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MG 119.

AGRO-MÉTÉOROLOGIE
Objectif du cours : Ce cours a pour objectif de donner des notions de bases en agro
météorologie qui sont essentielles à une bonne compréhension des applications opérationnelles. L'agro
météorologie étant par définition interdisciplinaire, l'étudiant sera initié à certains processus observés en
physique de l'atmosphère, physique du sol et agronomie qui sont à la base des interventions en agro
météorologie.
Pré-requis : climatologie générale et météorologie générale ; biologie générale, physique et
chimie générale
Contenue
Introduction générale : qu’est-ce que l’agro météorologie ?
Chapitre 1. Instruments, Observations et mesures en agro-météorologie
Objectifs de la séquence:
À l’issue de cette séquence, vous devez être capable : les généralités sur les instruments en
météorologie
– de présenter les éléments d’un poste météorologique
– d’indiquer l’utilisation des données météorologiques et méthodes de mesure
Chapitre 2. Les effets du climat sur les cultures
Objectifs de la séquence :
À l’issue de cette séquence, vous devez être capable :
- d’identifier l’impact du climat sur le rendement et son élaboration
- de démontrer que les plantes « s’adaptent » aux aléas climatiques,
- d’expliquer l’impact du climat sur la production.
- de définir la notion de risque climatique,
- d’identifier, pour une culture donnée, un ou des risques climatiques potentiels,

Chapitre 3. Le Sol et les Cultures


Objectifs de la séquence :
À l’issue de cette séquence, vous devez être capable :
- d’identifier l’impact du sol sur le rendement et son élaboration
- de démontrer que les plantes « s’adaptent » aux conditions édaphiques,
- d’expliquer l’impact du sol sur la production.
Chapitre 4. Les mesures d’adaptions durables face aux aléas climatiques
Objectifs: A l’issue de cette séquence, vous devez être capable :
D’évaluer l’impact du climat sur la production agricole, les moyens dont dispose l’agriculteur pour en
atténuer les effets négatifs, valoriser les effets positifs, ou maîtriser certains agents climatiques.

Organisation : Les cours magistraux sont alternés avec des exercices et des travaux pratiques.

Travaux pratiques : Exercices sur tableur et observation de la phénologie d'une culture sur le
terrain
1- L'agrométéorologie dans l'agriculture d'avenir ou de seconde génération

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2- Accidents climatiques et production agricole en milieu tropical
3- Risques et incertitudes agrométéorologiques
4- Problèmes agroclimatologiques de la production agricole
5- Caractérisation du climat pour les productions agricoles et zonage agroécologique.
6- Le système de zonage agro-écologique de la FAO

Bibliographie :

DUCHAUFOUR P. (1991) - Pédologie. Masson.


FRANQUIN P. (1984). Agroclimatologie et agrometéorologie en zone tropicale sèche d’Afrique.
L‘AGRONOMIE TROPICALE 1984,39 - 4
LUDWIG B. (1999) - Les bassins versants expérimentaux de Tavaux et Pontséricourt & de Nampon St
Martin. Rapp. INRA Laon Péronne, 8 p.
MOREL R. (1996) - Les sols cultivés. Lavoisier, Paris.
MORONVAL J.R. 2007. Le climat composante de l’agrosystème et ses impacts sur la conduite de
l’itinéraire technique. CNRP (Centre National de Promotion Rurale)
OMM. N° 100 2011. Guide des pratiques climatologiques
SOLTNER D. (1992) - Base de la production végétale. Coll. Sciences et techniques agricoles.
Uwe Meier 2001. Stades phénologiques des mono-et dicotylédones Cultivées. Centre Fédéral de
Recherches Biologiques pour l`Agriculture et les Forêts.

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Introduction générale 1. Qu'est-ce que l'agrométéorologie
L'agrométéorologie est une discipline située à cheval entre la météorologie et l'agronomie. Elle
vise à exploiter au mieux les conditions météorologiques dans les diverses activités agricoles, sources de
production alimentaire et de revenus de la majorité de la population mondiale. Etant entendu que Les
paramètres météorologiques et climatiques déterminent la plupart des événements agronomiques. La
qualité et la quantité des produits issus de ces activités agricoles sont étroitement dépendants des
facteurs météorologiques, climatologiques et hydrologiques. L’agrométéorologie étudie alors l’action
de ces facteurs en vue d’améliorer la gestion des exploitations agricoles et d’améliorer les conditions
de développement du milieu rural.
Pour apprécier l’importance d’un risque climatique, il est indispensable de mesurer les
paramètres climatiques dans des conditions normalisées (station météorologique située dans une zone
ouverte, plate, sol recouvert de gazon – sauf cas particuliers – et capteurs bien disposés dans le parc).
Les paramètres indispensables à mesurer sont les suivants : température et précipitations. D’autres
mesures peuvent être utiles : l’humidité relative, la force du vent, le rayonnement global. L’analyse
statistique de longues séries de mesures permettra de préciser le niveau du risque climatique. Par
comparaison aux valeurs moyennes, les observations d’une année donnée permettront d’expliquer le
comportement d’une culture: c’est la bioclimatologie. Ces mesures peuvent également être utilisées
de façon immédiate pour « alimenter » des modèles ou pour décider d’interventions sur les cultures
(déclenchement de l’irrigation, traitement à base de produits agro-pharmaceutiques) : ceci constitue
l’agroclimatologie.
Ainsi, la croissance des plantes, l'épidémiologie des maladies fongiques-champignons, les
stades de développement des ravageurs sont des éléments déterminants pour l'agriculture, s'ajoutant
aux phénomènes climatiques comme le gel, la grêle, les précipitations ou le rayonnement. Dans une
optique de compréhension, de prévision ou d'explication de phénomènes agronomiques particuliers, la
mesure des paramètres météorologiques déterminants est fondamentale.
Les observations du milieu physique

Les observations agrométéorologiques sont globalement de deux (2) types : les observations liées aux
milieux physiques et les observations de caractère biologique.

Les observations du milieu physique portent sur les éléments physiques du temps, à savoir : la
température de l’air, les températures extrêmes (minima et maxima), la température du sol à des
profondeurs de 5, 10, 20, 50 et 100 cm ainsi que d’autres profondeurs pour des observations faites à des
fins spéciales ou dans une région forestière, les précipitations (exprimées en quantité, intensité et
durée), l’évaporation, l’insolation et le rayonnement solaire global, la direction et la vitesse du vent,
l’humidité du sol à différentes profondeurs, l’humidité relative de l’air, les éléments du bilan hydrique : la
grêle, la rosée, le brouillard, l’évaporation du sol nu, la transpiration des plantes cultivées, l’interception
des précipitations, le ruissellement, le drainage et le niveau de la nappe phréatique.

A ces éléments physiques, il convient d’ajouter les conditions météorologiques portant directement
préjudice aux plantes et aux animaux domestiques, notamment le gel, la grêle, la sècheresse, les
inondations, les coups de vent et les vents extrêmement chauds et secs. On peut y ajouter aussi les
dégâts causés par les tempêtes de sable et de poussière ainsi que les incendies de forêts et de savane.

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L’observation de ces éléments physiques du milieu que nous venons d’énumérer nous permet :

- D’évaluer les productions animales, céréalières et sylvicoles de façon effective et potentielle


afin d’estimer les dégâts causés ou favorisés par l’environnement aux produits agricoles ;
- D’étudier les différents aspects des climats locaux et régionaux ainsi que les causes de leurs
changements en rapport avec l’agrométéorologie ;
- De concevoir des modifications du climat réalisables par une intervention humaine au niveau
des opérations agricoles et sylvicoles, de l’élevage et des méthodes de conservation des
produits ;
- De définir les paramètres agronomiques importants dans la planification des opérations
agricoles (début et fin des saisons, longueur des saisons et séquence des périodes sèches).
Les observations agrométéorologiques liées à la gestion des sols

L’eau et le sol constituent le capital le plus précieux pour l’homme. Cependant, le sol est
continuellement soumis à l’action du climat, donc les effets négatifs constituent un frein majeur aux
efforts de l’homme afin de mieux gérer et préserver le sol de l’action dégradante du climat. Il est
important d’étudier les paramètres climatiques qui en sont responsables.

1. La pluviométrie

C’est un paramètre climatique dans la gestion de la conservation des sols car elle agit sur la
dégradation de la structure du sol. Les caractéristiques essentielles à étudier dans ce cas sont :

- La hauteur pluviométrique qui traduit la distribution des pluies dans le temps et dans l’espace ;
- L’intensité pluviométrique qui est le facteur de dégradation des sols le plus important :
arrachage et désagrégation de particules du sol sous l’effet de l’énergie cinétique des gouttes
de battances issues de l’émiettement des agrégats de terre sous l’influence des gouttes. Ces
effets réduisent considérablement le taux d’infiltration, augmentent le ruissellement et
accélèrent l’érosion hydrique des sols.
- La durée et la fréquence des pluies : elles agissent pour freiner ou accélérer l’érosion hydrique
des sols.
2. Le vent

Le vent est à l’origine de nombreux problèmes dans les régions arides et semi-arides. En effet, en
l’absence quasi-totale de végétation, le vent se présente comme un facteur important de
dégradation ; avec l’effet conjugué de l’action humaine, le vent accélère le phénomène de
désertification et rend inculte de vastes surfaces de terre. Il est donc important d’étudier les différentes
composantes du vent, notamment sa vitesse et sa direction.

Les observations à caractère biologique

Elles sont liées à l’état de l’animal ou de la plante et se répartissent de la manière suivante :

- Observation phénologique : elle concerne l’identification des différents stades phénologiques


de la plante, par exemple de la levée des graines à la maturité ;
- Observations de la croissance qui permettent d’établir les relations bioclimatiques ;
- Observations sur les rendements des plantes et des animaux en qualité et en quantité ;

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- Observations relatives à l’apparition des parasites et maladies et maladies ainsi que les
dommages qu’ils causent ;
- L’état de santé des animaux ;
- La densité des semis ;
- Observations des caractéristiques propres à la plante : longueur et diamètre des tiges, des épis,
composition chimique de la récolte…
- Observation des dommages causés par les tempêtes de sable et des poussières sur les cultures
ainsi que ceux causés par les incendies de forêts, de savane et de pâturage.

Ces observations permettent une réévaluation simultanée des effets enregistrés sur les différentes
composantes de l’agriculture (cultures, animaux, arbres) prises individuellement ou en groupe.

Cela rejoint une des exigences de l’agrométéorologie. Dans le but d’obtenir des résultats fiables, les
observations de caractère biologique doivent dépendre de l’étendue, des normes et des prévisions
identiques à celles du milieu physique.

LES ECHELLES D’OBSERVATION AGROMETEOROLOGIQUE

Les stations d’observation sont des lieux où l’on réserve et évalue les éléments météorologiques. Elles
peuvent varier en fonction des équipements technologiques. On peut ainsi partir du poste
pluviométrique doté d’un pluviomètre manuel à des stations météorologiques automatiques capables
de satisfaire certains besoins en matière d’observation en surface. Ces dernières sont de plus en plus
utilisées et elles varient selon les fabricants. Elles sont composées de plusieurs capteurs qui leurs
permettent de mesurer les différents paramètres climatiques, surtout la vitesse, la direction, l’humidité
relative, la température de l’air et du sol, la pluviométrie, le rayonnement solaire…

Et, les capteurs sont connectés à une unité de contrôle et d’enregistrement permettant d’avoir des
données à des intervalles de temps voulus. Les observations agrométéorologiques peuvent et doivent
s’effectuer à différentes échelles :

- Les observations à l’échelle macro-climatique qui sont menées sur l’ensemble d’une région :
elles nécessitent un réseau de stations d’observation ou une couverture d’observation par les
satellites météorologiques ;
- Les observations à l’échelle méso- ou topo-climatique qui concernent des zones moins vastes
mais qui sont indispensables à la planification et au suivi des activités agricoles ;
- Les observations à l’échelle microclimatique ou parcellaires qui permettent de mieux définir les
relations et interactions entre les éléments physiques et biologiques du milieu.
1. Le choix du site d’observation

Les choix d’un site d’emplacement d’une station agrométéorologique d’observation sont très
importants. Le premier critère du choix d’un site est la représentativité. En effet, le site d’une station doit
être tout à fait représentatif des conditions climatiques, édaphiques et culturales de la zone dans
laquelle les données sont observées. Ceci permettra d’évaluer correctement l’influence
météorologique des variables climatiques sur l’environnement.

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Le site doit être plat et il vaut mieux éviter que la station soit située sur des pentes raides des crêtes, des
falaises ou des dépressions. Il doit aussi être suffisamment dégagé pour permettre une libre circulation
de l’air. En principe, aucune construction ne doit se retrouver dans les environs immédiats des stations.

Un autre critère important du choix du site est l’accessibilité. En effet, pour faciliter les observations et
l’entretien des instruments, on doit pouvoir accéder au site facilement.

Enfin, si la station fait partie d’un réseau, il faudra prendre en compte l’utilisation des données tant à
des fins climatologiques que pour les informations immédiates ; ce qui nécessite la mise en place d’un
système rapide de communication.

2. L’emplacement de la station

Il complète le choix du site, la station doit de préférence être :

- Dans un institut de recherche ou une station expérimentale ;


- Dans un institut agronomique ou un établissement analogue,
- Dans des régions revêtant effectivement ou potentiellement une importance pour l’agriculture
ou l’élevage ;
- Dans les régions forestières…
3. Le cycle de l’eau

Le cycle de l’eau traduit le déplacement de l’eau dans l’atmosphère à la surface de la Terre et dans
le sous-sol. Il est décomposé en 4 processus : le stockage, l’évaporation, la précipitation et le
ruissellement.

Le stockage peut être temporaire et dans ce cas, l’eau se trouve dans le sol, dans les océans, les lacs
et les rivières ainsi que dans les calottes glaciaires et dans les glaciers.

L’évaporation s’effectue à la surface de la Terre et se condense en nuage pour retourner sous forme
de pluie, de neige sur les continents et les océans ; puis après les précipitations, l’eau s’écoule et
ruisselle et est à nouveau stockée ou évaporée dans l’atmosphère et le cycle recommence.

3.1. Le stockage

Le volume d’eau total sur Terre est estimé à 1,4 milliards de km3, plus de 97% de ce volume est constitué
par l’eau salée des océans. Les eaux douces représentent environ 41 millions de km 3 reparties sous
forme de glaciers, d’eau souterraine (8 millions de km3), de lacs (100 000 km3) et des eaux du sol (10 000
km3).

L’atmosphère comporte en permanence environ 13 000 km3. Ces quantités stockées, notamment les
glaciers, varient en fonction du climat. Le réchauffement en cours modifie progressivement la quantité
d’eau stockée sous forme de glace.

3.2. L'évaporation

Elle traduit le processus de transformation de l’eau en vapeur. La perte d’eau des végétaux à travers
les feuilles s’appelle l’évapotranspiration.

On estime à 1 200 km 3 l’eau évaporée des océans, des surfaces des continents, des plantes, des
calottes glaciaires, des glaciers et une quantité presque identique retombe sous forme de

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précipitations. Les facteurs évaporants sont la température, la vitesse du vent, l’intensité du
rayonnement solaire, l’importance du couvert végétal et le degré d’humidité du sol. La vitesse
d’évaporation décroit quand l’humidité de l’air croit.

