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CNAM Grand Est

Cours de mécanique des sols


USCN1V – A1

Jean-Claude Dupla
Laboratoire Navier – Géotechnique (ENPC/UGE/CNRS)
UMR 8205

1
Le laboratoire NAVIER (UMR 80205)
https://navier-lab.fr/en/navier-laboratory/
L’équipe Géotechnique
Généralités et objectifs de la
géotechnique
Les disciplines concernées :
• Géologie
• Mécanique des sols et des roches
• Hydrogéologie
• Travaux publics
• Techniques de construction
• Techniques environnementales

Les objectifs :
• Inventaires des contraintes et des
risques géotechniques
• Réponses et adaptations aux
contraintes du site 4

Video
Contraintes et risques

Contraintes Risques
• Pentes • Glissements de terrain
• Cavités • Affaissements - effondrements
• Nappes et eaux souterraines • Infiltrations - inondations
• Nature du sol • Tassement - fissuration
• Propriétés particulières du sol • Gonflement - retrait
• Agents anthropiques • Pollution sol/nappe

Attitude
• Supprimer /diminuer la cause
du problème
• Accepter certains risques
• Accepter le projet
5
Etude géotechnique
APS APD (1)
• Moyens (sondages rapides, • Moyens (géophysique, sondages,
géophysique) essais)
• Résultats (coût provisoire) • Résultats (contraintes admisibles,
• Rapport (petite échelle, aptitude adaptation au site)
du site, principe généraux) • Rapport (grande échelle, méthodes
d’exécution, types de fondations…)
DCE (2)
• Moyens (documents APS, APD et
STD
STD)
• Moyens (in situ/labo)
• Résultats (spécifications
• Résultats (prédimensionnement, plans
géotechniques de la consultation,
d’éxécution)
marché d’entreprise)
• Rapport (plan, coupe, commentaires
(1)
La majeure partie des études se réduisent à géotechniques ..)
cette étape (coût). Ce n’est pas suffisant pour
prévenir les dommages ou accidents et cela limite
la responsabilité du géotechnicien. CGT (3)
(2)
Les calculs et documents technique sont soumis
au géotechnicien qui vérifie que les hypothèses • Moyens (à la demande, essais de
adoptées et les valeurs des paramètres utilisés contrôle 6
sont conformes à ses indications.
(3) Le géotechnicien n’a pas l’obligation de • Résultats (optimisation technique et
surveillance permanente des travaux (missions du financière, dossier géotechnique)
maître d’œuvre).
PLAN

Contraintes
Description des sols
•Distribution des contraintes
•Les constituants •Principe des contraintes
•La classification effectives
•Le compactage

Consolidation Résistance au
des sols cisaillement
•Calcul des contraintes • Rupture
•Déformation des sols •Dispositifs d'essais
•Tassement •Critère de rupture de Mohr-
•Consolidation Coulomb 7
•Sols grenus / sols fins
DESCRIPTION DES
SOLS

Jean-Claude Dupla
Laboratoire Navier – Géotechnique (ENPC/UGE/CNRS)

8
Plan
RAPPELS – UN PEU DE GEOLOGIE
Généralités
Données générales
Les cycles d’évolution
L‘eau dans les sols
Répartition de la matière
Échelle de temps des travaux de génie civil
La reconnaissance géotechnique
Propriétés de quelques matériaux naturels
DÉFINITIONS
DESCRIPTION DES CONSTITUANTS DES SOLS
Granulométrie
Limites d'Atterberg et diagramme de plasticité
Détermination de la limite de plasticité
Détermination de la limite de liquidité
Autres essais
Équivalent de sable
Dosage en matière organique 9
CLASSIFICATION DES SOLS
EXEMPLES DE STRUCTURES DES SOLS
RAPPELS – UN PEU DE GEOLOGIE

Généralités
– Rôle essentiel : structure l’espace, valide
les hypothèses des modèles, « garde-
fou »…

– Transforme des résultats isolés


(reconnaissance géotechnique) en coupes
utilisables pour le calcul numérique.

