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ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Université Félix HOUPHOUËT-BOIGNY
Union-Discipline- Travail
DOSSIER DE RECRUTEMENT DE
L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
(SESSION 2023)
TITRES ET TRAVAUX
GEOGRAPHIE PHYSIQUE
(Spécialité: Climatologie Tropicale et Environnement)
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SOMMAIRE
I-TITRES…………………………………………………………………………….....3 II-
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I -TITRES
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Nom : KOUAME
Prénoms : Konan Roland
Date et lieu de naissance: 01/01/1979 à Bouaké
Nationalité : Ivoirienne
Situation familiale : Célibataire sans enfant
Contacts : 0757842107/0153404310
E -mail : rkouamkonan@gmail.com
DIPLOMES OBTENUS
2014 -2019 : Thèse de Doctorat Unique de Géographie, Option Physique, Université Félix
HOUPHOUET-BOIGNY
STAGES
Taches effectuées
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ATELIERS ET SEMINAIRES DE FORMATION
Atelier de réflexion sur le draft provisoire des INDC de la Côte d’Ivoire (Abidjan, Côte d’Ivoire) :
Août 2015
Atelier de formation des négociateurs nationaux pour l’accord post 2020 sur le climat (Grand
Bassam, Côte d’Ivoire) : Août 2015
Séminaire de réflexion en vue de l’élaboration des stratégies d’atténuation des Gaz à Effet de Serre
(GES) de la Côte d’Ivoire (Abidjan, Côte d’Ivoire) : Juillet 2015
en méthodologie de la recherche
PUBLICATIONS SCIENTIFIQUES
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IDENTIFICATION ET ANALYSE DES STRATEGIES D’ADAPTATION ET DE RESILIENCE A LA
VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE DANS LE CENTRE-EST DE LA CÔTE D’IVOIRE.KOUAME
Konan Roland, Pauline Agoh DIBI KANGAH, KOLI BI Zuéli,1 –2021.GENERISPublishing.com
ATOUTS, CONNAISSANCES EN INFORMATIQUE ET EN LANGUE
ATOUTS
Disponible, dynamique, sens de responsabilités et du travail en équipe
LANGUES
Langues Lu Ecrit Parlé Français Bon
Bon Bon
Anglais Moyen Moyen Passable
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II -LISTE DES TRAVAUX
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THÈSE DE DOCTORAT UNIQUE
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III -ANALYSE DES TRAVAUX
Introduction
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climatique et écologique sont dramatiques dans cette région principalement tournée vers
l’agriculture. L’irrégularité des répartitions temporelles des précipitations et l’hétérogénéité de
leur distribution spatiale constituent aujourd’hui les caractéristiques essentielles de la
pluviométrie de cette région. Ces facteurs naturels, contraignants introduisent des différences
notables entre plusieurs saisons successives où à l’intérieur d’une même saison, entre les régions
et les localités. Ces effets se traduisent surtout par des phénomènes climatiques extrêmes tels
que les sécheresses et des inondations.
Cette situation a accentué le niveau de vulnérabilité des populations et des ressources dont elles
vivent et leur imposent des changements dans leurs modes de vie, quel que soit le secteur
considéré. On a assisté à une forte pression anthropique sur les milieux naturels contribuant
ainsi à la dégradation des formations végétales naturelles. Cette modification de la structure du
couvert végétal eu un impact sur les variables climatologiques régionales. De tous ces constats
qui précèdent, il se dégage la question centrale suivante :
Quelle est la relation entre les bouleversements climatiques, les transformations des
environnements et les comportements agricoles des populations dans le Centre-est de la Côte
d’Ivoire?
Cette thèse qui s’inscrit dans la recherche de l’évolution des ressources, a pour objectif principal
d’établir une relation entre les bouleversements climatiques (dans un contexte de changements
climatiques), les transformations des environnements et les comportements agricoles des
populations de la région d’étude. Il s’agit d’étudier entre autres, les relations entre la variabilité
climatique et les transformations paysagères développées par les paysans en vue d’en analyser
les facteurs déterminants. Plus spécifiquement, dans un environnement physique contraignant,
à quels référents culturels, économiques, écologiques ou humains se rapportent les choix
qu’opère le paysan pour une culture donnée? À quelles stratégies de réalisation obéissent les
choix décidés? Ou quels moyens mettent-ils en œuvre pour les réaliser? Se donne-t-il des
perspectives d’amélioration, de perfectionnement, de meilleure exploitation de la diversité
biologique? Quels sont les transformations sociales induites par les bouleversements
climatiques et économiques dans le Centre-est de la Côte d’Ivoire?
La réponse à ce questionnement ouvre à mieux utiliser l’intelligence de la transformation de
l’espace du Centre-est du pays pour des projets de développement. Elle distribue sa matière dans
les questions spécifiques, les hypothèses et objectifs secondaires de recherche suivants.
Trois problèmes, questions, hypothèses et objectifs spécifiques structurent ce travail
recherche :
Problème spécifique I: Les bouleversements climatiques survenus ces dernières
décennies et les scénarios du futur sont peu connus dans leur ampleur et leur tendance.
Question I: Quels sont les tendances et les scénarii de la dynamique du climat dans le
Centre-est de la Côte d’Ivoire?
Hypothèse I: Des bouleversements climatiques et biogéographiques se sont multipliés
depuis les années 1960 dans un contexte de changement climatique et vont continuer.
Objectif de recherche I : Analyser l’évolution des paramètres climatiques dans le Centre-
est de la Côte d’Ivoire au regard des nouvelles tendances.
Problème spécifique II: Les perceptions par les populations rurales des paramètres
climatiques et de ses impacts (élaboration d’indicateurs, effets des savoirs locaux).
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Question II: Comment les populations rurales perçoivent-elles les variations climatiques
actuels et ces risques?
Hypothèse II: Les perceptions par les populations rurales de la réalité du phénomène, de
ses impacts et des risques climatiques varient en fonction du sexe, de l’âge et des
habitudes socioculturelles des populations.
Objectif de recherche II: Analyser l'impact de la variabilité climatique sur le milieu
naturel et les paysages biogéographiques du Centre-est de la Côte d’Ivoire.
1-Méthodologie de la recherche
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dans le souci de prendre en compte l’évolution de ces paramètres à partir de la grande sécheresse
des années 1970 et 1983 dont se souviennent généralement les populations locales.
Contrairement au réseau pluviométrique plus dense, ceux de la température, l’humidité et
l’évapotranspiration sont davantage lâches, car ces types de données ne sont disponibles que
pour les trois stations synoptiques (Lamto, Dimbokro et Yamoussoukro) que compte le réseau
de mesures de l’ensemble de la région étudiée. Toutefois, en raison de leur faible variabilité
spatiotemporelle, la taille des séries qui ont été recueillies ne pose pas de problèmes majeurs.
