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Quels sont ces emblèmes funèbres

1.-
Quels sont ces emblèmes funèbres
Qui voilent le temple en ce jour
Et pourquoi d’affreuses ténèbres
Ont-elles souillé ce beau séjour
Je vois une foule assemblée
Pousser un long gémissement
Et je la vois tout éplorée
Tomber au pied du monument (bis 2 lignes)

2.-
Monument que l’amitié tendre
A vu s’élever sous nos yeux
Dans ton sein tu contiens la cendre
De nos frères trop malheureux
La mort à la faux menaçante
Viens les ravir à leurs amis
Et dans la tombe dévorante
Ils sont pour toujours endormis (bis 2 lignes)

3.-
Eh quoi, tout finit sur la terre !
Le pouvoir, le sceptre, l’orgueil
Sont confondus dans la poussière,
Et s’abime dans le cercueil
N’existe-t-il rien de durable,
Et qui brave les coups du sort
Faut-il, destin impitoyable
Que tout soit sujet à la mort (bis 2 lignes)
1

TFPGM.-
Frère 1er et 2nd Gr.˙. Surveillants, veuillez ordonner de distribuer
sur les colonnes l’acacia aux Maîtres.

Les Surveillants répètent l’ordre qu’exécutent le Maître des


Cérémonies et son adjoint. Cette distribution terminée.

2nd Gr.˙. Surveillant.-

Frère 1er Gr.˙. Surveillant, la colonne que je dirige a revêtu les


insignes de la douleur et du deuil.

1er G.˙. Surveillant.-

Trois Fois Puissant Grand Maître, les deux colonnes portent


l’acacia,
S’il y a des grands dignitaires, des représentants, des députations,
ou des visiteurs le TFPGM leur dit :
Très chers Frères Officiers membres des députations, visiteurs, je
vous remercie, au nom de l’Atelier, de cette marque de sympathie que
vous lui donnez, en venant l’aider à rendre un dernier et triste hommage
à la mémoire de notre Frère décédé. Vos pleurs en se confondant à nos
pleurs lui rendront plus propice le rite expiatoire que nous allons
consommer à son intention. Vos prières en s’unissant à nos prières
rendront plus agréables à Dieu les parfums que nous allons brûler à sa
gloire.
« Le TFPGM et les deux Surveillants frappent chaque fois qu’ils
prennent la parole un coup de maillet faible et sourd en signe de deuil ».

TFPGM.-

Je confie au Second Grand Surveillant le soin de faire monter la


garde autour du trophée funèbre.
2

2nd Gr.˙. Surveillant.-

Frère Maître des Cérémonies, faites poser les gardes.

« Le frère Maître des Cérémonies arme de glaives 3 Maîtres


Maçons et place chacun à côté du monument. Ils sont renouvelés de
temps en temps ».

TFPGM.-

Frère Premier Grand Surveillant, je vous charge de faire maintenir


l’ordre sur les deux colonnes, de veiller à l’harmonie, au recueillement
qui doivent présider à nos travaux, et de ne permettre aux Frères de se
déplacer, à moins que ce ne soit pour les offices du rite.

1er Gr.˙. Surveillant.-

Frère Second Grand Surveillant et vous frères de ma colonne, je


vous prie d’observer et de maintenir sur les deux colonnes l’ordre,
l’harmonie, et le recueillement. Il n’est plus permis à aucun frère de se
déplacer, à moins que ce ne soit pour les offices du rite, ou qu’il n’en ait
obtenu l’autorisation.
TFPGM.-
Frère Secrétaire, quel est le motif de cette funeste réunion ?
Frère Secrétaire.-
Nous sommes assemblés pour commémorer en ce jour solennel, la
mémoire de nos regrettés Frères et Sœurs décédés.
TFPGM.-
Mes frères, invoquons JEHOVAH Maître des cieux et de la terre,
le Souverain Arbitre de notre destinée. Prions-le qu’il daigne écouter les
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prières que nous élevons jusqu’à Lui dans cette triste et solennelle
journée.

