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AN/908
Manuel
des méthodes d’observation
et de compte rendu de
la portée visuelle de piste
Manuel
des méthodes d’observation
et de compte rendu de
la portée visuelle de piste
La parution des amendements est annoncée dans les suppléments au Catalogue des
publications de l’OACI. Le Catalogue et ses suppléments sont disponibles sur le site
web de l’Organisation à l’adresse suivante : www.icao.int. Le tableau ci-dessous est
destiné à rappeler les divers amendements.
AMENDEMENTS RECTIFICATIFS
1 29/8/07 OACI
II
TABLE DES MATIÈRES
Page
er
Chapitre 1 . Introduction .................................................................................... 1-1
III
IV Manuel des méthodes d’observation et de compte rendu de la portée visuelle de piste
Page
Chapitre 12. Publication des renseignements sur les systèmes de RVR .......................... 12-1
1.1 Le présent manuel a été publié initialement en 1973 sous forme de circulaire (Circulaire 113,
Méthodes d’observation et de compte rendu de la portée visuelle de piste). Cette circulaire était fondée sur les
renseignements qu’avaient fournis un certain nombre d’États sur leurs méthodes d’évaluation de la portée
visuelle de piste (RVR). Étant donné le grand nombre de modifications qui ont été par la suite apportées aux
dispositions de l’Annexe 3 (Assistance météorologique à la navigation aérienne internationale) relatives à la
RVR, et les modifications que les États ont apportées à leurs méthodes d’évaluation de la RVR, une nouvelle
édition révisée de la circulaire s’imposait. En 1981, en raison de l’usage accru qui en était fait, ce document a
été publié sous forme de manuel contenant des renseignements actualisés sur les méthodes d’évaluation qui
ont été fournis par un certain nombre d’États, ainsi que sur les travaux de recherche et de développement
dans ce domaine.
1.2 En conséquence d’autres modifications apportées aux dispositions de l’Annexe 3 depuis deux
décennies, il est devenu évident en 1995 qu’il fallait réviser le manuel. Il a en particulier été jugé nécessaire de
formuler des éléments indicatifs détaillés sur les diffusomètres à diffusion frontale car des comparaisons
effectuées dans plusieurs États avaient montré qu’ils donnaient des résultats comparables à ceux des
transmissomètres.
1.3 L’objet du présent manuel est d’aider les États à mettre sur pied des systèmes d’évaluation de la
RVR efficaces ou, lorsque ces systèmes existent déjà, à les actualiser et à les normaliser. Cette normalisation
est particulièrement importante en raison de la diversité des méthodes d’évaluation. On espère que le présent
manuel stimulera aussi les activités de recherche et de développement dans le domaine de l’évaluation de la
RVR.
1.4 En conclusion, il convient de souligner que rien dans ce manuel ne devrait être considéré
comme étant contraire aux dispositions relatives à la RVR qui figurent à l’Annexe 3, Chapitre 4, § 4.6.3, et
Appendice 3, section 4.3.
Note.— RVR est l’abréviation OACI approuvée pour désigner la portée visuelle de piste
(Procédures pour les services de navigation aérienne — Abréviations et codes de l’OACI [PANS-ABC],
Doc 8400) et elle est en général utilisée dans le présent manuel à la place de l’expression « portée visuelle de
piste » en toutes lettres.
1-1
Chapitre 2
DÉFINITION, OBJET ET
UTILISATION OPÉRATIONNELLE DE LA RVR
er
2.1 La RVR est définie comme suit au Chapitre 1 de l’Annexe 3 :
« Distance jusqu’à laquelle le pilote d’un aéronef placé sur l’axe de la piste peut voir les marques
ou les feux qui délimitent la piste ou qui balisent son axe. »
2.2 Cette définition a été élaborée par la huitième Conférence de navigation aérienne (Montréal,
1974). La définition comporte deux notions particulièrement importantes : la RVR n’est ni l’« observation » ni
la « mesure » d’un paramètre météorologique tel que la direction et la vitesse du vent à la surface, la
température ou la pression ; c’est une évaluation fondée sur des calculs dans lesquels interviennent divers
éléments, y compris des facteurs atmosphériques tels que le coefficient d’extinction de l’atmosphère, des
facteurs physico-biologiques tels que le seuil visuel d’éclairement et des facteurs opérationnels tels que
l’intensité des feux de piste. L’évaluation de la RVR comporte donc un grand nombre d’éléments plus complexes
que la simple observation de paramètres météorologiques, et pour cette raison des renseignements et des
éléments indicatifs détaillés sur la question sont nécessaires.
2.3 La RVR a pour objet principal d’informer les pilotes, les organismes des services de la circulation
aérienne (ATS) et les autres usagers aéronautiques de la visibilité sur une piste pendant les périodes de
mauvaise visibilité due au brouillard, ce qui est le cas le plus fréquent en de nombreux emplacements, ou à
d’autres phénomènes tels que la pluie, la neige ou les tempêtes de sable. La RVR est notamment nécessaire
pour déterminer si les conditions sont supérieures ou inférieures aux minimums opérationnels spécifiés pour
le décollage et l’atterrissage. Il y a lieu de noter qu’aux fins de cette détermination, les valeurs de la RVR
prévalent sur la visibilité signalée et que, dans le cas des approches de précision, l’approche ne peut être
amorcée si la ou les valeurs de la RVR sont inférieures aux minimums prescrits.
2.5 En exploitation, la RVR est parfois comprise dans une acception plus large que celle de la
définition du § 2.1, en ce sens que de nombreux pilotes la prennent comme une indication du guidage visuel
auquel ils peuvent s’attendre en approche finale, à l’arrondi, au toucher des roues et au roulement après
l’atterrissage. Ainsi, le pilote peut s’attendre à ce que la RVR lui fournisse une indication des conditions
générales de portée visuelle. Cependant, du fait que la RVR se rapporte seulement à la piste, les conditions
peuvent être très différentes pendant l’approche. Tant que le pilote ne se trouve pas encore au-dessus de la
piste, la distance qui sépare le poste de pilotage du sol est de fait une portée visuelle oblique (SVR) qui peut
donc être affectée par la densité du brouillard qui est fonction de la hauteur de l’avion au-dessus de la piste.
La SVR serait un moyen idéal de représenter la portée visuelle, mais elle ne fait actuellement l’objet d’aucune
obligation parce qu’elle est difficile à mesurer ou à évaluer et qu’il n’y a pratiquement pas eu de recherche sur
son évaluation ces dernières années. De plus, il est maintenant largement admis que l’utilisation de la RVR a
2-1
2-2 Manuel des méthodes d’observation et de compte rendu de la portée visuelle de piste
permis une exploitation par faible visibilité dans de bonnes conditions de sécurité pendant les quelques
dernières décennies.
2.6 L’affectation des responsabilités en matière d’évaluation de la RVR est compliquée par le fait
qu’elle dépend de paramètres météorologiques et de paramètres opérationnels. Certains États affectent cette
responsabilité à un service météorologique alors que d’autres la confient au prestataire ATS.
Chapitre 3
DÉFINITIONS ET EXPLICATIONS
3.1 Les définitions et explications ci-après sont en général fondées sur des définitions scientifiques
bien établies dont certaines ont été simplifiées à l’intention des lecteurs qui ne sont pas spécialistes en la
1
matière. Les définitions approuvées par l’OACI sont accompagnées d’un astérisque (*) alors que celles que
l’OMM a publiées sont signalées par deux astérisques (**). Quant il y a lieu, les unités figurent entre
parenthèses.
3.2 Pour établir les définitions ci-après, plusieurs hypothèses ont été faites :
b) pour toutes les définitions, le flux lumineux est défini par la Commission internationale de
l’Éclairage (CIE) comme étant la réaction de l’œil humain ;
c) que cela soit ou non indiqué, les quantités relatives au flux lumineux se rapportent à une
source incandescente à une température de couleur de 2 700 K.
Coefficient d’extinction (σ)**. Proportion de flux lumineux qu’un faisceau de rayons lumineux parallèles
émanant d’une source incandescente, à une température de couleur de 2 700 K, perd en parcourant
dans l’atmosphère une longueur égale à l’unité de distance (par mètre, m−1).
Note 2.— Avec les hypothèses du § 3.2, le coefficient d’extinction peut aussi être défini comme suit :
proportion du flux lumineux qu’un faisceau de rayons lumineux parallèles perd en parcourant dans
l’atmosphère une unité de mesure.
Contraste de luminance (C). Rapport de la différence entre la luminance d’un objet et celle de l’arrière-plan
et de la luminance de l’arrière-plan (nombre sans dimensions).
Diffusomètre. Instrument utilisé pour estimer le coefficient d’extinction en mesurant le flux d’un faisceau
lumineux qui est diffusé par des particules atmosphériques.
Éclairement lumineux (E)**. Flux lumineux par unité d’aire (lux, lx).
Facteur de transmission (tb). Transmissivité à l’intérieur d’un trajet optique de longueur donnée b dans
l’atmosphère (nombre sans dimensions).
o
1. Guide des instruments et des méthodes d’observation météorologique, Chapitre 9 (OMM-N 8)
3-1
3-2 Manuel des méthodes d’observation et de compte rendu de la portée visuelle de piste
Flux lumineux (ϕ)**. Grandeur dérivée d’un flux énergétique en évaluant le rayonnement en fonction de son
action sur l’observateur photométrique standard de la Commission internationale de l’Éclairage (CIE)
(lumen, lm).
Note.— Le flux énergétique représente la puissance dans un faisceau lumineux alors que le flux
lumineux représente la réaction de l’œil humain à ce faisceau.
Intensité lumineuse (I)**. Flux lumineux par unité d’angle solide (candela, cd).
Loi d’Allard. Équation qui établit la relation entre l’éclairement lumineux (E) produit par une source ponctuelle
de lumière d’intensité (I) sur un plan perpendiculaire à la ligne de vision, à une distance x de la source,
dans une atmosphère ayant une certaine transmissivité (T).
Loi de Koschmieder. Relation entre le contraste de luminance apparent (Cx) d’un objet vu de loin devant
l’horizon et son contraste de luminance propre (C0), qui est le contraste de luminance du même objet vu
de très près.
Luminance (brillance photométrique) (L). Intensité lumineuse d’une surface quelconque dans une direction
2
donnée par unité de surface de sa projection (candela par mètre carré, cd/m ).
Portée optique météorologique (POM)**. Longueur du trajet que doit effectuer dans l’atmosphère un
faisceau de rayons lumineux parallèles, émanant d’une lampe à incandescence, à une température de
couleur de 2 700 K, pour que l’intensité du flux lumineux soit réduite à 0,05 fois sa valeur originale, le flux
étant évalué au moyen de la fonction de luminosité photométrique de la Commission internationale de
l’éclairage (CIE) (mètre [m] ou kilomètre [km]).
Note 1.— La relation entre la portée optique météorologique et le coefficient d’extinction (au seuil de
contraste de ε = 0,05) établi par la loi de Koschmieder est fournie par l’équation POM = −ln(0,05)/σ ≈ 3/σ.
Dans certaines conditions, la POM est égale à la visibilité (voir ci-dessous).
Note 2.— Avec les hypothèses du § 3.2, la POM peut aussi être définie comme suit : longueur du trajet
dans l’atmosphère qui est nécessaire pour réduire le flux lumineux d’un faisceau de rayons lumineux
parallèles à 0,05 de sa valeur originale.
Portée visuelle. Distance maximale, habituellement horizontale, à laquelle une source lumineuse ou un objet
est tout juste visible pour une luminance de fond donnée.
Portée visuelle de piste (RVR)*. Distance jusqu’à laquelle le pilote d’un aéronef placé sur l’axe de la piste
peut voir les marques ou les feux qui délimitent la piste ou qui balisent son axe (mètre, m).
Portée visuelle oblique (SVR). Portée visuelle d’un objet ou d’un feu donné le long d’une ligne de visée qui
s’écarte sensiblement de l’horizontale ; par exemple, la portée visuelle des objets et des feux au sol vus
d’un aéronef qui se trouve en approche (mètre, m).
Seuil de contraste (ε)**. Valeur minimale du contraste de luminance que peut détecter l’œil humain,
c’est-à-dire la valeur qui permet de distinguer un objet du fond sur lequel il se détache (nombre sans
dimensions).
Seuil visuel d’éclairement (ET). Éclairement le plus faible nécessaire à l’œil pour déceler une petite source
lumineuse (lux, lx).
Transmissivité (ou coefficient de transmission) (T). Proportion du flux lumineux qui subsiste dans un
faisceau à l’issue d’une trajectoire optique égale à l’unité de distance dans l’atmosphère (nombre sans
dimensions).
Transmissomètre. Instrument de mesure directe du facteur de transmission entre deux points de l’espace,
c’est-à-dire sur une distance, ou ligne de base, donnée.
Visibilité (V)*. Pour les fins de l’aviation, la visibilité est la plus grande des deux valeurs ci-après :
b) la plus grande distance à laquelle des feux d’environ 1 000 candelas peuvent être vus et
identifiés sur un fond non éclairé.
Note.— Ces deux distances ont des valeurs différentes dans une atmosphère de coefficient d’extinction
donné et la valeur b) varie en même temps que l’éclairement de l’arrière-plan. La valeur a) est représentée par
la portée optique météorologique (POM).
Chapitre 4
PHÉNOMÈNES MÉTÉOROLOGIQUES
QUI RÉDUISENT LA VISIBILITÉ
4.1 INTRODUCTION
4.1.1 La visibilité est toujours quelque peu limitée par la diffusion (diffraction) de la lumière et son
absorption par des particules atmosphériques (telles que les cristaux de sel microscopiques, les particules de
poussière et de suie, les gouttelettes d’eau), en suspension dans l’air ou en mouvement dans l’atmosphère.
Même en l’absence de telles particules, la diffraction moléculaire (diffraction de Rayleigh), limite la visibilité. La
visibilité illimitée n’existe donc jamais dans l’atmosphère même s’il est souvent possible de voir à de très
grandes distances. Le présent chapitre contient une description des phénomènes météorologiques qui
peuvent réduire la visibilité, en particulier ceux qui peuvent l’abaisser jusqu’à la plage des RVR, c’est-à-dire
sous 1 500 m. Le Tableau 4-1 contient une liste de ces phénomènes les plus courants avec une indication de
certaines de leurs caractéristiques. Les plages de la POM qui sont indiquées sont des valeurs fondées sur
l’expérience. La question de l’absorption ne se pose que dans le cas des diffusomètres alors que la
dépendance par rapport à la longueur d’onde existe pour tous les instruments dont la réaction optique n’est
pas centrée autour de 0,55 µm (qui est la réaction maximale de l’œil humain).
4.1.2 La brume et le brouillard sont dans de nombreuses parties du monde les causes principales d’une
limitation de la visibilité dont il faut tenir compte en exploitation. Les fortes précipitations peuvent aussi avoir le
même effet. Dans les régions froides, la neige est le phénomène qui réduit le plus souvent la visibilité alors
que le sable et la poussière (notamment les tempêtes de poussière et de sable) peuvent aussi la réduire très
fortement dans les zones arides et désertiques.
4-1
4-2 Manuel des méthodes d’observation et de compte rendu de la portée visuelle de piste
4.2.1 La présence de poussière ou d’autres particules (sèches) microscopiques dans l’air qui limitent la
portée visuelle constitue ce qu’on appelle la brume sèche. Dans la brume sèche, la diffraction de la lumière
bleue est plus forte que celle de la lumière rouge, si bien que les objets sombres apparaissent comme à
travers un voile bleu pâle. La visibilité n’est pas forcément la même dans toutes les directions parce qu’elle
peut être influencée par la présence de fumée et d’autres polluants provenant des zones résidentielles et
industrielles. La brume sèche et les autres lithométéores ne sont signalés que quand la visibilité est inférieure
ou égale à 5 000 m (sauf les chasse-sables basses et les cendres volcaniques qui sont toujours signalées
pour des raisons liées à l’exploitation).
4.2.2 Les lithométéores constitués de petites particules (brume sèche, fumée et cendres volcaniques)
peuvent demeurer suspendus plus ou moins indéfiniment dans l’atmosphère. Ces phénomènes ne peuvent
faire descendre la visibilité sous 1 500 m que dans des situations anormales, par exemple en présence d’une
fumée dense provoquée par de gros incendies.
4.2.3 Les lithométéores constitués de grosses particules (sable et poussière) ne peuvent rester
suspendus dans l’atmosphère que sous l’action de vents assez forts, ce qui ne se produit que pour les
phénomènes ci-après :
a) Tempête de sable
Le front d’une tempête de sable peut ressembler à un mur très large et très haut. Il
s’accompagne souvent d’un cumulonimbus qui peut être occulté par les particules de sable
et il peut aussi se produire le long d’un front d’air froid en mouvement.
b) Tempêtes de poussière
Une tempête de sable est habituellement soudaine et elle se présente sous la forme d’un
mur de poussière en mouvement qui peut mesurer plusieurs kilomètres de long et dont la
hauteur dépasse normalement 3 000 m. La tempête peut être précédée de tourbillons de
poussière (qui se détachent de la masse principale ou qui s’y enfoncent) et, en avant du mur,
l’air est très chaud et le vent léger. Le front s’accompagne souvent d’un cumulonimbus qui
peut être occulté par les particules de poussière et il peut aussi se produire le long d’un front
d’air froid en mouvement.
Colonne d’air en rotation rapide normalement au-dessus d’un terrain sec et poussiéreux ou
sableux contenant de la poussière et d’autres corpuscules légers aspirés du sol. Ces
Chapitre 4. Phénomènes météorologiques qui réduisent la visibilité 4-3
tourbillons ont un diamètre de quelques mètres. Ils n’atteignent normalement pas plus de
60 à 90 m (200 à 300 ft) de haut mais, s’ils sont bien développés dans des zones
désertiques très chaudes, ils peuvent atteindre 600 m (2 000 ft).
4.3.1 La brume est un phénomène qui obscurcit l’atmosphère et qui est produite par des gouttelettes
d’eau microscopiques en suspension ou par des particules microscopiques humides qui produisent
généralement un voile grisâtre mince au-dessus du sol. Le diamètre des particules qui constituent la brume
est généralement de l’ordre de quelques dizaines de micromètres.
4.3.2 La brume est signalée quand la visibilité est comprise entre 1 000 et 5 000 m lorsque l’humidité
relative dépasse 90 %.
4.3.3 Le brouillard est un phénomène qui obscurcit les couches inférieures de l’atmosphère et qui est
causé par une suspension concentrée de gouttelettes d’eau ou de cristaux de glace, à une humidité de l’air
d’environ 100 %. Lorsqu’il fait très froid, cette suspension peut être constituée par des cristaux de glace, le
brouillard étant alors appelé brouillard glacé.
4.3.4 Le brouillard est en général classé selon le processus physique qui produit la saturation totale ou
quasi totale de l’air. Le brouillard de rayonnement est causé par un refroidissement rayonnant, généralement
par nuit claire et vent léger. Le brouillard d’advection se forme lorsque l’air chaud et humide de la mer ou de la
terre se refroidit en passant au-dessus d’une surface plus froide. Le brouillard marin est un brouillard
d’advection qui se forme lorsque l’air chaud qui vient de la terre se déplace au-dessus d’une eau plus froide.
Le brouillard d’évaporation se produit à l’intérieur d’une masse d’air plus froide et plus stable par l’évaporation
rapide d’une eau sous-jacente plus chaude. Le brouillard de pente se forme lorsque l’air se refroidit le long
d’une pente ascendante en obscurcissant la montagne. Les nuages se forment par le même processus et
lorsque des stratus descendent jusqu’au sol ils ont les mêmes caractéristiques que le brouillard.
4.3.6 Quand un brouillard persiste, ses caractéristiques et les conditions de visibilité à l’intérieur de ce
brouillard évoluent (voir § 11.5.2). On peut décrire cette évolution en disant que la plupart des brouillards
comprennent trois phases :
a) Phase de formation
Cette phase va des premiers signes de brouillard jusqu’au moment où ce dernier est devenu
continu sur une zone relativement étendue. Dans le cas d’un brouillard d’advection que le
vent chasse en direction ou au-dessus de l’aérodrome, cette phase peut ne durer que
quelques minutes. En revanche, un brouillard de rayonnement peut prendre plusieurs
heures à se former, mais il peut également se former très rapidement. Un brouillard de
rayonnement peut se présenter au début sous forme de couches très minces mais denses
de brouillard au sol puis de grands bancs de brouillards isolés peuvent se former et se
déplacer lentement sous la poussée d’un vent très léger. La nuit, l’existence de ces bancs
de brouillard n’est décelée que lorsque l’un d’eux passe dans le champ d’un instrument qui
indiquera alors une chute de la RVR. Il peut également se former un brouillard mince au sol
couvrant une partie ou la totalité de l’aérodrome. Il en résulte que pendant la période de
formation du brouillard, surtout dans un brouillard de rayonnement, de grandes fluctuations
locales de la visibilité dans le temps et dans l’espace peuvent se produire et les valeurs
calculées de RVR mesurées par un seul instrument ne sont pas nécessairement
représentatives de l’ensemble de la piste.
4-4 Manuel des méthodes d’observation et de compte rendu de la portée visuelle de piste
b) Phase principale
Cette phase s’applique à n’importe quel type de brouillard qui forme une couche continue
au-dessus d’une zone relativement étendue comprenant une partie ou la totalité de
l’aérodrome, jusqu’à ce qu’il commence à se disperser. Ce brouillard peut être uniforme
dans l’espace et les variations de la visibilité avec le temps peuvent être relativement
minimes et se produire lentement. Toutefois, dans d’autres cas, pareilles variations allant
jusqu’à 50 % peuvent se produire à l’intérieur de la masse du brouillard. Généralement, les
conditions de visibilité sont assez bien représentées par les observations et les mesures des
instruments. Les variations étant progressives, il est aisé d’en dégager des tendances.
c) Phase de dispersion
Cette phase est constituée par la période pendant laquelle le brouillard s’éteint ou se
disperse. Des variations importantes de visibilité à l’intérieur du brouillard peuvent se
produire, mais elles peuvent aussi être faibles. Les mesures des instruments sont généra-
lement assez représentatives, sauf lorsqu’un brouillard de rayonnement commence à se
lever pour former des stratus bas.
4.4 PRÉCIPITATION
4.4.1 La précipitation est un hydrométéore constitué de particules d’eau, liquides ou solides, qui
tombent jusqu’au sol. La précipitation prend plusieurs formes : bruine, pluie, neige, neige en grains, cristaux
de glace (grésil), grêle, poutrin de glace et/ou neige roulée.
4.4.2 La précipitation peut être caractérisée par la dimension de ses gouttelettes et de son état
physique comme suit :
a) Bruine
Précipitation assez uniforme, constituée exclusivement par de petites gouttes d’eau dont le
diamètre est compris entre 0,2 et 0,5 mm. Les gouttes semblent flotter jusqu’au sol et elles
sont très rapprochées les unes des autres. La bruine provient normalement de stratus et de
stratocumulus bas.
b) Pluie
Précipitation de particules d’eau liquide dont le diamètre est compris entre 0,5 et 6 mm (en
général, les gouttes de plus de 6 mm de diamètre se fragmentent). La pluie peut être
ininterrompue ou se produire sous forme d’averses.
c) Neige
Précipitation solide sous forme de cristaux de glace. Les cristaux ont habituellement la
forme d’étoiles à six branches et ils s’agglomèrent pour former les flocons. La neige peut
être ininterrompue ou se produire sous forme d’averses.
d) Neige en grains
Précipitation de très petits grains de glace blancs et opaques qui sont relativement plats ou
allongés et qui ne rebondissent ou n’éclatent presque pas lorsqu’ils atteignent un sol dur.
Leur diamètre est généralement inférieur à 1 mm.
Chapitre 4. Phénomènes météorologiques qui réduisent la visibilité 4-5
f) Grésil
g) Grêle
4.4.3 Les averses sont provoquées par les nuages de convection. Elles sont caractérisées par leur
début et leur fin brusques et par leurs variations généralement violentes et rapides d’intensité. Les gouttes ou
les particules solides qui les composent sont en général plus grosses que les éléments correspondants dans
les autres précipitations.