Les données socioculturelles ont été collectées sur la base d’un questionnaire élaboré et
revu à partir des résultats d’une phase exploratoire de l’étude. Des entretiens individuels ont été
effectués avec des paysans et selon le sexe pour cerner les perceptions des acteurs au niveau
local. Deux variables socioculturelles majeures ont été retenus pour la réalisation de l’étude:
l’âge de l’enquêté et sa situation matrimoniale qui sont des variables pertinentes en raison des
conflits de génération et des catégories sociales. Le souci est d’obtenir une bonne couverture de
la région d’étude du point de vue vulnérabilité différentielle. L’enquête individuelle a concerné
les paysans (chefs de ménage ou leurs femmes ayant au moins 10 ans d’expérience) sélectionnés
dans chacun des villages enquêtés. Par ailleurs, la situation pluviométrique et l’intensité de la
transformation de l’environnement naturel sont aussi des raisons qui ont guidé le choix des
villages d’enquête. Dans chacun des villages retenus, les données ont été collectées en utilisant
les outils (questionnaires) et méthodes (enquête de groupe, enquête individuelle, visite de
champs) de la recherche participative. Par village, les groupes de paysans enquêtés est constitué
de 20 à 30 paysans des deux sexes identifiés et rassemblés avec l’aide du chef de village et des
responsables des associations des paysans. Un questionnaire semi-structuré individuel a été
administré à 500 personnes dans les deux régions biogéographiques (forêt et savane) en raison
de six villages par zone biogéographique L’âge des enquêtés est compris entre 30 ans au moins
et 70 ans et plus. Les trois quarts des enquêtés sont âgés de plus de 50 ans. Le choix premier
des personnes enquêtées repose sur quatre critères : être un agriculteur et avoir vécu
régulièrement dans la localité d’enquête au cours des dix dernières années; être un responsable
traditionnel, un chef de ménage ou un intellectuel communautaire.
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1.2.1. Analyse de la variabilité climatique
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régimes climatiques. La sous-période P1 est considérée comme pluvieuse, la sous-période
P2 est réputée pour être affectée par plusieurs années de sécheresse et la sous-période P3
est caractérisée par une tendance à l’amélioration des totaux pluviométriques annuels.
L’une des solutions pour traiter du changement de l’occupation d’espace est celle qui
est basée sur l’analyse diachronique d’imageries satellitaires à des dates différentes. Dans cette
étude, on a procédé à une comparaison multi temporelle de l’usage des sols. Il a été établi une
évolution du territoire entre 1988 et 2016 avec un intervalle en 2002. Ces pas de temps ont été
conditionnés par la disponibilité des images satellitaires notre région d’étude. Sur la base d’une
comparaison de ces trois images, la perception de la dynamique de la région d’étude (à partir
des changements comme l’extension des cultures, le recul du couvert végétal, la mise en culture
ou non de certaines unités topographiques telles que les sommets, les pentes, les bas-fonds) a
été possible au cours de la période d’observation donnée.
La période d’acquisition des images choisies correspond à la saison sèche. Le choix se
justifie par l’influence des conditions météorologiques (faibles précipitations, augmentation de
la température), notamment par la minimisation du couvert nuageux, l’intensité lumineuse et
donc une activité photosynthétique croissante. Toutefois, le caractère opérationnel et le degré
de fiabilité de l’information obtenue par cette démarche sont fonction de la qualité des données
spatiales (niveau de résolution, lisibilité). En outre, la méthode impose qu’à priori, l’on puisse
disposer de données représentatives de l’état actuel et passé de l’espace considéré.
Deux approches ont été utilisées pour analyser les perceptions paysannes de la variabilité
climatique. Premièrement, les données de perception ont été analysées de façon globale sans
tenir compte du contexte environnemental naturel. Cette démarche correspond à une analyse
régionale des perceptions. La deuxième approche a consisté en l’analyse des perceptions en
fonction du contexte biogéographique des villages enquêtés, en fonction de l’âge des enquêtés
et de leur sexe. Cette approche correspond à une analyse plus localisée des perceptions. Elle
permet d’analyser à la fois le degré de convergence entre les perceptions et les observations
climatiques et le poids des savoirs locaux. Une série de trois questions ouvertes adressées à
chaque paysan échantillonné a été utilisée pour définir la variable « perception du variabilité
climatique ». Dans l’ordre chronologique, les questions sont :
- Sur les 10 dernières années, avez-vous perçu un (des) changement (s) d’un
ou de plusieurs facteurs climatiques ?
- Quel(s) facteur(s) avez-vous perçu comme changé ?
- Quel(s) changement(s) avez-vous observé concernant ce(s) facteur (s) ?
En ce qui concerne les projections futures, pour les agriculteurs pratiquant l’agriculture
pluviale, les maraîchers et les éleveurs, trois scenarii leur ont été posés. Comment comptentils
procéder si :
- les conditions climatiques actuelles perdurent ?
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- les conditions climatiques actuelles s’améliorent ?
- les conditions climatiques actuelles se détériorent ?
Partant de cette série de questions, un paysan a été considéré comme ayant perçu la
variabilité climatique si et seulement si,
- premièrement, il a perçu au moins un changement d’au moins un facteur
climatique sur les dix dernières années, deuxièmement,
- il a pu identifier le(s) facteur(s) dont il a perçu le (s) changement (s) ; - et
troisièmement, il a pu décrire le(s) changement(s) qu’il a perçu.
Ce faisant, la variable « perception de la variabilité climatique » a été ensuite traitée
comme une variable dichotomique muette prenant la valeur de 1 si le producteur a perçu le
changement climatique et la valeur 0, si non.
A la suite des réponses, et par rapport à la littérature existante, on a décidé d’approcher
les perceptions par un travail basé sur des indicateurs de la variabilité. Ils ont été compilés pour
analyser finement les perceptions. Les indicateurs de variabilité climatique retenus sont les
suivantes : retard des pluies ; irrégularité pluies ; inondation (pluies excessives) ; excès de
chaleur ; poche de sécheresse en saison pluvieuse ; harmattan rigoureux.
A la suite des questions relatives à la perception, une série de deux questions ont été
utilisées pour définir la variable « adaptation au changement climatique ». La première question
est : « Sur les dix dernières années, avez-vous ajusté une ou plusieurs de vos pratiques culturales
dans le but d’adapter votre système de production au changement climatique ? ». La seconde
question, qui a trait aux stratégies développées dans le cadre de l’adaptation aux variabilités
climatiques, est la suivante : « Quelle (s) stratégie(s) d’adaptation utilisez-vous ? »
Pour faciliter l’analyse des résultats, les stratégies répertoriées ont été regroupées en
quatre groupes en fonction de leur nature. Il s’agit : des stratégies de diversification des cultures
; de l’ajustement des pratiques culturales et du calendrier agricole (dates de semis) ; des
stratégies d’utilisation et de gestion des terres ; et d’autres adaptations qui ne figurent pas dans
les précédents groupes (les prières et rituels traditionnels, le crédit et la migration). En
considérant les deux questions liées à l’adaptation, un paysan a été considéré comme s’adaptant
aux variabilités climatiques si et seulement si : il a ajusté ses pratiques culturales dans le but
d’adapter son système de production au(x) précédent(s) changement(s) qu’il aurait mentionné(s)
; et s’il a adopté au moins un des quatre groupes de stratégies d’adaptation. Enfin, la variable «
adaptation au changement climatique » a été plus tard traitée comme une variable dichotomique
muette prenant la valeur de 1 si le producteur s’adapte et la valeur 0 s’il fait autre chose.
2. Résultats
Face à la question centrale suivante « Y-a-t-il une relation entre les bouleversements
climatiques (dans un contexte de changements climatiques), les transformations des
environnements et les comportements agricoles des populations dans la Côte d’Ivoire centrale
? », l'objectif principal de la thèse était de comprendre les interactions dynamiques (espace et
temps) entre les précipitations, les transformations des environnements et les mesures
d’adaptation adoptées par les populations rurales du Centre-est de la Côte d’Ivoire.