3.3. Les précipitations

Les précipitations peuvent se présenter sous plusieurs formes : pluie, neige, grêle. Approximativement,
les 2/3 des précipitations s’évaporent dans l’atmosphère et le reste alimente les fleuves et rivières qui
s’écoulent vers l’océan.

3.4. Le ruissellement

Il concerne les eaux qui s’écoulent à la surface e qui alimentent les ruisseaux et les rivières qui à leur tour
se déversent dans la mer avec une quantité de 100 km3/jour environ. Le ruissellement décroit au cours
des périodes de sècheresse ou de saison sèche et augmente durant la saison de pluie.

Les eaux souterraines circulent quant à elles dans les roches et dans les sols. Elles parviennent au niveau
hydrostatique à partir duquel toutes les cavités présentes dans les roches sont saturées. L’écoulement
se produit alors des zones de haut niveau vers les zones les plus basses.

3.5. Les effets liés à l’action humaine

Ces effets se matérialisent par la construction ou l’aménagement des canaux d’irrigation pour
alimenter notamment les régions arides. De plus, pour des besoins divers, l’homme creuse des puits
dans le sol pour prélever de l’eau. L’exploitation excessive des eaux souterraines entraine la chute du
niveau hydrostatique avec risque d’épuisement irréversible d’anciennes sources d’eau.

Pour les besoins de navigation, l’homme aménage les cours d’eau en construisant des digues,
constitue des réserves d’eau pour fournir de l’énergie électrique, ce qui aboutit à des pertes
importantes en eau à travers l’évaporation. Par ailleurs, l’urbanisation croissante contribue à aggraver
les phénomènes de crue dans la mesure où les eaux de pluie ne s’infiltrent plus assez à cause du
revêtement des sols.

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Chapitre 1. Instruments, observations et mesures en agro-météorologie
1.1 GENERALITES
Un nombre appréciable d’activités humaines sont affectées par le temps. De façon à
minimiser les effets défavorables et à optimiser les effets bénéfiques des phénomènes météorologiques
sur ces activités, l’homme a depuis les premiers temps étudié les lois qui gouvernent le temps. La
météorologie est la branche de la science qui étudie le temps. Les phénomènes météorologiques sont
étudiés à partir d’observations, d’expériences et de méthodes scientifiques d’analyse. On appelle
observation météorologiques l’évaluation ou la mesure d’un ou plusieurs éléments météorologiques.
Les observations météorologiques sont soit sensorielles, c’est-à-dire acquises par l’observateur sans
recours à des instruments, soit instrumentales, c’est-à-dire faites à l’aide d’instruments météorologiques.
On appelle station météorologique, le lieu où sont effectuées les observations météorologiques de
façon régulières. Les stations météorologiques sont classées selon les objectifs d’observation de la
station. On distingue :
 les stations synoptiques,
 les stations climatologiques,
 les stations de météorologie agricoles,
 les stations de météorologie aéronautique,
 et les stations d’observations météorologiques spéciales.
L’emplacement d’une station devrait être choisi de telle sorte que les instruments puissent y être
exposés d’une manière correcte et que les observations faites sans instruments puissent être exécutées
d’une manière satisfaisante.
a) Stations synoptiques
L’emplacement de chaque station devrait être choisi de manière à fournir des données
météorologiques représentatives de la région dans laquelle elle se trouve.
b) Stations climatologiques
Chaque station climatologique devrait être située en un lieu et dans des conditions tels que son
fonctionnement soit assuré pendant une période d’au moins dix ans et que son exposition ne soit pas
modifiée pendant une période prolongée, à moins que cette station ne soit destinée à une fin spéciale
justifiant son fonctionnement pendant un laps de temps plus court. Les alentours de la station ne
devraient jamais, au cours des années subir des modifications qui puissent altérer l’homogénéité des
séries d’observations.
c) Station de météorologie agricole
Chaque station de météorologie agricole devrait être située en un lieu représentatif des conditions
naturelles et des caractéristiques de l’agriculture dans la région où elle se trouve et de préférence :
-dans les stations expérimentales ou des centres de recherche pour l’agriculture, l’élevage, la
sylviculture et d’hydrobiologie ;
-dans des instituts de pédologie ;
-dans des instituts agronomiques et établissements analogues ;
-dans des zones de grand intérêt pour l’agriculture et l’élevage ;
-dans des zones forestières ;
-dans des parcs nationaux et des réserves naturelles ;

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-dans des régions dans lesquelles les conditions climatiques entravent le développement de
l’agriculture.
d) Station de météorologie aéronautique
Les stations d’observation d’aérodrome devraient avoir un emplacement de façon à fournir des
données représentatives des zones limitées , telles que les aires de prise de contacts, de décollage, et
d’approche etc.
1.2. CONDITIONS GENERALES REQUISES POUR LES INSTRUMENTS
Les caractéristiques les plus importantes des instruments météorologiques sont :
 La sensibilité : c’est le rapport entre la variation d’entrée sur la variation de sortie de l’élément
mesuré par l’instrument. Il y a des qualités requises déterminées selon les différentes catégories
d’instruments météorologiques. Un instrument de sensibilité inférieur perdra un détail important
de la mesure, alors qu’un instrument hypersensible enregistrera un détail inutile (par exemple
un baromètre hypersensible enregistrera les fluctuations causées par les ouvertures et fermeture
d’une porte.

 la régularité : Il est important qu’un instrument garde pour une longue période un degré connu
de précision plutôt qu’il soit au début d’une haute précision sans pouvoir la garder longtemps
dans des conditions où il est utilisé.
 la précision : Un instrument est précis si sa réponse est compatible avec l’échelle de sa
référence d’étalonnage et si la réponse est reproductible. Plus un instrument est précis, plus les
résultats des mesures sont proches de la « vraie valeur » de la quantité mesurée.
 la simplicité et la commodité d’utilisation et d’entretien : La simplicité et la commodité
d’utilisation et d’entretien sont importantes, étant donné que la plupart des instruments
météorologiques sont utilisés continuellement, année après année, et qu’ils peuvent être utilisés
loin des ateliers de réparation.
 la solidité de construction : Une construction robuste est particulièrement souhaitable pour les
instruments qui sont entièrement ou partiellement exposés à toutes les conditions de temps.
1.3. CLASSIFICATION DES INSTRUMENTS
Les instruments météorologiques utilisés dans les réseaux des stations d’observation peuvent être classés
en deux catégories :
-les instruments à lecture directe
-les appareils enregistreurs
Les instruments de référence (étalons) sont destinés à conserver ou reproduire l’unité de mesure d’un
élément (par exemple pour la pression le baromètre étalon ; pour la température le thermomètre
étalon ; etc.…)
Ces instruments sont conservés dans un laboratoire ou dans le centre d’étalonnage du service, dans
des conditions spéciales.
Les instruments à lecture directe plus précis que les enregistreurs sont utilisés dans les stations comme
appareils de référence (par exemple baromètre à mercure, thermomètre à mercure etc..).
1.3.1. ETALONNAGE ET VERIFICATION DES INSTRUMENTS
Tous les instruments utilisés dans les réseaux des stations météorologiques doivent être périodiquement
vérifiés pour s’assurer de leur bon fonctionnement. En principe les instruments peuvent être contrôlés sur

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place au cours d’une inspection. D’autre part, les instruments météorologiques doivent être vérifiés
régulièrement dans le laboratoire d’étalonnage comme suit :
a) Tous les thermomètres doivent être étalonnés en laboratoire au moins une fois toutes les cinq
années.
b) Les enregistreurs doivent être vérifiés en atelier et laboratoire au moins toutes les deux années.
Les instruments neufs doivent être obligatoirement soumis à l’étalonnage ou à la vérification avant
d’être utilisés dans le réseau des stations. Dans ce cas, les instruments à lecture directe sont
accompagnés d’une fiche d’étalonnage (fiche de correction).
1.3.2. LES UNITES DE MESURE EN METEOROLOGIE
Les unités suivantes devraient être employées en météorologie :
a) Pression atmosphérique en hectopascal (hPa) ;
b) Température en degré Celsius (oC) ;
c) Vitesse du vent en mètre par seconde (m.s-1) ou en noeud (kt) ;
d) Direction du vent en degré depuis le mord dans le sens des aiguilles d’une montre ou selon
l’échelle de 0-36 dans laquelle 36 est le vent du nord et 09 le vent d’est (o) ;
e) Humidité relative en pourcentage (%) ;
f) Précipitation en millimètre (mm) ;
g) Evaporation en millimètre (mm) ;
h) Visibilité en mètre et kilomètres (m, km) ;
i) Eclairement énergétiques en Watt par m2 (wm-2) et exposition énergétique en joules par m2
(Jm-2) ;
j) Durée d’insolation en heures (h) ;
k) Hauteur des nuages en mètre (m) ;
l) Nébulosité en octas ;
m) Géo potentiel en mètre géo potentiel (mgp).

Les différentes erreurs considérées en météorologie sont :


a) Erreurs instrumentales
 Erreur de zéro ;
 Erreur d’inertie ;
 Hystérésis.
b) Equation personnelle
 Erreur de parallaxe
 Erreur d’observation

1.4. GENERALITES SUR LES ENREGISTREURS


Les appareils enregistreurs sont les appareils qui enregistrent de manière continue les mesures des
éléments météorologiques. Ces appareils sont en principe moins précis que ceux à la lecture directe.
Pour cela, ils doivent toujours être corrigés à l’aide d’instruments à lecture directe. Un nombre croissant
d’instruments est doté d’un système d’enregistrement électronique sur bande magnétique ou
microcircuit à semi-conducteur.
Les éléments composant un enregistreur sont :

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a) organe sensible (récepteur) ;
b) système de transmission (levier d’amplification et de transmission) ;
c) dispositif de réglage de la position de la plume ;
d) dispositif de réglage de pression de la plume ;
e) cylindre enregistreur ;
f) châssis de protection ;
g) écarte plume.
Il y a deux (2) types d’enregistreurs : quotidien et hebdomadaire.
1.4.1. Inconvénients des enregistreurs
Les enregistreurs présentent au cours de leur fonctionnement un certain nombre d’inconvénients plus
ou moins graves dont les principaux sont :
Les organes sensibles n’ont pas, en général la même sensibilité et surtout la même précision que ceux
qui sont employés dans les appareils à lecture directe. Pour cela il est nécessaire de les comparer
souvent à l’instrument à lecture direct correspondant.
a) Les organes sensibles présentent toujours une certaine inertie, donc ils ne réagissent pas
instantanément à la variation de l’élément à mesurer.
b) Les organes sensibles se dérèglent sous l’influence des chocs même peu violents.
c) Les variations brusques et fortes des éléments à mesurer se traduisent à la fois par la dilatation
du système de transmission dont les rapports d’amplification sont modifiés, et par des
déformations de l’organe sensible sans rapport à l’élément qu’il mesure (ex : capsule de Vidie).
d) Les mouvements d’horlogerie sont simples et robustes néanmoins ils manquent de précision,
leur régularité est loin d’être absolue.
1.4.2. Avantage des enregistreurs
En dépit de tous ces inconvénients, les enregistreurs sont des auxiliaires précieux des appareils à lecture
directe, ces avantages sont les suivants :
a) Ils permettent d’enregistrer les phénomènes ou éléments d’une manière continue ;
b) Ils signalent tout ou moins qualitativement certains phénomènes météorologiques ayant
intéressé la station et qui seraient restés inaperçus de l’observateur ;
c) Ils permettent l’étude plus précise et plus détaillée des variations simultanées des divers
éléments météorologiques et d’en déduire le cas échéant les relations qui les lient (pression,
vent, température, humidité etc...).

2. Observations et mesures en agro-météorologie


La mesure des paramètres météorologiques d’effectue grâce à des appareils disposés dans un
abri météorologique. Bâtisse en bois, élevée à 1.70 m au dessous d’une pelouse, dans une zone
dégagée. Les parois latérales de l’abri sont fermées de persiennes agencées, de tel sorte que la
perméabilité aux vents soit maximale, mais que le rayonnement solaire ne puisse pas pénétrer.
2.1. Mesure de l’humidité
2.1.1. Généralités
L’air atmosphérique contient toujours de la vapeur d’eau en quantité variable. L’air
rigoureusement sec n’existe pas dans la nature. Même dans les régions les plus désertiques, l’air
contient de la vapeur d’eau. Le mélange d’air sec et de vapeur d’eau est appelé l’air humide. La

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vapeur d’eau est invisible. D’une façon générale, les mesures de l’humidité à la surface du globe
servent à l’analyse et à la prévision en météorologie, aux études climatologiques ainsi qu’à de
nombreuses autres applications spéciales dans les domaines de l’hydrologie, de l’agriculture, de
l’aéronautique et de l’environnement. Leur lien avec les changements d’état de l’eau dans
l’atmosphère les rend particulièrement importantes.
L’humidité dépend de plusieurs facteurs, la quantité d’eau tombée, le nombre de jour de
pluies, la forme des précipitations, de la température et de la morphologie de la station considérée.
L’humidité relative est donnée en pourcentage. C’est le rapport entre la tension des vapeurs d’eau
observée(f) et la tension maximale(F) à la même température
Hr = f /F
Le point de rosée correspond donc à la température au dessus de laquelle la vapeur d’eau se
condense. L’humidité relative est réalisée grâce à deux types d’appareils : l’hygrographe et le
psychromètre
Les méthodes de mesure de l’air humide en usage en exploitation et dans la recherche peuvent être
classées dans les catégories suivantes :
a) Méthode basée sur la variation des dimensions d’une substance hygroscopique (cheveu,
corne, baudruche, etc.) ;
b) Méthode basée sur la variation de la résistance électrique;
c) Méthode thermodynamique (psychromètres) ;
d) Méthode à condensation (hygromètres à point de rosé et point de givre ;
e) Méthode à diffusion ;
f) Méthode à absorption ;
g) Méthode à capacitance électrique.

2.1.2. Les instruments de mesure de l’humidité atmosphérique


Le psychomètre
Un psychomètre est essentiellement constitué de deux thermomètres placés côte à côte, l’élément
sensible de l’un étant recouvert d’une mince pellicule d’eau ou de glace. D’où son nom de
thermomètre mouillé ou thermomètre recouvert de glace. L’élément sensible de l’autre thermomètre
appelé thermomètre sec est simplement exposé à l’air. Il s’agit de la méthode de mesure la plus
répandue.
En raison de l’évaporation de l’eau sur l’élément sensible mouillé, le thermomètre mouillé indique une
température généralement inférieure à celle donnée par le thermomètre sec. La différence des deux
températures ainsi obtenues est une mesure de l’humidité de l’air ; plus l’humidité ambiante est faible,
plus le taux d’évaporation sera élevée et plus grande donc sera la différence psychométrique et
l’humidité ambiante est indiqué par la formule psychométrique :
e = ew – A.P (T-Tw)
où : - e est la tension de vapeur partiel de l’air,
- ew , la tension de vapeur saturante de l’air,
- A, la constante psychrométrique dépendante de la nature du psychromètre,
- P est la pression atmosphérique,
- T, la température du thermomètre sec,

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- Tw, la température du thermomètre mouillé.

Il y a plusieurs types de psychomètres parmi lesquels on peut citer :


- le psychomètre simple ;
- le psychomètre à ventilation artificielle (type Assmann) ;

- le psychomètre crécelle ;
- le psychomètre à résistance ou capacité électrique.