Tout résultat d’essai et de calcul


géomécanique incompatible avec une
observation géologique, est
inacceptable en géotechnique (1) 10

(1) La majeure partie des dommages et accidents géotechniques sont dus à l’inadaptation de l’ouvrage au site qui
résulte de la méconnaissance de la géologie et non d’erreurs de calculs
EXEMPLE DE RECONNAISSANCE

Remarque : le volume de sol testé lors d’une


reconnaissance est de l’ordre du millionième du (Magnan, 2003)
volume total du massif étudié.

Le géologie joue un rôle structurant, ce qui 11


permet d’avoir des conclusions fiables (en
général !)
Les moyens techniques de reconnaissance

• Analyses des documents existants


• Visites et observations du site et des ouvrages voisins
• Relevés géologiques
• Etudes géophysiques
• Forages (pelle, sondeuse)
• Essais mécaniques en place (pénétromètre, pressiomètre…)
• Prélèvements d’échantillons pour essais de laboratoire
• Essais de laboratoire sur les sols (oedométrique, perméabilité,
Proctor, triaxiaux…)

12
Sources d’informations générales

• Institut Géographique National


• Inspection Général des Carrières
• Préfecture, Mairies
• Bureau de Recherche Géologiques et
Minières

13
Exemple : inventaire des contraintes
Acquisition des données : carte topographique

Acquisition des données : Photos aériennes

Traitement des données : profil topographique

14
Exemple : inventaire des contraintes
Acquisition des données : carte géologique

Traitement des données : calage coupe prévisionnelle

15
Site du BRGM
http://infoterre.brgm.fr/

16
Aléa des argiles

http://www.argiles.fr/

17
Carte des carrières

BRGM : www.brgm.fr

Site du BRGM : www.brgm.fr 18


Synthèse de la démarche

Acquisition des données Traitement des données

Données complémentaires

Simulation du projet

19
Identification des sols

Principaux essais

Sols grenus Sols fins

Tamisage
Equivalent de Limites d’Atterberg
sable
Sédimentométrie
Bleu de méthylène
Pycnomètre

Masse volumique
20

Teneur en eau
Les cycles d’évolution

Milieu continental Milieu


marin Les matériaux superficiels
des continents évoluent
Désagrégation mécanique sous l'effet de la pesanteur
Désagrégation chimique et du climat (températures,
Glissements
précipitations, vent...). Ces
Transport par gravité évolutions dépendent de la
nature des roches et des
Transport
Transport par les eaux et sédimentation
Roches

conditions climatiques :
Sédimentationen eau douce
désagrégation mécanique
Argile
Sédiments
puis chimique, transport,
Roches sédimentaires
Schistes
puis dépôt à sec ou sous
Granite Migmatique Micaschistes
Métamorphisme
l'eau ; dissolution et
Volcanisme Orogénèse Roches métamorphiques
Gneiss
transport par les eaux
-10 km
Apports magmatiques
superficiels ou
(Magnan, 2003) souterraines, puis
redéposition.

21
On observe deux types de désagrégation

La désagrégation mécanique et
La désagrégation chimique
physique crée des particules, qui
crée des particules de
sont constituées des mêmes
diamètre inférieur à 2 µm :
minéraux que la roche mère, de
Argiles, Kaolinite, Illite…
diamètre supérieur à 2 µm :
Graviers, Sables et Limons.

22
Tailles de particules

Nature Diamètre (mm)


Blocs rocheux >200
Cailloux 20 - 200
Graviers 2 - 20
Sables grossiers 0,2 - 2
Sables fins 0,02 – 0,2
Silts ou limons 0,002-0,02
Argiles <0,002

23
L‘eau dans les sols
l’eau libre
L’eau existe essentiellement sous deux formes
l’eau liée

(Dysli, 1997)

24
Échelles de temps des travaux de génie civil

Les échelles de temps des travaux de génie civil


sont extrêmement petites par rapport à l'histoire
de la terre : quelques semaines ou années pour
les travaux, une centaine d'années pour la vie
des ouvrages.