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Il ressort de cette thèse que les populations rurales agricoles du Centre-est sont vulnérables aux
impacts des variabilités et changements climatiques, de par un ensemble de facteurs de types
institutionnels, socioéconomiques, climatiques et culturels s’inscrivant aux échelles locales à
internationales. Ces facteurs issus de l’étude de la vulnérabilité générale des populations, et
expliquant la vulnérabilité aux changements climatiques, limitent la capacité de ces
communautés à faire face aux aléas climatiques qu’elles ressentent. Parmi ces facteurs limitant,
l’absence d’encadrement des populations à l’échelle locale, reflétant la faiblesse des institutions
décentralisées en Côte d’Ivoire, ressortait comme principal.
D’où la complexité mais aussi l’intérêt de cette étude où le recours à cette approche transversale
a permis enfin de compte de comprendre les dysfonctionnements entre actions humaines et
dynamiques environnementales, et de proposer une interprétation vertueuse des mutations en
cours. Les principaux résultats présentés dans les quatre chapitres, liés aux hypothèses, sont
soulignés dans cette conclusion.
Les analyses montrent que dans le Centre-est de la Côte d’Ivoire, les 30 dernières
décennies ont été caractérisées par des évolutions très marquées, en particulier par des épisodes
de sécheresse significative, une tendance à la hausse de la température. Cette étude a permis
d'identifier les manifestations de la variabilité climatique observée depuis près de soixante ans
maintenant en Côte d’Ivoire du centre-est. Sur l’ensemble des stations utilisées, un découpage
en période d’années normales montre une variabilité climatique évidente. De même, les
projections des variables climatiques (températures et précipitations) ont été examinées aux
horizons 2050 et 2080.
L’analyse de la pluviométrie sur une longue série (1961-2010) montre une variabilité temporelle
et spatiale avec une tendance générale des précipitations à la baisse. Cependant, les deux
dernières décennies (1990-2010) sont marquées par un retour à de meilleures conditions
pluviométriques dans la région d’étude avec une grande variabilité d’une année à l’autre
beaucoup plus marquée que celle des décennies antérieures. Concernant les précipitations, le
taux annuel prédit projeté par le modèle est de -4 à -12%. Les projections des précipitations sont
incertaines et dépendent des scénarios d’émission et des horizons temporels.
Les différents paramètres saisonniers connaissent aussi une grande variabilité. L’évolution du
nombre de jours révèle une très forte fluctuation en dépit de la stabilité constatée dans
l’ensemble. L’évolution du nombre de jours des pluies supérieures à 30mm et de leur quantité
montre une croissance des extrêmes pluviométriques dans les stations étudiées. La tendance de
la longueur de la saison des pluies de 1991 à 2010 est en croissance dans les deux stations, avec
une très forte variabilité d’une année à l’autre. L’analyse de l’évolution des paramètres que sont,
le cumul annuel de précipitation, le nombre total de jours pluvieux, la date du début et de la fin
de saison, et la longueur de la saison des pluies montrent une forte variabilité inter annuelle.
Les tendances générales révèlent dans l’ensemble, une hausse ou une stabilité des valeurs de
ces paramètres pluviométriques entre 1990 et 2010, avec un accroissement des extrêmes (fin et
début de saison).
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Cependant une analyse intra-saisonnière, plus détaillée de ces paramètres montre des contrastes.
L’analyse des séquences sèches maximales de ces 20 dernières années, montre une tendance à
la hausse dans le mois de juillet, et dans le mois d’août dans les stations étudiées. Au niveau
thermique, les températures moyennes annuelles de la région d’étude au cours des quatre
dernières décennies, ont connu une augmentation brutale. Durant les décennies 19611990, en
dehors du quart Sud-ouest de la région d’étude, les températures moyennes annuelles sont
inférieures à 26°C. Les plus basses températures sont enregistrées dans la région de Prikro,
Arrah, Daoukro, Ouéllé et Mbahiakro (entre 26°C et 25,5°C).Les décennies 19712000 sont
marquées par une modification du régime des températures. Les plus fortes hausses ont lieu
dans le sud de la région d’étude autour de la cuvette de Toumodi, Dimbokro et Mbatto. Les
baisses de température notées, ont lieu quant à elles dans le département de Tiébissou et
Yamoussoukro. La hausse des températures se traduit par un élargissement de l’aire occupée
par l’isotherme 26° C. Celle-ci couvre, au cours de cette décennie, plus du cinquième de la
région. La hausse des températures est accentuée au cours des décennies 1981-2010. Ces
décennies se caractérisent surtout par l’avancée de l’isotherme vers le nord de la région d’étude.
Ce glissement des isothermes vers le nord a entraîné la disparition de l’isotherme 26°C. Dans
cette étude, les projections des variables climatiques (températures et précipitations) ont été
examinées aux horizons 2050 et 2080. Toutes les projections montrent une augmentation de la
température dans le Centre de la Côte d’Ivoire durant les deux tranches de temps du 21ème siècle.
La variation annuelle projetée par le modèle est de 0,2 à 2,6°C aux horizons 2080. Concernant
les précipitations, le taux annuel prédit projeté par le modèle est de -4 à -12%. Les projections
des précipitations sont incertaines et dépendent des scénarios d’émission et des horizons.
La dynamique environnementale dans le Centre-est de la Côte d’Ivoire montre une
transformation de son milieu. Cette mutation spatiale est perceptible à travers les cartes
d’occupation du sol élaborées à partir d’images satellites Landsat, entre 1988 et 2016. La carte
d’occupation du sol de 2002 montre une intensification des activités agricoles. Cette tendance
se poursuit en observant la carte d’occupation du sol de 2016 qui montre aussi une progression
des activités humaines. Cette progression de l’activité humaine démontre la pression humaine
sur le milieu naturel. Ainsi les opérations statistiques donnent des résultats éloquents. On est
passé de 50 % à près de 98 % d’activités humaines en vingt-huit ans, soit un taux de progression
de près 48%. Cette dynamique culturale est née d’une part de la croissance démographique qui
est un espace restreint et fragile, avec une forte migration des allogènes qui constituent une
main-d’œuvre importante aussi bien pour les paysans.
Les perceptions par les populations rurales de la réalité du phénomène, de ses impacts
et des risques climatiques (spectre de perception, élaboration d’indicateurs, effets des savoirs
locaux) varient en fonction du sexe, de l’âge et de la situation socioculturelle des populations.
Les répercussions des changements intervenus dans l’évolution du climat dans le Centre-
est de la Côte d’Ivoire ne sont pas encore bien documentées, il convient d’ores et déjà de
s'efforcer de les préciser et de les anticiper en mettant en place les recherches axées sur la
modélisation régionale de scénarios de changement climatique et des impacts consécutifs à la
variabilité des paramètres climatiques.
La deuxième hypothèse formulée sur la concordance des connaissances endogènes de
l’évolution du climat et de l’analyse des données météorologiques est totalement confirmée. En
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effet, l’évaluation de la perception de l’évolution du climat montre que les interlocuteurs des
villages enquêtés ont une très bonne perception et sont en majorité unanimes sur l’évolution du
début tardif, de la fin précoce de la saison des pluies et de la diminution de la longueur de celle-
ci. Les résultats sur l’évolution de la quantité des pluies indiquent une perception convergente
les villages. La majorité de la population mentionne une croissance des poches de sécheresse
(98% des personnes interrogées). Une mesure de perception relativement moyenne (50%) de
l’augmentation des pluies fortes (extrêmes) et de l’existence des inondations est notée dans les
villages enquêtés.
