IFRECOR/MNHN

Bilan et orientation pour la construction d'une typologie

normalisée des habitats récifaux des collectivités d'Outre-mer

Février 2020

MAREX/UNIVERSITE DE LA REUNION • SUIVI MSA REUNION 2019

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Maître d'Ouvrage :

SOMMAIRE
Financement et coordination générale:

Ministère des Outre-Mer (MOM)

Contact : Anne-Sophie Carnuccini
anne-sophie.carnuccini@outre-mer.gouv.fr

Museum National d'Histoire Naturelle (MNHN)

Contact: Pascale Joannot
Pascale.joannott@mnhn.fr

Rédaction rapport :
MAREX :. Jean Benoît Nicet
Contact: jbenoit.nicet@gmail.com

Validation
Version provisoire - En attente de la validation par MNHN (PATNAT)

A citer sous la forme :

NICET J.B., 2020. Bilan et orientation pour la construction d'une typologie normalisée des habitats
récifaux des collectivités d'Outre-mer. Rapport MAREX pour le compte du MNHN et de l'IFRECOR, 25
pages.

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SOMMAIRE

1 SOMMAIRE
Contexte et objectifs.......................................................................................................... 3
1.1 Contexte ................................................................................................................................ 4
1.2 Objectifs................................................................................................................................ 4

2 Les habitats et leur niveau de description ...................................................................... 5

2.1 A quoi sert une typologie des habitats récifaux ? ................................................................. 6
2.2 Définition d'un habitat .......................................................................................................... 7
2.3 Niveau typologique des habitats et méthode de classification.............................................. 9

3 Quels niveaux typologiques des habitatS pour quels territoires ? ............................. 12

3.1 Les éléments pour choisir son niveau typologique des habitats selon les COMs ............... 13

4 les differentes formes de présentation des habitats ..................................................... 17

5 REFERENCES................................................................................................................ 24

6 Annexes ................................................................................................................................
Annexe 1 : Ensemble des classes possibles pour les différents paramètres constitutifs de l'habitat.
Annexe 2 : Proposition de simplification des classes géomorphologies du "Coral Reef Millenium
Mapping Project" ..............................................................................................................................
Annexe 3 : Espèces associées aux habitats : définition des différentes relations espèces/habitats ...
Annexe 4 : Critères pour la classification des habitats des habitats remarquables (intérêt pour la
conservation) d'après ZNIEFF de l'océan Indien ..............................................................................

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Figures
Figure 1 : Paramètres constitutifs d'un habitat ...................................................................................................... 8
Figure 2 : Exemple de classement d'habitat en, fonction des critères de classification ....................................... 11
Figure 3 : Exemple de présentation simplifiée d'habitats (typologie des habitats des Glorieuses) ...................... 21
Figure 4 : Exemple de présentation détaillé d'habitats......................................................................................... 23

Tableaux
Tableau 1 : Les différents niveaux des paramètres constitutifs de l'habitat.......................................................... 10
Tableau 2 : Les différents critères pour la classification des habitats.................................................................. 10
Tableau 3 : Nombre de classes géomorphologiques (niveau 5) et superficie des terres émergées, surface récifale
.............................................................................................................................................................................. 15
Tableau 4 : Synthèse (non exhaustive) de l'état d'avancement pour la réalisation de typologie des habitats selon
prescriptions du présent rapport (en bleu : finalisation à court terme, en vert à moyen terme et en jaune à plus
long terme)t ........................................................................................................................................................... 16
Tableau 5 : Extrait de la typologie HABREF des habitats marins de la Méditerranée ........................................ 19
Tableau 6 : Paramètres complémentaires à inclure dans la typologie des habitats marins récifaux des COMs (en
jaune paramètre modifié de HABREF méditerranée et en bleu paramètres rajoutés) ......................................... 20

Abréviations
COM Collectivité d'Outre-Mer
EUNIS European Union Nature
Information System
IFRECOR Initiative Française pour les
Récifs Coralliens
MNHN Museum National d'Histoire
Naturelle
HABREF Référentiel Habitat

