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Soudage par

résistance

Le soudage par résistance électrique[1]


est un moyen d’assemblage
indémontable de tôles, entre elles, mais
aussi d’écrous, vis, gougeons, sur une
tôle, celles-ci peuvent être
indifféremment d’acier, d’acier galvanisé
ou électrozingué, d’aluminium mais aussi
de cuivre (faible épaisseur), laiton, zinc,
nickel, or, argent, plomb.
Cet article ne cite pas
suffisamment ses sources
(avril 2018).

Si vous disposez d'ouvrages ou


d'articles de référence ou si vous
connaissez des sites web de qualité
traitant du thème abordé ici, merci
de compléter l'article en donnant
les références utiles à sa
vérifiabilité et en les liant à la
section « Notes et références »

En pratique : Quelles sources sont


attendues ? Comment ajouter mes
sources ?
Machine de Elihu Thomson de 1890
de soudage en bout

Ce mode d’assemblage est très répandu


dans l’industrie automobile et
aéronautique par exemple, pour sa
rapidité d’exécution (grande partie
robotisé) sa qualité mécanique et son
faible coût.

Histoire
Inventé en 1877 par Elihu Thomson,
breveté par le même en 1886, le soudage
par résistance ne se développa qu’à
partir de 1925.
Principe du soudage par
résistance par points

Soudage par point

Cas du soudage classique de deux tôles


(celles-ci pouvant être de nature et
d’épaisseur différente).

Les deux tôles sont placées l’une sur


l’autre, puis fortement maintenues sous
pression par la machine de soudage,
entre deux électrodes, avant qu’un fort
courant ne les traverse permettant après
une brève pause, afin de refroidir le point
de fusion, le relâchement des deux tôles
unies pour toujours par soudure.

Il n’y a donc pour ce mode de soudage


aucun métal d’apport (soudage
autogène), il est exécuté sous pression
avec comme chauffage un fort courant
électrique.

La loi qui explique ce phénomène est


l'effet Joule : W=RI² t

Dégagement de chaleur W en joules,


résistance électrique R en ohms,
intensité du courant I en ampères et
temps t en secondes. Le point de fusion
a lieu entre les deux tôles car c’est le
contact qui offre le plus de résistance au
passage électrique, la résistance du
circuit de soudage étant négligeable.

Contrôle de la qualité de la
soudure
Le contrôle de la qualité de la soudure
est en principe destructif, sur la propre
pièce si elle est peu onéreuse ou bien sur
une éprouvette (2 petits bouts de tôle de
même caractéristiques que la pièce à
contrôler) dans le cas contraire. Il est
effectué au marteau et burin, la pièce
solidement fixée entre les mors d’un étau
en ouvrant les deux pièces puis en
frappant sur une d’elles, une des deux
pièces assemblées doit se découper de
manière cylindrique autour du point de
soudure : C’est ce qu’on nomme le
diamètre de déboutonnage, mesuré il ne
doit jamais être inférieur au diamètre
mini imposé par la norme en fonction du
diamètre des électrodes et de la classe
de qualité exigée à la soudure. Si aucun
arrachement de métal se produit il s’agit
d’un point appelé par les soudeurs
«collé» qui est refusé. Un contrôle plus
précis peut être obtenu en laboratoire,
essai sur une machine de traction. Par
exemple pour deux tôles d’acier doux de
2 mm et un diamètre de 4 mm
d’électrodes le résultat en essai de
traction donne une valeur de 500 daN,
bien sur pour un diamètre supérieur de 6
mm la valeur augmente pour atteindre
700 daN.

L’autre option de contrôle est le contrôle


non destructif par ultrasons.

Alimentations nécessaires
au raccordement d’un
matériel de soudage

Machine de soudure par points

Alimentation électrique du réseau.


Alimentation pneumatique (air lubrifié)
circuit de 6 bars.
Alimentation en eau de
refroidissement (circuit fermé d’eau
non calcaire).

Constitution d’une machine


de soudage ou d’un robot
équipé pour le soudage
Transformateur de soudage.
Panneau à thyristors (2 montés en tête
bêche) pour la régulation du courant
de soudage.
Séquence de soudage (automate
spécifique qui régule l’intensité de
soudage, les temps du cycle, le
changement d’électrodes...)
Circuit électrique de soudage en
cuivre.
Circuit pneumatique (vérin, détendeur,
filtre...)
Circuit de refroidissement à eau du
transformateur, panneau à thyristors,
et circuit en cuivre de soudage.
Cycle de soudage t1: tps d'accostage; t2 tps de soudage; t3 tps de maintien+ tps
d'ouverture

