Vous êtes sur la page 1sur 39

i

Présenté par :

N°04 ANDRIANASOLONIRAINY Mahefatsitohaina TolotriniAvo

N°16 RAHARISOA Kantoniaina Erica

N°19 RAKOTOARISOA Michel

N°24 RANDRIANANTENAINA Antsa Sarobidy

N°28 RAVELOSON Mami-Mick Laurent

ii
TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION .................................................................................................................. 1

1 ECHANTILLONNAGE DES SOLS .............................................................................. 3

1.1 Méthodes d’échantillonnage .................................................................................... 3

1.2 Types d'échantillons ................................................................................................. 5

1.3 Prélèvement des échantillons sur terrain .................................................................. 6

2 METHODES DE MESURE DIRECTE .......................................................................... 9

2.1 Méthode gravimétrique ............................................................................................ 9

2.2 Méthodes spectroscopiques .................................................................................... 10

2.3 Méthodes chromatographiques .............................................................................. 11

2.4 Méthode par analyse de combustion à sec ............................................................. 11

2.5 Mesure par digestion humide au dichromate ......................................................... 12

3 ANALYSES EN LABORATOIRE ............................................................................... 13

3.1 Préparation des échantillons ................................................................................... 13

3.2 Détermination du carbone ...................................................................................... 15

3.3 Mesures de contrôle qualité ................................................................................... 19

4 FACTEURS INFLUENCANT LE STOCK DE CARBONE DANS LE SOL ............. 20

4.1 Type et composition du sol .................................................................................... 20

4.2 Utilisation des terres et pratique agricole ............................................................... 22

4.3 Les conditions climatiques et environnementales .................................................. 23

5 DEFIS ET LIMITATIONS DE L’EVALUATION DES STOCKS DE COS .............. 24

5.1 Variabilité Spatiale des Stocks de Carbone Organique du Sol .............................. 24

5.2 Compromis entre Profondeur d’Echantillonnage et Nombre Nécessaire .............. 24

5.3 Contraintes des Mesures Directes en Laboratoire .................................................. 24


iii
6 APPLICATIONS ET IMPLICATIONS........................................................................ 25

6.1 Stratégies d’Atténuation du Changement Climatique ............................................ 25

6.2 Pratiques Durables de Gestion des Terres .............................................................. 26

6.3 Développement de Politiques et Prise de Décisions .............................................. 26

7 ORIENTATIONS POUR LES FUTURES RECHERCHES ........................................ 27

7.1 Développer des techniques de mesure améliorées et standardisées ....................... 27

7.2 Réaliser des études de surveillance à long terme ................................................... 27

7.3 Intégrer avec les technologies de télédétection et la modélisation ........................ 27

CONCLUSION ..................................................................................................................... 28

REFERENCES ..................................................................................................................... 29

iv
INTRODUCTION

Le dioxyde de carbone (CO2) est le principal gaz à effet de serre d'origine anthropique sur
notre planète. Le CO2 provient principalement des émissions des combustibles fossiles
(charbon, pétrole et gaz). Il est également issu de certains procédés industriels, de la
déforestation et l'agriculture intensive.

Le CO2 est également émis par l'activité naturelle de notre planète comme les éruptions
volcaniques.
Les émissions massives de CO2 dus aux activités humaines augmentent fortement la
concentration atmosphérique en CO2 et donc le réchauffement climatique. Actuellement, le
niveau de CO2 dans l’atmosphère avoisine les 412 ppm, alors que le niveau requis est de
350 ppm pour éviter les impacts irréversibles sur la santé des hommes.

Les sols stockent du carbone sous la forme de matière organique, par l’intermédiaire de la
photosynthèse des plantes et surtout des mycéliums des champignons, mais aussi sous
forme « fraîche » : composée de litière avec des feuilles, brindilles, racines mortes, micro-
organismes morts, résidus de cultures, fertilisation organique. Le carbone est rejeté à l’état
gazeux notamment sous la forme de CO2, dans l’atmosphère.

Quand ils en piègent plus qu’ils n’en émettent, on parle de « séquestration de carbone ».
Les sols peuvent donc jouer un rôle dans les stratégies d’atténuation du changement
climatique.
En effet, Les études les plus récentes estiment à 1 500 Gigatonnes les réserves mondiales
de carbone contenu dans le premier mètre des sols. Ces chiffres font des sols le réservoir de
carbone le plus important de la planète, après l’hydrosphère (océans, mers, lacs, rivières).

Le premier objectif de l’Echantillonnage et de la mesure directe réside dans l’estimation


des stocks de carbone dans une espace agricole donnée. Dans la cadre de l’atténuation du
changement climatique, ces données prélevées seront inventoriées de l’échelle parcellaire à
l’échelle nationale afin d’estimer le stock de carbone d’un pays entier.

Ces données seront alors utilisées pour évaluer le service écosystémique des projets de
séquestration du Carbone.

En outre, les objectifs de l'échantillonnage et de la mesure du carbone des sols se diffèrent


en fonction de l'échelle à laquelle ils sont réalisés :

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


- À l'échelle de la parcelle : Il s’agit de comprendre finement la variabilité spatiale des
stocks de carbone selon les pratiques culturales et de fournir des références précises pour
conseiller les agriculteurs.

- À l'échelle de l'exploitation agricole : l’objectif est d’évaluer l'impact global des pratiques
agricoles sur les stocks de carbone puis de certifier le bilan « bas-carbone » de
l'exploitation, valoriser financièrement le stockage de carbone.

- À l'échelle territoriale : Nous pourrons modéliser la distribution spatiale des stocks de


carbone afin de guider les politiques publiques sur le stockage du carbone.

- À l'échelle nationale : Ces mesures permettront d’établir des références nationales sur les
stocks de C et de réaliser l'inventaire national des émissions/séquestration de GES.

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


1 ECHANTILLONNAGE DES SOLS

1.1 Méthodes d’échantillonnage

1.1.1 Localisation des échantillons en plan

1.1.1.1 Échantillonnage ciblé


L'échantillonnage ciblé consiste à prélever des échantillons de sols à un endroit précis où
les renseignements obtenus nous font soupçonner une contamination. Par exemple, la revue
des données existantes et la visite de reconnaissance peuvent fournir des indices apparents
(ou cachés) de pollution qui nécessitent une investigation, comme une tache d'huile sur le
sol, un réservoir enfoui ou une ancienne aire d'entreposage. On peut aussi caractériser un
sol par échantillonnage ciblé afin d’en connaître la teneur de fond. Cette approche fait appel
au jugement et nécessite le choix d’un site déterminé.

Cette approche d'échantillonnage a toutefois comme caractéristique de faire ressortir les


plus forts niveaux de contamination sur un terrain donné et non pas la contamination
moyenne du terrain. Il est impossible d’effectuer des traitements statistiques à partir de ces
données.

L'échantillonnage ciblé requiert des données préliminaires suffisantes. Lorsque les données
sont insuffisantes, il est préférable de localiser les échantillons selon une approche
différente.

1.1.1.2 Échantillonnage Aléatoire


L'échantillonnage aléatoire systématique consiste à prélever des échantillons selon une
structure régulière. Il existe différentes configurations de maillage mais celle faite à partir
d'un maillage carré est la plus courante. Dans cet exemple, les échantillons sont prélevés à
chacune des intersections du maillage, au centre de celui-ci ou au hasard à l'intérieur de
chacune des mailles. Le point de départ et l'orientation du maillage peuvent être choisis au
hasard ou en tenant compte des renseignements disponibles (obstacles, sens de migration
soupçonnée, etc.). Cette méthode permet une couverture uniforme du terrain à l'étude et elle
est simple à réaliser.

De plus, elle facilite la cartographie des données et l'interprétation des résultats d'analyses
en permettant, par exemple, de tracer des profils longitudinaux et transversaux de la

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


contamination. L'échantillonnage aléatoire systématique à partir d'un maillage carré a de
plus l'avantage de faciliter l'estimation de la surface et du volume de sols contaminés.

La détermination de la dimension des mailles est un élément de décision important dans


l'élaboration d'un plan d'échantillonnage systématique. Cette dimension est souvent établie
à partir de l'expérience et du jugement du spécialiste responsable de la caractérisation selon
la précision désirée. Par exemple, lors d'une campagne de caractérisation préliminaire, le
maillage est généralement plus lâche que lors d'une caractérisation exhaustive, où une plus
grande précision dans la localisation des contaminants est requise.

