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Grand Colloque

Jeudi 2 Février 2012


LE BOIS, ATOUT ENERGETIQUE DES
CONSTRUCTIONS PERFORMANTES

Document technique de synthèse des


sujets développés par CSTB et FCBA

Ce document a été financé par le CODIFAB


Grand Colloque
Jeudi 2 Février 2012
LE BOIS, ATOUT ENERGETIQUE DES
CONSTRUCTIONS PERFORMANTES

Systèmes constructifs bois et thermique d’hiver


Programme RT bois
Typologies constructives évaluées

Présentation :

Sylvain BOULET
Ingénieur Recherches Thermique
Energétique et Confort, FCBA
Contexte & Enjeux

En satisfaisant aux exigences Energétiques, Acoustiques, Mécaniques, Fiabilité, Durabilité, Feu et


Sociétales, le bois semble être le matériau de construction privilégié des prochaines décennies.
La construction bois va connaître un essor durable, pour les maisons individuelles, les logements
collectifs ou les bâtiments tertiaires. Dans ces différentes applications, les performances
énergétiques constituent une attente forte des utilisateurs étant perçues indissociables de la notion
de confort et de qualité de vie.
Cependant, pour faire face à cet engouement et aux exigences que son succès induira, il paraît
nécessaire d’aller vers une plus grande fiabilisation de la prescription et d’en préparer dès
maintenant les moyens.

En 2005 le FCBA en partenariat avec les principaux centres, syndicats, bureaux d’études et
entreprises de construction, a réalisé une base de données thermique des constructions bois, parois
courantes, ponts thermiques linéiques et intégrés, un ensemble de 2500 calculs a été élaboré par le
FCBA et le CSTB. Cette étude est intitulée RT 2000/2005 : « détermination et calcul des ponts
thermiques linéiques et intégrés des constructions bois » et a été financée par le ministère de
l’écologie et du développement durable.
Pour répondre à la demande de la profession, FCBA a mis à disposition cette base de données aux
entreprises et bureaux d’étude pour que la construction bois soit prescrite de façon optimisée. Le
document est par ailleurs disponible sur le site institutionnel www.rt-batiment.fr dédié à la
réglementation thermique française :
http://www.rt-batiment.fr/fileadmin/documents/RT2005/publications/maisons_ossatures_bois.pdf
Plus récemment (2009/2010), s’est posé le problème de la compatibilité de cette base de données
avec l’évolution de la RT. Aussi, il a été décidé de compléter l’étude initiale avec des éléments de
calculs thermique portant sur des systèmes constructifs émergeants et cohérents vis-à-vis de la RT
2012 (niveau réglementaire, voire incitatif avec le ou les nouveaux label(s) en cours de création).
Cette étude complémentaire a pour acronyme : RT BOIS.

Objectifs
L’objectif général du programme « RT Bois : Aide à la conception technique et règlementaire,
adaptée au choix de solutions constructives bois » est de proposer une aide à la conception
réglementaire intégrant l'ensemble des connaissances et des approches relatives à la performance
thermique des systèmes constructifs bois de nouvelle génération.

La présente proposition comprend la détermination des systèmes constructifs bois les plus
répandus en France, en retenant des modèles types qui ont servi de base à l’étude thermique.
L’étude traite de la caractérisation thermique des enveloppes les plus courantes. La base de
données bois construction sera ainsi enrichie de nouvelles valeurs de ponts thermiques et de
résistances thermiques des parois.
L’objet de cette étude est donc de concevoir et qualifier des configurations de parois à ossature
bois à haute performance énergétique et de justifier, de façon optimisée, de l’utilisation des
différents éléments et liaisons de la construction à structure bois au regard de la réglementation
thermique (inertie thermique, déperditions surfaciques, ponts thermiques linéiques).

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Les différentes étapes du travail sont divisées en deux parties :

 Dans la première partie, l’approche technico-économique de différents systèmes de


construction bois est présentée de manière sommaire ; on présente ensuite, les méthodes de
détermination de classe d’inertie avec leurs applications, l’effet de l’inertie thermique et
son impact sur la consommation énergétique et sur le confort d’été, et enfin l’évaluation de
l’inertie thermique par la méthode par point exposée avec une proposition d’intégration
dans les règles THI.

 Dans la seconde partie, les caractérisations thermiques de parois à ossature bois -au regard
de futures évolutions- sont étudiées. Une base de données détaillée est élaborée à usage des
bureaux d’études thermiques et adaptée à l’ensemble des constructeurs de la filière bois.

Nous nous focalisons ici essentiellement sur la seconde partie faisant suite aux réflexions menées
par le FCBA en partenariat avec le CSTB sur l’étude citée précédemment. Elle s’inscrit dans le
champ de la performance thermique de l’enveloppe en bois et concerne, d’une part, la mise à jour
des données RT 2000/2005 et, d’autre part, la réalisation de nouvelles configurations de parois
courantes, mettant à jour les caractéristiques des systèmes bois dans le contexte de durcissement de
la réglementation.

L’objectif de cette tâche est donc de proposer une base de données sur les caractéristiques thermo
physiques des parois bois. Seules sont traitées les parois pouvant répondre aux exigences de la
réglementation thermique postérieures à 2005. Les conceptions et mises en œuvre doivent être
conformes aux DTU, Règles Professionnelles, Avis Techniques, ATEX,…, s’y rapportant.
Cette étude concerne en particulier les toitures et planchers, les cloisonnements, les parties pleines
de la façade, dont les caractéristiques thermo-physiques sont décisives sur le plan du comportement
thermique du bâtiment.

Les calculs ont été réalisés par modélisation numérique en tridimensionnel et consistent à évaluer
les flux de chaleur transmis à travers les modèles de l’ambiance intérieure vers l’extérieur et à
déterminer ensuite les caractéristiques des parois :
 Coefficients de transmission thermique Up
 Ponts thermiques linéiques et intégrés.

Après avoir présenté de manière sommaire les différents systèmes constructifs bois, il ressort que
le système à « ossature bois » démontre plusieurs avantages technico-économiques :

- Il occupe aujourd’hui (et pour les années à venir) les ¾ du marché de la construction bois,
- Il est utilisé par près de 90 % des entreprises,
- Il permet de réaliser des habitations de toutes tailles, dans tous les styles architecturaux et
dans un large choix de formes,
- Il s'inscrit dans la tradition de paysages, climats et patrimoines régionaux.

L’étude RT Bois est donc développée autour de solutions constructives sur la base du système
constructif à ossature bois. La technique constructive de bois empilés par exemple n’y est pas
abordée.

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Evaluation de l’inertie thermique de systèmes constructifs à ossature bois

Cette première partie vise à évaluer l’impact de la masse thermique dans la maison à ossature bois
sur la performance en termes de confort d’été et de consommation énergétique.
À partir de modèles de références, des simulations thermiques ont été réalisées selon la méthode
ThC-E de la réglementation thermique 2005.

Nous avons appliqué les trois méthodes de détermination de la classe d’inertie quotidienne sur des
modèles de maison ossature bois afin de les comparer. Les modèles étudiés principalement
concernent des maisons ossature bois de R+1 isolé de 108m² de surface habitable. Les modèles et
les descriptifs sont donnés comme suit :

MOB A : Plancher bas avec solivage bois massif ; Murs extérieurs : ossature bois, isolant intérieur
avec 1 plaque de plâtre ; Plancher intermédiaire avec solivage bois massif ; Cloison : plaque de
plâtre alvéolée ; Plafond : 1 plaque de plâtre.

MOB B : Plancher bas sur dallage sur terre plein ; Murs extérieurs: ossature bois, isolant intérieur
avec 1 plaque de plâtre ; Plancher intermédiaire avec solivage bois massif ; Cloison : plaque de
plâtre alvéolée ; Plafond : 1 plaque de plâtre.

MOB C : Plancher bas avec solivage bois massif ; Murs extérieurs: ossature bois, isolant intérieur
avec 2 plaques de plâtre ; Plancher intermédiaire avec solivage bois massif ; Cloison : plaque de
plâtre alvéolée ; Plafond : 2 plaques de plâtre.

MOB D : Plancher bas sur dallage sur terre plein ; Murs extérieurs: ossature bois, isolant intérieur
avec 2 plaques de plâtre ; Plancher intermédiaire avec solivage bois massif ; Cloison : plaque de
plâtre alvéolée ; Plafond : 2 plaques de plâtre.

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INFLUENCE DE LA MASSE THERMIQUE
Détermination de l’inertie quotidienne
Descriptif MOB Systèmes constructifs Par point Classe d’inertie
Forfaitaire Par le calcul
d’inertie
MOB A
- Plancher bas avec
solivage bois massif Très légère
- Murs extérieurs : Très légère Très légère
[6 points]
ossature bois, isolant
intérieur avec 1
plaque de plâtre
Très légère
- Plancher
intermédiaire avec
solivage bois massif Très légère
- Cloison : plaque de Très légère Très légère
[5 points]
plâtre alvéolée
- Plafond : 1 plaque
de plâtre
MOB B
- Plancher bas sur
dallage sur terre Très légère
plein Très légère Très légère
[6 points]
- Murs extérieurs :
ossature bois, isolant
intérieur avec 1
plaque de plâtre Très légère
- Plancher
intermédiaire avec
solivage bois massif Moyenne
Moyenne Moyenne
- Cloison : plaque de [11 points]
plâtre alvéolée
- Plafond : 1 plaque
de plâtre
MOB C
- Plancher bas avec
solivage bois massif Légère
- Murs extérieurs : Très légère Légère
[7 points]
ossature bois, isolant
intérieur avec 2
plaques de plâtre Légère ou très
- Plancher légère
intermédiaire avec
solivage bois massif Légère
- Cloison : plaque de Très légère Légère
[7 points]
plâtre alvéolée
- Plafond : 2 plaques
de plâtre
MOB D
- Plancher bas sur
dallage sur terre Légère
plein Très légère Légère
[7 points]
- Murs extérieurs :
ossature bois, isolant
intérieur avec 2
Légère ou très
plaques de plâtre
légère
- Plancher
intermédiaire avec
solivage bois massif Moyenne
Moyenne Moyenne
- Cloison : plaque de [12 points]
plâtre alvéolée
- Plafond : 2 plaques
de plâtre
Exemple de détermination de la classe d’inertie quotidienne pour chaque niveau

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Nous remarquons que la méthode forfaitaire - en l’absence de la masse (béton, maçonnerie...)
défavorise complètement les systèmes constructifs bois et la classe d’inertie. Celle-ci est
déterminée comme très légère pour l’ensemble des exemples. Il est à noter que la seule présence
d’une dalle de béton dans la zone étudiée nous permettrait de passer à une classe d’inertie
moyenne.

