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Année 2023/2024 Semestre 1 Niveau : 1

UE SED 431 SEMINAIRE DE LECTURE ET D’ECRITURE DES TEXTES


SCIENTIFIQUES ET REFLEXIFS : 60h

ECUE 1

Introduction aux techniques de lecture des textes


scientifiques et réflexifs

CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE DE LA CENTRALITE DU TEXTE


SCIENTIFIQUE
La centralité du texte scientifique dans le cursus universitaire n'est plus à démontrer. Par la
lecture et l'écriture de mémoires, thèses, articles, revues et livres, le chercheur s’approprie les
savoirs de sa discipline et produit, à son tour, des savoirs nouveaux. Or malgré sa centralité et
la multitude des études descriptives qui s'y rapportent, le texte scientifique ne fait pas l'objet
d'un enseignement systématique basé sur des contenus stabilisés dans les universités. Le
paradoxe tient sans doute au fait que, ayant limité à la phrase l'objet de son investigation, le
noyau dur de la linguistique saussurienne se serait donc persuadé que au-delà de la phrase, il
n'y a jamais que d'autres phrases : ayant décrit la fleur, le botaniste ne peut s'occuper de
décrire le bouquet (Barthes 1977, P.11).
De la grammaire de la phrase à la grammaire du texte
Néanmoins, pour éviter de faire de la prose sans le savoir (allusion au bourgeois
Gentilhomme), certaines universités ont pris le parti d'inscrire au nombre des enseignements
transversaux en cycle de recherche, le discours scientifique, synonyme de littéracie
universitaire (Reuter 2012 ; Lafontaine, Eméry-Bruneau et Gray, 2015), d'écrit de recherche

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(Garnier et al 2015), de discours de recherche (Nuchèze, 1998) ou d'écriture de recherche
(Reuter 2004, Daunay, 2007). De plus en plus, les universités s'intéressent à la transmission
des compétences liées à la pratique réflexive de l'écrit, conscientes de ce que L'écrit constitue
un bien vénéré et convoité en recherche. Un chercheur qui ne produirait pas d'écrit ne pourrait
pas être reconnu comme tel, si bien que la première activité à laquelle le futur chercheur doit
se former, c'est l'écriture (Van Der Maren 2015, P. 82).
Le texte, acte référentiel, prédicatif et pragmatique

C'est pourquoi la Faculté des sciences de l'éducation de l'Université de Yaoundé 1 fut l'une des
premières institutions africaines à instituer en 2014 un Séminaire de lecture et d'écriture des
textes scientifiques et réflexifs. Une question se pose à ce cours : quels invariants langagiers
constitueraient le fondement d'un enseignement-apprentissage du français scientifique, par-
delà la diversité des genres (mémoires, thèses, articles, rapports de stage ; titre, résumé,
introduction, etc.) ? Il apparaît que les invariants nécessaires à une pratique maîtrisée du DS
relèvent autant de la sémantique que de la pragmatique. Le texte scientifique est alors présenté
comme un acte à la fois référentiel, prédicatif et pragmatique, c'est-à-dire qu’il porte sur un
objet (référence) auquel il attribue une propriété (prédication) qui détermine son
positionnement par rapport aux thèses antérieures (pragmatique).
Les enseignements s’organisent autour des cours magistraux et des travaux dirigés qui
qui facilitent l’assimilation des concepts.
OBJECTIF
Le cours se donne pour objectif de permettre à l'étudiant de lire des textes scientifiques,
d'articuler une réflexion critique sur les invariants sémantiques et pragmatiques de l'écrit
scientifique, et de s'exercer à la production du texte scientifique comme acte référentiel,
prédicatif et pragmatique.
COMPÉTENCES ATTENDUES
Les étudiant(e)s qui auront fréquenté ce séminaire seront capables de
-articuler une réflexion critique sur l'organisation du texte scientifique dans ses différents
genres (mémoire, thèse, projet de recherche, article scientifique, résumé, rapport de stage, etc.)
-s'exercer à la pratique des textes en s'efforçant de :
-identifier et articuler les unités du discours ;
-organiser la répétition et la progression des unités thématiques
et rhématiques du texte ;

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-décrire les phénomènes de sémantique et de pragmatique inhérents au texte (cohérence,
polyphonie et modalisation) ; o insérer la parole d'autrui dans le discours ; o organiser un
positionnement ;
-moduler la position de l'auteur par rapport aux lecteurs, à lui-même et à son propos.
CONTENU

1- La lecture : qu’est-ce que la lecture ?