25
Démarche de la reconnaissance

La première étape consiste à donner une classification des sols


• Pour la mécanique des sols, la définition des matériaux est d'abord
physique.
• Les sols sont rarement des ensembles homogènes d'un seul type de
particules. Il a fallu établir des frontières de groupes de sols aux
propriétés relativement semblables et établir une classification.

La démarche du géotechnicien est la suivante


• Prélèvement d'échantillons
• Examens visuels
• Granulométrie
• Limites d'Atterberg

26
Propriétés de quelques matériaux naturels
Matériaux Densité Densité Portance Déformations Perméabilité
sèche saturée (Mpa) (sous 100 kPa) en labo (m/s)
Tourbe 0,4 1,2 0,05 40% 10-5
Argile molle 1,3 1,6 0,1 15% 10-9
Argile raide 1,8 2,1 0,3 0,7% 10-11
Sable lâche 1,5 1,95 0,2 2% 10-4
Sable dense 1,8 2,1 0,4 0,1% 10-5
Basalte 2,8-2,9 1,9 1000 1-3.10-6 10-14
Craie 1,8-2,9 50-500 14-25.10-6 10-9
Calcaire dur 2,7 250-1000 1-4.10-6 10-5-10-15
Grès 2,2-2,5 300-1000 3-7.10-6 10-5-10-10
Marbre 2,75 300 2.10-6
Schistes 2,5 250 3-7.10-6 10-10-10-15
Granite sain 2,65 1000 0,8-1,2.10-6 10-9-10-13
Béton 2,4-2,5 150-400 10.10-6 10-13-10-15
Acier 7,8 2000-3500 0,5.10-6 27
Images de sols typiques

28

(Magnan, 2003)
Définitions
Généralités

ìsquelette solide
ï
sol = í eau
ï gaz
î

Complexité et diversité des sols


Description détaillée difficile

(Buhdu, 2015)
Description macroscopique 29
Diagramme des phases

30
5 paramètres sans dimensions
7 masses volumiques (caractérisation de l’état d’un
sol)
M
r= masse volumique du sol
V
Vv
M
rS = S masse volumique des particules solides
n= porosité
VS V
Mw V
rw = masse volumique de l ' eau e= v indice des vides
Vw Vs
ra =
Ma Mw
Va
masse volumique de l ' air w= teneur en eau (massique)
Ms
MS
rd = masse volumique du sol sec Vw
V q= teneur en eau (volumique)
æV ö V
M S + M w çç v ÷÷ V
r sat = è Vw ø masse volumique du sol saturé S r = w deg ré de saturation
VS Vv
r ' = r - r w masse volumique du sol déjaugé

31
Nature n e w (%) Rd (t/m3) Rsat (t/m3)
Sable Peu compacte 46 0,85 32 1,43 1,89
uniforme compacte 34 0,51 19 1,75 2,09
Sable étalée Peu compacte 40 0,67 25 1,59 1,99
compacte 30 0,45 16 1,86 2,16

Type Masse volumique Indice des Porosité


(t/m3) vides
rdmax rdmin rmax emax emin nmax nmin
Gravier 2,3 1,5 2,43 0,77 0,15 44 13
Grave limoneuse 2,2 1,7 2,36 0,57 0,20 36 17
Grave argileuse 2,15 1,7 2,34 0,57 0,24 36 19
Sable 2,2 1,5 2,37 0,77 0,20 44 17
Sable limoneux 2,0 1,4 2,25 0,91 0,34 48 25
Sable argileux 2,0 1,4 2,25 0,91 0,34 48 25
Limon inorganique 1,95 1,3 2,21 1,04 0,34 51 26
Limon organique 1,7 0,65 2,09 3,00 0,55 75 35
Argile inorganique 1,9 0,8 2,29 2,39 0,42 70 30 32

