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Lycée Louis-Le-Grand, Paris Pour le 08/01/2014

MPSI 4 – Mathématiques
A. Troesch

DM no 8 : Arithmétique

Correction de l’exercice – (Triplets pythagoriciens)


1. Supposons que a = n(p2 − q 2 ), b = 2npq et c = n(p2 + q 2 ), où n, p, q sont des entiers strictement positifs, p et
q étant premiers entre eux (ce qui n’est pas nécessaire pour une condition suffisante, le pgcd de p et q pouvant
« entrer » dans l’entier n). On a alors :

c2 − a2 = n2 ((p2 + q 2 )2 − (p2 − q 2 )) = n2 (2p2 )(2q 2 ) = (2npq)2 = b2 .

Ainsi, (a, b, c) est un triplet pythagoricien .


2. Les entiers a, b et c sont premiers entre eux dans leur ensemble. Supposons qu’il existe un diviseur premier p
commun à a et b. Alors p divise a2 + b2 , donc p divise c2 . Par conséquent, p divise c. Ainsi, p est un diviseur
premier commun à a, b et c, ce qui contredit le fait que a, b et c sont premiers entre eux dans leur ensemble.
Ainsi, a et b ne peuvent pas avoir de diviseur commun. De même, b et c, ainsi que a et c, sont premiers entre
eux.
Ainsi, a, b et c sont deux à deux premiers entre eux.
3. • Si a et b sont pairs tous les deux, alors a2 + b2 est pair, donc c2 est pair, donc c est pair. Ainsi, 2 est un diviseur
commun à a, b et c, ce qui n’est pas possible d’après la question précédente.
• Si a et b sont impairs, alors un résultat classique amène a2 ≡ b2 ≡ 1 [4], donc c2 ≡ 2 [4]. Ainsi, la 2-valuation
de c2 est 1, ce qui n’est pas possible (les p-valuations d’un carré étant paires).
Ainsi, a et b n’ont pas même parité . Vu leur rôle symétrique on peut supposer que c’est a qui est impair et b
impair.
4. Puisque a2 est alors impair, et b2 pair, c2 est impair, donc c est impair. Ainsi, c + a et c − a sont pairs. En posant
c+a c−a
u= et v = , u et v sont entiers, et u + v = c, u − v = a . De plus, puisque b2 > 0, c > a, donc u
2 2
et v sont strictement positifs.
5. On a alors :  2
1 1 b
uv = (c + a)(c − a) = b2 = .
4 4 2
b
Puisque b est pair, 2 est un entier, donc uv est bien un carré parfait .
6. • Puisque a et c sont premiers entre eux, il existe, d’après le théorème de Bachet-Bézout, deux entiers x et y
tels que
1 = xa + yc = x(u − v) + y(u + v) = (x + y)u + (y − x)v.

On applique le théorème de Bachet-Bézout dans l’autre sens pour en déduire que u et v sont premiers entre eux .
• Un entier u est un carré parfait si et seulement si pour tout nombre premier p, la p-valuation de u est paire.
Soit p un nombre premier, vp (u) + vp (v) = vp (uv) est donc pair. Comme u et v sont premiers entre eux, l’un
des entiers vp (u) et vp (v) est nul, et l’autre est égal à vp (uv). Ils sont donc tous les deux pairs.
Les p-valuations de u et v étant toutes paires, u et v sont des carrés parfaits .

7. • On pose (p, q) ∈ N2 tels que p2 et v = q 2 . On a alors a = p2 − q 2 , c = p2 + q 2 , et b2 = 4p2 q 2 , donc, par


positivité, b = 2pq .
• Puisque u et v sont premiers entre eux, p2 et q 2 n’ont pas de facteurs premiers en commun, donc p et q non
plus ; aussi peut-on affirmer que p et q sont premiers entre eux .