4.4.4 L’état de la neige est parfois précisé par les expressions « chasse-neige basse » et
« chasse-neige ». Dans une chasse-neige basse, le vent soulève la neige de la surface jusqu’à moins de 2 m
du sol (hauteur considérée comme étant celle de l’œil d’un observateur). Dans une chasse-neige, les
particules de neige sont soulevées jusqu’à plus de 2 m.
4.5.1 Les précipitations liquides (pluie, bruine) abaissent rarement à elles seules la visibilité jusqu’à la
plage des RVR. Elles peuvent cependant réduire la RVR jusqu’à des valeurs qui ont une incidence sur
l’exploitation lorsqu’elles sont accompagnées de brouillard, ce qui est souvent le cas avec la bruine, ou quand
elles sont particulièrement fortes. De plus, le brouillard d’évaporation provoqué par des masses d’air plus
froides et humides qui se déplacent au-dessus d’une piste chaude et mouillée peut aussi abaisser la visibilité
jusqu’à la plage des RVR.
4.5.2 Les précipitations solides (c’est-à-dire les diverses formes de neige) produisent une diffraction
plus forte de la lumière que les gouttelettes d’eau et elles abaissent souvent la visibilité jusqu’à des valeurs de
RVR dont il faut tenir compte dans l’exploitation. En particulier, par vent violent, la chasse-neige élevée peut
fortement abaisser les valeurs de la RVR. De plus, la chasse-neige basse dense et très étalée peut totalement
ou partiellement empêcher le pilote de voir les feux de piste même si la visibilité signalée est élevée. La
chasse-sable produit les mêmes phénomènes.
Chapitre 5
MÉTHODES D’OBSERVATION
5.1.1 Les deux principales techniques d’observation de la RVR actuellement utilisées sont décrites
ci-après. Dans ce contexte, on désigne par « observation » les mesures effectuées au moyen d’instruments
ou l’observation visuelle de paramètres physiques tels que le facteur de transmission, le coefficient
d’extinction, le nombre de feux de bord de piste visibles, etc., sur lesquels on peut fonder une évaluation de la
RVR.
b) Méthode de l’observateur
Cette méthode consiste à faire compter le nombre de feux ou de marques de piste visibles
par un observateur placé près de la piste. La valeur ainsi obtenue est convertie en portée
visuelle de piste, en tenant compte comme il convient des différences d’intensité lumineuse,
d’arrière-plan, etc., pour les différentes positions d’observation de l’observateur et du pilote.
Parfois, lorsqu’il est difficile de compter les feux de piste, les observations sont faites sur une
rangée spéciale de feux de piste ou d’autres feux installée à proximité de la piste. (La
méthode de l’observateur est traitée au Chapitre 10.)
5.1.2 Pour répondre à la nécessité d’une mise à jour rapide des renseignements sur les fluctuations de
la RVR, on tend à utiliser des systèmes automatiques capables de donner un affichage numérique de la RVR
complété parfois par des enregistrements sur papier ou sur bande magnétique.
5.1.3 Pour les raisons ci-après, il n’est pas commode ni recommandé d’employer la méthode de
l’observateur pour évaluer la RVR des pistes avec approche de précision ni, en particulier, celles utilisées en
catégorie II ou III :
a) la précision et la cohérence sont moins bonnes que celles des méthodes d’évaluation aux
instruments (voir § 5.7.2) ;
b) elles exigent que les évaluations soient effectuées à plusieurs positions situées le long de la
piste (voir § 5.5.4) ;
5-1
5-2 Manuel des méthodes d’observations et de compte rendu de la portée visuelle de piste
c) les périodes d’établissement des moyennes et la fréquence des mises à jour requises ne
peuvent être respectées (voir section 11.5) ;
d) les fluctuations de la RVR, notamment ses tendances, ne peuvent être indiquées (voir
section 11.6).
o
5.1.4 Par suite de l’Amendement n 72 de l’Annexe 3, l’emploi de systèmes d’instruments est
maintenant obligatoire pour évaluer la RVR en vue d’opérations d’approche et d’atterrissage aux instruments
de catégories II et III et recommandé dans le cas d’opérations de catégorie I (Annexe 3, Appendice 3,
§ 4.3.2.1 et 4.3.2.2).
5.2.1 Les dispositions relatives à l’évaluation et au compte rendu de la portée visuelle de piste figurent
à l’Annexe 3, Chapitre 4, § 4.6.3, et Appendice 3, section 4.3.
5.2.2 L’Annexe 3, Chapitre 4, § 4.6.3.1, dispose que la RVR doit être évaluée pour toutes les pistes
destinées à servir à des opérations d’approche et d’atterrissage aux instruments des catégories II et III.
5.2.3 En outre, l’Annexe 3, Chapitre 4, § 4.6.3.2, recommande d’évaluer la RVR pour toutes les pistes
destinées à être utilisées pendant les périodes de visibilité réduite, notamment :
a) les pistes avec approche de précision destinées à servir à des opérations d’approche et
d’atterrissage aux instruments de catégorie I ;
b) les pistes utilisées pour le décollage et munies de feux de bord de piste et/ou de feux d’axe
de piste à forte intensité.
er
Note.— Le Chapitre 1 de l’Annexe 14, Volume I, contient la définition d’une piste avec approche
de précision, sous la rubrique « Piste aux instruments ».
5.2.4 Lorsque des évaluations de la RVR sont nécessaires conformément aux dispositions de
l’Annexe 3, Chapitre 4, § 4.6.3.3, elles devraient être faites et communiquées pendant les périodes au cours
desquelles on observe une visibilité ou une RVR inférieure à 1 500 m.
5.2.5 La RVR peut être communiquée lorsqu’elle est comprise entre 50 m et 2 000 m (Annexe 3,
Appendice 3, § 4.3.6.2). Il convient de noter que des valeurs de RVR situées dans la plage de 1 500 m à 2 000 m
ne seraient indiquées que dans les situations où la visibilité est inférieure à 1 500 m.
5.3.1 Il convient de mettre en œuvre des systèmes qui permettent d’obtenir des évaluations
représentatives de ce que voit un pilote, dans toute la mesure possible, sans enfreindre les dispositions de
l’Annexe 14 — Aérodromes, Volume I — Conception et exploitation technique des aérodromes — relatives
aux obstacles et dans le cas de la méthode de l’observateur, sans mettre celui-ci en danger. Ces dispositions
exigent que les objets qui, en raison de leurs fonctions, peuvent être conservés à l’intérieur d’une bande de
Chapitre 5. Méthodes d’observation 5-3
1
piste pour répondre aux besoins de la navigation aérienne, soient frangibles et placés de manière que le
risque de collision soit réduit au minimum (Annexe 14, Volume I, section 9.9).
5.3.2 Étant donné que la RVR ne peut être mesurée directement sur la piste, l’erreur résultant de la
différence entre les conditions à la piste et à l’emplacement où la RVR est mesurée peut avoir des
répercussions sur l’exploitation. Les systèmes d’évaluation de la RVR sont normalement installés jusqu’à une
distance de 120 m de l’axe de la piste sur une surface d’herbe ou de sable qui, en hiver, peut parfois être
recouverte de neige. Or, la piste elle-même est construite en béton ou en asphalte et elle peut se réchauffer
plus rapidement que l’herbe, la neige ou le sable qui l’entoure. La différence de température entre la piste et la
surface qui l’entoure agit sur la densité du brouillard et peut créer une RVR le long de la piste supérieure à
celle qui est évaluée par les instruments. Cet effet peut être renforcé par les mouvements des avions sur la
piste. Les gaz d’échappement et la turbulence provoqués par ces avions peuvent, brièvement au moins,
dissiper le brouillard. Toutefois, les gaz d’échappement contiennent des noyaux de condensation et de la
vapeur d’eau qui peuvent en fait rendre le brouillard plus dense avec le temps. Dans les régions très froides,
pendant les inversions de poussée sur les pistes, il suffit d’un seul mouvement d’avion pour que sa turbulence
produise du brouillard. Ce type de brouillard se dissipe souvent très rapidement. S’il est provoqué par une
advection, la direction du vent et les obstacles peuvent provoquer une distribution non homogène du brouillard.
En pareil cas, le volume mesuré par l’instrument utilisé peut nuire à la représentativité de la RVR évaluée.
C’est ce qui se produit en particulier en présence de bancs de brouillard dont certains peuvent complètement
recouvrir l’instrument de mesure alors que la visibilité sur la piste est relativement bonne, ou inversement.
5.3.3 Par climats froids, il faudrait tenir compte du fait que la neige doit être déblayée lorsqu’on choisit
l’emplacement des capteurs de RVR à proximité des voies de circulation parce que les chasse-neiges
peuvent projeter la neige sur les capteurs et les endommager ou les dérégler.
5.4.1 À l’origine, on avait suggéré l’adoption, comme hauteur représentative des yeux des pilotes
au-dessus de la piste, d’une hauteur de 5 m. Étant donné que les feux de piste sont presque au niveau du sol,
il s’ensuivait que la trajectoire de la lumière était à une hauteur moyenne de 2,5 m environ jusqu’aux yeux d’un
pilote. Il est donc recommandé que la RVR soit évaluée à une hauteur d’environ 2,5 m (7,5 ft) au-dessus de la
piste (Annexe 3, Appendice 3, § 4.3.1.1).
5.4.2 Pour les systèmes qui font appel à un observateur, la hauteur idéale des yeux de l’observateur
devrait être à 5 m, c’est-à-dire à la même hauteur que le niveau représentatif des yeux d’un pilote. Dans la
pratique, l’observateur se trouve généralement au sol. À certains aérodromes, l’observateur serait dans
l’impossibilité de voir et d’identifier tous les feux nécessaires d’un niveau aussi bas, en raison des ondulations
des pistes ou des cordons de neige amassés le long des pistes. Les évaluations doivent être alors effectuées
à partir d’une plate-forme surélevée ou du toit d’un véhicule. Il est parfois nécessaire aussi d’utiliser des
emplacements surélevés pour obtenir une meilleure vue des feux situés à l’extrémité éloignée de la piste
lorsque ces feux servent à des évaluations de la RVR.
5.4.3 La hauteur des yeux du pilote peut être assez différente des 5 m mentionnés au § 5.4.1. La
Figure 5-1 illustre cette variation pour les avions commerciaux immatriculés aux États-Unis et il y a tout lieu de
penser qu’elle serait la même dans d’autres États. La figure présente le pourcentage cumulatif des hauteurs
des pare-brise. Chaque point représente la contribution d’un type particulier d’avion. La distribution des
1. La « bande » à l’intérieur de laquelle se trouve une piste avec approche de précision ou une piste avec approche aux
instruments devrait s’étendre sur 150 m au moins de chaque côté de l’axe de la piste et des prolongements d’arrêt sur
toute la longueur de la bande (Annexe 14, Volume I, § 3.4.3 et 3.4.4).
5-4 Manuel des méthodes d’observations et de compte rendu de la portée visuelle de piste
100
90
80
70
60
Pourcentage
50
40
30
20
10
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Hauteur du centre du pare-brise du poste de pilotage (m)
hauteurs est dominée par le pourcentage élevé d’avions commerciaux à réaction à fuselage étroit qui
correspondent aux trois grands segments verticaux apparaissant sur la figure entre 3 et 4 m. Le long palier du
haut du graphique correspond au Boeing-747 dont le pare-brise est le plus élevé. La hauteur médiane (corres-
pondant à 50 % des avions) est de l’ordre de 3,6 m. La hauteur de 5 m mentionnée au § 5.4.1 se situe au
e
89 centile. Bien que la hauteur des yeux du pilote puisse être presque deux fois plus élevée ou trois fois plus
faible que la valeur de 5 m, il ne serait guère commode de varier d’un aéroport à l’autre la hauteur à laquelle la
mesure est effectuée en se fondant sur une hauteur de l’œil du pilote propre à chaque aéroport.
5.4.4 Malgré ces différences de la hauteur des yeux des pilotes au-dessus de la piste, les intensités des
faisceaux lumineux dirigés vers eux par les feux de bord de piste et les feux d’axe de piste conformes aux
spécifications de l’OACI ne diffèrent pas sensiblement. Ainsi, pour ce qui est de l’intensité des feux de piste, la
RVR n’est donc pas très sensible aux variations de la hauteur des yeux des pilotes en fonction du type de
l’avion (voir section 6.5).
5.4.5 Toutefois, si la diminution de la visibilité varie en fonction de la distance par rapport au sol, la
valeur réelle de la RVR peut dépendre de la hauteur des yeux. Il faut donc tenir compte aussi de l’influence
éventuelle de la flore, des bancs de neige, etc., car ils peuvent :
Chapitre 5. Méthodes d’observation 5-5
En général, il faut veiller à ce que la hauteur de la flore et des bancs de neige au voisinage de la piste et des
capteurs de RVR demeure nettement au-dessous de la plus basse hauteur des yeux du pilote et de la hauteur
des instruments de mesure.
5.5.1 Étant donné que la visibilité est souvent inégale (par exemple en présence de bancs de brouillard),
il faudrait dans l’idéal que des observations soient faites tout le long de la piste, ce qui est impossible car une
telle couverture exigerait l’installation d’un trop grand nombre d’instruments. Les observations sont donc
habituellement faites près de la zone de toucher des roues et en un certain nombre d’autres emplacements
choisis pour donner des indications satisfaisantes sur les conditions dans les secteurs de la piste auxquels on
s’intéresse particulièrement, normalement son milieu et son extrémité aval. Cette méthode peut naturellement
donner parfois des résultats contradictoires, notamment dans le cas de bancs de brouillard où un instrument
situé, par exemple, près de la zone de toucher des roues pourrait indiquer une RVR de 2 000 m, tandis qu’un
deuxième instrument situé, par exemple, vers le milieu de la piste à quelque 1 500 m du premier, indiquerait
une RVR de 500 m.
5.5.2 L’Annexe 3, Chapitre 4, § 4.6.3.4, dispose que les évaluations de la RVR doivent être
représentatives de la zone de toucher des roues ainsi que du point médian et de l’extrémité d’arrêt de la piste.
L’emplacement choisi pour les observations représentatives de la zone de toucher des roues devrait être situé
au bord de la piste, à 300 m environ du seuil. Les emplacements des observations représentatives du point
médian et de l’extrémité d’arrêt de la piste devraient être situés respectivement à une distance de 1 000 à
1 500 m du seuil et à 300 m environ de l’autre extrémité de la piste. L’emplacement exact de ces postes
d’observation et, s’il y a lieu, de postes supplémentaires devrait être déterminé en tenant compte de facteurs
aéronautiques, météorologiques et climatologiques tels que la longueur de la piste, l’emplacement des aides
de navigation, les constructions avoisinantes, l’emplacement de marécages et d’autres zones propices à la
formation de brouillard.
5.5.3 Les installations actuellement en service sont conformes à ces dispositions. Elles comportent
toutes un poste d’observation situé près de la zone de toucher des roues, habituellement à 300 m du seuil, et
de nombreux systèmes d’instruments comportent des postes supplémentaires. Un de ces emplacements est
habituellement situé près de l’extrémité aval de la piste qui devient la zone de toucher des roues lorsque la
piste est utilisée dans le sens opposé.
5.5.4 L’exploitation tous temps exige la connaissance de la RVR, et le niveau de détails requis dépend
de la catégorie d’exploitation de l’aérodrome. Les besoins de l’exploitation tous temps sont indiqués en détail
dans les plans régionaux de navigation aérienne, comme suit :
catégorie II
catégorie III
— comme pour la catégorie II, mais normalement avec un troisième emplacement représen-
tatif de l’extrémité aval de la piste, à moins que les évaluations à deux emplacements
suffisent pour l’exploitation prévue.
5.5.5 Étant donné que la visibilité peut varier beaucoup le long d’une piste, notamment lorsque le
brouillard est en formation, il peut être utile de doter cette piste de plusieurs instruments même si l’exploitation
est limitée à la catégorie I.
5.6.1 L’emplacement choisi pour procéder à l’évaluation de la RVR devrait présenter un minimum de
risque pour les aéronefs, les instruments et les observateurs qui ne devraient jamais être en danger de se faire
heurter par un avion qui décolle ou qui atterrit. D’autre part, pour que les observations soient représentatives
des conditions sur la piste, les emplacements devraient être assez proches d’elle. C’est ce qui est reconnu
dans l’Annexe 3, Appendice 3, § 4.3.1.2, qui recommande d’évaluer la RVR d’une distance latérale de l’axe de
la piste ne dépassant pas 120 m.
5.6.2 L’Annexe 14, Volume I, section 9.9, contient des dispositions normatives qui sont applicables
à la construction et à l’implantation du matériel et des installations, et le Manuel des services d’aéroport,
e
6 Partie — Réglementation des obstacles (Doc 9137) contient des éléments indicatifs supplémentaires à ce
sujet. La Figure 5-2 montre les positions les plus rapprochées de la piste auxquelles divers instruments
météorologiques peuvent être installés sans empiéter sur les surfaces de transition.
5.6.3 En ce qui concerne la sécurité des observateurs, il convient de noter que les spécifications de
limitation des obstacles de l’Annexe 14 concernant les bandes de piste et les surfaces de transition associées
interdisent de placer et d’utiliser des véhicules ou d’autres structures (fixes ou mobiles) non frangibles pour
l’évaluation de la RVR à l’intérieur de la bande de piste, en tout temps lorsque l’avion a reçu du contrôle de la
circulation aérienne (ATC) l’autorisation d’atterrir ou de décoller (voir aussi § 10.2.1).
5.7.1 La précision devrait être compatible avec les spécifications concernant la communication de la
portée visuelle de piste selon une échelle déterminée. Une recommandation concernant cette échelle, qui est
décrite en détail à la section 11.4 du présent manuel, figure à l’Annexe 3, Appendice 3, § 4.3.6.1.
5.7.2 Dès 1974, lorsque la huitième Conférence de navigation aérienne a examiné la question des
précisions, elle a noté que les évaluations effectuées par des observateurs étaient moins précises que celles
qui étaient faites au moyen d’instruments. L’écart entre les précisions de ces deux méthodes d’évaluation de
la RVR a continué de s’agrandir et seules les valeurs de la RVR obtenues au moyen d’instruments peuvent
2
approcher les « précisions souhaitables du point de vue opérationnel » indiquées à l’Annexe 3, Supplément A.
2. La précision souhaitable du point de vue opérationnel ne doit pas être comprise comme constituant un besoin de
l’exploitation, car elle n’est qu’un objectif exprimé par les exploitants.
Chapitre 5. Méthodes d’observation 5-7
5.8.1 Lorsque les conditions de visibilité à l’atterrissage sont mauvaises (catégorie I et catégorie II), le
pilote a généralement besoin de voir un nombre de feux ou de marques d’approche et de piste lorsqu’il atteint
et dépasse la hauteur de décision. Un besoin semblable existe aux fins de la surveillance aux hauteurs
e
inférieures à 30 m en catégorie III (voir le Manuel de conception des aérodromes, 4 Partie — Aides visuelles
[Doc 9157]). Enfin, quand il a atterri (et que la roue avant de l’avion a été abaissée), le pilote voit les feux ou les
marques de piste depuis l’habitacle. La Figure 5-3 illustre une configuration représentative du balisage
d’approche et de piste dans les 300 derniers mètres des catégories II et III.
5.8.2 Il est très souhaitable que les évaluations de la RVR soient fondées sur les feux que les pilotes
utilisent comme moyen principal de guidage. Lorsqu’il existe à la fois des feux de bord de piste et des feux
axiaux, il est normal d’utiliser les feux de bord de piste pour les RVR estimées à plus de 550 m ; en revanche,
avec des portées visuelles inférieures, l’usage varie d’un État à l’autre. On a tendance à utiliser les feux axiaux
pour les valeurs les plus faibles, parce que :
a) les feux de bord de piste donnent un guidage directionnel de moins bonne qualité à courte
distance ;
b) les feux de bord de piste s’assombrissent plus que les feux d’axe de piste quand on les voit
de biais.
Si l’on recouvre progressivement la Figure 5-4 à partir du haut avec une feuille de papier que l’on fait glisser
parallèlement aux bords, on peut voir l’importance croissante du guidage assuré par les feux axiaux au fur et
à mesure que la visibilité décroît. Certains États utilisent un espacement (30 m) moins grand que celui qui est
représenté à la Figure 5-4 et les feux de bord de piste leur donnent ainsi de meilleures indications pour des
valeurs faibles de la RVR (voir section 6.5 qui contient des indications plus détaillées à ce sujet).
5.8.3 Il convient de noter que la transition des feux de bord de piste aux feux d’axe de piste lorsque la
RVR décroît ne présente normalement pas d’intérêt quand l’évaluation est faite par un observateur. On ne
procède généralement à ce genre d’évaluation que pour les pistes de catégorie I qui ne comportent pas de
feux axiaux.
5-8 Manuel des méthodes d’observations et de compte rendu de la portée visuelle de piste
« ZONE DÉGAGÉE
D’OBSTACLES »
75 m « Transmissomètres »
bande
150 m bande
Pylône « Ou plus
de 10 m loin »
« Distance minimale
du pylône d’anémomètre
à la piste dans le cas habituel »
Implantation des capteurs
d’instruments météorologiques aéronautiques
« ZONE DÉGAGÉE D’OBSTACLE » — D’une manière générale, aucun capteur ne devrait empiéter sur
A cette zone, sauf circonstances locales exceptionnelles. Si un capteur doit empiéter sur cette zone, son
support doit être frangible, éclairé et si possible masqué par un obstacle existant.
(Coupe transversale sur une piste type
1) Distance de 66 m à 120 m du transmissomètre à l’axe de piste. 2) Un célomètre peut être installé dans avec approche de précision
B cette zone s’il n’est pas près de la radioborne intermédiaire. 3) S’il est indispensable de le placer dans à chiffre de code 3 ou 4)
les limites de la bande, un anémomètre de 10 m de hauteur doit se trouver à 90 m minimum de l’axe.
Emplacement habituel des pylônes d’anémomètres : distance minimale à l’axe de piste de 192 m pour un
C pylône de 6 m et de 220 m pour un pylône de 10 m. Dans l’hypothèse où les observations du vent de
surface faites dans cette zone sont représentatives des conditions qui règnent au-dessus de la piste.
29/8/07
No 1
Chapitre 5. Méthodes d’observation 5-9
18 m – 22,5 m
18 m de préférence
3,0 m – 4,5 m 30 m ou 60 m
15 m
Feu d'axe de piste
60 m max
Seuil
Feux de seuil
espacement 3,0 m max
Barrette axiale
Barrette latérale
150 m
Espacement égal à celui des feux
de zone de toucher des roues
4 m mnm
Barre transversale
300 m
30 m
Barre transversale
30 m
Figure 5-3. Balisage lumineux de la piste et des 300 derniers mètres de l’approche
pour les pistes avec approche de précision des catégories II et III
5-10 Manuel des méthodes d’observations et de compte rendu de la portée visuelle de piste
0 600
2 200
6 100
10
12
Angle de vision vers le bas (degrés)
14 40
Portée
(m)
0 600
200
2
100
4
40
8
10
12
14
Figure 5-4. Feux axiaux et feux de bord de piste vus par un pilote
durant le roulement à l’atterrissage ou le roulement au décollage
Chapitre 6
ÉVALUATION DE LA PORTÉE VISUELLE DE PISTE
6.1 GÉNÉRALITÉS
6.1.1 La RVR est définie au § 2.1 comme étant la distance jusqu’à laquelle le pilote d’un aéronef peut
voir les feux ou les marques de piste. La RVR est évaluée par un calcul fondé sur la loi de Koschmieder (dans
le cas d’objets ou de marques) ou sur la loi d’Allard (dans le cas des feux), en tenant compte des conditions
atmosphériques dominantes.
6.1.2 Les aspects théoriques de la portée visuelle d’objets et de marques de piste font l’objet de
l’Appendice B et ils sont résumés à la section 6.3. Le fondement théorique de la portée visuelle des feux
ainsi que les relations fondamentales entre les variables sur lesquelles repose la RVR sont examinés à
l’Appendice A et ils sont résumés à la section 6.4. Les sections qui suivent indiquent brièvement les calculs qui
servent à évaluer la RVR à partir de l’observation d’objets et de feux.
