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2.

Troubles anxieux
• réponse physique (modifications physiques nombreuses) et
psychologique à une menace connue, externe et non conflictuelle.
Elle est donc liée à un objet en fonction duquel le sujet peut
Peur organiser un comportement de défense (fuite ou attaque).

moins liée à une menace connue et identifiable. La personne redoute


une situation mais ne sait pas réellement ce qu’elle redoute dans
cette situation
Anxiété

se montre davantage flottante, elle ne porte sur rien de précis et sur


tout à la fois.
Angoisse
• Le stress.
Il correspond à une réponse que nous produisons face aux situations
auxquelles nous sommes confrontés.
Cette réponse peut être très variée.
Un agent stressant identique pour toute une population a des
conséquences différentes en fonction des individus.
Le stress fait toujours référence à une situation dans laquelle la
personne se trouve et qui l'oblige à s'adapter.
Le stress est une énergie capable du meilleur comme du pire. Cette
énergie, mal contrôlée, non maîtrisée ou présente dans des
proportions trop importantes peut conduire à la pathologie.
Les troubles anxieux constituent un ensemble de
troubles psychologiques dont les symptômes sont
notamment
une anxiété excessive,
un sentiment de peur, des inquiétudes
et des comportements d'évitement.
• L’anxiété est une émotion courante qui peut être
vécue par tous dans certains contextes qui suscitent
du stress. Il est normal de ressentir de l’anxiété à un
moment ou à un autre; en général, ce sentiment se
dissipe assez rapidement.
• Les personnes ayant un trouble anxieux manifestent
des symptômes cognitifs, physiques et
comportementaux qui sont intenses, fréquents,
persistants et graves, et qui nuisent à leurs
capacités sur différents plans (vie sociale,
affective, professionnelle, etc.).
2.1 Troubles de
l’anxiété généralisée
TAG
• Anne (non fictif) est une étudiante en sciences infirmières de 22 ans. Elle habite dans un petit
appartement sur le campus universitaire et semble apprécier le fait de vivre seule. Ses parents, qui
vivent dans une petite ville à 200 KM de là, ont aidé Anne à s’installer au moment de son départ
pour l’université en lui achetant les biens de base pour son appartement. Anne entretient une
relation amoureuse stable depuis deux ans. Même si la relation connait des hauts et des bas, Anne
aime beaucoup son copain et souhaite se marier avec lui un jour. La jeune femme a aussi beaucoup
d’amis et est assez active socialement. Elle invite souvent des amis à souper les fins de semaines et
est généralement appréciée des autres étudiant(e)s.
• Anne est l’aînée d’une famille de trois enfants. Durant son enfance, elle dû s’occuper de ses deux
jeunes frères, de deux et trois ans ses cadets. Lorsqu’elle avait entre cinq et dix ans, les parents
d’Anne connurent des difficultés conjugales et la mère d’Anne se confia beaucoup à elle. Même si
elle n’était qu’une enfant, Anne sentait le besoin de s’occuper de sa mère qui paraissait vulnérable
dans le tourbillon de ses difficultés conjugales. Anne rapporte non seulement avoir du s’occuper de
ses deux jeunes frères, mais aussi, jusqu’à un certain point, de sa mère. Même si Anne croyait que
ses parents avaient une relation saine et qu’ils l’aimaient, elle se sentait responsable du bonheur de
ses frères et de sa mère. Elle rapporte être souvent vigilante à l'apparition de problèmes et tente
toujours de détecter les premiers signes de conflits entre ses parents.
• Anne a toujours réussi sur le plan académique, s’autoproclamant perfectionniste, toujours à la
recherche des meilleures notes. A l’école secondaire, elle parvenait continuellement à obtenir des A
tout en demeurant très impliquée dans les activités parascolaires. Anne était membre de
l’association étudiante, présidente de sa classe en secondaire IV et V, et membre de l’équipe de
