Bosch

N° 54 - BIMESTRIEL - JANVIER - FÉVRIER 2018 - 12 e

MACHINES
L’atelier du futur

CHARPENTE TÉLÉCHARGEZ VOTRE

MAGAZINE EN PDF

Un manège couvert XXL

en Sologne
ÉDITO
Travailler à la bonne hauteur

d e la même manière que les DTU de pose doivent être régulièrement actualisés pour tenir

compte des changements de marché, les normes concernant les équipements pour les

artisans évoluent. Le but : renforcer la sécurité des travailleurs et prévenir les accidents sur

leur lieu de travail, à savoir, dans le cas des artisans bois, les chantiers. Ainsi, en ce début

d’année, c’est l’actualisation plus que nécessaire de la norme EN 131 concernant les échelles qui vient

d’entrer en vigueur. En effet, selon l’INRS, l’utilisation des échelles et escabeaux demeure aujourd’hui la

deuxième cause de chutes graves dans le cadre du travail. La révision de la norme modifie les produits

en eux-mêmes, mais aussi les façons de les tester. Nul doute que les échelles mises sur le marché à

partir de maintenant seront donc plus solides, et que les chutes de hauteur et leurs conséquences,

parfois terribles, diminueront.

Sans attendre que les textes officiels soient révisés, les fabricants d’équipements pour les artisans

s’attellent, quoi qu’il en soit, à améliorer l’ergonomie des produits qu’ils proposent. L’exemple est parti-

culièrement frappant dans le domaine de l’outillage électroportatif : ponceuses, perceuses, scies, frai-

seuses, aspirateurs… deviennent plus légers, autonomes et flexibles. Leur prise en main, notamment,

s’améliore. Disposer d’outils solides et fiables permet aux artisans de travailler en toute sécurité et en

confiance, là où eux seuls peuvent intervenir. La pose d’éléments bois pour la construction et l’aména-

gement devient ainsi plus rapide et sans erreurs. Si vous souhaitez en discuter plus longuement avec

nous, venez nous rendre visite à Eurobois, sur notre stand 6F50 !

Alice Heras

N°54 - Janvier - Février 2018 3

 SOMMAIRE
ACTUALITÉ > en bref > 6 RÉALISATION > charpente > 28
L’actu technique, économique et sociale, Un manège couvert XXL en Sologne
les nouveautés des fournisseurs
ACTUALITÉ > formation > 12 EN CHANTIER > charpente > 32
Du savoir-faire sur deux-roues. Une nouvelle aile pour l’aéroport de Bâle

ACTUALITÉ > construction > 14

Wood Designer : configurateur
FOCUS > sécurité > 34
Prévention des accidents
de bardages en ligne.
La loi se renforce pour les échelles
ACTUALITÉ > aménagement > 16
Cineplex, des cinémas clés en main.

DOSSIER > machines > 18

L’atelier du futur
Bosch

Hymer

L’embellie du marché est l’occasion

pour les artisans de moderniser leur
atelier de production. AGENDA > 38
Notre sélection produits > 26 Tout savoir sur les salons et les formations

Artisans-Bois & Architecture est édité par SPC Éditions - SARL au capital de 8 000 _ - RCS Paris B 432 274 181
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Bon d’abonnement page 13

4 N°54 - Janvier - Février 2018

N°54 - Janvier - Février 2018 5
ACTUALITÉ > en bref
Les Français se distinguent aux
WorldSkills
CCCA-BTP
Anthony Chatelain, médaillé d’or en menuiserie,
a été formé au BTP CFA Vosges d’Arches (88).
La 44e édition des WorldSkills Competition a vu s’affronter
plus de 1 300 jeunes issus de 59 pays autour de 51 mé-
tiers différents. À l’issue des épreuves, les 39 participants
de l’Équipe de France repartent avec 27 médailles (5 d’or,
3 d’argent, 4 de bronze et 15 d’excellence) et une 7e place
au classement général. Organisé à Abu Dhabi, aux Émirats
arabes unis, le concours a récompensé plusieurs jeunes arti-
sans du bois : Anthony Chatelain a remporté la médaille d’or
en menuiserie, le Compagnon du Devoir Mario Bel a décro-
ché l’argent en charpente, et Romain Kauffmann a décroché
une médaille d’excellence en ébénisterie.
Sept fiches métiers par l’UFME
L’Union des fabricants de
menuiseries (UFME) pré-
sente sept fiches métiers
autour de la menuiserie
bois : assistant commer-
cial/administrateur des
ventes, finisseur laqueur,
ingénieur de bureau
d’études, menuisier in-
dustriel, métreur, techni-
cien de bureau d’études,
et technico-commercial.
Synthétiques et pédago-
giques, ces fiches pro-
posent une description
du métier concerné et les moyens d’y parvenir (formations,
passerelles…). Elles offrent également un point détaillé sur
les activités liées à la fonction sur le terrain et des précisions
concernant les conditions, l’environnement de travail et les
relations fonctionnelles du poste. Via ces fiches, l’Union
entend redorer l’image de ces métiers en leur apportant
un œil neuf, de la modernité et de la technicité, notamment
auprès des jeunes. Elles sont téléchargeables gratuitement
sur le site de l’UFME : www.ufme.fr.
6 N°54 - Janvier - Février 2018
La Normandie, première région
signataire de l’Alliance
En mars 2017, Emmanuelle Cosse, alors ministre du Loge-
ment et de l’Habitat durable, instaurait l’Alliance nationale
Bois Construction Rénovation. Sous l’impulsion de son pré-
sident, Hervé Morin, la région Normandie s’est distinguée en
ratifiant, le 10 octobre, à Rouen (Seine-Maritime), l’Alliance
régionale Bois Construction Rénovation, d’une durée de
vie de dix ans. Une première dans l’Hexagone, saluée par
ProfessionsBois, l’interprofession normande cosignataire. À
travers cette démarche, « les partenaires de l’Alliance s’en-
gagent à communiquer largement sur le bois, de manière
concertée, en valorisant les notions d’économie circulaire,
de matériaux renouvelables, de confort de vie et d’habitat
durable. » Anticipant la future réglementation environne-
mentale du bâtiment neuf, la région Normandie entend ainsi
« s’inscrire dans la dynamique du label Bâtiments à éner-
gie positive et réduction carbone (E+C-) ». Qu’attendent les
autres régions françaises pour suivre son exemple ?
Dispano sur la voie du GPS
Dispano, enseigne de Saint-Gobain Distribution Bâtiment
(SGDB) France spécialisée dans la vente de panneaux, a en-
tièrement repensé son catalogue annuel. Pour sa cinquième
année de diffusion, L’Intégral laisse la place au GPS, Guide
Prix Stocks. Outil de travail indispensable pour ses clients, ce
guide propose un choix de produits parmi les 20 000 réfé-
rences de la marque, avec des informations claires sur les
disponibilités des produits, des renseignements sur les ser-
vices offerts par Dispano, notamment les Ateliers, ainsi que
des indications précises sur la traçabilité des bois utilisés.
Les dix catégories de produits sont identifiables via un code
couleur, tandis que les informations techniques et les visuels
illustratifs jalonnent les 400 pages. Le GPS sera décliné en
six versions régionales (Nord-Ouest, Ouest, Sud-Ouest, Sud-
Est, Rhône-Alpes et Est).
Un réseau pour les artisans
L’entreprise Evoludis a conçu une application d’aide à la
gestion pour les TPE, artisans et professions libérales. Cet
outil permet d’optimiser la gestion de ces professionnels
indépendants et de leur trésorerie. Pour accompagner le
développement de l’outil, Evoludis a prévu l’ouverture d’une
dizaine d’agences en 2018. Le réseau devrait contribuer à
dynamiser le paysage français des entrepreneurs.
Le prix du projet citoyen dévoile
son palmarès
L’Union nationale des syndicats français d’architectes
(­Unsfa) a dévoilé début octobre les lauréats de la 17e édition
de son Prix du projet citoyen. Organisé aux Arènes de Metz
lors du 48e Congrès des architectes, le concours a récom-
pensé la halle de Tendon (88). Implantée au cœur du village,
elle valorise le savoir-faire artisanal des scieries et artisans de
la région, avec la mise en œuvre de matériaux biosourcés et
de douglas issu des forêts communales via une structure en
encorbellement. Le prix spécial du jury a été décerné à la
Fabrique du Clos de Stains (93), un projet qui intègre les
habitants et futurs usagers pour la rénovation urbaine du
quartier. Enfin, une mention a été attribuée à la reconversion
de la Filature de Ronchamp (70).
La structure de la halle de Tendon
se compose de huit portiques, avec des
HAHA
éléments de charpente par empilement.
Renforcer l’artisanat européen
La Chambre régionale de métiers et de l’artisanat d’Île-de-
France, la Chambre de métiers et de l’artisanat du Val-de-
Marne, celle de Wroclaw, Gostyn (Pologne) et de Decin
(République tchèque) ont signé une résolution commune à
Dresde (Allemagne), avec les représentants de la Chambre
de métiers et de l’artisanat du land de Saxe. Les organismes
y plaident en faveur d’une Europe ancrée dans la croissance
et adressent les demandes suivantes aux décideurs de
Bruxelles : promouvoir une Europe commune dans la diver-
sité régionale et la collaboration transfrontalière ; promouvoir
l’artisanat comme moteur de la croissance, de la prospérité
et de l’emploi en France ; maintenir l’ouverture sous-jacente
aux aides des fonds structurels pour l’ensemble des régions
de l’Union européenne.
Philippe Renard dirige la sécurité
sociale des travailleurs indépendants
Philippe Renard est le
directeur général de la
caisse nationale déléguée
pour la Sécurité sociale
des travailleurs indépen-
dants depuis le1er janvier.
Cette caisse succède à
la caisse nationale du Ré-
gime social des indépen-
dants (RSI). Diplômé en
Gaël Coto
sciences économiques,
Philippe Renard a débuté
sa carrière à la Sécurité
sociale en 1979 au sein de la caisse primaire d’Assurance
maladie (CPAM) de Paris. Depuis le 1er janvier 2018, la ges-
tion de la protection sociale obligatoire des indépendants
est confiée aux trois branches du régime général de la
Sécurité sociale en remplacement du RSI. Les anciennes
caisses RSI, devenues agences de Sécurité sociale pour
les indépendants, interviennent pour le compte du régime
général durant une période transitoire de deux ans, jusqu’au
1er ­janvier 2020, date à laquelle elles seront supprimées suite
à l’intégration totale des missions au sein du régime général.
La caisse nationale déléguée pilote, pendant cette période,
ce réseau d’agences.
Artisan star
Le réseau des Chambres de métiers et de l’artisanat
(­APCMA) et Banque Populaire organisent chaque année
le prix Stars & Métiers, qui récompense l’excellence et le
savoir-faire de chefs d’entreprises artisanales pour leur réus-
site, leur audace et leur capacité à innover. À l’occasion de
cette 11e édition, les lauréats se verront remettre un trophée
le mardi 6 mars 2018 au Trianon à Paris. Au soir de la remise
des prix, l’un d’entre eux sera consacré Artisan de l’année.
N°54 - Janvier - Février 2018 7
ACTUALITÉ > en bref

