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Pyrénées et du Sud-Ouest
Chatelard Maurice. Contribution à l'étude du climat des Pyrénées de l'Ariège et du Salat. In: Revue géographique des
Pyrénées et du Sud-Ouest, tome 1, fascicule 1, 1930. pp. 41-57;
doi : https://doi.org/10.3406/rgpso.1930.3943
https://www.persee.fr/doc/rgpso_0035-3221_1930_num_1_1_3943
1. Nous avons utilisé pour celte élude les travaux déjà publiés ci si rnn;ir-
(|iial>k'iiu'iit mis en u'uvre par M. !1. (î.u'sskn dans son ouvrage sur l.a /><'';/(■'-
Ittlioii dans lu moi tir oricnhilc tics ¡'i/réiiécs Paris, I.orlu'N a 1 1 ier. 1ÍÍ2(¡, in-<S" .
■Mais u no partit' dos (iorumi'iils ((ut' nous iiiii'rprclons ¡ci pro\ icnl dYnqui'ies
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personnelles dans toutes les l'y renées <le TAriège el úu Salai. Nous
laissons de côté !e bourrelet des l'vt ites-Pyrénées-Plantaurel et le sillon qui ¡e
'oim'e au Sud,
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CLIMAT l'YUKNKl-'.S A 111 KIIKO I S I". S ♦ •■>
2. (lutte direction lougi tudi n;i h- de l'Ariège d" \x à Tarascón est d'autant
plus remarquable qn'elk' est prolongée dans ks deux sens par des vallées
a Hl lient es ■■ - d'une part i'Oriègc. d'autre part la vallée de Saurat - ce qui
donne un très long sillon, rigoureusement rect ¡ligne, du col (te Port à la
Porleille d'Orlu. On peut menu- considérer qu'au delà du col de Port, la
vallée de Massât prolonge encore cite dépression vers l'Ouest jusqu'au Salât.
.'!. Le terme d' adret », en usage dans les Alpes pour désign.'r le versant
•
exposé au Sud est inconnu dans les Pyrénées aiïégeoises. On emploie le mot
dialectal, beaucoup plus expressif, d :■ •■ soulane (ou soula, .souleillan,
soiileigna, etc.1. Pour l'autre versant, ou se sert, d;. ns quelques régions,
>
surtout dans l'Kst (canton d'Ax>, du mot <• ubac » loubatg'. comme dans les
Alpes, mais presque partout c'est V ombrée » !(oumbret¡ qui désigne, tout
natmvllcment. le versant privé de soleil.
44 MArmci: oiiatklaud
geoises.. où le plus ou moins d'éloignement de l'Atlantique
n'importe plus, au moins peur la thermomélrie — parce que
l'influence adoucissante de l'Océan n'a plus, à cette distance,
d'action directe sur la température et où se l'ail sentir bien
davantage la plus ou moins grande proximité de la Méditerranée.
Mais, comme partout en montagne, d'innombrables influences
locales (orientation, vents locaux, position abritée ou
découverte, etc.) apportent à cette observation générale de non moins
innombrables exceptions.
L'isotherme annuelle de 10" passe dans la haute vallée du
(1er en amont d'Aspet, à Sengouagnet (500 ni.)., remonte la Bal-
longue jusqu'à Orgibel (000 m.), le Biros jusqu'à Sentein (750 m.),
le Salai jusqu'à Seix (500 m.) et le Garbel en amont d'Oust
(000 m.), la vallée de Saurat jusqu'à Saurai (050 m. ). Elle ne
dépasse pas 000 m. dans le Vie de Sos, mais atteint 700 ni. dans
l'Ariège à Ax-les-Thermes. Bien entendu, ces quelques chilTrcs
ne se rapportent qu'aux fonds des vallées : sur les replats bien
exposés, la même isotherme atteindra 000 m. dans le Castillon-
nais (Ballongue et Biros), 1.000 m. dans le Vie de Sos el sur la
Sou lane d'Ax-les-Thermes.
La connaissance des moyennes mensuelles et des extrêmes
sérail certes beaucoup plus intéressante que ces moyennes
annuelles approximatives., mais, dans ce domaine, on ne dispose
pour les Pyrénées Ariégeoises que d\\n nombre infime
d'observations. Au reste, les données Ihermoinétriques sont
beaucoup moins importantes, en particulier pour les conséquences
relatives à la vie humaine, que la durée d'insolation et que les
précipitations.