basketball à chaque année. Anne considère la période du secondaire comme merveilleuse et en
garde de beaux souvenirs.
• Après avoir terminé son secondaire, Anne devint incertaine de vouloir poursuivre une carrière
d’infirmière et décida de prendre une année sabbatique pour travailler avant de commencer des
études supérieures. Durant cette année, Anne travailla dans un magasin. Même si la jeune fille
aimait son travail, elle continuait à s’inquiéter de son choix de carrière. À cette époque, ses
inquiétudes n’apparaissaient pas excessives, mais Anne trouvait important de ne pas retarder son
entrée à l’université de plus d’un an. Elle décide finalement de s’inscrire dans le programme de
sciences infirmières d’une grande université à deux heures de route de la maison de ses parents.
Durant sa première année d’études, Anne eut beaucoup de succès. Elle aimait ses cours, obtint des
notes comparables à celles du secondaire et sentait qu’elle avait fait le bon choix en s’inscrivant
dans le programme de sciences infirmières. Anne commença toutefois à souffrir de problèmes
d’anxiété durant sa deuxième année à l’université; son anxiété connu une escalade et devint difficile
à contrôler. Parvenue à sa troisième année, Anne ne se sentit plus capable de composer avec ses
difficultés et décida de consulter à notre clinique.
• Comme c’est souvent le cas pour les clients souffrant du TAG, Anne se plaint principalement de symptômes somatiques. De
façon plus précise, elle se préoccupe du fait que ses symptômes interfèrent avec son travail scolaire. Ainsi, à cause de ses
difficultés de concentration, par exemple, elle a de la difficulté à comprendre les lectures requises pour ses cours. Ses pro blèmes
de sommeil lui cause de la fatigue, ce qui interfère aussi avec sont travail académique. De plus, les tensions constantes dan s ses
muscles rendent sa présence en classe désagréable. En consultant un spécialiste, Anne espérait se débarrasser de ses symptômes
et ainsi retrouver son succès académique et son sentiment de bien-être. Anne n’a pas jugé nécessaire de faire part de ses
inquiétudes à son thérapeute, car elle ne croyait pas qu’elles contribuaient à ses difficultés, encore moins qu’elles représentaient
l’élément central de son problème.
• Lorsque le thérapeute demande à Anne si elle avait été particulièrement inquiète au cours des derniers mois, cette dernière fondit
en larmes. Anne explique alors que durant la dernière année, elle s’inquiétait « toujours » pour ses parents. Depuis que la mère de
sa meilleure amie est décédée d'un cancer du sein l’année précédente, elle s’est mise à s’inquiéter du fait que sa mère, pourtant en
parfaite santé, pourrait développer un tel cancer. Il fallut peu de temps pour qu’elle commence à s’inquiéter de la santé de son
père également, s’imaginant qu’il pourrait développer une forme de cancer lui aussi. Ces inquiétudes relatives à la santé de ses
parents se sont progressivement aggravées durant la dernière année, si bien qu’Anne passe maintenant en moyenne cinq heures
par jour à s’inquiéter du fait que ses parents pourraient développer un cancer. Lorsque le thérapeute lui demande si elle s’i nquiète
pour d’autres sujets, elle répond qu’elle a commencé à s’inquiéter « à propos de tout ». À titre d’exemple, elle peut s’inquiéter de
ses travaux scolaires, sa relation avec son copain et d’une foule de petites choses, telles que d’arriver en retard à ses cou rs ou
avoir assez de temps pour tout faire durant la semaine. Même si au départ Anne ne consultait pas pour des inquiétudes
excessives et incontrôlables, il apparaissait évident quelle souffrait du TAG
• Extrait traduit de:
Dugas, M. J. (2002). Generalized anxiety disorder. In M. Hersen (Ed.), Clinical behavior therapy: Adults and children (pp. 125-
143). New York: John Wiley & Sons.
Selon le DSM 5
Selon la CIM 11
Définition

