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Géosciences 2012, 2(5) : 117-124

DOI : 10.5923/j.geo.20120205.03

Fossiles de Dinoflagellés de la Bordure Nord du Sous-

Bassin Sédimentaire de Douala (Sud-Ouest Cameroun) :
Évaluation de l'âge et interprétations paléoécologiques

PL Kenfack1,*, PR Njike Ngaha1, GE Ekodeck2, G. Ngueutchoua2

1Université de Dschang, Faculté des Sciences, BP.67, Dschang, Cameroun

2Université de Yaoundé I, Faculté des Sciences, BP .812, Yaoundé, Cameroun

AbstraitLes gisements du sous-bassin de Douala figurent parmi la série des meilleures études du Golfe de Guinée. Malgré une
production continue de prospection pétrolière dans la zone, il y a encore peu d'informations et de données publiées sur la
palynologie du sous-bassin de Douala. Cette étude visait à reconstituer les paléoenvironnements à partir de kystes de dinoflagellés
identifiés dans des échantillons de surface prélevés parmi les dépôts de la formation de Nkappa. Dix échantillons de surface
provenant de trois localités différentes (Miang, Fiko et Bwapaki) ont été collectés, étudiés et analysés pour leur contenu lithologique
et palynologique. Il s'agissait essentiellement de la description de terrain des caractéristiques lithologiques et texturales des faciès.
Le travail de laboratoire était basé sur le traitement et l'extraction de kystes de dinoflagellés à partir d'échantillons de schistes
sélectionnés pour l'étude, en utilisant la méthode palynologique standard appliquée au laboratoire de micropaléontologie de
PETROCI (Côte d'Ivoire). Ainsi, quatre unités lithologiques ont été délimitées constituées de schistes foncés à grisâtres, de grès fins,
moyens et grossiers. Un total de seize kystes de dinoflages ont été récupérés et identifiés à partir des échantillons. Elles
appartiennent toutes à la classe des Dinophycées mais sont subdivisées en quatre familles (Gonyaulacaceae, Perid iniaceae,
Areoligeraceae et Protoperidine iaceae). Les grains de dinocystes dominants sont ceux d'Areoligera sp, glaphyrocysta sp,
Paleocystodinium golzowense et Cerodinium sp. La corrélation avec d'autres études menées dans le bassin voisin et des
événements à travers le monde permet de donner un âge maastrichtien-paléocène à la formation étudiée.