L’accroissement de la température durant la saison sèche, et de la fréquence des vents forts
durant la saison des pluies est mentionné par la majorité des répondants. Les causes d’évolution
des paramètres climatiques sont généralement attribuées à la sanction divine et aux phénomènes
naturels selon les populations enquêtées.
La perception paysanne du début tardif, de la fin précoce de la saison et de la longueur de la
saison est conforme avec l’analyse des données pluviométriques. Une concordance existe aussi
entre la perception paysanne de l’augmentation des poches de sécheresse et l’évolution
croissante des séquences sèches en juillet et en août. On peut donc déduire que les connaissances
des populations locales sur l’évolution du climat sont une source importante pour la
compréhension scientifique du changement et de la variabilité climatique. La présente analyse
montre que les paysans perçoivent clairement la variabilité climatique opérée au niveau des
précipitations, des hausses des températures et des baisses de rendements agricoles.
Les perceptions paysannes corroborent les observations météorologiques et la littérature
sur la crise climatique en Afrique de l’Ouest. S’agissant des classes d’âge, les très jeunes et les
jeunes n’ont pas une bonne perception du changement climatique du fait de leur âge. Les
adultes, et particulièrement les personnes âgées, ont recours au calendrier ethnoclimatologue et
à la mémoire pour comparer des changements détectés dans la variabilité du climat. Par contre,
les jeunes ne mentionnent pas clairement ce calendrier. Finalement, on retient que les
perceptions paysannes aux variabilités climatiques varient en fonction des classes d’âge (très
jeunes, jeunes, adultes et personnes âgées), du sexe (hommes, femmes) et de la situation
socioculturelle de l’individu (veuves, mariés ou célibataires).
La connaissance du climat tient une place importante parmi les savoir-faire développés
par les populations pour s'adapter aux contraintes du milieu. Elle a montré que les paysans
perçoivent clairement les changements climatiques opérés au niveau des précipitations. Ces
perceptions sont plus importantes dans les régions les plus vulnérables (région de savane et
région de forêt). Dans leur dimension intuitive et empirique, les perceptions paysannes et la
volonté d’adaptation au changement climatique se traduisent par une modification progressive
mais profonde des logiques productives paysannes, impliquant parfois un processus de
renoncement (là aussi, lent et implicite) à certaines traditions agricoles dirimantes, voire à
certaines coutumes et habitudes sociales pas appropriées.
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L’hypothèse, vérifiée ici, est entièrement confirmée. Les études de cas réalisées dans cette thèse
montrent que les populations paysannes ont une bonne perception de l’évolution des différentes
composantes de leur milieu biophysique, surtout le couvert végétal et les sols. Il n’y a pas de
divergences remarquables entre les visions locales dans les villages enquêtés. En général, les
résultats de l’étude mettent en évidence à travers la vision locale, une dégradation des ressources
naturelles. Les perceptions paysannes concordent avec l’analyse spatiale de la dynamique de la
végétation. La sécheresse et l’irrégularité des pluies sont perçues comme principales causes de
régression du couvert végétal. La baisse de la fertilité est selon la population due aux manques
d’apports d’éléments nutritifs. Les populations ne se voient pas responsable direct de
dégradation des ressources naturelles, ce qui montre que leurs visions doivent être considérées
dans les prises de décision en matière de gestion de l’environnement. Les perceptions et savoirs
traditionnels peuvent être des sources importantes d’information pour contribuer au
développement durable. Il ressort que les populations paysannes du Centre-est ont une bonne
perception de l’évolution de leur milieu. Cette perception concorde avec la vision scientifique
basée sur l’analyse des données météorologiques et l’approche spatiale. Selon elles, la tendance
générale est à l’évolution négative des paramètres climatiques et à la dégradation des ressources
naturelles, en particulier la végétation. Elles ont également mentionné que les changements et
variabilités climatiques ont des impacts négatifs sur leurs activités. En effet, les paysans sont
dans leur majorité, quel que soit leur rang social et leur niveau de revenus, impactés par ces
changements. Il se forme alors dans la conscience collective locale l’idée que le climat change,
que « ça n’est plus comme avant » et que cela implique une reconfiguration au moins partielle
du fonctionnement des sociétés paysannes.
Le dilemme qui s’installe alors dépasse largement le cadre des pratiques agricoles et autres
activités génératrices de revenus, et touche aux aspects culturels, voire spirituels les plus ancrés
au sein des communautés paysannes. Face à cette situation, plusieurs stratégies d’adaptation
surtout, réactives ont été développées pour y faire face. Les résultats de cette recherche suscitent
de nouveaux questionnements sur l’adaptation aux changements climatiques et la dynamique
de la végétation.
Les mesures de résilience et d’adaptation des paysans sont efficaces pour pallier les
impacts de la variabilité climatique dans le Centre-est de la Côte d’Ivoire.
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productivité et l’activité pastorales sont aussi influencées négativement par les changements et
variabilité climatiques avec les conséquences telles que le manque de pâturage et d’eau, le
développement des maladies, ainsi que la mortalité des animaux.
Les résultats révèlent dans l’ensemble, une faiblesse de l’adaptation tant au niveau de
l’application des mesures, qu’à celui de l’appui technique. En agriculture, les stratégies sont
entre autres, l’adoption de variétés nouvelles ou améliorées, la pratique des techniques,
l’utilisation des bas-fonds, la migration, les soins des cultures, des prières, etc. En élevage, les
ajustements des populations pour pallier l’influence négative du changement et de la variabilité
du climat est la restructuration des troupeaux. Cependant, la majorité de ces stratégies dans les
sites d’étude reste réactives, et ne sont pas forcement efficaces à long terme. Les organisations
locales ne sont pas suffisamment développées ou motivées pour lutter contre les changements
et les variabilités climatiques. De même, les appuis conseils et la vulgarisation des techniques
modernes des systèmes de production agricoles et pastorales et des informations (prévisions
météorologiques sur les changements climatiques) sont limités.
L’adaptation étant une composante essentielle du développement, il s’avère nécessaire que pour
rendre ce développement local résilient et plus résistant aux contraintes et aléas climatiques, il
est indispensable que les capacités des populations locales soient développées, et passent de la
démarche réactive actuelle à une plus anticipative ou proactive, pour une meilleure adaptation
aux changements à venir.
A travers notre étude, nous avons pu vérifier la relation entre les multiples facteurs engendrant
la vulnérabilité au changement et de la variabilité du climat et l’émergence de réponses ou
stratégies d’adaptation à l’échelle locale. Notre recherche n’est toutefois pas la première à
pointer les facteurs socio-économiques déterminant la vulnérabilité des populations à la
variabilité climatique, ni leur influence sur les capacités d’adaptation. Cependant, l’ajustement
faible des pratiques agricoles aux impacts spécifiques d’aléas climatiques modifiés ne peut
s’expliquer principalement par les faibles capacités financières ou matérielles des agriculteurs,
ou comme conséquence du sous-développement. Un résultat fondamental de la recherche réside
dans la mise en lumière de l’importance de facteurs institutionnels, dont l’encadrement des
populations agricoles, comme influençant les capacités d’adaptation locales.
Au final, cette recherche entend apporter une contribution à l’étude des efforts d’adaptation au
changement climatique de populations agricoles. Pour ce faire, nous avons mis en évidence des
facteurs qui contribuent à leur vulnérabilité et analysé les stratégies agricoles, endogènes et
exogènes, qui permettent de réduire cette vulnérabilité climatique. Au-delà de l’aspect
analytique de cette recherche, nous espérons que les résultats puissent servir à orienter la
réflexion sur les mesures politiques ou les projets nécessaires afin de réduire la vulnérabilité
climatique des populations, en Centre-est, mais également dans d’autres régions.