1
• Plus généralement, si a, b et c ne sont pas supposés premiers entre eux dans leur ensemble, on pose n = a∧b∧c,
a′ = na , b′ = nb et c′ = nc . Les entiers a′ , b′ et c′ sont premiers entre eux dans leur ensemble, et on peut leur
appliquer le résultat précédent. Ainsi, il existe p et q premiers entre eux tels que :

a = na′ = n(p2 − q 2 ) , ε b = nb′ = 2npq , et c = nc′ = n(p2 + q 2 ) .

Correction du problème – Postulat de Bertrand, théorème de Sylvester

Partie I – Majoration du produit des premiers nombres premiers


   
2n + 1 2n + 1
1. Soit n ∈ N . Par symétrie des coefficients binomiaux,

= . Ainsi d’après la formule du binôme,
n n+1
2n+1
X       
2n + 1 2n + 1 2n + 1 2n + 1
22n+1 = > + =2 .
k n n+1 n
k=0

 
2n + 1
Ainsi, 6 22n .
n
2. • Soit n ∈ N∗ . On a :  
2n + 1 (2n + 1) · · · (n + 2)
= .
n n!
Soit p un nombre premier tel que n + 1 < p 6 2n + 1. Alors p et un des facteurs du produit (2n + 1) · · · (n + 2),
donc p divise ce produit. Par ailleurs,
m
X
vp (m!) = vp (k) = 0,
k=1
2m+1
car p > m. Ainsi, p ne divise pas m!. On en déduit que p divise .

m
 
2m+1
Y 2n + 1
• Ainsi, pour tout p premier vérifiant n + 1 < p 6 2n + 1, vp > 1, donc divise .

m p
n
p∈P
n+1<p62n+1
Y
3. Soit, pour tout m > 2, la propriété Q(m) : p 6 4m−1
p∈P
p6m
• Pour m = 2, on obtient l’ingalité 2 6 41 , qui est vraie.
• Soit m > 2, et supposons que Q(2), . . . , Q(m − 1) sont vrais.
∗ Si m n’est pas premier (en particulier si m est pair),
Y Y
p= p 6 4m−2 6 4m−1
p∈P p∈P
p6m p6m−1

d’après l’hypothèse de récurrence.


∗ Si m est premier (donc impair), on écrit m = 2n + 1 (avec n > 1), et
  
 
n 2n + 1
Y Y  Y  Y 
p= p= p  p 6 4 ,
   n
p∈P p∈P p∈P p∈P
p6m p62n+1 p6n+1 n+1<p62n+1

d’après l’hypothèse de récurrence (valide car n > 1, donc 2 6 n + 1 < 2n + 1), et la question précédente (la
divisibilité entraînant l’inégalité). On utilise alors la question 1, qui amène :
Y
p 6 4n 4n = 4m−1 .
p∈P
p6m

Ainsi, on a vérifié P(m).

2
• D’après le principe de récurrence forte, on en déduit que pour tout m > 2,
Y
p 6 4m−1
p∈P
p6m

Partie II – Majoration d’un coefficient binomial


Soit n ∈ N∗ .

1. Pour tout x > 0, ⌊2x⌋ − 2⌊x⌋ ∈ Z. De plus,

−1 = 2x − 1 − 2x < ⌊2x⌋ − 2⌊x⌋ < 2x − 2(x − 1) = 2.

Ainsi, ⌊2x⌋ − 2⌊x⌋ ∈ {0, 1} .


2. Soit, pour tout k > 1, αk le nombre de multiples de pk dans [[1, N ]], et βk le nombre de multiples de pk qui ne
sont pas multiples de pk+1 . On a alors :
 
N
αk = et βk = αk − αk+1 .
pk

Ainsi,
N
X X X
vp (N !) = vp (ℓ) = kβk = k(αk − αk+1 ).
ℓ=1 k>1 k>1

Les termes ak sont nuls pour k assez grand. Soit K tel que pour tout k > K, ak = 0. On a alors :
K
X K+1
X N
X N
X N
X
vp (N !) = kak − kak+1 = kak − (k − 1)ak = ak .
k=1 k=1 k=1 k=2 k=1