I. Quelquefois les jours les plus courts ne sont pas au solstice, mais, par
exemple, plus tard, en janvier, à cause de la position particulière de telle
montagne, qui masque le soleil pendant une partie de sa course.
CLIMAT l»Ylil':XKKS A KIKíiKO ISKS |5
(
habités qui soient privés de soleil pendant de longs mois, mais
il en est du moins qui ne le voient pas de plusieurs semaines
et même un mois entier; ils correspondent tous à des << ombrées >>
(ubac) de vallées : ainsi Sein et (loulieV, à l'ubac du Vie de Sos
el dans l'ombre du Pic d'Kndron; les hameaux du Val de l'Arli-
gue (commune d'Auzat) au pied du Montcalm; les hameaux
bâtis à l'ombrée de la lïallonguo : pour les •• écarts •■ de Saint-
La ry. dans la Ballongue-dessus, le soleil est caché durant un
mois.
Voici quelques ehilïres d'insolation minima recueillis dans
diverses agglomérations de fonds de vallées, où l'exposition,
sans être optimum, est, naturellement, moins mauvaise que sur
les versants tmil à l'ait à l'ombre :
Saint-Lary 'centre de la commune) sur la liouigane, à (mO ni.,
reçoit le soleil, en lin décembre, de 10 h. à 14 h., Sentein, sur
le Lez ?.")() m.), au pied de l'Artigou. de 11 h. à 14 h., Savignae,
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."). Etant bien entendu qu'il s'agit du vont pluvieux d'OXO, qui, d'ailleurs,
(¡ans les Pyrénées ariégeoises, est de beaucoup le vent dominant.
fî. Ce qui le prouve c'est que la région particulièrement arrosée dans le
Couserans n'est pas la plus occidentale; la l>allon¡*i'e it le Biros, à
l'extrémité occidentale des Pyrénées ariégeoises, reçoivent beaucoup moins de
précipitations que les vallées dTstoti, d'Aulus. de .Massât, de Ilivèrenert, qui
sont à l'Kst du Salât et au contact immédiat du bassin de l'Ariège: c'est
que la Ballongne et le Biros sont des vallées sous le veut, et l'stou, A n 1 us.
Massât, Uivèreuert. des vallées au vent.
CLIMAT I>VIîI-:nKKS All I V.iWM ISKS lit
tu amont d'Ax, i'M loin d'être une région particulièrement pluvieuse, bien
nu contraire.
I.e contrast entre les deux versants serait beaucoup p ! it s réel si les deux
vallées èjji1 et Carol étaient opposées (ios à dos, dans le prolon-
sément Tune le l'autre, coin me le sont, par exemple, celles de Massât el de
Sa u rat : or, ei réalité, elles dessinent presque un au^le droit: tandis que la
vallée de Can I regarde au SIC. la haute Ariège est orientée au NNK. c'esl-ù-
dire de faç/ou à recevoir le moins possible les inlluenees atlantiques; en
fait elle est tout autant influencée par les courants méditerranéens 'en
particulier le vent du Sud, qui dessèche l'air il fond la neii>'e-, pour lesquels
!e col de I'll Vlnoi'eus ne constitue pas un obstacle.
CLIMAT l'YI'.l'.NKKS A H I KÍ1KO ISl'.S 51
Il I. l/RXNKKHiMKNT.
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Aldus, 775 ni. 1 <>"><' mrn AñO ni ni 21 -A.
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Pradesl275 m. l-MiOnini l.SOOmm ."i(»5 mm 28 » o
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l'ourcenlajio de la licite icpnscntt'e par son eau do fusion
dans l'ensemble des precipitations
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Ainsi, malgré hi densité moindre de la neige de Prudes, el
quoiqu'il y pleuve moins, il y neige relaliveinenl plus qu'à Aulus.
Il y neige même beaucoup plus, si l'on considère l'épaisseur
d'enneigement au sol, qui est fonction de la hauteur de neige
lomliée plus que de la lame d'eau de fusion.
D'une manière générale, il semble que l'abondance ties chutes
de neige est. beaucoup plus (¡ne celle de la ¡>luie, soumise à la
loi de l'accroissement avec l'altitude. Les exemples d'Aulus el de
Prudes le montraient <lèjà :
Aulus, à 77.") m., 'A m. 15 de neige. 1. ('>.">() mm. de pluviosité
totale dont 21 ', de neige fondue;
Prades, à 1.27.") m., 4 m. 80 de neige. 1.100 mm. de pluviosité
totale, dont 2<S ', de neige fondue.