Dans certains cas, un outil comme la géostatistique peut permettre le calcul de la dimension
optimale des mailles. La géostatistique est définie comme étant une méthode statistique
pour l'analyse de données linéaires, corrélées dans l'espace. Pour permettre de calculer la
dimension des mailles, cette méthode exige qu'elle soit incorporée au début d'un projet de
caractérisation et qu'un nombre important d'analyses préliminaires soient effectuées pour
vérifier la variabilité des échantillons. Elle est donc peu applicable lors de caractérisation de
cas mineurs ayant un nombre restreint d'échantillons.

L'échantillonnage aléatoire simple consiste à prélever des échantillons à des endroits


choisis au hasard sur le terrain. Cette approche (non combinée à une autre méthode) n'est
pas recommandée pour localiser des stations d’échantillonnage. D'un point de vue
statistique, elle peut permettre d’évaluer la contamination moyenne d’un milieu.

Cependant, en raison de la variabilité intrinsèque des sols, elle ne peut donner une précision
élevée que si le sol est contaminé de façon homogène. De plus, la mise en plan et
l'interprétation des résultats d'analyse provenant d'échantillons prélevés de façon aléatoire
simple peuvent s'avérer laborieuses.

Les approches d'échantillonnage ciblé ou aléatoire systématique sont donc favorisées au


détriment de l'échantillonnage aléatoire simple.

1.1.1.3 Échantillonnage combiné


L’échantillonnage combiné peut s’avérer nécessaire afin de séparer le terrain en zones
distinctes. Ces zones peuvent se différencier par le type de contaminants susceptibles d'être
décelés, par le degré de contamination soupçonné et par le mode de dispersion des
contaminants.

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


Les zones ainsi formées peuvent alors être échantillonnées avec une approche différente.
Dans certaines zones, il peut s'avérer plus pertinent d'utiliser une approche ciblée, alors que
d'autres peuvent demander une approche aléatoire systématique.

De même, certaines zones pourront demander l'utilisation d'un maillage plus serré selon la
variabilité des contaminants ou, dans certains cas, selon le niveau d’impact potentiel sur le
milieu environnant.

Dans certaines situations, il peut être intéressant de combiner deux approches


d’échantillonnage pour caractériser de façon optimale une même zone, par exemple en
associant l’échantillonnage ciblé, en tenant compte des indices de contamination visuels et
olfactifs, à l’approche aléatoire systématique, qui couvre adéquatement tout le site à
l’étude.

1.1.2 Localisation en coupe


L'échantillonnage stratifié est une variante de l'échantillonnage aléatoire. La zone d'étude
est d'abord divisée en strates homogènes (par exemple selon un gradient d'altitude, ou le
type de végétation). Ensuite, le nombre d'échantillons est réparti proportionnellement à la
taille de chaque strate. Enfin, les points de mesure sont tirés au hasard dans chaque strate.

Pour l'échantillonnage du stock de carbone du sol, la zone d'étude peut par exemple être
stratifiée selon les types de sol, les classes de végétation, ou le relief. Un nombre minimum
d'échantillons par strate peut être défini. Les échantillons sont prélevés de façon aléatoire
dans chaque strate. Cette méthode permet d'obtenir une bonne représentation des
différentes zones tout en limitant le nombre total de mesures.

L'inconvénient est que la construction des strates demande une bonne connaissance
préalable du site d'étude. De plus le traitement statistique est plus complexe que pour un
tirage aléatoire simple.

1.2 Types d'échantillons

1.2.1 Echantillon ponctuel


L’échantillon ponctuel est prélevé à un emplacement précis sur le terrain. Il permet d'avoir
une idée précise de la contamination à différents endroits sur le terrain et de définir la
variabilité de la contamination dans l'espace. En raison du niveau d'hétérogénéité souvent
élevé des sols, il est important que les échantillons ponctuels soient prélevés sur des petites
surfaces, de l'ordre de quelques dizaines de centimètres de côté (ex. : 10 cm × 10 cm ou 20
5

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


cm × 20 cm). Par contre, il arrive que les techniques de prélèvement (forage et tranchée) ne
permettent pas de prélever des échantillons sur une petite surface. L'échantillon ponctuel
doit alors être prélevé sur une surface inférieure à 0,5 m × 0,5 m et, dans le cas d'un forage,
il peut être fait sur une épaisseur maximale de 0,5 m. Il est utile de tenir compte du
diamètre de forage afin de permettre de recueillir un volume adéquat de sol pour analyse.

1.2.2 Echantillon composé


L’échantillon composé est, pour sa part, constitué d'un ensemble de sous-échantillons
individuels, combinés en proportions égales ou de façon proportionnelle au poids ou au
volume du secteur ou du lot que chaque sous-échantillon représenté. Contrairement à
l'échantillon ponctuel, ce type d'échantillon ne fournit qu'une valeur moyenne de la
contamination pour un volume donné de sol.

1.2.3 Choix du type d’échantillons


La décision de procéder à un échantillonnage ponctuel ou composé dépend de plusieurs
facteurs comme le degré d'homogénéité des sols, le type d'échantillonneurs, le degré de
volatilité du contaminant, l'objectif poursuivi par la campagne d’échantillonnage et ainsi de
suite.

L'échantillonnage ponctuel est recommandé pour une caractérisation détaillée, car il permet
de mieux définir la présence de contaminants, leur degré et distribution spatiale dans le
terrain, vu l'hétérogénéité des sols.

L'échantillonnage composé peut être envisagé si le sol est homogène et la contamination


peu variable, pour estimer la concentration moyenne. C'est applicable pour sols empilés,
contaminés en surface, remblais homogènes, ou pour vérifier l'efficacité d'un traitement.

Il faut être prudent dans l'interprétation des résultats d'échantillons composés et éviter les
comparaisons directes aux normes, vu les limites de représentativité.

1.3 Prélèvement des échantillons sur terrain


Les méthodes de prélèvement d'échantillon peuvent également être divisées en trois
catégories :

 L’échantillonnage de faible profondeur ;


 L’échantillonnage dans un puits d'exploration ou une tranchée ;
 L’échantillonnage à partir d'un forage.

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


On utilise différents types d'échantillonneurs en fonction de la méthode d'échantillonnage et
de la granulométrie des sols échantillonnés.

1.3.1 L'échantillonnage de faible profondeur


L'échantillonnage de faible profondeur consiste à prélever des échantillons dans les couches
superficielles du sol, généralement sur les premiers mètres sous la surface. Différents types
d'échantillonneurs sont utilisés :

- La tarière à main permet de prélever des échantillons intacts sur une profondeur maximale
d'environ 2 mètres. C'est un outil simple, portable et peu coûteux, utilisable en terrain
meuble. La tarière creuse un trou étroit et extrait un noyau de sol sous forme de carotte.

Figure 1 : Tarière manuelle

La tarière mécanique montée sur foreuse permet d'échantillonner à plus grande profondeur.
La rotation rapide de la tarière limite les perturbations de la structure du sol. Un tube
échantillonneur est inséré dans le trou de forage pour extraire la carotte de sol.

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


- Le carottier battu consiste en un tube métallique muni d'une pointe conique qu'on enfonce
dans le sol à l'aide d'un marteau. La carotte est prélevée par extraction du tube. Cette
méthode convient pour les sols compactés.

- L'échantillonneur à cuiller ouvert ou fendu permet de prélever le sol en place sans le


déstructurer. La cuiller est enfoncée dans le sol puis refermée pour retenir l'échantillon.

- La pelle et la truelle sont utilisées pour échantillonner les sols meubles en surface ou dans
une fosse. Bien que simples, ces outils déstructurent l'échantillon.

Le choix de l'échantillonneur dépend du type de sol, de l'objectif de l'étude et de la


profondeur visée. L'usage combiné de plusieurs outils est souvent nécessaire.
L'échantillonnage de faible profondeur convient pour étudier la contamination des sols de
surface. Il nécessite souvent un grand nombre de points de prélèvement pour couvrir la
zone d'étude.

1.3.2 L'échantillonnage dans un puits d'exploration ou une tranchée


Cette méthode consiste à prélever des échantillons de sol à partir de puits d'exploration ou
de tranchées creusées manuellement ou mécaniquement. Elle permet d'accéder à des
profondeurs intermédiaires, jusqu'à 5-6 mètres.

Les puits d'exploration sont des trous étroits (10-30 cm de diamètre) creusés à la tarière ou
à l'aide d'une foreuse. Ils permettent d'observer la stratigraphie des couches de sol et de
prélever des échantillons intacts sur la hauteur du puits.

Les tranchées sont des excavations plus larges (1-2 m de large) réalisées à la pelle
mécanique. Elles donnent accès à une grande surface de sol pour décrire le profil
stratigraphique et effectuer un échantillonnage complet des différentes couches.

