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République du Niger

Fraternité-Travail-Progrès

Ministère de l’enseignement supérieur, de la


Recherche et de l’Innovation

Université de Tahoua

Faculté des Sciences Agronomiques

Cours : Agroclimatologie

M.YERIMA.

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Objectif général
Au terme de ce cours, l’étudiant doit être capable de maitriser les notions
d’Agroclimatologie.
Introduction
Sur le plan agricole, pour ce qui est de ce cours, il ne s’agira pas de faire un cours
d’agronomie ni moins sur la climatologie ou la biologie végétale. On se limitera juste à
l’application de la climatologie en agriculture et à la compréhension des mécanismes du
développement végétatif afin que pour une plante donnée, sous un climat donné, on puisse
quantifier les volumes d’eau dont elle a besoin pour sa production optimale. Ces quantités
d’eau s’appellent les besoins en eau des cultures.
Pour arriver à cette quantification, nous allons étudier les facteurs qui agissent ou qui
interagissent sur la plante au cours de son développement végétatif. Nous allons donc étudier,
sous un climat donné les relations Eau-Sol-Plante pour aboutir à déterminer les besoins en eau
de la plante considérée.
Ce cours sera organisé en quatre chapitres qui sont :
Chapitre 1 : Généralités
Chapitre 2 : Le climat et ses composantes
Chapitre 3 : Le climat et les végétaux
Chapitre 4 : l’eau et la plante

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Chapitre 1 : Généralités
1.1 Introduction
Toute planification des cultures au Niger comme ailleurs nécessite une bonne compréhension
du climat et surtout de la variabilité de la pluviométrie et de sa répartition d’où nait la science
qui s’occupe de ces phénomènes climatiques : l’Agroclimatologie.

Avant d’entamer le présent cours, la définition de certains concepts nous parait très importante
pour mieux appréhender ce cours. Nous allons par conséquent essayer de répondre à ces
interrogations : qu’est-ce :

 L’agronomie ?
 L’agriculture ?
 La météorologie ?
 Le climat ?
 La climatologie ?
 L’Agroclimatologie ?
Agronomie
L’agronomie est une étude scientifique des relations entre plantes cultivées, le milieu(le sol) et
les techniques agricoles. Autrement, il s’agit de chercher à résoudre une question scientifique
par une étude des problèmes (physiques, biologiques, chimiques …) que pose la pratique de
l’agriculture.

Agriculture

C’est la culture, le travail de la terre. En d’autres termes, c’est la production des plantes et des
animaux utiles fournissant les denrées alimentaires et les matières premières d’autres
industries.

Autre définition de l’agriculture : c’est l’activité économique ayant pour objet la transformation
et la mise en valeur du milieu naturel afin d’obtenir les produits végétaux et animaux utiles à
l’homme, en particulier ceux qui sont destinés à son alimentation.

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Météorologie

C’est l’étude du temps qu’il fait, elle mesure des valeurs instantanées à un moment précis et un
lieu donné. Cela permet de caractériser l’atmosphère. C’est l’étude scientifique des
phénomènes atmosphériques qui apporte les données nécessaires des climats.

Climatologie

C’est l’étude du temps qu’il a fait, étude des valeurs moyennes, médianes, et cumulées pour un
lieu donné et une période déterminée.
Agroclimatologie : c’est la science qui décrit, explique et classe les climats et tire les
conséquences pour l’agriculture. Il ne s’agit pas d’une description de point de vue
géographique physique mais plutôt des seuls facteurs climatiques ayant une influence sur le
développement de l’agriculture (vent, pluie, végétation, ensoleillement, etc.).
1.2 Les domaines d’application de l’Agroclimatologie
Les domaines d’application de l’Agroclimatologie sont nombreux :
 Développement régional et orientation de l’agriculture
- estimation de la potentialité agricole en fonction des sites et des types de productions
(zonages pédoclimatiques)
- introduction de variétés agricoles nouvelles, de types agricoles nouveaux ;
- introduction de méthodes culturales et d’équipements mieux adaptés ;
- estimation des besoins en recherche dans ces domaines.
 Choix d’une orientation technico-économique à moyen terme pour une
communauté agricole
- comparaison entre les exigences écoclimatiques de spéculations envisageables en un lieu
et les paramètres climatiques de ce lieu ;
- introduction de critères climatiques dans les modèles de gestion agricole.
 Techniques de production agricole et sylvicole
- adaptation des interventions culturales et des équipements aux caractéristiques
physiques de l’environnement en tenant particulièrement compte de la fréquence et de la
durée des époques, notamment :
- travail du sol et interventions culturales,

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- épandages des engrais, récoltes, fanaison etc.
- mise en application de ces interventions au moment le plus opportun en s’appuyant sur
les observations climatologiques récentes ou à courtes échéances.
 Protection sanitaire (incidence du climat sur l’hôte et sur la pathologie)
- fréquences des interventions qui dépendent des conditions climatiques habituelles,
- décision d’intervention résultant de la situation climatique du moment et des prévisions,
- mise en évidence des périodes critiques de sensibilité aux maladies.
 Gestion des ressources hydriques
- choix et dimensionnement d’un système d’irrigation,
- mise en place d’un réseau de drainage ;
- calcul de l’évolution du bilan hydrique et de la réserve utile du sol.
 Aménagement de l’espace rural
- étude des modifications de climat résultant de certains travaux et leur impact sur
l’agriculture (par exemple : déforestation, enlèvement des haies, plantation de brise-vents
etc.) notamment sur les gelées et les variations de l’évapotranspiration potentielle.
 Prévention des calamités atmosphériques
- étude permettant de connaître les fréquences de gel, de grêle, de sécheresse et de
déterminer les zones les moins atteintes en fonction des types de culture et de la
sensibilité de leurs stades phénologiques,
- Détermination des équipements les plus rentables pour la prévention de ces calamités.
 Etude des analogies agrobioclimatiques
- recherche d’écotopes semblables de manière à y transférer des techniques culturales et
des plantes qui ont fait la preuve de leur efficacité et de leur valeur dans des écotopes
particulièrement bien étudiés par la recherche agronomique ; choix des variétés témoins
dans les expériences
- choix des écotypes d’origine pour l’introduction de nouvelles plantes
Les éléments climatiques ont une influence certaine sur les plantes. En fait ils ont ce type
d’influence sur tous les êtres vivants. Ces éléments climatiques qui participent à trois
grands bilans (bilan radiatif, bilan hydrique et bilan thermique) peuvent être mesurés et
contrôlés et ces mesures permettront d’établir les outils nécessaires aux utilisateurs de
l’Agroclimatologie
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Chapitre 2 : Le climat et ses composantes
2.1 Le climat et les paramètres climatiques