Prions
Seigneur Eternel, Jéhovah, Toi qui es le commencement et qui est
la fin, Toi qui es la source de la naissance et la consommation des êtres,
Dieu trois fois Saints et Puissant. Nous te glorifions dans toutes tes
œuvres, soit que tu fasses l’humanité naître en s’échappant de toi-même,
comme un épanchement de ta divine nature, soit que tu la ramènes à toi
par le mystère insondable et éternel de la destruction
Nous te bénissons, Seigneur, lorsque tu crées, nous te bénissons
lorsque tu anéantis. Notre intelligence incapable de s’élever jusqu’à
comprendre la raison infinie et la sagesse toute puissante, s’humilie
devant tes arrêts souverains, et nous t’adorons dans la joie et la félicité,
dans l’infortune et la douleur, et jusque dans les ombres du trépas.

Seigneur assiste nous pendant les angoisses de cette triste


solennité ; accepte nos prières et nos larmes, répands tes bénédictions
sur ces humbles ouvriers prosternés devant ta sainte Majesté, et daigne
agréer les hommages de notre foi et nos espérances immortelles. Amen

TFPGM.-

Que vois-je parmi nous ? Quelles sombres images déroulent à nos


yeux de lugubres présages ?
Tous les fronts sont voilés d’un emblème de deuil.
Autour de nous s’étend une douleur immense.
Ah ! La mort, de son aile, a touché notre seuil.
Le Temple à son aspect pleure dans le silence.
4

1er Gr.˙. Surveillant.-


Qu’est-ce donc ta fête homme, jouet du sort ? Que sont tes bruits,
ta joie et tes transports d’ivresse ? Hier c’était des chants, le bonheur et
l’allégresse. Aujourd’hui, je ne vois qu’un monument de mort.

2nd Gr.˙. Surveillant.-


L’herbe des champs reçoit la céleste rosée. L’oiseau dans l’air
s’élance au gré de son céleste amour.
Et l’étoile étincelle au firmament posé. L’homme est né pour
souffrir, ses plaisirs sont d’un jour.

TFPGM.-
Tout n’est que vanité, et tout s’envole en poussière. Elève tes
désirs vers le bien immortel.

Ne donne pas ton cœur aux choses de la terre. Tout meurt avec les
jours, Dieu seul est éternel.

1er Gr.˙. Surveillant.-


La mort marque le terme ou s’arrête la vie. Sa faux cruelle abat la
pauvre humanité.

Il faut subir ses lois un par un emporté. La naissance bientôt, est du


trépas suivie.

2nd Gr.˙. Surveillant.-


Nous marchons au tombeau, le néant nous attend. Comme une mer
sans fond fermée à l’espérance.
Malgré nos vains bruits, notre vaine science. Il s’ouvre sous nos
pas, éternel et béant.
5

TFPGM.-
Frère Orateur, prenez avec vous 4 frères. Veuillez-vous rendre
dans les parvis et rapporter dans le Temple l’acacia signe de fragilité, de
deuil et de regret.
Le frère Orateur se fait remplacer

TFPGM.-
Frère 1er et 2nd Gr.˙. Surveillant, veuillez accorder la sortie à la
députation. (L’ordre est répété comme d’usage).

Chant (Couplet 1)
1.-
Viens âme qui pleure,
Viens à ton Sauveur ;
Dans tes tristes heures,
Dis-lui ta douleur ;
Dis tout bas ta plainte
Au Seigneur Jésus
Parle-lui sans crainte,
Et ne pleure plus.

La Députation se rend dans les parvis où se trouvent des branches


d’acacia qu’elle rapporte. Elle s’arrête à l’entrée du Temple et frappe.
(Les Surveillant l’annoncent, l’entrée lui est donnée).

TFPGM.-
Debout mes frères.
La Députation rentre processionnellement, se groupe à l’angle
gauche du monument sur lequel elle dépose les branches d’acacia.
Le chant cesse et le silence se rétablit

Frère Orateur.- au milieu du groupe


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Le Temple est dans la douleur et la désolation et comme l’antique


cité de Dieu, il est inconsolable parce que ses enfants ne sont plus.
L’image de la mort nous enveloppe de toutes parts. Joignons y l’acacia,
symbole de notre néant ; de notre deuil et de notre tristesse.
La pensée de l’homme est si fugitive qu’il la faut fixer par des
emblèmes sensibles. Les souvenir s’effacent, les regrets s’évanouissent,
la douleur seule laisse sa trace ineffaçable. L’acacia, cette palme
funèbre, nous rappelle la mémoire de nos regrettés frères et sœurs qui ne
sont plus.

TFPGM.-
Frère Second Gr.˙. Surveillant, faites-vous assister de 4 frères et
allez dans les parvis chercher des fleurs, symboles de l’immortalité, de la
reconnaissance et de la fraternité.