Le nouveau président du levage Anti-termites homologué BPR

Alexandre-Jacques
Vernazza, P.-D.G. de
la société Mediaco,
entreprise basée à
Marseille, vient d’être
nommé président de
l’Union française du
levage (UFL). Il suc-

Bayer
cède à Christian Lafont, président du groupe ­Lafont. Créée en
1972 sous le nom de Snug (Mediaco est l’un des membres
fondateurs), l’UFL rassemble les entreprises de levage et de La barrière physico-chimique Kordon, commercialisée par
manutention. Elle représente environ 60 % du marché du le- l’entreprise allemande Bayer, est une toile imprégnée de ter-
vage français, soit près de 10 000 emplois et 450 entreprises, micide (deltaméthrine) et emprisonnée entre deux films en
pour un chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros. polyéthylène résistants aux UV. Sa structure permet d’éviter
le contact de la substance avec l’environnement et égale-
ment avec les applicateurs et les occupants du logement.
Kordon vient de recevoir l’homologation en France selon le
cadre européen de la BPR (Biocidal Products ­Registration).
Un gage d’efficacité et de sécurité pour l’applicateur, l’occu-
Les artisans rhônalpins sont prudents pant et l’environnement car l’efficacité a été validée par des
La dernière étude de conjoncture conduite par les Capeb experts indépendants selon les cahiers des charges euro-
d’Auvergne-Rhône-Alpes pour mesurer le ressenti et le péens. Les risques toxicologiques, éco-toxicologiques et
moral des chefs d’entreprise confirme que les artisans du environnementaux ont aussi été évalués selon les critères
bâtiment restent prudents face aux signes de reprise et européens dans toutes les situations de pose.
attentifs vis-à-vis de la politique gouvernementale. « Depuis
trois trimestres consécutifs, le ressenti sur le terrain des
adhérents des ­Capeb d’Auvergne-Rhône-Alpes s’améliore
et c’est tant mieux ! Mais pour autant, il est difficile de s’en
réjouir car les niveaux d’activité restent instables, voire pré-
caires, pour trop d’artisans, notamment ceux installés dans Module additionnel pour Dlubal
nos territoires ruraux, a déclaré Dominique Guiseppin, chef Le créateur de logiciels Dlubal vient de développer un nou-
d’entreprise artisanale de peinture et président de la Capeb veau module pour ses programmes RFEM et RSTAB. Intitulé
Auvergne-Rhône-Alpes. Les dernières mesures présentées RF-/Joints Timber – Timber to Timber, il propose de nou-
par le gouvernement les ont profondément marqués. Ils ne velles fonctionnalités et applications pour la conception et
comprennent pas les nouvelles dispositions du projet de loi le calcul des assemblages bois-bois directs par vis lardées
de finances pour 2018, qui vont à l’encontre d’une approche selon l’Eurocode 5. L’affichage graphique des fixations s’ef-
globale de la rénovation énergétique du logement. » fectue directement dans le logiciel de base, avec possibi-
lité de réaliser toutes les vérifications nécessaires comme le
contrôle d’espacement minimum entre les vis ou la capacité
en chargement de chaque vis.
Le bois a son Bon Coin
Un nouveau site de pe-
tites annonces d’achat et
de vente de bois vient de
voir le jour sur la Toile. Il
permet aux artisans de se
procurer du bois d’œuvre
sous toutes ses formes,
issu de forêts françaises.
Les utilisateurs peuvent
poster leurs annonces
en ligne via une inscrip-
tion gratuite préalable et
peuvent interagir avec les autres utilisateurs. Initié en 2014
Dlubal

par les artisans de l’association béarnaise Ostau deu Mòble

Bearnés (OMB), le projet a récemment bénéficié de la sub-
vention européenne Leader +, lui permettant de développer Tous les graphiques peuvent être inclus
son champ d’action sur tout le territoire. Rendez-vous sur dans le rapport d’impression des logiciels
www.comptoirdesboislocaux.fr. RFEM ou RSTAB.

8 N°54 - Janvier - Février 2018

 La lutte contre le travail illégal
s’organise
Depuis le 1er octobre
2017, tous les sala-
riés travaillant sur
des chantiers de bâti-
ment ou de travaux
publics en Île-de-
Carte BTP.fr

France doivent être

titulaires de la carte
Sécurisée via un QR code, cette professionnelle BTP
carte permet aux contrôleurs de afin de justifier de la
consulter une base de données régularité de leur sta-
de vérification. tut lors des contrôles
de l’inspection du tra-
vail. Cette carte s’obtient via un site Internet dédié, et com-
porte les nom et prénoms du salarié, sa photo, le nom de
l’entreprise qui l’emploie ainsi que la durée de son contrat
de travail ou de détachement.

Qui est le Meilleur ouvrier de France ?

34 candidats participeront aux sélections du concours Un
des meilleurs ouvriers de France pour le métier d’ébéniste-
dans la catégorie Métiers du bois et de l’ameublement, le
10 février prochain à l’école Boulle, et au vu des finales qui
se dérouleront entre septembre et décembre 2018. Symbole
d’excellence à travers le monde, le col tricolore arboré par les
lauréats du concours créé en 1924, atteste de leur maitrise
technique, leur habileté manuelle et leur souffle créateur.
Si le concours Un des meilleurs ouvriers de France récom-
pense l’excellence du professionnel, il contribue également
à l’amélioration de la performance de l’entreprise.

Nouveau site CTBA+

Avec une maquette plus épurée, le nouveau site Internet de
la marque CTBA+ facilite la recherche d’informations sur
la protection, le traitement et l’embellissement des bois en
œuvre. Ce dernier aspect est abordé dans un espace inédit,
dédié à la nouvelle certification de service, en cours de déve-
loppement par la marque.

N°54 - Janvier - Février 2018 9

 DÉGAINEZ VOS SMART
Artisans & Bois vous propose un nouveau format d’information : de courtes vidéos
qui vous permettent de découvrir une sélection de produits présentés sur les
différents salons de la construction. N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques
et de vos suggestions sur ces vidéos et sur le développement de ce nouveau concept
au 01 40 33 33 30 ; ou via le mail suivant : artisansbois.play@boisnewsmedia.com

BIEBER BOSTITCH

La menuiserie repliable Duoba par L’Adapt-Table, table à clouer de Bostitch.

Menuiseries Bieber.

SIMPSON STRONG-TIE

BIESSE

Le logiciel de maintenance prédictive

Sophia de Biesse.

