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Revue géographique des

Pyrénées et du Sud-Ouest

Contribution à l'étude du climat des Pyrénées de l'Ariège et du Salat


Maurice Chatelard

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Chatelard Maurice. Contribution à l'étude du climat des Pyrénées de l'Ariège et du Salat. In: Revue géographique des
Pyrénées et du Sud-Ouest, tome 1, fascicule 1, 1930. pp. 41-57;

doi : https://doi.org/10.3406/rgpso.1930.3943

https://www.persee.fr/doc/rgpso_0035-3221_1930_num_1_1_3943

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CONTRIBUTION A L'ETUDE
m*

CLIMAT DES FYRKNEES DE L'AIMÈGK


ET DU SALAT '

Par Maurice CIIATELAIU»

Mu t ro les facteurs locaux (|iii déterminent lo climat dans un


pays de montagne, le principal est l'orientation des vallées et des
axes montagneux. Dans les Pyrénées de l'Ariège et du Salai, ou
Pyrénées Ariégeoises. qui l'ont l'objet de celle élude, prédomine
l'orientation ONO-KSK.
Celte orientation est un l'ail orographique dont l'importance
ne nous paraît pas avoir toujours été suiïisainmenl mise en
lumière. C'est une idée courante que , contrairement aux Alpes,
les Pyrénées ne possèdent que des vallées transversales et point
de sillons longitudinaux. Cette opinion, admissible pour les
Pyrénées Basques, pour les Pyrénées du Béarn, de la Bigorre et du
Coinminges, est absolument mise en défaut par les Pyrénées Arié-
ge tises, où l'emportent de beaucoup les directions longitudinales,
c'est-à-dire parallèles à l'axe de la chaîne, donc orientées ONO-
KSK. C'est en elTel la direction du Biros, ou haute vallée di\ Le/.
Senlein-lcs Bordes), de la Ballongue. de la vallée de Bethmale,
des vallées de l'Alet ou d'l'stou, úu (iarbel ou d'Aulus, de l'Arae
ou de Massai, de Uivèrenerl, de la vallée de l'Argel ou Barguil-

1. Nous avons utilisé pour celte élude les travaux déjà publiés ci si rnn;ir-
(|iial>k'iiu'iit mis en u'uvre par M. !1. (î.u'sskn dans son ouvrage sur l.a /><'';/(■'-
Ittlioii dans lu moi tir oricnhilc tics ¡'i/réiiécs Paris, I.orlu'N a 1 1 ier. 1ÍÍ2(¡, in-<S" .
■Mais u no partit' dos (iorumi'iils ((ut' nous iiiii'rprclons ¡ci pro\ icnl dYnqui'ies
i

personnelles dans toutes les l'y renées <le TAriège el úu Salai. Nous
laissons de côté !e bourrelet des l'vt ites-Pyrénées-Plantaurel et le sillon qui ¡e
'oim'e au Sud,
4'2 MAlIilCI- CHATELAHP
3 M \.¿ i v ï': ti//,1 *• : tí»
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CLIMAT l'YUKNKl-'.S A 111 KIIKO I S I". S ♦ •■>

1ère, de la val Ici' de Saurai, do la vallée d'Axial, de l'Ariège en Ire


Tarascón cl Ax-Ies-Thermes -, de TOriege. Les vallées
transversales sonl bcaucouj) moins nombreuses, cl, dans l'ensemble,
beaucoup moins importantes : le liant Salât, le Vie de Sos, la
liante Ariège en amont d'Ax, l'Ariègc moyenne de Tarascón à
Foix, les vallées de Signer et d'Aslon, le haul bassin de l'IIers
ieii amont des gorges de l'Alïrau).
L'orientation des vallées longitudinales oscille enlre K-O et
SIv-XO, les vallées transversales s'ouvrent au XXE.
La prédominance des vallées longitudinales a une importance
capitale pour le climat dans une chaîne dont l'axe est orienté
OXO-ESE. D'une pari, cette direction correspond presque
exactement, dans un sens aux vents océaniques du golfe de (îasco-
gne, et dans l'autre aux courants méditerranéens: d'autre part,
elle est suffisamment voisine de la direction K-O pour que toutes
les vallées longitudinales présentent une opposition très
marquée entre le versant de l'ombre et celui dv\ soleil :!.

L Li;S IMIKNOMKMS TUKIiMIOl T.S.

1. Los tompôrntui'<»s. L'étude quantitative des


températures serait très difficile pour ce pays de haute montagne où le
relief crée à chaque pas des oppositions locales. Tout ce qu'on
peut ajouter à la loi générale de la baisse de la température
corrélative à l'accroissement de l'altitude (()"."> à 0 75 pour 100 mc-
Ires d'élévation), c'est le fait, dû à l'orientation de l'axe des
Pyrénées, que. à même altitude, et toutes choses égales
d'ailleurs, la température croît de l'() à l'K; ce ne serait pas vrai des
Pyrénées occidentales et centrales; c'est vrai des Pyrénées Arié-

