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Jean-Claude Dupla
Laboratoire Navier – Géotechnique (ENPC/UGE/CNRS)
UMR 8205
1
Le laboratoire NAVIER (UMR 80205)
https://navier-lab.fr/en/navier-laboratory/
L’équipe Géotechnique
Généralités et objectifs de la
géotechnique
Les disciplines concernées :
• Géologie
• Mécanique des sols et des roches
• Hydrogéologie
• Travaux publics
• Techniques de construction
• Techniques environnementales
Les objectifs :
• Inventaires des contraintes et des
risques géotechniques
• Réponses et adaptations aux
contraintes du site 4
Video
Contraintes et risques
Contraintes Risques
• Pentes • Glissements de terrain
• Cavités • Affaissements - effondrements
• Nappes et eaux souterraines • Infiltrations - inondations
• Nature du sol • Tassement - fissuration
• Propriétés particulières du sol • Gonflement - retrait
• Agents anthropiques • Pollution sol/nappe
Attitude
• Supprimer /diminuer la cause
du problème
• Accepter certains risques
• Accepter le projet
5
Etude géotechnique
APS APD (1)
• Moyens (sondages rapides, • Moyens (géophysique, sondages,
géophysique) essais)
• Résultats (coût provisoire) • Résultats (contraintes admisibles,
• Rapport (petite échelle, aptitude adaptation au site)
du site, principe généraux) • Rapport (grande échelle, méthodes
d’exécution, types de fondations…)
DCE (2)
• Moyens (documents APS, APD et
STD
STD)
• Moyens (in situ/labo)
• Résultats (spécifications
• Résultats (prédimensionnement, plans
géotechniques de la consultation,
d’éxécution)
marché d’entreprise)
• Rapport (plan, coupe, commentaires
(1)
La majeure partie des études se réduisent à géotechniques ..)
cette étape (coût). Ce n’est pas suffisant pour
prévenir les dommages ou accidents et cela limite
la responsabilité du géotechnicien. CGT (3)
(2)
Les calculs et documents technique sont soumis
au géotechnicien qui vérifie que les hypothèses • Moyens (à la demande, essais de
adoptées et les valeurs des paramètres utilisés contrôle 6
sont conformes à ses indications.
(3) Le géotechnicien n’a pas l’obligation de • Résultats (optimisation technique et
surveillance permanente des travaux (missions du financière, dossier géotechnique)
maître d’œuvre).
PLAN
Contraintes
Description des sols
•Distribution des contraintes
•Les constituants •Principe des contraintes
•La classification effectives
•Le compactage
Consolidation Résistance au
des sols cisaillement
•Calcul des contraintes • Rupture
•Déformation des sols •Dispositifs d'essais
•Tassement •Critère de rupture de Mohr-
•Consolidation Coulomb 7
•Sols grenus / sols fins
DESCRIPTION DES
SOLS
Jean-Claude Dupla
Laboratoire Navier – Géotechnique (ENPC/UGE/CNRS)
8
Plan
RAPPELS – UN PEU DE GEOLOGIE
Généralités
Données générales
Les cycles d’évolution
L‘eau dans les sols
Répartition de la matière
Échelle de temps des travaux de génie civil
La reconnaissance géotechnique
Propriétés de quelques matériaux naturels
DÉFINITIONS
DESCRIPTION DES CONSTITUANTS DES SOLS
Granulométrie
Limites d'Atterberg et diagramme de plasticité
Détermination de la limite de plasticité
Détermination de la limite de liquidité
Autres essais
Équivalent de sable
Dosage en matière organique 9
CLASSIFICATION DES SOLS
EXEMPLES DE STRUCTURES DES SOLS
RAPPELS – UN PEU DE GEOLOGIE
Généralités
– Rôle essentiel : structure l’espace, valide
les hypothèses des modèles, « garde-
fou »…
(1) La majeure partie des dommages et accidents géotechniques sont dus à l’inadaptation de l’ouvrage au site qui
résulte de la méconnaissance de la géologie et non d’erreurs de calculs
EXEMPLE DE RECONNAISSANCE
12
Sources d’informations générales
13
Exemple : inventaire des contraintes
Acquisition des données : carte topographique
14
Exemple : inventaire des contraintes
Acquisition des données : carte géologique
15
Site du BRGM
http://infoterre.brgm.fr/
16
Aléa des argiles
http://www.argiles.fr/
17
Carte des carrières
BRGM : www.brgm.fr
Données complémentaires
Simulation du projet
19
Identification des sols
Principaux essais
Tamisage
Equivalent de Limites d’Atterberg
sable
Sédimentométrie
Bleu de méthylène
Pycnomètre
Masse volumique
20
Teneur en eau
Les cycles d’évolution
conditions climatiques :
Sédimentationen eau douce
désagrégation mécanique
Argile
Sédiments
puis chimique, transport,
Roches sédimentaires
Schistes
puis dépôt à sec ou sous
Granite Migmatique Micaschistes
Métamorphisme
l'eau ; dissolution et
Volcanisme Orogénèse Roches métamorphiques
Gneiss
transport par les eaux
-10 km
Apports magmatiques
superficiels ou
(Magnan, 2003) souterraines, puis
redéposition.