Le climat correspond aux conditions météorologiques moyennes à partir de mesures


statistiques annuelles et mensuelles sur des données atmosphériques locales qui règnent sur
une région donnée durant une longue période (minimum 30 ans).Bref, le climat est l’aspect à
long terme du temps. Il est l’ensemble des phénomènes météorologiques qui se produisent au-
dessus d’un lieu donné dans leur succession habituelle.

Il se distingue de la météorologie qui désigne l'étude du temps à court terme et dans des zones
ponctuelles.

L'étude du climat est la climatologie.

Le pluviomètre permet de mesurer la quantité d’eau tombée (pluie) et le nivomètre le niveau


de neige.

2.2 Différents types de climat

La répartition des climats du globe est fonction de la position en latitude (0° à 90°) et en
altitude.

Il existe de nombreuses méthodes de classification des climats. Une des plus connue est la
classification de Köppen qui classe les climats de la manière suivante :

 Climat tropical humide (équatorial) est présent de part et d’autre de l’équateur, parfois
jusqu’à 15 à 25 degrés de latitude nord et sud.
 Climat tropical sec (désertique) est caractérisé par une évaporation supérieure aux
précipitations et une température moyenne annuelle supérieure à 18°C. Il s'étend entre
10 et 35 degrés de latitude nord et sud. Ce climat est caractéristique des régions
désertiques ou semi-désertiques des grandes régions continentales.
 Climat subtropical « climat tempéré chaud »
Il se rencontre à des latitudes comprises entre 25 et 45°.

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On distingue généralement deux types de climats subtropicaux: le climat méditerranéen sur
les façades occidentales qui connait l'aridité estivale et le climat subtropical humide sur les
façades orientales.

 Climat tempéré « froid »


Il est compris entre 35 et 65 degrés de latitude dans l’hémisphère nord et sud. Ce type de
climat est en général caractérisé par une saison froide (hiver) et une saison chaude (été).

 Climat subarctique
C’est un climat intermédiaire entre le climat tempéré et le climat polaire. Il se caractérise par
des étés moins chauds et des hivers plus rigoureux que dans le climat tempéré.

 Climat polaire
Il est caractérisé par des températures froides toute l'année. En effet, le mois le plus froid a
toujours une température au-dessous de −40 °C. Avec ce type de climat, La moyenne
mensuelle des températures va au-delà de −50 °C.

2.3 Observations météorologiques

Pourquoi les observations météorologiques ?

Les observations météorologiques qui se résument en une connaissance relative des facteurs
climatiques, doivent aider l’agriculteur dans ses prises de décision qu’il est souvent contraint
d’en prendre. Donc les observations météorologiques aident beaucoup l’agriculteur surtout
moderne dans ses prises de décision et l’agroclimatologue est censé lui fournir les
informations utiles au bon fonctionnement de ses activités agricoles. Les décisions de
l’agriculteur peuvent être classées en 2 catégories qui sont :

 Des décisions à long terme d’abord, que l’on peut qualifier de stratégiques et qui
tiennent compte du climat local connu par les enregistrements météorologiques des
années passées. Ces décisions sont entre autres :
 Le choix de culture à entreprendre, l’élimination de celle que le climat rend trop
aléatoire ;
 Les investissements en matériels : par exemple le matériel de récolte, le matériel
d’irrigation, puissance de tracteurs en fonction du sol et des jours disponibles de travail.
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 L’engagement du personnel, permanent ou temporaire ;
 Des décisions à court terme, qualifiés de tactiles

Ces décisions tiennent compte des prévisions météorologiques à court terme ou des
enregistrements récents.

La plupart des décisions à prendre par l’agriculteur au matin de chaque journée, ou pour les 2
ou 3 jours qui viennent, dépendent du temps qu’il fait, qu’il a fait ou qu’il va faire. Ces décisions
sont entre autres :

 Les travaux culturaux comme, les binages et sarclages, la récolte des céréales ;
 Le déclenchement des moyens de lutte contre les intempéries : irrigation, aspersion…
 La conduite de la lutte antiparasitaire et herbicide : du temps écoulé ou qui s’annonce
dépend de l’évolution des parasites et la possibilité ou non de traiter sans danger pour
la culture traitée ni pour les cultures voisines (température, vent…).

2.4 Les stations météorologiques

Une station météorologique permet d’observer, d’enregistrer et de traiter les données


climatologiques dans une région donnée, un site ou sur l’ensemble du territoire d’un pays. Les
stations météorologiques qu’on distingue sont :

 Les stations de la météorologies Nationales

Elles permettent d’enregistrer de façon régulière (plusieurs fois par jour), les données
climatologiques, renseignent l’agriculteur surtout en matière de pluviométrie, d’évaporation,
de la température, du vent, la lumière …etc.

 Les stations d’avertissement agricoles

Ces stations appartiennent aux services de la protection des végétaux d’un pays. Elles reçoivent
de la météorologie Nationale chaque jour des observations d’ordre biologique (stades de
végétation, évolution des parasites, des criquets pèlerins …etc.), des relevés pluviométriques et
de températures. A partir de ce réseau d’observations, les stations d’avertissement peuvent
estimer à tout moment les risques d’infestations ou d’attaque des criquets pèlerins. Les
agriculteurs reçoivent alors les avertissements afin qu’ils prennent des dispositions.
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 Les stations de recherche

Ces stations disposent d’un équipement qui varie en fonction des programmes qu’elles se sont
assignés.

