Geologie du Bassin
Shell & Total en 1986) l’histoire de
Sédimentaire Gabonais
Avec une production journalière de 25000
Barils/jour, le Gabon est le troisième
producteur en
Afrique subsaharienne derrière le Nigeria
et l’Angola,
le Gabon présente un potentiel avéré en
termes de ressources en hydrocarbures.
Depuis les premières phases d’exploration
avec les puits Rotary (1923) et
Ozouri(1958), jusqu’à la plus
grande découverte de Rabbi Kounga (
l’exploration pétrolière au Gabon est
rythmée par des phases de découvertes
majeures et mineures, suivies d’autres
phases sans découverte conséquente.
L’activité exploratoire sur le domaine
pétrolier Gabonais s’est pour l’essentiel
concentrée sur le domaine
onshore (à terre) et offshore (mer)
conventionnel, aux détriments du domaine
en eaux profondes et très
profondes qui représente 81% du bassin
pétrolier Gabonais qui s’étend sur 253.507
Km².
Cependant, au regard des potentialités
avérées et prouvées en termes de
découvertes de
nouveaux gisements d’hydrocarbures,
notamment dans
certains pays du Golf de Guinée tel que
l’Angola, la Guinée Equatoriale, le Congo
etc…,et surtout avec la dernière grande
découverte réalisée par la Société
Pétrobras sur le champ Tupi (Brésil) en
eaux très profonde (30 Milliards de
réserves en place),
le domaine en eaux profondes à très
profonde représente aujourd’hui un intérêt
capital pour la poursuite de l’activité
pétrolière au Gabon.
En effet, l’évolution des nouvelles
techniques d’investigation aussi bien pour
l’acquisition
que pour le traitement (amélioration de
l’imagerie sismique très haute résolution),
conjuguée au nouvel éclairage sur les
thématiques présalifères (souvent
marginalisées comme thématique en ultra
deep), permettent aujourd’hui une
exploration certes couteuse mais très
prometteuse en termes de nouvelles
potentialités de découvertes majeures.
1
 Contexte Géos tructural
Le Bassin sédimentaire Gabonais se
subdivise en trois sous-bassins : *le
sous-Bassin Nord Gabon, *le
sous-Bassin Sud Gabon,
*et le Bassin intérieur, chacun ayant
1. Domaine Pétrolier : 253 507 km² une histoire géologique différente. Il se
 Onshore area : 48.212,09 Km², situe sur une suture zone entre le
soit 19,02% bassin du Congo et les cratons de Sao
 Offshore : 205.294,91 Km², soit Pole. Cette suture s’étend le long de la
80,98%; côte Sud-Ouest du craton du Congo
 Attribué : 128.973,62 Km², soit tout comme la zone de la chaine du
51%; Mayumbe, qui est datée de 1300 à
* Exploration : 120 306,19 km² (CEPP + 1100 Ma (fig).
AET)
* Production : 5 592,59 km²
Un bassin précambrien supérieur (le
 Libre : 124.533,38 Km², soit 49%.

synclinal de la Nyanga) occupait la
zone, et était légèrement déformé
durant a phase tectonique Panafricain
vers 650 Ma.
La faiblesse probable de cette zone de
suture a favorisé la formation du rift
qui s’est plus tard développé dans
l’Océan Atlantique Sud. Avant la
formation des premiers éléments de la
phase rift, les bassins sédimentaires
intracontinentaux du Brésil et du
Gabon, bien connus (Carbonifère tardif
à Trias/Jurassique) étaient déjà
formés. Ces bassins contiennent
essentiellement des sédiments
continentaux, lacustres, et fluviatiles.
Le bassin sédimentaire Gabonais est
l’un des bassins de la cote Ouest
Africaine qui s’étend du Cameroun en
Angola, jusqu’en Namibie, et contient
des sédiments avec des histoires
géologiques différentes. Ces bassins
appartenaient initialement au système

2
de rift, et se sont développés
davantage durant la période de drift.
Crétacé Supérieur à Tertiaire, sur le
sel, va entrainer un développement de
structures complexes associées aux
diapirs de sel.
Un troisième bassin, au Nord Est du
sous bassin Nord, est le bassin
intérieur, qui s’est formé au début du
Néocomien jusqu’à l’Albien durant la
phase rift, mais qui n’a plus évolué
après cette phase.

Deux de ces segments, ou sous

bassins, font partie du bassin
sédimentaire Gabonais (fig). Le sous
bassin Nord se situe au Nord à la
latitude 1°30’S, et s’étend jusqu’à la
frontière avec la Guinée Equatorial. Le
sous bassin Sud s’étend au Sud à la
latitude 4°S.
Ces deux sous bassins sont séparés Localisation des sous-Bassins
1) BASSIN INTERIEUR
par la fracture zone N’Komi, un
système de failles transformantes 2) SOUS BASSIN DENTALE NORD

d’orientation N60°E. La période rift 3) SOUS BASSIN SUD

dans le sous bassin Nord est plus
4 ) SOUS BASSIN SENONIEN
récente que celle dans le sous bassin
5) BASSIN DE RIO MUNI
Sud. La couverture des blocs faillés
dans le Nord est d’âge Aptien Moyen, 6 ) CEINTURE ALBO-CENOMANIENNE

alors que dans le Sud elle est d’âge 7 ) SOUS BASSIN NORD ATLANTIQUE
Barrémien Tardif.
8 ) SOUS BASSIN DENTALE PROFOND

A l’Ouest de la zone de faille N’Komi,

dans le sous bassin Nord offshore, la
formation d’un dépocentre avec une
couche épaisse de sédiments d’âge

3

STRATIGRAPHIE DU SOUS BASSIN
NORD
Phase Rift
La phase rift dans le sous bassin Nord
Gabonais (fig) n’est pas aussi bien connue
que dans le sous bassin Sud et le bassin
Intérieur. Quelques puits ont été forés,
mais aucune information n’a été obtenue
sur les formations en dessous du
Barrémien. La plus ancienne formation
connue est la Formation de N’Toum d’âge
Barrémien tardif à début Aptien.
La Formation de N’Toum est constituée de
grès à grains grossiers à moyens avec de
fragments de roches. Ces grains sont mal
classés et cimentés par de l’argile micacée.
La Formation de N’Toum s’était déposée
dans un environnement lacustre comme
turbidites de delta. L’épaisseur maximum
mesurée est de 1500m, mais l’épaisseur
totale est certainement plus élevée,
comme le montrent les données
sismiques.
La séquence stratigraphique est continue à
travers tout le sous bassin Nord de l’Aptien
inférieur, en contraste avec un hiatus dans
le sous bassin Sud.
La Formation Coniquet de l’Aptien
Inférieur recouvre le N’Toum, et est
constituée de clastiques bien différenciés,
le grès à grains fin à moyens, souvent
feldspathique, micacé, et argileux, et dans
la plupart de cas, cimenté par des
carbonates ou de la silice. On trouve du
grès à grains grossiers à très grossiers mal
classés localement près de la limite du
bassin.
On trouve de l’argile silteuse riche en
matière organique laminée, localement
dans la partie Sud du sous bassin Nord.
Ces dépôts représentent des
environnements continentaux à lacustres.
Ils vont des sédiments fluviatiles aux
sédiments littoraux, du front de delta et de
deltat profond aux turbidites de bassin.