21
On observe deux types de désagrégation
La désagrégation mécanique et
La désagrégation chimique
physique crée des particules, qui
crée des particules de
sont constituées des mêmes
diamètre inférieur à 2 µm :
minéraux que la roche mère, de
Argiles, Kaolinite, Illite…
diamètre supérieur à 2 µm :
Graviers, Sables et Limons.
22
Tailles de particules
23
L‘eau dans les sols
l’eau libre
L’eau existe essentiellement sous deux formes
l’eau liée
(Dysli, 1997)
24
Échelles de temps des travaux de génie civil
25
Démarche de la reconnaissance
26
Propriétés de quelques matériaux naturels
Matériaux Densité Densité Portance Déformations Perméabilité
sèche saturée (Mpa) (sous 100 kPa) en labo (m/s)
Tourbe 0,4 1,2 0,05 40% 10-5
Argile molle 1,3 1,6 0,1 15% 10-9
Argile raide 1,8 2,1 0,3 0,7% 10-11
Sable lâche 1,5 1,95 0,2 2% 10-4
Sable dense 1,8 2,1 0,4 0,1% 10-5
Basalte 2,8-2,9 1,9 1000 1-3.10-6 10-14
Craie 1,8-2,9 50-500 14-25.10-6 10-9
Calcaire dur 2,7 250-1000 1-4.10-6 10-5-10-15
Grès 2,2-2,5 300-1000 3-7.10-6 10-5-10-10
Marbre 2,75 300 2.10-6
Schistes 2,5 250 3-7.10-6 10-10-10-15
Granite sain 2,65 1000 0,8-1,2.10-6 10-9-10-13
Béton 2,4-2,5 150-400 10.10-6 10-13-10-15
Acier 7,8 2000-3500 0,5.10-6 27
Images de sols typiques
28
(Magnan, 2003)
Définitions
Généralités
ìsquelette solide
ï
sol = í eau
ï gaz
î
(Buhdu, 2015)
Description macroscopique 29
Diagramme des phases
30
5 paramètres sans dimensions
7 masses volumiques (caractérisation de l’état d’un
sol)
M
r= masse volumique du sol
V
Vv
M
rS = S masse volumique des particules solides
n= porosité
VS V
Mw V
rw = masse volumique de l ' eau e= v indice des vides
Vw Vs
ra =
Ma Mw
Va
masse volumique de l ' air w= teneur en eau (massique)
Ms
MS
rd = masse volumique du sol sec Vw
V q= teneur en eau (volumique)
æV ö V
M S + M w çç v ÷÷ V
r sat = è Vw ø masse volumique du sol saturé S r = w deg ré de saturation
VS Vv
r ' = r - r w masse volumique du sol déjaugé
31
Nature n e w (%) Rd (t/m3) Rsat (t/m3)
Sable Peu compacte 46 0,85 32 1,43 1,89
uniforme compacte 34 0,51 19 1,75 2,09
Sable étalée Peu compacte 40 0,67 25 1,59 1,99
compacte 30 0,45 16 1,86 2,16
33
Sols lâches et denses
Video (Insa)
34
Mesure de r
• Masse du sol : M1
• Masse du sol immergé : M2
• Masse volumique du liquide : rl
M1 − M 2
(Dysli, 1997) V=
Remarque : le volume V peut être ρl g
déterminé également par la méthode de
la trousse coupante (poinçonnement M1
dans l’échantillon) ρ=
V
Ordre de grandeur : 2,0 à 2,4 t/m3 35
Exemple
36
Mesure de rs Video
Pycnomètre
• Masse du pycnomètre : M1
• Masse pycnomètre + sol : M2
• Masse pycnomètre +sol+eau : M3
sol • Masse du pycnomètre +eau : M4
masse de sol
ρs = ρw
masse d 'eau déplacée par le sol
(Dysli, 1997)
Ms Ms Ms
⇒ ρs = = =