6.1.3 Lorsqu’on évalue la RVR, on ne tient pas compte de l’influence que peuvent avoir sur la vision les
éléments suivants :
d) l’éclairement auquel le pilote a été exposé avant le décollage ou l’atterrissage, par exemple
celui de l’aire de trafic par des projecteurs, un brouillard très lumineux ou des feux
d’approche très brillants qu’il a survolés ;
6.1.4 Il serait idéal que la RVR signalée représente avec précision ce que le pilote verra à l’atterrissage
ou au décollage. C’est ce qui est sous-entendu dans l’expression « précision souhaitable du point de vue
opérationnel et précision actuellement réalisable » qui apparaît à l’Annexe 3, Supplément A, qui indique que
les erreurs par excès et par défaut doivent être égales. Toutefois, pour éviter toute imprudence dans
l’estimation des valeurs de la RVR (c’est-à-dire des valeurs plus élevées que les valeurs réelles), les systèmes
RVR sont intentionnellement biaisés dans le sens de la prudence. Il en résulte que la RVR signalée est
systématiquement inférieure à la RVR réelle. Les États introduisent un biais dans leurs systèmes respectifs de
diverses manières :
6-1
6-2 Manuel des méthodes d’observation et de compte rendu de la portée visuelle de piste
b) tous utilisent une valeur réduite de l’intensité des feux de piste pour tenir compte de la
souillure et du vieillissement des lampes (voir section 6.4) ;
c) au moins un État signale la valeur de la RVR avec un léger retard, en négligeant la valeur
signalée dès qu’une valeur inférieure est indiquée, mais en exigeant que la RVR soit
augmentée d’un échelon et demi avant d’augmenter la valeur signalée.
Il faut prendre certaines précautions lorsque plusieurs biais sont appliqués. Si les valeurs de la RVR sont
biaisées très au-dessous de ses valeurs réelles, l’utilisation de la piste pourra être limitée plus que nécessaire
alors que les avions pourraient l’utiliser normalement sans la moindre difficulté.
6.2.1 Conformément aux définitions du Chapitre 3, la limpidité de l’atmosphère peut être exprimée par
divers paramètres : coefficient d’extinction (σ), portée optique météorologique (POM), facteur de transmission
(tb) et transmissivité (T). Tous ces paramètres peuvent être liés les uns aux autres par les équations ci-après :
σ = − ln (tb)/b = − ln T (1)
tb = e−σb = T
b
(3)
T = e−σ (4)
Dans les sections qui suivent, les paramètres appropriés seront utilisés pour expliquer au mieux les divers
sujets traités. En particulier, dans le Chapitre 7 qui concerne les transmissomètres, on utilisera le facteur de
transmission ou la transmissivité alors que dans le Chapitre 8, qui traite des diffusomètres à diffusion frontale,
c’est le coefficient d’extinction qui sera employé. L’analyse des erreurs de la RVR de la section 6.7 utilisera les
coefficients d’extinction, qui peuvent être utilisés également pour les transmissomètres et les diffusomètres à
diffusion frontale. Du fait que la POM est liée à la visibilité plus étroitement que le coefficient d’extinction, c’est
elle que l’on utilisera dans les sections 6.4 et 6.7 pour comparer les résultats obtenus en application des lois
d’Allard et de Koschmieder.
6.2.2 Le coefficient d’extinction atmosphérique (σ) ou le facteur de transmission atmosphérique (t) sont
les facteurs les plus importants pour déterminer la RVR en appliquant les lois de Koschmieder (section 6.3) ou
d’Allard (section 6.4). Le coefficient d’extinction représente l’atténuation de la lumière par les aérosols qui
résulte de deux effets :
b) l’absorption de la lumière.
La diffusion est l’effet dominant du brouillard et de la neige, les deux phénomènes météorologiques qui
réduisent le plus souvent la visibilité et abaissent la valeur de la RVR sous 1 500 m. L’absorption joue un rôle
plus marqué pour la brume sèche, la poussière et la fumée. L’extinction due à la diffusion et à l’absorption de
la lumière est mesurée au moyen d’un transmissomètre (voir Chapitre 7 et Appendice A). Seule l’extinction
Chapitre 6. Évaluation de la portée visuelle de piste 6-3
due à la diffusion de la lumière est estimée par un diffusomètre à diffusion frontale (voir Chapitre 8). Le
paragraphe 8.1.1 décrit les limitations des mesures obtenues au moyen de cet appareil.
Il est admis que le pilote peut voir du poste de pilotage des objets tels que des marques, des arbustes, des
cabanes, etc., et les utiliser pour évaluer la visibilité s’ils forment avec le ciel ou le brouillard un contraste de
luminance (C) supérieure à 0,05. Il est possible de calculer la distance maximale de laquelle ces objets noirs
ou sombres de petite dimension peuvent être aperçus pour ce contraste de luminance si le facteur de
transmission atmosphérique (t) ou le coefficient d’extinction (σ) est connu (voir Appendice B, équation 13).
Cette distance, calculée par application de la loi de Koschmieder sur la base d’un contraste de luminance
de 0,05, est ce qu’on appelle la portée optique météorologique (POM) (voir l’équation 2). Cependant, quand la
POM de jour est supérieure à la RVR évaluée par l’observation de feux, elle est normalement assimilée à la
RVR. Les hypothèses sur lesquelles repose l’équation (2) ne s’appliquent pas nécessairement, à strictement
parler, à des objets ou des marques réels. Les valeurs des RVR obtenues au moyen d’instruments peuvent
donc être entachées d’erreurs qui ne se présenteraient pas si les évaluations étaient faites directement par un
observateur. Étant donné que les feux de piste sont normalement plus visibles que les objets lorsque la RVR
limite l’utilisation des pistes, on peut normalement négliger cette source d’erreur.
6.4.1 Les facteurs ci-après, qui sont analysés plus loin, entrent dans l’évaluation de la RVR fondée sur
l’observation de feux :
c) le seuil visuel d’éclairement (ET) de l’œil qui est nécessaire pour qu’une source ponctuelle
ou une petite lumière soit visible. Ce seuil est lié à la luminance mesurée ou présumée de
l’arrière-plan sur lequel la lumière est perçue.
6.4.2 La RVR fondée sur l’observation de feux est liée aux facteurs cités au § 6.4.1 et elle est obtenue
par application de la loi d’Allard :
ET = Ie−σR | R = IT | R
2 R 2
(5)
Les calculs relatifs aux diverses formulations de la loi d’Allard figurent à l’Appendice A.
6.4.3 La loi d’Allard est illustrée graphiquement à la Figure 6-1 où le rapport RVR/POM est tracé en
fonction de la POM pour I = 10 000 cd et cinq valeurs de ET. Pour chaque valeur de ET, le rapport RVR/POM
diminue presque linéairement en fonction de log (POM) pour RVR/POM > 1. On peut utiliser ces courbes pour
estimer la valeur de la RVR par application de la loi d’Allard. Examinons par exemple, à la Figure 6-1, la
courbe du milieu, qui correspond à ET = 10−4 (valeur diurne). Pour POM = 1 000 m, la valeur de la RVR est
environ 1,3 fois plus élevée que celle de la POM. La valeur exacte obtenue dans le Tableau 6-1 est 1 340 m.
6-4 Manuel des méthodes d’observation et de compte rendu de la portée visuelle de piste
I = 10 000 cd
4
RVR/POM
0
10 100 1 000 10 000
POM (m)
Tableau 6-1. Calcul par la loi d’Allard de la RVR pour un jour normal à gauche et
pour une nuit normale à droite, avec des seuils visuels d’éclairement (ET)
de 10−4 et 10−6 lx, respectivement
Cette courbe s’appliquerait aussi quand I et ET sont tous deux réduits dans la même proportion, par exemple,
I = 100 cd et ET = 10−6 (valeur nocturne) ou I = 1 000 cd et ET = 10−5 (valeur intermédiaire).
6.4.4 L’intensité des feux de piste est normalement réglée pour donner RVR > POM pour une RVR
inférieure à 1 000 m. Sur la Figure 6-1, à la valeur inférieure de la POM indiquée (10 m), la RVR peut être
jusqu’à cinq fois supérieure à la POM (I = 10 000 cd et ET = 10−6 de nuit). Quand RVR > POM, le rapport
RVR/POM varie linéairement par l’échelon de 0,5 à 0,7, quand I ou ET est multiplié ou divisé par dix. Il convient
de noter que la RVR signalée sera égale à la POM de jour quand la RVR obtenue par la loi d’Allard serait
inférieure à la POM.
6.4.5 Il convient de déterminer l’importance relative des trois facteurs utilisés pour évaluer la RVR.
C’est à cette fin que le tableau ci-dessous a été composé. Il faut bien comprendre que le seuil visuel
d’éclairement ET et l’intensité lumineuse I sont interchangeables. Par exemple, si ET devient dix fois plus faible,
par exemple s’il passe de 10−4 à 10−5 lx, d’après la loi d’Allard la portée visuelle restera la même si l’intensité
lumineuse (I) est dix fois plus faible elle aussi. Les variations de l’intensité lumineuse ou du seuil visuel
d’éclairement ont une incidence relativement modeste sur la RVR. Quand σ = 0,001 m−1 (POM = 3 000 m), si
l’intensité ou le seuil d’éclairement devient 10 fois plus faible, la RVR diminue de 44 % et passe de 2 654
à 1 497 m.
6.5.1 Comme l’indique le § 6.4 ci-dessus, l’évaluation de la RVR est fondée sur la loi d’Allard, selon
laquelle la distance du feu visible le plus éloigné dépend, entre autres facteurs dont il sera question dans les
deux sections qui suivent, de l’intensité lumineuse (I) émise par ce feu en direction de l’observateur.
6.5.2 L’intensité d’un feu de bord de piste à haute intensité peut décroître d’une valeur maximale de
1
15 000 cd au centre à une valeur de 5 000 cd à la périphérie du faisceau principal . L’intensité d’un feu axial
peut varier de la même manière, mais de valeurs plus faibles. Les caractéristiques recommandées pour les
feux de bord de piste et les feux axiaux sont indiquées dans l’Annexe 14 — Aérodromes, Volume I —
Conception et exploitation technique des aérodromes et dans le Manuel de conception des aérodromes,
e
4 Partie — Aides visuelles (Doc 9157). Les caractéristiques spécifiées sont l’ouverture minimale du faisceau
et la valeur nominale minimale des intensités. Dans la pratique, les feux sont conçus de manière à dépasser
largement les intensités minimales recommandées. Cependant, cette marge est compensée dans une
certaine mesure par les tolérances de fabrication et d’installation et par une sous-alimentation des lampes.
Pour évaluer la RVR, il ne faut pas utiliser l’intensité lumineuse nominale qui est celle d’un feu neuf type, mais,
au contraire diminuer cette valeur pour tenir compte de la souillure et du vieillissement ; lors de sa cinquième
réunion, le Groupe d’experts sur les aides visuelles (1970) a recommandé de prendre une valeur de 20 %
inférieure pour les feux de bord de piste et de 50 % inférieure pour les feux axiaux. Il convient de noter qu’en
conditions météorologiques défavorables, les feux d’axe de piste peuvent être recouverts partiellement de
neige ou de sable. De plus, pendant les fortes tempêtes de neige ou de sable, les chasse-neige et les
chasse-sable basses peuvent réduire l’intensité lumineuse, et les valeurs utilisées pour calculer la RVR
peuvent être nettement supérieures à celles que le pilote perçoit.
6.5.3 Les pilotes voient chaque feu d’axe de piste et chaque feu de bord de piste sous des angles
différents, en azimut et en site, selon la distance qui les sépare de chaque feu et de l’axe de piste. Ils recevront
donc de chaque feu de bord de piste et de chaque feu d’axe de piste une intensité lumineuse différente selon
la partie du faisceau lumineux qui entre dans leur axe de vision. Il est possible de déterminer l’intensité du
faisceau dirigé vers le pilote d’après les caractéristiques connues des feux et en tenant compte de l’effet du
1. Ces valeurs sont fondées sur des intensités recommandées par l’OACI. Les éléments indicatifs de la présente section
ne sont pas applicables lorsqu’on utilise des feux d’intensité très différente.
6-6 Manuel des méthodes d’observation et de compte rendu de la portée visuelle de piste
calage angulaire en site et, dans le cas des feux de bord de piste, de l’angle de convergence. Les angles de
convergence des feux de bord de piste sont de 4,5 et 3,5 degrés pour les pistes de 60 m et 45 m,
respectivement. Normalement, l’angle de site des feux d’axe de piste et des feux de bord de piste est égal
2
à 3,5 degrés. À titre d’illustration, on trouvera respectivement des diagrammes isocandela de feux de bord de
piste et de feux axiaux sur les Figures 6-2 et 6-3 où sont indiquées les positions des yeux du pilote dans les
faisceaux lumineux à diverses distances pour une hauteur des yeux au-dessus de la piste de 5 m et 10 m.
L’intensité lumineuse le long des courbes de hauteur des yeux est retracée en fonction de la distance aux
Figures 6-4 à 6-6 :
a) la Figure 6-4 indique la variation de l’intensité d’un feu de bord de piste dirigée vers le pilote
ainsi que la portée visuelle quand le pilote se trouve sur l’axe de piste. Les deux courbes
représentent des hauteurs des yeux de 5 et 10 m ;
b) la Figure 6-5 montre l’intensité d’un feu d’axe de piste pour un pilote qui se trouve au-dessus
de l’axe de la piste ;
c) la Figure 6-6 montre l’intensité d’un feu d’axe de piste pour un pilote qui se trouve
latéralement à 5 m de l’axe de la piste.
La différence d’intensité entre les hauteurs des yeux de 5 et 10 m n’est pas significative.
1 000
8 Position des yeux
Inclinaison verticale du faisceau
m
10 000
eu x 10
d es y
te ur
4 15 000 Hau
5m
200 r de s y eu x 100
H aute u
2
2 00
800 400
Portée du feu (m)
400
2 4 6 8 10 12 14
Inclinaison latérale (degrés) du faisceau par rapport à la direction de la piste
Figure 6-2. Courbes isocandela pour un feu de bord de piste (réglage d’intensité maximal
pour un feu neuf) montrant la position des yeux du pilote à l’intérieur du faisceau
à différentes distances et à différentes hauteurs au-dessus de l’axe de la piste
2. Ces diagrammes isocandela découlent de l’interprétation de ceux qui sont prescrits à l’Appendice 2 de l’Annexe 14 —
Aérodromes, Volume I — Conception et exploitation technique des aérodromes. Le rendement des feux réels peut être
nettement différent.
Chapitre 6. Évaluation de la portée visuelle de piste 6-7
6.5.4 Pour ce qui est des feux et des intensités lumineuses utilisés dans la pratique, l’usage varie
beaucoup d’un État à l’autre. Certains États n’utilisent que les feux de bord de piste, car ils n’ont aucune
expérience ni aucun besoin de l’exploitation en catégorie II et encore moins en catégorie III. Théoriquement,
l’évaluation de la RVR devrait être fondée sur l’intensité lumineuse émise en direction du pilote par le feu de
bord ou d’axe de piste visible le plus éloigné. Il faudrait cependant tenir compte de la différence de qualité du
guidage directionnel fourni par les feux de bord de piste et les feux d’axe de piste (voir section 5.8). Il faudrait
de plus tenir compte du guidage indiqué dans le Manuel de l’exploitation tous temps (Doc 9365) pour les
minimums d’approche de précision généralement acceptables. Ces éléments indicatifs montrent que pour la
catégorie I les minimums généralement acceptables de la RVR varient de 550 à 1 200 m, selon le balisage
lumineux disponible, alors qu’en catégories II, IIIA et IIIB, les minimums correspondant de la RVR sont de 350,
300 et 100 m, respectivement. Des feux de bord de piste sont exigés pour toutes les pistes avec approche de
précision alors que les feux d’axe de piste ne le sont que pour les pistes avec approche de précision de
catégories II et III. Il est donc recommandé de choisir les intensités comme suit :
a) Pour les valeurs de la RVR inférieures à environ 200 m, l’évaluation devrait être fondée sur
les intensités des feux axiaux.
250
10
à 5 m de l'axe de piste
Inclinaison verticale du faisceau
8
x
2 500
m
dé ut eu r
(degrés)
c al
Ha
6 5 000
100
5 m,
ux
ye
4 d es
ur 5 m
a ut e l ag e
H ca
dé
Position des yeux
200 100
du pilote dans
le faisceau au centre 2 Portée du feu (m)
à 5 m de hauteur et
200
à une distance de 100 m
400
800
0 2 4 6 8 10
Inclinaison latérale (degrés) du faisceau par rapport à la direction de la piste
Figure 6-3. Courbes isocandela pour un feu axial de piste (réglage d’intensité maximal
pour un feu neuf avec un espacement de 30 m) montrant la position des yeux
du pilote à l’intérieur du faisceau à différentes hauteurs et différentes distances
6-8 Manuel des méthodes d’observation et de compte rendu de la portée visuelle de piste
3 000
1 000
10 30 100 300 1 000
Figure 6-4. Intensité lumineuse d’un feu de bord de piste tel que le pilote le perçoit
quand il se trouve au-dessus de l’axe de la piste (réglage d’intensité maximal pour un feu neuf)
5 10
3 000
1 000
10 30 100 300 1 000
Figure 6-5. Intensité lumineuse d’un feu d’axe de piste tel que le pilote le perçoit
quand il se trouve au-dessus de l’axe de la piste (réglage d’intensité maximal pour un feu neuf)
Chapitre 6. Évaluation de la portée visuelle de piste 6-9
b) Pour les valeurs de la RVR comprises entre 200 et 550 m environ, c’est-à-dire dans la zone
de transition où le pilote n’est plus guidé par les feux d’axe de piste mais par les feux de bord
de piste, l’évaluation devrait être fondée sur des intensités qui peuvent être calculées par
une transition linéaire de l’intensité correspondant à une RVR de 200 m (point A sur la
Figure 6-7) à une intensité correspondant à une RVR de 550 m (point B sur la Figure 6-7).
Selon une autre méthode, illustrée au Tableau 6-2, il est possible pour la zone de transition
d’utiliser une relation linéaire entre la RVR et la POM.
c) Pour les valeurs de la RVR supérieures à 550 m, l’évaluation devrait être fondée sur les
intensités des feux de bord de piste.
d) L’intensité lumineuse utilisée à cette fin devrait être celle du feu dirigé vers la position du
pilote à 5 m au-dessus de l’axe de la piste par le feu de bord de piste ou le feu d’axe de piste
visible le plus éloigné. Pour les pistes avec approche de précision, l’utilisation d’intensités
égales des feux axiaux et des feux de bord de piste réduit nettement la nécessité d’une
interpolation. Il convient de noter qu’en l’absence de feux axiaux, ou que lorsque ces feux
sont éteints, il faut continuer d’utiliser le même algorithme pour tenir compte de l’utilité et de
l’intensité décroissante des feux de bord de piste aux valeurs faibles de la RVR.
Note.— Le Tableau 6-3 fournit des éléments d’orientation supplémentaires pour le cas où il n’y a
pas de feux axiaux.
6.5.5 Pour évaluer la RVR conformément au § 6.5.4 ci-dessus, il faut construire les diagrammes
polaires isocandela pour les feux de bord et d’axe de piste comme il est indiqué au § 6.5.3 ci-dessus ;
l’intensité tirée des diagrammes est utilisée pour évaluer la RVR. La Figure 6-7 illustre cette méthode en
comparant l’intensité lumineuse émise par les feux de bord de piste et les feux axiaux en direction du pilote
dont les yeux se trouvent à une hauteur de 5 m.
6.5.6 En règle générale, la RVR est déterminée pour trois réglages d’intensité qui correspondent à
l’intensité réglée par la tour de contrôle (bien que d’autres réglages puissent être disponibles aussi). Ces
réglages sont généralement de 100 %, 30 % et 10 %. Quelles que soient les intensités utilisées, il n’est pas
souhaitable de calculer la RVR pour toute intensité inférieure de 3 % au plus au réglage maximal (Annexe 3,
Appendice 3, § 4.3.5). En effet, quand l’intensité est inférieure de 3 % au plus au réglage maximal, on
considère aux fins de l’évaluation de la RVR que les feux sont éteints, parce que la vision des êtres humains
varie à l’extrémité du spectre des rouges et aussi à cause des tolérances des lampes des feux de piste. Le
e
Manuel de conception des aérodromes, 4 Partie — Aides visuelles (Doc 9157) contient des éléments
d’orientation sur les réglages de l’intensité.
6.5.7 Pour une piste dont les feux sont allumés, l’Annexe 3, Appendice 3, § 4.3.5, recommande que
pour les messages d’observations régulières et spéciales locales, le calcul de la RVR soit fondé sur l’intensité
lumineuse effectivement utilisée sur cette piste. Lorsque les feux de piste sont éteints (ou réglés à la plus
6-10 Manuel des méthodes d’observation et de compte rendu de la portée visuelle de piste
5 10
3 000
1 000
10 30 100 300 1 000
Figure 6-6. Intensité d’un feu d’axe de piste tel que le pilote le perçoit
lorsqu’il se trouve latéralement à 5 m de l’axe de piste
(réglage d’intensité maximal pour un feu neuf)
10 000
Zone de transition
1 000
10 100 200 550 1 000
RVR (m)
Figure 6-7. Combinaison des Figures 6-4 et 6-5 pour une hauteur des yeux de 5 m
Chapitre 6. Évaluation de la portée visuelle de piste 6-11
Tableau 6-2. Utilisation des intensités des feux de bord de piste et des feux
d’axe de piste pour évaluer la RVR quand tous ces feux sont disponibles
1. Feux de bord de | Calculer la RVR en utilisant l’intensité des feux de bord de piste (supérieure à celle des feux
piste axiaux). Si l’on obtient une RVR > 550 m, cette valeur est la valeur finale de la RVR et aucun
autre calcul n’est nécessaire; si la RVR ≤ 550 m, passer à 2).
2. Feux axiaux | Calculer la RVR en utilisant l’intensité des feux axiaux. Si l’on obtient une RVR < 200 m, cette
valeur est la valeur finale de la RVR et aucun autre calcul n’est nécessaire; si la RVR ≥ 200 m
(et aussi ≤ 550 m puisqu’elle est calculée avec une intensité inférieure), passer à 3).
3. Zone de transition Note.— La RVR est fonction a) de la luminance de l’arrière-plan (L), b), de l’intensité
lumineuse (I) et c) de la limpidité de l’atmosphère. Cette limpidité peut être représentée par la
transmissivité (T), le coefficient d’extinction (σ) ou la portée visuelle de jour (POM). Choisir la
POM — choix qui est le plus naturel — car sa relation avec la RVR est la plus linéaire dans la zone
de transition.
| Considérer que la POMt est la POM mesurée (qui peut être calculée directement par l’indication
du capteur). Noter que POMt < POM550 et POMt > POM200 ;
200 m ≤ RVR ≤ 550 m Note.— On ne peut utiliser les feux de bord de piste réglés à l’intensité maximale (si c’était le
cas, la RVR serait supérieure à la RVR correspondante pour une piste dotée de feux axiaux).
| Supposer que l’intensité effective des feux de bord de piste correspondant à RVR = 200 m est
réduite (par exemple de moitié, de l’intensité au point C à l’intensité au point D sur la
Figure 6-7) ;
| Procéder de même pour la transition entre les feux de bord de piste et les feux axiaux du
Tableau 6-2.
faible intensité en attendant la reprise des mouvements d’avion), l’évaluation de la RVR devrait être fondée
sur l’intensité lumineuse optimale qui conviendrait à l’exploitation dans les conditions existantes. Cette
évaluation ne peut pas être effectuée simplement par des systèmes entièrement automatiques dans lesquels
les réglages d’intensité transmis à l’ordinateur sont reliés au pupitre du contrôle de la circulation aérienne ou à
un dispositif de contrôle du flux lumineux. En outre, si le balisage lumineux de l’aérodrome n’est pas réglé à
l’intensité voulue, le dispositif de contrôle de la luminance de l’arrière-plan peut transmettre une valeur
différente de celle qui est obtenue quand les feux sont allumés. Il est toutefois possible d’évaluer séparément
la RVR en utilisant la loi d’Allard à partir du facteur de transmission ou du coefficient d’extinction et des valeurs
admises pour les autres variables. Les dispositions ci-dessus ne s’appliquent pas aux valeurs de la RVR
indiquées dans les METAR/SPECI ; dans ces messages, la valeur indiquée doit être fondée sur l’intensité
lumineuse maximale disponible sur la piste.