On obtient bien la formule de Legendre :


XN 
vp (N !) =
pk
k>1

3. (a) Soit n ∈ N∗ , et p un nombre premier. On a donc :


  X  2n   
2n n
vp = vp ((2n)!) − 2vp (n!) = − 2 .
n pk pk
k>1

On déduit alors de la question 1 que


 
2n X
vp 6 1 = max{k ∈ N∗ | pk 6 2n}.
n
k>1
pk 62n

Il en résulte immédiatement que pvp (( n )) 6 2n


2n

√ 2n
(b) Si p > 2n, p2 > 2n, donc vp ((2n)!) 6 1, donc vp 61.

n

2
(c) Si n<p6n:
3 j k j k
• 1 6 np < 12 < 2, et 2 6 2n
p < 3, donc n
p = 2; = 1 et 2n
p
j k j k
• À condition que p > 3, p > 2n, donc pour tout k > 1, pnk = 0 et 2n
2
pk
=0
 
2 2n
• Ainsi, pour tout entier premier p > 3 tel que n < p 6 n, la formule de Legendre amène vp =0
3 n
(on a simplement dit que le facteur p intervient une fois dans un seul des facteurs de n!, alors qu’il y a
deux facteurs p et 2p divisibles par p dans (2n)!)
• Si p = 2, l’inégalité 23 n < p 6 n amène 2 6 n < 3, donc n = 2, cas qu’on a exclu.

3
4. Un facteur premier de 2n

n divise nécessairement un des facteurs multiplicatifs de (2n)!, donc est inférieur à 2n.
On déduit alors des questions précédentes que :
       
 
2n     Y
pvp (( n )) 6 
Y 2n  Y Y   Y
1  0 
p1 

= 2n · p · p ·
n       
 
p∈P p∈P
√ √ p∈P 2 p∈P p∈P
p62n 2 n+16p62n
p6 2n 2n<p6 3 n 3 n<p6n

Ainsi, on obtient bien :


   

 
2n  Y   Y
6 (2n) 2n 

p ·  p
.
 
n   
√ p∈P p∈P
2n<p6 32 n n<p62n

Partie III – Démonstration du postulat de Bertrand

1. (a) Soit k < n. On a alors    


2n − k 2n
2n
= .
k+1 k
k+1
     
2n 2n 2n
Or, 2n − k > n > k + 1, donc 2n−k
k+1 > 1, et comme > 0, on obtient > .
k k+1 k
   
2n 2n
(b) On a alors, par symétrie des coefficients binomiaux, pour tout k ∈ [[0, 2n]], 6 .
k n
   
2n 2n
La chaîne précédente d’inégalités étant stricte, on a aussi (puisque n > 2 > 1), > , donc
      n 0
2n 2n 2n
>2= + . Ainsi, d’après la formule du binôme,
n 0 n
2n       2n−1
X 2n 2n 2n−1
X 2n  
2n 2n
X 2n 2n 2n 2n
2 = (1 + 1) = = + + 6 + = 2n .
k 0 n k n n n
k=0 k=1 k=1

4n
 
2n
Il en résulte que 6 .
2n n
2. On a donc, d’après les résultats de la partie II, et l’hypothèse sur la non existence d’un nombre premier entre
n + 1 et 2n :  

4n √
 
2n  Y 
6 6 (2n) 2n  p ,
 
2n n  p∈P 

2n<p6 23 n

et d’après la majoration de la partie I :


 
n √ √
4  Y  3
6 (2n) 2n  p 6 (2n) 2n 4 2 n−1 ,
2n  
p∈P
p6 23 n

4n √ 2
d’où finalement, 6 (2n) 2n 4 3 n .
2n
3. (a) Pour a = 2, l’inégalité à montrer devient 3 < 4, et est donc vérifiée. Soit a > 2 tel que a + 1 < 2a . On a
alors
2a+1 = 2a + 2a > 2a + 1 > a + 2.