Argile organique 1,6 0,5 2,0 4,40 0,70 81 41


L ’état d’un sol peut être défini par
- La compressibilité : r poids volumique
- La quantité d’eau : w (ou Sr)
- La quantité des vides e (ou n)

La caractérisation d’un sol


nécessitent la mesure de 3
paramètres indépendants

33
Sols lâches et denses

Etat dense : emin Etat lâche : emax

Video (Insa)

34
Mesure de r

Méthode par immersion dans l’eau (utilisation de paraffine)

• Masse du sol : M1
• Masse du sol immergé : M2
• Masse volumique du liquide : rl

M1 − M 2
(Dysli, 1997) V=
Remarque : le volume V peut être ρl g
déterminé également par la méthode de
la trousse coupante (poinçonnement M1
dans l’échantillon) ρ=
V
Ordre de grandeur : 2,0 à 2,4 t/m3 35
Exemple

36
Mesure de rs Video

Pycnomètre

• Masse du pycnomètre : M1
• Masse pycnomètre + sol : M2
• Masse pycnomètre +sol+eau : M3
sol • Masse du pycnomètre +eau : M4

masse de sol
ρs = ρw
masse d 'eau déplacée par le sol
(Dysli, 1997)
Ms Ms Ms
⇒ ρs = = =
Vs V −Vw M 4 − M1 − M 3 − M 2
ρw ρw
M 2 − M1
ρs = ρw
( M 4 − M1 ) − ( M 3 − M 2 )
37
Ordre de grandeur (1) : rs = 2,57 t/m3 à 2,90 t/m3
(1) : en première approximation on pourra prendre rs=2,65 t/m3
Teneur en eau

sol Masse du sol (avant étuvage) = M1

Dessèchement à l'étuve à 105 C Masse du sol sec = M2

M1 − M 2
w=
M2

38
Quelques relations entre les paramètres (1)
e # ρw
n= != w = e Sr
1+ e 1+# ρs
ρd &' ρ
n = 1− != −1 w= −1
ρs &( ρd
ρ s − ρ sat &' − &'*+ "1 1%
n= !=
ρs − ρw &'*+ − &, w = Sr ρ w $ − '
# ρd ρs &

ρ = (1+ w) ρ d ρs ρs − ρw
ρd = ρ! =
1+ w 1+ e 1+ e
ρ= ρs ρ d = (1− n ) ρ s ρ ! = ( ρ s − ρ w ) (1− n )
1+ e
ρ = ρ d + n Sr ρ w ρ ! = ρ sat − ρ w
ρ s + e Sr ρ w ρs w ρs − ρw
ρ= Sr = ρ! = ρd
1+ e ρw e ρs
39
ρ = (1− n ) ρ s + n Sr ρ w w
Sr = ( ρ d constant)
wsat
(1) Voir annexe : autres relations
Description des constituants des sols

Un sol est constitué de


plusieurs types de
particules

Classification

Granulométrie Limites d’Atterberg 40


Granulométrie

En fonction des dimensions des particules


(frontière à 63 µm) on utilise 2 techniques

Tamisage : Sédimentométrie :
particules > 63 µm particules < 63 µm

63 µm (1) 41

(1) Nouvelle norme européenne (2018) : 63 µm (au lieu de 80 µm)


Prise d’essai

Lavage du sol

42
Granulométrie par tamisage
• Série de tamis à ouverture
normalisée
• Pour chaque tamis on calcule le
pourcentage de la masse de
matériau retenue par le tamis
(refus) par rapport à la masse
totale de matériau.
• On trace le tamisât (100% -
refus) en fonction du logarithme
de la maille du tamis.