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1 CONTEXTE ET OBJECTIFS

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1.1 Contexte 1.2 Objectifs

L'initiative française pour les récifs coralliens
(IFRECOR), créée en 1999, a pour objectif de L’objectif principal de ce
conduire de manière coordonnée et concertée,
rapport est de présenter une
des actions en faveur de la protection et la
gestion durable des récifs coralliens et des méthode pour la construction de
écosystèmes associés (mangroves, herbiers)
la typologie des habitats en
dans les outre-mer français.
Dans le cadre de son quatrième programme
milieu récifal
quinquennal d'actions (période 2016-2020) une
des thématiques est de contribuer à
l'amélioration de la Connaissance au sujet des
récifs coralliens au bénéfice de leur meilleure Les objectifs spécifiques sont :
gestion. Ainsi, une des sous thématiques est la
 De faire valider la méthode de
réalisation d'une typologie des habitats
construction de la typologie par les
récifaux des collectivités d'Outre-mer.
services compétents du MNHN ;
L'objectif à terme de cette sous-thématique est
 De proposer plusieurs niveaux de
de créer une classification des habitats des
description des habitats (niveaux
récifs coralliens permettant à tous les acteurs
typologiques) ;
des collectivités d'Outre-mer possédant des
 De proposer plusieurs modèles pour la
récifs coralliens et notamment aux
présentation des habitats ;
gestionnaires de disposer d'un vocabulaire
 De proposer des paramètres
commun et d'une typologie de référence.
complémentaires associés à la
description stricto sensu des habitats ;
 D'aider le gestionnaire dans le choix de
du niveau de détail de la typologie en
fonction des COM.

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2 LES HABITATS ET LEUR

NIVEAU DE DESCRIPTION

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Ces typologies d'habitats sont ainsi utiles :

2.1 A quoi sert une
 Aux gestionnaires d'espaces
typologie des habitats protégés, qui disposeront d'une liste et
de la superficie des habitats présents
récifaux ? dans leur périmètre d'intervention ;
La réalisation d'une typologie des habitats  Aux ministères (niveau national)
unique et validée (un seul nom pour un habitat pour avoir une vue d'ensemble des
collectivités et la spécificité de
et un seul habitat par nom) au niveau national
chacune (nombre d'habitats, habitats
(MNHN) et international permettra
rares ou remarquables) ;
notamment :
 Pour les études d'impact afin de
 D'avoir une idée de la répartition des
disposer d'une liste d'habitats validés et
habitats d'outre-mer selon les
clairement identifiés ;
collectivités ;
 Pour les études scientifiques pour
 De quantifier la rareté ou non de
établir leur plan d'échantillonnage
chacun des habitats ;
(étude de la biodiversité, suivi du
 D'attribuer à chacun des habitats une
blanchissement) et relier l'état de santé,
sensibilité aux pressions et un état de
et la biodiversité à des habitats précis ;
santé ;
 D'attribuer des fonctions
écosystémiques à chacun des habitats; Toutefois, pour que cette liste d'habitats soit la
 De réaliser des cartes d'habitats plus pertinente possible il convient de prendre
normalisées en lien avec le guide en compte les éléments suivants :
IFRECOR de la cartographie des  Niveau de détail de la typologie ;
habitats.  Eléments complémentaires à la
description des différents habitats
De ce fait, avoir une liste clairement identifiée (sensibilité aux pressions, intérêt
permettra de dresser la liste des habitats patrimonial, ...).
menacés (faible occurrence, faible superficie,
dégradation liée aux activités humaines) et les
habitats à fort intérêt et ainsi d'en faciliter la
gestion par mise en place d'une réglementation
spécifique.

Ainsi, la gestion des habitats marins sera

d'autant simplifiée et efficace si les noms des
habitats et leurs descriptions sont validés et
connus de tous (large diffusion) et si des
cartes d'habitats de chacun des territoires sont
réalisées afin de connaitre l'emplacement et la
superficie de ces habitats, les pressions
auxquels ils sont soumis et leur rareté.

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réalisation de cartes d'habitats en milieu récifal

