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DEVOIR N°1 Culture générale et expression

1.Étude et exploitation d'un paratexte

Le paratexte du quatrième document peut s'étudier en 4 parties distinctes:

Le premier élément que le lecteur lira est le titre «LES BOITES A BEBE POURRAIENT
DISPARAITRE EN ALLEMAGNE» ce titre écrit en majuscule attire immédiatement le regard, et
indique le sujet au lecteur. Nous comprenons rapidement que ce texte parle de l'abandon des
nouveaux nés et le pays est précisé, c'est donc l’Allemagne. Le temps utilisé est le conditionnel, il
ne s'agit donc pas d'une certitude mais d'une éventualité. De plus le terme «boite à bébé» est
fortement péjoratif et sous entend le fait que les bébés sont des objets que l'on met en boite, comme
de vulgaires chaussures. Ce terme permet de montrer la gravité de la situation et de mettre le lecteur
dans de réelles conditions.

Le second élément est la phrase introductive qui suit le titre, qui est: «le bundestag a voté une loi
ouvrant la voie de l'accouchement «confidentiel» sur le modèle de l'accouchement sous X en
France». Il y a donc une volonté de s'appuyer sur un modèle déjà en place, la France. L'auteur
présente ainsi le contexte de ce qui va suivre, elle forme le chapeau informatif de l'article.

Au dessous de cette phrase d’accroche, le lecteur est attiré par les 4 sous-titres qui suivent et qui
sont eux aussi écrits en gras «les «boites à bébés» dénient le droit de l'enfant à connaître ses
origines, critique l'ONU». Avec l'ONU qui entre ne compte, on comprend donc que ce fléau des
«boites à bébés» prend une ampleur mondiale et ne s'arrête pas à l'Allemagne.

Un second sous-titre «droit à l'anonymat contre droit à ses origines» sous entend aux lecteurs la
problématique que soulève ces boites à bébés, ainsi le gouvernement devrait trouver un compromis
pour concilier ces deux droits permettant d'être positif pour la mère comme pour l'enfant. Ce qui
semble compliqué.
Le troisième sous-titre «Depuis 1999, 278 enfants déposés dans des «boites à bébés»» vient
provoquer l'indignation du lecteur avec ces chiffres concrets.
Le dernier sous-titre «Inefficace contre les infanticides» vient choquer le lecteur avec l'association
des mots «inefficace» et «infanticides». Ce sous-titre laisse donc penser au lecteur que cette
nouvelle loi allemande n'empêche pas les infanticides, ce qui entraînera à la fois une indignation de
plus en plus forte mais également une plus grande curiosité qui poussera le lecteur à lire la suite de
cet article.

Enfin, à la fin de l'article, on peut lire le nom de l'auteur ainsi que la date de parution et le journal où
il fut publié: Camille Le Tallec, La croix, 14 juin 2013.
Ces dernières informations contenues dans le paratexte posent la situation de l'article: La croix est
un quotidien français et l'auteur en est la correspondante en Allemagne.

Question 2. Observation et réflexion sur le corpus

2.1 Si je devais faire une synthèse complète des 4 documents du corpus, je commencerai par le
document 3 qui représente deux photographies de «boites à bébés» qui est le sujet commun à tous
les documents du corpus. J'étudierai ensuite le deuxième document où il est question des différentes
raisons qui poussent les parents à abandonner leur bébé. Je continuerai cette analyse avec le premier
document qui explique la présence croissante des «boites à bébés». Puis je terminerai par le
document 4 qui présente un cas concret, l'Allemagne, où une nouvelle loi vient d'être mise en
vigueur. Je choisis de faire une étude chronologique des documents en commençant par le début des
«boites à bébés» puis son évolution jusqu'à aujourd'hui et enfin la remise en cause de ce système et
les solutions envisagées pour répondre à ce problème.