Dans les puits et les tranchées, l'échantillonnage se fait généralement à l'aide de carottiers et
de cuillers qui permettent de prélever le sol en place sans perturbation. Les parois sont
nettoyées pour faire apparaître le profil avant prélèvement.

Cette méthode présente l'avantage de permettre l'observation directe des couches de sols.
Elle est toutefois limitée en profondeur et ne convient pas aux sols instables susceptibles de
s'ébouler dans l'excavation. Le nombre de puits ou tranchées nécessaires dépend de la
superficie à investiguer.

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


1.3.3 L'échantillonnage à partir de forages
Les forages permettent de prélever des échantillons de sol à grande profondeur, au-delà de
10 m et jusqu'à plusieurs dizaines de mètres. Ils sont réalisés à l'aide de foreuses fixées sur
camion qui forment des trous étroits dans le sol.

Différentes techniques de forage existent :

- Le forage rotatif utilise une tête de forage munie de dents qui broient la roche pour
progresser dans le sol. Des échantillons intacts sont prélevés par carottier.

- Le forage destructif fragmente le sol par percussion. Des cuttings remontent en surface.
Leur interprétation permet de reconstituer la stratigraphie du sous-sol.

- Le forage pneumatique envoie de l'air comprimé dans le trou pour fragmenter la roche.

- Le forage par circulation inverse injecte un fluide pour ramollir le sol et faciliter le forage.

Le choix de la technique dépend de la nature des terrains traversés. La foreuse permet aussi
l'installation de piézomètres pour le suivi hydrogéologique et l'échantillonnage de l'eau
souterraine.

Les cuttings issus des forages destructifs sont utilisés pour analyser les polluants présents
dans le sol à différentes profondeurs. Les carottes issues des forages rotatifs fournissent des
échantillons structurés pour une analyse détaillée.

Cette méthode permet d'évaluer la contamination en profondeur et la stratigraphie détaillée


des sols. Elle nécessite cependant un équipement lourd et coûteux. Le nombre de forages
dépend de la superficie et des objectifs de l'étude.

2 METHODES DE MESURE DIRECTE

2.1 Méthode gravimétrique


La méthode gravimétrique est considérée comme la technique de référence standard pour
quantifier le carbone organique du sol en raison de sa grande précision (Schumacher, 2002).
Cette approche repose sur la détermination de la perte de masse d'un échantillon de sol
séché au four après combustion, attribuable à l'oxydation du carbone organique en CO2
(Enders et al., 2012 ; Salehi et al., 2011). Les étapes clés comprennent le séchage des
échantillons pour éliminer l'humidité sans décomposer la matière organique, suivi de la

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


combustion à 900-1000°C dans un four à moufle, un four à induction ou un analyseur C/N
automatisé fournissant de l'oxygène purifié. La différence de masse avant et après la
combustion sert à quantifier les teneurs totales en carbone organique avec un taux de
récupération de 95-98% (Sleutel et al., 2003). Bien que précise, la méthode nécessite une
instrumentation spécialisée et est relativement lente pour analyser de grands ensembles
d'échantillons (Pribyl, 2010). Un contrôle minutieux des conditions telles que le broyage
des échantillons, la température du four et le débit d'oxygène est nécessaire pour produire
des mesures précises et reproductibles des stocks de carbone (Enders & Lehmann, 2012).

2.2 Méthodes spectroscopiques


La spectroscopie infrarouge (IR), comprenant la spectroscopie infrarouge à transformée de
Fourier (FTIR) et l'infrarouge proche (NIR), repose sur l'absorption du rayonnement IR par
les groupes fonctionnels de la matière organique du sol et les composants minéraux, offrant
une quantification rapide et non destructive du carbone (Cozzolino & Morón, 2006 ;
Soriano-Disla et al., 2014). Les spectres génèrent des signaux uniques de vibrations
moléculaires permettant l'étalonnage par rapport à des analyses de sol de référence telles
que la combustion (Janik et al., 2007). Cependant, la composition complexe du sol réduit la
précision de l'IR par rapport à l'oxydation directe (Reeves, 2010).

La spectroscopie de résonance magnétique nucléaire (RMN) du carbone 13 en état solide


détecte l'absorption d'isotopes spécifiques de noyaux de carbone dans la matière organique
soumise à un champ magnétique (Kögel-Knabner, 2000 ; Murindangabo et al., 2023). Cela
permet la cartographie directe des structures chimiques dans les sols, bien que la précision
dépende de l'étalonnage par analyse élémentaire (Skjemstad et al., 2004). Les progrès en
RMN continuent d'améliorer les mesures du carbone organique du sol (Conte et al., 2004).

Tant le FTIR que la RMN fournissent des informations complémentaires sur la composition
du carbone du sol, agissant comme des techniques rapides et non invasives (Bonanomi et
al., 2013). Cependant, la variabilité de la complexité de la matière organique peut limiter la
précision quantitative dans des conditions de terrain par rapport aux méthodes
fondamentales telles que la combustion gravimétrique (Pribyl, 2010). Un étalonnage et une
validation appropriés restent essentiels pour une prédiction précise des stocks de carbone
du sol par spectroscopie (Reeves, 2010).

10

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


2.3 Méthodes chromatographiques
La chromatographie en phase gazeuse-spectrométrie de masse (GC-MS) est une technique
clé pour la caractérisation et la quantification des composés organiques du sol. Le
chromatographe en phase gazeuse sépare les composants volatils qui sont ensuite détectés
par la spectrométrie de masse pour identification (Ueberschaar et al., 2021). Cela permet
une mesure précise de divers constituants organiques (Speight, 2017).

La chromatographie liquide à haute performance (HPLC) est adaptée aux composés non
volatils et thermiquement instables tels que les acides organiques, les glucides et les
phénols grâce à des protocoles d'extraction spécialisés. L'HPLC couplée à des détecteurs de
carbone organique permet l'isolement de fractions pertinentes pour l'état du carbone labile.

Pour une analyse totale, l'approche de pyrolyse-chromatographie en phase gazeuse


décompose le carbone autrement non volatil par craquage thermique en fragments volatils
pouvant être soumis à une séparation chromatographique et quantification (Fernandez et al.,
2012). Cependant, une interprétation prudente est nécessaire en raison de la génération
d'artefacts (Kaal et al., 2009).

Bien qu'elles offrent une spécification inégalée, les techniques chromatographiques


nécessitent une optimisation approfondie et des normes pour la quantification (Brunetti et
al., 2015). Elles complètent plutôt qu'elles ne remplacent les analyses fondamentales du
carbone du sol, avec une grande utilité pour comprendre les mécanismes de stabilisation,
les trajectoires de décomposition et le développement d'indicateurs fonctionnels de l'état de
la matière organique du sol.

2.4 Méthode par analyse de combustion à sec


La combustion à sec est devenue une technique largement utilisée pour quantifier
directement le carbone organique total du sol avec un haut degré de précision et de
récupération. Dans une procédure typique, des échantillons de sol séchés à l'air <2 mm sont
ensuite broyés et homogénéisés en poudres fines de taille ≤0,25 mm à l'aide de moulins
mécaniques pour augmenter l'efficacité de la combustion (Salehi et al., 2011). Des
aliquotes de 0,1 à 1 g sont pesées dans des creusets en céramique inerte et introduites dans
un analyseur C/N automatisé contenant un four vertical interne (Nelson et Sommers, 1996).
Les instruments commerciaux courants comprennent le vario MAX cube ou vario EL III
(Elementar Inc., Allemagne) et la série Flash 2000 (Thermo Scientific, USA). Ces appareils

11

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


fonctionnent en combustant les échantillons à des températures de 900 à 1000°C sous un
flux constant d'oxygène ultra haute pureté (UHP) (Schumacher, 2002).

Avant l'analyse, le système est purgé pour éliminer le CO2 atmosphérique et établir une
ligne de base stable. Le flux d'O2 est maintenu à 190-200 mL/min à travers le tube de
réaction en quartz abritant un catalyseur d'oxydation intégré à haute capacité tout en
chauffant de 100 à 950°C sur 5 minutes. Cela permet une oxydation progressive et sans pic
de la matière organique. Le CO2 évolué est continuellement transporté par un gaz porteur
He circulant à 100 mL/min dans des capteurs infrarouges non dispersifs (NDIR) pour
générer des courbes de minéralisation du carbone en temps réel avec une sensibilité de 1
ppm (Enders & Lehmann, 2012). De multiples pré-injections automatisées de CO2 UHP
sont utilisées pour étalonner le système et assurer la linéarité de la réponse du détecteur. Le
chauffage se poursuit pendant au moins 4 minutes après le plateau du signal indiquant une
oxydation complète de l'échantillon. Le CO2 récupéré sert de proxy direct pour la teneur
initiale en carbone organique du sol avec une récupération de 95 à 98% selon les types de
sol. La procédure permet une quantification précise et exacte des stocks de carbone du sol,
qu'ils soient faibles ou élevés.