Paramètres de soudage
La force (ou effort) notée (F) de
compression en newtons (symbole N)
ou multiples comme le décanewton
(symbole daN) (convertible en
pression du circuit pneumatique en
bars d’une machine donnée d’après un
abaque ou une courbe): C’est cette
force qui est appliquée sur les deux
pièces et qui détermine la résistance
de contact électrique entre celles-ci,
donc implicitement la qualité de la
soudure. Trop faible, il y a un risque
d’avoir trop de projection de métal en
fusion, trop forte la qualité de la
soudure peut en pâtir. Cette force est
mesurée par un appareil autonome
spécifique appelé U d’effort qui doit
être annuellement étalonné.
Le temps d’accostage en périodes du
réseau électrique: C’est en temps
mécanique donné par la machine est
son ouverture entre les électrodes
(celle-ci doit être minimum sans gêner
l’opérateur, dans le cas de petites
pièces plates 2 à 3 cm). Ce temps
permet la fermeture de la machine et
la montée en pression du vérin, jusqu’à
la pression désirée (les machines
anciennes fonctionnant encore sans
contrôle de pression). C’est cette
minuterie qui autorise le soudage, à
moins d’avoir une machine équipée
d’un contrôle de pression ou d’une
électrovanne régulée.

Il est donné comme tous les autres


temps en périodes électriques (~): ici
pour un réseau de fréquence (f) de 50
hertz, t en secondes =1/f

donc t= 1/50 de seconde donc 20 ms. Un


temps d’accostage de 10 périodes veut
dire 10 fois 20 ms donc 200 ms.

Un temps trop court peut endommager le


matériel(si la machine n’a aucun contrôle
de pression), un temps trop long diminue
la productivité. Sur la plupart des
séquences de soudage, ce temps est
divisé en premier accostage et
accostage (pour le travail à la volée),
toutefois le temps est cumulé donc cela
n’a aucune influence sur le principe.
Le temps de soudage en périodes du
réseau électrique : C’est le temps
pendant lequel passe le courant
électrique, trop court la soudure n’est
pas bonne, trop long le point est brûlé
ou même percé.
L’intensité de soudage notée I en kA :
C’est l’intensité du courant de soudage
donné en kiloampères (kA), elle est
régulée par la séquence, qui doit
comporter un tore de mesure, en
fonction duquel elle ouvre plus ou
moins les thyristors par le courant de
gâchette. Trop faible la soudure n’est
pas bonne, trop fort le point est brûlé.
Attention car I agit au carré (voir
formule de Joule).
Le temps de maintien (ou de forgeage
sur certaines machines) : C’est le
temps donné pour refroidir le point de
soudure, aucun courant ne passe mais
la machine ce maintien fermée sous
pression. Il est dit de "forgeage" quand
la machine permet d’obtenir un effort
entre les électrodes supérieures
pendant ce temps. Trop court à la
limite les pièces peuvent se séparer,
trop long il pénalise la productivité.

Ordre de grandeur des paramètres


(soudage de deux tôles d’acier de 1 mm
avec des électrodes de 6 mm de
diamètre): F = 270 daN, I = 10 kA, temps
de soudure = 10 ~ (périodes), temps
d’accostage selon la machine, temps de
maintien = 10 ~.

Remarque : Pour améliorer la qualité


d’une soudure on doit en premier
augmenter I en fonction de la capacité
de la machine, sinon augmenter le temps
de soudage avec un impact sur la
productivité, ou bien diminuer
(inversement proportionnel) l’effort de
soudage dans la limite possible du
contrôle des projections.
Cas particuliers

Cas du soudage de tôles épaisses


ou de trois tôles

Dans le cas de soudage de 3 tôles ou de


tôles épaisses (épaisseur > 1,5 mm), le
mode de soudage est spécifique car on
utilise le soudage par pulsations. C’est-à-
dire que pour souder une pièce plus
épaisse et comme la capacité de notre
machine n’est pas illimitée, au lieu
d’envoyer un courant plus fort on utilise
un temps plus long entrecoupé de
courtes pauses (temps mort) afin de ne
pas endommager le transfo et les
thyristors, l’on envoie donc plusieurs
séries ou trains de pulsations (courant
d'intensité I pause courant, etc.) Il faut
donc en plus définir le nombre de
pulsations, et le temps mort.

Cas de tôles revêtues (galvanisées


ou électrozinguées)

Le soudage est le même que pour une


tôle nue sauf qu’il nécessite de 30 a 40 %
en plus de courant. De plus le zinc se
dépose lentement sur les électrodes en
cuivre formant un couche de laiton, celle-
ci nuisant fortement à la qualité de la
soudure. C’est pourquoi l’on utilise pour
ces pièces soudées en série une
intensité de soudage variable qui
augmente en fonction du nombre de
points de soudure effectués
(déphasage). L’usure est linéaire, et sous
influence du matériel japonais, de plus en
plus de fabricants européens utilise ce
modèle, toutefois bon nombre de
séquence de soudage ancienne encore
en service utilise le modèle ancien de
montée par paliers. Par exemple de 0 à
200 points 8 kA de 200 à 400 points 8,5
kA d’intensité etc. Ce qui nécessite une
mise au point délicate et longue afin de
définir ces paliers (de plus très
dépendant de la qualité et épaisseur du
revêtement).
Électrodes