2.2. Le rédacteur a établi un rapport entre ses 2 photographies pour illustrer le sujet des «boites à
bébés» et compare celle de Toulouse à celle de Lubeck en Allemagne. Il dénonce ainsi la précarité
des boites dans lesquelles les familles doivent déposer l'enfant qu'elles décident d'abandonner, en
comparant une photographie datant de 1540 en France, à une photographie contemporaine en
Allemagne le lecteur s’aperçoit alors que les boites n'ont que très peu évolués en 500 ans. Que ce
soit par une petite armoire tournante ou par une trappe, les conditions de l'abandon de l'enfant sont
absolument inhumaines.

3. Identifications des documents et propos directeurs


3.1. Le premier document est un genre non-littéraire présenté sous la forme d'un article de presse,
l'intention principale de l'auteur ici est d'informer le lecteur, il est donc de type informatif. Il nous
informe que ces «boites à bébés» qui avaient disparues sont revenues en 2000 en Allemagne, puis
dans une dizaine d'autres pays européens, et qu'elles sont fortement contestées contrairement à
l'accouchement sous X en France même si ce dernier ne fait pas non plus l’unanimité.

3.2. Le second document est un extrait de livre, et de type explicatif lui aussi puisque l'auteur nous
explique les raisons qui ont soudainement causé une augmentation du nombre d'abandons en France
entre le XVIe et le XVIIIeme siècle et met en relation les mentalités de l'époque et celles actuelles.

3.3. Le troisième document est une photographie illustrative, ce sont des photographies du « tour
d'abandon» à but informatif. La légende en dessous est non littéraire et a un but explicatif. Les deux
réunies ont pour but d'expliquer la procédure d'abandon de ces nouveaux nés à l’hôtel dieu Saint
Jacques à Toulouse et leur prise en charge.

3.4. Le document n°4 est un article de presse à but informatif, ce document nous informe de
l'éventualité de la suppression de ces boites à bébé en Allemagne, et les raisons qui ont poussé à
cette remise en question.

4. Sélection d'idées dans les documents


4.1.
Aux 16ieme et 17ieme siècles, 2 catégories d'enfants sont abandonnés par leurs parents: les
nouveau-nés et les enfant légitimes âgés de quelques années. Les premiers le sont par des filles-
mères, les seconds par des parents d'une grande pauvreté. Le nombre d'enfants abandonnés admis
dans les hôpitaux est d'autant plus élevé que la famine est grande. A partir de 1760, les registres de
baptêmes révèlent un fort accroissement du nombre d'enfants illégitimes abandonnés, même si
environ un tiers d'entre eux sont légitimes. Les abandons ont 3 principales raisons: les naissances
hors mariage augment, les filles-mères et leurs enfants, contrairement aux siècles passés, sont mis
au ban de la société au nom de la faute morale, les pauvres et petits bourgeois craignent de ne
pouvoir assure à leur progéniture une existence matérielle décente. En France, au fil de l'évolution
sociale et depuis l'avènement de la contraception, la famille accorde à l'enfant une attention toute
particulière, ce qui a pour double effet de baisser la natalité et donc réduire le nombre d'abandons.

4.2
Les «boites à bébés» se multiplient en Europe. Conçues sur le modèle des «tours d'abandon» du
Moyen-Âge, elles sont installées proche des bâtiments officiels ou religieux et sont destinées à
recueillir les nouveau-nés abandonnés anonymement par des parents en détresse. Les nations unies
trouvent cette situation préoccupante. En réaction à la médiatisation de faits d'abandons sordides,
comme le dépôt de nouveau-nés dans les poubelles, l'Allemagne, en avril 2000, a remis en place un
système qui avait disparu. Elle a été suivie par 10 autres pays européens. Une législation adaptée
prévoit une procédure d'adoption dans le cas où l'enfant n'a pas été réclamé dans les 8 semaines. Le
système de «boites à bébés» compte des défenseurs parmi lesquels des groupes religieux ou des
partis de droite, mais il est contesté par les Nations Unies. Celles-ci s'appuient sur la convention
relative aux droits de l'enfant qui proclame que tout enfant a le droit de connaître ses parents. Le
chercheur universitaire anglais, Kevin Broxne, s'est interrogé sur le réel consentement de la mère
dans le cadre de ce dispositif car il a constaté que très souvent, les enfants étaient abandonnés par
des hommes ou des proches. Une législation absente ou trop faible sur le droit d'abandonner un
enfant explique le recours aux «boites à bébés» dans les pays concernés. En France, où les «boites à
bébés» n'existent pas, l'enfant abandonné par la mère « accouché sous X» a le droit, une fois adulte,
de prendre connaissance des informations laissées par ses parents à la naissance.