2.5 Mesure par digestion humide au dichromate


La solution alcaline de dichromate de potassium (VI) sert depuis plus de huit décennies de
digestif oxydatif pour le carbone organique du sol (Walkley & Black, 1934). Dans cette
technique, des échantillons de sol de 0,5 à 10 g réagissent avec 10 à 20 mL de K2Cr2O7 1N
préparé dans H2SO4 2N à l'intérieur de tubes de digestion en verre hermétiques spécialisés.
Les tubes sont chauffés à 135°C dans un bloc digesteur en aluminium ou un bain d'huile de
silicone pendant 30 minutes sous atmosphère ambiante pour cibler sélectivement les
fractions de carbone chimiquement labiles et biodisponibles tout en limitant l'oxydation des
formes récalcitrantes (Schumacher, 2002). Des taux de récupération variables atteignant en
moyenne 75% pour différents sols nécessitent l'utilisation d'un facteur de correction
empirique de 1,3 pour approximer le carbone organique total par le biais de cette procédure
définie opérationnellement (Nelson et Sommers, 1996).

Après refroidissement, une contre-titration du dichromate restant est effectuée


manuellement ou automatiquement en utilisant du sulfate ferreux ammoniacal 0,5N comme
agent réducteur avec un indicateur de ferroïne (Salehi et al., 2011). Un contrôle blanc du
point final est effectué simultanément pour corriger la demande d'oxydant du milieu
sulfurique. La quantité de dichromate réduit sert de mesure du carbone facilement oxydable.
12

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


Bien qu'elle englobe seulement une partie de la matière organique du sol, la digestion au
dichromate présente une méthode d'oxydation humide relativement rapide et contenue pour
évaluer les fractions de carbone biodisponible en tant que prédicteurs du renouvellement
des nutriments et du fonctionnement de l'écosystème.

3 ANALYSES EN LABORATOIRE

3.1 Préparation des échantillons


La préparation des échantillons vise à obtenir une prise d'essai homogène et représentative
du matériau original. Elle suit généralement les étapes suivantes :

 Séchage : Le séchage à l'air ou à l'étuve entre 40-60°C est recommandé pour


éliminer l'humidité sans altérer la matière organique. Des températures plus élevées
peuvent entraîner des pertes en carbone. Le séchage complet est essentiel avant le
broyage.

Figure 2 : Le séchage des échantillons à l’air libre

 Broyage : Le broyage permet de réduire la taille des particules et d'homogénéiser


l'échantillon. On utilise typiquement un broyeur à mâchoires ou à disques. Le
matériau est broyé finement mais sans provoquer d'échauffement excessif.

13

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


Figure 3 : Broyage du sol

 Tamisage : Un tamisage à 2 mm élimine les débris grossiers non-représentatifs. Le


tamisage peut se faire avant ou après broyage selon le matériel.

Figure 4 : Tamisage du sol

 Quartage : Le quartage divise l'échantillon en 4 parts égales, dont 2 opposées sont


conservées. Répétée plusieurs fois, cette méthode permet d'obtenir une prise d'essai
représentative.

14

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


 Broyage fin : Un broyage final à <0.2 mm peut être nécessaire pour faciliter
l'analyse mais peut aussi occasionner des pertes en carbone.

3.2 Détermination du carbone


La matière organique alimente le sol en carbone par sa surface, lors du dépôt des végétaux
et animaux morts. Les teneurs en carbone maximales sont donc situées dans les premiers
centimètres du sol, puis décroissent en profondeur. Afin de connaître le stock de carbone
d’un sol (mg*kg-1*cm-3), il est nécessaire de connaître le profil vertical de sa teneur (g*kg
-1 ) et la masse volumique du sol sec (g * cm-3 ), aussi appelée densité apparente, mais
calculée sans éléments grossiers. Comment le soulignent Jacques & Saugier (2008), « les
analyses de sol étant longues et coûteuses, on se contente souvent des horizons superficiels
jusqu’à trente centimètres ».

3.2.1 Analyse élémentaire par combustion sèche


L'analyse élémentaire par combustion sèche permet de doser directement le carbone total
dans les échantillons de sols. Cette méthode repose sur une combustion complète de
l'échantillon sous flux d'oxygène à très haute température (900-1000°C).

Figure 5 : Analyseur élémentaire ou voie sèche

Le prétraitement nécessaire est le séchage de l'échantillon à l'étuve à 60°C pour éliminer


l'humidité sans altérer la matière organique (Schumacher, 2002). Environ 10 mg
15

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


d'échantillon sont ensuite pesés précisément dans une nacelle en étain et introduits dans le
four de combustion de l'analyseur CHNS.

Lors de la combustion, le carbone organique et inorganique sont intégralement convertis en


monoxyde de carbone (CO) et dioxyde de carbone (CO2). Ces gaz sont réduits en azote
moléculaire (N2) sur un catalyseur de cuivre à haute température. L'azote produit est alors
quantifié par un détecteur de conductivité thermique (TCD) ou infrarouge (NDIR) (ISO
10694, 1995).

Cette technique fournit une mesure directe de la teneur en carbone total, contrairement à
d'autres méthodes basées sur des facteurs de conversion empiriques. L'oxydation complète
et la précision de la détection permettent une grande exactitude analytique (Schumacher et
al., 1990). Des standards de calibration certifiés sont utilisés pour contrôler la justesse de la
méthode.

L'analyse élémentaire par combustion sèche est considérée comme la technique de


référence pour la détermination précise du carbone total dans les sols (Nelson et Sommers,
1996). C'est la méthode de choix malgré un coût d'équipement plus élevé.

3.2.2 Méthode par perte au feu (PAF)


La matière organique représente un indicateur solide de la teneur en carbone des sols. La
méthode par perte au feu (PAF) s’appuie sur ce principe, en déterminant la teneur en
carbone des sols selon la perte de masse de l’échantillon, après en avoir éliminé toute sa
matière organique.

Le prétraitement nécessaire avant cette analyse est le séchage de l’échantillon, afin de ne


pas considérer la perte en eau comme de la matière organique lors de la combustion. Le
séchage se fait à 105°C, mais ce prétraitement peut provoquer la perte de composés
organiques volatils (Schumacher, 2002).

Un échantillon de sol de masse connue est préalablement séché, placé dans un creuset en
porcelaine, chauffé entre 350°C et 440°C dans un four à moufle pendant 24 heures (figure),
refroidi dans un dessiccateur, puis à nouveau pesé. La teneur en matière organique est alors
obtenue en faisant le calcul suivant :

MO = [(A – B) * 100] / A

Avec MO = Teneur en matière organique

16

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


A = Masse initiale de l’échantillon (après séchage et sans la masse du creuset)

B = Masse finale de l’échantillon (sans la masse du creuset)

Figure 6 : Four à moufle

La température de chauffe doit rester inférieure à 440°C afin d’éviter la destruction du


carbone inorganique éventuellement présent dans l’échantillon. Un inconvénient de ces 20
techniques est la perte en eau structurelle due à la température élevée nécessaire à la
combustion des échantillons. Cette perte surestime la masse totale perdue de l’échantillon,
donc l’estimation de la teneur en matière organique. Il est possible d’éliminer cette eau
structurelle en traitant les échantillons à l’HCl et HF, mais l’HCl a tendance à dissoudre
une partie de la MO, entraînant ainsi une sous-estimation de la teneur en MO totale de
l’échantillon (Jackson, 1958).

Cette méthode permet de déterminer la teneur en matière organique du sol, il est donc
nécessaire de convertir ces résultats en teneur en carbone organique. La masse de matière
organique obtenue est divisée par la valeur conventionnelle de 1,724, basée sur l’estimation
que la matière organique des sols contient 58 % de carbone organique. Par ailleurs, cette
valeur n’est pas fixe et peut aller jusqu’à 2,5 ; la variation de ce facteur de conversion est
due à l’influence des caractéristiques du sol sur la quantité de carbone contenu dans la
matière organique. Ce facteur varie ainsi d’un sol à l’autre, d’un horizon à l’autre au sein du
même sol, mais aussi du type de matière organique présent dans l’échantillon (Nelson and
Sommers, 1996 ; Jackson, 1958).

17

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


3.2.3 Oxydation par voie humide
L'oxydation par voie humide est une méthode chimique permettant de doser le carbone
organique dans les échantillons de sols. Elle repose sur une réaction d'oxydation de la
matière organique par un mélange d'acides concentrés à chaud.