ROTHOBLAAS RECTICEL

La bande résiliente Xylofon L’isolant en polyuréthane Xentro pour

de Rothoblaas. façade de Recticel.

VOUS AVEZ DES VIDÉOS ? NOUS POUVONS

Tél. : 01 40 33 33 30 - Mail : artisansbois.play@boisnewsmedia.com
10 N°54 - Janvier - Février 2018
TPHONES PLAY
COMMENT ÇA MARCHE ?
1 Téléchargez sur votre store une application de lecture de QR codes
(ces applis sont nombreuses et gratuites, comme QR Code Reader).
2 Ouvrez l’application et placez l’objectif de l’appareil photo face aux codes.
3 Vous entendrez parfois un bip, et on vous demandera de cliquer sur un lien.
4 La vidéo démarre en streaming, sans encombrer la mémoire du smartphone.

CONNECTON FAKRO

Les pointes en cuivre carrées crantées La gamme de fenêtres de toit Colourline

de Connecton. par Fakro.

FIRESTONE

La membrane d’étanchéité EPDM

La grille RubberCover de Firestone.
anti-rongeurs
par Simpson
Strong-Tie.

MAFELL KINGSPAN

La scie à câble pour matériaux isolants La mousse isolante QuadCore

de Mafell. par Kingspan.

VOUS AIDER À LES DIFFUSER REJOIGNEZ LA PAGE

PLAY
• NOTRE CHAÎNE YOUTUBE
N°54 - Janvier - Février
• NOS 2018DE PROMOTION
CAMPAGNES 11
 ACTUALITÉ > formation
Du savoir-faire sur DEUX-ROUES
DÉBUT DÉCEMBRE 2017 ÉTAIT ORGANISÉ LE TRADITIONNEL WEEK-END DU TÉLÉTHON, AVEC SES
ÉVÉNEMENTS ET DÉFIS DÉDIÉS, PARTOUT EN FRANCE. L’OCCASION ÉGALEMENT POUR LES
PROFESSIONNELS DU BOIS DE MONTRER L’ÉTENDUE DE LEURS TALENTS, POUR LA BONNE CAUSE.
Afpia Est-Nord
Ce vélo en bois est un concentré de savoir-faire
et le fruit d’une belle collaboration entre
l’Afpia Est-Nord, les entreprises et les apprentis.
l
’Afpia Est-Nord aime relever les challenges ! Ce vélo
en bois réalisé l’année dernière en est un exemple
concret. Conçu pour participer au concours Beau
­Travail, organisé par le Mouvement des entreprises de
France (Medef) à l’occasion du Tour de France cycliste
afin de promouvoir l’apprentissage, l’alternance et les
centres de formation, ce vélo est né de la volonté de
l’Afpia Est-Nord de mettre en valeur les métiers de l’ameuble-
ment, les nouvelles technologies et les matériaux innovants.
Véritable travail de précision et d’innovation, il a été présenté
sur le podium de l’étape reliant Vittel à la Planche-des-Belles-
Filles, avant de poursuivre sa route jusqu’à la salle des ventes
de l’hôtel Drouot, début décembre, où il a été adjugé pour
1 150 euros, somme récoltée au profit du Téléthon.
Un projet synergique
Pour réaliser ce vélo très spécial, une synergie s’est créée
entre les formateurs de l’Afpia, les apprentis, les entreprises
accueillant ces apprentis, ainsi qu’avec les organisations
patronales telles que l’Ameublement français. Les étudiants
en BTS développement et réalisation bois ont été sollicités
12 N°54 - Janvier - Février 2018
pour la conception et la modélisation 3D. Ils ont réuni tous
les documents techniques obligatoires pour une réalisation
en atelier : dessins de définition, dessins d’ensemble, nomen-
clature, feuille de débit, calibres, jusqu’aux programmes pour
la réalisation de pièces complexes par des machines à com-
mande numérique.
Les formateurs en productique, en industrialisation, en ébé-
nisterie et en finition ont ensuite pu lancer la fabrication grâce
aux ateliers de fabrication bois et de finition de l’Afpia Nord-
Est, mais également grâce à l’atelier de fabrication de l’entre-
prise Laval, où est formé l’un des apprentis.
Vélo multimatériau
Le bois est le matériau principal utilisé dans la réalisation
du vélo, avec des essences locales telles que le frêne ou le
chêne des Vosges pour l’intégralité du cadre et de la fourche.
Pourtant, il n’est pas le seul présent dans le projet, et certains
peuvent même surprendre. De l’aluminium a été mis en œuvre
pour les pattes de fixation des roues, tandis que du carbone
a été utilisé pour le guidon en plus du bois. Du cuir provenant
d’une tannerie vosgienne a été façonné pour le gainage de la
selle, et le logo Afpia y a été brodé grâce à du matériel spéci-
fique de tapisserie financé par le Codifab. La selle a demandé
particulièrement de travail, notamment en termes d’usinage
sur machine à commande numérique cinq axes. Enfin, la fini-
tion du cadre a été exécutée… à la feuille d’or 24 carats ! Tout
cela pour obtenir un vélo fonctionnel, basé sur le système
Fixie avec freinage intégré, transmission single-speed et roule-
ment intégré dans la direction.
Un beau projet qui en appelle forcément de nouveaux. Le pro-
chain sur la liste, pour 2018, sera la réalisation d’une caisse à
savon pour la course organisée à Saint-Cloud par la marque
Red Bull. De quoi faire preuve une nouvelle fois d’imagination,
jusqu’à donner des ailes !
Brice-Alexandre Roboam
N°54 - Janvier - Février 2018 13
ACTUALITÉ > construction

FabrikaCr
Un site et une appli, pour les particuliers et les professionnels.

WOOD DESIGNER :
configurateur de bardages en ligne
SILVERWOOD, LE FABRICANT DE SOLUTIONS BOIS POUR LA CONSTRUCTION, LANCE LE PREMIER
CONFIGURATEUR DE BARDAGES DISPONIBLE EN LIGNE. AU PASSAGE, IL OUVRE UNE NOUVELLE
AGENCE EN RHÔNE-ALPES.

l
ancé le 10 octobre dernier, Wood Designer est le
nouveau configurateur en ligne mis au point par
­Silverwood pour permettre à ses clients et utilisateurs
de créer leur propre façade en bois, à partir de plu-
sieurs critères (esthétique, profil de la lame, finition,
type de pose, ­accessoires, etc.). « Toute personne,
particulier ou professionnel, qui se connecte sur le site et
crée son compte peut configurer sa façade en quelques clics,
explique Erwan V ­ illalard, directeur marketing de S
­ ilverwood.
Le coût du bardage, hors pose, est alors calculé. Et ce devis
sera exactement respecté par les entreprises faisant partie
de notre réseau de partenaires et avec lesquelles le configu-
rateur met en relation les utilisateurs. »
Le site, simple d’utilisation et ludique, est le fruit d’une ré-
flexion menée auprès des clients potentiels, à la recherche
permanente de personnalisation de leur propriété. « En
cinq minutes, ils auront configuré leur bardage et pourront
visionner en 3D un rendu très réaliste, que ce soit à partir
d’une photo de leur maison ou d’une photo de notre banque
de données. Si le résultat n’est pas convaincant, ils peuvent

14 N°54 - Janvier - Février 2018

 facilement modifier leurs critères », insiste Erwan Villalard. dont le domaine d’action est le grand quart sud-est de la
Wood Designer offre par ailleurs la possibilité au poseur France. « Cela nous permet d’avoir un point d’ancrage solide
d’établir rapidement des devis très précis avec papier à dans l’est de la France, de faire des économies de transport,
­en-tête officiel, ce qui représente un véritable gain de temps de mieux connaître les besoins de la région pour laquelle
pour l’artisan (à noter que le réseau est actuellement com- nous avons déployé une gamme spécifique », conclut Erwan
posé de 100 entreprises, et l’ambition de Silverwood est de Villalard.
l’étendre à 400 membres d’ici la fin de l’année). Alice Heras
Le rendu 3D représente, en outre, un outil d’aide à la pres-
cription à ne pas négliger. Disponible en application (­Android
et iOS), Wood Designer permet enfin à ­Silverwood de mieux
connaître les demandes actuelles en termes de bardage :
en effet, l’entreprise stocke les recherches dans une base
de données personnelle. « Chaque configuration créée gé-
nère un devis unique auquel un numéro est attribué. À tout
­moment, Silverwood peut répondre à un client grâce à ce nu-
méro », note Magalie Pouclet, responsable communication.
Le configurateur n’est pas le seul développement récent de
­Silverwood, qui a ouvert en septembre dernier, dans le dé-

Silverwood
partement de la Savoie (73), une nouvelle agence de 200 m2
et 5 000 m2 de stockage, conduite par Christophe Blanc, et

N°54 - Janvier - Février 2018 15

ACTUALITÉ > aménagement

Le principe constructif est performant et rapide d’exécution,

avec une structure constituée de portiques en bois lamellé-collé.