Ainsi, d’après le principe de récurrence, pour tout a > 2, a + 1 < 2a .

4
(b) On a alors :
√ √ √
6
2n = ( 2n)6 6 ( 2n + 1)6 6 (2 2n )6 ,
6 6


6
d’où le résultat attendu : 2n 6 26 2n
.
4. On a donc, en reprenant le résultat de la question 2 :
√ 2 √
6
√ 4 2 √
6

22n 6 (2n) 2n+1
4 3 n 6 26 n( 2n+1)
23n donc: 2 3 n 6 26 n( 2n+1)
.

Ainsi, en élevant au cube (x 7→ x3 étant croissante) :



6
√ 1+1 1 2 1
22n 6 218 n( 2n+1)
= 218(2n) 2 3 +18n 6
= 218(2n) 3 +18n 6 .

Or, pour tout n > 50,


1
18n 6 18 1 9
2 = ·√ 6
2 2 .
2(2n) 3 2·2 50
3 7 · 23
En élevant au cube, on obtient :
81 · 9 1
< 2 × = 1,
49 · 7 · 4 2
1 2
donc 18n 6 < 2(2n) 3 . Il vient alors :
2
22n < 220(2n) 3 .
2 1
Il en résulte que 2n < 20(2n) 3 , donc (2n) 3 < 20, donc 2n < (20)3 = 8000, donc n < 4000 .
5. Les entiers premiers donnés dans l’énoncé peuvent s’écrire q1 < q2 < · · · < q14 , et vérifient pour tout i ∈ [[1, 13]],
qi+1 < 2qi . Ainsi, étant donné 2 6 n < q14 = 4001, en notant i = max{j | qj 6 n}, i existe (cet ensemble est non
vide, car il contient i = 1, et majoré par 14), et i < 14 (car q14 > n). L’entier qi+1 existe donc, est premier, et
vérifie qi+1 > n (par maximalité de i). De plus, qi+1 < 2qi = 2n. Donc qi+1 ∈ [[n + 1, 2n]].
Ainsi, tout intervalle du type [[n + 1, 2n]], pour n > 2, n 6 4000, contient un des nombres premiers de la liste
donnée dans l’énoncé. Il est trivialement vrai pour n = 1 aussi.
Le postulat de Bertrand est donc vrai pour tout entier strictement positif n 6 4000 .
6. Par ailleurs, d’après la question précédente, s’il est faux pour une valeur de n, cette valeur vérifie n < 4000, ce
qui contredit ce qu’on vient d’établir.
Il en résulte que le postulat de Bertrand est vrai pour tout n ∈ N∗ .

Partie IV – Une conséquence du théorème de Sylvester

1. • Si le postulat de Bertrand est vrai, étant donné k ∈ N∗ , l’intervalle [[k + 1, 2k]] contient un nombre premier n.
Soit n = 2k. L’un des entiers n, n − 1, . . . , n − k + 1 est donc un nombre premier, donc possède un diviseur
premier supérieur ou égal à n − k + 1 = k + 1, donc strictement plus grand que k. Ainsi, le théorème de
Sylvester est vrai dans le cas n = 2k.
• Si on suppose le théorème de Sylvester dans le cas n = 2k, l’un des enters n, n − 1, n − k + 1 = k + 1 possède
un diviseur premier strictement plus grand que k. Ce diviseur premier est aussi plus petit que n = 2k. Ainsi,
il est dans [[k + 1, 2k]]. Ainsi, il existe un nombre premier dans [[k + 1, 2k]], ce qui est le postulat de Bertrand.
Le postulat de Bertrand est donc équivalent au cas n = 2k du théorème de Sylvester .
2. Par symétrie des coefficients binomiaux, l’équation nk = mℓ équivaut à l’équation 2n−k n
= mℓ . Pour k ∈ [[0, 2n]]
 

