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Pratique de la langue La subordination

Ré vision – Consolidation Exercice 1

 Les connecteurs

 La subordination a) Dans l’extrait suivant, repérez les


connexions logiques implicites. Quelle relation
 Le discours rapporté exprime chacune d’elle ?

I. Les connecteurs b) Remplacez-les par des connecteurs logiques


explicites.
Exercice 1
Beaucoup de gens voudraient nous persuader
Au réveil, la première chose qu’il faisait, c’était qu’il n’est pas bon de parler du bonheur ;
de me raconter ses rêves. Je lui racontais les [opposition] alors qu’ il y a dans notre monde
miens. Mais je n’avais pas le moindre souvenir tellement de malheurs, tellement de douleurs
des images qui m’avaient traversée durant la et de misères.[conséquence] Ainsi donc,
nuit . J’ouvrais les yeux l’esprit blanc. Alors Comment être heureux devant un tel
j’inventais. au fil des années, je m’étais spectacle ? Si je joins mes chagrins à tout ce
constitué une sorte de grille. Il y avait les que je vois, le monde sera encore plus triste.
animaux, des oiseaux, quelques insectes, plus [opposition] Par contre, Si j’essaie d’être
rarement des fauves ; des lieux aussi, certains heureux, peut-être serais-je en mesure de
extrêmement familiers, d’autres que je n’avais faire le bonheur des autres.
vus qu’en photo ; quant aux personnages,
j’utilisais la famille et, parfois, des inconnus Exercice 2 :
que je ne parvenais pas à identifier. Il 1. a) “Et” a-t-il, dans ces phrases, le sens de
m’arrivait même de dire que je ne me l'addition ?
souvenais de rien quatre ou cinq fois par mois.
Nous pouvions ensuite nous lever et Remplacez-le par une locution conjonctive qui
commencer la journée. Mais ce soir-là il s’est rendrait son sens plus explicite.
endormi, paisiblement. Je lui ai dit de faire de
– « Tu crois être le doute et tu n’es que raison
beaux rêves et lorsque je me suis réveillée, il
» (Eluard)
ne respirait plus.
Tu crois être le doute bien que tu ne sois que
D’après A. Desarthe, Cinq photos de ma
raison
femme.
– « On chante, on rit toute la journée, et le
Recopiez sur votre cahier de texte puis mettez
travail n’en va que mieux.» (Rousseau)
à la place des pointillés l’indicateur de temps
qui convient pour expliciter le déroulement On chante, on rit toute la journée, si bien que
chronologique des actions. Vous choisirez ces le travail n’en va que mieux.
indicateurs dans la liste proposée ci-après.
b) Après avoir repéré, dans cet extrait, les
Liste : alors, ce soir-là, durant la nuit, parfois, expressions de concession et d’opposition,
au fil des années, quatre ou cinq fois par mois, remplacez celles qui sont utilisées dans les
ensuite, au réveil, lorsque je me suis réveillée. phrases simples par des subordonnants.