2. (lutte direction lougi tudi n;i h- de l'Ariège d" \x à Tarascón est d'autant
plus remarquable qn'elk' est prolongée dans ks deux sens par des vallées
a Hl lient es ■■ - d'une part i'Oriègc. d'autre part la vallée de Saurat - ce qui
donne un très long sillon, rigoureusement rect ¡ligne, du col (te Port à la
Porleille d'Orlu. On peut menu- considérer qu'au delà du col de Port, la
vallée de Massât prolonge encore cite dépression vers l'Ouest jusqu'au Salât.
.'!. Le terme d' adret », en usage dans les Alpes pour désign.'r le versant

exposé au Sud est inconnu dans les Pyrénées aiïégeoises. On emploie le mot
dialectal, beaucoup plus expressif, d :■ •■ soulane (ou soula, .souleillan,
soiileigna, etc.1. Pour l'autre versant, ou se sert, d;. ns quelques régions,
>

surtout dans l'Kst (canton d'Ax>, du mot <• ubac » loubatg'. comme dans les
Alpes, mais presque partout c'est V ombrée » !(oumbret¡ qui désigne, tout
natmvllcment. le versant privé de soleil.
44 MArmci: oiiatklaud
geoises.. où le plus ou moins d'éloignement de l'Atlantique
n'importe plus, au moins peur la thermomélrie — parce que
l'influence adoucissante de l'Océan n'a plus, à cette distance,
d'action directe sur la température et où se l'ail sentir bien
davantage la plus ou moins grande proximité de la Méditerranée.
Mais, comme partout en montagne, d'innombrables influences
locales (orientation, vents locaux, position abritée ou
découverte, etc.) apportent à cette observation générale de non moins
innombrables exceptions.
L'isotherme annuelle de 10" passe dans la haute vallée du
(1er en amont d'Aspet, à Sengouagnet (500 ni.)., remonte la Bal-
longue jusqu'à Orgibel (000 m.), le Biros jusqu'à Sentein (750 m.),
le Salai jusqu'à Seix (500 m.) et le Garbel en amont d'Oust
(000 m.), la vallée de Saurat jusqu'à Saurai (050 m. ). Elle ne
dépasse pas 000 m. dans le Vie de Sos, mais atteint 700 ni. dans
l'Ariège à Ax-les-Thermes. Bien entendu, ces quelques chilTrcs
ne se rapportent qu'aux fonds des vallées : sur les replats bien
exposés, la même isotherme atteindra 000 m. dans le Castillon-
nais (Ballongue et Biros), 1.000 m. dans le Vie de Sos el sur la
Sou lane d'Ax-les-Thermes.
La connaissance des moyennes mensuelles et des extrêmes
sérail certes beaucoup plus intéressante que ces moyennes
annuelles approximatives., mais, dans ce domaine, on ne dispose
pour les Pyrénées Ariégeoises que d\\n nombre infime
d'observations. Au reste, les données Ihermoinétriques sont
beaucoup moins importantes, en particulier pour les conséquences
relatives à la vie humaine, que la durée d'insolation et que les
précipitations.

2. L'insolation. En ce qui concerne l'insolation, ce qui


olïre le plus d'intérêt, ce ne sont pas les sommets et les liantes
surfaces désertes et inexploitables, c'est l'insolation dans les
vallées, sur les replats, dans les lieux habitables; aussi les chilTrcs
([lie nous citerons se rapportent-ils tous à des agglomérations.
D'autre part, le ehillre significatif est celui du minimum annuel
d'insolation, minimum qui coïncide théoriquement, et le plus
souvent aussi en fait avec le solstice d'hiver '.

I. Quelquefois les jours les plus courts ne sont pas au solstice, mais, par
exemple, plus tard, en janvier, à cause de la position particulière de telle
montagne, qui masque le soleil pendant une partie de sa course.
CLIMAT l»Ylil':XKKS A KIKíiKO ISKS |5

II arrive que l'insolation soit réduite un certain moment à


zéro : le soleil ne parait pas de plusieurs jours. On ne trouve
pas, il est vrai, dans les Pyrénées Ariégeoises, comme on en
trouve dans certaines vallées alpestres Yalgaudemar), de sites

(
habités qui soient privés de soleil pendant de longs mois, mais
il en est du moins qui ne le voient pas de plusieurs semaines
et même un mois entier; ils correspondent tous à des << ombrées >>
(ubac) de vallées : ainsi Sein et (loulieV, à l'ubac du Vie de Sos
el dans l'ombre du Pic d'Kndron; les hameaux du Val de l'Arli-
gue (commune d'Auzat) au pied du Montcalm; les hameaux
bâtis à l'ombrée de la lïallonguo : pour les •• écarts •■ de Saint-
La ry. dans la Ballongue-dessus, le soleil est caché durant un
mois.
Voici quelques ehilïres d'insolation minima recueillis dans
diverses agglomérations de fonds de vallées, où l'exposition,
sans être optimum, est, naturellement, moins mauvaise que sur
les versants tmil à l'ait à l'ombre :
Saint-Lary 'centre de la commune) sur la liouigane, à (mO ni.,
reçoit le soleil, en lin décembre, de 10 h. à 14 h., Sentein, sur
le Lez ?.")() m.), au pied de l'Artigou. de 11 h. à 14 h., Savignae,
i