 Station de l’agriculteur

L’agriculteur peut à sa guise disposer lui aussi d’une station dotée d’un équipement minimal
d’observations météorologiques en fonction de ses besoins (par exemple un pluviomètre, un
thermomètre).

2.5 Les composantes d’une station agroclimatologique

Une station d’Agroclimatologie simple comportera :

 Pour le calcul du bilan radiatif (un héliographe de Campbell [durée d’insolation] et un


lucimètre de Bellani calibré sur un solarigraphe [radiations
globales].

 Pour le calcul du bilan thermique (un thermomètre au niveau du gazon, un


thermomètre à maxima minima)

 Pour le contrôle des précipitations et rosée (un pluviomètre et un appareil de


Duvdedani)

 Pour le contrôle du pouvoir évaporant (un évaporimètre de Piche)

 Pour le contrôle du déficit de saturation (un psychromètre)

 Pour le contrôle de la température du sol (3 géothermomètres à 10, 20 et 50 cm de


profondeur)

 Pour le contrôle de l’humidité du sol (un lysimètre)

 Pour le contrôle du vent (une girouette [direction] et deux anémomètres [vitesse] un à


2 mètres et l’autre à 10 m de hauteur)

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Cependant dans les stations agroclimatologiques de recherche, on doublera les instruments à
lecture directe par des instruments enregistreurs ; on y trouvera également un
évapotranspiromètre (soit à pesage électronique, soit à drainage) et parfois une cuve
d’évaporation munie d’un anémomètre totalisateur.

2.6 Les composantes du climat

Les éléments du climat sont : la température, la pression atmosphérique, le rayonnement,


l’insolation, la nébulosité, l’évaporation, l’hygrométrie, le vent et les précipitations.

 La température
La température est la grandeur qui permet de repérer l’énergie thermique d’un corps. C’est-à-
dire, elle traduit la sensation de froid ou de chaud. La température varie avec la latitude et
l’altitude.

Actuellement, on utilise deux échelles de température : échelles Celsius et Farenheit.

 Echelle Celsius

Celsius a attribué la température 0°C à la glace fondante et 100°C à l’eau bouillante à la


pression atmosphérique.

 Echelle Farenheit

Afin d’éviter les températures négatives, Farenheit a attribué la valeur 0°F à la température la
plus basse qui ait été observé à STOCKHOLM en Suède (-18°C) et la valeur 100°F à la
température du corps humain. Cela conduit à avoir une température de 32°F pour la glace
fondante et de 212°F pour l’eau bouillante.

Pour passer d’une échelle à une autre, il faut faire les opérations suivantes :

o T (°C)=0,556(T (°F)-32);
o T (°F)= 1,8X(T (°C) +32.

On mesure les températures avec le thermomètre.

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Thermomètre

Il faut noter que le thermomètre le plus utilisé est le thermomètre minima-maxima

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Inventé par James Six en 1782, ce thermomètre permet de mesurer les températures
maximales et minimales atteintes pendant un intervalle de temps donné. , il est également
appelé thermomètre de Six1. C'est un instrument couramment utilisé pour les usages
domestiques, mais également en météorologie et en horticulture

 La pression atmosphérique
• La pression atmosphérique est la pression de l’air en un point quelconque d'une
atmosphère.
• La pression atmosphérique diminue avec l’altitude de façon exponentielle d'un facteur
10 chaque fois que l'on s'élève de 16km.

La pression atmosphérique est mesurée à l’aide d’un baromètre et s ‘exprime en Hectopascal


hPa (ou en mm de Hg). La pression normale est de 1010 Hectopascals (ou 760 mm de Hg). Au-
dessous il y a basse pression (pluie) c’est à dire dépression ou cyclone.

Au-dessus il y a haute pression (beau temps) c’est à dire anticyclone.

Baromètre

La pression atmosphérique donne des indications sur le vent :

Lorsqu’il fait chaud l’air s’élève et crée un vide donc une zone de basse pression. L’air un peu
froid va venir combler le vide donc il y aura déplacement d’air. Une zone de basse pression
attire le vent, une zone de haute pression émet des vents.
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 Les vents

C’est le mouvement de l’air. Le vent dépend de la pression atmosphérique. L’air se déplace


d’une région de haute pression ou Anticyclone (air lourd) vers une région de basse pression ou
cyclone (air léger).

Il peut apparaître sur n'importe quelle planète disposant d'une atmosphère. Sa vitesse est
mesurée avec un anémomètre.

Anémomètre

Le vent est défini par sa vitesse et sa direction :

 La vitesse du vent est mesurée avec un anémomètre et s’exprime en m/s ou en


km/h. Un anémomètre vient du grec « anemos » qui veut dire vent, donc
l’anémomètre sert à la mesure du vent, plus particulièrement la mesure de la
vitesse ou la pression du vent.

 La direction du vent est donnée par une girouette ou une manche à air et
s’exprime en degré (0 à 360°).

Girouette

• On décrit un vent par sa vitesse et sa direction.


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• La vitesse du vent peut être exprimée par différentes unités : mètre par seconde (m/s),
kilomètre par heure (km/h), nœud...

• L'instrument qui sert à déterminer la direction du vent est nommé «girouette».

 Hygrométrie (humidité de l’air)

C’est l’un des domaines de la météorologie qui étudie la quantité de vapeur d’eau contenue
dans l’air.

C’est de l’eau présente dans l’atmosphère sous forme de vapeur.

L’humidité relative de l’air se définit par un rapport de la quantité de vapeur d’eau réellement
présente à la quantité maximale possible dans un volume donné à une T° donnée, d’où la
notion de %.

L’humidité s’exprime en pourcentage (%) de vapeur d’eau et se mesure avec un hygromètre


souvent appelé humidimètre. Lorsqu’un air est saturé, l’hygromètre affiche une humidité
relative de 100 %.

Hygromètre

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 Insolation

C’est l’action des rayons solaires qui frappent un objet, l’ensoleillement. La durée de
l’insolation est le nombre d’heures pendant lesquelles le soleil a brillé.

Elle s’exprime donc en heures par jour ou par an et se mesure à l’aide d’un héliographe.