2- Le texte : qu’est-ce qu’un texte
2-Le texte et les unités textuelles (Le thème et le prédicat)
3-Typologie générale des textes
4-Genres de texte (mineurs et majeurs, appels à contribution, mémoire, thèse,
projet de recherche, article scientifique, rapport de stage…)
5-La grammaire du texte : la progression et la répétition
6-Elaboration d’une une fiche de lecture

ÉVALUATION
Contrôles continus
TPE
Examen

BIBLIOGRAPHIE
Adam, J.-M. (1992), Les Textes. Types et prototypes. Paris, Nathan.
Banga Amvéné, J. D. (2020). L’introduction de l’article scientifique : approche thématique.
Syllabus Review, 9(1), 282-303.
Banga Amvéné, J. D. (2020). Lire et écrire la recherche. Compétences textuelles et
pragmatiques. Educare, 1(1), 183-200.
Barthes, R. (1977). Introduction à l'analyse structurale des récits. Poétique du récit. Paris, Seuil.

Belibi, A-B (2009). Le discours scientifique dans les mémoires de DIPES 2 : approche
empirique pour une didactique du discours de recherche. Syllabus Review 1, 281-297.
Belibi, A-B. (2003). Regard sur le discours scientifique : pour une didactique du texte
scientifique à l’Université. Syllabus Review 1(8), 245-284.
Charaudeau, P. et Maingueneau, D. (2002). Dictionnaire d’analyse du discours. Paris, Seuil.
Charolles, M. (1997). L'encadrement du discours. Univers, champs, domaines et espaces.
Cahier de recherche linguistique, 6.
Combettes, B. (1977). Ordre des éléments de la phrase et linguistique du texte. Pratiques, 13,
91-101.

3
Cuq, J. P. et al (2003). Dictionnaire de didactique du français langue étrangère et seconde.
Paris, Nathan/ ASDIFLE/ CLE international.
Daunay, B. (2007). Invention d’une écriture de recherche en didactique du français. Tiré de
https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-01365868.
Ducrot, O. et Todorov, T. (1972). Dictionnaire encyclopédique des sciences du langage. Paris,
Seuil.
Garnier, S., Rinck, F., Sitri, F. et de Vogüé S. (2015). « Former à l’écrit universitaire, un terrain
pour la linguistique ? », Linx - Revue des linguistes de l’université Paris X Nanterre, 72, 1-9.
Herman, T. (2017). De la captatio à la partitio: rhétorique de l'introduction de l'article de
recherche. Travaux neuchâtelois de linguistique, 65, 89-111.
Jakobson, R. (1963). Deux aspects de langage et deux types d'aphasie. Essais de linguistique
générale. Paris, Minuit.
Lafontaine, L., Eméry-Bruneau, J. et A. Gray (2015). Dispositifs didactiques en littératie
universitaire : le cas du Centre d’aide en français écrit à l’Université du Québec en
Outaouais. Linx - Revue des linguistes de l’université Paris X Nanterre, 72, 39-54.
Lundquist, L. (1999). Le Factum Textus : fait de grammaire, fait de linguistique ou fait de
cognition ? Langue française, 121, 56-75.
Mace, G. et Pétry, F. (2017). Guide d’élaboration d’un projet de recherche. Laval, PUL.
Maingueneau, D. (2009). Les termes clés de l'analyse du discours. Paris, Seuil.
Nuchèze, V. de (1998). Approche pragmatico-énonciative du discours de recherche, Lidil-
Revue de linguistique et de didactique des langues, 17, 25-40.

Reuter, Y. et al. (2013). Dictionnaire des concepts fondamentaux des didactiques. Bruxelles,
De Boeck supérieur.
Ricœur, P. (1986). Qu'est-ce qu'un texte ? Dans Ricœur, P. Du texte à l'action. Essais
d'herméneutique.
Paris, Seuil, 137-159.