Hygrographe à cheveux
L’hygrographe à cheveux est un instrument qui fournit un enregistrement de l’humidité relative de l’air.
Le principe de fonctionnement de cet instrument est basé sur le fait que la longueur du cheveu
humain, soigneusement dégraissée, varie avec l’humidité relative de l’air. Ces variations ne sont pas

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proportionnelles à celles de l’humidité relative. Cela veut dire que lorsque celle-ci varie par exemple de
90% à 95%, le cheveu s’allonge beaucoup moins que lorsqu’elle varie de 20% à 25%.

Certains hygrographes sont munis d’un mécanisme qui permet de compenser ces différences. Dans ce
cas, le déplacement de la plume sur le diagramme est proportionnel à l’humidité relative et l’échelle
de l’humidité sur le diagramme est linéaire.

L’hygromètre à membrane organique


Son élément sensible est une membrane organique de 0,10 à 0,20 mm d’épaisseur provenant de
l’intestin d’animaux domestiques.
Les dimensions de cette membrane en baudruche varient en fonction de l’humidité d’environ 4,8% sur
l’intervalle de 0 à 100% d’humidité relative.
Ce type de capteur a l’avantage d’être puissant et d’une grande linéarité. On peut utiliser un
convertisseur de signal potentiométrique pour la lecture à distance.
L’hygromètre à résistance électrique
L’hygromètre à résistance électrique utilise la variation de la résistance d’un mince film hygroscopique
de chlorure de lithium (LiCl) en fonction des variations de l’humidité relative de l’air. Le capteur est
utilisé dans un circuit en pont, alimenté par une source de courant alternatif, ce qui empêche la
polarisation du sel.

2.2- MESURES DE LA TEMPERATURE


2.2.1. Généralités
La température d’un corps est la condition qui détermine l’aptitude de celui-ci à communiquer de la
chaleur à d’autres corps ou à en recevoir. Dans un système comprenant deux corps, on dit que celui
qui cède de la chaleur à l’autre se trouve à la température la plus élevée.
Unités et échelles de température
L’échelle de température utilisée le plus souvent en météorologie est l’échelle Celsius (°C). Les deux
points fixes de cette échelle sont :
- le point de fusion de la glace (0°C) ;
- le point d’ébullition normale de l’eau (100°C).
Dans certains pays, l’échelle Fahrenheit est encore utilisée aux fins d’observation. Sur cette échelle, le
point de fusion de la glace (O°C) correspond à 32°F et le point d’ébullition de l’eau (100°C) à 212°F.

14
Pour les travaux scientifiques on utilise l’échelle absolue de température, l’échelle Kelvin (K).
Les équations permettant de passer de l’échelle Celsius aux autres échelles sont :
a. t°C = t(K) – 273.15
b. t°C = (t(F) – 32) 5/9
Besoins dans le domaine de la météorologie
Dans le domaine de la météorologie, les besoins en matière de mesure des températures portent
essentiellement sur la température :
a. de l’air près de la surface de la terre ;
b. de la surface du sol ;
c. du sol à différentes profondeurs ;
d. à la surface de la mer et des lacs ;
e. en altitude.
Ces mesures sont nécessaires pour les modèles de prévision numérique du temps, à des fins
hydrologiques et agricoles, ainsi que comme indicateur de la variabilité du climat.
2.2.2. Les instruments de mesure de la température
Selon leur principe de fonctionnement on distingue cinq catégories
d’instruments de mesure de la température :
 les thermomètres à liquide sous verre (mercure ou alcool) ;
 les thermomètres à liquide sous métal ;
 les thermomètres bimétalliques ;
 les thermomètres à résistance électrique (thermistance et
résistance électriques) ;
 les thermocouples.
Dans le cadre de notre étude nous nous intéresserons qu’aux
instruments utilisés couramment dans nos stations.
Thermomètre ordinaire (de station)
C’est l’instrument le plus précis parmi tous les thermomètres utilisés en météorologie. En général, il s’agit
d’un thermomètre à mesure sous verre de 390 à 430 mm de long, dont l’échelle est graduée de 0,2 en
0,2°, ou de 0,5 en 0,5° et est plus longue que celle des autres thermomètres météorologiques avec une
plage de mesure entre -30 et +60 °C.
Le thermomètre ordinaire est utilisé sous abri pour éviter les erreurs dues au rayonnement et est
maintenue en position verticale, réservoir vers le bas, à l’aide d’un support. Le réservoir est en forme de
cylindre.

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Thermomètre à maximum
Le type recommandé est un thermomètre à mercure sous verre dont le tube s’étrangle entre le bulbe
et le début de l’échelle. Lorsque la température monte, le mercure sort du réservoir par dilatation et
indique la température ambiante jusqu’au moment où elle commencera à baisser. L’étranglement
empêche la colonne de mercure de redescendre et l’extrémité de la colonne restée intacte, indiquera
la température maximale de la journée.
Il est cependant possible de ramener la colonne à son point de départ par amorçage qui consiste à
secouer ou à fronder l’instrument.

Le thermomètre à maximum devrait être disposé transversalement à un angle d’environ deux degrés
par rapport à l’horizontal, le bulbe du côté le plus bas afin que la colonne de mercure repose sur
l’étranglement sans que la gravité la ramène en dessous de celui-ci.
Thermomètre à minimum
Le type d’instrument le plus courant est un thermomètre à alcool dont le tube capillaire contient un
index de verre foncé long d’environ 2 cm, immergé dans l’alcool. Etant donné que l’air subsiste dans le
tube d’un thermomètre à alcool, celui-ci devrait être muni à son extrémité supérieure d’une ampoule
de sécurité suffisamment grande pour que l’instrument puisse subir sans dommage une température de
50°. Le thermomètre à minimum s’installe comme le thermomètre à maximum, dans une position
proche de l’horizontale.
Lorsque la température baisse, l’alcool se retire dans le réservoir en entrainant l’index du fait de la
tension superficielle de l’alcool au niveau du ménisque concave formé dans le tube capillaire (l’alcool
mouille le verre). A partir du moment où la température commence à monter, l’index reste sur place
car il ne pouvait pas être entrainé dans le sens contraire. Sont extrémité opposée au réservoir indique
alors la température la plus basse de la journée.

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Les liquides utilisables dans les thermomètres à minimum sont, entre autres, l’alcool éthylique, le
pentane et le toluène.
Il importe que le cylindre soit aussi pur que possible, car la présence de certaines impuretés augmente
la tendance qu’ont les hydrocarbures à se polymériser sous l’action de la lumière ainsi qu’au fil du
temps qui modifie l’étalonnage. L’éthanol des thermomètres à alcool éthylique par exemple ne devrait
pas contenir la moindre trace d’acétone.
Thermomètres dans le sol
Pour mesurer la température du sol, on utilise en général des thermomètres à mercure sous verre qui
sont enfoncés à différentes profondeurs dans la terre.
Pour les profondeurs de 2, 5, 10 et 20 cm, des thermomètres dont la tige est courbée à un angle
approprié, sont les plus pratiques, car avec leurs échelles tournées vers le haut on peut effectuer les
lectures sans les déplacer.
Pour les profondeurs de 50 et 100 cm, il est recommandé d’utiliser des thermomètres suspendus à
l’intérieur du tube en tôle enterrés à la profondeur voulue. Les thermomètres doivent être enfermés
dans les tubes de verre et leurs réservoirs noyés dans de la cire ou dans du minium en poudre, ce qui
leur donne une grande inertie et permet de les extraire des tubes pour la lecture avant que la
température n’ait eu le temps de varier de manière appréciable.
Thermographe à bilame
Dans cet instrument, le mouvement du style inscripteur est commandé par le changement de la
courbure d’un bilame plan ou hélicoïdal dont une extrémité est fixée rigidement à un bras assujetti au
cadre. Un moyen d’ajustement très précis de ce bras devrait être prévue afin que l’on puisse changer
au besoin la position du zéro de l’instrument, ainsi qu’un dispositif permettant de changer la valeur
d’échelle par l’ajustement du levier qui transmet au style le mouvement du bilame ; l’élément
bimétallique devrait être protégé contre la corrosion, de préférence par un bon revêtement de cuivre,
de nickel ou de chrome, encore qu’une couche laquée puisse suffire sous certains climats. L’instrument
à ordinairement une inertie de 25 secondes environ quand la vitesse de l’air est de 5 m/s.

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2.2.3 Exposition des thermomètres
Pour donner une lecture représentative de la température de l’air, les thermomètres doivent être
protégés du rayonnement du soleil, du ciel, de la terre et de tous les objets environnants. En même
temps, ils doivent être convenablement ventilés.
A cet effet, deux méthodes de protection sont généralement employées :
 L’abri météorologique à persienne ;
 Les écrans de métal poli comme ceux du psychomètre Asman.
Dans chaque cas, l’instrument devrait être utilisé de manière à garantir que les mesures sont
représentatives de l’air libre circulant dans le voisinage et non influencées par des conditions artificielles
telles que des grands bâtiments et des étendues bétonnées ou goudronnées.
Autant que possible, le sol au dessous de l’instrument doit être couvert d’herbes courtes ou aux endroits
où l’herbe ne pousse pas, la surface naturelle de la région doit être maintenue.
Abris météorologiques
La plupart des abris météorologiques dont il existe de nombreuses variantes font appel à la ventilation
naturelle ou artificielle.

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Shéma de la circulation de l’air dans un abri Vue en coupe d’un abri

2.3- MESURE DES PRECIPITATIONS


2.3.1 Généralités
Le premier pluviomètre connu date de 1441 et a été trouvé en Corée. Il était en bronze. Un réseau de
mesures des précipitations couvrait alors toute la Corée et les résultats étaient collectés pour le roi Sejo
de Corée.
La mesure des précipitations a pour but d’obtenir toutes les informations possibles sur la quantité des
précipitations tombées au cours d’une période donnée, sur une région donnée. Elle doit permettre en
outre de déterminer la distribution des précipitations dans le temps et dans l’espace. La hauteur totale
des précipitations qui atteignent le sol pendant une période donnée (par exemple 24 heures) est
exprimée en épaisseur, dont elles couvriraient un sol horizontal s’il n’y avait pas de pertes par
évaporation, écoulement ou infiltration.
Unités
La quantité des précipitations doit être mesurée en millimètres, les lectures étant faites à 0,1 mm près.
Une couche d’eau de 1 mm répartie sur une surface 1 m² représente un volume d’un litre ou un poids
de 1 kg. Pour une observation en surface, la hauteur des précipitations est exprimée par la somme des
précipitations sous forme liquide ou solide. Pour toutes les mesures on doit préciser avec chaque relevé
s’il s’agit d’une chute de pluie, de grêle ou d’une combinaison de ces précipitations.
2.3.2. Instruments de mesure des précipitations
Les pluviomètres
La méthode la plus simple qui est également la plus répandue pour mesurer la hauteur de la pluie est
basée sur l’emploie du pluviomètre. Le pluviomètre est un entonnoir posé au dessus d’un tuyau
conduisant à un récipient où l’eau est conservée jusqu’à ce qu’on la mesure. La dimension de
l’ouverture d’entonnoir est connue.
Pluviomètre Association
Le récipient où s’accumule l’eau recueillie est constitué par un seau en zinc de forme tronconique de
profondeur 25 cm (type standard), muni d’un bec verseur.
Le seau est coiffé d’un entonnoir terminé à sa partie inférieure par une ouverture grillagée et à sa partie
supérieure par une bague rigide, aux bords tranchants. L’ouverture d’écoulement est réduite afin de
limiter l’évaporation et le grillage empêche la pénétration à l’intérieur du seau de corps étrangers,
feuilles, brindilles, insectes, etc. La bague est rigide afin d’éviter qu’elle ne se déforme et que la surface
de réception ne soit modifiée. Elle est tranchante afin de définir avec exactitude la valeur de cette
surface. Le diamètre de la bague est de 226 mm, elle détermine ainsi une surface de réception égale à
400 cm². Le seau a une capacité de 7,63 litres, correspondant au diamètre supérieur de 226 mm et à la
profondeur de 380 mm.

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.Pluviomètre SPIEA modifié MN (Syndicat Professionnel des Industries des Engrais Azotés)
La conception de pluviomètre (forme conique à forte pente dirigé vers le bas, faible hauteur de
bague, installation sur pied mince) permet un écoulement des filets d’air sans perturbation notable. Les
matériaux plastiques utilisés (ABS ou polystyrène) assurent la robustesse et l’inaltérabilité, mais restent
soumis à un certain vieillissement dû aux rayonnements UV ; leur transparence ou leur couleur blanche
n’entraîne qu’un faible échauffement des parois soumises au rayonnement solaire ; leur faible
conductibilité thermique, accrue par la matelas d’air existant entre le seau et l’éprouvette, réduit la
quantité de chaleur transmise à l’eau recueillie et diminue ainsi l’évaporation parasite. Enfin leur faible
mouillage de surface rend négligeable l’erreur due au mouillage du cône de réception ou du
seau.L’ensemble comprend :
- Capteur (cône de réception).
Il est composé d’un entonnoir surmonté d’une bague. La pente de l’entonnoir est suffisante pour limiter
le rejaillissement vers l’extérieur. La bague a un bord supérieur presque tranchant de façon à délimiter
une surface de réception très sensiblement égale à 400 cm² et à éviter le rejaillissement sur la tranche
en sectionnant les gouttes. Le matériau est teinté en blanc.
- Récepteur (éprouvette)
Le matériau utilisé a un coefficient de dilatation voisin de celui de l’eau. L’éprouvette est graduée en
mm et subdivisée en dixième de mm jusqu’à 8,2 mm. Elle comporte juste au-dessus de cette division un
petit trou de 4 mm de diamètre de manière à ce que l’excédent d’eau recueillie en plus des 8,2 mm
s’écoule dans le seau. Cette éprouvette est maintenue sous l’entonnoir par un support solidaire d’une
bague intermédiaire intercalée entre le cône de réception et l’eau.
Deux encoches pratiquées dans la collerette du support permettent de positionner l’éprouvette. Une
prise d’air constituée par un orifice de 3 mm de diamètre a été aménagée dans la bague
intermédiaire pour faciliter l’écoulement de l’eau du capteur dans le seau.
Les avantages de l’installation de l’éprouvette dans le seau sont de trois (3) ordres :
- réduction de l’évaporation du fait de la double paroi ;
- réduction de la surface évaporante de l’eau collectée ;
- suppression des erreurs de mouillage dues au transvasement.
- Seau et supports
Le seau, en plastique transparent, est formé d’une partie cylindrique et d’une partie conique. Une
réglette graduée, permettant une évaluation approximative de la hauteur d’eau en cas de

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débordement de l’éprouvette est cotée tous les mm jusqu’à 10 mm et tous les cm jusqu’à 10 cm. Le
seau repose sur un support métallique constitué d’un anneau solidaire de 3 tubes verticaux disposés à
120°. Un support extérieur d’éprouvette est fixé sur l’une des branches du support de pluviomètre ; il sert
à poser l’éprouvette dans le cas de mesure par transvasement.
Les jonctions quasi étanches existant entre les constituants du pluviomètre (cône de réception, bague
intermédiaire, seau) interdisent toute infiltration intempestive d’eau recueillie sur la paroi extérieur du
capteur).
- Pied support
Le pied, en métal profilé, a pour rôle de rendre l’ensemble suffisamment rigide pour résister à un vent
violent.
Trois pattes soudées à l’extrémité supérieure du pied sont destinés à recevoir le support métallique du
pluviomètre, et une barrette de repérage permet d’assurer l’enfoncement correct du pied lors de
l’installation.