Des cinémas CLÉS EN MAIN

REGROUPANT DES PROFESSIONNELS PASSIONNÉS MAÎTRISANT TOUS LES ASPECTS
DE LA CONCEPTION ET DE LA CONSTRUCTION D’UN CINÉMA, CINEPLEXE PROPOSE AUX VILLES
DE 10 000 À 30 000 HABITANTS UN CONCEPT DE SALLES PRÊTES À L’EMPLOI.

l
es maîtres d’œuvre du concept Cineplexe, marque tout
récemment créée, ont la volonté d’aider les villes de
10 000 à 30 000 habitants à ouvrir des salles de ciné-
ma pouvant accueillir entre 90 000 et 100 000 spec-
tateurs par an. Frédéric Gallet, architecte urbaniste
spécialisé dans les équipements collectifs en bois, et
l’agence de décoration et d’aménagement de cinémas
aBfM sont partis d’un double constat : le parc cinématogra-
phique français est en constante expansion et l’exploitation
des salles obscures intéresse de plus en plus de profession-
nels de tous horizons, tout particulièrement les collectivités
locales. « ­Cineplexe leur permet de maîtriser l’agencement
et les coûts de construction », expliquent-ils. Une bonne
idée à l’heure où la modernisation des salles s’impose et où
le confort, l’accessibilité et les services prennent une impor-
tance majeure pour attirer le public.
Un concept à moins de 2 millions
Le prix du concept Cineplexe est de 1 950 000 euros – hors
terrain, travaux VRD et matériel de projection image et son –
pour un cinéma de trois salles et 476 places. Cineplexe pro-
pose également une option de cinq salles et 664 places pour
3 millions d’euros, ou encore l’ajout ultérieur de deux salles au
complexe de trois. Un principe constructif performant, l’orga-

16 N°54 - Janvier - Février 2018

 Cineplexe

nisation rationnelle du volume des salles et des cabines de

projection ainsi que des aménagements ajustés aux besoins
de l’exploitation, à la fois design et fonctionnels, permettent
de livrer un bâtiment opérationnel en moins de douze mois.
L’ouvrage est bien évidemment conforme aux normes fran-
çaises et aux prescriptions techniques générales des salles
de projection. Le complexe de base comprend un hall d’ac-
cueil, deux ensembles de sanitaires, trois salles de projection
(petite, moyenne et grande), 463 fauteuils fixes et 13 emplace-
ments handicapés, sans oublier les locaux d’exploitation ou
destinés au personnel.

Des partenaires engagés

C’est en s’appuyant sur des partenaires de référence que
Cineplexe est en mesure de proposer son offre. Mathis, entre-
prise de construction bois et bâtiments bois en lamellé-collé,
assure la partie structure ; D3A s’occupe de l’acoustique,
du staff, des faux plafonds, doublages et cloisons ; Set, bien
connu dans le milieu du septième art, prend en charge l’ex-
ploitation thermique ; et Siteb, fort de 30 cinémas déjà équi-
pés, est responsable des installations électriques.

Serge Mas

N°54 - Janvier - Février 2018 17

DOSSIER > machines

L’ATELIER DU FUT
DOSSIER RÉALISÉ PAR PAUL FALZON

INVESTIR OU MOURIR : L’EMBELLIE DU MARCHÉ EST

L’OCCASION POUR LES ARTISANS DE MODERNISER
LEUR ATELIER DE PRODUCTION. PLUS QU’UN CHOIX,
C’EST MÊME UNE OBLIGATION.

18 N°54 - Janvier - Février 2018

TUR

Biesse

N°54 - Janvier - Février 2018 19

DOSSIER > machines

Centre d’usinage cinq axes Profit H350 de Felder, monté dans la cabine
de sécurité Format-4 safeSpace.

s elon les estimations de plusieurs industriels, le mar-

ché français de la machine à bois (première et deu-
xième transformations) a tout juste franchi le seuil
des 200 millions d’euros en 2017, contre encore
268 millions en 2009. S’agit-il de l’amorce d’une reprise ou,
au contraire, d’un signe de la stagnation dans les années
à venir des ventes de machines ? Toute la question est de
savoir si ceux qui doivent investir vont le faire : fragilisés par
plusieurs années de crise, les artisans du bois construction et
de l’agencement auront-ils les reins assez solides pour renou-
veler leurs parcs de machines ? D’autant que les investisseurs
ne peuvent plus compter sur les déductions fiscales au titre du
suramortissement mises en place en 2015 par la loi Macron,
dont l’arrêt est intervenu en avril dernier. « Les entreprises qui
sont bien gérées n’ont pas tant souffert côté trésorerie, veut
croire Thierry Nicolet, gérant de SCM France. Elles profitent
du retour de l’activité, certaines sont même déjà débordées ! »
Une transition numérique engagée…
Pour ces entreprises, le passage à l’ère digitale est souvent
devenu une réalité. « Un mouvement s’est dessiné ces der-
nières années : il s’est vendu moins de machines, et notam-
ment moins de machines traditionnelles, mais les tendances
sont positives pour les machines à commande numérique »,
relève Yoann Baguet, directeur général de Felder France.
Paradoxalement, la crise a favorisé cette évolution : avec la
disparition de nombreux revendeurs locaux, les fabricants
ont développé leurs réseaux de vente en direct et poussé
les professionnels encore réticents à s’équiper de ma-
chines à commande numérique. « La France n’est pas aussi
en retard sur la question des technologies : nous sommes
même régulièrement sollicités par nos clients pour tester
des prototypes, confirme Laurent ­Maziès, Biesse France.
Le problème vient surtout de la taille du marché, qui reste
quatre à cinq fois moins important qu’en Allemagne. » Une

20 N°54 - Janvier - Février 2018


Felder
analyse que partage Jean-Didier Courbis, Weinig France :
« Le numérique est entré dans les pratiques des entreprises
qui ont pu investir dans des machines récentes. Mais le défi-
cit d’équipement chronique empêche encore de nombreux
professionnels de bénéficier de technologies qui leur appor-
teraient pourtant une réelle plus-value sur leurs marchés. »
… mais encore largement insuffisante
Pour Olivier Dario, délégué général du syndicat des créa-
teurs de machines et technologies de production, le Symop,
il y a aujourd’hui urgence à accélérer la transition vers le nu-
mérique. « Le parc machines des entreprises françaises du
bois est terriblement obsolète : vingt ans de moyenne d’âge,
contre neuf ans en Allemagne ou douze ans en Espagne.
Ce retard d’investissement laisse les petites et moyennes
structures totalement démunies face aux importations et
aux grands réseaux de distribution, notamment dans l’ameu-
blement. Nous ne pouvons pas laisser notre outil productif
dans cette situation ! » La reprise économique qui se des-
sine serait l’occasion de convaincre les entreprises du bois
à s’équiper. « Nous avons deux ans devant nous pour ame-
ner les artisans et PME à passer le pas des machines à com-
mande numérique, estime O ­ livier Dario. Si le déclic ne se fait
pas maintenant et de façon assez rapide, le risque est que
la filière ne se relève pas. » Pour le dirigeant du Symop, il
faut casser l’idée selon laquelle les logiciels et les machines
connectées seraient l’apanage des grosses sociétés : « Le
recours aux outils numériques pousse les entreprises à rai-
sonner non plus en termes d’opérations successives mais de
flux, de la conception jusqu’à la livraison. Pour les artisans et
PME, les machines à commande numérique ne servent pas
à augmenter les volumes mais à mieux gérer la chaîne de
production et à gagner en flexibilité. Ce qui leur permet, au
final, de dégager du temps pour mieux servir leurs clients. »
Vers une démocratisation des solutions
numériques
« Les freins à lever auprès des artisans et PME seraient
donc plus culturels qu’économiques. D’autant que les fabri-
cants ont largement travaillé à démocratiser les solutions
numériques pour les artisans, insiste Yoann Baguet, Felder
France. Une machine à commande numérique mobilise au-
jourd’hui 25 à 30 m2 dans l’atelier, et les modèles d’entrée
de gamme se situent à 50 000 ou 60 000 euros, avec des
solutions de financement comme la location longue durée,
qui limitent le coût à 600 ou 700 euros par mois. Il y a un
réel besoin de dédramatiser auprès des artisans et PME. »
Désormais unique rendez-vous français de la machine à bois
(voir encadré p. 25), le salon Eurobois sera un temps fort de
ce travail d’évangélisation. Avec, côté agencement et ameu-
blement, deux tendances qui se dégagent dans le choix des
machines exposées et des argumentaires : d’une part aider
le professionnel à améliorer sa productivité, d’autre part amé-
liorer la qualité de son environnement de travail.
Vers la maintenance prédictive
On pourra ainsi voir à Eurobois plusieurs mises en situation
de machines connectées, préfigurant « l’atelier du futur ».
Biesse va ainsi mettre en démonstration un îlot associant trois
machines (scie, plaqueuse et perceuse) coordonnées par
un système de code-barres pour coordonner les usinages.
Mais le fabricant italien va surtout mettre en avant Sophia, sa
nouvelle plate-forme IoT (pour Internet of Things, ou « Internet
des Objets ») développée désormais sur l’ensemble de ses
N°54 - Janvier - Février 2018 21
 DOSSIER > machines

machines, et retenue parmi les dix finalistes des Trophées

Eurobois. Cet outil ambitionne d’aider les professionnels à
mieux gérer leur temps de travail : la plate-forme leur envoie
en temps réel des données sur les technologies utilisées afin
d’optimiser la productivité de leurs équipements. « L’objectif
est d’éviter que les machines soient sous-utilisées, précise
Laurent Maziès, directeur de Biesse France. Un autre avan-
tage est que la machine sait gérer elle-même ses pannes :
les données relevées permettent d’identifier les dysfonction-
nements, d’assister les clients dans les opérations d’entretien,
de commander les pièces détachées dans de brefs délais… »
Le fabricant a lancé en octobre une campagne pour accom-
pagner ses clients français dans la prise en main de Sophia.