L’éclairement subit des modifications importantes dans sa traversée du couvert végétal. Le


rayonnement solaire qui intéresse les plantes est celui du visible (0,4 à 0,7µ).Il est beaucoup
plus absorbé que le proche infra-rouge (0,7 à 3 µ).Dans la partie du visible, le rouge et le bleu
sont fortement absorbés, le vert l’est un peu moins. Le rayonnement diffusé par le ciel, à
dominance bleue, est en grande partie intercepté par le feuillage.

 Les précipitations

C’est la quantité de pluie, de neige, de rosée qui tombe sur un lieu donné. L’unité utilisée est le
millimètre (mm) qui correspond à une hauteur d’eau sur une surface.

 1 mm = 1 l d’eau réparti sur 1 m²

 1 mm = 10 m3 d’eau sur 1 hectare

La pluviométrie se mesure à l’aide d’un pluviomètre ou un pluviographe.

Cône de réception

Cuve graduée

Pluviomètre

 Nébulosité

C’est un nuage qui a l’apparence d’une légère vapeur.


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 Rayonnement

C’est un ensemble d’ondes électromagnétique qui transporte l’énergie. C’est la quantité


d’énergie qui est apportée par le soleil.

Le rayonnement global est en relation avec l’insolation et la température.

Il donne des indications pour calculer les besoins en eau des plantes donc c’est un facteur
climatique très important pour l’irrigation.

Il se mesure à l’aide d’un pyranomètre et s’exprime en joules par cm² ou en watt/m2.

 Evaporation

C’est la transformation d’un liquide en vapeur sans ébullition.

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Chapitre 3 : LE CLIMAT ET LES VEGETAUX

3.1Définition

On appelle climat un ensemble de phénomènes météorologiques, caractérisant l’état moyen


de l'atmosphère en un lieu donné de la surface terrestre.

A l'exception de quelques petites réalisations (serres, pluies artificielles, brise-vents) l'homme


se contente d'adapter le végétal au climat.

3.2Le climat agricole

Le climat d'une station est déterminé à partir de la mesure des différents éléments du climat.

On consigne chaque jour à heures fixes un ensemble d'informations : température, pluies,


vents, insolation, humidité de l'air. La récapitulation sur une longue période permet de
caractériser le climat agricole.

Ces observations ne sont valables que pour l'emplacement du poste météorologique, mais
servent de base pour définir le climat d'une région plus ou moins vaste suivant l'homogénéité
du relief et de la végétation.

Ces données chiffrées peuvent être contrôlées par l'évolution du rythme végétatif de plantes
caractéristiques : observations phénologiques permettant de préciser l'état d'avancement des
saisons; relations entre floraison de certaines espèces et possibilité de réaliser certains travaux.

Exemple : les étapes phénologiques du débourrement chez la vigne de février à avril

3.3 Rôles du climat

Il exerce de nombreuses actions intéressant directement le paysagiste comme le choix des


végétaux ou l’exécution des travaux.

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3.4Les actions des éléments du climat sur les végétaux

Les facteurs climatiques qui ont des d’influences sur le développement des végétaux sont :

 la température ;

 les précipitations ;

 le vent et la pression atmosphérique ;

 l’humidité relative ou l’hygrométrie ;

 la lumière : l’insolation (ensoleillement) ou la luminosité, le rayonnement.

Notions de Vitesse de croissance et vitesse de développement

a. Vitesse de croissance

La croissance peut être définie comme l’évolution continue et mesurable d’un organe ou
d’une plante toute entière (longueur, volume, masse, etc.).On en déduit alors la vitesse de
croissance comme étant l’accroissement d’un élément par unité de temps.

a. Vitesse de développement

La vitesse de développement est plus difficile à définir. En effet le développement d’une


plante représente les modifications de forme ou d’état de la plante. Ces modifications sont
jalonnées par des repères (germination, feuillaison, floraison…).

 L’humidité relative (HR) ou hygrométrie

L’humidité est un facteur climatique important pour les animaux comme pour les végétaux.

Il faut noter que les plantes sont très sensibles à l’humidité et ont chaque espèce de plantes
des besoins spécifiques par rapport à cette dernière, ces besoins diffèrent d’un stade
phénologique à un autre (Levée, tallage, croissance, floraison). Des écarts d’humidité
importants par rapport aux exigences des plantes auront des conséquences sur la qualité des
végétaux ou sur les rendements en graine, gousse, fane …etc. Cependant, l’humidité
commande l’ouverture et la fermeture des stomates qui sont des pores à travers lesquels se
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font les échanges gazeux entre la plante et l’atmosphère. Ainsi, les plantes puisent dans
l’atmosphère le CO2 qui entre dans la plantes par les stomates pour réaliser la photosynthèse:
d’où l’importance de ce facteur « humidité » dans la conduite d’une culture.

En effet,

– Une masse d’air sèche occasionne la fermeture des stomates afin de limiter la perte d’eau.

– Une atmosphère saturée d’humidité provoque l’ouverture des stomates (mais la


transpiration est réduite, et la circulation de la sève également).

Chaque espèce a ses exigences en hygrométrie.

Si l’hygrométrie de l’air est très élevée, la plante transpire très peu. Cela peut diminuer la
croissance et perturber la nutrition.

S’il fait chaud, l’hygrométrie doit augmenter en conséquence pour éviter le dessèchement
des végétaux.

Une hygrométrie élevée est favorable juste après une plantation (surtout si ce sont des plants
à racines nues).

 Une forte humidité favorise le développement des maladies ;

 Une humidité trop faible ou trop forte perturbe la fécondation ;

 Pour la reprise des greffes ou l’enracinement des boutures on recherche une


hygrométrie très élevée proche de la saturation.