Mots clésSous-Bassin de Douala, Dinoflage llate, Age, Paleoecologie

Tous ces travaux étaient pour la plupart très globalisants

ignorant les spécificités de chaque partie du bassin. Cependant,
1. Introduction la dynamique structurale qui a conduit à la mise en place du
bassin sédimentaire de Douala Krib i / Campo à l'instar des
Le bassin Atlantique du Cameroun localisé dans le Golfe de
autres bassins de la côte ouest africaine a entraîné la variabilité
Guinée est l'un des bassins côtiers de l'Afrique de l'Ouest. Il est
de la séquence des dépôts par secteur considéré. De plus, de
divisé en deux grands bassins : le bassin de Douala -Krib i/
nombreux travaux sont inédits en raison de la confidentialité
Campo et le bassin du Rio Del Rey. Cependant, ces deux unités
connue qui caractérise le domaine de la recherche pétrolière.
sédimentaires séparées dans l'onshore par le massif volcanique
En effet, la mise en place du sous-bassin de Douala est liée à
du Mont Cameroun ne forment qu'une seule unité sédimentaire
l'ouverture progressive de l'Atlantique Nord-Sud Sud, qui s'est
dans leur offshore. Le bassin de Douala/Krib i-Campo est
traduite par la diachronisme des gisements du Sud vers le Nord.
subdivisé en deux sous-bassins : le sous-bassin de Kribi-Campo
Une autre conséquence en a été une variation temporelle et
au Sud et le sous-bassin de Douala au Nord objet de la présente
spatiale des milieux sédimentaires le long de la côte ouest-
étude (figure 1). En raison du potentiel économique de cette
africaine. Cette situation ne permet pas d'extrapoler facilement
zone, plusieurs études ont été menées par des scientifiques et
les résultats obtenus d'un bassin à l'autre. Raison pour laquelle
des industriels du pétrole, aboutissant à la caractérisation et à la
les géologues sédimentaires camerounais et étrangers ont
stratigraphie des gisements.(Parmi :[1],[2],[3],[4] ,[5],[6],[7],[8],
décidé de mener des programmes de recherche dans chaque
[9],[10 ],[11], [12],[13],[14],[15],[16],[ 17],[18]).
secteur du bassin atlantique camerounais. C'est dans ce
contexte que, Ntamak etAldéveloppe depuis quelques années
* Auteur correspondant :
paulambertini@gmail.com (PL Kenfack) Publié en une importante production scientifique dans le sous-bassin de
ligne sur http://journal.sapub.org/geo Krib i-Campo,[18] a réalisé un sujet de recherche sur la
Copyright © 2012 Publications scientifiques et académiques. Tous les droits sont réservés palynostratigraphie du faciès crétacé dans l'est
118 PL Kenfacket coll.:Fossiles Dinoflagellés de la Bordure Nord du Sous-Bassin Sédimentaire de Douala
(Sud-Ouest Cameroun) : Évaluation de l'âge et interprétations paléoécologiques
bordure du sous-bassin sédimentaire de Douala. Jusqu'à présent, de
très rares investigations palynologiques ont été menées sur les
sédiments de la partie nord de ce bassin à l'exception de rapports
inédits d'industries pétrolières. Les études micropaléontologiques
existantes se sont concentrées sur les micro fossiles d'animaux. Mais
du fait de la nature azoïque du faciès, la palynologie est devenue le
moyen de reconstituer l'environnement passé de dépôt. Le rare pa
lynofloral
les investigations récemment engagées n'ont pas pris en compte l'éclatement du Gondwana et la séparation de
l'Afrique du fait du phytoplancton marin ([19]) dans le Amérique du Sud. La phase initiale de rift peut avoir commencé
reconstruction du paléoenvironnement. Tout ceci justifie la
pauvreté des données palynologiques notamment les données
dinoflagellées du Tertiaire dans ce bassin. La présente étude vise
à (i) étudier le phytoplancton marin à partir d'échantillons de
surface affleurant dans la partie nord du sous-bassin
sédimentaire de Douala (ii) déterminer l'âge des kystes de
dinoflagellés identifiés et (iii) déduire l'environnement passé de
dépôt.
Figure 1.carte de localisation du sous-bassin de Douala
2. Aperçu régional et évolution
stratigraphique
Le sous-bassin sédimentaire de Douala se situe sur la côte sud
du Cameroun à la fois onshore et offshore entre la latitude 3°03'
et 4°06'N et la longitude 9°00' et 10°00'E, couvrant une superficie
totale de 12805 km2(La partie terrestre du bassin de Douala a
une forme trapézoïque et couvre une superficie totale
superficie d'environ 6955km2tandis que la partie offshore couvre la transition entre la croûte océanique et la croûte continentale sur une
superficie d'environ 5850 km2).
Il a une forme de croissant (demi-lune) partant de la bordure
sud-est du mont Cameroun où la partie terrestre mesure
environ 70 km de large (dans la direction N20E) et s'étend
sur toute la côte atlantique avec une diminution progressive de