Vs V −Vw M 4 − M1 − M 3 − M 2
ρw ρw
M 2 − M1
ρs = ρw
( M 4 − M1 ) − ( M 3 − M 2 )
37
Ordre de grandeur (1) : rs = 2,57 t/m3 à 2,90 t/m3
(1) : en première approximation on pourra prendre rs=2,65 t/m3
Teneur en eau
M1 − M 2
w=
M2
38
Quelques relations entre les paramètres (1)
e # ρw
n= != w = e Sr
1+ e 1+# ρs
ρd &' ρ
n = 1− != −1 w= −1
ρs &( ρd
ρ s − ρ sat &' − &'*+ "1 1%
n= !=
ρs − ρw &'*+ − &, w = Sr ρ w $ − '
# ρd ρs &
ρ = (1+ w) ρ d ρs ρs − ρw
ρd = ρ! =
1+ w 1+ e 1+ e
ρ= ρs ρ d = (1− n ) ρ s ρ ! = ( ρ s − ρ w ) (1− n )
1+ e
ρ = ρ d + n Sr ρ w ρ ! = ρ sat − ρ w
ρ s + e Sr ρ w ρs w ρs − ρw
ρ= Sr = ρ! = ρd
1+ e ρw e ρs
39
ρ = (1− n ) ρ s + n Sr ρ w w
Sr = ( ρ d constant)
wsat
(1) Voir annexe : autres relations
Description des constituants des sols
Classification
Tamisage : Sédimentométrie :
particules > 63 µm particules < 63 µm
63 µm (1) 41
Lavage du sol
42
Granulométrie par tamisage
• Série de tamis à ouverture
normalisée
• Pour chaque tamis on calcule le
pourcentage de la masse de
matériau retenue par le tamis
(refus) par rapport à la masse
totale de matériau.
• On trace le tamisât (100% -
refus) en fonction du logarithme
de la maille du tamis.
(Dysli, 1997) 43
(Bardet, 1997)
Exemple
Video
44
Sédimentométrie
45
(Dysli, 1997)
Exemple
Video
46
Courbes granulométriques typiques
2 Paramètres
ì d 60
c =
ï u d
ï 10
ï d10 d 60
ï
î Coefficient de courbure
47
(Magnan, 1999)
(Magnan, 2003)
Exemples
%4!$K1.21402./=21
48
Il existe des méthodes plus rapides (non
normalisées) telles que l’utilisation d’un
granulomètre laser, qui permet d’obtenir les
dimensions vraies des particules (peu sensible à la
forme)
49
Limites d'Atterberg et diagramme de plasticité
Eau liée
Forces entre
particules
(Dysli, 1997)
(Dysli, 1997)
50
Eau adsorbée
Cristal de Kaolinite
(1000 x 100 nm)
Cristal de Montmorillonite
(100 x 1 nm)
51
Surface spécifique
Deux méthodes :
-Blaine : perméabilité à l’air
-BET : adsorption physique de gaz à basse température
52
Limite de consistance
wS wP wL Teneur
Sol Garde sa
en eau
Variation de Écoulement (w)
conserve volume forme
son volume avec w
quand w
change Rouleau de 3 Coupelle de
mm de diamètre Casagrande (N=
25 coups)
0 0,5 1,0
55
Détermination de la limite de plasticité
Video
(Magnan, 1999)
(Bardet, 1997)
56
(Bardet, 1997)
(Magnan, 2003)
Video
Fermeture de la
fissure sur 10
mm
57
Autre méthode : Essai au pénétromètre à cône
58
Diagramme de plasticité
Ligne A
60
50 At argiles
très plastiques Rôle de la ligne A :
Ap argiles
contrôle de
Indice de plasticité IP
40
peu plastiques l’homogénéité d’un
Lt limons
très plastiques
dépôt naturel. En effet,
30
la plupart des sols
Ot sols organiques naturels d’un même
20 très plastiques
dépôt se disposent
parallèlement à une
10
ligne de pente 0,75.
