Vous êtes sur la page 1sur 46

Construire en métal, un art, notre métier

Octobre 2006 - éditeur délégué: l’Officiel de l’Immobilier d’Entreprise

N° 5-2014 Le magazine d’informations de la construction métallique

Rencontre
Réseau CTI
« Le réseau CTI c’est la
mutualisation des expertises »

Sur le terrain
DOSSIER Pôle culturel de Saint-Malo
Un équipement « né coiffé » !
10 ans d’ingénierie
de sécurité incendie
ÉDITORIAL
L’édito par Christophe Mathieu

© Brigitte Cavanagh
Directeur général - CTICM

Le CTICM
sur tous les fronts
L’année 2014 s’achève sans entrevoir une amélioration de la conjoncture écono-
mique, tout particulièrement dans le domaine du bâtiment. Les gros chantiers
se font plus rares, la visibilité sur le carnet de commandes plus faible et les
marges réduites, dans un contexte de concurrence nationale et internationale
tirant les prix vers le bas.

Il nous faut pourtant garder un certain optimisme, les belles réalisations de ces
dernières années nous poussant à toujours croire en l’avenir de la construction
métallique de France. Et le Centre technique de la profession entend y contribuer
en restant un maillon essentiel de la chaîne de valeurs.
Le CTICM est ainsi sur tous les fronts. Pour n’en citer que deux :
--Le marquage CE sous EN 1090-2, qui aura réellement pris son envol en
2014, son développement s’inscrivant dans une stratégie commerciale bien
comprise de chaque entreprise,
--Les études basées sur des cas réels de comportement au feu de structures
métalliques, dont les compétences du CTICM en matière d’analyse des
phénomènes et de préconisation de solutions techniques adaptées sont large-
ment reconnues et utilisées. C’est le thème fil rouge de ce nouveau numéro.

Par ailleurs, au niveau du Réseau CTI, le rapport parlementaire de Madame


Clotilde Valter, rendu public début octobre, conforte les missions des CTI
tout en proposant notamment des pistes de concertation accrue entre CTI. À
cet effet, vous pourrez lire avec intérêt le témoignage de la nouvelle Déléguée
générale du Réseau CTI, Madame Marie-Sabine Gavois.

Cet éditorial est aussi l’occasion pour moi de vous annoncer le passage à une
fréquence trimestrielle de votre magazine CMI à partir de 2015, par souci de
maîtrise de nos dépenses sur taxe affectée.

À toutes et à tous, je vous souhaite une bonne lecture et de très bonnes et


sereines fêtes de fin d’année.

CMI 5-2014
3
GEMINI HD36
Portique automatique à commande numérique de perçage,
STEEL THINKING fraisage, et de coupe thermique pour le travail
de la tôle de grandes dimensions

La GEMINI HD36 est un portique à commande numérique avancé pour le


travail de la tôle, sa conception modulaire permet de réaliser des opérations
de perçage, fraisage, marquage et de découpes thermiques (Oxycoupage +
Plasma). De plus la GEMINI HD36 permet de réaliser des chanfreins en une
seule opération grâce à une nouvelle technologie de tête orientable.

Système automatique
Les systèmes entièrement automatiques de
fabrication pour l’acier sont de plus en plus
fréquents car ils fournissent:
une réduction du besoin en compétences de haut
niveau, un environnement de fabrication plus
sécurisé, une diminution des heures / Tonne,
une meilleure qualité, une augmentation de la
production et une durabilité environnementale.
Ficep est le premier fournisseur au monde pour
les systèmes entièrement automatiques.

ENDEAVOUR 1203DD
Ligne de perçage

La nouvelle gamme de produits ENDEAVOUR a été développée pour améliorer le processus de perçage
des profilées (de 610 x 310 mm à 1220 x 610 mm). Elle assure une meilleure qualité et une productivité supérieure
à celle d’une ligne de perçage traditionnelle. Les trois têtes de perçages équipées de moteurs type
«élèctrobroches» travaillent simultanément grâce à une course supplémentaire de 250 mm pour diminuer
le mouvement des profilés. L’ENDEAVOUR peut être proposée également pour des profilés de 2030 x 610 mm.

Basée à Varese, Italie, Ficep est le premier fabricant de machines-outils pour l’industrie de
la construction métallique, avec des clients dans près de 90 pays dans le monde. La société
www.ficepgroup.com
offre la plus large gamme au monde de machines, à la fois pour la structure métallique et les
industries de la forge.
SOMMAIRE
Éditeur :

CTICM - Centre
Technique Industriel de la
Construction Métallique

Directeur
de la publication :
Christophe Mathieu
directeur général du
CTICM

Rédactrice en chef :
Isabelle Pharisier, chef du
service publications
Tél. : 01 60 13 83 00
ipharisier@cticm.com

© SML
Imprimé en France

Fabrication et réalisation :
MRGS, P. 22
Tél. : 09 84 49 71 61
EN COUVERTURE
Le pôle culturel de Saint-Malo
CTICM
Espace technologique
L’Orme des Merisiers
Bâtiment Apollo
91193 Saint-Aubin Actualités techniques 6 Vos formations
Tél. : 01 60 13 83 00
Fax : 01 60 13 13 03 L’acier au banc d’honneur au CTICM 38
à Métalexpo 6
Assistance technique 40
CMI est diffusé Lancement des trophées Eiffel
gracieusement
à 8 500 exemplaires. d’architecture acier 7

CMI, dans un souci


de préservation de Dossier 16
l’environnement,
est imprimé sur 10 ans d’ingénierie de sécurité
papier recyclable. La incendie : la construction
reproduction même
partielle de tout matériel métallique en exemple 8
publié dans CMI est
strictement interdite. Les
Sur le terrain 22 Conception parasismique
Pierre-Olivier MARTIN

annonceurs prennent Conception parasismique des bâtiments industriels


l’entière responsabilité des bâtiments industriels
à ossature métallique à ossature métallique
des informations qu’ils Pôle culturel de Saint-Malo, Pierre-Olivier MARTIN Pierre-Olivier MARTIN

un équipement « né coiffé » !r L 22
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

insèrent et déclarent être a réglementation parasismique française a récemment connu des évolutions
importantes, qui se traduisent par un nouveau zonage, accroissant
notablement le nombre de communes concernées par le risque sismique et

autorisés à les utiliser.


l’obligation d’utiliser l’Eurocode 8 comme norme de construction parasismique.
Or pour obtenir une structure parasismique à un coût raisonnable, il est
essentiel de prendre en compte dès le début de la conception des notions
importantes, sur lesquelles s’appuie l’Eurocode 8. En outre, de nombreux
acteurs de la construction n’ayant pas l’habitude de la conception parasismique
sont maintenant concernés par l’extension des zones sismiques sur le territoire

Rencontre 34
français.

Pour vous abonner


Le présent guide est un ouvrage de vulgarisation pour la conception parasismique
des bâtiments industriels à ossature métallique, structures relativement
simples et très courantes en France. Il commence par un point complet sur
la réglementation en vigueur ainsi qu’une explication des fondements de

gracieusement : l’Eurocode 8, concernant en particulier le choix d’une conception dissipative et


de toutes les conséquences qui en découlent. Un chapitre complet est ensuite
consacré aux dispositions et détails constructifs spécifiques nécessaires pour
assurer la reprise des charges sismiques engendrées par un pont roulant et

Réseau CTI
Isbn : 978-2-902720-43-9

son chemin de roulement. Dans la mesure où une part importante de la bonne


conception parasismique repose, pour la charpente métallique, sur celle des
assemblages et des pieds de poteaux, un exposé détaillé des principes de
conception, de dimensionnement et de calculs de ces éléments est disponible
dans ce document. Enfin, le guide met à disposition des praticiens une méthode

« Le réseau CTI c’est la mutualisation


simplifiée de calcul des actions sismiques, permettant d’éviter le recours à des
modélisations complexes, applicable aux bâtiments simples y compris ceux
avec ponts roulants pouvant générer une irrégularité en plan.
Sécurité incendie et construction métallique

des expertises » 34
Prix : 49 € TTC

Publications 36
Sécurité incendie et
construction métallique
Ce livre fournit des informations détaillées pour permettre aux ingénieurs et aux projeteurs
de se familiariser avec les différentes notions, approches et méthodes de calcul disponibles
Titre
pour justifier la performance au feu des solutions constructives métalliques. Pour calculer

Sécurité incendie et constructions


la résistance au feu des éléments de structure, les seuls référentiels normatifs valables
en France sont les parties « feu » des Eurocodes. Les méthodes de justification fournies
dans ces normes permettent de vérifier rapidement et facilement la stabilité au feu des

métalliques 36 vient
éléments les plus courants (poteaux, poutres, ...) vis-à-vis des exigences réglementaires
dites « descriptives » basées sur des conditions d’incendie normalisé. En parallèle, ces
normes ont également incorporé les développements récents de l’ingénierie de la sécurité

de
incendie offrant la possibilité d’évaluer le comportement au feu d’une structure en
s’appuyant sur des scénarios d’incendie réel.

Conception parasismique
La maîtrise de ces notions de conception et de calcul à l’incendie est souvent essentielle

Sécurité incendie
pour aboutir à des constructions sûres et économiques.
Collection

des bâtiments industriels paraître et construction


métallique
à ossature métallique 37
Collection

Construire en métal, un art, notre métier

Centre Technique Industriel de la Construction Métallique


Espace technologique - L’orme des merisiers - Immeuble Apollo - 91193 Saint-Aubin
Tél. : 01 60 13 83 00 - Fax : 01 60 13 83 74 - www.cticm.com Christophe renaud

Revue construction métallique 37


ISBN : 978-2-902720-42-2
2014

prix : 45 € TTC

CMI 5-2014
5
ACTUALITÉS
L’acier au banc d’honneur à Métalexpo
Présenté sur le stand de ConstruirAcier au salon MétalExpo qui s’est déroulé du 18 au
21 novembre derniers, le banc « Guipure » a littéralement fait sensation. Lauréat du Défi
Culture Acier 2014, ce projet de deux étudiants en architecture intérieure est en effet devenu
réalité sous les mains expertes des Compagnons du Devoir. Récit d’une « métalmorphose »,
pour le plus grand bonheur des amoureux de l’acier… et des bancs publics !

Paris, 22 mai 2014. Sous les sunlights de la scène du Dialogue entre architectes et métalliers
ShowCase, Morgane Wermuth et Paul Gaudriault C’est Arthur-Alexis Martin, Compagnon métallier
deux étudiants de l’EFET (École d’architecture et responsable de l’Institut supérieur du métal dans
d’intérieure), sont visiblement émus et heureux. Et le bâtiment (ISMB) qui prend en charge le dossier.
pour cause. Ils viennent de recevoir, des mains du « Pour nous, Compagnons du Devoir, ce projet
président du jury, le premier prix du Défi Culture était vraiment intéressant, rappelle-t-il. La pièce
Acier 2014 pour leur projet, « Guipure », un banc sortait du commun et nous permettait de travailler
public urbain à nul autre pareil. Le public est sous dans l’agencement, la déco et le design : une vraie
le charme et le jury satisfait d’avoir récompensé opportunité ». Cette belle opportunité est confiée,
ces deux lauréats qui, suivant le sujet du concours, dès le mois de septembre à Thomas Chouteau, jeune
se sont véritablement emparé de la technologie de Compagnon sur le Tour de France, secondé par
la découpe laser de l’acier pour réaliser un projet Sébastien Romano, également sur le Tour de France.
innovant et poétique dont le design singulier Une première réunion rassemble, les concepteurs
évoque la légèreté et le raffinement de la dentelle. de Guipure, les compagnons métalliers, Michel
Un premier prix à un concours, c’est toujours quelque Jalbaud, directeur général du pôle acier carbone
chose mais quelle meilleure récompense que de du groupe FLP et président du Défi Culture Acier
voir son projet réalisé ? Car c’est là, également, tout 2014 et Christophe Ménage, délégué général de
l’intérêt du Défi Culture Acier proposé chaque année ConstruirAcier. Le but : définir ensemble le plan-
par ConstruirAcier : le projet lauréat n’a pas vocation ning et les actions de chacun. Un calendrier pour
à rester sur les planches, il sera réalisé sous la forme le moins serré pour l’équipe qui doit avoir terminé
d’un prototype. Du papier à l’acier, « Guipure » est le prototype pour le salon Métalexpo qui se dérou-
désormais prêt à entamer sa « métalmorphose ». lera du 18 au 21 novembre prochains. Le compte à
rebours est enclenché.

Tour à tour à Tours et Tour de France…


« Au-delà du seul réglage, c’est aussi la mise en rela-
tion et le dialogue entre architectes et métalliers qui
nous tient à cœur, observe Arthur-Alexis Martin.
Ensemble, nous avons pu discuter sur le projet et
proposer les aménagements nécessaires, car il y en
a toujours ». Une fois les fichiers échangés, Thomas
se lance dans les plans de fabrication… réalisés en
une semaine top chrono ! Un défi pour ce jeune
Compagnon, contraint de travailler uniquement
le soir pour cause de travail en entreprise la jour-
Les deux lauréats née. Les plans en fichier. dxf sont transmis dans la

CMI 5-2014
6
foulée à Christophe Lienard, responsable études et
méthodes de Michel Jalbaud à Clermont-Ferrand
dans la découpe numérisée pour Oxycentre. Puis
retour à Tours dans les ateliers des Compagnons
du Devoir sous la forme de tôles découpées laser,
soit 100 kg d’acier. Jusqu’ici, tout va bien mais reste
à trouver le tube en acier inoxydable servant d’axe
de rotation pour les dossiers du banc Guipure…
C’est curieusement dans les salons de l’UIMM à
Paris, le 9 octobre, qu’Arthur-Alexis Martin trouve
la solution. « La journée technique dédiée à l’inox
organisée par ConstruirAcier m’a permis, grâce
à Joelle Pontet, de rencontrer Benjamin Roche,
directeur commercial d’Aperam, qui s’est montré
tout de suite partant, se souvient le responsable de
l’ISMB. Une fois le tube reçu, Thomas et Sébastien
ont pu se lancer dans la fabrication du banc ». Soit
100 heures de travail réalisé uniquement le week- difficile. Après grenaillage et peinture, le banc est
end, seule période où les ateliers sont accessibles… de nouveau récupéré à Tours, le 13 novembre, pour
le montage final des dossiers.
Thermolaquage et montage Paris, 18 novembre 2014. Dans les allées du salon
Morgan et Paul se rendent une journée à Tours et Metalexpo qui se déroule à la Porte de Versailles, les
découvrent, impressionnés, leur « bébé » en phase visiteurs ne peuvent manquer le stand showroom
de réalisation. Après quelques réglages techniques de ConstruirAcier. Présentant tout un éventail
pour assurer la solidité de l’ensemble, le banc part des qualités esthétiques et techniques de l’acier, il
à Vendôme pour être thermolaqué par l’entreprise accueille en son sein le banc « Guipure », premier
Sonopol. Là encore, un challenge pour les techniciens prix du Défi Culture Acier et merveille de métallerie
au regard de la finesse de l’acier et de l’accès parfois incontestablement poétique.

Lancement des trophées Eiffel


r
d’architecture acier acie
re
trop
h ées

2015
ectu
rchit

Promouvoir l’architecture acier et les savoir-faire des entreprises de construc-


l d'a

tion métallique et de métallerie : tel est le but du lancement de ces premiers


Les
trop
remarq hées
Eiffel
Ils réc uables de
utilisan l’archi
la vita ompense
Eiffe

tecture
lité et nt les t l’acier ac
de la réa et ier
Dépo qua lisations construits distinguen
sez vo lité de arc sur le t de
s pro la con hitectu terr s pro
jets sur structio rales qui itoire jets
frança
www.t n ac
ier en
tém
oig is.
rophe Francenent de
esacie .
r.fr

trophées Eiffel organisé par ConstruirAcier. Architectes, à vos projets !


1957
Acier
, revue
Nathan
Jacques
on d’après
illustrati

C’est décidé, c’est lancé : ConstruirAcier organise attribué un prix par catégorie – Franchir, habiter,
la première édition des trophées Eiffel d’architec- travailler, apprendre, divertir, voyager – et le grand
ture acier. Ces prix contribueront à faire connaître prix Eiffel récompensant le meilleur projet toutes
des œuvres architecturales variées et significatives, catégories confondues. Les candidats ont jusqu’au
réalisées tout ou partie grâce au matériau acier. Les 30 avril prochain pour déposer leur dossier pour
trophées Eiffel sont une distinction d’envergure une remise des prix le 17 septembre lors de la soirée
nationale, attribuée par un jury indépendant, à Steel.In 2015.
des œuvres construites en France, conçues par des
architectes sans restriction de nationalité. Il sera ainsi www.tropheesacier.f

CMI 5-2014
7
DOSSIER
10 ans d’ingénierie de sécurité incendie :

La construction
métallique en exemple

Dossier réalisé par :


Nicolas Henneton,
Chef du service 10 ans que la réglementation française a ouvert la voie à l’ingé-
recherche incendie,
CTICM
nierie de sécurité incendie (ISI) pour la conception et la réalisation
d’ouvrages. La filière de la construction métallique est en pointe
sur cette approche moderne qui met en cohérence la prévention
et la protection avec le risque réel.