(seul cas intéressant), n est supérieur ou égal à l’un des deux entiers k et k ′ = 2n − k, donc on peut se ramener
 
n
à une équation = mℓ , avec n > 2k .
k
On suppose désormais que n > 2k

5
3. Puisque n > 2k, d’après le théorème de Sylvester, n(n−1) . . . (n−k+1) possède un diviseur premier (strictement)
supérieur à k. Ce diviseur premier ne peut pas être diviseur de k!, donc il est encore diviseur de
 
n(n − 1) . . . (n − k + 1) n
= .
k! k
 
n
Ainsi, possède un diviseur premier p > k .
k
n
4. Soit n, k dans N∗ tels que n > 2k. Supposons qu’il existe un entier m, et un entier ℓ > 2 tels que

k = mℓ
(a) • D’après la question précédente, nk possède un diviseur premier p > k.


• Ainsi, p est un diviseur de mℓ , et donc, étant premier,


 c’est un diviseur de m. Il est donc diviseur de mℓ
n
de multiplicité au moins ℓ. Ainsi, pℓ divise .
k
• Or, p est un diviseur de n(n − 1) . . . n − k + 1. Ainsi, p étant premier il existe, d’après le lemme de Gauss,
un entier i ∈ [[0, k − 1]] tel que p divise n − i. Par ailleurs, pour tout j ∈ [[0, k − 1]], tel que i 6= j, on a

1 6 |(n − i) − (n − j)| 6 k − 1 < p,

donc p ne divise aucun


  autre facteur n − j (j 6= i) de n(n − 1) . . . (n − k + 1).
n
• Comme p divise

donc n(n − 1) . . . (n − k + 1), et que des facteurs de ce produit, seul n − i est
k
divisible par p, on en déduit que n − i est divisible par pℓ .
(b) L’entier n − i étant non nul, on en déduit que

n > n − i > pℓ > k ℓ donc: n > kℓ .

5. (a) Soit i ∈ [[0, k − 1]].


• L’idée est juste de regrouper tous les facteurs premiers de la décomposition de n − i par groupes de ℓ
facteurs identiques ; ce qui restera ira dans l’entier ai . Plus formellement, on définit, pour tout p ∈ P, qp,i
et rp,i le quotient et le reste de la division euclidienne de vp (n − i) par ℓ, et on définit
Y Y
mi = pqi et ai = pri .
p∈P p∈P

Comme les ri vérifient tous ri < ℓ, aucun facteur premier n’apparaît avec une valuation au moins égale à
ℓ dans ai , donc ai n’est divisible par aucune puissance de ℓ non triviale (si bℓ divise ai , un facteur premier
de b apparaît dans la décomposition de ai avec une multiplicité au moins égale à ℓ) Par ailleurs
Y
ai mℓi = pqi ℓ+ri = pvp (n−i) = n − i.
p∈P

D’où l’existence des couples (ai , mi ) .



• Supposons que (ai , mi ) et (a′i , m′i ) vérifient tous deux les conditions. Alors ai mℓi = a′i m′i . Soit p un
nombre premier. Alors
vp (mℓi ) = ℓvp (mi ) ≡ 0 [ℓ].

De même, vp (m′i ) ≡ 0 [ℓ] (ces deux valuations sont éventuellement nul). Par conséquent,

vp (ai ) ≡ vp (a′i ) [ℓ],

et comme vp (ai ) < ℓ ainsi que vp (a′i ), on a vp (ai ) = vp (a′i ). Ceci étant vrai pour tout nombre premier p,

on en déduit, ai et a′i étant tous deux positifs, que ai = a′i , puis mℓi = m′i , et x 7→ xℓ étant injective sur
R+ (ℓ > 0), il vient mi = m′i . D’où l’unicité du couple (ai , mi ) .
(b) Supposons qu’il existe i < j dans [[0, k − 1]] tels que ai = aj . On a n − i > n − j, et comme ai = aj , cela
nécessite mi > mj , donc mi > mj + 1 (mi et mj étant entiers) ; On a alors

(n − i) − (n − j) = aj (mℓi − mℓj ) > aj ((mj + 1)ℓ − mℓj ).