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PUBLICATION SCIENTIFIQUE (01)
SUJET : Perceptions de la variabilité climatique et de ses effets par les populations rurales du
Centre-est de la Cote d’Ivoire.
1. Introduction
Depuis la fin des années 1960, la Côte d’Ivoire, comme plusieurs pays de l’Afrique de
l’Ouest, connaît une variabilité climatique qui se manifeste par une modification du régime des
pluies et une diminution des hauteurs pluviométriques annuelles (Brou et al, 2005 ; Dibi
Kangah, 2010 ; Bigot et al, 2011). Ces variations pluviométriques bouleversent de façon
sévère les environnements physiques et socioéconomiques des populations rurales peu ou mal
préparées (Dibi Kangah, 2010; Brou et al, 2012). Celles-ci en perçoivent les effets et tentent
de résister ou de s’adapter. Dans le cadre de ce travail, la perception correspond à la
vision, la façon des populations de représenter et/ou d’interpréter les variations du climat
qu’elles observent.
Les variabilités climatiques sont perçues et comprises de façons diverses par les populations
rurales (Gnanglè, 2005). Ainsi, Clark (2006) note que les mesures d’adaptations les plus
efficaces et durables sont souvent celles prises à l’échelle locale, impliquant directement les
personnes concernées. De ce fait, la compréhension des perceptions locales, dans la mesure où
elle peut aider la mise en place de mesures de résilience et d’adaptation efficaces, mérité d’être
sérieusement analysée. En Côte d’Ivoire, de nombreuses études existent sur les questions de
perceptions, de vulnérabilités et d’adaptations des paysans face à la variabilité et aux
changements climatiques (Paturel et al, 1995 ; Doumbia, 1997 ; Servat et al, 1997 ; Bigot et al,
2002 ; 2003 ; Morel, 2004 ; Brou et al, 2005 ; Goula et al, 2007 ; DibiKangah, 2010). Mais la
littérature qui donne des informations suffisamment approfondies sur la diversité des
perceptions au niveau local (villages) demeure insuffisante. Les perceptions locales du
changement climatique ne sont quasiment pas étudiées. Or, l’échelle locale est considérée
comme l’espace géographique et socio-économique pertinent pour mener les politiques de
développement participatif. Ce qui soulève la question suivante : Comment les acteurs du
monde rural, les paysans perçoivent-ils localement ces changements climatiques ? L’objectif de
cette étude est d’appréhender la perception de la variabilité climatique et de ses effets par les
populations rurales du centre-est de la Côte d’Ivoire.
2
1
2. Méthodologie
Les deux éléments majeurs qui modulent la variabilité du climat dans les régions tropicales sont:
la température et les précipitations. L’analyse de la variabilité climatique s’est donc focalisée
sur ces deux paramètres climatiques. Les précipitations ont été considérées pour chaque poste
climatique. Pour en détecter la variabilité, le test de Pettitt (1979) a été utilisé à cause de sa
performance et sa robustesse (Lubès-Niel et al, 1998). Ce test a été utilisé dans plusieurs
études de changements climatiques notamment, en Afrique de l’Ouest pour détecter des
ruptures dans des séries chronologiques (Servat et al., 1998 ; Lubès-Niel et al., 1998 ; Paturel
et al., 1998 ; Goula et al., 2006 ; Kouassi et al.,2008; Kouassi et al., 2012; Kouakou et al.,
2012). La température présente une variabilité spatiale moins marquée que les précipitations
(Noufé D., 2011). En conséquence, la température a été analysée pour l’ensemble de la zone
d’étude dans les trois stations synoptiques de la zone étudiée. Pour cela, on a étudié dans un
premier temps, l’évolution interannuelle des températures moyennes pour voir si dans les séries
chronologiques, il y a des évolutions. Les températures moyennes ont été analysées
suivant trois souspériodes1961-1990, 1971-2000 et 1981-2010 déterminées par la
segmentation d’HUBERT.
2
2
perception de la variabilité climatique ». Les questions sont posées les unes à la suite
des autres :
- Sur les 10 dernières années, avez-vous perçu un (des) changement (s) d’un (ou de plusieurs)
facteur(s) climatique(s) ? Et quel(s) paramètre(s) climatique(s) avez-vous perçu comme
changé ?
- Quel(s) changement(s) avez-vous observé concernant ce(s) paramètre(s) ?
- Quel(s) changement(s) avez-vous observé concernant les risques climatiques?
Pour valider les réponses à cette série de questions, un paysan a été considéré comme ayant
perçu la variabilité climatique si et seulement si :
- il a perçu au moins un changement d’au moins un facteur climatique sur les dix dernières
années ;
- il a pu identifier le(s) facteur(s) dont il a perçu le(s) changement(s) ; et - il a pu décrire le(s)
changement(s) qu’il a perçu(s).
A la suite des réponses, et par rapport à la littérature existante, on a décidé d’approcher
les perceptions par un travail basé sur des indicateurs de la variabilité. Ils ont été compilés
pour analyser finement les perceptions. Les indicateurs de variabilité climatique retenus
sont les suivantes : Retard des pluies ; Irrégularité pluies ; Inondation (pluies excessives)
; Excès de Chaleur ; Poche de sécheresse en saison pluvieuse ; Harmattan rigoureux.
4. Résultats
Les résultats obtenus permettent de noter que les populations rurales du Centre-Est
ivoirien perçoivent la variabilité climatique à travers une diminution et une irrégularité
croissante des pluies, un dérèglement de la saison des pluies, une plus grande fréquence des
poches de sécheresse et des excès de chaleur, la chute des rendements des agricoles et la
détérioration des ressources forestières et en sols.
Conclusion
Cette étude a révélé que les paysans du Centre de la Côte d’Ivoire sont bien conscients
des variabilités climatiques que subit leur zone et ont une bonne perception aussi bien de
ses effets (augmentation de la température, diminution de la pluviométrie, sécheresse, excès
de pluie et inondations occasionnelles, etc.) que de leurs impacts sur la production
agricole. De même, les paysans sont davantage marqués par la dégradation de la qualité des
saisons des pluies observée entre 1970-1980 et 1981-1990 que par la relative récente reprise
des précipitations au cours des années 1990 et 2000 sur la région d’étude. Les paysans
2
3
perçoivent clairement la variabilité climatique opérée au niveau des précipitations, des
hausses des températures et des baisses de rendements agricoles. Ces perceptions paysannes
sont corroborées par les observations météorologiques et la littérature sur la crise
climatique en Afrique de l’Ouest. S’agissant des classes d’âge, les très jeunes et les
jeunes n’ont pas une bonne perception du changement climatique du fait de leur âge. Les
adultes, et particulièrement les personnes âgées, ont recours au calendrier ethnoclimatologue et
à la mémoire pour comparer des changements détectés dans la variabilité du climat. Par
contre, les jeunes ne mentionnent pas clairement ce calendrier. Par ailleurs, s’il est
aujourd’hui permis d’affirmer que les femmes sont les premières victimes des changements
climatiques, cela ne serait que vérité en vertu de ses responsabilités au niveau familial et
communautaire. La plus grande part de la force de travail familiale est fournie par les
femmes. Cette situation est la plus prépondérante dans l’ensemble de la région du Centre-
est. Finalement, on retient que les perceptions paysannes de la variabilité climatique varient en
fonction des classes d’âge et du genre.