la largeur de la partie terrestre vers le sud jusqu'à Londji (Nord
de Kribi). Il est bordé par le socle précambrien à l'est et au nord-
est et par le volcan du mont Cameroun de la ligne volcanique du
Cameroun (CVL) à l'ouest et au nord-ouest.
2.1. Cadre tectonique
Le bassin de Douala s'est développé au Crétacé
au tout début du Crétacé (Berriasien-Hautérivien), mais le
principal épisode de rift dans ces régions s'est produit à partir de
la fin du Barrémien-Aptien. On pense que la formation initiale de
la croûte océanique lors de la séparation des continents a
commencé à la fin de l'Aptien et à la fin de l'Albien.
Il semblerait que le rifting était asymétrique, car de nombreuses
caractéristiques de syn-rift normalement attendues ne sont pas apparentes en
profondeur dans cette zone, mais elles sont abondantes dans le segment sud-
américain correspondant. Plusieurs événements tectoniques supplémentaires
se sont produits au cours de la phase de « dérive » passive de l'évolution de la
marge continentale à 84 Ma (Santonien), 65 Ma (limite K/T) et 37 Ma (Éocène
tardif). Ces événements, entraînant un soulèvement, une déformation et une
érosion aux marges du bassin, sont généralement attribués à des changements
dans le mouvement des plaques et les champs de contraintes intraplaques dus
à des événements convergents et de collision entre l'Afrique et l'Europe. Le
soulèvement du Santonien et peut-être les événements de l'Éocène tardif
semblent également avoir entraîné une importante perte de masse de la marge
continentale par glissement gravitationnel, contribuant à la formation du
réservoir.
L'événement de soulèvement final est lié à la croissance
de la ligne volcanique du Cameroun (CVL) et dure
effectivement de 37 Ma à nos jours sur la marge nord-ouest
du bassin.
2.2. Stratigraphie
La stratigraphie de base du bassin de Douala est interprétée
comme comprenant des mégaséquences de pré-rift, de rift, de
transition et de dérive liées à l'évolution tectonique sur le socle
cratonique africain et la marge atlantique associée. La
stratigraphie et la tectonique régionales peuvent être résumées
en quatre phases. d'évolution liée à la séparation pré, syn et
post-rift de l'Afrique de l'Amérique du Sud :
Phase de pré-rift
Avant le rift de la plaque afro-américaine, les marges atlantiques
s'étendaient sur un vaste domaine tectonique protérozoïque-
paléozoïque inférieur issu de l'orogenèse panafricano-
brésilienne[20]. L'orogenèse a été suivie d'une intense érosion
entraînant la création d'une vaste zone sédimentaire. Des sédiments
continentaux jurassiques se sont ensuite déposés dans une
dépression afro-brésilienne, un bassin affaissé intracratonique qui
s'étendait sur les bassins du Gabon et de Douala ([21]). Les
interprétations antérieures du bassin de Douala placent le
environ une longue le littoral actuel.
Phase Syn-Rift:(Barrémien ?-Aptien)
L'éclatement crétacé du Gondwana et la séparation de
l'Afrique de l'Amérique du Sud ont commencé au début
 Géosciences 2012, 2(5): 117-124
Epoque Crétacé (Berriasien-Hautérivien). Mais le principal
épisode de rifting à Douala s'est produit à partir de la fin du
Barrémien-Aptien.
Pendant cette période, l'amincissement de la croûte et les
mouvements tectoniques d'extension provoquent des anomalies
thermiques qui se développent dans le craton lors d'événements
thermotectoniques..L'affaissement conséquent provoque une série de
défauts normaux avec variable. Ainsi, un système de rifts de direction NS
s'est développé à partir du pôle 19°N et 2°E par rapport à l'Afrique ([22],
[23]). L'activité tectonique, l'érosion et la sédimentation se produisant
simultanément, une série de grabens et d'horts s'est installée dans tout le
golfe de Guinée. ex. le horst de Lambaréné au Gabon, les graben d'Ise et
d'Afowo dans le bassin du Dahomey. La sédimentation est caractérisée
par une variation rapide des faciès latéraux résultant de l'intense érosion
des zones soulevées. La lithologie est majoritairement détritique
constituée de sables remaniés et de limons interstratifiés avec des argiles
(schistes) déposés par une dynamique fluviale. Cette sédimentation est
représentée dans le bassin de Douala par la formation nommée «
Mundeck ».
Phase de transition Rift-Dérive (Aptien-Albien)
On pense que la formation initiale de la croûte océanique lors
de la séparation des continents a commencé à la fin de l'Aptien
et à la fin de l'Albien.
Le rift qui séparait l'Afrique et l'Amérique du Sud a créé des
bassins marginaux avec des failles frontières synthétiques et
antithétiques. Cette phase est marquée par le début d'incursions
marines intermittentes dans le rift et caractérisée par des dépôts