5.
Le thème global du corpus porte sur les droits de l’enfant, plus précisément ceux de l'enfant
abandonné, en Europe, du Moyen-Âge à nos jours.

L'abandon des enfants, en particulier des nouveau-nés, n'est pas qu'un fait social
d'aujourd'hui, il est bien connu des historiens et de certains journalistes. Charlotte Chabas et
Camille Le Tallec rappellent brièvement dans leur article l'ancienneté du phénomène, tandis que,
pour la période du Moyen Âge à nos jours, André Burgière donne sur le sujet des renseignements
précis, lesquels sont éclairés de manière saisissante par les photographies des ''boîtes à bébés''
versions ancienne et moderne.

Alors que l'on pourrait croire que les ''boîtes à bébés'' appartiennent à un temps révolu, où la
misère humaine était plus criante qu'aujourd'hui, elles résistent dans onze pays d'Europe. C'est ce
qui ressort des deux articles de presse et de la photographie 2. Même si l'essentiel de l'article de
Camille Le Tallec est consacré au bouleversement du système que risque d’entraîner en Allemagne
le vote au Bundestag, le 7 juin 2014, de la loi autorisant l'accouchement ''confidentiel'', la
journaliste rappelle que les ''boîtes à bébés'' sont une centaine sur le territoire allemand, et que ce
dispositif est réapparu dans ce pays à une période relativement récente.

Le système des ''boîtes à bébés'' est contesté par les Nations unies et au sein même de
l'Europe. Camille Le Tallec et Charlotte Chabas informent toutes deux leurs lecteurs que l'ONU
critique vivement le système, pour le motif que celui-ci ne respecte pas le droit de l'enfant
abandonné de connaître un jour ses parents. Les deux journalistes citent par ailleurs d'autres
opposants aux ''boîtes à bébés''. Camille Le Tallec, dans son article sur la situation en Allemagne,
rapporte que le Comité allemand d'étique et l'ONG Terre des hommes recommandent l'interdiction
pure et simple des ''boîtes à bébés''. Enfin, la journaliste de ''La Croix'' donne le point de vue
''équilibré'' de l'épiscopat allemand et du Service social des femmes catholiques (SkF), instances
pour qui le système des ''boîtes à bébés'' n'est pas a remettre en cause mais peut être complété par le
droit à l'accouchement ''confidentiel''. De son côté, Charlotte Chabas apprend qu'un chercheur de
l'université de Nottingham, ayant étudié le phénomène, a indiqué à un journal anglais que le
système n'était pas sans poser de nombreuse questions, notamment le réel consentement de la mère.

Il faut dire qu'en Europe, les législations sur la pratique d'abandon sont diverses. André
Burguière et les journalistes de ''La Croix'' et du ''Monde'' soulignent que la diffusion de la
contraception et le droit à l'avortement dans certain pays ont changé le regard porté sur l'enfant et
bousculé les règles concernant l'abandon. Là où l'avortement est interdit ou fortement combattu,
notamment par des partis politiques de droite ou des groupes religieux, les ''boîtes à bébés'' se
maintiennent, l'anonymat de la mère est absolu, le droit de connaître ses parents impossible.

Le photographe, l'essayiste André Burguière, les journalistes Camille Le Tallec et Charlotte


Chabas font preuve d'une grande objectivité dans leur présentation du drame que constitue
l'abandon d'un enfant. A aucun moment ils ne portent de jugement de valeur; l'exhaustivité des
données est garante de l'opinion libre du lecteur.

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