Phase de Transition
La Formation du Como de l’Aptien moyen
représente le début de la phase de
transition avec des sédiments recouvrant
les blocs basculés érodés de la séquence
4
rift en dessous. Elle est constituée de grès
à grains grossiers à rès grossiers, de silt,
et de l’argile laminée riche en matière
organique, carbonatée avec présence de
pyrite. On trouve quelques constructions
d’algues. En relation avec le cadre
structural, les sédiments du Como auraient
été déposés partout, du sommet à la base
des blocs faillés basculés, et de ce fait
montrent une variété de types de faciès et
d’épaisseur. La Formation du Como d’âge
Aptien moyen se corrèle avec la Formation
du Gamba dans le sous bassin Sud du
Gabon.
TECTONIQUES ET STRUCTURE
Cadre Tectonique
Les investigations de gravité extensive et
la reconnaissance magnétique, les études
sismiques marines et terrestres, et les
études stratigraphiques et structurales
tant en offshore qu’en onshore, toutes
indiquent que le bassin Gabonais est
constitué de deux segments de
développement géologique différent, les
sous bassins Nord et Sud. (fig). Les deux
bassins sont considérés comme s’étant
formés sur la croute continentale à la
limite Ouest de l’ancien craton du Congo
sur une faible zone de suture résultant des
évènements tectoniques Panafricain et du
Mayombe datés respectivement à 1300-
1100 et 650Ma (Reyre, 1984).
Ces deux bassins sont séparés par la
fracture zone N’Komi de direction Nord
Est-Sud Ouest, du Sud du horst de
Lambaréné jusque loin dans l’offshore
dans la croute océanique. L’existence de
cette fracture zone est montrée par des
preuves directes et indirectes.
Des études de réfraction en offshore
avaient montré un déplacement dextre
d’environ 100km de la croute océanique le
long de la fracture zone N’Komi (fig).
L’étude de réfraction au Nord de cette
fracture zone indique 12km de sédiments
au dessus de la croute océanique. C’est
l’épaisseur maximum du sel et des
sédiments post-sel connus au Gabon. La
croute continentale apparait à 9km de
profondeur au Sud de la fracture zone.
La preuve indirecte d’une faille majeure
est fournie par les données de sismique
réflexion, qui montrent un rapide
plongement vers le Nord, des dépôts post
sel issus de la plateforme Sud de la
fracture zone dans la portion offshore du
sous bassin Nord (fig).
La preuve indirecte la plus saisissante de
la fracture zone N’Komi est le décalage
vers l’Est de la limite externe de la
plateforme post sel du sous bassin Sud
dans le sous bassin Nord, à travers la
fracture zone (fig). Il ne s’agit pas d’un
déplacement latéral, mais un effet de la
structuration profonde sur le processus de
sédimentation. La preuve indirecte en
onshore est constituée par de fortes
anomalies magnétiques et gravimétriques
le long de la fracture zone, qui est aussi
marquée par un changement brusque
changement structural à travers elle du
Nord jusqu’au Sud.
La fracture zone N’Komi est probablement
la limite Sud des pièges sédimentaires
formés durant le refroidissement de la
croute océanique et la subsidence
résultante (Fig). Elle a contrôlé la position
du système fluvial qui avait transporté les
sédiments dans le sous bassin Nord. En
plus, il s’agit d’une faible zone s’étendant
sur l’onshore, et probablement dans le
socle affleurant, formant ainsi la limite Sud
du bassin Intérieur (fig).
La fracture zone N’Komi s’était
probablement formée au tout début du
processus rift, et est restée active pendant
toute la phase rifting. La fracture zone
N’Komi, tout comme la fracture zone Fang
5
qui limite le bassin Gabonais au Nord (fig),
a créé des segments de bassins avec une
histoire géologique différente. L’ouverture
du rift se faisant progressivement du Sud
vers le Nord, les bassins deviennent
généralement plus jeunes vers le Nord. Le
plus jeune est le bassin de Guinée
Equatoriale-Cameroun, au Nord de la
fracture zone Fang, où le système de blocs
en horst et graben est d’âge Albien, et la
couverture est d’âge Cénomanien.
Les deux sous bassins du Gabon montrent
de différences dans leur histoire
tectonique. Ce n’est pas possible d’évaluer
l’âge du début du rift dans le sous bassin
Nord, mais les phases tectoniques qui ont
suivi sont plus jeunes dans le sous bassin
Nord que dans le sous bassin Sud. Par
exemple, les dernières phases de graben
et de blocs faillés sont datées du
Néocomien tardif au début du Barrémien
dans le Sud, et du Barrémien tardif au
début de l’Aptien dans le Nord. La phase
de couverture, qui est du Barrémien
moyen dans le Sud, est plus certainement
de l’Aptien moyen dans le Nord (fig). en
plus il y a certaines indications d’une
phase tectonique tardive durant le Crétacé
tardif dans le sous bassin Nord,
probablement liée à l’activité tectonique
bien connue d’âge Santonien dans le
Cameroun et le Nigéria. Cette phase
tectonique avait réactivé les anciennes
fractures initiées durant la phase rift.
Les structures du bassin Gabonais sont
divisées en trois styles : (1) structures rift,
(2) structures halocinétiques, et (3)
fractures Crétacé tardif dans le sous bassin
Nord.
Structures Tectoniques Rift : Sous
bassin Sud Gabonais
La structuration dominante du socle dans
le sous bassin Sud est une succession de
hauts subparallèles à la côte le long de
l’axe Gamba-Bigorneau-Lucina-Kaba (fig).
Cet axe s’étend le du haut de Kaba à la
bordure du Congo (fig) au Nord Ouest, où
il se poursuit à l’onshore dans la partie
Nord du sous bassin. La partie Nord de
l’axe Gamba-Kaba est séparée du socle
affleurant vers l’Est par le graben de Vera
qui est profond de 5km (fig). On rencontre
trois principales figures structurales le long
de cet alignement : le haut de Kaba, la
Terrace de M’Bya, l’uplift de Lucina, et le
Haut de Bigorneau (fig). La Terrace de
M’Bya (fig) est l’extension vers le Nord Est
du haut de Kaba à la frontière Congolaise.
Sur le Haut de Kaba le socle est
directement recouvert par le sable de
Gamba.
L’uplift de Lucina est un méga horst qui
plonge légèrement vers l’Est (fig). L’uplift
de Lucina est séparé du Haut de
Bigorneau au Nord Ouest par l’éperon de
Mayumba, un haut de socle le long d’une
importante faille Est-Ouest (fig). L’érosion
pré-Gamba coupe le socle très
profondément le long de l’éperon de
Mayumba, et la Formation du Gamba se
repose en discordance sur toutes les
formations sous-jacentes. Le socle se situe
à 1km de profondeur de part et d’autre
long de l’éperon de Mayumba.
De possibles failles transversales,
orientées N60°-70°E, interrompt et décale
cette succession de hauts. Le flanc Ouest
de l’axe Gamba-Kaba est abruptement
faillé vers le bassin Dentale Atlantique (fig)
à des profondeurs de 8km ou plus. Ce
trend est limité au Nord du champ de
pétrole de Gamba par une fracture zone
secondaire le long de laquelle le profond
bassin de Dianongo s’est développé le long
d’un axe de direction N40°E (fig).
Système Faillé de Horst et de Graben
6
On a un exemple de système faillé de
horst et de graben dans la zone située
entre les failles limitant la frontière Ouest
de l’axe Gamba-Kaba et les affleurements
du socle à l’Est (fif). Cette zone est
appelée protoplateforme, car c’est la
pierre angulaire pour l’établissement de la
plateforme continentale post sel. Dans
cette la Formation du Gamba présente un
pendage souple monoclinal vers l’Ouest
avec une profondeur moyenne de 1000m.