Gagner en productivité…
Le numérique se met aussi au service du contrôle de la
qualité finale du produit. Weinig va présenter UniPin, une
machine pour l’encollage des allèges et la pose automa-
tique des tourillons pour les angles de fenêtres. L’encollage
Hundegger

Les machines à tailler la charpente sont désormais
incontournables pour les petits et grands constructeurs bois.
ainsi que les trous des tourillons se font de manière entiè-
rement automatique, sans contact, par impulsion. « Le sys-
tème permet à l’artisan d’économiser beaucoup de colle. Il
en utilise jusqu’à cinq fois moins qu’avec les pratiques tradi-
tionnelles, souligne Jean-Didier Courbis, responsable com-
mercial Weinig pour l’Est de la France. La précision appor-
tée par le numérique évite aussi que la colle ne déborde de
l’assemblage et ne gêne la tenue de la peinture. »
Toujours dans l’objectif d’une meilleure productivité, SCM va
présenter son groupe Flexcut – également en lice pour les
Trophées Eurobois. Associé à une table élévatrice arrière, le
système permet de réaliser en parallèle une coupe transver-
sale et une coupe longitudinale. La coordination des deux
scies est assurée par une nouvelle interface 3D qui guide
l’opérateur dans ses gestes. « SCM est le premier fabricant à
intégrer ce type de système de coupe flexible dans des petites
machines : il permet une prestation haut de gamme à portée
de l’artisan ou de la PME qui n’a pas 50 000 euros pour inves-
tir dans une machine de coupe », souligne Thierry Nicolet,
gérant de SCM France. Outre une augmentation de la pro-
ductivité jusqu’à 30 %, le fabricant promet un gain d’espace
de 20 %, pour répondre à une préoccupation croissante des
professionnels sur l’optimisation de leur surface de travail.

… et en confort de travail
La recherche d’un environnement de travail plus adapté aux
Centthor

La protection auditive et l’utilisation contraintes actuelles (ateliers plus petits en zones denses,
de gants se généralisent.
nuisances sonores et poussières) s’affirme en effet comme

22 N°54 - Janvier - Février 2018

une tendance lourde. Felder a choisi de mettre en avant son
centre d’usinage cinq axes Profit H350, monté pour la pre-
mière fois dans la cabine de sécurité Format-4 safeSpace,
équipée d’une baie vitrée de 3,30 m et d’un affichage de sta-
tut. Le dispositif permet d’économiser 15 à 25 % d’espace
au sol, soit une dizaine de mètres carrés dans ce cas précis.
« Le fait de caréner les machines permet de répondre à des
problématiques qui n’étaient pas dans le cahier des charges
initial : on limite le risque d’accident, le niveau des émissions
sonores et de rejet de poussières, souligne Yoann B ­ aguet,
directeur général de Felder France. Enfermer les machines
a aussi permis d’enlever tous les capotages et donc d’avoir
un visuel sur les usinages, ce qui peut être très intéressant
sur certains projets. »
L’ergonomie se décline aussi dans l’électroportatif avec, par
exemple, la nouvelle scie Festool sans fil ISC 240, dédiée
aux matériaux isolants : le fabricant a restreint le poids de
l’outil à 2,5 kg pour limiter la pénibilité des découpes.

L’outillage électroportatif devient plus léger

Bosch

et ergonomique.

N°54 - Janvier - Février 2018 23

 DOSSIER > machines

la PowerJoint 8. « Ce modèle avait déjà été présenté lors du

salon Eurobois en 2016, mais la progression du marché du
CLT ouvre de nouvelles perspectives à nos clients », explique
son responsable commercial, Jean-Didier Courbis. Le point
fort de la machine réside dans sa flexibilité, avec par exemple
la possibilité de changer de production en moins d’une mi-
nute. Surtout, son format réduit met à la portée d’une grosse
PME ou d’un petit industriel la réalisation des lamelles indis-
pensables à la production des bois collés.
Hundegger va mettre en lumière sa machine d’entrée de
gamme, la Turbo-Drive, et sa dernière-née, la K2 Industry. Les
deux machines ont en point commun la suppression de l’hy-
draulique au profit du tout-électrique. Dédiée à la charpente

Artisans&bois
Un bon système d’aspiration est une obligation
dans les ateliers bois.
Construction : les marchés techniques
à la portée des artisans
Côté construction, il existe la même volonté d’industrialiser les
ateliers artisanaux. En effet, le développement de machines
pour mettre au point des bois d’ingénierie est chose com-
mune. Weinig a prévu de valoriser son abouteuse compac­te,
et à l’ossature bois, la Turbo-Drive sera présentée avec son
écran tactile Touch-Screen, facilitant la programmation des
usinages mais aussi la liaison avec la hotline et les techni-
ciens du fabricant. La Turbo-Drive conserve l’atout de la poly-
valence – perçage, fraisage et marquage – et la performance
de son agrégat de sciage cinq axes. Les visiteurs d’Eurobois
pourront se faire une idée de ses performances grâce à la
construction d’une ossature qui sera montée sur le salon, en
association avec d’autres exposants qui fabriqueront quant à
eux la charpente, les planchers, etc.

Les animations du salon Eurobois

Le programme de cette édition du salon est bien chargé. Parmi les animations prévues par les organisateurs,
voici les incontournables.
• Sélection nationale du Concours européen des jeunes charpentiers,
accueillie en exclusivité par Eurobois, et le concours Évolution.
Dix apprentis travailleront pendant quatre jours sur la réalisation
d’ouvrages en utilisant les savoir-faire traditionnels du métier.
À l’issue du concours, seuls trois jeunes seront sélectionnés pour
représenter la France lors du Concours européen qui se déroulera
au Luxembourg durant l’automne 2018.
• Les Trophées Eurobois récompenseront les innovations les plus
marquantes des exposants. Ils seront remis le mercredi 7 février
en fin de journée.
• L’Atelier de fabrication de panneaux de maisons à ossature bois
Alexandre Moulard

permettra de découvrir toutes les étapes de la reconstitution d’un atelier

de fabrication : conception, dessin, assemblage, finition, manutention,
levage, chargement, montage. L’équivalent de quatre maisons
à ossature bois sera produit pendant les quatre jours du salon.
• Les ateliers techniques, d’une durée de 45 minutes, permettront aux visiteurs de se former à différentes techniques
de fabrication.
• La fabrication de lampes de bureau sur le stand des Compagnons du Devoir. Un bras robotisé en fonctionnement
réalisera le corps des lampes tandis que les compas reliant les différentes parties de la lampe seront, eux, créés
à l’aide d’une imprimante 3D.