(Dysli, 1997) 43

(Bardet, 1997)
Exemple

Video

44
Sédimentométrie

• Mise en suspension du sol


dans l'eau (utilisation d’un
défloculant).
• Évaluation de la densité en
fonction du temps à partir de
la loi de Stokes :
(rs - rw )g 2
v= D
18h
v : vitesse de décantation
h : viscosité de l’eau
g : accélération de l’apesanteur
D: diamètre

45

(Dysli, 1997)
Exemple

Partie fine < 63 µm

Video

46
Courbes granulométriques typiques

2 Paramètres
ì d 60
c =
ï u d
ï 10

ïCoefficient d' uniformité (coef. de Hazen)


í
(
ï c c = 30d ) 2

ï d10 d 60
ï
î Coefficient de courbure

47

(Magnan, 1999)
(Magnan, 2003)
Exemples

%4!$K1.21402./=21

48
Il existe des méthodes plus rapides (non
normalisées) telles que l’utilisation d’un
granulomètre laser, qui permet d’obtenir les
dimensions vraies des particules (peu sensible à la
forme)

49
Limites d'Atterberg et diagramme de plasticité

• Classification des sols fins


• Rôle de l'eau (eau liée) Eau
adsorbée

Eau liée

Forces entre
particules

(Dysli, 1997)
(Dysli, 1997)

50
Eau adsorbée

Cristal de Kaolinite
(1000 x 100 nm)

Cristal de Montmorillonite
(100 x 1 nm)

51
Surface spécifique

Deux méthodes :
-Blaine : perméabilité à l’air
-BET : adsorption physique de gaz à basse température

Vue en coupe Epaisseur type Diamètre type (nm) Surface spécifique


(nm) (km2/kg)
Montmorillonite 3 100-1000 0,8

Illite 30 10000 0,08

Chlorite 30 10000 0,08

Kaolinite 50-2000 300-400 0,015

52
Limite de consistance

(d’après Dysli, 1997)

Teneur en eau (w) : état liquide (w fort)


état solide (w faible)
53
Atterberg (1911) définit 6
seuils, dont 3 sont utilisés en
mécanique des sols
limite de retrait : wS
limite de plasticité : wP
limite de liquidité : wL

État solide État plastique État liquide

wS wP wL Teneur
Sol Garde sa
en eau
Variation de Écoulement (w)
conserve volume forme
son volume avec w
quand w
change Rouleau de 3 Coupelle de
mm de diamètre Casagrande (N=
25 coups)

On définit L'indice de plasticité : IP = wL - wP


2 indices 54 54
L'indice de consistance : IC = (wL-w)/(wL-wP)
IP : étendue du domaine de plasticité
Domaine de travail d’un sol
Le plus grand possible
wP <Teneur en eau d’un sol en place < wL

IC : Sol en place par rapport à l’état liquide

0 0,5 1,0

liquide mou consistant

55
Détermination de la limite de plasticité

Video

(Magnan, 1999)
(Bardet, 1997)

Détermination de la limite de liquidité

56
(Bardet, 1997)
(Magnan, 2003)
Video

Fermeture de la
fissure sur 10
mm

57
Autre méthode : Essai au pénétromètre à cône

• Méthode plus précise (moins influencée par l’opérateur)


pour déterminer les limites de liquidité et de plasticité.

Video (Buhdu, 2015)

58
Diagramme de plasticité

Ligne A
60

50 At argiles
très plastiques Rôle de la ligne A :
Ap argiles
contrôle de
Indice de plasticité IP

40
peu plastiques l’homogénéité d’un
Lt limons
très plastiques
dépôt naturel. En effet,
30
la plupart des sols
Ot sols organiques naturels d’un même
20 très plastiques
dépôt se disposent
parallèlement à une
10
ligne de pente 0,75.
Lp limons et Op sols
organiques peu plastiques
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Limite de liquidité W L

59
Limite de Indice de
liquidité plasticité
Exemple (argiles sensibles)
wL IP

Sable wL<35 IP<15

Indice de plasticité IP
Limon 20<wL<60 5<IP<25

Argile wL>30 IP>15

Limite de liquidité wL
(Bardet, 1997)
Remarque :
- Bentonite : wL=710, wP=54 et IP=656 60
Essai au bleu de méthylène
Video
Les limites d’Atterberg ne donnent pas une
identification de la nature minéralogique