Chant (Couplet 2)
2.-
Dis tout à ce frère
A ce tendre ami,
Ton épreuve amère,
Ton deuil, ton souci
Il aime, il console,
Les cœurs abattus ;
Crois à sa parole,
Et ne pleure plus.

Le Second Gr.˙. Surveillant se fait remplacer. Avec le même


cérémonial que pour la précédente députation les FF.˙. désignés sortent
et rapportent la corbeille de fleurs destinées à être jetées sur le
monument. Ils se placent en groupe à l’angle droit du Sarcophage.
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2nd Gr.˙. Surveillant.- au milieu du groupe


Nous déposons autour de cette urne funéraire, les fleurs, symbole
de l’immortalité, de la reconnaissance et de la fraternité, les fleurs
sont la parure de la terre, elles se renouvellent chaque jour malgré leur
apparente fragilité, pour offrir l’image la plus pure et la plus variée de
l’Eternelle beauté. Ainsi, elles brillent sans cesse sous le soleil, comme
les rayons de la gloire immortelle éclatent dans les cieux.
Leur haleine et la douce émanation qui s’élève des urnes terrestres
comme la reconnaissance est le plus doux parfum qui s’élève de nos
cœurs.
Leur charme céleste nous prédispose aux saintes affections, aux
chastes épanchements, comme la fraternité nous sollicite à l’amour de
ceux qui sont du même sang que nous.
Ces fleurs disent :
Immortalités ! Reconnaissance ! Fraternité ! Elles disent, que les
frères et Sœurs que nous pleurons participent aux grandeurs de l’autre
vie qui n’aura pas de fin ; que la pensée des bonnes actions qu’ils ont pu
accomplir pour la gloire de notre Ordre, le bonheur de l’humanité restera
vivante parmi nous, que la faux même du temps et de la mort est
impuissante à rompre l’immortelle association des âmes.

TFPGM.-
Frère 1er Gr.˙. Surveillant et vous très chers FF.˙. NNN (il désigne
4 autres frères)
Veuillez replacer sur le mausolée les ornements de nos frères et
sœurs décédés, marqués de leurs dignités et de leurs vertus.
Le Premier Gr.˙. Surveillant se fait remplacer. L’ordre est répété et
exécuté avec les mêmes formalités que précédemment. (Musique)
La députation rentre et se forme en groupe à l’occident autour du
monument sur lequel elle dépose les ornements qu’elle rapporte. Silence
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1er Gr.˙. Surveillant.- au milieu du groupe


Vanité ! Vanité ! Tout est vanité ! Les empires s’écroulent, les
trônes sont renversés, l’orgueil s’envole en fumée, les ambitions comme
un vain songe s’évaporent, l’humanité succombe, le jour fuit, la mort
apparait. De nos bonheurs, de nos distinctions, de nos préjugés, de tant
de bruits, de magnificences et de grandeurs, que reste-t-il ! Une ombre
fugitive, quelques vils débris, un peu de cendre !.. Et voilà la vie ! Elle
passe, comme un nuage ; elle se flétrit comme la fleur.
La vertu seule surnage sur ce sombre écroulement. Elle
communique son influence à ses actes qui portent son nom et gravent
son souvenir pour la postérité.
Quand le jour de l’Eternel se lève, nos dignités, nos richesses, nos
sceptres, et nos couronnes s’abîment et s’unissent, sous la pierre du
tombeau, avec notre pourriture !
Seule dans ce naufrage universel, la vertu retrouve son éclat et
s’élève radieuse, comme une aube nouvelle rayonnant vers l’avenir.
Puisse sa lumière refléter sur la mémoire de chaque ouvrier de paix qui
usé et fatigué, a déposé sa truelle et s’est endormi du dernier sommeil !
Puisse-t-elle avoir consacré, aux yeux de Dieu, ces frêles et antiques
ornements ! Heureux ornements, heureuses reliques, si elles n’ont jamais
été que les marques de l’honneur, du travail et de la probité !