2.2 Définition d'un habitat (Nicet et al., 2015) ce qui permettra ainsi de
relier les futures typologies d'habitats aux
Plusieurs définitions d'un habitat existent dans
cartes d'habitats déjà réalisées (à minima
la littérature. Nous retiendrons ici celle utilisée
depuis 2015).
dans le cadre d'EUNIS :
« Espace où des animaux ou plantes vivent,
caractérisé premièrement par ses
LA NOTION D'ETAT DE SANTE
particularités physiques (topographie,
physionomie des plantes ou animaux, DES HABITATS
caractéristiques du sol, climat, qualité de
L'état de santé des habitats doit être
l’eau, etc.) et secondairement par les espèces
séparé de sa description, ceci afin d'éviter
de plantes et d’animaux qui y vivent ».
de multiplier les classes d'habitats. L'état de
santé viendra alors comme paramètre
Si on applique cette définition au milieu récifal
complémentaire. Les habitats seront
tropical alors les paramètres définissant un
décrits à leur climax avec des possibilités de
habitat sont :
déclinaison selon leur état de santé.
 Priorité 1 : La profondeur,
l'exposition à l'hydrodynamisme Exemple : Le platier externe de récif
(houle et courant) et la turbidité ; frangeant de lagon à peuplement
 Priorité 1 : La géomorphologie ; d'Acropora pourra avoir un recouvrement
 Priorité 1 : Le substrat corallien variable (de <10% à >80%) mais
 Priorité 1 : L'architecture avec le sera décrit comme un seul et unique habitat
relief (liée à la géomorphologie) et la avec dans les paramètres complémentaires
complexité structurelle (liée aux un état de santé différent (de mauvais à très
peuplements, généralement les bon). Dans ce cas précis cela permet d'avoir
coraux). Elle est donc intrinsèquement un seul habitat avec différents état de santé
compris dans la description de la au lieu de 5 habitats distincts.
géomorphologie et des peuplements;
 Priorité 2 : Les peuplements
caractéristiques et dominants (pour la
définition cf. encadré page suivante)

Cette définition est totalement compatible avec

la définition issue du guide IFRECOR pour la

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LA NOTION DES PEUPLEMENTS CARCATERISTIQUES ET DOMINANT

Espèce caractéristique
Une espèce est considérée comme caractéristique lorsqu’elle est exclusive ou préférentielle d’un biotope
considéré, qu’elle soit abondamment représentée ou non, sporadique ou non (PNUE et al., 2007). Pour
EUNIS : espèce mentionnée comme caractérisant l’habitat dans le descriptif de l’habitat. Pour les
typologies phytosociologiques : espèce dont la fréquence est significativement plus élevée dans un
groupement végétal qu’elle contribue à caractériser, que dans les autres groupements de même niveau
hiérarchique (Géhu, 2006).

Espèce dominante
Espèce constituant une part prépondérante de la totalité des populations présentes dans un peuplement ou
une communauté (Ramade, 2008). Pour une espèce végétale : qualifie une espèce dont les individus
possèdent un recouvrement très important dans une strate, ou encore une essence d’arbre prédominante
dans un peuplement (Géhu, 2006).

Ce sont prioritairement ces deux classes d'espèces qui devront être décrites pour chaque habitat. Pour les
macro-organismes benthiques sessiles dressés (coraux, éponges, gorgones, algues,...), les espèces
dominantes sont le plus souvent également les espèces structurant l'habitat.

L'ensemble des relations espèces/habitats sont définie dans le guide méthodologique HABREFV5 (Clair et
al., 2019).

Figure 1 : Paramètres constitutifs d'un habitat

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2.3 Niveau typologique des

habitats et méthode de
classification
Niveau typologique
La définition retenue pour les habitats implique
de fait la possibilité de décrire un habitat de
manière plus ou moins détaillée (niveau
typologique) en fonction du niveau de détail de
chacun des paramètres.
Il est retenu 3 niveaux typologiques : faible,
moyen, élevé.
Il convient ainsi de préciser les différents
niveaux possibles pour chacun des
paramètres en fonction du niveau
typologique. Ces différents niveaux de détails
de chacun des paramètres sont tirés des travaux
et bibliographie existants. Ils sont décrits dans
le Tableau 1. L'annexe 1 détaille l'ensemble
des classes possibles pour tous les paramètres.
La méthode de classification
La méthode de classification est une notion
différente mais complémentaire du niveau
typologique des habitats. La méthode de
classification fournit les critères pour classer
les habitats par groupe.
Les typologies EUNIS et HABREF classent
les habitats selon quatre critères suivant :
 1/ Profondeur ;
 2/ Type de substrat ;
 3/ Hydrodynamisme (EUNIS) ;
 4/Peuplement.
LES CLASSES GEOMORPHOLOGIQUES
ISSUES DU MILLENIUM
Si les classes choisies dans le cadre du Coral
Reef Millenium Project sont tout à fait
pertinentes pour une cartographie des récifs à
l'échelle mondiale, elle s'avère source de
multiplication de classes d'habitats ou de
redondance lorsque l'on rajoute notamment les
paramètres "substrat" et "peuplement".
Ainsi, nous proposons de simplifier cette
typologie pour éviter un trop grand nombre
d'habitats.
En effet pour les COMs, le nombre total de
classe géomorphologique au niveau 5
(combinaison des 4 premiers niveaux Millenium
Coral Reef Mapping Projet) est de 243 classes.
Il est évident qu'en y rajoutant un niveau
supplémentaire de la géomorphologie (niveau 5
: Battistini et al., 1976) et également le substrat
et les peuplements le nombre de classes pourra
être très (trop) élevé.
Il est ainsi proposé en annexe 2 des
simplifications de la géomorphologie du
Coral Reef Millenium Mapping Project.