Pluviomètres enregistreurs
Les pluviographes sont utilisés pour déterminer le début et la fin des précipitations, et les hauteurs d’eau
tombées pendant chaque intervalle de la période considérée. Il existe une grande variété de
pluviographes, certains indiquent la quantité totale d’eau tombée et la durée de la durée de la pluie,
d’autres permettent d’enregistrer l’intensité des précipitations.
Pluviographe à Siphon
La surface réceptive de 400 cm² est constituée par un entonnoir surmontée d’une bague à bord
tranchant, l’eau recueillie est menée dans un réservoir cylindrique, contenant un flotteur surmonté
d’une tige verticale guidée solidaire d’un stylet. Le réservoir communique par un tuyau situé à sa partie
inférieure avec un siphon annuaire constitué par une éprouvette en verre renversée et un tube central
métallique. Ce tube central dont la partie supérieure est tronconique communique par sa base avec
l’air libre. Pour favoriser le fonctionnement du siphon, un petit trou de 0,2 mm environ, est percé au
centre de la calotte de l’éprouvette. La section intérieure du réservoir, le volume du tuyau et l’espace
annuaire compris entre les tubes sont tels que la course de la plume entre les divisions 0 et 10 du
diagramme correspond à une chute de pluie de 10 mm, c'est-à-dire à un volume de 400 cm3 d’eau
amenée dans le réservoir par la tuyauterie.
L’appareil est réglé de manière à ce que le siphon s’amorce et vide le réservoir en une
trentaine de seconde lorsque la quantité d’eau recueillie égale ce volume. Le flotteur descend alors en
entraînant le stylet et, lorsque le réservoir est vide, la plume se trouve en face de la division 0 et le cycle

21
peut recommencer. Le cylindre est du type à axe vertical, l’enregistrement étant généralement
quotidien.
L’ensemble de l’appareil est enfermé dans un carter cylindrique en tôle muni d’une porte
latérale. Un seau métallique, placé sous le tube de vidange, sert de totalisateur et permet de contrôler
au moyen de l’éprouvette graduée le fonctionnement de l’appareil. Le réglage éventuel du siphon
doit être effectué par un spécialiste en instruments.

Pluviographes à augets basculeurs


Il se compose d’un enregistreur logé dans un carter en tôle d’une hauteur de 1 m. Le mécanisme
pluviométrique se compose de deux flasques portant l’axe de basculement des augets et l’axe du
balancier denté, ce dernier étant situé au dessus de l’axe de basculement des augets. Les augets
basculeurs agissent sur le balancier denté par l’intermédiaire de deux butées réglables situées près des
extrémités du balancier. Au basculement du balancier, une dent de ce dernier venant en contact
avec la roue à rochets, fait tourner celle-ci d’une dent. Les dents de la roue et celles du balancier ont
une forme telle que tout basculement du balancier denté qu’il soit dans un sens ou dans l’autre fasse
avancer la roue à rochets toujours dans un même sens. Une roue dentée de 40 dents, solidaire de la
roue à rochets entraîne une roue dentée de 80 dents. Cette dernière est solidaire d’une came de profil
spécial sur laquelle prennent contact par l’intermédiaire de flotteurs, deux leviers assujettis à être
toujours en contact avec la came par un ressort reliant leurs extrémités. Le levier de droite est solidaire
du style par l’intermédiaire d’un axe par les colonnettes.

Pluviographe d’intensité jardi

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Ce pluviographe donne un enregistrement quotidien de l’intensité de la pluie exprimée en dixième de
millimètre par minute. Il peut enregistrer des intensités atteignant 10 mm/mn. Le principe de
fonctionnement de l’appareil est le suivant : l’eau recueillie à l’intérieur d’une bague pluviométrique
parvient par un tube à une chambre communiquant par le bas avec un réservoir cylindrique. Ce
dernier contient un flotteur muni d’un pointeau effilé pénétrant par une ouverture circulaire dans la
chambre inférieure. L’eau ne peut s’écouler dans la chambre que par l’espace annulaire compris
entre la paroi inférieure du réservoir et le pointeau, le flotteur monte et l’espace annulaire en question
s’élargie, le niveau cesse de monter dans le réservoir lorsqu’il s’écoule autant d’eau qu’il n’en arrive. Le
mouvement du flotteur est transmis à un stylet se déplaçant devant un cylindre à axe vertical.
2.4. MESURE DE L’EVAPORATION
2.4.1. Généralités
L’évaporation est le phénomène physique par lequel l’eau d’une surface humide, ou d’une surface
d’eau libre, passe dans l’atmosphère sous forme de vapeur à une température inférieure à celle du
point d’ébullition. L’évaporation par les végétaux est ce qu’on appelle la transpiration, alors que
l’évapotranspiration désigne toute l’eau perdue par le sol, les réservoirs et les plantes.
L’évapotranspiration est l’une des principales composantes du bilan hydrique. Les mesures de
l’évaporation des nappes d’eau libres et du sol, ainsi que la transpiration des végétaux revêtent une
grande importance dans les études agronomiques et hydrométéorologiques, ainsi que dans l’étude
des projets et de l’exploitation des réservoirs et des systèmes d’irrigation et de drainage, en particulier
dans les zones arides et semi-arides.
L’évaporation par les surfaces humides et les surfaces d’eau libre dépend des facteurs suivants :
- Energie calorifique disponible (rayonnement solaire et terrestre),
- Gradient de tension de vapeur entre la surface évaporante et l’environnement,
- Température de la surface évaporante,
- Vitesse du vent au niveau de la surface évaporante,
- Dimension de la surface évaporante,
- Variation de la pression atmosphérique,
- Etat de la surface évaporante (pour plan d’eau, présence de vagues, ect…),
- Présence de matières solubles dans l’eau.
En plus de ces facteurs physiques, l’évaporation dépend des facteurs végétaux suivants :
- Type de végétation,
- Profondeur de la zone d’activité des racines,
- Surface du feuillage et des stomates des feuilles.
Le taux d’évaporation est défini comme la quantité d’eau perdue par unité de surface et de temps. Il
peut s’exprimer comme la hauteur d’eau liquide en millimètre, perdue par toute la surface considérée
pendant l’unité de temps. Il est malheureusement difficile d’obtenir des mesures de l’évaporation et de
l’évapotranspiration qui soient représentatives des conditions naturelles et les instruments dont on
dispose ne peuvent pas être toujours considérés comme très satisfaisantes à cet égard.
Il existe trois (3) principales méthodes pour mesurer l’évaporation et l’évapotranspiration :
a) en mesurant la quantité d’eau évaporée par un couvert végétal, c'est-à-dire par le sol et par les
plantes (évapotranspiration) ;

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b) en mesurant le changement du niveau d’une surface d’eau libre d’un grand réservoir (bacs
d’évaporation) ;
c) en mesurant le changement de niveau dans une éprouvette contenant de l’eau imbibant
continuellement un papier buvard.
2.4.2 Les instruments de mesure de l’évaporation
Il existe quatre grandes catégories d’instruments de mesure de l’évaporation :
a) Les atmomètres qui sont des appareils qui utilisent des surfaces poreuses pour estimer
l’évaporation,
b) Les évaporomètres (bacs ou bassins d'évaporation),
c) Les évapotranspiromètres sont des bacs enterrés remplis de terre et recouverts avec la même
végétation que celle de la surface environnante. La perte d’eau par évaporation est mesurée
par pesée,
d) Les lysimètres sont des instruments capables de mesurer la perte d’eau par évaporation aussi
bien que par drainage du sol.
Les Evaporomètre Piche
L’évaporomètre piche présente l’avantage d’être maniable et bon marché, mais en réalité il permet
d’obtenir des indications qui n’ont que peu de rapport avec l’évaporation effective à partir des
surfaces naturelles. L’évaporomètre piche se compose d’une éprouvette en verre graduée de 22,5 cm
de long et 11 mm de diamètre pour 3 mm d’épaisseur, dont l’extrémité est fermée par une rondelle
buvard de maintenue à l’aide d’une boucle de laiton faisant ressort. L’éprouvette étant remplie d’eau,
le papier s’imbibe d’eau qui s’évapore et se renouvelle constamment au dépend de la provision
contenue dans le tube.
L’éprouvette est graduée de manière que chaque division corresponde à un dixième de millimètre
d’eau évaporée quand les rondelles de papier buvard ont 30 mm de diamètre. Le papier est d’autant
meilleur qu’il est plus poreux et plus perméable à l’eau. Son épaisseur doit être sensiblement voisine de
0,5 mm.
bacs d’évaporation
Le bac classe A
Le principe de cet instrument repose sur l’observation du changement du niveau de la surface libre de
l’eau dans le bac. Il est constitué d’un cylindre inoxydable de 25,5 cm de profondeur, 121 cm de
diamètre, à fond soudé et ouvert à la partie supérieure. Le bord supérieur est roulé sur une ceinture de
renforcement en acier galvanisé. Le niveau d’eau dans le bac est maintenu entre les deux traits
repères tracés sur la paroi latérale interne du bac respectivement à 50 et 70 mm du bord supérieur.
A l’intérieur du bac, du côté Nord, se trouve un petit cylindre d’environ 30 cm de hauteur,
généralement soudé sur le fond du bac (puit de mesure). Ce cylindre a pour but d’assurer la
tranquillisation du niveau de l’eau lorsque la surface libre de celle-ci est agitée par le vent.
La mesure de la hauteur d’eau évaporée consiste à faire la différence de niveau d’eau du bac entre
deux observations grâce au repérage à l’aide d’une jauge posé au-dessus du puits de mesure. La
jauge est constituée d’une tige graduée de précision filetée et terminée par un crochet en laiton à
pointe recourbée très effilée. Rabotée à plat sur un côté, la tige porte une graduation linéaire. Une noix
taraudée forme le vernier, commandée par une vis moletée à la partie supérieure. Elle porte un disque

24
divisé en 40 parties égales. Chaque tour du disque faisant avancer la tige graduée de 2 mm, chacune
de ces divisions représente 1/20 de mm.
Jauge de mesure de l’évaporation du bac classe “A“
Pour déterminer le vent passé entre deux observations consécutives, on utilise un anémomètre
totalisateur (intégrateur) à axe vertical.
Pour la mesure de la température de l’eau, on utilise un thermomètre ordinaire monté sur un flotteur en
liège et muni d’un écran contre le rayonnement solaire.
Le bac est posé à une hauteur de 5 cm environ au- dessus du sol sur un support en bois (caillebotis). Le
sol doit être légèrement remblayé et soigneusement nivelé afin que le support soit parfaitement
horizontal et légèrement sur élevé pour que l’eau de pluie puisse facilement s’écouler sous le bac, ainsi
le fond de ce dernier ne risque pas d’être atteint par l’eau qui stagne sur le sol en cas de pluie, et la
base de l’instrument peut être inspectée sans difficultés.
Le bac GGI 3000
C’est un cylindre avec un fond légèrement conique avec un diamètre de 61,8 cm (ce qui correspond
à une surface de 3000 cm²).Sa profondeur étant de 60 cm aux parois, mais de 68,5 cm au centre, il est
fabriqué en tôle galvanisé. Le bac est enterré dans le sol, son bord dépassant de 7,5 cm la surface du
sol. Au centre se trouve un tube métallique sur lequel on fixe une éprouvette volumétrique au moment
de la mesure. L’éprouvette comporte une valve à ressort que l’on ouvre avec un poussoir pour
permettre à l’eau d’entrer jusqu’à ce que le niveau de l’eau soit le même dans l’éprouvette et dans le
bac. La valve est ensuite refermée et le volume d’eau dans l’éprouvette est mesuré avec précision. On
détermine la hauteur d’eau au-dessus du repère d’après le volume d’eau contenu dans l’éprouvette.
Un pointeau fixé au tube métallique indique la hauteur à laquelle l’eau doit être amenée après
l’observation. Un pluviomètre GGI 3000 ayant une surface collectrice de 3000 cm² est habituellement
installé à côté du bac.
Le bac éléphant de 20 m²
C’est un récipient qui présente une surface de 20 m², de forme cylindrique (5m de diamètre, 2m de
profondeur), il est construit en tôle soudé de 5mm d’épaisseur. C’est un instrument dont les indications
correspondent assez bien à celles d’une surface d’eau libre.
Le bassin est enterré dans le sol, son bord dépassant de 7,5 cm. Le niveau de l’eau est maintenu au
niveau du sol. Un tube repère comportant un pointeau est utilisé comme niveau de référence. La perte
d’eau par évaporation est mesurée par la méthode volumétrique comme sur le bac GGI 3000.
2.5 MESURE DU VENT EN SURFACE
2.5.1. Généralités
Le vent est une grandeur vectorielle tridimensionnelle caractérisée par des variations aléatoires à
petites échelles qui interviennent dans l’espace et dans le temps et qui se superposent à un
écoulement organisé de grande échelle. On l’envisage sous cet aspect au regard notamment du
transport de polluants et de l’atterrissage des aéronefs. Toutefois dans le cadre de ce cours le vent sera
considéré principalement comme une quantité vectorielle bidimensionnelle définie par deux nombres
représentant respectivement la direction et la vitesse. En Météorologie, il faut disposer d’observations
de vent pour surveiller et prévoir le temps, étudier le climat sous l’angle de la charge exercée par le
vent, établir les probabilités de dommage dus au vent et évaluer l’énergie éolienne, dans le cadre de
l’estimation des flux de surface. (Application dans l’étude de l’évaporation, la dispersion de la pollution

25
atmosphérique). L’aspect le plus délicat de l’observation du vent réside dans l’exposition des
anémomètres. En effet il est presque impossible de trouver un emplacement où la vitesse du vent soit
représentative des vitesses propres à une vaste région. Il est alors recommandé d’effectuer des
estimations d’erreurs liées à l’exposition.
2.5.2. Mesure de la direction et de la vitesse du vent
La girouette
Elle est composée d’une queue d’orientation avec son contrepoids qui entraîne dans sa rotation un jeu
de flotteurs mettant en circuit électrique un nombre de résistances en fonction de la direction du vent
par rapport au nord géographique. La tension d’alimentation étant constante, une variation de
résistance provoque une variation d’intensité qui est traduite en direction du vent par un récepteur
galvanométrique.
Les modèles récents utilisés dans la télémesure utilisent des transducteurs tels que le potentiomètre de
recopie et la chaine de sychrotransmission. Le transmetteur est fixé sur un pylône anémométrique en
terrain plat découvert à 10 m au-dessus du sol.

Les anémomètres
Il existe un grand nombre d’instruments conçus pour mesurer la vitesse du vent. Les instruments utilisés le
plus souvent pour la mesure courante de la vitesse du vent appartiennent à deux types principaux :
- les anémomètres rotatifs ;
- les anémomètres tubulaires à pression.
Il existe aussi d’autre moyens simples de mesure de la vitesse du vent tels que :
- L’anémomètre à plaque,
- La manche à air.
Pour des fins de météorologie synoptique on utilise des anémomètres ou anémographes à distance.
L’anémographe est un instrument qui enregistre de manière continue la vitesse du vent. Etant
donné que la vitesse du vent oscille continuellement de part et d’autre d’une valeur moyenne, la ligne
médiane de la courbe tracée sur un diagramme représente la vitesse moyenne du vent.
L’anémomètre rotatif.
Le capteur de l’anémomètre rotatif est un moulinet à coupe, ou à hélice.