TFPGM.-
Mes frères, ceux qui sont retournés vers la Divinité ne peuvent plus
participer à nos mystères. Les œuvres extérieures sont désormais sans
efficacité pour eux. Les pompes les plus magnifiques, les rites les plus
solennels ne leur conquerront pas le pardon. Mais un mot parti du cœur,
une pensée pieuse et vraie émise à leur intention, les accompagne dans
l’éternel pèlerinage et intercède auprès de Dieu. Que nos prières soient
donc sincères, intimes et fraternelles !
Puissent-elles rendre facile à nos frères et sœurs l’accès du ciel.
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En présence de ces marques de la fragilité humaine, rappelons-


nous que nos instants sont courts et que la vie ne nous appartient pas.
Vains sont nos efforts pour la retenir ! Nos jours sont comptés et
s’en vont l’un par l’autre effacés, et chaque soleil vient éclairer la pente
qui entraine vers la tombe.
L’horizon de l’homme change sans cesse d’aspect. Ainsi la fête
est suivie de deuil ; ainsi la mort succède à la vie ! Mortels ignorants de
nos destinées, ne nous abandonnons donc pas aux charmes séducteurs de
ce monde ; ses promesses sont stériles et fausses ; ses espérances sont
menteuses. Ses plus fortes attaches se dénouent alors que nous croyons
en avoir le mieux resserré les nœuds. Et, au lieu d’un être chéri que nous
entourions de nos caresses, à la place d’une affection vivante, il ne nous
reste bientôt que la fosse hideuse.
Puissent ces enseignements n’être pas perdus ! Préparons-nous
pour l’éternité. Ne faisons pas comme ces Vierges négligentes et sans
mémoire dont les lampes furent surprises sans huile et n’attendons pas
demain pour enlever nos souillures. Car, tandis que nous tenons la coupe
des illusions et que le banquet de la vie se couronne de fleurs qui
semblent ne devoir jamais se faner, un spectre survient qui renverse et
détruit tout. C’est la mort, messagère céleste, qui commence la besogne
de Dieu, quand celle de l’homme est finie.
Employons le temps à nous mettre en harmonie avec la justice qui
est la sagesse divine rayonnant dans la raison humaine. Et puissions-
nous à l’heure de trépas, mériter miséricorde de Dieu et regret de nos
frères !
Mes frères, c’est une obligation sublime et religieuse qui nous
rassemble dans ce funèbre sanctuaire. Nous venons commémorer la
mémoire de nos frères décédés, jeter des fleurs et des larmes sur leur
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tombe, retracer leurs titres à notre vénération, et leur envoyer nos vœux
sur l’aile de la prière. Pénétrons-nous de la sainteté de ce devoir ;
mettons-y toute la ferveur de nos âmes, afin que notre travail soit
agréable et porte les fruits de la grâce.

Musique - Le silence se rétablit

TFPGM.-
Frères 1er et 2nd Gd.˙. Surveillants, annoncez sur vos colonnes que
nous allons brûler de l’encens à la gloire de Jéhovah.
L’annonce est répétée.

TFPGM.-
Frères qui décorez l’Orient et vous frères 1er et 2nd Gd.˙.
Surveillants, veuillez-vous réunir à moi au pied du sarcophage pour
brûler l’encens à la gloire de Jéhovah.
Cet ordre exécuté. L’Architecte présente l’encens au Vénérable qui
en met trois fois dans l’encensoir que lui présente le Maître des
Cérémonies. Ensuite, le Vénérable suivi des dignitaires qui
l’accompagnent fait le tour du monument et met successivement
l’encens dans les trois cassolettes ardentes. Tandis que les flots d’encens
montent vers la voûte du Temple, le TFPGM parvenu à l’Est
s’agenouille devant le monument et dit :
Mes frères, prosternons-nous et prions

Prière
Puissent, o Eternel ! Les parfums de cet encens monter jusqu’à toi
en sacrifice agréable ! Aussi purs que cette vapeur embaumée, nos
vœux et nos hommages s’élèvent aussi vers toi. Qu’ils arrivent jusqu’à
ton cœur paternel et charitable et nous obtiennent l’abondance de tes
faveurs et la multitude de tes miséricordes.
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Que ton pardon s’étende depuis le ciel jusqu’à la terre, sur les
vivants et sur les morts ! Que tes bénédictions descendent sur tous les
siècles écoulés, sur le siècle qui passe, sur les siècles qui vont venir.
Que tous ceux qui sont nos frères et qui ne le sont pas, après t’avoir
aimé, servi et adoré, ne trouvent dans le trépas que la porte glorieuse et
bienheureuse de l’immortalité !
Paix dans le ciel ! Paix sur la terre !
Ils se relèvent et reprennent leurs places. (Musique – Le silence rétablit)

TFPGM.-
Nous exaltons Ta gloire, O Puissance sublime. Sur les bords du
néant nous célébrons ton nom.
Si ton œuvre de l’homme accable la raison. Ta bonté le soutient, le
console et l’anime.