Il est proposé de classer les habitats récifaux

selon la même méthode. Toutefois, il est
rajouté un critère géomorphologique qui
prend toute son importance en milieu récif
tropical (Tableau 1, Tableau 2 et Figure 2).

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Tableau 1 : Les différents niveaux des paramètres constitutifs de l'habitat

Tableau 2 : Les différents critères pour la classification des habitats

Remarque 1 : De par la construction des niveaux typologiques, il est possible de passer d'une
typologie élevée à moyenne et d'une typologie moyenne à faible.

Remarque 2 : En fonction des objectifs de gestion, il ne sera pas toujours nécessaire d'utiliser une
typologie de niveau élevée surtout pour des objectifs s'appliquant à large échelle (notamment pour la
Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française).

Remarque 3 : L'ensemble des typologies bancarisées aujourd'hui dans l'INPN sont compatibles avec
cette méthode de classification.

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Figure 2 : Exemple de classement d'habitat en, fonction des critères de classification (récif frangeant
de La Réunion)

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3 QUELS NIVEAUX
TYPOLOGIQUES DES
HABITATS POUR QUELS
TERRITOIRES ?

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facilement de dresser une typologie

3.1 Les éléments pour au niveau moyen.

choisir son niveau - pour la Martinique, une typologie

au niveau élevée est en cours
typologique des (MNHN) suite à la mission
Madibenthos. Cette typologie
habitats selon les pourra être en partie appliquée sur
les autres iles françaises des
COMs Caraïbes. Elle nécessitera en
revanche des adaptations et ajouts
L'effort nécessaire à la construction de la (notamment pour les habitats
typologie va dépendre de deux principaux présents en Guadeloupe et sur les
facteurs : îles du Nord et absents de
 Superficie des récifs d'un territoire et Martinique).
diversité des habitats (ces deux  océan Indien :
éléments étant le plus souvent liés) ; - de nombreuses cartes existent et
 Travaux et bibliographies existants. couvrent l'essentiel du territoire ce
qui devraient permettre assez
facilement de dresser une typologie
Ainsi, la Nouvelle Calédonie et la Polynésie
au niveau moyen. D'autant plus
française présentent, et de loin, les plus
qu'un premier travail exploratoire a
grandes superficies récifales (Tableau 3). Elles
été réalisé en 2012 ;
présentent également, avec Mayotte, le plus
- pour Mayotte et La Réunion, les
grand nombre de classes géomorphologiques.
nombreuses missions de
C'est donc la Nouvelle Calédonie, la Polynésie
biodiversité, notamment récemment
française et dans une moindre mesure Mayotte
au travers des ZNIEFF devraient
qui nécessiteront à priori le plus gros du travail
permettre l'établissement d'une
pour obtenir la typologie des habitats (à niveau
typologie des habitats au niveau
de détail équivalent).
élevé sur certains habitats phares.
Toutefois, il convient également de prendre en
En revanche, du fait de la difficulté
compte les travaux déjà réalisé pour chacun
d'accès aux iles Eparses, la
des COMs.
typologie au niveau élevée n'est pas
encore possible, elle nécessite des
Il apparait ainsi que l'effort pour obtenir missions "biodiversité" ciblées sur
une typologie des habitats varie selon les les nombreux habitats où il manque
territoires (Tableau 4) : des données.
 Caraïbes :  océan Pacifique :
- de nombreuses cartes existent (et - Pour Wallis et Futuna et
des mises à jours sont en projets) et Clipperton des cartes d'habitats à un
couvrent l'essentiel du territoire ce niveau détaillé existent et sont une
qui devraient permettre assez base solide pour la construction
d'une typologie des habitas au