CMI 5-2014
8
Dossier

© CTICM

CMI 5-2014
9
DOSSIER Approche réglementairement encadrée depuis 2004, l’ISI a pu mettre en avant l’utilisation de manière
l’ISI a connu depuis lors un développement soutenu optimisée de structures métalliques, à savoir :
en construction métallique, aussi bien pour des --les parkings aériens ;
projets modestes qu’exceptionnels. En effet, cette --les bâtiments de grand volume, qu’ils soient
approche procure une méthodologie d’étude de classés Établissements recevant du public (gares,
grande utilité pour l’ensemble des intervenants à centres commerciaux, complexes sportifs, stades,
l’acte de construire, en permettant de : salles de spectacles) ou soumis au uniquement au
--maîtriser l’incendie en l’intégrant scientifique- Code du travail (centrales électriques, entrepôts
ment dans le choix de solutions et dispositions industriels) ;
constructives les plus appropriées par rapport --les entrepôts de stockage ;
au risque réel, --les structures dites « extérieures » (coiffes métal-
--satisfaire et, sans dénaturer les projets, démontrer liques de tours, escaliers extérieurs, balcons rappor-
le niveau de sécurité requis plus sûrement, et tés en façade, coursives et passerelles, canopées) ;
parfois, pour moins cher. --de manière générale, tout ouvrage « hors-norme »
10 ans plus tard, l’heure est venue à travers ce pour lequel les prescriptions réglementaires ne
dossier de faire le point sur les conditions régle- sont pas adaptées, comme la Canopée du Forum
mentaires d’application de l’ISI, ainsi que des des Halles, à Paris.
nombreux projets de construction ayant bénéfi- Enfin, pour conclure ce dossier, des informations
cié de son utilisation. Après une description du seront données sur les actions en cours au CTICM
contexte réglementaire en France, seront détaillés afin de banaliser d’une part l’utilisation de cette
des exemples concrets d’ouvrages en acier dont la approche ISI auprès des acteurs de la construction
justification du comportement au feu a été menée métallique, et d’autre part le calcul incendie selon
en suivant la démarche ISI. Les cas présentés les Eurocodes, qu’il s’agisse des méthodes simplifiées
offrent un panorama des réalisations pour lesquels ou de calculs plus sophistiqués.

Contexte réglementaire et procédure d’application de l’ISI


En matière de sécurité incendie, pour des ouvrages du combustible (quantité et nature), la nature des
courants, l’approche la plus efficace consiste à se parois et les dimensions du compartiment ou
mettre en conformité avec les mesures descriptives encore les conditions de ventilation.
exprimées dans des arrêtés ou décrets par les diffé- Pour de nombreux ouvrages, il est difficile, voire
rents ministères français concernés. Généralement, impossible, de respecter les mesures descriptives car
ces exigences descriptives permettent de choisir les l’utilisation d’un incendie conventionnel s’éloigne
matériaux et systèmes constructifs souhaités, dans la de manière significative de la réalité des risques.
mesure où les performances en termes de réaction Il est fortement recommandé dans ce cas d’avoir
au feu, résistance au feu, contrôle des fumées,… sont recours à une approche ISI basée sur une analyse
respectées. Dans ce cas, en matière de résistance au de risques réels des ouvrages. Une telle approche
feu des structures, les différentes méthodes de calcul dite « performantielle » consiste à identifier les
simplifiées et par valeurs tabulées des Eurocodes objectifs de sécurité à atteindre, puis à estimer les
structuraux constituent un outil efficace permettant potentiels de danger d’incendie et les conditions
de vérifier les performances requises aux structures de développement probables du feu, et enfin à
métalliques et mixtes. évaluer si la conception projetée permet d’offrir
Ces exigences de résistance au feu des structures le niveau de sécurité recherché. Cette démarche
font généralement référence à l’incendie conven- nécessite, bien entendu, une plus grande maîtrise
tionnel (courbe ISO 834), correspondant à des du domaine de compétence en matière de physique
actions thermiques dites « prédéterminées » et du feu (développement et propagation d’incendie
généralisées dès le début de l’incendie sur l’en- ainsi que ses effets) et de comportement au feu
semble de l’ouvrage. Cet incendie n’est en aucun des structures, mais elle permet de s’affranchir
cas représentatif du développement d’un incen- des limites de la réglementation descriptive et une
die réel au sein d’un ouvrage, qui va dépendre de meilleure adéquation des mesures de protection
nombreux paramètres tels que les caractéristiques et de prévention aux risques réellement encourus,

CMI 5-2014
10
Dossier

laissant ainsi la créativité et l’optimisation mieux conditions de ventilation, mesures de protection


s’exprimer. Les études de conception peuvent être actives ou passives) ;
plus onéreuses mais conduisent bien souvent à des --position des foyers d’incendie par rapport aux
économies substantielles de la construction, tout en éléments de structure étudiés.
apportant le niveau de sécurité désiré. La quantification du scénario d’incendie consiste
En ce qui concerne l’application de la démarche ISI ensuite à définir la surface maximale en feu, les
au comportement au feu des structures, c’est l’arrêté conditions de ventilation ou encore la puissance
du 22 mars 2004 relatif à la résistance au feu des dégagée par l’incendie en fonction du temps, que
produits, éléments de construction et d’ouvrages l’on appelle classiquement la « courbe de débit
(modifié le 14 mars 2011) qui autorise le recours à calorifique ».
l’ingénierie dite du « comportement au feu », selon
la procédure suivante : Validation des scénarios d’incendie
--définition des objectifs de sécurité incendie que L’article 6 de l’arrêté du 22 mars 2004 exige que les
l’ouvrage doit atteindre ; scénarios d’incendie retenus soient validés par les
--choix des scénarios d’incendie réel, qui autorités compétentes (la Sous-commission départe-
doivent être validés par les autorités publiques mentale de sécurité pour les ERP, le Conseil supérieur
compétentes ; des installations classées pour les ICPE,…). Dans la
--étude du comportement au feu, par un bureau pratique, il est recommandé d’organiser une réunion
d’étude : préalable avec le service de secours concerné, par
••détermination des actions thermiques issues exemple les pompiers du Service départemental
des scénarios d’incendie vers les éléments d’incendie et de secours (SDIS) local dans le cas
de structure, des ERP, pour discuter de ces scénarios d’incendie.
••détermination de l’échauffement des éléments En effet, si l’on reprend par exemple le cas des ERP :
de structure, --il est plus facile d’organiser une réunion avec les
••analyse du comportement mécanique des pompiers uniquement, qu’avec la commission
structures soumises à l’échauffement et véri- de sécurité concernée ;
fication de leur résistance ; --un échange plus approfondi peut être mené en
--avis sur étude réalisé par un laboratoire agréé amont sur les aspects scientifiques des scénarios
en résistance au feu ; d’incendie à soumettre, et les avis spécifiques des
--élaboration des conditions d’exploitation du bâti- pompiers sur les scénarios d’incendie peuvent
ment relatives à la résistance au feu des structures être pris en compte avant le passage devant la
étudiées sous forme d’un cahier des charges. commission de sécurité ;
Les paragraphes qui suivent précisent certaines --les membres des commissions de sécurité suivent
étapes de la démarche. toujours l’avis des pompiers, ces derniers faisant
office de « sachants » ;
Choix des scénarios d’incendie --si l’accord formel est donné par les pompiers
Un scénario d’incendie est relatif à la description à l’issu de cette réunion préalable, cela permet
des éléments clefs du déroulement possible d’un ainsi d’entamer l’étude du comportement au feu
incendie réel, compte tenu des potentiels de danger sans attendre l’avis officiel de la commission de
identifiés : inflammation, développement, propa- sécurité, ce qui diminue le délai global de la
gation, décroissance et extinction de l’incendie. Le procédure ISI.
nombre de scénarios d’incendie susceptibles de se
produire dans un ouvrage peut être considérable. Par Réalisation de l’étude du
conséquent, une analyse des risques visant à définir comportement au feu
des scénarios suffisamment majorants pour l’évalua- De nombreux outils sont disponibles pour mener
tion du niveau de sécurité incendie, est nécessaire. l’étude, du plus simple au plus sophistiqué, que
Les scénarios d’incendie les plus pertinents sont cela soit pour déterminer les actions thermiques
généralement retenus en considérant les éléments issues d’un incendie réel, l’échauffement résultant
suivants : des éléments de structure étudiés, ou la vérification
--caractéristiques des foyers d’incendie (potentiel de la résistance au feu de ces éléments.
calorifique, cinétique de propagation du feu) ; Ainsi, pour représenter le développement d’un
--facteurs influençant le développement du feu incendie réel, il existe trois catégories de modèles,
(géométrie du compartiment, nature des parois, chaque catégorie correspondant à un degré de finesse

CMI 5-2014
11
DOSSIER différent dans la représentation des phénomènes
réels :
--les modèles ou méthodes simplifiées, générale-
Modèle CFD,
simulation
tridimensionnelle
d’un incendie
ment basés sur un nombre réduit de paramètres
à partir desquelles les résultats sont obtenus
de façon explicite, comme ceux décrits dans la
partie I-2 de l’Eurocode 1 ;
--les modèles à zones, dont le principe consiste
à découper le volume du compartiment étudié
en un nombre limité de zones (généralement
2, une pour la couche de gaz chauds et l’autre
pour la couche de gaz froids) au sein desquelles
les grandeurs caractéristiques (température,
fraction massique des espèces chimiques, etc.…) de cet élément, à savoir la température au-delà de
sont supposées uniformes. Ils nécessitent une laquelle cet élément est susceptible de perdre sa
puissance informatique relativement modeste, stabilité au feu. Afin de déterminer cette température
un calcul ne prenant aujourd’hui que quelques critique, il existe 3 méthodes possibles :
dizaines de secondes sur un ordinateur courant --utiliser une température critique forfaitaire, don-
de bureau ; née dans les Eurocodes, et basée sur le niveau de
--les modèles CFD (Computational Fluid chargement maximum en situation d’incendie ;
Dynamics), s’appuyant sur une approche 3D --calculer la température critique au moyen de
qui divise le domaine étudié en un grand nombre méthodes simplifiées proposées dans la partie I-2
de volumes de contrôle ou « mailles » au niveau de l’Eurocode 3, pour les éléments métalliques ;
desquels les grandeurs sont supposées uni- --déterminer cette température au moyen de
formes, et qui permettent de représenter, de modèles numériques, fondés généralement sur
manière précise, le développement du feu ainsi la méthode des éléments finis, en supposant
que les actions thermiques résultantes à partir un échauffement uniforme de l’élément selon
des champs de température détaillés calculés en la courbe d’incendie conventionnelle ISO 834.
fonction du temps. C’est un calcul plus long et sophistiqué, mais qui
En ce qui concerne l’évaluation de la performance permet d’avoir une température critique plus
mécanique des structures métalliques et mixtes réaliste et moins sécuritaire qu’avec les méthodes
acier-béton exposées au feu, des outils de calcul précédentes.
« simplifiés » ou « avancés » existent également, selon Dans le cas où la température d’échauffement d’un
la classification adoptée dans les parties feu des élément dépasse sa température critique forfaitaire, il
Eurocodes. est encore possible de mener des analyses plus fines
L’approche la plus simple consiste à démontrer que, à partir des conditions de chargement plus réalistes
pour chaque scénario d’incendie étudié, la tempé- et, le cas échéant, d’une analyse globale au moyen
rature maximale d’échauffement d’un élément de d’un modèle de calcul avancé de type éléments finis.
structure est inférieure à la température critique Dans ce cas, on vérifie d’une part la capacité por-
tante globale de la structure en tenant compte des
interactions entre différents éléments de structure
et, d’autre part, que les déformations des éléments
de structure ne soient pas trop importantes, par
Représentation exemple une élongation mécanique maximale de
simplifiée d’un l’acier inférieure à 20 % à température élevée. Ces
feu localisé
en bandes analyses peuvent être menées lorsque le calcul du
rayonnantes, comportement mécanique des structures exposées
pour au feu est réalisé suivant une des deux approches
déterminer
les actions suivantes :
thermiques --analyse d’une partie de la structure, dans laquelle
vers un poteau
une partie de la structure est directement prise
en compte en introduisant des conditions aux
limites appropriées pour représenter sa liaison
avec le reste de la structure ;

CMI 5-2014
12
Dossier

--analyse globale de la structure, dans laquelle


la totalité de la structure est considérée dans
le calcul.

Cahier des charges d’exploitation


Un cahier des charges fixant les conditions d’exploita-
tion doit être rédigé à l’issue de l’étude afin d’assurer
Modèle à zones,
que les paramètres liés aux scénarios d’incendie simulation d’un incendie
retenus seront respectés par l’exploitant. Ce cahier en couches homogènes
des charges doit en particulier préciser les exploi-
tations possibles non envisagées dans le cadre des
scénarios et des études qui ne remettent pas en cause
les conclusions de ces études.
Le cahier des charges pourra incorporer, par exemple,
les conditions d’exploitation précisées ci-dessous :
--des limitations d’aménagements combustibles
dans certaines parties de l’ouvrage ;
--des distances d’exclusion vis-à-vis de cibles
potentielles ;
Modèle thermomécanique
--des conditions d’exploitation spécifiques ; de type éléments finis
--du compartimentage ;
--des performances de résistance au feu de portes,
cloisons, vitrages…
Le cahier des charges peut être également moins
détaillé afin de permettre plus de souplesse pour
l’exploitation de l’ouvrage visé. Par exemple, il peut contraintes supplémentaires apportées par les hypo-
se limiter tout simplement aux activités autorisées thèses prises pour l’étude ISI, une bonne pratique
et à la taille maximale des compartiments. consiste à se placer dès le début de l’étude dans les
L’exploitant doit nécessairement s’engager sur ce conditions les plus défavorables d’exploitation. Ainsi,
cahier des charges, mais il convient de préciser qu’il il s’agit notamment d’anticiper les manifestations
est de toute façon tenu de respecter les dispositions du prévisibles sortant d’une exploitation normale du
permis de construire ou de la notice de sécurité, qui bâtiment, et l’utilisation exceptionnelle de locaux
sont autant de contraintes et qui peuvent donc être autre que celle autorisée, comme la disposition de
similaires à celles du cahier des charges d’exploitation. chalets de noël dans la circulation principale d’un
À ce titre, afin que l’exploitant ait un minimum de centre commercial.

Cas des parcs de stationnement largement ventilés


Si l’on devait choisir le type d’ouvrage en structure
métallique qui a le plus bénéficié depuis 10 ans de
la démarche d’ingénierie du comportement au feu,
ce serait sans conteste le Parc de stationnement
largement ventilé (PSLV).
Un PSLV, défini dans l’arrêté du 9 mai 2006 relatif
aux parcs de stationnement couverts, possède des
caractéristiques (ouvertures dans les parois péri-
phériques, limitation de la distance entre façades,
limitation des surfaces de planchers) qui favorisent
l’évacuation des fumées et des gaz chauds, permet-
tant ainsi d’une part d’éviter un incendie généralisé
et d’autre part de faciliter l’intervention rapide des Parking aérien
en acier sans
services de secours. Il est alors possible dans ce cas protection
de justifier de la résistance au feu de la structure rapportée

CMI 5-2014
13
DOSSIER porteuse du parking, avec un plancher mixte acier-
béton entièrement non protégé.
Pour réaliser l’étude d’ingénierie du comportement
au feu, la démarche se base sur une analyse globale de
Par ailleurs, grâce aux travaux de recherche menés la structure sous incendie réel à l’aide de méthodes
en France et en Europe depuis les années 1990, et de calcul avancées de type éléments finis. Pour bon
notamment des études statistiques, expérimentales nombre d’intervenants dans la construction des
et numériques menées par le CTICM, des scénarios parcs à voitures, l’approche par ingénierie du com-
d’incendie « génériques » ont pu être définis, en portement au feu pour justifier la résistance au feu
termes de débit calorifique, de temps de propagation demeure encore une méthodologie nouvelle dont
du feu entre véhicules et de nombre maximum de l’application pose certaines difficultés. Ces difficultés
véhicules impliqués dans l’incendie. Ces scénarios peuvent être levées grâce au guide développé par
d’incendie, qui ont fait l’objet d’un avis favorable de le CTICM à la demande d’ArcelorMittal intitulé
la Commission centrale de sécurité (CCS) en 2000 « Guide pour la vérification du comportement au
et d’une tierce expertise de la part de l’INERIS en feu de parcs de stationnement largement ventilés en
[1] « Guide pour la vérifi- 2001, sont les suivants : superstructure métallique » [1]. Dans ce guide, une
cation du comportement --sept véhicules (dont un véhicule utilitaire trans- description détaillée explique comment appliquer
au feu de parcs de station- portant 250 kg de produits inflammables) consé- la méthodologie de l’ingénierie du comportement
nement largement ventilés
en superstructure métal- cutifs stationnés dans la même rangée ; au feu dans le cadre des parkings aériens et des
lique », CTICM, 2014. --quatre véhicules (dont un utilitaire) stationnés règles de calcul simplifiées sont mises à disposition.
en deux rangées différentes, par exemple autour Il a été conçu sur la base d’une étude d’ingénierie
d’un poteau ; paramétrique de trames standards de PSLV sous
--un véhicule utilitaire arrêté sur une voie de cir- des conditions de feu réel de véhicules et selon les
culation ou dans une rampe, en dessous et à trois scénarios d’incendie génériques de référence,
mi-portée d’une poutre quelconque. ce qui permet aux entreprises et bureaux d’études de
Depuis, ces scénarios d’incendie « génériques » ont réaliser un pré-dimensionnement au feu rapide des
été systématiquement appliqués sur l’ensemble du structures mixtes pour des trames standards. Enfin,
territoire français, à tous les projets de construction certaines recommandations relatives aux détails
concernant les parcs de stationnement en supers- constructifs ont été également données.
tructure métallique et ont été validés par toutes les Il se peut finalement que la conception prévue du
commissions de sécurité concernées. parking ne corresponde pas exactement aux condi-
Ainsi, la phase de sélection de scénarios d’incendie tions de l’article PS3 de l’arrêté du 9 mai 2006 pour le
consiste uniquement à choisir l’emplacement de ces classement en PSLV (par exemple si la distance entre
scénarios « génériques » de la manière la plus judi- façades opposées ouvertes est supérieure à 75 m), ou
cieuse dans le parc de stationnement, afin d’avoir les bien que la configuration soit atypique et n’ait pas été
sollicitations thermiques les plus critiques vers les envisagée dans la réglementation (parkings partiel-
éléments de structure étudiés que sont les planchers, lement enterrés ou avec des façades déportées par
les solives, les poutres et les poteaux. exemple). Dans ce cas, il faut savoir qu’il est possible
de mener une étude d’ingénierie du désenfumage
Exemple afin de démontrer que les caractéristiques du parking
d’emplacement
des scénarios
d’incendie
génériques

Déformée d’un
plancher de parking
à demi-niveau

CMI 5-2014
14
Dossier

sont telles (par exemple, une hauteur sous poutre


importante) que les conditions d’enfumage dans le
parking sont au moins aussi favorables que dans un
PSLV « réglementaire ». À ce sujet, une publication
est prévue prochainement dans la revue Construction
Métallique afin de fournir des règles et recomman-
dations simples aux entreprises et bureaux d’études.