Sous la Formation du Gamba il y a le
système faillé en horst et graben qui
affecte les formations les plus basses de la
séquence rift, que sont les formations du
Grès de Base, du Kissenda, du Lucina, et
du Mélania (fig).
Le système de failles et de blocs aussi bien
délinéés est généralement de direction
N40°W. Toutefois, au Sud vers la frontière
avec le Congo et plus loin au large, les
failles sont plus de direction Nord-Sud
(fig). De fracture zones mineures possibles
de direction N70°E et N70°W interrompent
ce système de blocs faillés, et avaient
probablement joué un rôle significatif dans
la sédimentation et les couvertures de
pièges de pétrole. Il est très probable que
le graben et le système de blocs faillés ait
commencé plus tôt le long de la limite Est
du bassin (début Néocomien) que dans
l’offshore où ce système est daté du
Barrémien. Tout le graben et le système
de blocs faillés avait été couvert par les
argiles du Mélania, et encore une
deuxième fois par la Formation du Gamba
(fig) qui a suivi le dépôt du Dentale plus
loin au large.
Bassin Dentale
La plateforme avait été abandonnée
durant le Barrémien moyen, après lequel
l’axe de la sédimentation avait basculé
vers l’Ouest, formant le Bassin Dentale
Atlantique d’une profondeur de 7 à 8km,
sous le talus continental (fig). Le bassin
Atlantique Dentale plonge dans le bassin
de Dianongo au Sud de direction Nord Est
le long de fracture zone N’Komi (fig).
Dans ce bassin les sédiments Dentale sont
épais d’au moins 2 à 3km, et s’étaient
déposés durant une période relativement
courte (2ma). Deux phénomènes, une
extension rapide et une sédimentation
rapide à prédominance argileuse, sont à
l’origine du style tectonique du Dentale,
caractérisé par de failles listriques de
croissance, avec une expansion de la base
dans les failles (fig). Des diapirs d’argiles
sont probables à certains endroits du
bassin (fig). Ces structures dans les
formations pré-Dentale jouent
certainement un rôle mineur dans la
formation des corps structuraux dans le
Dentale.
Structuration de la Formation du
Gamba
La Formation du Gamba repose en
discordance sur la séquence rift tronquée,
et un léger pendage général monoclinal
vers l’Ouest (1,5°) au dessus de la
plateforme, et plus plongée vers l’Ouest
(3°) au dessus du Bassin Dentale (fig).
Plusieurs hypothèses sont proposées pour
expliquer la structuration de la Formation
du Gamba. Il constitue un problème
important pour l’exploration de pétrole car
la Formation du Gamba est le principal
réservoir au Gabon.
Les seules structures connues dans la
Formation du Gamba sont des anticlinaux
sur le socle surélevé, et/ou sur des hauts
structuraux pré-Gamba. Cependant
certaines structures souples dans le
Gamba pourraient avoir été causées par
une légère réactivation de l’extension de
la phase rift.
7
Tectonique Rift : Sous Bassin Nord
Gabon et Bassin Intérieur
Il y a peu d’information sur les structures
pré-sel dans le sous bassin Nord Gabon,
car une très épaisse couche de sel ne
permet pas une bonne cartographie
sismique en dessous du sel. Les meilleures
données sont obtenues dans la partie
offshore du bassin entre Port-Gentil et
Libreville (fig). De surcroit, quelques puits
seulement ont atteint des formations pré-
sel dans le sous bassin Nord. Toutefois, la
déformation du Crétacé Supérieur,
absente dans le sous bassin Sud, a du
perturber les structures rift profondes.
Le Bassin Intérieur qui a le même âge que
le sous bassin Sud, a une histoire
géologique remarquablement calme
comparativement aux autres. C’est un
bassin asymétrique avec un flanc Nord Est
qui plonge légèrement vers le Sud Ouest,
mais réapparait brusquement à travers le
système de blocs faillés sur le horst de
Lambaréné (fig 33 et 34).
Un apparent axe de faille synthétique
s’étend le long de la partie Est du Bassin
Intérieur sur 170km, et doit être
synsédimentaire. Elle a localement un rejet
maximum de 1000m. De failles normales
de direction N60°E déplacent l’axe de la
faille. Dans la partie la plus profonde du
Bassin Intérieur, dans la partie inférieure
des blocs limités par la faille axiale, de
traces de séisme indiquent une mobilité
des argiles dans la Formation du Welle au
Néocomien (fig 35).
Tectonique Drift : Bassin du Gabon
La plupart de structures dans la section
post salifère de la phase de dérive sont le
résultat de la déformation salifère.
Cependant dans certains cas, le
mouvement du sel a du être initié par les
mouvements des structures profondes. Au
moins trois cas de déformations post
salifère sont connus dans l’offshore Nord
Gabon.
Les structures générées par le mouvement
du sel sont d’une grande importance
économique. Jusqu’aux nouvelles
découvertes de Rabi-Kounga 72% des
réserves pétrolières du Gabon étaient
piégées dans de structures salifères qui
affectent les réservoirs du Crétacé
Supérieur et du Tertiaire.
Structures Salifères
Le style de déformation du sel et des
sédiments sus-jacents dépend de plusieurs
facteurs locaux :
(1) Structure de la surface pré sel ;
(2) Taux et temps de chargement et
densité des sédiments post sel ;
(3) Epaisseur de la couche de sel
initiale et nature de différents sels ;
(4) Profondeur de la couche de sel
initiale, par conséquent la
température ;
(5) Mouvements des structures
profondes de base.
Cinq type de structures salifères peuvent
être distingués dans le bassin Gabonais,
déterminées par leur position dans le
bassin en tenant compte de différents
facteurs mentionnés ci-dessus (fig 36) :
coussins salifères, tortues (liés aux
diapirs), diapirs dissouts, larges diapirs, et
diapirs prismatiques faillés. La distribution
de ces principaux types de structures
salifères constitue la base pour diviser le
bassin Gabonais en zones basées sur
l’augmentation de la complexité de
structures salifères : la zone de Mayumba,
de coussins salifères, de tortues et de
diapirs dissouts ; la zone de ‘’diapirs
prismatiques’’ faillés ; et la zone de diapirs
larges.
8
La zone de Mayumba : Coussins
Salifères, Tortues et Diapirs Dissouts
Les structures salifères dans l’onshore
Nord sont de coussins de faible relief, de
tortues, et de diapirs dissouts (fig 37). La
partie Est de cette zone, le long de la
partie interne de la plateforme, est
couverte par une unité intacte de couche
salifère initiale seulement légèrement
déformée. Plus loin dans l’offshore, le
dépôt des sédiments du Madiéla sur le sel
avait créé de structures de large
amplitude. Dans certains cas la croissance
structurale avait été interrompue par la fin
de l’Albien, mais quelques diapirs perçants
ont continué à se développer au Sénonien.
Cette zone est située sur la
protoplateforme stable ou l’épaisseur de la
section post sel est de 0,2 à 0,3km.
L’épaisseur de la couche de sel initiale est
estimée à 800m.
La déformation salifère est simple dans la
zone de coussin et de tortue qui couvre la
majorité de la plateforme post sel (fig36,
37).