En ce qui concerne la méthode par point d’inertie, on détermine en absence de dalle béton, une
inertie très légère (pour MOB A) avec un parement constitué d’une plaque de plâtre de 13mm ; le
passage à deux plaques de plâtre (2 x 13 mm - MOB C) nous permet d’accéder à une inertie légère.

Nous constatons que la méthode forfaitaire n’est pas adaptée généralement pour la
construction légère, puisqu’elle est basée sur des définitions de parois lourdes en béton ; la
méthode par calcul n’est pas suffisamment précise dans le cas de parois hétérogènes comme
l’ossature bois ; cette méthode n’a pas apporté d’amélioration significative par rapport aux autres
méthodes, elle reste équivalente à la méthode par point d’inertie.

Influence de masse

Nous allons par la suite vérifier l’impact de l’ajout de masse sur la consommation (Cep) et la
température conventionnelle (Tic), en faisant les simulations par la méthode Th-CE ; la masse est
apportée par des plaques de plâtre de 13 mm et 26 mm.

Le calcul est réalisé de manière à quantifier l’influence de la masse thermique dans la maison à
ossature bois ; il s’agit de doubler la masse de plaque de plâtre sur la face intérieure des parois.
Seuls les paramètres liés à la détermination de l’inertie varient ainsi que la résistance thermique,
tous les autres paramètres sont égaux par ailleurs.

Les calculs ont été effectués sur deux modèles de MOB B et D avec trois zones climatiques : nord
(H1-a), gironde (H2-c) et sud (H3-d) ; ils représentent deux classes d’inertie : très légère et légère.

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INFLUENCE DE LA MASSE THERMIQUE SUR LES CONSOMMATIONS ET LE CONFORT THERMIQUE D'ETE
Les valeurs de Cep et Tic ont été déterminées pour une MOB de 108 m² et 540 m3

Cep Tic
Descriptif MOB systèmes constructifs Zones climatiques Inertie
KWh/m²/an EP °C

MOB B
Nord (H1-a) très légère 112,31 29,25
Plancher bas sur dallage sur terre plein

Murs extérieurs: ossature bois, isolant


intérieur avec 1 plaque de plâtre;
Gironde (H2-c) très légère 83,99 31,47
Plancher intermédiaire avec solivage bois
massif

Cloison: plaque de plâtre alvéolée;


Alpes Maritimes (H3-d) très légère 61,23 32,48
Plafond: 1plaque de plâtre

MOB D
Nord (H1-a) légère 110,99 27,49
Plancher bas sur dallage sur terre plein

Murs extérieurs: ossature bois, isolant


intérieur avec 2 plaque de plâtre;
Gironde (H2-c) légère 82,48 29,63
Plancher intermédiaire avec solivage bois
massif

Cloison: plaque de plâtre alvéolée;


Alpes Maritimes (H3-d) légère 59,35 30,98
Plafond: 2 plaque de plâtre

Comparaison de résultats Cep et Tic avec deux types d’inerties et pour 3 climats différents

Cep [KWh/m²/an EP] Tic [°C]

120 112,31 110,99 33 32,48


32 31,47
100 30,98
83,99 82,48 31
29,63
80 30 29,25
61,23 59,35 29
60 27,49
28
40 27
26
20
25
0 24
Nord Gironde Nice Nord Gironde Nice Nord Gironde Nice Nord Gironde Nice

Très légère Légère Très légère Légère

Les résultats des calculs démontrent que le passage d’une inertie très légère à une inertie légère
dans une zone climatique a une influence minimale sur la consommation et la température ;
l’impact de l’inertie est de l’ordre de 1.5 KWh/m²/an EP pour la consommation énergétique et
1.7°C pour la température conventionnelle. Toutefois le passage d’une zone climatique à l’autre
nous permet de distinguer un écart important sur la consommation, cela est du essentiellement à
l’état de l’ensoleillement de chaque zone climatique ; par contre l’impact des apports solaires sur le
confort d’été est moindre.

8/26
Caractérisations thermiques des parois dans le système constructif bois

Description des parois étudiées en construction bois


Les configurations de parois retenues, dans le cadre de cette étude, ont été identifiées en tenant
compte du schéma suivant (les flèches indiquant les configurations des parois étudiées). Elles sont
présentées en détail dans la partie résultats de calculs.

Paroi oblique Plancher haut

Toiture terrasse

Mur extérieur

Plancher bas

Parois bois retenues pour le calcul de coefficient de transmission surfacique

Principe

Le calcul est réalisé par la méthode de modélisation numérique aux éléments finis en
tridimensionnel à l’aide du logiciel TRISCO ; elle consiste à évaluer les flux de chaleur transmis de
l’ambiance intérieure vers l’extérieur et à déterminer ensuite :

 Les coefficients de transmission surfacique (U), représentant le flux de chaleur à travers


une paroi d'un mètre carré pour une différence de température de 1°C entre les deux
environnements séparés par la paroi ;

 Les coefficients de transmission thermique linéique ψ de parois à ossature bois, définies


comme la déperdition supplémentaire due à une perturbation, d’une longueur d’un mètre,
pour une différence de température de 1°C entre l’air intérieur et extérieur.

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Présentation des résultats de calculs - Coefficient de transmission surfacique

Murs extérieurs
Le choix de la nature des matériaux, dimensions, entraxe, a été réalisé en fonction de la
normalisation et réglementation en vigueur, notamment les prescriptions du DTU 31.2 : Travaux
de maisons de bâtiments à ossature en bois (norme P21-204), ainsi que sur un relevé de pratiques
courantes utilisées par les professionnels du secteur de la construction à ossature bois. Nous
présentons ci-dessous quelques exemples de configurations :

 Mur à ossature bois, isolation entre montants : L’entraxe E entre montants est de 400 mm ou
600 mm. La section des montants varie entre 36x140 mm et 45x260 mm. La largeur des
montants correspond à l’épaisseur d’isolant prise en compte pour le calcul. Le contreventement
est assuré par un panneau OSB3 de 10 mm d’épaisseur. Le parement intérieur est réalisé par
l’intermédiaire d’une plaque de plâtre d’épaisseur 12.5 mm portée par des tasseaux horizontaux
de section 25x50 mm et d’entraxe 300 mm ménageant une lame d’air non ventilée.

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 Mur à ossature bois, isolation entre montants, triple montants : L’entraxe entre montants est de
400 mm ou 600 mm. La section des montants varie entre (3x36)x140 et (3x45)x260. La largeur
des montants correspond à l’épaisseur d’isolant. Le montant est triplé (règle de fixation du
voile de contreventement sur l’ossature, descente de charge, conception particulière,…) de
façon à reconstituer un poteau. Le contreventement est assuré par un panneau de type OSB 3 de
10 mm. Le parement intérieur est réalisé par l’intermédiaire d’une plaque de plâtre d’épaisseur
12,5 mm de type « BA 13 » portée par des tasseaux horizontaux de section 25x50 et d’entraxe
300 mm ménageant une lame d’air non ventilée.

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 Mur à ossature bois avec isolation entre montants et complément d’isolation par l’extérieur
(40 mm) : L’entraxe entre montants est de 400 mm ou 600 mm. La section des montants varie
entre 36x120 et 45x160. La largeur des montants correspond à l’épaisseur d’isolant prise en
compte pour les calculs thermiques. Le complément d’isolation par l’extérieur a une épaisseur
de 40 mm. L’isolant est porté par des tasseaux de section 40x50 posés à l’horizontale avec un
entraxe de 600 mm. Le contreventement est assuré par un panneau de type OSB 3 d’épaisseur
10 mm. Le parement intérieur est réalisé par l’intermédiaire d’une plaque de plâtre d’épaisseur
12,5 mm de type « BA 13 » portée par des tasseaux horizontaux de section 25x50 et d’entraxe
300 mm ménageant une lame d’air non ventilée.

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 Mur à ossature bois avec isolation entre montants et complément d’isolation par l’extérieur
(100 mm) : L’entraxe entre montants est de 400 mm ou 600 mm. La section des montants varie
entre 36x120 et 45x160. La largeur des montants correspond à l’épaisseur d’isolant prise en
compte pour les calculs thermiques. Le complément d’isolation par l’extérieur a une épaisseur
de 100 mm. L’isolant est porté par des tasseaux de section 100x50 posés à l’horizontale avec
un entraxe de 600 mm. Le contreventement est assuré par un panneau de type OSB 3
d’épaisseur 10 mm. Le parement intérieur est réalisé par l’intermédiaire d’une plaque de plâtre
d’épaisseur 12,5 mm de type « BA 13 » portée par des tasseaux horizontaux de section 25x50
et d’entraxe 300 mm ménageant une lame d’air non ventilée.

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 Mur à ossature bois avec isolation entre montants et isolation complément d’isolation par
l’intérieur (60 mm) : L’entraxe entre montants est de 400 mm ou 600 mm. La section des
montants varie entre 36x120 et 45x160. La largeur des montants correspond à l’épaisseur
d’isolant prise en compte pour les calculs thermiques. Le contreventement est assuré par un
panneau de type OSB 3 d’épaisseur 10 mm. Le complément d’isolation par l’intérieur a une
épaisseur de 60 mm. Cet isolant est porté par des tasseaux de section 60x50 et d’entraxe 300
mm. Ces tasseaux servent également de support au parement intérieur. Le parement intérieur
est réalisé par l’intermédiaire d’une plaque de plâtre d’épaisseur 12,5 mm de type « BA 13 ».

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 Mur à ossature bois avec isolation entre montants et isolation complément d’isolation par
l’intérieur (60 mm) et par l’extérieur (60 mm) : L’entraxe entre montants est de 400 mm ou
600 mm. La section des montants varie entre 36x120 et 45x140. La largeur des montants
correspond à l’épaisseur d’isolant prise en compte pour les calculs thermiques. Le
contreventement est assuré par un panneau de type OSB 3 d’épaisseur 10 mm. Le complément
d’isolation par l’intérieur a une épaisseur de 60 mm. Cet isolant est porté par des tasseaux de
section 60x50 et d’entraxe 300mm. Ces tasseaux servent également de support au parement
intérieur. Le complément d’isolation par l’extérieur a une épaisseur de 60 mm. L’isolant est
porté par des tasseaux de section 60x50 posés à l’horizontale avec un entraxe de 600 mm. Le
parement intérieur est réalisé par l’intermédiaire d’une plaque de plâtre d’épaisseur 12,5 mm de
type « BA 13 ».

