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INTRODUCTION

Pays d'Afrique de l'Ouest, au sud du Sahara. La Côte d'Ivoire a décidé d'étendre


stratégiquement son développement dans le secteur agricole. Les nombreuses ressources
agricoles (plantes, cultures pérennes et vivrières) dont elle dispose grâce à ses riches
ressources naturelles expliquent cet état de fait. La variabilité climatique, observée au niveau
national depuis plus de quatre décennies, met à rude épreuve les différentes productions
agricoles du pays, ce qui a des impacts directs sur l'économie (BROU, 2009) et nuit au bien-
être de la population. Afin de pallier cette situation, les structures de recherche et
d'accompagnement du monde agricole (CNRA, ANADER) travaillent à la mise en place de
variétés agricoles adaptées aux fluctuations climatiques. Les efforts réalisés jusqu’à présent
sont certes encourageants, mais ils ne permettent pas de répondre aux besoins de la
population. Cette situation justifie l'utilisation d'aliments provenant de différents pays.
Considérons que le pays reste fortement dépendant des importations, principalement des biens
de consommation, notamment du riz, soulevant plusieurs questions, notamment sur la sécurité
alimentaire de la population. Cette dernière est renforcée par l’usage de plus en plus fréquent
de produits chimiques (pesticides, herbicides, fongicides) dans les plantations de traitement
pour des récoltes riches et la persistance de maladies liées à la nutrition comme le typhus, etc.
L’objectif de ce travail est de démontrer la complexité de l'agriculture de subsistance en Côte
d'Ivoire, face aux fluctuations climatiques croissantes et malgré les mauvais résultats des
mesures mises en œuvre, la volonté des acteurs impliqués dans le processus.
I- DÉFINITION DES CONCEPTS
Appelez pour expliquer les termes importants développés dans le sujet. Le changement
climatique et la sécurité alimentaire sont définis différemment selon les sensibilités. Dans ce
cas, les concepts présentés ci-dessous ont été développés par des organisations réputées.
1- Changement climatique
La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, dans son premier
article, définit le changement climatique comme des changements directement ou
indirectement attribués aux activités humaines qui modifient la composition de l'atmosphère
mondiale et qui contribuent à la variabilité naturelle du climat observée au cours de périodes
comparables. Cette position diffère de celle de la communauté scientifique, qui définit le
changement climatique par l’effet conjoint de l’activité humaine et de la variabilité naturelle.
2-Sécurité alimentaire
Il s’agit de l’accès permanent de chacun à une alimentation de qualité en quantité suffisante
pour mener une vie saine et active. Les quatre piliers qui contribuent à assurer la sécurité
alimentaire : disponibilité, stabilité, accessibilité et utilisation (nutrition). Selon la FAO, la
sécurité alimentaire est le résultat important du fonctionnement du système alimentaire aux
niveaux mondial, national et local. Elle dépend souvent directement ou indirectement des
services, des écosystèmes agricoles et forestiers, à savoir la conservation des sols et des eaux,
la gestion des bassins versants, la lutte contre la dégradation des terres, la protection des zones
côtières et des mangroves et la conservation de la biodiversité. Il s'agit des différents concepts
définis qui font une représentation générale des caractéristiques climatiques de la Côte
d'Ivoire. En d’autres termes : qu’en est-il du climat ? Comment évoluent les précipitations et
les températures ?