Les données de Gravité en offshore, les
données sismiques et les données de puits
montrent que les structures salifères sont
des couches ou des murs, plus
communément des types perçants. Ces
structures sinueuses ont une orientation
Nord Ouest, grossièrement parallèles à la
plateforme pré sel. Les diapirs en dômes
individuels ou en rides allongées percent
jusqu’à la surface. Dans certains cas la
partie supérieure des diapirs onshore a été
dissoute sur le tiers de leur hauteur,
quand ils avaient atteint la surface (fig
37). Le sel dissout est déplacé par par de
dépôts continentaux sableux et argileux de
faible vitesse.
Les structures en tortue se retrouvent
dans les carbonates albiens de la
Formation du Madiéla entre les diapirs et
les rides de sel. Les carbonates du Madiéla
forment des anticlinaux relativement
larges (structures en tortue, fig 37), qui
avaient été créées par l’effondrement des
sédiments du à l’évacuation du sel dans
les diapirs croissants. Entre deux zones
d’effondrement de sédiments il y a un
anticlinal, ou un ‘’dos de tortue’’. Seule
une mince couche de sel reste entre la
base du Madiéla et le toit de la Formation
du Gamba.
Ces types structuraux sont répandus dans
la plateforme, où la base du sel est plate
et longe légèrement vers l’Ouest. La
présence des carbonates du Madiéla sur la
couche salifère semble être nécessaire
pour la formation des tortues. L’épaisseur
du sel et cdes formations post sel est
d’environ 1000 à 1500m.
Diapirs ‘’Prismatiques’’ Faillés
Une section à travers ce type de structure
salifère montre une configuration
prismatique. Le sel perce et glisse vers le
haut le long de plan de failles avec un
rejet vers l’Est jusqu’à 1500 à 2000m. Les
sédiments dans le bloc inférieur
s’épaississent vers la faille, montrant ainsi
l’activité de ces failles pendant le dépôt
des formations post salifères (fig 38 et
39).
Ce type de diapirisme est commun le long
du talus continental au Crétacé Supérieur
juste après la plateforme post sel (fig 36).
Par exemple, à l’onshore à l’Est de Port
Gentil, de tels diapirs prismatiques faillés
sont organisés le long d’une longue et
sinueuse faille de direction parallèle au
talus continental Sénonien. Le poids des
sédiments déposés au pied du talus a du
déclencher le mouvement du sel, qui a été
accentué par le pendage léger vers l’Ouest
de la base de la formation salifère.
D’autres exemples offshores dans le bassin
Sud Gabon montrent la même situation
géologique : géants diapirs prismatiques
9
faillés formés le long de larges failles
plongeant vers l’Est. Les failles atteignent
de profondeur de 4000m ou plus, et sont
toujours actives à plusieurs endroits, car
elles déplacent les couches jusqu’au fond
de la mer et produisent des scarps. Le sel
percerait jusqu’au Miocène. L’alignement
des diapirs est subparallèle au glacis
continental actuel.
Diapirs Larges
Les plus larges diapirs se sont développés
au cœur du sous bassin Nord le long d’une
zone de direction Nord Sud s’étendant
vers la mer, en passant par Port-Gentil, de
la ceinture de diapirs prismatiques faillés
(fig 36). Toutes les conditions d’un
diapirisme à grande échelle sont réunies
dans cette zone : (1) épaisse couche de
sel initiale ; (2) enfouissement profond du
sel (4 à 5km), et (3) taux de
sédimentation rapide des couches
Miocène-Pliocène.
Dans la portion offshore du sous bassin
Nord au large de Port-Gentil les données
sismiques indiquent un diapir compliqué
qui s’étend parallèlement à l’ancienne
fracture zone, avec un possible becs de
canards et de sel détaché.
Age du Diapirisme Salifère
L’étude de l’épaisseur des sédiments
montre que le diapirisme avait débuté
durant l’Albien. Toutefois, le
développement maximum du diapirisme
s’est produit au Crétacé Supérieur. Les
diapirs sont plus jeunes dans la direction
de pragradation des sédiments que ceux
observés dans plusieurs autres provinces
salifères.
L’histoire du mouvement dus sel avait joué
un rôle important dans (1) la
sédimentation - la distribution des
turbidites du Crétacé Supérieur est
souvent déterminée par le premier
mouvement salifère, (2) la maturation de
la roche mère – la surchauffe des
sédiments par l’intrusion dus sel, du à sa
haute conductivité thermale, avait affecté
avait entrainé la génération des
hydrocarbures, et (3) le développement
structural – l’âge des structures est très
important dans le piégeage des
hydrocarbures.
Les accumulations de sel laissent imaginer
plusieurs formes structurales entre de
faibles murs de sel et des diapirs :
coussins avec léger relief structural ;
coussins avec amincissement significatif
des sédiments au dessus ; diapirs
profonds d’âge Albien-Turonien ; et diapirs
perçants vers la surface d’âge Sénonien à
Tertiaire. La tendance générale est une
atténuation de l’halocinèse vers l’Ouest,
mais une différenciation régionale stricte
ne peut être établie, tant ces différents
styles de structures salifères coexistent.
L’épaisseur du sel diminue graduellement
vers l’Ouest, probablement vers la limite
du bassin salifère où de larges coussins de
sel remplacent les structures diapiriques
(fig 41). A la limite du présent talus
continental les seules structures observées
sont des coussins de sel parallèles au talus
continental affectant seulement la partie
inférieure de la section Crétacé Supérieur.
Les Fractures Post Sel dans l’Offshore
Nord Gabon
Dans l’offshore Nord, entre Port-Gentil et
Libreville, il y a trois failles de socle
majeures de directions N30°W parallèles
au graben et du système de blocs faillés
du sous bassin Sud (fig 33). Ces failles
sont probablement des restes de
structures rift, car elles sont aussi
parallèles au horst de Lambaréné dans le
bassin Intérieur. Les failles de l’offshore
Nord sont différentes des autres failles
10
dans le bassin Gabonais dans ce sens
qu’elles ont été actives durant la
sédimentation salifère et post salifère
jusque tard dans le Crétacé Supérieur. On
peut l’observer dans une section sismique
à l’Ouest de Libreville (fig 42), avec
amincissement de la Formation post sel du
Madiéla à la base du sel. Le sel Ezanga
n’avait probablement pas été réactivé. On
peut observer des évidences de failles de
croissance actives durant la dernière
phase tectonique du Crétacé au centre de
l’Afrique de l’ouest (Santonien).
Il y a deux larges anticlinaux aussi de
direction N30°W dans l’offshore, à l’Est de
Port-Gentil au cœur du bassin de Port-
Gentil – les rides de Belouga et d’Ibawa
(fig 33). Ces plis sont souvent d’âge
Crétacé Supérieur, et sont caractérisés par
proéminente érosion sommitale. Les
données sismiques montreraient une
inversion du système de failles, indiquant
une origine depuis le socle de ces
anticlinaux (fig 43).
L’EVOLUTION DU BASSIN
L’histoire géologique du bassin Gabonais
est la conséquence des régimes
tectoniques séquentiels associés à à une réactivation en extension du bassin,
l’ouverture de l’Atlantique Sud, au
mouvement divergent de plaque, et au
mouvement de la plaque Africaine durant
le Crétacé Supérieur.
