sa promotion dans le domaine
du trafic maritime.

c) Lagune Ouladine
La lagune Ouladine est située à Azuretti. Ici, nous avons rencontré certaines espèces
des macrofaunes des fonds vaseux de cette lagune. Pour cela, nous avons raclé le fond à
l’aide de tamis de tailles variables et conservé ces espèces dans des sachets.
Les gastéropodes sont un groupe zoologique composé d’individus possédant un pied
servant à la reptation en sécrétant sauf exception, une coquille unique plus ou moins enroulée.
Ils sont apparus au début du cambrien et ont des morphologies et des modes de vie très
variées. Au cours de leur évolution, les gastéropodes changent d’aspect suivant leur
environnement. Cette métamorphose est due à des paramètres tels que le substratum, la
salinité de l’eau et le substratum. Ils font exception à la loi d’irréversibilité.
Après raclage, nous avons recueilli des pachymelania aurita qui sont des
gastéropodes vulnérables à la salinité de l’eau. Lorsque la salinité du cours d’eau est
importante (en saison sèche), ils développent des tubercules sur leurs coquilles pour se
protéger. Ils deviennent alors des pachymelania aurita aurita. Lorsque la salinité est sans
conséquence pour ces organismes, les tubercules disparaissent et leurs coquilles retrouvent
leur forme d’origine. Ce sont les pachymelania aurita baltea.

pachymelania aurita baltea pachymelania aurita aurita

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Outre les pachymelania aurita, nous avons aussi trouvé les ostrea gasar (le genre
arca), les natica et les tympanotonus de type fuscatus fuscatus (présence d’épines) et fuscatus
radula (pas d’épines).

Tympanotonus fuscatus fuscatus Tympanotonus fuscatus radula

Ostrea gasar (de gauche à droite: Natica (de gauche à droite: face
intérieur de la coquille et extérieur avant et face arrière)
de la coquille)

III. Corrélation ENTRE LES Différents SITES Etudiées

1) Entre les sites du continental terminal


Ce sont les sites de Bingerville, d’Aboisso, d’Alépé et de Samo présentant des
dépôts du quaternaire. Ainsi on a :
 De l’argile sableuse et du sable argileux observe aussi sous la forme de ciment de
conglomérats.
 Du sable gravillonnaire ayant des épaisseurs variables traduisant diverses énergies de
courant du transport.
 Des grès ferrugineux avec du quartz plus ou moins visible
 Des stonelines de taille de granules différentes.

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Ces couches du Quaternaire sont déposées pour la plupart sur un horizon


miopliocène caractérisé par l’argile bariolée et les grès ferrugineux interstratifiés.
A Alépé, le miopliocène est posé sur le birrimien (socle), tandis qu’à Samo, il repose
sur l’éocène supérieur. L’argile bariolée, apparaît sur tous les autres sites à l’exception du
site d’Aboisso. Sa discontinuité stratigraphique de l’argile bariolée pourrait s’expliquer par
le fait qu’elle se présente le plus souvent sous forme lenticulaire.
Seulement observés sur les sites d’Alépé et Aboisso, les conglomérats de base et les
divers caractéristiques de reconnaissance du socle cristallin (filon de quartz, schistosité,
minéralogie, …) se situent à certains endroits sous le miopliocène et à d’autres sous le
Quaternaire. Tout cela démontre que la topographie de base du socle cristallin (birrimien) est
hétérogène.
Ainsi nous pouvons résumer l’histoire des dépôts du Continental Terminal de la
manière suivante. Avant le Miopliocène, aurait régné un climat du type tropical humide
favorisant une forte altération biochimique du type ferralitique. Le socle disparaît sous un
épais manteau de formations meubles (argile kaolinitique, goethite, résidu de sable quartzeux
ferrugineux). Au Néogène, parallèlement à un changement climatique, a eu lieu une variation
du niveau de base provoquant l’ablation de ces débris. Ceux-ci seraient transportés et
remaniés par un système de ruisseaux à régimes très contrastés donnant à cette formation une
stratigraphie lenticulaire et un faciès de nappe d’épandage semi-aride. Le lit de ces rivières
capricieuses divagant en saison humide, donne naissance à un lit mineur de gravillons et
sables grossiers, tandis que l’argile se décante dans des dépressions inondées périodiquement.
Au nord-est du bassin se seraient déposés les éléments les plus grossiers (graviers dans le
sillon de contact socle-sables tertiaires). Au centre, on retrouve des formations fort sableuses,
tandis qu’à l’ouest dominent les formations argileuses riches en fer (qui auraient évolué plus
tard en masses gravillonnaires).

2) Entre les sites du littoral

Les dépôts de ces sites sont essentiellement constitués des sables de plage d’âge
Quaternaire.

On les repartit en deux groupes :

 sable de couleur rouille (quartz ferrugineux)


 sable d’un roux évoluant vers le blanc.

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La taille des grains est particulaire là où la mer ronge le sable et diminue en


s’éloignant du bord de celle-ci.

On peut penser que la taille (plus fine) et la couleur (plus blanche) des grains de
sable du côté d’Azuretti (plus vers l’est) trouve une explication dans le transport des sables
provenant de l’ouest (côté de Vridi) : plus l’on s’éloigne du canal et plus les particules sont
fines.

La morphologie des plages est due à l’énergie des vagues. Lorsqu’elle est faible,
cette plage est plus ou moins plane et lorsqu’elle est forte, on note la présence d’une pente
assez importante.

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CONCLUSION

Au terme de cette sortie d’étude, nous pouvons dire qu’elle nous a été très bénéfique
par rapport aux connaissances que nous avons pu acquérir. En effet, le contact avec le terrain
nous a permis d’observer la succession de roches sédimentaires que nous avons pu
déterminer à partir des connaissances théoriques tout en reconstituant l’histoire des dépôts.
En plus de ces roches sédimentaires, cette sortie nous a également permis de découvrir les
mollusques (gastéropodes). Enfin, la visite du canal de Vridi et d’une partie du littoral a
attiré notre attention sur l’érosion côtière qui menace les infrastructures économiques et les
habitations à proximité du littoral.

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