Mon enfant, Bien que je te demande toujours que quoi que j’en dise pour m’en laver, il
de lire, et malgré la beauté et la profondeur demeurera une tache noire qui souillera à
des textes que tu abordes avec ferveur, ne te jamais mon honneur à moi. Toutefois, je vous
contente pas des livres. On aura beau dire, sais capable de pardon et d’absolution. Aussi,
l’expérience d’autrui, si riche qu’elle soit, ne viendrai-je vers vous rampant au ras du sol
pourra jamais te suffire. Elle peut te proposer avec la ferme volonté de vous baiser les pieds,
une perspective, une vérité, mais en fin de tendrement, et amoureusement.
compte, c’est à toi de chercher ta propre voie,
de te forger ta propre vérité. Quoique très Veuillez accepter ma rédemption pour que
jeune encore, et en dépit des obstacles j’aie enfin votre grâce.
souvent exaspérants qui ne manqueront pas
Exercice 3
de se dresser devant toi, dis-toi bien qu’il n’y a
que l’expérience personnelle qui prévaut, et
que la vraie vie est à ce prix.
Si j’étais riche…
D’après André Gide, Les Nourritures
Sur le penchant de quelque agréable colline
terrestres.
bien ombragée, j’aurais une petite maison
Mon enfant, Bien que je te demande toujours rustique, une maison blanche avec des
de lire, et que les textes que tu abordes avec contrevents verts…
ferveur soient beaux et profonds, ne te
Là, je rassemblerais une société plus choisie
contente pas des livres. Quoi qu’on en dise,
que nombreuse, d’amis aimant le plaisir et s’y
l’expérience d’autrui, si riche qu’elle soit, ne
connaissant…Là, tous les airs de la ville
pourra jamais te suffire. Elle peut te proposer
seraient oubliés, et, devenus villageois au
une perspective, une vérité, mais en fin de
village, nous nous trouverions livrés à des
compte, c’est à toi de chercher ta propre voie,
foules d’amusements divers qui nous
de te forger ta propre vérité. Quoique tu sois
donneraient chaque soir l’embarras du choix
très jeune encore, que les obstacles soient
pour le lendemain. L’exercice et la vie active
souvent exaspérants et qu’ils ne manquent
nous feraient un nouvel estomac et de
pas de se dresser devant toi, dis-toi bien qu’il
nouveaux goûts. Tous nos repas seraient des
n’y a que l’expérience personnelle qui
festins, où l’abondance plairait plus que la
prévaut, et que la vraie vie est à ce prix.
délicatesse…
2. Vous avez vexé, involontairement, une
Si quelque fête champêtre rassemblait les
personne qui vous est très chère. Vous lui
habitants du lieu, j’y serais des premiers avec
écrivez une lettre dans laquelle vous vous
ma troupe ; si quelques mariages, plus bénis
expliquez et vous exprimez vos regrets.
du ciel que ceux des villes, se faisaient à mon
Chère A, voisinage, on saurait que j’aime la joie, et j’y
serais invité. Je porterais à ces bonnes gens
Certes ma faute est impardonnable, mais j’ai quelques dons simples comme eux, qui
grand espoir en ta clémence. C’est pourquoi je contribueraient à la fête ; et j’y trouverais en
t’écris cette lettre avec le souhait profond échange des biens d’un prix inestimable, des
qu’une fois lue et comprise elle devienne un biens si peu connus de mes égaux, la franchise
pont vers une nouvelle amitié indestructible. et le vrai plaisir. Je souperais gaiement au
Je sais bien que mon forfait est inexcusable et bout de leur longue table ; j’y ferais chorus au

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refrain d’une vieille chanson rustique, et je débarrasserais du souci du besoin afin qu’ils
danserais dans leur grange de meilleur cœur puissent se prendre en main ».
qu’au bal de l’Opéra.
Exercice 4 :
J.J. Rousseau, Émile.
Voltaire, s’adressant à Dieu :
a) Sur quelle structure grammaticale est
1. S’il est permis à de faibles créatures
construit ce texte ?
perdues dans l’immensité, et imperceptibles
le texte est construit sur une corrélation en si. au reste de l’univers, d’oser te demander
quelque chose, à toi qui as tout donné, à toi
(si + imparfait…………..conditionnel. dont les décrets sont immuables comme
éternels, daigne regarder en pitié les erreurs
b) L’auteur parle-t-il d’un rêve ou d’un projet ?
attachées à notre nature ; que ces erreurs ne
Justifiez votre réponse.
fassent point nos calamités.
Il s’agit plutôt d’un projet. Le conditionnel,
2. Si les fléaux de la guerre sont inévitables, ne
dans ce texte exprime plus l’éventuel que
nous haïssons pas.
l’irréel du présent. L’hypothèse « si j’étais
riche » a le sens de « au cas où, un jour, je a) Analysez la première phrase.
serais riche ».
Réécrivez-là en remplaçant Si par au cas où.
c) À la manière de Rousseau, rédigez un
paragraphe dans lequel vous ferez part de ce Au cas où il serait permis à de faibles
que vous réaliseriez si vous étiez riche. Vous créatures perdues dans l’immensité, et
commencerez, comme Rousseau, par : imperceptibles au reste de l’univers, d’oser te
demander quelque chose, à toi qui as tout
« Si j’étais riche… donné, à toi dont les décrets sont immuables
comme éternels, daigne regarder en pitié les
D’abord, je ne le dirais à personne. Aucun de
erreurs attachées à notre nature ; que ces
mes amis et mes proches ne sauraient que je
erreurs ne fassent point nos calamités.
le suis devenu. En effet, il n’y a pas mieux,
pour perdre ses amitiés que de montrer aux
autres que l’on est un fortuné. Cela susciterait
la jalousie, l’envie et la convoitise. b) Considérez la 2ème phrase : Si a-t-il, ici, le
même sens que précédemment ? Justifiez
Ensuite, je laisserais à des anonymes la tâche votre réponse.
de gérer ma fortune et je vaquerais à des
occupations moins terre à terre : j’apprendrais Si exprime un rapport de concession.
à faire de la musique, je lirais beaucoup de Aujourd’hui on utilise même si ou bien que.
livres et je voyagerais partout dans le monde.
Bien que les fléaux de la guerre soient
Enfin je parcourrais le pays incognito pour inévitables, ne nous haïssons pas.
aider les veuves et les orphelins. Je leur
accorderais de quoi ils peuvent subsister sans III. Le discours rapporté
grande prodigalité pour autant. Ils ne
devraient pas avoir le sentiment qu’une Exercice 1 :
manne leur est tombée du ciel. Je les – « Vous voyez, dit Jourdan.