Cas des bâtiments


de grand volume
Pour les bâtiments présentant un grand volume et
des matériaux combustibles en faible quantité ou
très localisés (gares, aéroports, ateliers de production
industriels, complexes sportifs, etc.…) dans lesquels
Exemple de simulation
un incendie généralisé de forte intensité n’est pas numérique pour étudier
possible, l’approche ISI consistant à évaluer les actions Afin d’illustrer ces propos, le CTICM a réalisé des l’enfumage dans le
thermiques issues d’un incendie réel est bien plus exemples d’analyse de tenue au feu des structures parking
pertinente que l’approche descriptive basée sur des métalliques non-protégées de ce type de bâtiments
sollicitations thermiques prédéterminées. En effet, en situation d’incendie réel, qui ont été publiés
pour ce type de bâtiments, l’incendie n’aura qu’un dans Revue construction métallique [2-3]. Trois [2] N. Henneton, C. Re-
naud, J. Kruppa & B. Zhao,
effet localisé sur la structure globale, et la couche de bâtiments à simple rez-de-chaussée ont été retenus.
« Analyse du comportement
gaz chauds qui se formera et se propagera horizon- Deux sont des bâtiments industriels, alors que le de bâtiments à structure
talement sous le plafond du compartiment aura une troisième exemple concerne une salle de sport métallique sous incendies
réels », Revue construction
température moyenne assez faible, compte tenu de multifonctions. métallique 2/2012.
la dilution des gaz dans le grand volume. Dans le cas de la salle de sport, les analyses ont été
Il faut bien comprendre que de manière générale, menées afin de comparer les résultats obtenus en [3] N. Henneton, C. Re-
naud & B. Zhao, « Appli-
la situation la plus critique vis-à-vis de la résis- utilisant à la fois des outils simplifiés et avancés pour cation de l’ingénierie du
tance au feu des structures est celle de l’incendie représenter le développement du feu et les actions comportement au feu à une
pleinement développé, c’est-à-dire lorsque le feu thermiques vers les éléments de structure, à savoir salle de sport : Étude com-
parative », Revue construc-
est généralisé à l’ensemble du compartiment dans les méthodes analytiques, les modèles à zones, et tion métallique 3/2012.
lequel il a pris naissance (embrasement généralisé). les modèles CFD. Les résultats obtenus ont montré
Lorsque l’incendie reste localisé, les dommages à la d’une part qu’il n’y avait aucun risque d’effondre-
structure des bâtiments (tel que le flambement d’un ment, même partiel, des structures, et d’autre part
poteau ou le déversement d’une poutre) demeurent qu’il était pertinent d’utiliser des outils relativement
généralement limités aux éléments de structure situés « simples » pour étudier ce type de bâtiment sous
au voisinage immédiat du foyer de l’incendie. C’est l’approche ISI, en combinant :
le cas notamment lorsque l’ossature métallique des --l’utilisation des méthodes simplifiées de l’Euro-
bâtiments est conçue avec un fort degré d’hypersta- code 1 partie I-2 pour prédire les effets du foyer
ticité. Cette conception autorise habituellement une localisé vers les éléments de structure à proximité
redistribution des efforts internes vers les éléments (poteau par exemple) ;
qui ne sont pas directement exposés au feu et qui --l’emploi d’un modèle à zones pour pouvoir esti-
possèdent une réserve de résistance. Ainsi, même en mer l’action thermique de la couche supérieure
l’absence d’une protection rapportée contre l’incen- de gaz chauds sur les éléments de structure
die, la structure métallique peut très bien conserver situés loin du foyer (structure de toiture par
sa stabilité, écartant le risque d’effondrement global exemple).
du bâtiment.
Simulation d’un
incendie dans une
salle de sport,
scénario de départ
du feu sur un tapis
de réception en
mousse

CMI 5-2014
15
DOSSIER
Cas des entrepôts de stockage
En matière d’ICPE, l’ingénierie de sécurité incendie ait un degré de résistance sous incendie conventionnel
est inscrite dans l’arrêté du 5 août 2002 relatif à la (courbe ISO 834) de 15 minutes.
prévention des sinistres dans les entrepôts couverts Cette exigence R15 est généralement considérée
soumis à autorisation sous la rubrique 1510 (stockage comme un garde-fou. Rappelons une fois de plus
de matières ou produits combustibles en quantité dans ce dossier que cette exigence fait référence
supérieure à 500 tonnes, autres que ceux couverts à l’incendie conventionnel, correspondant à des
par une autre nomenclature spécifique). Dans son actions thermiques prédéterminées, en aucun cas
article 6, l’arrêté fixe précisément les objectifs de représentatif du développement d’un incendie réel.
sécurité à atteindre, à savoir que l’étude d’ingénierie Et il faut bien comprendre que le comportement
devra vérifier qu’en cas d’incendie réel se déclarant d’une ossature en acier, compte tenu de sa stabilité
au sein d’une cellule : au feu intrinsèque est toujours largement suffisant
--il n’y a pas d’effondrement de la structure vers pour permettre aux occupants d’évacuer le bâtiment,
l’extérieur ; en cas d’incendie réel.
--il n’y a pas de ruine en chaîne des cellules de Ainsi, s’il n’est pas discutable de disposer d’un degré
stockage avoisinantes ; de résistance au feu suffisamment important pour
--la cinétique de l’incendie est compatible avec éviter tout effondrement prématuré des bâtiments
l’évacuation des personnes et l’intervention des multi-étagés, en particulier ceux de grande hauteur,
services de secours. la résistance au feu des bâtiments à simple rez-
L’objectif de sécurité fondamental est donc de pré- de-chaussée est généralement inutile. Lorsque les
server la vie des personnes en cas d’incendie. En réglementations demandent un renforcement de
effet, on peut reformuler ces objectifs de manière la stabilité au feu d’un bâtiment multi-étagé c’est,
plus explicite : dans la majorité des cas, pour assurer la sécurité des
--il faut que les occupants aient le temps d’évacuer personnes (occupants et services de secours) situés
de la cellule en feu en cas d’incendie ; au-dessus de l’étage incendié. Mais dans un bâtiment
--il faut que les pompiers situés à l’extérieur du bâti- à simple rez-de-chaussée, il n’y a personne au-dessus
ment soient protégés d’une ruine vers l’extérieur ; de l’unique niveau incendié ! Il est donc nécessaire
--il faut que les autres personnes dans les cellules d’analyser les risques différemment pour ce type
adjacentes, qui ne seraient pas conscientes de d’ouvrage : des études ont démontré clairement que
l’incendie, ne soient pas surprises par une ruine concernant la sécurité des personnes, le danger ne
en chaîne de tout l’entrepôt ; se mesure pas en termes de durée de stabilité au
--lorsque les pompiers sont à l’intérieur de la cellule feu des structures, mais avant tout en termes d’effet
en feu, dans une zone qui n’est pas directement thermique des gaz chauds [4].
[4] N. Henneton, J. Krup-
pa & B. Zhao, « Risques affectée par les flammes, il ne faut pas qu’une Pour cette raison, le CTICM a réalisé des études
pour les personnes dans ruine locale provoque l’effondrement de parties d’ingénierie incendie pour analyser le comportement
les incendies d’entrepôts à de structure voisines non affectées directement au feu d’entrepôts à simple rez-de-chaussée en char-
simple rez-de-chaussée »,
Revue construction métal- par le feu. pente métallique, bien que soumis à enregistrement.
lique 4/2011. La plupart de ces objectifs de sécurité se retrouvent On citera par exemple les deux cas suivants :
dans les différents arrêtés ICPE, par exemple pour --un entrepôt de stockage pour lequel l’étude d’in-
les entrepôts soumis à enregistrement. Même s’il génierie incendie a notamment pu démontrer
n’est pas fait mention d’étude d’ingénierie incendie, que la cinétique de l’incendie était compatible
il est clairement indiqué que l’exploitant doit réaliser avec l’évacuation des personnes, bien que les
une étude technique démontrant que les dispositions dispositions constructives n’étaient pas exacte-
constructives visent à ce que la ruine d’un élément ment conformes aux exigences réglementaires
(murs, toiture, poteaux, poutres, mezzanines) suite (surface des cellules de stockage et surface de
à un sinistre n’entraîne pas la ruine en chaîne de la désenfumage).
structure du bâtiment, notamment les cellules de --un entrepôt de stockage dont la structure existante
stockage avoisinantes, ni de leurs dispositifs de com- (charpente métallique constituée des profilés de
partimentage, ni l’effondrement de la structure vers type PRS, non‐protégée) avait peu de chances
l’extérieur de la cellule en feu. Il est également demandé d’avoir un degré de résistance au feu de 15 minutes
que la structure soit à minima R15, c’est-à-dire qu’elle sous incendie conventionnel. L’étude d’ingénierie

CMI 5-2014
16
Dossier

incendie a pu démontrer que, moyennant la mise


en place de quelques dispositions constructives, la
charpente métallique satisfaisait les exigences de
non-effondrement en chaîne et de non-effondre-
ment vers l’extérieur sans protection rapportée,
ainsi qu’une durée de résistance au feu à l’incendie
réel supérieure à 15 minutes.
Bien entendu, il est impératif au préalable de l’étude
d’obtenir l’accord des autorités compétentes sur la
possibilité d’utiliser une étude d’ingénierie incendie, de ruine d’un entrepôt, ainsi que la justification Modélisation d’un
car celle-ci n’est pas clairement mentionnée dans R15 sous incendie conventionnel, peuvent être incendie et de
l’évacuation des
les arrêtés des entrepôts soumis à enregistrement. facilement réalisées grâce aux outils et guides déve- personnes dans une
On rappellera finalement, à toutes fins utiles, que loppés par le CTICM (librement téléchargeable sur cellule de stockage
pour de nombreux cas les vérifications des modes le site internet).

Cas des structures extérieures


Selon la réglementation descriptive, la stabilité au ensuite à s’assurer simplement que l’échauffement
feu d’une structure métallique rapportée en façade maximal (obtenu à partir d’un régime stationnaire) de
de bâtiment (balcons, coursives, escaliers extérieurs, chaque élément étudié est inférieur à la température
etc.) est généralement soumise aux mêmes exigences critique de l’élément. Par conséquent, les éléments
de résistance au feu que le reste du bâtiment. Ainsi, la vérifiés avec cette approche seront stables au feu pour
stabilité au feu à respecter, qui est définie par rapport à une durée « infinie » de l’incendie.
l’action thermique prédéterminée de l’incendie conven- Cette approche, très simple d’utilisation, permet dans
tionnel, peut varier entre ½ heure (R30) et 2 heures de nombreux cas de justifier la stabilité au feu de struc-
(R120) suivant les conditions d’exploitation du bâtiment. tures métalliques rapportées en façade de bâtiments
Toutefois, compte tenu de la localisation extérieure (sans sans qu’il y ait aucune protection rapportée sur ces
effet de confinement) et l’absence de potentiel calori- éléments. Pour certaines configurations particulières où
fique au voisinage direct des éléments, la justification la méthode des flammes extérieures ne permet pas de
des niveaux de performance demandés pour les struc- justifier la stabilité au feu des éléments de structure sans
tures rapportées en façade de bâtiment par l’approche protection, il est alors possible d’utiliser une approche
basée sur l’incendie conventionnel s’avère irréaliste et de type ISI. Afin de sélectionner les scénarios d’incendie
donc inadaptée. Dans la plupart des cas, l’utilisation de réel les plus pénalisants, on se base principalement
cette approche aboutit à un surdimensionnement de la sur les dimensions et l’exploitation prévue des locaux
structure ou à la mise en œuvre d’une protection contre pouvant être impliqués dans l’incendie, ainsi que sur
l’incendie, qui ne s’avère pas nécessaire et trop coûteuse. la distance entre la façade et les éléments de structure
En alternative à cette approche non réaliste pour les à étudier. La simulation en 3D du développement
éléments extérieurs, la vérification au feu des éléments du feu permet alors d’estimer les actions thermiques
métalliques rapportés en façade des bâtiments peut se appliquées aux éléments de structure sous forme de
faire en premier lieu en appliquant la méthode nor- flux thermiques incidents, ce qui permet d’obtenir de
mative dite « des flammes extérieures ». Cette méthode façon précise les actions thermiques reçues par les
normative, dont l’application a été rendue officielle éléments de la structure. L’échauffement ainsi obtenu
par l’arrêté du 22 mars 2004, modifiée par l’arrêté du dépend de la position relative de l’élément analysé par
14 mars 2011, est détaillée dans l’Annexe C de l’Euro- rapport au foyer de l’incendie, en tenant compte par
code 1 partie I-2 et l’Annexe B de l’Eurocode 3 partie exemple de l’effet d’ombre. Modélisation d’un
I-2. Elle permet d’estimer la température maximale incendie dans un local,
avec flammes extérieures
pouvant être atteinte par les éléments de structure en
acier situés à l’extérieur d’un bâtiment et faisant face
à une ouverture par laquelle les flammes pourraient
s’échapper et pourraient donc générer des sollicitations
thermiques sur les éléments, lors du développement
d’un incendie à l’intérieur du bâtiment. La vérification
de la stabilité au feu des éléments extérieurs consiste

CMI 5-2014
17
DOSSIER
Un exemple marquant : la Canopée du Forum des Halles
Dans le cadre du projet de réaménagement du Forum partiellement ouverte, procurant ainsi une éva-
des Halles à Paris, le CTICM a réalisé une étude cuation naturelle favorable pour les fumées en
d’ingénierie du comportement au feu afin d’évaluer cas d’incendie sous la Canopée ;
la stabilité au feu de la structure métallique de la --l’ouvrage de franchissement ayant une surface
Canopée sous scénarios d’incendie réels. d’environ 6 800 m², un incendie se déclarant soit
Ce projet atypique ayant fait l’objet d’un article dans un des bâtiments, soit sur l’esplanade sous
détaillé dans le précédent CMI (n° 4-2014), seules la Canopée, n’aurait qu’un effet « localisé » sur la
les principales caractéristiques de la structure structure globale. Suivre l’approche descriptive
de toiture sont rappelées ici. Cette structure est basée sur l’incendie conventionnel revient à sup-
composée de 15 ventelles (dont la plus longue poser qu’il existe un incendie capable d’échauffer
atteint environ 100 m) qui s’appuient sur une simultanément l’ensemble de la structure, ce qui
grosse poutre caisson de rive de 1,5 m de haut est impossible !
par 3,30 m de large, cette dernière reposant sur L’étude a donc été réalisée en suivants les différentes
les poteaux des deux bâtiments périphériques. Les étapes classiques d’une étude d’ingénierie du com-
ventelles supportent une couverture de tuiles en portement au feu, détaillées ci-dessous.
verre, dont la surface est à double courbure, et
doivent être en capacité de désenfumer le patio Objectif de sécurité et critères de
tout en protégeant les piétons des intempéries. performance
Elles sont donc inclinées et composées d’une Conformément à l’article 6 de l’arrêté du 22 mars
membrane supérieure comprimée et d’une mem- 2004, l’objectif de sécurité fixé est de s’assurer de la
brane inférieure tendue reliées entre elles par des stabilité de la structure de la Canopée pendant toute
méridiens. la durée des scénarios d’incendie retenus. Afin de
En ce qui concerne le comportement au feu de garantir que cet objectif de sécurité est bien atteint,
l’ouvrage de franchissement, il était exigé d’assurer des critères de performance doivent être définis et
une stabilité au feu R90. Afin de pouvoir justifier vérifiés pour chaque scénario d’incendie. Comme
un tel niveau de performance (1 h 30 sous incen- indiqué dans la première partie de ce dossier, on
die conventionnel), il était nécessaire de mettre en utilise classiquement les deux critères suivants :
œuvre une protection contre l’incendie qui allait --critère 1 : La température maximale d’échauffe-
s’avérer très coûteuse. Cependant, il apparaissait ment d’un élément de structure devra être infé-
évident que l’approche prescriptive basée sur un rieure à la température critique de cet élément ;
feu généralisé à l’ensemble de la structure n’était pas --critère 2, si le 1er critère n’est pas respecté : La
du tout appropriée et en aucun cas adapté au risque tenue globale de l’ossature doit être assurée et
incendie réel de cet ouvrage. En effet : l’allongement mécanique de l’acier de structure
--la couverture est d’une part située à une hau- ne doit pas dépasser 20 % (analyse mécanique
teur importante de l’esplanade, et d’autre part globale de la structure).

