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Utilisations du REN Le REN, un instrument stratégique

Les cours d’eau constituent les voies de circula-


Les possibilités d’utilisation Le projet REN («Réseau vert Suisse»), est un élément
tion privilégiées pour de nombreuses espèces, tant
du REN sont multiples. important des Principes directeurs «Paysage 2020»
aériennes, aquatiques et amphibies que terrestres,
de l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et
notamment pour le castor. La faune, qui utilise les
du paysage (OFEFP) et s’inscrit dans la logique de
cours d’eau et ses berges, est souvent arrêtée par
la conception «Paysage suisse» (CPS) adoptée en
des obstacles (barrages, rives aménagées). Le REN
1997 par le Conseil fédéral, et qui prévoit l’intercon-
vise à déterminer globalement à quels endroits des
nexion des biotopes dignes de protection, à l’échelle
aménagements d’ouvrages et des mesures de re-
nationale, régionale et locale.
vitalisation s’imposent.
Au niveau international, le REN utilisera les données
des «zones d’intérêt spécial pour la conservation»
Les prairies sèches, les lisières forestières et les ta- du Réseau «Emeraude» de la Convention de Berne,
lus le long de routes et de voies de chemin de fer ainsi que les sites identifiés dans le cadre d’autres
offrent des habitats et des corridors propices à la instruments (Convention de Ramsar, UNESCO, etc.).
flore spécialisée, ainsi qu’à de nombreuses petites Le REN représentera la contribution de la Suisse
espèces de la faune sauvage. Le REN contribue à au «Réseau écologique paneuropéen» (REP) de la
localiser les lacunes de ces réseaux et les zones à Stratégie paneuropéenne de la diversité biologique
fort potentiel de revalorisation. et paysagère.
Le REN n’est pas un instrument contraignant, mais
incitatif et contribuant au développement durable. Il
vise à encourager les cantons à intégrer dans leurs
Utilisations régionales activités territoriales la dynamique de l’interconnexion
L’ordonnance sur la qualité écologique (OQE), qui des habitats de la vie sauvage et des espaces vitaux
complète les dispositions agricoles sur les paie- ainsi que la notion de réseaux écologiques pour la
Dans ses déplacements sur de longues distances, ments directs, permet à la Confédération de verser sauvegarde de la biodiversité et du paysage
la grande faune est souvent perturbée par des obs- des incitations financières à base volontaire pour
tacles constitués par des infrastructures de trans- Les surfaces agricoles exploitées de manière inten- les surfaces de compensation écologique situées
Organisation du projet

Photo : Markus Jenny / Musée cantonal de zoologie, Lausanne


port. Le Département fédéral de l’environnement, sive, où les structures naturelles font actuellement dans la surface agricole utile (SAU), qui présentent
des transports, de l’énergie et de la communica- défaut, constituent souvent des espaces potentiel- des caractéristiques de qualité écologique et/ou qui Mandant : OFEFP (R.-P. Lebeau, Section Compen-
tion (DETEC) a adopté le 11. 11. 2001 une directive lement favorables à la reconstitution de corridors sont localisées selon une stratégie d’interconnexion sation écologique). Mandataires : Bureaux ECONAT
(planification et construction de passages à faune nécessaires à la circulation de nombreuses espè- régionale (mise en réseaux des surfaces de com- (G. Berthoud) et PiU GmbH (A. Righetti). Groupe
à travers des voies de communication) qui doit per- ces de la flore et de la faune sauvages indigènes. pensation écologique). Le REN présente aussi les d’accompagnement : Représentants de l’OFEFP,
mettre d’améliorer cette situation dans le cadre de Le REN localise les zones propices à ces revitalisa- relations de fonctionnement du paysage au niveau des cantons de Thurgovie, Genève et Neuchâtel, Pro
travaux d’assainissement du réseau de routes na- tions dans le cadre de la mise en place de mesures suprarégional et intercantonal et peut donc servir Natura, WWF-Suisse, Centre Suisse de Cartographie
Une vision pour l’interconnexion
tionales. Ces travaux doivent être réalisés d’ici 10 à de compensation écologique dans l’espace rural, de base à la mise en place de ces programmes ré- de la Faune (CSCF), Station ornithologique suisse de
15 ans. Un rapport publié par l’OFEFP, intitulé Cor- agricole et forestier. gionaux planifiés par les cantons. Il peut aussi jouer Sempach, Institut fédéral de recherches sur la forêt,
des espaces vitaux en Suisse
ridors faunistiques en Suisse, localise les zones de un rôle important comme base dans l’établissement la neige et le paysage (FNP/WSL).
conflit. Le REN complète ces informations en tenant de Conceptions d’évolution du paysage (CEP), ainsi
Éditeur : Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEFP). L’OFEFP est un office du
compte des besoins de l’ensemble de la faune en que dans les plans directeurs cantonaux de l’amé- Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC).