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– Je vois, dit Mme Hélène. a) Quels indices montrent qu’il s’agit d’un
discours ?
– Ça n’est pas beau, ça ? demanda-t-il.
Vous ne sauriez concevoir avec quel zèle, avec
– Si, dit-elle. Et qu’est-ce que vous allez en quelle gaieté tout cela se fait.
faire, Jourdan ?
L’embrayeur « vous » qui signale la présence
– Rien, dit-il, comme ça, pour le plaisir. J’en ai d’un interlocuteur, le modalisateur « le
assez de faire du travail triste. » Il se baissa conditionnel sauriez » et le présent « se fait »
pour cueillir les fleurs. sont des éléments qui montrent qu’il s’agit
– « Ne les coupez pas, dit Mme Hélène. d’un discours

– Si, dit-il, ne vous inquiétez pas, je vais en b) Mettez le deuxième paragraphe au passé.
avoir plus de mille, moi après. Celles-là seront On passait aux vignes toute la journée : Julie y
pour vous. Ce seront les premières, Mme a faisait une loge où l'on allait se chauffer
Hélène. » quand on avait froid, et dans laquelle on se
J. Giono, Que ma joie demeure. réfugiait en cas de pluie. On dînait avec les
paysans et à leur heure, aussi bien qu'on
a) Remplacez, dans ces répliques, le verbe dire travaillait avec eux. On mangeait avec appétit
par d’autres verbes introducteurs, que vous leur soupe un peu grossière, mais bonne,
choisirez en fonction du sens des propos. saine, et chargée d'excellents légumes. On ne
ricanait point orgueilleusement de leur air
b) Mettez ensuite le passage au style indirect.
gauche et de leurs compliments rustauds ;
– « Vous voyez, fit remarquer Jourdan. pour les mettre à leur aise, on s'y prêtait sans
affectation. Ces complaisances ne leur
– Je vois, acquiesça Mme Hélène. échappaient pas, ils y étaient sensibles ; et
voyant qu'on voulait bien sortir pour eux de sa
– Ça n’est pas beau, ça ? demanda-t-il.
place, ils s’en tenaient d'autant plus volontiers
– Si, approuva-t-elle. Et qu’est-ce que vous dans la leur.
allez en faire, Jourdan ?
c) « Ô bienheureux enfants !...Que le bon
– Rien, confia-t-il, comme ça, pour le plaisir. Dieu prolonge vos jours aux dépens des nôtres
J’en ai assez de faire du travail triste. » Il se ! Ressemblez à vos pères et mères, et soyez
baissa pour cueillir les fleurs. comme eux la bénédiction du pays ! »

– « Ne les coupez pas, pria Mme Hélène. Trouvez à cet extrait un verbe (ou des verbes)
introducteur(s), puis mettez-le au style
– Si, rassura-t-il, ne vous inquiétez pas, je vais indirect. Que constatez-vous ?
en avoir plus de mille, moi après. Celles-là
seront pour vous. Ce seront les premières, Exercice 3
Mme Hélène. » « Marie, tu ne connais pas ma Normandie
marine et mouillée, ses ciels en mouvement.
Exercice 2 :
Quand tu l’as vue en janvier, c’était
Texte de Rousseau, page 9. l’immobilité du froid, le grand ciel blanc que tu
as regardé en face, sans ciller, après être

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entrée dans le restaurant. C’est alors que j’ai Cher A,