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Planchers bas

Le choix de la nature des matériaux, de leurs dimensions, de leurs entraxes a été réalisé en fonction
de la normalisation et réglementation en vigueur, notamment les prescriptions des DTU 31.2 –
Travaux de maisons et bâtiments à ossature en bois (norme P 21-204) et DTU 31.1 – Travaux de
charpente et escaliers (P 21-203), ainsi que sur un relevé de pratiques courantes utilisées par les
professionnels du secteur de la construction à ossature bois. Les destinations possibles pour ces
parois sont celles décrites dans le domaine d’application du même DTU 31.2. Les configurations
de planchers bas étudiées sont donc utilisables exclusivement sur des vides sanitaires ventilés.

 Plancher bois à solives massives avec 200 mm d’isolant entre solives : L’entraxe entre solives
est de 400 mm ou 600 mm. La section des solives varie entre 45x220 et 75x270. Le fond de
plancher est réalisé par un panneau de type OSB 3 d’épaisseur 10 mm qui va porter l’isolant.
L’isolant disposé entre les solives a une épaisseur de 200 mm. Le platelage est assuré par un
panneau de type OSB 3 d’épaisseur 16 mm. L’espace restant, dont l’épaisseur varie en fonction
de la hauteur des solives, entre le dessus de l’isolant et la sous-face du plancher constitue une
lame d’air non ventilée.

16/26
 Plancher bois à solives composites avec 240 mm d’isolant entre solives : L’entraxe entre
solives est de 400 mm ou 600 mm. La section des solives varie entre 45x330 et 75x330. Le
fond de plancher est réalisé par un panneau de type OSB 3 d’épaisseur 10 mm qui va porter
l’isolant. L’isolant disposé entre les solives a une épaisseur de 240 mm. Le platelage est assuré
par un panneau de type OSB 3 d’épaisseur 16 mm. L’espace restant, dont l’épaisseur varie en
fonction de la hauteur des solives, entre le dessus de l’isolant et la sous-face du plancher
constitue une lame d’air non ventilée.

Planchers hauts

Le choix de la nature des matériaux, de leurs dimensions, de leurs entraxes a été réalisé en fonction
de la normalisation et réglementation en vigueur, notamment les prescriptions des DTU 31.1 –
Charpentes et escaliers en bois (norme P 21-203), DTU 31.2 – Maisons et bâtiments à ossature en
bois (norme P 21-204), DTU 31.3 – Charpentes en bois assemblées par connecteurs métalliques ou
goussets (norme P 21-205) et DTU 43.4 – toitures en éléments porteurs en bois et panneaux
dérivés du bois avec revêtement d’étanchéité (norme P 84-207), ainsi que sur un relevé de
pratiques courantes utilisées par les professionnels du secteur de la construction à ossature bois.
Les destinations possibles pour ces parois sont celles décrites dans le domaine d’application du
même DTU 31.2. Dans toutes les configurations de toitures rampantes étudiées ci-dessous, les
tasseaux supports de couverture ménagent une lame d’air ventilée sur la face extérieure de la paroi.

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 Plancher haut de combles perdus de charpente industrialisée : L’entraxe entre entraits est de
400 mm ou 600 mm. La section des entraits varie entre 36x97 et 45x247. L’isolation entre
entraits a une épaisseur de 100 mm. Un complément d’isolation est posé en sous face. Son
épaisseur est de 200 mm ou 300 mm. Le parement de plafond, qui fait également office de
support pour l’isolant, est suspendu à la structure en bois et est réalisé avec une plaque de plâtre
d’épaisseur 12,5 mm de type « BA 13 ». Il est à noter que les suspentes métalliques du
parement intérieur ici sont négligées dans le calcul de la performance thermique de la paroi
(non significatif). De même la variation de hauteur (largeur) entre 97 et 247 des chevrons
(arbalétriers) n’a pas d’incidence sur la performance thermique de la paroi.

18/26
 Plancher haut de toiture terrasse avec solives en bois massif ou dérivé du bois de section
rectangulaire avec isolant entre solives de 250 mm : L’entraxe entre solives est de 400 mm ou
600 mm. La section des solives varie entre 45x220 et 75x270. L’isolation entre solives a une
épaisseur de 250 mm. Le platelage est assuré par un panneau de type OSB 3 d’épaisseur 16
mm. Un complément d’isolation est posé en continu au dessus du platelage. Son épaisseur est
de 40 mm ou 200 mm. Le parement de plafond, qui fait également office de support pour
l’isolant disposé entre les solives, est suspendu à la structure en bois et est réalisé avec une
plaque de plâtre d’épaisseur 12,5 mm de type « BA 13 ». L’espace restant, dont l’épaisseur
varie en fonction de la hauteur des solives, entre le dessus de l’isolant et la sous-face du
plancher constitue une lame d’air non ventilée.

19/26
 Plancher haut de toiture terrasse avec solives composites de type poutre en I : L’entraxe entre
solives est de 400 mm ou 600 mm. La section des solives varie entre 45x270 et 75x330.
L’isolation entre solives a une épaisseur de 240 mm. Le platelage est assuré par un panneau de
type OSB 3 d’épaisseur 16 mm. Un complément d’isolation est posé en continu au dessus du
platelage. Son épaisseur est de 40 mm ou 200 mm. Le parement de plafond, qui fait également
office de support pour l’isolant disposé entre les solives, est suspendu à la structure en bois et
est réalisé avec une plaque de plâtre d’épaisseur 12,5 mm de type « BA 13 ». L’espace restant,
dont l’épaisseur varie en fonction de la hauteur des solives, entre le dessus de l’isolant et la
sous-face du plancher constitue une lame d’air non ventilée.

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Toiture inclinée

 Toiture rampante sur combles aménagés (charpente industrielle ou chevron autoporteurs) :


L’entraxe entre chevrons (arbalétriers) est de 400 mm ou 600 mm. La section des chevrons
(arbalétriers) varie entre 36x220 et 45x247. L’isolation entre chevrons (arbalétriers) a une
épaisseur de 200 mm. Un complément d’isolation est posé côté intérieur. Son épaisseur est de
100 mm ou 200 mm. Le parement de plafond, qui fait également office de support pour
l’isolant, est suspendu à la structure en bois et est réalisé avec une plaque de plâtre d’épaisseur
12,5 mm de type « BA 13 ». De même la variation de hauteur (largeur) entre 220 et 247 des
chevrons (arbalétriers) n’a pas d’incidence sur la performance thermique de la paroi.

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Présentation des résultats de calculs - Coefficient de transmission linéique

Liaison courante avec un plancher bas


 Jonction mur extérieur et plancher bas en bois : Les 3 coupes verticales représentent la liaison
entre un mur extérieur ossature bois avec isolation entre montants (1) – sur-isolation intérieure
(2) – sur-isolation intérieure et extérieure (3) – et un plancher bas en bois (avec solivage de
type poutre en I bois composite et isolation entre solives). Le caisson formé en périphérie et
l’espace entre les solives en périphérie du plancher bas est entièrement isolé. Le mur est fixé
directement sur le plancher bois.

Jonction mur extérieur et plancher bas en bois ψ W/ (m.K)


1 2 3
0,09 0,07 0,06

Liaison courante avec un plancher intermédiaire


 Jonction mur extérieur et plancher intermédiaire en bois : Les 3 coupes verticales représentent
la liaison entre un mur extérieur ossature bois avec isolation entre montants (1) – sur-isolation
intérieure (2) – sur-isolation intérieure et extérieure (3) – et un plancher intermédiaire en bois.
Le plancher intermédiaire est constitué de solives en bois massif, d’une ceinture périphérique
en bois massif ou élément à base de bois et d’un platelage en panneau de type OSB3. L’espace
entre les solives en périphérie du bâtiment est isolé.

Jonction mur extérieur et plancher bas en bois ψ W/ (m.K)


1 2 3
0,05 0,04 0,03

22/26
 Jonction mur extérieur et plancher intermédiaire en béton : Les 3 coupes verticales
représentent la liaison entre un mur extérieur ossature bois avec isolation entre montants (1) –
sur-isolation intérieure (2) – sur-isolation intérieure et extérieure (3) – et un plancher
intermédiaire en bois. Le mur extérieur est mis en œuvre comme une façade rideau raccrochée
à la structure porteuse en béton. Le plancher intermédiaire béton a une épaisseur de 150mm.

Jonction mur extérieur et plancher bas en bois ψ W/ (m.K)


1 2 3
0,06 0,05 0,04

Liaisons courantes avec un plancher haut

 Jonction mur extérieur et plancher haut en béton : Les 3 coupes verticales représentent la
liaison entre un mur extérieur ossature bois avec isolation entre montants (1) – sur-isolation
intérieure (2) – sur-isolation intérieure et extérieure (3) – et un plancher haut en béton. Le mur
extérieur est mis en œuvre comme une façade rideau raccrochée à la structure porteuse en
béton. Le plancher haut béton a une épaisseur de 150 mm et reçoit côté extérieur un isolant de
260 mm d’épaisseur. L’acrotère est isolé de la même façon que le mur en partie courante.

Jonction mur extérieur et plancher haut en béton ψ W/ (m.K)


1 2 3
0,15 0,14 0,10

23/26
 Jonction mur extérieur et plancher haut en bois : Les 3 coupes verticales représentent la liaison
entre un mur extérieur ossature bois avec isolation entre montants (1) – sur-isolation intérieure
(2) – sur-isolation intérieure et extérieure (3) – et un plancher haut en bois.

Jonction mur extérieur et plancher haut en béton ψ W/ (m.K)


1 2 3
0,05 0,04 0,03

 Jonction mur extérieur et toiture inclinée : Les 3 coupes verticales représentent la liaison entre
un mur extérieur ossature bois avec isolation entre montants (1) – sur-isolation intérieure (2) –
sur-isolation intérieure et extérieure (3) – avec une toiture inclinée de type POIC (Toiture
rampante (inclinée) sur combles aménagés (Charpente industrielle ou chevrons autoporteurs)).
La pièce de charpente (chevron ou arbalétrier de fermette) repose sur le mur par l’intermédiaire
d’une lisse haute formant sablière.