1er Gr.˙. Surveillant.-


Béni soit l’Eternel de la terre et des cieux ! Reconnaissons sa gloire
et sa toute puissance.
Proclamons sa bonté, proclamons sa clémence. Elevons jusqu’à lui
nos cantiques pieux.

2nd Gr.˙. Surveillant.-


Montez jusqu'au ciel, parfum de la nature ; allez, allez remplir le
divin encensoir.
Embaumez-le des vœux de l’humble créature, aux pieds de
l’Eternel exhalez notre espoir.

TFPGM.-
Bienheureux ceux qui vivent dans la paix du Seigneur !
Bienheureux le mortel qui traverse cette vallée de larmes dans
l’innocence du cœur ! Bienheureux l’homme juste, sa vie éclairée de la
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divine lumière s’écoule radieuse sur la fange d’ici-bas, comme un rayon


du matin glisse dans l’azur. Les ténèbres n’arrivent pas dans la région de
sa conscience qu’illumine la vérité. Il est aimé des hommes parce qu’il
est doux et humble et qu’il leur rend amour et justice. Il est aimé de
Dieu parce qu’il est l’interprète vivant de ses lois. Il ne connait pas les
tempêtes du cœur ; l’harmonie et la sérénité habitent en lui. Ses années
sont longues et sa postérité nombreuse, parce que la sagesse vivifie la
chair et la féconde l’esprit.

1er Gr.˙. Surveillant.-


La lumière s’élève dans les ténèbres sur ceux qui ont la droiture du
cœur, car le Seigneur est plein de miséricorde, de tendresse et de justice.

2nd Gd.˙. Surveillant.-


La postérité du juste sera bénie ; la gloire et les richesses seront
dans sa maison, sa justice sera éternelle.
(Evangile, Psaume 129)

TFPGM.-
O mort ! Où est ton aiguillon ? O sépulcre ! Où est ta victoire ?
Enfin, vient un instant où il faut acquitter le tribut de la nature. La
matière est corruptible et suit la loi de la dissolution. Le juste voit arriver
sans terreur le terme fatal. Son corps n’était pas aux vanités ; il les
quitte sans regret, et dans un doux adieu, dédaignant tout le reste, il
accepte avec joie et reconnaissance l’héritage des cieux. Nos biens
fragiles et périssables ne comptent pas dans la balance des trésors
éternels ; ils ne s’attachent pas à la main du riche qui les acquit à la
peine et à la sueur. Il faut les quitter. Que sont-ils ces fruits de l’égoïsme
et de l’ambition ? Comme ils sont vils et misérables aux regards du juste
mourant qui entrevoit les premières perspectives des richesses de l’autre
vie ! Derrière le rideau de l’éternel, dans ces régions immatérielles et
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éblouissantes qu’habite Dieu, apparait la possession inaltérable et


sublime des prérogatives de l’immortalité.
Voilà le vrai et le dernier bien du juste. Il coulera des siècles sans fin
dans une félicité sans limite. Aussi, quand il a fini sa tâche et sa mission
parmi les hommes, laissant son souvenir comme un cher et puissant
entretien à ceux qui l’ont aimé et l’exemple de ses vertus comme une
lumière aux âges futurs, il arrive aux portes du tombeau comme un
nautonier fatigué, au port de la délivrance et du bonheur. La terre déjà
fuit sous ses pas ; un long pleur salue son départ joyeux ; les plus
touchantes affections se désespèrent autour de sa tranquille agonie.
Calme et rayonnant d’espoir, il leur prodigue avec bonté les pieuses
consolations, et souriant au trépas, il s’endort dans le Seigneur. Son âme
s’est détachée légère de ses liens terrestres comme une vapeur s’élève à
l’horizon et s’envole dans les profondeurs du firmament. Nul regret n’a
retardé son cœur, passé sans effort des bras des hommes aux bras de
Dieu.

1er Gd.˙. Surveillant.-


Il s’est éteint comme l’étoile pour se réveiller dans le ciel et
resplendir d’un merveilleux éclat.

2nd Gd.˙. Surveillant.-


Ainsi tombe la fleur, ainsi passe le nuage, sans plainte, sans regret
et renvoyant doucement à Dieu le parfum de la rosée !