24 N°54 - Janvier - Février 2018

Eurobois, un rendez-vous qui s’impose
Signe que la filière machines à bois aborde les prochains mois avec
une certaine confiance, la plupart des industriels présents à Eurobois
proposeront des stands plus grands que lors de la dernière édition,
à l’automne 2016, et la surface d’exposition totale devrait dépasser
les 30 000 m2. Le salon profite aussi de la fin de la concurrence avec
Expobois, ce qui en fait aujourd’hui la seule manifestation spécialisée
dans l’Hexagone. « Tout le monde est heureux de voir un vrai rendez-
vous de filière se mettre en place tous les deux ans, et les fabricants
vont jouer le jeu en montrant plus de machines », résume Yoann Baguet,
directeur général de Felder France, qui a doublé la surface de son
stand, passant de 300 à 600 m2. Ce nouveau statut se ressent aussi
dans le nombre de stands – plus de 300 annoncés en décembre, avec
l’objectif de dépasser la barre des 400 – et dans l’origine géographique
des participants : selon GL Events, l’organisateur, près de 40 % des
exposants seront internationaux. Pas question pour autant de se placer
au niveau du rendez-vous de référence de la filière, le salon Ligna,
à Hanovre. L’ADN d’Eurobois reste national, avec un nombre important
de visiteurs venus de Rhône-Alpes-Auvergne – « la deuxième région
Alexandre Moulard

de France dans l’usinage du bois », rappelle Thierry Nicolet, gérant

de SCM France – et les machines exposées s’adressent plutôt
à la cible des artisans et PME/PMI, y compris pour la menuiserie
industrielle et le bois construction

N°54 - Janvier - Février 2018 25

DOSSIER > produits

ROBOTMOB PAR A2C

Stand 6F14
Le concepteur et constructeur français A2C, spécia-
liste des solutions de traitement et de manutention pour
l’industrie du bois, propose Robotmob. Cette solution
robotique polyvalente et évolutive pour la production
d’ouvrages bois est destinée à la seconde transfor-
mation. Elle a été mise au point en partenariat avec
Imax Pro et permet une programmation automatique
rapide par simple traitement du plan 3D de l’ouvrage à
exécuter. La même technologie permet ainsi de traiter
aussi bien l’usinage des fermettes que du CLT, en pas-
sant par l’ossature bois et les usinages complexes. Les

Felder
débits de bois et panneaux sont optimisés pour réduire
la consommation de matière première, ainsi que les
consommations électrique et pneumatique dans une
ADVANTEDGE DU GROUPE FELDER
optique environnementale.
Stand 6E102
Le groupe autrichien Felder présente AdvantEdge, un
agrégat d’encollage permettant l’encollage de chants
sur différents types de supports sans aucun joint de
colle visible. Dérivé du système existant à air chaud, il
permet de travailler sur des supports modernes sans
risque de malfaçon. Nettement moins gourmand en
énergie que la technologie laser, il consomme égale-
ment moins d’air comprimé que les autres systèmes
à air chaud. Adapté aux machines de gamme intermé-
diaire, cet agrégat permet à des entreprises artisanales
de se pourvoir de la technologie « sans colle » à l’image
des sociétés industrielles, mais à un coût mesuré. Outre
la qualité de finition, il offre au chant une meilleure résis-
A2C

tance à l’arrachement.

LE REVÊTEMENT MURAL NATUREL

ALMWIESE D’OSTERMANN
Stand 6L50
Ce revêtement à l’odeur subtile d’herbes et de fleurs des Alpes, pro-
posé par Ostermann, donne aux intérieurs un air naturel et relaxant.
Les herbes utilisées sont coupées à la main et proviennent d’alpages
situés à 1 700 mètres d’altitude. Le produit est composé de foin et
de fleurs collés les uns aux autres. Le matériau support est consti-
tué de fibres plates. Il est livré en rouleau de 3 050 x 1 320 mm ou
1 000 x 1 320 mm avec un verso autocollant permettant ainsi une
mise en œuvre simple et rapide. Avec une épaisseur comprise entre
0,5 et 2 mm, le matériau flexible peut être découpé sans problème
Ostermann

à l’aide d’un cutter et appliqué sur des murs, des banques d’accueil
ou des meubles. Quatre décors sont disponibles.

26 N°54 - Janvier - Février 2018

LA SCIE SANS FIL ISC 240 DE FESTOOL
Stand 6E49
Le fabricant allemand d’outillage électroportatif dévoile en avant-première
sa nouvelle scie sans fil ISC 240 pour matériaux isolants. Mobile et ergo-
nomique grâce à son poids réduit de 2,5 kg et sa poignée au revêtement
soft-grip, elle permet des découpes, à main levée ou par rail de guidage
via un système de butée, des matériaux isolants flexibles (laine de verre,
de roche ou fibres naturelles), des panneaux d’isolation en mousse dure
de polyuréthane ou en polystyrène. Deux longueurs de lames sont dispo-
nibles, en 240 et 350 mm, soit à denture ondulée pour la découpe des
fibres minérales, soit à denture croisée. Son moteur EC-TEC sans charbon
est protégé de la poussière tandis que la batterie Li-Ion 18 V est dotée de
la technologie Airstream pour un refroidissement actif et une recharge
plus rapide. Sa fonction de mise en route à double-clic évite tout démar-

Festool
rage involontaire de la machine.

LA PLATE-FORME SOPHIA DE BIESSE GROUPE FLEXCUT DE SCM

Stand 6G68 Stand 6K158
Le fabricant italien de machines à bois SCM propose le
groupe Flexcut, une solution brevetée pour la réduction
des temps de cycles de la scie grâce à la réalisation
de deux coupes en même temps : une coupe longitu-
dinale en même temps qu’une coupe transversale. La
maintenance et le montage sur la scie en sont facilités,
tandis que la flexibilité d’usinage est accrue avec gain
de temps. La logique des coupes est gérée grâce à une
nouvelle interface qui, via un module 3D, guide l’opéra-
teur dans le mouvement des panneaux pour leur réin-
troduction et pour leur dépôt une fois usinés. Le groupe
Flexcut et le pousseur principal peuvent ainsi avoir deux
mouvements synchronisés ou totalement indépendants
l’un de l’autre.
Biesse

La nouvelle plate-forme IoT Sophia de Biesse a été sé-

lectionnée pour le Trophée Eurobois 2018 dans la caté-
gorie Innovation et évolution technologique. Le groupe
Biesse et Accenture ont collaboré à la mise en place
de cette stratégie digitale pour la maintenance des
machines. Sophia envoie en temps réel des alertes de
maintenance préventive, des informations sur la gestion
des machines, une analyse des événements de fabri-
cation… Des capteurs et des dispositifs installés sur les
machines génèrent des informations détaillées, consul-
SCM

tables sur des tableaux de bord.

N°54 - Janvier - Février 2018 27

RÉALISATION > charpente

UN MANÈGE COUVERT
EN SOLOGNE

Fin du montage de l’élégante charpente de la grande halle de 133,6 m de long, 93,6 m de large et 25 m de haut.
Les sept arcs principaux de 80 m de portée se composent chacun de trois tronçons boulonnés.

Le bâtiment à l’élégante toiture en acier rouge a pour vocation d’accueillir tous types d’événements,
28 N°54
équestres, bien sûr,- Janvier
mais pas- Février 2018
seulement…
XXL
POURSUIVANT SA CURE DE JOUVENCE,
LE PARC ÉQUESTRE DE LAMOTTE-BEUVRON
(LOIR-ET-CHER) VIENT DE S’ÉQUIPER D’UNE
IMMENSE HALLE COUVERTE, CONÇUE POUR
ACCUEILLIR DES COMPÉTITIONS DE HAUT
NIVEAU. UNIQUE EN FRANCE ET EN EUROPE,
CET IMPOSANT BÂTIMENT DE 12 500 M2
DÉTONNE AVEC SA CHARPENTE LAMELLÉE-
COLLÉE BÂTIE AUTOUR D’ARCS DE 80 M
DE PORTÉE LIBRE !

n iché au cœur de la Sologne, le parc équestre

fédéral de Lamotte-Beuvron (41) déploie ses
installations sur près de 400 hectares. Ce n’est
pas par hasard si, au regard de ses indéniables
atouts, la Fédération française d’équitation (FFE) a souhaité y
établir son siège en 2007. Le réaménagement du site s’opère,
on s’en doute, avec les JO 2024 de Paris dans le viseur. Bien
CMBP

que ce haut lieu de l’équitation française ne soit pas pressen-

ti pour la tenue des épreuves officielles du fait de son éloi-
gnement de la capitale, il entend bien jouer la carte de base
­arrière pour l’entraînement des cavaliers.