1. Introduction
En Côte d’Ivoire, les impacts de la variabilité climatique ont été observés au travers des
sécheresses récurrentes, des pluies irrégulières, un décalage saisonnier, une réduction des terres
arables, une érosion côtière et des inondations (PNUD, 2009). Ces différentes conséquences ont
accentué le niveau de vulnérabilité des populations humaines et des ressources dont elles vivent.
Elles leur imposent également des changements dans leurs modes de vie (Noufé, 2013). Les
impacts de ces changements sont assez bien documentés sur les caractéristiques moyennes des
régimes de pluie et de température à court terme (Eldin, 1979 ; Paturel et al., 1995 ; Servat et
al.,1997 ; Bigot et al., 2002, 2003 ; Morel, 2004 ; Brou et al., 2005 ; Agossou, 2010 ; Dibi
Kangah, 2010 ; Boko, 2012 ; GIEC, 2014). Mais, ils le sont moins lorsqu’on s’intéresse aux
2
4
projections à long terme. Ces remarques confirment et justifient l’emploi quasi systématique
des scenarii de la variabilité climatique future (OCDE,
2008). Partant, cette étude est une contribution à la documentationsur l’évolution du climat à
l’échelle locale et régionale, dans le Centre-est de la Côte d’Ivoire. Les informations espérées
sont nécessaires pour évaluer les répercussions des changements climatiques sur les systèmes
humains et naturels et pour proposer de bonnes stratégies nationales d’adaptation et
d’atténuation des effets de la variabilité climatique.
L’étude a pour cadre la zone écologique du contact forêt-savane ou « V Baoulé » dont la pointe
se localise à environ 30 km au sud de Toumodi. La région étudiée est située entre les longitudes
3° et 6° ouest et les latitudes 6° et 9° nord. Elle regroupe les circonscriptions administratives de
l’Iffou, du N’Zi, du Moronou et la partie nord de la région du Bélier. Sur le plan
agroéconomique, cette zone a été connue sous l’appellation de « boucle du cacao ».
2. Méthodologie
2
5
de la pluviométrie. Toutefois, cette étude considère 0,1 mm comme seuil pour déterminer les
jours de pluie. On en tiendra compte pour décrire les changements dans les débuts et fins des
saisons de pluies. Ainsi, on définit la séquence sèche pour une période donnée comme étant le
jour maximal de jours consécutifs sans pluies ou de pluviométrie inférieure ou égale 0,85 mm
(Stern et al., 2006). Les probabilités d’avoir des séquences sèches supérieures ou égales à sept
et 10 jours ont été calculées afin de connaître les risques de stress hydrique dans les différentes
décades de l’année. Pour analyser ce risque, on a calculé et comparé, sur toute la saison, la
fréquence et la longueur des séquences sèches. On a procédé également à la comparaison de
l’évolution de ces séquences sèches de part et d’autre des années de rupture, mais aussi celle de
ces deux dernières décennies par rapport à la période de référence 1961-1990.
Les moyennes glissantes et la méthode de la régression linéaire ont été utilisées pour la
détermination des tendances pluviométriques et thermométriques sur toute la longueur des
séries chronologiques de 1961 à 2010. Le calcul des moyennes pluviométriques annuelles par
période de 30 ans (une période de référence selon l’OMM) depuis 1961 (date des premières
observations pluviométriques sans interruption dans la série) à 2010, permet d’observer la
fluctuation des isohyètes 1100mm dans l’espace.
La technique des moyennes glissantes consiste à lisser les irrégularités en associant aux valeurs
yti d’une chronique de nouvelles valeurs zti qui sont les moyennes arithmétiques d’une valeur
originale ytiet des valeurs qui l’encadrent. Les moyennes glissantes sont calculées sur 30 ans de
part et d’autre de yti.
Cette méthode permet d’avoir des séries de pluies et de températures lissées par station, aux pas
de temps mensuel, saisonnier et annuel. Les tendances sont mises en évidence par une droite de
d’ajustement affine : y = ax + b; elle est obtenue par le calcul de la pente a qui est un coefficient
directeur : la pente est corrigée ou estimée par la méthode d’estimation de TheilSen (Theil, 1950
; Sen, 1968).Le test de Mann-Kendall permet égalementd’examiner l’existence d’une tendance
linéaire (à la hausse ou à la baisse) sur une série chronologique. L’hypothèse H0 testée est « il
n’y a pas de tendance ». Selon le seuil de significativité choisi, l’hypothèse H0 est rejetée et on
conclut à l’existence d’une tendance significative au seuil choisi. Ce test est basé sur la
statistique de corrélation de rang t de Kendall et utilisé pour montrer le degré de signification
de la tendance. La robustesse du test a été validée par plusieurs essais de comparaison (Stewart
et Glantz, 1985 ; Oeschger et al., 1989).
2
6
LES PROJECTIONS DU CLIMAT FUTUR DANS LA PARTIE CENTRALE DE LADANS
LE CENTRE-EST DE LA CÔTE D’IVOIRE À L’HORIZON 2080
Les projections climatiques ont été établies à partir d›expériences de modélisations régionales
et mondiales. Les observations de ces dernières décennies montrent que le climat de l›Afrique
de l’Ouest a changé (Boko, 2007). Quelques-unes de ces modifications sont nettement
imputables au changement climatique mondial. Les projections climatiques régionales futures
sont de plus en plus utilisées comme outil dans l›élaboration d›activités relatives à l’adaptation,
aux politiques et aux prises de décisions. De plus, il est essentiel qu’elles soient associées à des
stratégies d’adaptation et prises de décisions au niveau local. Les régions du Centre-Est ivoirien
sont spécifiquement propices à l’agriculture. Elles abritent en effet de grandes plantations
agricoles (cacao, hévéa, anacarde et café). Or, les rendements de ces cultures, pour la plupart
pérennes, sont assujettis à la disponibilité des ressources en eau. Fort des conséquences avérées
de la variabilité climatique, la caractérisation et la prédiction des tendances climatiques à
l’horizon 2080 deviennent une nécessité car, cette connaissance est indispensable à la maitrise
et à la gestion des ressources naturelles et agricoles.
Le haut niveau de concordance parmi les modèles climatiques régionaux et mondiaux pour
l’Afrique de l’Ouest (Brown et al., 2009) permet d’établir avec un haut niveau de confiance
qu’une augmentation escomptée de la température et une baisse de la pluviométrie se produiront
de manière très vraisemblable. La projection des pluies et températures provient des sorties de
modèles climatiques du projet CORDEXAfrica sur la zone Afrique. Le modèle retenu parmi
quatre sorties de modèles testés avec les observations sur la période de référence 1971-2000 est
le modèle régional CCLMA-8-17 du domaine AFR-44 dont la résolution est de 0,44 avec
comme période de projection 2006-2100.
3. Résultats
Les résultats permettent de caractériser les principales manifestations de la variabilité
climatique (1961-2010) observée depuis plusieurs décennies. Les simulations du scénario du
modèle climatique CORDEX prévoient à cette échéance une augmentation de la température
comprise entre +0,2°C et +2,6°C. Les pluies révèlent des tendances saisonnières opposées,elles
vont diminuer de -4% à -12% ; cette baisse sera accompagnée d’une mauvaise répartition dans
l’espace et le temps à l’horizon 2080. Les impacts sur les écosystèmes et les moyens de
subsistance dans la région étudiée pourraient être considérables.