Le prétraitement requis est le séchage de l'échantillon à 105°C pour éliminer l'eau sans
perte de composés organiques volatils (Schumacher, 2002). Environ 0.5 g de sol séché et
broyé sont introduits dans un erlenmeyer avec 10 ml de bichromate de potassium 1N et 20
ml d'acide sulfurique concentré (Walkley et Black, 1934).

Le mélange réactionnel est chauffé pendant 30 minutes à 150°C, ce qui entraîne l'oxydation
des composés organiques et la réduction des ions bichromate (Cr2O72-) en ions chrome
trivalent (Cr3+) de coloration verte. Après refroidissement, l'excès de bichromate non réduit
est dosé par titrage à la ferroïne.

La teneur en carbone organique de l'échantillon est alors calculée selon la formule suivante :

CO (%) = (V1 - V2) x M x 1.33 / m

Avec :

 CO : teneur en carbone organique (%)


 V1 : volume initial de bichromate (ml)
 V2 : volume restant après oxydation (ml)
 M : molarité du bichromate (mol/L)
 m : masse de l'échantillon sec (g)
 1.33 : facteur de conversion empirique

Cette méthode simple et accessible présente cependant certaines limitations. L'oxydation


par voie humide est incomplète, conduisant à des sous-estimations du carbone organique.
De plus, les carbonates du sol interfèrent en consommant une partie du bichromate (Nelson
et Sommers, 1982).

3.2.4 Spectroscopie proche infrarouge


La spectroscopie proche infrarouge (NIRS) est une méthode indirecte permettant d'estimer
rapidement et sans destruction la teneur en carbone organique total dans les échantillons de
sols.

18

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


Le prétraitement requis est un broyage fin de l'échantillon, tamisé à moins de 2 mm. La
mesure NIRS est réalisée en réflectance diffuse sur l'échantillon sec dans la gamme
spectrale de 700 à 2500 nm (Reeves, 2010). Les bandes d'absorption associées aux liaisons
C-H, N-H et O-H fournissent un signal relatif aux composés organiques.

L'interprétation des spectres nécessite le développement d'un modèle de calibration


multivariée sur une large gamme d'échantillons de référence analysés par une méthode
chimique directe (Viscarra Rossel et al., 2006). Des prétraitements mathématiques et des
régressions PLS ou par moindres carrés partiels sont utilisés pour construire le modème
reliant les spectres NIR aux teneurs de référence en carbone organique.

La NIRS permet une analyse rapide, non destructive et bon marché du carbone organique
une fois le modèle calibré. Cependant, la précision obtenue est généralement inférieure aux
méthodes chimiques directes. Cette technique reste donc complémentaire pour des analyses
de routine.

3.3 Mesures de contrôle qualité


Pour s'assurer de la justesse et de la précision des résultats, il est essentiel d'inclure des
mesures de contrôle qualité dans toute série analytique pour la détermination du carbone
(Sparks et al., 1996). Les principales mesures recommandées sont :

 Matériaux de référence certifiés (MRC) : Des échantillons de sols ou sédiments


de référence avec des teneurs certifiées en carbone sont analysés au début et à la fin
de la série pour vérifier la justesse de la méthode. Les résultats doivent être dans les
limites d'acceptabilité prédéfinies, généralement ±5% de la valeur certifiée (De Vos
et al., 2007).

 Duplicats : Des échantillons en double sont inclus pour évaluer la répétabilité et la


précision de la méthode. L'écart relatif entre duplicats ne doit pas excéder 10%
(Sparks et al., 1996).

 Blancs : Des blancs sont analysés pour détecter toute contamination ou interférence.
La teneur en carbone des blancs doit être négligeable.

 Echantillons dopés : Des échantillons enrichis en carbone de concentration connue


permettent de vérifier le taux de récupération de la méthode (ISO 17025, 2017).

19

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


 Essais interlaboratoires : La participation régulière à des programmes d'essais
interlaboratoires permet d'évaluer la performance de la méthode entre différents
laboratoires (Rice et al., 2012).

4 FACTEURS INFLUENCANT LE STOCK DE CARBONE DANS LE SOL


Le C est stocké temporairement et de façon réversible dans le sol (Chenu et al., 2020).

4.1 Type et composition du sol

4.1.1 Type du sol


La teneur en matières organiques du sol varie en fonction du type de sol. D’après une
prédiction de la teneur en carbone organique des types de sol de la région d’Itasy fait par
Rakotovao et al.(2016), le carbone dans les sols volcaniques est plus stable que celui dans
les sols ferralitiques. Cette stabilité est due à la composition de ces sols. Les sols
volcaniques sont composés par des éléments amorphes appelés allophanes ayant un effet
protecteur des matières organiques, conférant de la stabilité aux matières organiques
(Chevallier et al., 2007). Tandis que les sols ferralitiques sont constitués en grande partie
par des argiles kaolinites à faible activité rendant les matières organiques moins stables.

La teneur en COS varie en fonction des groupes de sol (selon la classification FAO, 2006)
telle que le montre le tableau ci-après.

Tableau 1 : Moyenne ± écart type de la teneur en carbone organique (g.kg-1) par groupe
de sol

Profonde Types de sols


ur Arénosols Cambisols Ferralsols Luvisols Nitisols Vertisols
0-10cm 15,52±7,0 19,90±11,7 31,42±12,9 12,91±6,2 14,62±9,2 12,27±8,7
5a 9a 4a 5a 6 6a
10 – 20 9,71 12,80 ± 22,52±10,3 7,78 ± 8,60 ± 4,40 ±
cm ±5,36a 7,30a 7b 4,76a 5,90a 2,61a
20 – 30 6,29 ± 7,42 ± 3,25 16,0 ± 5,08 ± 6,19 ± 3,87
cm 4,29a a 9,76b 3,43a 3,21a ±1,20a
Source : Raharimalala, 2013

20

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


Les résultats évoquent que la teneur en COS baisse avec la profondeur et les Ferralsols
présentent une teneur moyenne plus élevée en C organique que les autres groupes sur les 3
profondeurs observées. La différence significative de cette teneur étant plus claire entre 10
à 20 cm de profondeur.

Pour le stock de C, les Ferralsols ont les stocks les plus élevés sur 0-30 cm qui sont de 90
MgC.ha-1, si les stocks des autres groupes ne varient qu’entre 36 à 53 MgC.ha-1
(Raharimalala, 2013). Les stocks moyens de Carbone dans le sol de Madagascar sont
illustrés par le tableau suivant :

Tableau 2 : Stocks moyens de Carbone dans le sol de Madagascar

Types de sols
Profonde Arénosol Cambisols Ferralsols Luvisols Nitisols Vertisols
ur s
0-10cm 22,97 25,47±13,9 39,78±14,0 17,80±7,8 19,44±11, 16,34±11,3
±10,81a 7a 6a 9a 92 1a
10 – 20 15,18 17,85±10,3 29,44±11,4 10,91±6,5 11,75±8,0 7,11 ±
cm ±8,28a 1a 4b 3a 7a 3,71a
20 – 30 9,13±6,5 9,37± 4,47a 21,16±10,7 7,40 8,43±4,30 5,67 ±2,90a
cm 4a 0b ±5,71a a
0-30 cm 47,28 ± 53,05 ± 90,38 ± 36,11±5,2 39,62±5,6 29,12 ±
6,94a 7,87a 9,33b 9a 5a 5,79a
Source : Raharimalala, 2013

4.1.2 Texture du sol


La texture du sol, déterminée par les proportions relatives d'argile, de limons et de sables,
influence également la protection physique et la stabilisation chimique de la matière
organique (Hassink, 1997). Feller et al. (1991) ont montré dans leur étude que la teneur en
argile d’un sol a une corrélation positive avec son stock de carbone. Les sols argileux et
limoneux peuvent protéger physiquement la matière organique dans les micro-agrégats face
aux activités microbiologiques (décomposeurs) (Chenu et al., 2020) et également former
des liaisons organo-minérales stables (Six et al., 2002). Ceci entraîne généralement un
stockage de carbone plus élevé dans les sols argileux par rapport aux sols sablonneux.

21

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


4.1.3 Compaction du sol
La compaction du sol réduise la porosité et limite l'aération, ce qui ralentit la décomposition
microbienne de la matière organique, elle n'arrête pas complètement ce processus (Hamza
& Anderson, 2005). Cependant, la diffusion restreinte de l'oxygène du sol compacté
favorise la dominance de microbes anaérobies qui décomposent très lentement les
composés organiques, entraînant leur accumulation (Caravaca et al., 2002).