sur l'Ariége, au fond de l'auge glaciaire <0S0 m.), au pied du


massif d'Aslon (2.000 m.), de 11 h. à l.'i h. A Mirons., dans la
haute Ariège, à la fin de décembre, le soleil se lève à 11 h. et se
couche à I-l h. derrière les cimes de la frontière d'Andorre; mais
en janvier, après avoir éclairé le val pendant une demi-heure.
il s'enfonce derrière le pie d'Auriol (2.700 m.).
Dans certaines hautes vallées, le soleil en hiver fait deux,
apparitions successives dans la journée : au fond de la vallée
d'Oriège. à Orlu, le jour se lève, le 21 décembre, à <S h. 45, mais
à 10 h. lo le disque solaire s'éclipse derrière le Perregea
(2.2(S1 m.); à 12 h. 4."> il réapparaît pour se coucher
définitivement à 14 h. là; ce phénomène de l'occultation du soleil suivie
d'une réapparition dans la même journée se produit du 22
novembre au 22 janvier. I-Cu amont du village d'Orlu, au hameau
de l'usine hydro-électrique (ancienne forge d'Orlu), le minimum
d'insolation est de ."> minutes : le soleil, au solstice, se montre
au-dessus des montagnes du lac Naguille, et disparait aussitôt.
Sur les Soulanes, la durée d'insolation est naturellement
beaucoup plus longue ; ainsi, sur la Soutane du Biros., Anlras,
qui domine de 200 m. Sentein, reçoit le soleil pendant (5 heures
40 M Al' UICK CÍATELA KO

au 21 décembre (.V) h. à l."> h.) alors qu'en bas, Sentein ne le voit


fjue 3 h. à peine. Aseou, sur le replat qui domine l'Ariège, à
1.000 m., a près de 7 h. de jour au solstice (8 h. 30 à 13 h. 30), soit
presque toute la durée normale, alors qu'à Savignac, au pied du
replat ((>80 ni.), nous avons noté 2 heures seulement.
Certaines conditions lopographiques locales peuvent faire
qu'un, village bâti au liane S d'un massif ne soit pas plus
ensoleillé en hiver qu'un autre village bâti au versant X du même
massif : ainsi Herran (800 m.) au versant NE du Paloumère,
dans le Massif d'Arbas, a encore 4 heures de soleil à la (in de
décembre, et Hazecuillé, cependant sur le versant SO du même
Paloumère, n'en a pas davantage, à cause de l'ombre portée par
une autre montagne, beaucoup plus haute., qui lui fait face : le
Cagire (1.915 m.).

II. Li:s Piïkcipitations.

1 Vallées au vent et vallées sous le vent. En ce qui


concerne les précipitations, le fait capital à observer est encore la
prédominance des vallées longitudinales, qui crée des contrastes
saisissants entre les expositions ONO et les expositions ESE :
les vallées longitudinales orientées à l'O ou au NO reçoivent
sans obstacle les vents océaniques chargés d'humidité.
Remontant la vallée, la colonne d'air saturée de vapeur se refroidit, ce
qui provoque, comme on le sait, la condensation; au contraire
les vallées longitudinales orientées à TE ou au SE sont abritées
des vents pluvieux de deux façons possibles : ou bien le vent,
au contact des crêtes, continue sa marche ascendante vers le
ciel, ou bien, et c'est le cas qui parait le plus fréquent, le vent,
adhérant aux parois rocheuses, redescend sur le versant opposé;
mais, même dans ce cas, il n'amène pas ou guère de
précipitations, puisque la colonne d'air descendante se réchaulVe
cl s'assèche : les vallées exposées à l'E ou au SE ne reçoivent
donc de pluies ou de neiges que celles apportées par les
vents méditerranéens., qui, dans cette partie des Pyrénées en
amènent incomparablement moins que les vents océaniques
Quant aux vallées transversales, beaucoup moins nombreuses
et importantes, dans l'ensemble des Pyrénées Ariégeoises, elles
subissent un régime intermédiaire entre celui des vallées
longitudinales ouvertes à TONO el celui ties vallées longitudinales
VALLEES AU VKNT VALL
Bassin Ballon
Bethniale 'lu Hiros
Sal<tl Coullen
L'stou (Alet
i Bassin
Bargui
1 du Aulus (iarbet)
Saurat
i Salât
Massât (Arac¡ Vif <ic
Bassin
,, ■ Haute
Hivérenert. ; (¡AX
''''
Moyen
• raseo
Bassin Signer
de Ariége longitudinale et Oriège. Aston
l'Arièf/c ■; I huit b
48 MAumci: chathlak»