La personne présentant un
TAG est en état d'alerte, de Cette anxiété se marque par de
tension et/ou d’inquiétude de
façon permanente, présente la la crainte ou des soucis
injustifiés ou excessifs.
plupart des jours, pendant une
période d’au moins six mois.
Les soucis quotidiens sont démesurément grossis de
leurs conséquences; la personne rumine inlassablement,
a peur du lendemain, appréhende le pire pour elle et
pour les siens.
Cette anxiété a des retentissements sur le somatique :
- il est courant que la personne éprouve des difficultés sur le
plan du sommeil : difficulté pour s’endormir, réveil
précoce et incapacité à se rendormir, cauchemars…
- elle se sent fréquemment fatiguée, épuisée même en
l’absence d’activité importante
- son esprit est tellement encombré par ses doutes et craintes
que se concentrer devient difficile, la mémoire est moins
efficace.
- la personne peut éprouver des douleurs diffuses, un
état de tension dans les muscles, des contractures
localisées
- elle se montre plus réactive à l’environnement, est plus
prompte à s’énerver, se mettre en colère, un rien
l’agace
- elle peut se montrer agitée, tenant difficilement en
place, ayant l’impression d’un « bouillonnement »
interne.
L’anxiété, les soucis ou les symptômes physiques
entraînent une souffrance significative ou une
altération du fonctionnement social, professionnel.
Prévalence du trouble.
• Touche entre 5 et 10 % de la population.
• Les femmes sont deux fois plus susceptibles d’être affectées que les
hommes.
• Les personnes atteintes consultent souvent au début de l’âge adulte, mais
disent se souvenir d’avoir toujours été anxieuses.
• Elles consultent par ailleurs souvent pour toutes sortes de plaintes
physiques non spécifiques et se plaignent peu de leur anxiété.
De nombreuses personnes souffrant de trouble d’anxiété généralisée
présentent également d’autres troubles : trouble panique, dépression,
trouble phobique, abus de drogues ou d’alcool…
Evolution.
• L’évolution spontanée va rarement vers la rémission
complète.
• La symptomatologie se montre souvent fluctuante au
cours du temps, l’intensité de l’anxiété et les sujets
d’inquiétudes pouvant se montrer plus ou moins intenses.
Il n’est pas rare que comme signalé précédemment que
cette anxiété se complexifie et que d’autres troubles s’y
associent
2.2 Trouble
panique
• Le trouble panique se caractérise par la survenue sans
prévenir, sans circonstances déclencheuses
particulières d’une attaque de panique. En général,
cette attaque dure moins d'une heure.
Selon le DSM 5
Selon la CIM 11
Trouble panique
CIM 11
Attaque de panique
Trouble panique
Symptômes
somatiques

Anxiété Vécu
anticipatoire subjectif
Trouble
panique

Manifestati Manifestati
ons ons
comportem psychosens
entales orielles
• Les signes somatiques sont au premier plan :
tachycardie, palpitations, tremblements, sueurs,
sensations de froid et de chaud, sensations de vertige,
douleurs thoraciques, brouillard visuel, gêne
respiratoire, impression d'évanouissement.
• Le vécu subjectif est extrêmement pénible, le patient
a peur de devenir fou, de perdre le contrôle de lui ou
de mourir.
• Des manifestations psychosensorielles peuvent
apparaître : impression de perdre les limites
corporelles, de bizarrerie intérieure. Parfois, il s’y
associe une déréalisation : le monde extérieur
apparaît comme étrange, vu par le filtre d’un rêve. Il
est à noter que ces manifestations dominent rarement
le tableau de l’attaque de panique.
• Des manifestations comportementales peuvent
apparaître : se cacher, tout faire pour ne pas se faire
remarquer, utiliser certains objets pour se rassurer….