6.5.8 Les États choisissent leurs propres procédures de réglage de l’intensité de leurs feux. Il y a
cependant lieu de noter que même si un système automatique d’évaluation de la RVR peut indiquer que la
visibilité est au maximum pour les réglages maximaux de l’intensité, les pilotes ne perçoivent pas
nécessairement une augmentation correspondante quand l’intensité passe au maximum. Cette situation peut
se présenter quand la lumière diffusée du balisage augmente la luminance de l’arrière-plan et réduit ainsi les
bienfaits de l’augmentation de l’intensité des feux de piste. Les feux réglés à des intensités plus élevées
peuvent aussi « aveugler » le pilote, si bien que l’éblouissement que ces réglages peuvent produire risque en
fait de le gêner.
6.6.1 Pour être vu, un feu doit éclairer l’œil à un niveau supérieur au seuil d’éclairement (ET) — voir
l’Appendice A. Le seuil n’est pas constant mais est influencé par un certain nombre de facteurs, dont le
principal est la luminance de l’arrière-plan, c’est-à-dire la luminosité du fond sur lequel la lumière est perçue.
6.6.2 Pour qu’il soit possible de comparer dans une certaine mesure les comptes rendus de la RVR à
différents aérodromes, le Groupe d’experts sur l’exploitation tous temps a proposé, lors de sa quatrième
réunion en 1971, à titre d’éléments indicatifs, les seuils d’éclairement du Tableau 6-4.
6.6.3 Les quatre seuils d’éclairement sont à peu près également espacés sur une échelle logarithmique
et sont commodes pour évaluer la RVR.
6.6.4 La relation mentionnée ci-dessus entre le seuil d’éclairement et la luminance de l’arrière-plan est
illustrée à la Figure 6-8. La luminance de l’arrière-plan varie, de gauche à droite, de la nuit la plus noire au
brouillard le plus lumineux du jour. Par un jour de brouillard lumineux, le seuil d’éclairement est plus de
1 000 fois supérieur à celui d’une nuit noire.
6.6.5 Certains États utilisent les seuils d’éclairement du Tableau 6-4 qui sont illustrés sur la Figure 6-8.
Le nombre de seuils peut dépendre de l’emplacement géographique (par exemple durée du crépuscule). Le
passage d’une valeur de seuil à une autre s’effectue parfois automatiquement, la luminance de l’arrière-plan
étant aussi contrôlée par un capteur.
6.6.6 Étant donné les variations marquées du seuil ET entre les quatre valeurs indiquées à la Figure 6-8,
plusieurs États sont d’avis que la luminance de l’arrière-plan devrait être contrôlée et que la valeur ET devrait
être déterminée à partir d’une relation continue telle que celle qu’illustre la courbe de la Figure 6-8. La courbe
lisse de cette figure peut être représentée approximativement par l’équation (ET in lux [lx]) :
2
log (ET) = 0,57 log (B) + 0,05[log (B)] − 6,66 (6)
Chapitre 6. Évaluation de la portée visuelle de piste 6-13
Nuit 8 × 10−7 ≤ 50
−5
Aube/crépuscule 10 51 − 999
−4
Jour normal 10 1 000 − 12 000
−3
Jour brillant 10 > 12 000
(par exemple brouillard lumineux)
10 –2
log (ET ) = 0,57 log (B) +
0,05[log(B)] 2 – 6,66
Jour lumineux
10 –3
Seuil d'éclairement (lx)
Jour normal
10 –4
Crépuscule
10 –5
Nuit
10 –6
10 –7
1 10 100 1 000 10 000 100 000
2
Luminance de l'arrière-plan (cd/m )
Si l’on applique cette équation, les valeurs du seuil d’éclairement ET inférieures à 8 • 10−7 lx devraient être
remplacées par 8 • 10−7 lx pour tenir compte du fait que le poste de pilotage n’est jamais dans l’obscurité totale.
L’équation (6) a été obtenue à partir des valeurs de seuil du Tableau 6-4 en traçant une courbe qui intercepte
ces valeurs en leur milieu. Le § 6.7.9 présente les erreurs résultant de l’utilisation de tels seuils. Il a été jugé
aussi que même si la pente de la courbe est bien fondée, son emplacement dans le sens vertical sur la
Figure 6-8 n’est peut-être pas optimal pour un certain nombre de raisons. Par exemple, elle peut être
satisfaisante du point de vue d’un observateur au sol, mais des seuils plus élevés pourraient être applicables
pour les pilotes qui voient les feux à travers leur pare-brise (voir l’Appendice C). Il apparaît souhaitable que la
question du seuil d’éclairement fasse l’objet d’un complément d’étude (voir l’Appendice G).
6.6.7 On s’est demandé si les valeurs recommandées pour le seuil d’éclairement étaient toujours
représentatives. La nuit, par exemple, la luminance de l’arrière-plan augmente avec la densité du brouillard
par suite de la diffusion de la lumière émise par les balisages lumineux d’approche et de piste. Pour contrer cet
effet la nuit, par mauvaise visibilité, certains États diminuent l’intensité des feux, ce qui présente également
l’avantage de réduire la luminance de l’arrière-plan sans influencer la RVR. Même ainsi, l’expérience a montré
que la nuit, vers la limite inférieure de l’exploitation de catégorie III et lorsque les feux sont réglés à 100 %, la
luminance de l’arrière-plan serait peut-être mieux représentée par un seuil de 10−5 lx que par la valeur
recommandée d’environ 10−6 lx qui doit normalement être appliquée la nuit par bonne visibilité avec des
intensités lumineuses faibles ou modérées.
6.7.1 Dans un système automatique d’évaluation de la RVR, celle-ci est généralement calculée (voir
§ 9.1.4) par application de la loi de Koschmieder (Appendice B) et de la loi d’Allard (Appendice A) ; la RVR
signalée est celle qui correspond à la plus élevée des deux valeurs obtenues. La Figure 6-9 montre la loi qui,
en fonction de la RVR et de la luminance de l’arrière-plan (en appliquant l’équation 6 pour ET) donne la valeur
la plus élevée de la RVR. Les deux courbes représentent les limites entre les valeurs obtenues par les deux
lois pour deux intensités de feux de piste (1 000 et 10 000 cd). Pour une courbe d’intensité donnée, si le point
d’intersection de la valeur de la RVR et de la luminance de l’arrière-plan est situé au-dessus de la courbe, la
RVR est déterminée par la loi de Koschmieder (RVR = POM). S’il se trouve au-dessous de la courbe, elle
l’est par la loi d’Allard (RVR > POM). Supposons par exemple que la luminance de l’arrière-plan soit égale à
2
1 000 cd/m . Pour une intensité des feux de piste de 1 000 cd, la loi d’Allard s’appliquera si RVR < 1 100 m
et c’est la loi de Koschmieder qui s’appliquera quand RVR > 1 100 m. Si l’intensité est portée à 10 000 cd, les
valeurs obtenues par l’application des deux lois coïncideront à RVR = 4 000 m. Étant donné que les limites
opérationnelles de la RVR sont égales à 800 m (catégorie I) ou moins, c’est la loi d’Allard qui sera applicable
sauf quand la luminance de l’arrière-plan atteint ses valeurs les plus élevées pour l’intensité maximale
habituelle des feux de bord de piste qui est de 10 000 cd. La loi de Koschmieder peut devenir importante pour
l’établissement des limites opérationnelles de la RVR quand les feux de piste ne sont pas réglés à l’intensité
maximale.
6.7.2 La RVR est calculée au moyen des trois paramètres mesurés σ, I et B indiqués au Tableau 6-5.
La loi d’Allard et la loi de Koschmieder sont toutes deux affectées par des erreurs de la valeur de σ alors que
seule la loi d’Allard l’est pas des erreurs de I et B. Pour un pourcentage donné d’erreurs de mesure, la valeur
de la RVR est beaucoup plus sensible aux erreurs de σ qu’aux erreurs de I et B. C’est pourquoi le bon
fonctionnement des appareils de mesure du coefficient d’extinction σ a reçu plus l’attention que la
détermination de l’intensité des feux de piste et que le fonctionnement de l’appareil de mesure de la luminance
de l’arrière-plan. De plus, les précisions souhaitables indiquées à l’Annexe 3, Supplément A (voir § 6.7.4),
devraient être meilleures pour la visibilité que pour la RVR, parce que les erreurs de I et B n’influent que sur la
RVR et non sur la visibilité. Bien qu’une erreur particulière de I et B ait moins d’effet qu’une erreur de σ, les
variations de I et de B peuvent devenir suffisamment marquées pour avoir une influence sur la précision de la
RVR comparable à celle de la variation de σ. L’analyse de la précision de la RVR sera présentée en deux
Chapitre 6. Évaluation de la portée visuelle de piste 6-15
étapes, comme le montre le Tableau 6-5. En premier lieu, l’attention portera sur la précision de la mesure des
paramètres et ensuite l’incidence des erreurs des paramètres sur la RVR, tels qu’ils sont calculés par
application des lois de Koschmieder ou d’Allard, sera présentée. Le Tableau 6-5 indique les paragraphes qui
contiennent ces indications. Il convient de noter, du fait que la loi d’Allard est normalement celle qui est
appliquée quand la RVR est faible au point de limiter l’exploitation et que la précision de la RVR dépend des
erreurs indépendantes des trois paramètres pour la loi d’Allard, qu’aucune relation simple ne peut être définie
pour établir le rapport entre la précision globale de la RVR et la précision des capteurs, ni pour définir la
précision nécessaire des capteurs en fonction de celle de la RVR.
6.7.3 Les valeurs signalées de la RVR visent à représenter la distance de laquelle un pilote peut voir
une piste. Les erreurs de ces valeurs résultent de plusieurs facteurs, par exemple :
100 000
Loi de Koschmieder
(région au-dessus
de la courbe)
10 000
RVR (m)
10 000 cd
1 000
Loi d'Allard
( région au-dessous 1 000 cd
de la courbe)
g) différences entre l’intensité (I) réelle et l’intensité de calcul des feux de piste ;
De toutes ces erreurs, seules celles de d), g) et i) touchent directement le fonctionnement d’un système
automatique de mesure de la RVR. En général, la conception d’un système RVR vise à assurer que les
erreurs de mesure sont inférieures aux autres sources d’erreur, dont certaines peuvent aussi être minimisées.
On peut par exemple limiter les variations de l’intensité des feux de piste en resserrant les tolérances du
courant des lampes et en entretenant soigneusement les feux. Les différences de la luminance de
l’arrière-plan selon la direction peuvent être évitées en utilisant plusieurs capteurs.
6.7.4 La précision des mesures du coefficient d’extinction doit être envisagée aux emplacements
ci-après :
a) Les précisions réalisables pour la visibilité et la RVR qui sont indiquées au Supplément B
de l’Annexe 3 ont été fournies par l’Organisation météorologique mondiale. Il s’agit de
précisions réalisables des mesures du coefficient d’extinction (σ) (voir § 6.7.2) ou de la POM
(voir l’équation 2 qui établit la relation entre σ et la POM).
b) Les précisions réalisables pour les transmissomètres sont analysées à la section 7.4.
c) Les précisions réalisables pour les diffusomètres à diffusion frontale sont analysées à la
section 8.4.
6.7.5 Les erreurs du coefficient d’extinction mesuré sont les seules erreurs des instruments qui jouent
un rôle dans l’application de la loi de Koschmieder (Appendice B). Pour les erreurs modérées, l’erreur
fractionnaire de la RVR est la même que celle du coefficient d’extinction.
Tableau 6-5. Paramètres qui influent sur le calcul de la RVR. Les numéros se rapportent
aux paragraphes où les explications correspondantes sont présentées
6.7.6 Les erreurs du coefficient d’extinction mesuré ont une incidence plus complexe pour la loi d’Allard.
L’erreur fractionnaire de la RVR est inférieure à celle du coefficient d’extinction. La Figure 6-10 montre le
rapport de l’ampleur de l’erreur fractionnaire de la RVR à l’erreur fractionnaire du coefficient d’extinction en
fonction de la luminance de l’arrière-plan et de la RVR pour une intensité de feux de piste de 10 000 cd. Le
rapport de l’erreur de la RVR à l’erreur du coefficient d’extinction diminue en fonction inverse de la luminance
de l’arrière-plan jusqu’à une valeur minimale de 0,6 (voir Appendice F), à laquelle les feux deviennent moins
visibles que les objets noirs et la loi applicable est alors la loi de Koschmieder et non celle d’Allard. Aux
Figures 6-11 et 6-12, pour des intensités lumineuses de 10 000 et 1 000 cd respectivement, le graphique
représentant la relation entre l’erreur fractionnaire de RVR et l’erreur fractionnaire du coefficient d’extinction
a été agrandi et tracé en fonction de la POM plutôt que de la luminance de l’arrière-plan. Dans ces deux
2
figures, la luminance de l’arrière-plan est comprise entre 7 et 30 000 cd/m . Le rapport de l’erreur de RVR
atteint une limite inférieure de 0,6 à la transition entre la loi d’Allard et la loi de Koschmieder quand
RVR = POM. Pour I = 10 000 cd, cette limite n’est atteinte que pour RVR = 1 000 m. Pour I = 1 000 cd, la limite
est atteinte pour 300 et 1 000 m.
6.7.7 Ainsi que cela est expliqué à la section 6.5, l’intensité lumineuse varie selon l’angle de vision.
Quand celui-ci est normal, la variation de l’intensité de lampes neuves est légèrement inférieure à la moitié
des intensités lumineuses nominales des feux de bord de piste (10 000 cd) et des feux axiaux (5 000 cd). Le
vieillissement des lampes et la souillure ou la dégradation de l’extérieur du pare-brise peuvent provoquer des
0,9
0,8
0,7
RVR = 100 m
0,6
RVR = 300 m
RVR = 1 000 m
0,5
( ∆R/ R)( ∆ σ / σ )
0,4
0,3
0,2
0,1
0,0
1 10 100 1 000 10 000 100 000
2
Luminance de l'arrière-plan (cd/m )
atténuations plus marquées de l’intensité lumineuse. Étant donné que les feux axiaux sont encastrés dans la
chaussée des pistes, ils sont particulièrement susceptibles à des pertes dues à leur souillure. La combinaison
des variations angulaires et des pertes par vieillissement et souillure peut facilement multiplier par quatre les
pertes d’intensité. La plupart des États (voir section 6.5) tiennent compte de ces diverses sources
d’atténuation de la lumière et calculent la loi d’Allard en utilisant une limite d’intensité lumineuse plus basse
(voir § 6.5.2) qui donnera une valeur prudente de la RVR (qui sera inférieure à celle à laquelle on pourrait
s’attendre avec des feux neufs et propres). La méthode actuellement suivie pour remplacer et nettoyer les
feux ne comprend pas nécessairement un programme systématique visant à assurer que les intensités des
feux soient maintenues au-dessus de la limite inférieure d’intensité utilisée pour calculer la RVR.
6.7.8 L’effet sur la RVR des erreurs d’intensité lumineuse dépend de la rapidité avec laquelle l’intensité
décroît en fonction de la distance dans la loi d’Allard (Appendice A). Les variations de l’intensité ont un effet
plus marqué en cas de décroissance lente de l’étalement du faisceau (en proportion inverse du carré de la
distance) et un effet moindre pour la décroissance rapide par atténuation exponentielle. Par exemple, par air
clair (σ = 0), si I diminue quatre fois, la valeur de R est réduite de moitié quand on applique la loi d’Allard
(équation 5), ce qui est une forte réduction. En revanche, si de jour ET = 10−4, σ = 92 km−1 et I = 10 000 cd, R
devient égal à 100,1 m. Si I diminue quatre fois (2 500 cd), R est égal à 87,8 m, et la diminution est de 12,2 %,
ce qui est relativement modeste. Les Figures 6-13 et 6-14 ressemblent aux Figures 6-11 et 6-12 et elles
1,0
Intensité lumineuse = 10 000 candelas
0,9
( ∆ R / R)( ∆ σ/ σ )
0,8
0,7
RVR = 100 m
RVR = 300 m
RVR = 1 000 m
0,6
10 100 1 000
POM (mètres)
montrent les effets des petites erreurs fractionnelles d’intensité sur l’erreur fractionnelle de la RVR. Les
rapports augmentent proportionnellement à la POM et atteignent la limite supérieure de 0,2 à la transition de la
loi d’Allard à la loi de Koschmieder (Appendice F). Il y a lieu de noter, du fait que l’intensité lumineuse et le
seuil d’éclairement sont introduits inversement dans la loi d’Allard, que le rapport des erreurs de la RVR aux
erreurs du seuil d’éclairement ont les mêmes valeurs absolues, comme le montrent les Figures 6-13 et 6-14.
Les erreurs d’intensité lumineuse suffisamment marquées pour avoir un effet significatif sur la RVR sont trop
élevées pour l’analyse différentielle des Figures 6-12 et 6-13. C’est pourquoi les Figures 6-15 et 6-16 ont été
ajoutées pour illustrer comment une intensité quatre fois et deux fois plus faible réduit la RVR pour des
intensités de 10 000 et 1 000 cd, respectivement. On applique l’équation 6 pour déterminer la valeur de ET à
partir de la luminance de l’arrière-plan (B). Les erreurs de la RVR sont tracées pour trois valeurs
représentatives de la RVR : 100, 300 et 1 000 m. Quand l’intensité des feux de piste est inférieure à celles qui
ont été retenues pour calculer la RVR, la valeur signalée de la RVR est supérieure à sa valeur réelle. Les
figures illustrent les effets ci-après :
1,0
Intensité lumineuse = 1 000 candelas RVR = 100 m
RVR = 300 m
RVR = 1 000 m
0,9
( ∆ R/ R)( ∆σ / σ )
0,8
0,7
0,6
10 100 1 000
POM (mètres)
RVR est déterminée par la loi de Koschmieder ; en pareil cas, la réduction de la RVR en
fonction de l’intensité lumineuse tombe à zéro parce que la loi de Koschmieder est
indépendante des feux de piste.
b) L’erreur de la RVR quand l’intensité lumineuse diminue quatre fois est environ deux fois plus
élevée que dans le cas d’une réduction de moitié.
c) L’erreur fractionnaire de la RVR est un peu plus élevée aux valeurs les plus élevées de la
RVR.
d) Les erreurs de la RVR pour des feux de 1 000 cd ne sont que légèrement supérieures à
celles des feux de 10 000 cd. Toutefois, quand B augmente, la région de Koschmieder est
atteinte avec des feux de 1 000 cd plus rapidement qu’avec des feux de 10 000 cd, les
erreurs maximales étant identiques pour ces deux intensités (moins de 13 % quand
l’intensité est réduite de moitié et 23 % quand elle diminue quatre fois).
0,20
Intensité lumineuse = 10 000 candelas
0,15
( R/ R)( I/ I )
0,10
0,05
RVR = 100 m
RVR = 300 m
RVR = 1 000 m
0,00
10 100 1 000
POM (mètres)
6.7.9 Les erreurs de la luminance de l’arrière-plan dans les mesures effectuées au moyen d’instru-
ments sont généralement nettement inférieures à 0,5, à deux exceptions près :
b) Quand au lieu d’utiliser une courbe lisse on utilise un plus petit nombre d’échelons du seuil
d’éclairement pour des plages spécifiées des valeurs de la luminance de l’arrière-plan
(voir Tableau 6-4 et la courbe en paliers de la Figure 6-8), les valeurs du seuil d’éclairement
coïncident avec celles de la courbe lisse au milieu de tous les paliers mais la différence est
environ trois fois plus grande à leur extrémité. Le Tableau 6-6 présente une analyse
détaillée de ces erreurs à chaque extrémité des paliers du seuil d’éclairement. Dans le cas
le plus défavorable, l’erreur de la RVR peut dépasser 20 % et, en raison de ces erreurs, il
faut faire preuve de prudence quand on utilise la courbe à paliers (voir § 6.6.6).
La variation de la luminance de l’arrière-plan selon la direction ne joue normalement aucun rôle par mauvaise
visibilité. Des variations très marquées peuvent cependant se produire en présence d’une mince couche de
brouillard en l’absence de nuages de l’étage supérieur alors que le soleil est bas sur l’horizon.
6.7.10 Les erreurs de la RVR résultant d’erreurs de la luminance de l’arrière-plan sont semblables à
celles que produisent les erreurs de l’intensité lumineuse (voir § 6.7.8). Pour la même erreur fractionnaire, les
erreurs de la luminance de l’arrière-plan sont légèrement inférieures parce que les pentes du seuil
d’éclairement en fonction des courbes de la luminance de l’arrière-plan sont inférieures à un (voir Figure 6-8).
Les Figures 6-17 et 6-18 montrent comment des réductions à 0,25 et à 0,5 de l’éclairement de l’arrière-plan
augmentent la RVR aux intensités de 10 000 et 1 000 cd respectivement. Les réductions de la luminance
mesurée de l’arrière-plan (B) au-dessous de sa valeur réelle conduisent à signaler une valeur de la RVR plus
élevée que sa valeur réelle. Une telle réduction peut, par exemple, être provoquée par de la neige qui obstrue
la vitre de l’appareil de mesure de la luminance de l’arrière-plan. Les effets ci-après ressortent de ces deux
figures :
a) Dans tous les cas, l’erreur de la RVR augmente environ trois fois en même temps que la
luminance de l’arrière-plan (B). Cette variation est plus forte que celle qui est observée pour
les erreurs de l’intensité des feux de piste parce que la pente de la Figure 6-8 augmente aux
valeurs plus élevées de B. Dans certains cas, cependant, les valeurs de la luminance de
−6,10 16 14 13 11 10 9 9
6-22 Manuel des méthodes d’observation et de compte rendu de la portée visuelle de piste
l’arrière-plan sont plus élevées dans la région (voir Figure 6-9) dans laquelle la RVR est
déterminée par la loi de Koschmieder ; en pareil cas, la réduction de la luminance de
l’arrière-plan n’a aucun effet sur la valeur de la RVR.
b) L’erreur de la RVR quand l’intensité lumineuse diminue quatre fois est environ deux fois plus
élevée que dans le cas d’une réduction de moitié.
c) L’erreur fractionnaire de la RVR est un peu plus élevée aux valeurs les plus élevées de la
RVR.
d) Les erreurs de la RVR pour des feux de 1 000 cd ne sont que légèrement supérieures à
celles des feux de 10 000 cd. Toutefois, quand B augmente, la région de Koschmieder est
atteinte avec des feux de 1 000 cd plus rapidement qu’avec des feux de 10 000 cd, les
erreurs maximales étant identiques pour ces deux intensités (moins de 14 % quand la
luminance de l’arrière-plan est réduite de moitié et 28 % quand elle diminue quatre fois).
0,20
Intensité lumineuse = 1 000 candelas
0,15
( R/ R)( I / I )
0,10
0,05
RVR = 100 m
RVR = 300 m
RVR = 1 000 m
0,00
10 100 1 000
POM (mètres)
0,25
0,20
0,15
∆R/R
0,10 0,25 I
0,05 0,5 I
0,00
1 10 100 1 000 10 000 100 000
Luminance de l'arrière-plan (cd/m 2)
Figure 6-15. Réduction fractionnaire de la RVR (∆R/R) pour une réduction de l’intensité
des feux de piste jusqu’à 0,25 I et jusqu’à 0,5 I par rapport à l’intensité de calcul de 10 000 cd
6-24 Manuel des méthodes d’observation et de compte rendu de la portée visuelle de piste
0,25
0,20
0,15
∆R/R
0,25 I
0,10
0,5 I
0,05
0,00
1 10 100 1 000 10 000 100 000
2
Luminance de l'arrière-plan (cd/m )
Figure 6-16. Réduction fractionnaire de la RVR (∆R/R) pour une réduction de l’intensité
des feux de piste jusqu’à 0,25 I et jusqu’à 0,5 I par rapport à l’intensité de calcul de 1 000 cd
Chapitre 6. Évaluation de la portée visuelle de piste 6-25
0,30
0,25
0,20
∆R/R
0,15
0,10
0,25 B
0,05
0,5 B
0,00
1 10 100 1 000 10 000 100 000
Luminance de l'arrière-plan (cd/m2 )
0,30
0,25
0,20
∆R/R
0,15
0,10
0,25 B
0,05
0,5 B
0,00
1 10 100 1 000 10 000 100 000
2
Luminance de l'arrière-plan (cd/m )
6.7.11 Le Tableau 6-7 résume les effets sur la RVR des variations de ses trois paramètres, σ, I et B. Les
variations nécessaires pour réduire de 10 % la RVR sont indiquées pour deux valeurs de la luminance de
l’arrière-plan B et pour trois valeurs de la RVR. La RVR est beaucoup plus sensible à la variation de σ qu’à
celles des deux autres paramètres. Les variations de la RVR sont plus sensibles à celles de I et B de jour que
de nuit. Il convient de noter que le Tableau 6-7 n’a que valeur indicative et qu’en raison de leur non-linéarité les
variations qui augmenteraient la RVR de 10 % ne seraient pas proportionnelles à celles qui sont indiquées.