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Actions de l’homme sur l’hygrométrie

Pour l'augmenter Pour la diminuer

 aération
 bassinage
 distançage

 Utilisation de rayonnement par la plante

Température des plantes

Le rayonnement reçu par la plante est en partie réfléchie (10%), en partie transmise(27%) et
pour sa plus grande partie absorbée(63%).L’énergie absorbée va élever la température de la
plante, qui pour se maintenir à une température convenable va rejeter de la chaleur vers
l’extérieur par rayonnement thermique, par évaporation de l’eau(transpiration) et par la
circulation de l’air(convection).Si la différence de température entre la feuille et l’atmosphère
est nulle, seuls le rayonnement thermique et la transpiration interviennent pour dissiper la
chaleur absorbée. Dans ce cas on montre que la transpiration d’une feuille moyenne est
d’environ 0,8mn/heure. Si la température de la feuille est supérieure de 5°C à la température
de l’air ambiant, la transpiration est réduite à 0,6mn/heure. Cependant, si l’écart de
température entre la feuille et l’air devient trop grand, la feuille ferme ses tomates et la
dissipation de la chaleur ne fait plus intervenir que le rayonnement et la convection.

 Actions de la température

Elle intervient à tous les stades de développement des végétaux (germination, croissance,
pollinisation, floraison,..)

Chaque espèce a ses exigences en température ce qui détermine le choix des cultures par
rapport à un milieu géographique.
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 Certaines températures sont caractéristiques

 Le zéro de végétation ou de germination : c'est la température minimale en


dessous de laquelle la croissance est nulle. (Ex : Petit pois = 0°C ;
Maïs = 9°C ; Coton = 14°C) ;

 La température critique

En dessous du zéro de végétation, la plante ne croit plus ; si la température


descend nettement, la plante peut être détruite : ainsi apparait la notion de
température critique basse. Notons que le gel entraine la formation de cristaux
de glace entre les cellules qui se déshydratent, leur eau de constitution se
déplaçant vers les espaces intercellulaires. Une déshydratation trop poussée
entraine la mort de cellules ;

 Températures élevées
Les températures élevées provoquent une transpiration exagérée de la plante
et par conséquent une déshydratation des cellules. Elles peuvent conduire à
un échaudage (accident physiologique dû à un excès de chaleur observé chez
les céréales où les grains sont petits et ridés;

 Les températures létales : le maximum possible pour la plante et le minimum


sous lesquels la plante meurt (ex 50°C max et -15°C minimum). Les végétaux ont
colonisé des zones où les températures peuvent atteindre -60°C. (Ex : Maïs =
0°C ; Sapin = - 25°C)

 La température optimale de croissance : c'est une fourchette de température


pour laquelle la croissance est la meilleure. (Ex : 20 à 25°C pour le maïs, 20 à 26
°C tomate).

 Les effets négatifs de la température

Un excès de chaleur :

 diminue la croissance et peut entraîner la mort des plantes ;

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 perturbe la fécondation (brûle le pollen) ;

 brûle les fruits ;

 favorise le développement de certains parasites ;

 Un excès de froid cause aussi de nombreux dégâts…

 Besoins en chaleur d'une plante de température

On exprime ces besoins par la somme des températures moyennes journalières supérieures au
« zéro » de végétation pendant toute la durée de la culture. Ce "zéro" est en fait une
température de référence

Exemple : Exemples de besoins en chaleur:

 Maïs 2000 à 3000°C

 Blé d'hiver: 1800 à 2400°C

 Blé de printemps: 1400°C

D’où la limitation des cultures en altitude et en latitude…

 Actions de l’homme sur la température

Pour augmenter la température Pour diminuer la température

Effet de serre Aération / ventilation

Chauffage Brumisation

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Brise-vent Ombrage

 la lumière et l’ensoleillement

Pour les plantes, la lumière est le moteur de la photosynthèse qui est le processus permettant
aux plantes de synthétiser leur matière organique à partir d'éléments minéraux. L'apport
d’énergie sous forme de lumière permet à la plante d’utiliser du dioxyde de carbone présent
dans l’air afin de récupérer le carbone et l’intégrer à des molécules organiques, comme les
sucres (fructose, amidon, cellulose) ou des protéines (gluten).

La lumière est essentielle pour toute plante. La chlorophylle permet aux plantes de convertir
l’énergie lumineuse en sucres. Les couleurs de la lumière influencent la croissance et le
développement des plantes. En effet,

•La lumière rouge influence les plantes de diverses façons. Les plantes cultivées sous une
lumière rouge abondante sont souvent grosses, mais également hautes et portent de
nombreuses branches.

La lumière rouge a aussi une influence sur la floraison et la formation de semences.

•Les plantes utilisent la quantité de lumière bleue pour déterminer à quel point ouvrir leurs
stomates. Plus il y a de lumière bleue, plus elles ouvrent leurs stomates, et donc plus elles
accélèrent leur métabolisme. Un taux élevé de lumière bleue augmente le métabolisme, ce qui
accélère la croissance et le développement. En conséquence, la plante produit plus de tiges
latérales et demeure plus courte lorsqu’elle est exposée à une lumière bleuâtre.

Elle prévient la multiplication des feuilles autour des fruits. Si une carence en bleu dans le
spectre lumineux survient, vous pourriez rapidement perdre jusqu’à 20 % de votre récolte.

Le manque de lumière se traduit par l'étiolement.

Les semences au repos ou en germination n'ont pas besoin de lumière.

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a. Influence de l'intensité

Nous avons des plantes dites de lumière (héliophiles) et des plantes d'ombre (sciaphiles)

Les éclairements faibles "ombre" sont favorables à l’absorption de l’eau et au développement


herbacé.

Les éclairements forts " soleil " sont favorables à la formation des réserves, des fleurs, des
fruits (ainsi qu'à leur qualité).

b. Le photopériodisme

Il correspond à l’ensemble des phénomènes qui sont liés à la réponse des plantes
relative à la durée et à la répartition dans le temps des périodes de lumière et
d’obscurité au cours d’un cycle journalier.

Le photopériodisme peut être à l’origine de :

 La dormance hivernale des bourgeons ;


 La chute des feuilles ;
 La formation des bulbes et tubercules ;
 La floraison de beaucoup de plantes.

Ainsi, certaines plantes ne fleurissent qu’en jours longs (durée du jour dépassant 12 heures) et
d’autres en jours courts. La plupart des cultures légumières ou fourragères sont indifférentes à
la durée du jour pour la floraison.