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niveau moyen. En outre, sur ces

deux territoires, des études de la LE DIFFICILE LIEN ENTRE LES
biodiversité marines ont été MISSIONS DE "BIODIVERSITE"
réalisées et devraient permettre une PASSEES ET LA TYPOLOGIE
description d'au moins certains DES HABITATS AU NIVEAU
habitats à un niveau typologique ELEVE
élevé.
- Pour La Polynésie française et la Si de nombreuses missions sur le
Nouvelle-Calédonie, il n'existe pas recensement des espèces présentes dans
de carte couvrant l'ensemble du les différents territoires ont été menées
territoire à un niveau typologique dans la plupart des COM, avant les années
suffisant pour une description des 2010, l'attribution d'un habitat à chaque
habitats à un niveau typologique observation d'espèces a rarement été faite.
moyen. Il ne semble pas qu'à Ainsi, la relation espèces/habitats peut être
court/moyen terme une description
dans le meilleurs des cas réalisée de
des habitats à un niveau élevé soit
manière indirecte (en connaissant les
possible. En revanche, il devrait
habitats présents sur la station) voir
être possible de réaliser une
impossible. Depuis 2010, l'association
typologie à un niveau moyen via le
d'une observation d'espèces à un habitat
travail d'un groupe d'experts et en
donnée a été réalisé plus fréquemment
se référant aux travaux déjà
(Exemple : Martinique, Réunion, Mayotte,
réalisés.
Wallis et Futuna, ...).

SYNTHESE ETAT D'AVANCEMEMT PAR COLLECTIVITE

Caraïbes : Typologie élevée existante pour Martinique (à valider en local). A élargir en Guadeloupe, Saint-
Martin et Saint-Barthélemy avec l'aide d'un groupe d'experts, les cartes existantes et /ou des
échantillonnages terrain supplémentaire.

Océan Indien : Cartes de niveau typologique élevé existantes pour Mayotte, La Réunion, Les Glorieuses,
Europa et Juan de Nova. Possibilité d'avoir une typologie des habitats de niveau élevé pour Mayotte et La
Réunion avec les données "biodiversité" existantes pour de nombreux habitats. Possibilité d'avoir une
typologie des habitats de niveau moyen pour Les Glorieuses, Europa et Juan de Nova à partir des cartes
existantes et le travail d'un groupe d'experts.

Océan Pacifique : Cartes de niveau typologique élevé existantes pour Wallis et Futuna et sur certains
secteurs de Clipperton, Polynésie française et Nouvelle-Calédonie. Possibilité d'avoir une typologie des
habitats de niveau élevée pour Clipperton (à confirmer) et Wallis et Futuna avec les données "biodiversité"
existantes et un travail d'un groupe d'experts sur de nombreux habitats. Possibilité d'avoir une typologie des
habitats de niveau moyen pour la Nouvelle Calédonie et la Polynésie française à partir des cartes existantes
et le travail d'un groupe d'experts.

MAREX • METHODE CONSTRUCTION TYPOLGIE HABITATS RECIFAUX 14

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Tableau 3 : Nombre de classes géomorphologiques (niveau 5) et superficie des terres émergées,

surface récifale

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Tableau 4 : Synthèse (non exhaustive) de l'état d'avancement pour la réalisation de typologie des
habitats selon prescriptions du présent rapport (en bleu : finalisation à court terme, en vert à moyen
terme et en jaune à plus long terme)t