ouvertes à TESE. Ellos sont, en effet, par leur orientation au N


ou au NE, également aptes à recevoir les vents océaniques el
méditerranéens : mais la pluie, aux Pyrénées Ariégeoises, étant
apportée quatre fois sur cinq par les premiers, ce sont donc,
dans les vallées transversales, les versants à l'O, c'est-à-dire les
versants orientaux, qui recevront le plus de pluie.
Au total, le climat des vallées transversales est beaucoup moins
humide que celui des vallées longitudinales ouvertes à PO, el se
rapproche davantage de celui des vallées longitudinales ouvertes
à l'E. Nous pouvons appeler « vallées au vent •> :> les vallées
longitudinales ouvertes à l'ONO; les deux autres catégories seront
alors groupées dans la dénomination de vallées « sous le vent ».
Il est intéressant de dresser un tableau des vallées ariégeoises
classées sous le rapport de l'exposition (p. 47).
Ce tableau l'ail ressortir une opposition, on ne peut ¡dus
marquée, enlre le Salai el l'Ariège. entre la moitié occidentale el
la moitié orientale des Pyrénées Ariégeoises : presque louie.s
les vallées au vent pluvieux, sauf le sillon de l'Ariège
longitudinale, sont dans le Couserans; presque toutes les vallées sous le
vent sont dans Je bassin de l'Ariège. Les précipitations seront
donc beaucoup plus abondantes dans le Couserans.
Le l'ail provient uniquement de l'orientation respective des
vallées eouserannaises et de celles du Bassin de l'Ariège, et non
de la position plus occidentale du Couserans1'1.
Si la plus forte pluviosité du Couserans, et en particulier des
vallées à l'E du Saiat. ne provient nullement de la position
occidentale du Couserans par rapport à l'Ariège, elle ne provient pas
davantage de la différence d'altitude moyenne des vallées : bien
au contraire, la zone habitée, c'est-à-dire la plus intéressante
pour le géographe celle des fonds de vallées et des replats,
est notablement plus élevée dans la région de l'Ariège que dans
celle du Salât : d'après la loi générale de l'accroissement de plu-

."). Etant bien entendu qu'il s'agit du vont pluvieux d'OXO, qui, d'ailleurs,
(¡ans les Pyrénées ariégeoises, est de beaucoup le vent dominant.
fî. Ce qui le prouve c'est que la région particulièrement arrosée dans le
Couserans n'est pas la plus occidentale; la l>allon¡*i'e it le Biros, à
l'extrémité occidentale des Pyrénées ariégeoises, reçoivent beaucoup moins de
précipitations que les vallées dTstoti, d'Aulus. de .Massât, de Ilivèrenert, qui
sont à l'Kst du Salât et au contact immédiat du bassin de l'Ariège: c'est
que la Ballongne et le Biros sont des vallées sous le veut, et l'stou, A n 1 us.
Massât, Uivèreuert. des vallées au vent.
CLIMAT I>VIîI-:nKKS All I V.iWM ISKS lit

viosité avec l'altitude, la différence jouerait donc en favour d'une


plus forte pluviosité pour les vallées habitées du bassin de
l'Ariège, et c'est exactement l'inverse <|iii se produit en réalité,
parce qu'un autre facteur l'emporte : l'exposition.
(l'est entre les vallées contienes el opposées dos à dos, l'une
descendant de l'Aliène, l'autre au Salât, que le contraste éclate
le mieux : prenons par exemple les (\vu\ vallées de Massât et de
Saurai, qui se rejoignent au col de Port : l'une regarde à l'O.
l'autre à \'\i\ les deux agglomérations principales, Massai et
Saurai, se trouvent être 1res sensiblement à la même altitude :
(>.">() m. Or les précipitations à Massât atteignent 1.100 mm, et
1.000 à Saurat :.
Celle opposition s'accentue encore quand on se rapproche de
l'axe de la chaîne : elle est beaucoup plus forte entre les deux
versants du col de Saleix qu'entre ceux du col de Port : comme
pour l'exemple précédent, prenons deux agglomérations établies
à la même altitude ou à des altitudes aussi voisines que
possible : Aulus, 77.") m.. Auxat. 7.")0 m.; Aulus, sur le Garbet. exposé
au XO, recoil 1 .(>.")() mm. de pluie ou de neige: Au/at, dans le Vie
de Sos, exposé à l'K, en reçoit ih'{.">.
La prépondérance úu l'acteur exposition sur le facteur
altitude apparaît manifeste si on compare un point d'altitude
moyenne dans une vallée au vent à un point d'altitude très
supérieure dans une vallée sous le vent : Aulus,
l'agglomération la plus arrosée des Pyrénées Ariégeoises, n'est qu'à 77.") m.
et reçoit 1 .()•")() mm: l'Hospitalet. l'agglomération la plus élevée,
est h 1.4r>0 m. et ne reçoit que 1.120 mm. : malgré l'altitude
double, le chiffre des précipitations est inférieur iVun tiers <s.

7. Los chiffres do pluviosité qui suivent sont, pour la plupart, empruntés


à l'ouvrage de M. II. (î.vrssKN. déjà cité. Les rhitTres d'en neigcnu'iU ;iu sol !aiusi
que les chiffres relatifs aux durées d'insolation ont été recueillis sur place,
au cours d'enquêtes personnelles.
S. Ainsi, la haute Ariège i'Hospila let >, c'est-à-dire le versant océanique
i

du col de Pu ymorens. reçoit réellement peu de précipitations, eu égard à


son a It i t ude.
1! es! devenu classique d'opposer les deux versants du Puymorens pou1' eu
tirer un facile effet de contraste entre le côté cerda n ou méditerranéen, avec
son ciel clair, sou azur limpide, son atmosphère sèche et pleine de soleil.
et le côté ariégeois ou atlantique, où les vapeurs et les brumi's s'cnllent et
s'élèvent du fond de la vallée: cette opposition pittoresque se produit, il est
vrai, par certains jours favorables, cl nous ne songvons pas à contester que
la pluviosité moyenne annuelle décroisse très brusquement, dès qu'on a
franchi le col, de PHospitalet vers Porté, mais ce que nous voulons dire
c'est que Je versant atlantique du col. cl toute la haute vallée de l'Ariègo.
4
f>0 MAT MICK CIIATKLAHD