d'évaporites ([24]) datés de l'Aptien dans le bassin de Douala, du
Congo et du Gabon. Ils ont également été datés de l'Aptien dans les
bassins du nord du Golfe de Guinée notamment au Nigeria dans la
région d'Afowo avec comparaison avec des bassins salins équivalents
du Congo, du Gabon et du Brésil. Mais il faut noter qu'au Cameroun,
la présence de ces gisements de sel a été très mise en évidence dans
le bassin sédimentaire de Kribi/Campo. Le début de l'accrét ion
océanique albien dans l'Atlantique équatorial réactive les failles du rift
et provoque des déformations sur les marges ([25]).
Phase post-rift
La phase post-rift (Albien – Présent) comprend trois stades de
dérive où la marge passive en coin s'est déposée et marquée par un
court épisode compressif localisé le long des failles de transfert
([26]). Selon ces auteurs, une déformation compressive s'est
également produite dans les dépôts du Crétacé/Tertiaire à plusieurs
endroits, à la fois le long et à proximité de la marge africaine. Les
structures plus anciennes, en particulier les failles transversales, ont
été réactivées par des contraintes de transpression, entraînant un
plissement et une déformation en failles.
Le premier stade de dérive (Albien-Coniacien, noté Drift I, est
caractérisé par des blocs de faille rotationnels dans la partie
proximale, un mouvement salin ([27],[28],[29]) et un glissement
gravitaire. Ces structures sont lié à l'instabilité gravitationnelle de la
marge et à la présence de sel.
119
Le deuxième étage de dérive (Santonien-Eocène, noté Drift
II, est une phase de dérive discrète liée à une tectonique régionale
épisode. Les structures originales de renversement liées au rift ont été
inversées et la section sédimentaire de la plate-forme a été pliée. La
discordance santonienne séparant les premier et deuxième étages de
dérive est reconnue le long de la marge ouest-africaine à la suite d'un
soulèvement au cours de l'épisode crétacé.
Le troisième stade de dérive (Eocène Pléistocène, noté Drift III, a
été lié à un glissement gravitationnel tardif causé par un
soulèvement dans le Tertiaire. Le soulèvement et la discordance
érosive sont datés d'environ 30 à 40 Ma. Contrairement aux
explications fournies par [27] , sur la base de la déformation due à
l'halokinésie, [26] pensent que l'origine de la déformation est liée à la
réactivation de l'extension fossile des systèmes de la zone de
fracture, comparable à celle reconnue dans d'autres parties des
marges ouest-africaines ([30] ,[31]).
3. Ensembles de données et méthodes
L'étude dont les résultats sont présentés ici s'est déroulée en deux
ma en phases marquant l'approche choisie pour atteindre l'objectif :
- Travaux de terrain : Au cours de cette phase, des investigations
lithostratigraphiques ont été menées dans l'ensemble des
formations tertiaires de la partie nord du bassin sédimentaire de
Douala. A l'issue de ces campagnes prospectives, cinq affleurements
ont été retenus comme représentatifs et retenus pour l'étude. Ainsi,
après description détaillée des différents lithofaciès constituant
chaque affleurement, lithostratigraphique
colonnes ont été réalisées. Ce descriptif permet
identifier certaines caractéristiques de base des environnements
de dépôt. Cette phase s'est terminée par la collecte
d'échantillons pour analyse.
- Les analyses de laboratoire étaient essentiellement basées sur la
palynologie en utilisant la méthode palynologique standard du
laboratoire de micropaléontologie de PETROCI :
Environ 20 g de matériau ont été dilués dans du HCl à 37 % pour éliminer
les carbonates, les nitrates et une partie des chlorures et des silicates.
Un traitement au HF 70% est ensuite réalisé pour dissoudre les
silicates et une partie du fluorure.
Enfin, un traitement à l'HCl chaud permet de dissoudre les
fluosilicates formés lors du traitement précédent. Après chaque
étape de préparation chimique, le matériau a été tamisé à
travers un tamis en nylon de 10 à 20 mm.
Matériel
Dix échantillons ont été prélevés dans les strates de schistes
foncés à gris de la zone étudiée. Elles ont été prélevées sur trois
affleurements naturels A1, A2 et A3 situés respectivement à
Kompina Miang et Fiko, trois localités de la bordure nord du
sous-bassin de Douala (Figure 2). Sur dix échantillons étudiés,
neuf ont livré un contenu palynologique. Il s'agit de K1, K2
(figure 3), M1, M2, M3, M4, M5 (figure 4), F2 et F4 (figure 5). Seul
l'échantillon K3 était stérile.
120 PL Kenfacket coll.:Fossiles Dinoflagellés de la Bordure Nord du Sous-Bassin Sédimentaire de Douala
(Sud-Ouest Cameroun) : Évaluation de l'âge et interprétations paléoécologiques