Vue aérienne du projet

CMI 5-2014
18
Dossier

© Castel & Fromaget


Description de la structure
de l’ouvrage

Sélection de scénarios d’incendie donnant directement sur le volume formé par


et validation par les autorités la Canopée, en priorité au dernier étage, afin
compétentes d’obtenir des sollicitations thermiques péna-
Un incendie peut se produire n’importe où à l’inté- lisantes vers les éléments de structure (poutre
rieur des bâtiments. De plus, bien que l’esplanade caisson de rive, extrémités des ventelles). Pour
sous la Canopée soit normalement destinée uni- ces scénarios, un certain nombre de vitrages sont
quement à la circulation des personnes, certaines supposés ouverts dès le début de l’incendie. Une
activités peuvent impliquer l’utilisation de maté- étude de sensibilité a été menée pour déterminer
riaux combustibles : kiosque à journaux, stand de la surface d’ouverture permettant d’avoir des
restauration rapide, chalets de noël, etc. Ainsi, les 2 flammes extérieures qui pourront fortement
incendies « génériques » suivants ont été jugés comme solliciter la structure de la Canopée.
les plus pénalisants pour étudier le comportement Concernant ces scénarios d’incendie se déclarant
au feu de la Canopée : dans les bâtiments, il convient de préciser que, bien
--feu de 4 stands accolés lors d’un marché de Noël, que des activités diverses soient accueillies au sein des
situés sur l’esplanade sous la Canopée, sur une deux bâtiments, il n’a été considéré que des feux de
surface de 144 m2 ; bibliothèque. Par exemple, bien qu’un des scénarios
--feu généralisé dans une bibliothèque des bâti- d’incendie retenus concerne une salle de danse, il
ments, avec sortie de flammes extérieures sol- a été considéré un feu de type « bibliothèque », ce
licitant fortement la structure. qui correspond au type d’exploitation présentant
La sélection des scénarios d’incendie a ensuite le risque le plus important en termes de charge
consisté à déterminer les emplacements les plus calorifique. Ainsi, cette hypothèse volontairement
judicieux de ces incendies génériques vis-à-vis du contraignante permet à l’exploitant de changer le type
comportement au feu de la Canopée. Ce sont donc d’activité prévue dans le local comme il le souhaite
en tout neuf scénarios d’incendie qui ont été propo- dans le futur. Cela ne remettrait pas en cause les
sés et validés par la Commission Départementale hypothèses prises dans l’étude d’ingénierie, puisque
de Sécurité : les conditions d’exploitation les plus pénalisantes
--un scénario de feu de stands de Noël sous la ont été envisagées dès le début.
partie de la poutre caisson de rive surplombant
l’esplanade ; Étude d’ingénierie du comportement
--plusieurs scénarios de feu de stands de Noël situés au feu
sous les ventelles, placés à mi-portée afin d’obtenir Dans un premier temps, les températures critiques
une flèche maximale pour les ventelles échauffées ; de tous les éléments de structure (ventelles, poutre
--plusieurs scénarios de feu de bibliothèque dans caisson, griffe) ont été déterminées au moyen du
les bâtiments. Les locaux retenus sont ceux logiciel Ansys (modèle basé sur la méthode des

CMI 5-2014
19
DOSSIER éléments finis) en supposant un échauffement uni-
forme des éléments, selon la courbe ISO 834.
Ensuite, pour chaque scénario d’incendie, les écoule-
ments de fumées et de gaz chauds dans le volume sous
la Canopée ont été obtenus à partir du logiciel FDS
(modèle CFD développé par le NIST). L’échauffement
des éléments de la structure porteuse exposés au feu
est ensuite déterminé à l’aide du logiciel ANSYS. Pour
la plupart des scénarios, la température d’échauffement
maximale obtenue a été inférieure à la température
critique des éléments, les ventelles et les griffes ayant
Modélisation d’un feu de stands avec FDS notamment des températures critiques élevées, supé-
rieures à 650 °C. Seul un scénario d’incendie (feu de
bibliothèque), pour lequel l’échauffement de la poutre
caisson a dépassé sa température critique, a été analysé
de manière plus précise (vérification du critère 2).
Cependant, les calculs ont montré l’absence de ruine
de la poutre, ainsi que des déplacements limités, à
savoir une déformation mécanique d’environ 13 %.
Par conséquent, les calculs numériques ont montré
que même si la structure pouvait être échauffée loca-
lement de manière importante, cela ne remettait pas
en cause la stabilité globale de la structure, et ce pour
Modélisation d’un feu généralisé de type bibliothèque avec FDS tous les scénarios d’incendie retenus. Ainsi, il a pu être
finalement conclu qu’il n’était en aucun cas nécessaire
de protéger la structure métallique de la Canopée.
Modélisation de
la structure de la
Canopée avec
Cahier des charges d’exploitation
ANSYS Des hypothèses contraignantes ayant été prises dans
l’étude pour l’exploitation dans les bâtiments (charge
calorifique liée à une activité de type bibliothèque,
quel que soit le local), le cahier des charges d’exploi-
tation n’a imposé aucune contrainte particulière :
il se limite à rappeler les exigences liées aux types
d’activité déclarés et autorisés par la réglementation
incendie dans les établissements recevant du public
(ERP), ainsi que les dispositions actuelles de com-
partimentage mises en œuvre.
Concernant l’esplanade sous la Canopée, compte tenu
Echauffement des scénarios d’incendie étudiés (feu de 4 stands de
obtenu pour un Noël, soit la manifestation susceptible de se produire
scénario de feu
considérée comme la plus pénalisante en termes de
de stands sous
les ventelles, charge calorifique), le cahier des charges d’exploi-
avec ANSYS tation indique que tout type de manifestation est
permis sur l’esplanade, à condition que la zone déli-
mitant l’activité impliquant des charges combustibles
ne dépasse pas 144 m². Il précise enfin que plusieurs
de ces zones peuvent être disposées sur l’esplanade,
à condition que la distance minimale entre chacune
de ces zones soit supérieure à 8 m, de façon à éviter
toute propagation du feu entre ces zones. En tant
qu’exploitant des espaces à l’air libre situés sous la
couverture de la Canopée, la Ville de Paris a pris
l’engagement d’appliquer ces dispositions.

CMI 5-2014
20
Dossier

Actions de banalisation du « calcul incendie »


Les différents exemples qui viennent d’être présen- critique, etc.…), que certaines méthodes de calcul
tés témoignent de la forte utilité que représente le spécifiques comme la méthode FRACOF (qui
développement de l’ingénierie de la sécurité incendie permet de concevoir de manière économique
pour la Construction Métallique. Toutefois, la plupart des systèmes de plancher mixte acier-béton
des acteurs français de la Construction Métallique pouvant atteindre un degré de stabilité au feu
ne sont pas encore familiers à cette approche. Pour R180 avec une protection rapportée partielle et
cette raison, le CTICM vient de constituer un groupe donc réduite [5]). [5] G. Bihina, M. Roose-
fid, B. Zhao & O. Vassart,
de travail afin de proposer des actions concrètes et Les pistes actuellement envisagées sont les suivantes : « Vérification de la résis-
adaptées aux besoins de la profession, dans le but --mise en place de formations intra-entreprises, tance au feu des dalles
de « banaliser » et rendre plus accessible : avec applications concrètes basées sur des cas mixtes acier-béton selon
la méthode FRACOF »,
--d’une part, la procédure d’application et les avan- spécifiques à l’entreprise ; Revue construction métal-
tages de cette démarche ISI ; --publications de guides de dimensionnement, lique 3/2013
--d’autre part, les différents moyens de justification contenant des solutions prévérifiées et des pré-
classiques ou avancés pour le comportement au conisations techniques ;
feu des structures, lorsque la démarche suivie --rédaction d’argumentaires types sur l’utilisation
est descriptive, c’est-à-dire basée sur des actions et les avantages de l’ISI, à destination des archi-
thermiques prédéterminées (courbe ISO 834 ou tectes et des autorités réglementaires ;
feux paramétriques). Cela concerne aussi bien --élaboration de plaquettes de démonstration,
les méthodes de calcul simplifiées des Eurocodes sur des cas concrets d’ouvrages ayant bénéficié
(valeurs tabulées, calcul de la température de l’ISI.

Journée technique relative à l’application ISI


en construction métallique
Dans le contexte expliqué précédemment a eu lieu le --des regards croisés concernant la pratique de
23 septembre 2014 à Paris une Journée Technique spé- l’ISI, avec les points de vue du bureau d’étude,
cifique sur la démarche ISI. Environ 70 personnes ont du laboratoire agréé, du bureau de contrôle, et
participé à cette journée qui a permis de faire le point du constructeur métallique ;
des approches ISI, et proposé des retours d’expériences. --plusieurs cas d’application concrets : la Canopée
Parmi les thèmes abordés, on citera par exemple : des Halles, le projet Geric à Thionville (centre
--les perspectives d’évolution du cadre réglemen- commercial avec 3 étages en superstructure
taire français en matière d’ingénierie de la sécu- utilisés comme parking ouvert largement ven-
rité incendie ; tilé), et pour finir des exemples venant d’autres
--les possibilités d’utilisation de l’ingénierie de pays européens.
désenfumage ;

REVUE
CONSTRUCTION MÉTALLIQUE
La référence depuis plus de 50 ans
Tarifs de l’abonnement annuel 2015 (4 numéros) :
France 160 € TTC
Étranger 195 € TTC
Pour vous abonner : 01 60 13 83 00

CMI 5-2014

Centre technique industriel de la construction métallique 21


Espace Technologique - L’orme des merisiers - Immeuble Apollo - 91193 Saint-Aubin
Tél.: 01 60 13 83 00 Fax: 01 60 13 13 03
Boulonnerie de construction
Construire en métal, un art, notre métier

métallique : synthèse

Les normes européennes publiées dans les de boulons de construction, ce qui ne rend pas
années 2000 pour les boulons précontraints (EN pour autant la marque NF obsolète puisque ses
14399) et non précontraints (EN 15048) ainsi exigences sont plus importantes. Un ensemble
que celle concernant l’exécution des structures de fiches ont été publiées dans le magazine CMI
en acier (EN 1090-2) ont modifié l’usage des pro- ces dernières années traitant de ces différents
duits de boulonnerie en construction métallique. points. La présente fiche synthétise les informa-
Les normes « produits » harmonisées ont rendu le tions contenues dans les précédentes.

Fiche technique n° 23
marquage CE obligatoire pour les différents types

Boulons non précontraints


Boulons précontraints à serrage contrôlé

Produit HR HV HRC SB

Norme produit EN 14399-1/3/7 EN 14399-1/4/8 EN 14399-1/10 EN 15048-1/2

Marquage CE
Oui dans tous les cas
obligatoire

Acier au carbone :
Classe de 4.6/4.8/5.6/5.8/6.8/8.8/10.9
8.8/10.9 10.9 10.9 Acier inoxydable
boulonnerie austénitique :
50/70/80

Classes 4.8, 5.8 et 6.8 :


27 J à 20°C
Résilience 27 J à -20°C
Autres classes :
27 J à -20°C

M12-M36 M12-M30
Diamètre M12-M36 M12-M36
(sauf M14/M18) (sauf M14/M18)

Rondelles Oui Oui Oui


1 rondelle en classe 8.8(1) 1 côté écrou/ 1 côté écrou/ Non(1)
obligatoires ? 2 rondelles en classe 10.9 1 côté tête 1 côté tête

Brut/galvanisé à chaud/
Revêtement Brut/galvanisé à chaud
électrozyngué

Classe K de K0 avec écrou HRD


K0/K1/K2 K0/K1(2)/K2 -
serrage K2 avec écrou HR

Méthode du couple (K2), Méthode HRC (K0, K2),


Décembre 2014 - CMI 5-2014

Méthode de
Méthode combinée (K2, K1), Méthode du couple (K2), Serrage au refus
serrage Rondelle indicatrice (K2, K1, K0). Rondelle indicatrice (K0, K2).

Existe Oui Oui


Non Oui
en marque NF ? (en classe K2) (en classe K2 avec écrou HR)

(1) Sauf pour les assemblages à simple recouvrement comportant une file de boulons, deux rondelles sont exigées conformément
au §8.2.4 de l’EN 1090-2.
(2) Les boulons HV sont généralement de classe K1. De ce fait, ces produits ne peuvent être serrés en utilisant la méthode du
couple.
Une équipe d’experts
de la construction métallique

www.cticm.com
TERRAIN
Pôle culturel
de Saint-Malo
Un équipement « né coiffé » !

Pour ce bâtiment aux lignes de houle et fuselage de


bateau, le voyage aurait pu s’achever dans un naufrage.
Ballotté entre deux municipalités qui se succèdent à la
faveur des élections de mars 2014, le nouveau pôle
culturel de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) a en effet fait
couler beaucoup d’encre avant de pouvoir enfin jeter
la sienne. Mais aujourd’hui solidement mouillé au
cœur du nouveau quartier de la gare, il a hardiment
traversé ces tempêtes pour marquer désormais ce lieu
© Gaston Bergeret

stratégique de son profil emblématique, né notamment


d’une couverture métallique au dessin sans précédent.

Lorène Solal

CMI 5-2014
22
Sur le terrain

23
CMI 5-2014
© SMB Willy Berré © SMB Willy Berré © SMB Willy Berré
TERRAIN Cité de grands navigateurs partis, tels Jacques Cartier,
Duguay-Trouin et Surcouf, aborder, qui des terres
extérieurs dans un mouvement ondulatoire qui, du
sol à la toiture, n’est pas sans rappeler les arrondis
inconnues, qui des navires ennemis, Saint-Malo galopants de la houle. « Jouant de la boussole entre
vit fièrement son histoire maritime depuis l’ère terre/mer et nord/sud, ce « projet-total » déroule
gauloise. Mais cette ouverture sur le grand large ainsi, comme une double vague mettant en mouve-
s’accompagne paradoxalement, d’un urbanisme ment l’esplanade de la gare, deux corps de bâtiments
quelque peu contraint qui, issu de la fusion, en distincts aux toitures végétales reliées par un ruban
1967, de la commune historique de Saint-Malo métallique aérien recouvert de cellules photovol-
avec celles de Paramé et Saint-Servan, trace une taïques », explicite Alain Bretagnolle, architecte
physionomie urbaine particulière entre ville-centre associé au sein de l’agence AS.Architecte-Studio.
(autour du port) et agglomération. Afin de donner Sur quelque 6 000 m2 de surface totale (SHON),
un nouveau souffle à l’ensemble, notamment à travers cette offre culturelle propose, côté ville, une média-
des déplacements plus fluides et transverses, une thèque de 3 500 m2 aux deux tiers accessibles au
grande opération d’aménagement urbain est donc public de plain-pied (quelque 800 m2 d’espaces
menée depuis plusieurs années sur ce rivage de la supplémentaires sont réservés à l’administration
Manche. Point d’orgue de cette grande bourrasque à l’étage), et, côté gare, trois salles de cinémas d’art
immobilière : la création d’un quartier tout neuf, sur et d’essai de respectivement 220, 150 et 100 places,
la friche de la gare, reculée de 260 mètres, en 2005, le tout associé à une petite salle de 250 m2 deve-
afin de mieux accueillir l’arrivée du TGV. En lieu et nue espace numérique, ainsi qu’à un « quatrième
place de l’ancienne station ferroviaire, place donc lieu » polyvalent. Tel un chemin de traverse, « un
désormais ici à la construction de 355 logements à foyer vitré de 900 m2 équipé d’une banque d’accueil
l’identité commune, assortis d’un hôtel trois étoiles général s’ouvre entre les deux structures, conçu
de 60 chambres, d’une supérette, de bureaux et de comme un prolongement de l’espace public, tandis
commerces. Last but not least, le projet englobe que l’ouvrage engendre aussi un usage résolument
un équipement culturel qui, outre sa destination urbain à travers son amphithéâtre extérieur d’un
première, se veut bel et bien, sur cet axe historique côté, sa terrasse bois un un petit square de l’autre »,
reliant la gare à l’intra-muros et à la mer, la signature précise l’architecte. De ses sondes géothermiques
de la nouvelle centralité urbaine, non loin du cœur de grande profondeur, l’ouvrage tire non seulement
de la cité battant en ses remparts. la certification NF Bâtiment Tertiaire démarche
HQE, mais également la labellisation THPE ENR
Une déferlante sur l’esplanade de la (Très Haute Performance Energétique et Énergies
gare Renouvelables). Il aurait également pu être certifié
À l’évidence, la situation exceptionnelle appelait donc BBC si la ville avait gardé la maîtrise d’ouvrage du
une réponse architecturale originale, à la hauteur de ruban photovoltaïque, finalement concédée à une
cette nouvelle lecture urbaine dans laquelle l’ouvrage entreprise locale.
ne devait pas seulement s’inscrire, mais qu’il avait
même pour mission de surligner, tel un stabilo Le défi de la géométrie
« architec-tonique » ! Parmi les 157 propositions que « Seul le métal pouvait, par sa structure légère et
l’appel d’offres suscite en 2009, celle imaginée par élancée, promettre un bâti à la hauteur des auda-
l’agence AS.Architecture-Studio remporte l’adhésion cieuses courbes du dessin architectural de la média-
de la municipalité de l’époque, « bâtiment-espla- thèque et du ruban photovoltaïque », admet Alain
nade » symboliquement étiré entre gare et océan et Bretagnolle. L’ensemble des charpentes métalliques
associant, en un même geste, espaces intérieurs et est signé par la société bretonne SMB, de la bande
© SMB Willy Berré