6
Ainsi, en développant (mj + 1)ℓ à l’aide de la formule du binôme, en simplifiant mℓj et en ne conservant
qu’un terme de ce qui reste (les autres étant positifs), on obtient :

q p
(n − i) − (n − j) > aj ℓmℓ−1
j > ℓa m
j j
2
> ℓ aj mℓj = ℓ n − j,

car ℓ > 2 et aj > 1. Ainsi, puisque i et j sont dans [[0, k − 1]], que k 6 n2 , et que ℓ > 2:

n √
r
k > (n − i) − (n − j) > ℓ > n.
2

On a alors k ℓ > k 2 > n, ce qui contredit 3(b).


Ainsi, les ai , i ∈ [[0, k − 1]] sont deux à deux distincts .
6. (La clé de la preuve, selon Erdös)
(a) Par définition des ai , et par l’hypothèse faite sur les mi ,

k−1
!ℓ k−1
!  
Y Y n
mi ai = k! = mℓ k!.
i=1 i=0
k

k−1
Q
k−1
! mi
Y i=1 m
Soit d = mi ∧ m, et u = et v = .
i=1
d d
k−1
Alors u et v sont premiers entre eux et vérifient uℓ ai = v ℓ k! .
Q
i=0

(b) Un diviseur premier p de v est de valuation multiple de ℓ. Comme p ne divise pas u (donc pas non plus uℓ )
et que les ai ne sont divisibles par aucune puissance non triviale d’ordre ℓ, il existe i et j distincts tels que
ai et aj soient tous deux divisibles par p. Donc n − i et n − j sont divisibles par p, et distincts. Comme
|(n − i) − (n − j)| < k, et est divisible par p il en résulte que p < k et a fortiori p 6 k .
(c) On adapte la preuve de la formule de Legendre, en remarquant que par définition,   chaque ai divise
 n − i.
k k
Parmi les k termes consécutifs n, (n − 1), . . . , (n − k + 1), il y en a au plus donc au plus + 1 qui
  p p
k
sont divisibles au moins une fois par p. Donc il y a au plus + 1 termes parmi les ai divisibles au moins
  p
k
une fois par p. De même, il y en a au plus + 1 qui sont divisibles deux fois par p, donc qui fournissent
p2  
k
un facteur p supplémentaire par rapport à ceux obtenus dans la première étape, puis au plus + 1 qui
p2
sont divisibles par p3 etc. On s’arrête à pℓ−1 , car les ai ne sont pas divisibles par pℓ , de par leur définition.
Ainsi,
ℓ−1   
X k
vp (a0 a1 . . . ak−1 ) 6 +1
i=1
pi

Pour ceux qui aiment la formalisation, on peut rédiger à l’aide de fonctions caractéristiques, efficaces ici :
k−1
X +∞
k−1 X
X
vp (a0 a1 . . . ak−1 ) = vp (ai ) = 1(pj | ai ).
i=0 i=0 j=1

Comme les ai ont au plus ℓ − 1 facteurs p :


k−1
XX ℓ−1 ℓ−1 k−1
X X ℓ−1 k−1
X X
j j
vp (a0 a1 . . . ak−1 ) = 1(p | ai ) = 1(p | ai ) 6 1(pj | n − i).
i=0 j=1 j=1 i=0 j=1 i=0

On en déduit alors que


ℓ−1
X
vp (a0 a1 . . . ak−1 ) = {i ∈ [[0, k − 1]] tq pj | n − i} .
j=1

7
On déduit alors des arguments donnés en début de question que

ℓ−1   
X k
vp (a0 a1 . . . ak−1 ) 6 +1
j=1
pi

+∞  
X k
(d) Or, d’après la formule de Legendre vp (k!) = , et, puisque u et v sont premiers entre eux, p ne divise
j=1
pi
pas u. Ainsi,

vp (v ℓ ) = vp (a0 . . . ak−1 ) − vp (k!)