9°30' 9°40'
Mbanga

13

go
ou
52
M

A1 Ab
o
kompina
4°20'
53 A2 A3
miang f iko

90

14 Souza

Rivière Mungo

4°10'

Localisation des affleurements

route

wouri Douala
baie modeka
0 2 km
9°30' 9°40'

Figure 2.Carte montrant la localisation de la zone étudiée, onshore nord de Douala, et les affleurements étudiés

Figure 3.coupe igraphique de rat lithost de A1 montrant la position Figure 4.coupe lithost ratigraphique de A2 montrant la position st rat
igraphique de rat st des schistes foncés à gris et l'échantillon étudié igraphique des schistes foncés à gris et des échantillons étudiés
 Géosciences 2012, 2(5): 117-124 121

Andalousiella gabonensis(Stover et Evitt, 1978)

Areoligera spp.(Lejeune-Carpentier, 1938) Cerodinium
granulostriatum(Ehrenberg, 1830) Cerodinium sp. (Vo
zzhennikova, 1963). Damassadinium mutabilis(
Morgenroth, 1968) Fibrocysta bipolaris(Cookson et
Eisenack, 1965) Fibrocysta radiata(Lindeman, 1928)
Glaphyrocysta spp.. (Stover & Evett, 1978)
Glaphyrocysta wilsonii(Kirsch, 1991) Hafniasphaera
septata(Cookson et Eisenack, 1967) Kallosphaeridium
sp. (Coninck 1969) Palaeocystodinium golsowense(
Alberti, 1961) Phelodinium africanum(Biffi et
Grignagni, 1983) Spiniférites ramosus(Ehrenberg,
1838) Mantell, 1854 Spiniférites spp. (Mantel, 1850)

Tout l'assemblage phytoplanctonique marin est constitué de

Figure 5. Lithost rat igraphic sect ion de A3 montrant le st rat igraphic
position des schistes noirs et des échantillons étudiés
dinoflagellés de la classe des Dinophycées. Les familles
représentées sont les Gonyaulacaceae (41,66%), les Perid iniaceae
(25%), les Areoligeraceae (25%) et les Protoperid iniaceae (8,33%).
Les llates de dinoflages enregistrés sont irrégulièrement répartis
dans les échantillons étudiés. Echantillons F2, F4, K1 et K2
montrant une richesse exceptionnelle en kystes de dinoflagellés
avec respectivement 25%, 70,58%, 33,33% et 43,47% du contenu
palynoplanctonique (figure2)

4. Résultats 3

Les échantillons étudiés ont produit un pourcentage élevé de

2
pollen et de spores d'origine terrestre. Le pourcentage moyen de
dinoflagellés pour l'ensemble des grains comptés atteint 18,34%
contre 81,66% pour les spores et le pollen. Le pourcentage de
phytoplancton marin récupéré par rapport à la microflore terrestre 5

dans chaque échantillon est illustré à la figure 6.

K2 20 26
K1 14 28
F4 24 dix
9
F2 8 24
échantillons

M5 0 50
M4 2 64
M3 4 64
M2 2 36
dix
M1 6 54 11

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
% dinoflagellés/pollen et spores