CMI 5-2014
24
Sur le terrain

Mille oui pour un


nom
Étonnants
voyageurs comme le
souhaitait l’ancienne
municipalité, ou
bien Le Sémaphore,
ou encore Le
Comptoir ?…. De
toutes les évocations
maritimes dont il
pouvait se parer, ce
sera finalement La
© AS.Architecture-Studio MD

Grande Passerelle,
ainsi en ont décidé
les Malouins, appelés
à voter sur le site
internet de la ville
pour choisir le nom
définitif de leur
nouvel équipement.
Au-delà de l’aspect
passante de zinc (abritant les bureaux) et la coque de poussée sur l’ensemble de la structure », rapporte architectural du
la médiathèque — dont la portée atteint 23 mètres le chargé d’affaires. Outre les calculs, un phasage bâtiment, les quelque
— à l’ossature des mezzanines en passant par la précis sera donc déterminant, plus détaillé qu’une mille votants ont
poutraison des toitures des cinémas… Soit au total notice IKEA ! ainsi estimé que
l’appellation en
près de 450 tonnes d’acier qui seront montées en
question caractérisait
un an tout juste ! Une « coiffe »…qui décoiffe au mieux cet endroit
Le chantier n’est pas avare de challenges : un espace Mais c’est évidemment en se couvrant que le bâti- où se côtoient
confiné, un ouvrage dont les éléments s’imbriquent ment dévoile tout le savoir-faire du constructeur toutes les formes de
les uns dans les autres et une géométrie à faire métallique aux références duquel s’affichent le musée savoirs…
verdir Euclide, « avec des arrondis et des chan- des Confluences de Lyon et le stade Allianz Riviera
gements de pente dans tous les sens qui en font de Nice. Qui d’autre, en effet, qu’un sacré spécialiste
une somme d’assemblages particuliers », souligne doté de la qualification Qualibat 2414 (technicité
Sylvain Houtin, chargé d’affaires chez le constructeur
métallique. Pensées dès l’étape initiale du concours
par AS.Architecture-Studio, lequel s’appuie pour ce Une géothermie très accomplie
faire sur l’ingénierie technique d’Arcoba et T/E/S/S
(lire encadré), les interdépendances avec les poteaux Exemplaire en matière d’énergies renouvelables, le Pôle culturel de
bois comme avec les façades vitrées exigent une Saint-Malo bénéficie d’un système de chauffage (eau chaude) en partie
attention soutenue… Et une collaboration serrée assuré par de la géothermie sèche de grande profondeur. Là encore
entre les différents corps d’état! « une réalisation d’exception », à en croire Jean-François Gobichon,
« Le projet a été décomposé selon les zones d’inter- responsable de l’entreprise Aquassys qui a enlevé le marché. Après
vention pour maîtriser leur interaction en tenant un forage dans le granit qui a déjà exigé l’élévation de murs anti-bruit
compte, bien sûr, de « l’effet papillon » que peuvent pendant le chantier, compte tenu de la proximité d’hôtel et logements,
engendrer les éventuelles modifications sur ces 24 sondes géothermiques verticales ont en effet été posées à 196
dernières », se souvient Sylvain Houtin. Côté Sud, le mètres de profondeur dans le cadre d’un planning ultra-serré devant
transfert des charges verticales se fait par des poteaux faire rapidement place aux travaux de terrassement. Et tant pis si au
bois allant jusqu’à 13 mètres de hauteur et espacés passage, les équipes tombent sur les fondations d’un bunker allemand
d’1,65 mètres, dont la pose a été précédée de tours enterré là depuis des années à l’insu de tous !... « Entre les réseaux de
provisoires permettant de régler tranquillement les gaz et d’électricité existants, il nous a fallu passer et cimenter au plus
poutres PRS et de compenser les éventuelles écarts vite 21 600 mètres de linéaires nouveaux à raison de quatre tuyaux par
relevés in situ. Quant à la façade Nord de l’ouvrage, sonde », développe Jean-François Gobichon. Mission accomplie : par
elle réserve aussi ses pièges avec « de grands voiles échange de calories l’installation permet, via une pompe à chaleur d’un
béton qu’il a fallu stabiliser par trois points sur la rapport 1 sur 4, assure 65 % des besoins de chauffage et 100 % de ceux de
hauteur de la charpente en tenant compte de la rafraîchissement des salles de cinéma.

CMI 5-2014
25
TERRAIN triangulaire (sur sa partie centrale). « Ces cadres
sont reliés par des membrures longitudinales et
des contreventements dans les plans verticaux et
horizontaux » précise Sylvain Houtin qui poursuit :
« l’ossature primaire est constituée de 400 tubes
d’acier circulaires d’un diamètre variant de 14 à 22 cm
se rejoignant via des nœuds tous dissemblables,
chacun découpé en « gueule-de-loup » pour être
assemblé sans retouches. Les ossatures secondaires,
© DR

sur lesquelles reposeront les panneaux photovol-


taïques, sont, elles, composées de pannes en H et
de 71 chenaux à forme d’oméga. »

© SMB Willy Berré


Pensé selon plusieurs critères – les normes de convoi
exceptionnel, les sollicitations des barres et la sta-
bilisation de l’ouvrage – le ruban se décompose en
six monoblocs de dimensions variables, de 10 à
32 mètres pour les longueurs, 7 à 10 mètres pour
exceptionnelle) pouvait relever le défi de ce ruban les largeurs et 3 à 4 mètres de hauteur. Tous seront
Zoom
métallique tridimensionnel irrégulier de 140 mètres une première fois assemblés « à blanc » à l’usine
de long et 90 tonnes dessiné par AS.Architecture- pour sécuriser la phase finale sur site, laquelle aura
Marché
Studio pour venir chapeauter l’équipement ? « De lieu après un acheminement ne nécessitant pas
groupé pour
par sa complexité élevée, cette ellipse a, à elle seule, réussite collective moins de 15 transports exceptionnels ! Ainsi, en
requis la moitié du temps d’étude, de fabrication et Gage de sécurité pour février 2014, après ré-assemblage de chaque tronçon
de montage du chantier, au point que nous avons fini le maître d’ouvrage par joints soudés, deux grues mobiles de 220 tonnes,
par calculer celui-ci en heures carrées ! » reconnaît ainsi assuré que le dix jours et cinq compagnons assurent le levage de
l’ingénieur de chez SMB. Il faut border les conditions marché sera exécuté cette structure métallique ondulée qui signe défini-
au même prix quelle
d’appuis sur les supports (charpente métallique et tivement l’identité du bâtiment… Une construction
que soit l’éventuelle
béton) pour permettre la bonne tenue des deux défaillance de l’un qui aura — au total — exigé 6 000 heures d’études
bâtiments et l’intégration du traitement d’étanchéité, des cotraitants, et 8 000 heures de fabrication !
garantir le comportement dynamique de l’ouvrage, la réalisation du Les intervenants du chantier malouin ne sont pas
gérer les interfaces avec le champ photovoltaïque… Pôle culturel de pour autant au bout de leur peine ! Car, « cerise sur
Et, évidemment, relever le challenge que posent des Saint-Malo a relevé le chapeau », la coiffe sophistiquée doit maintenant
d’un groupement
assemblages dans une géométrie irrégulière. momentané accueillir une centrale photovoltaïque tout aussi
Pour « coller » à l’ouvrage complexe imaginé par d’entreprise conduit exceptionnelle, l’équipement culturel malouin ayant
AS.Architecture-Studio, le ruban se présentera par le mandataire fait le choix de la complémentarité énergétique entre
comme une juxtaposition de cadres évoluant d’une SOGEA Bretagne… géothermie (lire encadré) et solaire. Le nouveau
forme trapézoïdale (sur ses extrémités) à une forme Un accord dont les défi qu’impose cette couverture cellulaire ne réside
entreprises ont aussi
pas tant dans le nombre de panneaux – 392 pour
grandement tiré parti,
et pas seulement 650 m2 – certains bâtiments agricoles en supportant
pour avoir pu bien plus — mais encore et toujours dans la forme
soumissionner à un ellipsoïdale de la structure portante. Les panneaux,
marché qui leur serait unis par séries de vingt, ont été travaillés en 3D pour
resté inaccessible suivre l’arrondi du toit. Lourds de 34 kg chacun,
si elles avaient été
seules. « De fait, ils sont montés et posés par six salariés œuvrant
cette organisation harnachés au-dessus de filets de sécurité. En fait,
est venue renforcer le lot porté par l’entreprise malouine spécialisée
encore la solidarité Émeraude Solaire a été sous-traité à l’entreprise belge
entre entreprises, leur Issol pour la réalisation sur-mesure des panneaux et
complémentarité et
à l’entreprise allemande ayant réalisé l’équipement
© SMB Willy Berré

leur coordination face


à la complexité de cet analogue de la gare de Perpignan pour la fabrica-
enjeu à haut niveau tion des cellules destinées à transformer le rayon-
d’exigence », souligne nement UV en courant électrique. À l’entreprise
Alain Bretagnolle. malouine, qui a acheté le matériel, la charge d’assurer

CMI 5-2014
26
Sur le terrain

3 questions à Éric Le Dû, ingénieur, responsable des travaux neufs


et de la conduite d’opération à la ville de Saint-Malo.
« Ce barycentre géographique devait également s’afficher comme un
centre névralgique de la culture »
Comment le Pôle culturel s’inscrit-il dans les grands projets urbains de la ville de Saint-Malo ?
Saint-Malo est une ville dont l’histoire – tissée par la fusion de trois communes — explique une configuration particulière entre
ses centres et son agglomération, traversée par trois liaisons nord/sud passant respectivement au-dessus de la voie ferrée, devant
la gare et devant les remparts. Depuis plusieurs années maintenant, les municipalités successives s’attachent donc à réhomogénéi-
ser cet ensemble, cadre urbanistique dans lequel le Pôle culturel s’impose ainsi comme l’élément d’un projet plus vaste qui tente
d’étirer le centre-ville malouin jusqu’à la nouvelle gare, par la création d’un quartier autour de cette nouvelle médiathèque et par
la création de nouveaux axes.
Au-delà de cette mission d’aménagement, à quels impératifs culturels devait aussi répondre l’équipement ?
Pour la municipalité de l’époque, ce barycentre géographique devait également s’afficher comme un centre névralgique de la culture,
un lieu appelé à rayonner dans non seulement dans la ville, mais aussi hors la ville, en résonance avec les autres structures culturelles,
socioculturelles et d’enseignement de tout ce territoire rassemblant 150 000 habitants, ainsi qu’avec tous les grands événements
culturels qui l’animent (Etonnants voyageurs, La Route du Rhum…). Aussi le cahier des charges défendait-il d’ailleurs plus une
programmation, une distribution d’espaces et une exemplarité énergétique qu’une architecture à proprement parler. Tout au plus
la mairie voulait-elle un bâtiment représentatif du XXIème siècle, à savoir lumineux, transparent, fonctionnel et accessible… Tout
en répondant point par point aux divers items, le projet de AS.Architecture-Studio apportait à l’évidence une touche de respiration
supplémentaire dans un quartier à l’identité urbaine plutôt rigoureuse et très linéaire.
Pourquoi une couverture photovoltaïque sans en faire directement bénéficier l’équipement ?
Certes, le produit du ruban solaire pourrait fort bien être attribué au fonctionnement du Pôle culturel, puisqu’il produit 75 %
des besoins électriques de la pompe à chaleur. Mais faire réaliser cette installation par un tiers investisseur a permis d’alléger
grandement la charge de la collectivité, ce qui constitue évidemment une carte majeure dans le contexte budgétaire très contraint
d’aujourd’hui. Néanmoins, cette autorisation temporaire d’occupation du domaine public n’est contractée que pour vingt ans,
délai au bout duquel la Ville récupérera l’intégralité de l’installation pour en utiliser la production à son profit, en interne ou en la
revendant à un fournisseur, comme c’est le cas aujourd’hui.

la maintenance de l’ensemble durant vingt ans, terme


au cours duquel elle pourra vendre l’électricité contre
une redevance annuelle de 3 000 euros reversée à la
ville. Recettes attendues : 17,56 centimes par kWh
cédé à ERDF, la production espérée tournant autour
de 97 000 kWh par an en fonction des conditions
météo, soit l’équivalent de l’alimentation de 15 foyers
de quatre personnes sur l’année. À l’issue de la double
décennie, la ville récupérera l’installation.
De l’aveu même du responsable de la société, Jacky
Lorant, le chantier du nouveau Pôle culturel de
Saint-Malo est donc « une superbe vitrine qui va faire
connaître notre savoir-faire»… Depuis les sondes en
sous-sol à ces panneaux de toiture, une référence par-
tagée d’ailleurs par l’ensemble des corps d’État ayant
présidé à la réalisation de ce Pôle culturel malouin
© SMB Willy Berré

appelé à briller sur le territoire, « non pas comme un


équipement de quartier, ni même d’agglomération,
mais en véritable pôle de rayonnement régional »,
conclut avec enthousiasme Alain Bretagnolle.

CMI 5-2014
27
TERRAIN
••• L’expertise de T/E/S/S

© SMB Willy Berré


Un cas de haute école !
Dès l’esquisse tracée par AS.Architecture-Studio, l’atelier d’ingénierie
T/E/S/S est « sur le coup ». Alors que le site du bureau d’études vante
justement « une connaissance approfondie des matériaux acier, verre,
bois, béton [et] la maîtrise des géométries complexes », ses experts sont en
effet sollicités « pour la conception et le suivi de réalisation de la structure
du bâtiment (acier et bois), des façades, de la charpente métallique du
ruban photovoltaïque et de la bande passante traversant le volume de la
médiathèque », rapporte le chef de projet en charge du fameux chantier
malouin au sein de la société, Jérémie Chabrier. À l’arrivée, « dix-huit
mois de bonheur technique à compter de l’APS, tant ce projet réunit

© SMB Willy Berré


toutes les problématiques imaginables en termes de géométrie variable,
interdépendances et interfaces diverses », se délecte encore l’ingénieur.
Et une créativité d’autant plus sollicitée que le tout doit se plier à une
ambition « obsessionnelle » : « qu’aucune incongruité ne vienne troubler
l’harmonie visuelle de l’ensemble.»
Une esthétique très tactique
Première particularité : au nord, des poteaux bois supportent les poutres Fiche technique
d’acier constitutives de la structure de l’enveloppe végétalisée espacés
de 1,60 mètre tandis que des poteaux métalliques placés tous les 5 à Surface totale : 6 165 m2 de SHON, 4 914 m2
5,50 mètres soutiennent le voile béton dont la finesse, voulue pour utiles
l’esthétique (20 cm d’épaisseur seulement), oblige à reporter l’intégralité Maîtrise d’ouvrage : Ville de Saint-Malo
des charges de vent sur la toiture, a contrario des procédés classiques. Maître d’œuvre/architectes : AS.Architecture-
« Afin de stabiliser celle-ci en conséquence tout en respectant l’impératif Studio
de « camouflage », des bielles ont donc été intégrées en toiture de la bande Groupement d’entreprises : Sogea BTP/SMB/
passante de zinc, ainsi qu’entre poteaux métalliques pour la maîtrise ASPO/Cegelec
du contreventement longitudinal » détaille Jérémie Chabrier. Le côté Entreprise de construction métallique : SMB
Sud, où s’étend la façade entièrement vitrée, n’est pas non plus en reste BET Structure : Arcoba/Atelier T/E/S/S
d’innovation : « alors que la toiture végétalisée impose d’importantes (ingénierie structure)
charges de compression dans les poteaux bois, le choix est fait ici d’assurer Géothermie : Burgeap (BET), Aquassys
leur stabilisation au flambement par les traverses filantes en acier de la (entreprise)
façade Sud, le reste de l’effort revenant ainsi à la façade elle-même plutôt Panneaux solaires : Emeraude solaire
qu’à l’adjonction d’éléments apparents », indique le chef de projet.
Pusch, pull… et gagne ! Début des travaux : juin 2012
Le cinéma réserve aussi sa part de non-conformisme avec une mezzanine
de 6 mètres de large accrochée aux voiles des cinémas et se prolongeant Durée du chantier : 26 mois
en porte-à-faux côté gare. « Puisque rien ne doit se voir et qu’il faut Durée de la pose de la charpente métallique :
minimiser les dimensions des voiles béton, les efforts sont ramenés, en 14 mois, de janvier 2013 (bande passante) à
plan haut et bas, par des poutres treillis pour être distribués dans les février 2014 (ruban)
voiles béton perpendiculaires des salles de cinéma selon le principe d’un Ouverture prévue : 26 décembre 2014
transfert push-pull », expose Jérémie Chabrier. Et la chasse aux « verrues
visuelles » se poursuit jusque dans les connexions entre montants et Quelques chiffres :
traverses (des profilés en « Té » dont certains atteignent 12 mètres). Enfin Coût travaux total : 21,5 M €
bien sûr, vient le fameux ruban photovoltaïque qui, outre sa complexité Montant du lot charpente métallique :
géométrique (lire article), soulève à la fois un problème dynamique et une 2,3 M€
question d’interdépendance avec les deux bâtiments distincts qu’il doit Charpente : 530 tonnes d’acier
couvrir sans brider. « La rigidité de la construction est travaillée à travers Ruban métallique : 90 tonnes d’acier,
les appuis inclinés disposés dans la continuité géométrique des caissons 140 mètres de long
du ruban, des articulations et des manchons permettant la dilatation de la Panneaux solaires : 650 m2,
structure», décrit l’homme de l’art. soit 392 panneaux de 32 kg chacun.