Phase Rift
La première phase de l’évolution du bassin
Gabonais a été initiée par le tectonique
rift, mieux représenté dans le sous bassin
Sud. Quatre sous phase de la phase rift
sont :
(1) Subsidence et dépôt du Grès
continental au Néocomien ;
(2) Failles d’extension, augmentation de la
subsidence, et dépôt des argiles du
Kissenda au Néocomien (schema 1, fig
44) ;
(3) Formation de blocs faillés et dépôt des
Formations du Néocomien Supérieur-
Barrémien Inférieur et du Mélania. A ce
moment une extension active avait généré
une variété de blocs surélevés le long de
l’axe Gamba-Kaba et des ajustements à
travers une activation de zones de
fractures transverses. Les argiles du
Mélania avaient recouvert ce système de
failles en horsts et grabens. Des petits
réajustements avaient étendu l’activité
tectonique localement. La protoplateforme
s’était formée (schéma 2, fig 44) ;
(4) Décalage du bassin vers l’Ouest et
création du Bassin Dentale. Ce bassin est
remarquable pour sa courte durée et un
taux élevé de sédimentation-
approximativement 3km de sédiments en
2ma. C’est probablement à ce moment
que l’axe Gamba-Kaba s’était légèrement
surélevé et avait séparé le Bassin de Vera
du Bassin Dentale (schéma 3, fig 44).
Cette phase de sédimentation rapide au
Barrémien moyen-supérieur et des failles
listriques synsédimentaires correspondrait
bien qu’il n’y ait aucun lien apparent entre
les failles de croissance du Dentale et les
failles de socle en dessous. La phase rift
de l’évolution du sous bassin Sud du
Gabon s’était terminée par une
pénéplaination. Cela s’était du dépôt des
Formations du Gamba et de l’Ezanga à
l’Aptien Moyen (dessus schéma 3, fig 44).
Le sous bassin Gabon vait eu une histoire
géologique différente durant la phase rift
(Schémas 1 & 2 fig 45). La subsidence
maximum a du se produire à l’Atien
Inférieur au lieu du Barrémien Supérieur-
11
Aptin Inférieur comme dans le sous bassin
Sud. Le système faillé de horsts et de
grabens est recouvert par les sédiments
de l’Aptien Moyen, et non par ceux du
Barrémien Supérieur comme dans le sous
bassin Sud.
Phase de Dérive (Drift) Tardive
La phase de dérive tardive dans l’histoire
géologique du bassin Gabonais est typique
d’un bassin de marge Atlantique,
caractérisée par une subsidence de la
totalité de la bordure Ouest du continent.
Cette subsidence est causée par la
rencontre des croutes continentale et
océanique. La progradation des sédiments
avait formé une limite continentale, un
talus et une ride.
Durant ce cycle, la fracture zone N’Komi
avait joué un rôle persistent mais subtil
dans la séparation des sous bassins Nord
et Sud. Au Sud l-histoire géologique est
dépourvue de toute activité tectonique
significative (schéma 4 fig 44). Dans le
sous bassin Nord cependant, une
succession de sédiements épais du
Crétacé Supérieur et du Tertiaire s’étaient
accumulés, accompagnée par un
diapirisme salifère actif avec réactivation
de quelques structures (schémas 3 & 4 fig
45). Cette réactivation est datée du
Santonien, et représente l’âge des
tectoniques les plus actives connues au
Nigéria et au Cameroun. De failles
transformantes (wrench ?) se seraient
formées comme dans la ride de Ibawa
(schéma 4 fig 45).
Les principaux évènements de la phase de
dérive tardive sont marqués des
mouvements eustatiques. Les niveaux
élevés de la mer s’étaient produits au
Turonien et à l’Eocène Inférieur, et
d’importants bas niveaux s’étaient produits
au Coniacien-Sénonien et au Maastrichtien
Inférieur. Ces cycles ont entrainé l’érosion
du continent et de la plateforme, et le
redépôt des sédiements clastiques épais
dans le bassin. Une autre baisse du niveau
marin est observée de l’Eocène moyen à
l’Oligocène, entrainant la formation de
canyons profonds à la limite continentale
et le talus. Le horst de Lambaréné s’était
probablement réactivé à ce moment.
Le bassin Gabonais montre seulement de
faibles réactions aux mouvements de la
plaque Africaine, responsable de très forte
convergence activité tectonique dans le
Nord de l’Afrique au Santonien, l’Eocène
Moyen et le Miocène Inférieur (Reyre,
1984).
SYSTEME PETROLIER ET GAZIER
De lithologies de réservoirs variables sont
représentées dans le bassin Gabonais. Ici
nous ferons principalement une
description des réservoirs d’hydrocarbures
de grande importance économique. Il
s’agit des Grès fluvio-lacustres pré
salifères, de grès turbiditiques marins du
bassin post salifère Ouest du Sénonien au
Tertiaire, de cherts de la Formation de
l’Ozouri au Tertiaire Inférieur. Les
réservoirs de la plateforme carbonatée et
siliciclastiques de la Formation Albienne du
Madiéla seront aussi décrits. Bien que
n’étant pas encore une source
d’hydrocarbures économique au Gabon, le
Madiéla est un important producteur au
Sud dans les bassins du Congo et de
l’Angola.
Réservoirs Pré Salifères
Les grès antésalifères du Crétacé Inférieur
s’étaient déposés dans des
environnements fluvio-continentaux et
lacustres. Les roches cristallines et
métamorphiques de la chaine du Mayombe
juste à l’Est du bassin Gabonais sont la
source de ces dépôts clastiques. La
distance de transport de la source était
12
courte, en conséquence la plupart de grès
antésalifères ont tendance à être
immatures et contiennent d’abondants
fragments de feldspath, de micas, de
roches, et d’argile. Les réservoirs pré sel
étant constitués de ces matériaux, sont
l’objet d’une extrême altération
diagénétique durant l’enfouissement.
Les réservoirs pré sel et leurs
environnements de dépôt sont classés
comme suit, les plus récents au sommet :
Grès du Gamba
Fluviatile, plage
Grès du Dentale
Deltaïque lacustre
Mélania et Grès du Lucina
Turbiditique lacustre
Grès de Base (N’Dombo)
Fluviatile
Grès de Base (N’Dombo)
Aucune accumulation économique n’a été
découverte jusqu’à présent dans les Grès
de Base au Gabon. Des indices sont
présents au Congo juste au Sud du Gabon
et dans le bassin Intérieur, où de l’huile
avait été produite au cours de test sur le
puits OU-5 d’Elf.
Les Grès de Base sont probablement
présents dans tout le bassin, mais seuls
quelques puits les ont pénétrés. La plupart
de puits avaient testé l’unité proximale de
la principale source de matériaux
clastiques, où les Grès de Base sont
typiquement développés comme de
conglomérats hétérogènes, riches en
argiles, très cimentés, avec de propriétés
réservoirs très pauvres.
Les Grès de Base ont de meilleures
propriétés réservoirs dans le bassin
Intérieur, où ils sont développés en bancs,
avec de grès à grains feldspathiques
grossiers à moyens. Les porosités
atteignent 25% et des perméabilités allant
jusqu’à 100md. Tant que les grès sont
relativement propres, ils peuvent maintenir
de bonnes caractéristiques réservoirs
jusqu’au niveau diagénétique
correspondant à 1,5 sur l’échelle de
réfléctance de la vitrinite.
Les Grès du Lucina et du Mélania
Les grès du Lucina avaient été déposés
sous forme de turbidites lacustres au
moment du rift actif (blocs faillés). Leur
extension est probablement limitée à une
zone de 40 sur 20km dans l’offshore Sud
du Gabon (fig 6). Le Lucina est constitué
de grains fins à très fins, de grès argileux
et micacés. L’unité atteint une épaisseur
maximum de 70 à 80m. On distingue deux
principales unités de grès, une inférieure
(Q) et une supérieure (P) (fig 46).
Le grès Q est constitué d’un empilement
de séquences grossières vers le sommet
qui augmentent d’épaisseur et de
fréquence vers le sommet de la section.