MAREX • METHODE CONSTRUCTION TYPOLGIE HABITATS RECIFAUX 16

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4 LES DIFFERENTES FORMES

DE PRESENTATION DES
HABITATS

MAREX • METHODE CONSTRUCTION TYPOLGIE HABITATS RECIFAUX 17

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Indépendamment du niveau typologique des
habitats, les différentes classes d'habitats
peuvent être présentées de différentes
manières.
Nous proposons trois types de présentation
basées sur des formats existants :
 Tableau détaillée (obligatoire) listant
l'intitulé des différentes classes avec
les niveaux et codes habitats et de
nombreux autres champs descriptifs
lorsque les données sont disponibles
(Tableau 5 et Erreur ! Source du
renvoi introuvable., annexe 3).
Intégration de la typologie sur l'INPN
(HABREF) ;
 Présentation simplifiée des habitats :
description de la géomorphologie,
substrat, peuplements, état de santé des
habitats et photographie illustrative.
Cette présentation convient
particulièrement lors de la production
de cartes d'habitats (Figure 3) ;
 Présentation détaillée des habitats de
type "Cahier des habitats" avec
description complémentaires sur les
espèces caractéristiques, dominantes,
structurantes, la fonction écologique
des habitats, ... (Figure 4).
MAREX • METHODE CONSTRUCTION TYPOLGIE HABITATS RECIFAUX
A ce stade nous conseillons, lorsque les
données sont disponibles, de rajouter
certains paramètres destinés à l'aide à la
gestion1 :
 Etat de santé ;
 Rugosité ;
 Photographie ;
 Sensibilité des habitats ;
 Statut réglementaire ;
 Figuration dans la liste rouge des
habitats ;
 Services écosystémiques ;
 Caractère remarquable (cf. annexe 4 en
exemple des paramètres à prendre en
compte pour définir le caractère
remarquable) ;
 Superficie des habitats dans chacune
des COMs.
Il pourra également être rajouté dans un second
temps des clefs d'identification des habitats.
1
Les paramètres complémentaires sont proposés
notamment en lien avec les premiers résultats du
questionnaire réalisé auprès des gestionnaires et
scientifiques à l'occasion du séminaire habitats du
MNHN, Paris, janvier 2020)
18
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Tableau 5 : Extrait de la typologie HABREF des habitats marins de la Méditerranée

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Tableau 6 : Paramètres complémentaires à inclure dans la typologie des habitats marins récifaux des
COMs (en jaune paramètre modifié de HABREF méditerranée et en bleu paramètres rajoutés)

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Figure 3 : Exemple de présentation simplifiée d'habitats (typologie des habitats des Glorieuses, Chabanet et al., 2019)

MAREX • METHODE CONSTRUCTION TYPOLGIE HABITATS RECIFAUX 21

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C/42/(45-46)/(64-65-66) - Pente externe - Pente externe à éperons et sillons, travées, vallons,

plateforme rocheux basaltiques à couverture corallienne

Description géomorphologique / caractères généraux

Les zones de pente externe basaltiques jouxtent les édifices coralliens (sensu stricto). Elles sont
soumises à un fort hydrodynamisme et sont façonnées par l’action des houles ce qui leur confèrent un
aspect en « éperons / sillons » à relief très accentué, comparable à ceux rencontrés en zone récifale. On
les rencontre entre -5 et -10 m de profondeur, le substrat étant colonisé par des formations coralliennes
(10 % de recouvrement) souvent mono génériques, et par des gazons algaux.

MAREX • METHODE CONSTRUCTION TYPOLGIE HABITATS RECIFAUX 22

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Code habitats :
Niveaux typologique très faible : C-Pente externe
Niveau typologique faible : 42 - Pente externe à travée basaltique
Niveau typologique moyen : 45 - Pente externe (horizon inférieur) à travée basaltique à couverture
corallienne faible (couverture : 0-20%) ; 46 - Pente externe (horizon supérieur) à travée basaltique à
couverture corallienne moyenne (couverture : 20-50%) et 47 - Pente externe (horizons intermédiaire et
supérieur) à travée basaltique, vallon, éperon, plateforme à couverture corallienne élevée (couverture :
50-100%)
Niveau typologique élevé : 64, 65 66

Zone de référence : Récif frangeant de Etang Salé / Le Gouffre, Terre Sainte, Grand-Bois

Diagnostic structural et écologique

Cet habitat est en général caractérisé par des promontoires rocheux d’origine basaltique trouvés entre –
3 et – 20 m de profondeur. Le relief de cet habitat est très marqué par une succession de failles et
d’affleurements rocheux et jouxte le plus souvent des édifices coralliens (sensu stricto). Dans la partie
supérieure de ces affleurements, qui est marquée par un hydrodynamisme important, les peuplements
sont majoritairement représentés des espèces coralliennes spécifiques et mono générique à Pocillopora
spp, par des algues calcaires encroûtantes et par des coraux de feu (Millepora spp). L’abondance des
communautés corallienne est moyenne à faible (10 %) même si elle peut être localement plus élevée
(formation de patch). La partie basale de des affleurements rocheux (horizons des 15 / 20 m) est le
plus souvent marquée par la présence de coraux mous (Sinularia) abondants.