CMI 5-2014
28
RENCONTRE
Réseau CTI
« Le réseau CTI
c’est la mutualisation des expertises »
C’est en juillet dernier que Marie-Sabine Gavois a succédé à Gines Martinez au poste de
déléguée générale du Réseau CTI. Pleine d’allant et d’idées, cette jeune femme de 43 ans
se réjouit des conclusions du rapport Valter (première mission parlementaire sur les CTI) qui
réaffirme le rôle majeur des Centres techniques industriels en tant qu’outils de la politique
industrielle et qui est source de chantiers passionnants pour le Réseau CTI.

Propos recueillis par Isabelle Pharisier

CMI - Comment votre parcours profession- grâce au coup de projecteur du rapport Valter sur
nel vous a-t-il amenée au poste de déléguée les CTI (voir encadré). Outre ces deux missions
générale du réseau CTI ? principales, je dois mettre à plat les commissions
Marie-Sabine Gavois : travaillant pour le Centre du réseau : quel mandat devons-nous leur confier
technique des industries de la fonderie cela fai- et quelle production devons-nous leur demander ?
sait 10 ans que je collaborais avec le réseau. Je le Avons-nous besoin de groupes de travail permanents
connaissais donc très bien. J’ai toujours été intéressée ou ponctuels ? Bref, il y a une réflexion à mener sur
par la dimension collective, la façon dont les pro- leur périmètre, notamment au regard des conclusions
blématiques individuelles peuvent être finalement de la mission Valter.
communes. Même si les recherches ne sont pas
Marie-Sabine Gavois, appliquées aux mêmes choses, les grandes activités CMI - De quels moyens disposez-vous ?
déléguée générale du des CTI sont identiques ; des synergies sont donc Marie-Sabine Gavois : ils ne sont pas colossaux,
Réseau CTI
possibles. C’est cela qui m’intéresse dans ce poste. environ 400 000 €. Mais nous sommes une structure
légère et donc avec de faibles charges. Nous sommes
CMI - Quelles sont les missions qui vous ont deux permanents. Heureusement, nous pouvons
été confiées ? nous appuyer sur l’expertise des membres car je n’ai
Marie-Sabine Gavois : il y en a deux principales. pas moi-même compétence dans tous les domaines.
Ma première mission : faire vivre l’ensemble du Nous mutualisons bien souvent les expertises.
Bio-express collectif, notamment par l’intermédiaire du travail
Marie-Sabine Gavois,
ingénieur chimiste diplômée des commissions et par les alliances du type MECD CMI - Le réseau a près de 25 ans. Comment
de l’ENS, a occupé différentes (voir encadré), je dois trouver les bonnes alliances, a-t-il évolué ? Quelles ont été les grandes
fonctions au Centre technique
des industries de la fonderie les bonnes approches et les bonnes accroches ! actions ?
(CTIF).
Depuis 2008 elle était
Mon autre mission : faire connaître le dispositif Marie-Sabine Gavois : les membres du réseau se sont
chargée de l’innovation et de CTI auprès des pouvoirs publics, mais également toujours attachés à répondre de façon collective à un
la recherche partenariale. À
ce titre, elle coordonnait les
le positionner dans l’écosystème des partenariats certain nombre de sujets comme la fiscalité (la TVA),
programmes de R & D et les R & D. Le challenge est de faire en sorte que les des sujets pour lesquels le réseau a fait un travail en
relations avec les partenaires
industriels ainsi que les CTI soient bien identifiés auprès des industriels, profondeur. Le but du réseau est de mettre en avant
processus d’innovation de des pouvoirs publics et des institutionnels. Cela fait la cohérence et d’apporter des réponses similaires.
cet institut technologique.
Antérieurement elle avait été 15 ans que les membres du réseau se sont attelés à Par exemple sur le crédit d’impôt recherche : c’est
responsable du laboratoire cette tâche, il faut la poursuivre et ce d’autant plus que une belle réalisation du réseau puisqu’il a permis aux
d’analyse des matériaux, puis
des partenariats européens. nous avons actuellement une très belle opportunité CTI d’être « traités » comme les laboratoires publics

CMI 5-2014
30
Rencontre

et donc d’avoir un doublement de l’assiette pour le projets occupent particulièrement le réseau en ce


crédit d’impôt recherche. C’est un énorme avantage moment : le projet Batindus est lancé ces jours-ci.
dans la relation des CTI avec les entreprises et c’est
une réalisation du réseau ! CMI - Le président du réseau, Christophe
Le réseau se saisit des problématiques communes Mathieu (également directeur général
soumises par ses membres, à savoir la majeure par- du CTICM), a signé en mars dernier une
tie des CTI et des CPDE (Comité professionnel de convention de coopération scientifique et
développement économique). technique avec le CNRS. De quoi s’agit-il ?
Marie-Sabine Gavois : cette convention porte
CMI – Quelles sont les commissions en l’ambition de renforcer le lien entre le monde de
place actuellement et sur quels types de la recherche publique et le monde des entreprises.
sujets travaillent-elles ? Les deux organisations souhaitent ainsi renforcer
Marie-Sabine Gavois : il y a plusieurs commissions : leur collaboration et favoriser le développement
communication, développement durable, R & D de l’innovation technologique. Les membres du
innovation, une commission regroupant les DAF, groupe de travail réfléchissent sur la forme que
une autre les RH, une qualité/normalisation/certifi- doivent prendre les recherches à entreprendre
cation/essais et métrologie, une commission forma- dans les 5 ou 10 ans à venir à l’INSIS (Institut
tion et enfin une commission veille et intelligence des sciences de l’ingénierie et des systèmes) qui
économique. Elles se réunissent deux ou trois fois fédère, au CNRS, les laboratoires spécialisés en
par an selon les thèmes. Elles traitent de sujets qui sciences de l’ingénieur. Cette échelle de temps n’est
leur sont confiés par le conseil d’administration ou pas celle des CTI. Les CTI ont été associés parce
elles travaillent sur des thèmes ponctuels d’intérêt. que la réflexion du CNRS est d’envisager que leurs
Pour en citer deux : la commission RH réfléchit travaux s’intègrent dans une chaîne continue qui
comment accompagner les entreprises de leurs va jusqu’aux applications. Or, pour le moment, ce
secteurs à la mise en œuvre de la loi sur la pénibi- n’est pas leur positionnement. Les CTI pourraient
lité, et la commission QNEC assure le lien avec le être le trait d’union entre la recherche académique
Cofrac, Comité français d’accréditation, la plupart et le marché. Un autre volet intéresse le CNRS :
des laboratoires des CTI étant accrédités pour des actuellement, leurs équipes ont des difficultés à
programmes spécifiques. traduire les besoins des industriels parce qu’ils
Depuis quelque temps des projets inter-CTI pour ne parlent pas le même langage. L’idée est donc
lesquels le coordinateur officiel est le réseau, ont vu d’observer, d’analyser comment les CTI traitent
le jour, en particulier via MECD (voir encadré) et les problématiques des industriels et d’identifier
la commission développement durable. les sujets nécessitant de la recherche.
Un sujet transversal comme l’environnement a permis En résumé, il y a une double réflexion menée : d’une
de monter des projets dont chaque filière, chaque part comment les CTI peuvent « apporter » à l’INSIS
secteur a pu tirer profit. Un exemple de sujet : la les problématiques industrielles nécessitant de la
valorisation des déchets intersecteurs. L’idée était R & D et comment nous, CTI, nous pouvons nous
de voir comment les déchets d’un secteur pouvaient saisir des projets de recherche de l’INSIS.
être valorisés en énergie ou matière pour un autre Outre cette collaboration avec le CNRS, je noterais
secteur. Ce projet a été proposé à l’Ademe. Les tra- que nous avons également des partenariats avec,
vaux ont permis de mettre au point une description par exemple, l’Ademe, l’EARTO (European asso-
méthodologique, étape par étape : aspects techniques, ciation of research and technology organisations),
réglementaires, financier, marketing, acceptabilité… l’équivalent d’un réseau européen des centres de
C’est un très beau projet qui s’est terminé au mois recherche qui ne sont pas des laboratoires acadé-
de juin dernier et pour lequel une communication miques, et l’Association des sociétés de recherche
sera faite au salon Pollutec en décembre prochain. sous contrat1 (ASRC). 1. Les sociétés de
Nous allons également publier le retour de l’Ademe recherche sous contrat
sont des structures privées
qui est très élogieux sur l’apport méthodologique CMI - La députée Clotilde Valter a remis ayant pour activité
des CTI pour ce type de problématique. C’est un dernièrement son rapport sur l’effica- principale de réaliser des
projet qui a été très bien conduit et qui est une belle cité des CTI et des CPDE. Quelles sont ses opérations de R & D pour
le compte de PME, d’ETI
réalisation associant 5 CTI. conclusions ? ou de grandes entreprises.
Le réseau pilote, coordonne ce type de projet. Cet Marie-Sabine Gavois : le rapport est extrêmement
exemple est ce qui est repris dans MECD dont les positif. Pour le rédiger, elle a pris le temps des

CMI 5-2014
31
RENCONTRE
auditions nécessaires, elle a interviewé le réseau CMI - Le rapport met en exergue que les
(plusieurs fois), l’ensemble des directeurs généraux résultats des travaux des différents CTI ne
des CTI ainsi que l’ensemble des représentants des jouissent pas d’une communication suffi-
différentes professions. sante auprès des entreprises, hors filière
Elle affirme que « c’est un dispositif qui a fait ses concernée. Il suggère le développement
preuves » et elle explique clairement le rôle majeur d’une base de données, consultable auprès
des CTI auprès des entreprises. d’un guichet unique : le Conseil national de
Si le rapport est positif, il pointe cependant du doigt l’industrie. Quelle est la position du réseau
plusieurs problèmes comme, par exemple, celui sur cet aspect ?
de la visibilité : la députée déplore que les CTI ne Marie-Sabine Gavois : de mon point de vue, ce
soient pas suffisamment connus en dehors de leur n’est pas envisageable. Pour les travaux collec-
secteur. À telle enseigne que dans le communiqué tifs, les centres sont financés par la taxe affectée,
de presse d’Emmanuel Macron (voir encadré ci- collectée auprès des entreprises de leur filière.
dessous), repris par la DGE, il y a la création d’une Rendre accessible au monde entier les résultats
marque commune. C’est une réflexion que nous grâce à une base de données ne serait d’une part
allons avoir au sein du réseau tout en sachant que, pas très équitable, et d’autre part ce serait comme
si nous créons une marque commune, il faudra la « mettre sur la table » le savoir-faire des CTI. De
faire vivre et donc cela nécessitera un véritable travail plus, la force des CTI est d’être en proximité avec
de communication. l’entreprise, nous ne pouvons pas substituer cette

« MECD c’est à la fois une machine à projet mais c’est aussi de la communication »
Qu’est-ce que l’Alliance MECD ? Quels sont les acteurs du consortium ?
L’alliance MECD (Matériaux et équipements pour la construction durable) réunit cinq centres techniques de la
construction ainsi que cinq laboratoires de recherche publique.
Ensemble ils avaient décidé de postuler au « label Carnot ». Si leur candidature n’a pas été retenue, en revanche
l’aventure leur a permis de constater qu’ils avaient envie de travailler ensemble. L’alliance a donc perduré au-
delà du dépôt de ce dossier « institut Carnot ». alors même qu’il n’y avait pas de financement…
on peut dire que c’est un acte fondateur fort.
Quel est son objectif ?
L’objectif de l’alliance est de développer de nouvelles solutions constructives à faible impact carbone, à des coûts économiques
acceptables pour leur industrialisation à grande échelle, MECD met en œuvre ses compétences, expertises et équipements pour
servir les objectifs poursuivis en s’appuyant sur des projets de recherche scientifique et expérimentale.
Sur quelles recherches les membres de l’alliance travaillent-ils ?
Aujourd’hui les membres de MECD travaillent sur 3 projets de recherche financés par l’Ademe : Demodulor, Lign2toit et
Batindus.
Demodulor (nouveaux systèmes constructifs démontables en rénovation ou déconstruction pour la valorisation et le recyclage
simplifiés et attractifs des produits et matériaux) s’inscrit dans le cadre du 1er appel à propositions « déchets du BTP » de l’Ademe.
Le projet vise la prévention et le recyclage des déchets du bâtiment, tous matériaux confondus. L’approche préventive a amené
le groupe de recherche à expérimenter 4 systèmes constructifs modulables dont la conception permet un montage ou un
démontage rapide. Rendez-vous dans quelques semaines pour les résultats.
Le deuxième projet, Lign2toit, vise à étudier la possibilité de densification de l’habitat par surélévation de bâtiments existants
de façon à « récupérer du foncier ». L’idée est de créer des outils permettant de donner une réponse rapide à des promoteurs, à
des collectivités sur la faisabilité d’un projet, sur l’évaluation économique d’une affaire, mais également de pouvoir rapidement
identifier ce que l’on doit adapter techniquement.
Le dernier projet, Batindus, vient d’être signé. Son objectif est d’explorer la performance environnementale et énergétique des
bâtiments industriels. La démarche proposée a pour but de distinguer les impacts environnementaux et énergétiques de la
conception, de la gestion et de la rénovation de ces bâtiments hors leurs usages.

Pour en savoir plus : www.mecd.fr

CMI 5-2014
32
Rencontre

proximité par un site Internet. Je ne pense pas que


nous irons vers une telle solution, en tout cas le
Qu’est-ce que le rapport Valter ?
réseau ne soutiendra pas cette idée.
Le rapport Valter est la conclusion d’une mission confiée par le Premier
CMI - La députée souligne que les indica- ministre à Clotilde Valter, députée du Calvados, sur l’avenir des Centres
teurs de mesure d’efficacité des contrats techniques industriels (CTI) et Comités professionnels de développement
de performance des CTI ne permettent économique (CPDE).
pas un contrôle efficace de l’utilisation Dans son rapport, la députée réaffirme le rôle majeur des centres en
de la taxe (« ils sont souvent descrip- tant qu’outils de la politique industrielle, permettant notamment un
tifs »). Quelle réponse le réseau va-t-il accès de proximité à des compétences et matériels techniques spécialisés
apporter ? indispensables à l’amélioration de la production et à la mise au point
Marie-Sabine Gavois : elle n’est pas tout à fait juste de nouveaux produits.
dans cette remarque. Les contrats de performance Le rapport a été remis au ministre de l’Économie, de l’Industrie et du
sont tripartites entre profession/État/CTI. Certains Numérique, Emmanuel Macron qui a déclaré : « Les CTI sont un élément
centres en ont fait un outil de pilotage interne, essentiel de la politique de filières, et je souhaite en sécuriser l’avenir. »
pour d’autres c’est un simple outil de reporting. Les Reprenant les propositions de Clotilde Valter, Emmanuel Macron
contrats sont donc effectivement assez disparates et a annoncé :
c’est ce manque d’homogénéité qui la gêne. ‐ La refonte dès 2016 du système de financement pour sécuriser l’avenir
Les membres du réseau réfléchissent actuellement des centres, en achevant la substitution des dotations budgétaires par des
non pas à des indicateurs communs mais à une
taxes affectées ;
structure commune dans laquelle chaque centre
‐ La clarification des termes de la loi pour recentrer les CPDE sur les
intégrerait les indicateurs dont il a besoin.
Bien entendu, les contrats doivent pouvoir être un missions d’intérêt général, en veillant à la bonne articulation avec les
moyen de contrôle de l’utilisation de la taxe affec- actions des autres organismes publics ;
tée. C’est déjà le cas : tous les centres justifient la ‐ La mise en place de contrats de performance permettant de mieux piloter
façon dont ils l’utilisent. la qualité et l’efficacité des CTI et CPDE, alimentés notamment par un avis
Ce que Clotilde Valter déplore avant tout c’est qu’il annuel du Conseil national de l’industrie sur chacun des centres ;
n’existe pas une instance qui consolide l’ensemble ‐ La recherche d’économies d’échelle par la mutualisation des fonctions
des données des centres. Elle propose que le CNI support et des outils de collecte des taxes ;
soit cette instance. La recherche de rapprochements entre CTI, à l’image du rapprochement
Nous allons mener une réflexion visant le rôle du en cours entre le CETIM (industries mécaniques) et le CTDEC (industries
réseau dans cette consolidation des chiffres et des du décolletage) ;
activités.
Enfin, le ministre a souhaité qu’une marque commune « Centre
Je soulignerais que le rapport ne reconnaît pas la
Technique » soit créée pour donner une meilleure visibilité aux centres tant
progression qu’il y a eu entre les différents contrats
(nous entrerons prochainement dans l’ère du vis-à-vis des PME françaises ainsi qu’à l’international.
3e contrat), c’est bien dommage car la progression
est notable.