Roulet, E. (1999). La description de l'organisation du discours. Du dialogue au texte. Paris,


Didier.

Rouveyran, J. C. (1989). Mémoires et thèses. L’art et les méthodes. Préparation, rédaction,


présentation. Paris, Maisonneuve et Larose.

Swales, J. M. (2004). Research Genres : Explorations and Applications. Cambridge, CUP.


The University of Melbourne (2010). Research Proposal Helpsheet. Sidney, The University of
Sidney.

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Van Der Maren, J-M. (2015). Méthodes de recherche pour l’éducation. Éducation et
formation. Fondements. Québec.
Vold, E. T. (2008). Modalité épistémique et discours scientifique. Une étude contrastive des
modalisateurs épistémiques dans des articles de recherche français, norvégiens et
anglais, en linguistique et médecine. Tiré de http://bora.uib.no/handle/1956/2653

Chapitre I La lecture qu’est-ce que c’est ?

Objectifs du cours :

-Lire de manière optimale et objective ;


-Comprendre les différents principes et stratégies de lecture ;
-Définir vos objectifs de lecteur ;
-Elaborer des outils de sauvegarde ;
-Garder une trace écrite de vos lectures.
1.1. Définition
Lire c’est prendre connaissance d’un texte et en décoder le sens. Pour la lecture des textes
scientifiques, ce premier niveau ne suffit pas ; lire consiste surtout à produire du sens. Cette
production est le résultat de l’interaction entre le texte, le lecteur et le contexte.
Une bonne lecture peut se faire de plusieurs manières et à des rythmes différents, selon des
modes différents. L’activité de lecture dépend des objectifs fixés ou imposés, à l’état des
connaissances et compétences du lecteur, aux conditions dans lesquelles la lecture se déroule,
à la motivation du lecteur.
1.2. Les principes de base de la lecture
Le déroulement de la lecture, répond à certains principes :
a- La perception de l’information
b- La construction du sens
c- Le stockage en mémoire
d- L’intégration aux informations antérieures
e- La réaction cognitive ou affective
1.3. Les types de lecture
Selon son objectif, le lecteur pourra choisir parmi les types de lecture suivants :

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Type de lecture Utilité Dans quel type d’objet à
lire ?

La lecture Rechercher des informations Manuel, dictionnaire,


consultative précises, ponctuelles, index,
ou spécifiques (date, bibliographie,
« repérage » définition, citation, etc.,) sommaires,
brèves, ...

La lecture sélective - Aller à la partie qui vous Documents courts


ou concerne après avoir (articles de
« écrémage » passé rapidement le presse, pages de
document en revue littérature,
recueil de textes
- Trouver des mots clés
courts, ...)
significatifs de ce qui est
intéressant/important

La lecture globale ou - Comprendre l’intérêt Documents longs


« survol » global d’un ouvrage (ouvrages, revue,
rapport,
- Dégager l’idée générale,
mémoire, thèse)
l’enchaînement des idées,
le plan suivi, la structure
d’ensemble
- Sélectionner des passages
intéressants

La lecture Comprendre / Réfléchir / Tout document long


approfondie Analyser en détail /
Mémoriser

1.4. Les critères de choix des lectures


Le choix des lectures peut obéir aux principes généraux suivants :
- Partir de la question de départ : Tout travail scientifique doit avoir un fil rouge (fil
conducteur). C’est la question de départ qui joue le rôle de fil rouge du travail à réaliser.
- sélectionner les lectures à mener : Il ne faut pas surcharger le programme de travail établi en
évitant, pour un début, de lire des « briques » énormes et indigestes. Optez pour des ouvrages
qui présentent des repères théoriques et une réflexion de synthèse, voire des articles de
quelques dizaines de page.