Record battu en termes de portée

Ayant répondu à l’appel d’offres de la FFE, le groupe CMBP
(25 millions d’euros de CA annuel, 110 salariés), implanté au
Mesnil-Simon (Eure-et-Loir), s’est vu confier la réalisation de
A à Z de ce prestigieux carrousel, baptisé Carré international.
Cette future pièce maîtresse du parc est un manège couvert
de 25 m de hauteur, dessiné par l’architecte Philippe Guibout,
dont l’emprise au sol a de quoi laisser rêveur : 133,60 m de
longueur sur 93,60 m de largeur. Soit un bâtiment d’une
superficie dépassant celle d’un terrain de football ! Mais pas
de quoi effrayer l’un des spécialistes français des structures
lamellées-collées, devenu leader dans le secteur depuis son
rachat de la société Barlet Frères en février 2017. À partir des
plans élaborés par le bureau d’études de l’entreprise, la préfa-
brication des composants de la charpente du bâtiment a dé-
buté en ateliers. « Avec de telles proportions, l’enjeu est de tout
prévoir dès la modélisation du projet », confie Sylvain Tierny,
©FFE-PSV

N°54 - Janvier - Février 2018 29

RÉALISATION > charpente
directeur technique CMBP. Les pièces de charpente les plus
impressionnantes sont sans conteste les sept arcs principaux
mesurant 80 m : un record en matière de portée libre ! C’est
l’unité de production bretonne de CMBP – Gauthier Lamellé-
Collé – qui a été mobilisée pour fabriquer ces poutres cin-
trées hors normes, en épicéa, de 210 mm d’épaisseur, leur
largeur fluctuant entre 1 260 et 1 810 mm. Même livrées en
trois tronçons, dont deux de 35 m de longueur, elles n’ont
pas manqué de poser de gros problèmes d’acheminement,
forcément en convoi exceptionnel, depuis Sérent (Morbihan)
jusqu’à Lamotte-Beuvron (Loir-et-Cher). Sur tout le parcours, il
a fallu réaménager des giratoires et démonter des panneaux
indicateurs pour permettre le franchissement de ces charge-
ments d’une longueur inhabituelle.
Un assemblage de haut vol !
Au printemps, en à peine trois mois, à la manière d’un jeu de
construction géant, la halle XXL est sortie de terre. Spécialiste
des opérations de levage, le groupe CMBP a mené à bien,
avec une poignée de techniciens aguerris, l’ensemble des
opérations de grutage et d’assemblage de la gigantesque
ossature préfabriquée en atelier. Les poutres principales
prennent appui au sol sur une quarantaine de massifs en
béton faisant office de fondations. La fixation sur ces plots,
somme toute classique, s’opère par le biais de connecteurs
métalliques boulonnés. Pour assurer la stabilité du manège
Pose du premier arc de 80 m, soutenu par une tour provisoire en treillis.
30 N°54 - Janvier - Février 2018
durant toute la phase de montage, deux tours carrées en
treillis, ancrées au sol, ont été installées provisoirement sous
les arcs, soumis à de fortes contraintes à la fois transversales
et longitudinales. Un gage de rigidité garantissant la mise
en charge uniforme de l’imposante structure en bois. Sitôt
la charpente en place, les deux tours supports ont pu être
démontées et les travaux de couverture, également effectués
par le groupe CMBP, ont démarré dès la fin de l’été.
La grande halle, coiffée de son chapeau, arbore une belle toi-
ture en bac acier isolé de couleur rouge brique, parsemée
de plaques translucides laissant pénétrer la lumière naturelle.
Représentant un investissement de 2,1 millions d’euros HT, le
chantier du superbe manège couvert du parc équestre fédé-
ral de L ­ amotte-Beuvron s’est achevé fin 2017. Nullement ré-
servé aux seules activités équestres, l’équipement modulable
est voué à accueillir toutes sortes d’événements drainant un
vaste public.
François Gueulle
Fiche technique
Maître d’ouvrage : Fédération française d’équitation (FFE)
Maître d’œuvre : Philippe Guibout Architecte
Entreprise : Groupe CMBP
Surface : 12 500 m2
Volume de bois utilisé : 930 m3
Livraison : fin 2017
Coût total : 2,1 millions d’euros HT
CMBP
N°54 - Janvier - Février 2018 31
EN CHANTIER > charpente

Mathis
Maquette 3D de la structure et de la charpente.

Une nouvelle aile pour

L’AÉROPORT DE BÂLE
L’ENTREPRISE ALSACIENNE MATHIS VIENT DE LANCER UN AMBITIEUX CHANTIER : UN HANGAR
DE MAINTENANCE D’AVIONS GROS-PORTEURS POUR L’AÉROPORT DE BÂLE-MULHOUSE-FRIBOURG,
DONT LA STRUCTURE EN BOIS LAMELLÉ-COLLÉ FAIT FACE À DE NOMBREUSES CONTRAINTES.

d
écollage réussi pour Mathis ! La fin de l’année
2017 a marqué, pour la société familiale de l’Est
de la France spécialisée dans la construction
bois, le commencement d’un nouveau vaste
chantier. Passé la pose symbolique de la pre-
mière pierre, les travaux du nouveau hangar de
l’aéroport de Bâle-Mulhouse-Fribourg ont débu-
té à la mi-décembre. Commandé par Jet Aviation, l’un des
leaders mondiaux de la maintenance d’avions, ce futur bâti-
ment sera dédié à la maintenance d’avions gros-porteurs. Au
menu, des Boeing 747, des Airbus A330 ou d’autres appa-
reils type Gulfstream, Falcon ou Bombardier. Pour pouvoir
accueillir deux appareils simultanément, le hangar de 23 mil-
lions d’euros imaginé par le chef de projet Denis Hamman et
les agences d’architectures Kauffmann­& Wassmer et KWA
de Colmar (68) fera 100 m de long pour 88 m de large et
25 m de haut. Avec 1 600 salariés sur les 4 500 que compte
la société, le site de l’EuroAirport de Bâle-Mulhouse-Fribourg
sera le plus important de Jet Aviation.
Des délais à respecter
La charpente, entièrement en épicéa lamellé-collé, doit
être terminée en mars 2018, pour une livraison du chan-
tier en août et une mise en fonction de l’édifice pour la fin

32 N°54 - Janvier - Février 2018

 Mathis
Une surface de 8 800 m2 est prévue pour accueillir les gros-porteurs.

de l’année. Le hangar se retrouvera enclavé entre d’autres que d’importants moyens de levage, entre grues de fort ton-
bâtiments (déjà construits par Mathis par le passé) de taille nage et tours d’étaiement. De vastes moyens pour un vaste
similaire et surtout en pleine activité, obligeant les construc- chantier qui a déjà pris son envol…
teurs à se tenir aux courts délais. Ce timing serré a poussé
le bureau d’études de Mathis à réfléchir à la structure très en Brice-Alexandre Roboam
amont, via de nombreuses études, pour vérifier notamment
la résistance structurelle par rapport aux efforts sismiques.
2 200 heures d’études ont été nécessaires pour mener à
bien le projet. Au final, près de 2 000 m3 de bois devraient
être utilisés, pour 90 tonnes de ferrures et pièces métalliques.
Mathis

Une charpente de grande portée

Pour une telle dimension de bâtiment, la charpente est pré-
vue en conséquence. Ainsi, ses quatre arcs, d’une grande
portée de 88 m, seront composés de trois travées d’entraxe
d’environ 18 m. Difficulté majeure, les galeries souterraines
de l’aéroport dans lesquelles cheminent les réseaux de
fluides et les transformateurs électriques restreignent la pos- Fiche technique
sibilité de réaliser des fondations. La longue travée de 42 m
Maître d’ouvrage : Jet Aviation
comportera ainsi huit poutres treillis en lamellé-collé pour la Ingénierie mandataire : OTE Ingénierie, agence
supporter. La charpente a également été pensée de façon de Colmar (68)
à accueillir des ponts roulants d’environ cinq tonnes pour le Bureau de contrôle : Dekra Industrial, agence Alsace
Lot gros œuvre : Eiffage Construction Alsace
démontage et l’entretien des avions et de leurs moteurs et
Lot charpente bois : Mathis
réacteurs. Selon les prévisions, le levage et le montage de la Livraison : août 2018
charpente demanderont environ 6 000 heures de travail ainsi Coût : 23 millions d’euros

N°54 - Janvier - Février 2018 33

 FOCUS > sécurité

Les modifications apportées la norme EN 131 ont pour objectif de réduire

Hymer

les accidents liés à la mauvaise utilisation des équipements.