L’ensemble de la séquence régressive
représente probablement une
progradation vers le bassin du complexe
de dépôts turbiditiques lacustres.
Le grès P est constitué d’unités de plus ne
plus fines vers le sommet et représentent
certainement des chenaux déposés dans
un milieu plus proximal ou plus penté. Les
porosités se situent entre 15 et 25%, et
les perméabilités sont au dessus de
100md.
Les grès du Lucina sont très sensibles à la
diagenèse thermale : autour d’une
profondeur de 2000m la porosité moyenne
avait baissé à 15% et la perméabilité
moyenne à 10md. Compte tenu des
propriétés réservoirs pauvres, les grès du
Lucina sont généralement considérés non
productifs à des profondeurs supérieures à
2000m. La dégradation du réservoir se
manifeste sous forme de quartz de
croissance secondaire, de cimentation
13
carbonatée, et le développement d’argiles
autigéniques.
Le Grès du Mélania, qui est plus jeune que
le Lucina, comprend deux faciès principaux
d’extension latérale différente (fig 47). Les
Grès de la Fomation du Mélania complexe
un complexe turbiditique qui couvre une
étendue d’environs 300km² dans l’offshore
Sud du Gabon (fig 6). Ce fan est situé sur
la selle du M’Bya entre les hauts de
Gamba et de Kaba. Le rifting et la
subsidence durant le dépôt du Mélania
avaient nettement affecté son épaisseur et
la distribution des faciès.
Le Melania peut être divisé en deux
grandes unités sédimentaires (fig 47).
L’unité inférieure est constituée
d’intercalations d’argile et de grès à grains
fins à moyens. Cette unité est relativement
très répandue, et représente le cône de
dépôt distal. Les grès contiennent 35 à
50% de quartz, 1à à 15% de feldspath, et
5 à 20% de ciment carbonaté. L’unité
supérieure est composée de dépots de
chenaux anastomosés intercalés d’argiles
‘’levee’’. Les chenaux gréseux sont fins à
grossiers, mal classés, localement argileux,
fins vers le sommet des sédiments. Ils
contiennent 30 à 40% de quartz, 20 à
35% de feldspath, 20 à 30% de mica, 5%
d’argile et environ 10% de ciment
carbonaté.
Comme les réservoirs du Lucina, les grès
du Mélania ont une texture immature et
sont sujets à l’altération diagénétique lors
de l’enfouissement. Les argiles
authigéniques et le ciment carbonaté
remplissant les pores sont communément
constitués. La porosité moyenne dans
l’unité inférieure est comprise entre 10 et
15%, et la perméabilité n’excède jamais
40 à 50md. Dans l’unité supérieure, les
porosités se situent entre 15 et 22%, et la
perméabilité atteint 100md.
Les Grès du Dentale
La Formation du Dentale est une séquence
épaisse de sédiments deltaïques fluviatiles
et lacustres. Elle souligne la progradation
du Nord au Sud le long de l’axe d’un
bassin présalifère majeur, le Bassin de
Dianongo (fig 7). Le Dentale est
typiquement un dépôt régressif. La partie
inférieure de la formation est constituée
d’argiles, de silts, et de grès fins à très
fins. La partie supérieure est constituée de
bancs épais de grès fins à moyens,
communément entrecroisés, avec un peu
silts et d’argiles.
Les meilleurs réservoirs du Dentale sont
dans la partie supérieure de la formation.
A des profondeurs faibles à modérées, les
porosités atteignent 29%, et la
perméabilité atteint 1 darcy. La section
supérieure du Dentale est haute de 200m
d’épaisseur. Régionalement, les réservoirs
sont mieux développés au niveau de l’axe
de sédimentation majeure fluviatile – le
Bassin de Dianongo et la partie Nord du
Bassin Atlantique Dentale (appelé aussi
simplement Bassin Dentale) (fig 7). La
qualité des grès et l’épaisseur diminuent
vers le Sud du dépôcentre. Dans les
parties centrale et Sud du Bassin Dentale,
seul les grès de la section du Dentale
Inférieur sont présents, et la porosité et la
perméabilité diminuent rapidement avec la
profondeur d’enfouissement.
Les Grès du Gamba
Les Grès du Gamba constituent l’objectif
principal dans le Sud du Gabon. Ils
s’étendent régionalement, montre un
développement de faciès consistent, et ont
typiquement de bonnes propriétés
pétrophysiques où ils ne sont pas très
enfouis.
La formation du Gamba se situe
directement sous le sel Ezanga
(couverture régionale), et c’est ainsi le
14
principal réservoir pour la migration
verticale des hydrocarbures dans le pré-
sel.
On trouve des réservoirs à la base de la
formation typiquement d’origine alluviale
(fig 8). Ils montrent des réseaux
d’anciennes rivières, et sont constitués de
conglomérat basal de plus en plus grossier
vers le sommet, de grès entrecroisés
recouverts par des sables inconsolidés.
L’épaisseur des grès se situe entre 0 et
50m. Les porosités se situent entre 20 et
30%, et la perméabilité peut atteindre 5
darcys. Dans l’offshore Sud, on reconnait
deux principaux dépocentres, séparés par
le Haut de Casmaria (fig. 8). Plus loin au
large, toute la formation est représentée
par des grès argileux d’épaisseur
inférieure à 10m.
Les Réservoirs Madièla
On n’a pas encore découvert
d’accumulations d’hydrocarbures
économiques dans la Formation du
Madièla au Gabon. Cependant, les
formations Albiennes équivalentes du
Congo et de l’Angola sont de producteurs
très prolifiques, d’où la petite description
du Madièla faite ici.
De bonnes qualités réservoir sont
fréquentes dans le Madièla. Cela se
caractérise principalement dans des
dépôts carbonatés de haute énergie de
marge de plateforme, mais aussi dans des
carbonates de plateforme intérieure
(lagon) et silico-clastiques continentales
(fig 11 et 12). Le puits STM-1 foré par Elf
dans l’offshore Sud avait rencontré 400m
des empilements de grainstones et
pacstones oolitiques et bioclastiques avec
des porosités comprises entre 20 et 30%.
Le puits MW-3 d’Elf montre environ 50m
des grès du Madièla dans le Sous-Bassin
onshore Nord avec des perméabilités
allant jusqu’à 1 darcy.
Les Réservoirs Turoniens du Madièla
de Plateforme
La Formation de l’Azile (Turonien) produit
de l’huile dans le champ de Konzi situé
dans l’offshore Nord de la marge du bassin
de plateforme du Madièla carbonaté (fig
11). Les réservoirs (grès inférieurs) sont
constitués de calcaires intercalés, de silts
argileux et de grès. Les porosités se
situent entre 10 et 25%. Les perméabilités
varient très largement et atteignent un
maximum de 200md dans les meilleurs
grès. L’épaisseur totale de ces réservoirs
est de 100 à 150m.
Les Réservoirs Turbiditiques
Sénoniens
Ces réservoirs une importance
économiques considérables, tant ils étaient
la source majeure d’huile au Gabon
jusqu’aux découvertes de Rabi-Kounga.
Les complexes de fans turbiditiques
contenant ces réservoirs sont bien
développés au large de Port-Gentil, dans
le bassin post-sel Nord (fig 17).
Les Grès de l’Anguille et du Pointe
Clairette
Dans le champ de l’Anguille situé à 25km
au Sud-Ouest de Port-Gentil, on distingue
quatre principales unités sédimentaires
dans les formations de l’Anguille et du
Pointe Clairette, de la base jusqu’au
sommet (fig 48).