2
7
Conclusion
Cette étude a permis d’identifier les manifestations de la variabilité climatique observée depuis
près de soixante ans dans le Centre-est de la Côte d’Ivoire. Sur l’ensemble des stations utilisées,
un découpage en périodes d’années normales montre une variabilité climatique évidente. Les
projections des variables climatiques (températures et pluviométrie) ont été examinées aux
horizons 2050 et 2080. Toutes les projections montrent une augmentation de la température
dans le Centre-Est de la Côte d’Ivoire durant les deux tranches de temps du 21ème siècle. Au
niveau des températures, la variation annuelle projetée par le modèle est de 0,2 à 2,6°C aux
horizons 2080. Concernant les pluies, le taux annuel prédit projeté par le modèle est de -4 à -
12%. Les projections pluviométriques sont incertaines et dépendent des scénarii d’émission et
des horizons choisis. Le climat actuel du Centre-Est de la Côte d’Ivoire est caractérisé, à partir
des simulations de l’évolution de la température moyenne de l’air et des pluies, par les modèles
climatiques globaux et régionaux qui reproduisent assez parfaitement les observations. Certes,
cette analyse montre quelques limites. Car, les modèles actuels ne peuvent pas prédire le
changement climatique dans ses moindres détails, bien qu’ils s’appuient sur des mesures prises
dans la réalité. Alors, se fonder sur une étude avec un unique modèle peut amener à des
conclusions peu robustes. Mais elle a permis d’étudier les projections climatiques futures aux
horizons 2020-2050 et 2050-2080
Mots Clés : Centre-Est de la Côte d’Ivoire, variabilité climatique, indicateurs, scénarios actuels
et futurs.
1. Introduction
L’adaptation aux changements climatiques est un processus permettant aux sociétés de s'ajuster
en réponse aux modifications de leur environnement, afin de limiter les impacts négatifs des
changements climatiques, voire de bénéficier des conséquences positives. Les stratégies
2
8
d'adaptation visent à augmenter la résilience et réduire la vulnérabilité des milieux,
organisations, collectivités et individus face aux effets connus ou anticipés de l'évolution du
climat (Collectivitesviables.org, 2020)
Au sens large et pour le GIEC l'adaptation au changement climatique est « la démarche
d'ajustement au climat actuel ou à venir, ainsi qu’à ses conséquences. Il s'agit à la fois
de réduire les effets préjudiciables du changement climatique tout en exploitant les effets
bénéfiques » (AFD 2017), La Côte d’Ivoire partage avec d’autres pays en développement la
particularité d’être « spécialement vulnérables au changement climatique en raison de
conditions géographiques qui les exposent davantage aux aléas climatiques, de leurs faibles
revenus, et d’une plus grande dépendance vis à vis de secteurs sensibles aux aléas
climatiques comme l’agriculture » (Stern, 2007, pp 104-137, traduit). Dans le Centre-est de la
Côte d’Ivoire, ces vulnérabilités sont perçues et ressenties de façon plus ou moins affirmée.
Pour résister à ces chocs, les sociétés paysannes ont recours à toute une panoplie de stratégies
pour pallier les aléas climatiques quotidiens (Brou, 1998, p9). Dans le Centre-Est ivoirien,
la variabilité climatique actuelle se traduit localement par plusieurs impacts qui modifient les
conditions de production (Koffi K. F., 2019, p201 ; Kouamé K. R., 2019, p122). Ces impacts
sont multiformes. Ils pèsent sur les personnes, sur le capital des exploitations et sur les
dynamiques collectives, le tout contribuant à accroître la vulnérabilité des populations et des
sociétés. Dans ces conditions, les populations rurales essaient de s’adapter,
individuellement et collectivement. Ils tentent aussi d’augmenter leur résilience par des
moyens à découvrir ou à tester, afin, non seulement, de réduire leurs vulnérabilités mais aussi
saisir les opportunités qui découlent de ces changements L’objectif de cet article tente de
répondre à la question suivante :
Quelles sont les mesures de résilience et d'adaptation mises en œuvre pour réduire
durablement les impacts environnementaux, agricoles et économiques de la variabilité
climatique dans le Centre-est de la Côte d’Ivoire ?
2. Méthodologie
2.1. Choix des villages enquêtés
La situation pluviométrique et l’intensité de la transformation de l’environnement naturel
sont les deux raisons majeures qui ont guidé le choix des villages d’enquête. La vulnérabilité
climatique de cette zone est toute particulière du fait de sa situation géographique dans le
pays. En effet, elle est une zone qui connaît un climat de transition (Diomandé, 2005p10), entre
celui subéquatorial à deux saisons humides et celui tropical de type soudanien. Elle
2
9
connaît soit une pluviométrie unimodale, et bimodale (Brou, 2005, p112). Les choix sont
induits par la nécessité d’étudier la perception des paysans sur les conséquences des
variabilités climatiques, lesquelles pouvant varier selon que l’on se retrouve dans la zone de
savane ou de forêt. Ainsi, les villages de Kodoukro dans la commune de Ouéllé et Gommon
dans la commune de Didiévi ont été choisis. Les mêmes critères de vulnérabilité ont guidé le
choix des communes du sud. Les villages étant aussi choisis selon la présence d’une situation
de relief contrastée (bas de pente et haut de pente) présent sur le même terroir. Les zones
enquêtées du sud sont caractérisées par un régime pluviométrique bimodal avec des risques de
séquence fréquents. Il s’agit des départements de Bongouanou, Arrah et Mbatto, dans la partie
sud-ouest de la zone d’étude qui fut l’ancienne boucle de cacao et café.
2.2. Collecte et traitement des données sources et types de données
La région du Centre-est a été retenue suivant les critères de zones reconnues très
vulnérables aux changements climatiques et l’importance des activités agricoles disposant de
nombreuses potentialités agricoles (MINAGRA, 2002b, p22). Elle a perdu cette place de «
boucle du cacao » au profit des régions de l’ouest et du sud-ouest du pays. Un questionnaire a
été administré à un échantillon par choix de 500 chefs de ménages dans les villages
retenus. L’échantillon est constitué par des chefs de ménage agriculteurs qui ont au moins 40
ans et qui habitent les villages choisis depuis au moins 30 ans. Le critère âge du chef
d’exploitation, fixé à 40 ans, permet de s’assurer que les perceptions des changements
climatiques recueillies sont effectivement celles vécues par les enquêtés. En effet, l’étude
concerne les faits observés sur la normale climatique des cinquante dernières années. Les
principales données renseignées concernent :
-l’histoire climatique de la région ;
-la perception des bouleversements climatiques vécus et à venir ;
-les impacts subis de la variabilité pluviométrique sur le capital naturel, sur les
productions agricoles et sur la vie socioéconomique régionale et locale ; -les
mesures adoptées ou envisagées pour parer aux effets négatifs potentiels des
paramètres du climat.
D’autres données ont été récoltées ; elles portent sur les exploitations, sur les caractéristiques
socioéconomiques des familles (âge, sexe, statut matrimonial), l’assistance institutionnelle
formelle et informelle (accès aux services de vulgarisation, accès au crédit), l’accès à
l’information, la situation agroécologique (contexte environnemental). Ces données sont
considérées comme étant les facteurs susceptibles d’influencer l’adoption des stratégies
d’adaptation par les paysans (Koffi K.F, 2019, p223 ; Kouamé K.R., 2019, p238).