 Plantes de jours longs ou nyctipériodiques

Les plantes de jours courts ne fleurissent que lorsque la durée du jour est supérieure à 14
heures. (Ex. : carotte, laitue, betterave, les blés ...)

 Plantes de jours courts ou héméropériodiques

Durée du jour inférieure à 14 heures (10 à 12 heures). (Ex. : certains sorghos, le coton, chou, la
canne à sucre...)

 Plantes indifférentes ou plantes photo-apériodiques


24
La floraison est indépendante de la durée du jour, c’est-à-dire, elle n’est pas influencée par la
durée du jour (Ex. : le maïs, le riz, certains sorghos, asperges, tomates, plantes vertes...).

c. Actions de l’homme sur la lumière

Pour augmenter la T Pour diminuer la T

 Eclairage artificiel  Ombrières

 Semis clair  Ecran d'occultation

 Utilisation de plantes « étouffantes »

pour détruire les adventices

d. L’influence des radiations

Les Ultraviolets, en altitude, provoquent le nanisme sur les plantes. Ils freinent également la
croissance des germes de pommes de terre.

4. Actions du vent

Le vent se caractérise :

 Par sa vitesse exprimée en mètres par seconde et mesurée par un anémomètre ;


 Par sa direction donnée par une girouette ou par le mouvement des nuages.

Cependant, pour ce qui est des végétaux, les actions du vent peuvent être positives ou
négatives.

a. Un vent léger (modéré) est favorable

 Il assèche les cultures (après une grosse pluie) ou les récoltes : céréales, foins … ;

 Il évapore l’eau du sol, donc à son aération superficiel ;

 Il permet la pollinisation. (anémophile)


25
 Il diminue la chaleur ;

 Il joue le rôle de fertilisant à long terme en disséminant le feuillage des arbres ;

 Il pousse les nuages et permet donc leur transport.

b. Un vent violent (fort) est néfaste car :

 Il abîme les végétaux ;

 Il favorise la verse des céréales ou l’égrenage sur pied des variétés sensibles ;

 Il déforme les arbres ;

 Il perturbe l’irrigation par aspersion ;

 Il stimule l’évapotranspiration ;

 Il réduit la pollinisation.

 Il est un inconvénient pour la production de semences là où le contrôle de la


pollinisation est indispensable ;

 Il favorise souvent le transport des parasites vers les cultures ;

 Il augmente les phénomènes d’érosion dans certaines régions.

26
Actions de l’homme sur le vent

Pour l'augmenter Pour le diminuer

 Brise vents
 Ventilation des serres  Tuteurage
 Palissage

4. Climat et choix des cultures

La plante a des exigences climatiques : quantité de chaleur, besoins vis à vis du


thermopériodisme, températures critiques, besoins en eau, période critique. La
confrontation des exigences de la plante et des possibilités offertes par le climat, permet de
déterminer ou définir les aires de culture des espèces et des variétés. Tenir compte des
situations particulières : altitude, exposition, présence de plans d'eau......

27
Mais l'amélioration des techniques agricoles, la création de nouvelles variétés, rend la notion
d'aire de culture, moins restrictive qu'auparavant.

a. Climat et rendements

Les rendements des cultures fluctuent d'une année à l'autre, en fonction des conditions
climatiques : abondance et répartition des pluies.....

Les techniques culturales qui s'améliorent sans cesse, permettent d'atténuer ces fluctuations
sans les supprimer.

Elles peuvent être de l'ordre de 30% en plus ou en moins par apport à la moyenne.

Le climat agit également sur la qualité des produits : teneur en sucre parfum des fruits,
conservation....

b. Climat et travaux

Les différents travaux ne peuvent être exécutés que dans certaines conditions :

 Labour après pluie et ressuyage ;

 Semis et plantation sur sol humecté ;

 Travaux de récolte en période sèche.

Certains travaux sont impossibles à réaliser à un certain moment, alors que d'autres sont
possibles.

Il serait intéressant de pouvoir déterminer les jours disponibles pour les différents travaux en
fonction des conditions climatiques locales et des exigences de la plante.

Des observations sur plusieurs années sont nécessaires pour obtenir des renseignements
valables qui seraient fort utiles pour le choix de l'assolement, de l'organisation du travail, de
l'équipement à prévoir.....

Par ailleurs, l'importance des prévisions météorologiques est certaine: traitements


antiparasitaires, travaux de récolte....

28
Mais elles sont encore souvent incertaines, malgré les progrès réalisés.

c. Le climat et les ennemis de culture

Les plantes diffèrent par cycle végétatif, mais quelle qu’en soit la plante, elle est sujette
pendant tout son cycle végétatif aux attaques des ennemies de culture provoquant des
maladies surtout parasitaires. Les maladies les plus rencontrées sont entre autres :

 Les maladies cryptogamiques : elles sont dues aux champignons ;


 Les maladies bactériennes : elles sont quant à elles provoquées par les
bactéries.

Ces maladies ont un effet néfaste sur la plante car elles provoquent des infections généralisées
voire des déséquilibres qui peuvent conduire au ralentissement de la croissance et du
développement de la plante.

Le temps et le climat ont une influence considérable sur la propagation des maladies. C’est
pourquoi les phytopathologistes affirment que ‘ c’est le climat qui fait les maladies’. A titre
d’exemple la mouche du chou ne peut pas passer de l’état larvaire à l’état adulte si elle est
soumise à des températures inférieures à 22°C, l’envol des criquets n’est possible qu’à 31°C.

5. Les nuages et précipitations

5.1 Les nuages

La formation de nuages résulte du refroidissement d'un volume d'air jusqu'à la condensation


d'une partie de sa vapeur d'eau.

Dans l'atmosphère libre, le refroidissement se produit généralement par soulèvement (un gaz
se refroidit spontanément lorsque la pression baisse).

La condensation de la vapeur d'eau, en eau liquide ou en glace, se produit initialement autour


de certains types de microparticules de matière solide (aérosols), qu'on appelle des noyaux de
condensation ou de congélation.

29
Si le processus de refroidissement se produit au sol (par contact avec une surface froide, par
exemple), on assiste à la formation de brouillard.