Jonction mur extérieur et Toiture inclinée ψ W/ (m.K)


1 2 3
0,08 0,05 0,04

24/26
Liaisons courantes entre parois verticales

 Jonction mur extérieur et mur extérieur en angle droit sortant : Les 3 coupes verticales
représentent la liaison entre deux murs extérieurs ossature bois avec isolation entre montants
(1) – sur-isolation intérieure (2) – sur-isolation intérieure et extérieure (3) – formant un angle
sortant à 90°. La rigidité de l’angle est assurée par deux montants d’ossature supplémentaires.

Jonction mur extérieur en angle droit sortant ψ W/ (m.K)


1 2 3
0,06 0,04 0,03

 Jonction mur extérieur et mur extérieur en angle droit rentrant : Les 3 coupes verticales
représentent la liaison entre deux murs extérieurs ossature bois avec isolation entre montants
(1) – sur-isolation intérieure (2) – sur-isolation intérieure et extérieure (3) – formant un angle
rentrant à 90°. La rigidité de l’angle est assurée par deux montants d’ossature supplémentaires.

Jonction mur extérieur en angle rentrant ψ W/ (m.K)


1 2 3
0,06 0,04 0,02

25/26
Synthèse

L’étude a permis de réaliser environ 800 calculs de coefficients de transmission thermique et de


ponts thermiques linéiques des nouvelles configurations de parois. Ces calculs ont été réalisés par
la méthode de modélisation numérique aux éléments finis en tridimensionnel à l’aide du logiciel
TRISCO (des interpolations peuvent être effectuées pour des valeurs d’entrée ne figurant pas dans
les tableaux).

Coefficient U paroi (W/m².K)


U paroi U paroi
RT-Bois min RT-Bois max
Mur en contact avec l’extérieur 0.15 0.32
Plancher bas donnant sur un volume non
0.12 0.29
chauffé
Plancher haut 0.07 0.20
Valeurs minimales et maximales de U paroi obtenues par l’étude RT-Bois

Une synthèse comparative est présenté ci-dessous avec les valeurs minimums et maximums
obtenues dans cette étude et les valeurs des exigences minimales imposées par la RT 2005 (garde-
fous) et les ordres de grandeur minimales préconisées par Effinergie permettant d’obtenir plus
aisément le label BBC-Effinergie. Les valeurs sont affichées ici en résistance thermique (m².K/W).

RT-Bois

RT-Bois

RT-Bois

Comparaisons des valeurs minimales et maximales de Rparoi obtenus par l’étude RT-Bois avec les
valeurs « gardes fous » de la RT 2005 et les valeurs minimales préconisées par Effinergie.

Coefficient ψ W/(m.K)
U paroi U paroi
RT-Bois min RT-Bois max
Liaison courante 0.02 0.15
Valeurs minimales et maximales de ponts thermiques linéiques obtenus par l’étude RT-Bois

26/26
Malgré la suppression de la plupart des garde-fous liés aux ponts thermiques dans la RT 2012, il
subsiste une exigence sur le coefficient de transmission thermique linéique moyen des liaisons
entre les planchers intermédiaires et les murs donnant sur l’extérieur ou un local non chauffé, ψ ne
devant pas excéder 0.6 W/(m.K). L’ossature bois permet d’atteindre très facilement ce niveau de
performance.

L’association du matériau bois en structure et d'isolants thermiques performants permet aux


constructions bois d’offrir une isolation thermique remarquable. Le vide laissé pour l’isolant dans
l’ossature, dû à la conception même de la structure, ainsi que la minimisation des ponts thermiques
font que les parois des constructions à ossature bois sont tout à fait adaptées aux exigences de la
RT2012 voire des futurs labels BBC du point de vue de la thermique d’hiver.

Conclusion

Les travaux présentés dans ce rapport d’étude s’inscrivent dans la thématique des enveloppes
ossature bois à haute performance énergétique. Les objectifs étaient de fournir les premiers
éléments d’évaluation concernant l’inertie et la caractérisation de parois eu égard à leurs
performances thermiques. La méthodologie que nous avons suivie repose sur une approche
numérique issue de la réglementation thermique 2005.

Nous avons pu constater qu’il est possible d’éviter aux constructions à ossature bois d’être classées
en « inertie très légère » en ajoutant de la masse dans la bâtisse (à l’aide de plaques de plâtre
supplémentaires). Désormais, il serait intéressant de mettre en place une nouvelle stratégie
permettant d’optimiser la justification des performances réelles intrinsèques des conceptions
à base de bois du point de vue de la thermique d’été, sans forcément passer par des solutions
« mixtes » et focaliser les outils de qualification uniquement sur l’approche inertielle. Par ailleurs,
l’approche de conception bioclimatique avec outils d’évaluation fins adaptés, peut constituer une
réponse alternative.

Cette étude a permis notamment de combler une lacune importante au niveau de la performance
des systèmes constructifs bois en thermique d’hiver, d’élaborer une bibliothèque riche et très
optimisée concernant les parois et les ponts thermiques. Ceci permettra dans toutes les
constructions collectives, de donner un outil performant aux Bureaux d’études thermiques, ayant
des calculs globaux de bâti à réaliser. Nous prévoyons également une proposition d’intégration des
données du programme dans les règles ThBât permettant l’utilisation du bois de façon aisée.

27/26
Grand Colloque
Jeudi 2 Février 2012
LE BOIS, ATOUT ENERGETIQUE DES
CONSTRUCTIONS PERFORMANTES

Parois à ossature bois et transferts de vapeur

Présentation :

Claude POMPEO
Ingénieur Thermicien, CSTB
ETUDE HYGROTHERMIQUE des PAROIS à OSSATURES BOIS

OBJECTIF DE L’ETUDE

L’étude hygrothermique des parois à ossature bois a été financée par la DHUP, le CODIFAB et la
FBF.

Le marché de la construction à ossature bois est en évolution tant qualitative que quantitative. Par
ailleurs, l’augmentation du niveau réglementaire des performances thermiques des enveloppes des
bâtiments génère une demande croissante de parois à forte isolation thermique, impliquant la mise
en œuvre de doublages isolants. Ces systèmes constructifs sont aujourd’hui en dehors des
domaines d’application des documents normatifs concernant la filière bois construction.

De plus, des parois autorisant de forts transferts d’humidité sont en demande croissante.

Les dispositions constructives de l’actuel DTU 31.2 - Construction de maisons et bâtiments à


ossature en bois - rendent obligatoire la mise en œuvre de barrières à la diffusion de vapeur,
caractérisées en terme de résistance à la diffusion à la vapeur d’eau par des valeurs Sd minimales
de 18 m. Cette valeur de Sd permet de réduire sensiblement les transferts de vapeur d’eau. Donc en
contradiction avec la demande.

Le DTU 31.2 comporte également une règle dite des « 2/3 – 1/3 » en ce qui concerne les doublages
intérieurs et la position du film barrière à la vapeur d’eau, qui est incompatible avec les
configurations de parois actuelles et qui ne prend pas en compte le comportement dynamique et les
propriétés hygroscopiques des matériaux.

L’objectif de la présente étude est donc de mettre en évidence l’incidence des différents
constituants des parois à ossature bois sur les transferts de vapeur d’eau et de vérifier les conditions
d’obtention de condensation dans la paroi ainsi que le niveau du taux d’humidité de chacun des
constituants de la paroi.

Pour atteindre cet objectif, des simulations de transferts couplés température-humidité à travers des
parois verticales à ossatures bois ont été utilisées.

Ce document n’est pas normatif. Il ne remplace pas le DTU 31.2. Il ne préjuge en rien sur les
décisions émises par la commission de normalisation.

2/12
LES PHENOMENES DE TRANSFERT

Dans toute paroi de bâtiment se produisent à la fois des échanges thermiques et des transferts de
vapeur d'eau qui dépendent les uns des autres.

Représentation schématique des effets de température et d'humidité et de leurs directions [1].

La plupart des matériaux utilisés dans la construction des bâtiments sont des matériaux poreux
dont une partie et éventuellement la totalité des pores sont interconnectés, les rendant
perméables à la vapeur d'eau. Par ailleurs, certains matériaux sont hygroscopiques, c'est-à-dire
qu'ils sont aptes à fixer l'humidité. Un taux d’humidité trop important peut induire des
modifications de leurs caractéristiques physiques, notamment mécaniques et thermiques.

Les dégradations structurelles ne sont pas les seuls phénomènes à craindre, un autre facteur doit être
pris en compte : le niveau de confort des occupants. En effet, un excès ou un manque d'eau peut
être la cause d'un inconfort plus ou moins sensible pour les occupants.
Les symptômes les plus couramment rencontrés sont l'apparition de condensation sur les fenêtres,
de moisissures sur les murs et de réactions allergiques, sur les occupants, provenant de ces
moisissures.
Il faut donc se préoccuper de ces phénomènes tant pour l'occupant que pour la pérennité du
patrimoine immobilier. Il est important de déterminer où et quand des risques nuisibles
d'humidité sont à craindre pour mieux les prévenir. La gestion de l'eau doit donc être prise en
compte dès la conception des bâtiments neufs pour réduire les risques de désordres ultérieurs et
lors d'une réhabilitation pour préserver le bâti.

Une règle simple permet d’éviter les condensations. Cette règle consiste à respecter une
hiérarchisation de la résistance à la diffusion des différents produits constituants une paroi. Il faut
que cette valeur de résistance à la diffusion soit la plus importante du côté intérieur de l’habitat et
soit décroissante régulièrement en allant vers l’extérieur.
Les parois à ossature bois, dans la plupart des cas, ne respectent pas cette règle car le voile
travaillant de contreventement est positionné en partie extérieure de la paroi.

Pour des parois plus complexes, des simulations du comportement hygrothermique des produits est
nécessaire.

3/12
Les simulations effectuées dans cette étude sont effectuées à l’aide du logiciel « WUFI » en
bidimensionnel instationnaire pour obtenir les conditions d’humidité dans les différents matériaux.
Ce logiciel a été développé par le Fraunhofer Institut Bauphysik de Holzkirchen en Allemagne. Il a
été validé par des mesures en situations réelles par l’institut. Cet outil a fait l’objet de comparaison
à d’autres logiciels développés par différents organismes et par les universitaires sur des cas
concrets. Toutes ces études ont montré que le logiciel WUFI donne des résultats très proches des
mesures dans les limites acceptables de l’utilisation de l’outil.