26
Les moulinets sont généralement composés de trois ou quatre coupes hémisphériques ou coniques,
fixées chacune à un bras solidaire d’une embase centrale fixée sur l’axe verticale de rotation.
L’ouverture des coupes se trouve dans les plans verticaux passant par l’axe de rotation formant entre
eux des angles égaux. Si l’on considère deux coupes diamétralement opposées, l’une présente au vent
la partie concave et l’autre la partie convexe. La résistance offerte au vent étant en gros quatre fois
plus forte pour la première coupe que la seconde, sous l’action du vent le moulinet prend un
mouvement de rotation dont la rapidité dépend de la vitesse du vent. Le moulinet ou l’hélice peuvent :

- actionner plus ou moins directement un compteur de tours (anémomètre à compteur) ;


- provoquer un contact électrique après un certain nombre de tours de moulinet (anémomètre
à contact) ;
- actionner un générateur de courant d’intensité variable (anémomètre électromagnétique).
Il existe plusieurs sortes de transducteurs de la vitesse du vent, des plus simples aux plus complexes.
On peut citer :
- le rupteur électrique,
- le découpeur de lumière,
- le générateur de courant continu,
- le générateur de courant alternatif.
L’anémomètre tubulaire à pression
C’est un instrument qui mesure le vent au moyen du tube de pitot dont le fonctionnement est basé sur
la pression qu’exerce l’air en mouvement sur un manomètre. Il comporte trois parties principales :

a) L’ensemble tube de pression et girouette (1,2,3) ;


b) L’ensemble transmetteur de pression et de direction de la girouette (4, 5, 6, 7, 13);
c) L’ensemble d’enregistrement de la pression et de la direction du vent (8, 9, 10, 11, 12, 14).

27
Le tube de pression est solidement fixé à la girouette de façon à présenter face au vent sa prise de
pression(3). Pression et aspiration sont transmises à l’enregistreur par l’intermédiaire des deux tubes
(7,13).
Il existe deux types possibles de transmetteur de pression et de direction de la girouette, selon que
l’instrument est à enregistrement direct ou à distance :
a) Instrument à enregistrement direct (enregistrement installé immédiatement en-dessous du
capteur dans une construction sur le toit de laquelle est dressé le mât supportant le capteur : la
position de la girouette est transmise à l’enregistreur au moyen d’une tige métallique);
b) Instrument à enregistrement à distance : la position de la girouette est transmise à l’enregistreur
au moyen d’une chaine de synchrotransmission.
A ces deux versions de transmetteur correspondent deux versions d’enregistreurs. Dans les deux cas,
l’enregistrement de la vitesse et de la direction du vent s’effectue sur le même diagramme entraîné par
un mouvement d’horlogerie(12) de 219 mm de hauteur et de 127 mm de diamètre. L’échelle de temps
de l’enregistrement est de 15 mm/h.
L’anémomètre à plaque
L’anémomètre à plaque est aussi dénommé anémomètre de Wild, du nom de son constructeur. Il est
robuste mais peu précis et permet de mesurer la vitesse et la direction du vent. Il se compose
essentiellement d’une plaque métallique, capable d’osciller comme un pendule autour d’un axe
horizontal. L’axe lui-même et l’échelle de l’instrument sont fixés à la girouette de sorte que la face de la
plaque métallique soit toujours perpendiculaire au lit du vent.

1) Le télévent
Le télévent est un instrument relativement simple et robuste pour la mesure instantanée de la vitesse et
la direction du vent .Il utilise les capteurs ordinaires (moulinet et girouette) placés à 10 m du sol, mais
l’indicateur consiste en un coffret compact intégrant un galvanomètre qui indique la vitesse entouré de
huit lampes représentant chacune une des directions de la rose de huit. Chaque position de la

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girouette met en circuit une lampe qui s’allume. L’appareil est alimenté par une dynamo incorporée
qui est actionnée par une manivelle sur le côté droit.

L’estimation de la vitesse est obtenue grâce à l’étude de beaufort graduée de 0 à 12

Chiffre VITESSE EN km/h OBSERVATION


de Beaufort
0 0à1 km/h La fumée s’élève verticalement
1 1 et 5 km/h La fumée dérive lentement
2 6 et 11 km/h Les feuilles fléchissent
3 12 et 19 km/h Les feuilles s’agitent
4 20 et 28 km/h Les petites branches sont agitées
5 29 et 38 km/h Les arbustes se balancent
6 39 et 49 km/h Les grosses branches sont agitées
7 50 et 59 km/h Les arbres plantés sont agités
8 60 -74 km/h Les petites branches se cassent
9 75- 88 km/h Les branches se cassent
10 89-102 km/h Les arbres se cassent et sont
renversés
11 103-117 km/h Les dommages sont étendus
12 118-133 km/h Les très gros dommages

2.6. MESURE DE L’INSOLATION


2.6.1. Généralités
Le rayonnement provenant du soleil est la principale source de l’énergie transmise à la terre.
L’étude du rayonnement qui atteint la surface de la terre exige un certain nombre de mesures et
notamment la mesure de la durée de l’insolation.

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L’insolation d’une surface est un facteur prépondérant du climat. L’agriculture, les forêts, le tourisme et
les loisirs sont particulièrement intéressés par les données d’insolation.
Le terme ‘’insolation’’ est associé à la luminosité du disque solaire par rapport au fond que constitue la
lumière diffuse du ciel, ou encore, ce qui est plus facile à observer pour l’œil humain, à l’apparition
d’ombres que projettent les objets illuminés. Dans cette acception, il se réfère plus au rayonnement
visible qu’à l’énergie rayonnée dans d’autres longueurs d’onde, bien que les deux soient inséparables.
2.6.2. Instruments de mesure
Principes de mesure de l’insolation
Les instruments de mesure de l’insolation utilisent soit l’énergie thermique, soit l’énergie lumineuse du
soleil. Quatre types d’appareils sont utilisés :
a) Le type Campbell-Stookes utilise l’énergie thermique du soleil pour obtenir une trace de brulure
sur le diagramme enregistreur.
b) Le type Marvin utilise l’énergie thermique du soleil pour commander un interrupteur
thermosensible contrôlant le déplacement d’une plume.
c) Le type Jordan utilise un processus photographique pour enregistrer l’insolation.
d) Le type Foster utilise un interrupteur photosensible pour contrôler le mécanisme
d’enregistrement.
Les types a) et b) fonctionne comme des cadrans solaires et ne nécessitent pas de mouvement
d’horlogerie.
Héliographe Campbell – Stokes
La mesure de la durée de l’insolation s’effectue à l’aide de l’héliographe. Cet appareil relativement
simple permet de mesurer les totaux horaires ou journaliers de la durée de l’insolation avec une
précision correspondant à la dixième partie d’une heure. En outre cet appareil peut permettre
d’apprécier régionalement les sommes du rayonnement global pour une période déterminée.
L’héliographe Campbell – Stokes a été adopté comme étalon de référence pour tous les types
d’héliographes par l’OMM depuis 1962.
Une sphère de verre focalise les rayons solaires sur une bande de carton coloré (diagramme),
comportant les lignes horaires. Cette focalisation entraîne la brûlure ou la décoloration du carton au
point où se forme l’image du soleil. Le diagramme est placé de manière appropriée sur un support
métallique incurvé concentrique à la sphère. La durée de l’insolation est déterminée d’après la
longueur totale des parties brûlées (carbonisées).
L’héliographe Campbell – Stokes comprend une sphère de verre d’un diamètre de 10 cm
environ et un support inclinable portant une coupelle hémisphérique où trois séries de rainures
permettent de fixer la bande du diagramme. La coupelle hémisphérique est fixée à une distance telle
que le foyer optique de la sphère se trouve sur la bande diagramme. On engage dans les rainures trois
bandes selon la saison de l’année.
Pour obtenir des résultats comparables, il est indispensable que la sphère et la coupelle
hémisphérique soient confectionnées avec une grande précision et que la base soit conçue de façon
que la sphère puisse être aisément placée avec précision au centre de la coupelle. La coupelle porte
une ligne centrale, gravée transversalement sur la surface intérieure. Le bloc à glissière comporte un
dispositif permettant de régler la coupelle hémisphérique selon la latitude de la station. Pour faciliter le

30
réglage d’horizontalité et d’orientation après que la base réglable ait été fixée sur la base fixe, le
support en arc est monté sur le socle au moyen de vis et d’écrous de réglage.

Les bandes d’enregistrement sont en carton de bonne qualité ne s’allongeant pas sensiblement sous
l’effet de l’humidité. Elles ont une couleur bleu moyen, qui absorbe le rayonnement solaire. On utilise
trois types de bandes selon les saisons de l’année.
L’héliographe doit être installé sur un support de béton carré, bien horizontal dans lequel on le
scelle à l’aide de boulons appropriés, en un endroit dégagé de tout obstacle qui pourrait intercepter
les rayons solaires à un quelconque moment du jour ou de l’année.
Lors de l’installation de l’héliographe, il est nécessaire de procéder aux réglages suivants :
a. La base doit être parfaitement horizontale (la trace de la brûlure coïncide avec la ligne
centrale de la bande).
b. Le support en arc de cercle doit être réglé de manière à ce que la ligne centrale de la bande
d’équinoxe soit dans le plan de l’équateur céleste. L’échelle de latitude marquée sur le bloc à
glissière facilite cette opération.
c. Le plan vertical, passant par le centre de la sphère, et la marque de midi sur le support doivent
être dans le plan du méridien géographique.
La meilleure façon de vérifier si un héliographe rempli la condition consiste à observer la tâche faite sur
la bande par le soleil de midi apparent local. Si l’instrument est correctement orienté, cette tâche doit
tomber sur la ligne de 12 heures de la bande.
Après fixation de l’héliographe sur son support, procéder aux opérations suivantes :
- desserrer les écrous (6) au-dessus de la base réglable (5) ;
- placer un niveau d’eau sur la base réglable dans la direction Est-Ouest au cas où la base
réglable n’est pas horizontale agir sur l’écrou (8)

31
- placer ensuite le même niveau d’eau sur la base réglable mais dans la direction nord-sud. Si
nécessaire régler l’horizontalité de l’héliographe en agissant uniquement sur les écrous (8),
vérifier l’horizontalité dans la direction Est Ouest.
Pour orienter un héliographe il est nécessaire de connaitre la relation liant la position du soleil au
temps local. Les définitions suivantes sont intéressantes à ce sujet :
- Le jour solaire vrai : c’est l’intervalle de temps qui sépare deux passages consécutifs du soleil
dans le plan du méridien local. La durée du jour solaire vrai varie au cours de l’année.
- Le temps solaire vrai(TSV) : il est basé sur la durée du jour solaire vrai ; il est 12 heures TSV lorsque
le soleil traverse le plan passant par l’axe des pôles et le méridien géographique local.
- Le jour solaire moyen : durée moyenne du jour solaire calculée sur une année.
- Le temps solaire moyen(TSM) : il correspond au jour solaire moyen. Quatre fois dans l’année il
est égal au TSV (16 Avril, 13 Juin, 31 Août, et 25 Décembre), à d’autres moments il faut ajouter
algébriquement une quantité connue sous le nom d’équation du temps (ET) au TSV pour avoir
le TSM. L’équation du temps varie faiblement d’une année à l’autre.
- Le temps civil d’un lieu : c’est le temps civil de ce lieu avancé de 12 heures. Comme la rotation
du soleil autour de la terre s’effectue à la vitesse moyenne de 1° en quatre minutes, la station
de longitude n°W verra son plan méridien traversé par le soleil 4 minutes après que le soleil
aura traversé le méridien de référenceλs.
L’équation suivante permet de calculer l’heure à partir d’un héliographe :
TSV =TSM – ET = Temps civil ± 4 (λs – λ) – ET
Où :
λs = longitude ouest du méridien origine ;
λ = longitude de la station.
Le signe + correspond aux longitudes ouest et le signe – aux longitudes est.
Cette équation peut aussi s’exprimer à partir de l’heure en temps civile du midi vrai :
Temps civil = 1200 + ET ± 4 (λs – λ) mn
Où :
Le signe – correspond aux longitudes ouest
Le signe + correspond aux longitudes est.
L’estimation en temps civil du midi vrai est nécessaire pour le réglage de l’héliographe par rapport au
plan méridien.
L’orientation de l’héliographe doit être faite quand le soleil brille et à midi vrai.
Pour cela procéder comme suit :
- déterminer le midi vrai, c'est-à-dire l’instant où le soleil passe au méridien du lieu ;
- glisser une bande (diagramme) dans la rainure correspondant à la saison jusqu’à ce que le trait
du repère 12 coïncide avec le repère de midi vrai de l’héliographe ;
- desserrer les écrous de fixation de la base réglable (6) ;
- à midi vrai faire tourner doucement la base réglable de manière à ce que l’image du soleil
apparaisse exactement sur le trait de repère de 12 heures. En principe, la base réglable peut
tourner autour de son axe vertical par rapport à la base fixe ;
- après l’orientation vérifier l’horizontalité de l’instrument et ensuite serrer les écrous de fixation de
la base réglable.

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Réglage de la sphère
- Desserrer la vise de blocage du support (9) de manière à ce que celui-ci puisse se
déplacer dans la glissière.
- resserrer la vise de blocage du support de la sphère
- le réglage de la concentrité de la sphère par rapport à la coupelle hémisphérique
s’effectue en usine. Il ne faut donc jamais modifier ce réglage.
2.7- La pression atmosphérique
Deux types d’appareils permettent de mesurer la pression atmosphérique : le baromètre à
mercure et le baromètre anéroïde constitué par une boite en tôle ondulée élastique. Un baromètre
permet de prévoir le temps qu’il fera, une augmentation lente et continue précède en général du
beau temps, une baisse régulière l’approche du mauvais temps une baisse brusque annonce la
tempêté ou l’orage.
2.8- Les stations météorologiques automatiques.
Ce sont des systèmes complets homologués et utilisé par des services météorologiques. Les
stations météorologiques intègrent les capteurs, la station d’acquisition et les logiciels d’acquisition.
- Les capteurs
Leur nombre est variable selon le type de station les plus complets comptent 16 capteurs. On
distingue : les capteurs de température de l’air, du sol, de l’humidité relative de la pression
atmosphérique de durée de mouillage un pluviomètre un anémomètre une girouette un héliographe.
La station météorologique automatique est une station autonome à faible consommation,
dotée de plusieurs modes d’exploitation selon l’application locale, ou grâce à des cartouches
mémoires.
En application locale la station automatique affiche les valeurs instantanées, les résultats
journaliers les résultats horaires. L’exploitation des données peut également se faire par transfert de
données à l’aide d’une cartouche mémoire, dont la capacité d’enregistrement peut aller de 1 à 4
mois.
- Les logiciels d’exploitation.
Il en existe plusieurs types pour l’application météorologique climatologique agro-météorologique :
- photomètre de l’INRA
- microséisme, Sara, et sandix du cirad
A coté de ces outils de collecte de données au sol il existe d’autres outils de mesures de
paramètres météorologiques, il s’agit donc des satellites (météosat), les ballons sondes équipés de
capteur.
Utilisation des données.
Les caractéristiques climatiques d’une région peuvent être exprimées soit par une formule
mathématique, calcul d’indice, le test de corrélation soit par un graphique.
Expression numérique des données
Température et précipitation sont deux facteurs capitaux pour définir la climatologie. C’est
ainsi qu’on a souvent cherché à caractériser les climats en liant les deux facteurs. Plusieurs indices
sont nés de la sorte :
L’indice d’aridité de DEMARTON
I= P/T +10 (P- précipitation en millimètre, T-température moyenne)