dinolagellés pollens et spores

Figure 7.Illustrations de quelques kystes de dinoflagellés identifiés dans les

Figure 6.Diagramme montrant le pourcentage de kystes de dinoflagellés par rapport aux
spores et au pollen pour les échantillons étudiés
Les kystes de dinoflagellés sont richement représentés notamment
dans les échantillons de schistes sombres de Fiko et Komp ina où ils
dominent parfois les spores et le pollen (F4, K1 et K2).
Les kystes de dinoflagellés suivants ont été rencontrés
dans les dépôts de schistes de l'ion de format Nkappa. Ils
sont classés par ordre alphabétique :
Adnatosphaeridium(Williams et Downie, 1966)
prélèvements étudiés : (1) :Glaphyrocysta spp. (Stover et Evitt , 1978), (2):
Phélodinium magnificum.(Biffi et Grignagni, 1983) (3)Spiniférites sp.(Mantel,
1850). (4)Hafniasphaera Septata(Cookson et Eisenack, 1967) (5)Areoligera spp.
(Lejeune-Carpentier, 1938) (6et 7):Palaeocystodinium golzowense(Albert Ier,
1961) (8)Damassadinium mutabilis. (Morgenroth, 1968) (11)Cerodinium sp(
Vozzhennikova, 1963) (10)Andalusiella gabonensis (Stover et Evitt,
1978) (11)Cerodinium granulostriatum(Ehrenberg, 1830)
5. Débat
122 PL Kenfacket coll.:Fossiles Dinoflagellés de la Bordure Nord du Sous-Bassin Sédimentaire de Douala
(Sud-Ouest Cameroun) : Évaluation de l'âge et interprétations paléoécologiques

La plupart, sinon la totalité, des études palynologiques sur le Damassadinium Mutabilisa été identifiée dans les formations sé
bassin camerounais et même celles de la côte ouest africaine landiennes (Paléocène supérieur) des bassins côtiers écossais ([32]).
sont malheureusement orientées vers l'étude du pollen et des C'était aussi la date Danian dans les gisements des bassins du Danemark
spores et négligent les dinoflagellés et leur signification ([44]).
stratigraphique. Ainsi, les informations sur la répartition locale Hafniasphaera septataa été datée de l'Éocène inférieur dans le bassin de la
des inoflagellés index dans le sous-bassin de Douala et ceux ligne South Caro aux États-Unis ([35]) et du Dan ian dans les dépôts des bassins
environnants sont rares voire inexistantes. Cela ne pourrait pas du Danemark ([44]).
faciliter la corrélation biostratigraphique de l'association Il est à noter que les espèces d'assemblage identifiées dans la
actuelle. présente étude ont été signalées dans d'autres bassins
Cependant, les travaux de ([18]) sur le Crétacé de la partie sédimentaires par d'autres scientifiques du monde entier (Afrique,
orientale du sous-bassin de Douala ont constitué une Asie, Amérique, Europe...).
amorce de résolution de ce problème. Bien que les âges des espèces récupérées varient dans un
Malgré toutes ces difficultés, les espèces identifiées dans le large intervalle de temps (Crétacé inférieur-Éocène), les espèces
présent travail de recherche ont été corrélées avec certaines dominantes(Areoligera sp, Glaphyrocysta sp, Cerodinium sp,
associations décrites par ([18]) dans la bordure orientale du Paleocystodinium Golzowense, Glaphyrocysta sp…)sont d'âge
sous-bassin de Douala et les autres bassins en Afrique et dans le maastrichtien-paléocène. Ainsi, il pourrait être possible
monde : d'attribuer aux faciès étudiés un âge maastrichtien-paléocène.
Par exempleGlaphyrocysta spp.ont été décrites dans la marge
écossaise où elle date de l'Eocène-Paléocène supérieur ([32]). Environnement de dépôt
La présence de phytoplancton marin au sein des schistes de
Spiniférites sppont été identifiées dans les formations Miang, Fiko et Komp ina en bordure nord du bassin
paléogènes de l'atlantique nord ([33]), les formations sédimentaire de Douala suggère une entrée de mer lors du
éocènes du bassin marginal d'Abidjan ([34]) et les dépôt. Cette hypothèse est confirmée par la domination des
formations paléocènes inférieures de la ligne sud de kystes gonyaulacaceae connus pour être abondants dans les
Caro aux USA ([35] ). milieux marins ([47]). D'autre part, le pourcentage élevé de
Palaeocystodinium golzowensea été signalée dans le microflore d'origine terrestre, en particulier dans les échantillons
Campanien supérieur d'Israël ([36]), le Campanien- M1, M2, M3, M4 et M5, indique un dépôt dans un environnement
Maastrichtien au nord des Alpes en Italie ([37]) et le marin peu profond. L'assemblage d'inocystes constitué de
Campanien supérieur-Maastrichtien inférieur de l'ion de cérodinium sp, Paleocystodinium golzowense, Cerodinium
format Godula ([38]). granulostriatum, Phelodinium africanum et areoligera spindique
Cerodinium granulostriatuma été signalée du Danien des environnements côtiers marins peu profonds où les eaux
dans la section marine de Nuussuaq (Groenland sont chaudes et ont une salinité normale ([48],[49]). La faible
occidental) par ([39]), les dépôts maastrichtiens du représentation des espèces marines profondes telles que
Bassin marginal d'Abidjan ([34]) et le HautSpiniférites spconfirme le caractère peu profond de l'eau. Le
Campanien-Bas-Maastrichtien de la formation Godula L'environnement peut également être interprété comme étant marécageux avec une