CONFIGURATIONS

Les parois ont été choisies en collaboration avec les représentants des professions des constructeurs
de maisons à ossatures bois et des fabricants de matériaux intervenants dans les parois.

La paroi de référence correspond à la configuration 1. Cette configuration est la plus représentative


des indications du DTU 31.2. Ensuite, les autres configurations ont été définies en fonction des
pratiques de mise en œuvre rencontrées ces derniers temps sur les chantiers. De plus, ces parois
sont des configurations destinées à répondre à la RT 2012.

Ces différentes configurations sont représentées ci-après :

4/12
La configuration 2 est une configuration
classique auquelle il a été rajouté un isolant
La configuration 1 est une configuration du côté intérieur. Cette isolation est donc
classique représentative du marché actuel. placée entre la plaque de plâtre et la barrière
à la vapeur d’eau.

Représentation schématique de la paroi Représentation schématique de la paroi


CONFIGURATION 1. CONFIGURATION 2.
La configuration 3 correspond à la La configuration 4 correspond à la
configuration 2 avec le voile travaillant de configuration 3 avec le voile travaillant de
contreventement cette fois placé du côté contreventement placé du côté intérieur mais
intérieur entre les deux couches d’isolant et en ne mettant pas de couche d’isolation du
avec le rajout d’une isolation complémentaire côté intérieur.
du côté extérieur.

Représentation schématique de la paroi Représentation schématique de la paroi


CONFIGURATION 3. CONFIGURATION 4.

5/12
D’autres configurations ont été analysées et
notamment pour définir l’importance d’un
passage dans la barrière à la vapeur d’eau et
de l’incidence des climats.

Représentation schématique de la paroi


CONFIGURATIONS complémentaires.

DONNEES D’ENTREES

Les données d’entrées ont une incidence non négligeable sur les résultats de calculs.
Les paramètres pouvant influencer les transferts sont les suivants :
- 1- le climat (4 zones climatiques, Nancy, Brest, La Pesse (Montagne) et Nice),
- 2- le type d’isolant thermique entre montants (trois types d’isolant, Laine minérale
(MW), ouate de cellulose (CF) et fibre de bois (WF)),
- 3- l’emplacement du voile travaillant de contreventement (côté intérieur ou côté
extérieur),
- 4- le type de voile travaillant de contreventement dont la caractéristique µ est variable,
- 5- le type de barrière à la vapeur d’eau (4 valeurs de Sd 18, 10, 5m et sans),
- 6- l’emplacement de la barrière à la vapeur d’eau (côté intérieur ou au milieu de la
paroi),
- 7- le doublage intérieur (association d’une isolation intérieure avec différents types
d’isolant),
- 8- l’isolation extérieure (association d’une isolation extérieure avec différents types
d’isolants),
- 9- la largeur des montants (deux largeurs de montants),
- 10- le climat intérieur (W/n= 5g/m3 sauf en période estivale).

Les paramètres sont nombreux.


De plus, pour chacun des paramètres, différentes valeurs sont à prendre en compte.

6/12
AMBIANCES

L’humidité relative correspond à la quantité d’eau contenue dans l’air extérieur qui entre dans le
local auquel est ajoutée la quantité d’eau produite à l’intérieur du local (cuisson, production
humaine, etc…).

Un ensemble de valeurs est donné pour approximer cette quantité (appelé également classe
d’hygrométrie et noté W/n) dépendant de la classe du bâtiment. Les valeurs de W/n définies dans
les DTU sont :

Classe d’hygrométrie W/n Bâtiment


Zone de stockage ; bureau ;
Faible W/n ≤ 2.5 g/m3
commerce
Logements à faible taux
Moyenne 2.5 g/m3 < W/n ≤ 5 g/m3
d’occupation
Logements à fort taux d’occupation,
Forte 5 g/m3 < W/n ≤ 7.5 g/m3
gymnases, cuisines, cantines,
Bâtiments spéciaux : piscines,
Très forte 7.5 g/m3 < W/n
brasseries, laveries
Excès d’humidité pour chaque classe d’hygrométrie

Les ambiances extérieures ont été choisies pour leurs représentativités des différents climats en
France.

Les paramètres physiques d’entrée pour chaque constituant sont les suivants :
- la résistance à la diffusion de vapeur d’eau (µ, sans dimension) (
µ = S d / d ),
- la courbe de sorption (variation de la teneur en eau d’un produit en équilibre dans des
ambiances à différents taux d’humidité),
- la conductivité thermique (λ, en W/(m.K)),
- la chaleur spécifique (Cp, en J/(kg.K)),
- la porosité (sans dimension),
- la masse volumique (ρ, en kg/m3).

Les différents paramètres variables choisis sont les suivants :

- Le climat (NANCY, LA PESSE, BREST et NICE),


- La perméabilité à la vapeur d’eau du pare pluie,
- Le type d’isolant,
- La perméabilité à la vapeur d’eau de la barrière,
- La perméabilité à la vapeur d’eau du contreventement.

HYPOTHESES

Le pare vapeur est supposé continu et correctement posé (aucun trou).


Les transferts d’air sont négligés.

7/12
CRITERES D’ANALYSE

Un taux d’humidité excessif dans une paroi à ossature bois peut générer :
• Une corrosion des assembleurs
• Une croissance de bactéries
• Un développement de moisissures et pourritures
• Une augmentation du risque d’attaques de termites et autres insectes.

Parmi tous les cas de figures et toutes les configurations de parois soumis à l’étude, seuls ont été
retenus ceux qui :
• Présentent des effets acceptables sur la santé des occupants en limitant la production des
spores de moisissures entrant dans le milieu intérieur.
• Ne présentent pas de perte de résistance mécanique au cours du temps, ce qui génère des
problèmes de sécurité pour les occupants des bâtiments.

Concernant les effets sur la santé et la qualité de l’air intérieur, l’évaluation des cas de figures
calculés est faite au cas par cas et ceux présentant des humidités de surface élevées (supérieures à
30 % en masse, pendant plusieurs semaines) ont été écartés.

Les dégradations mécaniques sont quant à elles dues à l’attaque des matériaux par des
champignons de pourriture. Le processus d’attaque fongique du bois ou des matériaux à base de
bois est divisé en trois étapes :
1. Etablissement du champignon
2. Croissance et infestation
3. Survivance

Il est établi que l’infestation du bois produit de l’eau, il est donc plus difficile d’arrêter une attaque
fongique, même n’ayant pas encore dégradé le bois, que de la prévenir.
Pour l’interprétation des calculs des différents cas, l’interprétation a été effectuée en conséquence :
seules ont été retenues les compositions de paroi permettant d’éviter l’établissement et la
croissance des champignons de pourriture.

La germination des spores de champignons n’est déclenchée que si un ensemble de conditions sont
réunies, au même moment, à savoir :
• Une humidité au-delà d’un seuil
• Des températures adéquates
• Des nutriments disponibles
• Des bois non naturellement durables ou insuffisamment préservés
• L’absence d’autres champignons antagonistes.

Les éléments de structure en bois doivent avoir une durabilité naturelle ou conférée compatible
avec la classe d’emploi 2. La classe d’emploi 2 est définie dans la norme NF EN 335-1, comme
une situation dans laquelle le bois ou le produit à base de bois est sous abri et non exposé aux
intempéries mais où une humidité ambiante élevée peut conduire à une humidification
occasionnelle mais non persistante.

8/12
L’interprétation des travaux est donc basée sur cette définition : l’humidité dans les parois, pour
être jugée satisfaisante, ne peut être qu’occasionnellement (moins de 8 semaines par an) supérieure
à 23% en masse. Cette limite de 23% est basée sur des travaux en laboratoire et sur des expériences
reconnues et réussies, prenant en compte les diverses conditions de germination des spores. Il est à
noter que la durée de 8 semaines au-delà de 23% est défavorable même si elle est atteinte en
plusieurs fois 1 semaine. Les périodes au-delà de 23% inférieures à une semaine ne sont pas
comptabilisées, n’étant pas suffisamment longues pour provoquer le développement fongique.

Voici un exemple de graphe pouvant servir d’aide pour juger de l’acceptabilité d’une solution
constructive en fonction des éléments exposés ci-dessus.

Représentation schématique de l’acceptabilité de la paroi vis-à-vis de l’humidité.

Une autre propriété influant le comportement du matériau bois à l’humidité est sa capacité à pouvoir
contenir à la fois de l’eau libre et/ou de l’eau liée. L’eau est dite liée ou hygroscopique quand elle est
« retenue » chimiquement (liaisons hydrogènes) par les fibres de bois. Les molécules d’eau sont alors
fixées dans le matériau lui-même. L’eau libre ou capillaire, donc liquide, apparaît dans le bois
lorsque son taux d’humidité (en % en masse) dépasse le point de saturation des fibres. Le point de
saturation des fibres est pour les principales essences résineuses utilisées en structure, atteint lorsque
l’humidité du bois dépasse 30% en masse.
Les cas de calcul où l’humidité du bois ou des matériaux à base de bois (panneaux, isolants) dépasse
30% sera donc également un critère rédhibitoire ; la présence d’eau liquide dans une paroi fermée
étant très difficile à évacuer.

Outre les critères d’apparition des champignons de moisissure ou de pourriture, la prise en compte
des classes de service telles que définies dans l’Eurocode 5 (NF EN 1995-1-1) sera abordée dans le
cadre de l’étude pour la prise en compte de phénomènes de fluage des structures en bois exposées à
l’humidité. De fait, certaines configurations de parois, devront être justifiées mécaniquement avec un
calcul Eurocode réalisé en prenant les paramètres de la classe de service 3.

9/12
CONCLUSIONS

Les isolants de type végétal (fibres de bois, ouate de cellulose, etc..) sont des isolants à base de
produit absorbant la vapeur d’eau.

De ce fait quand les niveaux de teneur en eau sont proches des limites de condensation ces isolants
absorbent l’humidité et permettent de retarder voir empêcher dans certains cas ces condensations.

Pour un produit très absorbant, ce déphasage sera plus important.

Ce mécanisme de déphasage se produit également lors de la désorption. Le produit reste plus


longtemps humide.