matière de mobilité. nagement du territoire. Numéro de commande : DIB.8007-F © OFEFP 2003


Qu’il s’agisse d’un chevreuil, d’une fourmi ou de la Il permet d’identifier les lacunes dans le réseau des
sauge des prés, la survie à long terme d’une espè- biotopes et de déterminer les mesures à prendre. Le
ce végétale ou animale sauvage n’est possible qu’à REN peut constituer ainsi un fil conducteur pour la pla-
condition qu’un nombre suffisamment grand d’indi- nification au niveau fédéral, cantonal et régional.
vidus, mâles et femelles, soit présent. Ceci, tant pour
éviter la consanguinité et les dégénérescences, que
pour permettre à une petite partie de la population au Comment le REN est-il établi ?
moins de survivre à des conditions difficiles. Il faut Le réseau écologique national se base sur la complé-
également un espace vital suffisamment étendu, va- mentarité des principaux types d’habitats que cons-
riable suivant les espèces. Un hérisson, par exemple, tituent les forêts, les cours d’eau, les surfaces agri-
a besoin d’un hectare par individu adulte. Une po- coles exploitées de manière extensive, les prairies
pulation viable de ce petit mammifère, comportant sèches et les zones humides et il détermine aussi
300 individus, occupe environ 3 km2 d’espace vital! leurs axes de liaison.
Une population de blaireaux comprenant 50 familles Forêts Cours d’eau
Les informations disponibles, concernant la nature
de 10 individus a besoin de 100 km2.
et le paysage au niveau national ont été largement
Or, si on considère la carte de la Suisse, on voit ra- utilisées, superposées et travaillées dans le projet
pidement que l’espace vital nécessaire à la vie sau- REN par un modèle de calcul établi en fonction des
vage, notamment en plaine, a été fortement réduit et besoins des différents groupes écologiques, en dé-
fragmenté au profit des espaces humanisés comme finissant des zones d’établissement, de fréquenta-
les zones urbanisées, industrielles et agricoles in- tion, de diffusion et de déplacement ciblées pour
tensives, ou des lignes électriques et des voies de chaque groupe d’espèces (forestières, thermophi-
communications. En outre, les éléments structurels les, etc.). Ces données sont intégrées aux cartes de
du paysage ont été détruits, menaçant ainsi la diver- synthèse provisoire.
sité biologique et paysagère de notre pays.
Par exemple, compte-tenu du fait que des milieux na-
turels xériques peuvent constituer une barrière pour
certaines espèces de faune de milieux humides, les
Pourquoi favoriser les réseaux naturels
différents habitats sont cartographiés indépendam-
dans les paysages ?
Agriculture Prairies sèches ment les uns des autres. Ces situations peuvent être
Identifier et maintenir les liaisons entre les zones pro-
identifiées sur la carte de synthèse.
ches de l’état naturel qui existent encore est devenu
nière à former un réseau cohérent d’espaces vitaux Un fil conducteur pour la planification
une préoccupation majeure pour la sauvegarde de Les cartes provisoires du REN ont été vérifiées et
fonctionnels. Des corridors écologiques adéquats, Le REN concrétise sur le plan cartographique une
la biodiversité. C’est là qu’intervient le projet REN complétées par des spécialistes, en étroite collabo-
renforcés par des «biotopes-relais» («stepping-sto- stratégie dynamique d’évolution des paysages. Il dé-
(Réseau écologique national). ration avec les services spécialisés cantonaux. Des
nes»), doivent permettre les échanges génétiques signe globalement les zones prioritaires pour la con-
Son but est l’interconnexion de biotopes et de po- cartes à l’échelle 1:100’000 et 1:300’000 ainsi qu’une
nécessaires entre les populations de la flore et de servation de la flore et de la faune indigènes ainsi
pulations. Il ne vise pas à doter d’un statut de pro- banque de données constitueront l’aboutissement Une vision pour l’interconnexion
la faune sauvages, l’utilisation des espaces vitaux que les principales structures permettant une inter-
tection des habitats et des corridors isolés, mais à
indispensables et de recoloniser des habitats autre- connexion de ces zones. Le REN s’efforce surtout à
de ces travaux commencés en 1999 et qui devraient des espaces vitaux en Suisse
garantir globalement leur fonctionnalité dans un pay- être disponibles au début de l’année 2004.
fois abandonnés. mettre en évidence le «principe» de l’interconnexion
sage dont la gestion traditionnelle est assurée. Les
des écosystèmes dynamiques, plutôt que de fixer
milieux naturels et semi-naturels de haute valeur pour
de façon statique les détails des multiples réseaux
la biodiversité doivent être reliés entre eux de ma-
écologiques.

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