TFPGM.-
Ah ! Quel doit être le bonheur du juste qui rentre dans la céleste
patrie ! Quelle extase et quel ravissement lorsque lui parviennent les
premiers concerts des séraphins et qu’il entrevoit les premières
splendeurs des cieux. Voilà désormais son éternel séjour !
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Il lui sera donné de contempler face à face la majesté divine et,


agenouillé devant le trône de gloire, il participera à la béatitude infinie et
chantera les louanges du créateur dans le chœur brillant des anges !...

TFPGM.-
Frères 1er et 2nd Gd.˙. Surveillants, annoncez sur vos colonnes que
nous allons répandre les parfums sur le tombeau de notre frère.
L’annonce est répétée.

TFPGM.-

Très chers frères, qui décorez l’Orient, veuillez me prêter votre


assistance pour remplir ce pieux devoir.

Torrents d’Amour et de Grâce


1.-
Torrents d’amour et de grâce
Amour du Sauveur en croix !
A ce grand fleuve qui passe,
Je m’abandonne et je crois.

Refrain
Je crois à ton sacrifice,
O Jésus, Agneau de Dieu,
Et couvert par ta justice,
J’entrerai dans le saint lieu.

2.-
Ah ! Que partout se répande,
Ce fleuve à la grande voix,
Que tout l’univers entendre
L’appel qui vient de la croix !
15

3.-
Que ton âme condamnée
Pour qui tu versas ton sang
Soit au Père ramenée
Par ton amour tout-puissant.

TFPGM.-
Et les frères assis à l’Orient se réunissent autour du sarcophage. Le
Vénérable reçoit l’encensoir du Maître des Cérémonies, et faisant le tour
du monument, l’encense trois fois sur chacun des trois faces, et remet
l’encensoir au Maître des Cérémonies qui le passe successivement à
chacun des frères qui accompagnent le TFPGM. Chacun à son tour et
d’après l’ordre hiérarchique encense le monument comme vient de faire
le Vénérable.
Cela fait ils reprennent leurs places

TFPGM.-
Frères 1er et 2nd Gd.˙. Surveillants, veuillez-vous faire assister des
autres officiers de la Loge et remplir avec eux vos devoirs.
Les Surveillant et les officiers exécutent l’encensement, comme il
vient d’être fait, puis se retirent à leur place, et les Surveillants
annoncent que le devoir est rempli.

TFPGM.-
Frère Maître des Cérémonies, votre charge vous laisse le devoir de
répandre les parfums sur le tombeau sacré, au nom de tous les frères qui
décorent l’une et l’autre colonne.
Le Maître des Cérémonies seul fait les trois encensements et
annonce aux Surveillants que tout est fait.
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(Cependant si l’assistance n’est pas trop nombreuse, tous les frères


peuvent encenser).
La musique cesse

2nd Gd.˙. Surveillant.-


Frère Premier Grand Surveillant, nos urnes ont exhalé leurs
parfums les plus purs.

1er Gd.˙. Surveillant.-


Que Dieu daigne accepter en sacrifice agréable ce flot d’encens qui
monte vers son trône céleste.
TFPGM, les colonnes ont rendu gloire et bénédiction à l’Eternel.

TFPGM.-
La mort promène partout ses ravages. Les grâces naïves du
berceau, les défaillances de l’âge, la gloire, le génie, la bonté, les vertus,
rien ne fléchit ses arrêts inexorables.
Si nous dressions le funèbre inventaire de tous ceux que sa faux a
moissonnés, quel immense cortège de mort nous apparaitrait soudain !...

1er Gd.˙. Surveillant.-


O mort ! Qui donc es-tu ? Quelle est cette fatale moisson que tu
fais de l’humanité ? Quoi ! Jamais une race ! Et sans cesse les victimes,
succombant sur ton glaive destructeur, s’en iront grossir la dépouille du
sépulcre ! Tu les a couchées dans la nuit du tombeau, plus nombreuses
que les grains de sable de la mer, plus nombreuses que les étoiles du
ciel ! Quel est donc ce terrible mystère qui fait la mort enfanter la vie et
la vie naître de la mort ? Quoi ! Il faut le fumier des êtres pour engendrer
les êtres ? Il faut l’horreur de notre dissolution pour reproduire la
sublimité de la naissance et la beauté de la vie ? C’est avec des pleurs et
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les cris du sang, la pourriture de la chair et les vers du cercueil que tu


fais les engrais des générations.
Ici c’est l’enfant qui n’a connu que le premier baiser de sa mère et
qui, fragile comme une fleur, se brise au premier souffle de la terre et
s’éteint avec l’aurore qui l’a vu naître ; là, c’est l’adolescent, surpris et
emporté, avant d’avoir achevé son premier rêve et ses premières
espérances. Plus loin, c’est le vieillard, courbé et rassasié, qui dépose le
fardeau des ans et des labeurs.