Dans ces conditions, la teneur en eau de l’isolant, et notamment de l’isolant côté intérieur dans les
configurations 2 et 3, peut atteindre, pour une fibre de bois, 58 kg/m3 ce qui correspond à une
conductivité thermique de 0,43 W/(m.K) ce qui réduirait les performances thermiques de la paroi.

Pour les différentes barrières à la vapeur d’eau il s’avère que plus la caractéristique Sd est faible et
plus la teneur en eau des différents composants et notamment le voile travaillant de
contreventement, lorsqu’il est placé à l’extérieur, est importante.

Une paroi, comportant un voile travaillant de contreventement, en position extérieure, et sans


barrière à la vapeur d’eau comportant n’importe quel type d’isolant, aura des condensations qui
seront en augmentation d’une année sur l’autre. De plus les montants de la structure de la paroi
verront leurs teneurs en eau en augmentation d’une année sur l’autre. Au bout de quelques années
la structure et la paroi dans sa totalité verront leurs durabilités très dégradées.

La configuration 1, comportant une barrière à la vapeur d’eau ayant un Sd de 18m ou de 5m et


associée à un voile travaillant de contreventement dont le Sd est inférieur ou égale à 1 m, ne
présente pas de condensation.

Le pare pluie, qu’il soit ou non HPV (hautement perméable à la vapeur d’eau (Sd≤0,1 m)), ne
modifie pas les risques de condensation dans la mesure où il répond aux spécifications du DTU
31.2.

Les climats ont une incidence sur les transferts de vapeur d’eau et donc sur les risques de
condensation dans les parois.

Le taux d’humidité intérieur est directement relié au taux d’humidité du climat extérieur puisque
l’air dans les locaux provient de l’extérieur. Les teneurs en eau de l’air ont donc une incidence sur
les teneurs en eau des différents composants de la paroi.

La surisolation intérieure (configuration 2 et 3) sera directement à relier à l’ambiance intérieure. Si


celle-ci augmente (au dessus d’une production W/n de 5 g/m3) les risques de condensations seront
très élevés. Ces condensations apparaîtront dans l’isolant côté intérieur proche de la barrière à la
vapeur d’eau et au droit du montant de structure bois. A cet endroit la quantité d’eau est
importante. Elle est bloquée par la barrière et la température est plus faible car au droit du montant.

10/12
Par contre les risques de condensation au niveau ou à côté du voile travaillant de contreventement
lorsqu’il est placé à l’extérieur (configuration 2) sont plus liés à la température du climat extérieur.

En effet d’un climat à un autre, la quantité de vapeur d’eau, contenue dans l’isolant dans sa partie
prés du voile travaillant de contreventement, sera du même ordre. Par contre la température sera
très proche de la température extérieure et le point de rosée sera atteint plus rapidement.

Ajouter une surisolation entre la plaque de plâtre et la barrière à la vapeur d’eau entraine une
augmentation des risques de condensation dans cette partie.

Ces risques sont augmentés si la quantité d’eau contenue dans l’air intérieur est importante. Cette
partie est directement liée à l’ambiance intérieure.

Une surisolation extérieure va réduire les effets de pont thermique et donc de point froid proche de
l’intérieur de la paroi. En limitant les points froids dans la paroi, les condensations sont réduites.

Le voile travaillant de contreventement est une barrière à la vapeur d’eau par rapport aux autres
produits (isolants, plaque de plâtre, etc…). S’il est placé du côté extérieur de la paroi, le voile
travaillant de contreventement va créer une barrière où il y aura une accumulation de l’humidité.
Le phénomène sera amplifié, si la barrière à la vapeur d’eau, du côté intérieur, est insuffisante.
Cette amplification pourrait entrainer des condensations dommageables à terme.

Placé du côté intérieur le voile travaillant de contreventement peut compléter la barrière à la vapeur
d’eau. Dans l’hypothèse où le voile travaillant de contreventement est employé seul comme une
barrière à la vapeur d’eau, il va de soit que les jonctions entre les panneaux doivent impérativement
être traitées afin de s’assurer de la continuité de cette barrière.

Une des hypothèses retenues est de considérer le film barrière comme continu dans la paroi. C’est
donc un film qui est mis en œuvre conformément aux documents de mise en œuvre des produits et
notamment avec des lès qui se chevauchent et sont ensuite scotchés.

Des calculs en intégrant des fentes dans la barrière ont permis d’évaluer l’incidence des mauvaises
mises en œuvre.

Lorsqu’il existe une discontinuité, la distribution des quantités d’eau va varier, notamment entre la
partie intérieure de la paroi et la partie extérieure.

Une petite fente (0,8 mm) est suffisante pour modifier les répartitions de teneur en eau qui induit
une augmentation de la teneur en eau globale de la paroi et surtout du voile travaillant de
contreventement lorsqu’il est placé du côté extérieur.

Une fente de 5 mm (trou important ou absence de chevauchement des lès) entraine un doublement
de la teneur en eau du voile travaillant de contreventement.

Pour une paroi classique avec un voile travaillant de contreventement placé à l’extérieur et sans sur
isolation intérieure (Configuration 1), le rapport entre les Sd (Sd barrière/ Sd contreventement) des
deux produits doit être d’au moins 5 pour éviter toute condensation.

11/12
Les configurations qui permettent de limiter les condensations sont des parois avec :

- Un voile travaillant de contreventement placé plutôt du côté intérieur,

- Une surisolation du côté extérieur,

- Une barrière à la vapeur d’eau suffisante (La valeur Sd est à définir suivant la position
du voile travaillant de contreventement et sa valeur Sd).

La solution classique du DTU 31.2 fonctionne. Une paroi comportant une barrière à la vapeur
d’eau de 18 m associée à un voile travaillant de contreventement extérieur dont le Sd est inférieur à
5 m ne présente pas de condensation avec un W/n de 5 g/m3.

La règle des 1/3 2/3 pour une surisolation intérieure ne présente pas de condensation avec un W/n
de 5 g/m3 et ayant un rapport entre la barrière à la vapeur d’eau et le voile travaillant de
contreventement d’au moins 5.

Avec les transferts d’humidité, les quantités d’eau emmagasinées par les différents composants
peuvent être très importantes. Ainsi les problèmes de condensation apparaissent en surface des
parois au bout de quelques années et il est souvent trop tard lorsqu’ils sont visibles.

Pour une habitation comportant 4 m3 de bois, ces composants peuvent accumuler jusqu’à plus
d’une tonne d’eau dans des cas critiques.

Tous les calculs sont basés sur des produits ayant des valeurs Sd spécifiques. Ces valeurs Sd et
notamment du voile travaillant de contreventement et de barrière à la vapeur d’eau sont très
importantes sur les résultats.

Il est important pour les résultats et pour la durabilité de la paroi de connaître parfaitement la
valeur Sd des produits.

Or la plupart des produits que ce soit le voile travaillant de contreventement ou la barrière à la


vapeur d’eau, la valeur Sd n’est que rarement mesurée ou vérifiée.

Pour pouvoir conserver la durabilité de la paroi, il faut impérativement connaître et contrôler la


valeur Sd des produits et notamment de la barrière à la vapeur d’eau et du voile travaillant de
contreventement.

Dans cette étude, les locaux climatisés n’ont pas été pris en compte. Une étude particulière est
nécessaire pour évaluer l’incidence de la climatisation sur les transferts hygrothermiques.

12/12
Grand Colloque
Jeudi 2 Février 2012
LE BOIS, ATOUT ENERGETIQUE DES
CONSTRUCTIONS PERFORMANTES

Enveloppes ossature bois thermiquement performantes


Parois opaques – Toiture – Menuiseries extérieures

Présentation :

Julien LAMOULIE
Ingénieur Construction Ossature Bois, FCBA
1. DEFINITION
L’enveloppe d’un bâtiment, lorsqu’elle est en bois, peut être divisée en deux catégories : celle-ci peut
en effet être porteuse ou non porteuse.

Lorsque l’enveloppe est porteuse, c'est-à-dire lorsqu’elle joue un rôle dans la stabilité du bâtiment
(reprise des charges climatiques, descentes de charge de toiture, charges d’exploitation,…), on se
trouve dans le domaine d’application des DTU existants.

Le cas de l’enveloppe en bois non porteuse (remplissage) n’est pas prévu dans les DTU actuels. Des
travaux de normalisation spécifique, débouchant sur un DTU spécifique vont démarrer courant 2012.
Ces façades peuvent être mises en œuvre sur des structures porteuses en béton, en bois (poteaux-
poutres) ou en métal.

Qu’elle soit porteuse ou non, l’enveloppe d’un bâtiment doit satisfaire à plusieurs critères de
performances portant sur :
- La stabilité mécanique
- La sécurité incendie
- L’isolation thermique et l’étanchéité à l’air
- L’isolation acoustique
- La durabilité, la salubrité et l’étanchéité à l’eau
- La qualité environnementale

2. EXIGENCES DE PERFORMANCES D’UNE ENVELOPPE

2.1 Stabilité mécanique

En termes de stabilité mécanique, outre la reprise des efforts décrits ci-dessus dans le cas des parois
porteuses, une enveloppe doit présenter une sécurité suffisante en cas de chocs intérieurs ou
extérieurs ou en cas de sollicitations sismiques. Les Eurocodes permettent de dimensionner ces
parois.

2.2 Sécurité incendie

Ensuite, l’enveloppe assure une part essentielle de la sécurité d’une construction en cas d’incendie,
avec notamment ses propriétés de limitation de la propagation du feu en façade.

La modification de l’Instruction Technique n°249, relative à la propagation du feu en façade permet


désormais à la filière bois de réaliser des bâtiments de plusieurs niveaux avec une enveloppe en bois
(sur des structures porteuses en bois ou en béton).

De gros travaux de recherche sur la résistance au feu des parois en bois et sur la réaction au feu des
parements en bois sont actuellement en cours et vont permettre de finir de lever l’un des plus gros
freins à la prescription au bois dans la construction de bâtiments de plusieurs niveaux.

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2.3 Isolation thermique et étanchéité à l’air

C’est le principal atout concurrentiel des enveloppes à ossature bois au moment de l’entrée en
vigueur de la RT 2012. Pour une épaisseur réduite, les performances thermiques peuvent être très
élevées, grâce à l’isolant présent entre montants mais aussi aux doublages intérieurs ou extérieurs en
couches croisées qui viennent achever la rupture des ponts thermiques.