De plus, la stabilité physique accrue des agrégats du sol dans les sols compactés peut
protéger la matière organique à l'intérieur des macro et micro-agrégats (Six et al., 2000).
Ainsi, la compaction du sol crée un environnement propice à la préservation et à
l'accumulation du carbone organique.

4.1.4 pH du sol
Le pH du sol affecte la disponibilité des nutriments ainsi que l'activité et la composition des
communautés microbiennes responsables de la décomposition de la matière organique
(Fierer & Jackson, 2006). Des pH plus élevés sont généralement associés à une activité
microbienne plus élevée et donc à un renouvellement plus rapide du carbone du sol
(Andersson et al., 2000). Cependant, l'effet varie selon le type de sol - dans les sols
argileux, un pH élevé peut en fait protéger la matière organique de la dégradation grâce à la
sorption sur les surfaces des minéraux argileux (Oades, 1988).

4.2 Utilisation des terres et pratique agricole


- Non labour
Le labour accélère la minéralisation des matières organiques dans le sol, étant le point de
sortie du C dans le sol. En effet, le labour facilite la séparation et l’exposition aux
conditions climatiques des agrégats du sol. Ainsi l’absence de labour assure une meilleure
protection physique des MO du sol.

- Introduction ou présence de couverture végétale dans les systèmes de cultures


Cette technique permet d’accroître le stock de carbone dans le sol par l’apport de biomasse
(production primaire) mais également par la réduction du travail du sol.

- L’agroforesterie et haies
L’agroforesterie est une source de biomasse ligneuse pour le sol. Cette technique assure les
restitutions au sol comme des racines mortes, les rhizodépots (ou exsudats racinaires) et les
feuilles des arbres (Chenu et al., 2020).

22

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


- Gestion des prairies :
Les prairies sont des puits de carbones compensant une partie des émissions de gaz à effet
de serre du secteur de l’élevage. La présence de couverture végétale permanente et la faible
fréquence de travail du sol dans les prairies assurent l’entrée du carbone dans les sols
concernés et minimisent leur déstockage.

Cependant, le stockage de C assuré par les prairies est fonction de leur type (prairies
permanentes ou temporaires) et de leur mode de gestion (chargement animal, fauche,
niveau de fertilisation…).

Déboisement ou exportation de culture = augmente la libération des CO2 dans des forêts et
surface agricole

4.3 Les conditions climatiques et environnementales


Le climat a un effet sur la teneur en COS effectivement sur la minéralisation des matières
organiques qui restitue du CO2 à l’atmosphère. Le temps résidence du C dans le sol dépend
de la composition de la MO et des conditions locales (température humidité, aération)
(Allo, 2019).

- La température

Une corrélation négative est constatée entre la teneur en COS et la température.


L’augmentation de la température favorise la minéralisation de la matière organique, d’où
des teneurs en C plus faibles (Raharimalala, 2013).

- L’humidité

Concernant l'influence des précipitations sur les stocks de COS, des niveaux de
précipitations plus élevés favorisent généralement une plus grande productivité végétale,
avec des apports accrus de carbone au sol via la rhizodéposition et la chute de litière
(Craine et al., 2007 ). Cependant, l'humidité du sol influence également l’activité
microbienne décomposant la matière organique (Sulman et al., 2014). L'interaction
complexe de ces processus contrôle en partie les niveaux de stabilisation et de stockage du
COS.

- Relief/topographie :

Les zones de basse altitude et les vallées collectent plus d'eau et de nutriments, favorisant
une végétation plus abondante et des apports accrus de COS (Van Oost et al., 2007).

23

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


- Hydrologie :

Des niveaux élevés de la nappe phréatique limitent la décomposition aérobie du COS dans
les sols saturés d'eau (Kayranli et al., 2010).

Dépôts éoliens - Les poussières atmosphériques riches en nutriments provenant des zones
arides accrues la fertilité du sol et la production primaire (Lawrence & Neff, 2009).

- Feux de forêt - La combustion de la végétation et de la litière réduit les entrées de COS et


peut éliminer directement le COS par volatilisation (Certini, 2005).

5 DEFIS ET LIMITATIONS DE L’EVALUATION DES STOCKS DE COS

5.1 Variabilité Spatiale des Stocks de Carbone Organique du Sol


La distribution hétérogène du carbone organique du sol (COS) à diverses échelles spatiales,
due à la combinaison complexe de facteurs édaphiques (texture, agrégats, porosité),
topographiques (pente, exposition), climatiques (température, précipitations) et biotiques
(végétation, faune du sol), pose d'importants défis pour un échantillonnage précis et une
quantification fiable des stocks de COS (Kravchenko & Robertson, 2011 ; De Brogniez et
al., 2015). Des efforts d'échantillonnage intenses sont nécessaires pour représenter la
variabilité à petite échelle, difficiles à réaliser à plus large échelle (Yao et al., 2019).

5.2 Compromis entre Profondeur d’Echantillonnage et Nombre Nécessaire


La profondeur adéquate de forage et le nombre requis d'échantillons pour quantifier les
stocks sont des paramètres critiques, un compromis devant être fait entre la précision
souhaitée et la faisabilité logistique (Virto et al., 2021). Des échantillons peu profonds
sous-estiment les stocks totaux, tandis que l'accès aux couches plus profondes demande
plus de ressources sur le terrain (Wiesmeier et al., 2019).

5.3 Contraintes des Mesures Directes en Laboratoire


Les procédures analytiques en laboratoire pour mesurer les concentrations de COS dans ses
diverses formes organiques et minérales sont complexes, longues et coûteuses (Poeplau et
al., 2019). Les budgets limités contraignent la taille et l’étendue spatiale des campagnes de
mesures directes qui sont également retardées par les délais des analyses chimiques
(Schrumpf et al., 2011). En d’autres termes, le traitement des échantillons et les analyses

24

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


chimiques sont chronophages, avec des retards importants entre échantillonnage et
disponibilité finale des données.

6 APPLICATIONS ET IMPLICATIONS

6.1 Stratégies d’Atténuation du Changement Climatique

Figure 7 : Emission globale de CO2 par combustion fossile

Actuellement, le niveau de CO2 dans l’atmosphère avoisine les 412 ppm, alors que le
niveau requis est de 350 ppm pour éviter les impacts irréversibles sur la santé des hommes.
Il nous faut alors enlever 62 ppm, ce qui équivaut à près de 480 Gt de CO2.

D’après la figure ci-dessus, la quantité de GES émise cette année avoisine les 40 Gt de
CO2. De son côté, le sol peut séquestrer jusqu’à 20t/ha/an de CO2 ; et avec les 5 milliards
d’hectare cultivé, le sol cultivés de la planète pourra séquestrer près de 100Gt/an de C02.

Or, d’après NOAA, près de 50% des émissions sont naturellement séquestrés outre le sol.
Donc peut retirer 80Gt/an du CO2 de l’atmosphère.

25

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


Alors, il nous faudra théoriquement 6 ans pour descendre jusqu’au 350ppm de CO2 de
l’atmosphère.

6.2 Pratiques Durables de Gestion des Terres


Les pratiques mises en avant sont les pratiques qui permettent de minimiser le dégagement
des gaz de ces sols. Nous avons alors :

- L'agriculture de conservation qui favorise une perturbation minimale du sol, c’est-à-dire


moins de travail du sol. Notamment, la culture sous couverture végétale, le mulching, etc.
En effet, la perturbation du sol par les travaux laisse échapper les gaz supposés séquestrés
dans ceux-ci.

- Les cultures intermédiaires entre deux cultures principales afin de couvrir le sol et
apporter de la matière organique supplémentaire.

- L'agroforesterie, en associant des arbres et des cultures ou de l'élevage sur une même
parcelle. Les arbres capturent le CO2 atmosphérique et l'apport de matière organique au sol
est accru.

6.3 Développement de Politiques et Prise de Décisions


Pour des objectifs d’atténuation du changement climatique par la séquestration de carbone,
les politiques de l’Etat doivent permettre alors de :

-Restaurer les sols dégradés, via le reboisement, la régénération naturelle ou l'apport


de compost, afin de reconstituer leur stock de carbone.
- Protéger les zones humides, tourbières et forêts existantes qui constituent
d'importants puits de carbone dans les sols et la biomasse.
- Développer une filière de production et d'utilisation du biochar, pour un stockage à
long terme du carbone des sols.
- Valoriser financièrement le stockage de carbone dans les sols auprès des
agriculteurs, via des paiements pour services environnementaux ou les crédits-
carbones.
Nous avons comme exemple l’initiative 4 pour 1000 : annoncée publiquement lors de la 3e
conférence scientifique mondiale sur l’agriculture climato-intelligente qu’il suffirait
d'augmenter le stock de carbone du sol de manière infime (0,4 % par an) pour compenser
l’augmentation des émissions de CO2 dans l’atmosphère.