34 N°54 - Janvier - Février 2018
PRÉVENTION DES ACCIDENTS
La loi se renforce pour les échelles
L’ACTUALISATION DE LA NORME EN 131 POUR LES ÉCHELLES VIENT D’ENTRER EN VIGUEUR
AFIN DE GARANTIR DAVANTAGE LA SÉCURITÉ DES TRAVAILLEURS. NOUS FAISONS LE POINT
SUR LES CHANGEMENTS QU’ELLE ENTRAÎNE.
s elon l’INRS, l’utilisation des échelles et escabeaux
est aujourd’hui la deuxième cause de chutes graves
dans le cadre du travail : plus de 18 % des chutes
entraînant une incapacité permanente dans les ac-
cidents du travail sont dues à la mauvaise utilisation
de ces équipements. Garante de la sécurité des utilisateurs et
de la qualité des produits, la norme EN 131 sur les échelles a
subi des modifications dont le but est de faciliter la meilleure
utilisation des échelles en modifiant les produits mêmes et
de mieux s’assurer de la qualité des produits en modifiant les
règles de test des échelles. L’entrée en vigueur de la nouvelle
réglementation est intervenue le 1er janvier 2018.
Plus de sécurité pour les utilisateurs
Définissant les règles techniques européennes concernant
la fabrication et le contrôle des échelles et s’appliquant aux
échelles portables, la norme EN 131 a pour but d’apporter
plus de stabilité grâce à des échelles conçues autrement,
mais aussi une résistance mieux éprouvée grâce à des tests
conçus et notés d’une autre manière.
Les deux parties de la norme (qui en compte quatre) ayant
subi des modifications concernent la terminologie, les types
et dimensions fonctionnelles d’une part et, d’autre part, les
tests effectués en amont de la commercialisation. Ainsi, suite
à la modification, la première partie impose notamment : une
base, sous forme de traverse par exemple, aux échelles d’ap-
pui (qu’elles soient télescopiques, simples, transformables
ou coulissantes) qui dépassent les trois mètres de hauteur,
ainsi que le blocage des plans amovibles pour les échelles
de plus de trois mètres ou l’ajout d’une base sur le plan amo-
vible. La taille de cette dite base sera définie selon un calcul
très précis et ne devra pas, par ailleurs, excéder 1,20 m. Ainsi,
certaines échelles bénéficiant déjà d’une traverse devront
tout de même voir la taille de cette base modifiée selon les
règles du calcul, pour respecter la norme.
Revoir les calculs
Quant à la seconde partie, elle s’assure que le matériel a fait
l’objet d’une évaluation prenant en compte sa solidité et la
sécurité qu’il offre à l’utilisation. Les changements apportés
à cette partie imposent notamment de nouveaux tests. Ainsi,
deux classes d’échelles différentes ont été créées, l’une pour
les particuliers et l’autre pour les professionnels, qui impose-
ront des exigences de tests différentes (concernant le test
de résistance pour toutes les échelles et le test de durabilité
pour les échelles doubles). Les nouveaux tests prévus sont
un test de torsion pour les échelles d’appui et les échelles
doubles, un test de durabilité pour les échelles doubles et,
enfin, un test de résistance au glissement sur le sol pour les
échelles d’appui.
Toujours dans cette seconde partie appa-
raissent des modifications aux procédures
de tests existantes. Ainsi, l’essai de résis-
tance pour les échelles d’appui et les
échelles doubles s’effectue non plus
en position couchée mais en posi-
tion d’utilisation. De manière gé-
nérale, les exigences sont plus
élevées : les poids auxquels
les échelles sont sou-
mises sont plus impor-
tants et les tests sont
répétés plus de fois.
Hymer
La norme exige plus de
stabilité du matériel.
N°54 - Janvier - Février 2018 35
 FOCUS > sécurité

pourront plus être retirés et ces échelles n’offriront donc plus

l’avantage d’être deux-en-une. Enfin, certaines échelles ne
pourront plus être utilisées sur des escaliers à cause du blo-
cage de la partie amovible supérieure.

Changements pour les fabricants

et les distributeurs
Nul doute, ces changements dans la norme impliquent une
nécessité d’adaptation des distributeurs et commerçants
qui devront tout d’abord prendre connaissance des toutes
nouvelles échelles qui seront élaborées, et aussi faire com-
prendre à leurs clients ce qui change, à la fois dans leur
conception et dans leur utilisation. Mais les modifications im-
posées par la norme impliquent surtout d’énormes change-
ments pour les fabricants. Toutes les étapes, de la concep-
tion à la phase de test et en passant par la fabrication, sont
en effet impactées. Par exemple, le fabricant Hymer, qui s’est
lancé très tôt dans l’adaptation de sa production et qui, en
conséquence, a dû modifier ses machines afin de pouvoir
tester la résistance des échelles en position d’utilisation, et
non plus en position couchée. Outre les bouleversements
dans la production, la création de deux classes différentes
d’échelles a des conséquences au niveau des tests mais
aussi de la commercialisation, puisque cela crée deux
gammes de produits.

Artisans, respirez
Fort heureusement pour les utilisateurs, la norme ne leur
impose en aucun cas, qu’ils soient particuliers ou profession-
nels, de changer leurs produits : les échelles conçues selon
l’ancienne réglementation peuvent toujours être utilisées.
APRÈS : échelle Cela est également valable pour les commerçants dont le
coulisse à main
Hymer 6046 stock, correspondant à l’ancienne norme et acquis avant le
AVANT : échelle coulisse selon la nouvelle 1er janvier 2018, peut continuer à être écoulé.
Hymer

à main Hymer 6046. norme EN 131.

Serge Mas

Moins de flexibilité
La norme révisée permet donc de distinguer les échelles
à usage domestique des échelles à usage professionnel.
Cependant, ces changements ont également pour consé-
quence la création de plus de contraintes et moins de flexi-
bilité pour les utilisateurs : en effet, les échelles, qui seront
nouvellement dotées de traverses, ou dotées d’une traverse
plus longue (pour celles qui en possédaient déjà une), vont
nécessiter plus de place pour le transport et le stockage.
Par ailleurs, les plans amovibles de certaines échelles ne
Où trouver des informations ?
Les normes européennes sont adoptées par
trois organismes européens de normalisation,
dont le Comité européen de normalisation (CEN)
notamment responsable de la norme EN 131.
Au niveau national, les normes sont gérées par
des organismes nationaux de normalisation. En France,
c’est l’Afnor qui diffuse, en les commercialisant,
les normes européennes sous la forme NF EN 00 000.
Les textes ne sont donc pas accessibles gratuitement.

36 N°54 - Janvier - Février 2018

Témoignage d’un spécialiste
Pour le fabricant d’échelles Hymer, les modifications
dans la norme ont entraîné plusieurs changements.
Si l’entreprise proposait déjà une gamme professionnelle
est une gamme grand public, elle a en revanche dû
faire face à différents cas de figure : « Certaines
de nos échelles étaient déjà conformes à la nouvelle
réglementation. Pour d’autres, nous avons dû soit inclure
une traverse qui n’était pas présente, soit augmenter
la taille des traverses déjà pensées dans la conception »,
explique Murat Kucukoglu, directeur commercial
Hymer France. Cependant, cette solution n’est pas
applicable à tous les produits : « Elle coûte plus cher
à la fabrication que lorsqu’il s’agit de poser une simple
traverse. Et nous souhaitons continuer à pouvoir
proposer des gammes correspondant aux divers besoins
de nos clients en termes de prix. » Si la nouvelle version
de la norme représente ainsi beaucoup de travail
pour les fabricants, qui doivent adapter leur fabrication
et leurs tests, les modifications semblent cependant
les bienvenues. « Nous développons des produits
de haute qualité et, pour nous, la sécurité des utilisateurs
est extrêmement importante. Alors, certes, nous avons L’échelle Hymer 4047 est munie d’un tender rigide
dû adapter nos produits. Mais il est plus que normal pour éviter tout repliage involontaire, et d’une traverse

Hymer
que les normes s’actualisent, pour plus de sécurité. » plus longue pour plus de stabilité.

N°54 - Janvier - Février 2018 37

AGENDA

Janvier Février Le 5 avril

Artisans en scène
Journée d’échanges B to B
Du 24 au 27 janvier Du 6 au 9 février
pour les artisans du bois.
Timba+ Eurobois
La Marbrerie, Montreuil (93).
Salon autrichien dédié Le salon du bois dans la construction,
france@faber.place
à la transformation du bois, de la machine à bois et des composants.
la construction et la finition. Rendez-vous national, Eurobois couvre
Parc des expositions l’ensemble des métiers de la filière bois.
de Salzburg, Autriche. Eurexpo, Lyon.
www.timbaplus.at www.eurobois.net

Du 30 janvier au 2 février Du 20 au 23 février

Budma Dach und Holz
Principal salon polonais destiné Plus important salon allemand dédié
à la construction et à l’architecture. à la construction bois et à la couverture.
Poznan, Pologne. Messegelände de Cologne, Allemagne.
www.budma.pl www.dach-holz.com

FORMATIONS

Février Rénovation des façades

avec le bois : mise en œuvre
Termites : réglementation
et solutions de préservation
Performances des enveloppes sur chantier ou préfabrication 28 mars
à ossature bois : synthèse 14 mars Formation FCBA, Champs-sur-Marne (77)
14 février Formation FCBA, Champs-sur-Marne (77)
Formation FCBA, Champs-sur-Marne (77) ou Bordeaux (33)
ou Bordeaux (33)
Eurocode 5, justification
Avril
des structures en bois Terrasses bois et négoces :
Mars 20 mars
Formation FCBA, Champs-sur-Marne (77)
produits et conception
3 avril
Spécialiste en pathologies ou Bordeaux (33) Formation FCBA, Bordeaux (33)
et protection du bois dans
le bâtiment Revêtements extérieurs bois et ITE : Thermique et confort d’été
5 mars le nouveau NF DTU 41.2 dans les bâtiments à ossature bois
Formation FCBA, Bordeaux (33) 27 mars 5 avril
Formation FCBA, Bordeaux (33) Formation FCBA, Bordeaux (33)
Diagnostiqueur
en pathologies du bois Découverte des systèmes Performances thermiques
dans le bâtiment constructifs bois des enveloppes bois
5 mars 27 mars 10 avril
Formation FCBA, Bordeaux (33) Formation FCBA, Bordeaux (33) Formation FCBA, Bordeaux (33)

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