Dans les vallées au vont, les précipitations croissent


régulièrement d'aval en amont, avec une rapidité proportionnelle à la
pente du talweg : vite sur le Garbet, d'Oust '500 ni. (l'ait.,
1.100 mm.) à Aulus (775 ni., l.(>50 mm.); lentement sur l'Ariège,
d.Tssat (500 m., 900 mm.) à Ax-les-Thermes (720 m., 1.150 mm.),
('/est dans celte seule catégorie de vallées que s'applique
normalement la loi de l'accroissement des précipitations avec
l'altitude.
Dans les vallées longitudinales sous le vent, orientées à l'E
ou au SE, la pluviosité s'accroît d'abord lentement d'aval en
amont, et ne se relève rapidement qu'à l'approche des fortes
altitudes, au voisinage des cols ou des crêtes, c'est-à-dire en
général hors de la zone habitée.
Quant aux vallées transversales, elles présentent un
phénomène curieux : c'est celui des minima de pluviosité, sortes d'îlots
de pluviosité minimum, moins humides que la section de vallée
d'amont -— ce qui ne serait que normal mais moins humides
aussi {¡ue la section d'aval. Le t'ait est dû à des influences
locales. Il s'agit en général de sections de vallées situées en amont
et à l'abri d'un étranglement qui intercepte une partie des pluies.
Dans la haute Ariège, Mérens, à 350 m. d'altitude au-dessus d'Ax
(1.070 ni., contre 720), reçoit moins de pluies : 1.050 mm.
contre 1.150; même l'Hospilalet, à 1.450 m. (plus du double de
l'altitude d'Ax) reçoit un peu moins de pluie que cette dernière
agglomération : 1.120 mm. contre 1.150.
Tarascón présente un autre minimum, très remarquable :
800 mm. contre 915 à Foix, alors que les altitudes respectives
sont 480 et 380 m.; c'est un fait, d'ailleurs, assez connu dans
la région, que le ciel reste souvent limpide sur Tarascón, alors
que les nuages s'amoncellent sur Foix, Saurai, la haute Ariège
el le Vie de Sos.

tu amont d'Ax, i'M loin d'être une région particulièrement pluvieuse, bien
nu contraire.
I.e contrast entre les deux versants serait beaucoup p ! it s réel si les deux
vallées èjji1 et Carol étaient opposées (ios à dos, dans le prolon-
sément Tune le l'autre, coin me le sont, par exemple, celles de Massât el de
Sa u rat : or, ei réalité, elles dessinent presque un au^le droit: tandis que la
vallée de Can I regarde au SIC. la haute Ariège est orientée au NNK. c'esl-ù-
dire de faç/ou à recevoir le moins possible les inlluenees atlantiques; en
fait elle est tout autant influencée par les courants méditerranéens 'en
particulier le vent du Sud, qui dessèche l'air il fond la neii>'e-, pour lesquels
!e col de I'll Vlnoi'eus ne constitue pas un obstacle.
CLIMAT l'YI'.l'.NKKS A H I KÍ1KO ISl'.S 51

Quand on remonte le Salai, la pluviosité croit jusqu'au front


pluvieux que forment les montagnes de C.astillon et de l'Arize
resserrées autour des gorges de Kereabanae (conlluent de TArae);
en arrière du front pluvieux, elle se met à décroître d'aval en
amont : Soueix, 1.210 min.; Seix, 1.170; Coulions, 995); à Salau,
elle remonte à 1 .().")(); mais ce chill're est encore bien inférieur
à celui de Soueix, quoique Salau soit à 8.">0 m. d'altitude et Soueix
seulement à .~>()0.

2. Itépartitiori saisonnière des précipitations. La


sance de la pluviosité totale doit être complétée par l'étude du
nombre de jours de pluie dans l'année et de la répartition
saisonnière des précipitations.
Dans les Pyrénées Ariégeoises, le nombre des jours de pluie
dans l'année varie à peu près suivant les mêmes inlluences et
dans les mêmes conditions que la pluviosité totale : moindre
dans les vallées transversales et dans les vallées longitudinales
sous le vent pluvieux que dans les vallées au vent. Il atteint
120 dans l'Ariège moyenne (en aval d'Ax) et aussi dans la
haute Ariège (en amont d'Ax) vallées transversales
\'M) dans l'Ariège intermédiaire (■■ Sillon ariégeois ■ : Ax-
Taraseon) vallée longitudinale 120 dans la Ballongue, \'M)
dans le Biros, 140 dans le haul Salât et l.">0 à Massai, plus
de 1(50 à Au lus.
Le régime des précipitations dans les Pvrénées Ariégeoises se
rattache au régime caractéristique de tout le climat aquitain,
modifié par l'altitude, et, dans l'Ksl.. par les inlluences
méditerranéennes.
Le maximum est presque partout en mai (un peu plus lot
dans l'Kst, vers la haute Ariège : en avril); les pluies décroissent
en juin, juillet, et pussent par un minimum en août, septembre;
octobre est encore relativement sec, comme dans tout le climat
aquitain; en novembre les précipitations s'accentuent, mais alors
sous forme de neige.