découvert que tu as les yeux blonds. En bonne
C’est bien une étrange relation que j’ai avec mon
logique, puisqu’ils reflétaient du ciel, ils pays natal. Tant que je ne le quitte pas, ce n’est
auraient dû bleuir, ou foncer, puisque tu étais « que » mon pays, là où je vis, là où mes racines se
vêtue d’un chandail noir. Non, ils étaient nourrissent et me nourrissent. Par contre, quand je
le quitte, que ce soit de plein gré ou par
blonds. » F. Nourissier, La crève.
obligation, il devient mon pays natal, chargé de
toutes les nostalgies, de tout l’amour, de tous les
a) Réécrivez cet extrait en le commençant de rêves. Avec un exil obligé, je suis comme un
la façon suivante : « Il fit remarquer à Marie oisillon qui tombe du nid et il faut que je redécolle
que… » Attention aux différentes aussitôt pour le retrouver. Alors, vite je me mets
au chaud auprès de mes frères d’exil pour
modifications qui s’imposent !
retrouver les odeurs, la cuisine, les mots de mon
pays. Mais ça reste finalement beaucoup plus fade.
Il fit remarquer à Marie qu’elle ne connaissait
pas sa Normandie marine et mouillée ni ses Je disais, dans la lettre que je lui ai écrite, à mon
ciels en mouvement. Il ajouta que quand elle ami A… que c’était bien une étrange relation que
celle que j’avais avec mon pays natal. Je lui faisais
l’avait vue en janvier, c’était l’immobilité du observer que tant que je ne le quittais pas, ce
froid, le grand ciel blanc qu’elle avait regardé n’était « que » mon pays, là où je vivais, là où mes
en face, sans ciller, après être entrée dans le racines se nourrissaient et me nourrissaient. Je
précisais aussi que par contre, quand je le quittais,
restaurant. Il lui confia que c’était alors qu’il
que ce fût de plein gré ou par obligation, il
avait découvert qu’elle avait les yeux blonds. Il devenait mon pays natal, chargé de toutes les
remarqua qu’en bonne logique, ses yeux à elle nostalgies, de tout l’amour, de tous les rêves. Je
auraient dû bleuir, ou foncer, puisqu’elle était lui confiais, par la suite, qu’avec un exil obligé,
j’étais comme un oisillon qui tombait du nid et
vêtue d’un chandail noir. Il découvrit, qu’il fallait que je redécollasse aussitôt pour le
pourtant, qu’ils étaient, quand même blonds. retrouver. Je poursuivais en disant que je me
mettais vite au chaud auprès de mes frères d’exil
b) Quelles difficultés trouvez-vous avec les pour retrouver les odeurs, la cuisine, les mots de
deux dernières phrases ? À quoi sont-elles mon pays, mais que ça restait finalement
beaucoup plus fade.
dues ? Comment peut-on les surmonter ?

L’ordre des propositions dans lavant dernière


phrase ainsi que l’adverbe de négation Exercice 4
« non » dans la dernière phrase ne peuvent
a) À la manière de Voltaire, (mais en vous
être actualisés que dans le cadre du discours
référant à l’époque moderne qui est la nôtre),
direct. La solution consiste à narrativiser
imaginez un “texte-prière” dans lequel vous
l’avant dernière phrase et à traduire le non
exprimerez vos souhaits pour que le monde
par des expressions de concession.
soit plus pacifique et que les hommes soient
plus compréhensifs les uns envers les autres.

c) Vous écrivez une lettre à un(e) ami(e) b) Mettez le texte obtenu au style indirect.
étranger(e) et vous lui parlez en termes Quelle version préférez-vous ? Pourquoi ?
poétiques de votre région natale. Puis vous
Ce n’est donc plus à l’ONU que je m’adresse ;
rapportez à vos camarades de classe ce que
c’est à toi, Dieu de tous les peuples, de toutes
vous avez écrit. Rédigez les deux textes. Variez
les nations et de toutes les religion : s’il est
les verbes introducteurs, Et faites attention
permis à un homme tel que moi perdu dans
surtout à l’emploi des temps.
l’immensité, et imperceptible au reste de

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l’univers, d’oser te demander quelque chose,


à toi qui as tout donné, à toi dont les décrets
sont immuables comme éternels, daigne
regarder en pitié les erreurs attachées à notre
époque ; que ces erreurs ne fassent point
notre perte. Tu ne nous a point donné la
science pour nous nous détruire, et la
puissance pour nous tuer les uns les autres,
fais que nous nous aimions mutuellement ;
que nos différences de religions, d’opinions,
de coutumes, de couleurs de peau; que toutes
ces petites nuances qui nous distinguent les
uns des autres ne soient pas des signaux de
haine et de persécutions ; que ceux qui vont à
la Mecque pour te célébrer supportent ceux
qui vont à Jérusalem ; que ceux qui croient en
toi ne détestent pas ceux qui ne croient en
rien ; qu’il soit égal d’aller à la mosquée ou
dans une boîte de nuit.[…]

Puissent tous les hommes se souvenir que tu


es le seul juge de leurs actes ! Qu’ils aient en
horreur les discours fanatiques de tous bords,
comme ils ont en exécration les propos
racistes et xénophobes ! Si la guerre est
inéluctable, fais en sorte que les civils soient
épargnés. Si les inégalités sont inévitables, fais
en sorte que personne ne meure de faim et de
froid.

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