La première unité est constituée d’une
alternance de grès et d’argiles. Les grès
sont constitués de grains fins à très fins,
sur des bancs moyens à épais. Ils
apparaissent comme des débris de
sédiments, sans stratification et de
classement, et contiennent beaucoup de
clastiques. Cette unité contient aussi des
intercalations de grès laminés à grains fins
15
à très fins, finement lités et bioturbés,
avec de la boue. Les grès de cette unité
peuvent avoir une extension latérale sur
des distances de 100m à 1km.
La deuxième unité est constituée plus
d’argiles avec quelques grès laminés
comme ceux décrits dans la première
unité.
Des intercalations de grès et d’argiles
constituent la troisième unité. Les grès ont
des grains fins à très fins, et une épaisseur
moyenne de 1m, et peuvent avoir une
épaisseur cumulée de 10 à 15m. On
observe des figures d’érosion et de
remplissage à la base de cette unité.
La quatrième unité, la plus au sommet, est
constituée d’argiles et de grès finement
lités avec des figures communes de
glissement (slump).
La section Anguille-Pointe Clairette décrite
ci-dessus représente une séquence
turbiditique progradante, avec de faciès
d’unité distale à la base et des faciès
proximals au sommet. On trouve les
meilleurs réservoirs dans les première et
troisième unités. L’agencement des
grains/débris présente une porosité allant
jusqu’à 24%, et la perméabilité atteint
700md. Dans les grès laminés la
perméabilité maximum décroit de 300 à
400md. L’épaisseur nette des grès se situe
entre 10 et 100m. Cette fourchette
d’épaisseur est due au fait que la
succession de débris riches en sables se
limitent à de zones moins larges que le
kilomètre. De différences brusques
d’épaisseur est aussi fonction de
mouvements sel pendant le dépôt.
L’épaisseur nette des réservoirs peut
varier d’un facteur 2 du sommet du dôme
aux flancs (fig 49).
Les Grès du Batanga
Le grès du Batanga se sont déposés sous
forme de séries turbiditiques sur une
étendue de 5000km². Ils proviennent
surement de l’érosion de la plateforme
Sénonienne riche en sable durant la baisse
du niveau marin. Les roches réservoirs ont
des grains très fin à grossiers, avec de
bancs massifs de grès. Des lits individuels
montrent un léger caractère fin vers le
sommet et sont couverts par de lamines
convoluées (fig 50). Des bancs de grès
peuvent s’empiler en réservoirs individuels
d’épaisseurs allant jusqu’à 15m. En fait le
Batanga peut contenir jusqu’à 200m de
net réservoir sableux. Le maximum de
porosité est de 30%, et la perméabilité va
jusqu’à 800md. Comme pour l’Anguille, la
qualité réservoir et l’épaisseur sont
fortement influencées par la structuration
sédimentaire : les grès du Batanga sont
généralement plus épais dans les creux
entre les dômes de sel (fig 51).
Les Réservoirs de Chert de l’Ozouri
Les réservoirs de la Formation de l’Ozouri
(Paléocène) sont constitués de cherts
fracturés qui ont été originellement
déposés dans un environnement marin
très profond. Les fractures, qui ont été
créées après le phénomène de
silicification, constituent la seule source de
porosité. La perméabilité est excellente, et
atteint 1 darcy. L’épaisseur des réservoirs
se situe entre 30 et 40m (fig 18).
Les Réservoirs Miocènes
Les sables de la base de la Formation
Miocène du Mandorove se situent dans
des chenaux de la plateforme continentale
et du glacis continental durant le Tertiaire.
Ces chenaux représentent des
remplissages des pour des turbidites
16
Miocène des systèmes fans souvent
présents dans l’offshore très prfond.
Les sables des chenaux sont fins à
grossiers, avec des lits individuels pouvant
atteindre 20 à 25m d’épaisseur.
L’épaisseur cumulée des réservoirs peut se
situer entre 50 et 60m.
La porosité et la perméabilité sont
excellentes dans ces sables, qui sont
généralement propres et inconsolidés. La
distribution des sables dans les chenaux
est erratique. La variation d’amplitude
sismique est très importante dans la
détection de ces sables (fig 52).
Les Roches Mères Présalifères
Les roches mères pré-sel sont mieux
connues dans le Sud Gabon où il existe
beaucoup de données. Les deux
principales séquences de roches mères
reconnues sont des argiles des formations
du Kissenda (Néocomien) et du Mélania
(Barrémien). La Formation du Dentale
montre généralement un potentiel roche
mère très pauvre. Cependant, quelques
analyses des faciès argileux à la base de la
formation du Crabe montrent qu’elle
pourrait être une roche mère.
Les Argiles Organiques Noires du
Melania
Le Melania est constitué des argiles
pyritiques varvées déposées dans un
environnement lacustre de faible énergie.
Les argiles noires du Melania sont
probablement répandues dans tout le Sous
bassin Sud, et ont joué un rôle majeur
dans la génération des hydrocarbures de
cette partie du Bassin.
Le pourcentage de carbone organique
total est en moyenne de 6,1%, et des
valeurs allant jusqu’à 20% ont été
mesurées (fig 53). La matière organique
est constituée d’une prédominance de
kérogène de type I et de type
intermédiaire I et II (fig 54). En moyenne
50% du kérogène est de type I. Le type
de matière organique varie à travers le
bassin en fonction de l’environnement de
dépôt du Mélania. On trouve le kérogène
de type III le long de marge Est du bassin,
près de la source clastique. Dans les
argiles organiques du Mélania le kérogène
est composé d’algues Botryococcus et de
matériaux sapropeliques pouvant se
dégrader en Botryococcus. La matière
organique bitumineuse présente dans la
formation est probablement de l’huile
résiduelle car elle est plus abondante entre
0,6 et 1,2 de réfléctance de vitrinite.
La Formation du Kissenda
La roche mère argileuse du Kissenda est
moins connue dans le Sud Gabon. Le
Kissenda est constitué d’argiles lacustres
avec des intercalations de matières
silteuse et carbonatée. Le KIssendsa est
moins riche en matière organique que le
Mélania, avec un TOC moyen se situant
entre 1,5 et 2% (fig 55). La matière
organique montre une source terrestre
constituée plus de kérogène de type III et
intermédiaire de type II-III (fig 56). Le
kissenda est considéré comme étant une
roche mère à gaz qu’à huile.
La Maturation des Roches Mères Pré-
sel
La maturité thermique des formations pré-
sel (Mélania, fig 57 ; Kissenda, fig 58) est
mieux connue sur la proto-plateforme du
sous bassin Sud. La fenêtre à huile dans
cette zone se situe entre 1000 et 2000m
de profondeur, correspondant à une valeur
de la vitrinite de 0,5 à 1,0. De hauts
gradients de maturité sont observés par
endroit. Des valeurs de réfléctance
supérieures à 1,0 sont observées dans la
17
Formation du Kissenda à environ 1200m
de profondeur dans la partie Nord du Haut
de Gamba-Bigorneau (fig. 59).
Les gradients de maturité thermique
observés dans la section pré-sel dans le
sous bassin Sud Gabon sont plus élevés
qu’on ne pourrait le prédire, au vu du flux
thermique et des profondeurs
d’enfouissement. Cela peut probablement
s’expliquer par deux facteurs : gradients
de température élevés associés au début
du rifting, et l’érosion d’une partie
importante des bordures des zones
surélevées (telles que le Haut de Gamba-
Bigorneau) durant le rifting.