Il I. l/RXNKKHiMKNT.

L'enneigement, par quoi se manifeste l'inlluence de l'altitude,


se délinil dans une région par divers caractères de durée et
d'intensité : proportions respectives de la neige et de la pluie dans
5z MAL MUCK C1IATKI.AIÜ)

l'ensemble des précipitations, durée de la saison nivale,


localisation précoce ou tardive de celle saison dans Tannée,
caractère persistant ou éphémère de l'enneigement au sol,
épaisseur de cet enneigement, etc. C'est relativement à ces divers
caractères que nous avons essayé de déterminer l'enneigement
des Pyrénées Ariégeoises, en interprétant les résultats déjà
acquis et en les complétant par quelques données recueillies au
cours de nos enquêtes.

1. Los facteurs <le l'enn<Mjjemeiil . Il importe d'observer


que l'abondance des chutes de neige est en grande partie
indépendante de la pluviosité totale (dans laquelle la neige figure
sous la forme de la colonne d'eau qui résulte de sa fusion). Sans
doute, il est trop évident que !à où la pluviosité totale est très
faible il ne saurait guère y avoir de neige dans le chiffre global;
mais là où ce chiffre est fort, comme il se compose de deux
éléments : neige fondue et eau tombée directement sous forme
de pluie -■■ l'importance respective des deux éléments peut varier
beaucoup selon la région.
Il y a encore autre chose à considérer : la comparaison des
chiffres de chutes de neige fournis par les tables à neige et des
hauteurs des colonnes d'eau de fusion fournies par les
pluviomètres montre que la neige n'a pas partout la même densité :
les 4 m. 80 de neige qui tombent annuellement à Prades, dans
le haut bassin de l'Hers (1.27Ô m. d'altitude) ne fournissent pas
plus d'eau de fusion que les 2 m. 70 de Saleix (à 1.000 m.) :
0 m. 30ô dans Tune et l'autre station. Mais comme la neige tombe
et reste sur le sol sous forme solide et non sous forme d'eau de
fusion, il est certain que, compte tenu de la disparition presque
instantanée des neiges précoces et des neiges tardives (qui
contribuent à former le total annuel), de la fusion superficielle et
de tous les autres facteurs, le tapis de neige qui recouvre le sol
au milieu de l'hiver doit être sensiblement plus épais à Prades
qu'à Saleix.
Même si on ne lient compte que de la neige réduite à son eau
de fusion, de notables différences apparaissent de région à région
du point de vue des proportions respectives de neige et de pluie
dans l'ensemble de la pluviosité, exemple : le haut bassin de
l'Hers et la vallée du darbet :
CLIMAT I'YI'.KM'.KS A 1! 1 Kiil'.O I SKS

Localités Pluviosité, 'Lame d'eau F x 1()()'


el Neii Rapport — -
altitudes totale .P) de fusion (r 1

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Aldus, 775 ni. 1 <>"><' mrn AñO ni ni 21 -A.
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Pradesl275 m. l-MiOnini l.SOOmm ."i(»5 mm 28 » o

'
l'ourcenlajio de la licite icpnscntt'e par son eau do fusion
dans l'ensemble des precipitations
|
.

j
.
Ainsi, malgré hi densité moindre de la neige de Prudes, el
quoiqu'il y pleuve moins, il y neige relaliveinenl plus qu'à Aulus.
Il y neige même beaucoup plus, si l'on considère l'épaisseur
d'enneigement au sol, qui est fonction de la hauteur de neige
lomliée plus que de la lame d'eau de fusion.
D'une manière générale, il semble que l'abondance ties chutes
de neige est. beaucoup plus (¡ne celle de la ¡>luie, soumise à la
loi de l'accroissement avec l'altitude. Les exemples d'Aulus el de
Prudes le montraient <lèjà :
Aulus, à 77.") m., 'A m. 15 de neige. 1. ('>.">() mm. de pluviosité
totale dont 21 ', de neige fondue;
Prades, à 1.27.") m., 4 m. 80 de neige. 1.100 mm. de pluviosité
totale, dont 2<S ', de neige fondue.
L'exemple de Mérens vient renforcer celte constatation ; alti-
iude 1.070 m.. 'A m. .'52 de neige, 1.050 mm. de pluviosité totale
dont 28 ' , de neige fondue.
Ainsi, tic deux stations d'êt/alc pliwiosilc, la station la j)lus
('levée recevra plus de ne'uje el moins de pluie (¡ne l'autre.
D'autre pari, il semble bien que toutes choses égales
d'ailleurs, y compris l'altitude l'importance relative de la neige
dans l'ensemble des précipitations croisse de l'O à l'K, à mesure
qu'on se rapproche de la Méditerrannée : pour prendre deux
stations bien connues, toutes deux à la même altitude de 1.800 ni.,
situées un peu en dehors des Pyrénées Ariégeoises, l'une à
l'Ouest el l'autre à l'Kst, l'enneigement au fort de l'hiver est un
même ordre à Superbagnères et à Konl-Romeu, quoique les
précipitations totales soient deux fois plus fortes dans la première
station que dans la seconde.
Il neige beaucoup à Mont-Louis, où la saison nivale s'étend
sur sept et presque lui il mois : les précipitations totales annuel-
.'"i-I MAI HtCi: OlATPrî.AlU)