NB :
26

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


- ppm : Nombre de molécules du gaz à effet de serre considéré par million de molécules
d’air.

Unité : 1 partie pour million (10-6). Par exemple, 1 ppm = 1 mg par kg ou 1 gramme par
tonne ou 1 ml par m3.

- 1 ppm de CO2 a une masse de 7.821 Gt

7 ORIENTATIONS POUR LES FUTURES RECHERCHES

7.1 Développer des techniques de mesure améliorées et standardisées


Il est nécessaire de poursuivre les recherches pour développer et standardiser des
techniques de mesure du carbone dans les sols encore plus précises, rapides et
reproductibles (Schumacher et al., 2011). L'optimisation des protocoles d'échantillonnage
et de préparation ainsi que des méthodes analytiques permettra d'améliorer la
représentativité des mesures. La spectroscopie proche infrarouge a un fort potentiel pour
des analyses rapides une fois des calibrations robustes développées (Reeves, 2010). Des
standards de référence certifiés sont également requis pour assurer le contrôle qualité.

7.2 Réaliser des études de surveillance à long terme


La mise en place de sites expérimentaux avec un suivi à long terme des stocks de carbone
selon des protocoles standardisés fournira des données précieuses pour évaluer l'évolution
temporelle sous différents systèmes d'utilisation des terres et pratiques de gestion (Lorenz
& Lal, 2015). Couplées à des mesures des entrées et sorties de carbone, ces études
permettraient de mieux comprendre les déterminants des variations du stock de C.

7.3 Intégrer avec les technologies de télédétection et la modélisation


L'intégration des mesures terrain du carbone du sol avec les technologies de télédétection et
la modélisation est prometteuse pour extrapoler les estimations à grande échelle (Minasny
et al., 2013). Le développement de modèles numériques du carbone des sols, calibrés à
partir de données mesurées, ouvre la voie à la cartographie spatialement continue des stocks
de carbone.

27

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


CONCLUSION

Le stockage de carbone dans les sols est un mécanisme clé dans le cycle global du carbone
et un élément essentiel des stratégies d'atténuation du changement climatique. Cependant,
notre compréhension du stockage du carbone du sol et notre capacité à le gérer
efficacement sont entravées par d’importantes lacunes dans les connaissances.

Cet exposé avait pour objectif de passer en revue les techniques et méthodes disponibles
pour la quantification des stocks de carbone organique dans les sols. Nous avons examiné
les approches d’échantillonnage au champ, les protocoles de mesure en laboratoire ainsi
que les méthodes d’analyse et d’interprétation des données.

Bien que des progrès significatifs aient été réalisés, d’importants défis demeurent. La
grande hétérogénéité spatiale et temporelle des stocks de carbone du sol nécessite des
efforts d’échantillonnage considérables pour obtenir des estimations précises aux échelles
locales. Les différentes méthodes de mesure et d’analyse présentent chacune des limites en
termes de coûts, de précision ou de représentativité.

De plus, notre capacité à prédire l’évolution future des stocks de carbone en fonction des
changements d’utilisation des terres ou du climat reste limitée. Des travaux
supplémentaires sont donc nécessaires pour standardiser et optimiser les protocoles, réduire
les incertitudes et mieux comprendre les facteurs de contrôle du stockage et du déstockage
du carbone.

Au final, des approches holistiques combinant mesures terrain, télédétection et


modélisation seront indispensables. Le développement de réseaux d’observation et
d’infrastructures de recherche dédiées doit être une priorité à long terme pour la
communauté scientifique. Cela permettra d’améliorer les inventaires nationaux et de fournir
aux décideurs politiques des informations fiables pour définir des stratégies réalistes
d’utilisation durable des terres dans un contexte de changement global.

28

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


REFERENCES

1. Allo M., 2019. Usages et changements d’usages des sols agricoles : impacts sur les
stocks de carbone organique du sol en milieu volcanique tropical : Approche
spatiale et bilan des gaz à effet de serre à l’Ile de la Réunion. Sciences agricoles.
Montpellier SupAgro, Français. 225p.

2. Andersson, S., Nilsson, S. I., & Saetre, P., 2000. Leaching of dissolved organic
carbon (DOC) and dissolved organic nitrogen (DON) in mor humus as affected by
temperature and pH. Soil Biology and Biochemistry, 32(1), 1-10.

3. Bol, R., Kandeler, E., Amelung, W., Glaser, B., Marx, M. C., Preedy, N., & Lorenz,
K. (2003). Short-term effects of dairy slurry amendment on carbon sequestration
and enzyme activities in a temperate grassland. Soil Biology and Biochemistry,
35(11), 1411-1421.

4. Bonanomi, G., Incerti, G., Barile, E., Capodilupo, M., Antignani, V., Mazzoleni, S.,
& Lanzotti, V. (2011). Phytotoxicity, not nitrogen immobilization, explains plant
litter inhibitory effects: evidence from solid-state 13C NMR spectroscopy. New
Phytologist, 191(4) : 1018-1030p.

5. Caravaca, F., Lax, A., & Albaladejo, J., 2002. Organic matter, nutrient contents and
cation exchange capacity in fine fractions from semiarid calcareous soils.
Geoderma, 107(3-4), 215-226.

6. Certini, G. (2005). Effects of fire on properties of forest soils: a review. Oecologia,


143(1), 1-10.

7. Chevallier T., Toucet‐Louri J., Blanchart E., Woignier T., 2007. Minéralisation de
la matière organique d’une gamme d’Andosol de la Martinique. Journées Nationales
de l’Etude des Sols, 3‐4‐5 avril 2007, Angers.

8. Conte, P., Spaccini, R., & Piccolo, A. (2004). State of art of CPMAS 13C-NMR
spectroscopy applied to natural organic matter. Progress in Nuclear Magnetic
Resonance Spectroscopy, 44(3-4), 215-223p.

29

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


9. Cozzolino, D., & Morón, A. (2003). The potential of near-infrared reflectance
spectroscopy to analyse soil chemical and physical characteristics. Journal of
Agricultural Science, 140(1), 65-71.

10. Craine, J. M., Morrow, C., & Fierer, N., 2007. Microbial nitrogen limitation
increases decomposition. Ecology, 88 : 2105-2113.

11. De Brogniez, D., Ballabio, C., Stevens, A., Jones, R.J.A., Montanarella, L. and van
Wesemael, B., 2015. A map of the topsoil organic carbon content of Europe
generated by a generalized additive model. European Journal of Soil Science, 66(4),
pp.521-534.

12. De Vos, B., Ciceri, E., De Nardi, E., Fitzgerald, R., Henrion, R., Linsinger, T.
(2007). Certification of the mass fractions of total organic carbon in four calcareous
soil reference materials: BCR-526, BCR-527, BCR-528 and BCR-529. EUR report
22728. Office for Official Publications of the European Communities, Luxembourg.

13. Enders, A., & Lehmann, J. (2012). Comparison of wet-digestion and dry-
combustion methods for total carbon analysis in woody biochar. Communications in
Soil Science and Plant Analysis, 43 : 1042-1052p.

14. Enders, A., Hanley, K., Whitman, T., Joseph, S., & Lehmann J. (2012).
Characterization of biochars to evaluate recalcitrance and agronomic performance.
Bioresource Technology, 114, 644-653.

15. Feller C., Fritsch E., Poss R., Valentin C., 1991. Effet de la texture sur le stockage
et la dynamique des matières organiques dans quelques sols ferrugineux et
ferrallitiques (Afrique de l’ouest, en particulier). Cahier ORSTOM, Série
Pédologique XXVI (1), 25‐36.

16. Fernandez, J. M., Plante, A. F., Leifeld, J., & Rasmussen, C. (2011).
Methodological considerations for using thermal analysis in the characterization of
soil organic matter. Journal of Thermal Analysis and Calorimetry, 104 : 389-398.

17. Hassink, J., 1997. The capacity of soils to preserve organic C and N by their
association with clay and silt particles. Plant and soil, 191(1), 77-87.

18. Huang, P. M., Li, Y., & Sumner, M. E. (Eds.). (2012). Handbook of soil sciences :
resource management and environmental impacts (2nd ed.). CRC Press. 830p

30

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


19. ISO 10694. (1995). Soil quality - Determination of organic and total carbon after
dry combustion (elementary analysis). International Organization for
Standardization, Geneva, Switzerland.

20. ISO 11464. (2006). Soil quality - Pretreatment of samples for physico-chemical
analysis. International Organization for Standardization, Geneva, Switzerland.

21. ISO 17025. (2017). General requirements for the competence of testing and
calibration laboratories. International Organization for Standardization, Geneva,
Switzerland.