Concernant l’étanchéité à l’air des constructions à ossature bois, au vu des performances exigées, il
convient de parler de « système » complet d’étanchéité à l’air. La pose seule d’un film pare-vapeur
ne suffit pas à assurer une étanchéité à l’air performante et durable dans le temps. Aux
caractéristiques techniques propres des films pare-vapeur, couramment utilisés pour réaliser
l’étanchéité à l’air, s’ajoutent des détails de conception particuliers (liaisons entre parois, passage
d’éléments traversants, intégration des menuiseries, …) et toute une gamme d’accessoires (rubans
adhésifs, joints, passe-câbles, …) dont la durabilité (décennale !) et la compatibilité avec le film de
base et le support bois doit être prouvée.

2.4 Isolation acoustique

La performance acoustique des enveloppes en bois est aujourd’hui mal connue, la filière n’ayant
jamais eu la possibilité d’entreprendre une étude collective d’envergure. Ce sera chose faite au
travers de l’étude ACOUBOIS, actuellement en cours.

En effet l’absence de méthode de prédiction du comportement acoustique des ouvrages légers dès
leur conception, a pour conséquences soit l’abandon des projets soit le surdimensionnement des
ouvrages. Le corollaire étant que, dans ce contexte le positionnement des bâtiments à ossature bois
sur le marché devient difficile car soit trop hasardeux soit trop coûteux.

2.5 Durabilité, salubrité et étanchéité à l’eau

L’une des principales causes de contreperformance et de sinistralité dans les ouvrages en bois est liée
à la présence d’eau, en provenance de l’extérieur du sol ou bien de condensations de la vapeur elle-
même en provenance du milieu intérieur. La conception des enveloppes à ossature bois doit donc
être optimisée : la double peau extérieure constituée du revêtement extérieur et du pare-pluie doit
être réalisée de façon à être complètement étanche à l’eau.
Concernant les transferts de vapeur dans les parois ossature bois, le choix des matériaux (avec leurs
propriétés de résistance à la diffusion de vapeur d’eau) ainsi que leur position dans la paroi doivent
être finement étudiés de manière à éviter tout risque de condensation.

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3. Les outils à disposition de la filière bois

3.1 Le futur DTU 31.2

Le contenu et la forme du DTU 31.2 actuel sont en grande majorité issus de la version de 1989, les
révisions de 1993 et 2011 n’ayant apporté que des modifications mineures. Le fort développement de
l’ossature bois de ces dix dernières années associé au renforcement des exigences thermiques à
conduit à démarrer une révision de fond du DTU 31.2, ouvrage de référence pour tous les acteurs des
projets de construction à ossature bois.

Le domaine d’application du futur texte portera exclusivement sur les ouvrages ou parties d’ouvrages
porteurs à entraxe réduit (vide entre éléments de structure limité à 60 cm) stabilisés par un
diaphragme en panneau à base de bois.

Deux chapitres principaux vont émerger :

1. Le premier sur les parois verticales murs extérieurs (enveloppes) et murs intérieurs (refends).
Cette partie concernera autant les ouvrages fabriqués entièrement sur site que les parois
préfabriquées tout ou partie en atelier.
2. Le second portera sur des systèmes constructifs complets, constitués de caissons de murs,
planchers et toitures préfabriqués en atelier sous forme « panneaux » en deux dimensions
jusqu’à des modules tridimensionnels.

- Sur site
Nouveau domaine d’application
Parois verticales
Enveloppes +
Ouvrages ou refends
parties - Préfa en panneaux
d’ouvrages
- Porteur à
entraxe réduit
Système constructif
- Stabilisation global « caissons
par diaphragme préfabriqués »
Murs / planchers / toiture
- Préfa tridim.

Figure 1 : schéma de l’organisation du futur DTU 31.2

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La partie 1-2 du futur DTU, critères généraux de choix de choix des matériaux (CGM) pourrait
également être impactée par les évolutions techniques et performantielles dans le domaine de la
thermique :

1. Les isolants rigides, non adaptés à la pose serrée entre éléments d’ossature, seraient à priori
retirés. Il s’agit des familles des polystyrènes expansés, polystyrène extrudés et
polyuréthanes. En effet du fait de leur rigidité trop élevée, le parfait contact sur tout
l’interface bois / isolant ne peut être garanti, avec un risque très élevé de pont thermique entre
le bois et le montant.
2. L’intégration en traditionnalité des isolants semi-rigides en fibre de bois pour une pose entre
montants des ossatures principales ou secondaires (dans le cas de doublages intérieurs ou
extérieurs) est à l’étude.
Attention toutefois : cette traditionnalité ne concernerait à priori que les isolants semi-rigides.

Un autre chantier de ce futur DTU concernera la création d’une partie 3 : un mémento d’aide à la
conception des ouvrages. En lien avec la performance thermique des ouvrages les points suivants
seront abordés :

1. Définition des grands standards de parois enveloppe en fonction de la position des différentes
couches d’isolant et du (des) panneau(x) de contreventement.
Pour l’ensemble du clos couvert (murs/planchers/toitures) un total de 28 principes de parois a
été retenu. En voici quelques exemples :

Figure 2 : Mur extérieur standard

Figure 3 : Mur extérieur avec doublage extérieur

Figure 4 : Mur extérieur avec doublage intérieur et extérieur

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Figure 5 : Caisson préfabriqué de toiture

Figure 6 : Caisson préfabriqué de plancher bas sur vide sanitaire

Figure 7 : Caisson de plancher intermédiaire

2. La règle de moyens de justification du contreventement des ouvrages a également été


impactée par les exigences thermiques :

Pour atteindre les niveaux de consommation fixés par la RT 2012 et respecter le l’exigence Bbio <
Bbiomax, la conception bioclimatique des bâtiments est indispensable. Une des conséquences à cela
est la généralisation de grandes surfaces vitrées sur les façades Sud des bâtiments.

La nouvelle règle de moyen de justification du contreventement prend en compte cette particularité :


il sera possible de réaliser des parois contreventées sur les deux faces afin de renforcer les faibles
surfaces opaques entre les grandes ouvertures.

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3. Des règles de conception permettront également de prendre en compte les transferts couplés
température et humidité (voir intervention C. Pompéo CSTB).

4. Les moyens de satisfaire aux exigences de perméabilité à l’air seront également définis, avec
des exigences supplémentaires sur les composants du système global d’étanchéité.

5. Sera enfin décrit précisément la gestion des interfaces entre les corps d’états intervenant sur
les chantiers de construction bois : c’est en effet au niveau des liaisons que les défauts
d’étanchéité à l’air ou les ponts thermiques sont les plus fréquents.

3.2 Le futur DTU « façades ossature bois »

Les façades ossature bois (rideaux ou semi rideaux) sont des solutions techniques de plus en plus
usitées à l’approche de l’échéance de la RT 2012.
« Mariage » idéal du bois et du béton (noyau en béton pour thermique d’été et enveloppe bois pour
thermique d’hiver).

Le support en béton se présente sous deux formes :

1. Support de type voile (nez de dalles ou de refends)


2. Supports de type poteaux/poutres bois

Devant la recrudescence des chantiers qui retiennent cette mixité, la commission du DTU 31.2 avait
au départ, envisagé d’introduire un chapitre spécifique aux façades ossature bois dans son CCT. Il a
finalement été jugé délicat de procéder de cette façon avec le risque, d’obtenir un document très
lourd, et de décaler significativement la sortie du DTU. Il a donc été décidé de séparer les deux
travaux.

Le domaine d’application pressenti pour ce DTU serait le suivant :

1. façades rideaux,
2. façades semi-rideaux,
3. façades entre dalles,
4. façades verticales et celles dont l’inclinaison sur la verticale tant vers l’extérieur que vers
l’intérieur n’excède pas 15°,
5. sur support bois, béton ou métal.

Les travaux correspondant à ce type de prestations sont très analogues à ceux décrits dans le CCT du
DTU 31.2 pour la partie parois verticales, mais ici, toutes les interfaces avec le support sont
spécifiques et sont à formaliser sous la forme de standards. Quand on analyse les chantiers réalisés à
ce jour, tout le monde invente ses propres standards et cela constitue également un frein au
développement (difficultés d’appropriations pour le plus grands nombre, multiplication des
caractérisations de solutions techniques …).
Les solutions de jonctions prescrites devront donner satisfaction à tous points de vues (ponts
thermiques, acoustiques entre niveaux, maîtrise de la propagation au feu…).

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3.3 Travaux pré-normatifs

Les professionnels de la filière, aux travers du CODIFAB, avec l’aide de la DHUP ont décidé de
lancer des travaux pour réussir à lever les freins normatifs et réglementaires à la prescription de
l’usage du bois dans la construction.

Concernant les aspects thermiques, différents projets ont vu le jour :

1. Financements CODIFAB / DHUP / CVO


– RT Bois (voir présentation S. Boulet - FCBA)
– Parois « perspirantes » (voir présentation C Pompéo - CSTB)
– Guide réhabilitation Maisons individuelles

Ce guide est destiné à identifier les différents produits, systèmes et solutions constructives intégrant
le matériau bois, dans un double objectif :

1. Apporter des réponses techniques permettant de générer un gain de performance énergétique


du bâti (isolation par l’extérieur, menuiseries,..)

2. Proposer des produits bois à intégrer dans un projet de rénovation globale de la maison afin
d’améliorer sa qualité esthétique et son confort de vie (parquet, parement intérieur,…)

D’autres financements, via le programme RAGE (Règles de l’Art Grenelle Environnement), ont
également pu être mobilisés afin de préparer efficacement les travaux de normalisation. Ainsi,
plusieurs sujets concernant la thermiques des bâtiments en bois on t été sélectionnés.

– Thermique et ossature bois (alimentation du DTU 31.2)


L’objectif est de rédiger une Recommandation Professionnelle sur le sujet Thermique et construction
à ossature bois, dont la vocation est également de constituer un apport technique rédactionnel pour la
révision du DTU 31.2 (révision lancée).
Ce travail est a démarré début janvier 2012.
Les axes techniques sont :
• Volet étanchéité à l’air
• Intégration de conceptions énergétiques performantes
• Fiabilisation de l’intégration des isolants dans les éléments préfabriqués (doublage isolant
continu intérieur avec vissages traversants, valorisation fibre de bois …)
• Interface entre les différents corps d’état (ayant un impact sur l’intégrité des points ci-
dessus).