les y sont pourtant 1res faibles (<S2.") min.) eu égard à ralli-


tude ( 1. ()()() m.).
Dans !a liaule Ariège. l'Oriège el surtoul le liant bassin de
Tilers, il se crée un elimal qu'on pourrait appeler «
méditerranéen de montagne », caractérisé (»ar une médiocre pluviosité
totale ;\ pluviosité dans la([iielle la neige lient, par rapport à la
pluie, une place beaucoup plus forte que dans le climat des
Pyrénées Centrales ou même encore des Pyrénées Ariégeoises
du Casti Donnais ou du Salai. Celle grande importance relative
de l'enneigement dans les régions orientales des Pyrénées
Ariégeoises ne pourrait-elle être attribuée à ce l'ail que, sous l'in-
lluence méditerranéenne, le maximum de printemps décroît au
prolil d'un second maximum de fin d'automne
(novembre-décembre ? Or les précipitations de l'arrière-saison prennent, dans unv
atmosphère refroidie, la forme de neige, tandis que celles de mai
se produisent toujours, dans les Pyrénées Ariégeoises, du moins
dans les vallées el aux altitudes habitées, sous forme de pluie.
Quoi qu'il en soil, ¡'importance relative de l'enneigement dans
les Pyrénées Ariégeoises croit d'une pari avec l'altitude, d'autre
pari de l'Ouest à l'Kst. des régions encore océaniques ú\\ Cou-
serans vers celles, déjà pénétrées d'influences
méditerranéennes, de l'IIers et de la haute Ariège. En ce qui concerne les zones
habitées, los effets de ces deux fadeurs s'ajoutent, puisque nous
avons dit que l'altitude des zones en question croit de l'O
vers rrc.
Au total l'enneigement esl moins fort que dans les vallées
alpestres. Il est vrai que, si l'on en juge d'après les
renseignements ({lie nous avons recueillis auprès des habitants des
diverses vallées, en 1928 (cl tous leurs témoignages sont unanimes
.sur ce point), l'enneigement dans ces dernières années serait
moins fort qu'au xix siècle; on traverserait une période d'hivers
moins rigoureux.

-• ltép;ir(il.ion <!<> IVnneiçjeinenl* Dans la vallée du (1er,


à Razecuillé (000 m.) les chutes de neige commencent en lin
novembre, parfois en lin décembre: il n'y a pas d'enneigement
continu, la neige fond en ûcux ou trois jours à mesure qu'elle
tombe. Plus haut dans la même vallée, à Coulédoux (i)00 m.),

!). .Módioc-i-;' en (.•oiisituTtUiiiii de l'ult it iuk-, n.it inelleiiient,


c.UM.vr i'V isiîN i-:i-:s \i;u:<;koisi:n ó,)

l'enneigement an sol est persistant, mais l'épaisseur ne dépasse


pas 20 centimètres.
A I Ierran <S()() m.), sur le Iront extérieur du Massif d'Arbas,

(
comme à Kazeeuillé la neige commence de tomber en (in
novembre, et ne reste sur le sol que quelques ¡ours, atteignant
chaque fois 20 cm. au maximum. Mêmes dates et mêmes chifïres à
Massât, où cependant nous avons noté une pluviosité
considérable.
La haute lîallongue est plus enneigée : à PorUi-d'Aspel
N2.~) m.), les chutes de neige commencent seulement à la mi-
i

décembre. mais durent trois mois; l'enneigement au s<;l est


permanent pendant un à deux mois, sur une épaisseur pouvant
varier de 2.") centimètres à 2 mètres, mais dépassant
ordinairement I mètre '".
Dans le village de Sainl-Lary. immédiatement en aval de
Portel, à (>IO m., il n'y a déjà plus d'enneigement permanent au sol
ni, à plus forte raison, dans toute la Ballongue-dessous.
L'exemple de Herían et de Portet montre qu'à même altitude,
l'enneigement s'accroît quand in se rapproche de l'axe de la
chaîne, à moins que l'exposition ne vienne contrebalancer l'in-
lluenee des autres facteurs : ainsi la Soulane du Biros est un peu
moins enneigée que la haute Ballongue. malgré l'altitude égale
ou supérieure et une plus grande proximité de l'axe central des
Pyrénées : à Antras (920 m.1, la neige tombe de novembre à avril,
l'enneigement permanent au sol ne dure jamais plus d'un mois,
et l'épaisseur n'en dépasse pas 1 mètre : l'enneigement au sol
est donc humus prolongé qu'à Portet, et l'épaisseur du lapis de
neige moindre, parce que l'exposition au soleil le fait fondre;
nous voyons en revanche que les chutes de neige commencent
plus tôt (novembre au lieu du L") décembre) et finissent pins
lard (avril au lieu i\u L> mars) qu'à Portel : c'est par là que se
retrouve ¡'influence de !a proximité des hauts massifs.
Dans la partie orientale, au voisinage des Pyrénées
méditerranéennes, la neige apparaît en novembre, l'enneigement
continu commence partout au premier décembre et dure 3 ou 4 mois
aux altitudes habitées : 3 mois à Aseou, Orlu; 3 mois et demi à
Mérens, plus de 4 mois à l'Ilospitalet.