([38]). influence sporadique de la mer.

Glaphyrocysta Wilsoniia été datée de l'Eocène par ([40]) dans Les changements dans le schéma de répartition des dinocystes au sein
les formations offshore de Keelung (Nord de Taïwan), Paléogène des échantillons sont probablement dus à une variation locale des

dans la formation Podhale en Pologne ([41]) et Haut Campanien conditions de sédimentation ou de climat.

dans la formation Godula-République tchèque ([38]).

Spiniférites ramosusa été décrit dans les formations de

l'Aptien inférieur de Hurlands Farm Borehole-England ([42]),
Les formations Albien-Maastrichtien du Nord-Est Nigeria
([43]), Les faciès Albien-Tu ronien de la partie Est de la
Douala sous-bassin([18]), le Campanien supérieur-
Maastrichtien inférieur de la formation de Godula ([38]) et le
Maastrichtien-Danien des bassins du Danemark ([44]).
May ([45]) a signalé la présence deAeroligera spp.dans le
Maastrichtien supérieur du groupe « Monmouth » dans le New
Jersey (USA). Njike Ngaha ([18]) lui a donné un âge maastrichtien
dans le faciès de la bordure orientale du sous-bassin de Douala
Fibrocysta Radiataa été signalée dans le faciès maastrichtien-
Supérieur avec
paléocène du bassin de Godavari-Krishna en Inde du Sud ([46]).
Elle date également de l'Éocène inférieur dans le bassin de la
Caroline du Sud aux USA ([35]).
6. Conclusions
Les kystes de dinoflagellés sontfaiblement représenté dans
sédiments superficiels de la partie nord du sous-bassin de
Douala (18,34% contre 81,66% pour les spores et le pollen). Mais
ils sont relativement diversifiés en espèces et bien conservés.
L'assemblage est constitué principalement de Dinophyceae
surtout celles des familles Gonyaulacaceae (41,66%), Perid
iniaceae (25%), Areoligeraceae (25%) et Protoperidiniaceae
(8,33%). La comparaison avec les résultats palynologiques
obtenus dans d'autres bassins indique des milieux marins peu
profonds ou marécageux lors du dépôt des sédiments mais
sporadique influence de la mer. Sur le
aspect chronostratigraphique, d'importantes espèces de kystes de
dinoflages llates indiquent un âge maastrichtien à paléocène pour
les sédiments. Etudes palynologiques complémentaires dont étude
 Géosciences 2012, 2(5): 117-124
de pollen et de spores dans d'autres secteurs du bassin et sur des
carottes permettra d'effectuer des corrélations sur l'ensemble du bassin
et contribuera à établir une bonne colonne lithostratigraphique
synthétique du bassin atlantique camerounais.
REMERCIEMENTS
Les auteurs tiennent à remercier la direction du centre
d'analyses et de recherche PETROCI pour leur précieux soutien
au cours de la recherche.
LES RÉFÉRENCES
[1] Solger, F.,1904 a. Die fossilien der Mungokreide in kamerun
und irhe geologische bedeutung. Bétr. Géol. Kamerun,
85-242, pl. III-V.
[2] Solger, F., 1904 b. - Die petrolfunde am Mungo.
Bohrtecniker Zeit, Vienne, t. 11, 14, 12h.
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