CMI - Toujours dans le rapport, la députée Cette question de la transversalité est difficile parce
mentionne que « c’est d’une plus grande que chaque centre a son secteur. La question est
transversalité dont les CTI et les CPDE donc : comment s’ouvrir aux autres segments du
ont besoin pour développer leur action, marché que ceux de son secteur ?
accroître leur rayonnement, gagner en Prenons un exemple que je connais bien, celui de
efficacité et mieux aborder les enjeux de la fonderie. Le client du CTIF n’est pas toujours le
demain ». Quelles transversalités seraient fondeur mais parfois le secteur du transport ou
envisageables ? celui de l’énergie parce que leurs acteurs achètent
Marie-Sabine Gavois : on peut faire une lecture à un certain nombre de pièces de fonderie. Pour
différents niveaux. Qu’entend-elle exactement par plus de transversalité nous ne devons donc pas
transversalité ? Il semble qu’il y ait confusion entre réfléchir en filière/secteur (fonderie, construction
visibilité et transversalité. Elle suggère aux centres métallique…) mais en marché global (le bâtiment
plus de transversalité pour plus de visibilité. pour le cas de la construction métallique). C’est

CMI 5-2014
33
RENCONTRE
2. Pour les actions d’inté- un positionnement très différent de celui que Sur le financement, le chantier est plus du ressort des
rêt collectif les CTI sont nous connaissons actuellement : il n’est plus axé centres eux-mêmes que du réseau. Nous veillerons
financés soit par une taxe
affectée, soit par une do- matériaux mais clients. Ça c’est une petite révo- à ce qu’il y ait une réflexion collective d’accompa-
tation budgétaire d’État, lution ! C’est surtout une incitation pour les CTI gnement à laquelle les centres qui sont sous taxe
soit enfin par une cotisa- à réfléchir à une réponse globale nécessitant des affectée devront participer également.
tion volontaire obligatoire.
alliances, des collaborations avec un ou plusieurs Pour la mutualisation, la députée donne des exemples
autres CTI. que nous devons, selon elle, systématiser comme les
Le réseau a commencé à travailler sur cette thé- appels à projets. Cela, nous pourrions aisément le
matique, en publiant par exemple une plaquette mettre en œuvre.
commune aux CTI qui répond en partie à la pro- Elle cite également dans les exemples de mutuali-
3. Le Corem est le Comi- blématique de transversalité, mais elle n’est que la sation des supports, la collecte de la taxe grâce à un
té de coordination des partie émergée de l’iceberg. Aller plus loin dans centre comme le Corem3. Nous œuvrerons pour cela.
centres de recherche en
mécanique. L’objet de ce notre réflexion, pourquoi pas mais… somme- Elle propose aussi la mutualisation au travers des
GIE créé en 1977, est de nous capables de faire une offre commerciale alliances comme MECD. Nous pouvons envisager
recouvrer la taxe affectée
commune ? que, sur chacun des marchés identifiés, des alliances
des centres techniques
de la mécanique, dont le Nos travaux ont donné lieu à la publication de cette soient créées.
CTICM. plaquette, maintenant que faisons-nous ? Comment Concernant le contrôle, l’évaluation et le rôle du CNI
passons-nous au palier suivant ? dans ce contrôle, ce sont des chantiers pour lesquels
La transversalité sous l’angle de la visibilité est une nous allons avoir un certain nombre de propositions.
chose plus facile à mettre en œuvre. L’étape d’après, Bref, sur les grands sujets nous avons des propo-
c’est se présenter ensemble, sous une bannière com- sitions à faire rapidement. Ce ne seront pas forcé-
4. Le label Carnot
Créé en 2006, le label mune vis-à-vis de l’entreprise. Au sein du réseau, la ment des propositions nouvelles. Car si le rapport
Carnot a vocation à déve- volonté pour avancer vers cela est bien là ! pointe du doigt un certain nombre de choses et
lopper la recherche par- qu’il en préconise un certain nombre d’autres,
tenariale, c’est-à-dire la
conduite de travaux de CMI - En conclusion quels sont les chantiers nous ne l’avons pas attendu pour commencer nos
recherche menés par des que vous allez ouvrir ? chantiers, pour entreprendre nos réflexions et faire
laboratoires publics en par- Marie-Sabine Gavois : dans le rapport il y a un des propositions !
tenariat avec des acteurs
socio-économiques, prin- certain nombre de propositions sur de grands sujets Peut-être n’avons-nous pas assez insisté sur les opéra-
cipalement des entreprises comme le financement, la mutualisation, la transver- tions que nous menons lorsque nous avons rencontré
(de la PME aux grands
salité, la marque commune, le contrôle… Le conseil la députée ? Alors nous devons mettre en avant le
groupes), en réponse à
leurs besoins. d’administration du réseau a décidé d’ouvrir des travail déjà accompli.
Le label Carnot est attribué chantiers pour certaines problématiques. Dernier point, la marque commune pour aider à la
pour une période de cinq
années renouvelable à des
Au regard de l’agenda ministériel, la « période de tir » visibilité des CTI. Pourquoi pas, mais nous devons
structures de recherche pu- dont nous disposons est très courte -nous devons faire attention car chacun a déjà une marque forte,
blique, les instituts Carnot, donner des réponses en 2015- même si le rapport et la marque CTI ne peut pas se substituer aux
qui mènent simultanément
des activités de recherche préconise une taxe affectée pour l’ensemble des marques propres. Cependant nous devons mener la
amont, propres à renou- centres, le contexte économique est tel que nous réflexion. Pour preuve, les Instituts Carnot4 : même
veler leurs compétences sommes plutôt dans une dynamique de suppression. s’ils représentent des dispositifs un peu différents
scientifiques et technolo-
giques, et une politique Cependant, les premiers bénéfices du rapport sont des CTI, ils se sont créés en se superposant à notre
volontariste en matière de la faible augmentation des plafonnements de taxe dispositif parce que celui-ci n’était pas suffisamment
recherche partenariale au et le maintien jusqu’en 2016 de la DBE (dotation visible. Je pense qu’une partie de la reconnaissance
profit du monde socio-éco-
nomique. budgétaire d’État) 2. passera par quelque chose de plus commun.

CMI 5-2014
34
Évaluez en ligne les performances environnementales
de tous vos projets acier !

www.save-construction.com
Un site, 20 interfaces, plus de 5 000 combinaisons

Votre profil environnemental en trois clics !

1. Sélectionnez votre produit

2. Choisissez vos paramètres

3. Téléchargez les résultats

Le site internet save-construction permet de calculer et délivrer des profils


environnementaux personnalisés de produits et systèmes de construction en
acier. Indispensable aux professionnels de la construction, il fournit l’Inventaire
de cycle de vie du produit ou système en acier ainsi que le tableau des impacts
environnementaux au format NF P01-010.

Construire en métal, un art, notre métier


PUBLICATIONS Sécurité Incendie et constructions
métalliques
Une entrée en matière pour la compréhension et la connaissance des calculs incendie.
Sécurité incendie et construction métallique

Afin de banaliser les successivement le calcul des actions s’exerçant sur


calculs incendie, le les ouvrages en situation d’incendie (sollicitations
CTICM publie un thermiques et charges mécaniques), les propriétés
Titre
ouvrage destiné aux aux températures élevées des aciers de construction,
praticiens de la construc- le calcul de l’échauffement, puis le calcul de la tenue
tion métallique (maîtrise mécanique des structures métalliques exposées au
d’œuvre, concepteurs, feu. Une méthode de calcul simple à appliquer pour
vérificateurs…). vérifier la résistance au feu des éléments de structure
Cet ouvrage fournit des métalliques, utilisant le concept de la température
Sécurité incendie informations détaillées critique de l’EN 1993-1-2, est donnée.
Collection

et construction permettant de se familia-


riser avec les principales
Ensuite, un chapitre exposant les différentes solutions
techniques permettant aux structures métalliques
métallique
Collection

notions, approches et d’offrir le niveau de performance au feu requis.


Christophe renaud
méthodes de calcul dis- Grâce à des mesures constructives appropriées
ponibles pour justifier la (construction mixte, structure extérieure, utilisation
2014

performance au feu des de l’effet de membrane), il est possible de concevoir


solutions constructives des bâtiments à ossature métallique en grande partie
métalliques. Signalons, que pour les méthodes non-protégée.
vient de calcul, les seuls référentiels normatifs actuel- Enfin, est donnée une liste non exhaustive de guides
de lement valables en France sont les parties « feu » de recommandations et d’outils informatiques per-
paraître des Eurocodes. mettant de justifier facilement les niveaux de perfor-
Après avoir rappelé certaines généralités sur les mance au feu requis pour les bâtiments à structure
incendies de bâtiment et leurs effets sur les per- métallique ou mixte acier-béton.
sonnes et les structures, l’ouvrage présente de manière
succincte le contexte réglementaire français dans le La maîtrise de ces notions de conception et de calcul
domaine de la sécurité incendie. Il s’attache à donner à l’incendie est souvent essentielle pour aboutir à
notamment, par type d’ouvrage, les exigences de résis- des constructions sûres et économiques.
tance au feu imposées aux structures des bâtiments
ainsi qu’une vue d’ensemble des différentes moyens
réglementaires que le concepteur peut utiliser pour Isbn 978-2-902720-42-2
répondre à ces exigences, en s’appuyant soit sur Auteur : Christophe Renaud,
une approche descriptive, soit sur une approche directeur de projets recherche, CTICM
performantielle, dans laquelle l’ingénierie du com- Éditeur CTICM
portement au feu s’inscrit. nombre de pages : 116
Plusieurs chapitres sont ensuite consacrés aux Prix 45 €TTC pour la version papier,
différents étapes de calcul incendie, en traitant 31,50 €TTC pour la version numérique

CMI 5-2014
36
Publications

Conception parasismique
des bâtiments industriels Conception parasismique

Pierre-Olivier MARTIN
à ossature métallique Conception parasismique
des bâtiments industriels
à ossature métallique
des bâtiments industriels
à ossature métallique
Pierre-Olivier MARTIN Pierre-Olivier MARTIN

La réglementation parasismique française a récem- chemin dedesroulement.

Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique


L
a réglementation parasismique française a récemment connu évolutions
importantes, qui se traduisent par un nouveau zonage, accroissant
ment connu des évolutions importantes, qui
notablement le nombre se
de communes Dans
concernées parla lemesure
risque sismique où
l’obligation d’utiliser l’Eurocode 8 comme norme de construction parasismique.
et une
traduisent par un nouveau zonage, accroissant
essentiel de prendre en nota- part
compte dès le début de laimportante
conception des notions de la
Or pour obtenir une structure parasismique à un coût raisonnable, il est

importantes, sur lesquelles s’appuie l’Eurocode 8. En outre, de nombreux


blement le nombre de communes concernées
sont maintenant concernés parparlel’extension bonne conception
des zones sismiques sur le territoire para-
acteurs de la construction n’ayant pas l’habitude de la conception parasismique

français.
risque sismique et l’obligation d’utiliser
Le présent l’Eurocode
guide est un ouvrage de sismique repose,
vulgarisation pour la conception parasismique pour
des bâtiments industriels à ossature métallique, structures relativement

8 comme norme de construction parasismique. laexplication


charpente
simples et très courantes en France. Il commence par un point complet sur
la réglementation en vigueur ainsi qu’une métallique,
des fondements de
l’Eurocode 8, concernant en particulier le choix d’une conception dissipative et
Or pour obtenir une structure parasismique à un sur celle des assemblages
de toutes les conséquences qui en découlent. Un chapitre complet est ensuite
consacré aux dispositions et détails constructifs spécifiques nécessaires pour
assurer la reprise des charges sismiques engendrées par un pont roulant et
coût raisonnable, il est essentielson de prendre enla mesure et des pieds dedela bonne poteaux,

Isbn : 978-2-902720-43-9
chemin de roulement. Dans où une part importante
conception parasismique repose, pour la charpente métallique, sur celle des

compte dès le début de la conception des notions et de calculs undeexposé


ces éléments estdétaillé
assemblages et des pieds de poteaux, un exposé détaillé des principes de
conception, de dimensionnement disponible des
dans ce document. Enfin, le guide met à disposition des praticiens une méthode
importantes, sur lesquelles s’appuie l’Eurocode 8. principes de concep-
simplifiée de calcul des actions sismiques, permettant d’éviter le recours à des
modélisations complexes, applicable aux bâtiments simples y compris ceux
avec ponts roulants pouvant générer une irrégularité en plan.
En outre, de nombreux acteurs de la construction tion, de dimensionne-
n’ayant pas l’habitude de la conception parasismique ment et de calculs de
Prix : 49 € TTC

sont maintenant concernés par l’extension des zones ces éléments est dispo-
sismiques sur le territoire français. nible dans ce document.
Le présent guide est un ouvrage de vulgarisation pour Enfin, le guide met à dis-
la conception parasismique des bâtiments industriels position des praticiens une méthode simplifiée de
à ossature métallique, structures relativement simples calcul des actions sismiques, permettant d’éviter le vient
et très courantes en France. Il commence par un recours à des modélisations complexes, applicable de
point complet sur la réglementation en vigueur ainsi aux bâtiments simples y compris ceux avec ponts paraître
qu’une explication des fondements de l’Eurocode 8, roulants pouvant générer une irrégularité en plan.
concernant en particulier le choix d’une conception Isbn 978-2-902720-43-9
dissipative et de toutes les conséquences qui en Auteur : Pierre-Olivier Martin,
découlent. Un chapitre complet est ensuite consacré directeur de projets recherche, CTICM
aux dispositions et détails constructifs spécifiques Éditeur CTICM – nombre de pages : 180
nécessaires pour assurer la reprise des charges Prix 60 €TTC pour la version papier, 42 €TTC
sismiques engendrées par un pont roulant et son pour la version numérique
CONST RUCTIO

CONSTRUC REVUE
TION MÉT
N MÉTAL

ALLIQUE
N°3/20 14 LIQUE

Revue construction métallique


N° 3-2014 N° 4-2014
Article Article Construire

Espace techno
Bâtiment
en métal, un

logique -
art, notre métier

Apollo – 91193L’orme des merisie

--Comparaison de l’efficacité de séries internatio- --Résistance en compression des assemblages


Tél. : 01 60 Saint-Aubin rs
13 83 00 cedex
publication@c - Fax : 01
60 13 13
ticm.com 03

N° 3/2014
CONST RUCTIO

nales de profilés laminés à chaud vis-à-vis de de diagonale de contreventement par gousset CONSTRUC REVUE
ISSN 0045-
8198
3
TION MÉT
couv_revu
N MÉTAL

e_cticm_3
_2014.ind
d 1

ALLIQUE
LIQUE

leur résistance en flexion excentré


Construire
en métal, un
art, notre métie
N°4/20 14

Technique et applications Technique et applications


15/09/14
16:29

--Déplacements relatifs des appuis d’un bâtiment --Pieds de poteaux articulés par platine d’assise
courant sous séisme avec platine de préscellement et bêche
--Vérification de la stabilité d’un profil creux rempli --Approche simplifiée pour l’analyse globale élas-
de béton, soumis à compression axiale et flexion, tique d’un portique de bâtiment courant Construire

suivant l’Eurocode 4 --Vérification d’une poutre de roulement au déver-


en métal, un
art, notre métier
Espace techno
Bâtiment logique -
Apollo – 91193L’orme des merisie
Tél. : 01 60 Saint-Aubin rs
13 83 00 cedex
publication@c - Fax : 01
60 13 13
ticm.com 03

N° 4/2014

--Résistance d’un poteau en acier inoxydable com- sement selon l’Eurocode 3 couv_revu
e_cticm_4
_2014.ind
d 1
ISSN 0045-
8198
4

primé et fléchi, selon l’EN 1993-1-4 Construire


en métal, un
art, notre métie
r

28/11/14
11:28

CMI 5-2014
37
FORMATION
Vos formations
au CTICM

FON01 Bases de conception principaux textes applicables et leur philosophie


des bâtiments à ossature métallique sont présentés.
Du 27 au 29 janvier 2015 Objectifs du stage :
Ce stage a pour objectif de faire connaître et appré- --Comprendre l’organisation et le statut des textes
hender les technologies constructives courantes relatifs au domaine du bâtiment en construction
utilisées en construction métallique de bâtiment. Il métallique,
vise l’acquisition, par les participants, de la connais- --Identifier le contenu des normes européennes
sance des principes fondamentaux nécessaires à (NF EN) de conception, de calcul et d’exécution
l’obtention d’une conception saine d’une structure des structures en acier,
en acier courante : principes de base de conception --Connaître les principes de base des codes de
et de stabilité ; rôle et comportement structurel calcul aux états limites,
des sous-ensembles ou éléments constitutifs de --Être sensibilisé aux exigences réglementaires
la structure. en matière sismique, thermique et de sécurité
Une information sur l’enveloppe et la protection incendie.
des ossatures (corrosion et incendie) complète cette Pédagogie :
formation. --Exposés.
Objectifs du stage : Public :
--Maîtriser les principes constructifs et de stabilité --Architectes et maîtres d’œuvre,
en vue d’aboutir à une conception saine d’une --Bureaux d’études de conception,
ossature en acier de technicité courante, --Responsables de la coordination et du suivi des
--Comprendre le rôle et le comportement structurel études,
des éléments principaux et secondaires, --Chefs de projets, chargés d’affaires (entreprise
--Connaître les principes constructifs les plus générale ou de construction métallique).
courants en matière d’enveloppe et de parois Prérequis :
(bardages, toitures et planchers), --Aucun.
Ces stages sont --Connaître les systèmes usuels de protection des
issus des cycles structures (corrosion, incendie). FON02 Rappels de résistance des
suivants : Pédagogie : matériaux
--Exposés et exemples. 24 et 25 février 2015
Public : La démarche de vérification d’une ossature par la
Information
sur le contexte --Ingénieurs débutants et techniciens de bureaux résistance des matériaux permet de juger l’aptitude
normatif et d’études ou de bureaux de contrôle, d’une ossature de bâtiment à assumer ses fonctions
réglementaire --Architectes, prescripteurs, maître d’œuvre. de résistance et de service. Basée sur les lois de
Prérequis : comportement physique de l’acier ce module fournit
 cquérir les
A --Connaissances de base en résistance des maté- les bases de réflexion nécessaire à cette démarche.
« fondamen- riaux et ouvrages de bâtiments. À l’issue de cette formation les participants seront
taux » néces- aptes à juger le comportement physique de base
saires au calcul
PAN01 Panorama normatif de la d’éléments d’une ossature soumise à sollicitations
ou à la concep-
tion générale
construction métallique extérieures.
des ossatures 3 et 4 février 2015 Ce module ne traite pas de la vérification des sec-
Ce stage vise à permettre aux concepteurs, pres- tions en résistance et en stabilité (voir stage BAS03).
 alcul des
C cripteurs ou entrepreneurs de mieux comprendre Objectifs du stage :
structures selon et utiliser le système français de normalisation rela- --Acquérir les prérequis indispensables à l’étude
les Eurocodes tif au domaine de la construction métallique. Les des structures métalliques,