Quel que soit le mode utilisé il convient


de périodiquement procéder à un rodage
des électrodes, grâce à un rodoir manuel
(sorte de lime plate aux traits parallèles,
de 20 à 50 par cm) qui enlève la couche
de laiton et une fraise pour recalibrer le
diamètre de l’électrode ou bien un rodage
d’une machine automatique, qui usine
légèrement l’électrode (cas de robots de
soudage). Même avec ces précautions,
la périodicité de changement des
électrodes est de l’ordre 5 fois plus
importante que pour une tôle nue.
Soudage par bossage

Cas du soudage de vis, écrous,


gougeons … par bossage

Il est possible de souder des vis des


écrous sur une tôle, pour cela il faut une
machine assez puissante, et des écrous
et vis spécifiques qui possèdent sur la
face inférieur en principe 3 bossages à
180º (petite réserve de matière qui va
fondre et constituer la soudure).

Cas du point de soudage invisible

Le point de soudage est en principe


visible, pour le rendre invisible, ou
presque, on utilise sur la face en
question une électrode plate, toutefois la
qualité s'en ressent. Pour compenser en
principe on rajoute au minimum 1 kA à I.

Cas de plusieurs points de soudure


soudés en même temps sur la
même machine

Il est possible de faire plusieurs points en


même temps sur la même pièce ou de
souder deux pièces à la fois; pour cela
l’on utilise des machines spécifiques plus
puissante, des presses à souder. Pour
une bonne répartition des efforts et donc
du courant, l’on dispose entre les
plateaux de la machine des vérins
d’équilibrage à graisse ou plus récents
pneumatique.

Soudage à la molette
Dans ce cas, les deux tôles à souder sont
serrées par deux électrodes cylindriques
(molette) en rotation qui entraînent les
deux tôles dans un mouvement de
translation. Périodiquement un courant
de soudage traverse les deux tôles et
crée un point de soudure dont le pas
dépend de la vitesse d’avance et de la
fréquence de soudage, à la limite l’on
peut souder un cordon continu et en
principe étanche.
Soudage à la molette

Règles de sécurité
L’opérateur d’une machine à souder doit
impérativement utiliser des lunettes de
protection, des gants et chaussures de
sécurité ainsi qu’un tablier en cuir ou une
blouse en coton (peu inflammable au
regard des matières synthétiques).
Notes et références
1. Le soudage électrique par résistance
de Jean Nègre, Publications de la
soudure autogène Paris [réf. incomplète]
(de) Cet article est partiellement ou en
totalité issu de l’article de Wikipédia en
allemand intitulé
« Widerstandsschweißen (https://de.wi
kipedia.org/wiki/Widerstandsschwei%
C3%9Fen?oldid=171656269) » (voir la
liste des auteurs (https://de.wikipedia.
org/wiki/Widerstandsschwei%C3%9Fe
n?action=history) ).

Bibliographie

Le Soudage électrique par résistance de


Jean Nègre, chez Publications de la
soudure autogène Paris, 4e édition.
Notice BnF (https://catalogue.bnf.fr/ar
k:/12148/cb32481074s) [archive]
Soudage par résistance de Claude
Drouart chez Publications du soudage
et ses applications, 1993
(ISBN 2-85701-254-3) Notice BnF (http
s://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb356
14134v) [archive]
G. L'heureux, E. Belotte, Le Soudage par
résistance, Dunod, 1965.

Normes ISO

ISO 5182, Soudage par résistance —


Matériaux pour électrodes et
équipements annexes
ISO 10447, Soudage par résistance —
Essais de déboutonnage au burin et de
pelage appliqués aux soudures par
résistance par points et par bossages
ISO 14270, Dimensions des
éprouvettes et mode opératoire pour
l'essai par déboutonnage mécanisé
des soudures par résistance par
points, à la molette et par bossages
ISO 15609-5, Descriptif et qualification
d'un mode opératoire de soudage pour
les matériaux métalliques — Descriptif
d'un mode opératoire de soudage;
Partie 5: Soudage par résistance
ISO 15614-12, Descriptif et
qualification d'un mode opératoire de
soudage pour les matériaux
métalliques — Épreuve de qualification
d'un mode opératoire de soudage;
Partie 12: Soudage par points, à la
molette et par bossages
ISO 17677-1, Soudage par résistance
— Vocabulaire — Partie 1: Soudage par
points, par bossages et à la molette
ISO 18278-1, Soudage par résistance
— Soudabilité — Partie 1: Évaluation de
la soudabilité pour le soudage par
résistance par points, à la molette et
par bossages des matériaux
métallique
ISO 18278-2, Soudage par résistance
— Soudabilité — Partie 2: Méthodes
alternatives d'évaluation des tôles
d'acier pour le soudage par points

Liens externes
Notice dans un dictionnaire ou une
encyclopédie généraliste : Britannica
(https://www.britannica.com/technolo
gy/resistance-welding) [archive]

Portail des technologies

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title=Soudage_par_résistance&oldid=204945695
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