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- Rechercher des textes réflexifs et non descriptifs, Recherchez, dans la mesure du possible,
des documents qui présentent des données d’analyse et d’interprétation. Evitez les textes qui
présentent de fades descriptions des phénomènes étudiés.
- Sélectionner des textes qui présentent des approches diversifiées du phénomène étudié : Pour
aborder un objet d’étude dans une logique novatrice/ sous un angle éclairant, il est nécessaire
de confronter des approches différentes du phénomène étudié.
- Ménager des espaces de réflexion : Echangez, à intervalles réguliers, vos points de vue, avec
des camarades ou des personnes qui ont de l’expérience dans le domaine concerné.
1.5. Techniques de lecture
Comment s’y prendre pour dominer la masse des informations contenue dans un livre ou un
article ?
Si la lecture consiste à produire du sens, il est nécessaire de ne pas s’attarder sur la lecture du
mot à mot même si nous avons appris à lire syllabes par syllabes. Il convient cependant de
rechercher l’idée générale. C’est dans cette zone qu’il convient de ralentir.
Par ailleurs, il est utile de réduire le nombre de points de fixation pour voir des zones plus
importantes qui contiennent l’essentiel.

Chap 2. Le texte et ses unités

2.1. Qu’est-ce qu’un texte ?

Texte, vient du mot latin textus, de texere, qui veut dire tisser

Un texte est un ensemble cohérent d’énoncés à dessein communicatif par le biais de signes.
L’adjectif scientifique, à son tour, désigne ce qui appartient ou est relatif à la science (soit
l’ensemble des méthodes et des techniques permettant d’organiser l’information).

Ceci dit, un texte scientifique se base sur l’utilisation du langage scientifique. Il s’agit d’un
type de texte qui fait appel à un langage clair, avec une syntaxe pas trop complexe et des
phrases ordonnées, l’objectif étant que l’information ne soit pas mal interprétée : ces textes
doivent donc être précis.

Pour rédiger un texte scientifique, il faut éviter les termes ambigus afin que le sens des mots
soit univoque, avec un seul signifiant et un seul signifié. Pour ce faire, il faut réduire au

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minimum tout genre de subjectivité et miser sur les informations concrètes plutôt que sur les
opinions.

Le but est que le texte scientifique soit compris par n’importe quelle personne appartenant au
groupe-cible auquel il est adressé. Il doit aspirer à l’universalité au moyen d’une terminologie
spécifique tout en permettant d’obtenir des traductions précises et exactes dans d’autres
langues où les interprétations erronées n’y ont pas lieu.

Les textes scientifiques, d’autre part, présentent des énoncés qui font l’objet d’une vérification
importante afin d’assurer que leurs informations sont crédibles et véritables. Ce genre de texte
est généralement produit dans le cadre d’une communauté scientifique dans le but de
communiquer et de démontrer les progrès atteints au cours d’un travail de recherche. Grâce
aux magazines de divulgation scientifique, ces contenus parviennent à un plus grand nombre
de récepteurs bien que ces publications aient plutôt tendance à employer un langage accessible
au lecteur moyen (grand public).

Le texte peut-être une phrase tout comme il peut être un livre. Il se définit par son autonomie.
En d’autres termes, un proverbe est un texte au même titre qu’un ouvrage de 494 pages. Par
ailleurs, chaque épisode d’un récit, sans être clos, constitue néanmoins un texte à part entière.
Le texte s’entend comme une succession de phrases formant un tout comme tel. L’unité ainsi
perçue est l’aboutissement inhérent à la textualité.

Le texte peut coïncider avec la phrase comme il peut renvoyer à un livre. Il se définit par son
autonomie et par sa clôture même si certains textes ne sont pas clos (Duccrot et Todorov, 1772,
P.375).

En d’autre terme, un proverbe est texte d’une phrase au même titre que les 494 pages de la
Ruine presque cocasse d’un polychinel de Mongo Beti.

Le texte est donc une succession de phrase formant un tout reconnu comme tel. L’unité ainsi
perçue est l’aboutissement inhérent à la textualité et respecte la cohérence et la cohésion. La
cohésion c’est-à-dire que tous les phénomènes relatifs à l’enchainement des phrases et la
linéarité du texte sont respectés tandis que la cohérence renvoie à la progression thématique.

2.2.Les unités du texte

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Si les unités de la phrase sont connues (nom, verbe, adverbe…), les unités du texte quant à
elles ne semblent pas bien visibles. On peut cependant analyser le texte à partir de deux unités :
le thème (topic, sujet, objet du discours) et le propos (rhème, prédicat).