– Façades rideaux bois


L’objectif est d’élaborer une Recommandation Professionnelle qui servira très rapidement à lancer,
via le BNBA, la réalisation d’un nouveau DTU Façades ossature bois décrit ci-dessus.

Le travail est à réaliser en collaboration avec la filière béton, avec le CERIB notamment.

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– Intégration des menuiseries extérieures sur murs ossature bois
Actuellement, il existe un vide en matière de définition technique sur le sujet. Force est de constater
que les acteurs inventent tous individuellement leurs pratiques usuelles. Ce défaut de standards
fiabilisés met les prescripteurs généralistes en difficulté et est source de pathologie (étanchéité à l’air,
à l’eau ...).

Il est donc proposé un rédactionnel dédié à enrichir directement les révisions de 3 DTU (Menuiseries
extérieures, construction à ossature bois, bardage bois).
Le but est de déterminer des règles de conception et de mise en œuvre des menuiseries extérieures
dans les parois à ossature bois de nouvelles générations (compatibles RT 2012).
L'objectif est en finalité, d'avoir un tout cohérent qui permette également de faciliter, pour la
conception des ouvrages, la répartition des lots.
Le bon traitement de ce point singulier que constitue l’interface Paroi/Menuiserie est primordial au
niveau de l’étanchéité à l’air de l’ouvrage.

– Isolation des toitures terrasses


Le DTU 43.4 comprend 2 solutions techniques distinctes pour la réalisation de l’isolation des toitures
terrasses en bois.

1. Par un isolant de forte densité positionné sur le panneau bois supérieur du complexe de
toiture, et servant de support pour la nappe d’étanchéité (toiture chaude)

2. Par un isolant positionné dans les plénums générés par le solivage bois. Dans ce cas, le
volume situé au dessus de l’isolant doit être ventilé ce qui nécessite des spécificités de
conceptions au niveau des acrotères (points d’entrées et de sorties d’air) (toiture froide)

Dans la pratique, la solution 1 était jusqu’alors priorisée car il est relativement délicat de maîtriser un
renouvellement d’air efficace au niveau des acrotères.
Qui plus est, la solution 2 nécessite souvent la mise en œuvre d’un lambourdage complémentaire à
hauteur « débillardée » afin de générer de la ventilation transversalement aux solives et une forme de
pente pour la nappe d’étanchéité.

Avec les nouvelles exigences de performances des ouvrages, l’épaississement de l’isolation est
généralisé et impacte également les toitures terrasses. L’épaississement de l’isolation par isolant
rigide par le dessus a ses limites et actuellement un certain nombre de prescripteurs développent des
solutions mixtes (fusion entre 1 et 2 précités) qui sans être validées scientifiquement peuvent
générées de grosse pathologie.

La problématique clé ici est la maîtrise des transferts de vapeur dans la paroi à ossature bois avec la
contrainte particulière liée aux nappes d’étanchéités des toitures terrasses.

L’objectif est donc de rédiger une recommandation professionnelle développant une solution
technique permettant de prescrire cette double isolation évoquée ci-dessus :
Opter pour l’isolant rigide sur complexe bois avec un complément d’isolation positionné entre
solives, le tout constituant des parois durablement salubres et atteignant des performances
thermiques compatibles avec les exigences thermiques globales des ouvrages.

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4. Adaptation à la RT 2012

4.1 Homogénéité des performances du clos-couvert bois

Une évolution remarquable entre la RT 2005 et la RT 2012, outre le « saut » qualitatif, est la
disparition des garde-fous en termes de performance thermique parois par parois. Seule reste la
performance globale

Il a d’ors et déjà été constaté dans plusieurs cas concrets de chantiers bois construction que l’atteinte
de la performance globale était reportée sur la seule toiture, les murs en béton restant à des niveaux
RT 2005.

Il convient donc pour la performance thermique des systèmes constructifs bois de garder une
cohérence d’ensemble entre la performance thermique des planchers, des murs et de la toiture.

Un bon compromis, présentant des performances thermiques homogènes est par exemple :
Pour les murs : U = 0,2 W/(m².K) soit R = 5 (m².K)/W
Pour le plancher bas : U = 0,27 W/(m².K) soit R = 3,7 (m².K)/W
Pour la toiture : U = 0,15 W/(m².K) soit R = 6,7 (m².K)/W

4.2 Cas des toitures

Un point particulier est le développement de l’isolation des rampants grâce au procédé sarking. Ces
systèmes, très performants thermiquement (hiver et été) doivent avoir fait l’objet d’un Avis
Technique ou d’un Document Technique d’Application visant favorablement leur emploi sur une
charpente de toiture en bois.

Les exigences thermiques augmentant, l’épaisseur de ces isolants rigides doit donc également
s’accroitre. Les moyens de fixations, et le concept global de la paroi ainsi créée doivent donc évoluer
et être évalués en conséquence pour éviter toute sinistralité.

Figure 8 : Isolation de type sarking –


Extrait du guide réhabilitation Maison Individuelle

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Autre point de vigilance pour la performance thermique des toitures : l’isolation des combles perdus.
Outre l’augmentation de l’épaisseur de l’isolant, les exigences en terme d’étanchéité à l’air vont
conduire, tout comme pour les murs, à généraliser la mise en œuvre d’un système d’étanchéité à l’air
en toiture (et pas uniquement pour des toitures posées sur des murs en bois).
On constate également que lorsque dans les combles, l’isolant est trop ventilé, sa conductivité
thermique (λ) peut être affectée.

Pour prendre en compte ces évolutions, le Cahier de Prescription Technique pour l’isolation des
combles (ou CPT combles) sera prochainement mis à joue dans le cadre du programme RAGE.

4.3 Cas des menuiseries

Un constat doit être fait : Les vitrages sont thermiquement plus performants que les cadres. Ainsi, la
valeur Uw, est fortement impactée par les plus faibles performances des cadres.

La solution consistant à augmenter l’épaisseur des cadres pour améliorer leur résistance thermique
n’est pas suffisante et même techniquement et économiquement non viable.

D’autres solutions existent :

La conductivité thermique des bois peut varier du simple au double en fonction de leur densité. Le λ
des bois résineux (Pin) est autour de 0,15 W.m/K, alors que l’on peut monter jusqu’à 0,30 W.m/K
pour certains bois tropicaux particulièrement dense et pourtant historiquement utilisés en menuiserie.
La sélection d’essences locales à bonne conductivité thermique et dont la durabilité est suffisante
pour une utilisation en menuiserie extérieure permet d’améliorer considérablement les performances
thermiques.
Il est également possible de composer des carrelets multiplis : des profilés reconstitués, avec des plis
centraux choisis pour leur bonne performance thermique ou même d’utiliser en tant que plis central,
un matériau isolant.

Figure 9 : Exemple de carrelet composite multimatériaux

Ces matériaux innovant ont toutefois besoin d’être évalués, du point de vu de leur performance
globale : mécanique, acoustique, durabilité,… ; en plus de la performance thermique pure.

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Un programme spécifique sur la caractérisation et l’évaluation de ces carrelets est actuellement en
cours grâce à des financements CODIFAB.

Autre solutions, partant du fait exposé plus haut, que le vitrage est plus performant que le cadre : une
menuiserie avec un vitrage extérieur collé (VEC) : le vitrage passe devant l’ouvrant, conférant à
l’ensemble une meilleure performance thermique.

Figure 10 : Exemple de menuiserie avec VEC

Dernière possibilité pour améliorer la performance thermique : améliorer leur intégration dans les
murs. Spécifiquement pour les murs à ossature bois, du fait de la présence de plusieurs couches
d’isolant dans les parois (doublages intérieurs et extérieurs), il est possible d’intégrer les dormants
dans le mur et ainsi couper le pont thermique lié au cadre de la menuiserie.

4.4 Renforcer la préfabrication et l’apport de valeur ajoutée en atelier

Une paroi ossature bois, du fait de sa composition, demande du parement intérieur au parement
extérieur, au moins huit étapes de fabrication.
La gestion des délais de chantier, la qualité de la production, la gestion de la météo, l’organisation
des approvisionnements, … poussent à préfabriquer en atelier les éléments des parois.
En fonction de son outil de production, chaque entreprise peut pousser plus ou moins le niveau de
préfabrication.

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On peut distinguer quatre niveaux principaux de préfabrication :

Premier niveau :

L’élément préfabriqué est uniquement structurel et consiste à l’assemblage des montants, des
traverses et du voile de contreventement.
Cet élément doit être protégé pendant toute la phase de transport et de levage, jusqu’à la pose des
films d’étanchéité.

Figure 11 : préfa niveau 1 (l’élément préfabriqué est en rouge sur le schéma)

Deuxième niveau :

La paroi est fermée par les deux films pare-pluie et pare-vapeur, tous les isolants prévus entre les
deux films sont également mis en œuvre.

Figure 12 : préfa niveau 2

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Troisième niveau :

On rajoute le revêtement extérieur à l’élément décrit ci-dessus au niveau 2. Il est également possible
de prévoir l’intégration des menuiseries en atelier.

Figure 13 : préfa niveau 3 (l’élément préfabriqué est en rouge sur le schéma)

Quatrième niveau :

La paroi est intégralement finie en usine. Le parement intérieur est posé. Tous les réseaux sont
également présents dans l’élément préfabriqué. Une conception particulière pour l’assemblage les
éléments entre eux et du raccordement des films doit être prévue.

Figure 14 : préfa niveau 4 (l’élément préfabriqué est en rouge sur le schéma)

La généralisation des parois ossature bois à haute performance thermique entraîne une augmentation
du nombre d’étapes de fabrication.

Toutes ces étapes de fabrication supplémentaires coûtent moins cher lorsqu’elles sont réalisées en
atelier.

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Pose
Couts de construction

Levage
Transport
Pose

Fabrication

Levage

Transport
Matière
Fabrication
Matière
Etudes
Etudes

Filière humide COB

Figure 15 : Comparaison des coûts de fabrication maçonnerie / ossature bois

La compétitivité de la construction à ossature bois passe donc par le transfert d’heures de chantier
vers la préfabrication :
Plus la valeur ajoutée est élevée en préfabrication, plus la COB sera compétitive vis à vis des filières
concurrentes (maçonnerie notamment) qui sont orientées sur la fabrication sur site.

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