33
L’indice est d’autant plus bas que le climat est aride et s’il est plus fort le climat est humide.
Exemple : I < 10 climat très sec, I< 20 climat sec, I< 30 climat humide, si T ≥30 climat très
humide.
Le quotient pluviométrique ou l’indice d’EMBERGER
Dans ce quotient, β= p.100/ (M +m) (M – m)(p Hauteur moyenne des pluies de l’année en
mm, M température moyenne du mois le plus chaud, m température moyenne du mois le plus
froid). En fonction de la valeur de ce coefficient on distingue les zones suivantes :
Humide pour β >100, tempérée pour 100< β<50, semi-aride pour 50> β<25, aride pour 25<
β<10, désertique pour β<10.
- L’évapotranspiration
- Représentation graphique des données
- Le diagramme thermique et pluviométrique
- Le climatogramme
Pour le construire, on dispose pour un graphique les points de coordonnées correspondantes
pour chaque aux moyens mensuelles des pluies en ordonnées et aux moyennes mensuelles des
températures en abscisses. On obtient ici 12 points correspondants au 12 mois 0.ces points réunis entre
eux, forment une figure qui est le climatogramme du lieu choisit .Une simple analyse de l’aspect de
cette figure permet de qualifier le climat de la station.
L’écoclimatogramme
Il permet de repérer les périodes de tolérance et d’optimum vital de certaines espèces
végétales ou animales sur le climatogramme. On peut ainsi savoir dans l’optique d’une lutte intégrée, à
quel moment risque de pulluler les parasites ou un prédateur.
2.9- Valorisations agronomiques de ces différentes mesures météorologiques
Beaucoup de mesures, beaucoup d’utilisations possibles, de nombreux choix techniques sont guidés
par la connaissance de ces données. En effet, on peut utiliser ces mesures de deux façons différentes :
– de façon directe pour faire des choix techniques immédiats, déclenchement de l’irrigation
– de façon décalée dans le temps, à partir de longues séries de données,
on peut définir le niveau du risque climatique encouru et choisir un équipement ou une variété
adaptée.
L’analyse des précipitations, c’est-à-dire de leur fréquence et des quantités tombées, caractérise une
année climatique et intervient dans l’étude chronologique du développement des plantes. Ce
paramètre est indispensable pour la gestion de l’irrigation et au fonctionnement des logiciels d’aide à
la décision.
La connaissance des précipitations sert de critère pour décider de l’utilisation d’outils telle que la
mallette JUBIL (utilisée pour piloter la fertilisation azotée du blé tendre d’hiver). Les valeurs de
précipitations sont nécessaires à l’élaboration du bilan hydrique.
La température mesurée sous abri sert de référence par rapport aux risques climatiques que peuvent
supporter les cultures et peut-être utilisée en direct pour prévoir le risque de gel. La température
moyenne journalière permet les calculs de somme de températures.
La température minimale est utilisée comme point de repère pour déterminer l’accident climatique,
par exemple : gel d’épis de blé au stade épi 1 cm. À l’inverse, des températures maximales excessives
peuvent être préjudiciables au rendement.

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De plus, les mesures de températures sont indispensables au fonctionnement des logiciels d’aide à la
décision (ex : dans le cadre de la protection des cultures).
L’humidité relative informe sur les risques éventuels de sporulation et donc de propagation des
maladies cryptogamiques (oïdium, rouille…). Aussi, cette mesure alimente également les logiciels
d’aide à la décision dans le cadre de la protection des cultures.
L’indice actinothermique renseigne sur la température à laquelle les végétaux sont réellement soumis
car la mesure se fait dans l’air et non sous abri. Ce paramètre est utilisé pour prévoir le risque de gel en
viticulture et Arboriculture.
La connaissance du rayonnement global permet d’apprécier la quantité d’énergie qui arrive au sol,
donc de calculer le bilan radiatif qui sert pour affiner les prévisions d’évolution des températures, des
risques de précipitations… Une masse d’air qui se refroidit au contact du sol voit sa capacité à retenir
de l’eau diminuer d’où un risque de précipitations ou de brouillard.
Dans le cadre d’expérimentations, le rayonnement global constitue un paramètre intéressant pour le
suivi de la production de certaines cultures comme le maïs ou le tournesol.
Des défauts de rayonnement peuvent pénaliser le rendement des céréales, en limitant la croissance
générale de la plante ou en réduisant la fertilité gamétique. Ce paramètre peut donc être utilisé lors
d’expérimentations. Enfin le rayonnement global permet d’alimenter les modèles de prévisions et de
simulation de croissance et développement des plantes.

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CHAPITRE 2. LES EFFETS DU CLIMAT SUR LES CULTURES
Le climat par ses différentes ses composantes intervient fortement sur la répartition des cultures pour leur
croissance, leur métabolisme, voire leur reproduction. La lumière, source de vie n’est –elle pas en effet
le moteur de la photosynthèse ? Les précipitations et températures par leur variation n’entrainent-elles
pas une adaptation des plantes aux conditions extremis ? Nous envisagerons ici de déterminer les rôles
des éléments climatiques sur les plantes.
2.1-Action de la lumière sur les plantes
La lumière a un rôle important sur les plantes vertes ou chlorophylliennes en leur permettant
d’assurer leur hétotrophie. Elle constitue donc un facteur vital et peut agir de .plusieurs façons :
-La photosynthèse : elle consiste en la conversion d’énergie apportée par les particules lumineuses
(protons) en énergies chimique qui se traduit par la biosynthèse des molécules organiques. La
conversion de l’énergie lumineuse dépend de plusieurs facteurs ; la lumière, le CO2, l’humidité
adéquate, la température qui se situe dans les limites raisonnables ni trop chaud, ni trop froid.il existe
différents types de plantes vis-à-vis de la lumière suivant donc exigence, on distingue ;
Les plantes dites héliophiles qui demandent un éclairement maximum moyen de 20 milles lux (assez
directe), un lux correspond à 1 mètre carré par une bougie placée sur 1 mètre de surface. Exemple : la
tomate, le plantain, le tournesol
Les plantes d’ombres ou sciaphiles ; qui demandent beaucoup moins de soleil, une intensité de milles
lux est suffisante exemple ; la marante, le pigmentier
Les plantes photo mésophiles ; ni trop chaud, ni trop froid, plantes intermédiaires, elles s’adaptent aux
conditions pas très froid
-le photototropisme : lorsque certains organes d’une plante en croissance subissent un éclairement
multilatéral, les feuilles et les tiges s’orientent vers la lumière : c’est le phototropisme positif. Pour les
racines, c’est l’inverse, on parle de phototropisme négatif, les racines fuient la lumière exemple ; le
tournesol
2.2- action de la lumière sur la morphologie et l’anatomie des plantes
Sur les pores des plantes ; les plantes isolées sur les peuples denses sur n’ont pas les même pores. Pour
les cultures trop denses, un phénomène d’étiolement se produit (affaiblissement) les plantes s’allongent
grâce à leur entre nœud et leur tige deviennent fragiles, les cultures sont alors soumissent aux
phénomènes de verses en cas de pluies violentes ou vents violents. (Les plantes se couchent parce que
les pluies sont violentes du fait des compétitions des plantes). Le même phénomène d’étiolement se
produit lorsqu’une plante même isolée ne reçoit pas suffisamment de la lumière .exemple ; germe de
pomme de terre dans une cuve, pot de fleur, qui ne sont pas proche de la fenêtre, ne reçoit pas la
lumière sur l’anatomie des feuilles. Les feuilles des plantes cultivées sont souvent très différentes selon
qu’elles se sont développées à la lumière ou à l’ombre.
-photopériodisme (influence de la lumière sur la reproduction)
Par alternance des jours et des nuits c’est-a-dire le photopériodisme, la lumière influence sur la
reproduction des plantes, elle intervient sur la croissance végétative. En effet, la nuit permet d’éviter
l’engagement des organes qu’élaborent des matières nutritives le jour. Ainsi, certaines plantes ne
fleurissent pas si elles ne sont pas soumissent à des jours longs. Le photopériodisme va jouer sur la

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floraison des fleurs. L’alternance du jour et de la nuit n’a pas la même importance pour toutes les
plantes, on distingue 4 groupes de plantes en fonction des besoins de la plante.
Les plantes aphotiques : elles ne possèdent aucun besoin de lumière pour leur floraison et
peuvent former leur ébauche florale dans l’obscurité. Exemple ; pomme de terre
Les plantes indifférentes : elles n’ont aucune exigence particulière pour une floraison, il leur faut
toutes fois un minimum de lumière (4 à 5 heures) pour que la plante élabore la matière organique
indispensable à son métabolisme (réaction chimique qui utilise l’énergie solaire pour transformer la
matière). Exemple : le tabac, la tomate
Les plantes de jours courts ou nyctipériodique : lorsque le jour est trop long, certaines plantes ne
fleurissent pas. Pour certaines plantes, la photopériodie ne doit pas dépasser normalement une valeur
comprise entre 12 et 15 heures, selon les espèces. C’est ce qu’on nomme période critique. Comme
pour les plantes indifférentes elles ont besoin d’un minimum trophique. Exemple : le soja, le chanvre,
coton, sorgho, chanvre, soja, riz,
Les plantes de jours long ou héméropériodiques : Elles concernent les plantes qui fleurissent en
été, celles-ci n’entrent en floraison que si la photopériodisme dépasse un seuil critique d’une douzaine
d’heures. Elles représentent la majorité des plantes cultivées en été. Exemple : l’épinard, la laitue, les
céréales (blé, seigle, orge, betteraves…) vont avoir une floraison plus abondante en jours longs.
Action de la T°
La température accélère de nombreuses réactions biochimiques dans la cellule. Elle joue sur la vitesse
de croissance.
La température agit sur les fonctions vitales des plantes (assimilation chlorophyllienne et
transpiration). Selon la loi de Van’t Hoff, l’intensité des processus est multipliée par deux pour une
augmentation de 10°C. Pour la grande majorité des espèces, les fonctions vitales sont bloquées en
deçà d’un certain seuil (souvent voisin de 0°C) ou au-delà (au maximum 50°C). On distingue ainsi pour
chaque espèce, autour d’une zone optimale de croissance, des températures minima et maxima
d’activité à partir desquelles l’activité se ralentit considérablement voire s’arrête, ainsi que des minima
et des maxima léthaux qui entraînent la mort de l’organisme. Les espèces à large amplitude thermique
sont dites eurythermes en opposition à celles qui ne tolèrent que de faibles variations thermiques, les
sténothermes.
Ces seuils thermiques varient considérablement suivant le stade de développement de la plante. C’est
ainsi que dans les régions tempérées et froides, bon nombre d’espèces ne peuvent accomplir leur
floraison qu’après avoir subi une période de basses températures (phénomène de vernalisation).

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Les plantes (germination ou plantules) sont sensibles aux variations de T° saisonnières pour passer au
stade reproducteur. Ex : Phénomène de vernalisation
La vernalisation est le passage par de T° minimum est nécessaire pour acquérir l’aptitude à fleurir. T°
vernalisantes pendant 1 à 2 mois
Ex : Blé d’hiver : Vernalise entre 3 et 10°C pendant 20 à 50 j
Colza : Vernalise à 10°C pendant 20 à 50 j
Betterave: Vernalise à 5°C pendant 20 à 50 j
Il ne faut pas oublier que l’aptitude à fleurir nécessite aussi l’action d’autres facteurs comme la
photopériode et la nutrition minérale et hydrique.
2.3- l’action de l’eau sur les plantes
La majeure partie du contenu cellulaire des végétaux est constituée d’eau, c’est ce qu’on appelle
l’eau de constitution. Dès que cet élément vient à manquer anormalement, les plantes souffrent. Elles
flétrissent, puis dépérissent. Les végétaux développent cependant des stratégies morphologiques
anatomiques ou physiologiques d’adaptation aux conditions extrêmes de sècheresse. À l’opposer, un
excès d’eau sauf chez les plantes aquatiques est aussi mal supporté par les plantes. C’est le plus
souvent par les racines et plus particulièrement par les poils absorbants que la couverture des besoins
en eau est assurée.
2.4 –l’action des vents sur les plantes
Lorsque le vent souffle et l’humidité relative est faible, il assèche l’air, le sol durcit, s’écartèle et perd son
humidité, d’autant plus vite qu’il n’est pas meuble et aéré, l’évaporation augmente. Les spécialistes
disent que le vent fait augmenter l’évapotranspiration potentielle c'est-à-dire la totalité des pertes
d’eau consécutives à l’évaporation par le sol et la transpiration par les plantes pour une surface
donnée. Il est claire qu’une augmentation anormale de l’évapotranspiration potentielle entraine un

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ralentissement de la croissance des végétaux, soit parce qu’il n’ya plus assez d’eau dans le sol, soit
parce que celle qui a été absorbée n’est pas utilisée pour les différents métabolismes. Les chercheurs
ont montré que dans les zones de cultures ouvertes, où le vent souffle sans être ralenti par les obstacles,
l’effet asséchant du vent s’accentue tellement aux heures de fort ensoleillement, que la plante peut
réagir en fermant ses stomates pendant cette partie de la journée. Cela à pour conséquence de faire
baisser l’activité photosynthétique, car la diffusion du dioxyde de carbone (CO 2) et de l’oxygène (O)
est liée à l’ouverture des stomates. Cela entraine une perte de la productivité substantielle, d’où
l’intérêt pour les agriculteurs d’entourer leur champ de haies vives qui constituent des brises vents.

