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FAVRE, Alphonse
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FAVRE, Alphonse. Sur l'ancien lac de Soleure. Archives des sciences physiques et
naturelles, 1883, vol. 3e période, t. 10, p. 601-605, pl. XVII
Available at:
http://archive-ouverte.unige.ch/unige:108368
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ExTRAIT des Archives des sciences physiques et naturelles.
Décembre 1883, troisièm e période, t. X, p. 601.
1
Â?'chives des Sc. phys. et naturelles, 1870, t. XXXIX, p. 37.
3 SUR L'ANCIEN LAC DE SOLEURE. 603
Le niveau supérieur de J'ancien bassin de Soleure
n'est pas exactement à 25 ou 28 m. au-dessus de l'Aar,
il faut en déduire comme on a pu le voir dans la carrière
de gravier de Soleure, ~m. pour l'épaisseur de la terre
végétale et de la couche supérieure de gravier. C'est donc
23 ou 26 m. qu'il faut ajouter aux 427,5 m. indiquant
la hauteur moyenne de l'Aar à Soleure\ ce qui donne une
élévation moyenne de 1~53,5 m. pom· l'ancien niveau des
eaux.
En suivant la route de Soleure aNieder-Bipp on trouve
les quatre moraines suivantes qui toutes sont des dépôts
de l'ancien glacier du Rhône.
·1 o A un demi-kilomètre environ de Feldbrunnen (au
N. E. de Soleure), on voit une moraine connue sous le
nom de Galgenrain. Elle commence près du château de
Waldegg, et au Spiessacker elle atteint une élévation de
492 m.; en se rapprochant de l'Aar elle n'est plus qu'à
484 m. an Brestenberg et à 460 m. an Vogelisholz.
Elle semble s'arrêter sur la rive gauche de l'Aar; mais
de grands blocs de roches cristallines, entre autres de gra-
nit, trouvés dans l'Aar près de son confinent avec l'Em-
me, ainsi que des blocs plus ou moins alignés, qu'on voyait
naguère sur la rive droite de cette dernière rivière, indi-
quent que la moraine traversait la place où l'Aar coule
maintenant, s'étendait sur la rive droite de l'Emme, d'où
elle rejoignait au Diltiberg (462 m.) et au Bleichenberg
(500 m.) la moraine qui passe à pen près sur la crête du
Bucheggberg, en suivant une ligne qui arrive un peu au
nord du Lütterkofen.
1
D'après M. Lang la hauteur moyenne des eaux de l'Aar est de
431 mètres à Büren, 425 mètres à Attisholz et 419 mètres à
Wangen.
604 SUR L' ANCŒN LAC DE SOLEURE.
1
Il est probable que l'érosion de l'Aar qui a fini par couper
·complètement les moraines, a plus ou moins abaissé les parties de
celles-ci qui étaient voisines de l'endroit où la coupure s'est faite.
5 SUR L'ANCIEN LAC DE SOLEURE. 601)
On retrouve la moraine en aval de Walliswyl (rive droite
de l'Aar); on peut la suivre à la hauteur de 478 m. dans
les bois situés au sud de ce village et aux environs de
Rôthenbach. Dans le voisinage d'Inkwyl le relief en est
faible, elle s'étend au sud, se joint à la troisième moraine
et forme une pointe à l'est, du côté de Wanzwyl et de
Nieder-Oenz, puis elle passe à Aeschi 1 à 510 m. et s'étend
au sud du côté de Heinrichswyl.
De Nieder-Oenz le terrain glaciaire non seulement se
joint, comme je l'ai déjà dit, à la moraine d'Aeschi, mais
forme au nord du lac de ce nom, au hameau de Burgaschi,
une moraine de 10 m. de hauteur. Celle-ci passe à l'est
de ce petit: bassin en formant sur ses bords deux monti-
eules dont l'un paraît composé de terrain giaciaire. Enfin
ce terrain se joint an terrain glaciaire de Seeberg et à
celui de la célèbre colline du Steinhof, élevée de 578 m.,
qui est parsemée de nombreux blocs valaisans. Il y en a
de très volumineux, comme on le sait, l'un d'eux atteint
60,000 p. cubes.
On voit nettement d'après les données ci-dessus que sur
quatre moraines indiquées, trois ont pu soutenir les eaux
de l'Aar à 4-54 m., aux environs de Soleure et en amont.
Une première (notre n° 1) élevée de 484 m. snr la
rive gauche rie l'Aar et de 500 m. sur la rive droite.
Une seconde (notre no 3), atteint 5-l 6 m. sur la rive
gauche et 507 m. sur la rire droite.
Une troisième (notre n° 4) est élevée de 493 m. sur
la rive gauche et de 478 m. sur la rive droite.
Il est infiniment probable que dans l'espace qui existe
1
La moraine d' Aeschi est d'environ 30 mètres au-dessus du lac
de ce nom.
t't
606 SUR L'ANCIEN LAC DE SOLEURE. 6
sur chaque moraine entre les deux points dont j'ai indi-
qué l'élévation, la crêle de la moraine était, à peu de
chose près, aussi élevée que ces points.
Il est très possible que la moraine de Wiedlisbach
(no 3) fut jointe à celle d'Ober-Bipp (no 4.) et que ces
deux moraines n'eu formassent qu'une seule s'étendant
à J'est de Wangen, de Breite à Güsel. L'épaisseur en
était alors de 2,300 m. environ, et présentait une grande
force de résistance à la pression des eaux du lac'.
On peut donc admettre qu'à l'époque post-glaciaire,
il existait anx environs de Soleure un lac dont la surface
était à peu près à !~53,5 ou 1.~:54 m. au-dessus du niveau
de la mer.
Mais quelle a été l'étendue de ce lac? En suivanl la base
du Jnra vers le S.-O. ce n'est qu'à Entreroches (revers
septentrional du Mauremont, an S.-O. d'Yverdon) que se
trouve la hauteur de 4 48 m. au-dessus de la mer. C'est
donc jusque-là, à ·1 00 kil. de Soleure, que ce lac devait
s'étendre, il dépassait même ce niveau de 5 m. environ
et peut-être ses eaux se sont-elles déversées pendant un
temps plus ou moins long dans la vallée de la Venoge qui
se jette dans le lac de Genève'.
Ces eaux ont relevé le niveau des lacs de Bienne,
1 On peut croire que les parties des moraines qui n'out pas été