II-Variabilité majeure du changement climatique


Le climat en Côte d’Ivoire a connu beaucoup de fluctuations depuis les années 1950. Les
décennies 1950 et 1960 ont été relativement humides tandis que les décennies 1970 à 1990
ont été sèches.
1-Une évolution progressive des températures
Au niveau de la thermométrie, les études d’observation montrent que la Côte d’Ivoire s’est
réchauffée en moyenne de 0,3°C depuis la décennie 1990. Sur les dix dernières années (2001-
2010), l’année 2010 a été la plus chaude avec un écart de +1,2°C, comparée à la moyenne de
la période 1961-1990 devant l’année 2008 et 2005 dont l’écart est de 0,9°C. Selon
l’Organisation Météorologique Mondiale, l’année 2010 est l’une des années les plus chaudes
jamais observées, avec 2005 et 1998. La température moyenne à l’échelle du globe cette
même année s’est révélée supérieure à 0,53°C à la moyenne pour la période 1961-1990. Cette
valeur est supérieure de 0,01°C et de 0,03°C à la température nominale respectivement en
2005 et 1998. A Abidjan, le réchauffement est fort remarquable avec 0,5°C en moyenne
(fig.2). Sur les 10 années les plus chaudes enregistrées depuis 1949, neuf sont après 1990.
L’année 2000 a été la plus chaude avec une hausse de 1,1°C. De 2004 à 2007, la hausse s’est
maintenue de 0,7 à 0,8°C. Depuis 1998, on observe une persistance du réchauffement avec le
maintien d’une hausse de plus 0,5°C dans la plupart des régions. Le régime d’harmattan, vent
sec d’origine nord-est apparaissait très peu sur le littoral ivoirien de 1961 à 1970. Depuis les
années 1970, on observe une forte occurrence de ce phénomène sur le Littoral. Cela est le
signe de sa généralisation sur l’ensemble du pays. La conséquence immédiate est
l’accroissement des risques de feux de brousse sur l’ensemble du pays. On peut donc dire que
les changements sont de plus en plus ressentis en Côte d’Ivoire entre autres par :
- la baisse effective de la pluviométrie depuis les trois dernières décennies ;
- l’irrégularité des pluies (mauvaise répartition) ;
- le raccourcissement de la longueur des saisons pluvieuses ;
- la hausse des températures ;
- la persistance et rigueur des saisons sèches ;
- les inondations ;
- les feux de brousse fréquents;
L’aperçu climatique mis en évidence dans le paragraphe précédent est une première étape
pour comprendre les interrelations entre les conditions climatiques et l’agriculture. En effet,
les premières « imposent » au second leur influence à telle enseigne qu’elle évolue
étroitement en fonction de celles-ci. Cela se justifie à partir de l’observation des pratiques
agricoles des populations sur le terrain. Quelles sont ces interrelations et leurs implications ?
2. Les changements climatiques et l’agriculture
L’agriculture est un secteur d’activité intimement lié aux interactions entre trois types de
ressources indispensables:
- les ressources génétiques (espèces et variétés) ;
- les ressources pédologiques (matériau géologique, nutriments etc.) ;
- les ressources climatiques (lumière, chaleur, eau, etc.)
Il va s’en dire que le(s) dysfonctionnement(s) observé(s) au niveau de l’une de ces ressources
aura des incidences sur les autres qui se trouveront en difficulté. Ce qui va influer sur
l’élément principal qui est l’agriculture. Cette logique met en lumière les difficultés pour le
secteur agricole qui supporte mal les variations des ressources climatiques. Un parallèle entre
plusieurs éléments met en lumière cet état de fait.
3. L’inadéquation entre les calendriers météorologiques et culturaux
Les pratiques agricoles obéissent à un planning bien connu des agriculteurs. Les observations
empiriques des saisons faites sur plusieurs années ont permis d’établir des calendriers
culturaux. Ainsi, en Côte d’Ivoire forestière par exemple, les défrichages des portions pour les
nouvelles cultures surviennent entre les mois de janvier et février, qui correspondent à la
période de sécheresse. Les semences (maïs par exemple) sont mises en terre généralement
entre les mois de mars et avril, en début de saison des pluies. Cette logique continue de guider
les activités agricoles du monde paysan. La modification des paramètres climatiques ces trois
dernières décennies a occasionné une inadéquation entre les calendriers de la météorologie et