39
Chapitre 3. Le Sol et les Cultures
Partie intégrante de la biosphère située au contact avec la lithosphère et l'atmosphère, le sol
correspond aux parties superficielles meubles de l’écorce terrestre, résultant de la transformation du
matériau parental (roche ou formation superficielle) sous l’action de la vie (plantes et animaux), de
l’atmosphère et des échanges qui s’y manifestent. Il s’agit donc d’un complexe où la matière
organique, issue des végétaux et des animaux, tient un rôle déterminant.
I. La formation d’un sol
Les sols résultent d’un double processus, le 1 er est la désagrégation ou la décomposition des
roches formant le sous sol et appelés roche mère. Le 2 nd est l’apport des substances organiques
provenant de la couverture végétale ou des substances minérales déposées par les vents et les cours
d’eau. On distingue schématiquement 3 processus dans la formation d’un sol, processus qui
s’accomplissent plus ou moins simultanément.
I.1. La désagrégation et l’altération de la roche
Le sol provient de la décomposition du matériau parental par désagrégation physique et/ou
par altération chimique. La désagrégation physique résulte de la fragmentation mécanique de la
roche sous l’effet de certains mécanismes (écarts thermiques, alternance gel-dégel etc.). Elle prélude à
la formation du squelette du sol composé des éléments grossiers (cailloux, graviers, sables et limons).
L’altération chimique (dissolution, hydrolyse...) donne naissance au complexe d’altération composé de
particules fines (argiles, oxydes de fer ou d’alumine, sels divers).
I.2. L’incorporation de la matière organique
La colonisation du sol par les végétaux et les animaux entraîne un apport au sol de matières
organiques issues de la décomposition des organismes morts. Les substances ainsi formées constituent
l’humus du sol. Par leur acidité, celles-ci poursuivent et renforcent l’altération des minéraux du matériau
parental. Le complexe argilo-humique peut alors se constituer par association entre les particules
humiques et les argiles. La stabilité de ce complexe dépend de la quantité de bases (notamment les
ions Calcium et Magnésium) capable d’assurer la réalisation du complexe par floculation. La nutrition
des plantes peut désormais s’effectuer aux dépens des ions minéraux retenus par le complexe argilo-
humique.
I.3. Les horizons du sol traduisent le bilan des déplacements verticaux
Plusieurs processus expliquent les migrations des éléments fins dans le sol. Sous l’effet de l’eau
qui s’infiltre dans le sol, les migrations descendantes vont entraîner les particules en profondeur. On
parlera de lixiviation pour les déplacements de sels solubles (principalement les cations basiques et
anions NO -), de lessivage pour l’entraînement des argiles, de chéluviation pour la migration de certains
3

cations, fer et alumine principalement (Fe+++, Al+++), qui ne deviennent solubles que liés à des acides
organiques. Des remontées d’éléments sont également possibles, soit par appel d’eau vers la surface
en climat à déficit hydrique marqué (saisonnier ou permanent), soit du fait des cycles biogéochimiques
: remontées de substances par les animaux du sol, restitution au sol par les litières des éléments prélevés
en profondeur par les racines.
Ces migrations aboutissent à la formation d’horizons différenciés dans le sol. Les sols jeunes, peu
évolués, n’ont qu’un horizon tandis que l’on distingue trois grands types d’horizons dans la plupart des
sols évolués :

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• l’horizon A de surface, enrichi en matière organique (horizon A1) ou appauvri en éléments fins
(horizon A2).
• l’horizon B dit d’accumulation enrichi en éléments fins (argiles, oxydes de fer etc.).
• l’horizon C qui désigne le matériau parental plus ou moins altéré.
La superposition de ces horizons permet de caractériser le profil du sol.
I. 4- Les facteurs de pédogénèse
Plusieurs facteurs déterminent la pédogénèse :le climat (les précipitations qui par leur intensité,
leur répartition entraine le lessivage), l’évaporation qui fait remonter en surface les minéraux, la
température qui agit sur la vitesse et la nature de l’altération, la topographie qui intervient par son
action sur le ruissellement en diminuant l’infiltration (pente) provoquant l’évasion des couches
superficielles, les facteurs biologiques, la végétation, les micro-organismes qui concourent à la
formation des sols.

1- Formation des sols.


II. Apports de matières organiques et types d’humus
II.1. Les apports
Ils sont principalement le fait de la végétation mais aussi dans une moindre mesure de la faune.
Ces apports varient suivant le type de formation végétale : aux limites septentrionales de la forêt
boréale, ils sont estimés à 1t/ha/an, alors qu’ils atteignent 10 t/ha/an dans les forêts tropicales
sempervirentes.
II.2. Le recyclage : l’humification
Ces apports seront ensuite plus ou moins vite recyclés. Les microorganismes du sol contribuent à
la fois à la restitution d’éléments minéraux solubles (minéralisation) et à l’élaboration de substances
complexes, appelées composés humiques (humification). L’humification dépend en partie des
conditions climatiques. Si l'humidité est suffisante, la décomposition est proportionnelle à la
température. Les alternances saisonnières d’humidité accélèrent la décomposition de la matière
organique. La rapidité de décomposition des matières organiques, d'humification et de minéralisation,
sont plus grandes dans les milieux neutres ou faiblement acides que dans les milieux très acides.
La végétation joue également un rôle important. On distingue de ce point de vue trois types
d'espèces :
 des espèces améliorantes qui donnent des résidus végétaux riches en azote et en substances
hydrosolubles. Il s'agit des feuillus tels que les Légumineuses.
 des espèces acidifiantes, telles que les résineux ou les Éricacées, qui donnent des résidus
pauvres en azote et en substances solubles, riches au contraire en lignine.
 des espèces intermédiaires.
II.3. Les grands types d’humus
On distingue trois grands types d’humus (horizon A ) qui reflètent la plus ou moins grande
0

rapidité du recyclage de la matière organique.


Les humus acides, peu évolués de type MOR se rencontrent sous climats très humides ou très froids
et/ou sur roche-mère sableuse, pauvre en bases et en fer (donc acides), pauvre en argile (donc
incapable de former un complexe argilo-humique) et filtrante (donc favorisant le lessivage), et/ou sous
végétation acidifiante. Ils sont caractérisés par leur épaisseur qui traduit la lenteur de la décomposition

41
(plusieurs années). Sous une première couche de litière (L) peu décomposée apparaît une pellicule de
quelques centimètres de débris non reconnaissables en cours de fragmentation (F) puis une couche
organique noire très acide (H), reposant en discontinuité sur l’horizon A .
1

Les humus de type MULL témoignent en revanche d’un recyclage rapide de la matière
organique. L’activité biologique intense permet une décomposition rapide qui ne laisse en surface
qu’un horizon de litière (L), parfois discontinu.
Les MODER forment un groupe d’humus intermédiaire où ne se distinguent que les horizons L et
F.
III. Les propriétés des sols
1-Les constitutions physiques d’un sol
Le sol est un milieu hétérogène constitué de deux fractions : une fraction minérale constitué
d’élément de taille variable, une fraction organique.
- Les éléments solides
La fraction minérale comprend des éléments grossiers et de la terre fine. Comme éléments
grossiers, il s’agit des cailloux, des graviers, des galets. Les éléments fines comprennent le sable grossier,
le sable fin, les limons, l’argile.
Les sables ; ce sont les débris de roches mère qui n’ont aucune cohésion. Ce sont les éléments
d’aération qui ne retiennent ni l’eau, ni les éléments fertilisants donc le pouvoir absorbant est nul.
Les limons ; ils sont de même origine que les sables, mais plus fin. Ils ont les propriétés
intermédiaires entre celles des sables et celles des argiles. Ce sont les agents de compactages ou de
division comme les sables.
L’argile ; substance insoluble qui peut se mettre et demeurer en suspension dans l’eau. C’est un
colloïde qui flocule en présence des sels de calcium. Les argiles sont hygrophiles, elles absorbent l’eau,
gonflent et deviennent imperméable. Les argiles dérivent de la désagrégation du feldspath.
- La fraction organique du sol
La matière organique du sol comporte deux fractions, une partie brute constituée de débris de
feuilles, de racines, d’insectes et même d’animaux, et une partie transformée résultant de la
précédente, appelée humus. L’humus est très hygrophile, il joue donc un rôle important dans
l’économie de l’eau dans le sol, comme l’argile, c’est un élément de cohésion, sa couleur noir agit sur
l’absorption des rayons solaire. Les colloïdes humiques et les colloïdes argileux forment le complexe
argilo-humique qui est fondamentale dans la vie du sol. Il lie entre elle les particules de terre, il stocke et
redistribue à la plante, les éléments donc elle a besoin.
2. La texture
La texture est la proportion des différentes fractions du sol. On peut la déterminer précisément
à l'aide d'un diagramme triangulaire.
La texture donne au sol des propriétés physiques particulières. Les sols à texture grossière sont en
général déficients en éléments nutritifs car ils ont une faible capacité à fixer les ions minéraux. Ils sont
filtrants et entraînent une évacuation rapide des éléments. Les sols très argileux ont de fortes capacité
de fixation mais l'hydromorphie (excès d’eau et déficience en oxygène) entrave le prélèvement
racinaire. Ce sont donc les textures équilibrées qui présentent les atouts les plus importants (capacité
de fixation, bilan hydrique équilibré...).
3. La structure

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C'est le mode d'assemblage des particules du sol. On distingue plusieurs grands types de
structures :
 des structures particulaires ou élémentaires dans lesquelles les constituants solides sont entassés
sans aucune liaison, faute de colloïdes. Il s'agit en fait d'une absence de structure. Elles sont
défavorables par leur manque de colloïdes (particules fines de moins de 2 microns). Si les
éléments sont grossiers, le sol ne retient ni l'eau, ni les éléments minéraux solubles (sol filtrant).
 des structures compactes ou continues, dont les éléments, noyés dans une masse d'argile
dispersée, ne font qu'un bloc. Elles sont contraignantes par leur manque de perméabilité à l'air
et à l'eau (sol asphyxiant), et par leur grande résistance à la pénétration des racines.
 des structures fragmentaires dans lesquelles les constituants, assemblés en agrégats, sont
groupés en éléments structuraux plus ou moins gros, plus ou moins anguleux ou sphériques. Ce
sont les structures grumeleuses qui sont les plus favorables. Elles permettent la circulation de
l'eau et l'évacuation des excédents. Elles assurent une bonne aération aux racines et à la
faune. Elles permettent une bonne pénétration des racines.
4. L’eau dans le sol
La capacité d’un sol à emmagasiner de l’eau dépend pour l’essentiel de sa porosité
(pourcentage d’espaces libres dans un volume donné). Dans un sol saturé par suite d’une pluie
importante, l’eau se trouve sous trois états différents :
 L’eau de gravité ou de saturation, qui occupe les pores les plus importants, qu’elle évacue très
rapidement sous l’effet de la gravité.
 L’eau de capillarité retenue dans les interstices les plus fins du sol et autour des particules.
 l’eau hygroscopique, retenue très énergiquement sous forme de films très minces par les
particules solides du sol. Elle n'est pas disponible pour les plantes.
La seule eau utilisable par les plantes est l’eau de capillarité. La capacité au champ définit ainsi l’eau
contenue dans le sol après écoulement de l’eau de gravité. Le point de flétrissement (pF) est atteint
après épuisement de l'eau de capillarité.
Les sols à texture argileuse ont une forte capacité au champ mais leur point de flétrissement est élevé.
Inversement, les sols sableux, qui n'emmagasinent que peu d’eau, n’en retiennent qu’une faible partie
sous forme hygroscopique. Ce sont là encore les textures équilibrées qui offrent le plus d’avantages.
5. Les propriétés physico-chimiques
a- Les constituants chimiques du sol
Le sol comporte plusieurs éléments chimiques notamment l’azote, l’oxygène, le CO 2
-L’azote(N) ; les sols présentent plusieurs formes d’azote, l’azote atmosphérique qui n’est utilisable que
par certaines bactéries, l’azote organique et l’azote minérale, ce dernier est présent sous deux formes ;
l’azote ammoniacale retenue par le complexe absorbant et l’azote nitrique.
-Le phosphore(P) ; le sol contient le phosphate de calcium essentiellement, il peut se trouver sous
différentes formes, notamment celui lié à la matière organique. On parle d’acide phosphorique et de
phosphate tricalcique.
-Le potassium(K) il se rencontre également dans le sol, il est présent dans le mica, le feldspath qui
contiennent à l’état insoluble.
-Le calcium(Ca) ; il peut se trouver sous différentes formes, il ya le calcaire inactif, sous forme de bloc, il
forme une réserve peut utilisable par les plantes.

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Le calcaire actif ; attaque les acides organiques, puis transformer par le bicarbonate soluble saturant le
complexe argilo-humique.
-le calcium soluble ; qui se trouve sous forme de chaux ou de bicarbonate de calcium.
- le magnésium ; il se trouve associé au calcium
- le fer ; qui est le constituant de plusieurs minéraux, de biotite, de mica noir. Sur forme libre, il est fixé sur
le complexe argilo-humique.
b. Complexe absorbant et capacité d’échange
Les particules les plus fines du sol, les colloïdes minéraux (argiles) ou organiques (composés
humiques), sont les seules capables de fixer les cations présents dans l’eau du sol. L’ensemble de ces
particules fines constitue le complexe absorbant du sol. On définit la capacité d’échange du sol
comme la quantité maximum de cations métalliques pouvant être fixés et ultérieurement restitués aux
plantes. La capacité d’échange est donc d’autant plus élevée que les sols ont une texture argileuse et
sont riches en colloïdes humiques.
c. Le degré d’acidité du sol
Le degré d’acidité d’un sol s’exprime à travers la mesure du pH (potentiel hydrogène). On peut
schématiser le rôle du pH de la manière suivante : un sol acide (pH bas inférieur à 5), contient une forte
proportion d’ions hydrogène et une faible proportion de cations basiques indispensables à
l’alimentation des plantes. Les plantes capables de s'y adapter sont dites acidiphiles. Un sol basique
(pH> à 7) est en revanche pauvre en ions hydrogène et riche en cations basiques. Une forte proportion
d’ions calcium dans le sol n’est pas nécessairement un élément favorable, le calcium ayant comme
propriété d’immobiliser certains éléments indispensables comme le phosphore, le fer, ou l’azote. On
parlera d’espèces calcicoles pour les plantes capables de supporter un sol à forte teneur en ions
calcium.
d- Les propriétés physico-chimiques du sol : le pouvoir absorbant du sol
Le sol retient certains éléments fertilisants, ces propriétés constituent son pouvoir absorbant. Ce sont les
colloïdes du sol (argiles et humus) qui possèdent le pouvoir absorbant le plus élevé, d’où le nom de
complexe argilo-humique. Tous les cations ne sont pas également retenus. Par ordre décroissant, on a
le calcium qui est fortement retenu, le magnésium, le potassium, l’azote ammoniacal.
e- le PH (le potentiel d’hydrogène)
Cet indice traduit le degré d’acidité ou de basicité du milieu. En général, les sols cultivés ont tendance
a s’acidifié par prélèvement des calciums par les plantes. L’accumulation des matières organiques
tend à diminuer le PH.
f- influence du sol sur les plantes
C’est surtout par la modification de l’équilibre ionique du sol que le PH exerce son influence sur le sol.
Dans un sol acide, la plus part des sels sont plus solubles qu’en milieu basique. Les ions hydroxydes
favorisent l’absorption des ions phosphores.
g- Influence du sol sur les plantes
De ce fait, l’évolution de la matière organique est freiner et faute d’humus, la stabilité structurale ne
peut se maintenir, le sol devient alors moins perméable et moins aéré, les végétaux vont manqués
d’azote. Certains espèces sont de bonnes indicatrices de l’acidité, mais la plus part de végétaux sont
neutrophiles.
h- influence de l’eau sur le sol

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La matière vivante étant en grande partie constituée d’eau, les plantes ont un fort besoin en cet
élément.
i- influence des sels minéraux du sol
Le calcium est nécessaire aux plantes s’il vient à manquer, les cellules des plantes auront tendance à se
dissocier. Il s’agit d’un agent stabilisateur des acides organiques et de l’action toxique qu’auraient en
son absence le potassium et le magnésium. En excès le calcium freine l’absorption d’un certain nombre
d’élément, comme le fer, le cuivre entrainant l’apparition de certaines carences.
j- influence de l’azote
L’azote minéral absorbé sert à la synthèse des protides, c’est un constituant fondamental des tissus des
végétaux jouant un rôle important dans la croissance et la reproduction de la plante.
k- influence des ions sodium
L’excès de sel est défavorable à l’activité agricole, on distingue les halophiles qui supportent le milieu
salin et les glygophytes qui ne peuvent supporter un excès de sel.

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Chapitre 4. Les mesures d’adaptions durables face aux aléas climatiques
Dans le cadre d’une agriculture durable qui a comme objectifs une diminution des intrants et des coûts
ainsi que la préservation des ressources naturelles, il convient de s’adapter plutôt que d’essayer de
maîtriser le climat. Il faut donc valoriser le potentiel climatique de la région en essayant d’en minimiser
les impacts négatifs. Face au déficit hydrique, des solutions d’adaptation existent. Si l’irrigation est jugée
indispensable, il faut la gérer de manière à valoriser au mieux l’eau sans épuiser la ressource. Les brise-
vent constituent un bon outil d’adaptation au climat, parallèlement ils créent un microclimat et ont
donc un effet sur le climat. Il existe beaucoup de moyens qui permettent de s’affranchir plus ou moins
des aléas climatiques et qui ne nécessitent pas de mettre en œuvre des techniques coûteuses, qui sont
bien souvent respectueuses de l’environnement et qui parfois même l’embellissent. Ce sont ces
techniques que nous allons découvrir ou redécouvrir ensemble.