CMI 5-2014
38
Formation

--Maîtriser les notions de comportement méca- Prérequis :


nique des éléments de construction et leur --Formation initiale en mathématiques (niveau
influence sur la distribution des efforts dans terminale de l’enseignement secondaire).
une ossature métallique,
--Maîtriser les notions de base de l’équilibre des BAS02 Eurocode 3 - Analyse des
ossatures. structures
Pédagogie : 26 et 27 février 2015
--Exposés théoriques ou méthodologiques et appli- L’analyse de structure permet à partir d’un modèle
cations pratiques. de représentation physique de déterminer la distri-
Public : bution les efforts/sollicitations dans une ossature.
--Projeteurs ou dessinateurs de bureaux d’études Cette démarche généralement traitée par les moyens
chargés de l’élaboration des plans d’ensemble, de informatiques peut s’avérer complexe.
l’établissement des notes de calculs simples sous À l’issue de cette formation, les participants seront
la direction d’un ingénieur ou d’un projeteur- aptes à juger de la pertinence de leur approche
calculateur qualifié. de modélisation, de juger les résultats obtenus
Prérequis : et d’apporter les corrections nécessaires à leur
--Formation initiale en mathématiques (niveau démarche.
terminale de l’enseignement secondaire), Le stage privilégie le recours à des approches sim-
--Connaissances générales en bâtiment. plifiées basées sur l’analyse élastique.
Objectifs du stage :
BAS01 Eurocode 0 et Eurocode 1 – --Savoir lire et analyser les résultats d’un calcul
Actions et combinaisons – Niveau 1 informatique,
Du 10 au 12 février2015 --Être en mesure de procéder à l’analyse d’une
Les notions contenues dans l’EN 1990 sont essen- ossature métallique courante dans le respect des
tielles à l’approche du calcul « aux Eurocodes », exigences de l’Eurocode 3 partie 1-1.
indépendamment du matériau : situations de Pédagogie :
projet, états limites, règles de combinaison des --Exposés théoriques, méthodologiques et appli-
actions, coefficients partiels de sécurité. Après cations pratiques.
avoir présenté ces notions, la formation aborde Public :
la détermination des actions dues aux charges --Projeteurs, calculateurs ou autres personnels de
d’exploitation, à la neige ou au vent, pour les bureaux d’études chargés du dimensionnement
bâtiments courants (hauteur modérée, inférieure d’éléments courants de structures ou de la rédac-
à 15 m). Des applications illustrent pas à pas tion de notes de calculs sous la direction d’un
chaque sujet abordé. encadrement qualifié.
Cette formation se situe exclusivement dans le Prérequis :
contexte « bâtiment ». Elle n’a pas pour objet d’abor- --Connaissance en résistance des matériaux équi-
der la totalité des actions visées par les différentes valents à celles qui seraient obtenues à l’issue du
parties de l’EN 1991. stage FON02.
Objectifs du stage :
--Connaître les bases de calcul des structures déve-
loppées dans l’EN 1990,
--Déterminer les actions dues aux charges d’exploi-
tation sur des bâtiments simples,
--Déterminer les actions dues aux charges clima-
tiques sur des bâtiments simples.
Pédagogie :
--Exposés théoriques, méthodologiques et appli- Pour toutes informations
cations pratiques. contactez le service formation :
Public :
--Projeteurs, calculateurs ou ingénieurs de bureaux 01 60 13 83 07
d’études chargés du dimensionnement d’éléments
ou consultez notre site internet :
courants de structures ou de la rédaction de notes
www.cticm-formation.com
de calculs de structures courantes.

CMI 5-2014
39
ASSISTANCE
Assistance téléphonique
L’assistance technique contribue à faciliter et encourager le choix des solutions métalliques, et permet aux praticiens d’obtenir des
réponses concrètes à leurs interrogations au quotidien. Elle est délivrée aux constructeurs métalliques mais également à l’ensemble
des acteurs du secteur de la construction métallique.
Il s’agit généralement de conseils ou renseignements ne nécessitant pas d’études approfondies, et qui sont donc donnés à titre gratuit.
Dans le cas où la demande d’assistance nécessite une étude particulière de plus longue durée, un devis est alors proposé dans le cadre
des prestations d’ingénierie et de conseil.

Thèmes Contacts Téléphone Courriel


RÉGLEMENTATION ET NORMALISATION
Eurocodes : statut, avancement Valérie Lemaire 01 60 13 83 37 vlemaire@cticm.com
Réglementation et normalisation française Valérie Lemaire 01 60 13 83 37 vlemaire@cticm.com
Réglementation « sécurité incendie » pour bâtiments et ICPE Patrice Russo 01 60 13 83 30 prusso@cticm.com
CONSTRUCTION MÉTALLIQUE - GÉNÉRALITÉS
Analyse globale des structures Alain Bureau 01 60 13 83 56 abureau@cticm.com
Assemblages boulonnés Maël Couchaux 01 60 13 83 57 mcouchaux@cticm.com
Assemblages soudés Dominique Semin 01 60 13 83 43 dsemin@cticm.com
Assemblages par brides Maël Couchaux 01 60 13 83 57 mcouchaux@cticm.com
Dynamique des structures - Vibrations Mladen Luki 01 60 13 83 68 mlukic@cticm.com
Comportement des structures soumises au séisme PS92,
Pierre-Olivier Martin 01 60 13 83 69 pomartin@cticm.com
EC8 PS-MI
Exécution des structures métalliques : fabrication,
Dominique Semin 01 60 13 83 43 dsemin@cticm.com
montage, tolérances
Fatigue Mladen Luki 01 60 13 83 68 mlukic@cticm.com
Justification du comportement (à froid) des structures
Alain Bureau 01 60 13 83 56 abureau@cticm.com
par l’expérimentation
Logiciels utilisés en CM Jean-Claude Delongueville 01 60 13 83 42 jcdelongueville@cticm.com
Rupture fragile Bruno Chabrolin 01 60 13 83 05 bchabrolin@cticm.com
Vérification des sections et des éléments.
Alain Bureau 01 60 13 83 56 abureau@cticm.com
Flambement, déversement, voilement local
Voilement des plaques et EC3-1-5 Pierre-Olivier Martin 01 60 13 83 69 pomartin@cticm.com
Calcul des coques et EC3-1-6 Tien Minh Nguyen 01 60 13 83 67 tnguyen@cticm.com
CONSTRUCTION MIXTE
Bâtiments mixtes acier-béton (planchers, poteaux,...) Philippe Beguin 01 60 13 83 59 pbeguin@cticm.com
MATÉRIAUX
Aciers inoxydables et EC3-1-4 Alain Bureau 01 60 13 83 56 abureau@cticm.com
Boulonnerie – Fixations Maël Couchaux 01 60 13 83 57 mcouchaux@cticm.com
Soudage Dominique Semin 01 60 13 83 43 dsemin@cticm.com
Produits d’enveloppe en acier Stéphane Herbin 01 60 13 83 63 sherbin@cticm.com
ÉLÉMENTS DE STRUCTURE ET OUVRAGES PARTICULIERS
Cheminées et EC3-3-2 Patrick Le Chaffotec 01 60 13 83 40 plechaffotec@cticm.com
Chemins de roulement et EC1-3/EC3-6 Dominique Semin 01 60 13 83 43 dsemin@cticm.com
Conception des structures de bâtiment Philippe Beguin 01 60 13 83 59 pbeguin@cticm.com

CMI 5-2014
40
REVUE
CONSTRUCTION
MÉTALLIQUE
la référence depuis
plus de 50 ans
recherche, calcul et conception,
ingénierie incendie,
réglementation et normalisation,
descriptions d’ouvrages

ABONNEZ-VOUS! VOTRE COMMANDE


quantité prix unitaire prix total

Abonnement 2015 France* 16O € TTC


Tarif de l’abonnement
Abonnement 2015 Étranger* 195 € TTC
annuel 2015 (4 numéros) :
France 160 € TTC
Total TTC de votre commande
Étranger 195 € TTC
*Lorsque vous vous abonnez en cours d’année nous vous envoyons les numéros déjà parus.

Nom :...........................................Prénom : ..............................................................

À retourner accompagné de votre règlement par Raison sociale de votre société :................................................................................
chèque à l’ordre du CTICM:
Adresse :...................................................................................................................

................................................................................................................................

Construire en métal, un art, notre métier ................................................................................................................................


service publications
................................................................................................................................
Espace technologique
L’orme des merisiers Code Postal :.......................Ville :.........................................Pays :............................
Immeuble Apollo
91193 Saint-Aubin E-mail: .....................................................................................................................

Adresse de facturation (si différente) :........................................................................


Conditions générales de ventes disponibles: ................................................................................................................................
sur le site www.cticm.com ou sur simple
demande à publication@cticm.com ................................................................................................................................
ASSISTANCE
Thèmes Contacts Téléphone Courriel
ÉLÉMENTS DE STRUCTURE ET OUVRAGES PARTICULIERS (suite)

Éléments minces formés à froid et EC3-1.3 Dominique Semin 01 60 13 83 43 dsemin@cticm.com

Ponts métalliques et mixtes EC3-2 et EC4-2 Daniel Bitar 01 60 13 83 38 dbitar@cticm.com

Poutres alvéolaires Alain Bureau 01 60 13 83 56 abureau@cticm.com

Pylônes et pylônes haubanés et EC3-3.1 Patrick Le Chaffotec 01 60 13 83 40 plechaffotec@cticm.com

Silos et réservoirs et EC1-4/EC3-4 Patrick Le Chaffotec 01 60 13 83 40 plechaffotec@cticm.com

Stabilisation d’un bâtiment par les parois - Effet diaphragme Mladen Luki 01 60 13 83 68 mlukic@cticm.com

Escaliers et garde-corps Anthony Rodier 01 60 13 83 66 arodier@cticm.com

Structures en aluminum Mladen Luki 01 60 13 83 68 mlukic@cticm.com

ACTIONS

Actions climatiques : neige et vent - Règles NV et EC1 Danielle Clavaud 01 60 13 83 36 dclavaud@cticm.com

Actions d’exploitation (charges) Danielle Clavaud 01 60 13 83 36 dclavaud@cticm.com

Combinaisons d’actions Danielle Clavaud 01 60 13 83 36 dclavaud@cticm.com

Actions sismiques PS92 et EC8 Danielle Clavaud 01 60 13 83 36 dclavaud@cticm.com

Actions en cas d’incendie EC 1-1.2 Christophe Thauvoye 01 60 13 83 21 cthauvoye@cticm.com

États limites de service - Flèches admissibles Philippe Beguin 01 60 13 83 59 pbeguin@cticm.com

DÉVELOPPEMENT DURABLE

Construction métallique et développement durable Stéphane Herbin 01 60 13 83 63 sherbin@cticm.com

Protection anticorrosion des structures métalliques Stéphane Herbin 01 60 13 83 63 sherbin@cticm.com

PHYSIQUE DU BÂTIMENT
Performances thermiques et énergétiques de bâtiments à ossature
Amor Ben Larbi 01 60 13 83 61 abenlarbi@cticm.com
métallique
Performances acoustiques de bâtiments à ossature métallique Philippe Beguin 01 60 13 83 59 pbeguin@cticm.com

Étanchéité à l’air de bâtiments à ossature métallique Philippe Beguin 01 60 13 83 59 pbeguin@cticm.com

INCENDIE
Calcul du comportement au feu des éléments de second œuvre à
Christophe Renaud 01 60 13 83 27 crenaud@cticm.com
ossature métallique
Calcul du comportement au feu des structures mixtes. Application
Gisèle Bihina 01 60 13 83 26 gbihina@cticm.com
de l’EC4-1.2
Calcul du comportement au feu des structures en acier et
Christophe Renaud 01 60 13 83 27 crenaud@cticm.com
aluminium – Application des EC3-1.2 et EC9-1.2
Comportement au feu des entrepôts et bâtiments industriels Christophe Renaud 01 60 13 83 27 crenaud@cticm.com

Comportement au feu des parcs de stationnement Bin Zhao 01 60 13 83 16 bzhao@cticm.com

Ingénierie de la sécurité incendie – Méthodologie Nicolas Henneton 01 60 13 83 25 nhenneton@cticm.com

Sécurité incendie dans les bâtiments à simple RDC Nicolas Henneton 01 60 13 83 25 nhenneton@cticm.com

Flux thermique émis par un feu d’entrepôt (Flumilog) Christophe Thauvoye 01 60 13 83 21 cthauvoye@cticm.com

Produits de protection des structures contre l’incendie Christophe Renaud 01 60 13 83 27 crenaud@cticm.com

CERTIFICATION

Marquage CE des produits de construction métalliques Frédérique Algranti 01 60 13 83 15 falgranti@cticm.com

CMI 5-2014
42
40 years of innovation
Great Structures, Great Engineers, Great Software

Scia Engineer, pour le meilleur de l’analyse structurelle


• Fiabilité : le logiciel de référence pour l’Eurocode avec annexes nationales (intègre également les anciens règlements)
• Ergonomie : interface conviviale, prise en main rapide, courbe d’apprentissage réduite
• Transparence : note de calcul dynamique et détaillée avec références à la norme ; possibilité d’intégrer des feuilles de
calcul personnelles
• Productivité : puissance de calcul, rapports automatiques, retour sur investissement rapide

© AECOM - Spartak Moskow Stadium

Calcul de stabilité de toutes vos structures


• Intègre l’analyse avancée à l’EC8
• Assistance technique métier assurée par une équipe d’experts
(téléphone, email, prise en main à distance)
• Interopérabilité avec tous les logiciels de conception du marché dont compatibilité avec Tekla
• Interface IFC certifiée, 100% Open BIM
• 8000 licences actives dont plus de 200 en France

Demandez votre licence d’évaluation sur www.nemetschek-scia.com


Nemetschek Scia sarl - Tour d’Asnières, Sis 4 Avenue Laurent Cély, FR-92600 Asnières-sur-Seine, Tél. 01.84.02.00.90
Logiciel d‘analyse statique et dynamique

Logiciel de charpentes 3D
Avec plus de 25 années
d‘expérience et de succès, le
Choisir les solutions de DLUBAL, c‘est faire le bon choix à temps...

premier fournisseur indépen-


dant de solutions logicielles
pour le calcul de structures
en Allemagne, désormais Logiciel d‘analyse MEF
présent aussi en France.
Structure métallique Eurocodes 3 Eléments finis
Stabilité et dynamique

Pont
Application BIM

© www.ibehlenz.de

Sections

Conception modulaire Charpentes 3D


du logiciel de base
Environnement intuitif
et convivial
Application BIM (AutoCad,
Tekla Structures, CadWork,
Formats stp, dxf, dgn, ifc...)
Construction mécanique
RFEM - Logiciel de calcul de structures linéaires et
non-linéaires multi-matériaux dans un environnement
totalement graphique pour tous vos projets
de construction (pylônes, stades, bâtiments, usines
industrielles...).
© www.ibehlenz.de

Grâce à une CAO intégrée, un mailleur automatique


et un système de 64 bits, il vous permet un
calcul très rapide avec une exploitation des résultats Version d‘essai sur www.dlubal.fr
sous forme graphique et de notes de calcul
assez explicites. D‘autres Dlubal Software GmbH
Am Zellweg 2
Suivez-nous sur:
informations: D-93464 Tiefenbach
Tel.: +49 9673 9203-75
Fax: +49 9673 9203-51
info@dlubal.com
www.dlubal.fr
À partir de janvier 2015:
Dlubal Software Sarl
50 avenue du Président Wilson, Bât 112
93210 La Plaine Saint Denis
Tel.: +33 14946 4358
Fax: +33 14946 4343
info@dlubal.com

Vous aimerez peut-être aussi