ℓ−1    X +∞  
X k k
6 +1 −
j=1
pi j=1
pi
ℓ−1    ℓ−1  
X k X k
6 +1 −
j=1
pi j=1
pi

= ℓ − 1.

Ainsi, vp (v ℓ ) 6 ℓ − 1
Les diviseurs premiers p de v ont donc tous une multiplicité strictement plus petite que ℓ dans v ℓ . Or leur
multiplicité dans v ℓ est un multiple de ℓ, elle est donc nécessairement nulle. Par conséquent, p n’est pas
diviseur de v ℓ donc pas non plus de v, d’où une contradiction.
On en déduit que v ne peut pas avoir de diviseur premier, donc que v = 1 .
n−1
(e) On a alors uℓ ai = k!. Or, les ai sont des entiers strictement positifs deux à deux distincts, donc
Q
i=0
n−1 n−1
ai > k!. L’égalité précédente impose donc u = 1 et ai > k!, ce qui n’est possible que si les ai sont les
Q Q
i=0 i=0
éléments de [[1, k]] dans un certain ordre (ils doivent être le plus petit possible globalement, tout en étant
deux à deux distincts). Cela signifie bien que σ : i 7→ ai est définie de [[0, k − 1]] dans [[1, k]], et étant injective
d’un ensemble vers un ensemble de même cardinal fini, σ est une bijection .
7. Soit ℓ = 2. Alors, si k > 4, soit i = τ (4), donc ai = 4 = 22 . Cela contredit le fait que les ai ne sontiennent pas
de carré. Donc nk n’est pas un carré.


8. On suppose ℓ > 3, et k > 4. Soit i1 = τ (1), i2 = τ (2) et i4 = τ (4).


(a) On suit l’indication donnée : soit b = n − i2 , x = b − (n − i1 ) et y = n − i4 − b. Si on suppose que
(n − i2 )2 = (n − i1 )(n − i4 ), on a alors :

b2 = (b − x)(b + y) = b2 + b(y − x) − xy, donc: b(y − x) = xy.

De là on obtient (j’admets que ce n’était pas évident à trouver) :

|xy| = |b||y − x| > |b| = n − i2 > n − k > k ℓ − k.

La première inégalité résulte du fait qu’on ne peut pas avoir y = x, sinon xy = 0, puis x = y = 0, puis
i1 = i2 = i3 , ce qui contredit l’injectivité de τ . Comme k > 1, on a

|xy| > k ℓ − 2k + 1 > k 2 − 2k + 1 = (k − 1)2 .

Par ailleurs, i1 , i2 et i4 étant dans [[0, k − 1]],

|x| = |i1 − i2 | 6 k − 1 et |y| = |i4 − i2 | 6 k − 1,

d’où (k − 1)2 > |xy|, et en mettant tout bout-à-bout, |xy| > |xy|, d’où une contradiction.
Conclusion : (n − i2 )2 6= (n − i1 )(n − i4 )

8
(b) Puisque par définition de τ , ai1 = 1, ai2 = 2 et ai4 = 4, cette propriété se réexprime ainsi :

(2mℓi2 )2 6= mℓ1 4mℓ2 donc: mℓi2 6= (mi1 mi4 )ℓ donc: mi2 6= mi1 mi4 .

(c) On suppose m2i2 > mi1 mi4 .


i. On a alors
(n − i2 )2 − (n − i1 )(n − i4 ) = 4(m2ℓ ℓ
i2 − (mi1 mi4 ) ).

Or, si a et b sont deux réels tels que a > b, alors

aℓ − bℓ = (a − b)(aℓ−1 + aℓ−2 b + · · · + bℓ−1 ) > (a − b) × ℓbℓ−1 .

Ainsi, on obtient ici :

(n − i2 )2 − (n − i1 )(n − i4 ) > 4ℓ(m2i2 − mi1 mi4 )(mi1 mi4 )ℓ−1 .

Comme m2i2 − mi1 mi4 est un entier strictement positif, il est au moins égal à 1, d’où :

(n − i2 )2 − (n − i1 )(n − i4 ) > 4ℓ(mi1 mi4 )ℓ−1 .

