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DENIS Zoe, L1 SHAE 43003695

Kumânthông, le "bébé d'or"

Cette petite amulette vient de Thaïlande, plus précisément de


Bangkok, et date de la fin du XXe siècle. Elle a été amenée au quai
Branly (je n’ai pas trouve les dates) par Christine Hemmet,
Responsable de l'Unité Patrimoniale des collections d'Asie au musée
du quai Branly de 2000 a 2011.

L’enveloppe est une petite bouteille/fiole en verre de7,3cm sur 2,65,


qui protège une petite statuette de bois recouverte de feuilles d’or
(type de bois non renseigne pour celui ci, mais normalement, elle est
faite de bois RAK « le bois amour » et YOM « le bois
respecte »).Traditionnellement, cette statuette était un fœtus
momifié, aussi recouvert de feuilles d’or. Cette statuette est plonge
dans un huile parfumée, sûrement une huile de santal (bois). En tout,
l’amulette pèse 46g.

J’ai choisi cet objet car j’ai beaucoup les amulettes, notamment l’idée
qu’un si petit objet puisse renfermer autant de forces/pouvoirs
(jusqu’à inquiéter son détenteur). Mais surtout car j’ai été touchée par le fait qu’elle représente un
enfant qui est sensé protéger la maisonnée, et non le contraire. De plus est composée de
différentes matières/substances qui on chacune une signification, et qui représentent l’utérus
maternel (question d’immortalité)

Kuman Thong est une divinité domestique de la religion populaire thaïlandaise, il représente la
chance et la fortune. Kuman ou Kumara signifie " jeune garçon sanctifié " et Thong signifie doré.

A l’origine, il est fait a partir de pratiques nécromanciennes ; ce sont


des fœtus retires chirurgicalement du ventre de la mère,puis
sacralises lors d’un rituel (qui se passe dans un cimetière la nuit)
durant lequel le fœtus vas être momifie a sec (séché sur un feu) et
recouvert de ya lak (laque utilisée pour couvrir les amulettes) sur
laquelle sera collée des feuilles d’or. Ce fœtus peut être remplace par
du bois sacre ou des os humains sculptes. Il baigne ensuite dans une
huile qui, normalement, était elle aussi prise sur le corps de morts,
puis remplacée par des huiles végétales.
Lors du rituel, il est impératif d’avoir la permission des morts ; aucun
moine ou nécromancien ne fera de rituel si le mort a refuse les
offrandes.

Pourquoi cette amulette ?


« les proches du mort demandent souvent à un expert de recueillir
l'esprit du mort si celui-ci a péri avant même sa mise au monde ou
dans des circonstances dramatiques, afin de pouvoir continuer à
l'aimer (et le consoler). Or il est impossible d'attraper un esprit sans prai (corporelle). L'huile de
mort, ses os, ses cheveux font donc partie des produits que les proches cèdent apparemment sans
trop de difficultés, puisqu'il s'agit d'ingrédients indispensables pour «attirer» l'esprit d'un défunt
sur un support qui doit être le plus proche possible d'un corps. Les prélèvements sur les cadavres
seraient donc tolérés par les autorités parce qu'ils participent d'un système qui vise à libérer les
âmes de leur immense souffrance. Inviter ces âmes en peine à s'installer dans des effigies est un
acte de compassion, explique Jenx. Quant à la dépouille elle n'est qu'une enveloppe, raison pour
laquelle son recyclage ne choque personne. »The thai occult, de Jenx, éditions Timeless, 2015.
Ghost edition.
Pour que l’amulette porte chance et protège, il est important que la figurine reçoive les mêmes
soins qu’un enfant (qui peut se détourner de la famille et devenir maléfique si elle n’a pas ses
besoins combles). Il faut donc lui parler avec amour et tendresse, il apprécie les offrandes
(sucreries…) et il ne faut pas les laisser seul dans la maison trop longtemps

L’esprit de l’enfant a soif de vie et l’esprit de la mère le protège . Par sa condition, il connaît a la fois
la condition humaine et la vie spirituelle ; c’est un médiateur entre les deux mondes.