I Maîtriser le déficit hydrique


Incontestablement, l’irrigation du maïs par exemple permet de bien valoriser les intrants, d’assurer un
niveau de production minimum. Mais aussi performante soit-elle, cette technique a aussi ses limites :
– épuisement de la ressource en eau,
– augmentation du coût des intrants et du coût énergétique,
– risque de salinité de certaines nappes phréatiques.
Mais des solutions alternatives sont possibles :
– Choisir des espèces ou des variétés qui supportent la sécheresse (variétés précoces en céréales).
– Mettre en œuvre des techniques culturales qui limitent la perte d’eau ou qui augmentent la réserve
en eau du sol (augmenter le niveau des matières organiques dans les sols).
1.1. Limiter la contrainte hydrique
Pour limiter la perte en eau, on peut déjà essayer de limiter les pertes par évapotranspiration. Or celle-ci
exprime les pertes par évaporation et transpiration. Avant de commencer notre réflexion, définissons
l’évaporation et la transpiration :
L’évaporation : c’est l’émission de vapeur par une surface liquide ou un milieu humide (sol, végétal) à
une température inférieure au point d’ébullition. L’évaporation consomme de l’énergie qui correspond
à la chaleur latente de vaporisation, c’est donc un phénomène avant tout physique.
La transpiration : c’est l’émission d’eau sous forme vapeur par les végétaux au niveau du parenchyme
lacuneux et des stomates. La quantité d’eau transpirée dépend de la disponibilité en eau au niveau du
sol, du flux de sève ascendant et de facteurs externes aux plantes. L’évapotranspiration des végétaux
dépend :
– du rayonnement net : lorsque le rayonnement net est élevé, cela signifie que le milieu fournit
beaucoup d’énergie, ce qui favorise l’évaporation de l’eau et l’activité végétale d’où une plus forte
transpiration;
– de la température de l’air (et de celle de la surface évaporante) : plus la température est élevée, plus
l’évaporation est forte;
– de la vitesse du vent au niveau des surfaces : un vent fort a un effet desséchant. Et dans une moindre
mesure de la pression atmosphérique : une forte pression atmosphérique limite la transpiration.
La question qui se pose est donc de savoir comment limiter les effets négatifs de ces différents facteurs.
Diminuer le rayonnement net :

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– ombrage dans les serres, cultures associées : maraîchage sous l’ombrage d’arbres plus haut (culture
de légumes SCV) ;
– en grandes cultures, on peut associer des végétaux (fourrage sous couvert de tournesol, fourrage sous
couvert de maïs…) mais la culture principale (tournesol ou maïs) est pénalisée ;
– en conditions sèches car trop concurrencée pour l’eau par la culture sous couvert – l’avantage se
situe au niveau du travail du sol : une seule préparation de sol pour deux cultures en place.
• Diminuer la température :
c’est plus difficile, c’est impossible en grandes cultures mais dans les serres la brumisation-aspersion des
particules d’eau et l’ombrage ont pour effet de diminuer la température.
• Diminuer la vitesse du vent :
une seule solution : les haies, les bandes boisées : c’est le retour du bocage (dans de nombreux
secteurs, on assiste à l’heure actuelle à des replantations en bordure de route ou de chemin de haies –
un bocage bien organisé avec une maille minimale de 5 ha permet de bénéficier des effets positifs du
bocage sans souffrir des contraintes).
• Augmenter l’humidité relative :
par effet secondaire, le bocage permet de limiter la vitesse du vent. La masse d’air est renouvelée à
une vitesse plus faible, l’eau évaporée par les végétaux sature partiellement la masse d’air d’où un
déficit de saturation plus faible.
Avant de mettre en œuvre des techniques coûteuses et sophistiquées, une meilleure pratique agricole
permet dans le cadre d’une agriculture durable de limiter les pertes en eau. D’autres techniques
peuvent être mises en œuvre, par exemple au niveau du choix des espèces.
1.2. Choix des espèces et des variétés
1.2.1. Choix des espèces
Certaines espèces sont moins exigeantes vis-à-vis de l’eau que d’autres ou supportent plus facilement
des déficits hydriques.
– Le tournesol qui présente un bon comportement face à la sécheresse (Il valorise mal les apports
d’eau excessifs et supporte le déficit hydrique).
– L’orge- Muskwari d’hiver car cette culture a un cycle végétatif court, ce qui lui permet d’être à
maturité avant le risque de stress hydrique.
– Le dactyle qui présente une bonne pousse estivale et supporte très bien la sécheresse.
– Le brome (1) qui présente une bonne pousse estivale.
– La fétuque (2) élevée qui présente aussi une bonne pousse estivale, une très bonne pérennité, et
surtout qui s’adapte très bien aux conditions difficiles (chaleur, sécheresse, excès d’eau).
– La luzerne qui résiste bien à la sécheresse, présente une bonne pousse estivale. Ces quelques
exemples illustrent le fait que des plantes peuvent résister à la sécheresse.
Attention, le critère de résistance à un déficit hydrique n’est bien sûr pas le seul pour choisir une espèce
prairiale; d’autres critères entrent en jeu, tels que la valeur alimentaire, la souplesse d’exploitation, la
possibilité de réduire la fertilisation… Les fourrages doivent être valorisés par les animaux. Mais ce
problème est développé dans d’autres livrets. Parfois, la sécheresse estivale peut amener à des choix
d’espèces autres que pour des raisons de comportement des plantes face aux contraintes climatiques
1.2.2. Choix des variétés

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Le choix variétal est aussi primordial, par exemple pour les cultures céréalières où le choix des espèces
est restreint. Une simple réflexion à partir d’un exemple concret va vous permettre de comprendre
l’importance du choix variétal. À partir des informations fournies sur le milieu-zone agroécologique, l’on
peut déterminer la ou les variétés adaptées au contexte pédo-climatique et aux contraintes proposées
:
• Contexte pédo-climatique :
– région : Centre;
– climat : caractérisé par un froid moyen, risque de sécheresse dés juin pour la maturation des grains ;
– sol : Réserve utile moyenne, sol capable de faire supporter aux plantes une sécheresse passagère et
de durée assez faible.
• Contexte agronomique :
– précédent : maïs ensilage, récolte pouvant aller jusqu’au 25 octobre.
• Exigences du marché :
– blé de qualité.
• Objectif de l’agriculteur :
– réduire les coûts de production par une diminution des charges.
Cet exemple illustre au passage le fait que le choix variétal se raisonne non seulement par rapport aux
risques climatiques mais aussi par rapport à un contexte d’exploitation (environnement cultural,
économique, social). Le choix variétal est important, il peut cependant être pondéré si l’on met en
œuvre des techniques culturales qui favorisent l’économie en eau.
1.3. Techniques culturales
Certaines techniques permettent d’économiser de l’eau sans pour autant pénaliser fortement le niveau
de production. Il suffit pour cela d’augmenter la réserve utile du sol ou de limiter les pertes par
évaporation.
Pour augmenter la RU, il faut :
– agir sur la profondeur d’enracinement : le profil cultural ne doit pas visualiser de zones compactes
(type semelle de labour) ;
– agir sur le stock d’eau que le sol peut retenir : en augmentant la teneur en matière organique, en
favorisant l’infiltration de l’eau dans le sol (le ruissellement de surface et le ruissellement hypodermique
peuvent être considérés comme des pertes d’eau puisque cette eau quitte la parcelle) pour cela, il
faut une bonne activité biologique (vers de terre de type anécique ;
– favoriser les remontées capillaires en évitant la formation de zones compactes type semelle de
labour.
On peut également diminuer les pertes par évaporation au niveau du sol : le binage joue ce rôle, il
casse le film capillaire et limite ainsi les remontées d’eau un peu en dessous de la surface du sol ; de
plus en détruisant les adventices, il évite le gaspillage de l’eau. (on dit parfois « qu’un binage vaut deux
arrosages »)
L’augmentation de la réserve utile nécessite soit :
– de faire régulièrement des amendements humiques et calciques qui en structurant le sol permettront
à la fois de retenir davantage d’eau et de favoriser l’exploration du sol par les racines ;

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– d’augmenter la profondeur d’enracinement en réalisant des sous- solages qui favoriseront le
développement des racines en profondeur. Mais concrètement, la solution doit partir des observations
de terrain :
la semelle de labour limite l’enracinement, elle y fait obstacle; mais ce n’est pas son seul effet néfaste.
Elle fait obstacle à l’infiltration de l’eau (on observe fréquemment des horizons labourés saturés en eau
alors que le sous-sol est encore sec).
Il faut donc casser cette semelle de labour par des travaux de sous-solage, éventuellement continuer
les labours.
D’autre part, en enfouissant la matière organique en profondeur, le labour crée une discontinuité
défavorable à l’activité des vers de terre de type anécique qui au lieu de remonter à la surface du sol
s’arrêtent à ce niveau; de ce fait, ils ne réalisent pas leur travail d’aération du sol. Ce phénomène peut
être accentué par un mauvais entretien calcique des sols.
Une autre solution se présente : le non-labour. Un travail du sol en profondeur pour favoriser l’infiltration
de l’eau, un travail superficiel pour favoriser la décomposition des MO et enrichir l’horizon de surface en
MO, des équipements qui limitent les tassements (pneus basse pression), une bonne gestion du calcium
permettront de favoriser l’activité des vers de terre. La disparition de la semelle de labour qui faisait
obstacle à l’enracinement, à l’infiltration et aux remontées capillaires, grâce à l’utilisation d’autres
techniques de travail du sol, permet d’augmenter la réserve en eau et constitue donc un bon outil de
valorisation durable de la ressource. Ces techniques permettront de s’affranchir de la contrainte
hydrique sous réserve que celle-ci ne soit pas trop marquée ou que les plantes ne soient pas trop
exigeantes. Dans d’autres cas plus marqués, on peut avoir recours à l’irrigation qui dans tous les cas
doit apparaître comme la solution ultime.
1.4. Gestion de l’irrigation grâce aux outils de pilotage
L’irrigation doit compenser le déficit hydrique. Elle ne doit pas se substituer à d’autres techniques
(notamment celles mentionnées au paragraphe précédent).
Pour être efficace et économe, l’irrigation doit être raisonnée. Le raisonnement peut se faire à partir du
bilan hydrique, mais cette technique nécessite de connaître l’ETP, c’est là sa principale limite. Le
raisonnement de l’irrigation peut aussi se faire grâce à des outils d’aide à la décision : les tensiomètres,
les logiciels tels que IRRISA.
Les tensiomètres : il existe deux types de tensiomètres : la sonde Watermark et le tensiomètre.
• La sonde Watermark est constituée de la sonde proprement dite qui est placée dans le sol et d’un
boîtier de lecture. Deux fils électriques placés dans un tube PVC relient la sonde au boîtier. La capsule
est placée dans le sol à profondeur voulue. Le matériau poreux situé à l’intérieur de la sonde se met en
équilibre de tension avec le sol. Une mesure électrique effectuée avec le boîtier permet de lire la
tension du matériau poreux. Cette mesure nécessite de connaître la température du sol et d’effectuer
sur le boîtier de lecture la correction de température.
• Le tensiomètre est constitué d’une bougie poreuse saturée d’eau et placée dans le sol. Cette bougie
poreuse est reliée à un tube capillaire à l’extrémité duquel se trouve un manomètre. Le tube est rempli
d’eau. Lorsque le sol s’assèche, l’eau a tendance à sortir par les pores de la bougie. Cette aspiration se
traduit par une succion transmise par l’eau du tube étanche jusqu’au manomètre qui indique alors une
augmentation de la tension. Une préparation rigoureuse est indispensable pour saturer tous les pores de
la bougie et éliminer le maximum d’air contenu dans l’eau.

49
2. Lutter contre le vent, la grêle
2.1. Les brise-vent : impact sur le climat
Les effets du vent peuvent être exceptionnels (chablis) ou systématiques. Ces actions systématiques
peuvent être contraignantes même pour des vitesses inférieures à 30 km/h. Ces effets sont d’ordre
mécanique dès que la vitesse devient supérieure à 10 km/h. Les effets thermiques et hydriques sont eux
systématiques quelle que soit la vitesse.
2.1.1. Les effets du vent
Effets mécaniques du vent
• Érosion du sol : sur sol sec et pulvérulent (érosion éolienne : transport de particules de sol sur de
grandes distances).
• Dégâts sur cultures : verse, chute de fleurs ou de fruits.
• Dégâts mécaniques : déformations de plantes pérennes, arrachage de branches ou d’arbres dans
les vergers.
D’autre part, le vent peut avoir des effets ponctuels et gêner les interventions sur les cultures :
• Les irrigations par aspersion sont à proscrire lorsque le vent est violent, du fait de l’hétérogénéité dans
les apports et de l’importante perte par évaporation.
• Les épandages d’engrais et pulvérisations réalisés dans de mauvaises conditions créent des
hétérogénéités, des pertes et des pollutions.
Effets thermiques et hydriques
Ces effets sont peu visibles, mais systématiques.
• Sous nos climats tempérés, le vent est surtout un facteur de refroidissement, et entraîne donc une
précocité moindre des cultures.
• La réduction du vent entraîne une accentuation des extrêmes de température : température diurne
plus chaude et nocturne plus froide.
• Plus la vitesse du vent est élevée, plus l’effet du déficit hydrique est marqué. Cet effet est positif en fin
d’hiver, début de printemps lorsque l’eau est abondante. En revanche, il est très négatif en période
estivale lorsque le bilan hydrique évolue vers un déficit marqué.
2.1.2. Influence du brise-vent sur la vitesse du vent
Les haies brise-vent ont commencé à être implantées au XVIIIe siècle comme une protection des
cultures contre les effets mécaniques des vents violents. D’autres haies servaient à délimiter la parcelle
défrichée ou à garder les animaux mis au pâturage. L’établissement de ces haies a eu pour
conséquence de diminuer la force du vent et de créer un microclimat particulier.
La haie plantée perpendiculairement au vent a pour effet de ralentir sa vitesse. L’efficacité de la haie
est fonction de sa porosité et de sa hauteur. Si la porosité est inférieure à 40 %, le vent arrêté en amont
par la compacité de la haie passe au-dessus du faîte des arbres à une grande vitesse.
La porosité optimale se situe entre 40 et 50 %, le vent passe à travers la haie et subit un ralentissement.
Nous allons analyser l’effet du brise-vent sur la vitesse du vent en étudiant le document ci-dessous
Action en amont de la barrière végétale
Un brise-vent peut protéger une culture jusqu’à une distance égale à 20 ou 30 fois sa hauteur h en aval.
L’air est freiné de façon significative. Ce phénomène est consécutif à la résistance opposée à
l’écoulement du flux incident par la barrière végétale. Cela crée un coussin d’air qui modifie le champ
des vitesses.

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Action en aval de la barrière végétale
En aval de la haie, le flux a été ralenti par les éléments du brise-vent. Cela a pour conséquence d’y
former un coussin d’air qui entretient une baisse de pression. C’est du côté sous le vent que la haie est
la plus efficace.

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