Lp limons et Op sols
organiques peu plastiques
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Limite de liquidité W L
59
Limite de Indice de
liquidité plasticité
Exemple (argiles sensibles)
wL IP
Indice de plasticité IP
Limon 20<wL<60 5<IP<25
Limite de liquidité wL
(Bardet, 1997)
Remarque :
- Bentonite : wL=710, wP=54 et IP=656 60
Essai au bleu de méthylène
Video
Les limites d’Atterberg ne donnent pas une
identification de la nature minéralogique
61
h1
Eau pure ES = 100
h1 + h2
Floculat h2
Suivant la valeur de ES, on qualifie le sol de
• ES=0 .……..…….....Argile pure
Dépôt solide • ES=20 ……………….Sol plastique(1)
h1 • ES=40 ……………….Sol non plastique
• ES=100 ……………….Sable pur et propre
(1)en dessous de 40, l’équivalent de sable n’est plus une
grandeur significative.
62
Dosage en matière organique
LCPC - USCS
(United Soil
Clasification • dimensions
System) des particules
• comportement
à l'eau
Nouvelle norme
européenne (2018) :
63 µm
64
(Magnan, 2003)
La classification ne traite pas de deux problèmes
65
Teneur en carbonates
% en CaCO3 Dénomination
0 à 10 Argile
10 à 30 Argile marneuse
30 à 70 Marne
70 à 90 Calcaire marneux
90 à 100 Calcaire
66
Classification routière
67
Classification routière
VBS ≤ 2,5 * A1 : limons peu plastiques, d12 < 0,08 mm C : Argiles à silex, argiles à
Sols FINS silts alluvionnaires, sables Sols comportant des meulière, éboulis, moraines,
ou IP ≤ 12 ou
A fins peu pollués, arènes peu fines alluvions grossières.
plastiques... et des gros éléments
dmax ≤ 50 mm 12 < IP ≤ 25 * A2 : sables fins argileux, C d12 > 0,08 mm et
ou 2,5 < VBS ≤ 6 limons, argiles et marnes peu dmax > 50 mm VBS > 0,1
et plastiques, arènes...
Sols insensibles à l'eau dmax ≤ 50 mm D1 : sables alluvionnaires
d35 < 0,08 mm
D d70 < 2 mm propres, sables de dune...
25 < IP ≤ 40 * A3 : argiles et argiles
marneuses, limons très VBS ≤ 0,1 dmax ≤ 50 mm D2 : graves alluvionnaires
ou 6 < VBS ≤ 8 plastiques... d70 ≥ 2 mm propres, sables...
Structure combinée
(Magnan, 2003)
69
70
Annexe
71
Autres relations entre paramètres
72
Références bibliographiques
• Michel Dysli, 1997. Compléments aux cours polycopiés de technologie et de
mécanique des sols. Département de Génie civil, Laboratoire de Mécanique
des Sols, Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne.
(http://lmswww.epfl.ch/fr/pub/doc/)
• Michel Dysli, 1997. Modélisation en contraintes-déformations (D1-6). Cycle
Postgrade : Géologie appliquée à l’ingénierie et à l’environnement.
Département de Génie civil, Laboratoire de Mécanique des Sols, Ecole
Polytechnique Fédérale de Lausanne. (http://lmswww.epfl.ch/fr/pub/doc/)
• Michel Dysli, 1997. Mécanique des sols (B2-2). Cycle Postgrade : Géologie
appliquée à l’ingénierie et à l’environnement. Département de Génie civil,
Laboratoire de Mécanique des Sols, Ecole Polytechnique Fédérale de
Lausanne. (http://lmswww.epfl.ch/fr/pub/doc/)
• Jean-Pierre Magnan, 2003. Mécanique des sols et des roches. Cours de l’Ecole
Nationale des Ponts et Chaussées.
• Jean-Pierre Bardet, 1997. Experimental soil mechanics. Prentice Hall.
• Muni Budhu, 2015. Soil Mechanics fundamentals. Wiley & Sons inc
73