10. Ici. l'c|m i sst'ii r de la licite sur le sol provient moins, il est vrai, de la
ehulc directe1 que d? l'accumulât ion provoquée par le ver.l, qui balaie la neige
(les crêtes et l'entasse dans le repli de la vallée o(i est bâti Port et .
56 MUi'.irr: envi klaud
L'épaisseur de la neige tombée et tassée naturellement ic'esl-
à-dire là où elle n'est pas Foulée) atteint .">() eentimètres à Orlu,
Aseou. (SI) à Mérens, 1 mètre à l'Hospilalet. Il y a eouramment
des chulés de neige lartives au printemps, jusque vers le 15 mai.
mais alors cette neige fond aussitôt que tombée.
Les principaux cols : Porlet, Port et Puvmorens, sont très
diversement enneigés. Le Porlet-d'Aspol, entre la vallée du (ier
et la Rallongue, à 1.074 m., dominant le village du même nom
sur son versant Ksi, esl obstrué par la neige durant plus de trois
mois : des épaisseurs de 0 et 7 mètres de neige s'y accumulent,
mais, comme la neige au village de Portel, celle du col provient
en grande partie du Cagire d'où le vent d'Ouest la chasse en
rafales. Le col de Port (1.241) m.), entre Massât et Saurai, esl fermé
pendant 2, 15, ou 4 mois suivant les années. Le Puvmorens
(1.ÍI20 ni.) esl fermé 7 mois, de novembre à lin mai, et la neige
y atteint une épaisseur énorme : c'est le défaut de ce col, par
ailleurs si aisé et si praticable.
Le vent exerce sur la neige une action mécanique et une action
calorifique: d'une part il la déplace, la balaie et Tentasse en
certains points comme nous l'avons vu pour le Portet d'Aspet;
d'autre pari, dans la région orientale (haute Ariège, Oriège, etc.)
ce sont ¡es vents du Sud, descendant du Puvmorens, qui, plus
<[iie le soleil, fondent la neige tombée : sous le soude de l'autan,
il arrive que le sol se débarrasse de toute sa neige, à Mérens,
au milieu de l'hiver, pendant une semaine. Là. le vent du Sud
provoque fréquemment la sublimation de la neige sur les toits :
c'est-à-dire que la neige passe directement de l'état solide à l'étal
de vapeur, elle se volatilise.

Concusión. Dans l'ensemble, la pluviosité des zones


d'habitat peut se répartir ainsi :

Régions très pluvieuses (au-dessus de 1.200 mm.) :


Au lus ( !.().")() mm.) ;
l'stou ;
Massai;
Rivèrenerl ;
IJelhmale;
Haute Barguillère (vallée de l'Argot ).
CLIMAT I'YKKNKKS A l; lKdKO I SI S 57

Hélions de pluviosité moyenne11 1.000 à 1.200 mm.) :

i
Ballongue ;
Biros;
Le/ inférieur Bas Castillonnais) ;

i
Haut Sérou vallée de l'Arize);

i
Saurai ;
llaule Ariete:
Hers Supérieur:

Hélions peu pluvieuses (<)()() à 1.000 mm.)


Basse Barguillière;
Vie de Sos, Aslon;
Atïège longitudinale Luzenae, les Cabañiles);
s

Haul Salai (Coulions) ;


Moyenne Ariège vers Foix.

Région 1res peu pluvieuse «S00 mm.) :


(

Tarascón.

Fn résumé, grâce à leur exposition NO, les vallées i\u haul


Salai rive droite (l'stou, Aulus. Massai), représentenl un curieux
maximum pluviométrique, entre le Castillonnais moyennement
arrosé, à l'Ouest, el à l'Hsl le haut pays de Foix, relativement
peu humide [tour un pays de montagnes, el même
particulièrement sec vers la dépression centrale où convergent toutes ses
vallées i Tarascón), tandis que la pluviosité ne se relève que 1res
faiblement dans les hautes régions des confins orientaux (Hers,
Haute Ariège), où les influences méditerranéennes toutes
proches viennent contrarier l'action normale de l'altitude.
Kniin, si la quantité de pluie tombée est beaucoup plus forte
dans le haut bassin du Salai (à l'exclusion du Caslillonnais) que
dans la région orientale, celle-ci, par contre, reprend l'avantage
sous le rapport des chutes de neige : le haut bassin de l'Hers.
pays sec pour son altitude, est cependant un pays de neige : ce
sont déjà les traits climatiques úi\ Capcir.

11. IMu víomU'' moviMUK1 », peu pi tivii'i'si" •■, » 1res peu |>'u\ ¡t'iist.- »,
^'l'iiU'iuk'Mt n;it ni'cl lonuii! : pour un p;iys de monlniiiu1 •■>


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