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Les connecteurs
Mon enfant, Bien que je te demande toujours que quoi que j’en dise pour m’en laver, il
de lire, et malgré la beauté et la profondeur demeurera une tache noire qui souillera à
des textes que tu abordes avec ferveur, ne te jamais mon honneur à moi. Toutefois, je vous
contente pas des livres. On aura beau dire, sais capable de pardon et d’absolution. Aussi,
l’expérience d’autrui, si riche qu’elle soit, ne viendrai-je vers vous rampant au ras du sol
pourra jamais te suffire. Elle peut te proposer avec la ferme volonté de vous baiser les pieds,
une perspective, une vérité, mais en fin de tendrement, et amoureusement.
compte, c’est à toi de chercher ta propre voie,
de te forger ta propre vérité. Quoique très Veuillez accepter ma rédemption pour que
jeune encore, et en dépit des obstacles j’aie enfin votre grâce.
souvent exaspérants qui ne manqueront pas
Exercice 3
de se dresser devant toi, dis-toi bien qu’il n’y a
que l’expérience personnelle qui prévaut, et
que la vraie vie est à ce prix.
Si j’étais riche…
D’après André Gide, Les Nourritures
Sur le penchant de quelque agréable colline
terrestres.
bien ombragée, j’aurais une petite maison
Mon enfant, Bien que je te demande toujours rustique, une maison blanche avec des
de lire, et que les textes que tu abordes avec contrevents verts…
ferveur soient beaux et profonds, ne te
Là, je rassemblerais une société plus choisie
contente pas des livres. Quoi qu’on en dise,
que nombreuse, d’amis aimant le plaisir et s’y
l’expérience d’autrui, si riche qu’elle soit, ne
connaissant…Là, tous les airs de la ville
pourra jamais te suffire. Elle peut te proposer
seraient oubliés, et, devenus villageois au
une perspective, une vérité, mais en fin de
village, nous nous trouverions livrés à des
compte, c’est à toi de chercher ta propre voie,
foules d’amusements divers qui nous
de te forger ta propre vérité. Quoique tu sois
donneraient chaque soir l’embarras du choix
très jeune encore, que les obstacles soient
pour le lendemain. L’exercice et la vie active
souvent exaspérants et qu’ils ne manquent
nous feraient un nouvel estomac et de
pas de se dresser devant toi, dis-toi bien qu’il
nouveaux goûts. Tous nos repas seraient des
n’y a que l’expérience personnelle qui
festins, où l’abondance plairait plus que la
prévaut, et que la vraie vie est à ce prix.
délicatesse…
2. Vous avez vexé, involontairement, une
Si quelque fête champêtre rassemblait les
personne qui vous est très chère. Vous lui
habitants du lieu, j’y serais des premiers avec
écrivez une lettre dans laquelle vous vous
ma troupe ; si quelques mariages, plus bénis
expliquez et vous exprimez vos regrets.
du ciel que ceux des villes, se faisaient à mon
Chère A, voisinage, on saurait que j’aime la joie, et j’y
serais invité. Je porterais à ces bonnes gens
Certes ma faute est impardonnable, mais j’ai quelques dons simples comme eux, qui
grand espoir en ta clémence. C’est pourquoi je contribueraient à la fête ; et j’y trouverais en
t’écris cette lettre avec le souhait profond échange des biens d’un prix inestimable, des
qu’une fois lue et comprise elle devienne un biens si peu connus de mes égaux, la franchise
pont vers une nouvelle amitié indestructible. et le vrai plaisir. Je souperais gaiement au
Je sais bien que mon forfait est inexcusable et bout de leur longue table ; j’y ferais chorus au
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refrain d’une vieille chanson rustique, et je débarrasserais du souci du besoin afin qu’ils
danserais dans leur grange de meilleur cœur puissent se prendre en main ».
qu’au bal de l’Opéra.
Exercice 4 :
J.J. Rousseau, Émile.
Voltaire, s’adressant à Dieu :
a) Sur quelle structure grammaticale est
1. S’il est permis à de faibles créatures
construit ce texte ?
perdues dans l’immensité, et imperceptibles
le texte est construit sur une corrélation en si. au reste de l’univers, d’oser te demander
quelque chose, à toi qui as tout donné, à toi
(si + imparfait…………..conditionnel. dont les décrets sont immuables comme
éternels, daigne regarder en pitié les erreurs
b) L’auteur parle-t-il d’un rêve ou d’un projet ?
attachées à notre nature ; que ces erreurs ne
Justifiez votre réponse.
fassent point nos calamités.
Il s’agit plutôt d’un projet. Le conditionnel,
2. Si les fléaux de la guerre sont inévitables, ne
dans ce texte exprime plus l’éventuel que
nous haïssons pas.
l’irréel du présent. L’hypothèse « si j’étais
riche » a le sens de « au cas où, un jour, je a) Analysez la première phrase.
serais riche ».