22. Jackson, M.L. (1958). Soil Chemical Analysis. Prentice Hall, Englewood Cliffs, NJ,
498 p.

23. Kaal, J., Cortizas, A. M., Reyes, O., & Soliño, M. (2012). Molecular
characterization of Ulex europaeus biochar obtained from laboratory heat treatment
experiments—A pyrolysis–GC/MS study. Journal of Analytical and Applied
Pyrolysis, 95 : 205-212.

24. Kögel-Knabner, I. (2000). Analytical approaches for characterizing soil organic


matter. Organic Geochemistry, 31(7-8), 609-625.

25. Kravchenko, A.N. and Robertson, G.P., 2011. Whole-profile soil carbon stocks:
The danger of assuming too much from analyses of too little. Soil Science Society
of America Journal, 75(1), pp.235-240.

26. Lorenz, K., Lal, R. (2015). Environmental impact of organic agriculture. Advances
in Agronomy, 139, 99-152.

27. Minasny, B. et al. (2013). Soil carbon 4 per mille. Geoderma, 292, 59-86.

28. MINISTÈRE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE, DE L’ENVIRONNEMENT


ET DES PARCS DU QUÉBEC.,2008. Guide d’échantillonnage à des fins
d’analyses environnementales : Cahier 5 – Échantillonnage des sols, Québec,
Centre d’expertise en analyse environnementale du Québec, Édition courante,
http://wceaeq/documents/publications/echantillonnage.htm

29. Murindangabo Y. T., Kopecky M., Konvalina P., Ghorbani M., Perna K., Nguyen T.
G., Bernas J., Baloch S. B., Hoang T. N., Eze F. O., 2023. Quantitative approaches

31

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


in assessing soil organic matter dynamics for sustainable management. Agronomy,
13(7) : 1776p

30. Nelson, D. W., & Sommers, L. E. (1996). Total carbon, organic carbon, and organic
matter. In D. L. Sparks (Ed.), Methods of Soil Analysis. Part 3. Chemical Methods
(pp. 961-1010). Soil Science Society of America.

31. Poeplau, C., Vos, C. and Don, A., 2019. Soil organic carbon stocks are
systematically overestimated by misuse of the parameters bulk density and rock
fragment content. Soil, 5(1), pp.61-66.

32. Pribyl, D. W. (2010). A critical review of the conventional SOC to SOM conversion
factor. Geoderma, 156, 75-83.

33. Raharimalala N. D., 2013. Evaluation des stocks de carbone et de phosphore total
dans différents types de sols à Madagascar. Mémoire de diplôme d’études
approfondies : Foresterie – Développement – Environnement. École supérieure des
sciences agronomiques. Université d’Antananarivo. 48p.

34. Rakotovao N.H, Razafimbelo T., Rakotosamimanana S., Albrecht A., 2016.
Prédiction de la teneur en carbone organique et de la texture des principaux types de
sol de la région Itasy par la spectrométrie en moyen infrarouge (SMIR). Akon’ny
ala 33 : 1‐6.

35. Reeves, J. B. (2010). Near- versus mid-infrared diffuse reflectance spectroscopy for
soil analysis emphasizing carbon and laboratory versus on-site analysis: Where are
we and what needs to be done?. Geoderma, 158(1-2), 3-14.

36. Rice, E.W., Baird, R.B., Eaton, A.D., Clesceri, L.S. (Eds.) (2012). Standard
methods for the examination of water and wastewater. 22nd edition. American
Public Health Association, American Water Works Association, Water
Environment Federation, Washington DC, USA.

37. Salehi, M. H., Hashemi Beni, O., Beigi Harchegani, H., Esfandiarpour Borujeni, I.,
& Motaghian, H. R. (2011). Refining soil organic matter determination by loss-on-
ignition. Pedosphere, 21(4) : 473-482p.

32

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


38. Schrumpf, M., Schulze, E.D., Kaiser, K. and Schumacher, J., 2011. How accurately
can soil organic carbon stocks and stock changes be quantified by soil inventories?.
Biogeosciences, 8(5), pp.1193-1212.

39. Schumacher, B. A. (2002). Methods for the determination of total organic carbon
(TOC) in soils and sediments (No. 18, p. 25). Ecological Risk Assessment Support
Center, Office of Research and Development, US Environmental Protection Agency.
1-23p.

40. Schumacher, B.A. et al. (2011). Method comparison study of the determination of
total carbon, total organic carbon, and inorganic carbon in sediments. Journal of
AOAC International, 94(4), 1264-1277.

41. Schumacher, B.A., Shines, K.C., Burton, J.V., Papp, M.L. (1990). A comparison of
soil sample homogenization techniques. U.S. Environmental Protection Agency,
Environmental Monitoring Systems Laboratory, Las Vegas, NV.

42. Six, J., Conant, R. T., Paul, E. A., & Paustian, K., 2002. Stabilization mechanisms
of soil organic matter: Implications for C-saturation of soils. Plant and soil, 241(2),
155-176.Oades, J. M. (1988). The retention of organic matter in soils.
Biogeochemistry, 5(1), 35-70.

43. Sleutel, S., De Neve, S., Singier, B., & Hofman, G. (2007). Quantification of
organic carbon in soils: A comparison of methodologies and assessment of the
carbon content of organic matter. Communications in Soil Science and Plant
Analysis 38 : 2647-2657p.

44. Soriano-Disla, J. M., Janik, L. J., Viscarra Rossel, R. A., Macdonald, L. M., &
McLaughlin, M. J. (2013). The performance of visible, near-, and mid-infrared
reflectance spectroscopy for prediction of soil physical, chemical, and biological
properties. Applied Spectroscopy Reviews, 49(2), 139-186.

45. Sparks, D.L., Page, A.L., Helmke, P.A., Loeppert, R.H., Soltanpour, P.N.,
Tabatabai, M.A., Johnston, C.T., Sumner, M.E. (Eds.) (1996). Methods of soil
analysis. Part 3 - Chemical methods. Soil Science Society of America Book Series
No. 5, Soil Science Society of America and American Society of Agronomy,
Madison, WI, USA.

33

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


46. Speight J. G., 2017. Environmental organic chemistry for engineers. Academic
Press.

47. Sulman, B. N., Phillips, R. P., Oishi, A. C., Shevliakova, E., & Pacala, S. W., 2014.
Microbe-driven turnover offsets mineral-mediated storage of soil carbon under
elevated CO2. Nature Climate Change, 4(12), 1099-1102.

48. Ueberschaar N., Lehmann K., Meyer S., Zerfass C., Michalzik B., Totsche K. U.,
Pohnert G., 2021. Soil solution analysis with untargeted GC-MS-A case study with
different lysimeter types. Sec. Biogeoscience 8.

49. Van Oost, K., Quine, T. A., Govers, G., De Gryze, S., Six, J., Harden, J. W. & Van
Rompaey A. J., 2007. The impact of agricultural soil erosion on the global carbon
cycle. Science, 318(5850), 626-629.

50. Virto, I., Camps Arbestain, M. and Imaz, M.J., 2021. Criteria for an accurate
quantification of soil organic carbon stocks. Science of The Total Environment,
p.145260.

51. Viscarra Rossel, R.A., Walvoort, D.J.J., McBratney, A.B., Janik, L.J., Skjemstad,
J.O. (2006). Visible, near infrared, mid infrared or combined diffuse reflectance
spectroscopy for simultaneous assessment of various soil properties. Geoderma,
131(1-2), 59-75.

52. Walkley, A., & Black, I. A. (1934). An examination of the degtjareff method for
determining soil organic matter, and a proposed modification of the chromic acid
titration method. Soil Science, 37(1) : 29-38p.

53. Walkley, A., Black, I.A. (1934). An examination of the Degtjareff method for
determining soil organic matter and a proposed modification of the chromic acid
titration method. Soil Science, 37(1), 29-38.

54. Wiesmeier, M., Urbanski, L., Hobley, E., Lang, B., von Lützow, M., Marin-Spiotta,
E., van Wesemael, B., Rabot, E., Ließ, M., Garcia-Franco, N. and Wollschläger, U.,
2019. Soil organic carbon storage as a key function of soils-A review of drivers and
indicators at various scales. Geoderma, 333, pp.149-162.

34

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS


55. Yao, Y., Zhao, X., Zhang, M., Zhao, A., Wang, S., Shi, P., Zhang, X. and Fu, B.,
2019. Analyzing the uncertainties in the estimates of soil organic carbon storage in
China's grasslands. Science of The Total Environment, 660, pp.915-924.

35

MESURE DIRECTE ET PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS

Vous aimerez peut-être aussi