Diagnostic faune corallienne

Les principales espèces rencontrées sur les zones rocheuses basaltiques sont des colonies de
Pocillopores de grande taille (Pocillopora verrucosa, P. eydouxi) et des coraux de feu (Millepora
platyphilla) qui adoptent le plus souvent une forme encroûtante.

Espèces caractéristiques de la biocénose :Pocillopora verrucosa, Pocillopora eydouxi,

Millepora platyphilla, Millepora exaesa, Porites lutea.

Variations de la communauté :Les variations de peuplement observées sont liées à la

répartition spatiale que peut présenter les assemblages. Ils peuvent être localement plus abondants et
former des « patch » localisés en fonction du gradient hydrodynamique. A l’inverse, les formations
coralliennes peuvent être aussi très réduite et le substrat dominé par des formations algales (algues
encroûtantes) quasi exclusives.

Valeur patrimoniale :
Cet habitat caractérisé par un relief assez remarquable très développé offre un environnement original
qui est propice au développement de communautés coralliennes quasi mono générique (Pocillopora
spp.). Il offre par ailleurs de nombreux abris pour les espèces ichtyologiques qui utilisent ces zones de
transition avec les autres formations récifales de pente externe.

Figure 4 : Exemple de présentation détaillé d'habitats (typologie des habitats de La Réunion, Nicet et
al., 2015)

MAREX • METHODE CONSTRUCTION TYPOLGIE HABITATS RECIFAUX 23

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5 REFERENCES

MAREX • METHODE CONSTRUCTION TYPOLGIE HABITATS RECIFAUX 24

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Clair M., Gaudillat V.,Michez N. & Poncet R.,

2019. HABREF v5.0, référentiel des typologies
d’habitats et de végétation pour la France. Guide
méthodologique. Rapport UMS PatriNat (AFB-
CNRS-MNHN), Paris, 95 p.

Géhu J.-M.,2006. Dictionnaire de sociologie et

de synécologie végétales J. Cramer,Berlin-
Stuttgart, 899 p.

INPN/HABREF/MNHN, 2019.

Nicet J.B., M. Porcher. G. Pennober, P.

Mouquet, N. Alloncle, Y. Denis, G. Dirberg,
C. Gabrie, G. Malfait, A. Nicolas, B. Pribat,
J. Ringelstein, J.P. Quod, S. Andréfouët,
2015. Aide pour la commande et la réalisation
de cartes d’habitats normalisées en milieu
récifal sur les territoires français. Guide de
mise en œuvre à l’attention des gestionnaires.
Pour le compte de l’IFRECOR.

PNUE, PAM, CAR/ASP, 2007. Manuel

d’interprétation des types d'habitats marins
pour la sélection des sites à inclure dans les
inventaires nationaux de sites naturels d’intérêt
pour la Conservation. Pergent G., Bellan,
Santini D., Bellan G., Bitar G., Harmelin J.G.
eds., CAR/ASP publ., Tunis, 199 p.

Ramade F., 2008. Dictionnaire

encyclopédique des sciences de la nature et de
la biodiversité. Dunod, 760 p.

MAREX • METHODE CONSTRUCTION TYPOLGIE HABITATS RECIFAUX 25

 IFRECOR/MNHN

6 ANNEXES

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 Annexe 1 : Ensemble des classes possibles pour les
différents paramètres constitutifs de l'habitat

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MAREX • METHODE CONSTRUCTION TYPOLGIE HABITATS RECIFAUX Annexe
 Annexe 2 : Proposition de simplification des classes
géomorphologies du "Coral Reef Millenium Mapping
Project"

En orange : classes supprimées

En jaune : classes fusionnées

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 Annexe 3 : Espèces associées aux habitats : définition
des différentes relations espèces/habitats
Pour plus de détail se référer au guide "HABREF v5.0, référentiel des typologies d’habitats et de
végétation pour la France".

MAREX • METHODE CONSTRUCTION TYPOLGIE HABITATS RECIFAUX Annexe

MAREX • METHODE CONSTRUCTION TYPOLGIE HABITATS RECIFAUX Annexe
 Annexe 4 : Critères pour la classification des habitats
des habitats remarquables (intérêt pour la conservation)
d'après les la démarche ZNIEFF dans l'océan Indien

Pour plus de détail se référer à la mise en place de ZNIEFF dans l'océan Indien (Nicet et al., 2016).

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