De nos jours, cette amulette existe toujours sous forme de poupées en


vinyl, certains restaurants thaïlandais ont même proposé de repas qui
leurs étaient spécialement dédiés, pour aller plus loin ; Stephane
COURANT « anges poupees ; de la superstition a la mode » gaveroche
thailande n 257 mars 2016 p32-33,

Shigeharu Tanabe

Né au Japon en 1943 , il a étudié au Japon et en Grande-


Bretagne. Shigeharu Tanabe est professeur émérite au Musée
national d'ethnologie du Japon et enseigne actuellement
l'anthropologie sociale au Centre d'études ethniques et de
développement et au Centre d'études japonaises de
l'Université de Chiang Mai.
Il est l'un des principaux anthropologues sociaux du Japon et
a travaillé en Thaïlande et dans d'autres régions d'Asie du Sud-
Est.
En 1978, il a gagne le prix Shibusawa Claudel, qui récompense
chaque année un texte (ouvrage ou thèse en sciences
humaines et sociales ou sciences exactes, ou traduction d’un
ouvrage) de haut niveau rédigé en français et portant sur le Japon.
Ses zones géographiques d'intérêt sont principalement la Thaïlande, le Laos, le Vietnam et le sud-
ouest de la Chine ou il étudie notamment le discours rituel et idéologique a travers les théories
anthropologiques de la pratique et l’anthropologie écologique

Dans son livre ; Communautés de potentiel : assemblages sociaux en Thaïlande et au-


delà, Shigeharu Tanabe, avril 2016, edition Silkworm Books
Il propose de nouvelles façons de regarder les mouvements communautaires et les
acteurs sociaux en Thaïlande ; depuis le développement personnel et social basé sur les
principes bouddhistes jusqu'aux mouvements communautaires centrés sur d'autres
pratiques religieuses, spirituelles et traditionnelles. Ces mouvements communautaires
se différencient des mouvements sociaux classiques du début du XXe siècle et des « nouveaux
mouvements sociaux » qui ont suivi.
L'anthropologue Shigeharu Tanabe et ses collègues thaïlandais et japonais expliquent qu'une
caractéristique clé de ces mouvements communautaires est « l'assemblage » : des individus ou des
groupes se réunissent en réseaux qui leur permettent de réaliser leur potentiel. Ce livre constitue
une référence importante sur le fonctionnement des mouvements communautaires en Asie du
Sud-Est.
Il a notamment aussi écrit;
-Mémoires déplacées par le rituel : processus cognitifs dans les cultes spirituels du nord de la
Thaïlande, 2000 Bulletin du Musée National d'Ethnologie Vol.24 N.4 p.707-726
-La personne en transformation : corps, esprit et appropriation culturelle, Shigeharu Tanabe et
Charles F. Keyes, Crise culturelle et mémoire sociale : modernité et identité en Thaïlande et au Laos,
Londres,2002, RoutledgeCurzon, p.43-67

SOURCES ;

-Stephane COURANT « anges poupees ; de la superstition a la mode » gaveroche thailande n 257


mars 2016 p32-33

-The thai occult, de Jenx, éditions Timeless, 2015.

-Kuman Thong, wikipedia en francais, 17 septembre 2023

-Communautés de potentiel : assemblages sociaux en Thaïlande et au-delà, Shigeharu Tanabe,


avril 2016, edition Silkworm Books

-ISRAEC ; institut de recherche sur l'Asie du Sud-Est contemporaine, 2023, site


internet ;https://www.irasec.com/TANABE

-FFJ, fondation France-Japon de l’EHESS, 2023 ; site


internet ;http://ffj.ehess.fr/shibusawa_claudel.html

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