des saisons culturales. Des études montrent que la saison des pluies s’est raccourcie en
moyenne de 10 à 27 jours sur le littoral avec un retard de démarrage de deux semaines en
moyenne. A l’intérieur du pays, on observe une réduction de la longueur de la saison de 10 à
20 jours dans le Nord, de 20 à 30 jours dans le Sud intérieur et de 10 à 28 jours au Centre. Les
retards de démarrage de la saison varient d’une à deux semaines selon la localité. La situation
dans trois localités du pays, Odienné (nord), Bouaké (centre) et Abidjan (sud) est une
illustration à propos pour comprendre ce décalage calendaire. L’observation du tableau 1 ci-
dessous indique une réduction des saisons culturales respectivement de 5 jours à Odienné et
28 jours à Bouaké et Abidjan, suivant la comparaison des deux normales 1951-1980 et 1971-
2000.
4-Impact de la variabilité climatique sur l’agriculture vivrière et la sécurité alimentaire des
populations
Il est établi en règle générale que l’agriculture dans les pays en voie de développement est
fortement tributaire des conditions climatiques. Cette réalité est d’autant plus manifeste que
les populations locales ne disposent pas des techniques appropriées (maîtrise de la gestion des
ressources en eau ; techniques agricoles pour produire en contre-saison…) leur permettant de
produire en quantité et en qualité. Les déficits constatés amplifiés par les modifications
survenant au plan climatique mettent en mal la sécurité alimentaire des populations qui
dépendent directement de ce qui est produit dans les exploitations agricoles pour couvrir leurs
besoins en alimentation.
III-DES ACTIONS À POSER PAR LES AUTORITÉS
Les gouvernements dans le monde avec la situation des changements climatiques ne peuvent
que s’accommoder autant que faire se peut. En Côte d’Ivoire, la faiblesse des moyens à
disposition dans la lutte contre les changements climatiques ne doit pas justifier la passivité
face à ce phénomène. A ce jour, les dispositions prises sont essentiellement des décrets
adoptés lors de conseils des ministres sur la question. On note aussi la sensibilisation à travers
des colloques et conférences organisés par de structures diverses, les actions de reboisement
entreprises par la SODEFOR etc. Etant donné qu’il est de la responsabilité première des
autorités étatiques de faire le mieux qu’elles peuvent, Il serait opportun d’entreprendre par le
canal des médias une sensibilisation d’envergure à l’endroit des populations. Ceci, dans le but
d’entraîner une prise de conscience véritable et une solidarité nationale pour une synergie
d’actions. Un appui en termes d’équipements de pointe et de moyens financiers conséquents
est de mise à l’endroit des structures techniques en première ligne dans les questions liées aux
changements climatiques. Promouvoir la recherche scientifique est tout aussi indiquée. Les
fruits peuvent fortement contribuer au développement. Les autorités ont la responsabilité de
rechercher et attirer les fonds par la signature d’accords avec des partenaires, en prenant part
aux initiatives sur les changements climatiques au plan international. La création de fond de
soutien aux paysans en cas de sinistre naturel imputable aux changements climatiques serait
aussi une mesure bienvenue pour les populations du milieu rural les plus exposées aux
risques.
CONCLUSION
Les changements climatiques sont d’actualité et une réalité bien visible en Côte d’Ivoire. Les
observations des structures travaillant dans le domaine climatique le démontrent à plus d’un
titre. Au niveau de l’agriculture, les décalages saisonniers en termes de pluie sont fréquents et
la baisse de la productivité est régulièrement constatée. Les conclusions établies quant à
l’évolution de la situation requièrent des actions soutenues à plusieurs niveaux. L’Etat, les
partenaires au développement et les populations doivent davantage s’impliquer pour des
actions plus prononcées. Vu que les changements climatiques sont une menace,
principalement pour l’agriculture et par ricochet pour l’économie nationale et les populations
en termes de sécurité alimentaire, l’engagement de toutes les compétences est requis, et rien
ne doit être occulté pour des résultats probants.

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