La nomenclature moderne divise les nuages en deux grands types : convectifs et


stratiformes.

Le soulèvement convectif : souvent vigoureux et au déclenchement abrupt, produit des nuages


caractérisés par une extension verticale élevée, mais une extension horizontale limitée. Ces
nuages sont désignés génériquement par le terme cumulus. Ils peuvent avoir de forts courants
verticaux et s'élèvent bien au-dessus de leur base. Ils se forment à différentes altitudes.

Le soulèvement dit synoptique est le résultat des processus de la dynamique en atmosphère


stable, dans un écoulement stratifié. Ce soulèvement est graduel, produisant des systèmes
nuageux d'une texture uniforme, pouvant couvrir des milliers de kilomètres carrés. Ces nuages
sont désignés génériquement par le terme stratus.

30
31
5.2 Les précipitations

La précipitation désigne des cristaux de glace ou des gouttelettes d'eau qui, ayant été soumis à
des processus de condensation et d'agrégation de gouttelettes à l'intérieur des nuages.
Lorsque ces gouttelettes deviennent trop lourdes pour demeurer en suspension dans
l'atmosphère, elles tombent au sol.

La précipitation peut prendre soit une forme liquide [pluie, bruine…] ou une forme solide (les
neiges, grésil, grêle, granules de glace etc.).

On distingue deux types de précipitations en fonction de leur mécanisme de formation :

 Les précipitations stratiformes

Elles proviennent du soulèvement lent et à grande échelle de l'humidité qui se condense


uniformément.

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 Les précipitations de convection

Cette catégorie des précipitations provient d’une brusque élévation de masses d'air chargé
d'humidité, par la poussée d’Archimède, à cause de l'instabilité de l'air(les orages, averses et
les précipitations cycloniques).

 Besoins totaux

L'eau est souvent le facteur limitant de la croissance des végétaux. Elle est indispensable à sa
constitution, sa germination, sa floraison, le transport des aliments et la dissolution des
éléments minéraux du sol.

Les besoins varient selon les espèces et selon les stades de végétations

La pluie est nécessaire dans une zone non irriguée mais une pluie abondante est défavorable
car elle :

 Provoque l'érosion ;

 Tasse le sol ;

 Abime les plantes ;

 Appauvrit le sol en lessivant les éléments nutritifs ;

 Favorise le développement des maladies.

On mesure les apports en mm (pluie, irrigation) mais également les pertes


(évapotranspiration), on distingue :

L’E.T.R. ou évapotranspiration réelle.

L’E.T.P. ou évapotranspiration potentielle (donné par météo France)

L’E.T.M. ou évapotranspiration réelle maximum qui varie suivant le coefficient cultural.

33
 Le manque d’eau et la floraison

Même si ce facteur est moins étudié, il est prouvé que le manque d’eau provoque un stress
aboutissant à la floraison de certaines plantes. C’est le cas chez les bulbeuses tropicales
(Amaryllis), le Bougainvillier, les Cactus, etc…

c. Actions de l’homme sur la pluviométrie

Pour l'augmenter Pour la diminuer

 Irrigation  Abris horticole

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Chapitre 4 : l’eau et la plante

Introduction
L’eau est le constituant le plus important des végétaux, elle constitue plus de 80% de leur
poids. C ‘est la pièce motrice de toute plante car il n’y a pas une culture sans eau mais il y a
une culture sans sol. En effet, les plantes vasculaires sont des végétaux qui dépérissent
rapidement si leur teneur en eau diminue de 15 à 20°C par rapport à sa valeur habituelle.

4.1 L’eau dans la plante


L’eau est une nécessité pour la vie animale et végétale .Dans la cellule, l’eau permet le
métabolisme et véhicule par différents mécanismes, les substances nutritives de la
plante.
Chez la plante, l’eau joue un triple rôle à savoir :
 Associé aux fonctions de la photosynthèse, l’eau permet l’élaboration des tissus
végétaux ;
 L’eau sert de solvant aux éléments du sol qui nourrissent la plante ;
 Enfin l’eau joue un rôle de régulateur thermique. Ce dernier phénomène se manifeste
par la transpiration par la surface des feuilles.
4.2 Utilisation de l’eau du sol par la plante

4.2.1 .1 La transpiration

L’eau qui remonte des racines aux feuilles d’une plante est composée de 2 parties :

 Une partie très faible de l’eau qui reste fixée à la plante pour contribuer à la formation
des tissus : cette eau est appelée l’eau de constitution ;
 Un volume plus important qui véhicule les éléments nutritifs et qui est rejeté dans
l’atmosphère : c’est l’eau de transpiration.

Bien que très faible par rapport au volume d’eau absorbée par la plante (< à 1%), l’eau de
constitution représente un pourcentage important du poids total. Selon les espèces, elle varie
de 60 à 95%.

35
Tableau : pourcentage de l’eau de constitution de quelques espèces

Quant au volume d’eau de transpiration ; il varie selon la plante considérée, le climat, la nature
et l’humidité du sol.

Pour caractériser l’eau de transpiration, on définit le coefficient de transpiration qui est le


rapport entre le poids de l’eau transpirée et le poids de matière sèche élaborée dans le même
temps.

Exemples : le coefficient de transpiration est de :

 55% pour le maïs (210-380) ;


 46% pour la pomme de terre (300-650).

La transpiration s’effectue avec une certaine résistance, en effet la quantité d’eau transpirée
est régulée par les stomates (appareil microscopique de l’épiderme des végétaux percé d’un
minuscule orifice) et secondairement par les cuticules (pellicule superficielles des jeunes
plantes) qui s’ouvrent ou se ferment en fonction de la demande atmosphérique et de la
disponibilité d’eau dans la plante.

Il est évident que les végétaux qui ont une grande surface de transpiration éliminent une
grande quantité d’eau par transpiration.

Exemple : un plant de chou fournit une quantité d’eau transpirée de 0,5l en 12heures.