Par ailleurs, soit i = max(i1 , i4 ), on a alors :

(n − i1 )(n − i4 ) > (n − i)2

l’inégalité étant stricte car i1 6= i4 . Par suite,

(n − i2 )2 − (n − i1 )(n − i4 ) < (n − i2 )2 − (n − i)2 = (2n − i2 − i)(i − i2 ).

Comme i et i2 sont dans [[0, k − 1]], i − i2 < k − 1. La positivité de 2n − i2 − i amène alors

(n − i2 )2 − (n − i1 )(n − i4 ) < (k − 1)(2n − i2 − i) puis: (n − i2 )2 − (n − i1 )(n − i4 ) < 2n(k − 1)

ii. On a alors :
2(k − 1)mi1 mi4 > 4ℓ(mi1 mi4 )ℓ = ℓ(n − i1 )(n − i4 ),

d’où finalement, 2(k − 1)mi1 mi4 > ℓ(n − k + 1)2 .


Par ailleurs, comme n > k ℓ , ℓ > 3 et k > 4, n > k × 42 , et on obtient très largement n > 6k, donc
k < n6 . Ainsi
n2
(n − k + 1)2 > (n − k)2 = n2 − 2kn + k 2 > n2 − 2kn > n2 − ,
3
d’où enfin
2 2
ℓ(n − k + 1)2 > ℓn2 > × 3n2 = 2n2 .
3 3
Ainsi ℓ(n − k + 1)2 > 2n2 .
iii. En simplifiant l’inégalité de la question précédente, il vient (k − 1)mi1 mi4 > n. Or k − 1 < k et par
1
définition, mℓi1 6 m − i1 6 n, donc mi1 6 n ℓ , et de même pour mi4 . Il en résulte que

2 2
n < kn ℓ puis: n < kn 3 .

(d) En élevant l’inégalité obtenue au cube, il vient alors n < k 3 , ce qui contredit n > k ℓ et ℓ > 3. Ainsi,
l’hypothèse initiale (le fait que nk est égal à mℓ ) est fausse.

 
2 n
Donc, si mi2 > mi1 mi4 , sous les hypothèses ℓ > 3 et k > 4, n’est pas une puissance d’ordre ℓ .
k
(e) Les inégalités se font à peu près de la même façon (mais dans l’autre sens) lorsque m2i2 < mi1 mi4 . Je vous
laisse mettre l’argument en place. Cela termine la preuve.
9. (a) Soit, pour tout n dans N, la propriété P(n): u2n est un carré parfait.


9
• Pour n = 0, on a u20 = 92 = 36 = 62 , donc P(0) est vrai.
 

• Soit n ∈ N. Supposons que P(n) est vrai. Alors

(2un − 1)2 ((2un − 1)2 − 1) (2un − 1)2 (2un (2un − 2))


   
un+1 un+1 (un+1 − 1) un
= = = = 22 (2un −1)2 ,
2 2 2 2 2
 
un+1
et par l’hypothèse de récurrence, est un carré parfait.
2
Par conséquent, P(0) est vraie, et pour tout n dans N, P(n) entraîne P(n + 1). D’après le principe de
récurrence, P(n) est vraie pour tout n dans N.
Conclusion : pour tout n ∈ N, u2n est un carré parfait .


(b) Tout un (n ∈ N) est solution de l’équation n2 = m2 . La suite (un ) étant clairement strictement croissante,


cela donne une infinité de solutions à cette équation.


 
50 50 × 49 × 48
(c) On a = = 52 × 2 × 72 × 23 = (5 × 7 × 22 )2 = 1402 .
3 6
Ainsi, 503 est un carré parfait .


On s’est servi de l’hypothèse k > 4 pour pouvoir définir τ (1), τ (2) et τ (4) : pour que τ (4) soit bien défini, il et
nécessaire d’avoir cette hypothèse k > 4.

10

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