L'exemple de Mérens vient renforcer celte constatation ; alti-
iude 1.070 m.. 'A m. .'52 de neige, 1.050 mm. de pluviosité totale
dont 28 ' , de neige fondue.
Ainsi, tic deux stations d'êt/alc pliwiosilc, la station la j)lus
('levée recevra plus de ne'uje el moins de pluie (¡ne l'autre.
D'autre pari, il semble bien que toutes choses égales
d'ailleurs, y compris l'altitude l'importance relative de la neige
dans l'ensemble des précipitations croisse de l'O à l'K, à mesure
qu'on se rapproche de la Méditerrannée : pour prendre deux
stations bien connues, toutes deux à la même altitude de 1.800 ni.,
situées un peu en dehors des Pyrénées Ariégeoises, l'une à
l'Ouest el l'autre à l'Kst, l'enneigement au fort de l'hiver est un
même ordre à Superbagnères et à Konl-Romeu, quoique les
précipitations totales soient deux fois plus fortes dans la première
station que dans la seconde.
Il neige beaucoup à Mont-Louis, où la saison nivale s'étend
sur sept et presque lui il mois : les précipitations totales annuel-
.'"i-I MAI HtCi: OlATPrî.AlU)
(
comme à Kazeeuillé la neige commence de tomber en (in
novembre, et ne reste sur le sol que quelques ¡ours, atteignant
chaque fois 20 cm. au maximum. Mêmes dates et mêmes chifïres à
Massât, où cependant nous avons noté une pluviosité
considérable.
La haute lîallongue est plus enneigée : à PorUi-d'Aspel
N2.~) m.), les chutes de neige commencent seulement à la mi-
i
10. Ici. l'c|m i sst'ii r de la licite sur le sol provient moins, il est vrai, de la
ehulc directe1 que d? l'accumulât ion provoquée par le ver.l, qui balaie la neige
(les crêtes et l'entasse dans le repli de la vallée o(i est bâti Port et .
56 MUi'.irr: envi klaud
L'épaisseur de la neige tombée et tassée naturellement ic'esl-
à-dire là où elle n'est pas Foulée) atteint .">() eentimètres à Orlu,
Aseou. (SI) à Mérens, 1 mètre à l'Hospilalet. Il y a eouramment
des chulés de neige lartives au printemps, jusque vers le 15 mai.
mais alors cette neige fond aussitôt que tombée.
Les principaux cols : Porlet, Port et Puvmorens, sont très
diversement enneigés. Le Porlet-d'Aspol, entre la vallée du (ier
et la Rallongue, à 1.074 m., dominant le village du même nom
sur son versant Ksi, esl obstrué par la neige durant plus de trois
mois : des épaisseurs de 0 et 7 mètres de neige s'y accumulent,
mais, comme la neige au village de Portel, celle du col provient
en grande partie du Cagire d'où le vent d'Ouest la chasse en
rafales. Le col de Port (1.241) m.), entre Massât et Saurai, esl fermé
pendant 2, 15, ou 4 mois suivant les années. Le Puvmorens
(1.ÍI20 ni.) esl fermé 7 mois, de novembre à lin mai, et la neige
y atteint une épaisseur énorme : c'est le défaut de ce col, par
ailleurs si aisé et si praticable.
Le vent exerce sur la neige une action mécanique et une action
calorifique: d'une part il la déplace, la balaie et Tentasse en
certains points comme nous l'avons vu pour le Portet d'Aspet;
d'autre pari, dans la région orientale (haute Ariège, Oriège, etc.)
ce sont ¡es vents du Sud, descendant du Puvmorens, qui, plus
<[iie le soleil, fondent la neige tombée : sous le soude de l'autan,
il arrive que le sol se débarrasse de toute sa neige, à Mérens,
au milieu de l'hiver, pendant une semaine. Là. le vent du Sud
provoque fréquemment la sublimation de la neige sur les toits :
c'est-à-dire que la neige passe directement de l'état solide à l'étal
de vapeur, elle se volatilise.
i
Ballongue ;
Biros;
Le/ inférieur Bas Castillonnais) ;
i
Haut Sérou vallée de l'Arize);
i
Saurai ;
llaule Ariete:
Hers Supérieur:
Tarascón.
11. IMu víomU'' moviMUK1 », peu pi tivii'i'si" •■, » 1res peu |>'u\ ¡t'iist.- »,
^'l'iiU'iuk'Mt n;it ni'cl lonuii! : pour un p;iys de monlniiiu1 •■>
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