3
0
3. Résultats
Des entretiens individuels à l’aide de questionnaire, des entretiens de groupes (focus
groups) au moyen d’un guide d’entretien et enquêtes de terrain ont été utilisés. Face aux
impacts des bouleversements climatiques, les paysans mettent en œuvre plusieurs mesures
d’adaptation sur la base des savoirs empiriques et des conseils des techniciens agricoles. Ces
mesures portent sur les semis multiples ou répétés (83%), l’augmentation des superficies
emblavées (65%), le changement de variétés et méthodes agricoles (53%), et les traitements
phytosanitaires (31%). En termes de mécanisme d’adaptation, cette étude révèle que
l’anacarde et l’hévéa (cultures de rente) remplacent progressivement le cacao en zone
forestière. Dans la partie savanicole, le riz pluvial émerge au détriment de l’arachide, du
manioc et du maïs. Les populations admettent la réalité des changements climatiques.
Cependant, une question reste en suspens : dans la relation entre les bouleversements
climatiques (dans un contexte de changements climatiques) et les transformations des
environnements dans cette partie de la Côte d’Ivoire, quelles sont les motifs et les
motivations d’adoption des mesures de résilience et d’adaptation par les populations rurales?
Conclusion
Les populations rurales du centre-est de la Côte d’Ivoire, comme dans la plupart des régions
de la Côte d’Ivoire, sont exposées aux variabilités climatiques. La quasi-totalité des paysans
concernés confirment les constats scientifiques, à la fois sur la baisse et l’irrégularité des
pluies, les vents violents et les excès de chaleur. Ce sont, pour eux, les modifications majeures
du climat, ces dernières années. Ces bouleversements climatiques et leurs effets extrêmes
exacerbent les vulnérabilités. Les perceptions paysannes et la volonté d’adaptation au
changement climatique se traduisent par une modification progressive mais profonde des
logiques productives paysannes, impliquant parfois un processus de renoncement à
certaines traditions agricoles, voire à certaines coutumes et habitudes sociales. En effet, les
paysans sont dans leur majorité, quel que soit leur rang social et leur niveau de revenus, impactés
par ces changements. Il se forme alors dans la conscience collective l’idée que le climat change,
que « ce n’est plus comme avant » et que cela implique une reconfiguration au moins
partielle du fonctionnement des sociétés paysannes.
Malgré les efforts entrepris, les populations sont d’avis qu’il faut agir beaucoup plus et plus
rapidement pour mieux faire face aux évènements extrêmes. Le manque de ressources et
le manque d’orientation gouvernementale claire et appropriée ont été les deux plus
3
1
importantes limites aux adaptations identifiées. Pour faire face aux effets néfastes des
changements climatiques, les populations locales ont développé d’autres stratégies
d’adaptation, soit individuellement, soit collectivement, à partir de connaissances endogènes.
Ainsi en est-il des stratégies magico-religieuses collectives telles que les prières aux divinités
« Commian » et « Adjanou » et le recours aux services des faiseurs de pluie en vue de
pallier les retards/ruptures de pluie.
Climatic variability and agricultural season: analysis of the evolution of essential agroclimatic
parameters in central east Cote d'Ivoire.
1. Introduction
Agriculture is no longer the main source of money income in many rural areas of West Africa owing
to the low agricultural productivity due to climatic hazards. Even with the gradual return of rainfall,
it is probable that this trend will continue. Climatic hazards are a real concern for all West African
countries owing to their adverse socio-economic and environmentaleffects. Interannual fluctuations
in rainfall represent the main climatic hazard for West African countries such as Côted'Ivoire, whose
economy is principally based on agriculture. This is of the pluvial type, i.e. dependent on rain, which
isthe most variable climatic element. The decline in rainfall that began in the Gulf of Guinea
countries at the end of the 1970s, became more intense in Côte d'Ivoire during the 1980s and 1990s
before experiencing a certain remission during the 2000s. Thus, these rainfall recessions induce
variability in agricultural calendars through the variation of start and end dates, as well as the
duration of the seasons. Therefore, the fundamental question that emanates from these observations
is thefollowing: what are the variations of the major agroclimatic parameters in the Center-East of
Côte d'Ivoire? 2. Materials and Methods
3
2
(SODEXAM, 2020). These positions were chosen because of theregularity of the observations.
Potential Evapotranspiration (ETP) and soil water retention capacities or Useful Reserve (RU) as
defined by Perraud (1971) were used. The RU values should be considered as indicative orders of
magnitude for a studyacross Côte d'Ivoire. In addition, the average ETP of 4 mm per day was
considered. Missing values were filled in using theaverage of neighboring stations in order to have
complete, homogeneous and long series.
3
3
season made it possible to obtain the seasonal rainfall height by calculating the cumulative
frequencyusing the equation.
: 𝐹 𝑥 = 𝑖-0,5𝑁 (1)
With, i = rank of the observation and n = number of observations (number of years retained).
This formula made it possibleto better determine the level of instability at the start and end of
the agricultural season in the area under investigation.
3. Results
3.1 Rainy season start dates
The analyzes of the start dates of the big season evolve irregularly without any apparent periodicity.
Thus, the beginnings of the late and early seasons alternate at unequal and unpredictable intervals.
The installation of the date of the average start of the rainy season varies according to the time
periods of analysis. Based onthe thirty-year periods, the average starts of the rainy season (March
23 between 1971 and 2000) experiences a shift in spaceand time in the study region. . This shift
reflects a clear and generalized decrease in annual rainfall and the late start ofagricultural activities
in the region (April 1 to April 7 between 1991 and 2020). The month of March was the most affected
inall the stations in the region? The onset of the rainy season went from March 23 (1971-2000) to
April 4 (1981-2010) andApril 7 (1991-2020) respectively on average. On average, the start date of
the rainy season between 1971 and 2020 is 15 dayslate. The analysis of the dates of the beginning
of the rainy season over a long series shows strong temporal and spatialvariability in the Center-East
of Côte d'Ivoire.
3.2 Rainy season end dates
Like the beginning of the seasons, the analysis of the dates of the end of the rainy season show a
change and a precocityduring the period considered from 1971 to 2020. There is a fluctuation of the
end of season date throughout the study region. Considering the evolution of the date ofNovember
15, it turns out that there is a variation in the end of the season date and that it would also be earlier
and earlier. The analysis of the average values (1971-2020) shows an inequality in the spatial
distribution of rainfall in Central Côted'Ivoire. Indeed, at equal latitude, the savannah sectors
(Tiébissou, Prikro, Didiévi, Ouéllé and Kouassi-Kouassikro) experience a sudden end-of-season
shutdown (310th day of the year, i.e. October 30). In the two major ecological regions, forest and
savannah, the end of the season is more spread out (i.e. between October 22 and November 16). For
Anhuf (1993), the northern limit of the dense humid forest is reached at an annual rainfall level of
about 1000 mm. Similarly, thedistribution of the most important daily rainfall events follows this
3
4
same north-west/south-east gradient. In the Center-Eastregion, the rainfall regimes have undergone
significant changes that result in decreases in precipitous annual heights that canreach 20 to 25%.
Conclusion
The study of the evolution of the rainfall regime in the former Cacao loop in Côte d'Ivoire shows
that seasonal variations are associated with a modification of agroclimatic parameters such as the
beginning, the end and the duration of the agricultural season. There is a decrease in the length of
the season, which has gone from 4 months to 3 months, a delay in the effectiveonset of the rains and
a virtual disappearance of the short rainy season. End of season dates vary little in space and time.
While it was believed for a long time to be confined to the savannah region, this analysis showed
that the rainfall deficit alsoaffected the forest regions and, more generally, the so-called "wet" region.
This fall in rainfall has, of course, consequenceson the regimes of watercourses and therefore on the
availability of water resources, key to the success of many developmentprojects.
3
5