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Les matériaux et les techniques de restauration des riads traditionnels à

Marrakech. :

« Dans le respect de l'architecture traditionnelle, on conservera au maximum les


éléments de construction d’origine du riad, (briques, rondins, linteaux, châssis et
portes, etc.) pour les réemployer dans l’édifice restauré. Les rondins disponibles sur
le marché local sont de qualité peu constante. Ils ne sont pas traités. On choisira de
préférence des bois peu sensibles aux attaques des insectes.
Les bois seront traités sur chantier avant pose, néanmoins aucune solution
définitive ne semble exister et aucune garantie contre les attaques d’insectes ne peut
être donnée. Les murs des riads, qu’ils aient été construits en pierre, en briques ou
en terre compactée (pisé) sont porteurs par nature. Ils ne seront pas remplacés par
des poteaux de béton armé, mais prudemment restaurés ou renforcés. L’étanchéité
des toitures des riads sera réalisée par compactage de chaux sur une dalle de terre
stabilisée. Ce type d’étanchéité nécessite un entretien annuel. Un lait de chaux doit
être passé à la brosse sur toute la surface des terrasses chaque automne. La chaux
vient ainsi colmater les fissures de l’été. L’usage du ciment sera évité le plus
possible ; on lui préférera comme liant la chaux artisanale locale. C’est cette chaux
qui est à la base du très médiatisé « taddelakt ». Cet enduit lisse et relativement
étanche était utilisé pour la finition des sols, des hammams, des bassins, etc. Dans
la tradition, ce n’est pas un matériau de décoration. Il faut savoir que les enduits de
chaux se fissurent légèrement au séchage, puis de façon plus importante en suivant
la vie de la maison, qu’ils sont fragiles aux coups et aux griffures et que les
réparations sont toujours visibles. C’est cependant le matériau qui convient le
mieux aux sols, aux plinthes et aux surfaces exposées à l’eau dans l’esprit du travail
de Marrakech-Médina. Les murs seront enduits de plâtre. C’est le plâtre qui fait la
finition des murs du patio du riad hotel, aucune peinture ne résistant aux
intempéries et au soleil de Marrakech. Dans les pièces, on préférera la peinture à la
chaux aux peintures vinyliques et acryliques pour laisser respirer les murs. Les gros
problèmes de salissures et de décollement d’enduits des murs inférieurs des
maisons de la médina proviennent des remontées capillaires des eaux usées perdues
par les réseaux d’assainissement défaillants. Si la rénovation du réseau d’égouttage
des maisons rénovées peut solutionner les remontées de salpêtre dans les murs
intérieurs, il n’en est pas de même des murs mitoyens. Etant donné l’épaisseur de
ces murs, aucun traitement ne peut être efficace ».
Cette troisième section de la Charte de réhabilitation vise à informer l’acheteur que
la restauration des riads doit être faite en utilisant les techniques et les matériaux de
la tradition et prévoit le réemploi d’éléments existants. Cette partie évoque et
applique certains des thèmes fondateurs de la Charte du Tourisme culturel. Par
exemple le Principe souligne la préférence à donner dans les projets
d’infrastructures, aux matériaux locaux et la nécessité de prendre en compte les
caractéristiques de l’architecture locale et les particularités des constructions
vernaculaires. Implicitement ce Principe en induit un autre, celui de la préservation
des savoir-faire en voie de disparition et l’implication de la population locale, qui
dans ce cas est chargée des travaux de restauration et d’aménagement.

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