• Lorsqu'elle s'arrête la crise laisse place à une fatigue


intense mais aussi à un soulagement.
• Une anxiété anticipatoire se développe fréquemment si ces
attaques sont répétées.
• La personne finit par craindre qu'il ne lui arrive des crises
et en craint les conséquences.
• Elle modifie alors son comportement de façon
inadéquate : elle limite ses activités, évite les lieux ou
situations dans lesquels les crises sont déjà survenues.
• Elle interprète également le moindre signe somatique
comme le début de la crise.
• Des attaques de panique peuvent aussi survenir
comme symptômes dans d'autres troubles anxieux
(ex. anxiété sociale, agoraphobie, phobie
spécifique…). Elles surviennent alors de façon
prévisible en réponse à des situations ou des
déclencheurs précis. Dans ces cas, le diagnostic de
trouble panique ne s'applique pas.
• Le trouble panique touche entre 2 et 3 % de la population
adulte et adolescente. Il débute plus fréquemment entre
20 et 30 ans, touche davantage les femmes que les
hommes. Non traité, son évolution est chronique avec des
phases de rémission et des phases d’aggravation.
• Il peut se compliquer de phobies (agoraphobie), de
dépression, d’abus de psychotropes et d’alcool. Le
retentissement sur la vie sociale et professionnelle peut
être important
2.3 Trouble
phobique
Les phobies sont très fréquentes dans la vie psychique
normale. Elles deviennent pathologiques par leur
intensité et leur retentissement sur la vie de la
personne.
• Peur irraisonnée, intense et spécifique à un objet ou une
situation.

• Les phobies s’accompagnent de conduites


- d’évitement de l’objet ou de la situation,
- qui rassurent (conduites ou objets contraphobiques).

• Le sujet a souvent conscience du caractère absurde de sa peur


• Phobie spécifique.
Il s’agit d’une peur persistante et intense à caractère
irraisonné ou bien excessive, déclenchée par la
présence ou l’anticipation de la confrontation à un
objet ou une situation spécifique : Phobie d’animaux :
serpents, rats, souris, ….
Phobie de l’eau, du sang, des maladies, d’un
accident…
• L ‘exposition à cet objet ou cette situation provoque de façon
quasi-systématique une réaction anxieuse immédiate : tremblement,
sueur, difficulté respiratoire, tachycardie…..

• La personne cherche à éviter d’être confrontée à cet objet ou


situation.
L’évitement, l’anticipation anxieuse ou la souffrance de la (les)
situation(s) redoutée(s) perturbent, de façon importante les
habitudes de l’individu, ses activités professionnelles ou scolaires,
ses activités sociales ou ses relations avec autrui, ou bien le fait
d’avoir cette phobie s’accompagne d’un sentiment de souffrance
important. La durée est d’au moins de 6 mois.
• L’agoraphobie.
Caractérisée par une peur et une anxiété concernant
différentes situations dans lesquelles il pourrait être
difficile de s'échapper ou l'aide pourrait ne pas être
disponible en cas de symptômes tels que ceux de
panique ou d'autres symptômes incapacitants ou
embarrassants.
• Cette peur ou anxiété marquée concernant 2 (ou plus) des 5
situations suivantes :
-Utiliser les transports publics (ex., automobiles, autobus, trains,
navires, avions).
- Être dans des espaces ouverts (ex., parcs de stationnement,
marchés, ponts).
- Être dans des endroits fermés (ex., magasins, théâtres, cinémas).
- Faire la file ou être dans une foule.
- Être à l'extérieur de la maison seul(e).
• La personne craint ou évite ces situations. Les
situations agoraphobes provoquent presque toujours
de la peur ou de l'anxiété.
• Les situations agoraphobes sont activement évitées,
nécessitent la présence d'un compagnon, ou sont
vécues avec une peur ou une anxiété intense.
La peur ou l'anxiété
• est disproportionnée par rapport au danger réel que
représentent les situations agoraphobes et le contexte
socioculturel.
• est persistante, généralement pendant 6 mois ou plus.
• cause une détresse cliniquement significative ou une
altération du fonctionnement social, professionnel ou
autres.
Phobie sociale.
Il s’agit d’une peur persistante et intense d’une ou
plusieurs situations sociales ou bien de situations de
performance durant lesquelles le sujet est en contact
avec des gens non familiers ou bien peut être exposé
à l’éventuelle observation attentive d’autrui. le sujet
craint d’agir « ou de montrer de symptômes
anxieux » de façon embarrassante ou humiliante.

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