Paramètre
RVR (m)
7.1.2 La Figure 7-1 illustre sous forme schématique les deux types de transmissomètres qui sont le plus
couramment employés. Tous deux consistent essentiellement en un émetteur qui envoie un faisceau lumineux
sur une cellule photoélectrique placée dans le récepteur. Dans le premier type, parfois appelé transmissomètre
« à faisceau direct » [voir Figure 7-1 a)], le faisceau lumineux est envoyé directement vers le récepteur. La
longueur du parcours du faisceau entre l’émetteur et le récepteur est couramment appelée « ligne de base ».
Dans le deuxième type, l’émetteur et le récepteur sont combinés en un seul instrument, et le faisceau est réfléchi
par un prisme à réflexion totale (réflecteur) ; la longueur utile (ligne de base) du faisceau lumineux est donc
égale au double de la distance entre l’émetteur et le réflecteur. C’est ce qu’on appelle un transmissomètre
« à faisceau réfléchi ». Le faisceau réfléchi est séparé du faisceau incident dans l’émetteur/récepteur [par
exemple au moyen d’un dispositif séparateur comme le montre schématiquement la Figure 7-1 b)]. Certains
dispositifs fonctionnent avec deux lignes de base, et comportent donc un émetteur et deux récepteurs.
7.1.3 Lorsqu’on envisage de choisir un transmissomètre pour évaluer la RVR, il faut tout d’abord fixer la
plage des RVR à évaluer car c’est elle qui détermine la longueur optimale de la ligne de base du
transmissomètre. Prenons par exemple toute la plage de la RVR de 50 m à 2 000 m. Les valeurs les plus
élevées de la POM pour l’observation des feux (loi d’Allard) sont obtenues de nuit pour RVR = 50 m et pour
l’observation d’objets (loi de Koschmieder), de jour, à RVR = 2 000 m. Si l’on suppose que l’intensité des feux
de piste est de 10 000 cd et que la valeur de ET de nuit est égale à 10−6 lx, l’application de la loi d’Allard
donnera une RVR de 50 m pour une POM égale à 9,87 m. Selon la loi de Koschmieder, la RVR est égale à la
POM. Par conséquent, un transmissomètre capable de couvrir toute la plage des RVR doit pouvoir mesurer la
POM de 9,87 m à 2 000 m. Les facteurs à prendre en considération en ce qui concerne la longueur de la ligne
de base sont décrits ci-après.
c) Pour une plage donnée de valeurs de la RVR, la gamme dynamique sur laquelle le
transmissomètre doit fonctionner augmente en même temps que la longueur de la ligne de
7-1
7-2 Manuel des méthodes d’observation et de compte rendu de la portée visuelle de piste
7.1.4 Le seuil de bruit du transmissomètre est important pour le choix de la longueur de la ligne de base.
Tous les transmissomètres engendrent un bruit électrique qui limite le facteur de transmission minimal qui
peut être mesuré. Ce bruit est causé principalement par des éléments électriques et par de la lumière parasite
à l’intérieur du transmissomètre. Certains systèmes actuels permettent de surmonter cette difficulté en
mesurant le bruit émis et en le soustrayant dans l’évaluation de la RVR. Le niveau de bruit du transmissomètre
n’étant pas constant, cette méthode peut causer des erreurs si le bruit n’est pas étalonné assez souvent. Le
facteur de transmission minimal peut être en relation avec la longueur maximale de la ligne de base. (Cette
question est examinée dans l’Appendice D.)
7.1.5 La couverture de toute la plage des RVR (POM comprise entre 10 et 2 000 m) exige un fort
pouvoir séparateur et une bonne stabilité et c’est pourquoi beaucoup d’États utilisent deux instruments ou un
instrument à deux lignes de base pour couvrir la RVR de 50 à 2 000 m. Le besoin relatif à un seul
Source b
lumineuse Ligne de base Cellule photoélectrique
Émetteur Récepteur
Source b/2
lumineuse Rétroflecteur
(Ligne de base aller et retour)
Émetteur/récepteur
Cellule photoélectrique
transmissomètre couvrant toute la plage des RVR peut être exprimé par le pouvoir séparateur requis du
convertisseur analogique/numérique utilisé pour mesurer le signal lumineux émis. Pareil pouvoir séparateur est
nécessaire à l’extrémité la plus élevée de la plage pour discerner les petites variations du facteur de
transmission et, à l’extrémité inférieure, pour détecter la petite proportion de la lumière qui est reçue par rapport
à celle qui l’est quand le facteur de transmission est égal à 100 %. La Figure 7-2 montre comment ces deux
besoins dépendent de la ligne de base du transmissomètre qui a été choisie, en supposant qu’une précision de
la RVR égale à 10 % correspond à un pouvoir séparateur de 1 bit. La ligne de base optimale mesure environ
17 mètres et le pouvoir séparateur du convertisseur doit être d’au moins 8 bits. Un instrument d’utilisation
pratique aurait un pouvoir séparateur plus élevé (par exemple 10 bits ou plus) afin que celui du convertisseur ne
soit pas une source d’erreur dominante pour la plupart des systèmes utilisés dans l’exploitation.
a) Étant donné que la RVR est mesurée pour estimer la vision de l’être humain, il peut se
produire des erreurs quand la longueur d’onde de la réponse de l’instrument diffère de celle
de la vision de l’être humain. Seules se produiraient des erreurs significatives pour les
phénomènes météorologiques dont la POM varie en même temps que la longueur d’onde
(par exemple brume sèche, voir Tableau 4-1).
25
RVR = 1 500 m
20 RVR = 50 m
Bits de pouvoir séparateur
15
10
0
0 10 20 30 40 50
c) La longueur exacte des lignes de base courtes peut être incertaine au point de fausser les
mesures. Les optiques du transmissomètre sont normalement entourées d’un capotage
pour éviter la souillure de leur vitre. La ligne de base est normalement définie comme étant
la distance d’un capotage à l’autre et on suppose que les phénomènes météorologiques ne
pénètrent pas dans les capotages. Cette hypothèse n’est pas toujours valide dans toutes les
conditions météorologiques, car le brouillard, la brume, etc., peuvent pénétrer à l’intérieur du
capotage. En revanche, on utilise des ventilateurs pour protéger les optiques de beaucoup
d’instruments contre la souillure et pour empêcher les contaminants météorologiques de
pénétrer dans le capotage. Malheureusement, par vent léger, ces ventilateurs peuvent
déblayer aussi une partie de la trajectoire du faisceau devant le capotage en rendant la ligne
de base réelle plus courte que la ligne de base nominale.
7.1.8 La lumière de l’arrière-plan s’ajoute à la lumière qui éclaire le récepteur et pour éviter les erreurs
dues à cette combinaison, il est normal de moduler la source lumineuse du transmissomètre ou d’éliminer de
toute autre manière la lumière parasite de l’arrière-plan. En dépit de ces précautions, la linéarité du détecteur
photométrique peut continuer d’être affectée par un éclairement ambiant très élevé, tel que celui du soleil,
direct ou réfléchi par un miroir, qui faussera les mesures. Pour éviter que le soleil ne frappe directement le
détecteur photométrique du récepteur, on penche habituellement le transmissomètre vers le bas de manière
que l’axe du faisceau de mesure soit incliné de 0,5 degré par rapport à l’horizontale.
7.2.1 Il existe sur le marché de nombreux modèles de transmissomètres. Ils utilisent diverses sources
lumineuses, par exemple des lampes à filament de tungstène, des tubes au xénon à décharges de conden-
sateur, des lampes à halogène à filament de tungstène à émission modulée et des diodes à lueur à
modulation d’amplitude (LED).
7.2.2 Dans certains transmissomètres, il y a peu de pertes de lumière et le faisceau peut être à basse
intensité ; dans d’autres, on peut utiliser un faisceau à haute intensité et à large ouverture, qui peut donc être
visible de l’extérieur. En pareil cas, la ligne de base peut devoir être écartée de la piste pour que la lumière ne
gêne pas le pilote.
7.2.3 Pour éviter les erreurs de diffusion frontale, les axes optiques de l’émetteur et du récepteur
devraient être coaxiaux. L’emploi de pinceaux étroits et la nécessité de les aligner qui en résulte exigent que
l’émetteur et le récepteur soient rigides et montés sur des fondations ancrées solidement car le moindre
Chapitre 7. Transmissomètres 7-5
défaut d’alignement peut provoquer dans la sortie du récepteur de grandes variations. Les changements dus
aux défauts d’alignement peuvent être interprétés à tort comme des variations des conditions atmosphériques.
La couverture du récepteur est parfois limitée à l’émetteur seulement. Dans certains cas, les conditions
relatives à la largeur du faisceau et à l’alignement permettent difficilement d’obtenir une ligne de base double
(une longue, l’autre courte) au moyen d’un seul émetteur et de deux récepteurs distincts. En premier lieu,
l’émetteur ne peut être pointé sur les deux récepteurs simultanément. Deuxièmement, bien que dans le cas
d’une ligne de base longue, le diamètre de l’émetteur puisse être assez étroit pour éliminer les erreurs
causées par la diffusion frontale, le récepteur doit, pour une ligne de base courte, fonctionner avec une
ouverture beaucoup plus large qui puisse couvrir tout l’émetteur et il recevra donc plus de lumière diffusée
frontalement. Ces problèmes peuvent toutefois être éliminés si l’on utilise deux faisceaux distincts produits par
le même émetteur.
7.2.4 La souillure des surfaces optiques doit être prise en compte lorsqu’on utilise des transmisso-
mètres. On peut atténuer cette souillure à l’aide de capotages ou d’un balayage d’air. Il faut toutefois bien
s’assurer que ces méthodes n’occultent pas la trajectoire du faisceau lumineux [voir § 7.1.6 c)]. Dans les
systèmes dont le taux de souillure peut être établi avec précision, on peut faire intervenir un facteur de
compensation.
7.2.5 Pour que le transmissomètre puisse fonctionner avec la haute précision nécessaire, l’intensité
de la source lumineuse doit être constante ou surveillée et il faut corriger la mesure pour tenir compte de
toutes variations. De plus, le transmissomètre devrait être doté d’un moyen d’étalonnage avec correction
automatique de la dérive brève ou prolongée.
7.2.6 Les avantages et inconvénients du transmissomètre sont résumés ci-après. Certains de ces
avantages sont les suivants :
a) Pour préserver l’alignement, l’instrument doit être fermement ancré au sol. Il peut être diffi-
cile de le rendre frangible, en particulier si la mesure est effectuée nettement au-dessus du
sol. Cette préservation est particulièrement difficile sur des sols instables (par exemple
steppe, foisonnement dû au gel).
b) Pour des raisons techniques, il est difficile de couvrir toute la plage des RVR de 50 à 2 000 m
au moyen d’un seul instrument.
c) Les mesures d’un transmissomètre sont particulièrement sensibles aux erreurs provoquées
par la souillure de la vitre, surtout aux valeurs les plus élevées de la transmissivité.
valeurs et bien que leur description complète n’entre pas dans le cadre du présent manuel, les paragraphes
ci-dessous exposent brièvement les principales méthodes utilisées. La linéarité des transmissomètres peut
être initialement établie en les étalonnant au moyen de filtres de référence.
7.3.2 Essentiellement, le zéro est déterminé en occultant la lumière dirigée vers le récepteur.
L’étalonnage sur toute la plage des RVR est effectué par comparaison directe avec la distance à laquelle des
objets spécifiés et des objets dont l’intensité est connue peuvent être vus par un observateur. L’étalonnage ne
devrait être effectué que quand la visibilité est excellente, de préférence supérieure à 10 km et jamais infé-
rieure à 5 km. L’observation devrait être faite le plus près possible de la POM, car elle est normalement utilisée
dans les conversions effectuées pour obtenir le facteur de transmission. Quand l’évaluation a été faite en
observant des feux, il faut procéder à la conversion en POM. Si d’autres instruments bien étalonnés sont
disponibles sur place, on peut les utiliser pour obtenir la valeur de référence de la POM. La POM ainsi
déterminée peut être convertie pour donner le facteur de transmission et l’étalonnage est ajusté en consé-
quence. Les pertes de la trajectoire dans l’atmosphère n’étant pas toujours homogènes, la correspondance
entre elles sur toute la trajectoire de la lumière émise et la POM de référence peut laisser à désirer. Il faut donc
utiliser cette méthode d’étalonnage avec circonspection.
b) l’erreur d’échelle ;
c) la dérive du signal.
Ces erreurs, illustrées sur la Figure 7-3, sont décrites ci-dessous. Leurs valeurs habituelles sont données à
l’Appendice E.
Dts
1 1 1
t
(Facteur de
transmission Dtd
mesuré)
Dt o
0 0 0
0 1 0 1 0 1
Facteur vrai de transmission (t )
7.4.2 Le décalage du signal (∆t0) se produit lorsque le zéro de l’échelle des facteurs de transmission est
incorrect. Ce décalage entraîne des erreurs dans l’évaluation de la RVR qui augmentent à mesure qu’on se
rapproche de la limite inférieure de la portée utile du transmissomètre. C’est ce qu’illustrent les parties
gauches des courbes R et V de la Figure 7-4, qui montre les caractéristiques d’un accroissement
extrêmement rapide de l’erreur.
7.4.3 L’erreur d’échelle (∆ts) se produit lorsque le point 1 de l’échelle est incorrect, ce qui entraîne un
accroissement de l’erreur de la RVR avec la distance comme le montrent les parties droites des courbes de la
Figure 7-4. On l’appelle erreur d’échelle car elle se présente comme une erreur dans la pente de la courbe
d’étalonnage.
7.4.4 La dérive du signal consiste en un glissement de l’échelle toute entière égal à ∆td. Cette erreur est
généralement beaucoup inférieure à l’erreur de décalage du signal et à l’erreur d’échelle.
0,2
∆V
V
0,1
0
10 100 1 000 10 000 m
POM ( V)
a)
–6
I = 10 000 cd ET = 10
0,2
∆R
R
0,1
0
10 100 1 000 10 000 m
RVR ( R)
b)
7.4.5 Ces erreurs donnent lieu à des erreurs fractionnaires ∆σ/σ du coefficient d’extinction, à une erreur
identique ∆V/V de la POM (voir Figure 7-4 aussi) et de même à une erreur fractionnaire ∆R/R de la RVR. Ces
erreurs sont expliquées à la section 6.7 et à l’Appendice E. À titre d’illustration, la variation de l’erreur
fractionnaire ∆V/V avec V est indiquée sur la Figure 7-4 a) et la variation correspondante de ∆R/R avec la RVR,
sur la Figure 7-4 b). Les courbes illustrent les caractéristiques qui sont mentionnées aux § 7.4.2 et 7.4.3,
notamment la façon dont l’erreur de décalage du signal limite la portée utile minimale du transmissomètre.
8.1.1 Un transmissomètre (Chapitre 7) mesure la fraction de lumière (facteur de transmission) qui n’a
pas été absorbée ou diffusée hors d’un faisceau lumineux après avoir parcouru une certaine distance à
travers l’atmosphère. L’étude de la vision de l’être humain montre que le facteur de transmission — ou le
coefficient d’extinction qui peut être facilement calculé à partir du facteur de transmission — est le paramètre
qui caractérise le mieux la dégradation de la vision provoquée par de la précipitation ou des aérosols. À la
différence du transmissomètre, le diffusomètre à diffusion frontale mesure une petite portion de la lumière
diffusée à l’extérieur d’un faisceau lumineux (voir Figure 8-1) sur un nombre relativement limité d’angles de
diffusion. La mesure ainsi obtenue est utilisée pour estimer le coefficient d’extinction et on suppose que le
signal diffusé lui est proportionnel. La validité de l’estimation dépend des propriétés physiques des particules
diffusées, comme suit :
a) Densité des particules. Du fait que le signal du diffusomètre et le coefficient d’extinction sont
proportionnels à la densité des particules, les variations de cette densité ne peuvent affecter
la validité de la mesure obtenue.
c) Absorption des particules. Elle peut créer des difficultés car un diffusomètre à diffusion
frontale ne peut la déceler. Toutefois, si l’absorption est proportionnelle à la diffusion,
son effet modifie simplement la proportionnalité entre le signal diffusé et le coefficient
d’extinction total.
8.1.2 À de nombreux aéroports, le brouillard et la neige sont les phénomènes météorologiques qui
abaissent le plus souvent la visibilité jusqu’à la plage des RVR à signaler. Dans ces conditions météo-
rologiques, l’absorption et la variation du coefficient d’extinction en fonction de la longueur d’onde sont
normalement modestes. Les fortes pluies, la fumée, le sable et la poussière sont d’autres phénomènes
météorologiques qui peuvent nettement réduire la visibilité et certains de ces phénomènes s’accompagnent
d’une absorption marquée. Une évaluation précise de la RVR au moyen d’un diffusomètre en présence de ces
phénomènes peut nécessiter leur identification et un étalonnage différent de celui qui est utilisé en présence
de brouillard et de neige.
8.1.3 Les propriétés de diffusion de divers phénomènes météorologiques qui réduisent la visibilité sont
décrites ci-après :
8-1
8-2 Manuel des méthodes d’observation et de compte rendu de la portée visuelle de piste
a) Brouillard. Le brouillard a une crête de diffusion vers l’avant relativement étroite, une très
petite diffusion à 90 degrés, une diffusion plus marquée à 180 degrés et de petits maximums
aux angles de l’arc-en-ciel. Dans la plage de 30 à 50 degrés, la diffusion est pratiquement
indépendante de la distribution des dimensions des gouttes et, par conséquent, les
diffusomètres à diffusion frontale qui émettent à un angle situé dans cette plage donnent
les résultats les plus homogènes. Au contraire, les instruments à rétrodiffusion (diffusion à
180 degrés) réagissent différemment au brouillard.
b) Neige. La variation de la diffusion provoquée par la neige est beaucoup plus lente que celle
du brouillard, la lumière s’y diffusant plus uniformément sous tous les angles. À un angle
d’environ 40 degrés, le rapport diffusion/coefficient d’extinction du brouillard et de la neige
est le même. Cet angle est donc utile pour un diffusomètre à diffusion frontale qui ne peut
déterminer le phénomène qui réduit la visibilité. À l’opposé, la réaction à la neige des
instruments à rétrodiffusion est anormalement élevée.
c) Pluie. La crête de diffusion frontale de la pluie est encore plus étroite que celle du brouillard.
Elle est si étroite qu’elle n’affecte pas la vision de façon marquée et qu’un transmissomètre
ne peut pas toujours la déceler. Par conséquent, quand il pleut, un diffusomètre à diffusion
frontale peut sous-estimer deux fois plus qu’un transmissomètre la valeur de la RVR. Étant
donné que la pluie qui n’est pas combinée à du brouillard est rarement assez forte pour
réduire nettement la RVR, cette sous-estimation n’a pas retenu beaucoup l’attention dans la
conception de ces diffusomètres. Si un diffusomètre à diffusion frontale peut déterminer que
la pluie est le seul phénomène qui réduit la visibilité, il peut corriger la sous-estimation
correspondante de la RVR. Une telle correction peut cependant conduire à signaler une
RVR plus élevée que la RVR réelle si tout brouillard mélangé à la pluie n’est pas détecté et
n’est pas pris en compte.
d) Petites particules en aérosol (brume sèche ou fumée). La fonction de diffusion des parti-
cules dont le diamètre est inférieur à la longueur d’onde de la lumière varie nettement en
fonction de la longueur d’onde mais beaucoup moins en fonction de l’angle que dans le cas
de plus grosses particules. Cette différence provoque une diffusion plus marquée par
rapport au coefficient d’extinction aux angles de mesure des diffusomètres à diffusion
frontale. Une partie de cette différence peut être compensée par l’absorption que ces
Émetteur Récepteur
8.1.4 Du fait que le signal de cet instrument dépend dans une relation complexe de la densité et du
type des particules, ainsi que de sa géométrie, son étalonnage est effectué empiriquement en comparant la
sortie du capteur à la mesure d’un transmissomètre de référence, dans des conditions météorologiques
appropriées.
8.2.1 Un diffusomètre à diffusion frontale se compose d’un émetteur et d’un récepteur espacés
d’environ un mètre (voir Figure 8-1). Plusieurs modèles différents de cet appareil ont été testés depuis
plusieurs décennies. Les modèles actuels ont permis de résoudre beaucoup des problèmes que présentaient
les modèles plus anciens.
8.2.2 Les premiers appareils de ce genre comportaient des sources de lumière incandescente à modu-
lation de fréquence d’environ 300 Hz alors que ceux qui sont utilisés actuellement contiennent des lampes à
éclats ou des diodes à lueurs infrarouges modulés électriquement. Les impulsions lumineuses très courtes ou
la fréquence de modulation très élevée de ces appareils ont pratiquement éliminé les effets du soleil qui
étaient observés auparavant. Les nouvelles sources lumineuses ont aussi réduit l’entretien nécessaire. Il
convient de noter que les mesures à la lumière infrarouge donnent des résultats valides en présence de
brouillard et de neige, alors qu’elles sont erronées en présence de particules en suspension plus petites de
dimensions comparables à la longueur d’onde (par exemple brume sèche).
8.2.3 Dans les modèles les plus anciens, la vitre était souvent souillée (par exemple par de la neige).
Ces problèmes ont été résolus dans une large mesure dans les modèles les plus récents (voir Figure 8-2) dont
les diffuseurs sont inclinés vers l’avant.
8.2.4 Les avantages et les inconvénients du diffusomètre à diffusion frontale sont résumés ci-après et
exposés plus en détails dans les paragraphes qui suivront.
b) Un seul diffusomètre suffit pour couvrir aisément toute la plage des RVR.
d) Un diffusomètre peut être réparé, réétalonné et remis en service dans la plupart des
conditions météorologiques, y compris la mauvaise visibilité (à l’exception des tourmentes
de précipitation ou de vent).
c) Les tolérances très strictes des caractéristiques géométriques de diffusion doivent être
préservées pour éviter les différences d’étalonnage d’un appareil à l’autre.
d) Des souillures non détectées sur les vitres des capteurs (par exemple neige) peuvent
conduire à signaler des RVR supérieures à la RVR réelle. L’inclinaison des diffuseurs (voir
Figure 8-2) réduit nettement les possibilités d’obstruction par la neige.
8.2.5 Avec ces diffusomètres, la relation entre le signal optique et le coefficient d’extinction est linéaire
car la force du signal est proportionnelle au coefficient d’extinction. Il en découle deux conséquences :
a) Un seul des ces diffusomètres peut facilement couvrir toute la plage des RVR qui doivent
être signalées.
b) Les pertes dues à la souillure de la vitre produisent des erreurs proportionnelles aux
mesures obtenues.
8.2.6 Les capteurs étant très proches du volume de diffusion, il n’est pas possible d’utiliser des
ventilateurs pour éliminer les souillures, car ils pourraient déblayer le brouillard du volume de diffusion. Des
méthodes ont donc été mises au point pour éviter les pertes dues aux vitres et permettre que celles-ci soient
seulement nettoyées à de longs intervalles (par exemple trois mois). Deux méthodes ont été adoptées :
Il convient de noter que les valeurs de la RVR signalées sont plus élevées que les valeurs réelles si les pertes
par les vitres ne sont pas compensées complètement. L’obstruction par la neige représente le cas le plus
Chapitre 8. Diffusomètres à diffusion frontale 8-5
défavorable et il faut l’éviter ou la détecter pour veiller à ce que les valeurs signalées de la RVR ne soient pas
erronées.