Les Roches Mères Post-sel
L’origine de l’huile dans les champs du
sous bassin Nord au large de Port Gentil
n’est pas aussi simple. Le type de matière
organique rencontrée dans les roches
mères connues varie sur de distances
relativement courtes, correspondant à un
changement brusque de faciès.
Le changement de matière organique dans
de roches mères connues, du type I-II au
type II-III ou type III, est observé sur de
distances relativement courtes. Cela
montre qu’il s’agit d’une roche mère de
source marine proximale à une source
terrestre de plateforme continentale. La
tectonique salifère était active durant le
dépôt des unités de roches mères et a du
favorisé la préservation de la matière
organique dans des bassins ayant une
faible circulation et des fonds marins très
salés.
On rencontre localement des roches mères
dans les formations du Madièla (Albien) et
du Cap Lopez (Cénomanien). On trouve
d’assez bonnes roches mères dans les
formations de l’Azile (Turonien) et de
l’Anguille (Sénonien).
La Formation de l’Azile
Les argiles de l’Azile constituent
probablement la roche mère la plus
importante dans les champs offshores de
Port Gentil. Le TOC moyen est de 3 à 5%
(fig 60). La matière organique contient en
majorité du kérogène de type
intermédiaire I-II, et par endroit de type
intermédiaire II-III. Le kérogène est en
majorité à algue marine, avec de large
Tasmanites et de petite algues sphériques.
La matière organique est abondante et a
une forte fluorescence qui va du vert à
l’orange, en fonction du niveau de
maturité.
Les argiles de l’Azile s’étendent sur une
large surface au large du Sud de Port
Gentil, et sont divisées en trois faciès
basés sur le type de matière organique
(fig 61 & 62). Le faciès situé au Nord est
composé d’un kérogène mixte de type II
et III et d’un kérogène de type III, et a un
faible TOC par rapport au faciès du Sud
(fig 638b). Le faciès du Centre montre la
composition la moins favorable en matière
organique. Le TOC est faible et on y
retrouve une relative grande proportion de
kérogène humique de type III. Le faciès
du Centre a des caractéristiques pauvres
de roche mère parce qu’il est largement
constitué par des sédiments clastiques
turbiditiques de plateforme, alors que les
faciès du Nord et du Sud sont à
prédominance argiles marines.
On rencontre de bonnes roches mères
avec une composition en matière
organique similaire à celles de l’Azile dans
les formations de l’Anguille et du Pointe
Clairette mais irrégulièrement distribuées
(fig 64).
Les formations du Cap Lopez et du
Madiela montrent d’excellentes
caractéristiques de roche mère par
endroits (fig 65). Sur la base de données
de forages profonds dans l’offshore
Angolais, où des échantillons de l’Albien-
18
Cénomanien ont un TOC (kérogène de
type II) qui atteint 10%, il est probable
que le Cap Lopez et le Madièla sont de
bonnes roches mères dans le bassin post
sel du Gabon.
La formation Miocène du Mandorove
contient majoritairement des roches mères
charbonneuses avec un TOC de 4 à 5% ou
plus, mais est immature dans tout le
bassin.
La Maturation des Roches Mères Post
sel
Les cartes de maturation des formations
du Cap Lopez et de l’Azile montrent que
les deux unités sont matures dans la partie
Nord qui produit au large de Port Gentil
(fig 41 & 66). Le Sud et l’Est, où l’Azile a
les meilleures caractéristiques roche mère,
est apparemment mature seulement dans
de zones creuses. Ainsi, les zones les plus
enfouies des formations du Cap Lopez et
du Madièla sont probablement les sources
des huiles dans les champs tels que
Barbier, Gonelle et Mandaros. Les courbes
d’enfouissement indiquent que les roches
mères du Madièla, du Cap Lopez et de
l’Azile n’étaient pas matures jusqu’au
Miocène au voisinage du champ Grand
Anguille (fig 67 & 68).
Les figures 69 et 70 résument la
distribution des réservoirs pré-sel et post-
sel, des roches mères et des champs
majeurs.
La Distribution des Champs
Soixante quinze découvertes ont été
réalisées au Gabon au début de 1986. A
cette période 43 champs produisaient ou
étaient en développement. Onze champs
avaient été abandonnés, et vingt
découvertes étaient non commerciales.
Le Type de Thème (Play)
Quatre-vingt pour cent des champs, y
compris ceux produisant dans les
réservoirs du Crétacé Supérieur et du
Tertiaire, sont situés dans le bassin
offshore de Port Gentil (fig 71). Tous les
champs pré-sel sont situés dans le sous
bassin Sud, la plupart sur la plateforme.
Les réserves d’huile totales récupérables
actuellement au Gabon sont de l’ordre de
1 800 000 bbl. La distribution des champs
par niveau de réserves est montrée dans
les figures 71 et 72. Cela ne tient pas
compte des découvertes de Rabi Kounga.
Les réservoirs les plus prolifiques sont les
grès turbiditiques du Batanga et de
l’Anguille, qui contiennent environ 59%
des réserves totales récupérables dans
58% de champs (fig 73). Les formations
pré-salifères contiennent 36% de réserves
totales récupérables réparties entre six
champs, dont le plus important est le
champ de Gamba (découverte pré-Rabi)
(fig 71).
On trouve plusieurs types de pièges dans
le bassin Gabonais. Avec une petite
exception (pièges stratigraphiques des
chenaux gréseux Miocène), tous les pièges
post-sel sont liés au sel. Une étude
statistique de la distribution des champs et
des réserves en fonction du type de piège
est montrée à la figure 74, avant les
réserves supplémentaires importantes
apportées récemment par les découvertes
de Rabi-Kounga. On observe que :
- 17 champs avec 53% des réserves
totales récupérables sont situés sur
les flancs pentés des dômes de sel
non perçants et sur des structures
en ‘’carapaces de tortue’’.
- 3 champs avec 10% de réserves
totales récupérables sont situés sur
les crêtes ou les flancs des dômes
de sel perçants ;
19
 - 3 champs avec 31% de réserves
sont situés sur des anticlinaux pré-
sels (Formation du Gamba) ;
- 3 champs avec 5% de réserves
sont situés sur des blocs basculés ;
- 1 champ avec 1,5% de réserves
est situé dans un piège
stratigraphique (chenal Miocène).

Le Potentiel futur
La plus grande partie du pétrole Gabonais
a été découvert dans les grès turbiditiques
du Crétacé Supérieur sur des dômes de sel
non perçants ou sur des ‘’carapaces de
tortues’’, et sur les anticlinaux pré-sels des
grès Aptien du Gamba. Ces deux objectifs
comprennent 45% de champs et 75% de
réserves totales récupérables. Le rôle
mineur joué par les réservoirs pré-Gamba
sur les pièges liés au rift est
principalement fonction des
caractéristiques réservoirs pauvres et de la
grande difficulté à obtenir une bonne
imagerie sismique en dessous du sel.
Toutefois, la richesse des roches mères en
dessous du sel laisse penser qu’en cas de
données sismiques de meilleure qualité,
beaucoup plus de pétrole pourrait bien
être découvert dans la section rift pré-
Gamba du Gabon, particulièrement dans
l’onshore qui n’a pas encore été très
exploré.
Si les conditions économiques futures
permettent une production en zone ultra-
profonde, les thèmes de fan turbiditique
Paléogène du Gabon encore non exploré
pourrait êtres développés et être
semblables à ceux découverts dans le
bassin de Campos du Brésil au milieu des
années 1980.

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