• L’essai consiste à mesurer la quantité de


bleu méthylène nécessaire pour recouvrir
les surfaces interne et externe de toutes les
particules argileuses
– La valeur bleu, notée VBS, dépend de la
surface spécifique des matériaux

Argilosité du sol (utilisation en


géotechnique routière)

0 0,2 2,5 6,0 8,0

61

sableux Limoneux Argileux Très argileux


Limoneux-argileux
Autres essais
On définit l’équivalent de sable Es

Pour les sols contenant peu de particules fines

h1
Eau pure ES = 100
h1 + h2
Floculat h2
Suivant la valeur de ES, on qualifie le sol de
• ES=0 .……..…….....Argile pure
Dépôt solide • ES=20 ……………….Sol plastique(1)
h1 • ES=40 ……………….Sol non plastique
• ES=100 ……………….Sable pur et propre
(1)en dessous de 40, l’équivalent de sable n’est plus une
grandeur significative.

62
Dosage en matière organique

Les matériaux très compressibles : forte teneur en matières


organiques (tourbes, vases). Rétention d’eau.

La teneur en matière organique Cmo : rapport entre la masse de


la matière organique et la masse totale des matières solides.

On utilise deux méthodes :


• Méthode d’Anne : Oxydation par le mélange de
bichromate de potassium et d’acide sulfurique.
• Méthode de la « perte au feu » : on brûle les matières
organiques au four à 550 C.

Exemples : Tourbes : 60% à 80% 63


Vases : 18% à 30%
Classification des sols

LCPC - USCS
(United Soil
Clasification • dimensions
System) des particules

• comportement
à l'eau
Nouvelle norme
européenne (2018) :
63 µm

64

(Magnan, 2003)
La classification ne traite pas de deux problèmes

• Les carbonates : suivant le pourcentage on passe


d’une argile (faible %) à une roche (fort %). La
transition se fait pour une valeur de 60%.

• Les particules fines (< 2 µm) qui ne sont pas de


nature argileuse (plaquettes), telles que la
poudre de roche. On utilise l’activité des argiles
AC =IP/C2, où C2 est la teneur en particules
inférieures à 2 µm.

65
Teneur en carbonates

La proportion de carbonate de calcium dans le sol : attaque à l’acide


chlorhydrique (mesure de la quantité de gaz dégagé)

% en CaCO3 Dénomination
0 à 10 Argile
10 à 30 Argile marneuse

30 à 70 Marne

70 à 90 Calcaire marneux
90 à 100 Calcaire

66
Classification routière

• Importance des terrassements


• Caractérisation des matériaux avant extraction et
conditions de compactage
– Classification particulière
– Classes : aptitude au compactage (condition de chantier ,
comportement mécanique ultérieur)
• La classification reprend celle du LCPC-USCS, mais
plus précise pour les particules argileuses, altérabilité
dans le temps (matériaux évolutifs)

67
Classification routière
VBS ≤ 2,5 * A1 : limons peu plastiques, d12 < 0,08 mm C : Argiles à silex, argiles à
Sols FINS silts alluvionnaires, sables Sols comportant des meulière, éboulis, moraines,
ou IP ≤ 12 ou
A fins peu pollués, arènes peu fines alluvions grossières.
plastiques... et des gros éléments
dmax ≤ 50 mm 12 < IP ≤ 25 * A2 : sables fins argileux, C d12 > 0,08 mm et
ou 2,5 < VBS ≤ 6 limons, argiles et marnes peu dmax > 50 mm VBS > 0,1
et plastiques, arènes...
Sols insensibles à l'eau dmax ≤ 50 mm D1 : sables alluvionnaires
d35 < 0,08 mm
D d70 < 2 mm propres, sables de dune...
25 < IP ≤ 40 * A3 : argiles et argiles
marneuses, limons très VBS ≤ 0,1 dmax ≤ 50 mm D2 : graves alluvionnaires
ou 6 < VBS ≤ 8 plastiques... d70 ≥ 2 mm propres, sables...