8.2.7 Alors que les transmissomètres s’étalonnent automatiquement (voir section 7.3), l’étalonnage
d’un diffusomètre à diffusion frontale est plus complexe, pour deux raisons :
b) Le signal mesuré par un diffusomètre à diffusion frontale ne peut pas être lié directement au
coefficient d’extinction. Ce signal doit être comparé à des mesures directes du coefficient
d’extinction effectuées au moyen d’un transmissomètre. Pareille comparaison peut être
utilisée pour obtenir la valeur du coefficient d’extinction d’une SCU équivalente à celle du
brouillard.
Du fait que l’étalonnage est critique pour la validation de chaque modèle de diffusomètre à diffusion frontale, la
question sera examinée plus en détail à la section 8.3.
8.2.8 Pour qu’un tel diffusomètre représente correctement le coefficient d’extinction atmosphérique,
l’atmosphère à l’intérieur du volume de diffusion doit être semblable à l’atmosphère libre. Il faut éviter deux
effets :
a) Les diffuseurs et leurs montures ne doivent pas empêcher le vent de transporter librement
les particules réduisant la visibilité à l’intérieur du volume de diffusion (ce qui peut être
significatif dans le cas du brouillard et de la neige). On peut minimiser ce problème si les
diffuseurs et leurs supports sont de petite dimension et placés à distance du volume de
diffusion. Les effets du blocage du vent peuvent être réduits à quelques centièmes.
b) Il faut bien éloigner du volume de diffusion la chaleur émise par les capteurs ou d’autres
composantes électroniques. L’inclinaison des diffuseurs protège contre ce problème plus
que toute autre géométrie car les diffuseurs se trouvent au-dessus du volume de diffusion.
8.2.9 Du fait qu’un diffusomètre à diffusion frontale établit des moyennes sur un très petit volume
d’espace, on s’est demandé s’il représente la RVR sur toute la longueur de la piste aussi bien qu’un trans-
missomètre qui, lui, intègre les mesures sur toute la longueur de sa ligne de base b (m). Si le vent chasse du
brouillard devant un tel diffusomètre, la différence spatiale moyenne entre deux mesures peut devenir
nettement inférieure à la différence nominale entre le petit volume de diffusion et la longue ligne de base. Pour
une vitesse du vent v (m/s), la moyenne des mesures effectuées en une minute fournira une RVR moyenne
sur une distance de 60 • v (m).
8.2.10 Des études effectuées sur le terrain aux États-Unis ont montré que les diffusomètres à diffusion
frontale et les transmissomètres permettent d’estimer de façon comparable le coefficient d’extinction à une
distance de 150 m.
Chapitre 8. Diffusomètres à diffusion frontale 8-7
Émetteur Récepteur
c) la SCU (voir § 8.2.7) est installée dans le capteur et mesurée. Le gain du capteur est réglé
de façon à donner une valeur égale à l’équivalent appelé « coefficient d’extinction du
brouillard » de l’appareil d’étalonnage, valeur qui est marquée sur la SCU.
Bien que cette procédure soit simple, la validité de l’étalonnage dépend de l’exactitude du « coefficient
d’extinction du brouillard » de l’appareil d’étalonnage et de la conduite correcte de l’opération d’étalonnage. Il
est impossible sur le terrain, de vérifier l’étalonnage indépendamment. Dans les systèmes à plusieurs
capteurs du coefficient d’extinction, la cohérence des mesures effectuées à des emplacements différents peut
valider dans une certaine mesure l’étalonnage quand les conditions y sont homogènes.
8.3.2 La vérification de l’étalonnage doit commencer par une comparaison avec une mesure du
brouillard par un transmissomètre. Les divers modèles de diffusomètres à diffusion frontale doivent être
étalonnés séparément et l’opération comporte plusieurs étapes :
b) Lorsque des diffusomètres ont été étalonnés par comparaison à des transmissomètres,
l’étalonnage de chaque diffusomètre est connu à quelques centièmes de pourcentage près.
On étalonne alors la SCU en l’installant dans chaque appareil qui a été étalonné et en
établissant la moyenne des lectures du coefficient d’extinction.
8-8 Manuel des méthodes d’observation et de compte rendu de la portée visuelle de piste
c) Pour des raisons de commodité, on peut ajouter une opération dans la vérification de
l’étalonnage. On peut utiliser à cet effet une SCU maîtresse mesurée dans des
diffusomètres calibrés par comparaison à des transmissomètres pour étalonner à l’usine
d’autres diffusomètres à diffusion frontale qui peuvent ensuite être utilisés pour mesurer de
nouvelles SCU.
Dans la pratique, on peut maintenir à quelques centiles près l’interchangeabilité des SCU. La plus grande
source d’erreur possible au cours de la vérification de l’étalonnage consiste à considérer que la diffusion par la
SCU représente la diffusion dans le volume de brouillard. On suppose pendant l’étalonnage que le rapport de
la diffusion de la SCU à la diffusion dans le brouillard est un rapport fixe ; or, il dépend de la similitude de la
géométrie de diffusion d’un appareil à l’autre. Des essais sur le terrain ont souvent révélé des différences
marquées (par exemple 15 %) entre les diffusomètres à diffusion frontale qui ont été étalonnés au moyen de la
même SCU. Des simulations informatiques ont montré comment les tolérances au stade de la production se
traduisent en différences d’étalonnage. Pour une SCU comportant un écran de diffusion, deux effets sont
particulièrement importants : a) le chevauchement des faisceaux de l’émetteur et du récepteur à l’empla-
cement de la SCU (voir Figures 8-5 et 8-6) ; et b) l’angle moyen de diffusion du capteur. Le premier de ces
effets réduit la diffusion par l’écran beaucoup plus que la diffusion dans le volume d’étalonnage. Le deuxième
effet est important parce que la diffusion par le brouillard varie en fonction de l’angle beaucoup plus
rapidement que la diffusion par l’écran de l’appareil d’étalonnage. En raison de l’influence sur l’étalonnage des
caractéristiques géométriques de la diffusion, il est important a) que les appareils utilisés pour étalonner un
diffusomètre en présence de brouillard par rapport à un transmissomètre de référence aient des caractéris-
tiques de diffusion qui se situent à la moyenne des caractéristiques des diffusomètres d’une même série de
production ; et b) que les tolérances à la production soient aussi strictes que possible pour réduire la plage des
distributions.
8.3.3 En raison des effets du vieillissement des instruments ou des SCU, l’étalonnage d’un diffuso-
mètre à diffusion frontale peut dériver systématiquement avec le temps. L’étalonnage des SCU doit donc être
vérifié régulièrement par référence à un transmissomètre.
8.4.1 Des comparaisons effectuées entre des diffusomètres à diffusion frontale et des transmisso-
mètres dans un brouillard homogène révèlent que, normalement, l’étalement du rapport de la moyenne sur
e e
une minute des mesures du coefficient d’extinction est d’environ ± 5 % ou moins entre le 25 et le 75 centile
de la distribution des rapports. Cet étalement indique peut-être que l’étalonnage varie en présence de types
Émetteur Récepteur
e e
de brouillards différents. En présence de neige, l’étalement observé entre le 25 et le 75 centile (jusqu’à
± 10 %) est un peu plus grand. Quand les volumes de diffusion des capteurs sont plus grands, l’étalement est
légèrement plus petit en présence de brouillard et de neige. Dans le cas de la neige, cela traduit peut-être que
la neige était de types différents et l’effet de l’établissement de la moyenne sur un plus petit nombre de flocons
qui traversent le volume d’étalonnage pendant une minute. Pour les résultats obtenus aux États-Unis, voir :
D.C. Burnham, E.A. Spitzer, T.C. Carty, et D.B. Lucas « United States Experience using forward-scatter
meters for runway visual range », Report No. DOT/FAA/AND–97/1, US Department of Transportation, Federal
Aviation Administration, mars 1997.
8.4.2 L’étalonnage des diffusomètres à diffusion frontale peut révéler des variations systématiques
causées par les différents phénomènes météorologiques qui réduisent la visibilité. Jusqu’à présent, ces
variations ont été mesurées dans le brouillard, la pluie, la neige et la brume sèche. Un angle de diffusion
approprié d’environ 40 degrés donnera des étalonnages médians égaux pour le brouillard et la neige.
L’étalonnage des appareils actuellement sur le marché révèle parfois des différences pouvant atteindre
± 30 % entre la neige et le brouillard.
8.4.3 Des simulations informatiques aux États-Unis semblent indiquer que si les tolérances à la
production sont strictes et si les caractéristiques géométriques de conception sont satisfaisantes, les
différences d’un instrument à l’autre de l’étalonnage médian dans le cas du brouillard d’un diffusomètre à
diffusion frontale peuvent être limitées à ± 7 %. Les tolérances de tous les diffusomètres ne sont pas aussi
strictes. En raison de cette source possible d’erreur, les essais sur le terrain des diffusomètres à diffusion
frontale doivent porter sur plusieurs appareils de chaque modèle (voir § 9.4.6 à 9.4.8).
Émetteur Récepteur
9.1.1 Les systèmes d’évaluation de la RVR au moyen d’instruments sont plus ou moins complexes et
vont des systèmes simples comportant un seul instrument à des systèmes entièrement automatiques qui en
comprennent deux, trois ou quatre par piste.
9.1.2 Dans les systèmes les plus simples installés par le passé, un opérateur lisait l’information
(c’est-à-dire le facteur de transmission tb) émise par l’instrument et calculait la RVR correspondante en
utilisant des tableaux, selon les intensités lumineuses réelles et les valeurs du seuil visuel. La valeur de cette
méthode est limitée à cause du temps nécessaire pour évaluer et mettre à jour la RVR et il convient donc de
l’éviter. La technique moderne permet maintenant de calculer automatiquement la RVR à partir de mesures du
facteur de transmission et de la luminance, ainsi que des intensités connues des feux de piste. L’ordinateur ou
le système automatique utilisé peut servir uniquement à évaluer la RVR ou bien peut faire partie intégrante du
système d’observation météorologique de l’aéroport.
9.1.3 La Figure 9-1 présente sous forme schématique un système d’évaluation de la RVR entièrement
automatique pour trois pistes avec affichage numérique qui fournit des renseignements pour deux pistes en
service simultanément. La piste qui, sur la figure est horizontale, est dotée de quatre instruments et les pistes
convergentes de trois, dont deux en commun avec la première piste. À certains grands aéroports ayant des
pistes parallèles, chacune est dotée de trois ou même quatre instruments. Lorsqu’on utilise trois instruments,
il est recommandé de les placer respectivement près de la zone de toucher des roues, près de la zone
correspondante à l’autre extrémité de la piste et près du milieu de la piste (voir section 5.5).
9.1.4 La Figure 9-2 représente les différents éléments d’un système automatique typique d’évaluation
de la RVR. Ces éléments sont : un instrument (le transmissomètre représenté sur la Figure 9-2), le capteur de
la luminance de l’arrière-plan (décrit plus bas), un enregistreur, un calculateur de RVR (autonome ou faisant
partie du système intégré d’observation) et des moyens d’injection de données sur les intensités lumineuses.
Les valeurs calculées de la RVR sont affichées numériquement en différents endroits selon les besoins,
notamment dans les organismes compétents du contrôle de la circulation aérienne. Ces affichages peuvent
être séparés ou utilisés pour compléter l’ensemble des paramètres météorologiques de l’aérodrome.
Note.— Les instruments de mesure du coefficient d’extinction (σ) et/ou de la transmissivité (T)
sont décrits en détail aux Chapitres 7 et 8 et ne sont donc pas traités dans le présent chapitre.
9-1
9-2 Manuel des méthodes d’observation et de compte rendu de la portée visuelle de piste
a) les feux de piste ne doivent pas éclairer directement les capteurs ni influencer directement la
mesure ;
Il faut éviter l’effet direct des feux de piste mais certains États calculent leur effet indirect pour augmenter la
luminance de l’arrière-plan des feux. En pareil cas, le capteur de la luminance de l’arrière-plan doit être
implanté avec le plus grand soin pour éviter d’être frappé directement par la lumière de la piste mais il doit
toutefois être assez sensible à sa lumière indirecte. D’autres États placent ce capteur à un endroit duquel les
feux de piste ne peuvent être vus. Par exemple, le Royaume-Uni vise le nord du ciel sous un angle de site
= Instrument
= Détecteur de luminance de l'arrière-plan
Enregistreur
de 22,5 degrés. Dans la pratique, le fait que la lumière directe du soleil soit évitée signifie que la RVR
observée par un pilote face à un arrière-plan éclairé (par exemple face au soleil à de faibles angles de site),
est inférieure à la RVR signalée par le système d’évaluation aux instruments.
Note.— On peut utiliser un seul capteur de la luminance de l’arrière-plan sur les aérodromes,
même s’ils sont équipés de plusieurs instruments. Toutefois, pour améliorer le caractère représentatif des
mesures et la fiabilité du système (par exemple en éliminant les défaillances ponctuelles), il est préférable d’en
utiliser deux ou même plus. C’est ainsi que l’Allemagne en installe un à l’extrémité de toutes ses pistes.
Un tel dispositif, qui peut faire partie intégrante d’un système d’évaluation de la RVR au moyen d’instruments,
fournit des renseignements sur le réglage des feux de piste. Même si des États signalent la RVR indiquée
dans les METAR/SPECI en fonction d’un réglage théorique de l’intensité des feux de piste (à savoir l’intensité
lumineuse maximale), la plupart fondent la RVR indiquée dans les messages d’observations locales sur le
réglage réel, conformément à l’Annexe 3, Appendice 3, § 4.3.5. Certains États utilisent le réglage d’intensité
du panneau de contrôle de la tour pour calculer la RVR. Il peut cependant être préférable de mesurer
l’intensité ou le courant réel des feux de piste.
Un des ZO
NE
transmissomètres DE
TO
Le transmissomètre peut UC
HE
avoir un émetteur/récepteur RD
et un rétroréflecteur ES
RO
UE
S
TRANSMISSOMÈTRE 0m
Émetteur À 12 oins
Faisceau ou ou m
xe
impulsion d e l' ais te 3 00
m
lumineuse de p
Enregistreur Récepteur
Détecteur de
Calculateur luminance de Al i g
de RVR l'arrière-plan de s ne m e
cen nt d
te I e
LS
Seuil
Affichage Enregistreur
graphique
Données
d'entrée
Rapport entre sur l'intensité
la luminance lumineuse
de l'arrière-plan
et le seuil visuel
9.1.7.1 Dans les systèmes automatiques, le calcul de la RVR s’effectue habituellement au moyen d’un
ordinateur dans lequel on injecte les valeurs actuelles des trois variables T (ou σ), B et I. L’ordinateur calcule
la RVR par les lois d’Allard et de Koschmieder, la plus élevée des deux valeurs obtenues étant considérée
comme étant la RVR à communiquer. Les valeurs calculées de la RVR doivent être arrondies par défaut à
l’échelon inférieur le plus proche de l’échelle de compte rendu.
9.1.7.2 Plusieurs États ont installé dans leur station météorologique ou ailleurs, un enregistreur qui
affiche les valeurs de la RVR et de la POM. Il est bon à cette fin d’utiliser des échelles logarithmiques.
Plusieurs États stockent les données qu’ils ont recueillies pendant une période donnée (par exemple un mois).
9.1.7.3 Les enregistreurs analogiques en fonction du temps continuent d’être utilisés, mais ils le sont
actuellement moins que les enregistreurs numériques. Il est d’usage d’enregistrer la RVR et les indications
directes de tous les instruments en fonctionnement, c’est-à-dire le facteur de transmission ou le coefficient
d’extinction de l’atmosphère aux différents emplacements. Certains États enregistrent aussi le réglage de
l’intensité, la valeur du seuil d’éclairement utilisé, la luminance de l’arrière-plan et parfois la loi (d’Allard ou de
Koschmieder) utilisée.
9.1.7.4 Les données de base doivent être lissées pour éliminer les effets du bruit et d’autres fluctuations
sans importance, avant de pouvoir être traitées pour obtenir la RVR. Pour établir la moyenne, on devrait
normalement utiliser une période d’une minute en ce qui concerne les messages d’observations locales, ainsi
que le recommande l’Annexe 3, Appendice 3, § 4.3.4. Dans le cas des METAR et SPECI, il faudrait utiliser une
période de 10 minutes (voir section 11.5).
9.2.1 Il est d’usage de vérifier périodiquement le fonctionnement des instruments, des capteurs, des
ordinateurs et des systèmes de traitement des données et de procéder à leur entretien. La sévérité et la
périodicité de l’entretien dépendent des instruments utilisés, des conditions locales et des notices d’entretien
des fabricants.
9.2.2 Le maintien du bon fonctionnement d’un transmissomètre appelle une attention constante
(vérification quotidienne dans certaines conditions) pour s’assurer que sa vitre est propre, pour veiller à
l’alignement correct des émetteurs et des récepteurs et pour préserver son étalonnage parfait.
9.2.2.1 Pour qu’un transmissomètre fonctionne correctement, il faut que ses composantes optiques
soient nettoyées avec le plus grand soin. Il faudrait vérifier les instruments et nettoyer ses optiques selon les
besoins après des perturbations atmosphériques, car les précipitations accompagnées de forts vents peuvent
rapidement souiller les vitres ou, dans le cas de la neige, les obstruer. Les pertes par les vitres peuvent
gravement fausser les mesures.
9.2.2.2 Certains transmissomètres comportent un dispositif intérieur de compensation des souillures, qui
atténue la nécessité de nettoyer les composantes optiques. Le système peut cependant introduire des erreurs
si les souillures réelles sont supérieures à celles qui ont servi à établir la compensation. Ces erreurs peuvent
être mises en évidence si l’on s’aperçoit que le facteur de transmission mesuré est trop faible quand l’air est
clair.
9.2.2.3 Les erreurs d’alignement se produisent le plus souvent dans les régions où le foisonnement par
le gel est courant.
Chapitre 9. Systèmes d’évaluation de la RVR au moyen d’instruments 9-5
9.2.2.4 L’étalonnage d’un transmissomètre doit être vérifié pendant les périodes de bonne visibilité
(c’est-à-dire plus de 10 km) en l’absence de toutes perturbations locales, par exemple fortes ascendances ou
fortes pluies. Il faut s’assurer que la visibilité est stable pendant l’étalonnage. Pour que l’étalonnage soit valide,
on peut vérifier l’uniformité des conditions en obtenant une lecture relativement constante du facteur de
transmission ou, si l’on dispose d’autres instruments étalonnés, en cherchant à obtenir des lectures
cohérentes à des emplacements différents.
9.2.3 Les diffusomètres à diffusion frontale sont moins sensibles à la contamination de leurs
composantes optiques. Il faut vérifier périodiquement leur étalonnage, en suivant les recommandations des
fabricants. Comme dans le cas des transmissomètres, il faut éliminer du champ optique toute toile d’araignée
qui peut s’y trouver. L’étalonnage peut être effectué dans un large éventail de conditions météorologiques, à
l’exclusion des précipitations chassées par le vent et des vents violents. Le personnel d’entretien et
d’exploitation doit se méfier de la possibilité d’obstruction pendant les périodes de chasse-neige, car elle peut
conduire à surestimer la RVR. Dans ces conditions et selon la conception du capteur, il faut que ses lentilles
soient souvent nettoyées.
À sa troisième réunion, le Groupe d’experts de l’exploitation tous temps a formulé la Recommandation 3/10
par laquelle il invitait les États à prendre les mesures voulues pour veiller à ce que l’intégrité et la fiabilité des
systèmes d’estimation de la RVR au moyen d’instruments soient les mêmes que celles des autres moyens
utilisés au sol en exploitation tous temps. La fiabilité est la possibilité pour un système de fonctionner
correctement dans des conditions et pendant une période établies. Cette caractéristique du système est
exprimée par la probabilité qu’il fonctionnera ainsi. L’intégrité est l’état d’un système qui n’est pas influencé par
une défaillance de ses éléments. C’est donc la possibilité pour le système d’indiquer des valeurs de la RVR
avec sa précision « nominale ».
9.4.1 Introduction
La précision souhaitable du point de vue opérationnel exprimée par les utilisateurs de la RVR est indiquée à
l’Annexe 3, Supplément A. La précision finale d’une valeur de la RVR est difficile à évaluer car la RVR est une
combinaison complexe de plusieurs paramètres. Le bon fonctionnement d’un instrument est donc difficile à
exprimer en termes de RVR. L’indication fournie par un instrument peut être le facteur de transmission (tb) ou
un coefficient d’extinction (σ) qui peut être exprimé par la portée optique météorologique (POM) (voir
section 6.2). Dans un cas comme dans l’autre, le paramètre commun est la POM et c’est pourquoi c’est elle
qui permet au mieux d’exprimer facilement le fonctionnement d’un instrument.
L’expression du fonctionnement d’un instrument en indiquant sa précision par un nombre unique (par exemple
± 10 %) ne donne pas beaucoup de renseignements sur son fonctionnement réel. On peut se demander si les
10 % constituent un écart-type de l’erreur, une erreur moyenne, une erreur médiane maximale, une erreur qui
se répète ou une erreur de moyenne quadratique. Les nombreuses comparaisons des instruments effectuées
par le passé (et la méthode d’essai décrite ci-après) ont toutes reposé sur le même genre d’analyse des
9-6 Manuel des méthodes d’observation et de compte rendu de la portée visuelle de piste
données, fondées sur un diagramme en boîtes pour diverses classes (portées) de la POM. Les diagrammes
décrivent la distribution du rapport entre la POM mesurée par l’instrument et celle qui est utilisée comme
référence : médiane, limites de 25 et 75 % (intervalle de 50 %), limites de 5 et 95 % (intervalle de 90 %) et
parfois plus. Ainsi, le fonctionnement d’un instrument est mieux représenté par la valeur médiane et les
intervalles contenant un pourcentage donné (par exemple 50, 90 et 99 %) des mesures.
9.4.3 Référence(s)
En raison du principe de mesure qui est celui d’un transmissomètre, il est possible de l’utiliser comme
instrument de référence pendant les essais sur le terrain. Un transmissomètre est cependant sujet à une
atténuation supplémentaire causée par la souillure de sa vitre. Il faut donc l’entretenir avec grand soin et
vérifier ses données avec attention avant de pouvoir l’utiliser comme référence. Ces données peuvent être
comparées à celles de diffusomètres à diffusion frontale connus. Quand les POM sont élevées, des
différences marquées entre les valeurs obtenues avec ces deux types d’appareils peuvent signifier que la vitre
du ou des transmissomètres est souillée. Un diffusomètre à diffusion frontale « connu » est un instrument pour
lequel des comparaisons passées ont révélé que ses caractéristiques n’étaient pas biaisées. Quand une série
de tels diffusomètres est vérifiée régulièrement par comparaison à des transmissomètres, on peut les utiliser
eux aussi à des fins de référence. Par conséquent, une référence « idéale » se compose d’une série
d’instruments comportant au moins deux transmissomètres (à lignes de base différentes) et de deux diffuso-
mètres à diffusion frontale fournissant des valeurs médianes dont le biais est inférieur à 5 %, quand on les
compare aux transmissomètres. Avec une telle série d’instruments, la valeur de référence peut être obtenue
minute par minute comme étant la médiane des valeurs de la POM données par les différents instruments.
Dans toutes ces comparaisons, il faut vérifier l’homogénéité des brouillards car s’ils ne sont pas homogènes
ils peuvent perturber le rapport de distribution de la POM d’un instrument. Il faut donc bien tenir compte de
ces périodes et les exclure de l’analyse des données. Un critère permettant de déceler et d’exclure
automatiquement les périodes de non-homogénéité est décrit au § 9.4.8.
9.4.4.1 L’indication donnée par un instrument peut être influencée par des facteurs externes tels que :
a) précipitation ;
b) type de précipitation ;
c) luminance ambiante ;
d) température.
Il convient donc de tester le fonctionnement d’un instrument en présence des phénomènes météorologiques
pertinents qui doivent tous être homogènes, par exemple :
— précipitation liquide ;
— températures extrêmes.