Réécrivez-là en remplaçant Si par au cas où.
c) À la manière de Rousseau, rédigez un
paragraphe dans lequel vous ferez part de ce Au cas où il serait permis à de faibles
que vous réaliseriez si vous étiez riche. Vous créatures perdues dans l’immensité, et
commencerez, comme Rousseau, par : imperceptibles au reste de l’univers, d’oser te
demander quelque chose, à toi qui as tout
« Si j’étais riche… donné, à toi dont les décrets sont immuables
comme éternels, daigne regarder en pitié les
D’abord, je ne le dirais à personne. Aucun de
erreurs attachées à notre nature ; que ces
mes amis et mes proches ne sauraient que je
erreurs ne fassent point nos calamités.
le suis devenu. En effet, il n’y a pas mieux,
pour perdre ses amitiés que de montrer aux
autres que l’on est un fortuné. Cela susciterait
la jalousie, l’envie et la convoitise. b) Considérez la 2ème phrase : Si a-t-il, ici, le
même sens que précédemment ? Justifiez
Ensuite, je laisserais à des anonymes la tâche votre réponse.
de gérer ma fortune et je vaquerais à des
occupations moins terre à terre : j’apprendrais Si exprime un rapport de concession.
à faire de la musique, je lirais beaucoup de Aujourd’hui on utilise même si ou bien que.
livres et je voyagerais partout dans le monde.
Bien que les fléaux de la guerre soient
Enfin je parcourrais le pays incognito pour inévitables, ne nous haïssons pas.
aider les veuves et les orphelins. Je leur
accorderais de quoi ils peuvent subsister sans III. Le discours rapporté
grande prodigalité pour autant. Ils ne
devraient pas avoir le sentiment qu’une Exercice 1 :
manne leur est tombée du ciel. Je les – « Vous voyez, dit Jourdan.
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– Je vois, dit Mme Hélène. a) Quels indices montrent qu’il s’agit d’un
discours ?
– Ça n’est pas beau, ça ? demanda-t-il.
Vous ne sauriez concevoir avec quel zèle, avec
– Si, dit-elle. Et qu’est-ce que vous allez en quelle gaieté tout cela se fait.
faire, Jourdan ?
L’embrayeur « vous » qui signale la présence
– Rien, dit-il, comme ça, pour le plaisir. J’en ai d’un interlocuteur, le modalisateur « le
assez de faire du travail triste. » Il se baissa conditionnel sauriez » et le présent « se fait »
pour cueillir les fleurs. sont des éléments qui montrent qu’il s’agit
– « Ne les coupez pas, dit Mme Hélène. d’un discours
– Si, dit-il, ne vous inquiétez pas, je vais en b) Mettez le deuxième paragraphe au passé.
avoir plus de mille, moi après. Celles-là seront On passait aux vignes toute la journée : Julie y
pour vous. Ce seront les premières, Mme a faisait une loge où l'on allait se chauffer
Hélène. » quand on avait froid, et dans laquelle on se
J. Giono, Que ma joie demeure. réfugiait en cas de pluie. On dînait avec les
paysans et à leur heure, aussi bien qu'on
a) Remplacez, dans ces répliques, le verbe dire travaillait avec eux. On mangeait avec appétit
par d’autres verbes introducteurs, que vous leur soupe un peu grossière, mais bonne,
choisirez en fonction du sens des propos. saine, et chargée d'excellents légumes. On ne
ricanait point orgueilleusement de leur air
b) Mettez ensuite le passage au style indirect.
gauche et de leurs compliments rustauds ;
– « Vous voyez, fit remarquer Jourdan. pour les mettre à leur aise, on s'y prêtait sans
affectation. Ces complaisances ne leur
– Je vois, acquiesça Mme Hélène. échappaient pas, ils y étaient sensibles ; et
voyant qu'on voulait bien sortir pour eux de sa
– Ça n’est pas beau, ça ? demanda-t-il.
place, ils s’en tenaient d'autant plus volontiers
– Si, approuva-t-elle. Et qu’est-ce que vous dans la leur.
allez en faire, Jourdan ?
c) « Ô bienheureux enfants !...Que le bon
– Rien, confia-t-il, comme ça, pour le plaisir. Dieu prolonge vos jours aux dépens des nôtres
J’en ai assez de faire du travail triste. » Il se ! Ressemblez à vos pères et mères, et soyez
baissa pour cueillir les fleurs. comme eux la bénédiction du pays ! »
– « Ne les coupez pas, pria Mme Hélène. Trouvez à cet extrait un verbe (ou des verbes)
introducteur(s), puis mettez-le au style
– Si, rassura-t-il, ne vous inquiétez pas, je vais indirect. Que constatez-vous ?
en avoir plus de mille, moi après. Celles-là
seront pour vous. Ce seront les premières, Exercice 3
Mme Hélène. » « Marie, tu ne connais pas ma Normandie
marine et mouillée, ses ciels en mouvement.
Exercice 2 :
Quand tu l’as vue en janvier, c’était
Texte de Rousseau, page 9. l’immobilité du froid, le grand ciel blanc que tu
as regardé en face, sans ciller, après être
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c) Vous écrivez une lettre à un(e) ami(e) b) Mettez le texte obtenu au style indirect.
étranger(e) et vous lui parlez en termes Quelle version préférez-vous ? Pourquoi ?
poétiques de votre région natale. Puis vous
Ce n’est donc plus à l’ONU que je m’adresse ;
rapportez à vos camarades de classe ce que
c’est à toi, Dieu de tous les peuples, de toutes
vous avez écrit. Rédigez les deux textes. Variez
les nations et de toutes les religion : s’il est
les verbes introducteurs, Et faites attention
permis à un homme tel que moi perdu dans
surtout à l’emploi des temps.
l’immensité, et imperceptible au reste de
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