36
4.2.2 Absorption de l’eau par la plante
4.2.2.1 Mécanisme de l’absorption

L’eau du sol pénètre dans la partie par la racine. Cette pénétration se fait par la zone pilifère
grâce aux poils absorbants. La plante par ses poils absorbants, exercent une succion sur l’eau,
mais le sol exerce aussi une succion de sens opposé. Donc il y a absorption si la succion de la
plante est supérieure à celle du sol. Notons que la succion de la plante est déclenchée par la
demande de transpiration commandée par la sur face foliaire. L’eau entre par les poils
absorbants, puis gagne les vaisseaux situés au centre de la racine. Sous les effets combinés de
la poussée radiculaire et de l’appel d’eau dû à la transpiration, l’eau monte vers les cellules.

4.2.2.2 Facteurs de l’absorption

Plusieurs facteurs influencent l’absorption de l’eau par la plante, il s’agit de :

 La pression osmotique de l’eau par la plante ;


 La demande de transpiration par les plantes ;
 L’humidité du sol : plus l’eau est abondante dans le sol, plus elle est facile à prendre par
la plante ;
 La température : les températures extrêmes ne favorisent pas le développement
radiculaire ;
 L’aération du sol : plus un sol est aéré, plus il est propice au développement radiculaire.
Contrairement, si un sol est gorgé d’eau, il a peu d’air. Il entraine par conséquence une
baisse de l’activité radiculaire et donc un ralentissement de développement de la
plante ;
 La profondeur d’enracinement : pour un sol ayant une humidité donnée, le volume
d’eau disponible pour la plante est fonction de la profondeur des racines. Ce constat a
une grande importance pour l’irrigation (pour les doses à appliquer).
4.3 Les besoins en eau des cultures
4.3.1 Evapotranspiration Potentielle(ETP)

Le climatologue américain C.W. Thornthwaite, botaniste de formation, fut le premier à


introduire la notion d’évapotranspiration potentielle. L’évapotranspiration désigne la quantité

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de vapeur d’eau rejetée dans l’atmosphère tant par évaporation directe au niveau du sol que
par les organes aériens des plantes en conditions non limitatives d’alimentation hydrique.
Autrement, un couvert végétal étendu, couvrant bien le sol et abondamment pourvu en eau a
une transpiration que l’on peut considérer comme égale à l’ETP. On note cela aussi ET0, qui est
l’évapotranspiration de référence.

Evapotranspiration réelle (ETR) en mm

C’est la quantité d’eau réellement consommée par la culture compte tenu de son stade de
développement, de son état phytosanitaire, de la disponibilité en eau et de la demande de
l’atmosphère. Elle se calcule par l’utilisation de la formule suivante :

ETR= Kc x ETP

Pluie efficace (Pe) en mm

C’est la fraction des précipitations qui est effectivement utilisée par la culture après déduction
des pertes par ruissellement de surface, par évaporation et par percolation profonde. En
d’autres termes, la pluie efficace est celle utile ou utilisable pour la croissance des cultures.
Pour l’estimer, plusieurs formules ont été développées en fonction de la quantité de pluie
efficace tombée et tenant compte du climat de la région.

- Peff = A x Pmoy avec A compris entre 0.7 et 0.8

 Peff = (0.6 x Pmoy) - 10 pour Pmoy < 70 mm/mois


 Peff = (0.8 x Pmoy) – 25 pour Pmoy > 70 mm/mois

- Peff = Pmoy (1 – 0.2 Pmoy/125) pour Pmoy<250 mm/mois

- Peff =(125+0.1 Pmoy) pour Pmoy > 250 mm/mois

38
4.3.2 Calculs des besoins en eau des plantes
Pour les calculs des besoins en eau de plante, il y a plusieurs formules de calcul
dont :

Formule de Blaney et Cridlle (1950) : adaptée aux zones arides et semi arides :

ETO = KT/100(45,7×T +813) P

ETO : Evapotranspiration de référence en mm/mois

KT : Coefficient de température avec : KT = (0,03114t + 0 ,2396) T : Température moyenne


mensuelle en degré Celsius

P : Durée d’éclairage du mois considéré en % du total annuel

Formule de Turc (1961) pour une humidité relative> 50%

Pour le calcul de l’ETP, on a :

ETP (mm) = 0,40. (Ig + 50) t/(t + 15)

Cette formule a développée à partir d’une série de mesures par des lysimètres sur de
nombreux bassins versants et des bilans hydrologiques en climat tempéré

t : : température moyenne mensuelle

Ig : radiation globale solaire mesurée ou calculée par : Ig = Io(0.18 + 0.62 h/H)

h : durée d’insolation effective

Io : radiation maximale théorique

Io et H sont donnés par des tables en fonction de la latitude.

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Méthode de Penman (1948): Elle a une signification physique bien définie puisqu'elle
résulte de la combinaison du bilan d'énergie avec le transfert aérodynamique.

4.3.3 Evapotranspiration Maximale(ETM)

C’est la quantité d’eau maximale que la culture est susceptible d’évaporer durant une
période donnée (décade, durée du cycle) lorsqu »elle est placée dans de bonnes conditions
d’alimentation hydrique et pour un sol proche de la capacité au champ.

Capacité au champ

C’est la quantité d’eau présente dans un sol 2 ou 3 jours après une humidification totale,
exprimée par rapport au poids sec du sol en unité de volume.

4.4 Coefficient cultural (Kc)

C’est un facteur correcteur de l’ETP propre à chaque culture et stade de développement


atteint. Il dépend de la surface de la feuille, de sa rugosité, etc.

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Pour une culture donnée le Kc varie avec :

 Le stade végétatif ;
 La variété ;
 La densité de plantation ;
 Le climat.

Coefficients culturaux de quelques espèces


Cultures maraichères

Kc Phase de Phase de
pleine maturation
végétation
Aubergines 1,0 0,9
Tomates 1,1 0,7
Poivrons 1,0 0,9
Haricots verts 1,0 0,9
Carotte 1,0 0,8
Oignon 0,9 0,7
Melon 0,9 0,5

Cultures céréalières

Fin montaison- Maturité


Kc épiaison
Blé 1,1 0,2
Orge 1,1 0,2
Mil 1,0 0,3
Sorgho 1,0 0,5
Maïs grain 1,1 0,6

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