Chapitre 9. Systèmes d’évaluation de la RVR au moyen d’instruments 9-7
9.4.4.2 De plus, les points ci-après doivent être pris en compte pendant l’évaluation d’un diffusomètre à
diffusion frontale :
a) Réponse médiane de l’appareil qui peut être différente selon les divers phénomènes
météorologiques qui influent sur la RVR. Par exemple, le brouillard et la neige sont peut-être
les phénomènes qui réduisent le plus souvent la RVR à un aérodrome, alors qu’à un autre
les RVR faibles sont exclusivement associées au brouillard.
c) Accumulation de souillures sur la vitre pendant l’essai. Il est important de déterminer si ces
souillures ont affecté les résultats des essais. Elles peuvent être évaluées en mesurant une
SCU (section 8.3) avant et après le nettoyage de la vitre.
Les résultats devraient être exprimés par des diagrammes montrant la distribution du rapport entre la valeur
indiquée par l’instrument testé et la valeur de référence. Le rapport devrait être effectué sur des moyennes
d’une minute et calculé toutes les minutes. La distribution devrait être calculée pour les plages suivantes de la
POM : 0-100, 100-200, ..., 800-900, 900-1 000, 1 000-1 200, 1 200-1 500 et 1 500-2 000 m. Sur un diagramme
représentatif (Figure 9-3), un X représente la médiane, un rectangle représente l’intervalle de 50 % (c’est-à-dire
les limites de 25 et 75 %), une ligne horizontale représente celui de 90 % (c’est-à-dire les limites de 5 et 95 %).
Les échelles des X (rapport) et des Y (POM de référence) sont logarithmiques. Les symboles | , > et <
indiquent respectivement la limite de 99 % et les valeurs minimales/maximales, respectivement. Le nombre
de points de données choisies est indiqué à droite de la figure.
Une période d’essai devrait couvrir au moins dix situations distinctes dans lesquelles la POM est inférieure à
500 m. Si possible, il faudrait faire les observations pendant au moins trois périodes de neige et trois de
précipitation liquide. Une période hivernale d’essai d’environ 6 mois est généralement appropriée. Les
données fournies par l’instrument devraient être enregistrées toutes les minutes pendant la période d’essai. Il
faudrait utiliser un observateur ou un capteur du temps présent de manière que l’essai soit effectué dans trois
conditions :
a) absence de précipitation ;
b) précipitation liquide ; ou
L’installation de l’instrument doit respecter les instructions de son fabricant. À cet égard, les instruments
devraient être placés aussi près que possible les uns des autres mais en évitant qu’ils ne se brouillent mutuel-
lement et à 50 m au maximum des instruments de référence. Tous les instruments devraient être montés à
une hauteur uniforme (différence maximale de 20 %). L’emplacement de l’essai devrait être choisi de manière
que les instruments puissent être testés par mauvaise visibilité (POM inférieure à 200 m), de préférence en
présence de précipitations liquides et solides. Il peut être bon d’utiliser des emplacements particuliers pour les
essais dans le sable et les poussières.
9-8 Manuel des méthodes d’observation et de compte rendu de la portée visuelle de piste
L’analyse des données ne doit être effectuée que pendant des périodes « d’homogénéité ». L’expérience
montre qu’il est possible de se fonder sur la variabilité dans le temps de la POM pour identifier les périodes qui
ne sont pas homogènes et au cours desquelles la POM mesurée par un instrument donné varie normalement
rapidement. La stabilité de la POM sur un bref laps de temps est donc un indicateur de son homogénéité
spatiale (dans tout l’emplacement d’essai). Pour chaque point de mesure, on peut construire un indicateur
d’homogénéité en calculant l’écart moyen et l’écart type des valeurs de la POM pendant les cinq minutes qui
précèdent et les cinq minutes qui suivent la minute de mesure. L’indicateur est constitué par le rapport de
l’écart type à la valeur moyenne. Si ce rapport dépasse 0,1, on peut soupçonner que la minute en question
n’était « pas homogène ». Pour les faibles valeurs de la POM, le seuil de 0,1 exclut normalement 10 à 20 %
des données pendant une période de plusieurs mois.
Un compte rendu des essais sur le terrain devrait fournir les indications suivantes :
— période d’essai ;
Avec un tel compte rendu, le fonctionnement d’un instrument est la synthèse des valeurs médianes et des
intervalles de 90 % pour les différentes valeurs de la POM et les différentes conditions météorologiques. La
Figure 9-3 présente des exemples des diagrammes en boîtes à utiliser.
Chapitre 10
SYSTÈMES D’OBSERVATIONS VISUELLES
10.1 INTRODUCTION
Avant l’utilisation des systèmes d’évaluation de la RVR au moyen d’instruments, la RVR était évaluée par des
observateurs qui utilisaient des feux ou des balises spéciales. Cette méthode est souvent la seule qui soit
employée dans certains États alors que dans d’autres on la garde en réserve pour l’utiliser en cas de
défaillance des instruments. En raison de ses faiblesses inhérentes (voir § 5.3.1), la méthode de l’observateur
ne devrait être utilisée que dans certaines circonstances :
a) aux aérodromes auxquels le brouillard ou tout autre phénomène météorologique qui réduit
la RVR à moins de 1 500 m (non recommandé pour l’exploitation en catégories II et III) est
peu fréquent ;
10.2.1 Quand on recourt à l’observation visuelle des feux, la RVR devrait théoriquement être évaluée à
une hauteur de 5 m au-dessus de l’axe de piste et l’observateur devrait compter les feux à partir du seuil ou de
la zone de toucher des roues. S’il était possible d’évaluer ainsi la RVR, la RVR observée de cet emplacement
correspondrait le mieux à celle que le pilote perçoit. Or, quand la piste est utilisée, l’observateur et son
véhicule doivent la dégager et s’en éloigner afin que les dispositions de l’Annexe 14 — Aérodromes, Volume I
— Conception et exploitation technique des aérodromes soient respectées. Il faut aussi que le pilote dispose
de renseignements continus sur la RVR pendant son vol, or il est clair que l’observateur ne peut pas demeurer
sur la piste même pour faire les évaluations. C’est pourquoi on choisit un poste d’observation tel que la RVR
puisse être évaluée continuellement et en toute sécurité. De plus, pour bien répondre à leur objet, les postes
d’observation de la RVR doivent être aussi frangibles que possible. Dans tous les cas où on a recours à des
observateurs, ceux-ci devraient satisfaire aux normes de vision prescrites et faire l’objet d’examens
périodiques de la vue.
Note.— Là où des conditions locales particulières, par exemple la pente du terrain ou la présence
de bancs de neige, compliquent l’évaluation de la RVR à partir d’un emplacement situé à l’écart de la piste,
elle peut être évaluée à partir de la piste elle-même. En pareilles circonstances, il faut prendre des mesures
pour veiller à ce que tous les objets mobiles soient dégagés de la piste pendant tout atterrissage et décollage.
10.2.2 On compte normalement les feux de bord de piste du côté de la piste opposée au poste
d’observation duquel on ne peut pas voir assez bien les feux axiaux, qui sont encastrés. (De plus, les pistes
qui comportent des feux axiaux sont souvent équipées de systèmes d’évaluation de la RVR aux instruments.)
Les feux du côté opposé de la piste permettent d’évaluer mieux que les feux situés du côté de l’observateur
10-1
10-2 Manuel des méthodes d’observation et de compte rendu de la portée visuelle de piste
les conditions qui règnent sur la piste. Selon la méthode la plus simple, la ligne droite qui sépare
l’emplacement de l’observation et chaque feu est mesurée et elle devient la RVR signalée, mais cette
méthode bien que très imprécise donne une estimation prudente (sûre) si l’intensité des feux n’est pas
uniforme dans tous les angles d’azimut (voir section 10.3). Les feux de bord de piste sont normalement
espacés de 60 m, sauf aux intersections des voies de circulation, où la distance est différente (par exemple
120 m). La RVR évaluée à vue est la distance, dans la direction de la piste, qui sépare l’observateur du feu de
bord de piste visible le plus éloigné. On établit habituellement une table de conversion simple qui met en
rapport le nombre de feux observés et la RVR à signaler. Le Tableau 10-1 présente un exemple d’une telle
table de conversion.
10.2.3 Il est difficile de compter les feux de bord de piste qui sont visibles de part ou d’autre de la piste
car ils peuvent se confondre avec les autres feux blancs installés sur l’aérodrome ; de plus, la perception par
l’observateur de l’espacement entre les feux diminue à mesure que la distance augmente, si bien qu’il est
difficile de compter avec précision le nombre de feux. C’est pourquoi certains États utilisent des feux distincts
— semblables aux feux de piste utilisés et d’intensité variant comme la leur — pour évaluer la RVR. Du fait
que l’observateur et les rangées de feux utilisées se trouvent au-delà des limites dégagées d’obstacles, on
peut évaluer la RVR quand la piste est en service, à condition que ces feux ne donnent pas aux pilotes une
indication erronée de l’emplacement de la piste (voir Annexe 14, § 5.3.1.2). Certains systèmes donnent la
possibilité de commuter séparément les feux pour aider l’observateur. L’utilisation de rangées de feux
distinctes exige le recours à des méthodes spéciales d’étalonnage (voir section 10.3) qui peuvent être difficiles
à appliquer. Tout comme les feux de piste, ces feux doivent aussi être nettoyés périodiquement.
10.3.1 L’emplacement auquel la RVR est évaluée étant différent d’un point situé à une hauteur de 5 m
au-dessus de l’axe de la piste, il est indispensable d’étalonner le système. L’étalonnage est important aussi
quand au lieu d’observer les feux de bord de piste ou les feux axiaux on utilise des rangées de feux
spécialement conçues à cet effet. L’étalonnage consiste à faire compter simultanément par au moins deux
observateurs le nombre de feux visibles : a) depuis un poste d’observation (souvent au sol) et b) depuis un
point de référence, qui est situé sur l’axe de piste à une hauteur de 5 m. Cet étalonnage doit être effectué dans
diverses conditions de visibilité qui couvrent la plage requise de communication de la RVR. D’après un
échantillon suffisamment significatif du point de vue statistique de telles paires d’observations, on établit une
table de conversion semblable à celle du Tableau 10-1. En théorie, la table de conversion devrait être fondée
sur diverses conditions d’éclairement ambiant (nuit, crépuscule, jour, jour très ensoleillé). Il est cependant
apparu à l’occasion d’essais effectués au Royaume-Uni que les étalonnages effectués dans diverses
conditions de luminosité ambiante ne sont guère différents et qu’il est très difficile, voire impossible, de jour, de
distinguer les feux les uns des autres pour effectuer l’étalonnage. Cette méthode dépend fortement des
conditions météorologiques au moment de l’étalonnage. Il ne faut pas y procéder quand les phénomènes
météorologiques, par exemple bancs de brouillard, ne sont pas homogènes.
10.3.2 La méthode décrite au § 10.3.1 est difficile à appliquer car les conditions de visibilité nécessaires
pour l’étalonnage ne sont pas faciles à réaliser. On peut aussi déterminer l’étalonnage si l’on connaît les
intensités lumineuses émises en direction de l’observateur et du pilote (voir Figure 6-2). Au Royaume-Uni,
l’étalonnage est effectué à l’aide d’un appareil Gold de mesure de la visibilité. Cet appareil comporte un filtre à
intensité infiniment variable à travers lequel on peut viser un feu de bord de piste. Chaque feu est observé
depuis le poste d’évaluation de la RVR, à la hauteur normale des yeux de l’observateur, puis de l’axe de piste
au droit du poste d’évaluation de la RVR à une hauteur de 5 m. À ces deux emplacements, le filtre est réglé de
manière que le feu soit visé au moment auquel il s’éteint. En appliquant une formule aux indications de
l’appareil Gold quand le feu visé depuis les deux points de mesure s’éteint, une table peut être établie pour
convertir en RVR à communiquer le nombre de feux visibles depuis les postes d’évaluation de la RVR. Pour
éliminer la plupart des sources d’erreur, chacun des deux préposés à l’étalonnage procède pendant deux
Chapitre 10. Systèmes d’observations visuelles 10-3
Tableau 10-1. Exemple de table de conversion dans le cas où les feux de bord de piste
sont séparés de 60 m et où le premier feu se trouve à 50 m de l’observateur. Les échelons
de compte rendu sont ceux qui sont utilisés dans la Région Europe (voir § 11.4.2).
Les valeurs minimales et maximales signalées sont respectivement 50 et 1 200 m.
nuits claires de suite à deux séries de mesures en utilisant des appareils Gold distincts et on établit ensuite la
moyenne des huit valeurs obtenues. Les préposés à l’étalonnage devraient satisfaire aux mêmes conditions
d’acuité visuelle que les observateurs de la RVR.
10.4.1 Conformément au § 5.3.9.1 de l’Annexe 14, Volume I, toute piste utilisée de nuit doit être dotée
de feux de bord de piste. On peut aussi utiliser ces feux pour évaluer la RVR de la manière décrite à la
section 10.2. De plus, la nuit, toutes les balises ne seraient pas assez visibles pour servir de cibles à des
observations de la RVR. Toutefois, pour les observations visuelles effectuées le jour, il serait utile pour évaluer
la RVR d’utiliser une rangée de balises spéciales placées près de la piste.
10-4 Manuel des méthodes d’observation et de compte rendu de la portée visuelle de piste
10.4.2 Les balises peuvent être placées en rangées près du poste d’observation en respectant les
dispositions relatives au dégagement des obstacles à proximité des pistes. Il faudrait de plus que les balises
soient telles que les pilotes ne les confondent pas avec les balises de bord de piste prescrites à la section 5.5
du Volume I de l’Annexe 14. Les balises sont généralement des prismes triangulaires ou des panneaux
2
rectangulaires verticaux, et elles sont peintes de manière à présenter deux surfaces côte à côte, de 1 à 1,5 m ,
l’une noire (ou rouge) et l’autre blanche. Elles sont placées à une distance de 4 à 10 m du bord de la piste, le
plus souvent du côté opposé à celui de l’observateur, et elles sont habituellement espacées régulièrement de
100 m au maximum. Il en résulte une série légèrement irrégulière d’échelons dans l’échelle d’observation, car
l’axe de visée d’un observateur en direction des balises n’est pas parallèle à la piste. Cette difficulté peut être
surmontée en utilisant un espacement variable des balises pour assurer des échelons uniformes dans
l’échelle d’observation.
Il serait idéal que la RVR communiquée corresponde à l’état de la piste observée par le pilote qui atterrit ou qui
décolle. Plusieurs facteurs faussent cependant les évaluations faites par des observateurs :
a) Différences dues aux positions par rapport aux feux. Des différences marquées peuvent se
produire dans la luminance de l’arrière-plan et dans les feux étrangers non utilisables aux
fins de la RVR auxquels un observateur et un pilote sont exposés. Cela peut être important
lorsque les observations sont faites à partir d’un poste situé à l’écart de l’axe de piste (par
exemple sur une rangée de feux distincte et dans une direction différente de celle de la piste
en service).
b) Variations de l’acuité visuelle des observateurs. Les pilotes doivent vérifier leur acuité
visuelle périodiquement et ils mettent généralement leurs yeux à rude épreuve, mais cela ne
s’applique pas nécessairement aux observateurs de la RVR. Les observateurs d’un même
groupe peuvent avoir une acuité visuelle à distance différente, des variations marquées de
leur seuil visuel d’éclairement en différentes conditions de luminance de l’arrière-plan ou
toute autre dégradation de leur vision.
d) Caractéristique du faisceau des feux de bord de piste. Les feux de bord de piste sont dirigés
de manière telle que leur intensité est élevée le long de l’axe de la piste mais qu’elle chute
rapidement vers ses bords. Ces feux n’étant pas observés à partir de l’axe, les intensités
perçues par l’observateur sont plus faibles. Il pourra s’ensuivre des erreurs de la RVR
communiquée si l’étalonnage des observations visuelles décrit à la section 10.3 n’est pas
effectué avec soin.
Chapitre 11
MÉTHODES DE TRANSMISSION ET DE COMPTE RENDU
11.1.1 Lorsque la RVR est évaluée aux instruments, elle sera affichée automatiquement en temps réel
dans la station météorologique sur un écran numérique ; des affichages semblables se rapportant aux mêmes
emplacements d’observation et reliés aux mêmes appareils de mesure seront installés dans les locaux des
organismes des services de la circulation aérienne (ATS) appropriés (Annexe 3, Appendice 3, § 4.3.3.1, et
Annexe 11, § 7.1.4.4).
11.1.2 Le téléphone et le radiotéléphone sont habituellement utilisés pour transmettre à l’organisme ATS
les évaluations de la RVR faites par un observateur depuis le poste d’observation. Les usages varient en ce
qui concerne le moment auquel les observations de feux ou de balises sont converties en RVR. Dans certains
cas, l’observateur fait lui-même la conversion alors que dans d’autres le nombre de feux ou de balises visibles
est communiqué à la tour où la conversion est effectuée.
11.2.1 Les renseignements sur la RVR figurent systématiquement dans les messages d’observations
météorologiques locales et dans les METAR et SPECI quand la visibilité ou la RVR observée est inférieure à
1 500 m (voir § 5.2.3). Ces messages sont transmis aux avions sur la liaison de données des organismes ATS
(D-ATIS, D-VOLMET) et/ou par émissions aéronautiques en l’air (ATIS, VOLMET). Ils sont aussi mis par
divers systèmes de diffusion à la disposition des pilotes et du personnel aéronautique au sol à l’aérodrome
local et à de nombreux autres aérodromes où ils sont utilisés entre autres pour les exposés verbaux.
11.2.2 Le personnel chargé d’effectuer les observations doit communiquer la RVR aux organismes ATS
locaux chaque fois que se produit un changement de valeur qui doit être communiqué conformément à
l’échelle de compte rendu utilisée. Conformément à l’Annexe 3, Appendice 3, § 4.3.3.2, les arrangements
prévus pour la transmission des comptes rendus aux organismes ATS compétents devraient permettre de
terminer cette transmission dans les 15 secondes qui suivent la fin de l’observation. Toutefois, quand la RVR
est évaluée au moyen d’instruments et affichée dans les organismes ATS appropriés (voir § 11.1.1 ci-dessus),
des arrangements sont normalement conclus pour que ces affichages soient utilisés aux fins des messages
d’observations régulières et spéciales locales, ce qui élimine la nécessité de signaler aux organismes ATS
locaux les changements de la RVR.
11.2.3 Des messages spéciaux (par exemple des messages d’observations spéciales locales et des
SPECI) devraient être effectués quand la RVR diminue, dépasse ou atteint une valeur qui correspond le plus
possible aux minimums des exploitants qui utilisent l’aérodrome et à 150, 350, 600 ou 800 m, selon la valeur
convenue pour le passage à une des autres catégories d’exploitation possibles à l’aéroport. Toutefois, quand
des affichages en temps réel existent dans les locaux des organismes ATS (voir § 11.1.1 ci-dessus), il n’est
pas nécessaire d’émettre des messages d’observations spéciales locales lorsque la RVR change (à condition
que des arrangements aient été conclus pour l’utilisation de ces affichages aux fins des observations qui sont
nécessaires pour les messages d’observations régulières et spéciales locales). Les SPECI doivent cependant
11-1
11-2 Manuel des méthodes d’observation et de compte rendu de la portée visuelle de piste
être émis et un SPECI représentant une détérioration de la RVR devrait être diffusé immédiatement après
qu’elle a été observée, alors qu’un SPECI représentant une amélioration ne devrait être diffusé que si
l’amélioration se maintient pendant dix minutes.
11.2.4 Dans les messages d’observations locales, il convient d’indiquer la valeur à la zone de toucher
des roues (à 300 m environ du seuil), sans indication de position si la RVR n’est évaluée que d’une position le
long de la piste. En revanche, si elle est évaluée de plusieurs positions, il faudrait donner d’abord la valeur
représentative de la zone de toucher des roues puis, successivement les valeurs représentatives du milieu (si
elle est disponible) et de l’extrémité de la piste. Les positions pour lesquelles ces valeurs sont représentatives
devraient être indiquées par « TDZ », « MID » et « END », respectivement. La structure détaillée de ces
messages est indiquée au Tableau 11-1.
11.2.5 Les METAR et SPECI ne devraient contenir que la valeur représentative de la zone de toucher
des roues et aucun emplacement sur la piste ne devrait y être indiqué. Lorsque plusieurs pistes peuvent être
utilisées à l’atterrissage, les valeurs de la RVR dans la zone de toucher des roues de toutes ces pistes, jusqu’à
un maximum de quatre, devraient être indiquées. Ces quatre pistes devraient être choisies conformément à
une entente entre les administrations et les exploitants intéressés. Les pistes auxquelles se rapportent les
valeurs devraient être désignées sous la forme indiquée au Tableau 11-2, qui décrit en détail la structure des
METAR et SPECI.
11.3.1 La limite inférieure de la plage devrait être 50 m. Au-dessous de cette limite, les messages
devraient simplement indiquer que la RVR est inférieure à 50 m, ainsi que le montrent les Tableaux 11-1 et
11-2. Quand la RVR est inférieure à la valeur minimale qui peut être observée au moyen du système utilisé, il
faudrait la communiquer par l’abréviation « BLW » (dans les messages d’observations locales), ou « M »
(dans les METAR/SPECI), suivie de ladite valeur minimale.
11.3.2 La limite supérieure de la plage devrait être de 2 000 m. Au-dessus de cette limite, il suffit
d’indiquer que la RVR est supérieure à 2 000 m, comme le montrent les Tableaux 11-1 et 11-2. Quand la RVR
dépasse la valeur maximale qui peut être déterminée au moyen du système utilisé, il faudrait la communiquer
par l’abréviation « ABV » (dans les messages d’observations locales) ou « P » (dans les METAR/SPECI),
suivie de ladite valeur maximale.
11.4.1 En raison de décisions opérationnelles ayant parfois des incidences juridiques qui sont prises sur
la base des comptes rendus de la RVR communiquée, il est essentiel que l’échelle de compte rendu utilisée
soit assez précise. Une échelle trop précise ne serait pas justifiée car les valeurs de la RVR ne peuvent pas
être entièrement représentatives des conditions de visibilité observées dans le poste de pilotage du fait de
variations dans le temps et dans l’espace et des limitations des techniques d’observation.
11.4.2 L’Annexe 3, Appendice 3, § 4.3.6.1, dispose que l’échelle utilisée pour communiquer les obser-
vations de la portée visuelle de piste sera constituée d’échelons de 25 m pour les valeurs de RVR inférieures
à 400 m, d’échelons de 50 m pour les valeurs de RVR comprises entre 400 et 800 m inclusivement, et
d’échelons de 100 m pour les valeurs de RVR supérieures à 800 m. Le Tableau 11-3 montre les portées et les
précisions des renseignements sur la RVR qui sont inclus dans les messages d’observations météorologiques.
Toute valeur de la RVR observée qui n’est pas comprise dans l’échelle utilisée doit être arrondie par défaut à
l’échelon inférieur le plus proche.
Chapitre 11. Méthodes de transmission et de compte rendu 11-3
Notes.—
1. À inclure si la visibilité ou la RVR < 1 500 m.
2. À inclure si au moins deux pistes sont en service.
3. À inclure si la RVR est observée de plusieurs positions le long de la piste.
Notes.—
1. La RVR doit être incluse si la visibilité ou la RVR < 1 500 m pour quatre pistes au maximum.
2. À inclure si la valeur de la RVR sur une minute pendant la période de dix minutes qui précède immédiatement
l’observation s’écarte par rapport à la valeur moyenne de la plus élevée des deux valeurs 50 m ou 20 %. Les valeurs
minimales et maximales moyenne d’une minute sont communiquées (au lieu de la valeur moyenne sur dix minutes).
3. À inclure si, pendant les dix minutes qui ont précédé l’observation une tendance distincte a été observée, par exemple
si la RVR moyenne pendant les cinq premières minutes de la période s’écartait d’au moins 100 m de la moyenne
pendant ses cinq dernières minutes.
29/8/07
No 1
11-4 Manuel des méthodes d’observation et de compte rendu de la portée visuelle de piste
Note.— Les conditions relatives à l’établissement des moyennes et des mises à jour de la RVR ne
peuvent pas être respectées quand l’évaluation est faite par des observateurs.