IP > 40 * A4 : argiles et argiles d12 ≥ 0,08 mm dmax > 50 mm D3 : graves alluvionnaires


marneuses très plastiques grossières propres, dépôts
ou VBS > 8 glaciaires...
d12 ≥ 0,08 mm B1 : sables silteux... * paramètre dont le choix est à privilégier.
Sols sableux d70 < 2 mm
ou Tableau 1 - classification des sols (NFP 11-300) - Tableau simplifié
0,1 ≤ VBS ≤ 0,2
graveleux avec fines
B d12 ≥ 0,08 mm B2 : sables argileux (peu
d70 < 2 mm argileux)...
2.7 - L'IDENTIFICATION DES SOLS
VBS > 0,2
dmax ≤ 50 mm d12 ≥ 0,08 mm B3 : graves silteuses... Tous ces essais (granulométrie, teneur en eau, Proctor, limites d’Atterberg,
et d70 ≥ 2 mm essai au bleu) sont des essais d'identification. Parmi ceux-ci, granulométrie
0,1 ≤ VBS ≤ 0,2
et teneur en eau concernent le squelette du sol et ne renseignent
d35 ≥ 0,08 mm d12 ≥ 0,08 mm B4 : graves argileuses (peu absolument pas sur les relations entre grains. Les limites d'Atterberg, l’essai
d70 ≥ 2 mm argileuses)...
au bleu et l’essai Proctor sont au contraire des essais qui tiennent compte
VBS > 0,2 des relations intergranulaires.
d12 < 0,08 mm ≤ d35 , B5 : sables et graves très 68
Mais tous ces essais d'identification sont effectués en remaniant le sol. Ils ne
VBS ≤ 1,5 * ou IP ≤ 12 silteux... sont donc pas suffisants pour étudier un sol en place - une fondation
d12 < 0,08 mm ≤ d35 , B6 : sables et graves argileux d'ouvrage par exemple. Surtout, ils ne peuvent pas renseigner sur l'histoire
VBS > 1,5 * ou IP > 12 à très argileux.
du sol (au sens géologique). D'autres essais le permettront.

Suite du tableau 1 page ci contre.


Exemples de structures des sols
L’organisation des particules dépend des interactions
physico-chimiques des particules fines, de la présence
d’eau, de la composition ionique de l’eau et des
pressions exercées par le sol.

Structure des matériaux granulaires Structure des argiles

Structure combinée

(Magnan, 2003)

69
70
Annexe

71
Autres relations entre paramètres

72
Références bibliographiques
• Michel Dysli, 1997. Compléments aux cours polycopiés de technologie et de
mécanique des sols. Département de Génie civil, Laboratoire de Mécanique
des Sols, Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne.
(http://lmswww.epfl.ch/fr/pub/doc/)
• Michel Dysli, 1997. Modélisation en contraintes-déformations (D1-6). Cycle
Postgrade : Géologie appliquée à l’ingénierie et à l’environnement.
Département de Génie civil, Laboratoire de Mécanique des Sols, Ecole
Polytechnique Fédérale de Lausanne. (http://lmswww.epfl.ch/fr/pub/doc/)
• Michel Dysli, 1997. Mécanique des sols (B2-2). Cycle Postgrade : Géologie
appliquée à l’ingénierie et à l’environnement. Département de Génie civil,
Laboratoire de Mécanique des Sols, Ecole Polytechnique Fédérale de
Lausanne. (http://lmswww.epfl.ch/fr/pub/doc/)
• Jean-Pierre Magnan, 2003. Mécanique des sols et des roches. Cours de l’Ecole
Nationale des Ponts et Chaussées.
• Jean-Pierre Bardet, 1997. Experimental soil mechanics. Prentice Hall.
• Muni Budhu, 2015. Soil Mechanics fundamentals. Wiley & Sons inc

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