2nd Gd.˙. Surveillant.-


Ombres chéries ! Mânes vénérées de nos frères ! Daignez accepter
le tribut d’amour et de regret que nous vous offrons en cette triste
cérémonie…
La mort a mis entre vous et nous l’éternelle séparation, mais elle
n’a pas rompu la chaîne mystique qui unit notre pensée à votre souvenir.
Sur le bord des deux mondes, nos âmes communiquent encore et
s’embrassent dans les liens inséparables de l’amour. Recevez nos vœux
et notre fraternel encens. En vous, nous avons perdu les amis sûrs, des
confidents sincères, de braves et fidèles compagnons ; et la Loge a perdu
de solides soutiens et de précieux ornements. Adieu, encore une fois.
Nous nous souviendrons de vous jusqu’au jour où le Seigneur,
mettant fin à notre carrière et nous rappelant à lui, aura confondu dans
son sein ceux qui se sont aimés ici-bas !...

TFPGM.-
Frères 1er et 2nd Gd.˙. Surveillants, veuillez annoncer sur vos
colonnes que nous allons entreprendre les trois voyages mystérieux, en
jetant des fleurs sur le cercueil de nos regrettés frères.

TFPGM.-
L’âme est immortelle ; la terre n’est pas sa patrie. Passagère en ces
lieux, elle aspire invinciblement à remonter à la source des lumières, sa
céleste origine. Souffle émané de Dieu, après le pèlerinage d’ici-bas, elle
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retourne au foyer éternel d’où elle est sortie. Ah ! L’homme ne


comprendra jamais la sublimité de cet auguste retour, ni l’extase de cette
divine rencontre.
Heureuse dans le sein de la divinité, o vous, âmes fidèles qui avez
traversé notre douloureuse vallée, réjouissez-vous aux harmonies qui
s’envolent de nos lèvres à votre souvenir.
Debout.
Le TFPGM invite les deux Surveillants à s’adjoindre à lui autour
du sarcophage tandis que le Maître des Cérémonies fait présenter au
TFPGM une corbeille remplie de sable et la truelle.

TFPGM.-
Puisqu’il a plu à Jéhovah : dans sa toute-puissance d’appeler à lui
notre regretté Frère… Nous rendons à Jéhovah ce qui est à Jéhovah.

1er Gd.˙. Surveillant.-


Puisqu’il a plu à Jéhovah : dans sa toute-puissance d’appeler à lui
notre regretté Frère… Nous rendons aux hommes ce qui est aux
hommes.

2nd Gd.˙. Surveillant.-


Puisqu’il a plu à Jéhovah : dans sa toute-puissance d’appeler à lui
notre regretté Frère… Nous rendons à la terre ce qui est à la terre.
Ensemble.-
A toi frère, nous remettons l’acacia et la chandelle.
Le Vénérable, élevant les mains vers le transparent mystérieux.

Prière.-
Grand Architecte de l’Univers puissance infinie, feu sacré qui
féconde tout ce qui existe, être miséricordieux que l’on conçoit, mais
qu’on ne peut définir, immuable auteur des transformations incessantes,
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tout vit et tout respire en toi et par toi ! La lumière et les ténèbres te sont
égales. Tu nous vois à notre mort, comme tu nous a vus à notre
naissance.

Les secrets de la tombe te sont connus, puisse notre frère N…


vivre à jamais avec toi, comme il a vécu parmi nous ! Puisse sa mort
nous apprendre à mourir et nous préparer à jouir avec lui dans ton sein
paternel, de la véritable immortalité.

Vénérable.-
Mes frères reprenez vos places.
Les frères se relèvent et reprennent leurs places.

La cérémonie terminée.

Vénérable.-
Mes frères, formons la chaîne d’union.
Elle se fait comme d’usage

Vénérable.
Mes frères gardons le secret sur les travaux du jour. La paix soit
avec nous tous.

Psaume 130

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