11.5.1 Les transmissomètres et les diffusomètres à diffusion frontale ont tendance à donner une valeur
exagérée aux fluctuations, parce qu’ils prennent un échantillon de l’atmosphère sur une distance qui est
habituellement plus courte que la portée visuelle. L’établissement d’une moyenne permet d’éliminer ou, au
minimum, d’atténuer les exagérations. En même temps, l’établissement d’une moyenne peut rendre les
observations de l’instrument représentatives d’un secteur plus large que le voisinage immédiat de l’instrument
à l’endroit où l’échantillon est prélevé. Toutefois, la méthode de l’établissement d’une moyenne ne doit pas
être poussée au point de masquer les variations et les tendances importantes. L’Annexe 3 reconnaît ce point
car elle spécifie que les mesures effectuées au moyen d’instruments devraient porter sur une minute.
11.5.2 La RVR varie parfois de plusieurs centaines de mètres en moins d’une minute. L’étude des
brouillards a montré que des changements de cette importance peuvent se produire lorsque le front d’un banc
de brouillard traverse un aéroport. Toutefois, des fluctuations importantes et rapides de la RVR indiquée
peuvent aussi se produire dans les brouillards minces. Elles sont généralement causées par de légères
variations de la hauteur du brouillard qui peut tantôt recouvrir tantôt découvrir le faisceau lumineux ou l’espace
échantillonné sans toutefois être appréciable du point de vue de l’exploitation. Des changements importants
peuvent aussi être causés par des bancs de brouillard isolés qu’un vent léger peut balayer devant un
instrument. Ainsi, comme il a déjà été souligné au Chapitre 4, les fluctuations importantes de la RVR sont
difficiles à interpréter, en particulier quand un brouillard de rayonnement est en formation, et les valeurs
calculées ne représentent pas nécessairement la RVR réelle. Toutefois, des variations rapides de la portée
visuelle créent des difficultés pour les services de la circulation aérienne qui doivent transmettre les
renseignements aux aéronefs ; il est donc souhaitable de ramener ces observations à une moyenne établie
pour une période donnée.
11.5.3 Dans les messages d’observations météorologiques locales, la moyenne devrait être établie sur
une minute. Dans certains cas, une moyenne simple est établie toutes les minutes par l’ordinateur de RVR
alors que dans d’autres la valeur moyenne de la RVR pendant la minute la plus récente est affichée en temps
réel. Dans les METAR et SPECI, la RVR communiquée devrait être la valeur moyenne pendant la période de
dix minutes qui a immédiatement précédé l’observation. Si au cours de ces dix minutes les valeurs de la RVR
connaissent une discontinuité marquée, seules les valeurs observées après ladite discontinuité devraient être
utilisées pour obtenir les valeurs moyennes.
Note.— On estime qu’une discontinuité est marquée quand la RVR subit un changement soudain
qui dure au moins deux minutes et dont la valeur atteint ou dépasse les critères RVR établis pour l’émission de
SPECI (c’est-à-dire 150, 350, 600 ou 800 m).
Portée
Message
Élément d’observation locale METAR/SPECI Précision
Piste (pas d’unité) 01 – 36 01 – 36 1
RVR M 0 – 400 0000 – 0400 25
M 400 – 800 0400 – 0800 50
M 800 – 2000 0800 – 2000 100
29/8/07
No 1
Chapitre 11. Méthodes de transmission et de compte rendu 11-5
11.5.4 L’Annexe 3, Appendice 3, § 4.3.4, dispose que les mesures effectuées par des instruments
devraient être mises à jour au moins toutes les 60 secondes pour que les valeurs fournies soient actuelles et
représentatives. Les périodes séparant les mises à jour des données de la RVR varient généralement de une
(taux d’échantillonnage habituel) à 60 secondes (maximum autorisé par les dispositions de l’Annexe 3).
Note.— Les variations de la RVR ne peuvent pas être indiquées quand l’évaluation est faite par
des observateurs.
11.6.1 Des renseignements supplémentaires concernant les variations de la RVR figurent dans les
METAR et SPECI. Toutes ces variations se rapportent à la période de dix minutes qui précède immédiatement
l’observation. L’inclusion de ces renseignements exige que le système d’évaluation de la RVR aux instruments
calcule et mette en mémoire les valeurs de la RVR, comme suit :
11.6.2 Si les valeurs de la RVR (au cours de la période de dix minutes) ont fait apparaître une tendance
marquée, par exemple si la moyenne pendant les cinq premières minutes s’est écartée d’au moins 100 m
de la valeur moyenne observée pendant les cinq dernières minutes de la période, il faut l’indiquer par « U » si
la tendance est à l’augmentation et par « D » si elle est à la diminution. Si aucune tendance nette n’a
été observée pendant cette période de dix minutes, il faut l’indiquer par la lettre « N » (voir exemples au
Tableau 11-2). Quand aucune indication de tendance ne se manifeste, aucune de ces trois abréviations ne
doit être utilisée.
11.6.3 Si une des valeurs de la RVR sur une minute (durant les dix minutes qui précèdent l’observation)
s’écarte de la plus grande des deux valeurs 50 m ou 20 % par rapport à la valeur moyenne, les valeurs
moyennes minimale et maximale sur une minute doivent être communiquées au lieu de la valeur moyenne sur
dix minutes (voir exemples au Tableau 11-2).
11.6.4 Si au cours de ces dix minutes les valeurs de la RVR connaissent une discontinuité marquée,
seules les valeurs observées après ladite discontinuité devraient être utilisées pour obtenir les variations. (La
définition d’une discontinuité marquée figure dans la note du § 11.5.3.)
Chapitre 12
PUBLICATION DES RENSEIGNEMENTS
SUR LES SYSTÈMES DE RVR
12.1 L’Annexe 15 — Services d’information aéronautique — stipule, que les publications d’information
aéronautique (AIP) doivent contenir des renseignements sur le type de système d’observation et sur le
nombre d’emplacements d’observation utilisés pour les observations et les comptes rendus de la RVR
[Annexe 15, Appendice 1, GEN 3.5.3 4)]. On trouvera de plus amples descriptions et exemples de la manière
dont ces renseignements peuvent être inclus dans les AIP dans le Manuel des services d’information aéro-
nautique [Doc 8126, Appendice au Chapitre 5, GEN 3.5 3 d)] et dans le modèle d’AIP qu’il contient (Tableau
GEN 3.5.3).
12.2 L’Annexe 3, Chapitre 4, § 4.6.3.5, dispose que les organismes assurant des services ATS et
d’information aéronautique pour un aérodrome doivent être informés sans délai des changements d’état de
fonctionnement de l’équipement automatique utilisé pour évaluer la portée visuelle de piste. Des dispositions
doivent être prises dans tous les cas pour signaler aux organismes ATS les défaillances des instruments
utilisés pour évaluer la RVR.
12.3 L’Annexe 4, Chapitre 13, § 13.6.1 k), exige que les emplacements des instruments utilisés pour
évaluer la RVR soient indiqués sur les cartes d’aérodrome. Le Manuel des cartes aéronautiques (Doc 8697)
o
donne un exemple de la façon dont ces emplacements doivent être représentés sur la carte spécimen n 11.
12.4 Les besoins opérationnels relatifs à la communication des évaluations de la RVR pour chaque
partie de la piste (TDZ, MID, END) sont indiqués en détail au Tableau AOP des plans régionaux de navigation
aérienne.
12-1
Appendice A
LOI D’ALLARD
Note.— Le présent appendice contient les équations détaillées à l’appui de la section 6.4 relative
à l’évaluation de la RVR au moyen des feux de l’aérodrome.
1. Le flux lumineux d’un faisceau lumineux est atténué en traversant l’atmosphère. La proportion du
flux qui subsiste après que la lumière ait parcouru une certaine distance (b) est appelé facteur de transmission
(tb), où l’indice désigne la distance (b).
2. Le facteur de transmission (tb) peut aussi être exprimé sous forme de facteur de transmission par
unité de distance. Le rapport qui en résulte entre le flux reçu et le flux émis est ce qu’on appelle la
transmissivité (T) de l’atmosphère, liée au facteur de transmission par l’équation :
t b = T b , ou (1)
T = b tb (2)
4. On peut aussi exprimer les propriétés d’atténuation de l’atmosphère sous la forme d’un coefficient
d’extinction (σ). Le rapport entre les deux est le suivant :
σ = −lnT (3)
d’où T = e−σ = tb
b b
(5)
5. Une source lumineuse d’intensité (I) produit un éclairement (E) sur un plan perpendiculaire aux
rayons lumineux à une distance donnée (x) de la source, lorsque ces rayons traversent une atmosphère ayant
une transmissivité (T) ou un coefficient d’extinction (σ). Ces variables sont liées par l’équation suivante :
Ie−σ
X X
IT
E = 2 = 2 (6)
x x
A-1
A-2 Manuel des méthodes d’observation et de compte rendu de la portée visuelle de piste
6. C’est cet éclairement de l’œil d’un observateur qui détermine si la lumière sera perçue. Pour
qu’elle le soit, l’éclairement doit dépasser le seuil d’éclairement visuel (ET). La distance à laquelle ET est égal
à E est la portée visuelle de la lumière (R). On a alors quand x = R :
IT R Ie –σR
ET = = (7)
R2 R2
En utilisant le facteur de transmission (tb) mesuré par un transmissomètre sur une ligne de base (b) au lieu de
o o
la transmissivité (T) obtenue par l’équation n 2, l’équation n 7 devient :
It bR/b
ET = (8)
R2
os
7. La relation exprimée par les équations n 7 et 8 est généralement connue sous le nom de loi
d’Allard.
Appendice B
LOI DE KOSCHMIEDER
Note.— Le présent appendice contient les équations détaillées à l’appui de la section 6.3 relative
à l’évaluation de la RVR au moyen de balises ou d’autres objets noirs ou sombres.
1. De jour, un objet possède une certaine luminosité photométrique ou luminance (L) qui résulte de
la lumière incidente et de ses propriétés réfléchissantes. Il est visible lorsqu’il contraste suffisamment avec
l’arrière-plan.
2. Lorsqu’un objet se trouve près d’un observateur, sa luminance est dite luminance propre. À plus
grande distance, la luminance est moindre en raison de l’atténuation due à l’atmosphère et on l’appelle
luminance apparente.
3. Le contraste entre un objet et l’arrière-plan sur lequel il est vu peut être exprimé par la différence
de luminance entre l’objet et l’arrière-plan, divisée par la luminance de l’arrière-plan. C’est ce qu’on appelle le
contraste de luminance (C). Le rapport entre le contraste de luminance apparent (Cx) et le contraste de
luminance propre (C0) est donné par la loi de Koschmieder.
Cx = C0T = C0e−σ
x x
(9)
où T = transmissivité de l’atmosphère
σ = coefficient d’extinction
4. Un objet noir possède une luminance propre nulle mais lorsqu’on le voit à distance il possède une
luminance apparente qui est due à la lumière diffusée par l’atmosphère. Ainsi, le contraste de luminance
o
propre est égal à un et l’équation n 9 devient donc :
Cx = T = e−σ
x x
(10)
5. Lorsque ce même objet recule dans l’espace il reste visible jusqu’à ce que le contraste de
luminance apparent (Cx) ait la même valeur numérique que le contraste de seuil (ε) à la distance (x), d’où :
ε = T x = e−σ x (11)
6. Les objets noirs ou très sombres d’une dimension raisonnable qui sont vus sur un arrière-plan de
ciel ou de brouillard servent en principe à l’observateur météorologique pour évaluer la visibilité météoro-
logique de jour. La portée visuelle est supposée être indépendante de la luminance de l’arrière-plan et de
l’orientation du regard de l’observateur par rapport au soleil.
7. Une étude de la portée visuelle des objets effectuée dans plusieurs États a montré que le seuil
de contraste varie entre les dimensions de l’objet. Pour les objets sensiblement carrés vus sous un angle
supérieur à 0,5 degré, le seuil de contraste (ε) applicable est de l’ordre de 0,02 alors qu’il est de 0,05 pour les
objets vus sous un angle inférieur à 0,15 degré. Les résultats d’observations faites sur le terrain dans des
conditions de visibilité extrêmes variées y compris dans du brouillard avec des panneaux noirs ont confirmé la
validité de la loi de Koschmieder et ont conduit à l’adoption d’un seuil de contraste voisin de 0,05. L’OACI et
B-1
B-2 Manuel des méthodes d’observation et de compte rendu de la portée visuelle de piste
l’Organisation météorologique mondiale (OMM) estiment qu’une valeur de 0,05 convient pour les obser-
o
vations de la visibilité. Donc, si l’on utilise cette valeur dans l’équation n 11, on a :
e−σ = 0,05
x
(12)
−ln(0,05) 3
donc, x =
σ
• σ
≡ POM (13)
o
8. La distance définie par l’équation n 13 est appelée la portée optique météorologique (POM).
Appendice C
FACTEUR DE TRANSMISSION DU PARE-BRISE
Note.— Cet exposé présente le résultat d’une recherche personnelle ; il a été inséré dans le
présent manuel à titre d’information et pour encourager d’autres travaux sur le sujet.
1. Lorsqu’on applique au pilote les données de seuil d’éclairement visuel recueillies en laboratoire
ou sur le terrain, on néglige habituellement les pertes dues au pare-brise de l’aéronef mais ces pertes peuvent
être importantes.
o
2. Lorsque la ligne de vision traverse une simple vitre non teintée sous un angle de 90 , la perte est
minime, soit environ 9 %, et correspond à un facteur de transmission de 0,91. La plus grande partie de cette
perte est due aux réflexions sur les deux surfaces de contact air-verre.
4. On estime que dans les avions courants l’angle d’incidence du pare-brise par rapport à la ligne de
o o
vision peut varier de 45 à 70 . L’effet de cet angle d’incidence sur le facteur de transmission des pare-brise
est illustré dans le Tableau C-1, qui indique le facteur de transmission d’un ensemble de deux vitres non
teintées en fonction de l’angle d’incidence.
5. Si l’on se base sur les facteurs de transmission indiqués dans le Tableau C-1 et sur une
estimation de l’influence des autres facteurs cités ci-dessus, un seuil d’éclairement visuel obtenu sans tenir
compte d’un pare-brise doit être multiplié par un facteur de l’ordre de 1,5 à 2,5 pour donner le seuil
d’éclairement visuel applicable à un pilote qui se trouve dans le poste de pilotage. Il convient de noter qu’on
ne tient aucun compte du facteur de transmission des pare-brise lorsqu’on élabore les critères de seuil
d’éclairement envisagés dans le présent manuel et indiqués à la Figure 6-8.
Tableau C-1
C-1
Appendice D
LONGUEUR DE LA LIGNE DE BASE
Note.— Cet exposé présente le résultat d’une recherche personnelle ; il a été inséré dans le
présent manuel à titre d’information et pour encourager d’autres travaux sur le sujet.
o
1. On peut voir d’après l’équation n 1 de l’Appendice A que la longueur maximale de la ligne de
base d’un transmissomètre est donnée par l’équation :
ln tb′ ln tb′
b′ = = (14)
ln Tb′ −σ
R ln tb′ (14a)
b′ =
ln ET + 2 ln R − ln I
Des instruments modernes de bonne qualité pourront mesurer un facteur de transmission minimal de 0,005
lorsque la portée visuelle (R) (ou RVR) est de l’ordre de 100 m.
Voici deux exemples d’application de l’équation (14a) avec une intensité lumineuse (I) de 10 000 cd :
5,3
d’où b′ = = 57,5 m
0,092
De même, de nuit :
d’où b′ = 38,4 m
Ces exemples illustrent le fait que la longueur maximale de la ligne de base (b′ ) est influencée par les
conditions de nuit, l’intensité et le facteur de transmission étant égaux par ailleurs.
D-1
D-2 Manuel des méthodes d’observation et de compte rendu de la portée visuelle de piste
Jour Nuit
tb′ (%) b′ (m) tb′ (%) b′ (m)
5 32,5 5 21,6
1 50 1 33,3
0,5 57,5 0,5 38,4
0,1 75 0,1 50
0,05 82,5 0,05 55
0,01 100 0,01 66,7
0,005 107,5 0,005 71,7
Note.— L’exposé ci-dessous contient l’analyse de la section 7.4 relative aux erreurs du
transmissomètre.
1. Les valeurs type des erreurs d’étalonnage données au Chapitre 7, section 7.4, pour les modèles
actuels de transmissomètres sont les suivantes :
b) erreur d’échelle ∆ts < 0,005 très bon ; < 0,01 bon
2. Comme le montre la Figure 7-3, l’importance des erreurs, à l’exception de la dérive du signal,
varie avec le facteur de transmission, mais le rapport ∆t/t est constant. Bien que les erreurs soient indiquées
comme étant positives, elles peuvent être soit positives soit négatives.
3. Pour toute valeur du facteur de transmission on peut déterminer l’erreur relative totale ∆t/t que l’on
peut exprimer en fonction de ∆σ/σ = ∆V/V (V = POM) au moyen de l’équation suivante :
∆σ ∆V 1 ∆t
= = · (15)
σ V loge t t
o
Pour les erreurs négatives de ∆t, on peut écrire l’équation n 15 comme suit :
⎡ ∆t ⎤
loge ⎢1 + ⎥
∆σ ∆V ⎣ t ⎦
= = (15a)
σ V loge t
4. On peut montrer que les erreurs relatives ∆σ/σ = ∆V/V sont liées à la RVR (R) par l’équation
suivante :
⎡ ⎤
∆R ∆V ⎢ 1 ⎥
= ⎢ ⎥ (16)
R V ⎢ 2V ⎥
1+
⎣⎢ 3R ⎦⎥
d’où on peut déterminer la variation de ∆V/V avec V et de ∆R/R avec RVR.
E-1
Appendice F
CALCULS DE L’EFFET SUR LA RVR DES ERREURS DE
LA POM (VISIBILITÉ), DE L’INTENSITÉ LUMINEUSE
ET DU SEUIL VISUEL D’ÉCLAIREMENT
Note.— Les calculs ci-dessous sont fondés sur la méthode classique d’estimation des erreurs
quand plusieurs facteurs exercent une influence qui leur est propre. Pour des raisons de simplicité, V et R ont
été utilisés au lieu de POM et RVR, respectivement. Le présent appendice est la version mathématique de
l’analyse de la section 6.7.
1. Les trois équations ci-après permettent de calculer l’influence des erreurs a) du seuil
d’éclairement, b) de l’intensité lumineuse et c) de la POM (ou de l’extinction) sur les erreurs de la RVR :
∆R / R –1
= (17)
∆ET / ET 2 + 3R / V
∆R / R 1
= (18)
∆IV / IV 2 + 3R / V
∆R / R 1
= (19a)
∆V / V 1 + 2V / 3R
ou
∆R / R –1
= (19b)
∆σ / σ 1 + 2V / 3R
2. Les quantités ∆ET / ET , ∆IV / IV, ∆V / V et ∆(σ / σ) sont appelées les erreurs fractionnaires de ET , IV,
V ou σ, respectivement. En appliquant ces erreurs fractionnaires, on peut supposer que l’erreur maximale de
∆R / R peut être calculée par l’équation :
1 1
∆R / R = [( ∆ET / ET ) – ( ∆IV / IV )] + ( ∆V / V ) (20)
2 + 3R / V 1 + 2V / 3R
F-1
F-2 Manuel des méthodes d’observation et de compte rendu de la portée visuelle de piste
3. Si les erreurs absolues (avec leur valeur et leur signe mathématique) sont connues, mais si
∆ET / ET ; ∆IV / IV ; et/ou ∆σ / σ sont supposées être les erreurs probables, l’erreur probable de la RVR qui en
résultera doit être obtenue en établissant la moyenne des carrés des erreurs aléatoires :
1 1
∆R / R = [( ∆ET / ET )2 + ( ∆Iv / Iv )2 ]( )2 + ( ∆ V / V )2 ( )2 (21)
2 + 3R / V 1 + 2V / 3R
4. Il convient de noter que l’influence sur la RVR des erreurs des quatre paramètres ET, IV, V
(c’est-à-dire POM) et σ n’a que deux relations fonctionnelles, c’est-à-dire deux paires (ET et IV ; V [POM] et σ).
Le Tableau F-1 montre comment les erreurs dépendent du rapport RVR/POM pour le paramètre dont les
erreurs sont en corrélation positive (lV et V). On peut y observer que le rapport des erreurs relatives pour les
erreurs ET et IV est de trois à quatre fois inférieur à celui des erreurs de V (POM) et σ. (Les Figures 6-11 à 6-14
présentent des tracés de ces relations.)
5. Les Tableaux F-2 et F-3 montrent comment les erreurs dépendent de la RVR et de la POM en tant
que variables indépendantes. À nouveau, les paramètres dont les erreurs sont en corrélation positive sont
indiqués. Les deux autres paramètres (ET et σ) ont simplement une inversion de leurs signes. Il convient de
noter que quand les erreurs ET et IV augmentent, l’analyse différentielle des équations 17 à 21 peut perdre de
sa validité. Les Figures 6-15 et 6-16 montrent les résultats pour des valeurs élevées (multipliées par 2 et 4) de
IV.
POM
RVR
10 20 50 100 200 500 1000 2000
100 0,031 0,059 0,125 0,200
200 0,016 0,031 0,071 0,125 0,200
500 0,007 0,013 0,031 0,059 0,105 0,200
1 000 0,003 0,007 0,016 0,031 0,059 0,125 0,200
2 000 0,002 0,003 0,008 0,016 0,031 0,071 0,125 0,200
Appendice F. Calculs de l’effet sur la RVR des erreurs de la POM (visibilité),
de l’intensité lumineuse et du seuil d’éclairement F-3
POM
RVR
10 20 50 100 200 500 1000 2000
100 0,938 0,882 0,750 0,600
200 0,968 0,938 0,857 0,750 0,600
500 0,987 0,974 0,938 0,882 0,789 0,600
1 000 0,993 0,987 0,968 0,938 0,882 0,75 0,600
2 000 0,997 0,993 0,984 0,968 0,938 0,857 0,750 0,600
Appendice G
PROBLÈMES RESTANT À RÉSOUDRE
1. Le plus important est d’arriver à des valeurs de la RVR qui s’appliqueront dans le monde entier
pour les mêmes distances visuelles. À cet égard, il faut continuer à déployer des efforts en vue de normaliser
les systèmes de mesure de la RVR actuels et projetés ainsi que les pratiques opérationnelles. La tendance
actuelle vers une augmentation du trafic aérien et vers une exploitation dans des conditions de visibilité
toujours plus faibles souligne ce besoin.
Dans le passé, le brouillard a fait l’objet d’études dans un certain nombre d’États, mais l’effet
de ses variations sur la RVR n’a pas encore été déterminé. Il serait souhaitable d’élaborer
des éléments indicatifs ou des procédures sur la façon de traiter les données de RVR
enregistrées dans des conditions variables afin de fournir le type de compte rendu le plus
utile possible.
b) effet cumulatif de feux alignés qui peuvent se confondre en raison de leur espacement et de
l’angle sous lequel le pilote les voit* ;
Cette question est particulièrement intéressante en ce qui concerne l’observation des feux
d’axe de piste dans différentes conditions de visibilité.
c) seuil d’éclairement visuel (ET) en tenant compte des conditions de vision du pilote* ;
d) influence sur la RVR et sur le seuil d’éclairement visuel de la vision à travers un pare-brise ;
Cette question est particulièrement importante car la RVR est actuellement un élément de
base pour l’établissement des minimums opérationnels.
g) la RVR dans des conditions d’obscurcissement dues à des causes autres que la brume ou
le brouillard (par exemple tempête de sable, tempête de neige, etc.).
* L’étude de cette question a été recommandée par le Groupe d’experts sur l’exploitation tous temps, lors de sa
quatrième réunion.
G-1 29/8/07
No 1
Appendice H
BIBLIOGRAPHIE
Procédures pour les services de navigation aérienne — Gestion du trafic aérien (PANS-ATM, Doc 4444)
H-1
H-2 Manuel des méthodes d’observation et de compte rendu de la portée visuelle de piste
AUTRES DOCUMENTS
D.C. Burnham, E.A. Spitzer, T.C. Carty and D.B. Lucas. United States Experience using forward-scatter
meters for runway visual range — Report No. DOT/FAA/AND–97/1, US Department of Transportation, Federal
Aviation Administration, mars 1997.
— FIN —
© OACI 2005
3/05, F/P1/300;
11/08, F/P2/30
N o de commande 9328
Imprimé à l’OACI