2.3. Le texte comme acte de référence et de prédication

Le thème et le prédicat constituent les unités d’analyse de l’organisation informationnelle de


la phrase et du texte en vertu de l’hypothèse de Roland Barthes (1977, P.11) qui postule qu’il
existe un rapport homologique entre la phrase et le texte. Pour lui, « le discours serait une
« grande phrase » tout comme la phrase moyennant certaines spécifications est un petit
discours ». C’est en ce sens que Ducrot et Todorov (1972, P.344) affirment que « tous les
énoncés assertifs (affirmatifs ou négatifs) semblent devoir être décrits comme l’attribution
d’une propriété à un certain objet. D’où la nécessité que leur description sémantique
comprenne deux parties :

- Un sujet encore appelé logique qui désigne l’objet dont on parle ou que quelque chose
affirme
- Un prédicat qui représente la propriété affirmée ou ce qu’on dit du sujet.

Comme tous les énoncés assertifs, le texte scientifique devrait pouvoir être décrit comme
l’attribution d’une propriété à un certain objet. C’est pourquoi, le texte scientifique
s’appréhende comme un acte référentiel et prédicatif.

Chapitre 3 La grammaire du texte

S’intéresser à la grammaire du texte, c’est examiner les règles de distribution des unités du
texte.

3.1.Les croyances anciennes

Pour la linguistique structurale, il a toujours été clair que « la distribution des unités entrant
dans la composition du discours n’est régie par aucun dispositif organisateur comparable à une
syntaxe. Le système des connexions structurales s’arrête à la phrase » (charolle, 1997, P.3). En
effet, pendant longtemps, le noyau dur de la linguistique a limité à la phrase, l’objet de son

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investigation. Bien avant Charolle, Benveniste (1962, P.128) disait « avec la phrase, on quitte
le domaine de la langue comme système de signes ». Dans le même ordre d’idées, Jakobson
(1963, P.48) disait « dans la combinaison des phrases en énoncés, l’action des règles
contraignantes de la syntaxe s’arrête nette… ».

3.2.Le jugement de grammaticalité

Si le thème et le propos constituent les deux unités du texte, on peut se demander quelles sont
les règles de leur distribution. On distingue deux règles de distribution du texte : la répétition
et la progression. La répétition et la progression permettent à la fois de reprendre les
informations connues afin d’éviter d’égarer le lecteur puis de progresser avec des informations
nouvelles pour ne pas faire du sur place. Les deux, la répétition et la progression sont deux
exigences fondamentales de la continuité du texte. Elles doivent être respectées en vue de la
production d’un texte cohérent.

3.3.La répétition

La répétition de l’information s’opère d’une phrase à une autre et de manière anaphorique.


L’anaphore est comprise comme « la reprise d’un élément par un autre dans la chaine
textuelle » (Maingueneau 2003, 196). Il existe plusieurs relations anaphoriques permettant
d’exprimer la répétition :la pronominalisation et l’anaphore lexicale. En général, l’élément
répétiteur suit l’élément repris dans la chine syntaxique. Mais l’inverse est aussi possible, c’est-
à-dire l’élément répétiteur précède l’élément repris.

Exemple : Jean le regrettera, cet ouvrier. Il s’agit dans ce cas, d’une cataphore qui consiste à
répéter avant d’avoir nommé la chose.

Par ailleurs, les relations anaphoriques contribuent de manière spéciale à la cohérence du texte
car tout en progressant avec des informations nouvelles, le texte doit reprendre des
informations connues. Cette reprise a une fonction de cadrage et de guidage.

3.4. La progression

La progression consiste à apporter des informations nouvelles au texte. Il existe trois types de
progression thématique :

La progression linéaire

La progression à thème constant

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La progression à thème dérivé ou éclaté

La progression à thème linéaire

On parle de progression par thématique linéaire lorsque le rhème de la première phrase d’un
thème devient le thème de la phrase suivante et ainsi de suites.

Exemple : Paul a cueilli les mangues. Les mangues ont rempli le seau. Le seau s’est renversé.

La progression à thème constant

Lorsque le même élément thématique apparait dans tous les passages et que seuls les rhèmes
changent, il s’agit de la progression à thème constant.

La progression à thème dérivé ou éclaté

Ici, les thèmes sont issus d’un hyper thème qui apparait dans la première phrase. Le thème
principal éclate en sous-thèmes.

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